31
Année 2009-2010 MEMOIRE Présenté pour l’obtention de la LICENCE PROFESSIONNELLE Spécialité « Optique Professionnelle » à Université Paris-Sud 11 Faculté des Sciences d’Orsay par Melle Céline COLLONGE Evolution des kératites amibiennes et vulgarisation des lentilles de contact Soutenu devant la commission d’examen en septembre 2010 JURY Président : R. LEGRAS Tuteur : C. FONTVIEILLE Membre :

MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

Année 2009-2010

MEMOIRE

Présenté pour l’obtention de la

LICENCE PROFESSIONNELLE

Spécialité « Optique Professionnelle »

à

Université Paris-Sud 11

Faculté des Sciences d’Orsay

par

Melle Céline COLLONGE

Evolution des kératites amibiennes et

vulgarisation des lentilles de contact

Soutenu devant la commission d’examen en septembre 2010

JURY

Président : R. LEGRAS

Tuteur : C. FONTVIEILLE

Membre :

Page 2: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

REMERCIEMENTS

Je tiens sincèrement à remercier l’équipe pédagogique de l’ISO Lyon pour leurs

enseignements de qualité tout au long de cette année de Licence.

Je remercie également M. Fontvieille pour ses conseils et son aide pour la réalisation

de ce mémoire.

Enfin, un grand merci à ma famille et à toute l’équipe Optique RABOURDIN pour leur

soutien durant cette année.

Page 3: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

RESUME

La kératite amibienne est une pathologie rare mais néanmoins grave de la

cornée. Si elle n’est pas diagnostiquée rapidement, le pronostic visuel peut être mis

en jeu. Découverte en 1974, on a observé une augmentation de cette maladie ces

vingt dernières années. Cette évolution entre en corrélation avec l’augmentation du

nombre de porteurs de lentilles. La vulgarisation des lentilles de contact a été la

porte ouverte aux amibes.

Les porteurs n’étant pas toujours bien sensibilisés aux règles d’utilisation et

d’hygiène des lentilles, le nombre d’infections de la cornée a fortement augmenté,

dont les kératites amibiennes. L’utilisation de l’eau du robinet, des produits

d’entretien pas toujours actifs ou mal employés, voire la fabrication maison de

produits d’entretien, sont autant de facteurs de risques.

Aujourd’hui, la kératite amibienne est de mieux en mieux diagnostiquée et les

traitements de plus en plus efficaces. Parallèlement les matériaux utilisés dans la

fabrication des lentilles de contact évoluent permettant à celles-ci d’être de plus en

plus confortables, mais on peut se demander si les amibes peuvent s’attacher

davantage à ces nouveaux matériaux. L’amélioration du confort induit une

augmentation du nombre de porteurs qui peuvent aujourd’hui se procurer des

lentilles sur internet ou en grandes surfaces. Par conséquent, ils n’auront pas les

connaissances nécessaires à une bonne utilisation et une bonne hygiène.

Nous devons garder un œil sur l’évolution des kératites amibiennes et

continuer de sensibiliser les porteurs.

MOTS CLES :

Amibe, kératite, lentille de contact, facteurs de risque, évolution

Page 4: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

ABSTRACT

Acanthamoeba keratitis is a rare but serious pathology of the cornea. If it is not

diagnosed promptly, the visual prognosis can be involved. Discovered in 1974, we

noticed an increase of the disease for the past twenty years. This evolution can be

correlated with the increase in the number of contact lens wearers. The

popularization of the contact lens has been the gateway to amoebae.

Wearers are not always aware of the rules of use and hygiene of the lenses,

the number of corneal infections increased sharply including Acanthamoeba keratitis.

The use of tap water, the homemade contact lens solution indeed solutions not

always active or misused, are so many risk factors.

Nowadays, Acanthamoeba keratitis is more and more diagnosed and

treatment more effective. Meanwhile the materials used in the manufacture of contact

lenses evolve enabling them to be more comfortable, but we wonder whether the

amoeba can cling more on these new materials. In addition, more comfort means

more wearers, some of them will be able to buy their lenses online or at

supermarkets. Therefore they will not have the knowledge to good use and good

hygiene.

We have to keep an eye on the evolution of Acanthamoeba keratitis and

increasing wearers awareness still essential.

KEY WORDS :

Ameba, keratitis, contact lens, risk factors, evolution

Page 5: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

SOMMAIRE

Liste des tableaux et figures ....................................................................................... 1

Introduction ........................................................................................................... 2

Partie 1 : Généralités .......................................................................................... 3

I. Les kératites amibiennes ............................................................................... 3

1. Epidémiologie ................................................................................................ 3

2. Diagnostics et traitements ............................................................................. 5

II. Les lentilles de contact .................................................................................. 7

1. Histoire .......................................................................................................... 7

2. Les types de port ........................................................................................... 9

3. Evolution des matériaux : le silicone-hydrogel ............................................... 9

Partie 2 : Parallèle entre kératites amibiennes et la vulgarisation des lentilles de contact ............................................................................................ 11

I. Acanthamoeba et matériaux des lentilles de contact ................................ 11

1. Hydrogels .................................................................................................... 11

2. Silicone-hydrogels ....................................................................................... 12

3. Les traitements de surface .......................................................................... 15

II. Acanthamoeba et hygiène des lentilles de contacts ................................. 16

1. L’eau du robinet ........................................................................................... 16

2. Les solutions d’entretien et leur utilisation ................................................... 17

3. Les lentilles 1 jour et les lentilles cosmétiques ............................................ 19

Conclusion ........................................................................................................... 21

Liste des références bibliographiques ...................................................................... 22

Page 6: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

1

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

1. R. A. Armstrong and S.N. Smith / Ulcerative keratitis caused by Acanthamoeba /

OT / 2001 / page 36

2. E. Beaubert, F. Pariguet, S. Taboulot / Manuel de l’opticien / Edition Maloine /

2005 / page 13

3. T. Bourcier, C. Chaumeil / Prescrire les collyres antifongiques et antiamibiens /

Journal Fr. Ophtalmol. / 2007 / Vol.30, No.4, page 434

4. Joseph T. Barr, CLS staff / 20 Years of Contact Lenses / Contact Lens Spectrum/

2006 / www.clspectrum.com

5. Tara K.Beattie, Alan Tomlinson, Angus K. McFadyen, David V. Seal, Anthony

M. Grimason / Enhanced Attachment of Acanthamoeba to Extended-wear Silicone

Hydrogel Contact Lenses / Ophtalmology / 2003 / Vol. 110, page 768

6. Tara K.Beattie, Alan Tomlinson, Angus K. McFadyen / Attachment of

Acanthamoeba to First- and Second-Generation Silicone Hydrogel Contact lenses /

Ophthalmology / 2006 / Vol.113, page 120

7. J.M. Gonzalez-Méijome, A. Lopez-Alemany, J.B. Almei da, M.A. Parafita /

Surface AFM Microscopy of unworn and worn samples of silicone hydrogel contact

lenses / Journal of Biomedical Material Research Part B : Applied Biomaterials /

2008 / Vol. 88B, Issue 1, page 77

8. A. Tomlinson, T.K. Beattie, D.V. Seal / Attachment of Acanthamoeba to Focus

Night & Day (lotrafilcon A) Silicone Hydrogel Contact Lenses / Invest Ophthalmol Vis

Sci / 2003 / Vol.44

9. Simon Kilvington / Through a glass darkly – Contact lenses and personal

hygiene / Microbiology Today / 2000 / Vol.27, pp 66-69

10. J. Colin, F. Aitali, F.Malet,D. Touboul, J. Feki / Kératite infectieuse bilatérale

chez une patiente porteuse de lentilles souples cosmétiques / J Fr. Ophtalmol / 2006/

Vol.29, No.6, page 666

Page 7: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

2

INTRODUCTION

La kératite amibienne est une infection très rare de la cornée. Sa première

description a été donné en 1974 (1). Depuis plusieurs études ont montré son

évolution. On a pu observer une augmentation des cas de kératites amibiennes

depuis 1985. Plusieurs hypothèses ont été émises, notamment le fait que les

caractéristiques de cette maladie étant de mieux en mieux connue, elle était détectée

plus facilement (2), mais aussi la forte croissance du nombre de porteurs de lentilles

de contact depuis les années 80.

En vingt ans, le monde de la contactologie a connu de grandes évolutions (3),

les matériaux améliorant sans cesse le confort des porteurs, modulant le temps de

port en fonction des besoins de chacun, permettant de corriger tous les défauts

visuels ou simplement de changer la couleur des yeux. Aujourd’hui les lentilles de

contact sont à la portée de tout le monde, leur prix à fortement chuté et on peut

même les acheter sur internet. Par conséquent, ce qui relevait d’un acte médical est

devenu un produit de consommation courante. Les porteurs sont alors de moins en

moins bien informés des risques liés au port des lentilles de contact.

Ainsi, le parallèle entre l’évolution du nombre de kératites amibiennes et la

vulgarisation des lentilles de contact est indispensable. On peut alors se demander

quels sont les facteurs de risques de la maladie et leurs liens avec les lentilles de

contact. Le mauvais usage des porteurs, les matériaux des lentilles ou l’efficacité des

produits d’entretien sont-ils à mettre en cause ?

Le but final de cette analyse est de savoir si l’évolution des kératites

amibiennes est bien en corrélation avec la vulgarisation des lentilles de contact et si

certains facteurs de risques peuvent être évités.

Page 8: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

I. Les kératites amibiennes

1. Epidémiologie

Parasitologie : Les amibes

et dont trois sont pathogènes pour l’homme

recense plus de 35 espèces différentes parmi lesquelles 8 peuvent être à l’origine de

kératites amibiennes : A.castellani, A.polyphaga, A.hatchetti, A.culbartsani,

A.rhysode, A.lugdunesis, A.quina

formes : trophozoite et kyste. Le trophozoite

l’amibe. Il est muni de pseudopodes

de se nourrir et de se déplacer)

l’amibe. En effet, Acantho vient du grec qui signifie bouclé.

qui sont à l’origine des lésions cornéennes. Le kyste (Figure 2) est la forme de

survie. Il est très résistant notamment au chlore des piscines. Il se forme en 8 à 15

jours et il assure la transmission d’un hôte à l’autre.

bactéries comme l’Escherichia

les trophozoites se transforment en kystes puis quand le milieu redevient favorable à

son développement, le processus inverse est effectué.

cornée pour sa température, idéale à sa prolifération.

Figure 1 . Acanthamoeba sous forme trophozoite

(1. Armstrong)

PARTIE 1 :

GENERALITES

Les kératites amibiennes

sont des protozoaires qui existent sous différents genres

trois sont pathogènes pour l’homme et parmi elles, l’Acanthamoeba.

recense plus de 35 espèces différentes parmi lesquelles 8 peuvent être à l’origine de

A.castellani, A.polyphaga, A.hatchetti, A.culbartsani,

A.rhysode, A.lugdunesis, A.quina et A.griffini. L’Acanthamoeba existe

phozoite et kyste. Le trophozoite (Figure 1) est la forme végétative de

l’amibe. Il est muni de pseudopodes (déformation membranaire qui permet à l’amibe

et de se déplacer) en forme de boucles qui ont donné son nom à

vient du grec qui signifie bouclé. Ce sont les trophozoites

qui sont à l’origine des lésions cornéennes. Le kyste (Figure 2) est la forme de

survie. Il est très résistant notamment au chlore des piscines. Il se forme en 8 à 15

mission d’un hôte à l’autre. L’Acanthamoeba

Escherichia coli. Dès que l’environnement devient difficile à vivre,

les trophozoites se transforment en kystes puis quand le milieu redevient favorable à

cessus inverse est effectué. L’Acanthamoeba

cornée pour sa température, idéale à sa prolifération. (2) (4)

hamoeba sous forme trophozoite Figure 2 . Acanthamoeba sous forme kyste

3

existent sous différents genres

Acanthamoeba. On en

recense plus de 35 espèces différentes parmi lesquelles 8 peuvent être à l’origine de

A.castellani, A.polyphaga, A.hatchetti, A.culbartsani,

existe sous deux

la forme végétative de

i permet à l’amibe

qui ont donné son nom à

Ce sont les trophozoites

qui sont à l’origine des lésions cornéennes. Le kyste (Figure 2) est la forme de

survie. Il est très résistant notamment au chlore des piscines. Il se forme en 8 à 15

Acanthamoeba se nourrit de

. Dès que l’environnement devient difficile à vivre,

les trophozoites se transforment en kystes puis quand le milieu redevient favorable à

Acanthamoeba apprécie la

. Acanthamoeba sous forme kyste

Page 9: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

4

Pathogénèses : L’apparition de kératites ambiennes dépend de plusieurs facteurs :

l’état de l’épithélium cornéen, la virulence ou la capacité d’adhérence de l’amibe, le

moyen de transmission (lentille de contact, eau contaminée…) ou encore la durée

d’exposition. Cependant, le mécanisme précis des kératites amibiennes reste flou.

Ce qui est sûr c’est que l’infection détruit l’épithélium et le stroma cornéen puis les

cellules inflammatoires peuvent jusqu’à perforer la membrane de Descemet. (2)

(Figure 3)

Figure 3 . Structure de la cornée (2. Beaubert)

Facteurs d’apparition et évolution : Le premier cas clinique de kératite amibienne

date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des

amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on retrouve

l’Acanthamoeba dans la nature. Elle vit principalement dans l’eau (rivière, lac, mer,

du robinet, en bouteille, piscines, bains…) avec une préférence pour l’eau tiède et

stagnante, mais également dans la poussière, la boue, les systèmes d’air

conditionné, les excréments humains ou animales, le système respiratoire humain et

les lentilles de contact (ainsi que les produits d’entretien et les étuis). Malgré cette

forte présence dans notre environnement, aucun cas de kératites amibiennes n’a été

recensé avant 1974. Entre 1974 et 1983, les cas restent extrêmement rares puis une

forte augmentation apparait à partir de 1985. Les raisons de cette évolution ne sont

pas certaines, et plusieurs explications sont alors envisageables : les cas précédents

étaient mal diagnostiqués ; des avancées dans la connaissance de la maladie

permettent de mieux la détecter ; la solution la plus plausible aujourd’hui, la très forte

augmentation du port de lentilles de contact et enfin, une autre hypothèse est celle

de la non-efficacité contre les amibes des produits d’entretien pour lentilles de

Page 10: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

5

contact. En effet, l’Acanthamoeba résiste au gel, à la déshydratation, à un grand

nombre d’agents anti-microbiens et au niveau de chlore contenu dans les piscines ou

les produits d’entretien pour lentilles de contact. Par rapport aux lentilles de contact,

toutes les sortes de lentilles sont concernées et elles sont en cause dans 80 à 86 %

des cas de kératites amibiennes. Cependant les lentilles rigides sont beaucoup

moins touchées que les lentilles souples bien que la pratique de l’orthokératologie

pose aujourd’hui quelques problèmes. L’apparition des lentilles en silicone-hydrogel

est également un facteur de risque. Depuis 1985, le nombre de cas de kératites

amibiennes est en constante augmentation. (2) (4) (5)

2. Diagnostics et traitements

Symptomatologie : Les personnes atteintes de kératites amibiennes peuvent avoir

une sensation de corps étranger, de la photophobie, un larmoiement excessif, mais

c’est surtout une douleur plus ou moins intense liée à une baisse de l’acuité visuelle

qui les amènent souvent à consulter leur ophtalmologiste. Une observation en

biomicroscopie peut montrer en fonction des cas et de l’avancement de la maladie,

une kératite ponctuée superficielle, un abcès, un ulcère, un important infiltrat stromal

annulaire, des microkystes, des pseudo-dendrites, une kératonévrite radiaire ou

encore une réaction inflammatoire de la chambre antérieure. Cependant il y a très

peu de néo-vascularisation. (4) (6) (7)

Diagnostics : Il est très difficile de diagnostiquer une kératite amibienne. En effet, la

maladie étant très rare, les kératites virales, bactériennes ou mycosiques sont

généralement évoquées en première intention. Elle est également souvent

confondue avec la kératite herpétique. Par conséquent, le diagnostic d’une kératite

amibienne est la plupart du temps tardif or l’efficacité du traitement dépend de la

précocité du diagnostic. La certitude du diagnostic peut être donnée de plusieurs

façons : (2) (4) (5) (6) (7)

- l’analyse des lentilles de contact et de leur étui

- une coloration au PAS (Periodic Acid Schiff) qui colore les kystes en rouge

- le calcofluor white est une coloration spécifique des amibes. Elle colore les

kystes en vert et les tropozoïtes en marron sous microscopie fluorescente.

Page 11: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

6

- le grattage cornéen, prélèvement de référence effectué sous lampe à fente.

L’ophtalmologiste prélève des cellules cornéennes à l’aide d’une lame pour

pouvoir faire ensuite une culture microbiologique.

- la biopsie cornéenne, obligatoire s’il y a atteinte stromale

- la Polymerase Chain Reaction (PCR) permet une détection beaucoup plus

précise car la chaine polymérase réagit avec l’ADN de l’Acanthamoeba même

si l’échantillon à analyser est très petit. Cependant cette méthode est présente

dans peu d’établissements pour l’instant. (8)

Traitements : La rareté de la maladie fait qu’il existe peu d’études cliniques des

différents traitements possibles. Cependant, il semble ressortir que l’association de

biguanide comme le PHMB ou la chlorhexidine et de diamidines comme la

propamidine est le traitement le plus efficace (4) (5) (7). En effet, ils agissent

ensemble sur la membrane cellulaire et la chaine respiratoire de l’amibe (4).

L’utilisation de corticoïdes pour limiter la réaction inflammatoire est plutôt

controversée car bien que soulageant la douleur, elle prolonge la durée du traitement

(5). Le protocole de traitement est clairement résumé dans le Tableau 1. (7)

Tableau 1 Protocole de traitement antiamibien. (3. Bourcier et Chaumeil)

Lorsque l’atteinte cornéenne est trop grave, la seule solution de traitement reste

la greffe de cornée complète ou plus spécifiquement la kératoplastie transfixiante.

Cette opération est pratiquée s’il y a apparition d’un fort astigmatisme ou qu’une

opacité empêche la vision. Elle doit être effectuée après 3 mois de traitements pour

Traitement local

• PHMB 0,02 % (Pharmacie hospitalière) :

– 1 goutte par heure, y compris la nuit le 1er et le 2e jour,

– puis 1 goutte par heure le jour du 3e au 5e jour,

– puis 1 goutte toutes les 2 heures du 6e au 13e jour,

– puis 1 goutte, 4 fois par jour du 14 au 20e jour, à poursuivre 2-6 mois.

• Désomédine 0,1 %® ou Brolène 0,1 %® (ATU) :

– 1 goutte par heure, y compris la nuit le 1er et le 2e jour,

– puis 1 goutte 4 fois par jour pendant 2-6 mois.

Traitement général

(atteinte stromale ou sclérite

associée)

• Sporanox® :

– 800 mg le premier jour (dose de charge),

– puis 400 mg par jour pendant 2-4 mois.

Bilan hépatique avant et pendant le traitement

Page 12: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

7

minimiser le risque de réinfection. Cependant les avis divergent à ce sujet et

certaines études préfèrent une opération le plus tôt possible avant que l’infection ne

s’étende trop. D’autres préfèrent attendre que le traitement soit réussi (2). Dans tous

les cas, la kératoplastie est très délicate et il y a de forts risques de rejets ou de

récidives de la maladie. Le traitement antiamibien doit continuer pendant 6 mois

après l’opération. Des complications sont associées à la greffe de cornée comme le

glaucome ou l’hypertonie réfractaire. Une autre méthode existe depuis 2004 pour

éviter la kératoplastie transfixiante. Il s’agit de la kératoplastie lamellaire (5). Au lieu

de greffer toute l’épaisseur de la cornée, on ne greffe qu’une seule couche,

l’épithélium, grâce à une transplantation de membrane amniotique (placenta). Il faut

parfois plusieurs transplantations pour une guérison complète mais cette méthode

est beaucoup plus performante que la première et les risques de rejet sont faibles. La

plupart des personnes ayant subi cette opération ont retrouvé au moins 5/10

d’acuité. Les risques post opératoire tel le glaucome restent néanmoins présents.

Toutefois, il faut retenir que pour éviter la greffe de cornée, un diagnostic précoce de

la kératite amibienne est indispensable (9).

II. Les lentilles de contact

1. Histoire

Depuis l’idée des lentilles de contact en 1508 par Léonard De Vinci , le monde de

la contactologie a beaucoup évolué. Après divers essais au fil des siècles, c’est en

1949 que les premiers verres cornéens en PMMA voient le jour. Ils permettaient

jusqu’à 16h de port par jour et furent largement diffusés pendant les années 60.

Cependant, le PMMA ne laissait pas passer l’oxygène et créait alors des

complications cornéennes. Durant les années 80 et 90, de nombreuses recherches

ont permis d’améliorer la perméabilité à l’oxygène jusqu’à nos lentilles rigides

perméables au gaz d’aujourd’hui. Notamment avec des matériaux à haut Dk et/ou à

base de silicone-hydrogel qui permettent aux lentilles rigides d’être beaucoup plus

confortables. Plus récemment, les lentilles rigides sont également utilisées en

orthokératologie permettant de modifier la forme de la cornée. (3)

Page 13: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

8

Parallèlement, le chimiste tchèque Otto Wichterle met au point le premier

matériau pour lentilles souples en 1959. Puis en 1971, la lentille Soflens de Bausch

& Lomb obtient l’approbation de la FDA (Food and Drug Administration). Les lentilles

souples trouvent rapidement leur place sur le marché car elles sont plus confortables

que les lentilles rigides.

Durant les 25 années suivantes, les laboratoires n’auront de cesse que

d’améliorer la qualité des matériaux mais aussi la compatibilité avec la prescription

de chaque porteur par la création de lentilles toriques puis de lentilles multifocales.

En 1999, la première lentille en silicone-hydrogel, comme le Balafilcon A, fait son

apparition, offrant une meilleure perméabilité à l’oxygène et permettant ainsi

d’augmenter le confort et le temps de port. Mais elle entraine une mauvaise

mouillabilité. Par ajout de molécules, les lentilles en silicone-hydrogel de deuxième

génération en Galyfilcon A voient le jour. Enfin en 2006, les lentilles en silicone-

hydrogel de 3ème génération composée de Comfilcon A sont créées.

Les matériaux des lentilles souples sont regroupés dans 4 groupes FDA :

- le groupe I : matériaux à faible teneur en eau et faible Dk ;

- le groupe II : matériaux à forte teneur en eau et faible Dk ;

- le groupe III : matériaux à faible teneur en eau et haut Dk ;

- le groupe IV : matériaux à forte teneur en eau et haut Dk.

Aujourd’hui, 2% de la population mondiale porte des lentilles de contact. Aux

Etats-Unis, on est passé de 18 millions de porteurs en 1987 à 38 millions en 2009.

Dans les années 90, 72% des porteurs utilisaient des lentilles souples, 13% des

LRPG et 7% des lentilles en PMMA. Aujourd’hui, 89% sont en lentilles souples (dont

60% en silicone-hydrogel), 9% en LRPG et 1% en PMMA. Les chiffres montrent bien

la forte augmentation de porteurs sur les 20 dernières années et surtout le port de

lentilles souples. (10)

Page 14: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

9

2. Les types de port

Aujourd’hui, on peut facilement choisir des lentilles en fonction du temps de port

souhaité. Il existe des lentilles souples journalières, bimensuelles, mensuelles,

trimestrielles et annuelles. En 2009, parmi les porteurs de lentilles souples, il y avait

40% de porteurs en mensuelles, 40% en bimensuelles, 11% en journalières, 4% en

trimestrielles et 2% en annuelles. Il existent également des lentilles souples

mensuelles permettant un port continue sur 30 jours. (10)

Au niveau des lentilles rigides, elles se renouvellent tous les ans ou tous les 2

ans. Certaines permettent un port prolongé et aussi un port nocturne pour les lentilles

rigides d’orthokératologie. Cette méthode créée dans les années 50, est réapparue

dans les années 90 afin de corriger jusqu’à 3δ de myopie. La lentille rigide déforme

la cornée afin de corriger la myopie. L’orthokératologie est principalement pratiquée

sur des adolescents ou jeunes adultes, ce qui pose aujourd’hui quelques problèmes

au niveau de l’hygiène pas toujours respectée par ces jeunes porteurs. (11)

3. Evolution des matériaux : le silicone-hydrogel

Le principal défaut des lentilles souples hydrogels est leur faible perméabilité à

l’oxygène pouvant entraîner des néo-vascularisations, de l’hypoxie et de l’œdème si

elles sont utilisées en port prolongé ou suite à une mauvaise adaptation ou encore à

une mauvaise hygiène. Cependant beaucoup de porteurs souhaitaient pouvoir ne

pas quitter leurs lentilles pendant au moins 30 jours. Holden et Mertz ont démontré

que le Dk/e minimum permettant une bonne diffusion de l’oxygène vers la cornée est

de 125. Or le Dk/e de l’eau est de 80, donc même une lentille composée à 100%

d’eau ne permettrait pas une bonne oxygénation cornéenne. Les chercheurs se sont

alors tournés vers le silicone, matière hydrophobe et hautement perméable à

l’oxygène. Le problème des lentilles en silicone était leur très faible mouillabilité et

leur forte attirance pour les dépôts lipidiques. De plus au bout de quelques heures de

port, elles étaient complètement accrochées à la cornée créant des lésions

cornéennes. (12) (13)

L’idéal serait une lentille à haut Dk/e, haute teneur en eau, attirant peu les dépôts

et avec une bonne mobilité sur la cornée. Il fallait donc mélanger le silicone et les

Page 15: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

10

matériaux des anciennes lentilles alliant ainsi les avantages des deux. Les lentilles

en silicone-hydrogel étaient nées. Néanmoins, les surfaces des lentilles restaient

toujours hydrophobes, on leur ajouta alors des traitements des surfaces, comme une

couche de plasma.

La première génération de lentilles silicone-hydrogels est composée de

Lotrafilcon A (Night&Day de Ciba) ou de Balafilcon A (Pure Vision de

Bausch&Lomb). Ces lentilles permettent le port continu de 30 jours. Elles sont à haut

Dk/e mais plus rigides que des lentilles classiques d’où quelques problèmes

cornéens comme l’érosion ou des microkystes. Ces lentilles ont connu un fort succès

auprès des porteurs et des adaptateurs.

La deuxième génération de lentilles silicone-hydrogels utilise un monomère

inventé par le chercheur Tanaka qui permet d’augmenter le teneur en eau tout en

conservant un haut Dk/e. Ce sont les lentilles en Senofilcon A (Acuvue Oasys de

Johnson&Johnson) ou en Galyfilcon A (Acuvue Advance de Johnson&Johnson).

Elles permettent un excellent confort en port journalier mais ne le sont pas assez

pour un port continu.

Il a dont fallu attendre la troisième génération qui arrive à dissocier le Dk/e de la

teneur en eau. Ces lentilles en Comfilcon A (Biofinity de CooperVision) n’utilisent pas

de traitement de surface ou d’agents mouillant et permettent un haut Dk/e et une

haute teneur en eau. Il faut cependant souligner que chaque génération n’implique

pas la disparition de la précédente. En effet, chacune ayant ses propres polymères,

ses propres traitements et ses propres propriétés, elles permettent à l’adaptateur de

trouver le matériau idéal pour son patient. (12) (13) (14)

L’invention du silicone-hydrogel aura permit l’accès aux lentilles de contact à

beaucoup de personnes en supprimant le problème d’apport d’oxygène à la cornée.

Cependant, le nombre d’infections liées au port de lentilles de contact n’a pas

diminué. Les chercheurs ont donc pu éliminer l’hypoxie comme unique facteur

d’infections cornéennes et se tourner vers d’autres pistes. Il faut également garder à

l’esprit que la révolution du silicone-hydrogel n’a pas enlevé les mauvaises habitudes

des porteurs en matière d’hygiène (13). Enfin, on peut se demander également si ces

nouveaux matériaux n’ont pas amené de nouveaux risques.

Page 16: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

11

PARTIE 2 :

PARALLELE ENTRE KERATITES AMIBIENNES ET LA

VULGARISATION DES LENTILLES DE CONTACT

Nous avons vu précédemment que la cause la plus probable de l’augmentation

du nombre de kératites amibiennes est la popularisation des lentilles de contact.

Cependant nous ne savons pas quel est le lien entre les deux. Plusieurs recherches

ont été faites sur les matériaux des lentilles, les produits d’entretien et l’hygiène des

porteurs.

I. Acanthamoeba et matériaux des lentilles de contact

1. Hydrogels

Plusieurs recherches ont été faites afin de savoir si parmi les quatre groupes FDA

certains attiraient plus les Acanthamoebas que d’autres. Parmi toutes les études,

celle de Seal et coll. (14) en 1995 et celle de Simmons et coll. (15) en 1996 sont très

complètes et complémentaires. Elles permettent d’apporter une réponse claire à

toutes nos questions.

Seal et coll. ont testé la ionicité et la teneur en eau de différents matériaux de

lentilles rigides perméables au gaz (SA et FSA) et de lentilles souples hydrogels par

rapport à l’adhérence des Acanthamoebas. Le seul défaut que l’on peut trouver à

cette recherche, c’est que les auteurs n’ont pas fait les mêmes tests sur des lentilles

portées. Le résultat de cette étude montre que pour les lentilles rigides, il n’y a pas

d’adhérence sauf si on oublie les étapes de rinçage et de massage des lentilles.

Tandis que pour les lentilles souples, ce sont celles de groupe IV, c’est-à-dire à forte

ionicité et forte teneur en eau (comme l’etafilcon A), auxquelles les Acanthamoebas

adhèrent les plus. Cependant des études antérieures avaient démontré l’inverse,

difficile donc de connaitre la vérité.

Heureusement, l’étude de Simmons et coll. a apporté une explication à ces

divergences d’opinions. En effet, ils ont montré que toutes les études faites

Page 17: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

12

n’utilisaient pas les mêmes méthodes de recherches d’où les différences de

résultats. Simmons a donc refait des tests, mais surtout il les a fait sur des lentilles

neuves et sur des lentilles portées. Le résultat nous apprend que l’Acanthamoeba est

beaucoup plus adhérente sur les lentilles portées tout comme les dépôts protéiques

et certaines bactéries. Or on sait que les lentilles de groupe IV attirent beaucoup plus

les dépôts protéiques que les autres, il en est de même pour les Acanthamoebas.

Même si les mécanismes d’adhérence restent incertains, cette étude confirme qu’il y

a un lien avec les matériaux mais aussi avec le port des lentilles.

Cependant on ne peut pas prévoir les kératites amibiennes en fonction du type de

lentilles car il y a encore d’autres facteurs qui entrent en jeu comme la composition

chimique des dépôts protéiques, l’environnement de stockage et les solutions

d’entretien.

2. Silicone-hydrogels

Le silicone-hydrogel est un matériau récent et il y a encore peu d’études sur le

sujet notamment sur la troisième génération. Cependant Beattie et coll. ont effectué

deux principales études en 2003 (16) et 2006 (17) afin de savoir si ces nouvelles

lentilles permettent une meilleure adhérence aux Acanthamoebas.

La première étude est très complète car elle permet également de comparer les

différents procédés utilisés pour connaitre l’adhérence du protozoaire. Pour chaque

étude, les auteurs ont comparé une lentille silicone-hydrogel en balafilcon A (Pure

Vision de Bausch & Lomb) et une lentille hydrogel en etafilcon A (celle qui avait

montré le plus d’adhérence dans les études précédentes). Il y a une première

recherche sur des cultures liquides (solution saline et glucose) et des cultures solides

(sans nutriments) ; une seconde utilisant un biofilm de bactéries semblable au biofilm

des lentilles et une dernière comparant lentilles neuves et lentilles portées. Le

résultat est clair, l’Acanthamoeba adhère beaucoup plus à la lentille en silicone-

hydrogel qu’à la lentille classique (Figure 5).

Cependant les cultures sur biofilm et sur les lentilles portées n’ont pas donné

de résultats significatifs. Par conséquent, les auteurs préconisent le port continu de

30 jours car il permet de minimiser les risques de contamination par une mauvaise

Page 18: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

hygiène. Cependant, il faut éviter de porter les lentilles da

comme les piscines, les lacs, les douches… Les auteurs apportent un bémol à leur

recherche car celle-ci ne permet pas de savoir si la forte adhérence est due au

silicone ou au traitement de surface au plasma.

Dans leur étude de 2006,

matériau silicone-hydrogel de seconde génération le galyfilcon A (Acuvue Advance

de Johnson & Johnson) ainsi que sur une autre lentille de première génération en

lotrafilcon A (Focus Night&Day de Ciba Vision

Comme on peut le voir sur la Figure 6, les trophozoïtes adhèrent beaucoup

plus aux lentilles silicone-

observer que le fait de porter l’Acuvue Advance ou la présence d’autres bactéries

augmente son affinité avec l’

Ainsi les auteurs préconisent l’utilisation des lentilles de première génération

pour le port continu 30 jours et les lentilles seconde génération pour le port journalier.

Dans tous les cas l’hygièn

c’est le silicone ou les traitements qui permettent l’adhérence des trophozoïtes.

On peut enfin regarder l’étude de Gonzales

montre la différence de rugosité des len

En effet, plus une lentille a des déformations en surface, plus il peut être facile pour

les dépôts ou bactéries voire l’

pas s’avancer sur ce thème car

Mais on peut néanmoins remarquer les différences de rugosité entre les différentes

génération de silicone-hydrogel (Figure 7) et voir que les plus rugueuses restent les

lentilles de première génération. L

suivre.

Figure 5. Attachement des trophozoïtes sur des sections des lentilles en siliconeclassique dans une culture liquide (4 Beattie)

hygiène. Cependant, il faut éviter de porter les lentilles dans les zones à risque

comme les piscines, les lacs, les douches… Les auteurs apportent un bémol à leur

ci ne permet pas de savoir si la forte adhérence est due au

silicone ou au traitement de surface au plasma.

Dans leur étude de 2006, Beattie et coll. refont les mêmes tests avec le

hydrogel de seconde génération le galyfilcon A (Acuvue Advance

de Johnson & Johnson) ainsi que sur une autre lentille de première génération en

lotrafilcon A (Focus Night&Day de Ciba Vision).

Comme on peut le voir sur la Figure 6, les trophozoïtes adhèrent beaucoup

-hydrogel de première génération. On peut néanmoins

observer que le fait de porter l’Acuvue Advance ou la présence d’autres bactéries

nité avec l’Acanthamoeba, contrairement à la Pure Vision.

Ainsi les auteurs préconisent l’utilisation des lentilles de première génération

pour le port continu 30 jours et les lentilles seconde génération pour le port journalier.

Dans tous les cas l’hygiène est primordiale. Cette étude ne montre toujours pas si

c’est le silicone ou les traitements qui permettent l’adhérence des trophozoïtes.

On peut enfin regarder l’étude de Gonzales-Meijome et coll. (18) qui en 2008

montre la différence de rugosité des lentilles en silicone-hydrogel avant et après port.

En effet, plus une lentille a des déformations en surface, plus il peut être facile pour

les dépôts ou bactéries voire l’Acanthamoeba d’adhérer à la lentille. L’auteur ne veut

pas s’avancer sur ce thème car il faut encore faire des recherches sur ce domaine.

Mais on peut néanmoins remarquer les différences de rugosité entre les différentes

hydrogel (Figure 7) et voir que les plus rugueuses restent les

lentilles de première génération. Les prochaines études sur la rugosité sont donc à

Attachement des trophozoïtes sur des sections des lentilles en silicone-hydrogel et en hydrogel (4 Beattie)

13

ns les zones à risque

comme les piscines, les lacs, les douches… Les auteurs apportent un bémol à leur

ci ne permet pas de savoir si la forte adhérence est due au

Beattie et coll. refont les mêmes tests avec le

hydrogel de seconde génération le galyfilcon A (Acuvue Advance

de Johnson & Johnson) ainsi que sur une autre lentille de première génération en

Comme on peut le voir sur la Figure 6, les trophozoïtes adhèrent beaucoup

hydrogel de première génération. On peut néanmoins

observer que le fait de porter l’Acuvue Advance ou la présence d’autres bactéries

, contrairement à la Pure Vision.

Ainsi les auteurs préconisent l’utilisation des lentilles de première génération

pour le port continu 30 jours et les lentilles seconde génération pour le port journalier.

e est primordiale. Cette étude ne montre toujours pas si

c’est le silicone ou les traitements qui permettent l’adhérence des trophozoïtes.

Meijome et coll. (18) qui en 2008

hydrogel avant et après port.

En effet, plus une lentille a des déformations en surface, plus il peut être facile pour

d’adhérer à la lentille. L’auteur ne veut

il faut encore faire des recherches sur ce domaine.

Mais on peut néanmoins remarquer les différences de rugosité entre les différentes

hydrogel (Figure 7) et voir que les plus rugueuses restent les

es prochaines études sur la rugosité sont donc à

hydrogel et en hydrogel

Page 19: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

Figure 6. Taux d’attachements des trophozoïtes après 90min d’exposition sur les lentilles siliconepremière génération, seconde génération et sur une lentille hydrogel classique. *ces résultats proviennent de l’étude de 2003. (5 Beattie)

Figure 7. Exemples de la qualité de l’apparence des différents matériaux des lentilles neuves et portées (6. Gonzales-Meijome)

Taux d’attachements des trophozoïtes après 90min d’exposition sur les lentilles siliconepremière génération, seconde génération et sur une lentille hydrogel classique. *ces résultats proviennent de

Exemples de la qualité de l’apparence des différents matériaux des lentilles neuves et portées (6.

14

Taux d’attachements des trophozoïtes après 90min d’exposition sur les lentilles silicone-hydrogel de

première génération, seconde génération et sur une lentille hydrogel classique. *ces résultats proviennent de

Exemples de la qualité de l’apparence des différents matériaux des lentilles neuves et portées (6.

Page 20: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

15

3. Les traitements de surface

Nous avons vu précédemment que les études de Beattie et coll. ne permettaient

pas de savoir si l’adhérence de l’Acanthamoeba sur les lentilles en silicone-hydrogel

était due au polymère de silicone ou aux traitements de surface. Pour la lentille Pure

Vision il s’agit d’un traitement au plasma qui augmente sa mouillabilité et pour la

lentille Focus Night&Day il s’agit d’un traitement de surface hydrogel pour augmenter

l’hydrophilie. Deux différentes études ont apporté une réponse.

La première étude de Beattie et coll. (19) sur la Pure Vision montre qu’il n’y a pas

de différence entre une lentille traitée et une lentille non traitée. Par conséquent,

l’affinité de l’Acanthamoeba pour cette lentille est une caractéristique propre au

polymère plutôt qu’au traitement de surface. La seconde étude de Tomlinson et coll.

sur la Focus Night&Day montre que le traitement de surface de la lentille augmente

son affinité avec les trophozoïtes (Figure 8).

Figure 8. Attachements des trophozoîtes aux lentilles Night&Day traitées ou non comparés à la lentille Pure

Vision et à une lentille en hydrogel classique. (7. Tomlinson)

Même si les matériaux et leurs traitements ont un rôle dans l’augmentation du

nombre de kératites amibiennes, leur implication est très souvent liée, comme

l’indique les auteurs dans chacune des études vues précédemment, à un problème

au niveau de l’hygiène et l’entretien des lentilles. En effet, même si certaines lentilles

ont plus d’affinité avec l’amibe, il faut qu’en amont il y ait eu contact avec le

protozoaire et le premier facteur de risque est une mauvaise hygiène des lentilles.

Page 21: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

16

II. Acanthamoeba et hygiène des lentilles de contacts

1. L’eau du robinet

Dans les années 80 et 90 l’eau du robinet était souvent utilisée pour le rinçage

des lentilles de contact et des étuis. En 1992, Seal et coll. (21) souligne qu’il ne faut

pas utiliser l’eau du robinet froide pour rincer les lentilles souples. En effet, le calcaire

retrouvé dans l’eau est un environnement favorable au développement des amibes

dont l’Acanthamoeba. Il préconise alors d’utiliser une solution d’entretien stérile pour

rincer les lentilles souples mais par contre pour les lentilles rigides et les étuis de

l’eau du robinet bouillante peut être utilisée. Les étuis doivent être séchés afin

d’éviter toute multiplication des amibes et bactéries (Figure 9).

En 2004, l’étude de Kilvington et coll. (22) démontre que les lentilles de

contact ne doivent en aucun cas être en contact avec de l’eau du robinet. En effet,

au Royaume-Uni les réservoirs d’eau des maisons sont placés sous le toit. Par

conséquent l’eau chauffe et crée ainsi un environnement très favorable au

développement des bactéries et de l’Acanthamoeba. L’auteur demande aux porteurs

d’utiliser uniquement un produit d’entretien adapté, de ne pas se doucher et de ne

pas se baigner avec les lentilles.

En 2009, l’article d’Ibrahim et coll. (23) montre que cette prévention a permis à

91% des porteurs de lentilles souples et 94% des porteurs de lentilles rigides d’éviter

une kératite amibienne. Ce même article souligne qu’à Chicago l’eau du robinet était

fortement contaminée par l’Acanthamoeba et le nombre de kératites amibiennes a

alors fortement augmenté. Les mêmes consignes d’hygiène qu’au Royaume-Uni ont

été donné aux porteurs pour limiter les risques d’infection.

Cependant, Chynn et coll. (24) émettent des doutes quant à la réelle menace

de l’eau du robinet sur les porteurs de lentilles. En effet, il souligne le fait que bien

que la plupart des cas de kératites amibiennes sont en lien avec de l’eau

contaminée, il ne faut pas oublier qu’il y a des millions de porteurs de lentilles, que

beaucoup d’eaux contiennent des amibes, mais pourtant la kératite amibienne reste

très rare. Il y a donc d’autres facteurs liés à l’augmentation de la maladie.

Page 22: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

17

Figure 9. Un étui fortement contaminé retrouvé chez un patient atteint de kératite amibienne (8. Kilvington)

2. Les solutions d’entretiens et leur utilisation

Il y a eu de nombreux travaux sur l’efficacité des produits d’entretien contre les

amibes Acanthamoebas. Tous sont d’accord pour dire que les désinfectants au

peroxyde d’hydrogène 3% en deux étapes, comme l’Oxysept, sont les plus efficaces

contre l’Acanthamoeba. Il faut cependant que la désinfection dure au minimum

quatre heures. Pourtant ce n’est pas la méthode la plus employée par les porteurs.

Si nous revenons dans les années 90, la méthode de désinfection la plus utilisée

était alors des pastilles de chlore (25) commercialisées sous le nom de Softab ou

Aerotab. Ces pastilles étaient vendues comme désinfectants anti-amibiques. Sans

oublier, que pour les dissoudre de l’eau du robinet ou de la solution saline était

utilisée ce qui augmente le risque d’infection. Seal et coll. ont donc montré que le

taux de chlore des pastilles était efficace contre les trophozoïtes mais totalement

inefficace contre les kystes. En 1995, Illingworth et coll. (26) analysent les cas de 22

patients atteints de kératites amibiennes. Il s’avère que la moitié utilisait des pastilles

de chlore comme désinfectants et 18% n’utilisaient pas de solution d’entretien.

L’auteur conclut alors sur l’inefficacité du chlore et conseille plutôt l’utilisation d’un

surfactant, beaucoup plus actif sur l’Acanthamoeba.

Niszl et coll. (27) en 1998 puis Kilvington (28) en 2000, démontrent que peu de

produits d’entretien peuvent complètement éliminer les trophozoïtes et les kystes.

Seuls les désinfectants au peroxyde d’hydrogène 3% en deux étapes y parviennent

Page 23: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

18

en moins de 5 heures. Il est donc important que les porteurs respectent les

protocoles d’utilisation des produits. Les solutions de peroxyde d’hydrogène 0.6% ne

sont pas assez puissantes. Les désinfectants en une seule étape sont neutralisés

avant de pouvoir être anti-amibique. C’est pour cette dernière raison que les produits

d’entretien multifonction peuvent être un peu plus efficaces, car même si le

désinfectant inclus n’est pas assez puissant contre l’Acanthamoeba, le fait qu’il soit

constamment actifs empêche la prolifération des bactéries et prive ainsi

l’Acanthamoeba de nourriture.

Kilvington préconise le nettoyage de l’étui chaque semaine avec un savon doux

et une brosse souple, puis de le rincer avec une solution saline stérile et le laisser

sécher. Cet excès d’hygiène est réfuté par Beattie et coll. (29) qui conseille

uniquement un changement de l’étui chaque mois.

Les années 2000 sont l’avènement des produits multifonctions sans massage. Or

Niszl avait bien précisé que le massage était une partie importante du protocole

d’entretien car il permet de décoller les kystes de la lentille. Mais le massage est

souvent une étape peu suivie des porteurs qui sollicitent alors ces nouveaux produits

sans massage. L’étude de Butcko et coll. (30) montre l’importance de cette étape en

soulignant que le simple fait de rincer la lentille ne remplace pas le massage avec les

doigts, beaucoup plus efficace contre l’Acanthamoeba.

Minimiser les étapes d’entretien et se plier au confort des porteurs n’est pas la

bonne solution pour diminuer les risques d’infection. Cette étude met aussi en

évidence que l’augmentation des kératites amibiennes est clairement due à

l’inefficacité des produits d’entretien, mais aussi à l’inconscience des porteurs qui

n’hésitent pas à ne pas renouveler le produit dans l’étui, ne pas changer l’étui, ne

pas se laver les mains, ne pas faire de désinfection, utiliser de l’eau du robinet et ne

pas masser les lentilles.

Ces faits sont également confirmés par Acharya et coll. (31) qui dénoncent une

augmentation des nombres de kératites amibiennes aux Etats-Unis liés à certains

produits d’entretien, en particulier le Complete MoisturePlus de chez AMO®. En effet,

ces solutions promettant une désinfection sans massage sont les moins efficaces

contre l’Acanthamoeba et ne sont pas adaptées aux mauvaises habitudes des

porteurs. L’étude explique également que les fabricants de produits d’entretien ne

sont pas obligés de démontrer l’efficacité contre l’Acanthamoeba de leur solution

pour être approuvée par la FDA.

Page 24: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

19

Acharya confirme que l’augmentation des kératites amibiennes résulte du lien

complexe existant entre les lentilles, les solutions, l’hygiène et facteurs de risque

environnementaux. L’importance de la sensibilisation et de l’éducation des porteurs

est primordiale pour éviter les infections.

3. Les lentilles 1 jour et les lentilles cosmétique s

Les cas de kératites amibiennes suite au port de lentilles pour une journée ou de

lentilles cosmétiques est rare mais leur nombre augmente depuis quelques années.

Toujours en cause : une mauvaise utilisation des porteurs. En effet, alors que les

lentilles 1 jour sont comme leur nom l’indique utilisable pendant une seule journée,

certains porteurs n’hésitent pas à les conserver dans une solution saline et à les

utiliser plusieurs journées de suite. Il faut bien sûr souligner que ce n’est pas la

lentille qui est en cause, au contraire, le port de lentille 1 jour est ce qu’il y a de plus

hygiénique. Mais c’est l’abus fait par certains porteurs de cette lentille. (32) (33).

Les lentilles cosmétiques sont des lentilles souvent sans correction portées pour

changer la couleur des yeux des porteurs. En France, elles ne sont pas désignées

en tant que dispositifs médicaux et sont donc disponibles en distribution grand public.

Entre 2002 et 2004 il y a eu une augmentation de 5.5% des ventes françaises de

lentilles de couleurs. L’âge des porteurs est en moyenne situé entre 15 et 24 ans.

Ces porteurs peuvent acheter les lentilles en grandes surfaces ou sur Internet et

n’ont pour la plupart aucune connaissance sur l’entretien et l’utilisation des lentilles

de contact. Celles-ci sont vues comme un accessoire de mode que l’on s’échange

entre ami(e)s. Or le risque de complications oculaires est identique à celui des

lentilles correctrices. Le risque est d’ailleurs augmenté car ces jeunes porteurs

n’utilisent pas de produits d’entretien ou alors juste de la solution saline ou l’eau du

robinet pour les rincer. Ils gardent les lentilles pour se doucher ou aller à la piscine.

Ils ne respectent pas les temps de port ce qui sur le long terme crée des lésions

cornéennes facilitant les infections.

Et c’est ainsi que l’on retrouve des cas extrêmement graves de kératites

amibiennes sur ces porteurs de lentilles cosmétiques (Figure 10). Il est donc

Page 25: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

important de régulariser la vente des lentilles colorées afin de limiter les risques

d’infection, comme aux Etats

médicaux délivrés uniquement sur ordonnance.

Figure 10. Kératite stromale dense bilatérale à

cosmétiques (9. Colin)

tant de régulariser la vente des lentilles colorées afin de limiter les risques

d’infection, comme aux Etats-Unis où les lentilles cosmétiques sont des dispositifs

médicaux délivrés uniquement sur ordonnance. (34) (35)

Kératite stromale dense bilatérale à Acanthamoeba et Fusarium solani chez une porteuse de lentilles

20

tant de régulariser la vente des lentilles colorées afin de limiter les risques

Unis où les lentilles cosmétiques sont des dispositifs

chez une porteuse de lentilles

Page 26: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

21

CONCLUSION

Nous pouvons retirer de ce travail qu’il y a bien un lien entre les kératites

amibiennes et le port de lentilles de contact. Les cas restent rares mais ont

augmenté en vingt ans. Le problème vient très souvent de l’ignorance du porteur des

règles d’hygiène et d’usage des lentilles. Mais l’affinité des amibes pour certains

matériaux ou traitements des lentilles est aussi en cause.

De grands progrès ont été réalisés pour que les patients atteints de kératites

amibiennes soient rapidement diagnostiqués et pris en charge. Les traitements

utilisés sont de plus en plus efficaces et il y a aujourd’hui peu de complications.

Cependant, la plupart des cas de kératites amibiennes aurait pu être évitée si

les porteurs avaient respecté les règles simples d’hygiène et d’utilisation des lentilles

de contact. Ne pas rincer les lentilles et/ou l’étui sous l’eau du robinet, choisir une

solution d’entretien adaptée, rincer les lentilles avec cette solution, les masser,

respecter le temps de port, sont autant de règles qui ne sont malheureusement pas

toujours connues des porteurs. Il est donc important de sensibiliser chaque porteur et

de leur expliquer les risques car, bien que la kératite amibienne reste rare, d’autres

infections le sont moins et peuvent être évitées de la même façon.

Aujourd’hui, le risque majeur vient du non-suivi de certains porteurs qui

achètent leurs lentilles sur internet ou en grandes surfaces. Plusieurs cas de

kératites amibiennes liés au port de lentilles cosmétiques ont été rapporté. Souvent,

les porteurs n’avaient jamais porté de lentilles et personne ne leur avait expliqué

comment les utiliser.

Il est donc indispensable de continuer à surveiller l’évolution des kératites

amibiennes car elle permet de mettre en évidence les problèmes liés à la

vulgarisation des lentilles de contact.

Page 27: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

22

LISTE DES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1 Claerhout I. , Kestelyn Ph. / Acanthamoeba Keratitis: A Review / Bull. Soc. belge

Ophtalmol. / 1999 / Vol.274, pp.71-82

2 Claerhout I. , Kestelyn Ph. / Acanthamoeba Keratitis: A Review / Bull. Soc. belge

Ophtalmol. / 1999 / Vol.274, pp.71-82

3 Joseph T. Barr, CLS staff / 20 Years of Contact Lenses / Contact Lens Spectrum/

2006/ www.clspectrum.com

4 Christophe Van Haecke, Michel Deprez, Bernard Duche sne / Kératite à

Acanthamoeba chez les porteurs de lentilles de contact : discussion et traitement /

Pharmakon / 2003 / Vol. 35, N.1, pp 10-13

5 Kristin M. Hammersmith / Diagnosis and management of Acanthamoeba

keratitis/ Current Opinion in Ophthalmology / 2006 / Vol.17, pp.327–331

6 E.K. Agla, M. Cornet, V. Pierre-Khan, A. Girard, F. d’Hermies, J.-M. Legeais,

G. Renard, J.-L. Bourges / Kératites stromales amibiennes : épidémiologie et

facteurs pronostiques / J Fr. Ophtalmol. / 2005 / Vol.28, No.9, pp.933-938

7 T. Bourcier, C. Chaumeil / Prescrire les collyres antifongiques et antiamibiens / J

Fr. Ophtalmol. / 2007 / Vol.30, No.4, pp.431-435

8 Maureen Boost, Pauline Cho, Sindy Lai, Wing-Man Sun / Detection of

Acanthamoeba in Tap Water and Contact Lens Cases Using Polymerase Chain

Reaction / Optom Vis Sci / 2008 / Vol.85, pp.526–530

9 S. Cardine, T. Bourcier, C. Chaumeil, O. Zamfir, V. Borderie, L. Laroche / Prise

en charge clinique et pronostic des kératites amibiennes / J Fr. Ophtalmol. / 2002 /

Vol.25, pp.1007-1013

10 Jason J. Nichols / Annual Report : Contact Lenses 2009 / Contact Lens

Spectrum/ 2010 / www.clspectrum.com

11 Helen A. Swarbrick / Orthokeratology review and update / Clinical and

experimental Optometry / 2006 / Vol. 89, No 3, pp. 124-143

Page 28: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

23

12 Deborah Sweeney, Desmond Fonn, Kylie Evans / Silicone Hydrogels: The

Evolution of a Revolution / Contact Lens Spectrum / 2006

13 Albert Franceschetti / Ophtalmologie: la révolution du silicone-hydrogel en

contactologie / Forum Med Suisse / 2009 / Vol.9, pp.950-951

14 David V. SEAL, Edward S. BENNETT, Angus K. McFAYDEN , Elinor TODD,

Alan TOMLINSON / Differential Adherence of Acanthamoeba to Contact lenses :

Effects of Material Characteristics / Optometry and Vision Science / 1995 / Vol.72,

No1, pp. 23-28

15 Peter A. Simmons, Alan Tomlinson, Ruth Connor, Joh n Hay, David V. Seal /

Effect of Patient Wear and Extent of Protein Deposition on Adsorption of

Acanthamoeba to Five Types of Hydrogel Contact Lenses / Optometry and Vision

Science / 1996 / Vol.73, No.6, pp 362-368.

16 Tara K.Beattie, Alan Tomlinson, Angus K. McFadyen, David V. Seal,

Anthony M. Grimason / Enhanced Attachment of Acanthamoeba to Extended-wear

Silicone Hydrogel Contact Lenses / Ophtalmology / 2003 / Vol. 110, pp. 765-771

17 Tara K.Beattie, Alan Tomlinson, Angus K. McFadyen / Attachment of

Acanthamoeba to First- and Second-Generation Silicone Hydrogel Contact lenses /

Ophthalmology / 2006 / Vol.113, pp.117-125

18 J.M. Gonzalez-Méijome, A. Lopez-Alemany, J.B. Almei da, M.A. Parafita /

Surface AFM Microscopy of unworn and worn samples of silicone hydrogel contact

lenses / Journal of Biomedical Material Research Part B : Applied Biomaterials /

2008 / Vol. 88B, Issue 1, pp. 75-82

19 A. Tomlinson, T.K. Beattie, D.V. Seal / Surface Treatment or Material

Characteristic: The Reason for the High Level of Acanthamoeba Attachment to

Silicone Hydrogel Contact Lenses / Eye & Contact Lens / 2003 / Vol. 29, pp S40-S43

20 A. Tomlinson, T.K. Beattie, D.V. Seal / Attachment of Acanthamoeba to Focus

Night & Day (lotrafilcon A) Silicone Hydrogel Contact Lenses / Invest Ophthalmol Vis

Sci / 2003 / Vol.44

Page 29: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

24

21 D Seal, F Stapleton and J Dart / Possible environmental sources of

Acanthamoeba spp in contact lens wearers / Br J Ophthalmol / 1992 / Vol.76 pp.424-

427

22 Simon Kilvington, Trevor Gray, John Dart, Nigel Mor let, John R. Beeching,

David G. Frazer, Melville Matheson / Acanthamoeba keratitis: the role of domestic

tap water contamination in the United Kingdom / Invest Ophthalmol Vis Sci. / 2004 /

Vol.45, pp.165-169

23 Youhanna W. Ibrahim, David L. Boase, Ian A. Cree / How Could Contact Lens

Wearers Be at Risk of Acanthamoeba Infection? A Review / J Optom / 2009 / Vol.2,

pp.60-66

24 Emil W. Chynn, Jonathan H. Talamo, Margot S. Seligm an / Acanthamoeba

Keratitis: Is Water Exposure a True Risk Factor? / CLAO Journal / 1997 / Vol 23, n°1,

pp.55-56

25 David V.Seal, John Hay, Penny Devonshire, Colin M. Kirkness /

Acanthamoeba and contact lenses disinfection : should chlorine be discontinued ? /

Br J Ophtalmol / 1993 / Vol. 77, pp. 128

26 C D Illingworth, S D Cook, C H Karabatsas, et al / Acanthamoeba keratitis: risk

factors and outcome / Br J Ophthalmol / 1995 / Vol.79 pp.1078-1082

27 Ingrid A Niszl, Miles B Markus / Anti-Acanthamoeba activity of contact lens

solutions / Br J Ophthalmol / 1998 / Vol.82 pp.1033-1038

28 Simon Kilvington / Through a glass darkly – Contact lenses and personal

hygiene / Microbiology Today / 2000 / Vol.27, pp 66-69

29 T K Beattie, A Tomlinson, D V Seal / Anti-Acanthamoeba efficacy in contact

lens disinfecting systems / Br J Ophthalmol / 2002 / Vol.86, pp.1319-1320

30 Victoria Butcko, Timothy T. McMahon, Charlotte E. J oslin, and Lyndon

Jones / Microbial Keratitis and the Role of Rub and Rinsing / Eye & Contact Lens /

2007 / Vol.33, pp.421–423

31 Nisha R. Acharya, Thomas M. Lietman, And Todd P. Ma rgolis / Parasites on

the Rise: A New Epidemic of Acanthamoeba Keratitis / American Journal of

Ophthalmology / 2007 / Vol. 144, Pages 169-180.e2

Page 30: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

25

32 S A Woodruff, J K G Dart / Acanthamoeba keratitis occuring with daily

disposable contact lens wear / Br J Ophtalmol / 1999 / Vol. 83, p. 1088

33 Kenneth J Blades, Alan Tomlinson, David Seal / Acanthamoeba keratitis

occuring with daily disposable contact lens wear / Br J Ophtalmol / 2000 / Vol.84, p.

805

34 J. Colin, F. Aitali, F.Malet,D. Touboul, J. Feki / Kératite infectieuse bilatérale

chez une patiente porteuse de lentilles souples cosmétiques / J Fr. Ophtalmol / 2006/

Vol.29, No.6, pp.665-667

35 Nathan M Kerr, Sue Ormonde / Acanthamoeba keratitis associated with

cosmetic contact lens wear / Journal of the New Zealand Medical Association / 2008 /

Vol.121, No.1286

Page 31: MEMOIRE - DoYouBuzz · date de 1974 (1). Jusqu’en 1959, les Acanthamoeba étaient considérées comme des amibes inoffensives vivant dans l’eau et la terre. Effectivement, on

RESUME

La kératite amibienne est une pathologie rare mais néanmoins grave de la

cornée. Si elle n’est pas diagnostiquée rapidement, le pronostic visuel peut être mis

en jeu. Découverte en 1974, on a observé une augmentation de cette maladie ces

vingt dernières années. Cette évolution entre en corrélation avec l’augmentation du

nombre de porteurs de lentilles. La vulgarisation des lentilles de contacts a été la

porte ouverte aux amibes.

Les porteurs n’étant pas toujours bien sensibilisés aux règles d’utilisation et

d’hygiène des lentilles, le nombre d’infections de la cornée a fortement augmenté,

dont les kératites amibiennes. L’utilisation de l’eau du robinet, des produits

d’entretien pas toujours actifs ou mal employés, voire la fabrication maison de

produits d’entretien, sont autant de facteurs de risques.

Aujourd’hui, la kératite amibienne est de mieux en mieux diagnostiquée et les

traitements de plus en plus efficaces. Parallèlement les matériaux utilisés dans la

fabrication des lentilles de contact évoluent permettant à celles-ci d’être de plus en

plus confortable, mais on peut se demander si les amibes peuvent s’attacher

davantage à ces nouveaux matériaux. L’amélioration du confort induit une

augmentation du nombre de porteurs qui peuvent aujourd’hui se procurer des

lentilles sur internet ou en grandes surfaces. Par conséquent, ils n’auront pas les

connaissances nécessaires à une bonne utilisation et une bonne hygiène.

Nous devons garder un œil sur l’évolution des kératites amibiennes et

continuer de sensibiliser les porteurs.

MOTS CLES :

Amibe, kératite, lentille de contact, facteurs de risque, évolution