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Ministry 3-2013 - JOB OK maquette 28/06/13 13:23 Page1 · 29 Jésus et le temple comprendre les enseigne- ... l’on puisse entreprendre. Dans son excellent entretien avec Willie

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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek J. MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable des financiers et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Mario Brito, L. Chansanga Colney, Michael Kaminsky, Janos Kovacs-Biro, Armando Miranda, Rudatinya Mwangachuchu,Daniel Opoku-Boateng, Jongimpi Papu, Bruno Raso, Ángel M. Rodríguez, Héctor Sánchez, Houtman Sinaga, David Tasker, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : Cheri Gatton ; [email protected]; +1 208 965-0157Abonnements et changements d’[email protected]; +1 301-680-6508; +1 301-680-6502 (fax)Couverture, maquette & corrections : Dominique Gilson - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander, envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Robert Costa, Willie E. Hucks II, Anthony Kent, Derek J. Morris,Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6508;www.ministerialassociation.com

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 5 Numéro 3 © 2013 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 La vie de la famille pastoraleUn entretien avec Willieet Elaine Oliver

W i l l i e E . H u c k s I I

8 Comment atteindreune satisfaction conjugaleet parentale optimale en tantque couple pastoral

C u r t i s A . F o x

14 Ruach Elohim:Le Saint-Esprit dans l’AncienTestament

D a v i d R . Ta s k e r

18 Traiter des questions de doctrines dans l’église Première partie

Paul S. Ratsara & Richard M. Davidson

22 Le handicap :de la prise de conscienceà l’unité parfaite.

R a y W. M c A l l i s t e r

M I N I S T R Y ® 2 ‡ ‡ 3 E T R I M E S T R E 2 0 1 3 ][

3 ÉDITORIAL

13 NOUVELLES

17, 21 RÉVEIL ET RÉFORME

26 Retraite spirituellepersonnelle24 heures avec Dieu

D o n M a c L a f f e r t y

25 LIVRE

31 COURRIER DU LECTEUR

Co-Animateurs :Anthony Kent et Derek Morriswww.MinistryinMotion.tv

29 Jésus et le templecomprendre les enseigne-ments du Nouveau Testament

E l i e z e r G o n z a l e z

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[ ]M I N I S T R Y ® 3 ‡ ‡ 3 E T R I M E S T R E 2 0 1 3

É D I T O R I A L | D E R E K J . M O R R I S

J’ai commencé mon ministère pastoralavec de bonnes intentions. Aprèsavoir terminé ma maîtrise au Sémi-

naire de théologie, je suis parti avec ledésir profond de servir Dieu de tout moncœur et de partager son amour en prenantsoin de tous ses enfants. Malheureusement,j’étais égaré et ignorant dans un domaineessentiel de la vie.

Pendant les premières années de monministère pastoral, j’ai abandonné ma fa-mille au nom de Jésus. Je me suis mis àtravailler tôt, à rentrer tard, et je permettaisà presque n’importe quel appel télépho-nique d’interrompre les activités familiales.Plus grave encore, j’étais inconscient dutort que je causais à ma famille. Celui quia dit que « l’ignorance est une bénédiction»était soit mal informé ou parlait de toutautre chose. « Bénédiction » n’est pas lemot qui me viendrait à l’esprit pour décrirela solitude et le sentiment d’abandon quirégnaient dans mon foyer.

Heureusement, ma femme a eu le cou-rage d’affronter mon comportement mal-sain : elle m’a écrit une lettre. Je me sou-viens encore du moment où je l’ai ouverte.Le contenu de la lettre était tout-à-fait dif-férent des mots d’amour que nous nousétions écrits durant nos fréquentations.Je n’oublierai jamais cette phrase : « Tume dis que je suis la priorité numéro unsur ta liste, mais je ne me sens pas dutout à cette place. »

Le moment était venu de mettre enpratique ce que je prêchais, ce conseilinspiré de l’apôtre Paul qui m’était familier :aimer sa femme comme le Christ a aimél’Église et a donné sa vie pour elle (Éphé-siens 5.25). L’apôtre utilise des motscomme encourager et chérir pour décrirele soutien volontaire au sein des relationsfamiliales. Combien de fois nous ne par-venons pas à mettre ces principes enpratique !

Plusieurs articles figurant dans ce numérode la revue Ministry® nous aideront dansnotre cheminement. Je suis d’accord avecmon collègue, Willie Hucks, pour qui créeret maintenir une vie de famille saine estl’une des tâches les plus difficiles quel’on puisse entreprendre. Dans son excellententretien avec Willie et Elaine Oliver, res-ponsables du département de la Vie defamille à la Conférence générale de l’Égliseadventiste du septième jour, ces derniersnous rappellent que « même si les relationsfamiliales saines sont difficiles à créer età maintenir, il est encore possible au-jourd’hui de jouir d’une vie de famillesaine. » La bonne nouvelle, c’est qu’il y ade l’espoir pour nous tous.

J’ai été touché par cet extrait percutantde l’article de Curtis Fox, qui traite de lamanière d’optimiser la satisfaction conju-gale et parentale dans les couples pas-toraux : « Donnez la priorité à votre vie etfaites en sorte que votre conjoint et votrefamille obtiennent le meilleur de votretemps et de votre énergie. Engrangez debeaux souvenirs dans des lieux spéci-fiques, en faisant des choses agréablesensemble. » Je regrette profondément lesannées perdues, mais je suis reconnaissantd’avoir vécu un nouveau démarrage etsaisi de nouvelles occasions dans mavie familiale.

L’article de Don MacLafferty sur les re-traites spirituelles personnelles pourraitégalement être bénéfique pour les couplespastoraux. Prenez du temps pour écouterDieu et pour vous écouter l’un l’autre.Ces 24 heures de retraite pourraient aussiêtre du temps consacré à cet objectif. Aufur et à mesure que vous vous rapprocherezde Dieu, personnellement et en tant quecouple pastoral, vous ferez égalementl’expérience d’une intimité plus profondedans votre mariage.

Quels moyens avez-vous trouvés pourveiller sur votre famille et profiter d’unerelation saine avec Dieu et les uns avecles autres ? Quelles leçons avez-vous ap-prises au cours de vos années de minis-tère ? Nous aimerions avoir de vos nou-velles à ce sujet.

Vous pouvez aussi partager les articlessur la vie de famille figurant dans ce nu-méro de la revue Ministry® avec votreconjoint et/ou avec vos enfants. Ils pour-raient servir de base pour des conversationsconstructives et du temps de qualité enfamille. Parfois, la vérité que nous décou-vrons est douloureuse, mais c’est uneétape essentielle vers la guérison. Si vousêtes marié, votre conjoint s’en réjouira. Sivous êtes parent, vos enfants vous bénirontet rendront grâce à Dieu. Si vous êtes cé-libataire, vous pouvez appliquer ces leçonsprécieuses dans vos relations importantes.Partagez ce que vous apprenez avec uncollègue pasteur marié ; il peut avoirbesoin de ces conseils pratiques, plusque vous ne le pensez.

Je suis tellement reconnaissant enversDieu et envers ma femme de m’avoirsauvé d’un comportement malsain audébut de notre mariage. Nous sommesmariés depuis plus de 35 ans et nousavons eu au moins 25 années de bonheur!Grâce à nos années dans le ministère,nous avons pu grandir et nous rapprocherde Dieu et les uns des autres. Nous avonsappris à prier ensemble et à rechercherle Seigneur ensemble.

Je vous encourage à mettre en pratiqueles conseils que vous trouverez dans cenuméro de la revue Ministry®, à vivre ceque vous apprenez. Votre vie de familleen sera grandement bénie.

Un dévouementmal orienté

M

[email protected] à

[email protected]

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W I L L I E E . H U C K S I I , DMin, est le rédacteuradjoint du Ministry®.

Willie Hucks (WH) : Beaucoup, ycompris moi, pensent que créer etmaintenir une vie de famille saine estl’une des tâches les plus difficiles quel’on puisse entreprendre. Quels défisspécifiques avez-vous identifiés pourles familles pastorales ?

William Olivier (WO) : Avant tout, ilfaut admettre qu’il n’y a pas de familleparfaite, puisque personne n’est parfait.Même avec les meilleures intentions,maintenir des relations saines au seinde la famille demeure un défi à causede nos imperfections et de nos défauts.Cependant, même si les relations fami-liales saines sont difficiles à développeret à maintenir, il est encore possibleaujourd’hui de jouir d’une vie de famillesaine. Les familles pastorales sontcomme les autres familles, mais ont enplus la pression d’être très exposées etsous surveillance constante. Parce quel’Église a pour objet l’acceptation, ledéveloppement et le maintien de laconfiance en Dieu, telle qu’elle se ma-nifeste par la façon dont les croyantsvivent leur vie, les membres d’Égliseont tendance, instinctivement, à prendrela famille du pasteur comme un modèlede comportement chrétien. Étant donné

que personne n’est parfait, les faiblessesde la famille pastorale sont souventamplifiées pour la simple raison qu’elleest la « première famille » de l’Église.Cette responsabilité supplémentaire en-gendre souvent une pression injustifiéesur les jeunes enfants et les adolescents,et même sur les conjoints qui tententd’être à la hauteur des attentes desmembres d’Église ou qui éprouvent duressentiment à cause du stress inutileque cette réalité provoque. Chez lesadolescents, cette attention non désiréese traduit souvent par un comportementrebelle et un mépris des normes del’Église et des principes chrétiens lesplus estimés.

WH : En tant que famille pastorale etparents de deux enfants, quelles leçonsavez-vous apprises, qui pourraient aidervos collègues dans l’éducation de leursenfants?

Elaine Oliver (EO) : Le risque « pro-fessionnel » pour le couple pastoral, estde sentir la pression d’avoir des enfantsparfaits… Parfois, cette pression vientde nos propres attentes, mais souventil s’agit des attentes de notre Église oud’autres influences extérieures. La vérité

est que les enfants sont des êtres hu-mains et vont commettre des erreurs,et les enfants de pasteurs ne sont pasdifférents. Nous avons trouvé beaucoupplus utile de nous consacrer à aimernos enfants inconditionnellement, à leurinculquer nos valeurs spirituelles enfaisant le culte de famille tous les jours,et à passer du temps de qualité aveceux chaque jour, même si c’est seule-ment quelques minutes. Si, en tant queparents, nous créons une atmosphèrede confiance et de sécurité, nos enfantsseront plus disposés à nous parler deleurs luttes spirituelles, qui sont normalesdans leur processus de développement.

WH : Il semble naturel de penser àune famille parfaite : un mari, unefemme et des enfants qui vivent heureuxen permanence. Que proposez-vouspour les familles recomposées? Parexemple, les familles qui ont été re-composées après un divorce ou ledécès d’un conjoint?

EO : Travailler de façon efficace avecles familles, c’est aborder les réalitésqui existent aujourd’hui dans nos Églises.Il est vrai que Dieu nous a laissé unidéal à atteindre, pourtant une partie

La viede la famille pastorale

Un entretien avec Willie et Elaine OliverNote de la rédaction : Willie et Elaine Oliver sont responsables du ministère de la famille

pour l'Église adventiste mondiale, à Silver Spring, Maryland, États-Unis.

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importante de notre travail consiste àcréer des ressources qui parlent auxnombreux types de familles recomposéesque nous trouvons dans la société etdans l’Église de nos jours. En fait, unebonne communication dans les famillesdirigées par deux parents n’est pas trèsdifférente d’une bonne communicationdans un foyer monoparental. Néanmoins,tout ministère pertinent et de qualitéen faveur des familles doit effectivementaborder les problèmes récurrents qu’ontrouve dans les familles de l’Église, qui,de bien des façons, sont le reflet desfamilles que nous trouvons au sein dela société en général. La vérité est que,même si toute bonne communicationa des règles de base, il est évident quela dynamique relationnelle varie selonles personnes qui composent la famille.Il n’y a pas une façon de traiter les fa-milles. C’est pourquoi nous essayonsde créer des ressources pédagogiquespertinentes susceptibles de répondreaux besoins spécifiques des familles,quels qu’ils soient.

Parce que l’Église a pour objet l’acceptation,

le développement et le maintien de la confianceen Dieu, telle qu’elle se manifeste par la façon dont les

croyants vivent leur vie, lesmembres d’Église ont tendance,

instinctivement, à prendre lafamille du pasteur comme un

modèle de comportementchrétien.

hors. Selon une étude intitulée NationalMarriage Project, réalisée par l’Universitéde Virginie, la tendance des dernièresdécennies montre que les américainssont moins susceptibles de se marier(de 1970 à 2010, le taux de personnesqui se marient a diminué de près de50 %) et, quand ils se marient, ils lefont plus tard qu'auparavant. Ensuite, ily a la réalité du divorce, présent plusque jamais au sein de l’Église commeen dehors, sans compter les veufs etles veuves, que nous avons tendance àoublier. Quelles que soient les raisonsde l’augmentation des personnes seules,nous n’avons pas d’autre choix qued’être attentifs et de prendre l’initiativedans notre ministère auprès de ce seg-ment de la population.

Les responsables d’un ministère de-vraient délibérément s’informer des be-soins spécifiques des personnes seulesdans leur Église, ainsi que dans la po-pulation environnante. Chaque églisedevrait avoir un coordonnateur des mi-nistères auprès des personnes seules

WH : Généralement, on ne pensepas aux personnes seules comme àdes « familles d’une personne»… Lespersonnes seules sont-elles des fa-milles? Quels conseils donneriez-vousaux pasteurs sur la façon d’interagiravec les personnes seules dans leursÉglises?

WO : Nous tendons à penser defaçon holistique, lorsque nous abordonsla notion de famille. De notre point devue, une famille peut être nucléaire(père, mère, enfant/enfants; parent seul,enfant/enfants), élargie (plus d’une gé-nération sous le même toit), recomposée(parents/beaux-parents, enfant/enfants,et/ou beaux-enfants), ou une personneseule, ou plusieurs personnes seulesqui partagent une même maison. Ceuxqui sont impliqués dans le ministèrepastoral doivent s’engager à la fois en-vers les familles d’une seule personneet envers les familles d’un seul adulteavec enfants, réalités de plus en plusfréquentes, au sein de l’Église et en de-

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WH : Comment les pasteurs et lesanciens peuvent-ils accéder aux res-sources que vous offrez ?

WO : Chaque année, le ministère dela famille de la Conférence Généraleproduit un matériel appelé Family Mi-nistries Planbook, qui contient des pré-dications, des ateliers et d’autres activitéspour les responsables, afin de faciliterleur travail auprès des familles de l’Église.Au fil des années, notre département acréé un certain nombre de ressourcessupplémentaires qui sont disponibleschez AdventSource, notre centre de res-sources pour les ministères en Amériquedu Nord. Il suffit de vous rendre surwww.adventsource.org. Cliquez surl'icône de la boutique, et tapez le motfamily dans le moteur de recherche decette page. Vous trouverez une listed’articles qui peuvent vous être utilespour un ministère de la famille dyna-mique et efficace. Vous pouvez aussiconsulter notre site http://family.adven-tist.org, pour plus d’informations et plusde choix. Les lecteurs qui ont un iPhone,un iPad ou un téléphone Androïd peuventtélécharger notre application gratuitesur leurs appareils respectifs, en tapantfamily worship (culte de famille) dansle champ de recherche. L’applicationFamily Worship (culte de famille) contientde nombreuses idées pour aider lesparents, de la prime enfance à la fin del’adolescence. Vous trouverez plusieursressources supplémentaires sur notresite Web, y compris nos mini-programmesqui passent sur la chaîne de télévisionHope Channel ainsi que notre nouvelleémission, Real Family Talk With Willieand Elaine Oliver, également sur HopeChannel.

WH : Quel conseil donneriez-vousaux familles pastorales pour maintenirun culte de famille quotidien ?

EO : Faites du culte de famille unepriorité. Avec votre famille, mettez-vousd’accord sur le moment le plus approprié

W I L L I E E . H U C K S I I

et une équipe qui travaille en étroitecollaboration avec le(s) pasteur(s) pourrépondre aux intérêts des divers mem-bres de ce groupe. Pour une vie d’Églisesaine et équilibrée, il est essentiel d’éta-blir une atmosphère de fraternité, d’offrirdu soutien et une occasion de s’impli-quer dans un ministère à chaque typede personnes seules dans l’Église. Mêmesi le mariage et la famille sont desvaleurs importantes pour les croyants,les Églises doivent résister à la tendanced’être tournées principalement vers lescouples. Les Églises doivent êtreconscientes des besoins spécifiques dece groupe (les personnes seules) quigrandit constamment. Sinon, elles ris-quent de ne plus être dans le coup !

WH : La violence envers les enfantsest un problème répandu dans le mondeentier. Y-a-t-il quelque chose que lespasteurs et les Églises peuvent fairepour éduquer les membres d’Église etapporter une réponse appropriée à ceproblème? Que peuvent faire les Églisespour avoir un impact positif dans lasociété qui les entoure et qui vit detelles horreurs?

EO : S’il y a des enfants dans votre(vos) église(s), il y a une forte probabilitéqu’au moins l’un d’entre eux soit victime

d’abus. Chaque Église doit s’assurerque des règles soient mises en placepour protéger les enfants, au moinslorsqu’ils sont à l’église ou participentà un événement relié à l’Église. En tantque chrétiens, nous considérons les en-fants comme un cadeau précieux deDieu et notre responsabilité est d’enprendre soin, de les protéger, et denous assurer qu’ils se développent etgrandissent selon la volonté de Dieu.Chaque Église devrait avoir un comitéchargé du ministère de la famille etproposer des formations pour les parents,dans son programme destiné aux mem-bres comme aux visiteurs. L’objectif desparents est d’éduquer l’enfant pour qu’ilatteigne son plein potentiel en Christ.C’est la discipline, mot qui vient de lamême racine que disciple, que devraientrechercher les parents pour leurs enfants,plutôt que la punition. La discipline viseà enseigner et à donner une directionqui fait grandir, alors que la punitionvise à châtier, à blesser, à contrôlerl’enfant. Les pasteurs doivent être sou-cieux de former le personnel de leursÉglises et les parents en vue de valoriserles enfants. Ils doivent se faire un pointd’honneur de prêcher sur le thème del’éducation, avec le respect de Dieupour les enfants.

Si, en tant que parents, nous créonsune atmosphère de

confiance et de sécurité, nosenfants seront plus disposés à

nous parler de leurs luttesspirituelles.

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LA VIE DE LA FAMILLE PASTORALE

je suis, plus que jamais, conscient desincohérences qui apparaissent souventdans mon mariage avec Elaine. Monchristianisme influence ma manièred’être dans mon mariage, m’amenantà faire tout mon possible pour êtregentil, affectueux, patient, indulgent, etengagé envers ma femme. Mais parceque je suis humain, je ne fais pastoujours ce que je voudrais faire. Ce-pendant, Elaine et moi avons convenudepuis longtemps que nous n’offense-rions jamais l’autre volontairement.Donc, lorsque notre nature humainefait obstacle à la façon dont nous avonsl’intention de nous comporter au seinde notre couple, nous nous arrêtons,reconnaissons notre erreur, demandonspardon, et prenons le temps nécessairepour réparer les erreurs qui ont pu nousblesser dans notre relation. Nous avonsappris à donner à l’autre le bénéficedu doute lorsqu’il commet une erreurqui peut blesser. Nous savons qu’il n’ya pas de mariage parfait, car il n’y apas d’individu parfait, nous les premiers.

pour le culte de famille et engagez-vous à respecter cet horaire. Rendez leculte intéressant en incluant tous lesmembres la famille qui, à tour de rôle,décideront de la manière de vivre leculte et le dirigeront. Si vous avez desenfants d’âge scolaire, le culte ne doitpas durer plus de dix à quinze minutes.Si vos enfants sont adolescents, il peutdurer de quinze à vingt minutes. Le véri-table objectif du culte de famille est devous rapprocher les uns des autres etde Dieu. Il vous sera, sans aucun doute,facile de partager ce concept avec lesmembres de vos Églises. Cependant, ilest vraiment important qu’en tant quefamille, nous consacrions du temps auxchoses spirituelles. Les enfants grandis-sent si vite, et avant que vous ne vousen rendiez compte, ils sont partis. Laisserun héritage spirituel à nos enfants estl’un des plus beaux cadeaux que nouspuissions leur faire en tant que leaders,le genre de cadeau qui leur restera pourles années à venir.

WH : En lien avec la question précé-dente, pour mettre le Christ au centrede la relation de couple, quelles leçonsavez-vous apprises dans votre proprecouple, que vous désireriez partageravec vos collègues pasteurs et leursépouses?

WO : Être chrétien est une réalitéqui s’applique à toutes les facettes dema vie, y compris le mariage. Cependant,je suis comme tous les chrétiens detous les temps. L’apôtre Paul l’exprimede la meilleure manière qui soit, dansRomains 7.15 quand il déclare: « Car jene fais pas ce que je voudrais faire,mais je fais ce que je déteste. » [LaBible en français courant]. Ce qui montrequ’en tant que chrétiens, nous avonstendance à ne pas toujours mettre enpratique ce que nous prêchons, à causede nos faiblesses humaines. Alors quela relation avec le Christ est au centrede ma vie et constitue une priorité quidoit se traduire dans ma vie conjugale,

En tant que couples pastoraux, nousdevons comprendre que nous sommeshumains et sujets à des incohérences.Mais nous devrions aussi nous rappelercomment l’apôtre Paul s’attaque à ceproblème, comme il l’exprime en Ro-mains 7.24,25. La grâce de Dieu esttoujours disponible et doit être reçueau sein du couple pastoral, afin demaintenir l’équilibre, nécessaire danstous les mariages qui veulent êtreviables.

WH : Avez-vous une pensée finale àpartager avec nos lecteurs?

WO : Avoir une famille relativementsaine est un don de Dieu. Sans aucundoute, cela requiert des efforts, de lavolonté et de dépendre du Tout-Puissant.Nous ne devrions jamais oublier queDieu a promis d’être avec nous jusqu'àla fin du monde, de nous accorder sapaix et de pourvoir à tous nos besoins.Faisons-lui confiance malgré les défisauxquels nous sommes confrontéschaque jour de notre vie.

Nous ne devrions jamais oublier queDieu a promis d’être avecnous jusqu'à la fin du monde, de

nous accorder sa paix et depourvoir à tous nos besoins.

Faisons-lui confiance malgréles défis auxquels nous sommesconfrontés chaque jour de

notre vie.

M

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femmes ont baptisé au nom de Jésus,présenté des enfants à Dieu, enseveliles fidèles qui se sont endormis enChrist, soutenu de nombreuses per-sonnes découragées, célébré des cou-ples radieux, exhorté les jeunes à vivrepour le Seigneur, prêché avec passion,et bien plus encore. Le ministère pasto-ral est une merveilleuse vocation. Maiscet appel si noble présente-t-il des as-pects négatifs ? Y a-t-il des pièges dansl’exercice de ce ministère ? Ma réponseest oui! Il y en a même beaucoup !

Il y a quelques années, j’ai eu le pri-vilège de faire des recherches sur lesfamilles de pasteurs, et j’ai trouvé cetteexpérience fascinante. D’une manièregénérale, ces familles partagent cinqfacteurs de stress important : la mobilité,une faible compensation financière, desexigences importantes de temps, un fai-ble soutien social, et l’intrusion dans lavie familiale.

Dans de nombreuses dénominations,les pasteurs et leurs familles sont mutés

d’une congrégation à l’autre (et, biensouvent, déménagés d’un logement àun autre pour être plus près de leurséglises). Ces déménagements les obli-gent à se déraciner d’un environnementfamilier, d’un réseau social, d’amitiés,et d’institutions sociales qui contribuentà leur survie et leur bien-être. Les en-fants et les conjoints doivent parfoischanger d’école ou de travail pour fa-ciliter cette transition.

En ce qui concerne les salaires, lespasteurs sont connus, dans certains en-droits du monde, pour être moins ré-munérés, comparés à d’autres profes-sions. Même si les pasteurs font partiedes dix groupes professionnels lesmieux formés, ils sont très bas dansl’échelle salariale. En fait, parmi 432professions, le pastorat arrive 325e. L’ap-pel au ministère implique souvent unvœu de pauvreté. Cette vocation requiertun certain style de vie qui semble in-compatible avec les moyens du pasteurd’y pourvoir financièrement. Pour cette

L ’appel au ministère pastoralpeut être une des expériencesles plus satisfaisantes et grati-

fiantes qu’une personne puisse vivre.Cependant, cette vocation présente éga-lement des défis et des dangers impor-tants. Par exemple, la vie d’un pasteurpourrait présenter des effets particuliè-rement négatifs sur sa vie personnelle,son mariage et sa vie familiale. Mêmesi ce n’est pas nouveau, de nombreuxpasteurs se sentent impuissants faceaux pièges qui jonchent leur vie conju-gale et familiale. Trop souvent, cesépreuves laissent derrière elles descœurs meurtris et brisés.

Ainsi, afin d’éviter un point de vuepessimiste, je désire m’arrêter un instantet me réjouir des nombreuses généra-tions de pasteurs qui ont pris part àcette œuvre bénie pour le salut desâmes, qui ont occupé différentes res-ponsabilités au sein du corps du Christ,et ont équipé le peuple de Dieu pourune vie de service. Ces hommes et ces

Le D R C U RT I S A . F OX est professeur et doyendu département des sciences de la famille àl’université de Loma Linda, Californie (États-Unis).

Comment atteindreune satisfaction conjugaleet parentale optimaleen tant que couple pastoral?

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dans leurs congrégations, les empêchede développer des amitiés proches. Sou-vent, durant ses interactions avecl’église, le pasteur devient « l’ami » deses membres, mais il n’apprécie pasque ses membres se lient d’amitié aveclui. Les relations vont à sens unique etpar conséquent, les besoins émotion-nels du pasteur et de sa famille ne sont,en général, pas satisfaits dans de telscontextes. Une autre caractéristique re-liée au ministère s’appelle « l’effet depiédestal ». Souvent, le pasteur est élevépar ses membres et séparé des expé-riences humaines communes. Il faut re-connaître que le pasteur estime et re-cherche cette élévation mais que, parconséquent, il ne peut entretenir quepeu de relations proches et enrichis-santes dans la congrégation. Entrer sim-plement dans une relation à but théra-peutique afin de résoudre un problèmeémotionnel ou familial peut s’avérermenaçant pour de nombreux pasteurs.Finalement, la ligne de séparation entrele pasteur et son travail est souvent trèsfloue. Les membres « s’approprient » lepasteur et sa famille qui, par consé-quent, disposent de très peu d’espacephysique et émotionnel pour une viepersonnelle non-entravée par lescontraintes, les attentes, les exigenceset les jugements imposés à eux, à leurconjoint et à leurs enfants. Cette intru-sion dans leur vie privée peut avoir degraves conséquences pour le pasteuret sa famille. Vivre dans une « maisonde verre» peut créer une hyper-vigilanceaffligeante qui garde le pasteur en étatd’alerte rouge et épuise l’âme.

Les pasteurs devraient réfléchir sé-rieusement aux limites qu’ils veulentétablir pour préserver leur famille del’intrusion de l’église, et dépenser letemps et l’énergie nécessaires pour sefaire respecter.

En analysant les effets de ces cinqfacteurs de stress communs sur la sa-tisfaction conjugale, parentale, et la vieen général des pasteurs et de leurconjoint, la question a pu être éclairée.Quand ces éléments (la mobilité, unefaible compensation financière, des exi-gences importantes de temps, un faiblesoutien social, et l’intrusion dans la viefamiliale) ont été placés dans un mo-dèle statistique, les données ont montréque ces facteurs de stress propres auxecclésiastiques et à leur conjoint in-fluencent bel et bien leur satisfactionconjugale, parentale, et de vie en gé-néral. En examinant les données d’unpeu plus près, il apparaît que l’intrusionde l’église dans la vie familiale sembleêtre le seul élément permettant de pré-dire la satisfaction conjugale des pas-teurs et de leur conjoint.

Dans le reste de cet article, je vaisprésenter certaines questions qui peu-vent être traitées par les pasteurs, leurfamille et les administrateurs de l’égliseafin de les aider à optimiser leur satis-faction conjugale et parentale. Je sous-entends donc que les ecclésiastiquesdoivent personnellement prendre enmain certaines de ces questions pourobtenir des résultats positifs. De plus, lafamille doit s’engager à adopter desmesures de protection pour assurer lerespect des limites établies et gérer lesautres facteurs de stress. Les adminis-trateurs de l’église, aux niveaux supé-rieurs de l’organisation, doivent égale-ment remplir leur rôle en adoptant desrègles et des procédures qui limitentles conséquences négatives pour lespasteurs et leur famille.

Comprendrel’écologie pastorale

Durant la formation des hommes et desfemmes au ministère, je suspecte qu’onparle trop peu des tiraillements de la

raison, la famille est sujette à des ten-sions financières avec de sérieuses im-plications au niveau de la satisfactionet de la stabilité conjugale, pouvantainsi mettre la famille en péril 1.

Les exigences de temps présententégalement un grand défi pour les pas-teurs. Il est difficile de partager sontemps avec sa famille, la congrégationet l’organisation de l’église. Ainsi, le pas-teur est tiraillé entre plusieurs directions.Certains éléments sont donc laissés decôté et ne reçoivent pas l’attention né-cessaire. Trop souvent, la famille est né-gligée. Ce travail « sur appel » 24 heuressur 24 a des conséquences largementsous-estimées. Tout ceci peut constituerun mélange propre à compromettre lasanté physique, émotionnelle et spiri-tuelle des pasteurs, et voler à leur ma-riage la vitalité qui peut être maintenueuniquement par de l’énergie et dutemps de qualité. Par conséquent, leséchecs publics et privés des pasteurssont, en partie, dus aux contraintes detemps déchirantes du ministère.

Le soutien social est également unproblème crucial pour les pasteurs. Unedes déceptions subtiles de leur minis-tère est de croire que puisqu’ils travail-lent pour les gens et qu’ils sontconstamment en contact humain, leursbesoins d’interaction sociale sont sa-tisfaits. En fait, la réalité du ministèreest rarement favorable au développe-ment d’un soutien social satisfaisant.Si une vie sociale satisfaisante est faited’interactions caractérisées par la trans-parence, le défi, la responsabilité et desamitiés réciproques, alors, à mon avis,le ministère, tel qu’il est le plus souventpratiqué, ne permet pas de telles inter-actions entre le pasteur et ses mem-bres, ni même avec d’autres.

Une des caractéristiques du ministèreest le principe d’ « antifraternisation 2 ».Ce principe, adopté par les pasteurs

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Afin qu’un changement se produisechez les ecclésiastiques et leur famille,il faut développer une théologieconsciencieuse des soins à soi-mêmeet au foyer. Sinon, nous lutterons conti-nuellement contre les mêmes pro-blèmes : la négligence de soi-même etde la famille, ce qui pourrait engendrerdes conséquences désastreuses pournotre vie, notre santé, ainsi que notrebien-être personnel et familial. Cepen-dant, ce n’est pas à cela que Dieu nousappelle. Il nous appelle plutôt à êtredes exemples par la manière dont nousprenons soin, entre autres, de nous-mêmes et de notre famille, et par notrefaçon de montrer comment porter lavérité de Dieu dans des « vases deterre » alors que nous vivons dans laréalité du monde d’aujourd’hui. Est-ilpossible de le faire à la perfection ? Ja-mais. Mais la lutte est le meilleur té-moignage de la puissance de Dieu quis’accomplit dans la faiblesse humaine.

La responsabilitédu pasteurdans la formationde l’écologiepastoraleCertains styles de vie pastorale font

du ministère un environnement hostileà l’épanouissement des couples et desfamilles. Le pasteur qui se tient à l’écartdes gens et essaie de se donner uneimage surhumaine ou invulnérable nefera pas l’expérience de relations mu-tuellement enrichissantes. Il souffrira,entre autres, d’isolement et de solitude,alors même qu’il travaille de façon ré-gulière avec de nombreuses personnes.À mon avis, le modèle d’autorité pasto-rale calqué sur le fonctionnement d’unPDG (président directeur général) n’estpas approprié. Le pasteur n’est pas lePDG d’une entreprise, mais une per-sonne, placée parmi d’autres, pour en-seigner la volonté de Dieu et en être unexemple. La relation pastorale est plutôtune relation d’amitié avec les membresde l’église, ce qui permet de construireune communauté authentique. Dansune telle communauté, les pasteurs etleur conjoint peuvent vivre et s’épanouirdans leurs relations avec d’autres cou-ples en s’encourageant, se soutenantet s’exhortant mutuellement sur le che-minement de la vie.

J'imagine qu'une réplique rapide àcette idée serait que ces amitiés doiventêtre trouvées ailleurs et/ou avec leurscollègues. Cependant, le soutien émo-tionnel est rarement le sujet de conver-sation entre les pasteurs. Je crois quesi le ministère était accompli selon laméthode de Jésus, certaines des diffi-cultés actuelles seraient atténuées oudeviendraient plus facile à gérer. Durantson ministère, Jésus se mêlait auxhommes et aux femmes et méprisaitles murs séparateurs de l’hypocrisie qui

vie pastorale qui peuvent être sourcesde déstabilisation personnelle et fami-liale. Nous sommes systématiquementincités à penser qu’aider les autres doitêtre notre priorité absolue, même audétriment des soins à apporter à nous-mêmes et à notre famille. Vous pensezpeut-être que ça ne vous est jamais ar-rivé et que ça ne vous arrivera pas. Sic’est le cas, je vous remercie : vous êtesle parfait exemple de l’argument quej’essaie de prouver. Nous en sommessi inconscients. Nous pouvons égale-ment parler du problème de l’invulné-rabilité, de la méfiance dans les rela-tions, de la culpabilité de ne pastravailler plus, de l’identité fondée surce que nous faisons plutôt que sur ceque nous sommes, et du mythe perma-nent de la perfection dans la vie, le tra-vail et la famille. Ces questions sontdes problèmes systémiques qui, dansce contexte, ont tous une influence surles mariages et les familles.

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Les pasteurs devraient réfléchirsérieusement aux limites

qu’ils veulent établir pourpréserver leur famille del’intrusion de l’église, etdépenser le temps et l’énergie

nécessaires pour se faire

respecter.

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vous avez toujours obtenu. » Je ne dé-sire blâmer personne, mais de nom-breux conjoints devraient être forméspour résister aux forces écologiques quis’exercent contre la vie de leur coupleet de leur famille, et aider le pasteur àétablir une limite pour préserver l’inté-grité de sa relation conjugale et paren-tale. Le conjoint devrait considérer lepasteur comme une personne bienréelle avec des penchants humains etqui, trop souvent, a besoin d’être remiseen question. Ce questionnement pour-rait bien être le déclencheur de nom-breuses années de joies côte à côte.

Les pasteurs devraient réfléchir sé-rieusement aux limites qu’ils veulentétablir pour préserver leur famille del’intrusion de l’église, et consacrer letemps et l’énergie nécessaires pour lesfaire respecter. Dans un sens, les ecclé-siastiques pourraient bien avoir le meil-leur emploi du temps comparé à d’au-tres professions, mais ce n’est pastoujours primordial pour eux. Les ecclé-siastiques, de même que leur conjoint,doivent faire des limites établies autourde leur famille une priorité. Sinon, la fa-mille ne recevra pas le soin et l’attentionnécessaires. Nos propres enfants peu-vent être négligés alors même que nousvisitons fidèlement d’autres personnes.La jeune génération (pasteurs etconjoints) devrait savoir qu’il faut dé-velopper de bonnes habitudes le plustôt possible.

Les administrateursde l’église ont un rôle à jouerDans certaines dénominations, les

mutations de pasteurs semblent inévi-tables. Je ne m’oppose pas à l’idée deremanier l’équipe pastorale pour faireprogresser l’œuvre en différents en-droits. Dans mon expérience person-nelle, j’ai accepté chaque mutation

comme un appel, prêt à recevoir monordre de marche. En y réfléchissantbien, il me semble que trop souvent, lesmutations sont effectuées avec trop peude considération aux défis et aux per-turbations de l’équilibre personnel etfamilial, ainsi qu’à celui de l’église lo-cale. Les conjoints sont rarement prisen compte, ni même consultés quanddes mutations sont effectuées. Ces mu-tations peuvent affecter, entre autres,les liens émotionnels, les emplois, lesprojets d’éducation des conjoints oudes enfants, et le ministère personneldes conjoints. Souvent, une certaine dis-tance survient également entre les pas-teurs et leur conjoint. Une mutation peutavoir une signification totalement diffé-rente pour le pasteur. Par exemple, lepasteur pourrait être soulagé par cetteoccasion de réutiliser ses compétenceset ses sermons à un autre endroit, des’éloigner d’un problème de l’église, oud’être « promu » dans une congrégationplus grande ou mieux établie. Cepen-dant, bien souvent, le conjoint n’estconcerné par aucun de ces aspects.

Dans ces mutations, il serait béné-fique que les responsables de l’égliseconsidèrent les besoins de toute la fa-mille. Ils devraient s’efforcer de donnerà l’appel une signification qui peut êtrepartagée par le conjoint et aider inten-tionnellement les conjoints à s’adapterau nouvel environnement. Même si lesmutations de pasteurs sont parfois iné-vitables, les déménagements seraientau moins plus supportables pour lesconjoints sachant qu’ils ont été pris enconsidération. De plus, les administra-teurs de l’église pourraient être plus in-tentionnels dans leur manière de gérerles compensations financières, d’établirles règlements internes, et de distribuerles tâches aux pasteurs de façon à cequ’ils soient davantage présents dansleur foyer afin de les aider à développer

isolaient les scribes intellectuels et lesphilosophes Saducéens des gens ordi-naires. Le manque de soutien socialconstructif peut avoir d’importantesconséquences sur l’épanouissementconjugal et parental. Pour pouvoir gran-dir, un couple a autant besoin du sou-tien de la communauté que de tempsen privé. Ce soutien communautairepeut venir de la congrégation. Il arriveque les enfants jouissent pendant uncertain temps d’être sur un piédestal,mais ils se révoltent rapidement contrela pression de vivre dans une « bulle deverre ». Pourtant, avec des limites ap-propriées, le modèle suggéré peuts’avérer très positif.

Un défipour les conjoints Il est parfois difficile d’encourager les

conjoints et les familles des pasteurs àprendre les initiatives nécessaires pourgarantir leur satisfaction conjugale etparentale. De nombreux conjoints depasteurs considèrent comme un sacri-lège de remettre en question l’implica-tion des pasteurs dans leur vocation etd’exiger d’eux une plus grande partici-pation à la vie familiale. « Commentoserais-je faire une telle demande ? »C’est une question bien réelle et justi-fiée dans le contexte d’un tel défi. Maiscela fait plutôt partie du problème quede la solution. En effet, puisque la vo-cation du pasteur est considéréecomme intouchable (l’ « effet piédes-tal »), les conjoints souffrent souvent ensilence et développent lentement desattitudes négatives envers le ministèreet le Dieu du ministère. Ces attitudesconduisent parfois au cynisme et à lahaine envers l’appel de Dieu et ceuxqui y sont associés.

Comme l’a dit un auteur anonyme :« Si vous faites ce que vous avez tou-jours fait, vous obtiendrez le résultat que

COMMENT ATTEINDRE UNE SATISFACTION CONJUGALE ET PARENTALE OPTIMALE...

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Développez des amitiés épa-nouissantes. Nos besoins so-ciaux doivent être satisfaits. Cesamitiés influencent notre âmeet maintiennent notre courage.Ceci pourrait même réduire ladépendance entre les conjointset changer la dynamique dumariage. Développez égale-ment une grande amitié avecvotre conjoint.

Établissez des limites sainespour protéger votre mariage.Passez du temps ensemble endehors du travail et résistez auxintrusions dans votre vie privée.

Ne vous prenez pas mutuelle-ment pour acquis, même sic’est très facile à faire. Établis-sez une bonne communicationentre vous. Prenez le temps né-cessaire pour vous écouter etvous observer l’un l’autre. Lecouple et la famille sont desdons merveilleux. Appréciez cesdons et pratiquez une bonnegestion de votre famille. Les bé-néfices ont une portée éternelle.

1. D. Mace and V. Mace, What’s Happeningto Clergy Families. Nashville, TN : Abingdon,1982.2.T. Blackbird and P. Wright, « Pastor’s Friends-hips, Part 1: Project Overview and an Explo-ration of the Pedestal Effect », Journal ofPsychology and Theology, vol. 13, 1985, p.274-283.

ment. Faites en sorte que letemps passé à l’église soitagréable pour votre conjoint etvos enfants. Vos membres se-raient probablement ravis devous voir tous ensemble assisen famille à l’église. Ils oublie-ront peut-être vos sermons,mais ils n’oublieront pas ce té-moignage.

Trouvez des personnes quali-fiées qui puissent vous appren-dre à bien gérer vos finances,et utilisez ces compétencespour éviter les difficultés finan-cières.

Apprenez à être vulnérableplutôt qu’invulnérable. Soyezvrais. Parlez de vos aspirationset de vos luttes pour être le meil-leur conjoint ou parent possible.Demandez à vos membres deprier pour vous, et assurez-lesque vous priez pour eux.

Les conjoints de pasteurs de-vraient développer leur iden-tité personnelle. Ils devraients’impliquer dans leur propre vo-cation au lieu d’attendre quel’église leur en donne une. Ceciles préservera de certains effetsnégatifs de la vie d’église.

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un meilleur environnement où la vie defamille puisse s’épanouir.

Récemment, j’ai parlé avec un groupede pasteurs des différents défis du mi-nistère en rapport avec le bien-être dela famille. Un des pasteurs, marié depuisquelques années, a dit presque joyeu-sement : « Depuis mon mariage, je neme suis jamais assis avec ma femme àl’église. » Son expérience a exprimé uneculture du ministère pour qui les mem-bres d’église passent en premier, et oùle pasteur n’a pas à se préoccuper desbesoins et des aises de son conjoint.D’un autre côté, si vous demandez auxconjoints leur opinion sur le ministèreet son impact émotionnel dans leur viede tous les jours, y compris le sabbat,les réponses sont quasiment unanimes.Lentement mais sûrement, beaucoupd’entre eux en viennent à mépriser cequi éloigne tant leur partenaire pasteur,et se sentent quasiment insignifiantsdans le ministère. Il faut beaucoup d’en-durance pour aller à contre-courant etcréer une expérience plus riche, respec-tant les familles, les honorant et les va-lorisant. Dans ce but, tout en exerçantle ministère, en aimant les enfants deDieu et travaillant pour et avec eux, ilest nécessaire de considérer commeennemi tout ce qui empêche de donnerà ces familles l’affection qu’elles méri-tent.

ConclusionJ’aimerais conclure avec quelques

conseils aux couples de pasteurs.

Établissez de bonnes prioritésdans votre vie. Efforcez-vousde donner à votre conjoint etvotre famille le meilleur de vo-tre temps et de votre énergie.Passez de bons moments en-semble dans des endroits quevous appréciez particulière-

C U RT I S A . F OX COMMENT ATTEINDRE UNE SATISFACTION CONJUGALE...

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Une rencontre internationale des responsables des coursbibliques par correspondance s’est tenue à Villagrandeen Sicile du 29 mai au 2 juin 2013. Elle était organisée par les deux Divisions européennes de

la Conférence générale des adventistes du septième jour, la Division intereuropéenne (EUD) et laDivision transeuropéenne (TED).

L’équipe de l’IEBC France composée de Bernard Sauvagnat, directeur sortant, Karel Denteneer,directeur entrant, et Mélanie Padre, correctrice, a eu le privilège d’y participer. 22 équipes représentants22 instituts de 22 pays différents ont assisté à cette rencontre. Le coordinateur des 140 IEBC du monde,Kurt Johnson, ainsi que ses homologues pour l’Europe, Paolo Benini et Michael Hamilton, étaientprésents. Un invité du Brésil, Jobson Santos, était venu partager les possibilités offertes par sa spécialité :l’utilisation des nouvelles technologies liées aux réseaux sociaux.

Le centre de jeunesse de l’Union italienne situé à Vallegrande, au centre de la Sicile, a hébergé cetterencontre, offrant à chacun un climat méditerranéen agréable et une nourriture typique de cette régiond’Italie très appréciée par tous.

Le programme a permis aux organisateurs de partager des suggestions fondées sur les expériences faitesdans les autres parties du monde et des échanges fructueux entre les différentes équipes pour améliorer lesservices offerts aux étudiants et en augmenter le nombre.

Plusieurs souhaits ont été formulés par l’ensemble des participants. L’un d’entre eux est de trouver unlogo commun à tous les instituts adventistes donnant des cours de Bible par correspondance. Ce logo ex-primerait à la fois les valeurs que nous cherchons à partager et les moyens que nous utilisons pour le faire.Un autre est de mettre au point une application qui permettrait de suivre nos cours en ligne sur destablettes et des téléphones portables et pas seulement sur des ordinateurs.

Chaque équipe est repartie avec plusieurs idées pour améliorer ses services en utilisant les réseauxsociaux, proposant aux internautes de formuler des demandes de prières et en recrutant des intercesseursbénévoles pour présenter ces demandes au Seigneur, et en s’inspirant de ce que font les autres.

Cette rencontre a aussi été agrémentée de la visite de la ville voisine de Piazza Armerina où se trouventles ruines d’une magnifique Villa romaine avec des mosaïques uniques au monde, et d’une excursion surles pentes de l’Etna, un volcan toujours actif.

NOUVELLES

Vallegrande, Sicile Rencontre européenne des cours bibliquespar correspondance

- - - - de la rédaction- - - -Partagez les événements importants qui se passent dans votre région du monde et qui impliquentla mission dans les territoires francophones où vous travaillez. Envoyer vos textes précis et vosphotos numériques de qualité à Bernard Sauvagnat, [email protected].

Kurt Johnson

Jobson Santos

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création, cet événement qui distingueDieu de tous les autres dieux adorésdans le monde ancien et moderne. Deplus, l’action de l’Esprit de Dieu tour-noyant au-dessus des eaux, ne placepas seulement le Saint-Esprit dans lecontexte de la création, mais aussi danscelui du salut. Le verbe rachaf est laforme intensive (piel) de la racine quisignifie voleter.6 Le seul autre passagedes Écritures qui emploie cette formedu verbe, est la métaphore qui compareDieu délivrant son peuple d’Égyptecomme un aigle qui tournoie au-dessusde son nid et déploie ses ailes au-dessus de ses petits (Dt 32.11). Cetteimage d’un Dieu qui dans l’histoire del’Exode, nourrit et finalement sauve, pré-sente le Saint-Esprit dans le contextede deux fonctions essentielles de la di-vinité : la création et la rédemption.

Habilitation des leaders. D’autresusages de l’expression Esprit de Dieu(Elohim) s’inscrivent dans le contexted’une habilitation des leaders : huit ré-férences à Saül, le premier roi d’Israël ;deux à Betsaléel, l’artisan choisi pourassurer la fabrication des objets sacrésdu Tabernacle dans le désert ; et une àJoseph, Balaam, Azaria, Ezéchiel et Za-charie.

Le rapport de Saül avec le Saint-Espritest assez intéressant et peut même pa-raître bizarre. Peu après avoir été ointcomme premier roi d’Israël par le prophèteSamuel (1 S 10.1), Saül se mêle à ungroupe de prophètes et commence àprophétiser avec eux (v. 10), comme Sa-muel l’avait prédit (v. 6). Cette expériencedu début de son règne est parallèle àune autre près de sa fin. Mical, la femmede David et la fille de Saül a aidé Davidà échapper à l’intention meurtrière deson père (1 S 19.11-17), Saül envoiealors un groupe de soldats arrêter David,mais en rencontrant un groupe de pro-phètes qui prophétisaient, l’Esprit deDieu « fut sur les émissaires de Saül, eteux aussi se mirent à faire les prophètes»(v. 20).7 Évidemment, cette activité pro-phétique a neutralisé leur agressivité et,en l’apprenant, Saül a envoyé un autregroupe avec le même résultat (v. 21).Après une troisième tentative comparable,Saül y va en personne; mais lui aussiest subjugué par l’Esprit de Dieu, et aulieu d’accomplir sa vengeance, il pro-phétise avec les autres prophètes (v. 21-23). Cependant, Saül ne fait pas queprophétiser ; il se dénude et continue àprophétiser en présence de Samuel. Iltermine prostré sur le sol le reste de lajournée et toute la nuit (v. 24). Une nou-

Qu’enseignent les Écritures hé-braïques sur le Saint-Esprit ? R. A. Torrey a écrit un jour :

« Avant que nous puissions comprendrecorrectement l’œuvre du Saint-Esprit, ilnous faut d’abord connaître le Saint-Esprit lui-même. »1 Avec cette remarqueà l’esprit, mon intention sera de glanerquelques échantillons des Écritures hé-braïques afin de comprendre un peumieux la personne du Saint-Esprit. Cefaisant, j’éviterai d’imposer à l’AncienTestament hébreu des concepts néo-testamentaires, et je le laisserai parlerpour lui-même.2 Le Saint-Esprit est men-tionné plus de cent fois dans l’AncienTestament et de différentes manières :l’Esprit de Dieu (Elohim),3 l’Esprit duSeigneur (YHWH)4 et tout simplementl’Esprit.5 Il est intéressant de noter quetoutes ces références développent desthèmes similaires.

L’Esprit de Dieu(Elohim)Associé à la création. Nous trouvons

pour la première fois le terme hébreupour Esprit, ruach, dans l’expressionl’Esprit de Dieu en Genèse 1.2. Là,l’Esprit de Dieu plane ou tournoie au-dessus des eaux, lors de la création.Ainsi, le Saint-Esprit est rattaché à la

DAV I D R . TA S K E R , PhD, est secrétaire del’association pastorale de la Division duPacifique sud de l’Église adventiste du septièmejour, Wahroonga, Nouvelle Galle du Sud,Australie.

Ruach Elohim: Le Saint-Espritdans l’Ancien Testament

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velle fois, le Saint-Esprit a neutralisé l’in-tention meurtrière d’un homme, en luifaisant faire une expérience religieusemanifeste. Cela semble correspondre àSaül. Il glisse du mauvais désir d’assas-siner David à une fervente dévotion.8 Cephénomène peut être mieux compris sil’on note que d’autres mentions del’Esprit de Dieu en association avec Saülsont en rapport avec «un mauvais soufflede Dieu » qui le « remplit d'effroi » (1 S. 16.15, 16, 23 ; 18.10).

Betsaléel est décrit deux fois commeétant « rempli de l’Esprit de Dieu» ; danschaque cas il est spécifié que cela semanifestait sous forme «de sagesse,d’intelligence et de connaissance pourtoutes sortes de travaux» alors qu’il fa-briquait les éléments complexes du sanc-tuaire du désert (Ex. 31.3 ; 35.31).

Pour les mêmes raisons, Pharaon loueJoseph pour le soin qu’il porte aux détailset le choisi comme premier ministre (Gn41.38). Être rempli du Saint-Esprit dansces circonstances c’est posséder destalents pour mener une entreprise ; dansle cas de Betsaléel, il s’agit d’élaborerun sanctuaire magnifiquement équipé,et dans le cas de Joseph, sa directioninspirée par l’Esprit ne contribue passeulement à la survie de sa famille, maisassure aussi la venue du futur Messie.

Les autres emplois de la mention del’Esprit de Dieu concernent divers pro-phètes « animés » par Dieu. Ezéchieldécrit la façon dont l’Esprit de Dieu l’aenlevé et l’a transporté en vision enChaldée pour y voir les captifs (Ez 11.24).Balaam, le prophète non israélite qui ré-siste à Dieu, se voit obligé, lorsque l’Espritde Dieu s’empare de lui, de bénir lesrescapés de l’exode et d’aller à l’encontredes désirs du roi qui le paye pour qu’illes maudisse (Nb 24.2). Azaria adressedes paroles d’encouragement au roi Asaet l’exhorte à quitter le camp de l’idolâtrie(2 Ch 15.1-7). Zacharie (le fils de Joïada,le prêtre, et non l’auteur du livre) s’adressecourageusement au peuple au coursd’une heure sombre de son histoire,

lorsque l’Esprit de Dieu s’empare de lui(2 Ch. 24.20).

L’Esprit du Seigneur (YHWH)Habilite les leaders. L’Esprit du Sei-

gneur (YHWH) est une autre expressionplus communément employée. Les pre-mières occurrences décrivent commentDieu rend les Juges capables de délivrerson peuple. Quand l’Esprit de YHWHs’empare d’eux, Otniel défait le roi mé-sopotamien Koushân-Rishéataïm (Jg3.10) ; Gédéon, membre d’un peupleapostat, forme de ce peuple une grandearmée, mais n’en emploie que 300 pourbattre les Madianites (Jg 7.1-8) ; et Sam-son reçoit une force peu commune pourdétruire les projets des Philistins (Jg13.25; 14.6,19 ; 15.14). Les prophètesaussi parlent de l’Esprit de YHWH donnantpouvoir à certaines personnes. Ésaïeparle de l’Esprit de YHWH animant « lerameau du tronc de Jessé,» (le «Serviteurde YHWH» messianique) d’un septupleesprit de sagesse, d’intelligence, deconseil, de vaillance, de connaissance,de crainte du Seigneur et de juste juge-ment (Es. 11.1-5). Michée dit de mêmequ’il est rempli, par le Saint-Esprit, deforce, d’équité et de vaillance pour direà Jacob sa transgression et à Israël sonpéché (Mi 3.8). Le point essentiel del’action de l’Esprit dans ces contextes,c’est qu’il assure au peuple sa délivrance,son repos et sa sécurité au regard de cequi le menace (Es. 59.19 ; 63.14). Nousobservons aussi que l’Esprit de YHWHagit sur le peuple d’Israël en lui faisantentendre une voix prophétique (par exem-ple Ez 11.5). Même le jeune roi Saülprophétise et un lévite inconnu du nomde Yahaziel, est choisi et rendu capablepar l’Esprit de YHWH de prononcer unmessage d’encouragement et de victoireà une nation menacée (1 S 10.6; 2 Ch20.14-17). Samuel oint l’insignifiantjeune berger David pour le faire roi, etl’Esprit de YHWH s’empare de lui à partirde ce moment (1 S 16.13). David re-

connaît que, tout au long de sa vie, « lesouffle du Seigneur a parlé par moi, saparole est sur ma langue» (2 S 23.2).

L’EspritLe mot ruach (Esprit) tout seul –ou

avec le préfixe «mon», «son», «votre»,ou simplement l’article « l’ » – apparaît378 fois dans 348 versets. Quand il estemployé de cette façon, le mot suit lemême schéma que celui des autres em-plois bibliques de ruach, en décrivantles attributs divins, en définissant ce queDieu fait, et en soulignant la façon dontil s’empare de gens pour les rendre ca-pable de le servir.

Des attributs divins. Ruach peut parfoisêtre décrit comme ayant des attributsdivins. Par exemple, il est bienfaisant (Ps143.10), sûr (Ps 51.12), il permet ceque la puissance et la force ne peuventopérer (Za 4.6) ; il est présent partout(Ps 139.7), attristé par la rébellion (Es.63.10), et se tient au milieu de sonpeuple comme il l’a promis lors del’Exode (Ag 2.5). Mais le rôle de Dieucomme Créateur est le plus évident. LePsaume 104 décrit l’activité de Dieu àla création : «Tu envoies ton souffle : ilssont créés, et tu renouvelles la face dela terre» (v. 30). Job reconnaît le rôle del’Esprit quand il dit : «Son souffle donneau ciel la sérénité» (Jb 26.13).

Ce que Dieu fait. Les références duruach à l’activité de Dieu comprennentles efforts du Saint-Esprit à l’égard deson peuple avant et pendant sa restau-ration. La première référence à l’actiondu Saint-Esprit s’inscrit dans le contextedu déluge. «Mon souffle ne restera pastoujours dans l'être humain» (Gn 6.3).La préoccupation divine à propos de larébellion peut aussi être perçue dansles oracles des prophètes : «Tu les assupportés de nombreuses années et tules as avertis par ton souffle, par l'inter-médiaire de tes prophètes, mais ils n'ontpas prêté l'oreille. Alors tu les as livrésaux peuples des pays» (Ne 9.30 ; voiraussi Za 7.12). David renforce le rapport

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mes paroles» (Pr 1.23). Il est suggéréqu’une vie de folie peut être transforméeen une vie de succès à partir du momentoù l’Esprit repose sur quelqu’un. Lemême principe est à l’œuvre dans lesdéclarations prophétiques tardives quiparlent de jugement et de restauration.

Habilitation de personnes. La troisièmemanière dont les auteurs bibliques fontusage de ruach est en rapport avec lescapacités données aux leaders, qu’ilssoient politiques ou prophétiques. Les70 anciens qui devaient assister Moïsereçurent le même Esprit que lui afin«qu'ils portent avec toi la charge dupeuple et que tu ne la portes plus toutseul» (Nb 11.17). Quand ce fut fait lesanciens «se mirent à faire les prophètes»,mais seulement à cette unique occasion(v. 25). On rapporta à Moïse que deuxdes anciens empêchés d’être présentsà la cérémonie particulière prophétisaientparce que « le souffle se posa aussi sureux» (v. 26). Sur ce, Moïse déclara qu’ilsouhaitait que Dieu fasse reposer sonEsprit sur tout son peuple (v. 29). Plustard, le prophète Joël prophétisa queDieu désirait, en fait, faire reposer sonEsprit sur toute chair (Jl 2.28). Dans lecontexte de l’Exode, le don universel del’Esprit aurait été pour instruire et nourrirson peuple (Ne 9.20). De la même façondont les anciens ont été remplis parl’Esprit qui reposait sur Moïse, Josuéaussi a été fortifié par le même Esprit(Nb 27.18). Il en sera de même pour Éli-sée qui sera fortifié par l’Esprit commeÉlie l’a été (2 R 2.9, 15). Ésaïe a développéle concept dans le motif du Serviteur deYHWH, celui qui à la fois libère sonpeuple des babyloniens et apporte lajustice aux Gentils parce que l’Esprit deDieu est sur lui (Es 42.1 ; 48.20).

Ézéchiel ajoute des dimensions inté-ressantes à la discussion. Dans sa visiondu trône mobile de Dieu, l’Esprit orienteles roues dans la direction où ellesdoivent aller (Ez 1.20). Et l’Esprit conduitaussi physiquement Ézéchiel dans sesmouvements. L’Esprit le met sur ses pieds(Ez 2.2 ; 3.24) et le fait lever (Ez 3.12,

DAV I D R . TA S K E R RUACH ELOHIM : LE SAINT-ESPRIT DANS L’ANCIEN TESTAMENT

entre le Saint-Esprit et le jugement auPsaume 106. Les enfants de Dieu «sesont rebellés contre son esprit » aussi « Illes a livrés aux nations» (v. 33, 41).Quant finalement le jugement tombecomme un acte de purification (selonles termes d’Ésaïe), c’est sous la formed’un «souffle d'équité» et «un soufflede destruction» (Es 4.4). Une descriptionpoignante de la destruction de Jérusalempar les babyloniens.9

La restauration que Dieu a promiseaprès le jugement est conforme au mo-dèle observé dans les Écritures hé-braïques. Il nous apparaît significatif quele Saint-Esprit soit aussi rattaché à ceprocessus. Ésaïe se fait le champion decette action divine. Il affirme qu’il y ades limites au jugement à venir ; le juge-ment se poursuivra « jusqu'à ce qu'unsouffle soit déversé sur nous d'en haut,que le désert se change en verger, etque le verger soit considéré comme uneforêt» (Es 32.15).

L’Esprit établit les limites du jugementdivin en étant un instrument de restau-ration du pays. Ésaïe poursuit dans unautre chapitre, en réaffirmant l’assuranced’une restauration du pays : « je verseraide l'eau sur le sol altéré et des ruisseauxsur la terre desséchée». Et il ajoute « jeverserai mon souffle sur ta descendanceet ma bénédiction sur ta progéniture.»(Es 44.3). Cet Esprit, «qui est sur toi, etmes paroles, ne seront pas retirés de tabouche, ni de la bouche de ta descen-dance… dès maintenant et pour tou-jours» (Es 59.21). Le renouvellement del’Esprit-Saint devient donc un signe derestauration et de rétablissement du peu-ple par Dieu après son jugement. Le ré-tablissement après le jugement devientdonc une action divine de recréation etde rétablissement du peuple par Dieuau travers de l’installation du Saint-Espriten eux.

La même idée se retrouve dans la lit-térature biblique de sagesse. La sagesses’adresse aux jeunes et leur dit : «Revenezà mes avertissements ! Je répandrai survous mon souffle, je vous ferai connaître

14 ; 8.3 ; 11.1, 24 ; 43.25). Dans uneautre de ses visions, l’Esprit l’emportedans une vallée remplie d’ossementsdesséchés (Ez 37.1).10

On peut observer une manifestationphysique similaire dans le récit du serviteurcraignant-Dieu de l’idolâtre roi Achab. Ilavait peur que l’Esprit n’emporte Élieavant qu’il ait eu l’occasion de retournervers le roi (2R 2.16)

ConclusionLes Écritures hébraïques offrent de

nombreuses descriptions de l’Esprit Saint.Nous le voyons associé à la création etactif dans la rédemption où il est décritcomme un aigle qui nourrit ses petits.En plus de ses attributs divins, il nousest dit qu’il est «bon», «généreux», réa-lisant ce que la «puissance» et la « force»ne peuvent faire. Il rend inoffensifs desassassins en les faisant prophétiser aulieu de réaliser leur intention meurtrière,c’est un exemple unique. Quand les Écri-tures hébraïques décrivent l’activité del’Esprit, elles couvrent des thèmes telsque l’enseignement, l’avertissement, leplaidoyer, et l’effort déployé en vue deprévenir les graves conséquences de larébellion humaine. Quand ces avertis-sements sont ignorés, les auteurs montrentl’Esprit présent au cours du jugement ;mais, dans un même élan, ils décriventla restauration qui fait suite. Il sembleque l’Esprit, de fait, limite les effets dujugement, couvrant métaphoriquementde pluie le sol desséché, conduisant lejugement à sa fin, nourrissant et restaurantle pays et l’âme du peuple.

Finalement, l’Esprit est fortement en-gagé à rendre des personnes capablesde l’impossible : des personnes timoréessont rendues capables de devenir desleaders intrépides (par ex. Moïse, Josué,Saul et David), des artisans reçoiventune habileté particulière pour fabriqueret concevoir (ex. le sanctuaire). De plus,quand les temps sont difficiles et queles chefs politiques ou religieux ne fontpas clairement leur devoir, alors, Dieu

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rend des hommes et des femmes capables d’être sesporte-parole, en donnant à une population qui autrementserait séduite, une forte dose de réalisme (par ex. les 70anciens, Élisée, Ézéchiel et Ésaïe), ramenant un peupledésenchanté à celui-là seul qui peut le sauver. Y a-t-ilquelque chose de plus adapté au XXIe siècle que cela?

1. R. A. Torrey, The Person and Work of the Holy Spirit. Grand Rapids,MI: Zondervan, 1974, p. 9.2. Pour un résumé utile de diverses approches traditionelles, voir,Gary Fredricks, « Rethinking the Role of the Holy Spirit in the Lives ofOld Testament Believers, » in Trinity Journal 9, no. 1 (1er mars,1988), p. 81–104.3; Gn 1.2 ; 41.38 ; Ex 31:3 ; 35.31; Nb 24.2 ; 1 S 10.10 ; 11.6 ;19.20, 23 ; Jb 33.4 ; Ez 11.24; 2 Ch 15.1 ; 24.204. Jg 3.10 ; 6.34 ; 11.29 ; 13.25 ; 14.6, 19 ; 15.14 ; 1 S 10.6 ; 16.13,14 ; 2 S 23.2 ; 1 R 18.12 ; 22.24 ; 2 R 2.16 ; Es 11.2 ; 40.13 ; 59.19;63.14 ; Ez 11.5 ; 37.1 ; Mi 2.7 ; 3.8 ; 2 Ch 18.23 ; 20.14.5. Gn 6.3 ; Nb 11.17, 25, 26, 29 ; 27.18 ; 2 R 2.9, 15 ; Es 4.4 ; 30.1;32.15 ; 34.16 ; 37.7 ; 42.1, 3 ; 48.16 ; 59.21; 63.10, 11; Ez 1.20, 21;2.2 ; 3.12, 14, 24 ; 8.3 ; 11.1, 24 ; 43.5 ; Jl 2.28, 29 ; Ag 2.5; Za 4.6 ;6.8 ; 7.12 ; 12.10 ; Ml 2.15 ; Ps 51.11, 12 ; 104.30 ; 106.33 ; 139.7;143.10 ; Jb 26.13 ; 33.4 ; Pr 1.23 ; Ne 9.20, 30 ; 1 Ch 28.12.6. La description de l’Esprit de Dieu dans ce récit ne doit pas êtreconfondue avec d’autres récits où le contexte montre clairement unvent extraordinairement puissant. Par exemple, quand Élie se trouvait sur la montagne de Dieu pouréchapper à Jézabel, il a vu Dieu, non dans un fort vent (littéralement« l’Esprit de YHWH» 1 R 19.11) brisant les rochers, ni dans un trem-blement de terre ou un feu, mais dans «un léger silence». Le thèmede l’esprit mis en parallèle avec le vent n’est pas surprenant carruach signifie, esprit, vent, ou respiration. Élie a vu la montagne deDieu bouleversée par l’Esprit de YHWH qui lançait des rochers detous côtés (1 R 19 :11). Ésaïe compare le caractère éphémère del’existence humaine à l’herbe qui sèche quand le ruach de YHWHsouffle sur elle (Es 40.7). De même, Osée, en prononçant un oraclede jugement, menace de la venue du ruach de YHWH qui souffleracomme le vent d’Est qui dessèche les sources et les fontaines (Os.13.15). À l’inverse, le contexte de la Genèse semble mentionner unvent doux, nourricier, voletant ou planant, ce que l’on n’attend guèred’un vent puissant qui déchire la nature.7. À moins d’une mention spéciale, toutes les citations de la Biblesont extraites de la Nouvelle Bible Segond.8. Mowinckel suggère que la raison pour laquelle les prophètes clas-siques ne mentionnent pas beaucoup l’Esprit tient à leur «embarrasdevant les excès ou les abus constatés» lors de ces anciennes ma-nifestations. S. Mowinckel, « ‘The Spirit’ and the ‘Word’ in the Pre-ExilicReforming Prophets», in Journal of Biblical Literature 53, no. 3(1934), p. 199–227. Voir aussi Richard J. Sklba, «“Until the SpiritFrom on High Is Poured out on Us” (Isa 32:15): Reflections on theRole of the Spirit in the Exile», in Catholic Biblical Quarterly 46, no. 1(Janvier 1984), p. 10.9. Richard J. Sklba observe que le peuple d’Israël a perdu son paysquand il a violé l’alliance qui a rendu possible à l’origine le don dupays. Sklba souligne ensuite un certain nombre d’exils dans lapériode post-babylonienne, chacun contribuant à une compréhensionde l’Esprit. Sklba, «“Until the Spirit From on High Is Poured out onUs”», p. 3–9.10. Le Nouveau Testament rapporte une histoire semblable à proposde Philippe et de l’eunuque éthiopien. À la fin de sa conversationavec l’éthiopien, « l'Esprit du Seigneur enleva Philippe» et « il seretrouva à Azoth» (Ac 8.39, 40).

L’histoire de l’église chrétienne est ponctuée de réveils.Embrasés d’une ferveur renouvelée, les croyants soupi-

rent après une sainte conviction et souhaitent revivre les expé-riences et les bénédictions de l’époque des pionniers de leur foi.

Ainsi, lorsqu’aujourd’hui nous lançons un appel au réveil,qu’entendons-nous par là exactement ? C’est notre manière dedire que nous sommes insatisfaits du statu quo, que nous avonsbesoin d’une plus claire compréhension des objectifs divins, àla fois pour l’église et pour notre vie personnelle. Nous disons :« Seigneur, arme nos bras afin que soyons des instruments effi-caces pour Ton service. »

Pour moi, l’idée de réveil est intrinsèquement liée à la mission,à l’action et à la communauté. Considérez ce qui s’est passéaprès la Pentecôte (Actes 2). Dans les jours qui ont suivi ceréveil religieux archétype, les disciples du Christ ont cessé d’êtreun groupe hétéroclite d’individus craintifs et incertains pourdevenir une communauté unie, désintéressée, missionnaire, quis’est consacrée à la fraternité, à la prière et s’est occupé desbesoins concrets des autres (Actes 2.42-45).

Le réveil authentique ne peut être orienté vers soi ou vers l’in-térieur. Le véritable réveil peut bien commencer entre les quatremurs de notre église ; mais il nous poussera à en sortir pour allervers un monde qui attend d’être touché par l’amour du Maître.

Lorsque notre église aura expérimenté le véritable réveil, lasociété sera la toile de fond sur laquelle nous peindrons lesvaleurs chrétiennes : justice, service, honnêteté, générosité etcompassion pour les pauvres, les malades et les orphelins. Nousdeviendrons des champions de la liberté religieuse, des soins desanté et de l’éducation. Le réveil pour lequel nous prions n’im-plique rien de moins que cela, savoir que, par la puissance duSaint Esprit, les valeurs du Royaume de Dieu imprègnent notrevie et nos relations. Que dans chacune de nos actions, nous re-flétions l’amour, la compassion pratique et la mission de notreSeigneur.

– John GRAZ, PhD, est directeur du Département des Affaires publiques et de laLiberté religieuse de l’Église adventiste du septième jour mondiale, et Secrétaire général del’Association internationale pour la liberté religieuse.

Qu’entend-on véritablementpar réveil ?

revivalandreformation.org

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PAU L S . R AT S A R A , PhD, est président de laDivision Afrique du Sud - Océan Indien, Pretoria,Afrique du Sud.

Traiter des questionsde doctrines dans l’église

R I C H A R D M . DAV I D S O N , PhD, estprofesseur d’Ancien Testament, à la Facultéadventiste de Théologie de l’UniversitéAndrews, Berrien Springs, Michigan, États-Unis.

Première partie

Les controverses théologiques ne sont pas réservées à l’Église adventistes du septième jour.L’histoire du christianisme montre que les controverses doctrinales et théologiques ont caractériséla croissance et l’expérience de l’Église. Francis Wernick observe, « La division et la désunion ontcaractérisé l’histoire de l’Église chrétienne au moins depuis la fin du premier siècle… Bien quenon immunisés du danger du désaccord, les adventistes du septième jour ont été relativementépargnés de sérieux désaccords, et jouissent d’une unité remarquable concernant la véritébiblique. Mais le danger est toujours présent alors que l’ennemi de l’Église cherche tous lesmoyens possibles pour produire désaccord et variation». 1

Nos pionniers ont dû faire face à des questions controversées dès les premiers jours de notreÉglise. Aujourd’hui, avec plus de 17 millions de membres d’origines variées, nous devons êtreencore plus attentifs que nos pionniers à la manière gérer les questions de controverse.L’ecclésiologie de l’Église adventiste du septième jour est encore dans l’enfance théologiquementparlant.2 Certaines questions directement rattachées à l’ecclésiologie que l’Église adventiste duseptième jour n’ont pas encore été réglées bibliquement, théologiquement et doctrinalement3.

Cette série d’articles propose certaines règles de base pour régler une question théologiquequi pourrait provoquer des divisions. Nous commencerons par considérer l’histoire des controversesdoctrinales, tant au début de l’Église chrétienne qu’à celui du mouvement adventiste, encherchant à apprendre des premiers chrétiens et de nos pionniers adventistes.

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Un cas tiréde la première églisechrétienneLe chemin vers Emmaüs et la cham-

bre haute (Luc 24 ; Actes 1, 2)Le plus grand défi doctrinal pour la

première église s’est présenté le di-manche de la résurrection. Les espoirsdes disciples avaient été anéantis quandJésus, celui qu’ils avaient cru être leMessie libérateur d’Israël, avait été cru-cifié, échouant, apparemment, dans samission messianique. Comment Jésusressuscité a-t-il conduit ses disciples àtravers cette crise d’insécurité, vers unesolide compréhension et expérience dela vérité le concernant, lui, sa mission,et celle future de ses disciples ? Aumoins sept points cruciaux des récitsde Luc 24 et Actes 1 et 2 nous instruisentconcernant les questions de doctrine.

1. L’autoritéfondamentalede l’Écriture.Jésus marchait avec les deux disciples

sur la route de douze kilomètres, de Jé-rusalem à Emmaüs, en ce dimancheaprès-midi de la résurrection. Il auraitpu simplement montrer les blessuresde ses mains, de son côté, et de sespieds, et l’ayant reconnu, les disciplesse seraient prosternés devant lui avecempressement et l’auraient adoré. MaisJésus était déterminé : leur foi ne devaitpas reposer d’abord sur un phénomènephysique, mais sur le témoignage desÉcritures. Ce n’est qu’après les avoirconvaincus par la parole écrite, de lavérité concernant le Messie et sa mission,qu’il a révélé son identité en leur mon-trant les marques des clous dans sesmains. Au moins six fois dans le récitde Luc 24, Luc fait référence à l’Écriturecomme fondement de l’autorité pourla foi des disciples et leur compréhensionde la vérité (Luc 24.25, 27, 32, 44, 45,46). Toute étude de question de doctrineaujourd’hui doit également reconnaitrela même autorité fondamentale desÉcritures4.

2. Une solideherméneutique biblique. Parlant aux disciples sur le chemin

d’Emmaüs, Jésus « leur expliqua danstoutes les Écritures ce qui le concernait. »(Luc 24.27). Le mot «expliqua» ici estun composé d’hermeneuô (dia+herme-neuô), d’où est tiré le mot herméneutique.Au cours de cette marche de douze ki-lomètres dans la campagne, Jésus aexpliqué à ses disciples les principesfondamentaux de l’herméneutique bi-blique. Plus tard ce soir-là, quand il estapparu à un plus grand groupe de dis-ciples dans la chambre haute, « il leur aouvert l'esprit, afin qu'ils comprennentles Écritures» (v. 45).

Toute étude de questions doctrinaires¸neutres ou controversées, doit êtreconstruite sur un exposé fidèle de l’Écri-ture, présenté selon des principes her-méneutiques solides, issus des présup-posés bibliques de sola et tota Scrip-tura– la Bible seule, et toute la Bible,comme fondement ultime de la vérité5.

3. Un exposéchristocentrique.Les seuls mots enregistrés lors de

l’instruction ambulante avec les deuxdisciples se sont concentrés sur sa mortet sa résurrection. « Ô hommes sans in-telligence, et dont le cœur est lent àcroire tout ce qu'ont dit les prophètes !Ne fallait-il pas que le Christ souffreces choses, et qu'il entre dans sagloire ? » (Luc 24.25, 26). Luc note queJésus « leur expliqua dans toutes lesÉcritures ce qui le concernait. » (v. 27,italiques ajoutés). Plus tard ce soir-là,dans la chambre haute, il répéta « qu'ilfallait que s'accomplît tout ce qui estécrit de moi dans la loi de Moïse, dansles prophètes, et dans les psaumes…Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait,et qu'il ressusciterait des morts le troi-sième jour. » (v. 44, 46).

Le jour de la Pentecôte, 50 jours plustard, le Saint-Esprit a été déversé, noncomme une fin en soi, mais comme unsigne terrestre que le Christ avait étéoint comme Roi-Prêtre lors de la céré-

monie céleste d’inauguration (Actes2.31-33). La reconnaissance qu’ilsavaient un Médiateur dans le sanctuairecéleste a donné aux disciples le couragede proclamer la Parole de Dieu6.

Une conception christocentrique estessentielle pour comprendre la vérité.Ellen White affirme : « Jésus est l’axevivant de toutes choses. »7 « Pour êtrecomprise et appréciée, chaque véritéde la Parole de Dieu, de la Genèse àl’Apocalypse, doit être étudiée à la lu-mière qui rayonne du Calvaire. »8 « Lefondement de notre foi réside dans unecompréhension correcte du ministère(de Christ) qui s’opère dans le sanctuairecéleste9. »

4. Unité d’esprit,d’objectif, de motivation. L’Écriture déclare que quand les 120

disciples se sont réunis dans la chambrehaute après l’ascension de Jésus, « Tousd'un commun accord persévéraientdans la prière, avec les femmes, etMarie, mère de Jésus, et avec les frèresde Jésus. » (Actes 1.14). L’adverbe grechomothymodo, souvent traduit « d’unseul accord» fait référence à une condi-tion où l’on est «avec un même esprit/ob-jectif/motif 10. » Ellen White précise àpropos de la préparation du cœur desdisciples dans la relation les uns avecles autres avant la Pentecôte : « Faisanttable rase de toutes divergences, toutdésir de suprématie, ils s’unissaientdans la communion chrétienne 11. » « Ilsont ôté de leur cœur toute amertume,toute séparation, tout différend, car ceciaurait empêché leurs prières d’êtreunies. Et quand ils se sont vidés d’eux-mêmes, le Christ a comblé le vide 12. »Un tel esprit est tout autant nécessaireaujourd’hui alors que nous nous réu-nissons pour comprendre la Parole deDieu sur les questions théologiquesnon résolues.

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PAU L S . R AT S A R A & R I C H A R D M . DAV I D S O N

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5. Prière et jeûne sincères. Comme mentionné ci-dessus, les dis-

ciples, dans la chambre haute avant lapentecôte, « d'un commun accord per-sévéraient dans la prière » (Actes 1.14).Ces temps de prière étaient accompa-gnés de jeûne 13, et impliquaient l’hu-milité du cœur, la véritable repentance,et la confession 14, la profonde recherchedu cœur et « l’examen de soi, la consé-cration du temple de l’âme 15 », et leplaidoyer sincère afin que l’onction duSaint-Esprit soit déversée sur eux enaccomplissement de la promesse deJésus 16. De tels temps de prière et dejeûne sont tout aussi nécessaires au-jourd’hui pour ceux qui s’occupent desquestions de théologie controverséeset non résolues.

6. L’illumination de l’Esprit afin de comprendreles vérités de l’Écriture. Avant sa mort, le Christ a promis aux

disciples que le Saint-Esprit viendraitpour les guider dans la vérité, « Quandle consolateur sera venu, l'Esprit devérité, il vous conduira dans toute lavérité » (Jean 16.13). Le déversementdu Saint-Esprit au jour de la Pentecôtea été l’accomplissement de cette pro-messe. « La Pentecôte leur apporta (auxdisciples) la lumière céleste. Les véritésqu’ils ne pouvaient saisir quand le Christétait avec eux leurs étaient maintenantclairement révélées. Avec une confianceet une assurance qu’ils n’avaient jamaisconnues auparavant, ils acceptèrent lesenseignements de la Parole sacrée » 17.Cette même illumination par le Saint-Esprit est encore plus disponible main-tenant qu’à l’époque du déversementde la pluie de la première saison. « L’ef-fusion du Saint-Esprit au jour de la Pen-tecôte n’était que la pluie de l’automne,mais la pluie du printemps sera plusabondante. Le Christ doit être une se-conde fois révélé dans sa plénitude parla puissance de l’Esprit. 18 »

7. Une motivationpour l’évangélisation,une passionpour les âmes perdues. Le dimanche de la résurrection, Jésus

a promis le don du Saint-Esprit, nonseulement pour conduire les disciplesdans toute la vérité, mais pour leur don-ner la force de témoigner pour l’évangileen son nom « à toutes les nations, àcommencer par Jérusalem» (Luc 24.47-49). Au moment de son ascension, il arépété la promesse du Saint-Esprit dansle même but : « Mais vous recevrez unepuissance, le Saint-Esprit survenant survous, et vous serez mes témoins à Jé-rusalem, dans toute la Judée, dans laSamarie, et jusqu'aux extrémités de laterre. » (Actes 1.8). Les disciples dansla chambre haute, au moment de laPentecôte «n’ont pas demandé une bé-nédiction simplement pour eux-mêmes.Ils étaient chargés d’un fardeau pour lesalut des âmes. » Alors que les disciples« saisissaient le don de l’Esprit qui leurétait accordé, l’épée de l’Esprit, nouvel-lement aiguisée avec puissance et bai-gnée dans les éclairs du ciel, trouveson chemin au travers de l’in-croyance. » 19

De nos jours, alors que nous recher-chons le don du Saint-Esprit dans lebut de nous occuper des questions nonréglées, une telle recherche doit êtrefaite dans le but d’évangélisation, deproclamer clairement et avec dynamismela merveilleuse vérité à un monde quise meurt. Et ce don de puissance attendnotre demande et notre réception :« L’Esprit n’est donné qu’à ceux qui s’at-tendent humblement à Dieu et qui re-cherchent sa direction et sa grâce. Lapuissance de Dieu attend d’être récla-mée et reçue. Cette bénédiction promise,quand elle est demandée avec foi, ap-porte à sa suite toutes les autres béné-dictions. Elle est accordée en proportiondes richesses de la grâce du Christ,toujours prêt à approvisionner l’âmedans la mesure où celle-ci est capablede recueillir ses dons. » 20 Dieu est prêtà déverser un tel don afin de nousaider à travailler sur les grandes vérités,

si nous sommes disposés, et prêts à re-cevoir ce don précieux !

1. Francis W. Wernick, “Leadership Role in Main-taining Unity,” dans Here We Stand EvaluatingNew Trends in the Church, ed. Samuel KorantengPipim. Berrien Springs, MI: Adventists Affirm, 2005,p.769.2. Très peu de théologiens adventistes ont écritsur l’ecclésiologie. L’Institut de Recherche Bibliquede la Conférence Générale (BRI) a ressenti cebesoin et une étude sur l’ecclésiologie est encours.3. Le 12 mai 1982, le Comité de Recherche Bi-blique (un comité placé sous la direction duBRI) a décidé de se lancer dans une séried’études sur l’ecclésiologie. Mais peu a été écritpar les chercheurs adventistes sur l’ordination.Ce n’est que récemment (lors de la session dela Conférence Générale en 2010) que l’on de-manda au BRI de faire une étude attentive surla question de la théologie de l’ordination.4. Pour un exposé du témoignage de l’Écriturecomme pleine autorité pour la discussion doc-trinale, voir Peter M. van Bemmelen, Révélationet inspiration (Manuel de théologie adventiste.Vol. 1). Collonges-sous-Salève, Dammarie-les-Lys : Faculté Adventiste de Théologie, Vie etSanté, 2008, p. 49-61, et également, « TheAuthority of Scripture» dans Understanding Scrip-ture: An Adventist Approach, ed. George W. Reid.Silver Springs, MD : Biblical Research Institute,General Conference of Seventh-day Adventists,2006, p. 75-89. 5. Ces présupposés herméneutiques fondamen-taux sont visibles dans le récit de Luc 24. Jésusétablissait la vérité «par l’Écriture seule» (solascriptura), et il interprétait ce qui le concernait«dans toutes les Écritures (tota scriptura). Pourun résumé de ces principes herméneutiques etd’autres, à partir de l’Écriture elle-même, voir Ri-chard M. Davidson, L’interprétation de la Bible(Manuel de Théologie adventiste, tome 2). Col-longes-sous-Salève, Dammarie-les-Lys : Facultéadventiste de Théologie, Vie et Santé, 2008, p.15-70, et Ekkehardt Muller, «Guidelines for theInterpretation of Scripture» dans UnderstandingScripture: An Adventist Approach, ed. George W.Reid. Silver Spring, MD: Biblical Research Institute,General Conference of Seventh-day Adventists,2006, p. 111-134.6. Voir Ellen G. White, Conquérants pacifiques.Dammarie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980,p. 36 : «Par l’effusion de la Pentecôte, le cielrévélait que le règne du Rédempteur avait com-mencé. Selon sa promesse, le Saint Esprit des-cendait sur ses disciples pour témoigner qu’ilavait reçu toute autorité sur la terre et dans lescieux comme prêtre et roi, et qu’il était l’Oint deson peuple.»7. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 1986, p. 173.8. Ellen G. White, Le ministère évangélique. Dam-marie-les-Lys : Vie et Santé, 2000, p. 308.9. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-

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TRAITER DES QUESTIONS DE DOCTRINES DANS L’ÉGLISE

Lys : Vie et Santé, 1986, p. 204. Pour unediscussion christocentrique fondée sur toutel’Écriture, et l’importance d’interpréter les Écrituresde manière christocentrique, voir Hans LaRondelle,The Israel of God in Prophecy. Principles of Pro-phetic Interpretation. Berrien Spring, MI: AndrewsUniversity Press, 1983,p. 4-9 et passim ; etRichard M. Davidson, “Back to the BeginningGenesis 1-3” et “Theological Center of Scripture”in Christ, Salvation, and the Eschaton. Essays inHonor of Hans K. LaRondelle, Daniel Heinz, JiříMoskala, et Peter M. van Bemmelem, eds..Berrien Springs, MI: Old Testament Department,Seventh-Day Adventist Theological Seminary, An-drews University Press, 2005, p. 5-29.10. Walter Bauer, F. W. Danker, W, F. Amdt, and W.Ginrich, A Greek-English Lexicon of the New Tes-tament and other Christian Literature, 3rd ed.Chicago, IL : University of Chicago, 2000.11. Ellen G. White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980, p.34.12. Ellen G. White, Signs of the Times, January20, 1898 (cite dans Story of Redemption, p.246, 247,«Le témoignage lié à l’établissementde l’Église chrétienne nous est donné non seu-lement comme une partie importante de l’histoiresacrée, mais aussi comme leçon. Tous ceux quifont profession du nom de Christ devraient at-tendre, observer, et prier d’un seul cœur. Toutesles différences devraient être abandonnées, etl’union et l’amour fraternel être chez tous. Alorsnos prières monteront ensemble vers notre Pèrecéleste avec une foi forte et sincère. Alors nouspourrons attendre avec patience et espérance

l’accomplissement de la promesse. L’importantpour nous est d’être d’un seul cœur et d’unseul esprit, laissant de côté envie et malice, etcomme humbles suppliants, attendre que Jésus,notre représentant et chef, soit prêt à faire pournous ce qu’il a fait pour ceux qui veillaient etpriaient au jour de la Pentecôte.»13. White, Signs of the Times, 20 janvier 1898 :« Il leur fut dit de ne pas quitter Jérusalem tantqu’ils n’avaient pas été remplis de la puissanced’en haut. Ils restèrent donc à Jérusalem, jeûnantet priant. »14. Ellen G. White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980, p.34 : «Tandis que les disciples attendaient l’ac-complissement de la promesse, ils humiliaientleurs cœurs dans une véritable repentance etconfessaient leur incrédulité. »15. Ellen G. White, Évangéliser. Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 1986, p. 622 : «Après l’ascensionde Christ, les disciples étaient assemblés dansun même lieu pour adresser à Dieu d’humblesrequêtes. Après dix jours durant lesquels ils son-dèrent leur cœur et firent leur examen deconscience, la voie était libre pour que le Saint-Esprit entre dans le temple de leur âme, purifiéet consacré.»16. Ellen G. White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980, p.35 : «Maintenant, pour obéir à la parole du Sau-veur, les disciples réclamaient ce don [du Saint-Esprit], et, dans le ciel, le Christ y ajoutait son in-tercession afin de le répandre sur son Église.»Ellen White résume ce processus de préparationdans Testimonies to Ministers, p. 507. « Ce fut

par la confession et l’abandon du péché, par laprière sincère et leur consécration à Dieu, queles premiers disciples se préparèrent au déver-sement du Saint-Esprit au jour de la pentecôte.Le même travail, de manière plus importante,doit être fait maintenant. »17. Ellen G. White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1980,p.41, 42. Voir Ellen G. White, The SDA Bible Com-mentary. Vol. 3, p.1152. «Personne ne peut avoirune compréhension de la Parole de Dieu sansl’illumination du Saint-Esprit. Si nous nousplaçons simplement dans la bonne position de-vant Dieu, sa lumière brillera sur nous en rayonsriches et clairs. Ce fut l’expérience des premiersdisciples. (Actes 2.1-4 cité). Dieu est disposé ànous donner une bénédiction semblable quandnous la cherchons sincèrement.»18. Ellen G. White, Les paraboles de Jésus.Dammarie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1977,p. 97, 98. Pour un exposé sur le rôle du SaintEsprit dans l’interprétation des Écritures, voirJohn Baldwin, «Faith, Reason, and the Holy Spiritin Hermeneutics» in Understanding Scripture:An Adventist Approach, George W. Reid ed.. SilverSpring, MD: Biblical Research Institute, GeneralConference of Seventh-day Adventists, 2006,p.20-24. 19. Ellen G.White, Conquérants pacifiques. Dam-marie-les-Lys, éditions Les Signes des Temps,1980, p. 19-36 (chapitres 2, 3 et début du 4)20. Ellen G. White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Les Signes des Temps, 1975, p. 676.

Lorsque j’étais nouveau chrétien, je confesseque j’avais le sentiment que le verset qui suit,

et d’autres du même genre étaient pour les faibles :«Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dansl'affliction. Persévérez dans la prière.» (Romains12.12) Patients dans l’affliction ? Mes yeux se seraientvaguement arrêtés sur cette expression stimulante.Pour moi, c’était des paroles encourageantes pour lesfaibles lorsqu’ils sont déprimés. J’ai absorbé de toutcœur le reste de l’exhortation de Paul sur la manièrede vivre une vie chrétienne - des notions tangiblescomme aimer ouvertement, vivre paisiblement, êtrehospitalier et rechercher le bien.

Maintenant je lis Romains 12 avec des yeux neufs.Les afflictions de cette vie ont transformé ce qu’il y ade plus profond en moi. Dans les moments de grandesafflictions, j’ai vu Son amour, Sa face, et je suis par-venu à connaître et comprendre Son caractère. Leschagrins et les épreuves ont balayé les traits superficielsde ma vie mais laissé l’amour profond et incommen-surable de Dieu.

Patience dans l’affliction

revivalandreformation.org

Quand je perds toute confiance terrestre, j’ai le couraged’être complètement joyeux dans l’espérance. Face à l’affliction,mes prières sont plus sincères. L’affliction a remodelé mesreplis les plus sombres, ces crevasses qui ne sauraient être tou-chées par une vie aussi hospitalière et pacifique que possible.

Romains 12.2 n’est pas de l’opium en conserve pour les fai-bles, mais une promesse pour le chemin. Un voyage que Dieuentreprendra avec nous si nous le désirons. Un cheminementqui refaçonnera notre cœur et nous rendra plus fort que nousne l’aurions imaginé.

– Jean BOONSTRA est directeur du Ministère auprès des enfantspour la chaine de Télévision It Is Written.

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R AY W. M c A L L I S T E R représente ChristianRecord, le service adventiste pour les aveugles, etenseigne à l’Université Griggs, Berrien Springs,Michigan, États Unis.

techniques peuvent renforcer nos rela-tions avec ceux qui sont handicapés.Elles peuvent aussi nous guider dansles difficultés relatives à tout type d’in-teractions sociales, vu que nous sommestous différents.

RalentirLorsque Bartimée a appelé Jésus à

l’aide pour la première fois, la foule avoulu que Jésus l’ignore. Jésus s’estarrêté malgré la foule pour s’occuperde ce quidam. Il a fait une pause pourrépondre aux besoins de cet homme.Souvent, un handicapé met plus detemps à exécuter des tâches que laplupart des gens normaux peuvent ac-complir en un temps record. Nous esti-mons qu’il est impératif de leur accorderdu temps pour réaliser ce qu’ils ont be-soin de faire ; et dans certains cas s’ar-rêter pour leur offrir assistance. Parfois,lors des repas en commun, les gensnous bousculent ma femme et moidans les queues. Elle doit prendre de lanourriture pour deux et dans certainscas pour trois lorsque sa mère, handi-capée aussi, nous accompagne.

ÉcouterNon seulement Jésus s’est arrêté,

mais il a aussi prêté l’oreille à Bartimée.

Il a demandé à Bartimée de quoi ilavait besoin. Jésus qui connaissait déjàce dont l’homme avait besoin a voulului accorder la dignité de prendre, lui-même, ses décisions. Quand les autresdécident comment et quand le handi-capé devrait recevoir de l’aide, il sesent alors mis à l’écart dans le processusde prise de décision.

Au cours de mes années de faculté,un jour je revenais du culte quand unmonsieur aimable a soudainementpassé ses bras autour de moi. Surpris,je lui ai demandé ce qu’il faisait. Il a ré-pondu qu’il m’aidait à traverser la rue.Non seulement c’était une mauvaisemanière d’aider un aveugle à traverserla rue, mais je n’avais pas l’intentionde la traverser. Habituellement, avantd’aider, j’encourage les gens à demanderd’abord s’ils peuvent aider.

Jésus aussi a demandé à Bartimée,non à ceux qui étaient près de lui, cedont il avait besoin. Une fois, je me ren-dais à l’hôpital. Une femme qui était làdemandait avec insistance à la personnequi m’accompagnait si j’avais besoind’une chaise roulante. Mes yeux nefonctionnent pas; mais mes cuissessont en bon état. Je pense souvent à lasomme de temps qui pourrait être ga-gnée si les gens s’adressaient à moidirectement au lieu de recourir à

S i jamais un handicapé foulaitl’enceinte de votre lieu de culte,sauriez-vous comment lui faire

sentir qu’il est chez lui ? Nul d’entrenous ne désire être rude. Il arrivepourtant que des gens bien intentionnésposent maintes fois des actions quidérangent les handicapés. En sa qualitéde berger du troupeau, le pasteur devraiten être conscient et ouvrir les yeux deses ouailles sur la nécessité de recon-naître les besoins de ceux qui ont deshandicaps.

PartagerEn ma qualité de représentant du

service pour aveugles Christian Record,j’ai eu à parler de ce sujet à des égliseset à des groupes d’hommes d’affaires.Je prends l’interaction de Jésus avecl’aveugle Bartimée dans Marc 10.46-52 et d’amusantes histoires tirées demon expérience personnelle d’aveuglepour mettre en exergue de simples ac-tions qui peuvent être posées pourmieux servir ces précieuses âmes. Cetarticle souligne comment la méthodeutilisée par Jésus en Judée au Ier sièclepeut être appliquée n’importe où auXXIe siècle.

En bref, cette méthode s’appuie surl’acronyme REAIV signifiant Ralentir,Écouter, Adapter, Identifier, Valoriser. Ces

Le handicap :

de la prise de conscienceà l’unité parfaite

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Après avoir parlé à un aveugle, faites-lui savoir que vous avez fini et quevous quittez la pièce. J’ai souvent eudes conversations qui se sont achevéesquand j’ai réalisé brusquement que jeparlais au mur depuis deux minutes.Ne touchez pas un aveugle sans luidonner un quelconque avertissementou sans le saluer; car il ne sait pas àquoi s’attendre. En indiquant une di-rection à un aveugle, ne pointez pas unobjet du doigt et ne vous référez pas àsa couleur. Puisque ses yeux ne fonc-tionnent pas, il lui sera tout aussi im-possible de trouver la boîte bleue àquelques pas que si elle était à mi-che-min du bout du monde. Évitez de plai-santer : «Devine qui c’est?». C’est amu-sant avec un enfant, mais c’est ennuyeuxpour les adultes.

Enfin, ne caressez pas un chiend’aveugle sous son harnais. Les animauxconfondent facilement le travail et lejeu ; or le harnais est un symbole detravail.

Aussi loin que se trouve un sourd, necriez pas. Crier c’est simplement rendrebruyant un discours mal exprimé, undiscours mal énoncé. Si vous pensezqu’il lit sur les lèvres, utilisez une dictionclaire et bonne, assortie de solides mou-vements des lèvres dans un bon éclai-

rage. Autrement, le message par écritet le courrier électronique sont toujourslà. Finalement, lorsque vous parlez àun interprète pour sourd, parlez commesi vous parliez au sourd lui-même. Nedites pas : « Qu’est-ce qu’il lui faut ? »Je parie que si vous dites cela, l’interprètesignera : « Qu’est-ce qu’il lui faut ? » Etalors, le sourd répondra : « Je ne saispas ce qu’il lui faut, mais je sais cequ’il me faut. »

En ce qui concerne les utilisateursde chaise roulante, ne vous appuyezpas sur leur chaise roulante. Je dis ha-bituellement, procurez-vous la vôtre. Oncroit qu’une chaise roulante fait partiedu corps de la personne; non, elle faitpartie de son espace personnel. Enfin,essayez d’établir le contact des yeuxavec une personne dans une chaiseroulante. Ne mettez pas cette personneen situation d’attraper mal au cou enl’obligeant à porter sa tête en avant ouen l’arrière selon votre position.

À ce point, nous devrions dire iciquelques mots concernant l’accessibilitédes édifices. Le braille aux portes destoilettes peut être aussi utile que lesrampes pour les chaises roulantes etles portes automatiques. Assez souvent,les églises oublient de construire unerampe d’accès à l’estrade. Un adorateur

quelqu’un d’autre pour me transmettredes messages utilisant ce que j’appelleun interprète Anglais-Anglais.

Écouter est une capacité importantedans n’importe quelle situation. Quandj’étais enfant, je fréquentais une église.C’était avant d’avoir complètementperdu ma vision (bien que ma visionpériphérique n’ait jamais été très bonne).Un moniteur a placé un recueil de chantsur ma cuisse et persistait à me direavec insistance d’essayer de le lire. Jelui expliquai que je ne voyais pas bien.Mais il ne cessait de me dire d’essayeravec beaucoup d’insistance. L’importantest que les gens handicapés connaissentleurs limites et savent quand ils ont be-soin d’aide.

AdapterLes handicapés trouvent leur fierté

dans leur indépendance. Certaines adap-tations doivent quand même être faitespour eux. Jésus s’est adapté à Bartiméeen le laissant venir à Lui. Cette adaptationimpliquait la voix de l’aveugle. Uneadaptation appropriée, certes, requiertla prévoyance. En une autre occasion,je transportais à l’étage un panier remplide linge propre. Je coinçai le panierentre la porte et mon corps de manièreà pouvoir me retourner pour ouvrir laporte. Le plan a parfaitement réussijusqu’à ce qu’un homme bien inten-tionné ouvre la porte sans me prévenir;libérant ainsi le panier à linge. J’ai pupréserver le panier grâce aux réflexesrapides dont les aveugles sont dotésspécifiquement pour ce genre de si-tuations. J’ai tout de même conseillé àcet homme de m’informer d’abord laprochaine fois qu’il voudrait m’aider.

Il y a diverses façons de s’adapterpour aider un handicapé. Par exemple,quand vous conduisez un aveugle, faites-le vous tenir par le bras et marcher unpas en arrière. Rappelez-vous que lesbancs et les piliers ne s’écarteront pasde la route de la personne. En asseyantun aveugle, placez sa main sur le dossierde la chaise. Toute autre chose suivralogiquement.

Nul d’entre nous ne désire êtrerude. Il arrive pourtant que des

gens bien intentionnés posent

maintes fois des actions qui

dérangent les handicapés.

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reurs. Si nous apprenons à rire de nous-mêmes, nous nous amuserons et seronsplus détendus. Et peut-être, grâce aucalme, nous commettrons moins d’er-reurs.

ValoriserJésus ne s’est pas seulement adapté

à Bartimée. Il l’a valorisé. Valoriser lehandicapé, c’est l’aider à se sentircomme s’il n’avait aucun handicap.Guérir comme le fit Jésus peut ne pasrelever de notre compétence pour lemoment. Il y a cependant d’autres ac-tions que nous pouvons entreprendrepour mettre les gens en valeur.

Nous pouvons d’abord éviter des pa-roles et des actions qui peuvent entraverla valorisation. Déclarer que quelqu’unne peut pas faire quelque chose ne faitque l’empêcher d’essayer. De plus, nevous référez pas à une infirmité commemoyen d’identification. En entrant chezle coiffeur un jour, j’ai entendu quelqu’undire : « Voilà l’aveugle qui s’amène. »Habituellement, je réponds : « Hello !Oui, c’est bien l’aveugle. » Si on me de-mande comment je m’appelle, je ré-ponds : « Je suis Ray. Mais appelez-moitout simplement l’aveugle. » Nous nedirions pas « Le Mexicain est ici » oubien « la dame noire est arrivée. » Nousavons appris que de tels appellationsreflètent des préjugés. Nous ne devrionspas non plus traiter une infirmité decette manière.

Finalement, à l’école et même àl’église, nous devons être vigilants surla question de la taquinerie et ce quej’appelle « l’oppression des amis. » Lesenfants se font réciproquement deschoses pour lesquelles un adulte pourraitêtre traduit en justice ou arrêté. DansDeutéronome 27.18, la Bible déclareclairement que des malédictions frap-peront ceux qui font perdre leur routeaux aveugles. Dieu pardonne. Mais il sesoucie de ceux qui semblent plus faibles.

Que pouvons-nous faire alors pourvaloriser les autres ? Aider une personneinfirme à acquérir une capacité à l’in-dépendance est très bien. Quelqu’un

qui m’a aidé à apprendre un nouveauchant à l’église m’entendra le chanteret pensera à la manière dont il a faitréellement une différence. Lors du camppour les non-voyants organisé par Chris-tian Records Services, j’ai enseigné l’ori-gami à d’autres aveugles et commentcultiver des choux de Bruxelles, les va-lorisant ainsi avec de nouvelles com-pétences et me valorisant moi-mêmeen leur enseignant mon expérience. Ladirection de l’église devrait visiter chaquepersonne frappée d’une infirmité et en-visager comment chacun serait en me-sure d’aider. Quelqu’un peut avoir undon particulier qui se distingue desdons habituels que nous recherchons.Il se peut qu’il y ait un poète aveugleou un peintre sourd. Ces gens pourraientutiliser leurs talents artistiques pour il-lustrer des sermons ou encourager. Il ya peut-être un enfant désordonné souf-frant d’une déficience d’attention quipourrait exceller comme membre duservice d’accueil.

Conclusion1 Corinthiens 12 discute du Corps

de Christ. Paul stipule que même lesmembres apparemment moins impor-tants sont d’une grande importance. Ildit alors que lorsqu’un membre souffre,c’est tout le corps qui souffre. En tantque membre du corps de Christ, l’han-dicapé garde sa valeur malgré son in-firmité. Tous, nous formons un seul corps.Ainsi, je me demande si nous ne sommespas tous infirmes lorsqu’un membred’église est frappé d’une infirmité.

Nous pouvons enfin envisager com-ment Jésus a appliqué ce modèle àchacun de nous. Il s’est arrêté pourprendre note de la réalité du péché. Il aentendu nos cris quand nous avonsimploré sa miséricorde. Il s’est adaptéen descendant jusqu’à nous et en mou-rant pour nous. Il s’est identifié à nousen nous invitant à le prier et il nous avalorisés avec le Saint Esprit et la vieéternelle dans un nouveau ciel et unenouvelle terre où il n’y aura plus d’infir-mités.

sur chaise roulante peut souhaiter prê-cher ou diriger un temps de prière et lefaire comme tout membre normal.

Un bon exemple d’adaptation s’estproduit lorsque j’étais au camp d’hiverpour aveugle organisé par Christian Re-cord Services. J’y ai fait du ski en mon-tagne pour la première fois. L’entraineurm’a montré patiemment les positionset les mouvements, en s’adaptant àmon apprentissage plus lent. Quand jeskiais comme d’habitude, lui le faisaitinversement, me tenant les mains pourme stabiliser et me sécuriser. Il m’aécouté quand j’ai voulu essayer sansson assistance directe. Je me suisamusé et j’ai appris au moins les rudi-ments d’un nouveau savoir faire grâceà son amabilité.

IdentifierJésus n’a pas juste assisté Bartimée

pour le reléguer ensuite dans les ou-bliettes. Il a initié une relation qui aincité Bartimée à devenir son disciple. Ceux qui ont des handicaps physiquesn’ont pas besoin d’être assistés pourêtre délaissés plus tard. Nous avonsbesoin d’amitié autant que tous les au-tres. Vous pouvez souhaiter dire « Bon-jour » et ensuite poser des questions.J’encourage les gens à me poser desquestions sur ma cécité; d’autant plusqu’elle est apparemment évidente.

Je rappelle aussi aux gens de nepas attarder leurs regards sur ceux quiont des handicaps physiques.

Vous pouvez désirer utiliser des mé-taphores visuelles avec un aveugle;c’est parfaitement acceptable. J’enutilise régulièrement quand je vois quec’est approprié.

Finalement, ayez recours à l’humour.Je me rappelle le moment où, arrivé àbord d’un avion, l’hôtesse de l’air m’in-troduisit comme suit : « Allo ! Voici Ray.Il sera avec nous au cours de ce vol. Ilest aveugle aujourd’hui. » Aujourd’hui ?Je renchéris. En réalité, je suis aveugletous les jours. Même quelqu’un considérécomme expert dans l’art d’interagir avecles handicapés peut commettre des er- M

R AY W. M c A L L I S T E R LE HANDICAP...

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Yvan Bourquin a été pasteur adventiste en Suisse romande etrédacteur aux éditions Les Signes des Temps à Dammarie-les-Lys enFrance. Il a aussi travaillé comme bibliothécaire au service des

pasteurs du Canton de Vaud et à la bibliothèque universitaire deLausanne Dorigny. Spécialiste de l’évangile selon Marc, il a écrit deuxlivres remarquables sur cet évangile, et il est co-auteur d’un manueld’étude narrative de la Bible. Aujourd’hui retraité, il est surtout unhomme sensible, qui souffre. Il est en deuil de son épouse, qu’il aaccompagnée pendant plusieurs années d’une longue et péniblemaladie.

Dans ce petit livre, qu’il dédie à toutes celles et tous ceux qui commelui sont des blessés de la vie, il part de l’expérience qu’il fait de lasouffrance et ose poser les grandes questions qui hantent l’humanité.Il ose affronter les images de Dieu qui se cachent derrière lesinterprétations que l’on donne habituellement à la souffrance.

Yvan Bourquin invite, dans un deuxième temps, son lecteur àsuivre la manière dont Marc et Matthieu racontent la passion de Jésus et à ydécouvrir comment Dieu se situe devant Jésus qui souffre et dont les prières semblent restersans réponse. Sous sa plume, le lecteur découvre les richesses des textes des évangiles, et en même temps leurpudeur révélatrice d’un Dieu qui assume la souffrance. Ce n’est pas un Dieu qui exige ni qui inflige cette souffrance.

Il l’emmène ensuite loin dans le passé auprès du prophète Élie tel qu’il est présenté dans le premier livre des Rois dansl’Ancien Testament. Le lecteur chemine avec ce prophète en pleine dépression et à qui Dieu se manifeste dans unsilence ténu mais pourtant révélateur de son caractère. Là, il découvre un Dieu qui accompagne avec patience etdiscrétion l’homme qui souffre.

Enfin, reprenant les récits de la passion dans les quatre évangiles, Yvan Bourquin fait remarquer comment ces récitsproduisent leur effet pour semer la consolation et l’espérance dans l’esprit et le cœur du lecteur blessé par la vie.

Ce livre fera du bien à celles et ceux qui sont confrontés à la souffrance. Il aidera aussi tous les lecteurs de la Bible, ycompris les pasteurs, les aumôniers, et ceux qui donnent des études bibliques, à mieux comprendre ce livre si riche etau message si pénétré de l’amour de Dieu.

Bernard Sauvagnat

Du même auteur :

• La confession du centurion. Le Fils de Dieu en croix selon l’évangile de Marc. Poliez-le-Grand : éditions duMoulin, 1996.

• En collaboration avec Daniel Marguerat, Pour lire les récits bibliques. Initiation à l’analyse narrative. Paris,Genève, Montréal : Cerf, Labor et Fides, Novalis, 1998.

• Marc, une théologie de la fragilité. Obscure clarté d’une narration (Le monde de la Bible 55). Genève : Laboret Fides, 2005.

LIVRE

M I N I S T R Y ® 2 5 ‡ ‡ 3 E T R I M E S T R E 2 0 1 3

Yvan BOURQUIN, Quel Dieu pour tant de souffrance ?Lettre aux blessés de la vie (collection Parole en liberté).

Bière, Suisse : éditions Cabédita, 2013, 96 pages.

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D O N M a c L A F F E RT Y est pasteur de l’Égliseadventiste de Clovis, Californie, et président deDiscipleship, un ministère réunissant enfants,jeunes, et adultes en tant que disciples deJésus-Christ.

Je savais que quelque chose n’allaitpas. Quelque chose clochait.

Pendant que je marchais dans la neigece soir-là pour aller à ma réunion, Dieum’a donné un deuxième avertissement.Sa voix douce et tranquille a parlé àmon cœur, «Don, quand je reviendrai, jene vais pas te questionner d’abord surla nouvelle église que tu construis pourmoi, ou sur le nombre de baptêmes quetu as fait l’an dernier. Je vais te demanderoù sont tes enfants.»

J’ai réalisé que j’étais tellement pressédans mon ministère que je minimisaisune énorme partie de ma vie: les enfantsque Dieu nous avait donnés à ma femmeet à moi. C’est à ce moment-là que Dieua commencé à me ramener vers nosprécieux enfants. Mais alors qu’il merappelait vers eux, j’ai compris qu’il mefaudrait une espèce d’outil que Dieupourrait utiliser pour me mettre en accordavec sa vision pour ma relation avec lui,ma famille, et mon ministère.

Ainsi, il y a près de 12 ans, j’ai com-mencé à prendre une retraite de 24heures seul avec Dieu, généralement enfin d’année, en décembre. C’est devenuun temps pour réviser ma vie avec Dieuet chercher sa vision pour l’année sui-vante. Chaque année c’est pour Dieu lemoment de me donner les encourage-ments aussi bien que les correctionsnécessaires. C’est un temps de renouveaupour mon amitié avec Dieu. C’est untemps pour recevoir une vision renouveléede la part de Dieu qui a un impact danschaque détail de ma vie.

Que se passerait-il si vous preniez24 heures de votre routine à uncertain moment le mois prochain

pour être seul avec Dieu? Quels pourraienten être les résultats? J’ai posé cettequestion à beaucoup de pasteurs etd’administrateurs au cours des dernièresannées. Voici certaines des réponses gé-néralement données : Dieu me rafraichirait Je ferais une meilleure expé-

rience avec Dieu Je ne serais pas si stressé Dieu me dirait probablement des

choses que je ne désire pas en-tendre

Dieu me donnerait plus de paixet de repos

Je découvrirais plus précisémentle projet de Dieu pour ma vie

Je travaillerais avec une plusclaire vision de Dieu pour ma fa-mille et mon ministère

Je repenserais à ce qui est réel-lement important

Pourquoi doncne pas le faire ?Nous avons beaucoup d’excuses. Nous

disons que nous sommes trop occupés.Nous disons que ce que nous faisonsest trop important pour nous arrêter.Nous sommes trop fatigués. Nous sommessoucieux à l’idée que les gens ne nousattendraient pas. Nous sentons que nousne pouvons même pas ralentir. Et nosexcuses continuent.

L’Écriture dit, «Sans vision le peuplese détraque» (Pr 29.18, Chouraqui). Nonseulement le peuple dans nos églisespérit faute de vision, mais nous périssonsnous-mêmes. Sans la vision de Dieupour notre vie, nous nous desséchons.Nous nous enlisons souvent dans desroutines qui nous privent d'une vie re-nouvelée en Christ.

Il y a près de 13 ans j’ai pris conscienceque, comme pasteur, j’étais tellementpressé de faire ce que je pensais être levolonté de Dieu dans mon ministère,que j’étais trop occupé pour entendresa vision. Dieu bénissait mon ministèrehors de ma famille, mais j’avais besoinde vision pour mon ministère dans notrefamille. Dieu devait me réveiller, et il m’aparlé par mes deux enfants. Ils se sontmis à pleurer un soir, alors que je medépêchais de partir pour une réunion àl’église, «Papa! Reste à la maison cesoir et joue avec nous ! Tu es toujoursparti ! »

À ce moment-là, je n’ai pas aimé cemessage. J’ai pensé que je faisais toutce que Dieu m’avait appelé à faire. Al’époque, je travaillais souvent six soiréespar semaine : des études bibliques avecdes personnes qui étaient pratiquementprêtes à prendre une décision pour Christ ;des rencontres d’aide pour des couplesprêts a divorcer ; des visites à l’hôpital àceux dont la vie était en question. J’aimaisma famille, mais elle n’avait que le tempsqui me restait.

Ainsi ce soir- là j’ai rapidement em-brassé chacun de mes enfants. Je referméla porte derrière moi alors qu’ils pleuraient.

Retraite spirituelle personnelle24 heures avec Dieu

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Il y a des années, le prophète Élieavait désespérément besoin de ralentiret d’être simplement seul avec Dieu. Lemont Carmel avait été l’apogée de sonministère jusque là, mais la menaced’une femme en colère l‘avait fait courirdans la mauvaise direction. Élie avaitbesoin d’être rechargé. Il était extenué,découragé et déprimé.

Au mont Horeb, Dieu lui a accordéune retraite personnelle avec celui quil’aimait le plus. Après avoir ralenti et prisdu repos il a finalement été capabled’entendre Dieu. Dieu lui a posé unequestion difficile : «Que fais-tu ici, Élie?»

Sa présence, seul dans la grotte avecDieu, n’était pas le problème. Le problèmec’était qu’Élie était submergé par le poidsde son ministère. Il avait besoin d’êtresubmergé par la présence de Dieu, parsa disponibilité, sa puissante vision etson appel.

Dès qu’Élie a ralenti, Dieu s’est occupéde lui. Il a pris soin de ses besoins per-sonnels et tendrement il a guidé soncœur. Et c’est seulement ensuite queDieu l’a confronté à des questions éprou-vantes, et lui a donné une nouvelle vi-sion.

Pourquoi donc ne pas simplements’arrêter? N’attendez pas le jour idéalpour passer une journée avec Jésus.Vous pourriez attendre toute votre vie. Ar-rêtez simplement. Mettez un jour de côté.

Que peut-on fairepour se préparer ?Voici six étapes que j’ai trouvées utiles

pour que cette retraite ait le plus grandimpact.

1. Tranquillement faites une rencontrequotidienne, seul avec Dieu, avec saparole et dans la prière. Le temps passéavec Dieu vous préparera à votre retraiteet fera une grande différence dans cequi se passera entre vous et Dieu durantvotre retraite.

Une retraite de 24 heures avec Dieune remplacera jamais ce qui doit arriverentre Dieu et nous chaque jour. Fairel’expérience quotidienne de Dieu, parsa parole et la prière, approfondit notredésir de grandir dans notre relation aveclui. Cela augmente aussi notre désir devivre et servir au cœur de sa volonté.

Durant ma jeunesse, le jeûne ne m’ou-vrait pas l’esprit à Dieu, au contraire.J’étais distrait par les grognements demon ventre et je n’entendais plus riend’autre. Soyez réaliste concernant lejeûne. Au cours des années, le jeûne estdevenu pour moi une bénédiction. Maischaque fois que je fais une retraite main-tenant, je demande à Dieu si jeûner mepermettra ou non de mieux l’entendre.Le Seigneur connaît bien notre corps. Ilsait à quel point nous nous sommes fa-tigués dans notre ministère, et si cettediscipline nous aidera ou nous gêneracette fois-ci.

5. Évitez les outils de communication.Pratiquez un jeûne des médias. Notremonde en est saturé. Éteignez-les tous.Faites une retraite silencieuse où vouspouvez être calme, silencieux, et écouter.Ma femme et moi nous sommes misd’accord pour que je n’allume mon té-léphone que pour quelques minutesseulement dans la soirée, afin que l’onpuisse se connecter, prier ensemble, etfaire de même avec nos trois enfants. Jelaisse toujours à ma femme le numérode téléphone d’une personne prochequi peut me contacter en cas d’urgence.

Éteignez votre téléphone portable. Lais-sez votre ordinateur derrière vous, àmoins que vous soyez sûr de ne pasêtre tenté de consulter votre courrier,etc. Je constate toujours que le mondemarche très bien sans moi pendant 24heures. Nous ne sommes jamais aussiindispensables que nous le pensons.

6. Prenez avec vous des outils spiri-tuels. Vous ne pouvez être sans votreBible. Si vous tenez un journal de prières,emportez-le pour réfléchir à ce que Dieufait dans votre vie. Si vous ne tenez pasde journal, faites-en un pour enregistrerles réflexions et les idées que Dieuapporte à votre esprit. Vous pouvez vousdemander si vous devriez emporter votrerecueil de lectures spirituelles préféré.Restez simple.

Il n’y a rien de tel que de venir à la pa-role de Dieu avec seulement un cahieret un stylo. Laissez vos cartables remplisde vos livres les plus récents. Concen-trez-vous sur le Livre principal. Ce Livresera continuellement votre référencepour évaluer toutes les expériences et

Quand vous lisez et étudiez la Biblechaque jour, dans le but de connaitreDieu et de le servir, Dieu ouvre votrecœur pour lui parler et l’écouter. Quandvous lisez et étudiez la Bible chaquejour pour mieux connaître Dieu et mieuxle servir, alors il vous ouvre le cœur etvous pouvez mieux l'écouter et mieuxlui parler. Quand nous restons calmes,sachant qu'il est Dieu, il nous ouvre lecœur et nous entendons sa douce voix.En écoutant chaque jour la voix de Dieudans sa Parole écrite et par la prière,nous préparons la multiplication de cesinteractions avec notre meilleur ami lorsde notre retraite.

2. Créer l’environnement approprié.Choisissez un endroit libre de toute dis-traction (par exemple, dans la nature,dans un motel à proximité d’un parc na-tional, etc.). Allez passer la nuit quelquepart. Faites des plans pour deux joursavec une nuit entre les deux. Vous vousdemandez pourquoi vous ne pourriezpas économiser votre argent et rester àla maison ? Il faut vous détacher de toutce qui représente votre routine.

Souvent les épouses de pasteurs de-mandent si elles peuvent aller avec euxafin d’avoir en même temps leur propreretraite spirituelle. Certainement ! Mafemme et moi sommes allés ensembleplusieurs fois. Si vous allez ensemble,soyez sûrs que l’environnement soit bonpour vous deux ; vous devez vous sentiren sécurité, à l’aise et en paix sur place.

3. Sollicitez le soutien de vos parte-naires de prière. Demandez à plusieurspersonnes de confiance d’intercéderpour vous au cours de votre retraite. As-surez-vous que vous pourrez rencontrerl’un de ces partenaires de prière aprèsvotre retraite pour discuter de votre ex-périence. Choisissez quelqu’un du mêmesexe que vous, qui est fidèle à Dieu etqui connaît sa parole. Accueillez le retourhonnête de cette personne sur ce quis’est passé.

4. Prévoyez vos propres repas. Prenezvotre nourriture et votre eau avec vous.N’allez pas manger dans un restaurant.Débarrassez-vous de toute distraction.Mangez simplement. Évitez l’excès desucre et d’huile. Mangez des fruits, desoléagineux et des légumes. Pensez àjeûner. Vous voulez avoir l’esprit clair.

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M I N I S T R Y ® 2 8 ‡ ‡ 3 E T R I M E S T R E 2 0 1 3 [ ]

impressions que vous recevez durantvotre retraite.

Commentrendre cette retraitesignificative ?

1. Être. Prenez le temps simplementd’être. Ralentissez le rythme de vos oc-cupations. Marchez. Une heure ou deux(si vous pouvez aller à pied à votre des-tination, c’est l’occasion de ralentir). Lais-sez tomber les affaires et les pressions.Rendez-vous disponible pour Dieu. «Ar-rêtez, et sachez que je suis Dieu» (Ps46.10).

2. Penser. Parfois Dieu est le dernierà recevoir nos remerciements. Verbalisezla liste des choses non mentionnéesqu’il a faites pour vous récemment. Cé-lébrez ce qu’il fait maintenant dans votrevie. Notez toutes les fois où durant l’année,Dieu vous a pourvu, béni et encouragé.Vous découvrirez qu’en le remerciant, ilélèvera gentiment vos pensées vers luide plus en plus haut.

3. Louer. Prenez le temps de louerDieu pour ce qu’il est. Dites-lui ce quevous aimez dans son caractère. Dites-luià haute voix ce qui vous fait l’admirercomme votre Dieu et Roi.

4. Confesser. Réglez les chosesavec Dieu. Abandonnez-lui votre attitude,vos désirs et votre cœur. Il se pourraitque vous deviez appeler quelqu’un àqui vous avez fait du tort. Vivez le restede votre retraite dans un esprit paisibleet tranquille.

Demandez à Dieu de briser votre cœur.Parfois le ministère peut endurcir notrecœur envers les gens, et envers Dieu.Donnez à Dieu votre cynisme, votre espritde critique, votre désir, votre orgueil etvos craintes. Demandez-lui de vousdonner un cœur nouveau par son Es-prit.

5. Nourrissez votre esprit. Aprèsla confession, demandez à votre pèrecéleste d’envoyer le Saint-Esprit afin defaire pénétrer puissamment la paroleécrite de Dieu dans votre cœur. Passezdu temps avec la Bible. C’est la parolede Dieu pour vous. Lisez les promessesqu’il vous y fait. Réfléchissez aux histoiresdes personnages de foi de la Bible. Voici

lui si ce que vous voyez est bien ce qu’ilveut que vous fassiez. Corrigez et com-plétez ce que vous savez déjà. Laissezla sagesse de Dieu concernant les rôlesde votre vie influencer la manière dontvous acceptez ou rejetez les occasionsqui sont devant vous. Les décisions devotre vie vous aident-elles à être plus oumoins fidèle aux rôles qu’il vous aconfiés? Évaluez toujours les penséesque vous recevez à l’aide la parole écritede Dieu.

8. Réclamez-vous des pro-messes de Dieu pour accomplir savolonté.

9. Faites un compte-rendu.Prenez un de vos partenaires de prièrequi a prié pour vous durant votre retraite.Racontez comment Dieu vous a béni.Partagez ce que Dieu attend de vousdans les rôles de votre vie pour l’annéeà venir. Invitez-le à réagir honnêtement.Demandez-lui de prier pour vous afind’agir en harmonie avec Dieu qui dirigevotre vie.

Si vous avez des doutes concernantune des impressions que vous avezreçues durant votre retraite, invitez votrepartenaire de prière à se joindre à vouspour examiner vos impressions à l’aulnede la parole écrite de Dieu.

Ces retraites régulières avec Dieu aucours des années m’ont conduit àquelques conclusions : Dieu est désireuxde nous rencontrer dans la tranquillité.Dieu est prêt à nous rafraîchir. Dieu vou-drait nous donner une vision pour vivrenotre relation avec lui, notre couple, nosrelations avec nos enfants et le ministèrequ’il nous a confié.

Alors que nous approchons de la se-conde venue de Christ, je découvre queDieu m’appelle à multiplier mes retraitesavec lui. Que cette retraite annuelle devingt-quatre heures aiguise notre appétitpour des mini retraites de plusieursheures, d’une demi-journée, ou une pé-riode de huit heures. Envisagez égalementdes retraites de plusieurs jours. Vouspourrez découvrir que le Saint-Esprit vousencourage à vivre cette retraite de manièredifférente de ce que vous avez préparé.Que le processus et les grandes lignesde cet article soient simplement unefaçon de commencer.

quelques suggestions pour des promesseset des récits de la parole de Dieu àétudier et méditer : Éphésiens 3.20; Philippiens 4.13,19;

Jacques 1.5 ; 2 Corinthiens 9. 6-11. Noé, courageux prophète antédilu-

vien qui a pris Dieu au mot. Joseph, d’une loyauté tenace envers

Dieu malgré l’obscurité et l’injustice. Job, fidèle au sein de l’adversité et

de la perte. Ruth, dévouée, investie dans ses re-

lations, une belle histoire d’amour. Néhémie, construisant ce que l’on

disait impossible. Esther, qui sut saisir l’occasion de

Dieu. Daniel, intègre, d’une influence stra-

tégique pour les plans de Dieu. Élie, qui fit face à une confrontation

avec la puissance de Dieu. Paul, courageux pionnier de la bonne

nouvelle du Christ. Philippe , qui suivit les directives du

Saint-Esprit dans les lieux déserts.6. Dialoguez. Faites la liste des

rôles de votre vie (par exemple : disciplede Christ, époux, parent, fils, fille, grand-père, voisin, ami, pasteur, administrateur,dirigeant, formateur, etc.) Concentrez-vous sur les quatre à huit premiers rôles.Redéfinissez vos rôles avec Dieu et com-ment les remplir maintenant. Demandezà Dieu ce que vous pouvez célébrerdans ce que vous faites dans chacun deces rôles. Notez par écrit les bonneschoses que Dieu vous a aidé à accomplirdans chaque rôle au cours de l’annéedernière.

Demandez à Dieu ce qui devrait chan-ger dans chacun de vos rôles. Deman-dez-lui quelles améliorations vous pourriezapporter dans chacun des rôles afind’être fidèle à ce qu’il vous a confié.Dieu a une vision pour les rôles qu’ilvous a confiés, donc demandez-la lui.

7. Écoutez, planifiez, et réflé-chissez. Faites une pause dans votretravail pour marcher, écouter, et prier.Notez les réflexions que Dieu met dansvotre esprit. Que votre sommeil vousporte conseil. Présentez à Dieu vos ré-flexions et vos convictions. Demandez-

D O N M a c L A F F E RT Y RETRAITE SPIRITUELLE PERSONNELLE

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E L I E Z E R G O N Z A L E Z est titulaire d’uneMaitrise en Théologie et d’une Maitrise enÉtudes Juives et Christianisme primitif. Ilprépare un Doctorat à Gold Coast, en Australie.

l’évangile de Jean, alors que le reste duNouveau Testament en recèle aussi l’évi-dence en filigrane. Par exemple, dansMatthieu 12.6, Jésus se déclare lui-même «Plus grand que le temple». Lethème se fait particulièrement signalerdans les derniers discours de Jésus autemple 4. Quand on en vient aux épîtrespauliniennes, nous voyons Paul y brandirfermement la notion de corps du Christcomme temple. Dans 1 Corinthiens 3.16,17 et 2 Corinthiens 6.16-7.1 où il endiscute, Paul développe en profondeurl’idée de la communauté en Christcomme étant le temple.

Le sanctuaire céleste.Avant l’épître aux Hébreux, le Nouveau

Testament ne nous fournit aucune indi-cation explicite montrant que le templeterrestre peut être remplacé par le sanc-tuaire céleste. Le concept d’un sanctuairecéleste n’y est pas non plus explicitementprésent. Nous estimons tout-à-fait rai-sonnable de maintenir que le conceptde miqdash, avec ses fonctions inhérentesde salle du trône de Dieu au ciel et delieu où il dispense sa justice, est importantà travers l’Écriture et implicite dans leNouveau Testament. Par exemple, ceconcept est clair dans Matthieu 5.34,35 où Jésus dit «de ne jurer aucunement,ni par le ciel, parce que c'est le trône deDieu; ni par la terre, parce que c'est sonmarchepied; ni par Jérusalem, parce

L ’épître aux Hébreux enseigne clai-rement qu’il existe un sanctuairevéritable au ciel et que Jésus en

qualité de grand-prêtre y officie «commeministre du sanctuaire et du véritable ta-bernacle, qui a été dressé par le Seigneuret non par un homme.» (Hébreux 8.2)1.Cependant, depuis ces dernières années,les spécialistes ont aussi mis en lumièrela déclaration de Jésus dans les évangilesoù il dit Lui-même qu’Il est le NouveauTemple.

Comment donc ces deux idées peu-vent-elles être réconciliées ?

Voilà une question clé d’ordre généralde la recherche néotestamentaire; ellerevêt, cependant, une signification spécialepour les adventistes du septième jour.L’idée que Jésus officie maintenant dansun temple réel comme notre grand-prêtreau ciel est importante pour notre com-préhension du salut et de l’eschatologie.Pour une perception équilibrée, nouschrétiens estimons qu’il est importantde préciser de manière appropriée siJésus est le Temple ou s’Il est dans leTemple.

Le nouveau temple.Il y a des années, R. J. McKelvey a écrit

que l’idée du nouveau temple est lapensée centrale de l’eschatologie juivedès le commencement2. Durant la périodedu second temple, les Juifs ont soupiréaprès la venue du nouvel et glorieux

temple qui serait rempli de la gloire deDieu. Ce temple eschatologique en estvenu à être considéré comme «entière-ment nouveau de par son caractère etson origine surnaturelle. »3 Tout le longde cette période, les attentes messianiquesse sont cristallisées dans l’espoir de lavenue du temple eschatologique.

De l’avis de quelques experts, cetteinterprétation du temple se reflète dansles quatre évangiles ; particulièrementdans celui de Jean dont le prologuedonne le ton. Au verset 14-16, «La Parolea habité parmi nous pleine de grâce etde vérité» fait écho à Dieu qui «a habité»au milieu de Son peuple dans le taber-nacle du désert. De nos jours, cependant,la présence de Dieu ne se localise plusdans un tabernacle ou un temple, maisdans la Parole incarnée, Jésus qui reflètela gloire du Père.

Jésus lui-même s’est spécifiquementidentifié comme le véritable temple quiprend la prééminence sur le Temple deJérusalem. Il a déclaré dans Jean 2.19:«Détruisez ce temple, et en trois jours jele relèverai. » De même, dans Jean 4 Jé-sus a détaché l’adoration de sa dimensionspatiale et annoncé la venue d’une ado-ration «en esprit et en vérité» (v.23).Ces passages pointent vers une inter-prétation christologique de l’adorationet vers Jésus-Christ comme le point focaldu va et vient entre le ciel et la terre.

Cette notion de Jésus comme le nou-veau temple est plus proéminente dans

Jésus et le Temple :comprendre les enseignements

du Nouveau Testament

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E L I E Z E R G O N Z A L E Z

que c'est la ville du grand roi.» Cependant,l’enseignement d’un sanctuaire célesten’est pas explicitement présent dansune partie importante du Nouveau Tes-tament.

Nous devons aussi souligner que lesprincipaux spécialistes qui défendent laperspective de Jésus comme nouveautemple ont eux-mêmes soulevé des ques-tions importantes. Scott Hahn, par exem-ple, note le consensus des spécialistesselon lequel «Jean met en avant ce quipourrait être caractérisé comme une“christologie du temple,” et pourtantquelque chose semble pour lui fairedéfaut à ce consensus : il doit y avoirmieux que ce concept puisque le Christétant maintenant monté, il doit en êtrede même de notre temple.»6 Pour BrantPitre aussi, quelque chose fait défaut,mais ce ne peut être rien que nous de-vrions «déplacer de l’élément visible,politique, et de la signification nationaledu Temple vers sa plus profonde signifi-cation théologique et liturgique’’7. Si nousl’envisageons seulement dans la pers-pective de la signification nationale etculturelle du temple, alors la christologiede Jean est vraiment incompréhensibledans une large mesure.

La clé implique la capacité de récon-cilier la notion néotestamentaire de Jésuscomme nouveau temple avec la com-préhension du sanctuaire céleste oùJésus officie comme notre grand-prêtre.En d’autres termes, est-il possible de ré-concilier les perspectives de l’Épître auxHébreux et de l’Apocalypse avec le restedu Nouveau Testament sur la questionde l’identité, de la nature, et de la locali-sation du sanctuaire ? Existe-t-il vraimentune tension ou non ?

Jésus et le templedans l’Épîtreaux HébreuxLe principe de l’importance fonda-

mentale de la présence de Dieu apparaîtdans tout le Nouveau Testament. Enconséquence, l’accent de l’Épître auxHébreux porte aussi, du commencementà la fin, sur le Fils (Hébreux 1.1, 2 ;13.20)8. Le livre renferme de multiples

ne peut être symbolique ou bien que cequi est symbolique ne peut être réel. Lesanctuaire céleste est ainsi spiritualisépar l’un d’une façon inappropriée, tandisque d’autres le matérialisent au pointde lui nier un quelconque rôle symbo-lique12. Le sanctuaire du désert est unexemple qui illustre clairement combienune position plus équilibrée est appro-priée. Celui-ci était manifestement à lafois littéral et symbolique. Même si lesanctuaire céleste est le modèle du ter-restre, il devrait être compris de la mêmefaçon. Dans les Écritures, le temple nousoriente toujours vers Jésus et son minis-tère; les éléments physiques et structurels,bien que réels, ne sont jamais une finen eux-mêmes.

On peut comparer cela, raisonnable-ment, à notre façon de concevoir le dra-peau comme symbole13. Sa significationse fonde dans ses aspects physiques;mais va bien au-delà. En ce sens, undrapeau est tangible, réel et revêt de cefait une signification immédiate; il cris-tallise pourtant des significations plusprofondes qui dépassent ses élémentsphysiques. De même, si nous limitonssimplement le sanctuaire céleste à desréalités spatiales et temporelles commenous les comprenons, l’ampleur de l’en-seignement biblique à ce sujet risquede nous échapper.

Quand le Nouveau Testament présentele temple, il ne se focalise pas finalementsur les aspects physiques et littéraux dubâtiment et sur la structure du sanctuairecéleste, mais plutôt sur la personne et leministère de Jésus-Christ dans le sanc-tuaire. Dans cette perspective, chaqueaspect du sanctuaire céleste lui-mêmedevrait être aussi compris comme orientéet focalisé sur Jésus et son ministère.Cela ne laisse aucune possibilité de nierla réalité du sanctuaire céleste; sa réalitétangible nous porte à nous focaliser surJésus et son ministère.

ConclusionCette conclusion voudrait clarifier un

texte de la fin de l’Apocalypse qui abeaucoup intrigué. Dans la Nouvelle Jé-rusalem, dans la période qui suit les1000 ans, Jean écrit dans Apocalypse21.22 : «Je ne vis point de temple dans

exhortations nous enjoignant à fixer lesyeux sur Jésus. Voir Jésus, le considérer(Héb 2.9; 3.1; 12.3) est l’une des sespréoccupations clés. L’auteur a beaucoupà dire sur Jésus étant donné que c’estsur Jésus que nous devons fixer les re-gards (5.11; 12.2).

Naturellement, il y a une différencede perspective entre l’évangile de Jeanet l’épître aux Hébreux. L’évangile johan-nique se focalise sur la présence deJésus sur la terre. L’épître aux Hébreuxpar contre, étant donné l’ascension deJésus au ciel, se focalise sur la présencede Jésus au ciel. Le décor apparait clai-rement dans Hébreux 1 où il est dit queJésus « s'est assis à la droite de lamajesté divine dans les lieux très hauts»(v3).9 Après le prologue de l’épître auxHébreux, la présence de Jésus dans lesanctuaire céleste où il est entré devientle point de mire sur lequel l’accent estmis tout au long du livre.10

En effet, dans le texte qui suit, tiré del’épître aux Hébreux, l’aspect «physique»du sanctuaire céleste se réfère claire-ment au Christ : « Ainsi donc, frères,puisque nous avons, au moyen du sangde Jésus, une libre entrée dans le sanc-tuaire par la route nouvelle et vivantequ'il a inaugurée pour nous au traversdu voile, c'est-à-dire, de sa chair » (Hé-breux 10.19, 20).

En clair, ce passage place le sanctuairecéleste au centre, spécifiquement l’entréeau travers du voile. En effet, nous voyonsici qu’un aspect physique du sanctuairecéleste est identifié au corps de Christlui-même. C’est bien compréhensibledans la discussion qui se poursuit auchapitre 10 (10.5-10), avec sa focalisationmessianique sur le corps de Christ. Laconstruction tout estin est une constructioncommune dans le Nouveau Testamentpour l’exégèse des écrits de l’AncienTestament. Elle est utilisée de la mêmemanière ailleurs dans l’épître aux Hé-breux11 et, en réalité, elle parait être, etc’est frappant, une expression paulinienne.Nous pouvons constater comment Paulen fait usage dans Romains 9.7, 8; 10.6-8 et Galates 3.16.

Nous avons tendance à polariser leschoses injustement lorsque nous pré-tendons que ce qui paraît réel et littéral

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JESUS ET LE TEMPLE : COMPRENDRE LES ENSEIGNEMENTS DU NOUVEAU TESTAMENT

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Je suis très reconnaissante pour la sagesse, lapensée et la rédaction bien élaborée de ReinderBruisma que l’on voit dans son article «Créer un climatpropice à la découverte de la vérité» du dernier Minis-try®. Cet article donne de l’espoir à ceux d’entre nousqui tremblent devant la mentalité intellectuelle et spi-rituelle toute en noir ou blanc qui se profile pour l’ad-ventisme. Il est un trésor pour notre dénomination.J’espère qu’il vivra jusqu’à 100 ans !

Sharon A. Bennett, Loma Linda, Californie.

Merci pour l’article « La tyrannie du frère faible »paru dans le dernier numéro de l’édition française deMinistry®. C’est un texte important que je voudraisfaire lire à quelques personnes découragées à causedu genre de problème soulevé dans ce texte. Mercid’avance.

Pierre Kempf, pasteur, France Sud, par courriel.

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la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissantest son temple, ainsi que l'Agneau.»Jean ne nous dit pas ici qu’il n’y a pasde temple dans la Nouvelle Jérusalem.En fait, la teneur du texte renforce l’idéequ’il existe un temple dans la NouvelleJérusalem, et ce temple, c’est l’Agneau.Ainsi Apocalypse 21.22 ne représentepas une rupture radicale d’avec ce quiexistait avant; mais éclaire par la pers-pective de son accomplissement escha-tologique. Après l’éradication du péché,les réalités ultimes sont manifestées. Etcomme le Nouveau Testament l’enseignede manière consistante, le temple, c’estl’Agneau Lui-même.

Il n’y a pas de tension dans le NouveauTestament en ce qui concerne la naturedu temple. L’enseignement du NouveauTestament demeure consistant jusqu’aubout. L’épître aux Hébreux et l’Apocalypseétablissent clairement qu’il existe unsanctuaire céleste véritable dans l’espace

Heart, Scott Hahn and David Scott eds., vol 4,Letter and Spirit. Steubenvill, OH: St. Paul Centerfor Biblical Theology, 2008, p. 107. 7. Brant Pitre, Jesus, “The New Temple, and theNew Priesthood”, in Temple and Contemplation:God’s Presence in the Cosmos, Church and Hu-man Heart, Scott Hahn and David Scott eds., vol4, Letter and Spirit. Steubenville, OH: St PaulCenter for Biblical Theology, 2008, p. 48.8. Voir aussi Hébreux 2.9; 3.1; 12.2,3.9. Voir aussi Hébreux 10.12; 12.2.10. Voir, par exemple, Hébreux 4.14; 6.19, 20;8.1,2 ; 9.11,24.11. Voir, par exemple, Hébreux 9.11.12. Dans la pratique, le ministère céleste deJésus et le rôle du sanctuaire céleste lui-mêmesont bien souvent ignorés ou minimisés aussidans la prédication et l’enseignement chré-tiens.13. Mes remerciements à Tom Shepherd del’université Andrews pour cette image.

et le temps célestes. Cependant, l’accentet la priorité du Nouveau Testament de-meurent toujours Jésus et son ministère.

1. Voir aussi Hébreux 9.242. R.J. McKelvey, The New Temple: The Church inthe New Testament. London: Oxford UniversityPress, 1969, p. 22. 3. Idem, p. 24. Voir aussi idem, p. 22, 404. Voir Matthieu 23; Marc 12; 13; et Luc 20.17,18.5. Voyez cependant Exode 25.9 où Dieu dit àMoïse « Vous ferez le tabernacle et tous ses us-tensiles d'après le modèle que je vais te montrer.»Le modèle du tabernacle montré à Moïse envision a orienté sa pensée vers l’original céleste.Donc, la réalité du tabernacle dans le désert, etplus tard celle du temple, orientait la pensée dupeuple vers la réalité d’un sanctuaire céleste. 6. Sott W. Hahn, «Temple, Sign, and Sacrament:Towards a New Perspective on the Gospel ofJohn,» in Temple and Contemplation: God’sPresence in the Cosmos, Church, and Human

L’article de Loren Seibold «La tyrannie du frère faible» estune analyse brillante d’un sujet qui est une plaie pour leséglises adventistes depuis des générations. En tant que pas-teur adventiste depuis 32 ans, j’ai été confronté à cette ques-tion à maintes et maintes reprises. Les croyants conservateurssont une grande bénédiction pour notre église, cependant lesextrémistes ultraconservateurs sont des critiques autoprocla-més qui rebutent de nouveaux membres potentiels, paralysentl’église et rendent impossible la croissance et toute forme despiritualité authentique. Comme L. Seibold l’écrit, nous en arrivons à une religion sansjoie et légaliste qui empêche l’évangélisation, la musique, lafraternité et l’interaction avec la population locale. En effet,ces personnes sont plus intéressées par la promotion de leursidées extrêmes à propos de vos vêtements, de votre alimen-tation et votre manière d’adorer que par le partage du Christavec le monde et le service aux pécheurs dont il faut faire laconnaissance, satisfaire les besoins, gagner la confiance pourles inviter à suivre le Christ. Loren a présenté le sujet d’unemanière remarquable qui reflète parfaitement la culture à la-quelle nous sommes confrontés en tant que pasteurs depuisdes générations.

Tom Hughes, courriel.

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