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sport entreprises & Le magazine de la Fédération française du sport d’entreprise septembre 2017 - N°130 - 7PAPON BERNARD/PRESSE SPORTS EXCLUSIF Pour la ministre des Sports, Laura Flessel, une entreprise qui gagne, c’est aussi une médaille pour la France Salon pep’Sport et Course de la Diversité : ne manquez rien de nos événements de la rentrée Activités physiques et sportives : la formation, carte maîtresse des entreprises

Mise en page 1 · 2019. 12. 5. · Lui, Tarzan ? Non, ce n’était pas que du cinéma. 6octobre :la Course de la Diversité, à Lyon 18 au 21 octobre :à l’occasion de la Convention

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Le magazine de la Fédération française du sport d’entreprise

septembre 2017 - N°130 - 7€

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EXCLUSIF Pourla ministredes Sports, Laura Flessel, une entreprise qui gagne, c’est aussi une médaille pour la FranceSalon pep’Sportet Course de la Diversité: ne manquez rien de nos événements de la rentrée

Activités physiqueset sportives : la formation, carte maîtresse des entreprises

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /3

Didier BesseyrePrésident des Fédérations

française, européenne et mondialedu sport d’entreprise

L’ÉDITORIALde Didier Besseyre

« Depuis 1924, année des deuxièmes – et derniers jusque-là – Jeux olympiquesd’été organisés à Paris, plusieurs générations de Françaises et de Françaisont rêvé du retour des JO dans la capitale. Ce n’était pas faute d’avoir es-

sayé mais l’histoire répète que l’on apprend plus de ses échecs que de ses victoires. La dé-signation de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024 ouvre en tout cas uneère nouvelle et engageante pour l’ensemble de la société française et du monde de l’entre-prise, en particulier.Certes, les valeurs qui nous guident depuis toujours sont solides. Nous y tenons et nousnous appliquons à en faire régulièrement la promotion. En atteste la publication dans lesplus récents numéros de Sport et Entreprises de longs articles sur le respect de l’autre, ladiversité, la solidarité, le mérite, l’esprit d’équipe, l’éthique en entreprise et, dans les pagesqui suivent, sur le rôle essentiel des directeurs des ressources humaines.Paris ville olympique en 2024 nous offre l’occasion de donner à ces valeurs un écho et unélan supplémentaires. Le retentissement incomparable des Jeux olympiques, l’enthou-siasme qu’ils déclenchent et les sept années de préparation qui nous attendent vont êtrepropices à tous les engagements humains, économiques, artistiques ou sportifs. Tous serontdes facteurs de progrès et de développement, et nous devons nous saisir de cette belle op-portunité entrepreneuriale.L’Olympisme s’articule en effet autour de trois valeurs fondamentales facilement transpo-sables dans notre activité quotidienne : l’excellence, l’amitié et le respect. C’est aussi cequi fait de 2024 un rendez-vous particulièrement prometteur. Dans son préambule, laCharte olympique résume ainsi le propos : « Alliant le sport à la culture et à l’éducation,l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur édu-cative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fonda-mentaux universels. »Nous y souscrivons complètement et nous sommes plus que jamais convaincus que chaqueentreprise y adhère totalement et va reprendre en chœur la devise de l’Olympisme : Citius,Altius, Fortius. Plus vite, plus haut, plus fort.Tous ensemble, en effet, portons haut le drapeau sur lequel souffle l’esprit olympique, sesvaleurs et les bienfaits de l’activité sportive ; chérissons les anneaux olympiques qui ap-pellent à l’amitié et à la solidarité entre les peuples et les continents ; respectons la flammeolympique dont la lumière dépasse largement le cadre des Jeux.La Fédération française du sport d’entreprise sera à l’avant-garde du mouvement et l’en-couragera. Ce sera son hymne olympique. »

« Chaque entreprisedoit s'inspirer

de l'esprit et de la deviseolympiques »

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Entreprises : Citius, Altius, Fortius

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4/sport & entreprises N°130 septembre 2017

AU SOMMAIRE

Alexandra Koncar,l’Autriche tout sourireElle est la secrétaire générale de la Fédération autrichienne du sportd’entreprise depuis 2016 tout en dirigeant une agence decommunication. Au sein de saFédération, Alexandra Koncar a deuxprincipaux champs d’activité : lapratique sportive et le sport santé.En 2019, l’Autriche et Salzbourgaccueilleront les Jeux européens dusport d’entreprise, qui constituentun événement majeur dans un objectif de développement. « La famille du sport d’entrepriseeuropéen permet de démanteler lesfrontières et de tirer profit desbonnes pratiques et expériences dechacun », se réjouit Alexandra Koncar.

Id Verde, s’échauffer avantde prendre son posteCette entreprise française, leadereuropéen de la création, de laréhabilitation et de l’entretien desespaces paysagers, a proposé à sessalariés de son implantation d’Aix-Noulette (Pas-de-Calais) un cycle detrois semaines de séancesd’échauffement matinal, encadréespar un coach diplômé, en partenariatavec la Fédération française du sportd’entreprise. Deux salariés ont suiviune formation spécifique au Certificatd’aptitude à la mise en œuvre del’éveil musculaire en entreprise,délivré par la FFSE afin de favoriserla poursuite de la dynamique initiée.(Lire aussi page 24 : « la FFSE jouela carte de la formation ».)

Tony Lesaffre, le bel avenirdu sport d’entreprise Pour Tony Lesaffre, le sport, c’est le goût de l’effort, la performance, la réussite en équipe, l’humilité, le dépassement de soi et la remiseen cause permanente. « Tout ce qui contribuera à rapprocher le monde du sport et le monde del’entreprise doit être mis en placedans les PME et les TPE commedans les grands groupes », conclut-il. Engagé au Medef Loire-Atlantique (44) et à la CCI, ce chef d’entreprise nantais ajoute :« La FFSE s’applique à marier ces deux mondes si semblables,mais trop souvent éloignés. Ensomme, elle est ce qu’un entraîneurreprésente pour son équipe. »

Notre podium Directeurde la publicationDidier Besseyre Rédaction en chefet coordinationJean-Marie SafraOnt participéà ce numéroNicolas BadiotalPierre BienvaultFrédéric DelannoyJean-Luc FerréGurvan HeuzePaco LeopoldMichel et SergePautotJean-Louis RomainClaude StaquetLouise TanguyConceptionet maquettesPatrick Maitre (gmes)Révision-correctionBenoit ColbocPhotosDroits réservéspour toutes photosnon créditéesAdministration etactualités de la FFSEGurvan HeuzeSecrétaire généralClaude ThourotFFSE :28 rue Rosenwald75015 PARISTél. : 01 56 64 02 10Fax : 01 47 20 04 50ImpressionL’ArtésienneZI de l’Alouetterue François-Jacob62800 LiévinAbonnement15€/4 numéros.Ce numéro a été tiréà 5 000 exemplaires.Dépôt légal septembre 2017.ISSN : 2258-5907

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3 L’éditorial de Didier BesseyreLe président de la Fédération françaisedu sport d’entreprise se réjouit del’attibution à Paris de l’organisation desJeux olympiques d’été de 2024 pour laFrance, en général, et pour lesentreprises françaises, en particulier4 Notre podiumAlexandra Koncar, Id Verde, TonyLesaffre5 En lumière6 Paris olympiqueLes entreprises françaises à la conquêtede l’or8 Entretien avec Laura FlesselChampionne olympique individuelle àl’épée en 1996 à Atlanta, la nouvelleministre des Sports estime que laréussite des entreprises nationales doits’inspirer de celle des championsfrançais12 Nos valeursLe sport : un outil essentiel pour lesdirecteurs des ressources humaines

16-23 Nos événements 16 Plus que huit mois avant les Jeux mondiaux de La Baule 18 Le deuxième Salon pep’Sport ouvre ses portes 22 Les lettres de noblesse de la Course de la Diversité24 DéveloppementLa Fédération française du sportd’entreprise joue la carte de la formation26 En directLes autres actualités de la Fédérationfrançaise du sport d’entreprise29 Droit, sport et entreprisesLes médecins traitants, généralistes oupas, peuvent désormais prescrire à leurspatients des activités physiques30 Grand StadeLe polo : l’essayer, c’est l’adopter32 Santé, sport et entreprisesFatigue après le sport ? Nos conseils34 Oui, c’est possibleBrigitte Henriques, les nouveaux butsd'une ancienne joueuse de football

PARIS2024

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EN LUMIÈREOui, c’est possibleBrigitte Henriques n’en finitplus de marquer but sur but. Quarante foischampionne internationale

de football, elle est aujourd’hui vice-présidente déléguée de la Fédérationfrançaise de football (FFF), en chargenotamment du développement dufootball féminin, et vice-présidentedéléguée du Comité nationalolympique et sportif français (CNOSF)avec la tâche de veiller à la diversité des pratiques (lire page 34).

Nos immanquables

PRESSE

SPOR

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« Ce qui a surtout changé, c’est que je suisdevenu chef d’entreprise. J’étais un bonathlète, certainement doué, mais je neprenais pas trop mon sport au sérieux.Maintenant, je gagne un peu d’argent,j’ai des gens autour de moi, j’ai des im-pôts à payer, des factures pour DeserveHer – l’application de rencontres qu’il alancée en février dernier (ndlr). Moncomptable s’arrache un peu les che-veux. »Pierre-Ambroise Bosse, nouveau champion dumonde du 800 m, dans une interview au journalL’Équipe, le lendemain de son sacre sur la pistedu stade olympique de Londres.

Paris-1924Les deuxièmes Jeux olympiques, organisés dans la capitalefrançaise, ne se sont pas résumés à un seul athlète, aussigrand fut-il et aussi prestigieuse fut ensuite l’image de Tar-zan qui collera à son nom pour l’éternité. Pensez qu’en1924, à l’âge de 20 ans, Johnny Weissmuller était déjà lepremier homme à avoir nagé le 100 m crawl en moins d’uneminute tout en gardant résolument la tête hors de l’eau… Àces JO de Paris, il a donc gagné le 100 m haut la main ainsique l’or du 400 m et du relais 4 x 200 m, mais aussi unemédaille de bronze en water-polo, sa discipline de prédilec-tion. Une Olympiade plus tard, à Amsterdam, Johnny Weiss-muller est monté encore à deux reprises sur la plus hautemarche du podium. Encore quatre années supplémentaireset il est devenu le seigneur de la jungle sur grand écran,poussant son célèbre cri dans pas moins de douze films. Lui,Tarzan ? Non, ce n’était pas que du cinéma.

6 octobre : la Course de la Diversité, à Lyon18 au 21 octobre : à l’occasion de la Conventionnationale des avocats à Bordeaux et Libourne,animations sportives, course à pied et tournoissportifs organisés par la FFSE4 novembre : premier tour de la Coupe corpode rugby en Île-de-France11 novembre : le Kilomètre vertical à l’Ajoupa-Bouillon (Martinique)25 novembre : les femmes entrepreneures etles sportives se rencontrent au Footworking desentreprises, à Bordeaux2018Circuits Lauriers de ski alpin ouverts à tous enAuvergne-Rhône-Alpes (contacts : Ligue AuRAet FFSE) : Gresse-en-Vercors (3 et 4 février),Combloux (17 et 18 mars) et à Crest-Voland (30mars au 1er avril)

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La prudence est de mise mais l’ap-pétit est grand. À la question deleur engagement futur en faveur

des Jeux olympiques de Paris en 2024, lesactuels partenaires du dossier de candida-ture dégagent poliment en touche… avecles yeux qui brillent : trop tôt, trop loin,trop risqué. Mais également très tentant. « On n’a pas encore réfléchi à l’après can-didature », indique-t-on ainsi à la Caissedes dépôts et consignations, historique-ment l’un des premiers sponsors du dos-sier Paris-2024. Un partenariat « n’est pasexclu. C’est possible, cohérent, mais c’estun projet que nous n’avons pas encoreétudié ». Pour la Française des Jeux(FDJ), partenaire au long cours du sportfrançais, la responsable de la marque,Amel Bouzoura, est un peu moins fri-leuse : « À la FDJ, on ne se voit pas nepas participer à l’aventure. Cela fait sens,mais on a tout le temps de s’interrogersur le comment. » Le calendrier est en effet confortable pourles candidats à l’entrée du club très sélectdes parraineurs olympiques. Ce n’estqu’au 1er janvier 2019 que les premierspartenariats pourront être activés, envertu du timing imposé par le CIO : après

La session du Comité interna-tional olympique (CIO) quivient de se tenir à Lima l’aconfirmé, Paris a réussi son pariet va voir son rêve se réaliser :organiser les Jeux olympiquesdans la capitale cent ans aprèsleur dernière venue. Les entre-prises françaises ont sept an-nées pour optimiser cerendez-vous tant attendu et bé-néficier de ses substantielles re-tombées. L’autre ville candidate,Los Angeles, attendra 2028.

Paris olympique

Les rêves de médailles des entreprises françaises

l’officialisation du succès parisien, lesseize entreprises engagées(1) auront eujusqu’à fin septembre pour le célébrer etse féliciter de leur association avec lacampagne parisienne de la capitale fran-çaise. Au 1er octobre, leurs contrats avecle comité de candidature seront arrivés àéchéance et Paris-2024 n’aura officielle-ment plus aucun sponsor pendant unedurée de quinze mois.« 2018 est une année vierge de toutcontrat de sponsoring », explique Ludi-vine Roosebeke, directrice déléguée auxpartenariats de Paris-2024. « C’est juste-ment une année que le Comité d’organi-sation des Jeux olympiques (COJO)consacrera à rechercher des partenaires,avant de définir avec eux les modalitésd’activation et le niveau de parrainage. »Il est probable que les entreprises parte-

naires soient, comme ce fut le cas dans leprocessus de candidature, associées à desthèmes de la préparation des Jeux. LaCaisse des dépôts, propriétaire du site duvillage olympique, devrait ainsi participerà sa conception sur le modèle de la « villeintelligente ». De même, Suez, déjà enga-gée dans l’assainissement des eaux de laSeine, pourrait poursuivre ce chantier enfonction de son degré d’implication dansle dossier.Car il y a une hiérarchie chez les sponsorsolympiques, établie évidemment selonleur niveau de contribution financière etdominée par les « Top » partenaires mon-diaux du CIO : Coca-Cola, Alibaba, Atos,Bridgestone, Dow, General Electric, Intel,Omega, Panasonic, Procter and Gamble,Samsung, Toyota et Visa.Derrière ces treize entreprises, les meil-

Paris 2024PA

RIS2024

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Pour Paris-2024, l'aventure olympique ne fait que commencer. Tout va être mis en place pour que la fête soit belle à tout niveau.

compter en 2024 une trentaine de parte-naires pour coller à ses prévisions budgé-taires – soit un petit milliard d’euros dansla colonne recettes issues des partenariatsnationaux. « Une trentaine, c’est ce qui se fait habi-tuellement. Cela signifie que si les seizeentreprises engagées avec la candidaturerestent liées au COJO, il faudra encore enséduire autant », calcule Ludivine Roose-beke, pour qui les gros contrats devrontavoir été signés d’ici aux Jeux de Tokyo,à l’été 2020. Les fournisseurs, eux, pour-ront continuer à s’agréger à la caravaneolympique jusqu’à l’orée des Jeux deParis. Le ticket d’entrée à deux millions d’euros,fixé par le comité de candidature parisienpour intégrer le club des partenaires, seraalors un lointain souvenir. Une fois dansle cénacle des sponsors des JO du cente-naire, il faudra débourser entre six et centmillions d’euros sur six ans (2019-2024).À moins de dix millions, les postulants nepourront espérer qu’un contrat de fournis-seur officiel. À plus de quatre-vingts mil-lions, la visibilité offerte sera optimale. Le montant du chèque à établir va déjàcontribuer à faire le tri parmi les candi-dats. « Il est un peu tôt pour répondre àla question de notre engagement futuravec Paris-2024 », souligne à ce proposStéphane Tisserand, responsable des af-faires publiques à la MAIF, partenaire dela candidature depuis mai 2016. « Mais lepostulat de base est que si l’on nous pro-pose un partenariat avec une visibilitémondiale, cela ne serait pas envisageablefinancièrement et cela n’aurait pas desens. S’il y a plusieurs degrés de partena-riat possibles, avec un niveau nationalfinancièrement adapté, alors pourquoipas. Il n'est pas incohérent de dire quel’on veut soutenir les impacts positifs desJeux au cœur de la société comme parexemple l’augmentation de la pratiquesportive. » La même réserve est de mise chez Elior

N°130 septembre 2017 sport & entreprises /7

leurs partenaires nationaux bénéficierontégalement d’un maximum de visibilité etde possibilités d’activation, entre 2019 et2024. Seule contrainte : ils devront être sé-lectionnés dans des secteurs d’activitén’entrant pas en concurrence frontaleavec les parrains du CIO. Pas de fabricantsde pneus donc, ni de cosmétiques, ni deconstructeurs automobiles ou encore desociétés de cartes de paiement.La seconde catégorie, également concer-née par l’interdiction de concurrence, estcomposée de sponsors nationaux. Ils au-ront une moindre visibilité et des droitsdifférents, notamment en matière d’accèsaux places et services « hospitalité ».Enfin, les simples fournisseurs ou presta-taires de services pourront se prévaloird’encore moins d’avantages.Au total, le Comité d’organisation devra

Group. « Il est plus probable d’imaginerque nous devenions fournisseur officiel,comme nous étions restaurateur officielde la COP 21 », indique Frédéric Fougerat,vice-président en charge de la communi-cation. « Nous sommes déjà implantés àParis-Le Bourget, qui accueillera le centredes médias ainsi que les épreuves de bad-minton, de volley-ball et de tir, au GrandPalais où se déroulera l’escrime et au Châ-teau de Versailles où auront lieu lesépreuves équestres. »En dépit de la connaissance mutuelle etdu lien de confiance fort entre les parrainsd’aujourd’hui et les hommes et lesfemmes de la candidature, certains sec-teurs d’activité devront par ailleurs,conformément à la loi, passer par unappel d’offres. Ce sera le cas notammentdès lors que le contrat prévoit une fortepart de fourniture de services. Peut-êtredonc au détriment d’Elior ou d’AccorHo-tels, tous les deux membres de l’actuelclub des seize.« Pour certains de nos parrains, ce serontdes budgets d’opportunité. Un coût des-tiné à rester unique. Mais il y a aussi denombreux géants du CAC 40 parmi nospartenaires actuels qui ont de très grosbudgets et dont un titre de partenaire of-ficiel des JO-2024 à cent millions d’eurosne grèverait pas les finances », observeLudivine Roosebeke.Orange, Bouygues, la Caisse des dépôts etconsignations – le plus lourd des sponsorsparisiens avec un chiffre d’affaires annuelqui s’élève à cent cinquante milliardsd’euros – font partie de ceux-là. Toutcomme BNP Paribas qui consacre trentemillions d’euros par an au tennis français.Soit cent quatre-vingts millions d’eurosofferts sur la période du partenariat olym-pique. Les JO, finalement, ne sont pas sichers que cela.

Paco LEOPOLD

(1) : AccorHotels, BNP Paribas, Bouygues, Caisse des dépôts etconsignations, Elior Group, Engie, FDJ, JCDecaux , LVMH, La Poste,Maif, Orange, RATP, SNCF, Suez, Vivendi.

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L’ENTRETIEN

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LauraFlessel« Le sport doit êtrepleinement ancrédans la société française »

Avant Laura Flessel, plusieurs autres sportifsde très haut niveau ont été secrétaire d’État ou ministredes Sports : le patineur Alain Calmat (1984-1986), les athlètes Roger Bambuck (1988-1991) et Guy Drut(1995-1997), le sabreur Jean-François Lamour (2004-2007) et le judoka David Douillet (2011-2012), sans oublier le vainqueur de l’Annapurna Maurice Herzog (1959-1966) ou Pierre Mazeaud (1974-1976), autre alpiniste de renom. Surnommée « la guêpe », Laura Flessel a été championne olympiqueindividuelle et par équipes à l’épée en 1996 à Atlanta,six fois championne du monde et championne de Franceà quinze reprises. Elle a été le porte-drapeau de la délégation tricolore aux JO de Londres en 2012. La nouvelle ministre des Sports a mis fin à sa carrièresportive à l’âge de 40 ans après avoir participé à cinqJeux olympiques. Elle est investie dans plusieursassociations.

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Sport et Entreprises : Vous êtes mi-nistre de plein exercice, en quoi cette re-connaissance modifie-t-elle les missionset les capacités à agir du ministère desSports ?Laura Flessel : Indéniablement, le faitd’être ministre de plein exercice est uneforce. Cela signifie que tout mon travail ettoute mon équipe sont entièrement mobi-lisés autour des questions sportives. Avecun objectif ambitieux fixé par le présidentde la République : atteindre trois millionsde pratiquants supplémentaires d’ici 2024.Pour cela, nous devons tout mettre enœuvre afin que le sport irrigue la société.Mon action s’orientera autour de quatregrandes priorités : une France qui rayonne– je pense bien sûr aux Jeux olympiqueset paralympiques de 2024, mais aussi audéveloppement de la diplomatie sportiveet au renforcement de la filière écono-mique du sport –, une France qui bouge –cela suppose notamment d’aller chercherdes publics éloignés du sport grâce au dé-veloppement de nouvelles pratiques, no-tamment en entreprise –, une Franceintègre – à l’avant-garde d’un sport

éthique et transparent – et une France enbonne santé – avec la promotion du sportcomme facteur de santé et de bien-être.Nous ne serons pas de trop, avec ce mi-nistère de plein exercice, pour atteindreces beaux objectifs !S&E : Dans quelle mesure votre périmè-tre ministériel vous permet-il d’influersur les questions interministérielles quele sport peut nécessiter ?L.F. : À la tête de ce ministère, je suis ha-bilitée à mobiliser l’ensemble de mes col-lègues autour du sport. Le sport, ce n’estpas seulement la haute performance. C’estun volet important, bien sûr, mais cela vabien au-delà. Le sport doit être pleinementancré dans la société. À titre d’exemple, sinous voulons créer une véritable culturedu sport en France, nous devons aller par-tout : dès l’école, bien sûr, à l’université,dans les entreprises, dans les EHPAD (éta-blissements d'hébergement pour per-sonnes âgées dépendantes), etc. Nousdevons aussi nous en servir pour amélio-rer la santé et le bien-être, dans une so-ciété où la sédentarité et l’obésité sedéveloppent. Vous l’aurez compris, rienqu’en citant ces aspects, j’ai en tête unecollaboration très étroite avec plusieursministères. C’est tout à fait mon état d’es-prit : mobiliser l’ensemble de mes col-lègues ministres autour du sport. AvoirParis 2024 en ligne de mire nous y aiderafortement. Je sais pouvoir compter sur lesoutien du président de la République etdu Premier ministre, tous les deux très at-tachés à l’organisation des Jeux olym-piques et paralympiques, et à entraîner laFrance entière dans la préparation de cerendez-vous.S&E : Vous voulez donner un nouvel élanau sport français au-delà du sport dehaut niveau. Pourquoi l’organisation etla pratique du sport en entreprise sont-elles importantes à vos yeux ?L.F. : Nous connaissons mieux désormaisles bénéfices de la pratique sportive surl’engagement au travail, la prévention del’absentéisme professionnel et la satisfac-tion au travail. Au-delà, l’entreprise est re-connue naturellement comme un lieud’éducation à la santé. Je souhaite doncque les réflexions puissent être conduitesdans le sillage de l’attribution des Jeuxolympiques et paralympiques afin que ce

potentiel du sport en entreprise soit plei-nement réalisé. Cela suppose d’envisagerl’entreprise comme un lieu où la questionde l’organisation et de la pratique des ac-tivités physiques et sportives au quotidienpuisse être débattue par les instances. Enrevanche, je ne pense pas qu’il soit sou-haitable de créer une incitation fiscaledans le contexte actuel où nous redressonsles comptes publics ni, par ailleurs, qu’ilconvienne de contraindre les entreprises àstructurer une offre d’activités physiqueset sportives en leur sein. Le tissu écono-mique français est celui d’une myriade dePME qui n’en auraient pas les moyens. Jesuis pragmatique et je crois davantage auxvertus du débat et de la réflexion entre lespartenaires sociaux pour que cette ques-tion d’intérêt partagé puisse faire l’objetd’un échange.S&E : Au carrefour des préoccupationsdes ministères en charge des sports, dutravail, de l’économie et de la fonctionpublique, le sport en entreprise pourraitgagner à être au cœur de nombreux dé-partements ministériels. Comment pou-vez-vous encourager cette mobilisationde vos collègues sur cet enjeu ?L.F. : Tout simplement en cherchant àconvaincre l’ensemble des parties pre-nantes de l’intérêt de tous à promouvoirle sport en entreprise. Un salarié qui prenddu temps pour une activité physique etsportive, c’est un salarié mieux dans sapeau, plus efficace et plus productif dansson travail. C’est bénéfique pour le salarié,bien sûr, mais aussi pour l’entreprise quia tout à y gagner. Je parlais de créer uneculture du sport. Cela commence dèsl’école, bien sûr, mais cela doit se poursui-vre tout au long de la vie. L’articulationentre la pratique d’une activité physiqueet sportive et le temps de travail n’est pastoujours simple pour les salariés. Certainesgrandes entreprises l’ont compris. EnFrance, nous sommes en retard en la ma-tière. Le sport est parfois vu comme la cin-quième roue du carrosse. Il faut fairebouger les mentalités. C’est un beau défià relever.S&E : À vos yeux, le sport en entrepriseest-il aussi un outil de lien social, d’in-clusion par le sport ?L.F. : J’y crois beaucoup. Le sport crée dulien, des complicités, de la cohésion, des

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LAURA FLESSEL :« Je souhaite rapprocher

le monde du sportdu monde

de l’entreprise. »

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joies communes. Faire du sport entre col-lègues, c’est une parenthèse où les hiérar-chies tombent, où tout le monde est àégalité. Le fait même d’abandonner soncostume de travail pour une tenue desport change le rapport aux autres. C’estaussi un moment où les tensions se relâ-chent, où le stress retombe. Cela soudeune équipe, crée des souvenirs communs.C’est une culture à développer dans nosentreprises.S&E : En quoi l’organisation des Jeuxolympiques à Paris doit-elle changer ladynamique du sport en entreprise ?L.F. : Cette organisation va nous offrir debelles perspectives. Organiser les Jeuxolympiques et paralympiques, c’est en effetentraîner toute la société française verscette même ambition. Car il ne s’agit passimplement de les organiser. Il s’agit d’ybriller dans tous les domaines, en montrantnotamment au monde entier les capacitéset les talents de la France. Pour cela, nousdevons nous mettre en mouvement, susci-ter des vocations. Le sport en entreprise faitpartie des leviers pour y parvenir.S&E : La réussite des entreprises doit-elle

s’inspirer de la réussite des championssportifs et inversement ?L.F. : Je sais ce que c’est, pour l’avoir moi-même vécu. Aller chercher une médaillenécessite un travail de préparation, un tra-

vail collectif, solidaire, et un sens aigu dela compétition. Aussi, je souhaite rappro-cher le monde du sport du monde de l’en-treprise et sensibiliser ces entreprises auxgrandes qualités que des sportifs de hautniveau peuvent mettre à profit dans leurtravail. Trop souvent, alors qu’ils ontdonné du temps et de l’énergie pour fairebriller leur pays sportivement, ces cham-pions se retrouvent désœuvrés à l’heurede leur reconversion. C’est une situationinjuste pour les sportifs et dommageablepour les entreprises qui se privent de leurtalent et de leur créativité. Mes prédéces-seurs ont entamé un rapprochement parle biais du pacte de performance. Nous de-vons aller plus loin afin qu’un maximumde sportifs en bénéficient.S&E : Dans un cadre général, qu’atten-dez-vous de la Fédération française dusport d’entreprise pour contribuer à laréussite de votre projet ?L.F. : Avant tout, je souhaite que la Fédé-ration française du sport d’entreprise soitun partenaire privilégié autour de la ré-flexion que j’engagerai sur le sport dans lasociété.

Olympique un jour,olympique toujoursAlors que Paris était dans la dernière ligne droitepour obtenir l'organisation des Jeux olympiques de2024, Tony Estanguet et Bernard Lapasset, coprési-dents de la candidature de la capitale française, sesont réjouis des fonctions ministérielles confiées àLaura Flessel : « Au nom du Comité Paris-2024, noustenons a féliciter Laura Flessel-Colovic pour sa no-mination comme ministre des Sports au sein dugouvernement d’Édouard Philippe. Cette nomina-tion vient confirmer la place centrale occupée parles athlètes dans la gouvernance du sport francais.Nous avons hâte de poursuivre le travail engagé de-puis près de deux ans avec Laura Flessel-Colovic. »Dès le 11 juillet, la quintuple médaillée olympiqueétait à Lausanne en compagnie du président de laRépublique Emmanuel Macron, de son épouse Bri-gitte, et de la maire de Paris, Anne Hidalgo, afin depromouvoir ensemble la candidature de la capitalefrançaise auprès des membres du CIO.

La ministre des Sports veut que les JOde 2024 permettent de montrer les talents et les capacités de la France au monde entier.

HERVEHA

MON

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NOS VALEURSAL

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Les

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«Une semaine après mon arri-vée dans l’entreprise commedirecteur des ressources hu-

maines (DRH), j’assiste à ma premièreréunion de direction. À la fin, tout lemonde se lève, et j’apprends que nouspartons tous pour une séance de… water-polo ! »Gilles Verrier se souvient encore de sonpassage, entre 2001 et 2004, à la directiondes ressources humaines de Décathlon.Fondateur et directeur d’Identité RH, uncabinet de conseil en ressources hu-maines, il garde un souvenir majeur deson expérience et un regard d’expert surla pratique du sport dans l’entreprise.« C’était dans l’ADN de Décathlon puisquel’enseigne avait pour politique de ne recru-ter que des passionnés et des pratiquantsde sport qui, inévitablement, avaient sou-vent envie de faire du sport ensemble, ra-

Dans les entreprises, nombre de responsablesdes ressources humaines sont aujourd’hui convaincus de l’intérêt d’intégrer le sportdans leur stratégie de management.

Mais, de la conviction à la réalisation, le fossé est encore trop important.

conte-t-il. Mais c’est plutôt une exception.Dans les entreprises, ceux qui organisentvraiment la pratique de leurs salariés, avecune réelle réflexion stratégique sur la tra-duction des valeurs sportives dans lemonde de l’entreprise, sont très rares ».Le constat sur les faiblesses existantes enla matière a en tout cas poussé l’associa-tion interprofessionnelle Sporsora, qui re-groupe des acteurs de l’économie dusport, à éditer l’an dernier un ouvrage(1)

destiné à montrer les opportunités queprésente le sport dans une stratégie RH.Sont abordés le sport santé comme atoutde performance et de bien-être au travailévidemment, mais aussi la pratique spor-tive dans l’entreprise comme facteur d’at-tractivité, d’engagement, de mixité, etc.« Au-delà des grandes théories, je croisqu’il faut que l’on documente davantagece sujet, en multipliant les témoignages

L’âme du sportd’entreprise

➤➤➤

ressourceshumaines

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et en partageant les bonnes pratiquespour inspirer progressivement les entre-prises », souligne Marie-Christine Lanne,directrice de la communication et des en-gagements sociétaux du groupe Generaliet coordinatrice de la publication chezSporsora.Pour Gilles Verrier, ce supplément d’infor-mations est sans doute nécessaire pouremporter les convictions. Il se heurte tou-tefois à la condition même de la fonctionde DRH. « Pour développer des théma-tiques sur le sport, il faudrait que les DRHaient le temps d’innover, d’envisager lemoyen terme. Or, ils sont de plus en plusau fond de la mine, happés par le quoti-dien, soumis à une logique de court terme,regrette-t-il. Ce n’est d’ailleurs pas un ha-sard si les DRH que je côtoie sont souventen souffrance ou du moins ne s’épanouis-sent pas, par manque de marges de ma-nœuvre. »Ancienne volleyeuse, consultante en res-

sources humaines et aujourd’hui directricede Collectif Sports, un organisme qui ac-compagne la reconversion des sportifs, Vé-ronique Barré fait un constat similaire :« J’observe – disons depuis deux ans – unevolonté chez les DRH de mettre en placedes stratégies autour du sport et de nom-breux salariés ne demanderaient pasmieux. Mais, parallèlement, je vois tousces gens qui courent comme des maladesavec dix projets à mener en mêmetemps... Alors, trouver le temps de faire oude faire faire du sport… les DRH ne peu-vent pas impulser seuls les choses. Il fautune cohérence tout au long de la ligne hié-rarchique : les dirigeants, les managers etles chefs de service doivent tous pousserdans le même sens. »Au reste, nombre de DRH et de salariés –autant dans les grands groupes que dansles TPE/PME – sont sans doute convain-cus de l’intérêt de miser sur la pratiquesportive dans les entreprises. Néanmoins,

NOS VALEURSQuestions à Didier Babayou et Rogers Teunkam

Codirecteurs du cabinet de recrutement 2R Consulting.

« La fibre sportive des dirigeants est essentielle »

Sport et Entreprises : Constatez-vous un engouement grandissantdes directeurs des ressourceshumaines pour la pratique du sporten entreprise ?Didier Babayou et RogersTeunkam : Nous sentons poindreun intérêt certain depuis quelquesannées mais pas encore unvéritable engouement. D’ailleurs,quand des projets autour du sportnaissent dans les entreprises, c’estplus souvent à l’initiative dedirigeants qui ont vraiment la fibresportive que de la part de DRH. Etquand des DRH suffisammentautonomes mettent en place unestratégie autour du sport, c’est làaussi parce qu’ils sont eux-mêmes

sportifs ou anciens sportifs. Pourbeaucoup, la contrainte majeurereste cependant l’absenced’infrastructures (salles, vestiaires,douches) pour organiser lapratique au sein de l’entreprise.S&E : Au-delà du sport santé, lesDRH les plus convaincus par lesbienfaits du sport l’utilisent-ilscomme un outil pour promouvoircertaines valeurs comme la mixité,la convivialité, etc. ?D.B. et R.T. : Les DRH intègrent deplus en plus l’intérêt d’unepratique sportive pour améliorer lasanté et, par ricochet, lesperformances des salariés.L’utilisation du sport commeinstrument d’équilibre social dansl’entreprise est plus rare, car jugéeplus lourde et plus difficile àconstruire. Pourtant, il ne faut pasgrand-chose pour travailler, parexemple, la convivialité. Dansnotre société, avec nos cinqcollaborateurs, nous pratiquonstous les lundis de 12 h 30 à13 h 30 des séances de yoga, unediscipline qui ne nécessite pas delocaux spécifiques. Comme dans

un club, quand on fait des chosesen commun, cela renforce unsentiment d’appartenance qui n’estpas loin de la notion de « maillot àdéfendre » sur le terrain sportif.S&E : À l’inverse, une entreprisesportive est-elle jugée plusattractive, au point de recruter plusfacilement ?D.B. et R.T. : Là encore, toutdépend. Certains candidats àl’embauche sont sensibles à cefacteur, d’autres absolument pas. Sile critère n’est pas déterminant, ilrenvoie cependant une image dedynamisme de l’entrepriseglobalement favorable. Cedynamisme, les start-up, parexemple, l’entretiennent, et nouscroyons que l’aspect générationnelest à ce titre fondamental. Les 25-35 ans, dans les start-up, sontsouvent passés par des écolesd’ingénieurs ou de commerce quiprennent de plus en plus encompte cette dimension sportive.Du coup, ils la répercutent dansleur vie professionnelle.

Recueillis par Jean-Luc FERRÉ

La révérence en or de Camille LacourtLu sur Europe1.fr

Il s’était lancé un pari et il l’a tenu. À 32 ans, CamilleLacourt a remporté son troisième titre de champion dumonde du 50 m dos, le 30 juillet à Budapest. Unexploit historique, rendu possible grâce à ladétermination de celui qui avait d’emblée décidé quecette finale serait sa dernière course avant de partir àla retraite. Forcément, l’émotion était forte aumoment de tourner une belle page de sa vie.Au bord des larmes sur le podium avant de recevoir samédaille d’or, Camille Lacourt a bien failli craquer.« C’était beaucoup d’émotions. Je ne suis pasquelqu’un qui pleure sur un podium mais j’avais enviede me lâcher, a reconnu le natif de Narbonne,interrogé par Europe 1. C’était ma dernière course etla première fois que je pouvais me retourner sur toutce qu’il s’est passé dans ma carrière. On pense auxbons moments et surtout aux mauvais ; comment j’aisu rebondir quand c’était difficile. Tout ça, c’estbeaucoup d’émotions », raconte le nageur quis’entraîne à Marseille.Camille Lacourt a profité à fond de cet ultime podium.« Ça m’a rappelé que, sans beaucoup de personnes, jen’en serais pas arrivé là. Je pense aux coaches, auxpréparateurs physiques, aux kinés, à mes collèguesd’entraînement, à ma famille évidemment. Ils ont étéindispensables. Et quand on se retourne, qu’on penseà eux, ça fait un pincement au cœur. »Un défi fou. Continuer, tenter une dernière saison alorsque tous ses copains avaient arrêté. Camille Lacourt lereconnaît, « c’est ça qui a été le plus dur. Il a fallus’entraîner seul, faire des choses différentes. C’étaitmon défi, j’avais envie de le relever et j’ai tenujusqu’au bout. Je suis très content, finir comme ça c’estcool. »Et maintenant ? Camille Lacourt n’a pas de plan decarrière défini mais il affirme ne pas craindre laretraite dans les années à venir. « Maintenant, à moide renaître dans un autre registre mais je suis sûr quej’arriverai à m’épanouir », a-t-il assuré.

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il arrive encore que cette envie ou ce be-soin bute contre la froide réalité, les habi-tudes à courte vue ou le managementquand celui-ci s’embarrasse moins del’humain. Tout le contraire de ce que dé-fend la Fédération française du sport d’en-treprise. Comme le résume PhilippeLamblin, ancien président de la Fédérationfrançaise d’athlétisme et DRH du groupeAvril qui compte 8 200 collaborateurs :« Le sport, ce n’est pas seulement courir,c’est être à l’écoute de ce que veulent lesgens ». De l’essentiel, en somme.

Jean-Luc FERRÉ

(1) : Sport et entreprise : quelles réponses aux enjeux de res-sources humaines ?

Didier Babayou Rogers Teunkam

Lu sur la Toile

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Le rapprochement entre le monde du sport et celui de l’entreprise, est effectif depuis plusieurs années, au travers de nombreux leviers : sponsoring, utilisation des valeurs du sport, embauche de sportifs de haut niveau, développement de la pratique sportive, etc. Le CNOSF souhaite cependant, inciter beaucoup plus fortement les entreprises à s’enga-ger sur la pratique de l’activité physique et sportive (APS) de leurs salariés, en leur en montrant notamment tous les bienfaits sur leur santé et le bien-être au travail.

ETUDE GOODWILL MANAGEMENT

A l’occasion d’un colloque européen en 2015 sur le sport en entreprise, le CNOSF et le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) ont présenté une étude sur l’impact économique de l’APS sur l’entreprise, le salarié et la société civile. Réalisée par Goodwill Management et avec le soutien d’AG2R La Mondiale, cette étude a permis de mettre en avant les bénéfices de la pratique de l’APS en entreprise :

- amélioration de la productivité du salarié de 6% à 9% ;- amélioration de la rentabilité nette de l’entreprise de 1 à 14% ; - réalisation d’économies en dépenses de santé de 7 à 9% (soit 300 €/an/salarié).

Retrouvez la synthèse de l’étude sur www.cnosf.franceo-lympique.com, dans la rubrique « Entreprises »

GUIDE PEDAGOGIQUE

En novembre 2016, le CNOSF a publié un guide pédago-gique à destination des entreprises. L’objectif de ce guide est de les aider et les conseiller afin de proposer des APS à leurs collaborateurs. S’y trouvent :

- une liste des actions du mouvement sportif impliqué sur le volet promotion et pratique dans l’entreprise ;- une liste d’exemples de bonnes pratiques initiées par des entreprises ;- un éclairage sur les aspects juridiques de la pratique des APS (en interne ou à l’extérieur) et sur la création d’une asso-ciation sportive d’entreprise

Le guide pédagogique du sport en entreprise est consul-table sur www.cnosf.franceolympique.com, dans la rubrique « Entreprises »

TROPHEES Sentez-Vous Sport

Les Trophées résultent d’une volonté forte de mettre en avant des initiatives remarquables d’entreprises, de struc-tures territoriales, une association, de fédérations, etc., qui croient en l’intégration d’une politique de promotion de l’acti-vité physique et sportive dans leurs stratégies et pratiques managériales, ou mettent en œuvre des actions significa-tives comme, par exemple, l’embauche d’un sportif de haut-niveau.

Consultez le règlement et le dossier de candidature sur www.sentezvoussport.fr, dans la rubrique « Trophées Sentez-Vous Sport », et candidatez avant le 16 octobre 2017! »n

le CNOSF récompense les entreprises avec

les Trophées Sentez-Vous Sport

Depuis 2010, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a engagé un travail de fond en matière de relations entre le monde du sport et celui de l’entreprise, et tente de sensibiliser le plus possible d’entreprises aux bienfaits du sport en entreprise.

Catégories des Trophées Sentez-Vous Sport :

• Entreprises et sportif de haut niveau (distinction -250/+250 salariés)• Stratégie, Management & Bien-être en entreprise (distinction -250/+250 salariés)• Organisateurs labellisés• Prix de l’entreprise la plus sportive de France (distinction -250/+250 salariés)

Calendrier :• Lancement des Trophées : juin 2017• Date limite de dépôt du dossier : 16 octobre 2017• Instruction des dossiers : le jury des Trophées se réunira fin octobre/début novembre 2017 • Cérémonie de remise des Trophées : le 21 novembre 2017 (sur invitation) au CNOSF

A propos du Comité national olympique et sportif françaisLe Comité national olympique et sportif français (CNOSF) est une association reconnue d’utilité publique qui représente le mouvement olympique sur le territoire français et promeut les principes fonda-mentaux et les valeurs de l’Olympisme. Il organise et dirige la déléga-tion française aux Jeux Olympiques et aux compétitions patronnées par le CIO. Il désigne par ailleurs les villes françaises candidates à l’organisation de l’événement olympique.

Représentant l’ensemble du mouvement sportif sur le territoire, le CNOSF réunit 107 fédérations sportives nationales et membres as-

sociés, et leurs 180 000 associations sportives.

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La Baule 2018

Devenez partenaire des Jeux mondiaux du sport d’entreprise

Du 23 au 27 mai 2018, La Baule et la presqu’île Guérandaise accueillerontles deuxièmes Jeux mondiaux du sport d’entreprise.

Plus de 6 500 participants issus d’en-treprises du monde entier prendrontpart à cet événement qui met en

avant les valeurs du sport au sens noble.Esprit d’équipe, cohésion, partage, bien-être et performance sont les principalesvertus recherchées par les participantscomme par les entreprises représentées.Cette dimension sociale et les effets béné-fiques du sport d’entreprise ne sont cepen-dant pas les seuls atouts que ces Jeuxmondiaux peuvent offrir à la stratégied’une entreprise. Ce rendez-vous ouvre untrès large panel d’opportunités pour lespartenaires potentiels qui souhaiteraientdévelopper leur notoriété et promouvoirleur image au travers des vingt-huit disci-plines proposées, des milliers d’engagés,des accompagnateurs, des spectateursainsi que des retours médiatiques liés à cetévénement international.Pour les partenaires souhaitant mettre enœuvre une stratégie plus ciblée ou pourlesquels les produits proposés s’adressentà une « niche » plus restreinte, les mes-sages diffusés et la visibilité pourront être

Des partenariats à la carteAfin de mettre en place un partenariat adapté à vosobjectifs et à vos attentes, une équipe spécifique

vous est dédiée dans le cadre de ces Jeuxmondiaux afin de vous accompagner tout au long

du projet, voire de s’engager dans une relationgagnant gagnant à plus long terme avec laFédération française du sport d’entreprise.

Les partenaires pourront également intégrer le« village des entreprises » mis en place pendant

toute la durée de ces Jeux, participer à desconférences et à des tables rondes au Palais des

congrès ou encore prendre part aux temps officielsréunissant les acteurs principaux de l’événement.

Pour plus d’informations :[email protected] - 06 98 42 38 74

centrés sur une discipline unique ou surun groupe d’activités sportives (exem-ples : activités sport santé, sports collec-tifs…). L'objectif pourra ainsi être affinéet plus adapté.D’autre part, toujours dans le cadred’une stratégie B to B, ces deuxièmesJeux mondiaux du sport d’entreprise of-friront également l’assurance d’une visi-bilité importante au cours des prochainsmois auprès des nombreux habitants quecomptent les deux agglomérations sur

lesquelles s’étendront ces Jeux. Enfin, ens’agrégeant à cet événement, les parte-naires s’associeront également à l’imagedynamique du département de Loire-At-lantique et de la région Pays de la Loire,tant sur le plan économique et industrielque sur les aspects touristiques et cultu-rels.Les Jeux mondiaux du sport d’entreprisedisposent, en outre, d’un avantage supplé-mentaire par rapport aux événementssportifs traditionnels puisqu’ils réunissent,par leur nature, des entreprises de diffé-rents secteurs d’activité, issues de diverspays et continents. Ils offriront donc un« terrain de jeu » doublement favorableaux partenaires présents dans une optiqueB to B. Au-delà des échanges informels suret en dehors des terrains, facilités par lescompétitions sportives, des rencontres etdes temps d’échanges seront spécifique-ment mis en place afin de réunir l’ensem-ble des acteurs principaux de ce rassem-blement international : partenaires,collectivités, responsables des entreprisesparticipantes, etc.

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STOCK.AD

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Sport et Entreprises : Qu’est-ce que LaBaule peut apporter selon vous auprèsdes participants aux Jeux mondiaux dusport d’entreprise ?Marie-Claude Maligne : Première chose,nous allons mettre toutes nos installationssportives à la disposition des organisa-teurs. Il est à noter d’ailleurs que, comptetenu du nombre très important de partici-pants attendus durant ces trois jours decompétitions, seront également utilisésdes terrains de sport qui feront rayonnerces Jeux mondiaux sur le cap Atlantiqueet la communauté d’agglomération, la-quelle compte quinze communes. Deuxiè-mement, ces compétiteurs, leurs accom-pagnateurs et les partenaires vontdécouvrir La Baule, une petite ville de17 000 habitants, très dynamique, très

Marie-Claude Maligne :« Les participants

seront particulièrement choyés »Ancienne championne de gymnastique, Marie-Claude Maligne a décidé de s’installer à La Baule avec son mari en 1977. Élue au conseil municipal depuis 2001, elle est aujourd’hui

adjointe aux Sports et chargée d’un petit quartier qui est à l’origine de La Baule : Escoublac.

sportive, une très belle baie aujourd’hui re-connue mondialement et un arrière-paysaux nombreux attraits.S&E : La Baule semble être d’autantmieux en adéquation avec ces Jeux mon-diaux du sport d’entreprise que la poli-tique sportive de la ville est avant toutdirigée vers le sport pour tous...M.-C.M. : Mon idée première est en effetqu’il faut absolument que tous nos clubssportifs axent leur travail sur les enfants.Ils ne peuvent longtemps exister que s’ilsont des écoles de sport. À partir de là,sport pour tous ne veut pas dire que l’onoublie la compétition et même la compéti-tion de haut niveau. En témoignent notrejumping international, notre triathlon etmême les mondiaux de tennis seniors. Ilest évident que le fait d’accueillir de

grandes manifestations internationales àLa Baule donne envie à nos enfants defaire du sport et d’en faire bien. C’est par-ticulièrement important, quel que soitl’âge de chacun d’entre nous.S&E : Si vous deviez donner un conseilaux compétiteurs à ces Jeux mondiaux,que leur recommanderiez-vous d’allervoir en priorité pendant leur séjour ?M.-C.M. : D’abord, il faut leur dire quenous allons faire en sorte qu’ils soientchoyés afin qu’ils gardent de La Baule unsouvenir inoubliable. Je leur dirais ausside ne pas hésiter à aller se perdre dans lesmarais salants connus et appréciés detous, notamment des plus grands chefsqui utilisent le sel de Guérande. Il faut éga-lement qu’ils aillent visiter un petit portde pêche qui s’appelle Le Croisic, qu’ils serendent à Saint-Nazaire et qu’ils n’ou-blient pas de se promener dans toutes lespetites allées de La Baule pour y admirerleurs très jolies maisons. Enfin, je leur di-rais de ne pas repartir sans avoir goûté lesspécialités locales comme le poisson, lescoquillages, bien sûr, et sans avoir traînédans le très beau marché de La Baule quenous avons rénové il y a quelques annéeset dont les étals sont aujourd’hui particu-lièrement plaisants. Dans le même esprit,je leur dirais de ne pas oublier de goûterles « miniches », sorte de sucettes très lo-cales. Aucun vacancier ne repart de LaBaule sans en avoir acheté chez Manuel,sur le remblai, au bout de l’avenue du Gé-néral de Gaulle ou sans s’être délecté dufondant baulois, un savoureux gâteau auchocolat. Je ne suis pas sûre que les com-pétiteurs auront le temps de tout fairemais tout leur donnera envie de revenir.S&E : À l’inverse, qu’est-ce que ces com-pétiteurs peuvent apporter à La Baule ?M.-C.M. : Touristiquement parlant, cesJeux mondiaux sont très intéressants. Leshôtels baulois seront complets mais passeulement eux puisque tous ceux de lacommunauté d’agglomération serontconcernés par l’événement. Nous espé-rons bien aussi que les commerces locaux,notamment de souvenirs, en tireront bé-néfice comme cela s’est produit, au prin-temps dernier, à l’occasion de l’Eurobank.

Marie-Claude Maligne entend continuer à concilier sport pour tous et sport de haut niveau.

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Le marché se structure de manière exponentielle. L’arrivée mas-sive des mutuelles et la progression de l’incubateur Le Tremplin– une plateforme d’innovation pour le sport – apparaissent à lafois comme les causes et les conséquences de cet engouementsans précédent. L’offre des start-up s’étoffe. Elle progresse en sui-vant les attentes d’une demande elle-même croissante. Même s’ilssont parfois bricolés, de nouveaux dispositifs se propagent au ni-veau des PME. De même, les initiatives des collectivités commedes administrations commencent à être sérieusement relayées parles médias. Il faut y voir un signe de maturation du marché.Soyons enfin attentifs à la progression significative de l’e-sport età l’engouement social qui l’accompagne depuis ces derniers mois.Il confirme, d’une certaine façon, la digitalisation du sport en en-treprise qui s’est intensifiée au tournant des années 2010 avec l’ar-rivée de start-up développant bracelets, applications et autreschallenges ludiques connectés. Ainsi, le sport en entreprise se« gamifie », même s’il ne faut pas confondre la visibilité média-

tique dont il bénéficie avecla réalité (le cas de la TeamLoco du site de réservationsVoyages-SNCF reste une ex-ception).Dans ce contexte, la deuxièmeédition du Salon pep’Sportest révélatrice de ce besoindes acteurs majeurs dusport d’entreprise de se ren-contrer, de découvrir, d’é-changer et de s’enrichirmutuellement. Ceux-là mêmequi, jour après jour, fontévoluer l’écosystème. Uneévolution qui deviendra,peut-être bientôt, une révo-lution.

Julien PIERRE

La deuxième éditiondu Salon pep’Sport,dont la Fédérationfrançaise du sportd’entreprise est

partenaire et qui setiendra le

27 septembre à lasalle Wagram à

Paris, serarévélatrice desavancées et desbesoins des

principaux acteursdu sport d'entreprisede se rencontrer, de

découvrir,d’échanger et de

s’enrichirmutuellement.

18/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Le deuxième Salonpep’Sport

Le sporten entreprise :un écosystème

en mutation

C’est un fait : ces dernières années, les champs d’actioncouverts par le sport au travail se multiplient. Le sportne se réduit plus à un simple facteur de cohésion des

équipes. Exit le saut à l’élastique et autres défis du même acabit.Ses fonctions sont désormais plurielles. La contribution des acti-vités physiques et sportives au bien-être et à la santé des collabo-rateurs est aujourd’hui une évidence qui fait l’objet d’études d’im-pact. Le sport devient un outil de communication qui aide uneentreprise à se forger une image de « best workplace ». Il est plusque jamais un support d’animation des ressources humaines etcontribue aux dispositifs imaginés par les grandes entreprisespour matérialiser leurs responsabilités sociales (RSE).

Le programme de la deuxième édition du Salon pep’SportÀ quelques encablures de l’Arc de triomphe, la mythique salle Wagram accueillera le27 septembre prochain le Salon pep’Sport 2017. Deuxième du nom, il se positionnecomme la plateforme de référence permettant aux professionnels du sport en entreprisede se rencontrer et d’échanger autour d’un programme de conférences variées et inédites.La journée sera organisée autour de trois grandes tables rondes. La première aura pourthème « Le sport en entreprise en Europe : quels modèles ? » et consistera à recenser lesmeilleures pratiques inspirantes imaginées par nos homologues belges, luxembourgeois etsuisses. Intitulée « Le sport au travail pour tous : quelles diversités ? », la deuxième tableronde abordera notamment la question de la place des femmes dans des structurestraditionnellement dans l’ombre (TPE-PME, collectivités). Résolument prospectiviste, latroisième table ronde dessinera enfin les contours des mutations à venir à travers uneréflexion sur « Le sport au travail à l’horizon 2030 : quelles innovations ? » (Lire pagessuivantes.)

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /19

tifs », c’est-à-dire de salariés volontaires auprès des équipes, et leprogramme à la carte de ses entraîneurs, Energy Lab dit pouvoiratteindre 80 % de participation aux offres sportives mises enplace par une entreprise. Et ce, dès la deuxième année. « En Bel-gique, on aime vraiment faire du sport entre collègues, observeRobin Decottignies. Là-bas, les entreprises nous sollicitent sansque nous ayons besoin de les démarcher. Aux Pays-Bas, la pra-

tique est plus individuali-sée, ce qui nous oblige àfaire du sur-mesure àchaque fois. »Dès que l’on franchit lafrontière du Luxembourg,le sport au travail sembleégalement prospérer. Cha-que année, le marathonING réunit par exemplequinze mille coureurs (surcinq cent mille habitants)vêtus des maillots de leurentreprise. Plus d’un quartdes sociétés du Grand-Duché disent par ailleursorganiser des activités phy-siques pour leurs salariés,un chiffre qui grimpe à69 % au sein des grandsgroupes. « Les salles demusculation mutualisées semultiplient dans les pôlesd’activité », observe aussiJean-Philippe Wagnon, fon-

dateur de SmartRun, une course à pied par équipes de salariésavec des distances adaptées au niveau de chacun.D’ici à dix ans, le sport en entreprise au Benelux devrait se rap-procher des pratiques des pays scandinaves, pionniers en la ma-tière. En Suède, en Norvège et au Danemark, il est fréquent d’of-frir aux salariés des journées de travail réduites que l’on complètepar des activités physiques. « Il y a de plus en plus de « burnout »(dépression) au bureau, observe Robin Decottignies. Ce phéno-mène est dû en partie au fait que nous ne bougeons pas assez.Dans le futur, des entreprises récompenseront par des incitationsfinancières ceux qui s’adonnent à des activités physiques. »

Nicolas BADIOTAL

Après celles des paysscandinaves, lesentreprises de

Belgique, des Pays-Bas et du

Luxembourgdiversifient leursoffres sportives. Lepoint avec RobinDecottignies, DRHchez Energy Lab, et

Jean-PhilippeWagnon, fondateur

de SmartRun.

Le deuxième Salonpep’Sport

Le sport en entreprise

en Europe :quels modèles ?

Vopak est une vénérable société néerlandaise spécialiséedans le stockage des produits chimiques. Pour ses quatrecents ans, son Comité directeur a eu une idée un peu

folle : aligner quatre cents salariés, soit presque la moitié des ef-fectifs, sur la ligne de départ du marathon de Rotterdam. LeGroupe s’est alors tourné vers Energy Lab, spécialiste du coachingsportif, santé et bien-être auprès des entreprises de Belgique etdes Pays-Bas. Six mois plus tard, mission accomplie : les quatrecents coureurs de Vopak étaient fin prêts. L’année suivante, desemployés ont continué à courir tandis que d’autres se sont misau vélo ou à la natation.Avec le soutien de la direction et le relais d’« ambassadeurs spor-

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20/sport & entreprises N°130 septembre 2017

s’adonner à une activité physique au moins une fois par semaine,mais seulement 10 à 15 % le font sur leur lieu de travail. Parmiles freins au développement, les patrons de PME évoquent sou-vent le coût. Il existe pourtant des solutions peu onéreuses, selonla sociologue Béatrice Barbusse. « Les petites entreprises peuventmettre en place des activités en mutualisant les services d’uncoach, en passant des accords avec une salle de fitness ou en mu-tualisant des espaces dédiés », précise-t-elle. Des mairies peuventaussi se charger de connecter l’offre et la demande en mettant

leurs infrastructures à ladisposition de réseaux dePME.Pour convaincre les sala-riés, la direction a tout inté-rêt à jouer la carte desfemmes dont les étudesmontrent le nombre gran-dissant dans les clubs desport, les salles de fitness,les chemins de randonnée,voire parmi les licenciéesdes fédérations sportives.« Les Françaises n’ont ja-mais été aussi sportives,poursuit Béatrice Barbusse.Si la plupart d’entre elles nese montrent guère intéres-sées par la compétition, lesenquêtes d’opinion souli-gnent que leurs motivationssont le bien-être et la santé.Il y a donc là une vraie op-portunité pour les entre-prises. »

La mixité est un atout à condition qu’il y ait des vestiaires séparésou individuels. « On peut proposer la même offre sportive auxhommes, aux femmes mais aussi aux personnes handicapées, lesmélanger dans les équipes et ainsi favoriser le vivre-ensemble »,insiste encore la sociologue. Il suffit de piocher parmi les nou-velles activités de loisir : boxe fille/garçon, rugby mixte à 5, hand-ball fitness, cecifoot, basket en fauteuil, volley assis… « Ne re-produisons pas dans les entreprises les erreurs des fédérationsqui séparent traditionnellement les sexes, recommande BéatriceBarbusse. Mettons tout le monde ensemble en tenue de sport etbalayons les préjugés. »

N.B.

Les grands groupesproposent des

activités variées.Ailleurs, la situationest plus contrastée.

La sociologueBéatrice Barbusse,

présidente du Centrenational pour le

développement dusport, avance des

pistes pourconquérir de

nouveaux publics.

Le deuxième Salonpep’SportLe sport au travail

pour tous :quelles diversités ?

Le saviez-vous ? En France, selon le Code du travail, l’em-ployeur a l’obligation de veiller à la santé de ses salariés.Confrontées à des arrêts maladie en série, de grandes en-

treprises du bâtiment ou de l’industrie ont imposé des exercicesphysiques à leurs employés dans le cadre de la journée de travail.Les résultats ont été spectaculaires avec un nombre d'absencesen net recul. Après le secteur secondaire, le tertiaire : au coursdes dix dernières années, plusieurs grosses sociétés ont mis à ladisposition de leurs salariés des équipements, des entraîneurs etdes programmes sportifs.Mais dès que l’on quitte ces groupes vertueux, la pratique chute.Les estimations indiquent qu’entre 45 et 50% des Français disent

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Des pratiques variéesLe site Internet sport-entreprise.com a relevé au moinsdouze façons de faire vivre le sporten entreprise en France. Onorganise ici une conférence avec unchampion tout en offrant descoupons de réduction pour unabonnement en salle de fitness,via le comité d’entreprise. Onfinance là des salles et desappareils de musculation dans leslocaux. Ailleurs, on participe à des

stages de team building ou encore à des événements interentreprises organisés parla FFSE. Parmi les pratiques nouvelles, citons le développement du sport virtueld’entreprise, avec par exemple des animations visuelles recommandant les bonsétirements au bureau.

Des salariés encore pas assez incités à pratiquer7 % seulement des entreprises incitent leurs employés à pratiquer du sport, selonun sondage annuel réalisé par Decathlon auprès de 1 000 personnes. Par ailleurs,78 % des sondés pratiqueraient du sport en entreprise si les conditions étaientréunies, ce qui représente plus de 20 millions de personnes. En guise de motivation,ils évoquent l’envie de « décompresser » (20 %), de « garder la forme » (17 %) etde « s’oxygéner » (12 %), loin devant « mieux connaître mes collègues » (9 %) ou« renforcer la cohésion d’équipe » (8 %). L’absence d’un lieu pour pratiquer (22 %),le manque de temps (18 %) ou l’absence d’une salle de douche (17 %)apparaissent comme les principaux freins au sport au travail, selon ce sondage.

N°130 septembre 2017 sport & entreprises /21

nibles en matière sportive. À l’avenir, chacun sera invité à bâtirson projet d’activités physiques en puisant dans un catalogue deressources numériques. »Le sport au travail se digitalisera de plus en plus. Outre le recoursaux logiciels ou aux coaches numériques, on observe aujourd’huil’usage croissant d’applications mesurant le nombre de mouve-ments effectués au pas, en courant ou à vélo afin de stimuler l’ac-tivité physique des salariés, le tout accompagné de conseils en dié-tétique et hygiène de vie. Chacun peut ainsi connaître son nombrede kilomètres parcourus et suivre son évolution au fil du temps.Le groupe américain Casper offre même des bonus à ses salariésqui enregistrent leurs activités sportives et leurs heures de sommeildans une application mobile. Une prime pour chaque heure desport et chaque nuit de sommeil complète leur est attribuée.Le sport au travail des dix prochaines années insistera manifeste-ment moins sur la performance et plus sur la dépense physiqueen fonction de son niveau de départ. Il sera de plus en plus ouvertet accessible à un public non initié ou aux personnes handicapées.L’accent sera mis sur les notions de jeu, de loisir et de santé plutôt

que sur la technique spor-tive proprement dite qui de-mande un investissementsur la durée. « D’ores et déjà,l’économie du sport qui sepratique ne repose plus surla notion de compétition, derègles et de contraintes, es-time d’ailleurs Alain Loret.Les adultes ne sont pas à larecherche de discipline maisde bien-être. »

L’usage d’Internetrévolutionne aussi lapratique sportive. Et,

dans un procheavenir, face à une

offre de plus en plusdiversifiée, les

entreprises seront unacteur sportif commeles autres, estime

l’universitaire AlainLoret, auteur de

l’ouvrage Anticiperle sport de demain.

Le deuxième Salonpep’SportLe sport au travail des années 2020 :

quelles innovations ?

Les salariés de la Sili-con Valley sont desenfants gâtés. Snacks

à volonté, massages, coif-feur, blanchisserie, ménageà domicile… Tout est faitpar l’employeur pour attirerles meilleurs et les garder.Dans cette recherche de bien-être au travail, le sport est une com-posante essentielle, souligne le professeur Alain Loret. Le person-nel est encouragé à se dépenser dans la salle de fitness, au yoga,voire à la piscine ou sur les terrains de volley de Google.De fait, s’inspirant des start-up américaines, les Européens adop-tent peu à peu les salles de jeux et de sport, les cours de pilates,de jogging et de yoga, via des coaches ou des applications Inter-net. « Après les municipalités et les clubs de remise en forme, lesentreprises apparaîtront demain comme des nouveaux acteurspermettant de pratiquer une activité physique en marge du sec-teur fédéral, prévoit Alain Loret. Dans la Silicon Valley, les start-up servent déjà d’interface entre les salariés et les services dispo-

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22/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Diversité

Prêts pour la Course !Ils seront des milliers à se lancer le 28 septembre à Paris et le 6 octobre à Lyon

pour cette quatrième année de la Course de la Diversité, un challenge sportif autant qu’une preuved’ouverture. Et un plaisir partagé, témoignent ceux qui l’ont déjà courue.

Rien de tel qu’un effort en communpour se rapprocher. Sous l’égide dela Fédération française du sport

d’entreprise (FFSE), la Course de la Diver-sité, qui entre cette année dans sa qua-trième édition, va une fois de plus rassem-bler en septembre et octobre des milliersde coureurs et marcheurs de tout horizonprofessionnel, de toute condition physiqueet de tout âge. Hommes et Femmes. Sonbut : valoriser les différences en entreprisepar le biais du sport, sans préjugés ni hié-rarchie.En quatre ans, le symbole de l’arc-en-ciel,logo de l’épreuve, a pris de l’ampleur. Ilsétaient près de sept cents participants en2014 et plus du quadruple deux ans plustard. Les partenaires historiques sont des fi-

dèles, comme Veolia. Mené par sa respon-sable diversité et égalité des chances, HaïdyAron-Campan, ancienne sportive de hautniveau spécialiste du 100 mètres haies (parailleurs présidente de la ligue Île-de-Francede la FFSE), le Groupe alignait plus de troiscent cinquante dossards en 2016.Pas besoin d’être un athlète pour se lancer.On peut décider de courir six kilomètres ous’inscrire pour n’en marcher que trois, il ya des trophées pour chacun. « Le parcoursest très inclusif. Il l’est tellement qu’une demes collègues se vantait d’être arrivée der-nière ! », plaisante Anne Delbègue, direc-trice des ressources humaines d’Audiens,un groupe de protection sociale dédié auxsecteurs de la presse, de la communicationet du spectacle, lui aussi partenaire.

Participer à la Course est venu comme uneévidence pour cette structure qui, en dixans, a d’abord signé une charte puis ob-tenu l’exigeant label « diversité », attestantde processus non discriminants. Un ac-cord d’entreprise sur la santé et le bien-être de ses salariés a servi de déclencheurpour rallier la Course. « Nous cherchionsà promouvoir les activités physiques maisaussi à encourager la convivialité. Ce typede rendez-vous s’est imposé. »Premières foulées en 2016. Pour inciter sestroupes à s’initier – ou se remettre – à lacourse, Audiens fait appel à un coach, pro-posé par la Fédération française du sportd’entreprise. Tous les quinze jours pen-dant quatre mois, il entraîne les volon-taires. En définitive, ils seront quatre-

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Les courses en duospoussent à collaboreravec des personnes

différentes.

N°130 septembre 2017 sport & entreprises /23

Coup de pouce à l’association Les GarancesLa Fédération française du sport d’entreprise verseraune partie des sommes récoltées à l’association LesGarances. Cette structure a créé un lieu de vie« comme à la maison », destiné à des personnesadultes déficientes mentales. Elle les accompagne afinqu’elles évoluent dans un environnement favorisantl’épanouissement personnel et collectif, autour d’unprogramme pédagogique lié au travail à la ferme.

« Rendre l’engagement visible »L’Association française des managers de la diversité(AFMD) est partenaire de la Course depuis le début.« Nous participons et nous incitons nos membres às’inscrire eux aussi, souligne Maya Hagège, sadéléguée générale. Nous sommes une associationd’employeurs dont le but est de prévenir lesdiscriminations dans le monde du travail et de faireprogresser le management de la diversité. Nousvoulons outiller les cadres sur ces notions. Noustravaillons par groupes, autour de thèmes comme leracisme ou l’aspect physique, et nous produisons desguides, des kits, des vidéos, des sites Internet, toutcela en association avec des enseignants-chercheurs,pointe Maya Hagège.La Course de laDiversité rend visiblel’engagement desentreprises et ceteffort commun boosteleur cohésion. »

La Course de la Diversité, c’est quoi ?Une épreuve conviviale interentreprises ouverte à

tous – femmes, hommes, jeunes, seniors,handicapés, valides, sportifs, sédentaires,

employés, managers, etc. – pour promouvoir lanon-discrimination et l’égalité des chances.

l Des circuits de trois ou six kilomètres, au choix,sur parcours adaptés, à finaliser en 1h30 maximuml Une course ou une marche, selon ses capacités

l En solo ou en duo mixtel Des prix qui ont du sens : individuels, duosmixité, handicap, intergénération ; trophées

mobilisation, cohésion et performance pour lesentreprises

l Deux dates, deux lieux :- Le 28 septembre 2017 à Paris (Hippodrome

d’Auteuil)- Le 6 octobre 2017 à Lyon

l Droits d’inscription : 30 euros par personnel Inscriptions sur le site de la FFSE :

http://www.ffse.fr/article/course-de-la-diversite

vingt-trois sur la ligne de départ, DRHcomprise ; pas vexée de « se faire doublerpar son médecin du travail » avant la finde ses six kilomètres de running ! À l’évi-dence, l’événement a tenu ses promesses :

« Ça soude, ça fédère les salariés », recon-naît Anne Delbègue.Des encouragements par e-mails, NabilaDjellit et Manal Ibnouzahir, voisines debureau dans le service action sociale d’Au-diens, en ont reçu beaucoup après l’an-nonce de leur duo. L’une est valide, l’autreen situation de handicap. Elles optent en2016 pour une marche conjointe de troiskilomètres. « Le sport est une façon origi-nale de transmettre ces valeurs et de par-tager la diversité, témoigne Manal Ibnou-zahir. Je l’ai vraiment fait pour le plaisir. »Son binôme, Nabila Djellit, « plus shop-ping que jogging », complète avec hu-mour : « de mon côté, je me retrouve danscette notion de diversité, qui m’inclutpuisque je suis une femme, d’origine ma-ghrébine, autant dire un quota surpattes ! ». Cette expérience à deux étaitpour elle un apprentissage. « Je marchenaturellement très vite. J’ai donc dûm’adapter au rythme de Manal. Seule,j’aurais tenté plus, mais je tire une plusgrande satisfaction de l’avoir fait à deux. »Le sport vecteur de cohésion, l’Association

française des managers de la diversité(AFMD), partenaire de la Course de la Di-versité depuis le début, y croit aussi beau-coup. Maya Hagège, sa déléguée générale,aime cet état d’esprit qui brasse large et nese place pas sur le terrain de la perfor-mance athlétique. « Les duos poussent àcollaborer avec des personnes différentesde nous, applaudit-elle. Attendre l’autre, lesoutenir, c’est une expérience directe de ladiversité. Certes, il y a des personnes quiviennent pour la compétition. Mais on voitsurtout des entreprises qui se servent del’événement pour mobiliser sur ces sujets.Ce qui, au quotidien, devient de plus enplus difficile. »Elle-même a « mouillé le maillot », pardeux fois, sur trois kilomètres. « La pre-mière année, j’ai marché en binôme. Je nel’aurais pas fait seule, ça m’aurait en-nuyée », avoue-t-elle. L’année suivante,elle qui ne court jamais se lance en solo.« Le challenge était de savoir si j’allaisréussir à courir sans m’arrêter. » Pari tenu.Prochain défi : « tenter le six kilomètres ! »

Louise TANGUY

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24/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Développement

La formationCœur de métier de la Fédérationfrançaise du sport d’entreprise

Depuis 2013, la FFSE a fait lechoix de développer une offrede formation en direction deson public naturel, à savoir lessalariés(es) des entreprises.Cette option répondait à une de-mande de plus en plus marquéede leur part d’aller plus loinque la seule participation à descompétitions sportives.

L’évolution ne cesse pas de seconfirmer : en 2017, les activitésphysiques et sportives sont deve-

nues un véritable levier pour accompa-gner les profondes évolutions en œuvredans le monde du travail. Aménagementdu temps de travail, développement dutemps partiel, formation professionnelletout au long de la vie, carrières multi-em-ployeurs, attention accrue à l’équilibreentre la vie professionnelle et la vie privée,

La Fédération françaisedu sport d’entreprise référencée

sur DatadockLa FFSE a satisfait aux

21 indicateurs du décret qualité,ce qui la rend référençable

par tous les financeurs de la formation professionnelle

(OPCA, etc.)

recul de l’âge de la retraite, prise encompte par l’employeur du handicap etdes maladies professionnelles, émergencedu télétravail, le tout sur fond de chômagestructurel. De nos jours, le travail est au cœur d’uneprofonde mutation qui a un impact au-tant sur le salarié que sur l’entreprise.Pour faire face à cette évolution majeure,des qualités professionnelles spécifiquesdeviennent prédominantes : agilité, dis-ponibilité, mobilité, efficience et engage-ment.Cette transformation est en marche. Ellesera bénéfique à la société à deux condi-tions : le développement, en parallèle, dubien-être au travail comme du lien social.C’est là que s’impose, comme une évi-

dence, l’activité physique et sportive enentreprise, laquelle est un vecteur naturelde mieux-être et de mieux vivre ensemble.Bien plus qu’une option valorisante, lesport autour du travail devient donc unréel enjeu de management ainsi qu’unpuissant levier de transformation de la re-lation des salariés avec leur entreprise.Dans le cadre de sa mission de service pu-blic, la FFSE est en première ligne pour ac-compagner l’entreprise dans l’appropria-tion de cet enjeu.Son offre de formation constitue un outilmajeur pour aider les organisations à faire« bouger les lignes » en profondeur, afinque la mutation en cours du monde dutravail débouche sur un véritable mieux-être social.

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /25

Exemple 1 : préparer physiquement les sala-riés(es) des hôtels du groupe Accor à l’exercicede leur métier.l Objectifs : accroître le bien-être au travailet diminuer l’accidentologiel Publics cibles : femmes et valets dechambre, agents de restauration soumis àdes tâches à forte pénibilitélMise en œuvre : plan de formation surquatre ans au profit des salariés de 179 hô-tels du groupe (Sofitel, Novotel, Pullman,Ibis, Mercure) + financement par leFAFIH, l’organisme paritaire collecteuragréé (OPCA) de la branche hôtellerie-res-taurationl Le témoignage de Caroline de Andrade,responsable chez Accor : « Les métiers del’hôtellerie et de la restauration sont desmétiers qui peuvent entraîner des troublesmusculo-squelettiques (TMS). En effet, ilsprésentent des contraintes posturales, deport de charges, de gestes répétitifs et defatigue. Aussi, pour prévenir l’usure pro-fessionnelle, nous avons souhaité intro-duire ou réintroduire auprès de certains lesport en entreprise.La FFSE proposait une formation d’éveilmusculaire qui m’a particulièrement inté-ressée dans son approche : apprendre às’échauffer avant de travailler, préparerson corps aux efforts physiques et cogni-tifs... Une véritable révolution culturelle

dans nos organisations du travail. Bien en-tendu, il a fallu convaincre du bien-fondéde cette formation pour renverser lesdoutes, le scepticisme et parfois les rires…C’est tout à fait normal car, aujourd’hui,en France, le sport n’est pas culturel dansles écoles et encore moins dans les entre-prises. Huit hôtels se sont portés volon-taires sur une période d’un an, en 2016,pour tester le module de formation de laFFSE et 85 % de leurs salariés ont été to-talement convaincus. L’éveil musculaireprépare le corps, fait prendre consciencede l’importance de son squelette, de sesmuscles, de ses poumons et de son esto-mac. Dans ces conditions, le cerveau n’aplus qu’à bien se tenir. Au-delà d’une for-mation, c’est un déclic pour prendre soinde soi. L’éveil musculaire, dans l’idéal,c’est se retrouver le matin, en équipe ets’échauffer tous ensemble, tous en cœur !C’est une cohésion formidable qui redyna-mise les esprits et permet de se mettre autravail sans fatigue. Notre objectif est deformer des leaders à l’éveil musculairepour être le groupe hôtelier le plus préven-tif en matière de TMS et le plus dyna-mique aujourd’hui. Le partenariat concluavec la FFSE porte sur la formation de 500personnes par an pendant quatre ans. »Exemple 2 : sensibiliser les éducateurs sportifset les conseillers des missions locales à l’utilisa-

tion des activités physiques et sportives commelevier d’insertion sociale et professionnelle.l Objectif : remobiliser par la pratiquesportive les jeunes en difficulté d’insertionl Publics cibles : éducateurs sportifs moti-vés pour travailler avec le public desjeunes en difficulté + conseillers des mis-sions locales s’impliquant dans l’insertionpar le sportlMise en œuvre : missions locales deSaint-Omer, l’Ouest audois et le Sud alsa-cien dans le cadre d’un accord nationalExemple 3 : préparer sa retraite en prévoyantune pratique d’activités physiques et/ou un en-gagement au sein d’une association sportive.l Objectif : favoriser la retraite active etl’engagement bénévolel Publics cibles : seniors en poste au seindes entrepriseslMise en œuvre : CAF 93l Le témoignage d’Isabelle Gace, assis-tante sociale du travail au sein de la CAFde la Seine-Saint-Denis : « Pour préparerses salariés(es) à une retraite active, laCAF 93 a choisi la FFSE, dont l’interven-tion a été vivement appréciée pour son ef-ficacité et son sens des relations hu-maines. »Exemple 4 : former les dirigeants et les anima-teurs sportifs aux spécificités du sport d’entre-prise.l Objectif : permettre aux associationssportives de toucher un nouveau public enentreprise, avec de possibles retombées entermes de prise de licences et de res-sources économiquesl Publics cibles : dirigeants associatifs etanimateurs sportifs (salariés ou béné-voles) titulaires d’un diplôme permettantd’intervenir et d’encadrer des salariéslMise en œuvre : Comité régional olym-pique et sportif (CROS) Picardiel Le témoignage de Claude Fauquet, pré-sident du CROS Picardie : « Par le dévelop-pement de sa plateforme « Picardie, sport,entreprise », le CROS de Picardie avancesur un projet innovant dans sa relation àl’entreprise. Dans ce contexte, l’animationet la formation des éducateurs du sport auservice des entreprises se sont imposéescomme des évidences. Nous nous sommesnaturellement adressés à la Fédérationfrançaise du sport d'entreprise. Merci à sonprésident et à son directeur technique na-tional d'avoir si bien compris nos besoinset permis de faire ce grand pas en avant. »

La preuve par quatreCes témoignages et retours d’expériences montrent

à quel point cette offre de formationrallie tous les suffrages.

Le réveilmusculaire fait

prendreconscience

de l'importancede son corps et l'optimise.

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26/sport & entreprises N°130 septembre 2017

EN DIRECT

Depuis plusieurs années déjà, lessuccès et les victoires de ses Jeuxmondiaux et de ses Jeux européensconstituent une excellente promotionpour le sport d’entreprise.

De plus en plus convaincues de son inté-rêt et de ses bienfaits, aussi bien pour lasanté de tous que pour la cohésion so-ciale, de nombreuses entreprises mettenten place une organisation qui permet àleurs salariés de conjuguer avec bonheurleurs activités professionnelles et leursenvies de sport. Dans l’entretien qu’ellenous a accordé (lire pages précédentes),la nouvelle ministre des Sports, LauraFlessel, assure que le sport en entrepriseconstitue bien un axe fort de sa politiqueet de sa volonté de promouvoir le sportpour tous, sous toutes ses formes.L’attribution des Jeux olympiques de2024 à Paris va, en outre, faire naître denouvelles vocations. Et si, en définitive,la France devenait une vraie nation spor-tive grâce, notamment, au développe-ment du sport d’entreprise ? La questionvaut d’être posée. En tout cas, la ten-

dance est forte et la FFSE continue de tis-ser sa toile grâce à un maillage de plus enplus fin et qui dépasse les seules fron-tières nationales.Ainsi, pour les trois années à venir, plu-sieurs événements sportifs du calendrierde la Fédération européenne (EFCS) oumondiale (WFCS) du sport d’entrepriseont d’ores et déjà été annoncés et présen-tés. Tout d’abord, les amateurs de ski semesureront sur les pistes de la stationserbe de Kopaonik du 21 au 25 mars 2018,pour une nouvelle édition des Jeux euro-péens d’hiver du sport d’entreprise. Autrerendez-vous particulièrement attendu,deux mois plus tard, du 23 au 27 mai, LaBaule accueillera plus de 6 500 concur-rents aux Jeux mondiaux du sport d’entre-prise. Ensuite, après le succès de l’éditionde Gand en Belgique, Salzbourg, en Au-triche, jouera sa partition, du 26 au 30 juin2019, à l’occasion des Jeux européensd’été du sport d’entreprise. Et comme cesrendez-vous sont aujourd’hui très convoi-tés et bien huilés, on sait depuis quelquessemaines que c’est à Athènes, berceau de

l’Olympisme, qu’auront lieu les troi-sièmes Jeux mondiaux du sport d’entre-prise en 2020. Quel beau symbole toutjuste quatre ans avant que les Jeux olym-piques d’été ne reviennent à Paris, patriedu baron Pierre de Coubertin ! À noterque la plupart des installations qui serontutilisées pour les troisièmes Jeux mon-diaux ne sont autres que celles où se sontdisputées les médailles des JO d’Athènesen 2004. Toujours en 2020, après Kopao-nik, ce sera la station de Strbské Pleso enSlovaquie qui accueillera à son tour lesJeux européens d’hiver du sport d’entre-prise.

Le sport d’entrepriseprend place sur la planète monde

Préparez vos corpset vos chaussures de courseAu printemps prochain, la Fédérationfrançaise du sport d’entreprise orga-nisera la première édition du mara-thon relais interentreprises d’Île-de-France.

Le rendez-vous est pris pour le dimanche11 mars 2018 à l’île de loisirs de Créteildès 10 heures du matin. Au programmede la journée : un marathon relais(42,195 km) à courir par équipes d’en-treprise, composées de six relayeurs etrelayeuses (entre 6,5 km et 8 km chacun)et une marche solidaire, chaque boucle(1,5 km) effectuée permettant de fairegagner du temps aux équipes de leur en-treprise engagées dans le marathon relais

et ainsi de viser le Challenge de la perfor-mance. L’objectif final étant de créer unélan de solidarité et une émulation au seindes différentes équipes afin de remporterle Challenge de la performance mais aussile Trophée de la mobilisation.Pour agrémenter encore la journée, desanimations et des food trucks locaux éco-responsables seront présents dans les vil-lages partenaires ; une occasion supplé-mentaire de partager un moment sportif,convivial et solidaire. Qui plus est, ce ma-rathon relais interentreprises sera l’occa-sion de mettre à l’honneur le développe-ment durable avec tri ludique, stands desensibilisation, plantation d’arbres, etc.

Une partie des frais d’inscription sera re-versée à l’association ELA, laquelle luttecontre la leucodystrophie, une maladiequi détruit le système nerveux.Contact : [email protected]él. : 01 56 64 02 10.

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /27

La Fédératon française du sport d’entre-prise s’est associée avec Foot d’Elles,le fonds de dotation de la société Sésamequi promeut la pratique du football fémi-nin pour encourager l’égalité homme/femme et la mixité, dans le but d’organi-ser un tournoi féminin de football indoord’entreprises.Après une première édition l’an dernierà Lyon, le Footworking de Bordeaux sedéroulera donc en trois temps le 25 no-vembre prochain :l Un tournoi de football féminin à cinqréunissant responsables d’entreprises,sportives et anciennes joueuses del’équipe de France de football

L’objectif d’une plus grande mixitédans la société

l Une conférence-débat autour du thème« Entreprise de demain, place aux spor-tives »l Un temps d’échanges dans un cadreconvivial et propice au « réseautage ».

La FFSE, partenaire du projet EMoCSLa Fédération française du sportd’entreprise sera partenaire d’unprojet financé par le programmeErasmus + de la Commission euro-péenne.

Baptisée EMoCS pour European Meetingsof Company Sport, cette opération quidurera deux années à partir de jan-vier 2018 est portée par la Fédération eu-ropéenne du sport d’entreprise avec unconsortium de huit partenaires dont laFFSE. Les autres partenaires sont la Fé-dération italienne des industries du sport,la plateforme européenne pour le sport etl’innovation, le think tank Sport et Ci-toyenneté, la fédération régionale finlan-daise Liiku, la fédération flamande FROSMultisport Vlaanderen, le comité olym-pique slovène et l’Institut biomécaniquede Valence. Le but de ce projet est de pro-mouvoir les bénéfices de la pratiquesportive en entreprise en Europe. Pourcela, au-delà des réunions de travail duconsortium, deux événements impor-tants seront organisés :l Le premier aura lieu à Bruxelles auStade Roi Baudouin en septembre 2018,durant la Semaine européenne du sport.

Il se composera d’un Salon du sport et del’entreprise, d’un marathon relais, d’unvillage multisports ainsi que de confé-rences et tables rondes. l Le second, en juin 2019 à Paris, sera unworkshop qui réunira des experts afin dediscuter et proposer de nouvelles pistesde travail pour développer le sport d’en-treprise.L’ensemble de ces activités devrait servirà créer les fondations et les conditionsd’un label européen de la pratique spor-tive en entreprise.

En 2018, premier tournoi e-sport interentreprisesLe phénomène de l’e-sport prenantbeaucoup d’ampleur en France et dansle monde entier, la Fédération françaisedu sport d’entreprise, qui se veut à lapointe de l’innovation et de la moder-nité, a décidé de créer le premier tournoie-sport interentreprises. À partir dudébut de l’année prochaine, sera pro-posé un tournoi interentreprises sur lejeu League of Legends, le plus joué dansle monde et qui est un exercice de stra-tégie disputé en équipes à cinq contrecinq. La première partie du tournoi seraonline, puis les deux équipes finalistesse verront ouvrir les portes du mythiqueE-sport Arena de Webedia à Levallois-Perret. Cette initiative marque la volontéde la FFSE d’accompagner en Francel’intégration de l’e-sport et d’offrir auxentreprises un outil moderne au servicede leur management. De fait, stratégie,travail d’équipe et cohésion sont autantde qualités développées grâce à l’e-sportet qui trouvent leur écho dans le milieude l’entreprise.Renseignements : [email protected]él. : 01 56 64 02 10.

De cette manière, la FFSEet Foot d’Elles entendentapporter leur pierre à uneplus grande mixité de lasociété en s’appuyant surle sport et en mobilisantles responsables d’entre-prises ; l’exemplarité favo-risant toujours les bonnespratiques.Pour cette deuxièmeannée, le plateau sera re-levé et très attractif avec

la présence annoncée d’anciennesjoueuses de l’équipe de France, de spor-tives de haut niveau en activité et d’an-ciennes sportives reconverties dans lemonde des affaires.

Dans un an, le Stade Roi Baudouin à Bruxellesaccueillera un rendez-vous destiné à promouvoir lesport en entreprise en Europe.

Du football féminin pour encourager et développer la mixité dans la société française.

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ACTIVITES SPORTIVES FORMATIONCONSEIL

EXPERTISE

La Fédération Française du Sport d’Entreprise :

W Organise des rencontres sportives inter et intra-entreprises

W Forme les personnes ressources pour créer une dynamique sportive au sein de l’entreprise

W Conseille et accompagne les entreprises pour mobiliser le sport comme levier de leur performance

REJOIGNEZ-NOUS !

www.�se.fr secretariat@�se.fr 01.56.64.02.10

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Droit Sport&Entreprises

N°130 septembre 2017 sport & entreprises /29

N°126/juillet-août 2017

Avocats au barreau de Marseille et très actifs dans le milieu du sport, Serge Pautot (à gauche sur notre photo),vice-président de la Fédération française de boxe, et Michel Pautot (à droite) sont les créateurs et les rédacteurs de la revue Legisport qui présente et analyse la législationrelative à la pratique sportive notammentdans le cadre des entreprises.

Depuis un quart de siècle, Légisport s’applique à décrypter et à remettre en scène tousles aspects juridiques liés au sport. Un travailminutieux et indispensable à tous les dirigeants.

L’article L.1 172-1 du Code de la santé pu-blique, issu de la loi n° 2016-41 du26 janvier 2016 (article 144), précise :

« Dans le cadre du soin des patients atteintsd’une affection de longue durée, le médecin trai-tant peut prescrire une activité physique adaptéeà la pathologie, aux capacités physiques et aurisque médical du patient. Les activités phy-siques adaptées sont dispensées dans des condi-tions prévues par décret. » Du sport sur ordon-nance, donc, qui concerne potentiellement prèsde onze millions de personnes en France. Il s’agitde malades souffrant de diabète, de la maladiede Parkinson, de cancers, de problèmes cardio-vasculaires et d’autres maladies chroniques.L’objectif, dans notre pays qui figure parmi lesplus gros consommateurs de médicaments enEurope, est d’améliorer l’état de santé des per-sonnes « tout en réduisant la facture payée parla sécurité sociale aux laboratoires pharmaceu-tiques », selon diverses déclarations.

L’absence de remboursementpar l’assurance maladieToutefois, dans l’instruction interministérielle n°DGS/EA3/DGESIP/DS/SG/2017/81, du 3 mars2017, des ministères des Affaires sociales et dela Santé, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports,et de l’Éducation nationale, il est précisé : « Il està noter que ni la prescription ni la dispensationd’une activité physique ne font l’objet d’un rem-boursement par l’assurance maladie. »Le docteur Marc Rozenblat, président du Syndi-cat national des médecins du sport santé(SNMS), a réagi : « Le SNMS comprend qu’il n’yaura pas de remboursement par l’assurance ma-ladie des frais d’activité physique (frais en clubde sport, rémunération des masseurs kinésithé-rapeutes et des éducateurs sportifs). Des avan-cées seront nécessaires auprès des complémen-

taires mutuelles et des collectivités territorialespour une participation financière au sport sur or-donnance. »Le SNMS sollicitera le remboursement d’uneconsultation longue (60 euros en 2017) au moinsune fois par an lors d’une évaluation fonction-nelle médicale, et des consultations classiques(25 euros) lors d’évaluations intermédiaires, au-tant que cela sera nécessaire dans la prise encharge d’une affection de longue durée (ALD).

Une activité physique adaptéeLe décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016précise les conditions dans lesquelles sont dis-pensées les activités physiques adaptées prévuesà l’article L.1 172-1 du Code de la santé publiqueet définit les modalités d’intervention et de res-titution des informations au médecin traitant.L’activité physique adaptée au sens de l’articleL.1 172-1 est définie comme « la pratique dansun contexte d’activité du quotidien, de loisir, desport ou d’exercices programmés, des mouve-ments corporels produits par les muscles sque-lettiques, basée sur les aptitudes et les motiva-tions des personnes ayant des besoinsspécifiques qui les empêchent de pratiquer dansdes conditions ordinaires. »« La dispensation d’une activité physique adap-tée a pour but de permettre à une personned’adopter un mode de vie physiquement actifsur une base régulière afin de réduire les facteursde risque et les limitations fonctionnelles liés àl’affection de longue durée dont elle est atteinte.Les techniques mobilisées relèvent d’activitésphysiques et sportives et se distinguent des actesde rééducation qui sont réservés aux profession-nels de santé, dans le respect de leurs compé-tences », précise l’alinéa 2 de l’article D.1 172-1du décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016, JOdu 31 décembre 2016.

La chroniquedes avocats Sergeet Michel Pautotsur les différentsaspects relatifsà la législationdans le domainede la pratiquesportive au seindes entreprises.

mode d’emploiLe sport sur ordonnance :

Droit Sport&Entreprises

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30/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Longtemps pratiqué dans un milieu très fermé, le polo en-trouvre ses portes à un public plus large. Membre de la Fé-dération française de polo (FFP) et joueuse passionnée,Anne-Pascale Guédon nous détaille les points forts dusport des rois qui compte aujourd’hui un millier de prati-quants en France et qui sera au programme des Jeux mon-diaux du sport d’entreprise de La Baule en 2018.

8bonnes raisons de pratiquer le POLO

WINSTON

LUE/

STOCK.AD

OBE.COM

Un sport des plus ludiques… « Cette dis-cipline équestre fait la part belle aujeu », résume Anne-Pascale Guédon. Lepolo a des allures de hockey à cheval etde golf car il faut savoir manier le mail-let et avoir un bon swing. Il se donneaussi des airs de rugby par l’importancede son engagement physique. Un joueurpeut en effet gêner son adversaire en lepoussant épaule contre épaule. Les rè-gles l’autorisent à accrocher le mailletde son vis-à-vis pour l’empêcher de frap-per la balle. Un cocktail détonnant selonses adeptes.…et qui donne des frissons. Imaginezdes maillets qui tournoient dans l’airpour s’abattre en sifflant sur une balleblanche propulsée à 150 km/h. Imagi-nez huit joueurs emballant leur mon-ture à l’assaut de la boule de bois. Ima-ginez le choc des bêtes à 50 km/h, flanccontre flanc, les naseaux dilatés. Rien detel pour faire monter l’adrénaline. « Lepolo développe le courage et l’audace »,observe Anne-Pascale Guédon.Les débutants sont vite en selle. Pas be-soin d’être un maître du dressage ou unadepte du saut d’obstacles – deux disci-plines très exigeantes sur le plan tech-

nique – pour commencer à galoper unmaillet à la main. « On peut s’y mettreen même temps que l’équitation, préciseAnne-Pascale Guédon. Au bout dequelques mois de pratique, vous pouvezdéjà vous faire plaisir. J’ai progressébeaucoup plus vite au polo qu’au golfpar exemple. »Cette discipline se pratique en famille,de 7 à 77 ans. Malgré son côté rugueux,le polo est une activité dans laquelle leshommes et les femmes sont mélangésdurant les parties et où plusieurs géné-rations peuvent se côtoyer au sein dumême camp. Sport d’équipe par excel-lence, il oblige les joueurs d’un niveaudifférent (on parle de handicap) àcollaborer pleinement en te-nant compte des forces etdes faiblesses de cha-cun. Les enfants

peuvent commen-cer à l’âge de 7 ans,

dès qu’ils sont capablesde maîtriser un poney et

de tenir un maillet.On y muscle ses bras et son cer-

veau. Il n’y a pas de contre-indica-tion particulière à la pratique du polo.

« Les joueurs sont des bons vivants. Ilsaiment bien manger et boire, souritAnne-Pascale Guédon. Ils n’ont pas for-cément le ventre plat mais ils sont mus-clés. La discipline développe les adduc-teurs, les abdominaux, les bras, lesfesses. En ce sens, elle est très bonnepour les femmes. Exigeant puissance,précision et vitesse, le polo est égale-ment une pratique intellectuelle avecses stratégies, le besoin de s’adapter en

Grand stade

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /31

Comment ça marche ?Deux équipes de quatre joueurs s’affrontent sur un terrain de275 mètres de long sur 145 mètres de large, en quatre périodesde sept minutes trente chacune. Chaque cavalier dispose dequatre montures pour une partie. Le vainqueur est celui quimarque le plus de buts (on prononce « goals ») en faisantpasser la balle entre les poteaux verticaux (sans limite dehauteur) à l’aide d’un maillet. La principale règle à retenir estqu’aucun cavalier ne doit couper la trajectoire de la balle sitôtque celle-ci est en mouvement. En fonction de son niveau, unjoueur se voit attribuer un handicap (de - 2 à + 10). La sommedes handicaps des quatre joueurs permet d’apprécier la valeurde l’équipe et d’organiser ainsi des compétitions équitables.

permanence et d’anticiperles actions adverses. »Un retour à la nature. Lepolo, c’est l’assurance depasser une journée dansun écrin de verdure, aumilieu des champs ou desforêts, par tous les temps :neige, pluie ou soleil torride.« Dès 8 heures, le samedi matin, lesjoueurs sont sur le pré, hiver commeété », insiste Anne-Pascale Guédon. Laplupart des amateurs préparent leur

monture, la douche, la scrute, la selle etla desselle. Ils ont l’amour du cheval quiassure, à lui seul, 70 % du succès.« Un animal magnifique, très biendressé, fait de vous un meilleurjoueur », poursuit-elle.C’est le sport des rois. Bienavant d’avoir été une disciplineolympique à cinq reprises (en-tre 1900 et 1936), le polo estapparu en Mésopotamie, prèsde 2 500 ans avant J.-C. À Ba-bylone, les rois y jouaient avecleur garde rapprochée. Prati-qué par Alexandre le Grand,puis en Iran, il s’impose en-suite dans l’Inde des maharad-jahs. Les Britanniques l’y décou-vrent au XIXe siècle, le rappor-tent en Europe puis l’exportent enAmérique du Nord et du Sud. Lepolo rassemble aujourd’hui lesfoules en Argentine, pays maître

de la discipline.Au polo, on se construit un réseau. Surles prés, se côtoient des aristocrates, deschefs d’entreprise, des cadres supé-rieurs, des professionnels argentinsvenus du monde paysan, des étudiantsde grandes écoles, voire des passionnéspeu fortunés. Un Russe joue aux côtésd’un Autrichien, d’un Anglais, d’un Al-lemand, puis tout le monde se retrouveautour d’un barbecue et d’un verre. Dequoi discuter affaires et remplir son car-net d’adresses. Pour Anne-Pascale Gué-don, pas de doute : « Il s’agit d’un art devivre et d’un passeport sur le monde. »

Nicolas BADIOTAL

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32/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Santé, Sport et Entreprises

Jacques Maréchet est de toute évi-dence un passionné de sport. « À 61ans, je continue à faire du sport tous

les jours, notamment du vélo. Et j’entraînetoujours une quarantaine de jeunes dansle club Lyon Athlétisme, explique cet an-cien marathonien. J’ai été sélectionné plu-sieurs fois en équipe de France, j’ai faitdeux Coupes d'Europe, deux Coupes dumonde et j'ai couru mon dernier marathonà plus de 40 ans. C’était dans la catégorievétérans à New York. J’ai fini 35e sur30 000. »En tant que coureur puis comme entraî-neur, Jacques Maréchet a toujours accordéune grande attention à tout ce qui peutêtre fait avant, pendant et après unecourse pour gérer au mieux les problèmesde fatigue et de récupération. « Il n’y a pasde recette magique, explique-t-il. Il fautjuste faire attention à toute une série deparamètres, en matière d’alimentation,d’hydratation et de récupération après l’ef-fort. Mais le meilleur moyen de bien gérerla fatigue, c’est d’abord d’être bien en-traîné et préparé. Ainsi, pour le haut ni-veau, dans les trois mois qui précèdent unmarathon, il faut en général courir deuxfois par jour et faire 180 à 200 kilomètrespar semaine. En revanche, pour monsieurtout le monde, il faut faire, au minimum,trois séances par semaine. Sinon, le jourde l’épreuve, la fatigue et les mauvaisessensations vont se manifester très vite.

Alors que, pour une personne bien entraî-née, cela va arriver plus tard, vers le 30e

kilomètre. »En général, après un effort physique, la fa-tigue n’est pas immédiate. « À l’arrivéed’une course, il peut y avoir un relâche-

ment et une fatigue mais celle-ci est plutôtnerveuse. Ce n’est que quelques heuresplus tard ou le lendemain que vont surve-nir la fatigue physique, les courbatures, lesdouleurs musculaires », indique encoreJacques Maréchet.

Bien s’hydrater et s’alimenter,faire des étirements, des auto-massages musculaires et sur-tout bien s’entraîner… Un mé-decin du sport et un ancienmarathonien donnent leurs re-cettes pour limiter les effets dela fatigue après une activitésportive.

Nos conseils pour prévenirle « coup de pompe » après le sport

FAMILYLIFESTYLE/S

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N°130 septembre 2017 sport & entreprises /33

Pour limiter les effets de la fatigue, il estnécessaire d’agir en amont, en veillantd’abord à bien s’hydrater. « C’est crucialcar le corps humain est constitué d’eau à70 %. Et quand on s’hydrate mal, on vi-dange mal l’organisme », poursuit le doc-teur Marc Rozenblat, président du Syndi-cat national des médecins du sport santé.Il faut notamment apprendre à boire auxbonnes doses : ni trop peu ni en excès. « Àla différence de certains animaux,l’homme n’a pas de réservoir d’eau, sou-ligne-t-il. Cela ne sert donc à rien de boirepar exemple 1,5 litre le matin en se disantque l’on va stocker l’eau et que l’on seratranquille pour la journée. Il faut fraction-ner ses apports hydriques en buvant deuxgorgées toutes les heures. Dès la troisièmegorgée, l’eau va commencer à être élimi-née via les reins et les urines. »Il faut donc boire régulièrement et en plusgrande quantité. « Dès que l’on dépasseune activité de plus d’une heure, il fauts’hydrater, là encore de manière fraction-née si possible, en buvant par exempledeux gorgées tous les quarts d’heure »,confirme le docteur Rozenblat, en préci-sant que la consigne ne s’adresse pas uni-quement à certains sports, tels que lacourse ou le cyclisme. « Dans toutes lesdisciplines, il faut veiller à s’hydrater ré-gulièrement pour limiter la fatigue et faci-liter la récupération. Je m’occupe de gym-nastes et je leur conseille de boire aprèstrois ou quatre passages aux agrès. »Bien boire mais aussi bien s’alimenterpour éviter un coup de fatigue dû à la frin-gale. « Durant un effort un peu long, il fauts’alimenter mais en petites quantités etavec des sucres d’absorption rapide,conseille le docteur Rozenblat. Et il ne fautpas trop manger pour ne pas dérouter l’or-ganisme. Celui-ci est en effet mobilisépour favoriser l’activité physique en ap-portant suffisamment de masse sanguineau niveau des muscles des bras ou desjambes. Si on mange en trop grande quan-tité pendant l’effort, le corps va devoir mo-biliser la circulation sanguine pour assurer

C’était en août 2016 aux Jeux olympiques de Rio.Yohann Diniz, 38 ans, s’était alors classé à lahuitième place du 50 km marche au terme d’unecourse restée dans les mémoires. Jamais sans doute,dans l’histoire des JO, un athlète français n’avait finiune épreuve dans un tel état d’épuisement. Parti entête, Yohann Diniz avait été victime d’importantstroubles gastro-intestinaux à mi-course qui avaienttransformé le reste du parcours en véritable enfer.Victime d’un violent malaise, le Français s’étaitmême écroulé au sol avant de repartir et de finirtotalement hagard, au bord de l’évanouissement.« En temps ordinaire, après un 50 km, je mets trois àquatre semaines avant de récupérer totalement.Mais après Rio, cela a été plus long. J’ai mis deux àtrois mois », confie-t-il aujourd’hui.Trois fois champion d’Europe sur 50 km, le marcheur,originaire d’Épernay, est aussi détenteur du record dumonde de la discipline avec le temps de3 h 32 min 33 s, établi en 2014. « Dans une épreuvecomme celle-ci, la gestion de la fatigue est bien sûressentielle, dit-il. Pour pouvoir repousser ses limites,le plus important est d’être très bien préparé,explique Yohann Diniz qui, en phase d’entraînement,effectue entre 30 et 35 heures de travail par

Expérience

Yohann Diniz, le marcheur qui va au bout de lui-mêmeEn 2016, l’athlète français avait fini son 50 km marche dans un état d’épuisement total. « J’ai mis deux à trois mois avant de récupérer totalement », confie aujourd’hui Yohann Diniz.Cet été, à Londres, il est devenu champion du monde.

semaine. De la marche mais aussi du vélo, de lanatation et pas mal de musculation, détaille-t-il. Lebut est d’arriver le plus affûté possible le jour de lacourse en reculant au maximum le moment où lafatigue va commencer à se faire sentir. Vers letrentième kilomètre, on est un peu sur un fil. Si onparvient à passer ce cap, on peut finir en accélérant.La fatigue est toujours là mais on la sent moins. Il ya une sorte d’euphorie mentale qui permet de finirfort. C’est ce qui s’est passé en 2014 quand j’ai battule record du monde. En revanche, si on arrive autrentième kilomètre en manquant de fraîcheur, onpeut finir à la dérive. »Même au plus haut niveau, un athlète ne peut pasmultiplier à l’infini des épreuves aussi exigeantes quele 50 km. « En général, j’en fais deux par an, pasdavantage. En mars 2016, six mois avant les JO deRio, j’ai réalisé la meilleure performance mondiale del’année. Tout semblait donc se présenter au mieuxpour les Jeux mais, dans une épreuve comme celle-ci, rien n’est écrit à l’avance », explique Yohann Dinizqui, cette année, n’avait fait aucun 50 km avant leChampionnat du monde, le 13 août à Londres, dansl’espoir d’y arriver le plus frais possible.

P. B.

aussi la digestion. C’est pour cette raisonque les sportifs mangent toujours au plustard trois heures avant la compétition afinque la digestion soit faite et ne vienne pasperturber la mobilisation du corps pen-dant l’effort physique. »Pour limiter les effets de la fatigue, il fautaussi savoir gérer les minutes qui suiventl’arrêt de l’effort. En faisant par exempledes étirements ou une activité à faiblerythme. « Il y a toujours une controverseautour des bénéfices des étirements. Celavarie en fonction des publications scienti-fiques. Mais, pour ma part, cela fait trenteans que je suis médecin du sport et jeconseille aux sportifs de faire des étire-ments et des assouplissements après uneactivité physique. Le but est de faciliter unmeilleur retour veineux au niveau desmembres et de drainer les déchets méta-boliques qui vont entraîner la fatigue. Pouréviter les courbatures, on peut aussi faireun petit décrassage en faisant, après un ef-fort intense, une activité plus tranquille.On le voit pendant le Tour de France.Après l’arrivée de chaque étape, les cou-

reurs se remettent sur le vélo pour un petitquart d’heure en douceur », observe ledocteur Rozenblat.Pour faciliter l’évacuation des déchets mé-taboliques, les sportifs ont aussi recours àdes massages ou des soins de kiné aprèsleur compétition. « Mais, au niveau ama-teur, on peut aussi se faire des automas-sages pour faciliter la récupération, pen-dant la douche par exemple. Il faut alorsmasser la masse musculaire en allant dela périphérie vers le centre. Par exemple,on peut se masser l’avant-bras en allant dela main vers le coude, ou le mollet en al-lant du talon vers le genou. »Enfin, comme Jacques Maréchet, le doc-teur Rozenblat souligne que le meilleurmoyen pour limiter la fatigue est d’avoirune activité physique régulière. « Si ons’entraîne, on va repousser le seuil anaé-robie. Il s’agit du seuil au-delà duquel oncommence à produire ces déchets méta-boliques qui provoquent la fatigue. Le butde l’entraînement est de repousser ce seuille plus loin possible. »

Pierre BIENVAULT

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34/sport & entreprises N°130 septembre 2017

Oui, c’est possible

Brigitte Henriques : un parcours exemplaire

Le football féminin lui doit beaucoup. Surle terrain et hors des stades, Brigitte Hen-riques n’a de cesse de lever les barrières

d’un sport longtemps cantonné aux hommes. Etelle peut s’enorgueillir de succès certains. Il yavait 50 000 licenciées en 2011 quand Noël LeGraët, tout juste élu président de la FFF, l’a em-barquée dans son équipe pour booster la mixité.On en compte près de 130 000 aujourd’hui.« L’équipe de France des filles est maintenant or-ganisée comme celle des garçons, les stades sontremplis et les droits TV augmentent », ajoutecelle qui porte l’organisation de la Coupe dumonde féminine en France en 2019.Mais le plan ne s’arrête pas là. Il s’agit d’aug-menter aussi la proportion de femmes éduca-trices, arbitres ou dirigeantes dans les instances.Pari également tenu. Au comité exécutif de laFFF, par exemple, qui, depuis les élections demars 2017, compte pour la première fois de sonhistoire un quart de femmes (Brigitte Henriques,la joueuse internationale Laura Georges et la di-rectrice générale du Red Star, Pauline Gamerre).

« Le sport m’a tout apporté : le dépassement desoi, le respect, la persévérance, la sociabilité »,reconnaît l’ancienne milieu de terrain. D’abordgymnaste, la Francilienne se met au ballon rondà douze ans, à Poissy, et découvre la premièredivision à seize ans. Elle sera sélectionnée qua-rante fois en équipe de France, dont quinze foispour des matchs officiels. Mais le football fémi-nin n’étant pas professionnel, Brigitte Henriquesdoit gagner sa vie. Elle devient professeure d’EPSet exerce ce métier pendant près de vingt ans.Quand ses compétitions sportives s’arrêtent, en1999, elle obtient l’agrégation et enchaîne lespostes à responsabilité : entraîneur adjoint dupôle France à Clairefontaine, responsable tech-nique du centre de perfectionnement du Val-d’Oise, manager de la section féminine du ParisSaint-Germain… Dernière nomination enmai 2017 au Comité national olympique et sportiffrançais (CNOSF), dont elle est propulsée vice-présidente déléguée en charge de la diversité despratiques. On appelle cela… montrer l’exemple.

Louise TANGUY

L’ancienne joueuse internationale de football a su faire du ballon rond unaccélérateur de carrière. Désormais numéro deux de la Fédération françaisede football (FFF), derrière le président Noël Le Graët, elle porte l’organisa-tion de la Coupe du monde féminine qui aura lieu en France en 2019.

Palmarès

1989 à 1993Quatre fois championne de Franceuniversitaire de football.1994, 1995, 1996Trois fois championne de France avecle Football club féminin de Juvisy(Essonne).1988 à 1999Participation à cinq championnatsd’Europe avec l’équipe de Franceféminine.2006-2007Championne de France de football à 2(Jorkyball) avec l’équipe deFranconville (Val-d’Oise).

RÈAU

ALEXIS/P

RESSESPOR

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