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http://lib.uliege.ac.be http://matheo.uliege.be Mémoire de fin d'études : "La couleur au service du logement social en milieu urbain, étude de cas : l'assainissement de l'îlot Firquet à Liège". Auteur : Wannez, Ludovic Promoteur(s) : Courtejoie, Fabienne Faculté : Faculté d'Architecture Diplôme : Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme Année académique : 2017-2018 URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/5017 Avertissement à l'attention des usagers : Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite. Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.

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http://lib.uliege.ac.be http://matheo.uliege.be

Mémoire de fin d'études : "La couleur au service du logement social en milieu

urbain, étude de cas : l'assainissement de l'îlot Firquet à Liège".

Auteur : Wannez, Ludovic

Promoteur(s) : Courtejoie, Fabienne

Faculté : Faculté d'Architecture

Diplôme : Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme

Année académique : 2017-2018

URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/5017

Avertissement à l'attention des usagers :

Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément

aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger,

copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les

indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation

relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite.

Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre

et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira

un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que

mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du

document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.

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UNIVERSITÉ DE LIÈGE – FACULTÉ D’ARCHITECTURE

LA COULEUR AU SERVICE DU LOGEMENT SOCIAL

EN MILIEU URBAIN Étude de cas : l'assainissement de l'îlot Firquet à Liège

ANNEXES

Travail de fin d’études présenté par Ludovic WANNEZ en vue de l’obtention du grade de Master en Architecture

Sous la direction de : Fabienne COURTEJOIE

Année académique 2017-2018

Axe(s) de recherche : Haute Qualité Construite

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : LUAN, Nguyen et TELLER, Jacques, "La couleur dans l'environnement urbain. Validation d'un protocole de caractérisation chromatique", dans Ambiances, disponible sur http://journals.openedition.org/ambiances/365#ftn1, 18 juillet 2013 (en ligne 25-01-2018). Annexe 2 : Discussion avec l'architecte Daniel DELGOFFE.

Annexe 3 : YERNA, Maggy, Communiqué de presse, Inauguration de trois logements, espaces et jardins communautaires, Liège, Cabinet du développement économique et territorial, du logement et du personnel communal de la ville de Liège, 7 novembre 2017, p.5. Annexe 4 : Entretien avec la coloriste Isabelle ANDRE. Annexe 5 : Rencontre avec les habitants du projet de l'îlot Firquet 1.

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ANNEXE 1 : LA COULEUR DANS L'ENVIRONNEMENT URBAIN, VALIDATION D'UN PROTOCOLE DE CARACTÉRISATION CHROMATIQUE

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AmbiancesEnvironnement - Modélisation - Caractérisation

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Luan Nguyen et Jacques Teller

La couleur dans l’environnementurbainValidation d’un protocole de caractérisationchromatique................................................................................................................................................................................................................................................................................................

AvertissementLe contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive del'éditeur.Les œuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sousréserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluanttoute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue,l'auteur et la référence du document.Toute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législationen vigueur en France.

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Référence électroniqueLuan Nguyen et Jacques Teller, « La couleur dans l’environnement urbain », Ambiances [En ligne], Environnement- Modélisation - Caractérisation, mis en ligne le 18 juillet 2013, consulté le 07 septembre 2013. URL : http://ambiances.revues.org/365

Éditeur : UMR 1563 - Ambiances Architecturales et Urbaines / Direction Générale des Patrimoines - DAPA - MCChttp://ambiances.revues.orghttp://www.revues.org

Document accessible en ligne sur :http://ambiances.revues.org/365Document généré automatiquement le 07 septembre 2013.© Tous droits réservés

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La couleur dans l’environnement urbain 2

Ambiances

Luan Nguyen et Jacques Teller

La couleur dans l’environnement urbainValidation d’un protocole de caractérisation chromatique

Introduction1 La couleur constitue une caractéristique intrinsèque des sensations visuelles qui renseignent

l’individu sur son environnement physique. Elle s’établit comme un puissant facteur dans lalecture des contours par les jeux de contraste, et dans la reconnaissance des objets (Embrechts,1988, p.  1). Etant donné qu’elle joue un rôle dans la cinétique visuelle, elle participepar conséquent à la mémorisation de l’espace. La couleur, composante de la morphologieurbaine, endosse différents rôles dans la structuration de l’environnement. Ainsi, dans uneoptique de liaisonnement spatial, elle peut fédérer des éléments d’un ensemble bâti sur based’un dénominateur commun de tonalité, assurant ainsi l’unité et la cohésion du lieu. Enopposition, le rôle de singularisation permet d’isoler un objet de son contexte, par un contrastesuffisamment prononcé.

2 En outre, à côté des rôles fonctionnels qui viennent d’être décrits, la couleur est porteuse devaleurs patrimoniales et d’identité collective. En plus de baliser notre sens de la vue, elledonne du sens à notre environnement visuel, au travers d’une fonction sémantique (Collette &Nguyen, 2006b). Face à l’uniformisation culturelle générée par la mondialisation, la couleurjoue un rôle dans le maintien de la spécificité identitaire des milieux. Les différentes régionsdu monde possèdent des palettes de couleurs qui témoignent de leur originalité (Noury, 2010,p. 7).

3 La couleur apparaît dans les processus de construction et de mutation urbaine selon deuxéchelles de temps. En premier lieu, dans un emploi à court terme qui se manifeste par desdispositifs chromatiques à travers lesquels le rôle de la couleur se situe avant tout sur unplan fonctionnel et attractif, sorte de maquillage recouvrant le bâti, en adéquation avec unelogique sociale et économique de dimension temporelle équivalente. Ensuite, la couleur peutse manifester au travers de processus beaucoup plus lents ; elle se présente comme le témoinde valeurs esthétiques d’usage, comme le garant de la mémoire et de l’histoire du lieu. Dans cesens, les coloristes Lenclos mettent en parallèle un usage de la couleur qui peut être changeantet réversible, et des stratifications de la couleur, lentes et profondes, à travers le temps etl’espace (Lenclos & Lenclos, 2003, p. 9). Ces deux temporalités peuvent également se décrireselon un double aspect de la couleur, la «  couleur matériau  » et la «  couleur peinture  ».L’architecte théoricien Rem Koolhaas aborde ces deux notions : « Il y a deux types de couleurs.D’une part, les couleurs intrinsèquement liées à un matériau ou à une substance, qui sontimmuables, et d’autre part, les couleurs artificielles, qui sont appliquées sur une surface et quitransforment l’apparence des objets » (Koolhaas, 1999, p. 13)1.

4 Chaque milieu urbain présente des caractéristiques propres au niveau de ses composantesmorphologiques  ; nous pensons qu’il en est de même au niveau de l’attribut chromatique.Ainsi, l’observation montre que la palette chromatique d’un centre historique diffère fortementde celle relative à une zone commerciale. L’objet de la recherche consiste à mettre en évidencedes types chromatiques stables pour les quatre milieux urbains suivants : centre historique,faubourgs suburbains, zone d’habitat périurbain, zone de commerces-industries-loisirs. Par« milieu urbain », nous entendons des zones définies par des modes d’urbanisation homogènes(MRW-DGATLP, 2004, p. 31) et des caractéristiques morphologiques semblables au niveaudu bâti. Le schéma repris sur la figure  1 constitue un modèle intuitif attribuant à chaquemilieu urbain une palette de couleurs générique, déterminée par l’observation visuelle  : uncentre historique constitué d’éléments bâtis de teinte minérale autour duquel s’additionnentles différentes couches urbaines caractérisées chacune par une palette propre. Il est évidentque les villes européennes ne se développent pas toutes selon ce schéma rudimentaire. Cettereprésentation radioconcentrique permet tout au moins d’appréhender visuellement l’objectifde notre recherche  : à travers l’étude de différents fragments qui composent les milieux

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La couleur dans l’environnement urbain 3

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urbains ciblés, existe-t-il une convergence vers une tendance chromatique pour chacun de cesderniers ?Figure 1 : Modèle radioconcentrique simplifié de la ville

Chaque portion du disque représente une aire urbaine différenciée caractérisée par une palette chromatique type :centre historique, faubourgs et zone périurbaine (lotissements résidentiels, zone de commerces-industries-loisirs).Crédit L. Nguyen

5 Les autorités publiques ont pris conscience de l’impact de la couleur comme facteursusceptible d’influencer l’image et l’attractivité des villes. Dans la plupart des cas étudiésdans la littérature scientifique, l’objectif de la réglementation de la couleur est d’harmoniserles éléments bâtis dans un périmètre territorial donné. Ce besoin d’harmonisation,d’uniformisation, synonyme de cohérence morphologique pour beaucoup, est souvent perçucomme une condition nécessaire de l’embellissement des villes. En Chine, la notion d’urbancolor prend de plus en plus d’importance dans le domaine de la planification afin de rendrel’environnement urbain plus élégant (Gou & Wang, 2008). Dans le contexte du réveiléconomique du pays, beaucoup de villes chinoises, la plupart situées dans la partie Est du pays,mènent des recherches et mettent en œuvre des outils spécifiques de type urban color plan.Ceux-ci permettent à la fois d’orienter une stratégie de maintien de la couleur dominante d’untissu afin d’éviter le désordre visuel, mais aussi de contrôler et de guider l’aménagement desfutures zones de construction (ibid.).

6 Malgré l’intérêt que suscite la couleur dans les milieux administratifs et professionnels,force est de constater l’aspect peu développé des instruments de gestion de la couleur. À ladifférence des autres attributs du bâti, tels que la forme, la taille ou encore l’implantation, quipeuvent être clairement définis, les pratiques urbanistiques actuelles caractérisent la propriétéchromatique le plus souvent au travers de régulations indirectes concernant le matériau defaçade. Ainsi, le Code Wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, du Patrimoineet de l’Energie en Belgique, fournit des informations des plus subjectives lorsqu’il faut définir

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Ambiances

une réglementation de la couleur des façades. Le code emploie des termes à la significationfloue, tels que « maçonnerie de teinte gris clair à gris moyen » ou encore « brique locale deteinte foncée » (SPW-DGO4, 2011).

7 José Luis Caivano met en évidence deux tendances actuelles en ce qui concerne lacaractérisation chromatique dans le domaine de l’urbanisme.

L’usage des techniques spectrophotométriques pour la mesure des couleurs et l’usaged’échantillons standardisés issus de systèmes chromatiques, à des fins de classification et despécification, apparaissent aujourd’hui comme une nécessité autant dans le domaine théoriquede la couleur, dans l’établissement de plans d’aménagement, mais aussi dans les projets deréhabilitation ou de restauration de bâtiments historiques et de quartiers urbains, offrant de cefait la possibilité de constituer des banques de données chromatiques précises. (Caivano, 2006,p. 360)2

8 Certaines administrations publiques, comme la Ville de Dinant en Belgique, proposentdes chartes chromatiques comme outils d’orientation. Bien souvent, elles sont établies encollaboration avec des fabricants de peinture (de Biourge & Pacco, 2006). À Zurich en Suisse,un partenariat entre la municipalité et le CRB-NCS Colour Centre Switzerland a permis demettre en œuvre des chartes de couleurs basées sur le système de classification des couleursNCS® (Natural Color System®), comme instrument d’aide à la décision (Sibillano, 2011).

9 Ces nuanciers de couleurs présentent cependant plusieurs inconvénients. En premier lieu, lapropriété chromatique d’un ensemble d’items, les façades d’une rue par exemple, dont lenombre peut facilement s’élever à plusieurs dizaines d’éléments, est synthétisée à traversl’établissement d’un nuancier restreint de quelques échantillons de couleurs. Ensuite, étantdonné l’absence de valeurs quantitatives, il est impossible de déterminer des intervalles devariation acceptables des couleurs ainsi sélectionnées. Pour la même raison, la comparaisonchromatique entre deux ensembles d’individus issus de fragments urbains différents n’est pasévidente.

10 L’usage d’appareils de mesure physique de la couleur, tels que le spectrophotomètre ou lecolorimètre, constitue une alternative plus objective dans le domaine de la caractérisationchromatique. Ces instruments présentent toutefois des difficultés notoires, en particulierdans la collecte des échantillons sur terrain  : problème d’accessibilité de l’échantillon decouleur à collecter (par exemple lorsque le matériau à mesurer ne se situe pas au rez-de-chaussée), zone de prélèvement restreinte à quelques centimètres carrés, ce qui dans le casde matériaux chromatiquement hétérogènes ne peut garantir le caractère représentatif del’échantillon collecté. Dans le cadre de la détermination de la palette de couleurs pour la villede Valence en Espagne, une équipe de recherche de l’Universitat Politècnica de València amis en œuvre une méthodologie méticuleuse dans l’analyse technique de matériaux prélevésdirectement sur les façades des bâtiments (Garcia-Codoner, Llopis Verdú, Torres Barchino etal., 2009). Cette démarche prospective assez lourde nécessite l’emploi d’appareils sophistiqués(spectrophotomètre, microscope électronique à balayage, etc.).

11 En marge de ces considérations sur les outils de caractérisation existants, nous noteronsque l’évaluation de la couleur est affectée par la lumière, les conditions climatiques etd’observation. Le même matériau présente des couleurs différentes selon la période de lajournée, l’éclairage naturel subissant des variations dans son spectre chromatique. Jean-François Augoyard parle de cette contextualité, en précisant que dans l’environnement urbain,tout signal physique est instrumenté par un espace de propagation qui lui donne une certainequalité hic et hunc  : le « même » son, la « même » lumière ne sont jamais exactement les« mêmes », ni par ce qui est filtré du signal, ni par les connotations qui les chargent (Augoyard,1998). Notons que la texture même du matériau influence également son apparence surfacique(Collette & Nguyen, 2006a).

12 Au vu des éléments développés ci-dessus, nous percevons les difficultés rencontrées dansle cadre de la caractérisation chromatique d’un fragment urbain, difficultés qui pourraientexpliquer le développement limité en ce qui concerne la mise à disposition d’outils d’analyseefficace. Le manque de procédure adéquate permettant ce type de caractérisation, a constitué

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l’une des amorces de notre recherche. Partant de là, notre démarche vise à mettre sur pied uneinstrumentation originale et accessible.

Méthodologie13 Nous présentons ici un protocole de caractérisation chromatique de fragments urbains à travers

l’étude de la rue des Anglais située dans le centre historique de Liège en Belgique (figure 2).La rue comporte un total de 37 façades à échantillonner, 18 façades à droite et 19 à gauche(figure 3). Un premier balayage visuel donne une idée de la teinte prédominante de la rue :celle-ci fait clairement apparaître une dominante au niveau des rouges.

14 La méthode a pour but de fournir des valeurs quantifiées. En d’autres termes, nous nousécartons de l’attitude qui consiste à admettre que la gestion de la morphologie urbaine relèvedu seul jugement esthétique, et que celui-ci est en effet subjectif. Nous adoptons de ce fait unedynamique qui tend à développer une méthodologie d’objectivation du jugement en matièrede morphologie de la ville (Teller, 2001, p. 19).Figure 2 : Rue des Anglais, Liège, Belgique

Crédit L. Nguyen

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La couleur dans l’environnement urbain 6

Ambiances

Figure 3 : Localisation des échantillons

Crédit L. Nguyen

15 La couleur des façades du fragment urbain constitue le signal physique à caractériser. Dansune première approche en amont, une analyse de la typologie des façades fait apparaîtreplusieurs composantes. Chaque façade est ainsi composée d’un matériau principal, ou façadebackground (Garcia-Codoner, Llopis Verdú, Torres Barchino et al., 2009), sur lequel sesuperposent les seuils et encadrements de fenêtres, le soubassement, la menuiserie extérieureet le chenal. La composante principale façade background (notée Mr sur la figure  4)est considérée comme la plus représentative  : nous nous centrerons dans notre étude surcette composante dominante. Les autres composantes, secondaires, appartiennent au systèmeornemental.Figure 4 : Analyse typologique de la façade

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(a) Photographie de la façade - (b) Analyse typologique mettant en évidence les composantes de la façade - (c) Vignettede couleurs (la flèche indique la composante dominante façade background).Crédit L. Nguyen

16 Notre volonté étant de rendre le protocole accessible à un utilisateur final telle qu’unemunicipalité ou un professionnel de l’urbanisme, la méthode se singularise par l’emploid’outils à usage répandu : un appareil photo numérique et un logiciel de traitement d’image, telque Gimp® ou Adobe Photoshop®. L’essor considérable de la photographie numérique et deslogiciels de retouche d’image au cours des quinze dernières années a permis de rendre cettetechnologie accessible auprès du public. Notre protocole se caractérise par cinq états successifset six opérations permettant la transition d’un état à un autre. L’ensemble du protocole estsynthétisé dans la figure 5.Figure 5 : Schéma synthétisant le protocole de caractérisation chromatique

Crédit L. Nguyen

17 L’opération  1 consiste à collecter les échantillons par une prise de vue photographique,selon une procédure standardisée  : dans une perspective de comparaison entre différentsfragments urbains, il est nécessaire de définir des conditions stables de prise de vue. Eneffet, la géométrie solaire ainsi que les conditions météorologiques font varier la distributionspectrale et l’intensité lumineuse de l’éclairage naturel dans la scène visuelle, ce qui entraînedes modifications dans le rendu des couleurs pour les matériaux : une lumière directe sur lafaçade provoque des écarts de couleurs assez importants par la surexposition du matériau etl’apparition d’ombres portées (figure 6). Les images sont de ce fait capturées entre 12h et14h, en conditions de ciel couvert de façon à bénéficier d’une lumière diffuse homogène sansombre sur les objets éclairés, l’objectif étant d’établir des conditions d’éclairage similairesparmi les échantillons collectés. Une charte gris neutre de type TrueColors® est placée dans lascène visuelle en vue d’un post-traitement de l’image (voir étape suivante). L’appareil photoest paramétré de la même manière pour chaque prise de vue au niveau de la focale, du tempsd’exposition et de la sensibilité. L’observateur se positionne à bonne distance par rapport à lafaçade pour cadrer l’entièreté de celle-ci.

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Figure 6 : Effet des conditions d’éclairement naturel

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Les composantes de la façade présentent des valeurs chromatiques hétérogènes.Crédit L. Nguyen

18 Le fichier photographique est enregistré en haute résolution au format RAW pour une imageoptimale sans perte de qualité et une plus grande souplesse dans le post-traitement (état 2).L’image subit effectivement par la suite une correction de la balance des blancs (opération 2).Cette deuxième action, réalisable grâce à la présence de la charte gris neutre sur l’image,permet de corriger la dominante de couleur provenant de la lumière ambiante, ceci afind’uniformiser davantage les conditions d’éclairage.

19 Sur base de l’image équilibrée reconvertie au format JPEG haute résolution (opération 3),l’opération 4 consiste à détourer, à l’aide du logiciel de traitement d’images, la zone relativeà la composante à étudier (encadrement, soubassement, menuiserie extérieure, matériau deremplissage), selon une analyse typologique de la façade. Dans notre application, nous isolonsla composante façade background et nous déterminons ensuite la couleur moyenne de laportion d’image ainsi isolée par application du filtre « couleur moyenne » qui dissout les pixelsde la portion d’image détourée (opération 5). Une vignette indiquant la couleur moyenne estcréée pour chaque échantillon (état  4)  : à chaque façade correspond ainsi une vignette decouleur moyenne pour la composante façade background (figure 7).Figure 7 : Vignettes de couleur moyenne pour la composante façade background, des deuxcotés de la rue des Anglais

Crédit L. Nguyen

20 Les données chromatiques récoltées sont ensuite présentées sous forme graphique dans ladernière phase de la procédure (opération 6). En termes de système colorimétrique, le choixs’est porté sur l’espace (T, S, L), dans lequel la couleur est caractérisée par les valeursteinte-saturation-luminosité  ; ce système à coordonnées cylindriques est connu pour unecorrespondance plus fidèle avec le système de vision humaine par rapport à l’espace cartésien(R, G, B)3 (Lefèvre & Vincent, 2006). Les trois valeurs T, S et L sont définies de la manièresuivante :

• la teinte (T), varie de 0 à 360° : rouge =0° ou 360°, jaune =60°, vert =120°, cyan =180°,bleu =240°, magenta =300° ;

• la saturation (S), en pourcentage, exprime l’intensité ou la pureté de la teinte ;• la luminosité (L), en pourcentage, traduit la clarté de la couleur.

21 On constate que la visualisation mentale de la couleur sur base des données numériques estplus simple en (T, S, L) qu’en (R, G, B). Sur la figure 8, nous avons affiché les coordonnéescolorimétriques (T, S, L) et (R, G, B).

22 Une projection du double cône (T, S, L) sur deux dimensions permet une lecture aisée desvaleurs via deux représentations graphiques  : le cercle (T, S) et le rectangle (T, L). Lareprésentation des valeurs T, S et L pour chacun des échantillons sur ces deux graphiquesconstitue le cinquième état final.

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Figure 8 : Espace colorimétrique (T, S, L)

Les valeurs sont perceptuellement plus pertinentes que celles issues du système (R, G, B) : le triplet teinte, saturationet luminosité permet une visualisation mentale plus immédiate de la couleur.Crédit L. Nguyen

Résultats23 En appliquant le protocole proposé pour la rue des Anglais à Liège, nous obtenons les deux

graphiques (T, S) et (T, L) des figures 9 et 10 ci-après. Nous avons utilisé un appareil photonumérique de type compact grand public (appareil A) et le logiciel Adobe Photoshop CS®.Figure 9  : Rue des Anglais, cercles (T, S) pour les façades (côté gauche et côté droit) -Composante façade background, appareil A

Crédit L. Nguyen

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Figure 10 : Rue des Anglais, rectangles (T, L) pour les façades (côté gauche et côté droit) -Composante façade background, appareil A

Crédit L. Nguyen

24 Les graphiques révèlent clairement une distribution de valeurs dans l’intervalle de couleurs[0°, 40°] pour les cercles (T, S), à savoir la zone des rouge-orangé, ce qui confirme notreestimation visuelle de départ. L’absence de valeurs dans la zone des bleus exprime unedéficience d’éléments en pierre bleue, matériau qui apparaît en façade dans d’autres fragmentsurbains historiques que nous avons également étudiés (Nguyen, Teller, Reiter, 2011). Nousnotons ensuite des pics de saturation pour certaines façades dans le domaine des tons orangevif, ce qui s’explique par la présence d’une brique lisse de cette teinte, matériau de constructioncaractéristique de la première moitié du vingtième siècle pour les immeubles mitoyens.

25 Au niveau des graphiques de luminosité (T, L), nous apercevons une distribution marquée dansl’intervalle [20%, 70%] pour l’ensemble de la rue, avec une luminosité un peu plus accentuéepour les façades du côté droit.

Validations du protocole26 Le protocole développé a été soumis à des tests de validation selon un plan d’expérience qui

se subdivise en deux volets au cours desquels nous isolons différents paramètres d’entrée – enl’occurrence le type d’appareil photo et le moment de la prise de vue – que nous faisons varierafin d’apprécier la stabilité des résultats aux travers des trois valeurs T, S et L.

27 En premier lieu, nous aborderons la reproductibilité de la procédure en observant lesvariations des résultats pour la même rue obtenus lorsque nous employons différents appareilsnumériques dans le cadre de l’opération  1 «  Prise de vue  ». À cet effet, nous avons

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employé, en plus de l’appareil A, un compact professionnel (appareil B) et un appareilreflex professionnel (appareil C). Chaque façade est photographiée avec les trois appareils,enclenchés successivement.

28 Le coefficient de détermination R² est utilisé comme indicateur pour juger de la qualité de larégression linéaire, en d’autres termes la relation existant entre deux variables, ce qui permetd’évaluer, dans notre étude, l’adéquation entre les valeurs obtenues pour deux appareils photo.Le coefficient de détermination se situe dans l’intervalle [0, 1] : plus R² se rapproche de 0,plus le nuage de points est diffus autour de la droite de régression. Un R² tendant vers 1 setraduit par un nuage de points qui se rapproche de la droite de régression. Les R² estampillésd’un astérisque indiquent une valeur p (p-value) en dessous de 1%. La valeur p, utilisée dansun test statistique, est la probabilité qu’un événement quelconque soit le simple fait du hasard :les valeurs sont « hautement significatives » si la valeur p est inférieure au seuil préalablementdéfini à 1%.

29 Le tableau ci-dessous donne les résultats obtenus pour les valeurs T, S et L entre les appareilsA, B et C selon trois configurations de comparaison dans lesquelles les performances desappareils sont comparées deux à deux : A-B, A-C et B-C (figure 11).Figure 11 : Comparaison des valeurs T, S et L obtenues avec les appareils A, B et C (ruedes Anglais, composante façade background, côté gauche et côté droit de la rue) à l’aidedu coefficient de détermination R²

Crédit L. Nguyen

30 Nous apercevons tout d’abord que les valeurs relatives à la saturation S présentent, dans lestrois cas de comparaison, très peu de dispersion (R² toujours supérieur à 0,9). Les valeurs Tet L présentent une dispersion supérieure. La luminosité L est la variable qui subit le plus devariations, ce qui signifie, en d’autres termes, de plus grandes différences dans l’interprétationde l’intensité lumineuse pour les appareils. Dans les trois cas de comparaison, en ce quiconcerne la valeur T, les écarts entre les résultats sont plus importants pour le côté gauche dela rue que pour le côté droit. Cela s’explique par le fait que les photos des façades du côtégauche furent prises en contre-jour, ce qui, cumulé à la couverture nuageuse variable masquantle soleil, a provoqué une modification des conditions d’éclairage durant le court laps de tempsoù les trois appareils sont enclenchés l’un après l’autre. Les résultats les plus dispersés pourla teinte T proviennent du couple B-C. On a également remarqué un écart important pour lesdeux appareils B et C lorsque l’appareil B se situe dans les rouges (T entre 0° et 10°). Lacomparaison A-B présente les meilleures valeurs du R² pour la teinte T : de manière relative,cela traduit des performances et des comportements plus proches pour ces deux appareils dansla restitution de la teinte, malgré un R² pour le côté gauche valant 0,505.

31 La répétabilité de la procédure est ensuite examinée en vue d’une deuxième validation danslaquelle les échantillons sont récoltés à des moments différents pour un même fragment urbainavec le même appareil photo (appareil A) :

• Moment M1 : 19/05/2011, prise de vue réalisée entre 13:44 et 14:09• Moment M2 : 15/06/2011, prise de vue réalisée entre 11:54 et 12:25• Moment M3 : 15/06/2011, prise de vue réalisée entre 13:44 et 14:12

32 Les conditions de prise de vue sont les plus semblables ; elles respectent dans la mesure dupossible les clauses du protocole de caractérisation établi. Notons que les moments M1 et M3présentent une heure de début de prise de vue similaire, ce qui nous permet d’observer un lienéventuel entre la dispersion des résultats obtenus et les heures de prise de vue. La comparaisondes valeurs (T, S, L), toujours à l’aide du coefficient de détermination R², est reprise sur lafigure 12.

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Ambiances

Figure 12 : Comparaison des valeurs T, S et L obtenues lors de prises de vue se déroulantà trois moments différents M1, M2 et M3 avec le même appareil photo A (rue des Anglais,composante façade background, côté gauche et côté droit de la rue) à l’aide du coefficientde détermination R²

Crédit L. Nguyen

33 Dans le cadre de cette deuxième validation, nous constatons en premier lieu que, à l’exceptiondu cas de comparaison M1-M2, les façades du côté droit présentent à nouveau moins dedispersion au niveau de la valeur T que celles du côté gauche. On observe ensuite que laluminosité L est encore une fois la valeur qui subit le plus de variations et que la saturationS présente les coefficients R² les plus élevés.

34 La comparaison M1-M3 présente globalement le moins de dispersion : le fait que les prisesde vue en M1 et M3 soient réalisées à la même heure diminue l’étalement des valeurs, ce quimet en évidence l’importance de la géométrie solaire dans le rendu des couleurs. Le maintiend’une plage horaire similaire pour les prises de vue confère une stabilité accrue aux résultats :l’heure de la prise de vue doit donc être aussi similaire que possible.

Conclusions et perspectives de développement35 Le protocole proposé donne une visualisation synthétique de la distribution chromatique dans

un fragment de tissu urbain. L’approche que nous avons développée permet de synthétiserl’attribut «  couleur » d’une rue, à travers plusieurs outils visuels  : la palette reprenant lesvignettes de couleur moyenne, ainsi que les graphiques (T, S) et (T, L). Il a permis de décelerune allure spécifique dans la répartition des valeurs sur le cercle (T, S) et le rectangle (T, L)dans l’étude de la rue des Anglais, traduisant une composante chromatique distribuée dans lazone des rouge-orangé.

36 L’étape de validation permettant de tester la stabilité du protocole a mis en évidence unesensibilité au niveau de la valeur de luminosité L, ainsi que très peu de dispersion en cequi concerne la valeur de saturation S. Le problème d’une prise de vue en contre-jour, souscouverture nuageuse variable, provoquant dans la plupart des cas des résultats plus disperséspour la valeur de teinte T a également été abordé. L’homogénéité du ciel couvert permetd’assurer une stabilité accrue du protocole pour les situations de contre-jour. L’usage d’unluxmètre, au moment de la prise de vue pourrait permettre de réduire les variations de laluminosité, d’autant plus que le prix d’un tel appareil reste abordable. Enfin, l’importanced’une plage horaire la plus similaire possible a été soulevée lors des prises de vue.

37 Nous n’avons pris en considération qu’une seule composante de la façade, à savoir le matériaude remplissage. Nous pouvons bien entendu obtenir des valeurs résultats pour les autrescomposantes secondaires (les seuils et les encadrements de fenêtres, le soubassement, lamenuiserie extérieure et le chenal). Nous étudierons la manière de coupler ces différentesinformations dans une approche synthétique. Cette démarche, qui met également en évidencela complexité de la maîtrise des ambiances du fait du foisonnement des signaux perceptibles,sera au centre des prochains travaux.

38 Pour toutes les raisons évoquées, l’instrumentation n’est bien entendu pas dans un état finaliséau moment de la rédaction du présent article. Dans son développement, avant de pouvoir latransmettre à un « utilisateur final », de nouvelles validations mettant à l’épreuve sa robustesseainsi qu’une automatisation de la procédure via une interface plus intégrée sont nécessaires.

39 La méthode a été appliquée dans le cas présent à un espace longitudinal fermé. Etantdonné qu’elle débute par la reconnaissance de l’objet bâti, en l’occurrence la façade, commeéchantillon de base à mesurer, elle serait également transposable pour d’autres configurations,notamment les espaces plus dilatés ; nous pensons aux places ou aux larges boulevards.

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Ambiances

40 A côté de l’instrumentation à proprement parler, les travaux en cours vont permettre dedéterminer si la distribution chromatique obtenue dans la présente étude est récurrente pourun autre fragment du centre historique, ce qui permettrait de faire apparaître une tendancepouvant faire émerger un éventuel « type chromatique » pour ce milieu urbain, lié à une allurespécifique des résultats quantitatifs et graphiques obtenus.

41 Nous rappelons que l’objet de la recherche demeure la mise en évidence et la constatationde tendances chromatiques pour différents milieux urbains. Cette démarche permettra in fine,d’établir une typologie de la couleur, dans laquelle chaque « type chromatique » relatif à uncontexte urbain donné constituerait une structure morphologique stable. Dans cette démarche,qui s’établit en outre via la construction d’un instrument de caractérisation, nous n’avons pasenvisagé, pour l’heure, la mise en place d’un outil de régulation morphologique, même s’ilpourrait s’agir d’une application possible de la méthode.

42 Notre méthode de caractérisation semble être éloignée d’une approche sensible et ambiantaled’un environnement urbain étant donné qu’elle uniformise les conditions perçues et vécuespar l’usager telles que les variations d’intensité lumineuse, le changement spectral de la sourcelumineuse, l’hétérogénéité visuelle de l’élément coloré due à la texture et à la géométriesolaire, ou encore les sensations se manifestant durant le parcours visuel. Il est courantd’opposer une approche objective, liée à la métrologie et à la maîtrise des ambiances, à uneapproche subjective, orientée du côté de la perception et de l’expérience sensible (Thibaud,1998). Nous considérons que ce protocole chromatique est en définitive complémentaire àune approche plus sensorielle basée notamment sur la dynamique du parcours  : une formearchitecturée implique nécessairement du quantitatif, du physique et de l’humain, du conçu etdu vécu, du théorique et du pratique (Augoyard, 1998).

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Thibaud, Jean-Paul. 1998. Comment observer une ambiance  ? Les Cahiers de la RechercheArchitecturale : ambiances architecturales et urbaines. n° 42/43, 3ème trimestre 1998, p. 77-89.

Notes

1 Traduction personnelle du texte original : “There are two kinds of colours. The ones thatare integral to a material, or a substance – they cannot be changed – and the ones that areartificial, that can be applied and transform the appearance of things”.2 Traduction personnelle du texte original  : “The use of spectrophotometric techniques forcolour measurement and of standardized samples from color order systems for classificationand specification purposes appears today as a necessity in studies of colors, color plans, andprojects of rehabilitation or restoration of historical buildings and urban districts, offeringthe possibility of constituting accurate color-data banks.”3 R, G, B (dénomination internationale pour Red, Green, Blue) est un format de codage descouleurs.

Pour citer cet article

Référence électronique

Luan Nguyen et Jacques Teller, « La couleur dans l’environnement urbain », Ambiances [En ligne],Environnement - Modélisation - Caractérisation, mis en ligne le 18 juillet 2013, consulté le 07septembre 2013. URL : http://ambiances.revues.org/365

À propos des auteurs

Luan NguyenLuan Nguyen est assistant et chercheur en urbanisme à la Faculté des Sciences Appliquées del’Université de Liège. Il mène une recherche doctorale portant sur la couleur, comme composantede structuration de l’environnement urbain. Il travaille également sur des projets d’architecture etd’urbanisme au sein d’une agence qu’il [email protected] TellerJacques Teller est professeur en urbanisme à la Faculté des Sciences Appliquées de l’Universitéde Liège. Il est directeur scientifique du LEMA (Local Environment Management and Analysis) etpréside le comité de gestion du LEPUR (Laboratoire d’Etudes en Planification Urbaine et Rurale).Il travaille sur les questions de gouvernance et de prise de décision en matière d’aménagement duterritoire ainsi que sur les modèles d’analyse de la forme [email protected]

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Droits d’auteur

© Tous droits réservés

Résumés

 L’objet de cet article est de présenter un protocole permettant la caractérisation d’attributschromatiques dans un fragment urbain défini. Le défi consiste à fournir des réponsesquantitatives à ces deux questions : comment la composante chromatique s’organise-t-elle ?Quelle structure la couleur développe-t-elle dans un tissu urbain ? Notre recherche devra menerà l’établissement d’une typologie de la couleur dans l’environnement urbain. L’établissementde la méthode présentée ici a été amorcé par la prise en compte d’un manque d’outils efficacesdans les pratiques actuelles, en termes de caractérisation chromatique. Le protocole est illustréà travers l’étude de la rue des Anglais à Liège et sa stabilité est testée par une série devalidations.

Colour in the urban environment - Validation of a protocol forchromatic characterizationThe aim of this paper is to present a user-oriented protocol for the characterization of colourattributes in an urban fragment. The challenge is to provide quantitative answers to thesequestions: how is colour organized? How does it develop a structure in the city? Our researchinvestigates stable colour typologies. The obvious lack of effective tools for the chromaticassessment in the field of urban design was the main motivation of this research. The protocolis illustrated within the study of the “rue des Anglais” in Liège (Belgium) and the stability ofthe method is conducted through a series of validations.

Entrées d’index

Mots-clés : couleur, caractérisation chromatique, fragment urbain, protocole.Keywords : colour, chromatic characterization, urban fragment, protocol.

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ANNEXE 2 : DISCUSSION AVEC DANIEL DELGOFFE

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Fondateur de l'Atelier d'architecture DELGOFFE (AAdd), Daniel Delgoffe est l'architecte chargé de la réhabilitation de l’îlot Firquet 2. Le programme du projet prévoit la création de 11 logements et de 2 commerces, ainsi que la mise en œuvre d'un espace polyvalent et l'aménagement d’une cour en intérieur d’îlot.

Propos recueillis par Ludovic Wannez - Liège, le 27 novembre 2017.

Prise en compte du travail réalisé pour la réhabilitation de l'îlot Firquet 1:

La plasticienne et coloriste Isabelle André, membre du bureau d'architecture AC&T, a travaillé à l'élaboration d'une palette de couleurs destinée à colorer le projet de réhabilitation de l'îlot Firquet 1.

Dans un souci de continuité et d'homogénéité, et parce qu'il affectionne le travail de la coloriste, Daniel Delgoffe lui a ainsi proposé de collaborer avec lui dans la mise en œuvre de son projet. Cette collaboration permettrait ainsi le "tissage d'un fil conducteur, d'un lien entre les différents architectes, une sorte de continuité".

Réflexions autour de l'usage de couleurs à l'intérieur des logements:

De manière générale concernant l'architecture de logements, Daniel Delgoffe s'interroge : "jusqu'où peut-on aller dans l'apposition de couleurs au sein même d'un logement?", "jusqu'où

cela a-t-il du sens dans le cadre du logement social?".

Selon lui, une couleur peut être imposée en façade, notamment pour des menuiseries extérieures ou pour mettre en valeur certains éléments, mais il est préférable de ne pas aller jusqu'à appliquer la couleur à l'intérieur du logement en lui-même.

Pour ses réalisations, il apparaît plus cohérent à l'architecte de se limiter à mettre en couleur les parties communes, les cages d'escaliers, les espaces pivots ou charnières, afin d'apporter une certaine sensibilité à ces espaces.

Relativement à la réalisation d'un projet de logements sis rue Dony à Liège, une gamme de 4 couleurs chaudes a été adoptée. Celles-ci ont uniquement fait l'objet d'une utilisation pour la mise en couleur des portes d'entrée des logements, colorant ainsi le sas d'entrée. Les quatre couleurs utilisées sont des teintes chaudes, mais n'atteignent jamais leur degré de saturation (familièrement parlant, "sans jamais atteindre le rouge pétant").

Couleur et budget:

Il n'existe pas de budget spécifique relatif à la couleur, du moins dans le cadre d'un marché public.

Dans le cas du projet de logements collectifs de la rue Dony, la couleur du vitrage utilisé pour les portes d'entrée est issue d'une composition "de deux ou plusieurs verres simples ou

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transformés (trempés), collés entre eux par une ou plusieurs couches d'un intercalaire en matière plastique : le butyral de polyvinyle (P.V.B.)."1

Financièrement parlant, le coût du coloris de la matière plastique ne varie pas en fonction de sa couleur. Le blanc représente la même charge financière que le bleu, le rouge, le jaune etc.

La seule "contrainte" consiste en le caractère limité de la gamme de coloris. Cependant il reste possible de coupler un ou plusieurs coloris afin d'atteindre une couleur qui découle de la superposition des celles-ci.

La couleur, du plan au chantier:

Durant un chantier, les imprévus sont fréquents, et il arrive qu'ils représentent des surprises, des révélations. Par exemple, un mur de briques qui devait être sablé et rejointoyé ne l'a pas été car il apportait à l'espace une/des couleurs, une/des textures déjà très riches et très intéressantes dans son état brut, naturel.

Daniel Delgoffe aime également apporter une attention particulière à la

subtilité de la réflexion de la couleur sur la matière, provoquant souvent de bonnes surprises.

Relativement au choix des teintes en elles-mêmes, l'architecte a également pour "habitude" d'ajouter une portion de noir (par exemple 3%) à la couleur blanche, apportant ainsi au mur "présence et chaleur", à l'instar d'un blanc naturellement glacé.

Pour terminer, Daniel Delgoffe précise que chaque œil, chaque personne voit et perçoit les choses différemment. Un œil averti sera plus sensible à telles tonalités qu'à d'autres.

Quoi qu'il en soit, et bien qu'elle soit perçue et ressentie différemment par chaque individu, toute couleur transmet des émotions, implique une présence

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ANNEXE 3 : COMMUNIQUÉ DE PRESSE, INAUGURATION DE TROIS LOGEMENTS, ESPACES ET JARDINS COMMUNAUTAIRES

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1

CABINET DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET TERRITORIAL, DU LOGEMENT ET DU

PERSONNEL COMMUNAL

INAUGURATION DE 3 logements, espaces et jardins communautaires

DOSSIER DE PRESSE

Présenté par

Maggy YERNA, Échevin

Liège, le 7 novembre 2017

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Table des matières

INTRODUCTION ........................................................................................................................ 3

La politique communale du Logement de la Ville de Liège ...................................................... 3

Le contexte ............................................................................................................................... 5

La définition et le programme du projet .................................................................................. 6

Le montage financier ................................................................................................................ 9

Les acteurs du projet ................................................................................................................ 9

L’approche architecturale et paysagère ................................................................................. 10

Les renseignements, les contacts et les sources .................................................................... 15

Notes ...................................................................................................................................... 16

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INTRODUCTION

Il s’agit de la dernière phase d’un important programme initié il y a plus de 10 ans avec pour

objectif l’assainissement et la requalification d’un îlot urbain entier, l’îlot dit Firquet, situé

entre les rues Saint-Séverin, Hocheporte, Coqraimont et Firquet.

Le chantier qui s’achève clôture ainsi une série d’opérations de rénovation, démolition-

reconstruction et aménagement d’espaces extérieurs qui ont transformé en profondeur la

structure et le paysage de cet îlot urbain.

Réhabilitation selon les grands axes du schéma directeur de la rénovation urbaine du quartier Sainte-Marguerite :

Spécifier le quartier d’un point de vue immobilier.

Resituer Sainte-Marguerite dans le maillage urbain liégeois

Considérer Sainte-Marguerite en qualité de cadre de vie

Renforcer Sainte-Marguerite comme quartier tourné vers les sports urbains et les arts de la rue

L’immeuble inauguré ce jour est réhabilité en trois logements de qualité. L’ensemble des logements forme un îlot structuré autour d’espaces et de jardins communautaires.

La politique communale du Logement de la Ville de Liège La Déclaration de Politique communale en matière de Logement définit les objectifs à la base des actions menées par le Service du Logement de la Ville de Liège et les différents acteurs présents sur le territoire. Les principaux objectifs sont : - la lutte contre l’inoccupation et l’insalubrité des logements ; - l’accès à un logement décent pour tous ; - la mixité sociale ; - l’amélioration de l’efficacité énergétique des nouveaux logements ; - l’accompagnement social des locataires ; - la diversification et l’adaptation de l’offre de logements sur le territoire communal ; - l’inscription des nouveaux logements dans un cadre de vie de qualité ; - l’élargissement de l’assise foncière de la Ville de Liège ; - une action prioritaire dans les quartiers les plus dégradés. Pour atteindre ces objectifs, la Ville de Liège joue le rôle de « coordinateur-ensemblier » des différents acteurs du logement dans le cadre de l’Ancrage communal du Logement. Elle mène diverses actions concrètes via son service du Logement et de sa Régie foncière qui mettent en œuvre les programmes d’investissements subsidiés et la valorisation du patrimoine de la Ville de Liège. Elle assure le contrôle de la qualité des logements (permis de location, arrêtés d’inhabitabilité, etc.) et promotionne via le guichet unique, à la Maison de l’Habitat, les aides

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et services divers aux citoyens (Guichet de l’Énergie, Agence Immobilière Sociale Liège Logement, Liège-Énergie, cellule énergie de la Ville de Liège). La Ville agit dans des quartiers prioritaires pour requalifier l’habitat et créer des logements de qualité. De Sainte-Marguerite à Saint-Léonard en passant par le Centre-Ville, ces logements publics, mis en location par la Régie foncière, bénéficient d’espaces extérieurs (jardins, terrasses, potagers communautaires), dont certains avec un accès aux PMR (ou sont adaptés selon les lieux) et sont, pour la plupart, à hautes performances énergétiques. Favorisant le « mieux vivre ensemble » et la mixité sociale, la création de ces logements est aussi le levier pour rendre le cadre de vie agréable et inciter au retour d’habitants de toutes catégories sociales en centre urbain en créant des espaces de respiration publics ou privatifs. Ces espaces extérieurs partagés sont primordiaux pour la qualité de vie des habitants et représentent les nouveaux modes d’habiter.

D’autres projets sont en cours de réalisation :

Quartier Sainte-Marguerite :

Ilot Agimont-Hocheporte : 3 logements de 4 chambres et 3 logements de 2 chambres accessibles au PMR avec une crèche et une promenade urbaine.

Centre (quartier Grand Léopold) :

Rue Souverain-Pont 24 : 1 logement 2 chambres, 1 duplex 3 chambres et un commerce sur deux niveaux (atelier et magasin) associé au projet « CREaSHOP ».

Ilot De Gueldre-Cathédrale : 9 logements de 1 à 3 chambres.

Quartier Saint-Léonard :

Rue Saint-Léonard n°191 : 2 duplex de 2 et 3 chambres avec terrasse et jardin dans le d’assainir des ruines et revaloriser le quartier.

Par ailleurs, 80 logements supplémentaires sont au stade de l’étude architecturale et du permis d’urbanisme. La Ville de Liège a ainsi créé en quinze ans 193 logements dont 33 adaptés ou adaptables ! Les projets menés par le Collège communal de Liège répondent à des objectifs concrets :

- rénovation lourde de logements inhabitables ou inoccupés ;

- assainissement de friches industrielles et reconstruction de logements ;

- aménagement d’espaces publics, de parcs et jardins à proximité des nouveaux

logements ;

- curetage et/ou remembrement en intérieur d’îlot et valorisation de chancres urbains ;

- réaffectation en logements de bâtiments publics inoccupés ;

- réoccupation de logements vides aux étages d’immeubles de commerce ;

- création de logements accessibles, adaptés et adaptables pour les personnes à

mobilité réduite (PMR).

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En tant qu’acteur, la Ville de Liège concentre donc une partie importante de ses moyens sur des ensembles d’immeubles, non seulement pour encourager le changement dans les quartiers par une action marquante, mais aussi et surtout, pour permettre d’installer un habitat de qualité dans un cadre de vie très agréable ! La qualité de l’habitat s’élargit à celle de son environnement immédiat !

Le contexte

Vers un quartier où il fait bon vivre

Le quartier Sainte-Marguerite a fait l’objet d’un premier projet de quartier adopté la Région wallonne en 2002. Une deuxième opération de rénovation urbaine a été adoptée en 2016. Toutefois, le présent projet a été initié dans le cadre du Projet de Quartier 2002-2016.

Ce dispositif régional permet aux communes de bénéficier de subsidiations préférentielles pour le développement de logements, d’équipements, d’espaces publics, d’espaces verts …

Le périmètre de l’opération de rénovation urbaine a été arrêté par le Conseil communal. Ensuite, un projet de quartier a été élaboré par un bureau d’urbanisme en concertation avec les habitants, les acteurs du quartier et la Ville.

Quatre objectifs stratégiques définissent les actions à réaliser au niveau physique, économique et social :

- Le développement immobilier de qualité - L’amélioration des questions de mobilité dans le quartier - L’aménagement des espaces publics extérieurs - Le développement de projets culturels urbains

Une commission de rénovation urbaine composée des mandataires publics, de représentants des associations et des habitants accompagne le processus de rénovation urbaine. La commission donne son avis concernant les opérations de rénovation en cours. Le tout est encadré par un conseiller en rénovation urbaine qui assure la coordination générale du processus sur le quartier. Il doit entreprendre toute démarche utile pour permettre le financement et la mise en œuvre des projets du schéma directeur. Au-delà des objectifs de rénovation urbaine, les projets habitats poursuivent d’autres

objectifs : donner l’envie de vivre à Sainte-Marguerite en associant aux créations de logements

des espaces publics ou verts de qualité.

La Ville de Liège et ses partenaires qui mènent des actions quotidiennes ont investi

dans le quartier plusieurs millions d’euros.

Voici quelques exemples de réalisations dans le quartier Sainte-Marguerite :

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1. Dans le même îlot urbain et en complète cohérence avec l'intervention inaugurée

aujourd'hui :

- création de 6 logements 1, 2 et 3 chambres dans les immeubles sis rue Saint-Séverin (92 à 100)

- création de 15 logements 1, 2 et 3 chambres dans les immeubles de la rue Saint-Séverin (70 à 86) et de la rue Firquet (3)

2. Création d'un nouveau parc public, le parc Sainte-Agathe, entre les rues Hullos et Saint-Laurent. Un hectare a ainsi été aménagé en cœur d'îlot au bénéfice des habitants du quartier, avec une zone de potagers communautaires et une plaine de jeux. L'accès au parc côté Saint-Laurent se fait via un immeuble abritant 2 logements (2 chambres et 4 chambres) réalisés également par la Ville de Liège dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine. 3. Création d'une mairie de quartier et de 4 logements (1, 2 et 3 chambres) rue Saint-Séverin et rue Agimont. 4. Création de 9 logements 2 chambres rue de Hesbaye (complexe des Franciscains). 5. Aménagement d'un parc public rue de Hesbaye

La définition et le programme du projet

Petit retour en arrière…. En 2003, le Conseil communal de Liège décide de réaliser un ambitieux programme pour initier le renouveau du quartier Sainte-Marguerite et particulièrement de la rue Saint-Séverin, fortement marqué par la problématique des marchands de sommeil et des logements insalubres. Deux pâtés de maisons - deux îlots urbains dans le jargon urbanistique- longés à l’arrière par la rue Firquet d’où le nom qui leur sera désormais donné, sont identifiés comme particulièrement problématiques en raison de la quantité importante d’immeubles à l’abandon et de logements insalubres que l’on y trouve. Ces deux îlots présentent une très forte densité de bâti avec respectivement 86 % et 93 % de la surface au sol construite. On y trouve donc très peu d’aération, de lumière, d’espaces de respiration. Les logements sont imbriqués les uns dans les autres, la promiscuité règne, la nature y est quasi inexistante. Les grandes lignes du plan d’action initié en 2003 par la Ville de Liège

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- S’assurer prioritairement la maîtrise foncière de l’intérieur d’îlot afin de pouvoir y réaliser certaines démolitions d’annexes et de bâtiments insalubres

- Rénover ce qui peut l’être, démolir et reconstruire si nécessaire en fonction de l’état des immeubles

- Créer du logement avec un programme varié

- Aménager l’intérieur de l’îlot urbain au profit des habitants en y créant des jardins et potager partagés

Les acquisitions ont démarré en 2006 et se sont poursuivies pendant plusieurs années. Dans le cadre d’un premier chantier, inauguré en mai 2012, un bâtiment très imposant et complètement délabré a été démoli en intérieur d’îlot et a permis de dégager un espace considérable à réaffecter en jardin et potager. C’est ainsi que 6 logements ont également été créés et mis en location dès 2012. Un deuxième chantier, inauguré en septembre 2013, a permis la création de 15 logements et de différents espaces partagés. Afin de compléter son programme, la Ville de Liège a travaillé avec le Fonds du Logement qui a réalisé la rénovation de 6 logements et les gère aujourd’hui. Un dernier chantier Le chantier qui s’achève a démarré en décembre 2015 et s’est étalé sur un peu moins de 2 ans. L’architecte est Étienne Maudoux du bureau liégeois AC&T. C’est l’entreprise BAJART qui a remporté le marché public de travaux. Il s’agit de la rénovation lourde de deux immeubles situés rue Coqraimont n° 2 et 4. Ces deux bâtiments avaient d’abord servi à reloger des habitants des autres immeubles rénovés préalablement par la Ville de Liège, c’est pourquoi ils ont été réhabilités en dernier. On y trouvera 2 logements pour personnes à revenus moyens (un logement 1 chambre en duplex rez-de-chaussée/ 1er étage, un logement 4 chambres en duplex au 1er et 2ème étages) et un logement social pour les personnes à revenus modestes (un logement 2 chambres au 3ème étage). Chaque logement dispose d’une terrasse ou d’un balcon généreux. Le chantier qui s’achève a également vu l’aménagement de l’intérieur d’îlot, venant compléter et finaliser certains travaux réalisés lors d’une première phase et surtout permettant la création d’un véritable cœur d’îlot urbain vert et convivial.

Logement Typologie Nombre de chambres

Public cible

Superficie utile (m²)

Terrasse(s) (m²)

Remarque

Appartement n°1

Duplex 1 Revenus moyens

83 5 Accès indépendant

rue

Appartement n°2

Triplex 4 Revenus moyens

131 15 2 salles de bain

Appartement n°3

Duplex 2 Revenus modestes

75 5 et 9 Loyer social

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Cette verdurisation a été rendue possible grâce à la démolition d’annexes et bâtiments situés derrière les constructions à rue et qui réduisaient considérablement l’espace disponible pour aménager un jardin mais contraignaient également fortement la qualité des logements en réduisant les apports en air et en lumière.

Ilot Saint-Séverin – Hocheporte – Coqraimont en 2009, avant intervention

Ilot Saint-Séverin – Hocheporte – Coqraimont en 2017 après intervention

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Le montage financier

Montant acquisitions : 285 000 €

Montant études : 138 000 €

Montant travaux : 1 417 000 €

Total investissement : 1 840 000 €

Financement : 350 000 € - Politique des Grandes Villes

190 000 € - SPW ancrage communal du Logement

22 000 € - Province de Liège

1 276 000 € - Ville de Liège

Les acteurs du projet

Maître d’ouvrage La Ville de Liège, Service du Logement

Auteur de projet : AC&T sc, Étienne MAUDOUX

Stabilité : BETIC SPRL, Jean-Marie BLEUS

Coordinateur sécurité – santé : SAFETECH SPRL

Adjudicataire des travaux : BAJART S.A., Pierre STORDER

Jardins et formation aux habitants : Le Potager Retrouvé, Marc HERMAN

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L’approche architecturale et paysagère

Développement durable

Rénover du logement de qualité en ville, dans du bâti mitoyen, à proximité de tous les services et

commerces, est une démarche qui s’inscrit complètement dans les objectifs de développement

durable et notamment les objectifs de diminution des consommations énergétiques et de réduction

des déplacements individuels motorisés.

Outre ce choix fondamental fait par la Ville de Liège d’investir dans la rénovation du bâti en place dans

les quartiers d’habitat ancien, d’autres choix ont été fait qui renforcent encore la faible empreinte

écologique des lieux :

- L’isolation des immeubles a été entièrement

revue pour répondre aux normes. En plus de la

situation mitoyenne ceci permettra aux locataires

de consommer peu pour se chauffer. En parallèle

à l’isolation et afin de conférer une qualité de vie

dans les logements, un système performant

d’aération (VMC de type C+) a également été mis

en place pour chaque logement, avec détecteur

de présence et du degré d’humidité. Ceci permet

d’éviter que la très bonne isolation génère une

accumulation de l’humidité au sein des

logements.

- Des panneaux photovoltaïques sont installés

en toiture et sont reliés au compteur des

communs, ce qui permettra de réduire la

consommation d’électricité et la facture de tous

(éclairage des cages d’escaliers et sous-sols, des

locaux de rangement et espaces collectifs

extérieurs, extraction forcée de l’air dans les

caves).

- Un système de récupération des eaux de pluie

avec citerne a également été prévu : ceci permet

de fournir de l’eau pour l’arrosage du jardin et du

potager.

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Architecture d’aujourd’hui

Le bureau AC&T a réalisé un projet contrasté : le bâtiment n° 4 Coqraimont a bénéficié d’une

rénovation légère de la façade en conservant son parement en brique d’origine et sa structure,

s’inscrivant ainsi dans la continuité du bâti en place.

Pour le n° 2, dont l’organisation interne devait être revue pour permettre d’y implanter les logements,

il a été décidé de créer une nouvelle façade en adéquation avec le programme situé dans l’immeuble.

Le choix de l’architecte s’est porté sur un parement en acier corten. Ce matériau se patine assez

rapidement par oxydation de la surface, ce qui permet

ensuite d’assurer une protection du matériau et dès

lors une grande longévité. Il ne nécessite plus

d’entretien par après. L’effet des plaques d’acier

confère un caractère contemporain à l’immeuble

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Un partenariat réussi

Le Fonds du Logement des Familles nombreuses de Wallonie est partenaire de la Ville de Liège pour

la réhabilitation de l’îlot depuis le début du programme.

Afin de permettre la rénovation de davantage d’immeubles au sein de l’îlot, un système de partage

des investissements a été mis en place : la Ville de Liège a acquis certains bâtiments notamment

grâce à une intervention de feu le Plan Fédéral des Grandes Villes, auquel n’avait pas accès le Fonds

du Logement. Un bail emphytéotique a alors été conclu entre la ville et le FLW, permettant à ce

dernier de devenir propriétaire des lieux pour 66 ans et dès lors d’investir dans la rénovation des

immeubles et ensuite de gérer les locations. Ce partenariat a été mis en place pour les immeubles

64 et 66 Saint-Séverin (coût des travaux réalisés par le FLW : 520.000 euros) ainsi que pour

l’immeuble n° 6 rue Coqraimont (coût des travaux du FLW : 219.000 euros), débouchant ainsi sur

la création de 6 logements sociaux supplémentaires.

Un partenariat a également été développé avec un propriétaire privé voisin de l’opération. Ce

propriétaire a une façade qui a été mise à nu par la démolition d’une importante annexe en

intérieur d’îlot. Son mur intérieur se trouvait alors exposé aux intempéries. Il était nécessaire de

le ré-isoler et de replacer un parement de façade. Monsieur SPEDER, que nous remercions, a

accepté de réaliser ces travaux en s’inscrivant dans la continuité architecturale du projet de la ville,

en utilisant notamment les mêmes matériaux et en faisant appel à la même entreprise. Il a

également réalisé à cette occasion le percement de baies dans la façade aveugles mises à nu, ce qui

lui permet d’augmenter la qualité d’éclairage et d’aération de ses propres logements. Ces travaux

ont bien entendu été réalisés à ses frais.

Montant des investissements de la Ville de Liège pour la réhabilitation de l’îlot :

- acquisitions : 2, 6 millions €

- travaux : 9,5 millions €

Ce coût inclut la création de 30 logements (2.800 m²), la démolition de nombreux immeubles

insalubres et l’aménagement d’un potager communautaire et d’espaces extérieurs partagés.

Les immeubles démolis n’ont pas tous été remplacés par une nouvelle construction, l’objectif de la

Ville de Liège étant aussi de dédensifier le bâti pour rendre de la qualité aux logements y compris

pour les habitants des immeubles privés situés autour du projet public.

Ce sont environ 75 personnes qui sont désormais bien logées tout en ayant accès à des espaces

extérieurs de qualité ainsi qu’une dizaine d’habitants du quartier qui ont accès également au

potager partagé.

Mixité et cohésion sociale

Parmi les 30 logements publics créés, on compte 17 logements moyens et 13 logements de type

social ou social assimilé. Afin de permettre à une diversité de ménages d’y habiter, on y trouve 6

logements 1 chambre, 14 logements 2 chambres, 9 logements 3 chambres et 1 logement 4

chambres. Une majorité de ceux-ci dispose d’un espace extérieur privatif.

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La spécificité du programme de réhabilitation des îlots Firquet vient aussi du pari qui est fait sur

l’intérêt de partager les espaces de cours et jardins, souvent trop rares en milieu urbain dense.

Plutôt que d’attribuer un jardin privatif uniquement à quelques logements, le choix a été fait de

réaliser des espaces communautaires (700 m²), associant zone de jardin d’agrément, coin enfant,

terrain de pétanque, le tout mis à disposition de l’ensemble des locataires qui ont signé une charte

de bonne gestion de ces espaces partagés en même temps que leur bail. Ils s’y engagent à vivre en

bon voisinage et à gérer ensemble les espaces mis à leur disposition.

Potagers communautaires

Afin de permettre aux

locataires qui le souhaitent

mais aussi à des habitants du

quartier de disposer d’un jardin

et de se rencontrer autour d’un

projet commun, la Ville de

Liège lançait en mars 2017 un

appel aux candidats jardiniers :

le potager communautaire

Saint-Séverin n’attendait plus

qu’eux. Après une première

réunion en mars, un groupe

d’une dizaine de personnes,

locataires et habitants du

quartier, s’est constitué et s’est réuni de façon régulière pour donner naissance en été à un

magnifique potager, accompagné dans cette démarche par Marc HERMANS, formateur en

horticulture de la société Le Potager retrouvé.

Les jardiniers ont réalisé une belle récolte de légumes et fruits divers, le tout cultivé sans pesticides

et engrais chimiques. Au-delà de la production réalisée, les potagers communautaires, c’est aussi

la rencontre de personnes de tous horizons, qui apprennent à se connaître en développant

ensemble le potager.

Une charte de bonne entente entre voisins

Chaque locataire et chaque habitant du quartier participant au projet communautaire signe une

charte par laquelle il/elle s’engage à participer au projet dans le respect des autres et des

équipements mis à disposition par la Ville de Liège.

La charte reprend les droits et devoirs de chacun et permet de donner un cadre aux activités et à la

vie communautaire.

Après plusieurs années d’occupation des logements rue Saint-Séverin et rue Firquet et quelques

mois de fonctionnement des potagers communautaires, le programme développé par la Ville de

Liège porte ses fruits : les habitants y ont trouvé plus qu’un logement, un véritable lieu de vie dans

lequel ils peuvent construire leur existence sur une base solide et durable. Les enfants y sont bien,

en sécurité, avec des espaces pour jouer et grandir. Les personnes plus âgées y trouvent aussi leur

bonheur, avec des logements bien conçus, facile d’accès, la possibilité de pouvoir sortir de chez soi

en toute quiétude et de pouvoir nouer des contacts avec les autres habitants.

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La Ville de Liège, les locataires et les jardiniers sont heureux de vous accueillir ce 7 novembre à

14h00 rue Coqraimont pour partager un moment convivial et découvrir ce lieu magique.

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Les renseignements, les contacts et les sources

Besoin d’un logement, quelles sont les conditions et démarches ?

La Ville de Liège réalise et rénove des logements dans le quartier Saint-Léonard, et sur l’ensemble

du territoire communal (Centre-Ville, Sainte-Marguerite,…). Elle les met donc à disposition via des

offres de locations publiées par la Régie foncière sur le site de la Ville de Liège et Immoweb.

http://www.liege.be/logement/RF-locations-ventes

La principale condition est d’introduire un dossier de candidature pour l’obtention d’un logement public qui comprend une lettre de motivation de la demande de logement, un avertissement-extrait de rôle (le dernier en date), la dernière fiche de paie et tous les justificatifs de revenus dont vous bénéficiez, la preuve de paiement des trois derniers loyers, une composition de ménage (de moins de trois mois) et le formulaire de candidature complété, daté et signé. Ce formulaire est disponible à la Maison de l’Habitat (1, rue de la Cité) et en les bureaux de la Régie foncière (La Batte, 10/5). Il est aussi téléchargeable sur le site web de la Ville de Liège. Ces logements s’adressent aux personnes qui disposent de revenus moyens et un logement, celui de deux chambres, s’adressent aux personnes qui disposent de revenus modestes) et les candidatures sont examinées afin que la composition du ménage coïncide avec les disponibilités.

Besoin d’informations supplémentaires ?

Cabinet de l’Échevin Maggy YERNA :

Contact : Thibaut ROBLAIN Attaché de Cabinet 04/221.91.45 [email protected]

Service Logement et Régie foncière : Îlot Saint-Georges La Batte, 10/5 4000 LIEGE 04/221.91.08

Besoin de retrouver les informations de ce dossier ?

www.liege.be www.liege.be/logement/RF-locations-ventes

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Notes ........................................................................................................................................

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ANNEXE 4 : ENTRETIEN AVEC LA COLORISTE ISABELLE ANDRÉ

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Membre du bureau d'architecture AC&T et coloriste du projet de l'îlot Firquet 1, Isabelle André est plasticienne, diplômée avec grande distinction de la section Arts Plastiques de la Haute école Saint Luc Liège en 1983.

Cet entretien est l'occasion d'en apprendre plus sur son rapport à la couleur, ses méthodes de travail en matière d'architecture ou encore l'approche mise en oeuvre pour la mise en couleur de l'îlot Firquet.

Propos recueillis par Ludovic Wannez – Liège, le 9 avril 2018.

• Selon vous, jusqu'où peut-on aller dans l'apposition de couleurs à l'intérieur des logements?

Nous gardons quand-même une certaine forme de discrétion. Parfois nous colorons un mur, parfois un plafond, tout en restant suffisamment discrets pour la personne qui s'installera dans le logement. Nous avons constaté que, même dans le bâtiment encore vide, la couleur donnait une impression de présence. Dans le cas de l'îlot Firquet, la plupart des sols ont été mis en couleur dans les logements, et généralement un pan de mur, un plafond voire une cage d'escaliers. Nous avons essayé d'utiliser la couleur de manière ludique, tout en faisant attention à ne pas utiliser des couleurs agressives. Les teintes sont choisies en adéquation avec la

destination du lieu (par exemple, des couleurs plus vives pour les chambres d'enfants) tout en tenant compte de leur facilité à être assorties au futur aménagement du logement.

• A quel moment du processus de conception de l'îlot Firquet la couleur est-elle intervenue?

Les plans étaient déjà réalisés en couleur mais le choix des teintes en lui-même est intervenu au moment du choix des matériaux.

• Pouvez-vous développer en quelques mots votre "méthodologie" concernant le choix des couleurs?

Le choix des couleurs "naturelles" des matériaux s'opère toujours en regard des autres matériaux déjà sélectionnés, de manière à garder une harmonie. De même, lorsque je choisis des couleurs sur plans, tout est revérifié plusieurs fois sous différentes lumières mais également sur place ! En effet, une couleur mise à plat ne donnera pas la même chose une fois en place sur le terrain. L'idéal est donc, pour moi, de me rendre directement sur le terrain avec ma palette de couleurs. Chaque choix de couleur s'opère alors en plaçant l'échantillon à sa future place, ce qui permet de confronter nos attentes à la réalité et d'ensuite réaliser les ajustements

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nécessaires. La taille de l'échantillon a également beaucoup d'importance. Les échantillons de couleur sont généralement assez petits et ne permettent pas de visualiser correctement le rendu final.

Il nous est d'ailleurs déjà arrivé de remplacer une couleur déjà appliquée sur chantier car sa teinte ne correspondait pas au rendu souhaité.

Concernant plus particulièrement le choix des teintes, j'essaye de choisir chaque couleur pour sa capacité à donner vie et identité à un logement, tout en réfléchissant à l'harmonie de la palette de couleurs entière. De cette manière, chaque couleur peut être utilisée individuellement (par exemple dans les logements) mais fonctionne également avec les autres. Chronologiquement parlant, je choisis généralement les couleurs des portes et des sols pour terminer par les couleurs des murs (ou plafonds). Ce choix s'opère essentiellement pour des raisons pratiques puisque ce sont généralement les premiers matériaux que nous devons sélectionner lors du chantier. La peinture des murs à proprement parler peut quant à elle s'effectuer a posteriori.

De manière plus spécifique, sur base de quels critères les teintes du projet de l'îlot Firquet ont-elles été choisies?

Je possède bien sûr mes propres listes des couleurs que j'affectionne ou qui s'assortissent bien, mais j'essaye

toujours d'en changer à chaque projet. Dans le cas du projet de l'îlot Firquet, l'acier corten était très présent en façade, et donc relativement perceptible dans les logements (notamment via les allèges de fenêtres). J'ai donc sélectionné des teintes qui se mariaient bien avec la couleur de ce matériau, par exemple des jaunes ou encore un beige rosé. Les panneaux trespa blancs avaient déjà été posés lors du précédent chantier. Je me suis donc également adaptée à leur présence. Enfin, comme dit précédemment, les teintes sont sélectionnées en fonction du lieu dans lequel elles seront appliquées. On n'appliquera pas la même couleur dans un salon que dans une chambre d'enfants ou encore dans un espace commun.

• Avez-vous rencontré des contraintes sur le plan urbanistique, relativement à la couleur?

Dans le cas du projet de l'îlot Firquet, la couleur a été apposée par petites touches, finalement assez discrètes. Nous n'avons donc pas rencontré de frein particulier sur le plan urbanistique.

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• Dans le cas du projet de l'îlot Firquet, pensez-vous que la couleur puisse remplir les fonctions suivantes (…)?

L'intégration paysagère:

Le choix des teintes et des matériaux a bien-sûr permis l'intégration du projet dans son contexte. Nous sommes tout de même restés assez discrets quant aux touches de couleurs, qui ne sont présentes que sur les portes dans le but de personnaliser l'entrée des logements.

La favorisation de la mixité sociale:

En effet, le travail esthétique crée la surprise relativement au caractère social du bâtiment. D'ailleurs, bien qu'il s'agisse en grande partie de logements sociaux, mon fils m'a un jour fait cette remarque : "si on pouvait avoir un logement comme ça" ! Je pense que ce bâtiment ne donne aucunement l'impression d'être composé de logements sociaux grâce à ses touches de couleurs. Il donne envie d'y vivre.

L'individualisation du logement:

La porte d'entrée colorée est une première étape dans l'individualisation du logement. Lorsqu'il entre dans l'îlot Firquet, l'habitant peut se dire "j'habite la maison avec la porte bleue", je trouve cela intéressant (et surtout plus intéressant que de donner un numéro souvent très long au vu du nombre de logements). L'individualisation de

poursuit ensuite par le lien entre la couleur de la porte d'entrée et la couleur apposée à l'intérieur du logement. Il existe donc en quelque sorte une ambiance et une identité propre à chaque logement.

L'esthétique à moindre coût:

Sur le plan financier, une porte de couleur représentait le même coût qu'une porte blanche ou noire. C'est également le cas d'autres matériaux. Il est donc intéressant de profiter de la couleur, notamment ici dans un but de personnalisation des logements. Pour cette raison, nous n'avons jamais hésité à apposer de la couleur dans nos projets, que ce soit dans les entrées ou encore les espaces communs.

Le bien-habiter des occupants:

Je pense que les habitants vivent très bien cet apport de couleurs et sont très satisfaits de la qualité de leurs logements. Selon moi, la couleur a de nombreux effets positifs sur ceux qui la côtoient. Si nous reprenons l'exemple de la polyclinique de Montegnée, le travail sur la couleur a notamment été très bénéfique en pédiatrie, en permettant la création d'un espace ludique et apaisant pour les enfants hospitalisés. La couleur a un grand rôle à jouer sur le moral des occupants du projet, tant les malades que le personnel soignant.

Par exemple, l'utilisation de la couleur jaune permet de créer une atmosphère

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dynamique qui favorise la guérison, plus que le blanc omniprésent souvent caractéristique du milieu hospitalier. Nous en avons eu un retour très positif, tant de la part des patients que du personnel.

La pérennité du bâtiment:

J'essaye toujours d'éviter les effets de mode lors du choix des couleurs afin de favoriser la pérennité du projet. Par exemple, bien que le projet de la polyclinique de Montegnée ait été réalisé il y a une vingtaine d'années, les couleurs ne sont pas démodées aujourd'hui. Nous avons en effet utilisé des couleurs "basiques" qui peuvent vieillir et ne se démodent pas. Un des avantages de l'utilisation de peintures en termes de pérennité est également la possibilité de les rafraichir au fur et à mesure de leur vieillissement, voire de les changer, sans nécessiter de gros travaux. Ce changement n'est par contre pas possible avec la couleur "matériaux". Une attention encore plus particulière doit donc être accordée au moment de leur choix.

Enfin, plus concrètement dans le cas du projet de l'îlot Firquet, nous nous

attendions par exemple à ce que le rouge vieillisse plus vite que les autres couleurs.

Or, nous constatons a posteriori que le jaune s'est estompé plus rapidement.

• Selon vous, la couleur pourrait-elle remplir d'autres fonctions?

La couleur nous a également permis de prévoir au mieux "ce que le logement allait devenir". Le fait de choisir dès la conception des logements d'apposer telles couleurs à des endroits définis nous permet en quelque sorte de "fixer" l'esthétique que l'on souhaite donner au projet, et d'assurer ainsi une certaine harmonie une fois le projet investi par ses habitants. Toutefois, il est certain que l'esthétique du projet se trouvera malgré tout modifiée par l'appropriation du lieu par ses occupants. Un exemple typique est le choix des rideaux ou l'entretien de son extérieur.

Enfin, nous constatons également que le fait d'emménager dans un logement travaillé au niveau de sa couleur induit un certain respect de son lieu de vie chez l'habitant.

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ANNEXE 5 : RENCONTRE AVEC LES HABITANTS DU PROJET DE L'ÎLOT FIRQUET 1

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Parmi les 30 logements que compte le projet, 12 personnes issues respectivement de 12 logements différents ont été interrogés dans le cadre de cette enquête. L'objectif de cette rencontre avec les occupants du projet était de

permettre la mise en relation des hypothèses émises au cours de l'étude

théorique ainsi que des conclusions posées sur base de l'interview d'Isabelle

André, coloriste du projet, avec une situation de fait, à savoir la vie au sein du projet. Comment les habitants de l'îlot Firquet appréhendent-ils la couleur au

quotidien ? Quels usages en font-ils ? La couleur contribue-t-elle au "bien-habiter" ?

Au départ de cette enquête, je me suis rendu à plusieurs reprises sur le terrain afin de rencontrer les occupants du projet au cœur de leur lieu de vie. Douze habitants m'ont ainsi donné l'occasion de leur poser quelques questions relativement à leur logement ainsi qu'à l'îlot Firquet dans sa globalité. Les personnes interrogées n'ont donc pas fait l'objet d'une sélection spécifique sur base de critères tels que l'âge, le sexe ou encore l'origine, mais ont toutefois en commun la qualité d'habitant du projet.

Les questions posées avaient pour objectif de recueillir des avis relativement à trois contributions apportées par la couleur au logement social, à savoir l'identification et l'individualisation du logement ainsi que le "bien-habiter". Les autres contributions abordées lors de l'étude théorique, à savoir l'intégration, la pérennité et la réduction de coûts ne se prêtaient en effet pas à un questionnement des habitants du projet.

Trois questions ont ainsi été posées aux habitants interrogés. La première était la suivante :

• Quel est votre ressenti vis-à-vis des couleurs qui vous entourent au sein de l'îlot ?

Il est important de mentionner le caractère volontairement ouvert de cette question. Celle-ci offrait en effet une grande liberté de réponse, permettant par la suite d'évaluer la localisation des couleurs évoquées en premier lieu par la personne interrogée ou encore les principales valeurs attribuées à la couleur par les habitants. Les habitants aborderont ils spontanément la couleur apposée en extérieur ou au contraire à l'intérieur de leur logement? Lui attribueront ils de prime abord une valeur esthétique (appréciée ou non?) ou encore l'une des "fonctions" présentées lors de l'étude théorique?

La seconde question avait pour vocation d'appréhender l'utilité de la couleur comme outil d'identification et d'individualisation du logement pour les habitants du projet. Elle était formulée comme suit :

Page 50: Mémoire de fin d'études : 'La couleur au service du ...€¦ · La couleur dans l’environnement urbain 2 Ambiances Luan Nguyen et Jacques Teller La couleur dans l’environnement

• Vous arrive-t-il de vous repérer dans l'îlot en utilisant les couleurs, ou encore de décrire votre logement par la couleur de sa porte ?

Au même titre que les autres questions posées lors de cette rencontre, la première réponse donnait lieu à une brève discussion avec l'habitant, souvent poursuivie dans le but de préciser sa réponse. De même, afin de permettre une meilleure compréhension de la question par la personne interrogée, des exemples de "mise en situation" étaient donnés tels que "vous parlez de votre maison comme la maison à la porte rouge" ou encore "vous vous donnez rendez-vous à l'entrée à la poutre jaune". Les habitants affirmeront ils faire usage de la couleur en ce sens ou au contraire ne l'utilisent-ils jamais pour identifier ou s'identifier à leur logement ?

Enfin, pour préciser un peu plus cette notion d'individualisation du logement et appréhender, dans un même temps, les effets de la couleur sur le "bien-habiter" des occupants, une troisième question leur était posée :

• Certaines parties intérieures de votre logement étaient-elles mises en

couleur avant votre arrivée ? Quelle(s) est/sont cette/ces couleur(s)? Qu'en pensez-vous ?

Selon les résultats obtenus lors de la seconde question, celle-ci a pour objectif de déterminer si la couleur appliquée à l'intérieur du logement prolonge l'identification à son logement amorcée par la porte d'entrée (si tel était le cas). Cette troisième question permet également de mettre en lumière le ressenti de l'habitant par rapport aux couleurs prédéfinies de son logement.

Comme mentionné précédemment, ces questions ont presque toujours donné lieu à une courte discussion avec l'habitant, lui permettant de s'exprimer un maximum relativement à la couleur. Cette liste de question se devait également d'être brève et simplifiée suite aux différentes contraintes imposées par le contexte de l'enquête telles que le temps accordé par les habitants ou encore les difficultés de compréhension de la langue française rencontrée par un certain nombre de personnes interrogées.

Les conclusions de cette enquête sont développées au sein du chapitre 4 de la seconde partie du présent travail.