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Technique Maternité A u Gaec du Bignon, à Saint-Loup- du-Gast, en Mayenne, Ludovic Leroux a reconverti des ateliers veaux de boucherie en lapinières en 2007. « Nous avions 3 tunnels, explique l’éleveur. Nous en avons ra- jouté un quatrième pour pouvoir faire du lapin en tout plein-tout vide. Nous avons donc deux salles de maternité et deux salles d’engraissement, conduites en même temps. Notre bâtiment n’est pas le plus rationnel, mais nous avons dû faire avec l’existant. » Avec ses 3 associés et son salarié, le Gaec compte aujourd’hui 608 cages- mères, 130 ha, 80 vaches laitières et un bâtiment de volailles. « Le facteur temps est primordial, résume Ludovic Leroux. Notre technique de travail est simple: on n’invente rien, on applique les conseils que l’on nous donne… en les simplifiant ! » Par exemple : « J’ai tendance à char- ger plus largement en copeaux dès la mise en place des nids, alors que mon ancienne associée faisait des nids moins fournis et redéposait des co- peaux au besoin, deux ou trois jours plus tard. J’ai une charge de travail plus importante, j’ai donc moins de temps à consacrer à l’élevage: je cher- che l’efficacité. » Pour cette raison, le choix du renou- vellement a été d’introduire des femelles parentales d’un jour, à un rythme de 104 toutes les 6 semaines. « Nous avons fait le choix de la simplicité pour ne pas avoir à conduire un noyau GP: gagner du temps et s’épargner du travail. » Limité par le nombre de nés vivants En suivant ainsi scrupuleusement les conseils de son accompagnement tech- nique (groupement Syprolap), l’élevage affiche dès le début de bonnes perfor- mances. « Mais nous avions le sentiment d’être limités par la maternité », se sou- vient l’éleveur. En 2010, le taux de mise bas stagne à 84 %, les nés vivants sont 9,5 mais sont affectés par une mortina- talité qui dépasse les 10 %. « Nous avons donc fait évoluer nos programmes ali- mentaires pour optimiser ces critères. » Le choix se porte sur un aliment présen- tant un profil énergétique élevé et une technique de rationnement stricte : « du transfert jusqu’à la veille de la mise bas l’automate effectue deux passages par jour pour distribuer 200 g/j à chaque fe- melle pleine. Ce rationnement nous a permis d’avoir des lapines en meilleur état. À la mise bas, elles passent à vo- lonté, jusqu’au sevrage. De 28 à 35 jours, elles reçoivent un aliment de péri- sevrage que les lapereaux consomment jusqu’à ce qu’ils passent à l’aliment finition. » Un complémentaire nutri- tionnel, Stabine, est apporté le jour du transfert et le jour de la mise bas, via l’aliment : « L’avant-veille je ferme le silo afin de vider la trémie, et je fais le mélange dans la trémie pour m’évi ter la distribution manuelle. » En 2012, il at- teint 86,6 % de mise bas, 10,55 nés ➤➤➤ 50 L’Éleveur de lapins Septembre 2014 Pour Ludovic Leroux et Valérie Harault, la clef du succès réside dans la maternité. Sur les conseils d’Hycole, ces deux éleveurs ont su activer différents leviers pour atteindre 8 lapereaux sevrés/insémination. Leur fournisseur de génétique l’assure : « Le nombre de lapereaux sevrés/IA constitue aujourd’hui le critère synthétique de la performance en maternité. » Françoise Foucher Hycole mise sur la maternité Intégrer le club des 8 lapereaux sevrés/IA i Ludovic Leroux a démarré la production cunicole en décembre 2007 dans ses tunnels à veaux transformés en bâtiments cunicoles conduits en tout plein-tout vide.

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Technique‹Maternité

Au Gaec du Bignon, à Saint-Loup-du-Gast, en Mayenne, LudovicLeroux a reconverti des ateliersveaux de boucherie en lapinièresen 2007. « Nous avions 3 tunnels,

explique l’éleveur. Nous en avons ra -jouté un quatrième pour pouvoir fairedu lapin en tout plein-tout vide. Nousavons donc deux salles de maternité etdeux salles d’engraissement, conduitesen même temps. Notre bâtiment n’estpas le plus rationnel, mais nous avonsdû faire avec l’existant. »

Avec ses 3 associés et son salarié, leGaec compte aujourd’hui 608 cages-mères, 130 ha, 80 vaches laitières et un

bâtiment de volailles. « Le facteur tempsest primordial, résume Ludovic Leroux.Notre technique de travail est simple:on n’invente rien, on applique lesconseils que l’on nous donne… en lessimplifiant! »

Par exemple: « J’ai tendance à char-ger plus largement en copeaux dès lamise en place des nids, alors que monancienne associée faisait des nidsmoins fournis et redéposait des co -peaux au besoin, deux ou trois joursplus tard. J’ai une charge de travailplus importante, j’ai donc moins detemps à consacrer à l’élevage: je cher -che l’efficacité. »

Pour cette raison, le choix du renou-vellement a été d’introduire des femellesparentales d’un jour, à un rythme de 104toutes les 6 semaines. « Nous avons faitle choix de la simplicité pour ne pasavoir à conduire un noyau GP: gagnerdu temps et s’épargner du travail. »

Limité par le nombre de nés vivants

En suivant ainsi scrupuleusement lesconseils de son accompagnement tech-nique (groupement Syprolap), l’élevageaffiche dès le début de bonnes perfor-mances. « Mais nous avions le sentimentd’être limités par la maternité », se sou-vient l’éleveur. En 2010, le taux de misebas stagne à 84 %, les nés vivants sont9,5 mais sont affectés par une mortina-talité qui dépasse les 10 %. « Nous avonsdonc fait évoluer nos programmes ali-mentaires pour optimiser ces critères. »Le choix se porte sur un aliment présen-tant un profil énergétique élevé et unetechnique de rationnement stricte: « dutransfert jusqu’à la veille de la mise basl’automate effectue deux passages parjour pour distribuer 200 g/j à chaque fe-melle pleine. Ce rationne ment nous apermis d’avoir des lapines en meilleurétat. À la mise bas, elles passent à vo-lonté, jusqu’au sevrage. De 28 à 35jours, elles reçoivent un aliment de péri-sevrage que les lapereaux consommentjusqu’à ce qu’ils passent à l’aliment finition. » Un complémentaire nutri -tionnel, Stabine, est apporté le jour dutransfert et le jour de la mise bas, vial’ali ment : « L’avant-veille je ferme lesilo afin de vider la trémie, et je fais lemélange dans la trémie pour m’évi ter ladistribution manuelle. » En 2012, il at-teint 86,6 % de mise bas, 10,55 nés➤➤➤

50 L’Éleveur de lapins ● Septembre 2014

Pour Ludovic Leroux et Valérie Harault, la clef du succès réside dans lamaternité. Sur les conseils d’Hycole, ces deux éleveurs ont su activer différentsleviers pour atteindre 8 lapereaux sevrés/insémination. Leur fournisseur de génétique l’assure : « Le nombre de lapereaux sevrés/IA constitue aujourd’huile critère synthétique de la performance en maternité. » ♦ Françoise Foucher

Hycole mise sur la maternité

♦ Intégrer le club des 8 lapereaux sevrés/IA

i Ludovic Leroux adémarré laproduction cunicoleen décembre 2007dans ses tunnels àveaux transformésen bâtimentscunicoles conduitsen tout plein-toutvide.

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vivants et en 2013, 87 % de misebas et 10,38 nés vivants. Son taux demortinatalité a baissé à 5 %: « Il agagné 0,5 nés vivants et 0,2 nés totaux:ce programme a donc bien agi sur lamortinatalité, souligne Laurent Har-doin, le commer cial Hycole qui suitl’élevage. On se rapproche ainsi desobjectifs de la souche et de l’expressiondu potentiel génétique. » « J’ai gagnéen homogénéi té des lapins, soulignel’éleveur. C’est agréable d’avoir dunombre pour travailler l’équilibragemais il faut que ces lapins soient beaux.Cela me permet de laisser plus de la-pereaux sous la mère. »

Depuis plus de 2 ans, Ludovic Lerouxtotalise un nombre de sevrés par misebas supérieur à 9. « Lors de la mise bas,je laisse 9 lapereaux aux 1re mises baspuis 10 ou 11 lapereaux aux 3e misesbas. Puis je rééquilibre quatre jours plustard à 10 pour tout le monde, sauf excep-tion. Si les lapereaux sont très beaux,signe que la lapine a du lait, j’en laisse11. La majorité des femelles après leur1re mise bas sont mises au repos d’office,disons pour 80 % d’entre elles. » Pourcela, il faut 10 % de femelles en plus

dans l’élevage et il faut de la place.« Cela permet de les reposer, c’est meil-leur pour la longévité de la femelle, sou-ligne Laurent Hardoin, qui précise: celane doit pas se faire au détriment de laplace nécessaire à l’individualisationdes jeunes femelles en temps et enheure. » Ces femelles constituent par ail-leurs une réserve en cas de besoin :« Lors du saut de bande, je complètemon pré-cheptel en puisant dans cegroupe et non dans la bande précé-dente », explique l’éleveur.

Ludovic Leroux a également revu laconduite alimentaire de son pré-cheptel.De 5 à 10 semaines, les jeunes femellessont conduites en engraissement, selon leplan de rationnement des lapins en en-graissement. À 10 semaines, elles sontindividualisées et rationnées avec l’ali-ment maternité, selon un programme misen place en fonction de pesées de contrôleet géré par l’automate. « Ces pesées decontrôle m’ont fait prendre conscienceque j’inséminais 200 g trop lourd. Or au-jourd’hui on sait qu’il vaut mieux être unpeu léger à l’IA que trop lourd. »

Dans ses 4 salles, Ludovic Lerouxcompte deux rangées de cages-mères etune demi-rangée de pré-cheptel surtoute la longueur. «On a 240 jeunes fe-melles pour 304 nids dans chaquesalle ». « Le pré-cheptel représente 80 %du nombre de cages-mères, contre 55 %en moyenne, fait remarquer LaurentHardoin, en rappelant que la reconver-sion des bâtiments veaux explique la di-mension des tunnels ; la conséquencepositive c’est que cela donne de la place

en engraissement pour déserrer. »Pour progresser encore sur son atelier

maternité, Laurent Hardoin lui pr éco -nise de se pencher sur son taux de misebas : « C’est économique: 1 point demise bas, c’est 0,2 kg en plus par IA. Lesélevages qui approchent les 90 % entaux de mise bas moyen d’année sontceux qui ont minimum 14 à 15 % d’in-troduction de jeunes femelles, c’est-à-dire qu’ils trient très sévèrement. » AuGaec du Bignon, le taux de renouvelle-ment est à 12,5 %. « Je ne réforme pastoujours les jeunes femelles négatives,admet l’éleveur : ça m’embête d’avoirélevé une femelle et qu’elle ne fasse pasau moins un lapin. » « Ne pas réformerces animaux c’est prendre le risqued’entretenir des animaux qui ne ferontpas une bonne carrière », lui rappelleLaurent Hardoin. « C’est un comporte-ment classique chez les éleveurs quiachètent des femelles parentales d’unjour, poursuit-il. Ils ont tendance à lesgarder parce qu’elles leur ont “coûté”.Les éleveurs qui travaillent avec unnoyau GP raisonnent différemment… »

Le taux de mise bas

C’est le cas de Valérie Harault à Saint-Aubin, sur la commune de Champgené-teux, également en Mayenne, et égale-ment adhérente au groupement Syprolap.

Ses deux tunnels en tout plein-toutvide abritent 360 cages-mères pour 470 IA. Son cheptel de grand-parentalescompte 40 femelles, soit au-delà des 7 %recommandés. « Je souhaite avoir

Hycole mise sur la maternité

51Septembre 2014 ● L’Éleveur de Lapins

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i L’air entrantdans le sas estpréchauffé par unchauffage à gazqui fonctionne enautomatiquetoute l’année : « Ilse déclencheencore débutjuillet car lesmatinées sont trèsfraîches. »

i Ludovic Leroux : « Je monte la consigne de 1 °C, deux jours avant lamise bas : j’ai très peu de mises bas sur le grillage. »

i Ludovic Leroux avec Cécilia Chartaud, la nouvelle recrue de chez Hycole et Laurent Hardoin,commercial Hycole.

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un noyau GP bien dimensionné afinde pouvoir réformer toutes les jeunesqui ne prennent pas en première IA, quece soit sur les GP ou les parentales, as-sure l’éleveuse. Ensuite je réforme à laseconde IA négative, je leur laisse unechance. » Ici le taux de jeunes femellesen première IA est compris entre 16 et17 %.

« L’élément qui me semble le plus im-portant aujourd’hui pour la productivitéde ma maternité est le taux de mise bas,soutient Valérie Harault. C’est celui quime permet d’être aujourd’hui rigou reusedans ma maternité. Quand on n’a pas detaux de mise bas, on ne peut pas garderque les bonnes lapines car on a besoin delapereaux. Un bon taux de mise bas, c’est

le début du cycle vertueux. C’est ce quipermet de faire un bon tri à la réforme.J’ai connu la situation du renouvellementsubi, où j’étais obligée de garder des fe-melles pleines qui auraient dû être réfor-mées parce que j’avais besoin de lape-reaux. Maintenant j’apprends à être plussévère dans ma réforme. »

Il y a 4 ans, Valérie Harault a décidéde changer de génétique car elle n’arri -vait pas à dépasser 15,6 kg/IA. Ellen’avait que 8,8 nés vivants et un taux demise bas de 81 %. « Hormis la géné -tique, j’ai le sentiment que ma conduiteest demeurée la même: j’utilise un bonaliment et un supplément pour soutenirles lapines, je ne compte pas mon tempsen maternité. » Le taux de mise bas estpassé de 81 % à 90,95 % en moyenne2013, les nés vivants ont progressé de8,85, à 9,92, 10,38 pour atteindre 10,21;le nombre de sevrés par mise bas a suivila même courbe : 7,95, 8,57, 8,88 et8,97.

Hycole mise sur la maternité

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52 L’Éleveur de lapins ● Septembre 2014

Moyenne 2013 Chez Valérie Harault Chez Ludovic Leroux› Taux de nullipares 16,8 % 12,74 %› Taux de perte femelle 2,55 % 1,85 %› Taux de mise bas 90,95 % 87,1 %› Nés totaux/MB 11,03 11,04› Nés vivants/MB 10,21 10,38› Taux de viabilité au nid 95,72 % 94,81 %› Sevrés/MB 8,97 9,28› Sevrés/IA 8,16 8,08› Taux de perte en engraissement 6 % 3,88 %› Poids moyen 2,580 kg (74 j) 2,450 kg (73 j)› Rendement 60,25 % 58,85 %› Kg produits/IA 19,78 19,94› IC global 3,27 3,27

Objectif : 8 lapereaux sevrés/IA›➤➤➤

i Valérie Harault suit la carrière de sesfemelles à l’aide de fiches individuelles qui lui permettent une conduite très sévère de sesréformes. i L’élevage de Valérie Harault compte deux tunnels.

t Valérie Harault, en compagnie de Cécilia Chartaud et LaurentHardoin, d’Hycole.

t Cécilia Chartaudet Laurent Hardoin,d’Hycole, examinentles lapines, pendantque Valérie Haraultprésente unlapereau.

i Son travail consciencieux au nid permet àValérie Harault d’afficher d’excellentesperformances de prolificité.

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« À la mise bas je laisse 10 lapereauxdans les nids des jeunes et 11 aux multipares.Le rééquilibrage se fait 4 jours plus tard. Jelaisse 8 ou 9 lapereaux aux jeunes et toujours10 à partir de la deuxième mise bas, parfois11 à celles qui ont de beaux lapereaux. Lesfemelles qui ont les moins beaux lapereauxou sont maigres sont mises au repos d’office:je peux me le permettre car j’en ai trop. » Laconséquence de ce minutieux travail est untaux de viabilité au nid qui atteint 96 %, unnombre de sevrés de 8,16 lapereaux/IA etpresque 9 sevrés/MB. « Aujourd’hui, je pour-rais baisser le nombre d’IA et ne garder que70 jeunes au lieu des 90 que je garde: mais jepréfère avoir de quoi trier. »

Objectif : détasser

Le pré-cheptel est conduit en maternitéavec un rationnement différencié grâce à unedescente d’aliment spécifique. Les 240 cagesde pré-cheptel sont organisées en une rangéeet demie; une demi-rangée de doubles-cagessur la profondeur permet d’individualiser dès10 semaines, tandis que les jeunes de 5 à 10semaines sont par deux. « Sur une même ran-gée, les animaux se succèdent selon leur âge,décrit l’éleveuse. Le rationnement se fait enleur faisant sauter un repas ou en jouant avecles trappes. Les futures jeunes à l’IA et les re-tours sont sur la même vis ce qui leur permetde recevoir le flushing, tandis que les autresdemeurent rationnées. »

Avec de tels niveaux de performance, ilreste encore à Valérie Harault un levier à ac-tionner pour progresser : l’engraissement.« J’ai clairement besoin de détasser », recon-naît-elle. La mortalité en engraissement estde 6 % en 2013, après avoir atteint 8,7 % en2012. « J’avais alors tenté une démédicationtotale, mais je suis revenue à une pratiqueplus ciblée en cas de besoin. Mais je préfèrevoir mes performances légè rement affectéesen cas de dégradation sanitaire plutôt qued’intervenir en systématique, c’est un ratioéconomique à faire. Maintenant j’ai assez delapins pour me permettre de voir ce taux deperte à l’engraissement grimper éventuelle-ment de quelques points. Je perds sans douteen poids moyen à la vente, car je suis à2,580 kg alors que j’ai été à plus de 2,6 kg.Mais je gagne en kg vendus par IA car je suisà 19,78 kg en moyenne pour 2013. »

«Elle pourrait descendre en IA pour revenirà un chargement plus rationnel et gagner duconfort d’élevage avec moins de pression sa-nitaire »,estime Laurent Hardoin. Mais baisserles IA est un choix difficile pour un éleveur.Reste la solution de l’installation d’un atelierd’engraissement… Le projet est à l’étude.

« Pour ces éleveurs qui ont atteint l’objectifdes 8 sevrés par IA, comme pour ceux qui y ten-dent, nous créons un “club des 8” qui fonction-nera comme un groupe de progrès et de partageafin de continuer à avancer ensemble », con -clut Laurent Hardoin. ♦

Hycole mise sur la maternité

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53Septembre 2014 ● L’Éleveur de Lapins

Ludovic Leroux:« Une demi-heure delumière en plus »

« Je suis très rigoureuxsur l’allaitementcontrôlé que j’effectuejusqu’à l’IA. Je laisse ou-vert les nids le temps dem’occuper de l’engrais-sement, soit environ 1/2h. Je contrôle dans lesnids que chaque lape-reau a bien bu. Depuisquelques mois, j’allumela lumière une demi-heure avant mon arrivée,j’ai remarqué qu’ainsi,les femelles ont le tempsde s’activer : quand jerentre dans la salle, ellesgrattent au nid, elles ren-trent plus facilement.Ainsi, j’ai très peu de fe-melles à mettre sur lenid. Dans les rangées,

j’alterne les primipareset les multipares:comme ça elles se calentsur leur comportement.En revanche, je n’arrivepas à mettre en placel’allaitement bloqué aunid. Je n’ai sans doutepas la technique: j’ai dumal à estimer le mo-ment auquel il faut rou-vrir et certaines com-mencent à gratter, às’énerver avant que j’ai

eu le temps de les libéreralors que d’autres pour-raient rester. Mais si j’ou-vre, elles sortent… Toutseul ce n’est pas évident. »

Valérie Harault:« Leur laisser une partd’instinct »

« Je pratique l’allaite-ment contrôlé pendantles deux premières semaines. Je mets les femelles dans le nid et jelaisse fermé le temps defaire la rangée, à peine5 mn; j’ouvre dès qu’ellesbougent et je laisse ouvert, pour ne refermerque le soir. Cela leurlaisse la possibilité d’yretourner pour assouvirleur instinct maternel.Dans les rangées d’à

côté, elles grattent unpeu, mais elles ne s’éner-vent pas trop, elles ren-trent plus vite au nid. Aumoment où j’ouvre, lespetits sont au-dessus dunid, bien visibles: j’enprofite pour équilibrer ; si je vois un lapereau quisouffre je le mets dansun autre nid. La semainede la mise bas je passebeaucoup de temps dans l’élevage. »

Allaitement contrôlé

Des pratiques rigoureuses