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Recherche clinique Mise en œuvre d’un r eseau neuronal artificiel pour pr edire la n ecessit e d’un shunt carotidien Marko Aleksic, Thomas Luebke, Joerg Heckenkamp, Michael Gawenda, Viktor Reichert, Jan Brunkwall, Cologne, Allemagne En chirurgie carotidienne, il est utile de savoir si un patient va tol erer le clampage pour r eduire au minimum les risques d’AVC p eriop eratoire. Dans cette etude clinique, un r eseau neuronal artifi- ciel (RNA) a et e utilis e et compar e aux m ethodes statistiques conventionnelles pour evaluer la valeur de plusieurs param etres pour pr evoir la n ecessit e d’un shunt. Huit cents cinquante patients ayant une endart eriectomie sous anesth esie locale pour st enose serr ee de la carotide interne ont et e analys es pour la n ecessit e d’un shunt en utilisant un RNA standard avec r eaction de r etropropagation (NeuroSolutions Ò ; NeuroDimensions, Gainesville, Floride, Etats-Unis) a trois couches (une couche d’entr ee, une couche cach ee, une couche de sortie). Parmi les neurones d’entr ee, les param etres cliniques pr eop eratoires (n ¼ 9) et h emodynamiques per- op eratoires (n ¼ 3) etaient examin es s epar ement. L’exactitude de la pr evision a et e compar ee aux r esultats d’une analyse en r egression sur les me ˆ mes variables. Chez 173 patients (20%) un shunt a et e employ e en raison d’un d eficit h emisph erique ou d’une perte de conscience pendant le clampage. Avec le RNA, le non besoin d’un shunt etait pr edit par les param etres pr eop eratoires et perop eratoires avec une exactitude de 96% et de 91%, respectivement, l’analyse en r egression ayant une exactitude de 98% et de 96%, respectivement. Les patients qui ont eu besoin d’un shunt etaient identifi es par les param etres pr eop eratoires dans 9% des cas et par les param etres perop eratoires dans 56% des cas quand le RNA etait employ e. L’analyse en r egression pr edisait correctement l’utilisation d’un shunt dans 10% cas avec les param etres pr eop eratoires et 41% des cas avec les param etres perop eratoires. Les param etres h emodynamiques perop eratoires sont plus appropri es que les param etres pr eop eratoires pour indiquer la n ecessit e d’un shunt mais l’utilisation d’un RNA fournit des r esultats l eg erement meilleurs que l’analyse de r egression. Cependant, la pr ecision globale est trop faible pour renoncer aux m ethodes de neuro-monitorage p eriop eratoire comme l’anesth esie locale. INTRODUCTION L’endart eriectomie carotidienne (EC) est sup erieure au traitement m edical en termes de prophylaxie des AVC pour les st enoses symptomatiques et asymptomatiques serr ees de l’art ere carotide interne (ACI). 1,2 Pour y parvenir, l’isch emie c er ebrale pen- dant le clampage, qui repr esente une cause poten- tielle de d eficit neurologique, doit e ˆ tre d etect ee. 3 La mise en place d’un shunt endoluminal evite un d efaut de perfusion grave, mais son utilisation syst ematique pourrait augmenter le risque d’AVC p eriop eratoire du ˆ a des l esions art erielles, a des DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2008.04.004. Division of Vascular Surgery, Department of Visceral and Vascular Surgery, University Clinic of Cologne, Cologne, Allemagne. Correspondance : Marko Aleksic, MD, Division of Vascular Surgery, Department of Visceral and Vascular Surgery, University Clinic of Cologne, Kerpener Str. 62, 50973 Cologne, Allemagne, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2008; 22: 635-642 DOI: 10.1016/j.acvfr.2008.10.005 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 689

Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

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Page 1: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

Recherche clinique

DOI of or

Division ofSurgery, Unive

CorrespondDepartment oCologne, KerpMarko.Aleksic

Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS

Mise en œuvre d’un r�eseau neuronal artificielpour pr�edire la n�ecessit�e d’un shuntcarotidien

Marko Aleksic, Thomas Luebke, Joerg Heckenkamp, Michael Gawenda, Viktor Reichert,

Jan Brunkwall, Cologne, Allemagne

En chirurgie carotidienne, il est utile de savoir si un patient va tol�erer le clampage pour r�eduire auminimum les risques d’AVC p�eriop�eratoire. Dans cette �etude clinique, un r�eseau neuronal artifi-ciel (RNA) a �et�e utilis�e et compar�e aux m�ethodes statistiques conventionnelles pour �evaluer lavaleur de plusieurs param�etres pour pr�evoir la n�ecessit�e d’un shunt. Huit cents cinquantepatients ayant une endart�eriectomie sous anesth�esie locale pour st�enose serr�ee de la carotideinterne ont �et�e analys�es pour la n�ecessit�e d’un shunt en utilisant un RNA standard avec r�eactionde r�etropropagation (NeuroSolutions� ; NeuroDimensions, Gainesville, Floride, Etats-Unis) �atrois couches (une couche d’entr�ee, une couche cach�ee, une couche de sortie). Parmi lesneurones d’entr�ee, les param�etres cliniques pr�eop�eratoires (n ¼ 9) et h�emodynamiques per-op�eratoires (n ¼ 3) �etaient examin�es s�epar�ement. L’exactitude de la pr�evision a �et�e compar�eeaux r�esultats d’une analyse en r�egression sur les memes variables. Chez 173 patients (20%) unshunt a �et�e employ�e en raison d’un d�eficit h�emisph�erique ou d’une perte de conscience pendantle clampage. Avec le RNA, le non besoin d’un shunt �etait pr�edit par les param�etrespr�eop�eratoires et perop�eratoires avec une exactitude de 96% et de 91%, respectivement,l’analyse en r�egression ayant une exactitude de 98% et de 96%, respectivement. Les patientsqui ont eu besoin d’un shunt �etaient identifi�es par les param�etres pr�eop�eratoires dans 9% descas et par les param�etres perop�eratoires dans 56% des cas quand le RNA �etait employ�e.L’analyse en r�egression pr�edisait correctement l’utilisation d’un shunt dans 10% cas avec lesparam�etres pr�eop�eratoires et 41% des cas avec les param�etres perop�eratoires. Les param�etresh�emodynamiques perop�eratoires sont plus appropri�es que les param�etres pr�eop�eratoires pourindiquer la n�ecessit�e d’un shunt mais l’utilisation d’un RNA fournit des r�esultats l�eg�erementmeilleurs que l’analyse de r�egression. Cependant, la pr�ecision globale est trop faible pourrenoncer aux m�ethodes de neuro-monitorage p�eriop�eratoire comme l’anesth�esie locale.

iginal article: 10.1016/j.avsg.2008.04.004.

Vascular Surgery, Department of Visceral and Vascularrsity Clinic of Cologne, Cologne, Allemagne.

ance : Marko Aleksic, MD, Division of Vascular Surgery,f Visceral and Vascular Surgery, University Clinic ofener Str. 62, 50973 Cologne, Allemagne, E-mail:

@uk-koeln.de

2008; 22: 635-642j.acvfr.2008.10.005ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

INTRODUCTION

L’endart�eriectomie carotidienne (EC) est sup�erieure

au traitement m�edical en termes de prophylaxie

des AVC pour les st�enoses symptomatiques et

asymptomatiques serr�ees de l’art�ere carotide interne

(ACI).1,2 Pour y parvenir, l’isch�emie c�er�ebrale pen-

dant le clampage, qui repr�esente une cause poten-

tielle de d�eficit neurologique, doit etre d�etect�ee.3 La

mise en place d’un shunt endoluminal �evite un

d�efaut de perfusion grave, mais son utilisation

syst�ematique pourrait augmenter le risque d’AVC

p�eriop�eratoire du �a des l�esions art�erielles, �a des

689

Page 2: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

690 Aleksic et al. Annales de chirurgie vasculaire

embolies, ou au dysfonctionnement du shunt.4

Selon une revue g�en�erale qui a analys�e les r�esultats

du shunt syst�ematique ou s�electif au cours de l’EC,

aucune des m�ethodes ne peut etre pr�ef�er�ee ou

refus�ee car les donn�ees sont trop limit�ees.5

Si on d�efend le concept de la manœuvre s�elective,

il serait utile de savoir �a l’avance que le patient ne

tol�erera pas le clampage carotidien car toutes les

m�ethodes de neuro-monitorage, en particulier

sous anesth�esie g�en�erale (�electroenc�ephalographie

[EEG], potentiels �evoqu�es somato-sensoriels, �echo-

Doppler trans-cranien, mesure de la pression

r�esiduelle de l’ACI), comportent des incertitudes.6-8 Alors que la d�ecision de shunt s�electif ne doit

pas simplement etre bas�ee sur « l’�evaluation tr�es

subjective par le chirurgien d’un mauvais reflux

carotidien »9 la chirurgie carotidienne sous

anesth�esie locale fournit une m�ethode alternative

permettant une �evaluation plus pr�ecise de la

n�ecessit�e d’un shunt. La surveillance continue de

l’�etat neurologique du patient vigile est fiable pour

d�eterminer si un shunt est n�ecessaire ou non.10 En

cons�equence, ces interventions pourraient etre

employ�ees pour identifier les facteurs pr�edictifs cli-

niques du placement d’un shunt.

Un r�eseau neuronal artificiel (RNA) peut etre

appliqu�e pour ce genre d’analyse. Ce mod�ele

math�ematique non lin�eaire est principalement

caract�eris�e par un processus d’auto-apprentissage

pour �etablir et am�eliorer sa valeur pr�edictive. De

meme que les hommes appliquent des connaissan-

ces acquises �a partir d’une exp�erience ant�erieure �ade nouveaux probl�emes ou situations, un r�eseau

neuronal emploie les r�esultats d’analyses pr�ec�eden-

tes pour �etablir un syst�eme de « neurones » qui fait

de nouvelles pr�evisions. Ceci signifie en pratique

que les r�esultats r�eels dans une situation donn�ee

sont r�ep�etitivement compar�es aux r�esultats pr�evus,

ce qui influence le poids des relations entre les varia-

bles et d�etermine de mani�ere incr�ementale leur

valeur pr�edictive.11

Dans la litt�erature m�edicale des rapports peuvent

etre trouv�es ou des mod�eles de RNA �etaient

appliqu�es au diagnostic (infarctus du myocarde,12,13 embolie pulmonaire,14 h�emorragie gastro-

intestinale15), �a l’analyse de courbe (�electrocardio-

grammes,16 EEG 17,18), et �a la radiologie.19 Des RNA

ont �egalement �et�e employ�es avec succ�es pour

pr�edire les r�esultats cliniques concernant la mortalit�een traumatologie,20,21 la transplantation,22 et en

oncologie, ou, par exemple, ils ont pr�evu les r�esultats

dans les cancers colorectaux plus exactement que les

syst�emes clinico-pathologiques existants et les esti-

mations des cliniciens.23 Par ailleurs, les r�eseaux

peuvent etre g�en�eralis�es car ils peuvent �egalement

pr�edire des r�esultats chez les patients d’un�etablissement ind�ependant sans r�e�evaluation.

Comme une association lin�eaire entre les varia-

bles de la chirurgie carotide ne peut pas etre

consid�er�ee comme admise, ce qui est exig�e par

d’autres analyses statistiques, un RNA pourrait aider�a pr�edire la n�ecessit�e d’un shunt et pourrait meme

d�epasser les performances de l’analyse de r�egression

habituellement appliqu�ee. Par cons�equent, dans ce

travail, l’exactitude de la pr�evision d’un shunt a�et�e compar�ee entre un RNA et une analyse en

r�egression conventionnelle, en �evaluant des para-

m�etres pr�e- et perop�eratoires de mani�ere s�epar�ee.

La base de donn�ees n’a concern�e que les op�erations

faites sous anesth�esie locale.

MATERIELS ET METHODES

De janvier 2000 �a aout 2006, 850 patients ont eu

une EC sous anesth�esie locale exclusive, qui consti-

tuent la population �etudi�ee. Toutes les donn�ees

p�eriop�eratoires ont �et�e rassembl�ees de mani�ere

prospective et utilis�ees r�etrospectivement pour

l’analyse de pr�evision. L’�etude a �et�e pr�esent�ee

au Comit�e d’�Ethique local, qui n’a eu aucune

objection.

Les op�erations ont �et�e faites par ou sous la surveil-

lance de cinq chirurgiens vasculaires s�eniors.

Les op�erations ont eu lieu de mani�ere �elective chez

les patients asymptomatiques, tandis que chez les

patients symptomatiques le moment de la chirurgie

d�ependait de la rapidit�e de transfert du patient.

L’op�eration a �et�e consid�er�ee comme urgente ou

semi-urgente si elle �etait faite entre 2 jours et 2

semaines apr�es le d�ebut des symptomes. Dans 4%

des cas, il s’agissait d’une rest�enose de l’ACI (35/

850).

Des patients pr�esentant les symptomes, qui

s’�etaient produits des symptomes plus tot et non

sp�ecifiques de plus de pendant 6 mois comme le ver-

tige, vertige, ou l’affaiblissement cognitif ont �et�econsid�er�es comme neurologique asymptomatiques.

La s�ev�erit�e des comorbidit�es a �et�e �evalu�ee selon la

classification American Society of Anesthesiologists

(ASA).

Le degr�e de st�enose de l’ACI a �et�e principalement

d�etermin�e par �echo-Doppler couleur, ou une

st�enose de l’ACI >70% �etait diff�erenci�ee de celle

>90%. On enregistrait �egalement la perm�eabilit�ede l’ACI controlat�erale.

Si les r�esultats du Doppler �etaient peu concluants

ou si une occlusion de l’ACI devait etre exclue, une

angiographie intra-art�erielle avec examen s�electif

de l’ACI par injection directe �etait faite chez 286

Page 3: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

Vol. 22, No. 5, 2008 RNN pour pr�edire la n�ecessit�e d’un shunt carotidien 691

patients, permettant l’�evaluation de la pr�esence et

de la direction (vers ou �a partir de l’h�emisph�ere

homolat�eral) du flux trans-h�emisph�erique.

A la demande des coll�egues r�ef�erents, un scanner

c�er�ebral (CT) ou une imagerie par r�esonance

magn�etique (IRM) fut r�ealis�ee en pr�eop�eratoire

chez 418 patients (49%) pour rechercher des l�esions

isch�emiques.

Les traitements antiagr�egants �etaient poursuivis.

Les patients recevaient un s�edatif (7,5 mg de midazo-

lam per os) avant l’anesth�esie locale, qui comportait

un bloc des plexus cervical superficiel et profond.

Apr�es exposition de l’axe carotidien, le d�ebit san-

guin dans l’ACI �etait mesur�e en employant un

d�ebitm�etre. En outre, le gradient de pression au-

dessus de la st�enose (pression ACI/pression de

l’art�ere carotide commune [ACC]) en tant qu’autre

indicateur h�emodynamique du degr�e de st�enose et

la pression r�esiduelle dans l’ACI repr�esentant le

flux sanguin c�er�ebral collat�eral �etaient enregistr�es

apr�es ponction directe �a l’aide d’un capteur de pres-

sion calibr�e.

La tol�erance c�er�ebrale �a l’isch�emie �etait �evalu�ee

par clampage provisoire de l’ACI pendant environ

90 secs. Un shunt endoluminal (Pruitt-Inahara

9F) n’�etait ins�er�e que si le patient montrait un

d�eficit h�emisph�erique nouveau ou aggrav�e ou s’il

perdait connaissance en dehors de n’importe

quel caract�eristique du patient ou de param�etres

h�emodynamiques perop�eratoires.

Apr�es l’injection de 5.000 UI d’h�eparine, une

endart�eriectomie conventionnelle avec patch en

Dacron �etait faite chez la majorit�e de patients

(796/850 ¼ 94%). Ce type de reconstruction est

pr�ef�er�e dans notre d�epartement du fait de son

applicabilit�e large et du faible taux de rest�enose.

Dans 46 cas la technique d’�eversion a �et�e employ�ee

en pr�esence d’un exc�es de longueur de l’ACI.

En raison de la situation anatomique, huit fois

l’art�eriotomie a �et�e ferm�ee par une suture directe

ou un pontage a �et�e n�ecessaire.

L’h�eparine n’�etait neutralis�ee qu’en partie (deux-

tiers) apr�es controle de la reconstruction par

d�ebitm�etrie. En postop�eratoire, de l’h�eparine �a bas

poids mol�eculaire �a un dosage d�ependant du poids

et de l’aspirine (100 mg/j) �etaient prescrits en rou-

tine en l’absence de contre-indication.

Utilisation du shunt au cours du temps

Pour �eliminer tout biais concernant la fr�equence de

l’insertion d’un shunt du �a la pr�ef�erence personnelle

des chirurgiens participant �a cette �etude ou �a l’aug-

mentation de leur exp�erience de l’anesth�esie locale,

la p�eriode de l’�etude a �et�e divis�ee en quatre p�eriodes

de 20 mois chaque, et le taux de shunt a �et�e compar�eentre ces p�eriodes de temps.

Param�etres �evalu�es

Les caract�eristiques des patients et l’impact potentiel

sur la n�ecessit�e de shunt (age, sexe, classification

ASA, moment de la chirurgie par rapport �a la surve-

nue des symptomes comme d�ecrit ci-dessus, degr�ede st�enose de l’ACI homolat�erale, pr�esence d’une

occlusion controlat�erale, pr�esentation clinique,

l�esions c�er�ebrales isch�emiques d�etect�ees radiologi-

quement, flux trans-h�emisph�erique angiogra-

phique) �etaient d�efinies en tant que param�etres

pr�eop�eratoires. Les sp�ecifications de chaque para-

m�etre sont donn�ees dans le Tableau I. En outre,

des param�etres h�emodynamiques perop�eratoires

ont �et�e choisis comme variables d’entr�ee pour

l’analyse statistique parce que la r�eduction du d�ebit

c�er�ebral, qui d�epend du degr�e de st�enose de l’ACI

(repr�esent�ee par le d�ebit de l’ACI et le rapport de

pression au-dessus de la st�enose), et de la pression

r�esiduelle de l’ACI comme indicateur du flux san-

guin collat�eral protecteur pourraient influencer le

taux de shunt. Les param�etres pr�e- et perop�eratoires

ont �et�e analys�es s�epar�ement par le RNA et l’analyse

en r�egression.

R�eseau neuronal artificiel

Dans cette �etude, on a employ�e deux RNA de r�eaction

perceptron multicouche standard, sur lesquels un

mod�ele d’apprentissage de r�etro-propagation a �et�emis en œuvre, un pour traiter les facteurs

pr�eop�eratoires et l’autre pour analyser les variables

perop�eratoires. Chaque r�eseau neuronal �etait

compos�e d’unecouched’entr�ee,d’unecouchecach�ee,

et d’une couche de sortie.

Pour r�eduire la taille de l’�echantillon des donn�ees

et d�eterminer l’ensemble optimal de variables

d’entr�ee, des analyses de sensibilit�e des r�eseaux

qualifi�es ont �et�e ex�ecut�ees principalement pour

prioriser les variables dans l’ensemble des donn�ees.

En d�etail, cette m�ethode examine chaque variable

d’entr�ee disponible en employant un r�eseau neuro-

nal. Chaque variable est retir�ee de la liste d’entr�ee,

et une d�etermination est faite de la perte d’exacti-

tude pr�edictive en r�esultant. Seules les variables

qui ont comme cons�equence une perte d’exactitude

significative en �etant abandonn�ees sont maintenues

dans l’architecture finale du r�eseau. Ainsi, la couche

d’entr�ee s’est compos�ee de neuf (facteurs

pr�eop�eratoires) et trois (facteurs perop�eratoires)

neurones d’entr�ee, respectivement. Chaque couche

cach�ee interconnect�ee �etait compos�ee de 10 et 14

neurones cach�es avec une fonction de transfert. La

Page 4: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

Tableau I. Sp�ecification des param�etres

Param�etres pr�eoperatoires Param�etres perop�eratoires

Age D�ebit ACI (mL/min)

Sexe : masculin, f�eminin Pression r�esiduelle ACI (mm Hg)

Classification ASA: I-IV Gradient de pression

trans-st�enotique

(Dp ¼ pACI/pACC)

Moment de la chirurgie: �elective,

semi-urgente, en urgence

Degr�e de st�enose homolat�erale de l’ACI: 70-90%, >90%

ACI controlat�erale : perm�eable, occluse

Stade clinique : asymptomatique, AIT, AVC

Evidence radiologique d’isch�emie c�er�ebrale :

pr�esente, absente

Flux crois�e angiographique trans-h�emisph�erique:

homolat�eral, controlat�eral, absent

692 Aleksic et al. Annales de chirurgie vasculaire

couche de sortie s’est compos�ee d’un neurone de

sortie. Afin de limiter le biais dans l’attribution des

sous-ensembles, les donn�ees des patients ont �et�eal�eatoirement r�eparties en s�eries de formation,

de validation, et d’�etude avec un rapport de

300:300:250. Quand la fonction d’erreur du

groupe de validation a commenc�e �a augmenter, le

processus de formation �etait cess�e pour �eviter un

surentrainement du r�eseau. La taille de l’�etape de

formation a �et�e plac�ee �a 1,0 et le moment �a 0,7.

Les RNA �etaient form�es avec 10.000 it�erations

d’apprentissage. Le nombre de couches du r�eseau,

les neurones cach�es, et les crit�eres d’arret �etaient

d�etermin�es par un processus d’essai et d’erreur

parce qu’aucune th�eorie g�en�eralement admise

n’existe pour pr�ed�eterminer le nombre optimal de

neurones dans la couche cach�ee. L’inclusion d’une

deuxi�eme couche cach�ee de nœuds, par exemple,

n’am�eliorait pas l’ex�ecution du mod�ele.

Mod�ele de r�egression logique binaire

Les memes param�etres pr�e- et perop�eratoires

(Tableau I) ont �et�e employ�es comme variables

ind�ependantes en faisant une analyse en r�egression

binaire pour calculer les probabilit�es de n�ecessit�ed’un shunt chez chaque patient.

Analyse ROC des param�etres pr�e- etperop�eratoires

L’ex�ecution des mod�eles statistiques a �et�e �evalu�ee

par une analyse ROC. Dans l’analyse ROC, la perfor-

mance pronostique (pr�evision d’utilisation de

shunt) est rapport�ee en termes de deux index : la

fraction vrai-positifs et la fraction faux positifs. La

surface sous la courbe ROC (AUC) comme mesure

non param�etrique de la discrimination produite

par les groupes tests �etait employ�ee pour comparer

la performance des RNA et de l’analyse en

r�egression concernant les param�etres pr�e- et

perop�eratoires.

Statistiques

Pour l’analyse statistique, le logiciel SPSS, version

12.0, a �et�e employ�e (SPSS, Inc., Chicago, IL, Etats-

Unis). Les donn�ees continues sont pr�esent�ees

comme m�ediane et extremes. La comparaison entre

groupes a �et�e effectu�ee par le test du chi2.

Les diff�erences �etaient consid�er�ees significatives �ap < 0,05.

Le RNA �etait �etabli avec Neurosolutions�, version

5.0 (NeuroDimension, Gainesville, Floride, Etats-

Unis).

RESULTATS

Caract�eristiques des patients

L’age m�edian des patients �etait de 70 ans (extremes

39 - 91). Il y avait 69% d’hommes et 31% de fem-

mes. La plupart des patients pr�esentaient des

comorbidit�es ASA graves (78% ASA III et IV).

L’op�eration �etait faite pour une st�enose

symptomatique dans 40% des cas (195 accidents

isch�emiques transitoires h�emisph�eriques compre-

nant des symptomes oculaires et 128 AVC). Soixante

pour cent des patients �etaient asymptomatiques

neurologiques. Quatre-vingt op�erations (10%)�etaient faites en semi-urgence chez des patients

symptomatiques, tandis que 37 �etaient faites

imm�ediatement (4%) apr�es le d�ebut des symptomes.

La majorit�e de patients (53%) avaient une

st�enose homolat�erale hyperserr�ee (>90%) de

l’ACI. Une occlusion controlat�erale de l’ACI �etait

Page 5: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

Tableau II. Taux de shunt au cours du temps

P�eriode Nombre d’EC Taux de shunt (%)

Vol. 22, No. 5, 2008 RNN pour pr�edire la n�ecessit�e d’un shunt carotidien 693

pr�esente dans 81 cas (10%). Il n’y avait aucune

pr�edominance du cot�e op�er�e (droit contre la gauche

: 429/421).

01/2000-08/2001 166 21

09/2001-04/2003 213 23

Imagerie pr�eop�eratoire 05/2003-12/2004 247 20

01/2005-08/2006 224 18

Le scanner c�er�ebral montrait des l�esions

isch�emiques dans 58% des cas (243/418). Un flux

crois�e vers l’h�emisph�ere homolat�eral �etait d�etect�eangiographiquement dans 52% des cas (148/286),

tandis qu’un flux vers l’h�emisph�ere controlat�eral�etait pr�esent dans 18% des cas (53/286). Dans

30% (85/286) aucun flux crois�e trans-

h�emisph�erique n’�etait trouv�e.

Mesures h�emodynamiquesperop�eratoires

Le d�ebit de l’ACI avant la d�esobstruction �etait de 1-

620 mL/min, avec une m�ediane de 164 mL/min. La

m�ediane de pression r�esiduelle de l’ACI �etait de 50

mm Hg, avec des extremes de 4-140 mm Hg. Le rap-

port de pression variait entre 0,16 et 1,0, avec une

m�ediane de 0,88.

Taux de shunt et comparaison au cours

du temps

Chez 173 patients un shunt �etait n�ecessaire (20%).

Le taux de shunt ne diff�erait pas de mani�ere signifi-

cative au cours des quatre p�eriodes ( p ¼ 0,724)

(Tableau II).

Evolution

Sept d�eficits transitoires mineurs (0,8%) et 12 nou-

veaux AVC (1,4%) avec d�et�erioration neurologique

permanente se sont produits apr�es ces 850

op�erations. Parmi ces 19 patients, 12 avaient des

symptomes neurologiques avant la chirurgie. Un

shunt avait �et�e ins�er�e chez 10 des 19 patients.

Pr�ediction du shunt

La tol�erance au clampage carotidien, et donc la non

n�ecessit�e de shunt, �etait pr�evue correctement dans

96% des cas quand les param�etres pr�eop�eratoires�etaient employ�es comme facteurs d’entr�ee pour le

RNA et dans 91% des cas pour les param�etres per-

op�eratoires. Cependant, la n�ecessit�e d’un shunt

n’�etait pr�evue que dans 9% des cas par les para-

m�etres pr�eop�eratoires et dans 56% par les para-

m�etres perop�eratoires.

Avec l’analyse en r�egression, les patients qui

n’avaient pas besoin d’un shunt �etaient correcte-

ment identifi�es par les param�etres pr�eop�eratoires

dans 98% des cas et par les param�etres

perop�eratoires dans 96% des cas. L�a encore, le

besoin d’un shunt �etait insuffisamment indiqu�epar les param�etres pr�e- et perop�eratoires (9% et

41%, respectivement).

Analyse ROC. Apr�es l’analyse ROC pour le RNA

(Fig. 1), l’AUC des param�etres perop�eratoires

(0,84, intervalle de confiance 95% [IC] 0,781-0,9)�etait plus grand que pour les param�etres

pr�eop�eratoires (0.695, IC 95% 0,623-0,768). Une

diff�erence semblable a �et�e trouv�ee dans l’analyse de

r�egression, avec une AUC de 0,873 (IC 95% 0,83-

0,916) pour les param�etres perop�eratoires et de

0713 (IC 95% 0,655-0,771) pour les param�etres

pr�eop�eratoires (Fig. 2).

DISCUSSION

Pour d�efinir des facteurs pronostiques, l’analyse

multivari�ee, c.-�a-d., le mod�ele de r�egression logis-

tique, est appliqu�ee largement en recherche

m�edicale. Une telle analyse statistique est fond�ee

sur l’hypoth�ese que les variables sont lin�eaires et

ind�ependantes. Dans les syst�emes biologiques et�epid�emiologiques, ont cependant principalement�et�e d�emontr�ees des interactions complexes non

lin�eaires. Quand de tels rapports entre les variables

sont multidimensionnels, les RNA sont suppos�es

plus appropri�es �a la pr�evision de r�esultats que

d’autres mod�eles de pr�evision statistique. Le

caract�ere autodidacte des RNA est mieux d�ecrit par

le processus de formation par r�etro-propagation

utilis�e dans cette �etude, ou le poids des relations

entre les variables est �etabli par la comparaison

r�eit�er�ee entre les r�esultats pr�evus et r�eels dans

l’ensemble des s�eries de donn�ees, qui d�etermine

finalement leur significativit�e.

La difficult�e �a d�evelopper des mod�eles employant

les RNA est qu’aucune th�eorie g�en�eralement admise

n’existe pour d�efinir l’architecture du r�eseau. Une

autre limite des mod�eles de r�eseau neuronal est

que des coefficients normalis�es et des rapports de

chance correspondant �a chaque variable ne peuvent

pas etre facilement calcul�es et pr�esent�es, car ils sont

dans des mod�eles de r�egression.

L’analyse par r�eseau neuronal produit des poids

difficiles �a interpr�eter car ils sont affect�es par le

Page 6: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

1,00,80,60,40,20,0

1 - Spécificité

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0

Sen

sib

ilité

paramètresperop

paramètrespréop

Fig. 2. Courbes ROC d�eriv�ees de l’analyse de r�egression

concernant les param�etres pr�e- et perop�eratoires.

1,00,80,60,40,20,0

1 - Spécificité

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0

Sen

sib

ilité

paramètresperop

paramètrespréop

Fig. 1. Courbes ROC d�eriv�ees du RNA concernant les

param�etres pr�e- et perop�eratoires.

694 Aleksic et al. Annales de chirurgie vasculaire

programme qui les g�en�ere.24 Cette difficult�ed’interpr�etation des diff�erentes variables (facteurs

pr�edictifs) est une des caract�eristiques les plus criti-

qu�ees des r�eseaux neuronaux.25 Par ailleurs, com-

par�es aux mod�eles de r�egression lin�eaire et

logistique, les RNA sont plus susceptibles de sures-

timation si trop de param�etres sont laiss�es libres.

Dans cette �etude, l’ajustement du r�eseau aux

donn�ees de formation a �et�e �evit�e en employant une

contre-v�erification concue pour r�eduire au mini-

mum l’erreur de g�en�eralisation lorsque le mod�ele a�et�e appliqu�e �a un groupe test.

Plusieurs publications dans la litt�erature m�edicale

ont montr�e le succ�es des approches RNA. Dans une

revue effectu�ee par Sargent,26 sur 28 �etudes

importantes, les RNA performaient mieux que les

mod�eles de r�egression dans 10 cas (36%), �etaient

surpass�es par les mod�eles de r�egression dans quatre

cas (14%), et avaient une performance semblable

aux mod�eles de r�egression dans les cas restants. Il�etait conclu que les deux m�ethodes devaient conti-

nuer �a etre employ�ees et explor�ees d’une facon

compl�ementaire. Gaudart et coll.,27 en employant

des donn�ees simul�ees, ont compar�e la performance

du RNA et des mod�eles lin�eaires pour des donn�ees�epid�emiologiques et constat�e que la performance et

la robustesse des deux �etaient comparables.26 Dans

une autre revue collective de 28 �etudes comparant

les RNA aux mod�eles logistiques ou de r�egression de

Cox, les mod�eles de r�egression �etaient surpass�es par

les RNA dans 10 des 28 �etudes mais ils �etaient

meilleurs que la r�egression dans quatre �etudes, et les

deux m�ethodes avaient une performance semblable

dans les 14 �etudes restantes. Dans les huit plus

grandes �etudes (taille de l’�echantillon >5.000), la

r�egression et les RNA �etaient voisins dans sept cas.26

En chirurgie vasculaire, les RNA pouvaient

pr�evoir les complications cardiaques28 p�eriop�eratoires

et les r�esultats, par exemple chez les patients ayant un

an�evrisme aortique abdominal rompu.29

Dans une publication r�ecente, un RNA a �et�e de

nouveau appliqu�e �a la r�eparation des an�evrismes

de l’aorte abdominale pour pr�evoir la mortalit�e et�etait moins pr�ecise que la r�egression multiple.30

Cependant, les variables d’entr�ee �etaient choisies �apartir des r�esultats de la r�egression logistique

univari�ee de la meme base de donn�ees.

En revanche, dans la pr�esente �etude, les variables

d’entr�ee pour la n�ecessit�e potentielle d’un shunt ont�et�e choisies ind�ependamment �a partir des donn�ees

r�eelles selon la litt�erature qui sugg�erait ces facteurs

de risque. 31-35

De facon g�en�erale, les RNA et les analyses de

r�egression avaient des r�esultats similaires en termes

de pertinence clinique car les patients tol�erant le clam-

page �etaient assez bien identifi�es tandis que ceux

ayant besoin d’un shunt �etaient mal d�etect�es. Cela

signifie que ces patients auraient �et�e laiss�es non pro-

t�eg�es de l’isch�emie c�er�ebrale avec le risque d’AVC si

on s’�etait fond�e sur la pr�evision produite par n’importe

quel mod�ele statistique. Par cons�equent, la mise en

place d’un shunt ne peut etre bas�ee sur des param�etres

pr�eop�eratoires comme les signes cliniques ou radiolo-

giques d’AVC ant�erieur et d’autres crit�eres angiogra-

phiques comme le flux crois�e, comme sugg�er�e

Page 7: Mise en œuvre d'un réseau neuronal artificiel pour prédire la nécessité d'un shunt carotidien

Vol. 22, No. 5, 2008 RNN pour pr�edire la n�ecessit�e d’un shunt carotidien 695

pr�ec�edemment dans la litt�erature. Dans ces cas,

le besoin de la manœuvre serait clairement sous-

estim�e.

Les param�etres perop�eratoires �etaient cens�es

mieux refl�eter l’�etat h�emodynamique pendant

l’op�eration et, en cons�equence, peut-etre mieux

pr�evoir l’utilisation d’un shunt. Cependant, l’absence

de n�ecessit�e d’un shunt �etait presque toujours correc-

tement pr�edite, tandis que la n�ecessit�e d’un shunt

n’�etait pr�edite que chez la moiti�e des patients qui

en ont vraiment eu besoin. On a observ�e cette ano-

malie dans les analyses RNA et en r�egression. Bien

que les variables perop�eratoires aient fourni de meil-

leurs r�esultats que les variables pr�eop�eratoires,

l’exactitude pr�edictive reste trop faible en raison des

cons�equences potentielles de renoncer indument

au shunt.

En outre, l’analyse ROC confirme la sup�eriorit�edes variables perop�eratoires pour pr�edire le shunt

pendant l’EC, parmi lesquelles la pression r�esiduelle

de l’ACI est la plus utilis�ee.

En analysant aussi des patients qui ont eu une EC

sous anesth�esie locale, Calligaro et Dougherty36

sugg�eraient un seuil de 40 mm Hg pour le placement

d’un shunt, avec un taux de faux-n�egatifs de 1%.

Avec ce seuil, deux fois plus de patients que

n�ecessaire recevaient un shunt dans leur s�erie, ce

qui illustre les limites de ce param�etre simple.

D’autres auteurs consid�erent que la pression

r�esiduelle de l’ACI seule est inad�equate pour choisir

les patients recevant un shunt.37

Si tous ces r�esultats �etaient transpos�es aux EC fai-

tes sous anesth�esie g�en�erale sans neuro-monitorage,

on ne saurait pas quand employer un shunt sans

exposer les patients au risque de l�esions vasculaires

ou d’isch�emie c�er�ebrale.

Dans cette �etude le taux de shunt a atteint 20%,

ce qui a �et�e �egalement observ�e par d’autres.38,39

D’autres publications rapportent des taux de shunt

plus bas de seulement 5% en r�ealisant l’EC chez des

patients �eveill�es,40 ce qui reste non expliqu�e car les

caract�eristiques d�emographiques, anatomiques, et

cliniques et la strat�egie chirurgicale ne diff�erent pas

entre ces publications. Une s�edation excessive

comme cause potentielle d’usage accru de shunt ne

s’est pas produite dans cette �etude. Par ailleurs, il

pourrait etre montr�e que le taux de shunt ne

d�ependait pas de l’approche individuelle du chi-

rurgien car la fr�equence de l’insertion d’un shunt

n’a pas chang�e avec le temps dans cette �etude.

CONCLUSION

En r�esum�e, un RNA n’a pas clairement montr�e une

performance plus �elev�ee qu’une analyse de

r�egression dans la pr�evision de shunt au cours de

l’EC. En particulier, les param�etres pr�eop�eratoires

traditionnellement recommand�es sous-estimaient

la n�ecessit�e de shunt. De meme, les param�etres per-

op�eratoires d�efiniraient seulement environ un

patient sur deux qui ne tol�ererait pas le clampage

carotidien. L’absence de besoin d’un shunt pourrait

etre assez bien pr�evue par les deux mod�eles statisti-

ques, ce qui est cependant m�edicalement moins

important. Par cons�equent, aucun conseil g�en�eral

concernant la mise en place d’un shunt ne peut

etre donn�e pour un patient ayant une EC sans un

neuro-monitorage adapt�e, qui demeure donc

obligatoire.

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