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‘‘J’étais un étranger et vous m’avez accueilli’’ (Matthieu 25,35) n°168 DÉCEMBRE 2015 Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres LA LETTRE DE St - Germain - des - Prés « Tu es mon en- fant et Je t’aime ». Afin de pouvoir nous laisser trans- figurer par elle et en être les por- teurs. L’Église ne propose aucune solution toute fai- te, elle ne trans- met pas de philo- sophie de circons- tance comme les chroniqueurs mondains. Elle nous convo- que à l’intelligence en nous obligeant à penser et à rejeter toute formule du style «il n’y a plus rien à faire» , «il n’y a pas de bonne solution», etc. Nous le savons, il n’y a pas de foi chré- tienne si elle ne repose sur l’illumination de la Résurrection de Jésus. Or, il n’y a pas de résurrection sans l’accomplissement de ce commandement de l’Amour. Tout le reste, sinon, n’est que vanité. Dans la prière de l’année jubilaire, le Pape écrit :«Seigneur Jésus, tu es le vi- sage visible du Père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le par- don et la miséricorde : Fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible, toi son Seigneur res- suscité dans la gloire. Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse* pour res- sentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : Fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardon- né par Dieu». Père Benoist de Sinety Curé de Saint-Germain-des-Prés NUMERO SPECIAL IMMIGRATION E st-ce une provo- cation que de réflé- chir ensemble à la question posée à notre foi par les vertigineux chan- gements en cours dans notre monde ? La tentation exis- te de se réfugier à l’abri du vacarme du monde au risque de n’en percevoir ni les larmes ni les espoirs. Nous savons, chré- tiens, que le Christ est le Commence- ment et la Fin de toute histoire person- nelle et collective : nous venons de Dieu et nous marchons vers Lui. Nous ne sommes donc pas des citoyens ordinaires de cette terre, et savons bien, au fond, que nous n’en som-mes en aucun cas les propriétaires. Serions-nous, à ce point, pauvres de force et d’Espérance pour nous imaginer sans ressource ? Dieu nous invite à ne pas croire ceux qui veulent nous ensevelir dans les linceuls tissés par les vains rêves de gloires et de prestiges humains. Nous avons le droit de considérer que les paroles de la Bible ne contiennent que des contes ou des concepts naïfs et angéliques. Mais il nous faut alors en tirer les conclusions et ne pas nous dire disciples de Celui qui vient accomplir toutes les Ecritures sans en ôter un iota. L’année de la Miséricorde dans la- quelle nous entrons ensemble est un temps où chacun est invité à entendre cette parole de vie du Créateur : ‘‘ *...habillés de faiblesse...’’ SGP 168 -8A4:Mise en page 1 18/12/15 08:05 Page1

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‘‘J’étais un étranger et vous m’avez accueilli’’(Matthieu 25,35)

n°168D É C E M B R E2 0 1 5

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres

L A L E T T R E D E

St-Germain-des-Prés

« Tu es mon en-fant et Je t’aime ».

Afin de pouvoirnous laisser trans-figurer par elle eten être les por-teurs. L’Église nepropose aucunesolution toute fai-te, elle ne trans-met pas de philo-sophie de circons-tance comme lesc h r o n i q u e u r smondains.

Elle nous convo-que à l’intelligenceen nous obligeant

à penser et à rejeter toute formule dustyle «il n’y a plus rien à faire», «il n’y a pasde bonne solution», etc.

Nous le savons, il n’y a pas de foi chré-tienne si elle ne repose sur l’illumination dela Résurrection de Jésus.

Or, il n’y a pas de résurrection sansl’accomplissement de ce commandementde l’Amour.

Tout le reste, sinon, n’est que vanité.Dans la prière de l’année jubilaire, le

Pape écrit :«Seigneur Jésus, tu es le vi-sage visible du Père invisible, du Dieu quimanifesta sa toute-puissance par le par-don et la miséricorde :

Fais que l’Église soit, dans le monde,ton visage visible, toi son Seigneur res-suscité dans la gloire.

Tu as voulu que tes serviteurs soienteux aussi habillés de faiblesse* pour res-sentir une vraie compassion à l’égard deceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur :

Fais que quiconque s’adresse à l’und’eux se sente attendu, aimé, et pardon-né par Dieu». Père Benoist de Sinety

Curé de Saint-Germain-des-Prés

NUMERO SPECIAL IMMIGRATION

Est-ce une provo-cation que de réflé-chir ensemble à laquestion posée ànotre foi par lesvertigineux chan-gements en coursdans notre monde ?

La tentation exis-te de se réfugier àl’abri du vacarmedu monde au risquede n’en percevoir niles larmes ni lesespoirs.Nous savons, chré-tiens, que le Christest le Commence-ment et la Fin de toute histoire person-nelle et collective : nous venons de Dieuet nous marchons vers Lui. Nous nesommes donc pas des citoyens ordinairesde cette terre, et savons bien, au fond,que nous n’en som-mes en aucun casles propriétaires.

Serions-nous, à ce point, pauvres deforce et d’Espérance pour nous imaginersans ressource ?

Dieu nous invite à ne pas croire ceuxqui veulent nous ensevelir dans les linceuls tissés par les vains rêves degloires et de prestiges humains.

Nous avons le droit de considérer queles paroles de la Bible ne contiennentque des contes ou des concepts naïfs etangéliques.

Mais il nous faut alors en tirer lesconclusions et ne pas nous dire disciplesde Celui qui vient accomplir toutes lesEcritures sans en ôter un iota.

L’année de la Miséricorde dans la-quelle nous entrons ensemble est untemps où chacun est invité à entendrecette parole de vie du Créateur :

‘‘ *...habillés de faiblesse...’’

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C I M A D E & V E I L L E U R S

Veilleurs : qu'est-ce que c'est ?

Blandine est une des neufbénévoles de la Cimade qui ac-compagnent des demandeursd’asile dans leurs démarchesauprès de l’administration fran-çaise. Une aide pour faire desdossiers auprès de l’Ofpra (Of-fice Français de protection desréfugiés) et d’éventuels recoursdevant la Cour Nationale duDroit d’Asile (CNDA).

Un mardi, je retrouve Blan-dine à la permanence.

Dès 9h, la pièce se remplitd’hommes et de femmes,venus sans rendez-vous, soitpour un renseignement juri-dique concernant leur dossierde demande d’asile, soit pourfaire par écrit le récit des évé-nements qui leur ont fait quit-ter leur pays d’origine, ouencore pour apporter un docu-ment manquant.

Ils viennent de la planèteentière : Guinée, Bangladesh,Arménie, Erythrée…

Un jeune soudanais ne parleque l’arabe, une marocaine qui

attend d’être reçue par un bé-névole propose de traduire.Nous lisons ensemble le cour-rier qui annonce le refus del’Ofpra. En route pour le re-cours auprès de la CNDA !

L’Ofpra a contesté la date del’incendie du village au Soudanet la qualité de la descriptiondu camp de réfugiés.

« Il faudra être précis, sortirvos tripes pour convaincre laCour », lui explique Blandine.

Des dossiers qui durent desannées, beaucoup de fraternitééchangée, et parfois la joie devoir quelques-uns obtenir ledroit de recommencer une viesous la protection de la France !

Anne-Marie Celot

Deux jeunes mamans de vingt-six et vingt-neuf ansviennent d’obtenir leur statut de réfugiée. Chacune aime-rait rencontrer une personne française pour les aider enfrançais écrit en vue d’une formation professionnalisante.

Si vous êtes intéressé par ce service, contactez Blandine Lebrun. E-mail : blanlebrun(at)gmail.com

Site : http://www.lacimade.org/

Voici Ruthlande, Haïtienne,elle veut passer le concoursd'infirmière.

Mais elle s'exprime maladroi-tement, le moindre concept labloque, quant à l’orthographe...

Premier devoir du manuel depréparation au concours : laquestion des SDF. Brouillardtotal. Mais Ruthlande est arméed’un incroyable courage nourripar une foi à remuer les mon-tagnes.

Elle passe régulièrement de-vant un groupe de clochardsqui l'insulte.

Elle ne se laisse pas démon-ter. Elle s'assied à côté de l'und'eux (pourquoi celui-là et pasun autre ?), elle lui demande del'aider à faire son devoir.

Le clochard la regarde éber-lué, intrigué et l'improbablerencontre a lieu.

Le SDF, qui n'a jamais ditson nom, est un homme cul-tivé. Le devoir est fait, docu-menté et sans la moindrefaute. À partir de là, uneétrange amitié s'installe. Le clo-chard est sale, sa barbe porteles traces du vin dont ils'abreuve, il pue.

Ruthlande le lui dit, simple-ment, sans jugement maisavec franchise.

Les mois passent, Ruthlandefait d'énormes progrès et a ob-tenu une carte de séjour pourun an, qu'elle attendait depuissix ans.

L'inconnu se rase, se lave ettrouve un travail à Grenoble.

Qui a aidé l'autre, qui a étéle plus valorisé par l'autre?Conte de fée ? Non.

Un authentique témoignage.Itala Menard

La Cimade, au 58 rue Madame

Aller vers les autres, tendre la main, aider … Que de belles phrases abstraites.

Comment s'y prendre concrètement ?

Ruthlande, son moteurc’est sa foi

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L’Ofpra est une institutionpublique indépendante placéesous la tutelle du Ministère del’Intérieur. Avec un effectif deplus de 500 personnes, elleinstruit les demandes d’asile.

Les personnes qu'elle pro-tège le sont soit au titre de laConvention de Genève, si ellesrisquent d'être persécutées,soit en raison de risques d'at-teintes graves en cas de retourdans leur pays. C’est la plusgrande Mairie de France ! Eneffet, l'Office établit l’état civildes personnes protégées.

— Quelle est votre actionauprès des migrants ?

Il s’agit d’instruire les de-mandes d’asile avec bienveil-lance et rigueur.

Beaucoup de demandeursviennent actuellement du Sou-dan, d’Erythrée, d’Afghanistanou bien des régions kurdes.

Notre taux d’acceptation estactuellement de 22 %. Si on yajoute les protections recon-nues par la Cour nationale dudroit d'asile, ce taux monte à31 %.

— La France accueille-t-elletrop peu ?

Les demandes d’asile sont de

l’ordre de 80.000 en 2015 enaugmentation importante. Iln’y a pas eu d’afflux massifdans notre pays.

En Allemagne, la situationest radicalement différenteavec un million de demande.

Le faible taux de chômagedans ce pays, la présence an-cienne de communautés ira-kienne ou syrienne a suscité cevaste mouvement. De plus, l’Al-lemagne a donné un signal d’ac-cueil relativement fort.

—Les délais d’instructionsont-ils longs en France ?

Le délai moyen d'instructionest de 6 mois à l'office. Ce délai

va être réduit grâce aux recru-tements supplémentaires quipermettent de résorber lesstocks et de répondre rapide-ment aux demandes des per-sonnes en besoin manifeste deprotection. La loi de juillet 2015réformant le droit d'asile per-met à l'ensemble de la procé-dure, de l'enregistrement enpréfecture au recours devant laCour nationale du droit d'asile,d'être plus rapide.

— La jungle à Calais est-elleune épine pour la Franceterre d’accueil ?

Nous subissons cette situa-tion très difficile pour les mi-grants. Les migrants viennentà Calais avec l’espoir de rejoin-dre la Grande-Bretagne, ce àquoi les Britanniques s’oppo-sent. La vie est très dure dansla jungle de Calais.

L’ Ofpra vient à Calais pourencourager les migrants à sol-liciter l'asile en France. Il y aainsi près de deux mille de-mandes instruites.

— Quel conseil donnez-vousà ceux qui veulent fairequelque chose pour lesréfugiés ?

Tout d’abord, ces bonnesvolontés sont l’honneur denotre pays. Cet élan citoyennous aide pour un accueil orga-nisé et maîtrisé de ces réfugiés.

Nous travaillons en amont eten aval avec les associations.

En amont, pour l’accompa-gnement de la demande d’asileet en aval pour l’assistance auréfugié (hébergement, accom-pagnement, etc.) qui relève dela compétence des Ministèresde l’Intérieur et du Logement,et notamment d’un préfet quicoordonne au niveau nationalcet accueil.

C’est ainsi que nous tra-vaillons notamment avec :Emmaüs, France Terre d’Asile,Secours Catholique & Revivre.Propos recueillis par Paul Gagey

Pour un accueil organisé et maîtrisé des réfugiés

Interview de Pascal Brice, Directeur-Général de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés)

E N T R E T I E N

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Bureau d’accueil à l’Ofpra

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La bible et l’étranger

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Abraham quitte son pays sous l’injonction de Dieu : « Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père... ». Dans la genèse, on peut lire :

« Tes descendants seront des étrangers dans un pays étranger».Il émigre vers le pays de Canaan.

Pour une part, la crois-sance économique a été uneanomalie du XXe siècle et lechômage de masse sembles’être définitivement installé.

Faire de la place ne serapas chose facile.

Pour une autre part, l’ou-verture universaliste relayéesans relâche par les médiassemble trouver ses limites.

Il est vrai que la mise auban du pays de « tout hommede sang mélangé » est men-tionnée dans la Bible !

C’est dire à quel point lesujet est complexe. Mais lestextes restent une exhorta-tion à prendre soin de l’étran-ger. Entre inaction et beauxdiscours ne choisissons pas.

Il n’y pas de petits gestesinutiles. Sans le vouloir, j’ai

La Bible est une longuehistoire d’immigrants

Noé abandonne la Turquied’aujourd’hui balloté par lesflots. Joseph et Marie fuient enÉgypte sous la menace d’Hé-rode. À la lecture de la Bible,nous avions une vision ro-mantique, éthérée du sujet.

C’est si loin et si beau. Voicique le thème de l’étrangernous touche brutalement etsans prévenir. Nous sommesévidemment tous effrayés parl’ampleur du phénomène.

Qui n’a pas imaginé l’espaced’un instant la présence d’unmigrant dans son canapé.

Rappelons que la plupart desgrands événements ne sontjamais anticipés par les ex-perts. Qui avait prévu la chutedu mur de Berlin et le prin-temps arabe ?

Nous sommes donc double-ment effrayés car nous nesommes pas préparés à cesvastes mouvements migra-toires. Ils sont dans le fondlogiques : nous avons mon-dialisé la production de bienset services ainsi que la cul-ture. Nous allons mondialiserles peuples. Tout ceci est bientraumatisant !

Un étranger,un ange

La lecture des textes bi-bliques peut nous aider à mé-diter. Il faut nous fortifier faceà ce qui va se passer.

Nous apprenons notam-ment dans les textes saintsque la Terre appartient à Dieuet que nous n’en sommes queles locataires.

Il y a aussi cette phrase « N'oubliez pas l'hospitalité,car grâce à elle, certains, sansle savoir, ont accueilli desanges » (Lettre aux Hébreux,chap. 13,2).

Pourquoi sommes-nousdans le fond si effrayés ?

É X É G È S E

proposé l’autre jour un café etun sandwich à un Moldave aulieu de lui faire l’aumône.

Homme de peu de mots, iln’avait guère de conversationmais semblait apprécier maprésence.

Modeste B.A. certes, maisc’est la première fois que jefaisais cela !

Entre repli sur soi et uni-versalisme béat, le statut del’étranger restera toujoursambigu.

Dans la Bible, l’étranger estmentionné souvent. Parfois, ila un statut explicite. Dans leDeutéronome, il est écrit : « Tu ne pourras recevoir d'in-térêt que d'un étranger ».

Ainsi, l’étranger est vrai-ment étranger, mais il estnotre frère. Paul Gagey

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S T R U C T U R E D ’ A C C U E I L

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La mission de JRS estd'accompagner, servir etdéfendre les personnes dé-placées de force, les réfugiéset les demandeurs d'asile.

Ces personnes (toutes ensituation régulière et possé-dant un récépissé) sont sui-vies par des associationscomme la Croix-Rouge, laMaison des Journalistes, "Revivre", ARDHIS ou encoreFrançais langue d'Accueil...

JRS agit en complément,pour favoriser leur intégra-tion en France. Nous savonsqu'il est très difficile pour unétranger de faire connais-sance avec nos modes devie. Quoi de mieux qu'unefamille pour s’en imprégner ?

De plus, cette démarchese fait dans la réciprocité dela découverte les uns desl'autres. Une famille qui ren-tre dans le réseau de JRS, sevoit proposer des réunionsautour de thèmes variésainsi que des temps privilé-giés, par exemple ceux desfêtes, qui sont porteurs de

Le Service Jésuite d'aide aux Réfugiés (JRS) a mis en place «Welcome en France», un projet où des familles accueillent gracieusement chez elles

et pour un temps limité un demandeur d'asile ou un réfugié. Marcela Villalobos Cid nous en rappelle le principe essentiel:

permettre une découverte réciproque de l'autre dans toute sa richesse.

JRS France et le réseau WelcomeUne petite structure pour un puissant accueil

JRS rue d'Assas, de gauche à droite : Jessica, Paul de Montgolfier sj, Judith, Irinda, Marcela, et Ali.

sens et de chaleur humaine.Welcome�en�France re-

cherche des familles motivéespar la découverte d'autrui.

Il ne s'agit pas seulementd'offrir un hébergement.

Il faut que les hôtes puis-sent entrer en relation avecdes Français, découvrir leurscodes culturels et ceci dansun cadre apaisant où l'onpeut se sentir en sécurité.

Pour que tout se passebien de part et d'autre il fautque l'accueil soit facile, légeravec des règles bien claires.

Un petit contrat définit lesrègles qui gèrent le séjour(un diner par semaine ouplus etc.) La famille est solli-citée une ou deux fois par anpour l'accueil d'un réfugiédurant une période de deux àquatre semaines.

Un tuteur ou ami, rencon-tre une fois par semaine ledemandeur d'asile, pour assurer une continuité de sonparcours d'intégration : coursde français, visites culturelles,lien entre la coordination etla famille. Sylvie Jammes et Nathalie Joly

Depuis la rentrée, et plus précisément depuis la paru-tion de la photo du petit Aylan, nous avons été nombreuxà réagir et à vouloir aider dans la mesure de nos capaci-tés. JRS a reçu de très nombreuses sollicitations pour de-venir famille d'accueil ou s'investir dans l'association.

Mais cette petite structure a besoin de temps pour ré-pondre à ce grand élan de solidarité tout en accomplissantson travail quotidien.

JRS (avec Welcome en France) nous demande donc depatienter et de ne les contacter que dans six mois, à partird'avril 2016. Entre temps JSR serait très reconnaissant sinous leur envoyions un don (fiscalement déductible à66%). Cela peut se faire en ligne, une occasion de regar-der leur site de plus près http://www.jrsfrance.org, sinon il suffit d'envoyer un chèque libellé à l’ordre de JRS France, 14 rue d’Assas – 75006 Paris

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T O K O M B É R É

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État des déplacéset réfugiés dans le diocèse

de l’Extrême-Norddu Cameroun

Dans un contexte marquépar l’insécurité créée par lesexactions de la secte islamiste“Etat islamique en Afrique del’Ouest” (ex Boko-Haram), larégion de l’Extrême-Nord Ca-meroun fait face à un affluxmassif de réfugiés nigérianset aussi de déplacés internes.

Ils arrivent sans ressourceet sont exposés à la faim et àla maladie au sein d’une po-pulation déjà touchée par lesépidémies, l’insécurité alimen-taire, la malnutrition… et dontle revenu moyen journalier nedépasse pas cinquante cen-times d’euro par adulte !

Aujourd’hui, près de cin-quante mille réfugiés nigé-rians sont entassés au campde Minawao à proximité deMaroua pris en charge parplusieurs organisations nongouvernementales (ONG).

Mais le plus préoccupantdemeure les 90.000 Came-rounais déplacés, de toutesconfessions qui, fuyant lesmassacres, enlèvements etdestructions perpétrés parBoko-Haram, se retrouvent,entièrement démunis, dissé-minés dans la nature.

Pour beaucoup, sans solu-tion d’accueil, ils doivent se si-gnaler aux autorités localesqui, une fois recensés, leuroctroient un lopin de terredestiné à leur assurer la survie.

Les plus chanceux retrou-vent de lointains parents quiconsentent à les accueillir aurisque de s’appauvrir encoreplus.

Témoignage d’unefamille accueillante

“C’est en septembre dernierque notre vie quotidiennebascule dans la douleur …

Des frères appellent unenuit de mercredi depuis Aïssa-Hardé (à environ trente kms Association SGP/Tokombéré

Tokombéré face aux exactions de Boko-Haram au Nord-Cameroun

de Tokombéré) pour nousfaire savoir que leur village aété attaqué et que onze per-sonnes ont été massacrées …

Après les funérailles aux-quelles nous sommes allés,nous avons accepté de ren-trer à Tokombéré avec six en-fants qui, traumatisés, nevoulaient plus vivre là-bas.

De six nous sommes pas-sés à onze ! Notre quotidiens’en est trouvé bouleversé.

Nous avons inscrit les cinqplus jeunes à l’école St-Jo-seph-de-Tokombéré et l’autreau lycée en remerciant la Ca-ritas paroissiale pour l’aidequ’elle nous a apportée lorsdes inscriptions.”

Envers et contre tout,l’espérance et la joie

demeurentDepuis 2012 et la montée

de l’insécurité, l’économie dela région est littéralementmorte.

Aucun secteur ne fonctionnenormalement.

L’aide diocésaine à traversCaritas essaie d’atténuer lessouffrances engendrées parce climat de violence maismanque cruellement de mo-yens.

Malgré la peur et le danger,de nombreuses communautéschrétiennes continuent néan-moins à se rassembler pour laprière comme autant de pe-tites lucioles de foi alluméesdans la nuit.

Les rencontres interreli-gieuses entre chrétiens, mu-sulmans et ceux de religiontraditionnelle se poursuiventdans un esprit de fraternité.

Admiratifs de la détermina-tion de nos frères de Tokom-béré et de leurs pasteurs àtémoigner du Bien au risquemême de leur vie, commu-nions avec eux à cet éland’Espérance.

...insécurité alimentaire et malnutrition…

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P É L E R I N A G E P A R O I S S I A L À L O U R D E S

Un temps fort vécu ensembleQuarante paroissiens sont partis en pèlerinage à Lourdes accompagnés par le Père

Benoist de Sinety et le Père Sébastien Waeffler du 17 au 21 octobre dernier.

Les trajets sont orga-nisés en car de nuit.

Certains connaissaientdéjà l’ambiance si parti-culière de cette ville oùl’on vient du monde en-tier pour prier la ViergeMarie. Pour d’autres, cefut une première fois.

Découverte du site,interventions du Père deSinety, temps de chemi-nement intérieur et par-tage en équipe sont auprogramme.

Des moments fortsvécus autant sur le planpersonnel qu’en partagedans les petits groupes.

Chacun y apporte ses joieset ses souffrances qu’il peutdéposer à la grotte, au pied dela Vierge. Sur les pas de sainteBernadette, le chemin prendun nouvel éclairage.

Le bain aux piscinesdu Sanctuaire

Certains ont choisi de vivreune démarche que l’on ne peutfaire nulle part ailleurs dans lemonde: le bain aux piscines dusanctuaire.

Tous les jours pèlerins et per-sonnes malades s’y présententpour y être baignés. Peut-êtrerépondent-ils à l’appel de laVierge Marie formulé à Berna-dette lors de la neuvième ap-parition : « Allez boire à lasource et vous y laver ».

L’eau utilisée pour les bainsprovient de celle trouvée parBernadette sous l’indication dela Vierge Marie. Elle est peu mi-néralisée et riche en calcium. Satempérature froide de douzedegrés empêche toute conta-mination. Des baignoires indi-viduelles en pierre sont rem-plies d’eau de source.

Un hospitalier ou une hospi-talière pour les femmes vous yaccueillent. Vous êtes accom-pagné par des personnes at-tentionnées. Après avoir retirétous ses vêtements, le pèlerinest vêtu d’un linge et rentredans l’eau. Il prie comme il ledésire en présence de la ten-dresse de la Mère du Christ.

Un peu d’histoire

Au 19e siècle, Lourdesest un lieu de passageoù l’on vient de toute larégion pour ses stationsthermales aux eaux fer-rugineuses ou sulfu-reuses.

Bernadette Soubirousest une jeune fille pau-vre de quatorze ans. En1858, elle eut dix-huitapparitions de la Viergeà la grotte de Massa-bielle à Lourdes au borddu Gave.

La Vierge demande à Bernadette de faire un

exercice de pénitence quiconsiste à marcher à genoux età baiser la terre dans le fond dela grotte.

En grattant et creusant le sol,elle dégage une source. Audébut l’eau est boueuse maisBernadette la boit et s’en lavele visage.

Plus tard, elle dira «C’estparce que j’étais la plus pauvreet la plus ignorante que laSainte Vierge m’a choisie ».

Bernadette, étrangère auxguérisons miraculeuses, vientpourtant d’enclencher leur pro-cessus. Lourdes devient un lieude guérison de nos blessureshumaines physiques et psy-chiques.

Extrait d’une prière écrite dansla grotte par un paroissien :

« Le sarment émondéL’Être dépouilléNous invitent à l’essentielEn écoutant l’appel

Respecter Ses commandementsC’est cheminer intérieurementÊtre réceptif à la grâceEt suivre sa trace

L’Église est notre demeureLe christ en est le chœurAlors notre paix est complèteAinsi notre joie est parfaite. »

Nathalie Risso

Le Père Benoist de Sinety

avec les pèlerins à Lourdes.

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C’est parti ! Nous accueillons trois nouveaux pensionnaires :Benoît, Gabriel et Jérémie.

Leurs patrons, le Saint, l'Archange et le Prophète devaient veiller avec et sur nous, car le miracle «Hiver

Solidaire» s'est reproduit dès le premier jour.Il est fait de chaleur, de connivence, de bienveillance ettrès vite d'amitié. C'est une expérience magnifique pourtous les bénévoles. Nous ne nous sentons en rien obligés

d'être là ; au contraire nous sommes heureux de la perspective de cette soirée entre amis.

Venez nous rejoindre !Envoyez vos coordonnées à : [email protected]

N O Ë L C A R N E T

Baptêmes •�Septembre

Antoine Dupouy, Auguste Morin, Arthus & Chloé Noirot-Nérin,Victor Gérard BarazarteDomitille Bachschmidt Carette, Thaddée de Maillard.•�Octobre

Diane d’Ornano,Alexandrine de Demo, Théophile Dumont, Evrard Mary.•�Novembre

Thimothée L’Hévéder, Martin Cazals, Elian Rivera Bouin, Emile de Seze Levander, Madeleine Reneaume.

Obsèques • Septembre

Didier Chabut• Octobre

Marcelle Methlin, Renée Maignan,Danièle Girard, alias Danièle Delorme,Monique Menegaux.• Novembre

Nicolle Deren, Patrick Leduc, Pierre Bas, Marc Raynaud, Thierry Hardoin, Justine Dupont, Marie-Aimée Dalloz.•�Décembre

Jean-Michel Pennec, Jacques Monnier, Brigitte Dunoyer.

Hiver Solidaire : 3e année déjà, au numéro 7 de la rue de l’Abbaye

C A L E N D R I E R D E N O Ê L & D U N O U V E L A N

Jeudi�24�décembre

Vendredi�25�décembre

Dimanche�27�décembre

Jeudi�31�décembre

Vendredi�1er janvier

• Confessions de 10 h à 12 h, et de 16 h à 18 h 30,

• Veillée à 18 h 30,

• Veillée des Familles à 19 h,

• Messe de la Nuit à 22 h 30,

• Messes de Noël à 11 h & 19 h,

• Messe de Noël en espagnol à 17 h,

• Messes de la Sainte Famille à 11 h & 19 h, à 17 h en espagnol,

• Messe de la Saint Sylvestre à 19 h,

• Messe du Jour de l’An à 19 h.

La�Lettre�de�St-Germain-des-Prés,�informations�paroissiales�3 place St-Germain-des-Prés 75006 PARIS - Tél : 01 55 42 81 33 - ISSN 2118-6669 - www.eglise-sgp.org

• Directeur de la publication : Père Benoist de Sinety • Rédacteur en chef : Paul Gagey • Rédaction : P. Benoist de Sinety, Anne-Marie Celot, Jean-Marie Chapron, Paul Gagey, Sylvie Jammes, Nathalie Joly, Itala Menard & Nathalie Risso.

• Réalisation graphique : Jean-Marie Lavat • Impression : FEM OFFSET, 94600 Choisy-le-Roi.

Hiver Solidaire dans le Diocèse de Paris

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