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N o d’ordre : 2012-42 ANNÉE 2012 THÈSE présentée devant L’ÉCOLE CENTRALE DE LYON pour obtenir le grade de DOCTEUR SPÉCIALITÉ ACOUSTIQUE par Benoît ANDRÉ Étude expérimentale de l’effet du vol sur le bruit de choc de jets supersoniques sous-détendus Soutenue le 29 novembre 2012 devant le jury suivant Président : Jean-Paul DUSSAUGE Examinateurs : Christophe BAILLY (directeur) Guillaume BODARD Thomas CASTELAIN (co-directeur) Daniel JUVÉ Yves GERVAIS (rapporteur) Jayanta PANDA (rapporteur) Mauro PORTA Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique, UMR CNRS 5509 École Centrale de Lyon

Mémoire de thèse de Benoît André

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  • No dordre : 2012-42 ANNE 2012

    THSE

    prsente devantLCOLE CENTRALE DE LYON

    pour obtenirle grade de DOCTEUR

    SPCIALIT ACOUSTIQUE

    par

    Benot ANDR

    tude exprimentale de leffet du vol sur le bruit

    de choc de jets supersoniques sous-dtendus

    Soutenue le 29 novembre 2012 devant le jury suivant

    Prsident : Jean-Paul DUSSAUGE

    Examinateurs : Christophe BAILLY (directeur)Guillaume BODARDThomas CASTELAIN (co-directeur)Daniel JUVYves GERVAIS (rapporteur)Jayanta PANDA (rapporteur)Mauro PORTA

    Laboratoire de Mcanique des Fluides et dAcoustique, UMR CNRS 5509cole Centrale de Lyon

  • Remerciements

    Cette thse sest droule au Centre Acoustique du Laboratoire de Mcanique des Fluides et

    dAcoustique lEcole Centrale de Lyon, doctobre 2009 novembre 2012, grce une bourse du

    ministre de lenseignement suprieur et de la recherche. Les essais ont t cofinancs par Airbus et

    Snecma.

    Je tiens dabord remercier chaleureusement mes directeurs de thse, Christophe Bailly et Thomas

    Castelain. Ils se sont tous deux particulirement impliqus tout au long de ma thse, aussi bien sur le

    plan thorique quexprimental, et leur simplicit fait quil est trs facile et agrable de travailler avec

    eux. Leurs grandes disponibilit et comptence, ainsi que leur enthousiasme ont t de relles forces

    motrices pendant ces trois ans. Je les remercie aussi davoir aussi rapidement relu tout ce que jai pu

    crire, non seulement les articles mais surtout ce mmoire.

    Je souhaite galement exprimer toute ma gratitude Guillaume Bodard et Mauro Porta, ingnieurs

    Snecma et Airbus, pour avoir suivi cette thse du ct des industriels, et avoir t membre de mon

    jury. Ils ont assurment fait montre de patience et de comprhension. Jen profite pour remercier

    Cyprien Henry, qui a effectu une thse numrique et analytique en parallle de la mienne Snecma,

    sur le mme sujet. Malgr lloignement, nous avons pu changer des ides et des donnes intressantes,

    qui mont permis de trancher certaines questions.

    Jexprime ma reconnaissance Messieurs Gervais, professeur linstitut Pprime, et Panda, cher-

    cheur NASA Ames Research Center, pour avoir accept dtre rapporteurs de mon travail. En parti-

    culier, je remercie M. Panda pour avoir pris le temps de rgler les formalits administratives pralables

    un dplacement ltranger, et dtre venu en France pour la soutenance.

    Je tiens remercier tout particulirement M. Juv, professeur lEcole Centrale de Lyon et directeur

    du Centre Acoustique, pour avoir accept dtre membre du jury et avoir montr un intrt constant

    mon travail depuis le dbut.

    Merci galement M. Dussauge, directeur de recherche mrite lIUSTI, pour avoir rempli le rle

    de prsident du jury lors de la soutenance.

    Le travail de doctorant exprimentateur au Centre Acoustique nest pas un travail solitaire, et

    en plus de celle de Thomas Castelain, jai pu compter sur laide de Nathalie Grosjean, Emmanuel

    Jondeau, Jean-Michel Perrin, Pierre Roland et Pascal Souchotte lors de la prparation des essais et des

    acquisitions. En particulier, Nathalie a beaucoup aid la mise en uvre et lutilisation du systme PIV.

    Emmanuel a dvelopp tous les logiciels dacquisition ncessaires ce travail et ma aid grandement

    lors des mesures au fil chaud et par LDV. Jean-Michel a t trs impliqu (et galement trs efficace)

    lors des tapes de montage de la maquette et de linstrumentation de mesure, avec en particulier

    la confection du chariot de dplacement, qui a t primordial pendant toute ma thse. Je souhaite

    aussi remercier toute lquipe du Centre Acoustique, et en particulier Pascal, pour sa ractivit et son

    implication lorsquil a fallu planifier et construire un silencieux au-dehors de la chambre sourde, pour

    me permettre de continuer travailler sans entraner la colre des voisins, qui aurait tout bonnement

    pu mener larrt des essais.

    Je tiens mentionner maintenant laide ponctuelle dun certain nombre de personnes extrieures

    notre Laboratoire. Il sagit de : Isabelle Car (Cetiat) pour ses indications concernant les diffrentes

    possibilits de calibration dun systme LDV ; Delphine Chareyron (ENS Lyon), pour le prt dune

    camra rapide Phantom V12 ; Nicolas Severac (ONERA Meudon), pour le prt dune sonde de pression

    statique ; Kheirul Zaman (NASA Lewis Research Center), pour le dessin dune tuyre convergente-

    divergente.

    Je tiens signaler limplication de Laurent Delolme et Benot Bacher, tous deux stagiaires au

    3

  • Centre Acoustique sous la direction de Thomas Castelain, pour leur travail sur les sondes de pression.

    Je noublie pas non-plus dans cette longue liste Olivier Marsden pour ses multiples conseils en

    tout genre, Philippe Eyraud, documentaliste du LMFA, pour avoir command un certain nombre de

    publications pour mon compte, ainsi quEvelyne Roche et Marie-Gabrielle Perriaux pour leur aide lors

    des commandes de matriel et les dplacements.

    Je souhaite aussi saluer tous les permanents du KCA pour la bonne humeur qui rgne dans ces

    locaux, ainsi que tous les doctorants que jai pu croiser un moment donn (je ne vais pas les citer de

    peur den oublier), qui ont rendu le quotidien plus facile et les pauses de midi enrichissantes (avec une

    priode de bridge, suivie dune priode de baby-foot, qui ont toutes deux permis de se perfectionner

    dans un certain domaine...).

    Enfin, je tiens remercier toute ma famille, en particulier mes parents pour avoir servi de soupape

    de scurit selon leurs propres dires, et mon amie Carla pour stre dmene afin de pouvoir me

    rejoindre Lyon et pour mavoir soutenu au quotidien pendant le sprint final.

    4

  • Rsum

    Leffet du vol davancement sur le bruit de choc de jets supersoniques sous-dtendus est tudi de

    manire exprimentale. La structure de tels jets est dabord explore, avec et sans vol simul. Lanalyse

    employe allie des visualisations strioscopiques des mesures quantitatives de pression statique et de

    vitesse, par vlocimtrie laser Doppler et vlocimtrie par images de particules. Laccent est mis sur

    ltude de lcoulement moyen et des proprits de la turbulence dans la couche de mlange. Leffet

    du vol sur la composante tonale du bruit de choc, le screech, est ensuite examin. A laide dune

    antenne azimutale de microphones place dans le champ proche acoustique, une analyse fine des modes

    du screech est notamment propose. Par ailleurs, plusieurs effets de cette composante de bruit sur

    la dynamique du jet sont mis en vidence, en particulier loscillation des chocs ; on montre que cette

    oscillation est intimement lie au mode du screech. De manire tudier spcifiquement la composante

    large bande du bruit de choc, diverses techniques de suppression du screech sont ensuite explores.

    Lutilisation dune tuyre crnele sest rvle satisfaisante pour lliminer de manire non-intrusive

    et a permis de dduire son influence sur le bruit de choc large bande. Enfin, leffet du vol sur cette

    dernire composante est dtermin par ltude de lvolution de sa frquence centrale, de son amplitude

    et de sa forme spectrale en situation de vol simul. Une explication des tendances observes est alors

    propose la lumire des rsultats arodynamiques obtenus.

    Abstract

    The flight effects on the shock-associated noise components of underexpanded supersonic jets are

    experimentally studied. To begin with, the jet structure is investigated, with and without simulated

    flight. To that end, Schlieren visualizations are combined with quantitative measurements of static

    pressure and velocity, by laser Doppler velocimetry and particle image velocimetry. The investigation

    focuses on the mean flow and on the properties of the mixing layer turbulence. Then, the effects

    of flight on the tonal component of shock-associated noise, the so-called screech, are studied. By

    means of a near field, azimuthal microphone antenna, a detailed analysis of its modal behaviour is

    proposed. Furthermore, several effects of screech on the jet dynamics are highlighted, like the shock

    oscillations. It is shown that these oscillations are closely connected to the screech mode. In order

    to study specifically the broadband component of shock-associated noise, several screech suppression

    techniques are considered. It is found that a notched nozzle is successful in non-intrusively suppressing

    it. This device is then used to deduce the screech influence on the broadband shock-associated noise.

    Finally, some effects of flight on the latter component are pinpointed through the study of the evolution

    of its amplitude, peak frequency and spectral shape under flight conditions. The observed tendencies

    are explained in light of the aerodynamic results obtained.

    5

  • Table des matires

    Introduction 13

    1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol 17

    1.1 Jets supersoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171.1.1 Grandeurs utiles pour les coulements compressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171.1.2 Importance du taux de dtente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    1.1.2.1 Sortie subsonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191.1.2.2 Jet sonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191.1.2.3 Jet supersonique sous-dtendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    1.1.3 Structure de cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211.1.4 Grandes structures turbulentes et ondes dinstabilit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

    1.2 Bruit de jet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251.2.1 Ondes de Mach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261.2.2 Bruit de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261.2.3 Screech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

    1.2.3.1 Mcanisme et frquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281.2.3.2 Existence de modes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301.2.3.3 Amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311.2.3.4 Directivit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321.2.3.5 Localisation de sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321.2.3.6 Influence de la temprature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341.2.3.7 Suppression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    1.2.4 Bruit de choc large bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341.2.4.1 Mcanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351.2.4.2 Importance relative par rapport au bruit de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . 381.2.4.3 Caractristiques spectrales de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 391.2.4.4 Frquence centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 391.2.4.5 Amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401.2.4.6 Directivit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411.2.4.7 Localisation de sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421.2.4.8 Influence de la temprature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

    1.3 Simulation du vol davancement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.3.1 Techniques existantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441.3.2 Dimensions et performances des installations pertinentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441.3.3 Interprtation des mesures acoustiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

    2 Dispositifs exprimentaux 47

    2.1 Maquette, instrumentation et caractrisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.1.1 Les systmes de soufflerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.1.2 La chambre anchoque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.1.3 La maquette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482.1.4 Les tuyres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    2.1.4.1 Tuyres primaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492.1.4.2 Tuyres secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    2.1.5 Linstrumentation de rglage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502.1.5.1 Rglage de lcoulement supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502.1.5.2 Rglage de lcoulement subsonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.5.3 Mesure des conditions ambiantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    7

  • Table des matires

    2.1.5.4 Instruments de contrle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512.1.5.5 Acquisition et sauvegarde des conditions de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

    2.1.6 Caractrisation des coulements en sortie dinstallation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 522.1.6.1 Vrification de lhomognit des coulements en sortie . . . . . . . . . . . . . . . 522.1.6.2 Profils de nombre de Mach dans lcoulement secondaire . . . . . . . . . . . . . . 532.1.6.3 Extension du cne potentiel de lcoulement secondaire . . . . . . . . . . . . . . . 542.1.6.4 Caractrisation de la couche de mlange initiale du jet primaire . . . . . . . . . . 55

    2.2 Techniques de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

    3 Etude arodynamique de jets supersoniques sous-dtendus 59

    3.1 Structure de cellules de choc de jets supersoniques sous-dtendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 593.1.1 Jet supersonique sans vol simul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    3.1.1.1 Exploration de la structure des jets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 593.1.1.2 Effet du retard des particules sur les rsultats de vlocimtrie . . . . . . . . . . . 753.1.1.3 Longueur des cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 773.1.1.4 Force des cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

    3.1.2 Influence du vol davancement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 823.1.2.1 Effet du vol sur la structure de cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 823.1.2.2 Effet du vol sur la longueur des cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 833.1.2.3 Effet du vol sur la force des cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

    3.2 Caractrisation de la turbulence de jets sous-dtendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 883.2.1 Turbulence sans vol simul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    3.2.1.1 Epaisseur de la couche de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 893.2.1.2 Taux de turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 923.2.1.3 Taille et forme des structures turbulentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 953.2.1.4 Vitesse de convection des structures turbulentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1033.2.1.5 Cohrence de la turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

    3.2.2 Turbulence avec vol simul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1153.2.2.1 Epaisseur de la couche de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1163.2.2.2 Taux de turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1183.2.2.3 Taille et forme des structures turbulentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1203.2.2.4 Vitesse de convection des structures turbulentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

    4 Effet du vol davancement sur le screech 125

    4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.2 Rptabilit du screech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1254.3 Influence de la tuyre secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1264.4 Prdiction de la frquence du screech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

    4.4.1 Sans vol simul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1284.4.2 Avec vol simul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

    4.5 Etude temporelle et modale du screech en vol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1354.5.1 Techniques danalyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1354.5.2 Mode A1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1364.5.3 Mode A2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1374.5.4 Mode B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1384.5.5 Mode b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1414.5.6 Rsum des analyses de signaux temporels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

    4.6 Amplitude du screech en vol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

    5 Effet du screech sur le jet et le bruit de choc large bande 149

    5.1 Effets du screech sur la dynamique du jet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1495.1.1 Oscillation des chocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

    5.1.1.1 Frquence doscillation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1505.1.1.2 Amplitude doscillation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1515.1.1.3 Oscillation des chocs pour les modes de screech antisymtriques . . . . . . . . . 154

    5.1.2 Battement du jet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1605.1.3 Augmentation du mlange turbulent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

    5.2 Suppression du screech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1635.2.1 Problmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1635.2.2 Essai de diffrentes techniques de suppression du screech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

    5.2.2.1 Dclenchement de couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

    8

  • Table des matires

    5.2.2.2 Fil tendu en travers de la tuyre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1645.2.2.3 Intrusion dune tab en sortie de tuyre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1655.2.2.4 Crneaux dans la lvre de la tuyre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

    5.2.3 Effet de la tuyre crnele et du screech sur le jet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1695.3 Comparaison de jets screechant et non-screechant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174

    5.3.1 Structure de cellules de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1745.3.2 Couche de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

    5.3.2.1 Epaisseur de la couche de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1765.3.2.2 Echelles de la turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1775.3.2.3 Taux de turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1795.3.2.4 Analyse spectrale par dflectomtrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1815.3.2.5 Vitesse de convection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

    5.3.3 Bruit de choc large bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1825.3.3.1 Effet du screech sur la frquence centrale du BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . 1835.3.3.2 Effet du screech sur lamplitude du BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1855.3.3.3 Origine des effets du screech sur le BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1865.3.3.4 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

    5.4 Etude de leffet dune tab sur le jet et le bruit de choc large bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1895.4.1 Mesures arodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1895.4.2 Mesures acoustiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

    5.4.2.1 Comparaison entre tab, crneaux et tuyre lisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1915.4.2.2 Influence de la position de la tab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

    5.4.3 Conclusions sur lemploi de la tab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

    6 Effet du vol davancement sur le bruit de choc large bande 197

    6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1976.2 Techniques danalyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1996.3 Suppression de screech par la tuyre crnele avec coulement secondaire . . . . . . . . . . . . . . 1996.4 Effet du vol sur le BBSAN angle dmission constant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

    6.4.1 Frquence centrale de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2006.4.2 Largeur de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2026.4.3 Amplitude du BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

    6.4.3.1 Amplitude maximale de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2036.4.3.2 Niveau global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2036.4.3.3 Rpartition spectrale de lnergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204

    6.4.4 Directivit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2056.5 Effet du vol sur le BBSAN angle convect constant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

    6.5.1 Frquence centrale de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2066.5.2 Largeur de la bosse principale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2076.5.3 Amplitude du BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2076.5.4 Directivit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208

    6.6 Analyse des rsultats la lumire des mesures arodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2086.6.1 Prdiction de la frquence centrale du BBSAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208

    6.6.1.1 Sans simulation de vol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2086.6.1.2 Avec simulation de vol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210

    6.6.2 Amplitude du bruit de choc large bande en vol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212

    Conclusion 215

    A Techniques de mesure et validation 221

    A.1 Mesures acoustiques en champ lointain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221A.1.1 Instrumentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221A.1.2 Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222

    A.1.2.1 Antenne en champ lointain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222A.1.2.2 Mesures avec bras pivotant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223

    A.1.3 Points de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224A.1.4 Droulement des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225A.1.5 Quantification du masquage par la tuyre secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225A.1.6 Influence de labsorption atmosphrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

    A.2 Visualisation par strioscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227A.2.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

    9

  • Table des matires

    A.2.2 Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230

    A.3 Mesures de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

    A.3.1 Mesure de pression totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

    A.3.2 Mesure de pression statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

    A.3.2.1 Problmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

    A.3.2.2 Gomtries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

    A.3.2.3 Montage des sondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234

    A.3.2.4 Validation des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

    A.3.3 Acquisition des signaux de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237

    A.3.4 Calcul du nombre de Mach local partir des pressions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

    A.4 Vlocimtrie laser Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

    A.4.1 Dispositif de mesure par LDV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

    A.4.2 Acquisition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241

    A.4.3 Application dun facteur correctif aux valeurs de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

    A.4.4 Correction du biais inhrent la technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

    A.4.5 Rponse des particules dans les coulements choqus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

    A.4.5.1 Histogrammes de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

    A.4.5.2 Equation du mouvement de particules en coulement . . . . . . . . . . . . . . . . 245

    A.4.5.3 Calcul de la vitesse particulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

    A.4.5.4 Calcul de la vitesse du fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

    A.4.6 Validation de la LDV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

    A.5 Vlocimtrie par images de particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251

    A.5.1 Matriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251

    A.5.2 Montage et rglages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253

    A.5.3 Paramtres et procdure dacquisition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254

    A.5.4 Ensemencement et visualisation dun chantillon dimages de particules . . . . . . . . . . . 255

    A.5.5 Choix de lalgorithme de dpouillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

    A.5.5.1 Correction dimages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257

    A.5.5.2 Effet du recouvrement des fentres pour la premire tape de calcul . . . . . . . 258

    A.5.5.3 Effet de la taille des fentres dinterrogation finales . . . . . . . . . . . . . . . . . 258

    A.5.5.4 Effet de la pondration de la fentre dinterrogation finale . . . . . . . . . . . . . 260

    A.5.5.5 Effet du nombre ditrations pour le calcul final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

    A.5.5.6 Filtrage des champs de vecteurs instantans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

    A.5.5.7 Rsum : algorithme utilis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262

    A.5.6 Validation des mesures par PIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

    A.5.6.1 Vrification de labsence de peak locking . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

    A.5.6.2 Convergence statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264

    A.5.6.3 Estimation de la rptabilit des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266

    A.5.6.4 Comparaison quantitative des rsultats de PIV avec ceux de LDV . . . . . . . . 268

    B Effet du taux de recouvrement lors de lanalyse dimages de la PIV 271

    C Correction de leffet de la couche de mlange externe sur la propagation acoustique 275

    C.1 Problmes lis la simulation du vol par jet secondaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

    C.2 Thories de la rfraction acoustique par une couche de cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

    C.3 Correction angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

    C.4 Correction en amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277

    C.5 Validit des corrections prsentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

    C.6 Importance des autres effets de la couche de mlange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

    C.7 Application des corrections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

    C.7.1 Corrections angulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

    C.7.2 Corrections en amplitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

    C.8 Conclusions sur les corrections des effets de la rfraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283

    D Prcision du rglage du point de fonctionnement du jet supersonique 285

    10

  • Table des matires

    E Calibration de la sonde de LDV : mesure de linterfrange 289

    E.1 Position du problme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289E.2 Technique de calibration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290E.3 Analyse dincertitude prliminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290E.4 Montage, acquisition et analyse des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291E.5 Rsultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292E.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293

    F Cas dune tuyre convergente-divergente 297

    F.1 Types dcoulement dans une tuyre convergente-divergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297F.2 Intrts dune tuyre convergente-divergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298F.3 Longueur des cellules dun jet issu dune tuyre de Laval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298F.4 Choix des paramtres gomtriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298F.5 Etude de lcoulement issu dune tuyre convergente-divergente et du bruit rayonn . . . . . . . . 299

    F.5.1 Gomtrie de la tuyre convergente-divergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299F.5.2 Performances de la tuyre CD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299F.5.3 Bruit de mlange mis par un jet supersonique parfaitement dtendu . . . . . . . . . . . . 300F.5.4 Note sur leffet du screech sur le bruit de choc large bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301F.5.5 Etude arodynamique de lcoulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

    F.5.5.1 Profils de pression statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302F.5.5.2 Visualisations Schlieren . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303F.5.5.3 Mesures de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303

    Notations 307

    Bibliographie 313

    11

  • Introduction

    Problmatique de ltude

    Le bruit des avions au dcollage et latterrissage est un problme socital bien identifi, provenant

    dune part de laugmentation du trafic arien et dautre part de lextension des agglomrations, qui se

    rapprochent ainsi des aroports. Les pressions des populations concernes par cette gne se font sentir

    de plus en plus, ce qui a entran la mise en place dobjectifs politiques de rduction du bruit peru. En

    France, les acteurs du transport arien se sont associs dans le rseau collaboratif IROQUA (initiative

    de recherche pour loptimisation acoustique aronautique) pour rduire les principales composantes de

    bruit, comme le bruit de jet, de soufflante ou de cellule (ce dernier comprenant le bruit des ailes-volets,

    trains datterrissage et cavits). Au sein du Laboratoire, de nombreuses tudes ont contribu cet

    effort, notamment avec les thses de Thomas Castelain [48], Julien Grilliat [88] et Damien Desvigne

    [68].

    Un autre sujet dune grande importance pour les acteurs du transport arien est la consommation

    de carburant. Pour la rduire, les constructeurs ont rcemment opt pour lutilisation intensive de

    matriaux composites la place des structures mtalliques traditionnelles dans le fuselage des appareils

    civils, cette mesure visant diminuer la masse des aronefs. On peut citer lAirbus A350 et le Boeing

    787 comme exemples de cette nouvelle gnration (voir les figures 1 et 2). En contrepartie du gain de

    masse, les matriaux composites induisent moins de pertes par transmission de lnergie acoustique

    incidente au fuselage : ils sont plus transparents au bruit que les anciennes structures mtalliques. Ceci

    pose bien sr le problme du confort des passagers lintrieur de lavion, mais aussi des niveaux

    sonores auxquels est soumis le personnel naviguant. Le bruit de jet est une composante importante de

    ce bruit incident. Il est mis par les coulements issus des moteurs, qui sont des racteurs double-flux

    sur les avions commerciaux actuels, dont une illustration est donne en figure 3. Dans les conditions

    de croisire, lcoulement central est chaud et subsonique. En revanche, lcoulement secondaire est

    froid, supersonique et imparfaitement dtendu. Il met donc du bruit de choc. On sait quen conditions

    statiques, le bruit de choc large bande (BBSAN pour broadband shock-associated noise) domine le bruit

    de mlange pour toutes les directions dobservation hormis vers laval (par rapport la direction de

    lcoulement). En vol, les mesures de Huber et al. [100] notamment confirment limportance du BBSAN

    parmi toutes les sources de bruit. Il est donc apparu ncessaire dtudier leffet du vol sur le bruit de

    choc large bande de jets supersoniques, cest--dire linfluence de lcoulement externe au jet rsultant

    du dplacement de lavion.

    Cette thse, ralise au Laboratoire de Mcanique des Fluides et dAcoustique (UMR CNRS 5509 &

    Ecole Centrale de Lyon) partir doctobre 2009, traite ce sujet de manire entirement exprimentale.

    Trois campagnes de mesure se sont succdes : en octobre 2009, de mi-aot mi-octobre 2010 et de

    mi-aot fin octobre 2011. Hormis pour la premire tranche dessais o je nai fait que participer aux

    mesures, jai ralis lensemble des acquisitions chaque campagne ainsi que les analyses qui ont suivi.

    Les essais ont t cofinancs par les entreprises Airbus et Snecma, pour qui respectivement Mauro

    13

  • Introduction

    Fig. 1 Pices du fuselage en matriaux composites de lAirbus A350 au salon du Bourget en 2011.

    Fig. 2 Boeing 787 au salon du Bourget en 2011.

    Porta et Guillaume Bodard ont suivi ces travaux. La thse de Cyprien Henry, en convection CIFRE

    entre le LMFA et Snecma, sest droule de manire simultane et a port sur la modlisation et la

    simulation de leffet du vol sur le bruit de choc large bande des jets supersoniques. La proximit des

    sujets a entran des changes, aussi bien dides que de donnes.

    La gomtrie complte du problme physique rel peut tre visualise en figure 3. Le vol davan-

    cement engendre un coulement extrieur, entourant le jet secondaire, froid et choqu, qui lui-mme

    entoure le jet primaire, chaud et subsonique. On simule dans ce travail seulement lcoulement froid

    choqu, qui sera notre coulement primaire axisymtrique, et lcoulement subsonique engendr par

    lavance de lappareil, qui sera notre coulement secondaire coaxial.

    Dans des expriences de laboratoire bien contrles (o les gomtries sont simples, les coulements

    symtriques, les taux de turbulence faibles, et les effets dinstallation limits), le bruit de choc se

    compose dune partie large bande et dune composante tonale, appele screech. Sur notre montage

    exprimental, de forts niveaux de screech ont t relevs, ce qui a occasionn une tude de cette

    composante de bruit et de leffet du vol davancement sur celle-ci, utile en pratique puisque le screech

    existe sur certains avions militaires [225]. Cependant, seulement la composante large bande du bruit

    de choc semble tre mise par les jets issus des avions civils. Ainsi, dans un second temps, le screech

    a t limin et leffet du vol sur le bruit de choc large bande a pu tre tudi dans une situation se

    rapprochant de celle rencontre dans le transport arien.

    14

  • Introduction

    (a) (b)

    Fig. 3 Gomtrie du problme rel. (a) Photographie dun turboracteur double flux (source :www.airliners.net), (b) calcul sur une gomtrie double-flux par Cyprien Henry (Snecma). On distingue descellules de choc dans lcoulement secondaire.

    Organisation du mmoire

    Le plan thmatique retenu ne respecte pas la chronologie des mesures et analyses, ce qui explique

    que certains rsultats prsents assez tt dans le mmoire ne sont pas utiliss directement dans les

    chapitres suivants, mme si cela aurait pu tre pertinent.

    Le chapitre 1 contient des rappels de dfinitions et formules utiles pour les coulements compres-

    sibles et une synthse bibliographique des composantes du bruit de jet ; laccent est mis sur le screech

    et le bruit de choc large bande. Une courte note sur les mthodes exprimentales de simulation du vol

    davancement est propose en fin de chapitre.

    Le dispositif exprimental est prsent au chapitre 2. Celui-ci comprend la maquette et les moyens

    de mesure, savoir les mesures acoustiques, la visualisation strioscopique, les mesures de pression,

    la vlocimtrie laser Doppler (LDV) et la vlocimtrie par images de particules (PIV). Un travail

    consquent a t ddi la validation des moyens de mesure. Il est cependant report en annexe A

    pour ne pas alourdir le corps du texte.

    Une tude dtaille du rseau de cellules de choc, directement responsable du bruit de choc mis

    par les jets imparfaitement dtendus, est propose dans le chapitre 3. Celle-ci contient une exploration

    de lcoulement moyen de jets plusieurs points de fonctionnement laide des diffrentes techniques

    de mesure, et une tude de leffet du vol sur cette structure moyenne. Par ailleurs, la turbulence dans

    la couche de mlange du jet supersonique est caractrise, pour un jet nmettant pas de screech (de

    sorte viter le phnomne de forage induit par celui-ci). Lpaisseur de la couche de mlange, les

    taux de turbulence, la taille ainsi que la forme des taches de corrlation sont dduits des rsultats de

    la PIV. En outre, la vitesse de convection des structures et la cohrence de la turbulence sont tudies

    partir de visualisations strioscopiques. Dans une dernire partie, leffet du vol sur la turbulence est

    abord.

    Une tude du screech est propose au chapitre 4. Sa sensibilit lenvironnement de la mesure

    est dabord estime. Lvolution de sa frquence est ensuite aborde, pour un jet statique et avec vol

    simul. Le cur du chapitre est ddi ltude du comportement modal du screech en vol, fonde sur

    lanalyse de signaux acquis dans le champ proche acoustique. Enfin, une quantification de leffet du

    vol sur lamplitude du screech clt le chapitre.

    Leffet du screech sur le jet est tudi dans le chapitre 5. Loscillation des chocs et les battements

    du jet sont dabord relis au screech. En particulier, une tude de loscillation dun choc dans une

    configuration du screech spcifique est ralise la lumire des rsultats sur le contenu modal du

    screech prsents au chapitre 4. Des essais de suppression du screech sont ensuite mens, incluant

    15

  • Introduction

    notamment lutilisation dun crochet mtallique (ou tab), fix en sortie de tuyre et pntrant dans le

    jet supersonique, et dune tuyre possdant des crneaux peu profonds taills dans la lvre. On vrifie

    par diffrents moyens de mesure que cette dernire technique nest pas intrusive. Leffet du screech sur

    la structure de cellules de choc et sur le dveloppement de la couche de mlange du jet supersonique

    est alors dtermin partir des rsultats de la PIV et de visualisations strioscopiques. Ensuite, une

    comparaison du bruit de choc large bande mis par un jet mettant du screech et un jet sans cette

    composante tonale est ralise ; elle permet de dduire leffet du screech sur le BBSAN. Connaissant

    la structure et le champ acoustique dun jet choqu nmettant pas de screech, on value finalement

    leffet dune tab sur le jet et le BBSAN.

    Le dernier chapitre est ddi leffet du vol sur le bruit de choc large bande, dans une configuration

    o le screech est absent ou faible. Linfluence du vol est dabord tudie angle dmission fix, puis

    angle convect fix. Lvolution avec la vitesse de vol de la frquence centrale, la largeur et lamplitude

    maximale de la bosse principale du BBSAN est dtermine, ainsi que lvolution de son niveau intgr

    en frquence et de sa directivit. Les volutions de la frquence centrale et de lamplitude du BBSAN

    sont finalement analyses la lumire des modles existant et des mesures arodynamiques ralises

    dans ce travail.

    Les enseignements principaux des diffrentes parties sont rassembls dans la conclusion, o quelques

    perspectives sont aussi mentionnes.

    16

  • Chapitre 1

    Jets supersoniques, bruit de jet

    et simulation du vol

    Ce chapitre est conu comme une introduction au sujet trait dans ce travail. Les bases utiles de la

    physique des jets supersoniques sont rappeles, et les caractristiques principales des deux composantes

    de bruit de choc sont rsumes. On termine le chapitre par une courte prsentation des mthodes

    exprimentales permettant la simulation du vol davancement.

    1.1 Jets supersoniques

    1.1.1 Grandeurs utiles pour les coulements compressibles

    On crit Ps, Ts et s les pression, temprature et masse volumique thermodynamiques dun lment

    de fluide se dplaant une certaine vitesse v. Elles sont galement appeles grandeurs statiques pour

    les diffrencier des grandeurs totales introduites dans la suite. On dfinit le nombre de Mach de ce

    volume de contrle par

    M = v/c (1.1)o c est la clrit du son locale. On fait lhypothse que lair, qui est le fluide avec lequel on travaille,

    peut tre considr comme un gaz parfait. On introduit la constante du gaz r, qui scrit

    r = R/M (1.2)avec R la constante universelle des gaz parfaits et M la masse molaire de lair. On sait que pour lesgaz parfaits (relation de Mayer)

    r = cp cv (1.3)o cp et cv sont les capacits calorifiques massiques pression constante et volume constant, respec-

    tivement, qui ne dpendent dans ce cas que de la temprature. On introduit galement le rapport des

    capacits calorifiques

    = cp/cv (1.4)On fait en outre lhypothse que ce gaz est calorifiquement parfait, cest--dire que cp et cv sont des

    constantes. Dans le cas de lair dans des conditions standard, on considre que

    r = 287.06 J.kg1.K1 et = 1.4 (1.5)Le gaz parfait vrifie la loi dtat

    Ps = srTs (1.6)17

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    La clrit du son locale sexprime dans ce cadre comme

    c = r Ts = Ps/s (1.7)En plus des grandeurs locales statiques introduites prcdemment, on dfinit les grandeurs totales,

    qui seraient celles quatteindrait un lment de fluide que lon ferait dclrer de manire isentropique

    jusquau repos (v=0). Le qualificatif isentropique signifie que la transformation doit tre la fois

    adiabatique et rversible. On note ces grandeurs totales Pt, Tt et t pour la pression, la temprature et

    la masse volumique, respectivement. En ralit, on na pas besoin de lhypothse de rversibilit pour

    dfinir la temprature totale, voir Anderson [17].

    On se place dans le cadre des coulements unidimensionnels pour dterminer les quations utiles

    pour les jets supersoniques. Elles sont dmontres par Anderson [17]. A partir de la conservation de

    lnergie, on peut crire le lien suivant entre la temprature totale locale Tt et la temprature statique

    TsTt

    Ts= 1 + 1

    2M2 (1.8)

    Par ailleurs, comme pour les processus isentropiques (et les transformations menant des grandeurs

    statiques aux grandeurs totales le sont par dfinition), on a

    Pt

    Ps= (t

    s) = (Tt

    Ts)/(1) (1.9)

    il dcoule de lexpression (1.8) la relation

    Pt

    Ps= (1 + 1

    2M2)/(1) (1.10)

    pour la pression, ett

    s= (1 + 1

    2M2)1/(1) (1.11)

    pour la masse volumique.

    1.1.2 Importance du taux de dtente

    Supposons que lon dispose dune tuyre convergente ronde sortie parallle, qui relie un rservoir

    (o la vitesse est nulle) rempli dair la pression Pr, un volume la pression ambiante Pamb (le

    cas de la tuyre convergente-divergente est trait en annexe F ; une telle tuyre se caractrise par

    un nombre de Mach de fonctionnement, not Md pour Mach design en anglais, qui est le nombre de

    Mach de lcoulement supersonique parfaitement dtendu gnr par la tuyre). On fait lhypothse

    que lcoulement dans la tuyre est unidimensionnel et isentropique. La pression Pr, ou pression de

    rservoir, est aussi nomme la pression gnratrice de lcoulement. Aucun coulement ne va sinstaller

    dans cette tuyre tant que la pression de rservoir nest pas plus grande que la pression ambiante. Si

    lon dfinit le taux de dtente, ou NPR pour nozzle pressure ratio, par le rapport

    NPR = PrPamb

    (1.12)

    il faut que NPR >1 pour quil existe un coulement au travers de la tuyre.

    En combinant les quations de conservation de la masse, de la quantit de mouvement et de lnergie,

    crites sous forme diffrentielle, on obtient la relation dHugoniot

    dAA= (M2 1)dv

    v(1.13)

    avec A la section de la tuyre (variable). Cette relation importante indique que pour les coulements

    subsoniques, la vitesse crot dans un convergent, et dcrot dans un divergent. Linverse est vrai pour

    les coulements supersoniques.

    18

  • 1.1 Jets supersoniques

    1.1.2.1 Sortie subsonique

    On rgle un taux de dtente lgrement suprieur 1. Ceci induit un faible coulement (subsonique)

    dans la tuyre. Lhypothse disentropicit assure que la pression totale locale est partout gale la

    pression de rservoir. On a alors partout dans la tuyre

    Pr

    Ps= (1 + 1

    2M2)/(1) (1.14)

    daprs lquation (1.10), et en particulier

    Pr

    Pe= (1 + 1

    2M2e )/(1) (1.15)

    ljection, avec Pe et Me la pression statique et le nombre de Mach en sortie de tuyre. En sortie, on

    a

    Pe = Pambpuisquen rgime subsonique, linformation sur la pression ambiante parvient remonter lcoulement.

    Si lon augmente la pression gnratrice Pr, Pamb fixe, le nombre de Mach en sortie de tuyre

    va crotre daprs la loi (1.15), jusqu ce que Me =1. A lintrieur de la tuyre, M

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    1.1.2.3 Jet supersonique sous-dtendu

    Lorsquon continue augmenter NPR au-del de NPRc,Me reste 1 daprs la relation dHugoniot :

    M ne peut pas excder 1 quelque endroit lintrieur de la tuyre, sinon on aurait M =1 dans une

    section non extrmale. Ainsi, le profil de M dans la tuyre reste inchang par rapport au cas o

    NPR =NPRc. En appliquant alors lexpression (1.14) connaissant le profil de M , on voit que celui de

    Ps est aussi fixe dans la tuyre, et que la pression de sortie vaut ncessairement

    Pe = Pr ( + 12)/(1) = Pr

    NPRc(1.18)

    Si lon continue daugmenter Pr tel que NPR >NPRc, la pression Pe ne va pas avoir dautre choix que

    de crotre galement par (1.18), donc

    P = Pe Pamb > 0On a ainsi form un jet sous-dtendu : la pression de sortie est suprieure lambiante.

    Pour caractriser le point de fonctionnement dun jet supersonique, on peut utiliser le NPR ou

    aussi le nombre de Mach parfaitement dtendu, not Mj . Il est le nombre de Mach du jet qui se serait

    dtendu de manire isentropique entre Pr et Pamb et sexprime

    Mj =

    2

    1 (NPR1 1) (1.19)

    daprs la relation (1.10). On utilisera dans la suite Mj pour dsigner les conditions des jets. On verra

    que ce paramtre revt un sens physique dans un jet sous-dtendu. Certains utilisent aussi le paramtre

    de choc

    = M2j 1 (1.20)pour dfinir les conditions du jet. On peut crire de manire condense la relation entre ces paramtres

    de la faon suivante [187]

    2 =M2j 1 = 5(NPR)2/7 6 pour = 1.4 (1.21)Les relations entre NPR, Mj et pour les conditions tudies spcifiquement dans la suite sont indi-

    ques en table 1.1. Notons quen ralit, varie avec la temprature [13, 59]. Mais si lon ne chauffe

    pas les jets, =1.4 est une bonne approximation, qui ne suffit en revanche plus avec un jet chaud.

    A partir de Mj et de la temprature totale Tt de notre coulement en sortie de tuyre, on peut

    calculer la temprature Tj , qui est la temprature statique du jet parfaitement dtendu, par le biais

    de la relation (1.8), selon

    Tj = Tt1 +M2j ( 1)/2 (1.22)

    de laquelle dcoule j

    j = Pambr Tj

    (1.23)

    et galement la vitesse de lcoulement parfaitement dtendu Uj

    Uj =Mj r Tj (1.24)On nintroduit pas la pression statique de ce jet, qui est par dfinition Pamb. Notons que la temprature

    totale Tt considre est aussi appele temprature de rservoir, ou gnratrice, et est alors note Tr.

    20

  • 1.1 Jets supersoniques

    Mj1.10 1.15 1.35 1.50

    NPR 2.14 2.27 2.97 3.67 0.46 0.57 0.91 1.12

    Pe/Pamb 1.13 1.20 1.57 1.94P /Pamb 0.13 0.20 0.57 0.94

    Uj 345 357 403 435Dj/D 1.004 1.009 1.044 1.085Rej 1.18106 1.27106 1.64106 1.98106

    Tab. 1.1 Grandeurs utiles relies aux conditions rcurrentes dans ce travail. On fait lhypothse quePamb = 98 kPa, Tt = 30

    C, et D= 38.5 mm. Rej = jUjD/, avec la viscosit dynamique du fluide (qui d-pend de Tj , donc de Mj).

    Enfin, on peut dfinir le diamtre de sortie de la tuyre (convergente-divergente) quil aurait fallu,

    la place de la tuyre convergente de diamtre djection D menant un jet non-adapt, pour produire

    ce jet parfaitement dtendu. On note cette grandeur Dj et elle scrit, partir de la relation (1.17),

    Dj

    D=

    1 +M2j ( 1)/21 + ( 1)/2

    +1

    4(1) ( 1Mj)1/2 (1.25)

    La formule (1.25) est une particularisation au cas des tuyres convergentes dune formule plus gnrale

    faisant intervenir le Mach de dessin Md et le diamtre au col de la tuyre. Le rapport Dj/D est indiquen table 1.1, au milieu dautres variables utiles. La grandeur Dj intervient dans les modles linaires

    de rseau de cellules de choc, comme on va le voir maintenant.

    1.1.3 Structure de cellules de choc

    Lexistence dune diffrence de pression en sortie de tuyre a de grandes consquences sur le jet,

    qui va adopter une allure bien diffrente de celle du jet subsonique. Le chapitre 3 sera ddi ltude

    arodynamique des jets sous-dtendus.

    Dans les jets sous-dtendus, la pression ljection est suprieure la pression ambiante. Pour

    assurer la continuit de la pression la frontire du jet, des ondes de dtente sont accroches la

    lvre de la tuyre, et ont pour rle de faire baisser la pression de sortie jusqu la pression ambiante.

    Ces ondes de dtente, expansion fans en anglais et nommes aussi fans de dtente dans la suite, sont

    diffuses dans lespace, et ont un peu la forme dun ventail, contrairement aux chocs qui sont localiss.

    Lcoulement au travers des fans de dtente est isentropique. Ils entranent un largissement du jet

    vers lextrieur ds la sortie de tuyre. En atteignant la frontire oppose du jet, londe de dtente

    se rflchit sous la forme dune onde de compression et fait se courber vers lintrieur la frontire du

    jet. Le jet supersonique agit alors comme un guide donde (imparfait), dans lequel ondes de dtente

    et de compression sont piges lintrieur de la couche de mlange. Dtentes et compressions se

    rptent jusqu ce que le mlange turbulent dans la couche de mlange ait gomm cette structure,

    que lon peut observer en figure 1.1 sur un schma et deux visualisations strioscopiques, lune court

    et lautre long temps dexposition. On lappelle structure ou rseau de cellules de choc shock-cell

    structure en anglais , ou plus simplement structure de cellules (on distingue clairement sur limage

    instantane, figure 1.1 (b), lpaississement de la couche de mlange vers laval, qui saccompagne dun

    amortissement de la structure de cellules (c) ; ceci est schmatis en (a). En aval de cette structure,

    lcoulement ralentit de manire monotone tout en slargissant). On verra que la pression statique

    dans le jet oscille au gr des dtentes et compressions autour de la pression ambiante, et ce de manire

    quasi-priodique. On introduit donc la longueur caractristique du rseau de cellule Ls, qui serait la

    longueur des cellules dans le cas idal o elles seraient toutes de mme taille.

    21

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    Pour les besoins de la partie 1.2, on introduit ici brivement les modles de structure de cellules.

    Dans le cadre dune structure faible, cest--dire pour laquelle la diffrence de pression en sortie de

    tuyre est assez basse, les quations de conservation peuvent tre linarises autour de lcoulement

    parfaitement dtendu. Dans le cas de gomtries axisymtriques, une rsolution des quations de per-

    turbation a t initialement propose par Prandtl [220], puis a t reprise par Pack [191] et Tam [264].

    En se conformant lcriture de Tam & Tanna [281], la perturbation de pression statique p = PsPambsexprime

    p

    Pamb=

    n=1

    Ann(r) cos(n x) (1.26)avec

    An = 2PnPamb

    (1.27)

    o n est le ne zro de la fonction de Bessel de premire espce et dordre zro. Dans la formule (1.26),

    r et x sont les coordonnes radiale et axiale, et n sexprime par fonctions de Bessel. On obtient donc

    une somme dune srie de modes du guide donde quest le jet. An est lamplitude du mode n, n sa

    fonction de forme et n, scrivant

    n = 2nDjM2j 1

    (1.28)

    son nombre donde. En premire approximation, on peut dire que la longueur des cellules est 2/1soit

    Lj = DjM2j 11

    1.306Dj (1.29)o lon a remplac Ls par Lj , pour signifier que lon se place ici dans le cadre des modles linaires

    de structure de cellules. Notons quune solution plus labore, prenant en compte lpaississement des

    couches de mlange, a t dveloppe par Tam et al. [279] ; cela permet de reproduire laffaiblissement

    axial de la structure et le rapetissement des cellules. Michalke [154] mentionne galement leffet de

    lpaisseur de la couche de mlange sur Lj .

    Enfin, diverses tudes montrent que chauffer le jet a peu dinfluence sur la structure de cellules

    [154, 319, 256, 159].

    Le rseau de cellules de choc est un des deux ingrdients dans la gense du bruit de choc, le second

    tant la turbulence se dveloppant dans la couche de mlange du jet.

    1.1.4 Grandes structures turbulentes et ondes dinstabilit

    Un coulement turbulent contient une grande varit dchelles. Les plus grosses sont censes tre

    de lordre de grandeur du diamtre pour un jet rond, alors que les plus petites sont de lordre de

    lchelle de Kolmogorov. Le rapport de taille entre les plus grandes et les plus petites chelles dpend

    du nombre de Reynolds, selon Re3/4D [25], avec ReD le nombre de Reynolds construit sur le diamtre

    de la tuyre. Plus il est lev, plus lventail des chelles va tre large.

    Lexistence de grandes structures turbulentes dans des couches de mlange a t reconnue il

    y a longtemps dj. A partir dimages de jets ronds ensemencs, des nombres de Reynolds compris

    entre 104 et 105, Crow & Champagne [58] mirent en vidence lexistence de structures axisymtriques

    ressemblant des rouleaux, ou bouffes. Brown & Roshko [42] visualisrent des enroulements de grands

    tourbillons par ombroscopie dans les couches de mlange planes et incompressibles. Ces structures

    occupaient toute la largeur de la couche de mlange. Mme dans les couches de mlange compressibles,

    il est admis que de telles structures sont omniprsentes. Papamoschou & Roshko [205] en visualisrent

    par strioscopie. Ils dfinissent le qualificatif grandes en ramenant la taille de ces structures

    22

  • 1.1 Jets supersoniques

    (a)

    (b)

    (c)

    Fig. 1.1 (a) Schmatisation de la structure de cellules au sein dun jet supersonique sous-dtendu (daprs Tamet al. [279]) ; (b) image strioscopique instantane dun jet Mj = 1.15, reconstitue partir de trois prises devue (le temps dexposition est de 4s) ; (c) image strioscopique moyenne du jet montr en (b). Les jets vont dela gauche vers la droite et le couteau du montage strioscopique est orient orthogonalement la direction dujet.

    celle de la couche de mlange locale. Les visualisations de Mahadevan & Loth [139] confirmrent

    leur existence sous ces conditions. Certaines personnes mirent cependant des doutes sur lexistence

    de telles structures. McIntyre & Settles [145] visualisrent par strioscopie des couches de mlange

    axisymtriques compressibles et ne reprrent pas de grandes structures videntes. Ils avancrent que

    lorsque le nombre de Reynolds augmente, lextension de la gamme des chelles de structures rend les

    plus grosses masques par les plus petites, ce qui rend leur visualisation difficile. Le mme constat fut

    tir chez Goebel & Dutton [85].

    Il semble quil existe parfois dans la littrature un amalgame entre deux notions diffrentes relatives

    ces structures : leur taille et leur cohrence. Ces grandes structures perdurent en effet longtemps dans

    un jet faible nombre de Reynolds, comme le montrent les visualisations de Brown & Roshko [42]. Les

    mesures de corrlations spatio-temporelles par dflectomtrie de McIntyre & Settles [145] leur firent

    dire que les grandes structures, si elles existent, sont peu cohrentes dans un coulement compressible,

    et le sont de moins en moins lorsque la compressibilit augmente. Mahadevan & Loth [139] mirent gale-

    23

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    ment en exergue le manque dorganisation spatiale des grandes structures. Ces conclusions contrastent

    fortement avec celles de Papamoschou [203] qui visualisa des structures quasiment geles dans leur

    mouvement, de mme quavec la pense de Tam [264, 281, 271, 273]. Dans la premire rfrence, il

    mit en vidence une structure turbulente hlicodale perdurant dans un jet supersonique Mj =2.53

    sur de nombreux diamtres de tuyre (voir sa figure 10). Pour tenter de rconcilier ces deux visions,

    on peut citer leffet masquant des petites structures turbulentes concomitantes aux grands nombres de

    Reynolds auxquels seffectue la plupart des tudes sur les jets compressibles et supersoniques [145], qui

    rend difficile la visualisation des grandes structures dans les cas pratiques.

    Ces grandes structures ont t modlises trs tt comme tant des ondes dinstabilit se dvelop-

    pant dans la couche de mlange. Celles-ci ont pour origine de petites perturbations qui sont capables de

    crotre pour certaines frquences, en raison du caractre instable dune couche de mlange. Une succes-

    sion de travaux exprimentaux a montr ladquation du cadre thorique des ondes dinstabilit pour

    comprendre et prdire le comportement des grandes structures turbulentes, aussi bien en frquence et

    vitesse de phase que vis--vis de la croissance exponentielle et du dclin [58, 51, 146, 170, 171, 291, 249].

    Ces travaux ont en gnral t raliss avec des nombres de Reynolds faibles modrs. Du point de vue

    thorique, Tam & Chen [277] dvelopprent un modle statistique des grandes structures turbulentes

    dune couche de mlange bidimensionnelle, o ces structures sont reprsentes comme une combinai-

    son linaire dondes dinstabilit. Leur modle livra des comparaisons satisfaisantes avec des donnes

    exprimentales. Chaque onde, ou mode, dinstabilit peut scrire simplement daprs Tam & Tanna

    [281]

    R [a(x)(r)ei(kxt)] (1.30)o R[] reprsente la partie relle de largument ; a(x) est lamplitude de londe, qui crot puis dcrotdans lespace, (r) est la fonction propre du mode, k est son nombre donde, sa pulsation, et x ett les coordonnes despace et de temps. La vitesse de phase de cette onde, qui est aussi la vitesse de

    convection de la structure turbulente associe, est /k.La prise de conscience de limportance des grandes structures pour le bruit de jets haute vitesse

    a t prcoce. Lide sous-jacente est quelles peuvent tre responsables directement dune partie du

    rayonnement acoustique, ou piloter la dynamique des plus petites structures elles aussi mettrices de

    bruit, ce qui a ouvert la voie au contrle dcoulement. Le premier point a conduit une nouvelle repr-

    sentation des sources de bruit, qui taient jusqu lors considres comme tant une assemble de petits

    tourbillons dcorrls. Michalke [152] reformula lanalogie acoustique de Lighthill [133] pour faire ap-

    paratre une structure modale du champ turbulent, adapte la reprsentation par ondes dinstabilit.

    Ladquation de cette reformulation a t vrifie exprimentalement [23]. Tam & Burton [276, 275]

    sloignrent des analogies acoustiques et considrrent les champs turbulent et acoustique comme

    constituant un tout, quils traitrent dans sa globalit par dveloppements asymptotiques raccords.

    Du ct exprimental, les travaux de McLaughlin [146, 147], sur des jets supersoniques parfaitement d-

    tendus bas nombre de Reynolds, dmontrrent que les ondes dinstabilit taient directement respon-

    sables du bruit rayonn en champ lointain, en se fondant sur les similitudes entre spectres acoustiques

    et spectres de fluctuations dans la couche de mlange, mesurs avec un fil chaud. Il a t dtermin que

    la principale zone source de bruit est la rgion o londe dinstabilit se dsagrge, aprs sa croissance

    exponentielle. Un pont entre ces conditions et dautres plus ralistes o les nombres de Reynolds sont

    plus levs a t propos dans les rfrences [147, 291, 249], qui relevrent les similitudes existant entre

    les champs acoustiques des diffrentes conditions, bien que les fluctuations dans la couche de mlange

    soient trs diffrentes : dans un jet haut nombre de Reynolds, on ne distingue plus de pics frquen-

    tiels marqus correspondant des ondes dinstabilit. Le lien intime entre ces conditions trs diffrentes

    peut tre vu au travers des spectres acoustiques de la figure 1.2, provenant de [249]. Elle a plusieurs

    24

  • 1.2 Bruit de jet

    (a)0 0.2 0.4 0.6 0.8

    St

    DSP

    (b)0 0.2 0.4 0.6 0.8

    St

    DSP

    (c)0 0.2 0.4 0.6 0.8

    St

    DSP

    Fig. 1.2 Similitude des densits spectrales de puissance (DSP) du bruit de mlange mesur dans la directionprincipale du rayonnement pour des jets parfaitement dtendus (Mj =Md) lorsque le nombre de Reynoldsaugmente. (a) Rej = 7.9103, Mj = 2.1, (b) Rej = 7.0104, Mj = 2.1, (c) Rej = 5.2106, Mj = 2.0. Les axes desordonnes reprsentent une chelle linaire. Les courbes sont reproduites de [249].

    fois t cite [247, 271] comme une preuve tangible du fait que le mcanisme des ondes dinstabilit

    est toujours prpondrant pour lmission acoustique de jets fort nombre de Reynolds : lorsque Re

    augmente, les ondes dinstabilit sont noyes dans la grande gamme dchelles de turbulence, mais

    continuent dterminer le rayonnement sonore. La similitude ne se restreint pas aux caractristiques

    spectrales, mais est galement prgnante au niveau de la directivit et du niveau de bruit total.

    Par analogie avec ce quil se passe dans les jets parfaitement dtendus nombres de Mach similaires,

    certains chercheurs assurrent que les grandes structures turbulentes / ondes dinstabilit sont aussi

    prpondrantes dans la gense du bruit de choc [281, 326, 247, 280, 271].

    1.2 Bruit de jet

    Les composantes principales du bruit de jets supersoniques imparfaitement dtendus sont prsentes

    maintenant. On ne parle que de jets simples, sans coulement secondaire. Les travaux tudiant leffet

    deu vol sur le bruit de choc sont prsents dans des chapitres ultrieurs. Un spectre typique mis par

    un jet Mj =1.35 est reprsent en figure 1.3. Les diffrentes composantes de bruit sont mises en

    vidence par diverses couleurs. On distingue le bruit de mlange, le screech (bruit de choc tonal) et

    le bruit de choc large bande. Ce dernier est constitu de plusieurs massifs, que lon va appeler bosses

    (broadband hump en anglais). Celle de plus basse frquence est toujours prsente, contrairement aux

    autres. On lappellera dans la suite bosse principale.

    25

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    0 1 2 3 490

    100

    110

    120

    130

    140

    StSP

    L(d

    B/St)

    Fig. 1.3 Spectre typique en champ lointain du bruit mis par un jet supersonique imparfaitement dtendu Mj = 1.35 et Md = 1.0, un angle polaire de 110

    en partant de laval (SPL signifie sound pressure level).Bruit de mlange, screech, bruit de choc large bande, bruit de choc large bande et bruit de mlange.On crit le nombre de Strouhal St= fD/Uj, avec f la frquence.

    On mentionne dabord brivement le phnomne dondes de Mach, qui est la base dune partie

    du rayonnement acoustique des jets supersoniques.

    1.2.1 Ondes de Mach

    Lorsque les structures turbulentes dans la couche de mlange sont convectes avec une vitesse

    suprieure celle du son dans le milieu ambiant, des ondes de choc attaches aux tourbillons [199]

    se propagent lextrieur du jet, avec un angle

    = arccos (c0/Uc) (1.31)par rapport laxe du jet. Uc est la vitesse de convection des structures et c0 la clrit du son

    dans le milieu ambiant. Lmission donde de Mach est souvent explique par lanalogie dune paroi

    ondule se dplaant vitesse supersonique (wavy wall analogy en anglais). Une bonne partie des

    travaux exprimentaux cits en section 1.1.4 relvent de ce type dmission sonore. Dans ces conditions,

    la corrlation entre une mesure ponctuelle dans la couche de mlange et un microphone en champ

    lointain sera forte, car les grandes structures turbulentes rayonnent directement le bruit [199]. Ce type

    dmission est visible sur les spectres en champ lointain par une surlvation large bande des niveaux en

    hautes frquences (nombre de Strouhal St>1.5). Aux valeurs deMj et tempratures de jets rencontres

    dans cette tude, les structures ne sont pas convectes de manire supersonique donc on nobserve pas

    de fort rayonnement dondes de Mach.

    1.2.2 Bruit de mlange

    Le bruit de mlange est une composante du bruit de jets supersoniques galement prsente dans

    les jets subsoniques. Il existe depuis longtemps lide que le bruit de mlange de jets hauts nombres

    de Mach pouvait tre reprsent comme provenant de deux types de sources distincts. Laufer et al.

    [126] isolrent ainsi laide dun microphone plac au foyer dun miroir sphrique et en champ lointain

    deux zones sources de bruit : une en amont, associe au rayonnement dondes de Mach, et une en aval

    du cne potentiel, laquelle est associe une mission semblable celle des jets subsoniques. Tam et

    al. [278] tablirent la suite de lanalyse de 1900 spectres mesurs dans des conditions trs varies

    que les spectres de bruit de mlange mesurs en champ lointain pouvaient tre construits partir de

    deux spectres universels. Ils sont reprsents en figure 1.4. Il en a t dduit que les grandes structures

    turbulentes sont responsables de lmission vers laval, alors que les petites structures rayonnent dans

    26

  • 1.2 Bruit de jet

    0.01 0.1 1 10 10060

    40

    20

    0

    20

    f/f0SP

    L(d

    B)

    Fig. 1.4 Spectres universels des deux composantes du bruit de mlange. f0 est la frquence du pic spectral.Spectre des grandes structures turbulentes, spectre des petites structures turbulentes.

    103

    104

    45

    55

    65

    75

    85

    f (Hz)

    SP

    L(d

    B/H

    z)

    Fig. 1.5 Spectres acoustiques mesurs en champ lointain Mj = 1.0. = 30, = 40, = 50,

    = 90, = 110. est langle polaire, valant zro vers laval.

    toutes les directions. Des spectres mesurs en champ lointain Mj =1.0 sont prsents en figure 1.5.

    On reconnat bien le spectre pointu de Tam et al. pour =30, alors que ds 50, le spectre plus

    plat est de rigueur ( est langle polaire, valant zro en aval). Ladquation de cette reprsentation

    a t confirme par Viswanathan [299] et par ltude thorique et exprimentale de Tam et al. [282].

    Dans cette dernire contribution, des techniques de mesure acoustiques et arodynamiques furent

    dployes pour caractriser les localisations, forces, directivit et cohrence des deux types de sources.

    Lexplication du mcanisme de rayonnement par les grandes structures turbulentes propose dans cette

    dernire rfrence sappuie sur les ondes de Mach. Il est montr que mme pour les ondes dinstabilit

    ayant une vitesse de phase infrieure la vitesse du son ambiante, la variation en amplitude de londe

    fait apparatre des composantes spectrales ayant des vitesses de phase supersoniques, donc pouvant

    rayonner des ondes de Mach.

    En rsum, les grandes structures turbulentes ont t assimiles des ondes dinstabilit et le

    rayonnement donde de Mach dans un jet o la vitesse de convection est supersonique a t trs tt

    associ ces ondes [146]. Cependant, il existe un autre type dondes de Mach, qui peuvent tre mises

    par les grandes structures turbulentes mme dans un jet o Uc/c0

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    Fig. 1.6 Image strioscopique, reproduite de Raman [223], permettant de visualiser toutes les phases de laboucle de rtroaction. Le jet est rectangulaire, Mj = 1.5.

    1.2.3 Screech

    On nomme screech la composante tonale du bruit de choc. Elle est visible dans les spectres sous

    la forme dun ou plusieurs pics aigus, cf. figure 1.3. Elle a beaucoup t tudie depuis les premiers

    travaux de Powell [215] et seulement les proprits importantes du screech mis par les jets ronds sont

    rappeles ici. Raman [224, 225] proposa une synthse complte sur ce sujet.

    1.2.3.1 Mcanisme et frquence

    On peut trouver dans Powell [215] une vue globale des travaux sur le screech raliss par lui au dbut

    des annes 1950. Il proposa que le screech est le produit dun mcanisme de rtroaction. Des structures

    tourbillonnaires advectes dans la couche de mlange traversent les cellules de choc et interagissent

    avec celles-ci. Des ondes acoustiques sont ainsi cres, qui (en particulier) remontent lcoulement et

    viennent exciter la couche de mlange initiale ; ceci gnre un embryon de perturbation dans celle-ci, et

    ferme ainsi la boucle. En suivant Raman [225], on peut se reprsenter la boucle comme tant constitue

    de quatre phases :

    1. partie interne : croissance des perturbations dans la couche de mlange

    2. interaction turbulence-cellules de choc

    3. partie externe : retour de londe acoustique vers la tuyre

    4. excitation de la couche de mlange initiale

    Ces lments sont bien reprsents par limage strioscopique de la figure 1.6.

    Lexplication du mcanisme du screech propose par Powell conduisit la modlisation de lmission

    du screech par une srie de monoples localiss sur les chocs, et dphass dune manire dtermine

    par le temps de convection des structures turbulentes dune source sa voisine. Ce principe permet

    de dduire une formule pour la frquence du screech. La dmarche prsente ici nest peut-tre pas

    exactement conforme celle de Powell, qui fournit par ailleurs une criture diffrente, mais lide est

    essentiellement la mme. Powell et al. [218] ont dailleurs formul les choses dune manire identique

    celle adopte ici : pour quil y ait rsonance, il faut quil y ait un maximum dnergie acoustique

    parvenant la lvre de la tuyre, ce qui implique que toutes les ondes sonores mises par les sources

    doivent y arriver en phase. Ainsi, dans le cadre dune structure de cellules priodique, la priode

    temporelle du screech est exprime comme la somme du temps mis par les tourbillons de la couche de

    mlange pour traverser une cellule de choc et du temps mis par les ondes acoustiques pour remonter

    28

  • 1.2 Bruit de jet

    cette mme distance en direction de la tuyre. Ceci scrit

    ts = Ls/Uc +Ls/c0 (1.32)o ts est la priode du screech, Ls la longueur dune cellule de choc, Uc la vitesse de convection de la

    turbulence dans la couche de mlange et c0 la vitesse du son lextrieur du jet. Lquation (1.32) se

    rcrit facilement pour livrer lexpression suivante pour la frquence du screech fs

    fs = Uc/[Ls(1 +Mc)] (1.33)o lon crit Mc =Uc/c0 le nombre de Mach convectif. Cette formule est largement admise aujourdhui,mais on peut dbattre des expressions considrer pour Uc et Ls. Il faut noter que la frquence du

    screech ne dpend pas de la direction dobservation puisque cette composante de bruit provient dune

    rsonance aroacoustique.

    Tam et al. [280] reformulrent la thorie de la boucle de rtroaction de Powell. Ils sappuyrent

    sur les travaux thoriques de Tam & Tanna [281] propos du bruit de choc large bande (BBSAN),

    et sur ltude exprimentale de Yu & Seiner [326] sattachant la partie interne de la boucle de

    rtroaction. Les premiers proposrent un modle de gense de BBSAN, prsent en 1.2.4.1, consistant

    en linteraction entre les ondes dinstabilit de la couche de mlange et le rseau de cellules de choc. Yu

    & Seiner, quant eux, rinterprtrent la partie interne de la boucle de rtroaction du screech par le

    biais des ondes dinstabilit. Il existerait donc un lien troit entre screech et BBSAN. Le modle de Tam

    & Tanna [281] fut ainsi appliqu pour prdire la frquence du screech. Daprs cette thorie, seulement

    des ondes acoustiques confines dans une troite bande de frquence peuvent tre rayonnes vers la

    tuyre. Pour viter que la boucle ne se rompe, il faut que suffisamment dnergie acoustique atteigne

    la tuyre pour gnrer de nouvelles perturbations, ce qui implique que ncessairement, la frquence du

    screech doit tre dans cette troite bande de frquence. La frquence du screech est donc gale la

    limite vers lamont de la frquence centrale fp du BBSAN. Au final, la formule (1.33) est retrouve.

    Comme il est explicit par Panda [193, 195], Tam et al. [280] rcrivent cette formule pour exprimer

    fsDj/Uj en fonction des paramtres de contrle du jet, i.e. Mj , la temprature de rservoir Tr et latemprature ambiante Tamb. En prenant Uc gale 0.7Uj , et Ls gale 0.8 fois la longueur prdite

    par Prandtl pour obtenir un meilleur accord avec les donnes exprimentales, soit 0.81.306Dj , ilsobtiennent

    fsDj

    Uj= 0.67(M2j 1)1/2 [1 + 0.7Mj (1 +

    12

    M2j )1/2 (TambTr)1/2]1 (1.34)

    On reconnat le 0.7 provenant de Uc =0.7Uj . Le 0.67 du premier facteur provient du groupement

    0.7/(0.81.306). Tam et al. [280] obtiennent un assez bon accord en confrontant cette formule desmesures, pour des jets froids et chauds. Malgr lidentit de la formule de fs, ce modle est trs

    diffrent de celui de Powell. Tam et al. [280] soutiennent que contrairement dautres phnomnes

    auto-entretenus, comme le son de biseau par exemple, il nexiste pas de longueur de rtroaction fixe

    pour le screech et le problme est non-linaire, ce qui fait que la condition de dphasage nul la fin

    dun cycle peut tre vrifie sans modifier la frquence de screech. Cette condition de dphasage nul

    est pourtant un fondement de la dmonstration de lquation (1.33) par le modle de Powell.

    Si les parties interne et externe de la boucle de rtroaction (points 1. et 3. ci-dessus) sont assez bien

    cerns, les deux autres points mritent des commentaires.

    Suzuki & Lele [262] proposrent le mcanisme de shock leakage comme principe de production des

    ondes acoustiques par interaction choc-turbulence. Il sagit de la fuite des chocs au travers de la

    couche de mlange. Ils montrrent que la turbulence est ncessaire pour courber londe de compression

    incidente la couche de mlange sinon elle se rflchit entirement sur celle-ci. Mais il faut aussi que

    29

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    la turbulence soit assez propre pour que le choc puisse traverser la couche entre deux structures.

    Ce mcanisme a t observ par Berland et al. [33] dans une simulation dun jet choqu rectangulaire.

    Il est souvent admis que cest la diffraction des ondes acoustiques sur la lvre de la tuyre qui permet

    lexcitation de la couche de mlange initiale. Daprs Raman et al. [226], cette diffraction gnre une

    gamme de longueurs donde qui faciliterait lexcitation. Ahuja [5] tudia la rceptivit dans un contexte

    plus large que le problme du screech. Il mentionna lexistence de thories du couplage localis la

    frontire solide et du couplage continu (sur quelques longueurs de londe dinstabilit excite). A la

    suite de divers tests impliquant des baffles en aval de ljection, il conclut quun couplage est possible

    en labsence de frontire solide. Raman et al. [226] aboutirent la mme conclusion en dplaant un

    baffle en amont de la sortie de tuyre, mais se prononcrent pour une excitation concentre, juste en

    aval de la sortie, lintrieur de la premire cellule.

    1.2.3.2 Existence de modes

    Lorsque lon augmente Mj, le screech montre plusieurs modes, qui se caractrisent par une frquence

    et une structure diffrentes (la structure se manifeste par une vitesse de convection et une symtrie

    particulire du champ acoustique et de londe dinstabilit, entre autres proprits). Panda et al. [197]

    observrent ce comportement pour des tuyres rondes, rectangulaires et elliptiques, mais le jet rond

    possde la structure modale la plus complexe.

    Powell [215] isola quatre modes quil appela A, B, C et D. Merle [150] mit en vidence que le premier

    mode peut tre divis en deux, A1 et A2, et nota que ces modes ntaient pas galement stables.

    Davies & Oldfield [61, 62] utilisrent un microphone fixe et un deuxime tournant azimutalement

    autour de laxe du jet. Ils dterminrent que les champs acoustiques associs aux modes A1 et A2 sont

    axisymtriques, et que les modes B et C sont battants et hlicodaux, respectivement. Ces modes sont

    galement dcelables sur les visualisations du jet, de par la forme des structures tourbillonnaires. Powell

    et al. [219] menrent une tude complte sur les diffrents modes laide dun systme de visualisation

    strioscopique et dun arrangement de microphones similaire celui de Davies & Oldfield [61, 62]. Ils

    tudirent leur structure, la vitesse de convection associe, leur amplitude et leur stabilit. Ils tablirent

    que le mode D est antisymtrique, comme le mode B, et interprtrent ces deux modes comme une

    somme de deux hlices contrarotatives de mme frquence et mme amplitude, de mme que Ponton

    & Seiner [213]. Enfin, ils mirent en vidence des modes secondaires qui peuvent exister en mme temps

    que les modes dominants cits ci-dessus. Mentionnons les modes b et d, prolongement des modes B et

    D dans la plage o le mode C est dominant. Tous ces modes sont visibles sur le trac de la frquence

    fondamentale du screech en fonction du taux de dtente, propos en figure 1.7, provenant de [219].

    Il apparat en particulier sur cette courbe que le saut de C D est hystrtique, ce qui est confirm

    par Sherman et al. [257]. Notons que Panda et al. [197] introduisirent un nouveau mode, nomm E,

    apparaissant fort nombre de Mach, au-del du mode D.

    Il est possible que plusieurs modes coexistent simultanment sur les spectres, cette situation corres-

    pondant soit une mission simultane soit alternative de deux frquences distinctes. Si lon modifie

    la gomtrie de la tuyre (par exemple son paisseur), de nouveaux modes peuvent apparatre et les

    plages de prpondrance des diffrents modes varier [212].

    Il nexiste toujours pas dexplication claire du saut de modes [225]. Powell [215] donna une explica-

    tion apparente au phnomne de son de biseau : lorsque Mj augmente, il peut arriver que le nombre

    de cycles dans la boucle de rtroaction doive changer pour que toutes les conditions ncessaires son

    maintien soient simultanment vrifies. Ultrieurement, dans Powell et al. [219], cette explication est

    teinte par linterprtation des structures turbulentes en tant quondes dinstabilits : le changement

    de nombre de cycles dans la boucle intervient pour se ramener une onde dinstabilit ayant un taux

    30

  • 1.2 Bruit de jet

    NPR

    f(k

    Hz)

    Fig. 1.7 Rpartition de la frquence fondamentale du screech en fonction du taux de dtente (daprs Powellet al. [219]). Modes dominants (lettres majuscules), modes non dominants (lettres minuscules).

    de croissance plus lev. Tam et al. [274] invoqurent plus directement le caractre primordial de cette

    onde en notant daprs des calculs de stabilit que les modes hlicodaux supplantent les modes axi-

    symtriques en tant que modes les plus amplifis lorsque Mj augmente, ce qui se traduit par le saut

    observ du mode A2 au mode B. Parmi les questions sur les modes encore non rsolues, on peut citer :

    Quest-ce qui explique le saut entre A1 et A2, tous deux axisymtriques ?

    Pourquoi nexiste-t-il pas uniquement un mode hlicodal, la place des modes B et D battants ?

    On ne tente pas de rpondre ces interrogations dans ce travail.

    1.2.3.3 Amplitude

    Lvolution typique de lamplitude du screech en fonction du point de fonctionnement est donne

    en figure 1.8. Elle augmente pour les faibles nombres de Mach, puis atteint un plateau avant que le

    screech ne disparaisse, pour Mj 1.6 sur ces mesures. Raman [223] tudia le phnomne dextinctiondu screech et a conclu que cela tait li une baisse de la rceptivit, issue du masquage des lvres de la

    tuyre par le jet sous-dtendu, qui enfle en aval de la sortie de tuyre. Augmenter la largeur des lvres

    permet donc de ractiver le screech, comme le montrrent Raman [223] et Ponton & Seiner [212]. Yu &

    Seiner [326] montrrent par des calculs de stabilit sur une large gamme de points de fonctionnement

    lexistence dun lien entre lamplitude maximale (en fonction de la frquence) des ondes dinstabilit

    et lamplitude du screech mesure (voir leur figure 26). Une reformulation de cette dcouverte est

    propose par Tam et al. [274], qui dirent quil existe un screech fort lorsque la frquence de screech

    concide avec la frquence de londe dinstabilit la plus amplifie.

    Lamplitude du screech est trs sensible lenvironnement de la mesure. Elle est donc difficilement

    reproductible, mme sur une seule installation (voir la partie 4.2). Parmi les paramtres identifis

    auxquels le screech est sensible, lpaisseur des lvres de la tuyre est souvent cite [179, 212, 234].

    Cette influence sexplique par le fait quelles jouent un rle important dans la rceptivit de la couche

    de mlange initiale, en tant une surface de diffraction. Leffet est modr cependant [256]. Jothi

    & Srinivasan [105] annoncrent galement que lamplitude du screech peut baisser de 20 dB lorsque

    31

  • Ch.1 Jets supersoniques, bruit de jet et simulation du vol

    1 1.2 1.4 1.6 1.8120

    130

    140

    150

    MjSP

    L(d

    B)

    Fig. 1.8 Evolution de lamplitude du fondamental du screech en fonction en fonction de Mj. Mode A1, mode A2, mode B, mode C (daprs Ponton & Seiner [212]).

    lpaisseur initiale de la couche de mlange augmente. Ce phnomne peut provenir dune stabilisation

    de la couche de cisaillement lorsque son paisseur augmente [153].

    1.2.3.4 Directivit

    Dans le cadre du modle de Powell [215] de monoples dphass rpartis sur la frontire du jet,

    chaque harmonique du screech a une directivit particulire, due aux interfrences entre les sources.

    Dans son tude sur la suppression du screech, Norum [179] vrifia la validit de ce modle en

    considrant neuf sources associes une distribution parabolique des forces relatives (il crivit que ces

    paramtres nont que peu dinfluence ; prendre trois sources de mme amplitude suffit reproduire

    les diagrammes de directivit). La comparaison entre mesures et prdiction pour le fondamental et

    les deux premires harmoniques du mode antisymtrique B est montre en figure 1.9. Le fondamental

    rayonne principalement vers lamont et laval, alors que la premire harmonique domine 90. On note

    un trs bon accord avec le modle de Powell.

    La directivit varie fortement avec Mc et Ls/s, avec s la longueur donde du screech ; les compa-raisons de Norum pour le mode C montrent que la force relative des lobes est assez diffrente du cas

    prsent ici.

    1.2.3.5 Localisation de sources

    Alors quil existe un grand nombre de preuves montrant que la troisime cellule (voire la quatrime)

    est principalement responsable de lmission du screech dans un jet rectangulaire [89, 113, 261, 223, 3