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Fabienne Jonca Conceptrice-rédactrice Mobile : 06 92 85 25 56 [email protected] Que d’encre coulée sous les ponts… Imaginez un seul instant que l’artère reliant les Entredeusiens à Saint-Pierre et vice versa soit rompue. C’est pourtant ce qui est survenu à l’ancien pont de l’Entre-Deux à deux reprises. Le premier pont, une passerelle vétuste constituée de bois et planches pourries, s’est effondré sous le poids de la ‘charrette bœuf’ du gardien du canal Saint-Etienne dans les années 30. Alors qu’il revenait de Cilaos, Régis Box a perdu la vie dans sa chute. Puis le second pont en 92, où le conducteur d’un camion de société s’est retrouvé coincé dans son habitacle plusieurs mètres en contrebas. Plus chanceux que son prédécesseur, M. Law Kuang a eu la vie sauve malgré sa péripétie. Nombreux étaient les badauds dépêchés sur le Bras de la Plaine. Le maire de l’époque – Daniel Tholozan, se souvient encore de l’appel téléphonique émis ce 23 juin 1992 par la Directrice Générale des Services de la mairie de l’Entre-Deux – Marie-Renée Rivière. « Le pont de l’Entre-Deux est tombé ! résonne encore la phrase dans ma tête. Sur le coup, je pensais à une plaisanterie de la DGS. Mais sur son insistance, j’ai réalisé qu’elle disait vrai, d’autant que quelque jours auparavant le Conseil Général m’avait dit que le pont était ‘tordu’. Certes, il était relevé l’usure des joints de dilatation, principalement dû à la chaleur, cependant les usagers pouvaient continuer à emprunter cet accès. Rien de bien alarmant donc, mais il fallait prévoir dans nos budgets, l’usure de cet ouvrage.» a retracé Dr Tholozan. Et c’est sans compter sur un malencontreux poteau électrique en béton qui a agrippé la partie haute du pont de l’Entre-Deux, que les travaux ont dû être précipités. « L’ouvrage, unique point d’accès à la capitale sudiste effondré, il fallait se concerter vite avec les institutions et les services de l’Etat. Passé par le Bras de Cilaos via le Ouaki pour rejoindre l’ouest et le nord ou encore se frayer un passage qui débouchait sur les anciennes cheminées en-dessous du pont pour gagner Saint-Pierre, étaient les deux hypothèses émises. Mais deux éventualités qui n’étaient pas pérennes et fiables sur le moyen terme. Aussi, le Conseil Général a pris à

Méthys 2013

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Page 1: Méthys 2013

Fabienne JoncaConceptrice-rédactriceMobile : 06 92 85 25 56 [email protected]

Que d’encre coulée sous les ponts…

Imaginez un seul instant que l’artère reliant les Entredeusiens à Saint-Pierre et vice versa soit rompue. C’est pourtant ce qui est survenu à l’ancien pont de l’Entre-Deux à deux reprises. Le premier pont, une passerelle vétuste constituée de bois et planches pourries, s’est effondré sous le poids de la ‘charrette bœuf’ du gardien du canal Saint-Etienne dans les années 30. Alors qu’il revenait de Cilaos, Régis Box a perdu la vie dans sa chute. Puis le second pont en 92, où le conducteur d’un camion de société s’est retrouvé coincé dans son habitacle plusieurs mètres en contrebas. Plus chanceux que son prédécesseur, M. Law Kuang a eu la vie sauve malgré sa péripétie. Nombreux étaient les badauds dépêchés sur le Bras de la Plaine. Le maire de l’époque – Daniel Tholozan, se souvient encore de l’appel téléphonique émis ce 23 juin 1992 par la Directrice Générale des Services de la mairie de l’Entre-Deux – Marie-Renée Rivière. « Le pont de l’Entre-Deux est tombé ! résonne encore la phrase dans ma tête. Sur le coup, je pensais à une plaisanterie de la DGS. Mais sur son insistance, j’ai réalisé qu’elle disait vrai, d’autant que quelque jours auparavant le Conseil Général m’avait dit que le pont était ‘tordu’. Certes, il était relevé l’usure des joints de dilatation, principalement dû à la chaleur, cependant les usagers pouvaient continuer à emprunter cet accès. Rien de bien alarmant donc, mais il fallait prévoir dans nos budgets, l’usure de cet ouvrage.» a retracé Dr Tholozan. Et c’est sans compter sur un malencontreux poteau électrique en béton qui a agrippé la partie haute du pont de l’Entre-Deux, que les travaux ont dû être précipités.« L’ouvrage, unique point d’accès à la capitale sudiste effondré, il fallait se concerter vite avec les institutions et les services de l’Etat. Passé par le Bras de Cilaos via le Ouaki pour rejoindre l’ouest et le nord ou encore se frayer un passage qui débouchait sur les anciennes cheminées en-dessous du pont pour gagner Saint-Pierre, étaient les deux hypothèses émises. Mais deux éventualités qui n’étaient pas pérennes et fiables sur le moyen terme. Aussi, le Conseil Général a pris à sa charge la première partie du pont sur une quarantaine de mètre, comblée par des digues protégeant ainsi l’édifice. Depuis tous ces événements, un nouveau pont en amont a désenclavé le village. Non seulement, les villageois et les visiteurs continuent d’échanger avec le sud par l’ancien pont, mais ils disposent désormais d’un nouvel ouvrage d’art long de 280 m. sur le Bras de la Plaine qui leur permet de joindre le Tampon. Une bretelle qui a permis à la charmante Commune de tabler vers de nouveaux horizons.

Propos recueillis auprès de Daniel TholozanMaire de la Commune de l’Entre-Deux de 1977 à 2001