Migrations mixteset protection des migrantsen Afrique de l’Ouest

Organisation internationale pour les migrationsBureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Que sont les migrations mixtes ?L’expression « migrations mixtes » fait référence à des mouvements de population complexes constitués de personnes qui suivent les mêmes itinéraires et utilisent les mêmes moyens de transport mais qui se déplacent pour des raisons différentes. Les principales caractéristiques des flux migratoires mixtes consistent en la multiplicité des facteurs à l’origine du mouvement et les divers besoins et profils des personnes concernées. Ces mouvements mixtes peuvent inclure des migrants, dont certains peuvent avoir des besoins spécifiques, des réfugiés, des enfants non accompagnés et séparés, ou encore des victimes de traite. Certains individus peuvent appartenir à plusieurs de ces catégories. La migration irrégulière, c’est-à-dire sans la documentation requise, et le trafic et la traite d’êtres humains interviennent souvent dans les flux migratoires mixtes.

Une métaphore éclairante pour comprendre la migration mixte est celle d’un véhicule avec différents migrants à bord, qui traverse une frontière. Dans les conceptions antérieures de la migration, chaque migrant appartenait à une catégorie spécifique : migrant économique, victime de la traite, demandeur d’asile, mineur non accompagné, etc. Sous la perspective de la migration mixte, au sein d’un groupe de migrants, chaque individu peut appartenir à une ou plusieurs des catégories susmentionnées. En réalité, il ne s’agit pas de catégories juridiques figées. Elles dépendent de la capacité de chaque migrant à faire face aux difficultés auxquelles il/elle est confronté.e tout au long de son parcours migratoire. Présenté en ces termes, il est évident que le réseau de protection et l’accès aux services d’assistance jouent un rôle clé pour le bien-être des migrants dans un contexte migratoire mixte.

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

Pourquoi le conceptest-il importanten Afrique de l’Ouest ?L’Afrique de l’Ouest est une région de routes commerciales et migratoires historiquement bien établies reliant l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord depuis des siècles. Elle fait face à d’importants flux migratoires internationaux (notamment intra-régionaux) facilités par le Protocole sur la Libre Circulation des Personnes, le droit de Résidence et d’Établissement de la CEDEAO. Cette migration est causée par un ensemble de facteurs tels que l’urbanisation, l’augmentation de la population jeune, les niveaux élevés de chômage, la crise environnementale et alimentaire, l’instabilité politique, les communautés transfrontalières, le terrorisme, la recherche de meilleures opportunités économiques.

Plusieurs catégories de migrants, dont les étudiants, les travailleurs saisonniers, les marchands, les personnes fuyant une catastrophe et d’autres personnes ayant besoin de protection, traversent plusieurs pays à l’intérieur et à l’extérieur de la région, se dirigeant principalement vers l’Afrique du

Nord et, dans certains cas, vers l’Europe.

Bien que la migration soit dans l’ensemble un facteur largement positif pour le développement social, économique et culturel, cependant des dynamiques spécifiques peuvent soulever des préoccupations particulières. Plus les migrants s’éloignent de leur région d’origine, plus leur réseau de protection s’affaiblit. Cela devient encore plus critique lorsqu’ils sortent de l’espace de libre circulation de la CEDEAO pour entrer dans un pays tiers et doivent compter sur les services fournis par les passeurs et les trafiquants. Toutefois, même les mouvements intra-régionaux peuvent avoir un impact dramatique sur le niveau de vulnérabilité de chaque migrant. En fait, les conditions changeantes durant le processus de migration peuvent rapidement compromettre les capacités des migrants à faire face aux menaces liées à l’éloignement de leurs communautés d’origine et des réseaux de protection. Par exemple, le besoin d’un

abri ou de soins médicaux imprévus peut, par exemple, pousser une personne à accepter des conditions qui portent atteinte à son bien-être mental et physique. Certaines circonstances pourraient également amener une femme voyageant seule à accepter l’hospitalité d’un inconnu lui proposant un abri où passer la nuit. Une personne ayant besoin de soins médicaux urgents pourrait aussi être contrainte d’accepter l’argent d’un passeur pour se soigner.

Dans de telles situations, les principaux dangers sont liés au manque de services et de réseaux de protection qui peuvent empêcher qu’une difficulté, même mineure, rencontrée durant le voyage migratoire ne se transforme en une sérieuse menace. Les réseaux d’exploitation prospèrent généralement là où les services de protection sont inaccessibles ou inexistants. Ces réseaux profitent souvent de la situation des migrants ayant des besoins qui ne peuvent être satisfaits par les services existants pour les exploiter.

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

Assistance directeEn collaboration avec des partenaires nationaux, l’OIM fournit une assistance d’urgence en temps opportun aux migrants vulnérables, effectue des opérations de recherche et de secours, offre une assistance psychosociale et sanitaire, et mène des activités de recherche de familles, d’évaluation des risques et d’assistance au retour volontaire et à la réintégration. Ces activités peuvent sauver les migrants de graves dangers et, lorsqu’elles sont menées en temps opportun, elles peuvent même atténuer leurs vulnérabilités.

Coordination de la gestion de la migrationL’OIM promeut les politiques de coordination autour des questions de protection des migrants par le biais de plates-formes régionales de coordination, telles que le groupe de travail régional interinstitutions sur les migrations mixtes, qui fournit un cadre de partage d’informations et de coordination des opérations entre les agences

internationales travaillant sur la gestion des migrations. À l’échelle nationale, l’OIM continue d’être un acteur de premier plan en appuyant les groupes de travail nationaux et les comités interministériels sur les questions liées à la gestion des migrations, y compris la protection des migrants, la gestion des données sur les migrations et la mise en œuvre de politiques migratoires.

Renforcement des capacitésL’OIM collabore avec les gouvernements et la société civile de la région pour renforcer leurs capacités à protéger les migrants vulnérables, à travers notamment la lutte contre la traite, la sensibilisation aux risques de la migration irrégulière, l’élaboration de mécanismes d’orientation pour l’assistance aux migrants, la mise en place de procédures opérationnelles standard et de directives relatives aux questions de protection, ainsi que l’harmonisation des normes en matière de renforcement des capacités régionales, ce par le biais de

Que fait l’OIMdans la région pour protéger les migrants dans les flux mixtes ?

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

l’élaboration d’un manuel régional de formation sur les migrations mixtes.

Gestion des migrations en situation d’urgenceL’OIM soutient les efforts des États membres pour répondre à la migration dans les situations d’urgence en renforçant les capacités de coordination et de gestion des camps, la gestion de l’information sur la migration en temps de crise et en soutenant l’initiative « Migrants dans les pays en crise » (MICIC).

La recherche et la collecte de donnéesL’OIM a mené des études et recueilli des données sur la traite des personnes, le trafic des migrants et les flux migratoires irréguliers afin de mieux comprendre les phénomènes et de soutenir les efforts régionaux visant à les éradiquer. Grâce aux points de suivi des flux (PSF), l’OIM fournit régulièrement des données sur les flux migratoires et les profils des migrants dans la région. L’OIM collabore également avec les agences de statistiques nationales pour améliorer l’utilisation des sources existantes de données sur les migrations dans la région.

Élaboration de politiques migratoireL’OIM travaille avec les États de l’Afrique de l’Ouest pour élaborer des lois et des politiques adéquates en matière de gestion des migrations. L’OIM s’emploie notamment à renforcer les

La protection fait référence à toutes les activités visant à garantir le plein respect des droits d’une personne conformément aux instruments juridiques applicables.

L’OIM œuvre à aider les migrants à faire prévaloir leurs droits en vertu des dispositions juridiques internationales, soit par la mise en place des systèmes de protection, soit par l’amélioration de l’accès aux systèmes existants.

L’approche de l’OIM en matière de protection vise à soutenir les activités qui ont un effet immédiat ou direct sur la situation des migrants, conduisant à une réduction de leur vulnérabilité. Cela signifie qu’un individu ou un groupe a une meilleure capacité de résister, de faire face ou de se remettre d’actes de violence, d’exploitation, d’abus dont il/elle est victime et/ou de la violation de ses droits.

La spécificité des besoins des migrants exige différentes capacités et une vaste expertise. Pour cette raison, l’OIM coordonne son intervention avec les partenaires les plus pertinents de la région pour s’assurer que chaque migrant reçoit l’assistance la mieux adaptée à ses besoins. Ce réseau implique la coopération avec la société civile, les gouvernements et d’autres agences des Nations Unies.

La protection des migrants

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

capacités de gestion des migrations de la CEDEAO par le biais de la coopération technique en vue d’une mise en œuvre efficace des protocoles de libre circulation de la CEDEAO et l’élaboration d’une politique migratoire régionale, d’une politique et d’un plan d’action régionaux de lutte contre la traite des personnes, d’une politique régionale de protection de l’enfance, ainsi que d’une stratégie régionale sur les migrations mixtes.

Dialogue régionalL’OIM fournit une assistance administrative et technique aux fora de dialogue de haut niveau sur la migration dans la région, y compris les réunions annuelles des États, le Dialogue sur les migrations pour l’Afrique de l’Ouest (MIDWA) et la réunion des responsables de l’immigration de la CEDEAO. Ces plates-formes orientent les discussions autour des questions de migration dans la région et facilitent l’harmonisation des actions et des politiques régionales relatives à la migration.

Lutte contre la xénophobieL’OIM mène des campagnes de sensibilisation dans les pays de transit et de destination ainsi que dans les communautés d’origine afin d’améliorer la compréhension de la migration et de promouvoir l’inclusion des migrants et des migrants de retour en mettant l’accent sur leur contribution au développement de la société.

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

Adopter une approche systématique de renforcement de capacités Renforcer systématiquement les capacités des acteurs de premier plan (police, ONG, agents consulaires, agents d’emploi, compagnies/associations de transport) à développer une compréhension commune des législations nationales, des engagements internationaux et des pratiques en évolution pour répondre aux problèmes des migrants vulnérables, en particulier pour identifier, orienter et assister les plus vulnérables.

Renforcer le cadre juridique et politique Poursuivre le plaidoyer en faveur de l’adoption et de la mise en œuvre de politiques de gestion des migrations d’une manière holistique, y compris des lois qui traitent du trafic de personnes et fournissent des orientations ou des politiques spécifiques pour la protection des migrants vulnérables.

Adapter les activités de sensibilisationAdapter de mieux en mieux la manière et la portée des activités de sensibilisation pour atteindre différentes catégories de personnes vulnérables.

Améliorer les services fournis aux migrants vulnérablesÉtablir des structures et améliorer celles existantes pour l’évaluation des risques, la recherche de familles et la détermination de l’intérêt supérieur (DIS) ainsi que la variété des options d’assistance et de réintégration disponibles pour les migrants les plus vulnérables.

Élargir les voies de migration régulière Accroître les options disponibles pour la migration régulière, y compris fournir des informations facilement accessibles sur les processus de migration régulière, en accordant une attention particulière aux travailleurs à faibles et moyennes qualifications.

Mettre en œuvre les recommandations politiquesAssurer le suivi des engagements pris dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants en 2016 pour l’adoption du Pacte mondial sur les migrations, les recommandations du MIDWA et les politiques de la CEDEAO en matière de gestion des migrations.

Lutter contre causes profondes de la migration irrégulièreContinuer la lutte contre les facteurs socio-économiques et autres causes de la migration irrégulière, y compris la pauvreté, le chômage, le changement climatique, les pressions démographiques et la dégradation de l’environnement.

Renforcer l’application des lois en vigueurIl est nécessaire de mener des enquêtes proactives plutôt que réactives contre les passeurs et les trafiquants.

Migrations mixtes :Voie à suivre

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Migrations mixtes en Afrique de l’Ouest

Des équipes d’agents des points de suivi des flux (PSF) travaillent dans les principales zones de transit en Afrique de l’Ouest pour faire le suivi des mouvements migratoires intrarégionaux et interrégionaux grâce aux PSF. À ce jour, 20 PSF sont actifs dans six pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina

Faso, Guinée, Mali, Niger,Nigeria et Sénégal) et il est prévu d’étendre leur couverture dans toute la région.Une méthodologie similaire est utilisée dans différentes régions (Corne de l’Afrique, Europe, etc.) pour permettre une analyse comparative des flux et des individus.

Pays avec des points de suivi de flux (PSF)

PSF actifs

PSF planifiés

PSF inactifs

Pays avec des activités de surveillance des mouvements

Tchad

NigerMali

BurkinaFaso

Sénégal

Guinée

République Centrafricaine

République Démocratique du

Congo

Cameroun

Nigéria

Collecte de données: Pointsde suivi des flux

Organisation internationale pour les migrationsBureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du CentreZone 3, Route des Almadies, Dakar - SénégalTel : +221 33 869 62 00Fax: +221 33 869 62 33rodakar.iom.int

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Ce projet est financé par le Bureau of Population, Refugees, and Migration (PRM) du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique