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3 Cette semaine Migros Magazine 3, 15 janvier 2007 * Tarif normal de conversation Rubriques Entre mères et filles Passimples lesr apports entr e mèr es et filles! Je me souviens du livr e de Car o- line Eliacheff et Nathalie Heinich, «Une r elation à tr ois»! Legr and sujet de conversa- tion des femmes ce ne sont pas les hommes mais la r elation à leur r e! A vec des r es plus r es que femmes. A vec des femmes plus femmes que mèr es. A vec des r es «extrêmes» aussi, totalement absentes ou écr asantes d’amourVér onique Mor aldi, scialiste en communica- tion, r evient aujour d’hui sur les r es «acceptables» (lir e en p. 16),c’est-à-dir e ni tr op dilettantes ni tr op possessives. Celles qui distinguent entr e leur iden- titéet leur fonction, entr e leur pr opr e épanouissement et les besoins d’émancipa- tion de leur fille. Aux r es qui ne veu- lent ni démissionner ni abuser , le célèbr epsycha- nalyste anglais Donald Winnicott r ecommandait surtout d’intr oduir edans leur r elation suffisamment d’autr es acteurs, membr es ou non de la famille... Bonne lectur eet à la semaine pr ochaine! Joël Guillet, rédacteur en chef Actuel 4 Temps présents 10 Récit Leparcours tourmentéd’un top model de La Chaux-de-Fonds 12 Entretien 16 Enmagasin La saga des marques Migros 25 Aux fourneaux Cosey et les aubergines à la parmesane 39 Votre région 55 Reportage Peindre en étant aveugle 64 Vie pratique Les maisons feng shui 67 Grandir Donner le goût de lire à ses enfants 72 Fais-moi signe 75 Mots fléchés 78 Coup de chance 81 Voyage lecteurs 82 Réussite Lemarathon dans la peau 86 Informations et offres intéressantes. Page 84 M-CUMULUS Depuis 1963,la marque Candida se met en quatre pour améliorer votrehygiène bucco-dentaire. 33 Refroidissements: les produits Kneipp et Sanactivsoulagent la gorge et le nez. 34 Produits de la semaine M-Infoline: Tél.0848 84 0848* ou+41 44 444 72 85 (depuis létranger). m-infoline@migros.ch www.migros.ch M-CUMULUS: Tél.0848 85 0848* ou +41 44 444 88 44 (depuis létranger). m-cumulus@migros.ch www.m-cumulus.ch Adresse de la rédaction: C. p. 1751, 8031 Zurich tél.044 447 37 37 fax044 447 36 02 redaction@migrosmagazine.ch www.migrosmagazine.ch A vec «La vraie vie est ailleurs», qui sort dans lessalles de Suisse romande ce17 janvier ,Frédéric Choffatsigne unpremier long trage de fiction prometteur . Rencontre avec le jeune réalisa- teur de 33 ans quiest en train de sefaire un nom. Page 60 Récit L enfant prodige du cinéma suisse PHOTO CARINE ROTH La vie de la rédaction Un train en provenance de Fribourg est annoncé en gare de Zurich; comme des milliers dautres avant lui. Mais cette fois ce nest pas pareil puisquela nouvelle recrue de «Migros Magazine» s’y trouve! Depuis le début de lannée, un nouveauvisage illumine la rédaction: celui de Laurence Caille. Gruérienne de cœur , Fribourgeoisedadoption et Zurichoise... en devenir. Ehoui, il faudra dabord qu’elle sefamiliarise avec la langue locale. Mais à voir avec quelle ardeur elle potasse son dictionnaire de suisse allemand, nul doute qua ira trèsvite.

Migros Magazine 3 15 janvier 2007lesfilmsdutigre.com/wp-content/uploads/sites/1/2014/06//070115_mi… · 60 R eportage M ig ros M agazine 3, 15 janvier 2007 F r d ric C h o ffa t

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3Cette semaineMigros Magazine 3, 15 janvier 2007

* Tarif normal de conversation

Rubriques

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Entre mères et fillesPas simples les rapportsentre mères et filles! Je mesouviens du livre de Caro-line Eliacheff et NathalieHeinich, «Une relation àtrois»! Le grand sujet de

conversa-tion desfemmes cene sont pasles hommesmais larelation àleur mère!Avec desmères plusmères que

femmes. Avec des femmesplus femmes que mères.Avec des mères «extrêmes»aussi, totalement absentesou écrasantes d’amour…

Véronique Moraldi,spécialiste en communica-tion, revient aujourd’huisur les mères «acceptables»(lire en p. 16), c’est-à-direni trop dilettantes ni troppossessives. Celles quidistinguent entre leur iden-tité et leur fonction, entreleur propre épanouissementet les besoins d’émancipa-tion de leur fille.

Aux mères qui ne veu-lent ni démissionner niabuser, le célèbre psycha-nalyste anglais DonaldWinnicott recommandaitsurtout d’introduire dansleur relation suffisammentd’autres acteurs, membresou non de la famille...

Bonne lecture et à lasemaine prochaine!

Joël Guillet,rédacteuren chef

Actuel 4Temps présents 10RécitLe parcours tourmenté d’un topmodel de La Chaux-de-Fonds 12Entretien 16En magasinLa saga desmarques Migros 25Aux fourneauxCosey et les auberginesà la parmesane 39Votre région 55ReportagePeindre en étant aveugle 64Vie pratiqueLes maisons feng shui 67GrandirDonner le goût de lireà ses enfants 72Fais-moi signe 75Mots fléchés 78Coup de chance 81Voyage lecteurs 82RéussiteLe marathon dans la peau 86

Informations et offresintéressantes. Page 84

M-CUMULUS

Depuis 1963, la marque Candidase met en quatre pour améliorervotre hygiène bucco-dentaire. 33

Refroidissements: les produitsKneipp et Sanactiv soulagent lagorge et le nez. 34

Produits de la semaine

M-Infoline:Tél. 0848 84 0848*ou +41 44 444 72 85(depuis l’étranger)[email protected]

M-CUMULUS:Tél. 0848 85 0848* ou+41 44 444 88 44(depuis l’étranger)[email protected]

Adresse de la rédaction:C. p. 1751, 8031 Zurichtél. 044 447 37 37fax 044 447 36 [email protected]

Avec «La vraie vie est ailleurs»,qui sort dans les salles de Suisseromande ce 17 janvier, FrédéricChoffat signe un premier long

métrage de fiction prometteur.Rencontre avec le jeune réalisa-teur de 33 ans qui est en train dese faire un nom. Page 60

Récit L’enfant prodige du cinéma suisse

PHOT

OCA

RINE

ROTH

La vie de la rédactionUn train en provenance de Fribourgest annoncé en gare de Zurich;comme des milliers d’autres avantlui. Mais cette fois ce n’est paspareil puisque la nouvelle recrue de«Migros Magazine» s’y trouve!Depuis le début de l’année, unnouveau visage illumine la rédaction:celui de Laurence Caille. Gruériennede cœur, Fribourgeoise d’adoption etZurichoise... en devenir. Eh oui, ilfaudra d’abord qu’elle se familiariseavec la langue locale. Mais à voiravec quelle ardeur elle potasse sondictionnaire de suisse allemand, nuldoute que ça ira très vite.

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60 Reportage Migros Magazine 3, 15 janvier 2007

Frédéric Choffatsur les rails du succèsAvec «La vraie vie est ailleurs», sur les écrans romands dès ce mercredi 17 janvier,le jeune réalisateur offre ce qui se fait de meilleur en matière de cinéma helvétique.

Avec «La vraie vie estailleurs», FrédéricChoffat signe sonpremier long métragede fiction.

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61ReportageMigros Magazine 3, 15 janvier 2007

C’est en soulevant tranquille-ment sa tasse de café dansle lobby d’un hôtel genevoisque Frédéric Choffat vous

le rappelle: «La vraie vie est ailleurs estune citation faussement attribuée à Rim-baud; ce que le poète a vraiment écrit,c’est La vraie vie est absente.» La nuanceest d’importance, parce que si la vraie vieest ailleurs, Frédéric Choffat, lui, est toutà fait présent. Il porte un curieux chapeausur la tête, et a tout l’allure de l’un despersonnages de son film (le jeune papa),la mine rieuse, amoureux de rencontres etde découvertes, ouvert à tout ce quel’existence vous glisse dans l’oreille. Etpuis, la réalité, quand on est artiste, est làpour être un peu trafiquée. Tant pis pourl’exactitude, son film s’intitulera La vraievie est ailleurs – la formule n’est-elle pasbien plus belle?

De plus, Choffat s’y connaît: ailleurs,en trente-trois ans d’existence, il y a passépas mal de temps. Il est né en 1973 àAga-dir, où son père est médecin de campagne.Il pousse sous l’éclatant soleil marocain,le bleu de l’océan s’offre, jusqu’à l’infini,à son jeune regard. Mais, alors qu’il a4 ans, ce sont d’autres perspectives, pluspluvieuses et bouchées, sur lesquellesviennent buter ses yeux: ses parents vien-nent vivre à Payerne (VD), où le garçon,aux côtés de ses trois sœurs et de ses deux frères,apprend la Suisse. A 17 ans, il s’installe à Lau-sanne, où il passera un diplôme de photographe,mention excellente; et où il étudiera le cinémaau Département audiovisuel de l’Ecole canto-nale d’art.

Premiers succèsA 24 ans, avec cinq autres étudiants en cinéma,il réalise un premier documentaire de 52 minutes,tourné à Cuba, Luchando Frijoles. Joli succès,puisque l’œuvre participe à différents festivals etcompétitions: Mexico, Locarno, Paris, Lisbon-ne… et qu’elle est achetée par plusieurs chaînesde télévision. Suivront d’autres documentaires etdes courts métrages de fiction. Actuellement,l’homme est en mixage de Sages femmes, un do-cumentaire sur le thème de la naissance, sujet quile passionne. En attendant, on ira voir La vraievie est ailleurs.

Dans ce premier long métrage de fiction,Frédéric Choffat démontre une rare maîtrise (lefameux cinéma suisse des 60’s paraît presque

chaque fois, le personnage principal estconfronté à lui-même par la seule pré-sence de l’autre, qui va «marquer» lafaille en lui, pointer ses fragilités, inflé-chir son parcours, à la façon dont un astreinfléchit la trajectoire d’un autre, le faitun instant changer d’orbite.»

C’est un film sensible, très «juste»,qui parvient à capter les mouvementsd’âme des personnages, leurs tensions,sans jamais leur ôter leur mystère, leurpart énigmatique. Les trois histoires s’en-trelacent et pourtant elles n’en formentqu’une seule, parfaitement homogène:«Ce n’est pas un triptyque, je joue descontrastes entre l’une et l’autre; à cha-cune sa teinte, sa couleur propre, quivient s’inscrire dans un tout.» Ainsi cha-que récit agit insensiblement, magique-ment sur les deux autres, à force de cor-respondances (on est maintenant chezBaudelaire) et de contrastes subtils –«l’art du contraste, nous l’avons travailléjusqu’au niveau de la technique employéepour chacun des trois tournages, ainsi dela lumière par exemple.»

Le cinéma plutôt que la photoEh oui, les parfums, les sons et les cou-leurs se répondent. Cette formule-là,Choffat semble l’avoir faite sienne dansson film. N’est-ce pas d’ailleurs pour

répondre à cette exigence même qu’il s’estdavantage tourné vers le cinéma que vers laphotographie? «Le cinéma me permet demieux rendre les atmosphères et les ambian-ces, qui sont aussi faites de sons, de mouve-ments. Mêler l’image et le son, pour moi, c’estle sommet du bonheur!»

La vraie vie est ailleurs, donc. Ici, un pas-sager du TGV Genève-Marseille, sans billet etsans papiers, mal pris devant le contrôleur, sevoit offrir son billet par une femme dont l’exis-tence était jusque-là si prévisible et ordonnée.Que va-t-il se passer? Là, une émigrée de laseconde génération décide de plaquer la Suis-se, de repartir vers ses origines, à Naples. Unvoyage bien dangereux à tous égards… Lechef de wagon, un rien sans gêne, s’installedans son compartiment, «pour la protéger».Que va-t-il se passer? Pendant ce temps, dansl’immense salle d’attente de la gare de Dort-mund, un jeune homme qui vient d’apprendrequ’il est papa attend impatiemment la corres-pondance pour découvrir le nouveau-né à Ber-

maladroit et gauche en comparaison) et témoi-gne des qualités actuelles du cinéma helvétique.Les références du cinéaste? Non pas du côté dessuperproductions à l’américaine, mais bien plu-tôt de Cassavettes, Jarmush ou Wenders. Lecinéma selon Choffat n’est pas là pour divertir– encore que La vraie vie est ailleurs capte etretient notre attention du début à la fin! – maispour explorer, aussi intimement que possible,tout ce qu’il y a d’impalpable, de mystérieux,de non dit et finalement de si humain dansl’aventure du quotidien, quand il arrive que desêtres se croisent, se rencontrent, se séparent.

La vraie vie est ailleurs, c’est l’histoired’un voyage à la fois intérieur et bien réel. Lespersonnages? Essentiellement trois jeunes hom-mes et trois jeunes femmes, saisis chacun pen-dant une nuit de leur existence, alors qu’audépart en gare de Genève, un long trajet en trainles emmène dans trois villes différentes: Mar-seille, Naples, Berlin. Dans chacun de ces troistrains, un homme et une femme vont se rencon-trer, et leur vie imperceptiblement basculer. «A

Dans cette scène, une jeune émigrée de la 2e génération quittela Suisse pour s’en repartir vers Naples.

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63ReportageMigros Magazine 3, 15 janvier 2007

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lin. Or, dans cette salle, il rencontre une mer-veilleuse jeune femme tchèque, sauvage et li-bre comme l’air. Que va-t-il se passer?

Choffat entrelace les récits. Son film s’avè-re un petit chef-d’œuvre de montage, qui n’endit jamais plus qu’il n’en faut, et connaît toutela force de la discrétion. Le spectateur ne saurajamais rien de l’exacte profession du jeunehomme dépourvu de «titres de transport», maisChoffat, lui, l’a bien en tête. Pourquoi diable labelle et fantasque sauvageonne de la gare deDortmund se rend-elle en Roumanie? Choffatpourrait répondre, mais ne nous le dira pas, car

ce n’est pas indispensable au récit, qui seconcentre sur l’essentiel. En revanche, ce genrede non-dit à l’arrière-plan, cet art du minima-lisme (Julie, l’épouse de Choffat, qui a écrit lescénario, n’a-t-elle pas fait son travail de mé-moire sur l’écrivain Jean Echenoz?) confère auxpersonnages épaisseur et densité, les rend trèsréels tout en respectant leur mystère. Ils n’ontpas même besoin d’être nommés: sait-on lenom de son vis-à-vis dans un train?

Une réussite, donc. Et dire que l’Amériqueou Paris auraient pu nous voler ce talent! Carc’est lors du tournage de son premier docu-

mentaire à Cuba, en 1997, que Frédéric a lui-même rencontré son épouse. Vie commune àNew York. Paris est dans leur ligne de mire.Mais lors d’une escale à Genève, le couples’aperçoit que Julie est enceinte. Du coup,cette ville restera leur terre d’élection. A33 ans, papa d’un garçon de 4 ans et demi,Solal, et d’une fillette de douze mois, Lucia,Frédéric Choffat sait visiblement choisir lesbons trains. On attend avec impatience les pro-chaines étapes.

Jean-François DuvalPhotos Carine Roth

Le film – deux à trois ans de travail– sera sur nos écrans dès ce17 janvier à Genève, Lausanne,Fribourg et Neuchâtel. Il a déjàpassé dans plusieurs festivals: SãoPaulo, Calcutta, Montréal, et seraprésenté à Soleure ce 25 janvier. AStuttgart, il a remporté le prix dupublic. A souligner la qualité du jeudes acteurs interprétant les sixpersonnages principaux. De SandraAmodio à Roberto Molo en passantpar Antonella Vitali, Jasna Kohoutova, Dorian Rossel etVincent Bonillo, ils sont tous excellents. Scénario de FrédéricChoffat et Julie Gilbert (son épouse), avec la participationdes comédiens. Musique originale de Pierre Audétat.

«La vraie vie est ailleurs»

Frédéric Choffat, son filsdans les bras, court aux côtésde Séverine Barde, cheffede la photographie, lorsdu tournage d’une scèneen gare de Genève.