111

Méthode de l'écrit académique et de l'écrit professionnel

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L’ouvrage que Mohamed DIOURI m’a demandé de présenter est un « essai »sur une « méthode » relative à la construction des « discours » écrits, projet ô combien ambitieux s’il en fut, puisque, dès l’abord, on songe non seulement à Descartes mais aussi à l’art des anciens rhéteurs, à la rhétorique sur laquelle lecartésianisme, s’agissant de la méthode, est venu se greffer.Il faut, bien évidemment rappeler ces règles - celles des rhéteurs et celles deDescartes - qui ont valeur universelle avant de « rentrer » dans l’ouvrage deMohamed DIOURI – qui, sans y faire référence, entend les rappeler et les prolonger aujourd’hui – et d’en percevoir l’intérêt.

Citation preview

  • Mohamed DIOURIDocteur ingnieur

    Fondateur de lIGA

    METHODEDE LECRIT ACADEMIQUE

    ET DE LECRIT PROFESSIONNEL

  • Collection sciences techniques et management

    Mthode de lcrit acadmique et de lcrit professionnel

    ISBN : 20080357N de dpt : 9954 496 53 X

    1re dition 20072me dition 20113me dition 2014

    Les livres des la collection sciences techniques et management sont dits parIGA (Institut suprieur du Gnie Appliqu

    IGA Rabat Marrakech Fs El Jadida et Settat

  • EN SOUVENIR DE MYRIAM

    Ton souvenirpeut tre douxou douloureuxet souvent les deux la foisvoil les pires moments sourires et pleurssimultanment

    Ton souvenirpeut tre vague

    ou prciset souvent les deux la fois

    voil les pires momentstentrevoir nette et floue simultanment

    Ton souvenirpeut tre fuyant

    ou tenaceet souvent les deux la fois

    voil les pires momentssouvenir et oubli

    simultanment

  • SOMMAIRE

    PREFACE 7

    INTRODUCTION 13

    1. TYPOLOGIE DES ECRITS 191.1. Ecrits acadmiques 191.2. Ecrits professionnels 23

    2. ORGANISATION GENERALE DUN ECRIT 292.1. Introduction dun crit 302.2. Dveloppement dun crit 382.3. Conclusion dun crit 432.4. Autres lments dun crit 46

    3. ELEMENTS REDACTIONNELS DUN ECRIT 713.1. Rdaction dun rapport de stage 713.2. Rdaction dun mmoire 753.3. Rdaction dautres crits acadmiques 793.4. Rdaction dun compte rendu de runion 833.5. Rdaction dun rapport dactivit 843.6. Rdaction dautres crits professionnels 86

    4. PRESENTATION GENERALE DUN ECRIT 914.1. Pages de garde 914.2. En-ttes des pages 944.3. Numrotation 954.4. Calligraphie 984.5. Mise en page 100

    CONCLUSION 101

    BILBIOGRAPHIE 105

  • 7PREFACE

    Louvrage que Mohamed DIOURI ma demand de prsenter est un essai sur une mthode relative la construction des discours crits, projet combien ambitieux sil en fut, puisque, ds labord, on songe non seulement Descartes mais aussi lart des anciens rhteurs, la rhtorique sur laquelle lecartsianisme, sagissant de la mthode, est venu se greffer.

    Il faut, bien videmment rappeler ces rgles - celles des rhteurs et celles deDescartes - qui ont valeur universelle avant de rentrer dans louvrage deMohamed DIOURI qui, sans y faire rfrence, entend les rappeler et les prolongeraujourdhui et den percevoir lintrt.

    Et dabord quest-ce que la rhtorique ? Cest, avant tout, un ensemble deprceptes relatifs lart de persuader ou de convaincre. La rhtorique est lensembledes procds qui ont fait jadis -et qui par consquent pourront toujours faire - degrands crivains. Cest un art trs srieux aujourdhui quelque peu oubli auquelpourtant des hommes de gnie, tel Aristote, Cicron, Quintilien, Tacite ou Pascal ontappliqu tous leurs soins. Le discours des rhteurs est toujours marqu par unetripartition suscite par lobjet de lcriture qui est lart de persuader. En effet larhtorique enseigne bien parler et partant bien crire. Or on ncrit que pourexprimer des ides et si lon veut bien crire, il faut, bien videmment mettre delordre dans ses penses et leur donner la forme qui leur convient le mieux ; cela veutdire que lon commence par trouver des ides, quon les dispose ensuite avec habilit,et quon finit par les exprimer ; de l cette division en trois parties qui estraisonnable : linvention, la disposition et llocution.

    Linvention, cest la ncessit pour lcrivain de commencer par trouver desarguments ; elle a t reconnue de tout temps et Boileau na fait que lui donner sonexpression dfinitive quand il a dit : Avant donc que dcrire, apprenez penser .Les arguments sont tous emprunts la logique et, parmi eux figurent le syllogisme etlenthymme, syllogisme rduit deux propositions au lieu de trois. Viennent ensuitele sorite, ou accumulation de syllogismes, le dilemme, syllogisme deux tranchants,lexemple, linduction, et bien dautres encore. Aux arguments proprement dits,Aristote et ses successeurs joignent ce quils appellent les lieux communs ou

  • 8dveloppement des ides gnrales. Parmi les lieux communs, les uns sontintrinsques, c'est--dire pris dans le sujet mme : tels sont la dfinition,lnumration des parties, la comparaison, les contraires, les circonstances, lesantcdents, la cause et les effets. Les autres sont extrinsques ou extrieurs : ce sontla loi, la renomme, le serment et les tmoins.

    Grce aux ressources que lui fournit linvention, lcrivain est en possessionde tous les matriaux dont il a besoin ; mais son embarras serait grand sil ne savaitpas les employer de manire construire un difice aussi solide que beau. Ladisposition est donc cette partie de la rhtorique qui enseigne classer, bien mettre leur place les arguments et les lieux communs. Un discours doit tre compos, etlanalyse rigoureuse des rhteurs anciens a montr quelles peuvent tre ses diffrentesparties. On ne peut ngliger de les numrer car elles demeurent, lessai de DIOURIle montre-dactualit. Il y a dabord lexorde ou avant-propos qui prpare le lecteur lire le reste du discours, aussi veut-on quil soit de nature attirer son attention. Laproposition et la division sont destines, lune indiquer le sujet du discours, lautre numrer ses diverses parties. Si la proposition est simple, la division na pas deraison dtre ; si elle est compose, lauteur annoncera les diffrentes sections de sondiscours. La narration ne se rencontre pas toujours ; elle trouve sa place surtout dansles plaidoyers. La preuve ou confirmation a pour but dtablir solidement la vritnonce dans la proposition. Il va sans dire que lauteur doit choisir habilement sespreuves ; quil les prsentera dans un ordre qui les fasse valoir ; quil insistera sur lesplus fortes, et enfin quil les enchanera les unes aux autres de manire enformer unfaisceau rsistant.

    La rfutation est destine par sa nature mme dtruire les objections qui ontt faites ou celles que prvoit lauteur. La proraison enfin, en rcapitulantbrivement, doit achever de convaincre et de persuader. Telles sont les subdivisionsdu chapitre des anciennes rhtoriques qui traite de la disposition. Son importance estvidente, et Buffon la mise en lumire dans son clbre Discours sur le style : Cestfaute de plan, dit-il, quun homme desprit se trouve embrass et ne sait par ocommencer crire il demeure donc dans ma perplexit ; mais, lorsquil sera faitun plan, lorsquune fois il aura rassembl et mis en ordre toutes les partiesessentielles son sujet, il sentira aisment le point de maturit de la production delesprit ; il sera press de la faire clore ; les ides se succderont sans peine, et lestyle sera naturel et facile . Cest--dire que si la disposition est bonne, llocution lesera de mme.

    On appelle locution la partie de la rhtorique qui traite du style. Si MohamedDIOURI nen parle pas dans son essai, cest quaujourdhui, sagissant dellocution, on exige moins des auteurs acadmiques quau temps des classiques. Ilfaut nanmoins rappeler que toutes les figures de llocution ont t numres,dfinies et classes par les grands rhteurs avec une rigueur de mthode comparable

  • 9 celle des naturalistes. On disait alors avec raison que llocution est lloquencece que le coloris est la peinture. Le style est regard comme une science. Il doitavoir des qualits dont les unes sont gnrales et conviennent tous les genres, tandisque les autres sont particulires et doivent tre en harmonie avec les sujets que lontraite. Les qualits gnrales sont la puret, la clart, la prcision, le naturel, lanoblesse et lharmonie ; cest par elles que les grands crivains se distinguent de lafoule. Quant aux qualits particulires, elles varient avec les sujets, et cest pour celaque, de temps immmorial, on a tabli la distinction entre le style simple, le styletempr et le style sublime. On recommande pour le style simple la noble familiarit etla concision ; pour le style tempr, llgance, la richesse, la finesse, la dlicatesse etla navet ; pour le style sublime enfin, lnergie, la vhmence et la majest.Lcrivain doit en outre, selon le prcepte de Boileau sans cesse en crivant varierson discours . Il lembellira au moyen dpithtes bien choisies et il lenrichira enfingrce lemploi des figures. De quoi sagit-il ?

    Les figures, dernier lment topique de llocution dans la rhtorique classiqueet qui partant mritent dtre voques dans une prface sur la faon de construire uncrit acadmique ou professionnel, sont des tours dont on se sert pour donner lapense la force ou la grce : on les appelle tropes (du grec, je tourne) quand ellesmodifient la signification des mots, comme le font toujours la mtaphore, lamtonymie et la synecdoche ; on les nomme figures de mots ou figures de pensequand la signification des mots est respecte. Lellipse, le plonasme, la rptition,etc., sont des figures de mots ; linterrogation, lapostrophe, lhyperbole, lapriphrase, la prosopope, etc., sont des figures de penses.

    La rhtorique est donc lart de convaincre par lcriture, quelle que soit laforme du discours. Il va sans dire que les enseignements des rhteurs, depuis Aristote(La Rhtorique). Cicron (De Oratores) ou Quintilien (Institution oratoire),demeurent dactualit ; les universitaires marocains ou franais tentent den imposerlusage leurs tudiants, mais ils en ont oubli lorigine et le nom ; tels M. Jourdain,ils font de la rhtorique sans le savoir. On parle dsormais -ds lors quil sagit duncrit acadmique ou professionnel- de plan, cest--dire de lancienne disposition. Laproposition et la division sont devenues introduction, et la proraison, jadis intgresdans la disposition, est devenue conclusion. Quant llocution, en ces tempsdacculture et dinculture, elle se rduit la recherche, souvent vaine, du respect delorthographe.

    Sur cet ancien legs est venu se greffer au XVIIe sicle le cartsianisme qui, sansrenoncer bien sr lart de la rhtorique, propose, pour mieux convaincre, unemthode nouvelle, fonde sur la seule logique, la mthodologie, c'est--dire un cheminpar o lesprit arrive la connaissance de la vrit. Il est vident que si le cheminsuivi est mauvais ou naboutit pas, la science est empche. De l, vient que Descartesaccorde la mthode une extrme importance. Ce nest pas tout davoir lesprit

  • 10

    bon, dit-il, le principal est de lappliquer bien . Il allait mme jusqu attribuer lesdiffrences que lon remarque entre les esprits non la diffrence de leur constitutionnative et originelle, mais la diffrence de leurs mthode. Mais y a-t-il une mthode,un procd infaillible et applicable en toute occasion, pour dcouvrir la vrit dansles sciences ?

    Descartes, en logicien moderne, la cru. On est depuis revenu de cette erreur etil est aujourdhui admis quil y a autant de mthodes que dobjet divers. Il y acependant des procds gnreux de la pense qui sont employs dans toutes lessciences et cest ici que lapport de Descartes, greff sur la rhtorique, permet deparachever lart de la dmonstration. Il faut restituer lapport du grand philosophedans son contexte temporel et en rappeler les circonstances.

    Nous sommes dans lhiver 1619-1620, les chorfas Saadiens rgnent toujourssur le Maroc et Descartes se trouve en Allemagne ; ceci na rien voir avec cela,mais permet de situer lvnement dans le temps marocain. Le 10 novembre 1619,alors quil sert comme officier dans les troupes du duc de Bavire, il eut la rvlationdune science admirable quil rvlera, prs de vingt ans plus tard ; cest leDiscours de la mthode quil divise en six parties. Cest dans la seconde partie quesont poses sous la forme de quatre prceptes , les Principales rgles de laMthode . La Mthode, cest la science admirables ; elle est ainsi prsentecomme linfrastructure architectonique de toute qute scientifique ; ne layant pointassujettie aucune matire particulire, je me promettais, nous dit Descartes, delappliquer aussi utilement aux difficults de toutes les sciences.

    Mais quels sont ces quatre prceptes qui permettent dassurer toutedmarche scientifique ? Donnons la parole Descartes :

    Comme la multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sortequun Etat est bien mieux rgl lorsque, nen ayant que fort peu, elles y sont forttroitement observes, ainsi, au lieu de ce grand nombre de prceptes dont la logiqueest compose, je crus que jaurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse uneferme et constante rsolution de ne manquer pas une seule fois les observer.

    Le premier tait de ne jamais recevoir aucune chose pour vraie que je ne laconnusse videmment tre telle ; c'est--dire dviter soigneusement la prcipitation etla prvention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui seprsenterait si clairement et si distinctement mon esprit que je neusse aucuneoccasion de la mettre en doute.

    Le second, de diviser chacune des difficults que jexaminais en autant deparcelles quil se pourrait et quil serait requis pour les mieux rsoudre.

    Le troisime, de conduire par ordre mes penses, en commenant par lesobjets les plus simples et les plus aiss connatre, pour monter peu peu comme par

  • 11

    degrs jusques la connaissance des plus compos, et supposant mme de lordreentre ceux qui ne se prcdent point naturellement les uns les autres.

    Et le dernier, de faire partout des dnombrements si entiers et des revues signrales, que je fusse assur de ne rien omettre .

    Greffe sur la rhtorique, la science admirable ne pouvait que permettre demeilleures propositions, inventions, dispositions et proraisons ; les auteurs, en tousgenres, ne pouvaient que tirer profit dune mthode scientifique ente sur lart desanciens rhteurs.

    Cest la voie que Mohamed DIOURI propose aux tudiants, du Maroc etdailleurs, de suivre dans la composition de leurs crits. La gense de cet ambitieuxprojet impliquait lexprience diversifie de son concepteur. Grand lecteur devantlEternel, M. DIOURI est depuis longtemps nourri aux deux cultures, celle desrhteurs et de Descartes qui en est le prolongement, celle de la pense islamique. Sonexprience personnelle des crits acadmiques remonte aux temps dj anciens de sestudes dingnieur couronns par un doctorat soutenu devant luniversit deGrenoble. Son exprience professionnelle est exceptionnelle : cadre suprieur dansune entreprise publique, puis secrtaire gnral dun groupe dentreprise prives, ildirige depuis plus de vingt sept ans, une cole qui est devenue le principaltablissement denseignement suprieur priv du Maroc, lInstitut suprieur du GnieAppliqu, IGA, dont il est le fondateur et o il n jamais cess dtre professeur. A cetitre, il prside chaque anne des dizaines de soutenances de mmoires de findtudes.

    Cest fort de cette exprience doctorale, professionnelle et universitaire quil apu raliser le projet ambitieux de ce discours quil nous livre : Mthode de lcritacadmique et de lcrit professionnel .

    Cest ouvrage met remarquablement en pratique lart ancien de la rhtoriqueet les prescriptions du matre des philosophes. Les crits acadmiques etprofessionnels sont aussi nombreux que leur objet est diffrent. Comment conciliercette diversit avec une mthode commune ? Suivant les prceptes cartsiens, M.DIOURI va dabord dterminer les lments qui sont communs tous les crits, lesdfinir et en donner la consistance rdactionnelle ; il spcifie ensuite, pour chaquecrit, les lments qui leur sont propres et en donne, l encore, la consistancerdactionnelle. La mthode est rationnelle et, pour cette raison, ncessairementuniverselle.

    Louvrage qui nous est propos sera dune trs grande utilit, notammentpour les tudiants marocains, que je connais trs bien pour avoir enseign, pendant12 ans, au Maroc et qui sont bien souvent prisonniers de la rgle scolastique de

  • 12

    lenseignement traditionnel, qui consiste traiter successivement les diffrents pointssoulevs par une question sans chercher dgager la loi commune qui peut animerles diffrents lments du tout.

    Franois-Paul BLANCAncien Professeur des universits

    Ancien Doyen de la facult de droit et des sciences conomiquesde Perpignan - FRANCE

  • Mthode de lcrit Introduction

    13

    INTRODUCTION

    Une mthode vaut ce que valent ses applicationsCe livre est une mthode

    il est aussi une applicationla meilleure application de la mthodeMthode et applications font la mthode

    Rapport de stage, mmoire de projet ou de mini projet, mmoire de findtudes thse de doctorat, rapport dactivit, compte rendu de runion,circulaire, note de service, texte de procdure, rapport technique dexpertise,etc. constituent des moyens de communication crite quon est amen produire tout au long de sa vie estudiantine puis professionnelle ; or lacommunication nest pas chose aise et lcrit lest dautant moins pour desMarocains que le systme ducatif na eu de cesse de programmer des rformesinconsquentes qui font quaujourdhui, rares sont les tudiants qui matrisentquelque peu une langue, arabe ou franaise.

    Ajoutons cette difficult linguistique quil est, par ailleurs, de plus en plusdifficile de communiquer en raison de la non matrise des principes de lacommunication elle-mme.

    Ce sont les raisons essentielles qui nous ont convaincu de lintrt demontrer quil y a une mthode permettant toute personne, universitaire ouprofessionnelle, de produire un crit acadmique ou professionnel de bonnefacture.

    Lobjet du prsent ouvrage est justement dexposer cette mthode et dendonner quelques applications.

  • Mthode de lcrit Introduction

    14

    La communication crite se prsente, contrairement la communicationorale, sous forme dune chane qui est habituellement rompue du fait quilscoule, en gnral, un temps plus ou moins important, entre le moment olcrit est tabli et le moment o il est lu.

    En effet nous pouvons, pour illustrer notre propos, donner les schmas descommunications orales et crites :

    Fig 1. Communication orale

    Emetteur

    Support(voix)

    Rcepteur

    Pour la communication orale, le rcepteur est prsentlors de lmission du message oral :

    Emission et rception se font simultanment

    Fig 2. Communication crite

    1re tape : Etablissement de lcrit :

    Emetteur

    Support(crit)

    2me tape : lecture de lcrit :

    Support(crit)

    Rcepteur

    Pour la communication crite, le rcepteur nest pas prsentlors de ltablissement de lcrit :

    Emission et rception ne se font pas simultanment

    Cette rupture de la chane de communication dans la communication criteimpose cette dernire un ensemble de rgles afin que la communication nesoit ni baisse ni incomplte.

  • Mthode de lcrit Introduction

    15

    La communication orale, du fait de la prsence simultane de lmetteur etdu rcepteur, permet, sance tenante :

    * lmetteur de sassurer que son message est totalement reu et biencompris ;

    * au rcepteur de sassurer que le message quil a reu est bien cequentend lui transmettre lmetteur.

    Dans le cas contraire, lmetteur peut apporter les rectifications et lescomplments ncessaires et le rcepteur peut poser toutes les questions denature lui permettre de sassurer quil a bien reu le bon message.

    La communication crite, du fait de la non prsence simultan de lmetteuret du rcepteur, lors de ltablissement, par lmetteur, de lcrit et lors de lalecture, par le rcepteur, du mme crit, ne permet :

    * ni lmetteur de sassurer que son message est totalement reu etbien compris ;

    * ni au rcepteur de sassurer que le message quil a reu est bien cequentend lui transmettre lmetteur.

    Cest l, la raison essentielle pour laquelle la communication crite est unacte difficile pour lmetteur qui doit constamment, lors de la rdaction de soncrit tre conscient du processus de rception du rcepteur. Il doit faire preuvedempathie et se mettre la place du rcepteur en adoptant :

    * un discours que le rcepteur peut comprendre ;

    * des arguments que le rcepteur peut accepter ;

    * un moyen de communication en adquation avec les circonstances etles raisons de la communication.

    Il suffit que le message heurte les prjugs, les croyances ou les habitudesdu rcepteur et ce dernier le rejettera purement et simplement ; il suffit aussi

  • Mthode de lcrit Introduction

    16

    que les arguments soient subjectifs et la conclusion de lmetteur ne sera paspartage par le rcepteur.

    La communication crite nest pas favorise dans le monde actuel odomine laudiovisuel ; or paradoxalement le besoin de communication crite semanifeste de faon croissante, de nos jours. Il nest pas possible de faireexcuter une dcision, voire de prendre une dcision sans avoir recours lacommunication crite.

    Lempathie nest pas seulement exige de lmetteur, elle est aussidemande au rcepteur qui doit, lors de sa lecture de lcrit, se mettre la placede lmetteur et se demander, en permanence si ce quil comprend est bien ceque lmetteur dsire lui transmettre.

    Cette exigence dune empathie biunivoque induit sur lcrit un certainnombre de contraintes quon peut rsumer, dans ce qui suit, par trois exigencesqui nous semblent les plus importantes :

    * la concision : un crit, pour tre bien reu, ne doit pas stalerinutilement dans un verbiage qui peut faire perdre, au lecteur, le filconducteur du message que dsire lui transmettre lauteur de lcrit.

    La concision est, parfois, imprative comme dans le cas de notes deservice, darticle publier dans des revues, etc.

    * largumentation : le discours de tout auteur dun crit acadmiqueet/ou professionnel doit tre bien construit. Aucune conclusion ne peuttre nonces sans une argumentation solide, sinon le discours se trouve,purement et simplement, rejete.

    Largumentation est une contrainte invitable, chaque fois quelauteur a pour objectif de passer un ensemble de messages et non desordres excuter.

    * la clart : un crit, pour tre bien reu doit tre comprhensible, pourle destinataire ; pour ce faire, lmetteur doit tre clair en adoptant destermes qui soient la porte du destinataire.

  • Mthode de lcrit Introduction

    17

    La clart est souvent une consquence des deux prcdentescontraintes en ce sens quun crit concis et bien argument est souventclair ; la clart est aussi toute relative du fait que lorsque lauteur duncrit connat parfaitement la population la quelle il sadresse, il utiliserala terminologie consacre entre lui et ses destinataires.

    Il nempche que la clart dun crit doit tre recherche,indpendamment de la concision et de largumentation, par lauteur delcrit afin que le lecteur puisse avoir une lecture facile et totale de lcrit.

    Avant de clore notre introduction par le plan que nous allons adopter, nousaimerions luder un malentendu qui risque de sinsinuer dans lesprit dulecteur, compte tenu du titre du prsent ouvrage. En effet, notre objectif najamais t de donner un ensemble dcrits acadmiques et professionnelsmodles que le lecteur naurait plus qu adapter ses besoins, linstar de ceslivres de correspondances o lon trouve des lettres modles quil sagit, par lasuite, dadapter, par ses propres donnes, ou linstar de ces livres de curriculavitae (CV) modles quil suffit de remplir avec ses informations personnelles.

    Notre objectif est, la manire du proverbe chinois qui conseille de donner quelquun qui a faim une ligne et de lui apprendre pcher plutt que de luidonner un poisson manger, dexposer et de faire assimiler, au lecteur, unemthode qui soit valable pour tous types dcrits acadmiques etprofessionnels, afin quil puisse produire valablement, son tour, autantdcrits quil le dsire.

    Pour exposer la mthode de lcrit acadmique et de lcrit professionnel,nous avons divis notre propos en quatre chapitres :

    * Un 1er chapitre, consacr la typologie des crits, montrera lesdiffrents types dcrits acadmiques et professionnels ;

    * Un 2me chapitre explicitera quelle peut tre lorganisation gnraledun crit et quels sont les lments de cette organisation qui sontcommuns aux crits ;

  • Mthode de lcrit Introduction

    18

    * Un 3me chapitre dtaillera la consistance rdactionnelle de chaquetype dcrit ;

    * Un 4me et dernier chapitre donnera en quoi consiste la prsentationdun crit, une fois celui-ci labor.

    Une conclusion clturera louvrage et montrera comment utiliserefficacement le prsent livre pour appliquer valablement notre mthode ; la 1retape de ce mode demploi consiste en la lecture intgrale de louvragelorsquon le prend, pour la 1re fois, entre les mains.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    19

    CHAPITRE 1TYPOLOGIE DES ECRITS

    Les crits se rpartissent en plusieurs catgories, nous les distinguerons,dabord, selon leurs auteurs ensuite selon la finalit de leur production, savoir :

    * Les crits acadmiques ;* Les crits professionnels.

    Nous allons, dans ce qui suit, dtailler les dfinitions et les objectifs desprincipaux crits acadmiques et professionnels.

    1.1. ECRITS ACADEMIQUES.

    Les crits acadmiques sont les crits que tout tudiant de lenseignementsuprieur, tout professeur duniversit et tout chercheur, est appel, produire.

    Ces crits ont ceci de caractristique : ils sont mis et, en gnral, destins une mme catgorie de personnes, savoir des tudiants de lenseignementsuprieur, des professeurs duniversits et des chercheurs, ce qui expliquecertaines de leurs caractristiques, savoir :

    * Lutilisation dune terminologie (littraire, philosophique,scientifique, technique, etc.) spcifique au domaine de lauteur et desdestinataires de lcrit ;

    * Le recours des longs dveloppements mathmatiques pour les critsrelatifs aux domaines des sciences, des techniques, des finances, etc.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    20

    Une autre caractristique importante des crits acadmiques est quils font,souvent lobjet dune soutenance, devant un jury compos de plusieurspersonnes. Par cette soutenance, la chane de communication se trouve rtabliepuisque metteur et rcepteurs se trouvent simultanment en prsence, lun delautre, et les questions et les rponses peuvent alors tre changes de part etdautre.

    Mais bien quil y ait rtablissement de la chane de communication, lors deces soutenances, toutes les contraints relatives la qualit dun crit restentopratoires et luniversitaire qui produit un crit destin tre soutenu doit lefaire comme sil nallait pas y avoir de soutenance car le jury value,indpendamment, la qualit de lcrit et celle de la soutenance.

    Les crits acadmiques sont principalement :

    * Les rapports de stage ;* Les mmoires ;* Les autres crits acadmiques :

    - article publier ;- thse de doctorat.

    Nous allons, dans ce qui suit, dtailler les dfinitions et les objectifs de cesdiffrents crits acadmiques.

    1.1.1. Rapport de stage.

    Le stage est une tape importante dans la formation dun futur technicien,dun futur cadre, dun futur ingnieur, etc. On distingue deux sortes de stages :

    * les stages dinitiation ou de connaissance de lentreprise que lestudiants ralisent, la fin de leur 1re anne du suprieur et durantlesquels ils se contentent dobserver le monde de lentreprise o ilsseront appels, plus tard, travailler ;

    * les stages de ralisation que les tudiants ralisent, durant les autresannes du suprieur (2me, 3me, 4me et 5me annes) et pendant lesquels,ils sont amens participer la ralisation de projets, voire appels

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    21

    raliser, eux-mmes, des projets.

    Les stages de ralisation de fin dtudes, programms au cours de la5me anne, revtent une trs grande importance du fait que les projetsque les tudiants y ralisent comptent pour beaucoup dans latransformation quelques fois, de leur stage en stage dembauche.

    Dans ces conditions, il est normal que les rapports de stage diffrent, dansleur forme et leur contenu, selon quil sagit dun stage dinitiation ou dunstage de ralisation.

    1.1.1.1. Rapport de stage dinitiation.

    Le rapport dun stage dinitiation est essentiellement descriptif. Ltudiantse contentera, dans un tel rapport, de la description de lentreprise, danslaquelle il passe son stage, il parlera ensuite des diffrents services danslesquels il est pass pour expliciter ce que chaque service ralise commetravail, au sein de lentreprise.

    1.1.1.2. Rapport de stage de ralisation.

    Le rapport dun stage de ralisation est essentiellement un rapporttechnique. Ltudiant qui passe un tel stage, consacrera son rapport de stage auprojet dans lequel il a particip ou quil a ralis aprs avoir prsent, lui aussi,lentreprise o il a pass son stage.

    Le rapport de stage de fin dtudes est une sorte de mmoire de fin dtudesqui rentre dans la catgorie des crits acadmiques que nous allons tudier,dans ce qui suit :

    1.1.2. Mmoires.

    On distingue deux types de mmoires :

    * Les mmoires faits suite un stage en entreprises, les mmoires defin dtudes en sont un exemple ;

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    22

    * Les mmoires faits sans stages, il sagit de mmoires que ltudiantest appel raliser au cours de son cursus universitaire, en 2me, 3me,4me et 5me annes.

    Tous ces mmoires font, en gnral, lobjet de soutenances, devant un jurymais cela nempche pas que la qualit de lcrit soit apprcieindpendamment de celle de la soutenance puisque la plupart du temps on notesparment lcrit et la soutenance.

    On peut, ce stade, se poser la question de savoir quelle est la diffrenceentre un rapport de stage de ralisation et un mmoire fait suite un stage.Nous rpondrons cette question, dans le chapitre 3, lorsque nous traiteronsdes lments rdactionnels de chaque type dcrit. Mais dores et dj, nouspouvons signaler que :

    * Le rapport dun stage de ralisation a un style et une approcheprofessionnels ;

    * Le mmoire qui fait suite un stage a un style et une approcheacadmique.

    Nous expliciterons tout cela, dans le 3me chapitre.

    1.1.3. Autres crits acadmiques.

    Nous ne traiterons, dans ce paragraphe, que de deux autres critsacadmiques :

    * Les articles publier dans des revues spcialises ;

    * Les thses de doctorat.

    Ces deux crits couronnent le cursus dun tudiant de lenseignementsuprieur.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    23

    1.1.3.1. Article publier.

    Lorsquun tudiant prpare un doctorat, dans le domaine de sa spcialit, ilest invit, pendant les annes de recherche quil effectue, au sein dunlaboratoire ou dune simple quipe de recherche, produire et publier, dansdes revues spcialises, quelques articles afin de montrer que son travail adbouch sur des rsultats apprcis par une communaut de spcialistes deson domaine de recherche, en loccurrence le comit de lecture des revues danslesquelles il publie.

    La rdaction de tels articles requiert certaines contraintes, la diffrence detous les autres crits acadmiques.

    1.1.3.2. Thse de doctorat.

    Il sagit dun crit majeur dans la vie dun tudiant puisquil est cens clorela vie estudiantine et permettre, par la mme, ltudiant dobtenir le diplmele plus prestigieux dune universit, le doctorat.

    La thse de doctorat se prsente sous la forme dun grand mmoire de findtudes voire dun livre que ltudiant doit commettre en respectantsuccessivement les contraintes dun mmoire de fin dtudes et celles dunlivre.

    Dans tous les cas, la thse de doctorat doit correspondre unedmonstration qui est une rponse la problmatique de la thse.

    1.2. ECRITS PROFESSIONNELS.

    Ce sont les crits que tout employ dune entreprise, dune administrationou dune institution quelconque est appel produire, tout au long de sacarrire.

    Ces crits, mis par des professionnels, sont destins, en gnral etcontrairement aux crits acadmiques, une large population qui peut trecompose de professionnels, agents de la mme entit laquelle appartient

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    24

    lauteur de lcrit, ou agents appartenant dautres entreprises, desuniversitaires, des agents de ladministration, etc.

    Certains crits professionnels peuvent faire lobjet dexposs devantdautres agents de la mme entit ou des personnes extrieures lentreprise ;il nempche que leur principale fonction est de transmettre un message crit des personnes qui ne sont pas censes assister ces exposs.

    Les crits professionnels sont principalement :

    * Les comptes rendus de runion ;* Les rapports dactivit ;* Les autres crits professionnels :

    - notes de service et circulaire ;- texte de procdure ;- rapport technique dexpertise.

    Nous allons, dans ce qui suit, dtailler les dfinitions et les objectifs de cesdiffrents crits professionnels.

    1.2.1. Compte rendu de runion.

    Comme son nom lindique, le compte rendu de runion ou CRR, parabrviation, est un rapport qui reproduit intgralement et objectivement :

    * Les discussions qui ont eu lieu ;* Les positions des diffrents participants ;* Les dcisions qui ont t prise.

    Le compte rendu de runion prsente traditionnellement la difficult dans lecompromis que doit raliser celui qui est charg de ltablir entre la concisionet la reproduction intgrale des discussions, des dispositions et des dcisionsprises, lors de la runion.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    25

    1.2.2. Rapport dactivit.

    Le rapport dactivit est un crit priodique que doit produire toute entit(une direction, une division, un service, voire un agent) pour traduire uneimage fidle de son activit, des dates fixes pralablement.

    On a recours, au sein dune entreprise, dune administration ou duneinstitution deux types de rapport dactivit.

    * Rapport dactivit quantifi dont on peut citer commeexemples :

    - rapport de production mensuelle ;- rapport de vente hebdomadaire ;- rapport dencaissement journalier ;- etc.

    * Rapport dactivit rdig.

    Nous ne nous intressons quau second type de rapport dactivit du fait quele premier type stablit traditionnellement sous la forme dun tableau canevas remplir par des chiffres do son appellation de rapport dactivit quantifi.

    Le rapport dactivit rdig est gnralement tabli pour le mois, letrimestre, le semestre ou lanne. Les grandes entreprises (banques, assurances,offices, etc.) et les grandes institutions (organisation Non Gouvernementales,institutions internationales, partis politiques, etc.) ditent, chaque annes, desrapports dactivit qui ont plusieurs objectifs :

    * Communication interne en vue d linformation de leurpersonnel ;* Communication externe en vue :

    - de linformation du monde extrieur ;- de la promotion de leur entit.

    Les rapports dactivits annuels revtent une trs grande importance pourles grandes entreprises (assurances, banques, offices, etc.) et les grandesorganisations nationales et internationales (ONG, partis politiques,

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    26

    associations, etc.), leur rdaction requiert toute une technique et de grandssoins.

    1.2.3. Autres crits professionnels.Nous traiterons, dans ce paragraphe, de plusieurs autres crits

    professionnels :

    * Le rapport technique ;* La note de service ou le circulaire ;* Le texte dune procdure.

    1.2.3.1. Rapport technique.

    Le rapport technique est un document que doit produire un responsable, unservice ou une entit quelconque (cabinet dexpertise, bureau dtudes,laboratoire, etc.) au terme dune mission qui lui a t confie :

    * Mission daudit comptable et/ou financier ;* Mission dexpertise technique ;* Mission danalyse ;* Etc.

    1.2.3.2. Note de service ou circulaire.

    Elle est un document interne et a pour rle de permettre la direction decommuniquer, au personnel, un ensemble dinformations et/ou de dcisions.De ce fait, sa rdaction requiert une forme, un style et une concision spciaux.

    1.2.3.3. Texte de procdure.

    Dans une dcennie o la course la certification devient un sport pris parlensemble du monde de lentreprise et de ladministration, la matrise de lardaction de textes de procdure devient un impratif pour tout responsable quia en charge un projet qualit au sein de son entreprise, son administration outoute autre entit.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    27

    La rdaction dun texte de procdure obit certaines rgles quil sera utiledtayer.

    La trs grande diversit des crits acadmiques et professionnels que montrela prsence typologie dtaille des crits laisse entrevoir toute la difficultdune mthode rdactionnelle commune lensemble des crits.

    En effet la question est : Comment concilier cette grande diversit des critsacadmiques et professionnels avec une mthode qui puisse tre commune tous ces crits ?

    Il nempche que pour esquiver cette difficult apparente, nous pouvonsaborder la question, en deux tapes, savoir :

    * Essayer, dabord de dterminer les lments qui sont communs, tousles crits, les dfinir et en donner la consistance ;* Essayer, ensuite de dterminer, pour chaque crit, les lmentsrdactionnels spcifiques, les dfinir et en donner la consistance.

    Ces deux tapes feront lobjet des deux prochains chapitres.

  • Mthode de lcrit 1. Typologie des crits

    28

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    29

    CHAPITRE 2ORGANISATION GENERALE DUN ECRIT

    Lorganisation dun crit est un lment invariant, en ce sens quon trouvehabituellement, dans tout crit, une organisation qui ne scarte pas beaucoupdun canevas que nous allons expliciter dans ce qui suit.

    Cette organisation sarticule, dans le fond et dans la forme, autour des troisparties suivantes :

    * Introduction ;* Dveloppement ;* Conclusion.

    Dautres lments complmentaires, communs plusieurs types dcrits,viennent sadjoindre ces trois parties, on peut citer : lavant propos, lesommaire, le glossaire, lindex, les annexes, la bibliographie, lesremerciements, la table des matires, etc.

    En fait, chaque partie dun crit qui est, elle-mme un crit, doit obir cette rgle simple, vidente et dictatoriale et tre constitue, elle aussi :

    * dune introduction ;* dun dveloppement ;* dune conclusion.

    Signalons, ds maintenant, que pour illustrer notre propos, nous avons eurecours essentiellement des rfrences douvrages littraires, philosophiques,politiques, dessais en tout genre, etc. qui ne sont ni des crits acadmiques nides crits professionnels. Cet cart mthodologie qui peut gner un lecteur trs

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    30

    rigoureux nest, en fait quapparent car nous navons cherch, dans lesexemples retenus que ce qui peut tre commun aux crits acadmiques etprofessionnels, objet de notre tude et aux ouvrages littraires, philosophiques,politiques et essais en tout genre cits comme rfrences.

    Nous reviendrons sur cette digression mthodologique, la conclusion denotre ouvrage, pour voir ce quelle apporte, en fait comme extension de notrechamp dinvestigation.

    2.1. INTRODUCTION DUN ECRIT.

    Lintroduction dun crit est essentiellement rserve lnonciation de laproblmatique objet de lcrit et la prsentation de la mthode et/ou du planadopts.

    Lintroduction, est, comme nous venons de le prciser et linstar de toutcrit, compose aussi des trois lments : introduction, dveloppement etconclusion. La consistance de chacun de ces lments fait quon peutdistinguer deux types dintroductions :

    * Introduction linaire ;* Introduction circulaire.

    Introduction linaire :

    Il sagit de lintroduction classique qui est le plus souvent utilise, ses troiscomposantes sont constitues des lments suivants :

    * Introduction :problmatique traite ;* Dveloppement :mthode adopte pour traiter la problmatique ;* Conclusion :plan gnral de lcrit.

    Introduction circulaire :

    Il sagit de lintroduction qui, en plus de lintroduction linaire, comporte, la fin, quelques informations sur les rsultats auxquels est arriv lauteur, dansson crit ; les trois composantes dune introduction circulaire sont, dans ce cas :

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    31

    * Introduction :problmatique traite ;* Dveloppement :mthode adopte pour traiter la problmatique ;* Conclusion :plan gnral de lcrit et rsum des rsultats

    auxquels parvient lauteur dans son ouvrage.

    Tout ceci ne nous dit pas quand nous devons opter pour lune ou lautreintroduction. En fait, on peut adopter lune ou lautre introduction pour touttype dcrit ; cependant il ne faut pas oublier que :

    *Lintroduction linaire qui est une introduction classique ncessite unerdaction chronologique de lcrit, elle induit et demande une lectureintgrale de lcrit.

    On dira que ce type dintroduction ne peut pas tre dconseill pour descrits acadmiques pour lesquels une lecture intgrale est souventindispensable.

    *Lintroduction circulaire qui anticipe par lnonciation des rsultatsobtenus, permet de connatre rapidement le contenu de lcrit et nencessite pas une lecture intgrale de lcrit.

    On dira que ce type dintroduction peut tre conseill pour des critsprofessionnels pour lesquels le gain de temps, dans la lecture, est trsapprci.

    Explicitons maintenant chacune des trois parties dune introduction etmontrons comment elles sorganisent, au sein, de chacune des deux typesdintroductions.

    2.1.1. Introduction dune introduction : Problmatique.

    Un crit commence, dans la plupart du temps, par noncer la problmatiquequil est cens traiter, en effet :

    *dans un rapport de stage, on commence par prsenter lobjet du stage etle travail qui a t demand, au stagiaire, par le responsable du stage ;

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    32

    *dans un mmoire de fin dtudes, relatif la ralisation dun projet eninformatique, lectronique ou marketing, on commence par donner lecahier des charges du projet ;

    *dans une thse de doctorat, on commence par dvelopper lobjet de larecherche et poser toutes les questions auxquelles on est cens rpondre ;

    *dans le compte-rendu dune runion, on commence par lister les pointsqui sont traits et qui constituent lordre du jour ;

    *dans une note de service ou une circulaire administrative, on commencepar noncer lobjet de la note de service ou de la circulaire.

    Ainsi, et comme on vient de le voir, la prsentation de la problmatiquedun crit peut tre faite de plusieurs faons :

    *cahier des charges dtaill, pour un projet ;

    *questions poses, pour une recherche scientifique ou technique ;

    *ordre du jour de la runion, pour le compte rendu dune runion ;

    *objet dune note ou dune circulaire.

    Mais lnonciation dune problmatique, dans une introduction ne se fait pasde faon directe et brutale . On a lhabitude de faire prcder cettenonciation par une sorte daccroche, la manire dune publicit, pourintresser le lecteur et/ou pour montrer lactualit et lopportunit de cetteproblmatique quon se propose de traiter.

    Cette accroche peut consister principalement soit faire rfrence certain(s) fait(s) historique(s) ou actuel(s) soit proposer un paradoxeconduisant poser la problmatique.

    Nous essaierons, dans les exemples que nous allons donner, ci-aprs, demontrer, chaque fois que possible, comment les auteurs ont us de cettemanire dnoncer leur problmatique, aprs une accroche et nous reviendrons

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    33

    sur cette manire particulire dnoncer la problmatique, dans uneintroduction, lorsquon abordera les lments rdactionnels des critsacadmiques et professionnels, au 3me chapitre.

    Donnons quelques exemples de prsentations de problmatiques dansdiffrents types dcrits :

    Exemple 1 : Edgar MORIN1, dans la prface de son essai, Science avecconscience commence, pour accrocher le lecteur, par rappeler certains faitsrelatifs la science et sa complexit et nonce, ensuite longuement saproblmatique, comme suit :

    La science classique dissolvait la complexit apparente des phnomnespour rvler la simplicit cache des lois immuables de la Nature.Aujourdhui, la complexit commence apparatre non comme lennemi liminer mais comme le dfi relever. La complexit demeure certes encoreune notion bante, floue, qui cache une incapacit de dfinir et de dterminer.

    Cest pourquoi il sagit maintenant de reconnatre les traits constitutifs ducomplexe, lequel ne contient pas seulement diversit, dsordre, ala, maiscomporte videmment aussi ses lois, son organisation. Il sagit enfin et surtoutde transformer la reconnaissance de la complexit en pens de la complexit .

    Exemple 2 : Malek CHEBEL2, dans lintroduction de son livre : lIslam etla Raison , nonce intgralement sa problmatique en commenant parrappeler, sous forme de question, un fait historique :

    Lide de ce livre est simple : lhistoire musulmane conserve le souvenirdexpriences innovantes, rebelles et intelligentes qui ouvert des voies, posdes jalons. Mais qui se souvient encore de ce pass ? Exhumer les rflexionsdes libres penseurs, de thologies curieux et de savants profanes qui ontcherch doter la troisime religion monothiste dune approche rationnelleexigeante, en phase avec la ralit de leur temps, tel est le projet de cetouvrage .

    1 : Edgar MORIN, Science avec conscience, Fayard (point) 2003.2 : Malek CHEBEL, lIslam et la Raison, Ed. Perrin 2005.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    34

    Exemple 3 : Fernand BRAUDEL3, dans lavant-propos de son livre : Lesambitions de lhistoire nonce, en tant quhistorien, sa problmatique commesuit :

    Mon ambition a t de voir et de montrer les choses et les tres aussiobjectivement que possible.

    Jentends juger les personnes et les Etats amis ou ennemis et mon payslui-mme dun cur qui soit malgr tout sans irritation et sans amertume .

    Exemple 4 : Jean Paul SARTRE4, crivain virtuose, nonce, dans uneintroduction, la problmatique de son essai : Quest-ce que la littrature ? sous forme de questions et en mme temps numre les chapitres de son livre :

    Puisque les critiques me condamnent au nom de la littrature, sans jamaisdire ce quils entendent par l, la meilleure rponse leur faire, cestdexaminer lart dcrire, sans prjugs. Quest-ce qucrire ? Pourquoi crit-on ? Pour qui ? Au fait, il semble que personne ne se le soit jamais demand .

    Et justement son livre comporte les chapitres suivants :

    *Quest-ce qucrire ?*Pourquoi crire ?*Pour qui crit-on ?

    Exemple 5 : Franois Paul BLANC5, dans lintroduction de son livre : Ledroit musulman nonce sa problmatique en prenant comme accroche, larfrence certains faits actuels et en limitant, comme suit, le champ de soninvestigation :

    Le trait qui aujourdhui domine lunivers islamique est la disparit danslapplication de la Sharia ; daucuns peu nombreux dans limmdiat tendent une stricte application du droit ou aspirant tout le moins cette

    3 : Fernand BRAUDEL, Les ambitions de lhistoire, Ed. Fallois, 1997.4 : Jean Paul SARTRE, Quest-ce que la littrature, Ed. Gallimard (ides), 1984.5 : Franois Paul BLANC, le droit musulman, Ed. Dalloz, 2007.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    35

    rislamisation des droits nationaux pervertis par les influences coloniales etoccidentales.

    Tous, en revanche, saccordent pour une application sans concession dudroit de la famille ; celui-ci, en effet, est le seul avoir rsist aux rformes ; ilest partout appliqu ; seul il constitue, aux yeux de lOccident, le droitmusulman, celui dont les prolongements positifs demeurent sensibles sous descieux non islamiques .

    Exemple 6 : Francis FUKUYAMA6 propose en guise de problmatiquepour son livre La fin de lhomme ce qui suit :

    Javais rflchi depuis quelques temps limpact de la biologie modernesur notre comprhension de la politique. Cela est venu dun groupe de travailque jaimais depuis plusieurs annes, sur linfluence des sciences nouvellesdans ce domaines .

    Nous aurions pu, la manire de jean Paul SARTRE, introduire laproblmatique du prsent ouvrage en posant, nous aussi, une liste de questionsprogramme, comme :

    *Quels sont les diffrents types dcrits ?*Quelle est lorganisation gnrale dun crit ?*Quels sont les lments rdactionnels dun crit ?

    Nous aurions donn, par la mme occasion, le plan de notre travail.

    2.1.2. Dveloppement dune introduction : mthode et/ou plan.

    Une fois que la problmatique est bien explicite, on est appel dvelopper, dans la suite de lintroduction, la mthode adopte pour traitercette problmatique.

    La mthode adopte revt une grande importance dans les critsacadmiques et professionnels tels que les mmoires, les thses de doctorat, lesrapports techniques dexpertises, etc.

    6 : Francis FUKUYAMA, la fin de lhomme, Ed. La table ronde, 2002.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    36

    Remarquons, ds prsent, que cela ne peut videmment pas concerner lescrits professionnels courts comme les notes de services, les circulaires ou lesrapports priodiques quantifis dactivit dune quipe ou dune personne.

    2.1.3. Conclusion dune introduction.

    Aprs lexpos de la mthode adopte, on peut, selon que lon opte pour uneintroduction classique ou une introduction circulaire :

    *Soit conclure lintroduction par la prsentation succincte du plan delcrit, dans le cadre dune introduction classique ;

    *Soit continuer, aprs la prsentation du plan gnral de lcrit et conclurelintroduction en donnant un rsum des rsultats auxquels est parvenueltude, dans le cadre dune introduction circulaire.

    Pour illustrer cela, donnons quelques exemples de conclusionsdintroduction.

    Exemple 7 : Fernand BRAUDEL3 conclut lintroduction de son livre : Les ambitions de lhistoire en annonant le plan de ce dernier.

    Le prsent livre est divis en deux partie peu prs dgale importance.La premire est un long plaidoyer en faveur dune forme dhistoire, larecherche dune mthode que jai peut-tre, par souci de clart et de logique,dessine de faon trop nette, angles vifs

    La seconde partie est ltude dune srie de questions prises lexprience et aux discussions quotidiennes .

    Exemple 8 : Pierre-Clment TIMBAL7 et Andr CASTALDO terminentlavant-propos de leur livre : Histoire des institutions publiques et des faitssociaux en donnant le plan du livre :

    3 : Voir rfrence 3 page 41.7 : Pierre Clment TIMBAL et Andr CASTALDO, Histoire des institutions publiques et desfaits sociaux, Ed. Dalloz, 2004.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    37

    La matire est dune ampleur considrable et un fractionnement simpose.Il parat rationnel de suivre un plan en quatre parties : les leons delAntiquit et la monarchie franaise ; la France mdivale ; les Tempsmodernes ; la Rvolution et le XIX sicle .

    Exemple 9 : A la fin de lintroduction de son livre : Le droit musulman ,Franois Paul BLANC5 annonce le plan de son ouvrage comme suit :

    Cette conception patriarcale sera thoris par les docteurs de lislam(chap. prliminaire, Les sources du droit) ; elle se traduit dans le mariage(chap. I), la rpudiation (chap. II), la filiation (chap. III), la protection dumineur (chap. IV) et la succession (chap. V).

    Exemple 10 : Le lecteur peut revenir notre introduction et voir que nousavons conclu celle-ci en donnant le plan du prsent livre, en effet, nous avonscrit, la page 18 :

    Pour exposer la mthode de lcrit acadmique et de lcrit professionnel,nous avons divis notre propos en quatre chapitres :

    *Un 1er chapitre, consacr la typologie des crits, montrera les diffrentstypes dcrits acadmiques et professionnels ;

    *Un 2me chapitre explicitera quelle peut tre lorganisation gnrale duncrit et quels sont les lments de cette organisation qui sont communsaux crits ;

    *Un 3me chapitre dtaillera la consistance rdactionnelle et chaque typedcrit ;

    *Un 4me et dernier chapitre donnera en quoi consiste la prsentation duncrit, une fois celui-ci labor.

    Une conclusion clturera louvrage et montrera comment utiliserefficacement le prsent ouvrage pour appliquer valablement notre mthode ; la

    5 : Voir rfrence 5 page 42

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    38

    1re tape de ce mode demploi consiste en la lecture intgrale de louvragelorsquon le prend, pour la 1re fois, entre les mains .

    Remarquons que nous avons adopt, pour le prsent ouvrage, pour uneintroduction classique.

    Nous aimerions pu opter pour une introduction circulaire, il nous suffisaitdajouter, quelque part la fin de lintroduction, le rsultat auquel nous avonsabouti, savoir que notre mthode est aussi valable pour dautres types dcritscomme les romans, les essais, etc.

    Aprs lintroduction vient le dveloppement de lcrit.

    2.2. DEVELOPPEMENT DUN ECRIT.

    Le dveloppement dun crit est la partie centrale de lcrit ; elle estcomprise entre son introduction gnrale et sa conclusion gnrale ; dans cettepartie, sont dveloppes toutes les ides et rflexions de lauteur de lcritrelativement la problmatique traite.

    Le dveloppement de lcrit est constitu de parties, lesquelles sontcomposes de chapitres, partags, eux-mmes, en paragraphes, sous-paragraphes, sous-sous-paragraphes, etc.

    On rencontre aussi, dans certains dveloppements, des subdivisions commesection, titre, etc. mais nous conseillons de les viter pour les critsacadmiques et professionnels, moins que lcrit soit assez volumineux pourncessiter des subdivisions supplmentaires, ce qui est le cas de certainesthses de doctorat.

    Dans ces cas, nous soulignons, toute fin utile, que les subdivisions doiventtre dans lordre suivant : parties, titres, chapitres, sections, paragraphes, sous-paragraphes, sous-sous-paragraphes, etc.

    Llment unitaire du dveloppement dun crit est le chapitre. Mme silon trouve quelques fois des crits qui comportent des parties, il nempche

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    39

    que llment essentiel demeure le chapitre, lequel est compos de paragrapheset de sous-paragraphes.

    Chaque chapitre doit tre constitu, pour respecter la rgle gnrale duncrit, dune introduction, dun dveloppement et dune conclusion et, du fait delenchanement des lments, toute conclusion qui clt un chapitre doitannoncer le chapitre suivant afin de montrer la succession chronologique delcrit.

    De mme, les parties dun crit, lorsquelles existent, doivent comporter leurintroduction, et leur conclusion ; leur dveloppement tant constitu deschapitres.

    Cette succession chronologique des parties et des chapitres dun crit,permet lauteur de guider le lecteur, tel avec un fil dAriane, dans lesmandres de son argumentation.

    Lcrit, linstar dune construction rationnelle, se doit ainsi dtre unchafaudage dont il faut raliser un tage (ou partie, ou chapitre, ouparagraphe, etc.) avant de passer ltage suivant (ou partie suivante, ouchapitre suivant, ou paragraphe suivant, etc.).

    Exemple 11 : Edgar MORIN1, dans son essai : Science avec conscience rdige la plupart des chapitres en respectant scrupuleusement cette contrainte.

    Il commence, par exemple, son 2me chapitre, intitul : Lide de progrsde la connaissance , par la problmatique quil entend y traiter :

    Ayant traiter du sujet suivant : Problmes lis au progrs de laconnaissance , il mest vident que le premier obstacle est celui de laproblmatique de la notion de progrs et de la notion de connaissance.

    Il termine le mme chapitre par une conclusion et lannonce de ce quiltraitera dans le chapitre suivant :

    1 : Voir rfrence 1 page 40.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    40

    Ainsi donc, je dois marrter sur cette conclusion provisoire : le Progrsde la Science est une ide qui comporte en elle-mme de lincertitude, duconflit et du jeu. On ne peut poser absolument ou en alternative Progrs etRgression, Connaissance et Ignorance Il nous faut surmonter ce typedalternative concevoir en complexit les notions de Progrs et deconnaissance .

    Exemple 12 : De mme Franois Paul BLANC5 commence le premierchapitre de son livre : le droit musulman en posant la problmatique duchapitre en question et en donnant le plan du chapitre :

    Le mariage, en Islam, est un contrat qui institue entre un homme et unefemme un statut juridique, de nature morale et religieuse, influenc par desintrts sociaux. Comment est-il form (section 1 ? Quels en sont les effets(section 2) ?

    Malheureusement, cette contrainte qui consiste ce que chaque lment delcrit, partie ou chapitre, soit constitu dune introduction, dundveloppement et dune conclusion nest pas toujours respecte et cela nuitnormment la qualit de lcrit et rend difficile son objectif du fait que lelecteur suit difficilement le cheminement de lauteur et risque de se perdre.

    Par ailleurs, on a souvent tendance conseiller, aux auteurs des critsacadmiques et professionnels, de faire en sorte que les parties de leurs crits,lorsquelles existent, doivent tre quilibrs, en ce sens quelles doivent, dansla mesure du possible, comporter le mme nombre de chapitres.

    De mme, on leur conseille de faire en sorte que les diffrents chapitres deleurs crits doivent aussi tre quilibrs, cest--dire, dgale importance,comportant, approximativement le mme nombre de pages.

    Ce sont l, deux craintes qui, bien souvent, sont trs difficiles, voireimpossible, respecter et restent, par consquent un vu pieux.

    5 : Voir rfrence 5 page 42

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    41

    En effet, considrons titre dexemples, sept livres parmi tous les livresauxquels nous avons, jusque l, fait rfrence et voyons comment leurs auteursse sont arrangs avec la contrainte dquilibre des chapitres.

    Les sept livres que nous avons choisis parmi les livres auxquels nous avonsfait rfrence sont :

    N 1 :MORIN1 : Science avec conscience ;N 2 :CHEBEL2 : LIslam et la raison ;N 3 :BRAUDEL3 : Les ambitions de lhistoire ;N 4 :SARTRE4 : Quest-ce que la littrature ;N 5 :BLANC5 : Le droit musulman ;N 6 :FUKUYAMA6 : La fin de lhomme ;N 7 :TIMBAL ET

    CASTALDO7: Histoire des institutions publiques

    et des faits sociaux.

    La consultation simple de ces livres montre que leurs chapitres ont leslongueurs suivantes :

    Numro du livre selon la liste prcdenteN 1 N 2 N 3 N 4 N 5 N 6 N 7

    Chapitre 1 21 23 24 34 30 21 27Chapitre 2 53 23 17 36 24 32 10Chapitre 3 10 10 49 110 22 23 60Chapitre 4 9 15 224 156 16 11 30Chapitre 5 7 13 35 --- 10 16 22Chapitre 6 9 10 116 --- 20 27 28Chapitre 7 6 11 27 --- --- 34 66Chapitre 8 15 12 --- --- --- 26 34Chapitre 9 18 13 --- --- --- 44 5Chapitre 10 18 --- --- --- --- 20 27

    1 : Voir rfrence 1 page 40.2 : Voir rfrence 2 page 41.3 : Voir rfrence 3 page 41.4 : Voir rfrence 4 page 42.5 : Voir rfrence 5 page 42.6 : Voir rfrence 6 page 43.7 : Voir rfrence 7 page 45.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    42

    On remarque bien quil y a une telle disparit dans les longueurs deschapitres dune mme uvre que nous pouvons valablement conseiller toutauteur dun crit acadmique ou professionnel doublier cette contraintedquilibre des chapitres.

    Il en est de mme de lquilibre des parties en chapitres. On ne doit passastreindre absolument ce quelles comportent le mme nombre de chapitres.

    Le prsent livre qui se veut, comme nous lavons dit, tout au dbut, uneexcellente application de notre mthode de lcrit, compte quatre chapitresdingales importances puisque :

    *Le 1er chapitre fait 11 pages ;*Le 2me chapitre fait 56 pages ;*Le 3me chapitre fait 18 pages ;*Le 4me chapitre fait 20 pages.

    Et nous ne voyons vraiment pas comment nous aurions pu faire pour quetous les chapitres comportent approximativement le mme nombre de pages.

    Nous aurions pu :

    *soit nous taler, longuement et inutilement, dans le 1er chapitre, sur lesdfinitions et la consistance des diffrents types dcrits acadmiqueset professionnels ;

    *soit tre trop concis, dans le 2me chapitre, sur la consistance desdiffrents lments composant, en gnral, les crits acadmiques etprofessionnels :

    *Soit allonger un peu le 1er chapitre et raccourcir un peu le 2me chapitrepour essayer daboutir tout prix deux chapitres dgalesimportance ;

    *soit subdiviser le 2me chapitre en deux ou trois chapitres mais celanest pas possible compte tenu de lobjet de ce chapitre ;

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    43

    *il restera toujours, aprs tout cela, rsoudre, de toute faon, le cas du3me et 4me chapitres. Que peut-on faire ?

    Tout cela naurait fait qennuyer le lecteur, dans le 1er cas et laurait laisssur sa soif, dans le second cas ; en fin de compte, notre message aurait t malperu.

    Mais cette difficult dquilibrer les chapitres dun crit nempchera jamaisun critique (simple lecteur ou universitaire, membre dun jury) de relever lesdsquilibres invitables des parties et/ou des chapitres dun crit. Il faut, tel unsage, laisser passer, stoquement la remarque, tellement elle est invitable.

    Par contre, il y a une contrainte respecter absolument dans lcriture dunchapitre. Celle qui concerne la manire dcrire afin que la lecture de lcritsoit absolument facile et, sans hsiter nous rpter et pour mieux faire passernotre message, nous dirons que lauteur de tout crit acadmique ouprofessionnel doit absolument viter que la lecture de son crit soit fastidieuse.

    Pour ce faire, il est conseill, aux auteurs des crits acadmiques etprofessionnels, davoir recours des paragraphes de longueurs moyennes,voire courtes. Ainsi les pages des chapitres sont ares et leur lecture devientfacile et agrable. Que lon jette un simple coup dil sur les pages du prsentouvrage pour constater combien elles sont ares et donc faciles et agrables lire.

    Aprs le dveloppement vient la conclusion de lcrit.

    2.3. CONCLUSION DUN ECRIT.

    La conclusion dun crit est sa partie finale ; elle est, comme tout crit,compose aussi des trois lments : introduction, dveloppement et conclusion.

    La consistance de chacun de ces lments fait quon peut distinguer deuxtypes de conclusions :

    *Conclusion ferme ;

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    44

    *Conclusion ouverte.

    Conclusion ferme :

    Il sagit de la conclusion classique qui est le plus souvent utilise, ses troiscomposantes sont :

    *Introduction : rappel de la problmatique traite ;*Dveloppement : rappel de la mthode et du plan adopts ;*Conclusion : rappel des rsultats auxquels est parvenu.

    Conclusion ouverte :

    Il sagit de la conclusion qui, en plus de la conclusion ferme, comporte, lafin, quelques indications sur une suite possible donner lcrit.

    *Introduction :rappel de la problmatique traite ;*Dveloppement :rappel de la mthode et du plan adopts ;*Conclusion :rappel des rsultas auxquels on est parvenu et suite

    possible donner lcrit.

    On peut envisager cette suite souhaitable et possible donner lcrit, selonquil sagit dun crit acadmique ou dun crit professionnel, comme suit :

    Mmoire de findtudes

    :une suite du projet objet du mmoire de findtudes ;

    *Article ou thse :une suite la recherche objet de larticle ou e lathse ;

    *Rapportdexpertise

    :une suite de la mission dexpertise.

    La conclusion ouverte est vivement conseille tant dans les critsacadmiques que dans les crits professionnels car, dans le premier cas, ellemontre la matrise de lauteur de lcrit du domaine de recherche et, dans lesecond cas, elle permet des opportunits professionnelle et/ou commerciales.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    45

    Remarquons que nous avons opt, pour le prsent ouvrage, pour uneconclusion ouverte, en ce sens que nous avons montr que notre mthode estvalable tant pour les crits acadmiques tels que romans, essais, etc.

    Nous avons indiqu, chaque fois, quil y a lieu dannoncer, dans laconclusion de la conclusion, les rsultats obtenus car nous nous sommestoujours placs dans lhypothse dinvestigations qui aboutissent desrsultats ; dans le cas contraire, il y a lieu, tout simplement, dannoncer quonnest pas arriv des rsultats probants et dexpliquer pourquoi.

    Lintroduction et la conclusion dun crit sont trs importants, en effet,certains professeurs, membres du jury de soutenance, commencent parfois lalecture dun mmoire ou dune thse par la lecture de lintroduction et de laconclusion pour en dduire la qualit de lcrit quils sapprtent lire.

    Pour conclure ce paragraphe, remarquons que lintroduction et la conclusionqui encadrent un crit, permettent, du fait de leur consistance apparemmentsimilaire, davoir une ide prcise de la problmatique traite, de la mthodeadopte, des rsultats escompts et des rsultats obtenus.

    Lauteur de tout crit acadmique ou professionnel doit, par consquent,viter, tout prix, que sa conclusion soit une pure redite de son introduction etpour ce faire, il doit concevoir les trois lments classiques ( savoir :introduction, dveloppement et conclusion) de son introduction et de saconclusion, conformment au schma simple suivant :

    Elments Introduction delcrit

    Conclusion de lcrit

    Introduction delintroduction et dela conclusion

    Enonciationdveloppe de laproblmatique avec sipossible une accrochepralable ;

    Rappel succinct de laproblmatique sans aucuneaccroche pralable ;

    Dveloppement delintroduction et dela conclusion

    Large expos de lamthode adopte avecjustificatifs si possiblede la mthode ;

    Rappel de la mthodeadopte et discussion sur leslimites de cette mthode ;

    Conclusion de Linaire : expos du Ferme : rappel du plan

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    46

    lintroduction et dela conclusion

    plan suivi dans lcrit ;

    Circulaire : expos duplan suivi dans lcrit etnonciation succinctedes rsultats obtenus.

    suivi dans lcrit etnonciation bien dtaille desrsultas obtenus ;

    Ouverte : rappel du plansuivi dans lcrit, nonciationbien dtaille des rsultatsobtenus et perspectivesdinvestigations.

    Maintenant que nous avons explicit en quoi consistent les lmentsessentiels dun crit, que sont lintroduction, le dveloppement et laconclusion, nous proposons, dans ce qui suit, de lister les autres lments quepeut comporter un crit acadmique et professionnel et den donner lesdfinitions et leur consistance.

    2.4. AUTRES ELEMENTS DUN ECRIT.

    Un crit, selon sa nature, peut avoir, outre lintroduction, le dveloppementet la conclusion, plusieurs autres lments.

    Dans les crits acadmiques et professionnels qui comportent plusieursdizaines de pages, mmoire de fin dtudes, thse doctorale, rapport dactivitannuelle, etc., on trouve, habituellement dautres lments, comme :

    *Titre ;*Avant-propos ;*Ddicace ;*Remerciement(s)*Sommaire ;*Annexe(s)*Glossaire ;*Index ;*Bibliographie ;*Table des matires.

    Notons, pour justifier lordre des lments, que :

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    47

    *Le glossaire et lindex doivent venir aprs le corps de lcrit et sesannexes car les mots contenus dans ces deux lments peuventappartenir au corps de lcrit ou ses annexes ;

    *La bibliographie doit venir aprs tous les lments de lcrit car on peutavoir des rfrences bibliographies dans tous les lments ;

    *La table des matires doit clore lcrit.

    Reprenons la liste des crits, telle que nous lavons dresse, dans le 2mechapitre et essayons de rsumer, dans un tableau synthtique comment cesautres lments peuvent faire partie de chacun des diffrents critsacadmiques et professionnels.

    Types dcrits Elments complmentaires dun critti d re ap so an gl in bi tmEcritsacadmiquesRapport de stage x x x x x x x xMmoire x x x x x x x x x xArticle x x xThse de doctorat x x x x x x x x x x

    EcritsprofessionnelsCompte rendu derunion x

    Rapport dactivitrdig x x x x

    Note et circulaire xTexte de procdure x xRapport technique x x x x x x x x x

    Lgende :* Ti

    :Titre ;

    * D :Ddicace ;

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    48

    * Re

    :Remerciement(s)

    * Ap

    :Avant-propos, liminaire, prface, etc. ;

    * So

    :Sommaire ;

    * An

    :Annexe(s)

    * Gl

    :Glossaire ;

    * In

    :Index ;

    * Bi

    :Bibliographie ;

    * Tm

    :Table des matires.

    Dtaillons, dans ce qui suit, lobjectif et le contenu de chacun de ceslments supplmentaires qui viennent sadjoindre aux trois composantesessentielles dun crit que sont lintroduction, le dveloppement et laconclusion.

    Nous traiterons de ces lments supplmentaires, dans lordre dans lequel ilsapparaissent gnralement dans un crit.

    2.4.1. Titre.

    Le titre dun crit est, contrairement ce quon peut croire, trs important,du fait que cest ce que le lecteur reoit, en premier lieu, du message delmetteur.

    Nous citerons pour illustrer notre propos, lhistoire de ce professeur qui,ayant tudi avec ses lves, durant lanne scolaire, le livre Pour qui sonnele glas dErnest HEMINGWAY8 a demand, ses lves, lexamen de fin

    8 : Ernest HEMINGWAY, Pour qui sonne le glas, Ed. Le livre de poche, 2000.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    49

    danne, deux rsums de louvrage, le premier en 100 mots et le second en 5mots seulement.

    Il sest tonn, aprs avoir ramass les copies, dobtenir, pour le 2mersum, autant de propositions que dlves quil avait, parce que pour lui lemeilleure rsum, en 5 mot, du livre ne pouvait tre que : pour qui sonne leglas .

    On pourrait discuter longuement de la validit de lexemple choisi, ilnempche que cela montre clairement limportance du titre dun ouvrage : ilest le meilleur rsum de cet ouvrage.

    Lauteur de tout crit doit, par consquent, choisir judicieusement le titre deson crit afin que ce titre reflte de la faon la plus concise et la plus pertinentequi soit le contenu de louvrage.

    Reprenons le tableau synthtique de la page, il montre quon met un titrepour tous les types dcrits, sauf pour les comptes rendus de runion et pour lesrapports dactivit, en effet :

    *Pour une runion, on se contente de mettre comme titre :* Compte rendu de la runion du jj/mm/aaaa (suit la date de la

    runion

    *Pour le rapport dactivit, on met traditionnellement :* Rapport dactivit de

    (suit la priode concerne par le rapport) Donnons pour illustrer notre propos quelques exemples de titres

    judicieusement choisi par leur auteur :

    Exemple 13 : On peut donner, en premier lieu, quelques exemples de longstitres trs explicites :

    *J. J. ROUSSEAU9 :Discours sur lorigine et les fondements delingalit parmi les hommes ;

    9 : Jean Jacques ROUSSEAU, Discours sur lorigine et les fondements de lingalit parmi leshommes, Ed. La Pliade, 2003.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    50

    *VOLTAIRE10 :Histoire de la Russie sous Pierre Le Grand ;

    *D. RIVET11 :Lyautey et linstitution du protectorat franaisau Maroc 1912-1925 ;

    *P. C. et TIMBAL7A. CASTALDO

    :Histoire des institutions publiques et des faitssociaux ;

    Exemple 14 : On donne, maintenant, quelques exemples de titres brefs maisqui ne sont pas moins explicites :

    *MONTAIGNE12 :Journal de voyage en Italie ;

    *MOLIERE13 :Les fourberies de Scapin ;*J. P. SARTRE4 :Quest-ce que la littrature ?

    *F. P. BLANC5 :Le droit musulman ;

    *M. CHEBEL2 :LIslam et la raison.Quelques fois, pour des romans et des pices de thtre qui retracent la vie

    dun personnage, les auteurs, pour choisir des titres pertinents et trs courts, secontentent du nom du hros ou de celui de lhrone.

    Exemple 15 : Titres consistant uniquement en le nom du personnage cl duroman ou de la pice de thtre :

    *CORNEILLE14 :Le Cid, Mde ;*RACINE15 :Andromaque ; Brnice ;

    10 : VOLTAIRE, Histoire de la Russie sous Pierre Le Grand, Ed. La Pliade 2000.11 : D. RIVET, Lyautey et linstitution de protectorat au Maroc 1912-1925, Ed. LHarmattan,1996.7 : Voir rfrence 7 page 45.12 : MONTAIGNE, Journal de voyage en Italie, Ed. La Pliade, 2002.13 : MOLIERE, les fourberies de Scapin, Ed. La Pliade, 1999.4 : Voir rfrence 4 page 42.5 : Voir rfrence 5 page 42.2 : Voir rfrence 2 page 41.14 : Pierre CORNEILLE, Le Cid, Pompe, Ed. La Pliade, 1980.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    51

    *MLIERE16 :Don Juan ; George Dandin ;*SHAKESPEARE17 :Henry VI ; Richard II*Victor HUGO18 :Hernani ; Ruy Blas ;*Albert CAMUS19 :Caligula

    Quelques fois encore, un titre est accompagn dun sous-titre pour mieuxexpliciter le contenu de luvre.

    Exemple 16 : VOLTAIRE20, par exemple, a souvent ajout des sous-titresaux titres de ses contes philosophiques :

    *Zadig ou la destine ;*Memnon ou la sagesse humaine ;*Candide ou loptimisme.

    Exemple 17 : De mme, deux des livres cits, dans les exemplesprcdents, comportent chacun un sous-titre qui permet de donner plus dedtails sur luvre :

    *MONTAIGNE12 :Journal de voyage en ItaliePar la Suisse et lAllemagne

    *Malek CHEBEL2 :LIslam et la raisonLe combat des ides

    Pour conclure ce sous-paragraphe, donnons quelques exemples de titres demmoires de fin dtudes proposs, aux tudiants de lIGA Institut suprieur duGnie Appliqu, dans les diffrentes spcialits enseignes dans cet institut deformation :

    Exemple 18 : Quelques titres explicites de mmoires de fin dtudes :

    15 : Jean RACINE, Andromaque, Brnice, Ed. La Pliade, 1999.16 : MOLIERE, Don Juan, George Dandin, Ed. La Pliade, 1999.17 : Williams SHAKESPEARE, Henry VI ; Richard II, Ed. La Pliade, 1992.18 : Victor HUGO, Hernani, Ruy Blas, Ed. La Pliade, 1985.19 : Albert CAMUS, Caligula, Ed. La Pliade, 2000.20 : VOLTAIRE, Zadig, Memnon, Candide, Ed. La Pliade, 2001.12 : Voir rfrence 12 page 62.2 : Voir rfrence 2 page 41.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    52

    *Etude de march des eaux aromatises au Maroc ;*Pratique du tableau de bord, cas dune banque ;*Ralisation dun gnrateur de site web dynamique ;*Ralisation dun brouilleur GSM.

    Aprs le titre, vient la ddicace.

    2.4.2. Ddicaces.

    La ddicace est lhommage que lauteur dun crit fait quelquun par uneinscription en tte de louvrage. Elle se prsente, habituellement, juste avant lesommaire et consiste en une ou quelques phrases courtes par lesquelles lauteurreconnat son amiti, son attachement, sa gratitude, etc., la personne laquelle il ddie son ouvrage.

    Un ouvrage peut tre ddicac une ou plusieurs personnes.

    La ddicace peut tre simple ou labore ; elle reflte, par son style et satournure, une part de la personnalit de lauteur de lcrit. Donnons enquelques exemplaires :

    Exemple 19 : Ddicace simple et courte dAndr MALRAUX21 au dbut deson livre Les conqurants :

    la mmoirede mon ami Ren Latouche

    Exemple 20 : Ddicace plus labore et plus longue dAntoine de SAINTEXUPERY22 au dbut de son livre Pilote de guerre :

    Au Commandant Alias, tous mes camarades du Groupe Arien 2/33 deGrande Reconnaissance et, plus particulirement, au Capitaine observateurMoreau et aux lieutenant observateurs Azambre et Dutertre, qui ont t tour

    21 : Andr MALRAUX, Les conqurants, Ed. La Pliade, 1947.22 : Antoine de SAINT EXUPRY, Pelade de ligne, Ed. La Pliade.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    53

    tour mes compagnons de bords, au cours de tous mes vols de guerre et deCompagne 1939-1940 -et dont je suis, pour toute ma vie, lami fidle .

    Exemple 21 : Ddicace courte est impersonnelle dHubert REEVES23 audbut de son livre La premire seconde

    Aux rveurs de la science, dont les dlires les plus fous correspondentquelques fois la ralit

    Une ddicace peut tre multiple, cest--dire faite pour plusieurs personnes.

    Exemple 22 : Ddicace multiple faite par Jean SEVILLIA24, dans son livre Historiquement correct .

    A la mmoirede Franois-Xavier Guillaume

    A la mmoirede mon pre

    A la mmoiredArnould de Liedekerke

    Pour bien montrer quon ne fait pas de ddicaces qu des personnesdfuntes, donnons encore un exemple de ddicace multiple.

    Exemple 23 : Ddicace multiple faite par Henri MICHAUX25 dans sonJournal de voyage ECUADOR

    A mon amiAlfredo Gangotena

    A mon camaradeAndr de Monlezun

    Aprs la ddicace, on peut avoir des remerciements.

    23 : Hubert REEVES, La premire seconde, Ed. Seuil, 1995.24 : Jean SEVILLIA, Historiquement correct, Ed. Perrin, 2003.25 : Henri MICHAUX, ECUADOR, Ed. La Pliade, 2001.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    54

    2.4.3. Remerciements.

    Contrairement la ddicace qui peut concerner des personnes qui nontaucune liaison avec lcrit, les remerciements devraient ne sadresser quauxpersonnes qui ont une relation directe avec lcrit ; nanmoins on constatesouvent des remerciements adresss aux parents, aux membres de la famille, des amis, etc., par des tudiants dans leurs rapports de stages et leurs mmoireset par des doctorants dans leur thse de doctorat.

    Les remerciements sont lapanage des crits acadmiques tels que rapportsde stage, mmoires de fin dtudes, thse de doctorat ; on peut aussi, maisrarement les rencontrer dans certains crits professionnels comme les rapportsdexpertise.

    Citons quelques exemples pour illustrer notre propos.

    Exemple 24 : Un tudiant stagiaire pourrait, dans son rapport de stage,remercier :

    *la direction de lentreprise qui a bien voulu lui permettre de passer unstage ;*le responsable de stage qui sest bien occup de lui durant son stage ;

    *le professeur qui la aid rdiger correctement son rapport de stage ;

    *etc.

    Exemple 25 : Un tudiant pourrait, dans son mmoire de fin dtudes,remercier :

    *la direction de lentreprise qui a bien voulu lui permettre de passer unstage, dans le cas o le mmoire de fin dtudes fait suite un stage ;

    *les professeurs et assistants de son institut qui lont encadr ;

    *les professionnels qui lui ont permis davoir quelques informations surleur secteur dactivit ;

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    55

    *etc.

    Exemple 26 : Un doctorant pourrait, dans sa thse de doctorat, remercier :

    *le prsident du jury pour avoir accept de prsider le jury de sa thse ;

    *les professeurs, membres du jury de sa soutenance, pour avoir accept defaire partie du jury de sa thse ;

    *les professeurs et assistants de son institut qui lont encadr ;

    *les membres de son quipe de recherche pour leur aide et la bonneambiance qui rgne dans le laboratoire ;

    *etc.

    Exemple 27 : Dans un rapport dexpertise technique, on pourrait remercier :

    *la direction qui a bien voulu confier cette mission dexpertise ;

    *les agents de lentreprise qui ont particip lexpertise ;*les agents qui ont apport une aide la mission dexpertise sans pourautant y participer ;

    *etc.

    Les remerciements ne sont pas toujours mis, au dbut des critsacadmiques et professionnels, comme nous le sous-entendons ; on a aussilhabitude de les renvoyer, la fin de ces crits tels que les rapports techniquesdexpertise, les essais, etc.

    Aprs les remerciements, quand ils existent, on peut avoir un avant proposou liminaire.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    56

    2.4.4. Avant propos.

    Lavant propos est ce qui est au dbut dun ouvrage, dun discours crit ouoral, etc.

    Avant propos et introduction sont deux lments trs diffrents dundiscours crit.

    Si lintroduction a une fonction prcise et essentielle du fait quelle pose laproblmatique laquelle lcrit est consacr et donne la mthode et le plansuivis pour rpondre cette problmatique, lavant-propos nest pasindispensable, il est un pralable pour prsenter, dune faon gnrale etconsiste, lcrit.

    On parle aussi de liminaire, de prambule, de prface, etc. ; par exemple,Luis ARAGON26 a appel, tout au dbut de son livre : Anicet ou lepanorama, roman , son avant propos, avant-lire .

    Notons que traditionnellement, la prface qui fait une prsentation gnraledun ouvrage, peut indiffremment tre crite par lauteur ou par une autrepersonne ; dans ce cas, la prsentation gnrale de louvrage peut tre jointela prsentation de lauteur.

    Exemple 28 : Edgar MORIN1 a, lui-mme, prfac son livre Science avecconscience ; par contre, le roman de Nathalie SARRAUTE27 : Portrait duninconnu a t prfac par Jean Paul SARTRE.

    Dans le 1er cas, Edgar MORIN sest content de parler de son livre, parcontre, dans le second cas, Jean Paul SARTRE a parl du roman et de lauteurNathalie SARRAUTE.

    Signalons quon ne trouve, quelques fois, dans certains ouvrages quuneprface ou une introduction ou un avant-propos ; dans ce cas, lauteur nonce,

    26 : Luis ARAGON, Anicet ou le panorama, roman, Ed. La Pliade, 1997.1 : Voir rfrence 1 page 40.27 : Nathalie SARRAUTE, Portrait dun inconnu, Ed. La Pliade, 2001.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    57

    dans cette partie de son crit, sa problmatique, sa mthode et le plan de sontravail.

    Aprs lavant-propos, vient le sommaire.

    2.4.5. Sommaire.

    Daprs le dictionnaire LAROUSSE28 2006, le sommaire peut tre :

    *soit une analyse abrge dun ouvrage ;

    *soit la liste des chapitres dun ouvrage place en tte de ce dernier.

    Dans notre cas, il sagit de la 2me dfinition ; cependant on ne saurait limiterun sommaire la liste des chapitres car tout sommaire doit rpondre aussi la1re dfinition, en ce sens, quil doit donner une image rsume de louvrage.

    Prenons, par exemple, notre prsent ouvrage. Si lon stait limit, dansnotre sommaire, en page 7, la liste des chapitres, on aurait crit :

    *Introduction :*Chapitre 1 : Typologie des crits ;*Chapitre 2 : Organisation gnrale dun crit ;Chapitre 3 : Elments rdactionnels dun crit ;*Conclusion :

    Un tel sommaire naurait pas donn une image suffisamment prcise delouvrage ; nous avons donc d, aller plus loin dans les dtails et proposer unsommaire avec les premiers paragraphes de chaque chapitre.

    Le sommaire dun crit est donc la liste de ses chapitres dans le cas o celapermet davoir une image suffisamment complte de louvrage ; dans le cascontraire, on pourra aller jusquaux premiers paragraphes voire aux sousparagraphes.

    28 : LAROUSSE, Ed. LAROUSSE, 2005.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    58

    Aprs le sommaire, viennent les trois parties essentielles de lcrit qui sontlintroduction, le dveloppement et la conclusion dont nous avons dj exposla consistance rdactionnelle ; aprs cela, viennent les annexes.

    2.4.6. Annexe(s).

    Les annexes sont les documents que lon joint la fin dun crit et quicontiennent des informations de nature clairer le lecteur.

    De cette dfinition simple, il ressort les deux caractristiques essentiellesdune annexe :

    *elle na pas sa place, dans le corps de lcrit, du fait quelle nest souventpas de la plume de lauteur de lcrit ;

    *elle permet une lecture facile du document auquel elle est attache, dufait quelle contient un ensemble dinformations.

    Nous pouvons, dans ce qui suit, citer quelques exemples de mise en annexesde textes qui ne sont pas de la plume de lauteur de lcrit.

    Exemple 29 : Si lon dcidait de faire un crit sur la patente, on pourraitimaginer de joindre, en annexe, le texte de loi sur la patente.

    Exemple 30 : Si lon devait commettre un essai littraire sur la posie deBaudelaire, on pourrait imaginer de mettre, en annexe, le texte des 10 ou 20pomes auxquels on a fait rfrence.

    Exemple 31 : Si lon avait a faire un mmoire de fin dtudes sur un projetdlectronique, on pourrait imaginer de mettre, en annexe, les caractristiquesdes composants utiliss et leurs schmas internes.

    Mais lannexe peut tre aussi de la plume de lauteur et lintrt de rejetercertains pans de lcrit, dans les annexes, peut parfois, soulager le texte delcrit et permettre au lecteur de faire une lecture facile.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    59

    Nous pouvons, dans ce qui suit, citer quelques exemples de mise en annexesde textes qui sont de la plume de lauteur de lcrit :

    Exemple 32 : Dans le cas dun mmoire de fin dtudes relatif un projetdlectronique, on pourrait imaginer de mettre, en annexe, les longuesdmonstrations mathmatiques dont la lecture est souvent fastidieuse. Lelecteur aurait toute la latitude de sy reporter si tel tait son dsir.

    Exemple 33 : Dans le cas dune thse de doctorat, le doctorant pourraitmettre, en annexe, les textes des quelques articles quil aurait publis etauxquels il aurait fait rfrence.

    Aprs les annexes, lorsquelles existent, peut venir le glossaire.

    2.4.7. Glossaire.

    Le glossaire est un petit dictionnaire plac, la fin dun crit : il donne ladfinition des mots techniques ou des mots mal connus qui sont employs danslcrit.

    Le glossaire vient, dans un ouvrage, en gnral, juste aprs les annexes. Sonorganisation gnrale est celle dun dictionnaire : les mots expliquer sontclasss, par ordre alphabtique.

    On a gnralement recours un glossaire dans les crits scientifiques ettechniques, l o lon utilise souvent et abondamment des mots que le commundes lecteurs nest pas cens connatre.

    Aprs le glossaire, peut venir lindex.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    60

    2.4.8. Index.

    Daprs le dictionnaire LAROUSSE28 2006, lindex est la liste alphabtiquedes mots, des sujets, des noms apparaissent dans un ouvrage, une collection,etc. avec les rfrences permettant de les retrouver.

    Plus pratiquement, lindex est plac, dans un ouvrage aprs le glossaire, lesmots, sujet et/ou noms importants qui y sont mis ont pour rfrences lesnumros des pages o on peut les trouver. Ceci permet, tout lecteur, quidsire faire une lecture slective, daller directement aux mots, sujets et/ounoms qui lintressent.

    Signalons que lon peut, dans certains ouvrages, rencontrer aussi un indexde figures, un index de photos, un index de plans, etc. Tout ceci, dans luniquebut de permettre au lecteur daller immdiatement la page o se trouve ledocument quil dsire consulter.

    On a recours, gnralement u index que dans des ouvrages particuliers,articles publier dans une revue spcialise, thse de doctorat, essaisphilosophique, littraire, scientifique, politique, etc.

    Exemple 34 : Malek CHEBEL2, la fin de son essai : LIslam et laRaison a plac un dernier chapitre-index dans lequel il a regroup, par ordrealphabtique, la bibliographie des principaux acteurs de la controverse cequi reprsente une source enrichissante de lhistoire de la pense musulmane.

    Aprs lindex, quand il existe, vient la bibliographie.

    2.4.9. Bibliographie.

    Cest l un lment essentiel de lcrit acadmique et quelques fois de lcritprofessionnel et cest malheureusement llment auquel les auteurs (tudiants,universitaires, professionnels, etc.) naccordent pas souvent tout lintrt quilmrite.

    28 : Voir rfrence 28 page 71.2 : Voir rfrence 2 page 41.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    61

    Pour montrer clairement limportance de la bibliothque, signalons quecertains professeurs, membres du jury de soutenance, commencent parfois lalecture dun mmoire ou dune thse par la consultation de la bibliographiepour apprcie les rfrences de lauteur et en dduire la qualit de lcrit quilssapprtent lire.

    Daprs LAROUSSE28 2006 : La bibliographie est la liste des ouvragescits ou utiliss dans un livre

    Cette liste bibliographique, mise la fin de lcrit, peut tre faite :

    *soit par ordre alphabtique des auteurs, ce qui est souvent utilis ;

    *soit par ordre de citation ou dutilisation, ce qui est rarement fait.

    En fait, la bibliographie peut tre soit rpartie soit regroupe :

    *elle est rpartie, lorsquelle se trouve, la fin de chaque chapitre, lexemple du livre de Franois Paul BLANC5 : Le droit musulman ;

    *En effet, on trouve, la fin de chaque chapitre de ce livre, une sorte debibliographie intitule : lire aussi .

    Signalons quune telle disposition est quand mme rare.

    *elle est regroupe, lorsquelle est renvoye, entirement, la fin delouvrage, lexemple de la plupart des ouvrages, comme par exemple lelivre de Malek CHEBEL2 : LIslam et la Raison .

    en effet, on trouve, la fin de ce livre, une bibliographie intitule : Bibliographie raisonne .

    28 : Voir rfrence 28 page 71.5 : Voir rfrence 5 page 42.2 : Voir rfrence 2 page 41.

  • Mthode de lcrit 2. Organisation gnrale dun crit

    62

    Mais avant de parler, plus longuement et plus en dtail, de la bibliographie,nous devons aborder les notes de bas de pages qui sont le pralable labibliographie.

    De quoi sagit-il exactement ?

    Nous invitons le lecteur se reporter la page 36 du prsent ouvrage. Danscette page, nous avons cit, pour la premire fois, un ouvrage, le livre dEdgarMORIN dont le titre est : Science avec conscience et juste aprs le nom delauteur nous avons mis un nombre en exposant, le nombre : 1 puis nousavons mis, en bas de page, une petite note consistant rappeler le mmenombre : 1 suivi des rfrences compltes du livre cit.

    Une note de bas de page29 relative une rfrence bibliographique consisteexactement en c