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B i A Sommaire Mensuel•36 e année•n°398-Décembre2015 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Abonnements - Expéditions Mélanie Padre Bulletin d’Information Adventiste AdventistNewsNetworks© 2 2 3 4 4 5 6 6 8 8 Nouvelles des Églises adventistes Berne, Suisse - Miseaupointsurlacandidatureauxélec- tionsprésidentiellesaméricainesduDrBenCarson. Portmore, Jamaïque - Premièrecliniquemédicaleetdentaire mobileenJamaïque. Actualité Paris, France - Lesreligionssont-ellesvraimentviolentes? Paris, France - LesorganisationsmusulmanesdeFrance proclamentun«manifestecitoyen». Protestantisme international Emdem, Allemagne - Alliance réformée mondiale : leschrétiensdoiventdonnerl’exemple. Genève, Suisse - Lareligionrelèvet-elleduservicepublic? Genève, Suisse - « Réformés » remplacera « Bonne nou- velle» etlesdeux« Vieprotestante ». Indianapolis, États-Unis - Leschrétienssontfatiguésd’être danslecampdes« méchants ». Liberté religieuse Paris, France - Laréponsedesmairesauxattentats:crêches interdites. Archéologie biblique Jérusalem, Israël - Découverted’unsceaud’Ezechias

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B i ASommaire

Mensuel�•�36e année�•�n°�398�-�Décembre�2015

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesJeroen TuinstraJéthro CamilleRickson NobreCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Abonnements - ExpéditionsMélanie Padre

Bulletind’InformationAdventisteAdventist�News�Networks©

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Nouvelles des Églises adventistesBerne, Suisse - Mise�au�point�sur�la�candidature�aux�élec-tions�présidentielles�américaines�du�Dr�Ben�Carson.Portmore, Jamaïque - Première�clinique�médicale�et�dentairemobile�en�Jamaïque.ActualitéParis, France - Les�religions�sont-elles�vraiment�violentes�?Paris, France - Les�organisations�musulmanes�de�Franceproclament�un�«�manifeste�citoyen�».Protestantisme internationalEmdem, Allemagne - All iance réformée mondiale :�les�chrétiens�doivent�donner�l’exemple.Genève, Suisse - La�religion�relève�t-elle�du�service�public�?Genève, Suisse - « Réformés »� remplacera� « Bonne� nou-velle» et�les�deux�« Vie�protestante ».Indianapolis, États-Unis - Les�chrétiens�sont�fatigués�d’êtredans�le�camp�des�« méchants ».Liberté religieuseParis, France - La�réponse�des�maires�aux�attentats�:�crêchesinterdites.Archéologie biblique Jérusalem, Israël - Découverte�d’un�sceau�d’Ezechias

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Nouvelles des Églises adventistes

(CD-EUD News/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBerne, Suisse – Mise au point sur la candi-dature aux élections présidentielles améri-caines du Dr Ben Carson

La�Division�Intereuropéenne�de�l'Église�adventistedu�septième�jour�estime�qu'il�n'y�a�pas�besoin�d'émettreune�déclaration�sur�la�candidature�du�Dr�Ben Carsonaux�élections�présidentielles�américaines.La�Division� nord-américaine� a� produit� la�mise� au

point�suivante,�qui�répond�bien�aux�questions�essen-tielles�sur�ce�sujet�:�«� Comme� le� cycle� électoral� 2016� aux� États-Unis

commence,� l'Église�adventiste�du�septième� jour�estconsciente�de� l'intérêt�croissant�pour� la�candidatureaux�élections�présidentielles�du�Dr�Ben Carson.�L'his-toire�du�Dr�Carson est�bien�connue�de�la�plupart�desadventistes,�en�tant�que�médecin�très�respecté.L'Église�adventiste�a�depuis�longtemps�la�position�de

ne�pas�soutenir�ou�de�contrecarrer�un�candidat�à�unposte�électif.�Ce�poste�est�fondé�à�la�fois�sur�notre�po-sition�historique�de�séparation�de�l'Église�et�de�l'État�etde�la�loi�fédérale�applicable�concernant�le�statut�d’exo-nération�de�l’impôt�sur�les�Églises.Alors�que�sur� le�plan�personnel,� les�membres�de

l’Église�sont�libres�de�soutenir�ou�pas�tout�candidat�àun�poste�électif,�il�est�essentiel�pour�l’Église,�en�tantqu’institution,�de�rester�neutre�par�rapport�aux�candi-dats�en�lice�pour�un�poste�électif.Des�précautions�doivent�être�prises�pour�que�les�lo-

caux�de�l'Église�restent�toujours�un�espace�neutre�enla�matière.�Les�employés�de�l'Église�doivent�aussi�res-ter�prudent�en�n’exprimant�pas�leurs�opinions�politiqueset�leurs�préférences�pour�un�candidat,�y�compris�lors-qu’il�s’agit�du�Dr�Ben Carson.�Nous� voulons� aussi� rappeler� à� nos� membres

d'Église,�aux�pasteurs�et�aux�administrateurs�la�posi-tion�officielle�de�l'Église�attachée�à�la�séparation�del'Église�et�de�l'État.�L'Église�a�travaillé�avec�diligencepour�protéger�la�liberté�religieuse�de�tous�les�êtres�hu-mains,�quelles�que�soient�leurs�croyances�religieuses.«�Les adventistes devraient donc travailler dans le

but d'établir une pleine liberté religieuse pour tous etils ne devraient pas utiliser leur influence sur les diri-geants politiques et les notables pour faire progresserleur foi ou entraver celle des autres. Les adventistesdevraient prendre leurs responsabilités civiques très ausérieux. Ils devraient participer à la procédure de votequi leur est accessible, lorsqu'il est possible de le faireen leur âme et conscience, et ils devraient partager laresponsabilité de construire la société à laquelle ils ap-partiennent. Les adventistes ne devraient cependantpas se préoccuper de politique ou se servir de la chairedans l'église locale ou de leurs publications pour pro-mouvoir des théories politiques. »

(Déclaration�de� la�Conférence�générale�de�Juillet2001,�Les relations de l'Église et de l'État)�in�Déclara-tions�Éthiques et faits de société,�vol.II,�p.�24-25,�Édi-tions�Vie�et�Santé,�2003.

De�même�que�les�dirigeants�de�l'Église,�les�membrespeuvent�être�contactés�par�les�médias�locaux�ou�na-tionaux�pour�faire�des�commentaires�sur�la�candidaturedu� chirurgien�Ben Carson,� en�particulier� en� ce�quiconcerne�son�appartenance�à�l'Église�adventiste.�Étantdonné�les�implications�nationales�de�cette�question,�lesinterrogations�des�médias�sont�mieux�traitées�au�ni-veau�de�la�Division�nord-américaine�des�adventistesdu�septième�jour.�Ainsi,�il�est�recommandé�de�diriger�tous�les�reporters

ou� demandes� de� renseignements� concernant� le�DrCarson aux�élections�présidentielles�vers�le�départe-ment�des�communications�de�la�Division�Nord�améri-caine,�Dan Weber ou�son�associé�Julio Munoz.L'Église�adventiste�du�septième�jour�valorise�le�Dr

Carson comme�elle� le� fait�pour� tous�ses�membres.Toutefois,�il�est�important�pour�l'Église�de�maintenir�sonsoutien�historique�depuis�son�origine�sur�la�séparationde�l'Église�et�de�l'État�en�ne�souscrivant,�ni�en�contre-carrant�un�candidat.

(DIA/BIA) - Dammarie-les-Lys, FrancePortmore, Jamaïque – Première cliniquemédicale et dentaire mobile en Jamaïque

L’Église� adventiste� du� septième� jour� de� Braeton,dans�le�Centre�de�la�Jamaïque,�est�maintenant�prête�àamener�des�soins�médicaux�et�dentaires�de�base�à�laporte� des� résidents� des� communautés� voisines� del’Église,�avec�la�création�de�la�première�clinique�médi-cale�et�dentaire�mobile�adventiste�qui�sera�lancée�à�laJamaïque.Dans� ce� territoire,� l’Église� aide� plus� de� 600� per-

sonnes�grâce�à�son�expo�santé�annuelle�organiséedans� la� communauté� depuis� 2003,� et� elle� espèrequ’avec�la�clinique�mobile,�elle�pourra�avoir�un�impactplus�grand�sur�la�communauté.Randal Williams,�responsable�des�ministères�de�la

santé�à�l’Église�adventiste�de�Braeton,�a�déclaré�quel’idée�d’une�clinique�mobile�a�vu�le�jour�lorsque�l’églisea�réalisé�que�certaines�personnes�étaient�dans�l’impos-sibilité�de�venir�à�la�clinique�de�l’église�à�cause�de�dif-ficultés�financières.« L’idée a été alors partagée avec la congrégation

en 2013, et après deux années de planification, de tra-vail et de collecte de fonds, la clinique mobile est main-tenant une réalité, »�a�expliqué�Randal Williams.La�clinique�est�construite�dans�un�container�de�20

pieds�qui�repose�sur�une�remorque�de�23�pieds�et�pos-sède�son�propre�système�générateur�d’électricité�etd’eau.La�clinique�dispose�de�trois�salles :�deux�pour�les

services�médicaux�de�base�et�une�pour�les�servicesdentaires.Patric Rutherford,�Directeur�général�de�l’Hôpital�ad-

ventiste�Andrews�Memorial,�qui�était�l’orateur�invité,�afélicité�l’Église�pour�ses�efforts�visant�à�amener�la�santévers�la�communauté.�« Vous avez fait quelque chosed’extraordinaire et je suis impatient d’établir un parte-nariat avec vous pour démontrer l’amour de Jésusdans la communauté, »�a�t’il�affirmé.L’Honorable�Fitz Jackson,�membre�du�Parlement

représentant�le�Sud�de�Sainte�Catherine,�était�présentlors� du� lancement� et� a� transmis� des� salutations.�

BIA - N° 398 - Décembre 2015 - 2

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«�Ce que votre Église réalise dans le domaine de l’offrede services sanitaires est vraiment bienvenu à mon ni-veau et au niveau du gouvernement, parce que ce quefait le gouvernement n’est pas suffisant et ne sera passuffisant. Ce que vous faites aide en soulageant de cefardeau les hôpitaux publics. »�a-t-il�déclaré.Le�pasteur�Roy Dennis,�directeur�des�ministères�de

la�santé�pour�la�Fédération�du�Centre�de�la�Jamaïque,a�également�félicité�l’Église�pour�son�travail,�et�le�faitqu’elle�s’occupe�de�la�communauté�et�qu’elle�réalisel’action�que�Jésus�aurait�fait.«�Je voudrais vous féliciter parce que vous répondez

aux besoins pratiques des individus dans votre com-munauté. C’est un ministère extraordinaire que celuidu ministère de Jésus Christ, »�a�dit�le�pasteur�R. Den-nis.

L’inauguration�de�la�clinique�mobile�a�eu�lieu�le�14novembre�sur�le�site�de�l’Église�adventiste�de�Braetondevant�de�nombreux�membres�d’église�et�de�résidentsde�la�communauté.

Actualité(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Les religions sont-elles vio-lentes ?

Depuis�les�attentats�du�13�novembre�à�Paris,�com-mis�au�nom�de�l’islam,�les�religions�sont�à�nouveau�enaccusation,�soupçonnées�d’être�à�l’origine�de�la�vio-lence.�Sont-elles�vraiment�cause�des�conflits ?En�soi,�les�religions�ne�sont�pas�intrinsèquement�por-

teuses�de�violence.�Pas�plus�que�de�paix�d’ailleurs.« La violence n’est jamais identifiable à une causeunique, à une institution »,�rappelle�le�P. Paul Valadier,jésuite�et�philosophe.�« Regardez l’État moderne, labanque ou même le mariage : toutes ces institutionspeuvent être des lieux de violence, même si celle-ci estloin d’être leur objectif premier. »�« Les pages des jour-naux sont au moins aussi pleines de crimes passion-nels ! Puisque l’amour aussi semble dangereux,va-t-on l’interdire ? »,�ironise�le Fr. Adrien Candiard,membre�de�l’Institut�dominicain�d’études�orientales.Pourquoi les religions peuvent-elles être ten-tées par la violence ?Une�vision�absolue�de�la�« vérité »�dont�les�religions

s’estiment�porteuses�peut�conduire�à�la�violence.�Faceà�cela,�un�seul�remède�pour�Adrien Candiard :�se�sou-venir�que�la�religion�« est du domaine de l’opinion etnon de l’identité ».�« Quand je rencontre un croyantd’une autre religion, je crois que j’ai raison, mais pourque la discussion soit possible, je dois lui reconnaîtrece droit symétrique,�explique-t-il.�À l’inverse, confondrereligion et identité – c’est-à-dire s’identifier à sa religionau point de rendre indiscutables tous ses contenus defoi – est le meilleur moyen d’en venir à l’affrontement. »�L’Église�catholique�a�pris�cet�enjeu�à�bras-le-corps

au�concile�de�Vatican�II�par�ses�déclarations�Dignitatishumanae et�Nostra aetate.�Mais� il�reste�en�chantierdans�d’autres�traditions,�pas�seulement�monothéistes,comme�en�témoignent�les�courants�nationalistes�boud-dhistes�en�Birmanie�ou�au�Sri�Lanka.Les�textes�« saints »,�qu’il�s’agisse�de�la�Bible�ou

du�Coran,�sont�eux�aussi�pointés�du�doigt�pour�leurs

passages�violents.�Un�certain�nombre�d’Églises�chré-tiennes�et�de�courants�du�judaïsme�sont�engagés�dansun�travail�d’interprétation�et�de�hiérarchisation�de�leurcorpus.�« Il faut toujours remettre de l’histoire, celle destextes et celle des hommes qui sont d’ailleurs toujoursimbriquées »,�martèle�l’historien�Rachid Benzine,�quià�la�suite�de�René Girard,�met�en�garde�contre�« l’ex-cès de sacralité »�des�textes�religieux.

Reprise du travail d’interprétationPlus�que�d’autres,�l’islam�est�aujourd’hui�concerné

en�raison�de�la�montée�en�son�sein�de�courants�littéra-listes�tirant�du�Coran�la�justification�d’actes�violents.Pour�Adrien Candiard,�si�celui-ci�offre�un�imaginaire« qui n’est pas non-violent »,�rien�n’interdit�en�revancheune�« lecture radicalement non-violente du Coran ».La�solution,�longue�et�délicate�dans�un�contexte�de

tensions�à�l’intérieur�du�monde�musulman,�passe�parune�reprise�du�travail�d’interprétation�à�la�lumière�de�latradition�musulmane.�Celui-ci�doit�être�accompagné,selon�Rachid Benzine d’une�« lecture scientifique qui,seule, permet d’analyser l’ensemble du corpus ».À�force�d’écouter�des�jeunes�musulmans�radicalisés,

obsédés�par�« des idéaux de pureté et de purification »et�une�immense�« culpabilité »,�le�psychanalyste�FethiBenslama identifie�aussi�comme�un�risque�la�montéed’une�« religiosité déconnectée de toute religion insti-tuée »�et�sujette�à�« la plus grande sauvagerie ».�Unrisque�déjà�décrit�en�2012�par�le�politologue�OlivierRoy dans�son�livre�La�sainte�ignorance :�le�temps�dela�religion�sans�culture�(Éditions�du�Seuil).Les religions sont-elles vraiment causes deconflits ? Lesquels ?

S’il�n’est�pas�question�de�nier�la�dimension�religieusede�conflits�tels�que�les�croisades�ou,�plus�récemment,la�guerre�des�Balkans,�l’anthropologue�franco-améri-cain�Scott Atran relève�un�regain�de�vigueur�depuis�le11�septembre�2001,�notamment�dans�le�monde�univer-sitaire,�d’un�athéisme�militant�associant�la�religion�à�laguerre.�Dans�un�article�paru�en�2012�dans�la�revueScience,�il�avance�que�les�religions�ne�sont�que�rare-ment�les�causes�initiales�des�conflits.Selon� une�Encyclopédie des guerres,� publiée� en

2007�par�deux�chercheurs�américains,�Charles Phi-lips et�Alan Axelrod,�seuls�7�%�des�guerres�de�l’his-toire�mondiale�seraient�motivées�par� la� religion.�Enrevanche,�précise�Scott Atran,�elles�peuvent�les�en-venimer.�«�Lorsqu’un conflit est récupéré par des chefsreligieux qui y ajoutent des valeurs sacrées, la violencepeut persister pendant des décennies, voire dessiècles ,�écrit�ce�chercheur�au�CNRS�et�à�l’Universitédu�Michigan.�Les conflits initialement matériels (per-sonnes, lieux, objets, événements) deviennent alorsdes luttes existentielles, comme lorsqu’une terre de-vient une Terre sainte. »�Une�analyse�qu’il�applique�no-tamment�au�conflit� israélo-palestinien,�qui�concernad’abord�un�territoire�avant�de�prendre�une�dimensionreligieuse.Pour�l’historien�du�christianisme�Yves�Chiron,�« la di-

mension religieuse est constitutive de toute société.Cela peut surprendre dans nos sociétés laïques, parceque nous ne la prenons plus en compte, mais je penseque la raison religieuse – comme la race ou la langue– peut ressurgir naturellement dans un conflit ».�

BIA - N° 398 - Décembre 2015 - 3

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Dans�le�cas�de�l’Église�catholique,�l’historien�observe«�un effort constant et ancien pour endiguer la violence,religieuse ou non »,�qui�passe�notamment�par�«�la dis-tinction entre la force et la violence ».�Un�rapide�coup�d’œil�sur�les�conflits�du�XXe siècle�suffitpar�ailleurs�à�démontrer�que� les� idéologies� les�plusmeurtrières� ne� sont� pas� nécessairementreligieuses : le�nazisme,�le�stalinisme�ou�le�génocidekhmer�en�témoignent�assez.

Anne-Bénédicte�Hoffner�et�Gauthier�Vaillant�

(Le Monde/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Les organisations musul-manes de France proclament un manifestecitoyen

L’amphithéâtre� de� l’Institut� du�monde� arabe� étaitcomble,�dimanche�29�novembre,�à�l’occasion�du�« ras-semblement citoyen des musulmans de France ».�Or-ganisé� par� le� Conseil� français� du� culte� musulman(CFCM),�deux�semaines�après�les�attentats�du�13�no-vembre.�Cet�événement�avait�pour�ambition�de�réunirà�Paris�les�représentants�des�fédérations�musulmaneset�des�grandes�mosquées�pour�répéter�que�« le terro-risme n’a pas de religion ».Près�de�400�responsables�musulmans�de�sensibilitéstrès�diverses�étaient�présents�lors�de�ce�rassemble-ment�dominical�qui�se�voulait�le�plus�large,�puisque�yparticipaient,�entre�autres,�l’Union�des�organisations�is-lamiques�de�France�(UOIF,�proche�des�Frères�musul-mans),� la� fédération� Tabligh� al� Dawa� Il�Allah� ou� lafédération�Invitation�et�mission�pour�la�foi�et�la�pratique.« Le CFCM a le mérite de réunir aujourd’hui quasimenttoutes les mosquées. La communauté était globale-ment représentée »,�a�relevé�Amar Lasfar,�présidentde� l’UOIF.� L’heure� n’était� donc� pas� à� la� critique� duCFCM�qui�continue�pourtant�de�pâtir�de�son�manquede�représentativité.

Prévenir le basculement dans le radicalismeSe�succédant�au�micro,�les�participants�ont�évoqué

des�chantiers,�pour�la�plupart�déjà�identifiés�depuis�desannées,�pour�lutter�contre�« le fléau de la radicalisa-tion ».�Mohamed Iqbal Zaïdouni,�du�Rassemblementdes�musulmans�de�France�(RMF,�proche�du�Maroc)�aainsi�plaidé�pour�« la formation des imams, aumônierset éducateurs pour promouvoir les valeurs du juste mi-lieu de l’islam »�ou�la�mise�en�place�de�« programmeséducatifs pour convertis et reconvertis ».Tarik Abou Nour,�de�la�Fédération�nationale�de�mu-

sulmans�de�France�(FNMF,�proche�du�Maroc)�a�pro-posé� de� « créer un centre de théologiepluridisciplinaire »�où�toutes�les�sensibilités�de�l’islamseraient� représentées.�« En 2003, nous avions pro-posé (la création) d’une commission de théologie ausein du CFCM »,�a�rappelé�quant�à�lui Khalil Merroun,responsable�du�Centre�culturel�islamique�de�la�grandemosquée�d’Evry-Courcouronnes�(Essonne).�Ahmet Ogras,�du�Comité�de�coordination�des�mu-

sulmans�turcs�de�France,�a�évoqué�de�son�côté�la�né-cessité�de�« donner la place aux jeunes »,�et�réclamé« un plan Marshall pour la formation des imams et re-ligieux ».�Aslam Timol,�représentant�de�la�grande�mosquée

de�Saint-Denis�de�la�Réunion,�a�insisté�sur�le�volet�éco-nomique�en� imaginant�une�souscription�auprès�des

musulmans�pour�aider�les�jeunes�de�banlieues.À� l’issue� de� l’après-midi,� conclue� par� une� Mar-

seillaise,�et�à�laquelle�ont�participé�le�président�de�laFédération�protestante�de�France� (FPF),� le�pasteurFrançois Clavairoly,�représentant� les�autres�cultesfrançais�ainsi�que�le�délégué�interministériel�à�la�luttecontre�le�racisme�et�l’antisémitisme,�Gilles Clavreul,un�« manifeste citoyen des musulmans de France »�aété�présenté.�Ce�texte�invoque�un�« attachement pro-fond au pacte républicain »,�une�condamnation�desactes�terroristes,�un�appel�au�dialogue�interreligieux�ouencore�une�mise�en�garde�contre� les�actes� islamo-phobes.Un�manifeste�que�le�président�du�CFCM,�Anouar Kbi-bech,�a�qualifié�d’« historique et fondateur ».�« Aprèsle temps de l’émotion, de la condamnation, de la com-passion, le temps de l’action est venu, pour com-prendre et prévenir le basculement d’un certainnombre de nos jeunes dans la violence et le radica-lisme. »

Réunion début 2016 sur la lutte contre la ra-dicalisationEnsuite,� le� ministre� de� l’intérieur�Bernard Caze-

neuve a�annoncé�que�la�deuxième�réunion�de�l’ins-tance� de� dialogue� avec� l’islam�de�France,�mise� enplace�en�juin,�serait�avancée�«�au�tout�début�»�de�l’an-née�2016,�et�son�thème�principal�serait�«�la lutte contrela radicalisation des jeunes ».�M.�Cazeneuve a�parailleurs�défendu�les�actions�mises�en�œuvre�depuisl’entrée�en�vigueur�de�l’état�d’urgence�qui�visent�no-tamment�«�ceux qui exaltent des valeurs contraires àla République »�et�défendent�des�«�discours obscuran-tistes ».�Il�a�rappelé�que�«�deux mosquées ont été fer-mées »�ainsi�que�des�«� lieux de culte clandestins »,qu’une�vingtaine�de�perquisitions�avaient�été�menéesdans�des�salles�de�prières�et�que�plusieurs�ministresde�culte�étaient�assignés�à�résidence.Un�peu�plus�tôt,�Azzedine Aïnouche,�de� la�mos-

quée�Al�Islah�de�Marseille,�s’était�dit�« mal à l’aise »face� à� « certaines mesures prises sans discerne-ment ».�Il�évoquait�ainsi�avoir�été�pris�à�partie�à�neufreprises�par�des�« victimes de certaines interpellationsmusclées ».�«�On ne comprend pas très bien certainesde ces actions. Le CFCM et les fédérations doiventaussi parler au nom de ces mosquées montrées dudoigt et fermées ; comme si fermer une mosquée, c’estarrêter le terrorisme. »�Julia�Pascual

Protestantisme international

EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceEmden, Allemagne - Alliance réformée mondiale : les chrétiens doivent donnerl’exempleInvité�au�synode�de�l’Église�évangélique�réformée

d’Allemagne,�le�président�de�la�Communion�mondialedes�réformés�appelle�à�la�cohérence�entre�paroles�etactes.Le� président� de� la� Communion� mondiale� des

Églises�réformées�(CMER)�a�exhorté�les�chrétiens�àmettre�en�application�dans�les�faits�leurs�appels�pourplus�de�justice.�« Personne ne nous prendra au sé-

BIA - N° 398 - Décembre 2015 - 4

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rieux si nous ne mettons pas nous-mêmes en pra-tique ce que nous prêchons »,�a�déclaré�la�semainepassée�le�théologien�Jerry Pillay,�de�l’Église�presby-térienne�d’Afrique�du�sud,�au�début�du�synode�del’Église�protestante�réformée�à�Emden.

Il�est�pertinent�que�les�préoccupations�majeuresde�l’Église,�dans�une�société�moderne,�visent�à�plusde�justice�et�que�l’Église�se�positionne�clairementsur� cette� question,� a� souligné� Jerry Pillay.� Leschrétiens�devraient�s’interroger�sur�la�pauvreté�etl’injustice,�sur�leur�attitude�envers�les�réfugiés�et�surles�inégalités.�En�2017,�le�jubilé�des�500�ans�de�laRéforme�devrait�aussi�être�un�appel�pour�le�chan-gement�et�la�rénovation�de�l’Église.�La�reconnais-sance�de�l’héritage�de�Martin Luther ne�devrait�passeulement�conduire�à�un�renouveau�à�l’intérieur�del’Église,�mais�devrait�aussi�être�visible�dans�les�ac-tions�de�l’Église�à�l’extérieur.La�Communion�mondiale�des�Églises�réformées

représente�dans�le�monde�entier�229�Églises�pro-testantes� réformées�avec�environ�80�millions�demembres�sur�tous�les�continents.�L’an�dernier,�ellea�transféré�son�siège�de�Genève�à�Hanovre.�Lesmembres�allemands�sont�l’Église�protestante�réfor-mée,�l’Église�réformée�ancienne,�l’Église�du�Landde�Lippe,�et�l’Alliance�réformée.�En�2017,�l’assem-blée�générale�de�la�Communion�mondiale�se�tien-dra�à�Leipzig.Les�Églises�réformées�sont�héritières�de�Jean

Calvin et�Ulrich Zwingli,�et�d’autres�réformateursdu�XVIe siècle.�Les�communautés�réformées�don-nent�un�pouvoir� important�à� la�base,� la�directiond’Église�se�référant�au�modèle�synodal�et�presby-térien,�à�la�différence�des�églises�dirigées�sur�le�mo-dèle� épiscopal.� L’Église� protestante� réforméed’Allemagne�a�son�siège�à�Leer.�Elle�compte�envi-ron�180�000�membres�pour�145�communautés,�ré-parties�entre�la�Frise�orientale�et�l’Allgau.�Elle�estl’une�des�20�Églises�membres�de�l’Église�protes-tante�d’Allemagne�(EKD).

(Le temps/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse - La religion relève-t-elle duservice public ?

Contrainte�d'économiser�40�millions,�la�RTS�vasupprimer�trois�programmes�religieux.�Tollé�et�miseen�ligne�d'une�pétition�qui�exige,�notamment,�quesoit�redéfini�le�service�public�

Mauvais� timing.� Le� 17� novembre,� trois� joursaprès�les�sanglants�attentats�de�Paris,�la�RTS�an-nonçait�qu’elle�allait�supprimer�dès�2017�trois�pro-grammes� œcuméniques,� pour� des� raisonsd’économies.�Deux�à� la� radio,�« À�vue�d’Esprit »(Espace�2),�«�Hautes�fréquences�»�(la�première)�etune�à�la�télévision�:�« Faut�pas�croire »�(RTS�Un).Une�réduction�de�1,2�million�sur�un�budget�de�2,8millions,�soit�40%�de�la�somme�allouée�aux�émis-sions�religieuses.

C’est� totalement� disproportionné� estiment� lesbranches�médias�des�Églises,�Cath-Info�et�Médias-pro,�qui�cofinancent�la�structure�RTS�religion.�« Àl’heure où la radicalisation religieuse est à l’œuvre,[…] ce choix éditorial est incompréhensible »,�esti-ment-elles.�

Plusieurs� personnalités� –� dont� le� philosopheAlexandre Jollien,�l’ancien�directeur�de�l’Office�fé-déral� de� l’environnement� Philippe Roch et�Micheline Calmy-Rey –�partagent�cette�opinion,convaincus�que�seuls�l’information,�la�pédagogie�etle�dialogue�permettent�d’éviter�les�replis�sectaires.Ils�ont�donc�lancé�une�pétition�pour�que�la�RTS�re-vienne�sur�cette�décision,�jugée�à�la�fois�inadéquateen�ces�périodes�de�violences,�cruelle�(la�suppres-sion�équivaut�au�démantèlement�de� la� rédactionRTSreligion,� un� centre�d’expertise�et� de� compé-tence)�et�hâtive�puisque�le�Parlement�attend�un�rap-port�sur�la�définition�du�service�public.

Mission de service publicDe� son� côté,� le� patron� de� la� RTS,� Gilles

Marchand,�évoque�la�nécessité�urgente�d’écono-miser�et�d’adapter�l’entreprise�à�la�réalité�de�sesmoyens.�S’il�ne�conteste�pas�l’importance�des�thé-matiques�religieuses�et�spirituelles,�il�s’interroge�surla�pertinence�de�les�réserver�à�des�cases�dédiées.Il�préférerait,�pour�augmenter�leur�audience,�les�in-tégrer�aux�grands�rendez-vous�de�l’actualité�aux-quels�sont�attachés�une�majorité�de�Romands.�Àcet� argument,� la� conseillère� nationale� socialisteAda Marra lui�rétorquait�dans�Forum�:�«�Quand iln’y a plus de cases exclusives, les thèmes ont ten-dance à disparaître des grilles ».�Et�d’ajouter�:�« Jeregrette que l’Audimat soit le chef des pro-grammes. »Dans� son� blog,� le� directeur� d’Avenir� Suisse,�

Tibère Adler,�considère�que�«�c’est précisément lamission d’un service public financé par tous que destimuler la production de contenus non rentables,ou qui ne peuvent pas (ou difficilement) être pro-duits directement par des acteurs privés ».�Il�estimed’autre�part�que�le�service�public�des�médias�est�unbien�trop�précieux�pour�être�laissé�à�la�directionde�la�SSR.

Laïcisme outrancierCette� suppression� relève-t-elle� d’une� logique

d’audience�ou�cède-t-elle�« à la mode d’un laïcismeoutrancier, à l’instar de la nouvelle mouture de la loigenevoise ? »,�s’interroge�l’abbé François-XavierAmherdt.�Réponses�sur�le�site�de�la�Tribune�de�Ge-nève�qui�posait�la�question :�« Faut-il maintenir lesémissions religieuses ? ».� Plusieurs� internautesvont�dans�le�sens�de�son�abolition,�à�l’image�de�cecommentaire :� « L’État est laïc, et tous payentBillag. Donc soit on rajoute des émissions sur l’is-lam, le judaïsme, le bouddhisme et les autres, soiton enlève tout. »Sur�les�réseaux�sociaux�qui�se�sont�emparés�du

débat,�on�constate�trois�tendances.�D’abord�les�antipurs� et� simples� qui� se� demandent� comment� onpourrait�guérir�des�excès�de�la�religion�par�la�reli-gion ?�Ensuite,�ceux�qui�estiment�que�la�religion�re-lève�de�la�vie�privée�et�qu’elle�doit�donc�être�banniede�la�sphère�collective,�enfin,�les�croyants�ou�noncroyants,�le�plus�nombreux,�qui�pensent�que�la�re-ligion�est une�culture,�à�la�fois�politique�et�sociale,�etqu’à�ce�titre�elle�fait�partie�des�obligations�du�servicepublic.�Un�service�public,�dont�il�est�grand�temps�dedéfinir� les� objectifs,� les�missions� et� les� cahiers� decharges.�Sur�ce�point,�il�y�a�unanimité.

BIA - N° 398 - Décembre 2015 - 5

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(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse - « Réformés » remplacera« Bonne nouvelle » et les deux « Vie protes-tante »

«�Nous n’avons plus les moyens de nous offrir unjournal de culture protestante ! Notre journal doitparticiper à la Mission de l’Église de proclamerl’Évangile »�a�argumenté�Emmanuel Fuchs,�prési-dent�de�l’Église�protestante�de�Genève�(EPG)�lorsde� l’assemblée� générale� de� la� Conférence� desÉglises�réformées�romandes�(CER).�Ce�n’est�pasmoins�de�huit�amendements�que�l’EPG�a�présentésle�samedi�5�décembre�à�Yverdon�lors�du�débat�dela�charte�rédactionnelle�de�la�future�publication.Le�point�concernant�le�personnel�de�la�rédaction

a� notamment� été� largement� commenté� :� « Unecharte rédactionnelle n’est pas qu’une grille d’enga-gement du personnel »,�a�argumenté Line Dépraz,conseillère�synodale�de�l’Église�évangélique�réfor-mée�du�Canton�de�Vaud�(EERV).�«�C’est une vi-trine. Cela dit à l’extérieur que les Églises se dotentde journalistes professionnels et ne font pas que de lacommunication. »�À�contrario,�Emmanuel Fuchs a�in-sisté�«�c’est quand même problématique que dans lacharte d’un journal d’Église n’apparaissent pas lesmots Bible, Évangile, ou Jésus-Christ ! »Finalement� l’EPG,�éditrice�de�« La Vie protes-

tante – Genève »�a�pu�trouver�des�compromis�avecl’EERV,� éditrice� de� «� Bonne nouvelle »,� ainsiqu’avec�l’Église�réformée�évangélique�du�canton�deNeuchâtel�(EREN)�et�l’Union�synodale�Berne-Jura-Soleure�(BeJuSo),�toutes�deux�éditrices,�au�traversd’une�fondation,�de�« La Vie protestante –�Neuchâ-tel,�Berne,�Jura ».�Si�l’assemblée�a�refusé�de�de-mander�aux�collaborateurs�du�futur�titre�d’accepterla�dimension�« confessante »�de�la�publication,�ellea� accepté� d’ajouter� la�mention� de� sa� dimension« ecclésiale ».�La�présence�de�méditations�baséesur�une�lecture�ouverte�des�textes�bibliques�a�éga-lement�été�ajoutée.Frustration autour de la répartition des coûtsLe�choix�de�la�clé�de�répartition�des�coûts�de�ré-

daction,�fabrication�et�diffusion�de�la�future�publica-tion,�estimés�à�1,9�million�de�francs�suisses�pour�lapremière�année,�a�par�contre�donné�lieu�à�un�débattendu.� Trois� scénarios� de� répartition� des� coûtsétaient�envisagés.�Dans�les�trois,�l’EERV�comman-ditaire�de�170�000�des�220�000�exemplaires�payeraplus�cher�pour�le�journal�fusionné�qu’elle�ne�paieaujourd’hui� pour� « Bonne nouvelle ».� Suivant� lescénario�ce�surcoût�passe�de�15�000�à�96�000�fr.Les�trois�autres�Églises�réaliseront�par�contre�deséconomies.

Les�délégués�de�l’EERV�ont�clairement�fait�savoirque�seule�l’option�la�moins�chère�avait�des�chancesd’être�acceptée�par�son�synode,�un�appel�entendupar�l’assemblée�générale.�Une�solidarité�qui�a�uncoût�pour�les�autres�Églises :�l’économie�pour�l’EPGqui�aurait�pu�être�de�138�000�fr�ne�sera�finalementque�de�112�000�fr.�Fâché,�Emmanuel Fuchs a�faitsavoir�que�« cela sera compliqué devant le Consis-toire ».�Les�délégués�de�l’EPG�ont�pourtant�large-ment�contribué�à�la�hausse�des�coûts�de�fabricationen�militant,�lors�des�précédentes�assemblées�géné-rales,�contre�une�simple�impression�de�type�journal,

telle�que�pratiquée�aujourd’hui�par�les�publicationsdes�autres�Églises�partenaires.L’assemblée� générale� a,� par� contre,� accepté

sans�grand�débat�que�la�future�publication�soit�titrée« Réformés ».� L’hebdomadaire� français� « Ré-forme »�a�été�contacté�pour�s’assurer�que�cela�nelui�poserait�pas�problème.�Les�délégués�ont�aussiaccepté�de�créer�une�société�à�responsabilité�limi-tée� (Sàrl),� en� avril� après� que� les� synodes� del’EERV,� de� l’EREN� et� de� BeJuSo,� ainsi� que� leConsistoire�de�l’EPG,�auront�validé�le�projet.�Lesderniers� numéros� de� « Bonne nouvelle »� et� desdeux�« Vie protestante »�devraient�paraître�durantl’été�2016�et�le�premier�de�« Réformés »�devrait�sor-tir�en�automne�pour�le�lancement�des�manifesta-tions�du�Jubilé�des�500�ans�de� la�Réforme.�LesÉglises�réformées�valaisanne�et�fribourgeoise�éga-lement�membres�de�la�CER�pourraient�se�joindreau�projet�plus�tard.

(USA Today/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceIndianapolis, États-Unis - Les chrétienssont fatigués d’être dans le camp des « méchants »

C’est�de�la�discrimination,�de�la�haine,�de�la�bigo-terie�!�Voici�la�teneur�des�propos�utilisés�par�les�dé-fenseurs� des� lesbiennes,� gays,� bisexuels� ettransgenres�(LGBT).�Ces�avocats,�luttant�contre�leschrétiens� conservateurs� qui� sont� fidèle� à� leurscroyances�du�bien�et�du�mal,�se�demandent�pour-quoi� certaines� personnes� pourraient� refuser� auxautres�leurs�droits.�Mais�plusieurs�chrétiens�répli-quent�qu’ils�sont�fatigués�d’être�considérés�commedes�méchants,�comme�des�bigots�ou�des�détrac-teurs.�Ces�derniers�ressentent�ces�accusations�dela�même�façon�:�du�fanatisme,�de�la�haine�et�de�ladiscrimination�dirigés�contre�eux.Ils� ont� l’impression� d’être� « victimes� d’intimida-

tion ».�Dans�un�pays�où�la�majorité�semble�se�dépla-cer�loin�des�interdictions�bibliques,�ils�estiment�quele�gouvernement�les�abandonne.�Autrefois�au�cœurde�la�politique�américaine,�certains�évangéliques�sesentent�de�plus�en�plus�relégué�à�la�frange,�trahis�parleurs�propres�législateurs�conservateurs.Les�droits�des�LGBT�que�d’autres�voient�de�plus

en�plus�comme�une�question�de�droits�civils,�cer-tains� évangéliques� les� considèrent� comme� unefaute�morale.�Ils�craignent�que�des�protections�éten-dues�créent�des�« droits�spéciaux »�pour�le�LGBTqui�pourraient�ainsi�supplanter�leur�droit�à�la�parolecontre�l’homosexualité.Une menace pour la liberté de croyance«�Pour ces chrétiens, – et c’est une question qui

divise de nombreux chrétiens – les droits des LGBTreprésentent une menace. Et c’est au gouverne-ment de décider si leur droit à l’expression reli-gieuse se termine où les droits des autrescommencent »,�a�expliquer�Arthur Farnsley,�le�di-recteur�adjoint�du�Centre�pour�l’étude�de�la�religionet�de�la�culture�américaine�à�l’Université�Purdue,�enIndiana.« À partir d’un certain point, on va dire aux gens :

Vous pouvez avoir vos croyances religieuses et vosopinions. Et vous pouvez les pratiquer dans voséglises, vos synagogues et vos mosquées. Maisdans l’espace public, vous allez devoir faire face à

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la plus grande diversité et reconnaître les lois surles droits civils »,�a�expliqué�Arthur Farnsley.Mais�où�sera�établie�la�ligne�entre�la�religion�et�lasphère� publique� ?�Au� siège� du�Congrès� de� l’In-diana,�le�Révérend�Ron Johnson de�l’Alliance�despasteurs�de�l’Indiana�s’est�adressé�à�la�foule�en�cestermes� :� «�Nous ne sommes pas ici aujourd’huiparce que nous sommes en colère. Nous nesommes pas ici parce que nous détestons les gens.Nous sommes ici parce que nous aimons Jésus ».Les�adeptes�ont�porté�les�paroles�du�révérend�jus-qu’au�Capitole�de�l’État.

La position du gouvernement controver-sée

«�Je ne connais pas meilleur endroit pour louerDieu que les couloirs du gouvernement »,� a-t-ilajouté.�«�Comment le gouvernement peut-il forcerdes personnes à agir contre leur conscience reli-gieuse – contre une croyance inébranlable que lemariage consiste en l’alliance d’un homme et d’unefemme ? »,�a�demandé�Ron Johnson.�Selon�lui,�ladécision�de�la�Court�Suprême�de�reconnaître�le�ma-riage�pour�les�personnes�de�même�sexe�ne�changepas�sa�vision�traditionnelle�des�choses.Ron Johnson ne� peut� pas� adhérer� à� l’idée

d’orientation�sexuelle�et�d’identité�de�genre,�souli-gnant�que�ces�concepts�ont�été�créés�par�les�dé-fenseurs�de�LGBT.�Et,�d’ailleurs,�il�ne�croit�pas�quela� discrimination� de� LGBT� est� une� question� dedroits�civils.�Il�ne�reconnaît�pas�l’existence�d’un�pré-judice�causé�à� l’égard�de� la�communauté�LGBT,précisant�que�personne�ne�leur�refuse�un�logementou�un�emploi.�Selon�lui,�être�gay�ou�transgenre�n’estpas�une�caractéristique�immuable.«�Étendre les droits civils pour inclure les ques-

tions d’orientations sexuelles et d’identité de genreaccorderait un statut spécial aux couples de mêmesexe qui souhaitent organiser des cérémonies demariage, conduisant ainsi à des amendes et dessanctions pour les propriétaires d’entreprises chré-tiennes qui ne veulent pas violer leurs croyances »,a�expliqué�Ron Johnson.�«�Nous sommes ceux quiavons besoin d’un statut spécial de protection carnous sommes attaqués de toute part. La façon donton nous dépeint ne correspond pas du tout à la réa-lité »,�a-t-il�ajouté.La vérité se trouve dans la BibleJosh Boss,�un�jeune�homme�de�29�ans�qui�fait

partie�de�l’Église Pierres Vivantes,�est�contre�toutce�qui�n’est�pas�dans�la�Bible.�«�La vérité se trouvedans la Bible. Si nous n’avons pas de référencespour le bien et le mal, qui sommes-nous ? »,�a-t-ildemandé.�« Mais l’État essaie d’imposer d’autresvérités. Ce n’est pas que nous voulons imposer noscroyances aux autres, nous voulons pouvoir dire àla société ce qui est vrai pour nous sans être punispour cela ».

Cela� signifie,� a-t-il� ajouté,� être� en� mesure� decondamner� l’homosexualité� comme� un� péché,comme�Dieu�appelle�à�le�faire.�Cela�signifie�avoir�ledroit�de�dire�qu’en�raison�de�la�création�d’Adam�etd’Éve,� Dieu� n’a� pas� l’intention� de� marier� deuxhommes�ou�deux�femmes.

Pour�de�nombreux�évangéliques,� la�religion�estsans�limite.�Elle�imprègne�chaque�partie�de�leur�être,

ce�qu’ils�sont�et�ce�qu’ils�font,�ainsi�que�la�façon�dontils�élèvent�leurs�enfants�ou�qu’ils�gèrent�leur�travail.La� religion� va� bien� au-delà� des�murs� de� l’église.Cette�liberté�de�religion�–�la�liberté�de�pratiquer�etd’exprimer�–�est�garantie�par�la�Constitution.Le gouvernement doit protéger la religionLe�sénateur�de�l’État�d’Indiana�Jim Tomes a�dé-

claré�dernièrement�devant�une�foule�de�partisansreligieux�:�«�Les gens me disent : Il y a une sépara-tion entre l’Église et l’État, ne le comprenez-vouspas ? Non ! Je ne le comprends pas ».�Ce�jour-làplusieurs�pasteurs�ont�encouragé�ces�propos�sou-lignant�que�le�gouvernement�n’était�pas�Dieu,�maisqu’il�avait�besoin�de�Dieu.� Ils�soutiennent�que� legouvernement�ne�peut�pas�empiéter�sur�la�religionmais�a�le�devoir�de�la�protéger�par-dessus�tout.Pour�ces�évangéliques,�qui�sont�guidés�par�l’Al-

liance�des�pasteurs�de�l’Indiana�et�par�des�groupesde�lobbying�conservateurs�influents�comme�l’Institutde�la�famille�de�l’Indiana,�il�n’y�a�pas�de�compromis.Étendre� la� loi� sur� les� droits� civils� pour� y� inclurel’orientation�sexuelle�et�l’identité�de�genre�commedes�catégories�protégées�serait�vécu�comme�unetrahison�de�leurs�propres�droits�constitutionnels.«�Est-ce que le gouvernement peut s’opposer à

leur foi »,�a�demandé�Peter Scaer,�un�des�pasteursde�l’Alliance�et�professeur�associé�au�Séminaire�dethéologie�Concordia�à�Fort�Wayne.�«� Il n’est pasjuste question de politique. C’est à propos de ceque nous sommes. Comment un pays peut-il trans-former une faute morale en un droit civil ?�»Beaucoup�d’évangéliques�affirment�qu’ils�ne�font

pas�confiance�aux�médias�et�pensent�qu’ils�agissentcontre�eux.�Ces�personnes�ont�été�beaucoup�plusréticentes�à�parler�avec�la�presse�que�les�défen-seurs�des�LGBT�par�crainte�d’être�rejetés�et�consi-dérés�comme�bigots.�Ils�ont�ainsi�l’impression�queleur�point�de�vue�n’a�pas�reçu�la�même�attention.Un soutien aux LGBTMais�pas�tous�les�chrétiens�partagent�la�même

opinion.� Certains� d’entre� eux� ainsi� que� d’autresgroupes�religieux�soutiennent�la�politique�de�non-discrimination�pour�les�LGBT,�y�compris�une�coali-tion�chrétienne�et�un�groupe�de�141�responsablesreligieux�qui�ont�signé�une�lettre�de�soutien.L’évêque�William Gafkjen,�qui�dirige�les�congré-

gations�de� l’Église� luthérienne�américaine�en� In-diana�et�au�Kentucky,�a�affirmé�que�l’ajout�de�droitscivils�ne�menaçait�pas�sa�liberté�religieuse.�«�Par-fois, à force de se crier dessus, nous oublions quela liberté religieuse existe déjà »,�a-t-il�dit.�Pour�lui,servir�son�prochain�«�l’emporte dans la sphère pu-blique».� Et� il� a� cité� ce� que� le� fondateur� de� sonÉglise,�Martin Luther,�avait�dit�à�propos�du�cordon-nier�chrétien :�il�a�honoré�Dieu,�non�pas�en�mettantdes�petites�croix�sur�chaque�chaussure,�mais�enréalisant�les�meilleures�chaussures�qu’il�pouvait.Conserver la liberté religieuseJennifer Luedtke,�âgée�de�40�ans,�est�égale-

ment�membre�de�l’Eglise Pierres Vivantes. Elle�s’estrendue�à�Indianapolis�avec�son�fils,�Riley, de�4�ans,pour�se�battre�pour�la�liberté�religieuse.�«�Nous vou-lons juste nous battre pour conserver ce que nousavons »,�a-t-elle�dit.

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C’est�la�peur�qui�porte�toute�cette�problématique :les�conservateurs�religieux�perdent�du�terrain.�Ainsisur�des�questions�comme�celles�des�droits�pour�lesLGBT,�«�certaines personnes vont forcément res-sentir une perte »,�a�expliqué�Arthur Farnsley.�Siles�évangéliques�vont�dans�ce�sens,�s’ils�perdentun�tout�petit�peu�de�leur�liberté,�que�va-t-il�se�passerensuite�?�Dans�quelle�mesure,�se�demandent-ils,leurs�droits�religieux�vont-ils�être�érodés�?Pour�Jennifer Luedtke,�cette�peur�est�justement

ce�qui�l’a�amenée�au�Capitole�pour�encourager,�ap-plaudir�et�prier.�Elle�s’inquiète�pour�l’éducation�deson�fils.�Que�faire�s’il�ne�peut�pas�dire�«�que Dieute bénisse »�quand�quelqu’un�éternue�ou�s’il� nepeut�pas�exprimer�son�opinion�sur�la�création�?�« Jene veux pas qu’il aille en prison »,�a-t-elle�ajouté.« Et si un jour, il crée sa propre entreprise, je veuxqu’il puisse agir en toute conscience sans être pé-naliser par le gouvernement ».

Liberté religieuse(Riposte laïque/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - La réponse des maires auxattentats : crêches interdites

L’Association� des� maires� de� France,� présidée� parFrançois Baroin,�a�rendu�son�verdict�:�il�ne�doit�plus�yavoir�de�crèches�de�Noël�ni�dans�les�mairies�ni�aucun�bâ-timent�public.

Ce�rapport�sur�la�Laïcité,�appelé�Vade-mecum,�exposépar�l’AMF,�couvait�d’ailleurs�depuis�novembre�2014,�lesdécisions�rendues�par�certains�tribunaux�accordant�aumaire�de�Béziers,�Robert Ménard,�pour�exemple,�le�droitd’installer�une�crèche�dans�ses� locaux�n’ayant�pas�eul’heur�de�lui�plaire,�au�motif�que�la�crèche�doit�«�être re-gardée comme ayant le caractère d’un emblème reli-gieux ».�En�outre,�les�premiers�attentats,�en�janvier,�ont,paraît-il� «� ravivé ce besoin de clarification « chez lesélus…

Dès�sa�première�page,�ce�vade-mecum�établit�ainsisans�vergogne�une�relation�entre�terrorisme�et�crèchesdans�des�bâtiments�publics,�justifiant�leur�suppression�parle�devoir�des�dits�élus�«�de porter la laïcité qui est à la foisune condition du vivre-ensemble et un puissant facteurd’émancipation de l’être humain ».�La�foi�chrétienne,�unobstacle�au�vivre-ensemble ?�Par�envie�d’émancipation,les�revendications�communautaristes ?�Semblable�asser-tion�laisse�coi.

Ce�n’est�pas�tout.�Si�l’AMF�préconise�la�neutralité�desélus�lors�de�cérémonies�religieuses�–�interdiction�de�fairele�signe�de�croix ?�-,�elle�considère�comme�des�entorses�àcette�règle�le�fait�de�soutenir�des�«�manifestations tradition-nelles à caractère spirituel, tels les processions, les bap-têmes de navires, ou encore les bénédictions debâtiments ».�En�revanche,�elle�«�invite les élus à apporterla forme de respect qu’ils souhaitent quand ils pénètrentdans un édifice cultuel »�,�rappelant�que�ne�pas�enlever�seschaussures�à�l’entrée�d’une�mosquée�pourrait�être�une�« of-fense grave vis à vis de cette religion et donc une entorseà la laïcité ».�

Tandis�que�se�couvrir�le�chef�d’une�kippa�relève�« d’unsimple usage ». Le�but�de�ces�36�pages�truffées�d’inter-prétations�mensongères�et�d’insanités ?�Enterrer�définiti-vement�les�racines�chrétiennes�de�la�France�sous�couvertd’une�« approche philosophique du vivre-ensemble quel’on peut qualifier d’humaniste parce qu’elle ne se réfèreà aucun dogme religieux, ni à aucune vérité révélée »�.

Autrement� dit,� comme� l’analyse� l’Abbé� PierreGrosjean dans� le Figaro,� selon� l’idéologie� laïciste,« croire et faire partie d’une Église s’opposerait au vivreensemble ».�Trahir� le�message�de�Jésus,�c’est�abject,c’est�une�ignoble�trahison�à�ce�qui�constitue�le�cœur�desFrançais,�y�compris�pour�de�nombreux�incroyants.

Ainsi,�alors�que�la�France�vient�d’être�frappée�par�lesattentats�les�plus�meurtriers�de�son�histoire�par�des�fana-tiques�religieux�haineux�de�ce�qu’elle�représente�à�leursyeux�–�dont�l’objectif�revendiqué�est�la�création�d’un�Ca-lifat�mondial�–�et�qu’il�conviendrait,�pour�le�moins,�de�s’in-terroger�sur�la�proclamation�de�nos�racines�chrétiennesafin�de�reconsolider�les�murs�porteurs�de�notre�Maison�–seuls�remparts�aux�idées�et�actes�islamistes�-,�les�élusfrançais,�en�enterrant�définitivement�notre�religion�sécu-laire,�non�seulement�trahissent�leur�pays,�taillent�un�bou-levard�royal�à�une�religion�de�plus�en�plus�belliqueuse,mais�nous�livrent�en�pâture�à�la�partie�des�extrémistes�quila�composent.

Le� Républicain� Baroin� espère� vraiment� nous� fairegober�ça,�plus�de�crèches,�plus�d’attentats�?�Mais�quetrouvera-t-il�à�dire�si�«�plus de crèches et toujours des at-tentats ? »������������������������������������������������Caroline�Artus

Archéologie biblique(BBC/Reuters/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceJérusalem, Israël – Découverte à Jérusalemd’un sceau d’Ézéchias, roi de Judée entre716 et 687 avant Jésus-Christ

Un�petit�objet�d’environ�1�centimètre�fut�trouvé�en�2009lors�de�fouilles�près�de�la�muraille�de�Jérusalem.�Il� futalors�stocké�sans�qu’il�soit�possible,�à�l’époque,�de�déter-miner�à�quoi�il�faisait�référence.

Ce�n’est�que�récemment�que�les�archéologues�ont�pudéchiffrer�l’inscription�qui�se�trouvait�dessus.�Ce�sceauservait�à�sceller�un�rouleau�de�papyrus�dont�les�fils�ontlaissé�des�traces�encore�visibles�aujourd’hui.

L’inscription�figurant�sur�le�sceau�porte :�« Appartientà Ézéchias [Fils de] Achaz Roi de Juda »� ce� qui� estconforme�aux�informations�rapportées�par�la�Bible�sur�lagénéalogie�du�roi�Ézéchias.�Le�sceau�porte�égalementdes�motifs�égyptiens�dont�un�disque�solaire�ailé�et�uneankh,�le�hiéroglyphe�qui�signifie�« vie ».Eilat Mazar,�de�l’Institut�Archéologique�de�Jérusalem,

a�affirmé�que�« c’était la première fois qu’un sceau d’unroi de Judée ou d’Israël était découvert lors de fouillesscientifiques archéologiques »�et�que�le�roi�Ézéchias�avaitcertainement�« tenu ce sceau dans ses mains ».