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Histoire de l'Art Moderne L'art de la Renaissance en Europe Première partie : Art et artiste de la Renaissance I. Un place modeste dans la société (Moyen Age/début Renaissance) A/ Architecture, peinture et sculpture : des activités mécaniqu e Arte ou le monde des métiers Au début de la Renaissance l'intention esthétique n'est pas la principale intention, on a un plus grand intêret pour la fonction. La délectation est secondaire. Peinture, sculpture et architecture sont donc peu considérées. Ce sont des « arts », c'est-à-dire une activité mécanique, une activité artisanale. De ce fait elles sont peu estimées, et cela depuis l'antiquité. 2° Arts libéraux versus arts mécaniques Dans le civilisation antique il y avait les arts libéraux et les arts mécaniques. Les arts libéraux correspondent aux activités de l'esprit, les plus nobles (dont fait partie la musique). Les activités mécaniques sont des activités manuelles, et sont jugées communes des activités d'un homme libre. Sur le Sarcophage des Muses, II ème siècle ap J.C, on voit bien quelles sont les activités prisées. Jusqu'au Moyen Age et encore à la Renaissance cette distinction perdure, et les artistes relèvent du monde des métiers, et leur activité est rémunérée en fonction des critères matériels, mais pas esthétique. A la Renaissance donc, ces arts sont jugés peu nobles. A ces deux catégories d'activité on a deux types d'apprentissage différents : les arts libéraux se travaillent à l'université, et les arts mécaniques se travaillent dans les ateliers. Ex : Pinturicchio, salle des arts libéraux, apparement Borgia. B/ Le statut des peintres, sculpteurs et architecte 1°Le système corporatif Le terme artiste n'apparait qu'au XVIIIème siècle. Auparavant il fallait appartenir à une corporation pour pouvoir exercer. L'essentiel des artisans appartiennent donc à un système corporatif : on dit « guilde » ou « communauté de métiers ». En italien on les nomme « arte ». Les praticiens appartiennent à différentes corporation, à Paris on a par exemple les Tailleurs d'Images. Ces communautés réunissent toutes sortes d'artisans (différents types de peintres,...). Il y a des différences selon les pays, en Italie on a la Corporation des métiers de la Pierre et du Bois à laquelle appartiennent les architectes et les sculpteurs. Ex : relief de Nanni di Banco, Arte di maestri di pietra i legname, v.1414- 1417.

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Histoire de l'Art Moderne

L'art de la Renaissance en Europe

Première partie : Art et artiste de la Renaissance

I. Un place modeste dans la société (Moyen Age/début Renaissance)

A/ Architecture, peinture et sculpture : des activités mécanique

1° Arte ou le monde des métiers

Au début de la Renaissance l'intention esthétique n'est pas la principale intention, on a un plus grand intêret pour la fonction. La délectation est secondaire. Peinture, sculpture et architecture sont donc peu considérées. Ce sont des « arts », c'est-à-dire une activité mécanique, une activité artisanale. De ce fait elles sont peu estimées, et cela depuis l'antiquité.

2° Arts libéraux versus arts mécaniques

Dans le civilisation antique il y avait les arts libéraux et les arts mécaniques. Les arts libéraux correspondent aux activités de l'esprit, les plus nobles (dont fait partie la musique). Les activités mécaniques sont des activités manuelles, et sont jugées communes des activités d'un homme libre.

Sur le Sarcophage des Muses, II ème siècle ap J.C, on voit bien quelles sont les activités prisées.

Jusqu'au Moyen Age et encore à la Renaissance cette distinction perdure, et les artistes relèvent du monde des métiers, et leur activité est rémunérée en fonction des critères matériels, mais pas esthétique.

A la Renaissance donc, ces arts sont jugés peu nobles. A ces deux catégories d'activité on a deux types d'apprentissage différents : les arts libéraux se travaillent à l'université, et les arts mécaniques se travaillent dans les ateliers.

Ex : Pinturicchio, salle des arts libéraux, apparement Borgia.

B/ Le statut des peintres, sculpteurs et architecte

1°Le système corporatif

Le terme artiste n'apparait qu'au XVIIIème siècle. Auparavant il fallait appartenir à une corporation pour pouvoir exercer. L'essentiel des artisans appartiennent donc à un système corporatif : on dit « guilde » ou « communauté de métiers ». En italien on les nomme « arte ».

Les praticiens appartiennent à différentes corporation, à Paris on a par exemple les Tailleurs d'Images. Ces communautés réunissent toutes sortes d'artisans (différents types de peintres,...). Il y a des différences selon les pays, en Italie on a la Corporation des métiers de la Pierre et du Bois à laquelle appartiennent les architectes et les sculpteurs.

Ex : relief de Nanni di Banco, Arte di maestri di pietra i legname, v.1414-1417.

Les peintres eux appartiennent à la corporation des médecins et des apothicaires, parce qu'ils utilisent des produits fournis par les apothicaire, et aussi parce qu'ils préparaient leurs couleurs en les broyant. La corporation régulait l'accès à la création et au travail. Son accés était très réglementé ; il fallait suivre une corporation chez un maître, réaliser un chef-d'oeuvre, et verser de l'argent, avant de pouvoir avoir son propre atelier. Cette dimension manuelle et comerciale fait qu'ils sont peu estimés.

2° Quelques privilégiés : les artistes de cour

Ce sont ceux qui travaillent pour les souverains, et qui ont donc des avantages. L'artiste de cour peut avoir des travaux très différents, et dans ce cadre il n'est pas l'artiste exclusif d'un commanditaire. Cette situation est très privilégiée pour l'époque, d'un point de vue financier mais aussi d'un point de vue social : elle confère un très grand prestige. Certans souverains vont même anoblir certains artistes de cour comme Giotto, par exemple.

En contrepartie, les artistes sont dépendants du bon vouloir du prince.

Ex: Rogier Van der Weyden, Portrait de Philippe le Bon, v1450

Ex : Henri Bellechose, Le retable de Saint

Les principaux artiste de cour sont,

→ dans le royaume de Naples on trouve Simone Martini (Saint Louis d'Anjou remettant la couronne à son frère Robert, v.1317), et Giotto (Scènes du Nouveau Testament v.1330). A la cour de Naple Giotto accède au titre de familiaris, c'est-à-dire qui fait partie des proches du souverain et qu'il peut se rendre à la cour quand il le souhaite.

→ Plusieurs peintres et sculpteurs sont favorisés par les Ducs de Bourgognes comme Claus Sluter et Melchior Broederlam qui devient peintre et valet de chambre de Philippe le Hardy.

→ On trouve également le peintre Andrea Mantegna, originaire de Padoue, qui bénéficie d'une grande réputation dès les mileu du Xvème siècle. Il devient le peintre de la famille de Mantoue. (La Chambre des Epoux, 1465-1474). Il est appelé le « carissimum familiarum noster », et sera même fait chevalier. En 1504 il se voit même accorder une chapelle pour établir son tombeau dans l'église baptismale de Mantoue.

→ A la fin du Xvème siècle l'artiste de cour célèbre est Léonard de Vinci qui va être au service du Duc de Milan.

→ Raphaël et Michel Ange seront les artistes de la cour Pontificale.

→ Jules Romain travaille aussi à la cour de Mantoue pour les Gonzague.

→ Vasari pour les Médicis.

→ Titien est à la fois un protégé des Gonzague, du Papa Paul III et de Charles Quin.

Il n'empêche que ce sont des exceptions. La plus grande partie des peintre et autre appartiennent à des corporations.

II. Revendication (Xvème-XVIème siècle)

A/Plaidoyers

1°Le droit à l'histoire : naissance et biographie artistiques

Les artistes vont concquérir le droit à l'histoire au travers de leurs textes. Cette valorisation par l'écrit se met en place très lentement.

Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle du Ier siècle après Jésus Christ va présenter la vie de certains artistes.

Au Moyen Age les artistes ne sont pas jugés dignes d'avoir une biographie. Néanmoins certains poètes vont faire mention des artistes dans leurs écrits. Au XIVème siècle Dante associe la gloire à Cimabue et Giotto dans la Divine Comédie. Ensuite Boccace dans le Décaméron va mettre Giotto en avant. Pétrarque dans le Canzionere va comparer Simone Martine au peintre d'Alexandre de l'antiquité.

Ensuite le premier historien à s'intéresser aux peintres, à la fin du XIVème siècle, Filippo Villani dans De l'origine de la ville de Florence et ses citoyens illustres, va parler de Giotto et Cimabue. Pour Villani, les peintres, sculpteurs et architecte sont dignes de figurer parmis les hommes illustres.

Par la suite ce sont les artistes eux-mêmes qui vont célébrer leur dignité et leur gloire, comme avec Loenzo Ghiberti qui écrit les Commentaires où il va retracer les parcours d'artistes florentins, mais aussi de l'école Siennoise et également sa propre biographie. On a affaire à la première autobiographie d'un artiste ce qui est un plaidoyer prodomo.

Au cours du Xvème siècle on commence donc à trouver des portraits d'artistes dans les ouvrages sur les hommes illustres.

A la fin du Xvème siècle on a la première biographie autonome d'artiste réalisée par Antonio Manetti.

Au XVIème, Giorgio Vasari rédige Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes. Vasari est lui même peintre, très reconnu, et pendant deux décénnies va voyager à travers l'Italie. A cette date publier ce genre d'ouvrage est tout à fait audacieux. Dans ce livre il ya 150 biographies d'artistes italiens qui vont du XIII ème siècle au XVIème siècle sur plus de milles pages. Il commence avec Cimabue et termine avec Michel-Ange. C'est un très grand succès. C'est un élément de promotion et de reconnaissance des artistes. Son ouvrage est d'une ampleure tout à fait inédite.On y trouve une notion de progrès des arts : Vasari ne se contente pas d'une simple succession de biographies, il cherche à leur donner le sens d'un progrès dans les arts. Il est un des premiers à employer le terme de Renaissance des arts. Le Quattrocento est une phase de maturité selon Vasari, et le Cinquecento est une phase de perfection (avec Michel-Ange, Leonard de Vinci et Raphaël). On une notion de divin → génie : Michel-Ange dit « il divino ». Vasari attribue à l'artiste un caractère sacré.

Les vies de Vasari vont connaître un telles succès que les biographies d'artistes vont devenir beaucoup plus fréquentes à partir du XVIème siècle. Par exemple Karel van Mander rédige le Schilderboeck ; c'est un livre de peinture où il regroupe différents artistes.

2°Promouvoir la dimension intellectuelle des arts : les premiers essais théoriques

Jusqu'au Xvème les écrits sur l'art sont surtout des traités techniques.

-Theophilus Presbyter, Schedula diversum artium ou De diversis artibus, premier quart du XIIème siècle.

-Cennino Cennini, Il libro dell'arte o trattato della pittura, vers 1390-1437 : ce sont des traités théorique sur les arts.

-Leon Battista Alberti, De Pictura, De Statua, De Re aedificatoria, entre 1435 et 1452 : pour promouvoir la dimension intellectuelle de la peinture, il en donne un aspect théorique avec en particulier une théorie de la perspective à l'usage du peintre. Alberti est le premier théoricien de l'art. Il développe deux idées importante : la pratique de la peinture se basesur les sciences, et elle rivalise avec les arts du langage. La peinture est donc une discipline libérale.

-Piero della Francesca, De prospectiva pingendi (De la perspective à la peinture), v.1480

-Léonard de Vinci, Trattato della pittura, 1490-1519 : ces notes ne constituent pas un manuscrit ordonnées, mais elles seront réogarnisées après sa mort et rassemblées pour former ce traité. « la pittura e cosa mentale ».

B/ Affirmation visuelle de l'artiste

1° La signature

Dans l'antiquité certains sculpteurs signaient leurs œuvres.

En signant son œuvre l'artiste se distingue.

2° L'autoportrait situé

Ex : Orcagna, Mort et Assomption de la Vierge, 1359

Dans cette œuvre religieuse le sculpteur Orcagna s'est représenté parmi les apotres.

3° L'autoportrait autonome

Il apparaît au Xvème siècle et se développe au cours du XVIème siècle.

Ex : Le Parmesan, Autoportrait.

Ex : Raphaël, Autoportrait.

Avec ces deux autoportraits on voit que le peintre veut montrer sa grande technique, sa maîtrise de la peinture.

Ex : Titien, Autoportrait, vers 1566, Prado, Madrid.

Ex : Vasari, Autoportrait, vers 1567, Musée des Offices, Florence.

Ici on a des autoportraits réalisés pour montrer l'importance même du peintre et non pas pour prouver son excellente technique ou ce genre de choses.

Le Titien se représente ici assez sobrement, il cherche à montrer l'importance qu'il a en montrant son collier de l'Ordre de la Toison d'Or. Il se présente également un peu comme le patriarche de la peinture qui est devenue un art noble. Par ailleurs il tient un pinceau, ce qui indique sa profession.

C'est la même chose pour le portrait de Vasari. Il est ici au sommet de sa carrière, et il se représente ici avec son ordre de Chevalerie Pontificale.

On voit à travers ces autoportraits que l'artiste s'impose comme seul sujet, au contraire des autoportraits situés où il pouvait prendre le visage d'un personnage important ou se méler à la foule. Ces autoportraits sont des gestes d'autocélébration pour l'artiste. Néanmoins le public n'y a pas véritablement accès puisqu'ils sont à usage privé du peintre et de la famille. « L'autoportrait parle, mais ne parle-t-il pas dans le vide ? »

4° La demeure de l'artiste

Il s'afit là d'oeuvres plus visibles par le public que les autoportraits. Cependant elles ne concernent que quelque cas exceptionnels qui nous éclaire bien sur la volonté de l'artiste à montrer leur importance au sein même de la société.

· Andrea Mantegna, maison de l'artiste à Mantoue, vers 1476.

Mantegna a obtenu de son mécène le privilège d'avoir un terrain pour y construire sa demeure. Cela rend visible la réussite financière du peintre ; la maison est relativement imposante, et de plus elle exprime l'élévation de son statut social.

On trouve des inscriptions en latin dans cette maison qui font référence au marquis de Mantoue ; la première indique que le terrain lui a été offert par le marquis, et la seconde Ab Olympo est la devise même du marquis qu'il avait eu l'autorisation d'inscrire. De ce fait il montre son appartenance à la cour du marquis de Mantoue, et encore plus, il en montre sa proximité.

Le deuxième élément frappant est le plan de la maison qui a un plan centré combinant le cercle et le carré. C'est qulque chose de tout à fait unique pour cette époque, et de cette manière Mantegna fait valloir sa personnalité savante et sa capacité à inventer des choses tout à fait inédites.

· Jules Romain, maison de l'artiste, Mantoue vers 1540.

Jules Romain est un artiste qui a travaillé à Rome au côté de Michel Ange pour le Pape, puis qui se met au service des souverains de Mantoue. En 1538 il achète une maison qu'il décide d'élever à la hauteur de sa réussite sociale. Il s'agit également d'une démonstration de ses talents puisqu'il montre une utilisation très inédite, très inventive du vocabulaire architectural.

· Giorgio Vasari, maison Vasari, Arrezo et salle de la Renomée, vers 1542, et salle du Triomphe et de la Vertue.

Vasari est un des rares artistes à posséder deux maisons (une à Arrezo et une à Florence). Dans sa maison à Arrezo il s'applique à mettre en image tout un discours pour valoriser l'artiste comme on peut le voir dans la salle de la Renomée où l'on retrouve de nombreuses allégories ( de la peinture, de la sculpture, etc). Avec ce décor il cherche à montrer que les arts ont acquis une dignité nouvelle et qu'il peuvent être célébrer par la Renomée.

Dans la salle du Triomphe et de la Vertue, il rend hommage aux peintres antiques comme Apelle (peintre d'Alexandre le Grand). Représenter la vie des artistes est quelque chose d'assez nouveau pour l'époque ; Vasari fait du peintre un personnage historique, illustre.

· Giorgio Vasari, maison Vasari, Florence.

Comme pour la précédente maison on retrouve ici les mêmes idées, avec en plus les portraits de ses peintres contemporains. On y trouve également l'idée que le peintre essaie de surpasser la nature en se rapprochant de l'idéal.

· Maison Rubbens, Anvers, premier moitié du XVIIème siècle.

Rubbens est un peintre qui connaît très tôt le succès, dès le début de son séjour en Italie où il est le peintre attitré du Duc de Mantoue. Quand il revient aux Pays-bas, il garde ce statut important et il achètera une maison à Anvers qu'il terminera en 1620. L'architecture est directement emprunté au palais italien et présente de fait une grande originalité. Cette maison, plus proche du petit palais traduit très bien le nouveau statut de l'artiste.

III. Reconnaissance et prestige (XVIème siècle)

A/ Progrès statuaire et renouvellement institutionnel.

1563 : Academia des arts et du dessin.

1571 : décret exemptant les artistes de faire partie d'une corporation.

L'académie est initiée dans un cloître de l'Annunziata que l'académie va faire décorer par ses artistes les plus importants, les plus éminents.

A l'intérieur on trouve une représentation de St Luc en train de peindre la Vierge et l'Enfant. Saint Luc était le saint patron des peintres et ici il prend le visage de Vasari.

1564 : mort de Michel Ange à Rome qui est enterré à Florence. Etant le protecteur de l'Académie, elle souhaite organiser de grandes obsèques en son honneur. Cômes de Médicis, également protecteur de l'Académie, y trouve également son interêt.

Son tombeau est réalisé par Giogio Vasari, à Santa Croce (Florence) en 1570. Michel Ange aura de grandes obsèques, un hommage quasiment national.

B/ Le développement de collections de peinture et de sculpture

De plus en plus le goût pour la peinture se développe : on recherche les œuvres pour un plaisir esthétique et non pas pour une quelconque fonction. On a l'idée de la reconnaissance de l'artiste qui se développe.

1° Une délectation privée (fin Xvème – XVIème siècle)

· Isabelle d'Este (vers 1497-1530) : dans son studiolo (un cabinet à usage privé) elle rassemble toutes sortes d'objets. Elle attache une grande importance à la peinture moderne et commandera des œuvres à Mantegna, Belligni et également Léonard de Vinci. Elle est une des premières à s'intéresser aux peintres du moment pour leur peinture (pour leu style). Dans son studiolo on trouve une allégorie morale où se déploie son goût pour la culture classique. Les souverains ne sont plus les seuls à collectionner

· Collection de Philippe II d'Espagne.

Deuxième partie : L'oeuvre et sa fonction

I. Dévotion

II. Célébration

III. Délectation

La Renaissance Italienne

Introduction et gothique international :

entre héritage et mutations

Notions générales : les différentes phases de la Renaissance Italienne

→ Premier âge ou Pré-Renaissance : le trecento (le XIVème siècle)

→ La Première Renaissance : le quattrocento (le Xvème siècle)

→ La Haute Renaissance : le cinquecento (le XVIème siècle)

I. Les nouveaux espaces de La Renaissance

1° Europe XIIIème-XIVème siècle : un monde de mutation

a) Désastres et mutations

Le XIIIème-XIVème est marqué par de nombreuses épidémies, pendant les deux épisodes de peste, 50% de la population européenne meure, ce qui entraîne de nombreux problèmes économiques, sociaux, etc. On est vraiment dans une période qui va devoir se relever d'un siècle éprouvant.

b) La mutation des villes

Les villes vont avoir un pouvoir très forts. Il y aura de grands centres urbains où les familles importantes vont commencer un mécénat et donc promouvoir l'art. Ceci est dû à la déstabilisation des campagnes.

Ex : Ambrogio Lorenzotti, Effets du bon et du mauvais gouvernement des villes, salla della Pace, Palazzo Pubblico, Sienne, 1338-1339, fresque.

Ici on a donc la représentation de cce qu'est la ville selon les gouvernements. On peut également voir des villes extrêment riches, où règnent la concorde, etc. On voit que c'est une ville encore très architecturale.

Organisation de la société piramidale : avec les Bourgeois et le Medio Popolo.

c) Le renouveau des ordres religieux

On a la création des ordres mendiants : les franciscains, les dominicains, les carmes et carmélites, les ermites de St Augustin, et les servites de Marie. C'est grâce à ces ordres nomades qu'on va avoir la colportation de nouvelles idées, de nouveaux modèles artistique. Ce vont être des ordres qui vont humaniser la religion chrétienne ainsi que l'iconographie, par exemple les franciscains vont accentuer la vision du Christ en tant qu'homme, et non en tant que dieu.

2° L'invention de l'imprimerie

En 1450 l'imprimerie est inventée. Elle va révolutionner le monde des savoirs et des connaissances. La première Bible est imprimée en 1452 : c'est celle qu'on appelle la Bible de Guttemberg.

De 1465 à 1470 les premiers livres vont commencer à circuler et en 1500, on connaît le développement du livre.

Un icunable est un livre imprimé avant 1500.

3° L'ouverture géographique

On connaissait assez bien la géographie à cette époque, mais cela correspondait à une application des lectures chrétiennes. On avait des mappemonde en TO (lettre grecque). Selon la Bible, le peuplement du monde avait été fait par les trois fils de Noé (Japhet, Cham et Sem) mais la découverte de l'Amérique va révolutionner la pensée. Des artistes vont développer des thèmes iconographiques et des objets en suivant une réflexion nouvelle.

Ce bouleversement arrive avec la Chute de Constantinople en 1453, et on a donc la création de nouvelles routes, qui vont profiter énormément à l'Italie et à la péninsule ibérique.

II. Qu'est-ce que la Renaissance ?

Les artistes de la Renaissance ont eu le sentiment de vivre une période particulière. Les artistes ont l'impression de vivre un renouveau des arts en général.

Plusieurs personnages ont essayé de déterminer cette Renaissance.

→ Francesco Petrarca ou Pétrarque (1303-1374) : il va essayer de renverser la vision historique du monde pour montrer l'arrivée d'une période importante. Il va montrer la période du Moyen-Age comme uné période de déclin précédent un renouveau à venir de la civilisation occidentale. Il va diviser l'histoire en deux période : l'historiae antiquae et l'historiae novae.

→ Giovanni Boccacio di Bocace (1313-1375) : il nomme la renaissance comme un moment de réveil qiu'il marque à la fin du trecento.

→ Giorgio Vasari (1511-1574) : c'était un courtisan des Médicis qui a écrit la Vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, édité en 1550 puis en 1558 avec encore plus d'artistes.

III. Le Gothique international et les « avant-courrier » de la Renaissance

1° La traditon gothique

Bencivieni di Pepo dit Giovanni Cimabue (vers 1240-1302). Peintre et mosaïste de Florence. Il est connu pour le genre iconographique des Maestà ; c'est-à-dire des Vierges en majesté.

Ex : Maestà de Cimabue, v. 1270, tempera sur bois, 427x280cm, Musée du Louvre Paris, église San Francesco, Pise.

Support et technique : tempera sur panneau de bois

La peinture sur panneau de bois est adopté en Italie dans la seconde moitié du XIVème siècle. Le panneau est recouvert du gesso, c'est à dire un premier enduit imperméable à l'eau. Le pigment va ensuite être posé sur cet enduit à la détrempe ou a tempera avec un liant (colle, gomme, ou jaune d'oeuf). La tempera est apprécié pour ses couleurs vives et lumineuses. Les peintures sont d'une brilance et d'une netteté importante, mais on ne peut par contre pas faire de rajout lorsqu'elle est sèche.

Clefs d'analyse de l'oeuvre :

1-Identification et présentation

2- Analyse iconographique et formelle.

→ Description du thème et de l'iconographie

→ Composition

3-Commentaire

→ Restituer la place de l'oeuvre dans le contexte de l'artiste

→ Analyse de l'oeuvre, continuité, nouveauté.

La deuxième œuvre importante de Cimabue est un crucifix réalisé vers 1268-1271.

On y a rajouté un tondo, le petit médaillon circulaire mis au dessus et la croix, mais aussi les tabellone, les deux petits panneaux rajoutés des deux côtés des bras. On a donc une coix à Tabellone. Cette croix a pour vocation d'uiliser un espace au maximun et de se présenter comme un tableau.

Dans l'iconographie chrsitologique et christique, le monde byzantin avait favorisé l'image d'un Christ triomphant, d'un Christ dieu. Par la suite on a eu l'image du Christus Patiens; c'est un Christ humain (il saigne) mais il appartient encore au monde de dieu. Ensuite on a eu le Christus Dolens, c'est un Christ humain, qui souffre et on va le traiter avec un visage humain. Avec Cimabue on voit une évolution du style qui accompagne ses différentes représentations de Maestà ou de Christus Dolens.

Le renouveau est enclenché avec deux élèves de Cimabue.

2°Les premières Lumières : I primi luci

→ Duccio di Bueninsegna (vers 1255- vers 1318-1319)

On est dans un mouvement d'humanisation.

Ex : Vierge à l'enfant, vers 1300, tempera sur bois, 27x21cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

En bas sur le cardre on voit la trace des bougies qui on abimé le cadre, cela explique la fonction votive et la fonction privée de l'oeuvre. Ici on a un changement dans la représentation de la Vierge, avec une grande humanisation du Christ enfant qui touche sa mère, alors qu'uparavant c'était l'inverse. De plus l'enfant ressemble à un putto, ce qui traduit l'influence antique sur l'art. La vierge de tendresse (dit vierge eleoussa) existait mais n'avait pas cette définition.

Le retable : vient de reto tabula c'est à dire « derrière la table » et il se placait derrière l'autel de l'église, il concentrait la richesse de l'église. Le retable qui a plusieurs volets est dit polyptique. Il peut avoir des parties inférieures et des parties supérieures. Il avait une visée didactique.

La partie inférieure s'appelle la prédelle divisée en plusieurs parties. Et en haut on a le pinacle qui a à la fois une fonction d'iconographie suplémentaire, mais il était souvent séparé par un bandeau et servait de cache poussière avec son bandeau.

La Maestà de Duccio, qui est un retable, montre les changements de styles : les apôtres ont des visages différents, des postures différentes, on peut les reconnaître. Les couleurs se sont beaucoup variées, l'or n'apparaît comme assez secondaire. Le trône reprend des éléments de la cathédrale de sienne. Dans la prédelle Duccio multiplie les événements de la nativité.

On commence à avoir l'intégration d'architecture : la Vierge ne flotte plus au milieu de la composition. On a une impression de mouvement, de profondeur avec la multiplication des plans. Cette recherche de profondeur était auparvant totalement absente.

Au verso on a les scènes de la passion du Christ qui sont multipliées avec cette nouvelle vision du Christus Dolens.

Duccio, L'arrestation du Christ et le baiser de Judas, Maestà de Sienne, Duccio ici multiplie les éléments de scènes pour donner le plus d'informations au public. L'espace est très construit avec un décor qui va cadrer la scène.

→ Giotto di Bondone (vers 1266-1337) : c'est un des premiers artistes de la pré-Renaissance qui a eu un statue particulier. Il a eu une grande reconnaissance de la cours du Pape, c'est un familiaris. L'une des œuvres majeures de Giotto est la chapelle Scrovegni, dit Eglise de l'Arena à Padoue, vers 1305. C'était une chapelle privée pour aider les Scrovegni à expier tous leurs péchés. Cette chapelle a une forme de reliquaire (comme un petit coffre), comme une boîte très haute. C'est un exemple unique dans le sens où Giotto a eu la total liberté pour construire tout le cycle iconographique de la chapelle. On a donc des peintures construites en registre, avec les vertues, les vices, la vie du Christ, la vie de la Vierge et le Jugement dernier dans l'abside. On a l'introduction de la profondeur, de la perspective, etc... Et surtout, une grande humanité (cf détail de la Nativité).

CM ART MODERNE : L’architecture civile et le jardin en France au 16ème siècle.

Les modifications eu début du 16ème est lié à l’Italie et les guerres entre le roi de France et l’Italie, Charles 8, Louis 12 et François premier. Echec mais apport culturel car à la fin du 12ème l’architecture et les arts en Italie n’avait rien à voir avec les français. Choc culturel. Dans ce cours on parlera autant d’architecture que de jardin.

Cathédrale Sainte Marie de Florence, première moitié du 15ème siècle. Le savoir-faire technique des italiens est incomparable à celui de la France. C’est extraordinaire. Les italiens à cette époque ont un savoir-faire technique dans le savoir-faire de construire, on a affaire en France à une architecture gothique. Les techniques n’ont pas évolués dans l’art Gothique, le style oui mais pas la technique. En Italie mode de pensée différente, formation qui déborde très largement de la peinture, formation complète ce qui n’est pas le cas des architectes français.

Ce savoir-faire passe par :

· la perspective géométrique avec un point de fuite central. Piero della Francesca. Vision réaliste.

· La maquette, ils réalisent systématiquement de tout leur bâtiment. En France c’est rarissime. Cela permet au commanditaire de tout comprendre sur le bâtiment, c’est un moyen de communication. En France, on décrit un bâtiment en comparaison à un bâtiment déjà existant. Le fait de faire une maquette change la réalisation du bâtiment, permet au constructeur de s’y référé en permanence et de réaliser l’œuvre comme il l’avait prévu. Si on a pas de maquette, il est difficile de poursuivre car le donneur d’ordre est absent. A cette époque l’espérance de vie est plus courte, une fois que l’architecte est décédé, la finition de l’œuvre est un problème s’y cet architecte n’a pas transmis son savoir. Nouvel architecte qui ne savait pas bien comment finir l’œuvre. En Italie par le biais des maquettes les successeurs savent exactement ce qui était prévu.

Deux mondes différents qui ne s’affrontent pas, évolution en s’ignorant.

Maquette de la cathédrale de Pavie, est un chef d’œuvre. Les détails réalisés sur ces maquettes est très précis, le volume du bâtiment est réaliste ainsi que les décors. En Italie, on a une série de maquettes extraordinaires. Certaines d’entre-elles sont ouvrantes avec des décors à l’intérieur. Détails impressionnants.

Tout cela a permis de réaliser des œuvres homogènes. Quand on compare la maquette avec la réalisation, on a l’impression que c’est un copier-coller. Savoir-faire du dessin extraordinaire. C’est un plan en élévation, 16ème siècle.

Antonio di Vicenzo, relevé de la cathédrale de Milan, 15ème siècle. Dessin d’un plan à la main.

Tout ce savoir-faire a permis de réaliser des œuvres sur l’histoire de l’architecture civile et religieuse.

Fossé culturel en l’Italie et la France, on va d’abord former des hommes, il va falloir du temps pour que le savoir-faire technique des italiens soit assimilé par les français.

On va mélanger le savoir-faire technique français et italiens.

Cathédrale Sainte Marie des Fleurs, à Florence, coupole très importante, réalisé par Brunelleschi. Projet ambitieux à tel point que ses collègues avaient prédit qu’elle s’effondrerait. On a une coque qui constitue la couverture du bâtiment mais qui est dissocié d’une autre coque qui se trouve être l’ossature du bâtiment. Il y a un espace entre les deux coques, on peut visiter ce vide. Le but de ces deux coques est de permettre de mieux répartir les efforts. Il a dissocié le poids de la structure à celle du bâtiment. Cette cathédrale a pu se mettre en place grâce à la maquette et notamment la maquette de la coupole. C’est exactement la même chose. Cette prouesse technique va être admiré par de nombreux architectes, bâtiment les plus dessiné à l’époque. Aujourd’hui il nous reste des morceaux de la maquette.

Brunelleschi Eglise San Spirito, Florence, nef. Utilisation de l’antiquité dans le décor intérieur du bâtiment, Plafond à caisson, on ne connaissait pas cela en France, on connaissait des voutes d’Ogives. François premier tellement étonné de ce plafond, qu’il va en faire construire à Chambord. Il y aussi des pilastres, c’est une colonne plate qui n’a pas de fonction architecturale mais de portée décorative.

Bramante Donato, Rome, Le Tempietto, 1480-1500, œuvre emblématique car d’inspiration grecque. Antiquité grecque avec péristyle, colonne dorique et coupole. Ce retour à l’antiquité est essentiel, Le Tempietto, l’utilisation de forme de l’antiquité est reprise pour ce bâtiment qui aura une influence considérable en France, car beaucoup vont s’en inspirer au 16ème siècle. On a dans ce bâtiment des médaillons qui sont incrustés. En Italie du Quattrocento, on va retrouver ces médaillons. Parfois ils sont en terre-cuite, parfois on va faire des empreintes de ces médaillons des empereurs romains. Petite à petit on va changer les personnages par des personnages publics. Et les gens vont vouloir se représenter en portrait, en médaillon. Mode qui va avoir un succès considérable. Rue du chapitre représenté au niveau des maisons à colombage et au bout de la place Saint Michel à Rennes.

Bramante, San Marie de la Grâce à Milan.

Alberti, idée majeure est que les mathématiques et la géométrie engendraient l’idée du beau, Eglise Santa Maria Novella. Bâtiment géométrique était forcément beau, grande idée de la renaissance. C’est de l’architecture savante, ce type d’architecture va séduire sous Henri 2 car les architectes ont l’habitude du Gothique et vont être séduit. Supériorité technique des italiens. Alberti a construit beaucoup d’Eglise. Eglise Sant Andrea vers 1470, recouvrement à caisson. Plan en croix latine, croisé du transept perdure mais les italiens vont s’inspiré des temples grec et remettre au gout du jour au milieu du 15ème. Plafond à caisson à la croisée du transept.

Architecture italienne dû à une autre civilisation que la nôtre et pas lié à un seul homme.

Eglise San Sebastiani, Alberti, plan centré, ressemble au château d’Anet. Entrée à porche, influence direct de l’Italie.

Temple Malatesta, Alberti, géométrie, et influence très importante en France car en France on aura des châteaux avec des arcatures et des médaillons, colonnades répétitives. Architecture savante, géométrique on peut décomposer chaque partie en cercle.

Les italiens avaient un sentiment de supériorité, dessin d’église, Léonard de Vinci, pas de dessin de cette qualité à notre époque.

Projets pour Saint Pierre de Rome, Baldassare Peruzzi et Sangallo. Il faut séduire le commanditaire, il y avait un concours organisé. Cela montre la capacité des italiens à créer des architectures nouvelle alors que nous en France on répétait les acquis.

Maquette du tambour de Saint Pierre de Rome, ressemble très fortement à Saint Marie des fleurs à Florence. C’est une maquette ouvrante, à l’intérieur Michel Ange avait réalisé tous les décors. Grande qualité. Le décor est aujourd’hui peint.

Michelozzo, Palais Medicis, Architecture civile. Très différente de l’architecture française faite dans les châteaux. Ce qui va changer est le partie de composition générale du bâtiment. Dans l’architecture française les lignes directrice était verticale alors qu’en Italie ce sont des lignes horizontales. Soulignement de grands bandeaux horizontaux d’étage en étage. En France les lignes sont marquées par la verticalité, façade très haute. Deux conceptions, registres différents. Les français vont essayer d’appliquer l’horizontalité, donne lieu à des compromis. Chambord, qui préserve l’architecture française avec les hautes toitures et bandeau qui séparent les étages.

Autre notion que les français vont avoir du mal à appliquer, 16-17ème traitement de différenciation du bossage étage par étage. Mais aussi sociale, 1er étage pour les nobles et 2ème étage pour les personnes moins noble. Parlement de Bretagne, bossage qui correspondait à des fonctions sociales différentes. Influence directe des palais italiens.

On reconnait bien du point de vue extérieur est très austère, très lourde, répétition systématique pratiquement sans décor. Cette lourdeur n’est qu’apparente, destiné aux gens qui regardent le palais de l’extérieur. La façade n’est pas ostentatoire. Pour autant les commanditaires étaient des gens très riches, la richesse se trouve à l’intérieur du palais. Il y avait des galeries autour des cours. Les français vont avoir tendance à répéter les galeries. Fonctions différentes, Italie, permet de protéger du soleil.

Plan du palais Médicis, on a des toitures en tuile, faible pente, on ne voit pas la couverture quand on est en bas du bâtiment. Escalier droit très étonnant pour les français car on utilisait en France l’escalier en vis. Architecture française, difficulté d’intégrer ces escaliers. Mais de très beaux exemples, comme Azay-le-Rideau. Réalisation de ces escaliers à poser beaucoup de problèmes, marche pas la même hauteur, largeur,…escalier maladroit car les architectes ne connaissait pas bien la technique. Façade très dépouillée, mais cour intérieur on a fait des portiques, entablements, fenêtres. Pénétration de la lumière est importante et permet l’habitabilité de bonne qualité.

A l’intérieur des palais italiens on avait une qualité de vie importante alors que dans les châteaux très mauvaise qualité, très dure : austère, courant d’air…

Salon du 1er Etage, les volumes et l’éclairage n’ont pas changés. Plafond à caisson en bois aussi utilisé dans certain château.

Palais Rucellai, Alberti, un des seuls qui porte un décor sur sa façade : pilastres. Schéma avec une subdivision qu’i s’inscrit dans tout.

Salle du bal, Palais Rucellai, on pense qu’elle est d‘origine, grandes fenêtres. On a devant les fenêtres des emmarchements, question de proportion, cette volonté de faire un schéma parfait. On considère que le beau est plus important que la qualité de vie.

Palais Farnèse, Rome, architecture moins austère grâce au pigment mis dans les enduits. Soulignement des étages et changement de couleur pour différencier les niveaux. On ets dans le même registre architectural que celui de Florence.

Palais, Strozzi, très austère d’extérieur, plus on monte moins le bossage est prononcé. Parlement de Bretagne, joints creux en bossage, bouchage sans intérêt s’il n’y a pas de soleil. On a un acrotère très important qui cache le toit Strozzi.

Maquette du plais Strozzi, tout était prévu.

Palais Pitti, Brunelleschi, forme de bandeau.

Comparaison des différents palais italiens, l’unité architecturale très forte dans la pensée de ce que doit être un palais, composition du plan, façon de vivre à l’intérieur.

Fin 15ème, progrès industriel, nouveaux canons, les seigneurs ne se sentent plus à l’abri dans leur château. On va essayer de trouver des solutions, comme des grosses pierres dans les soubassements pour essayer de faire ricocher les canons. Malgré toutes ces transformations, à la fin 15ème aucun seigneur n’est à l’abri dans ces châteaux. Nouveau type de demeure ou il fait meilleur vivre. On va rajouter des fenêtres pour faire entrer la lumière.

Montreuil Bellay, 1480, rajout des fenêtres au-dessus du pont levis.

Chaumont sur Loire, château féodal mais dès l’origine va être aménagé avec des signes qui ne peuvent pas tromper, on va percer des fenêtres à l’origine. Valeur militaire n’existe plus, amélioration du confort qui passe par l’ouverture des fenêtres. Les commanditaires ont accompagnés les rois de France en Italie. Les façades sont ouvertes. Autre élément, on a apposé des décors, reste une nouveauté. Il y a un mont enflammé, le symbole de la fonction du commanditaire et une coquille saint Jacques. (Élément antiquisant). Intérieur très sommaire, pas de peinture car tapisserie qui permettait de gagner de la chaleur. Pas de mobilier conçu pour ces châteaux, ce sont des mobiliers itinérants. Globalement ces châteaux sont très austère mais on va vouloir avoir des châteaux beaucoup plus chaleureux.

Ainay-Le-Vieil, cheminée de la grande salle est décorée. Plafond à la française à poutres et solives.

Château d’Amboise. Agrandi et transformé sous Charles 8 et Louis 12. Essai d’uniformisation de la façade avec travée qui se superpose, composition de la façade, caractéristique de la renaissance. Pour autant elle n’est pas parfaite. On aperçoit au rez-de-chaussée une galerie. On a une tour médiévale, on peut monter du port jusqu’au château par cette tour à cheval. Façade postérieure, souci d’organisation évident, avec une superposition des fenêtres. Multiple défauts, meneau différents, lucarnes aussi… A l’intérieur on est reste dans la tradition gothique avec des voutes d’ogives.

Blois, château féodal, Ce château va être transformé par Louis 12 et François 1er et Gaston d’Orléans. Androuet du Cerceau, plan. Façade principale de l’aile de Louis 12, statue équestre de Louis 12. On a ait une porte piétonne et cavalière au détriment d’une harmonie de la façade, obligation de décaler une fenêtre. On a un décor polychrome, Tufeau pour les pierres d’angle et brique rouge. On a un souci géométrique, mais une arcade plus grande que les autres, c’est la porte cavalière. Piliers très élégants, on remarque sur ces piliers des décors renaissance, on a des griffons traités dans le style italiens, décors végétaux à aile relief aussi italien.

Blois, cage d’escalier, tradition gothique, mélange, couvrement en voute d’Ogive en étoile voutain polychromé.

Le château de Gaillon vers 1950, Normandie, tellement défiguré au cours des siècles, qu’on avait oublié que c’était une construction charnière à cette époque. Il a été transformé en prison. A la révolution française des parties du château ont été démonté pour être remonté ailleurs. On a pu le reconstitué, nouveauté extraordinaire.

Normandie précurseur de la renaissance, on a une galerie. On a restauré l’entrée du château. Décor italien, bandeau, pilastre, encadrement des fenêtres est renaissance. Richesse des baies, tout est italien, année 1500. Château totalement précurseur. Qualité de la sculpture. Galerie qu’on a aperçue, est restée dans la tradition gothique.

La Tour du Grand escalier, décor en partie gothique avec la porte d’entrée, mais une autre partie renaissance. Question escalier de Blois a-t-il été inspiré par celui de Gaillon. Arc de triomphe traité à l’antique. D’après Androuet du Cerceau, dessin, intérieur aussi très inspiré de la renaissance pour l’époque. Décors qui montrent une avance par rapport à tout ce qu’il a été réalisé en rance à cette époque. Cardinal d’Amboise, très épris de la renaissance, qui a voulu introduire une leçon de la renaissance, très nouvelle. On verra par la suite apparaitre à Fontainebleau. Dans ce château, deux équipes, italiennes et française.

Le plessis-Bourrée, voir description dans une livre. Grande salle avec voute d’ogives. Phase de transition. La salle des gardes, plafond à caisson, en bois. Caisson peint, grande qualité d’exécution. Ce type d’architecture est assez courant, ou l’on voit des châteaux médiévaux s’adapter, élément italien.

Ex, Argy, galerie l’italienne, galerie à deux niveaux, décor reste gothique.

Boumois, façade postérieur, logique médiéval mais renaissance bien présente. Façade habituel, aucun italianisme sauf la porte d’entrée principale, décors de candélabres, de rinceaux, et médaillons avec tête de profil. Assez rare. On a une volonté de changement, s’exprime de façon divers, parfois en faisant des galeries, parfois un détail comme la porte d’entrée, mais montre une volonté affiché du commanditaire qu’il est au courant de ce qu’il se fait.

Chambord, 1515, par F1, château très peu utilisé, F1 ne l’a pas vu achevé. 1524 guerres avec Charles Quint. Chantier catastrophique, le site avait été choisi pour sa forêt, mais très marécageux, travaux préalable d’assainissement du site, enfoncement des pieux en chêne. Retard et coût supplémentaire, ce qui explique que F1 n’y ai quasiment jamais venu. Château qui n’a jamais eu de mobilier. A cette époque les rois possédait de nombreux château, et on déplaçait les mobiliers quand le roi arrivait, il fallait monter la tapisserie, chauffer le château.

Vue générale, idée très linéaire et italienne du château, soulignement des étages par les bandeaux. Tours : français. Liaison des bandeaux par des pilastres posés entre les étages. La partie basse, italienne et partie haute française avec haute toiture. Chambord a été construit sur un marécage, on a canalisé de l’eau pour donner une assise au château.

Sous le château il y a un niveau de soubassement, dans sa silhouette le château est plus français car on voyait les tours beaucoup plus hautes. Dessin Androuet du cerceau. Il y avait des douves autour du château avec fortification. Château inachevé car sous Henri 2, château complètement démodé, il a traversé les siècles sans être occupé. Reste un échec du point de vue de l’histoire de l’architecture. Copie limité.

Plan partie la plus intéressante car propose u mode de disposition. Châtelet divisé par un vestibule important en forme de croix grec, nouvelle conception d’un espace de réception. Appartement dans les 4 coins, destinés par des personnes importantes. Escalier centrale à vis à double révolution. Léonard de Vinci et Palladio a aussi dessiné des escaliers à double révolution. On ne sait pas qui a fait cet escalier. On a en haut du château une galerie pour voir les alentours. Permet de voir des éléments de partie haute comme la cheminée et lanterneau. On va introduire de la polychromie avec des morceaux d’ardoise qui ont été cloué. La lanterne coiffe l’escalier central.

Escalier à double révolution et vestibule avec plafond à caisson, escalier avec pilastre qui le cantonne, esprit italien. Plafond à caisson en parfait état, chef d’œuvre du point de vue technique. Lanterne de l’escalier avec plafond à caisson.

Vestibule, on retrouve la cordelière et la salamandre. Chapelle royale avec plafond à caisson en plein cintre, difficulté pour donner aux pierres la forme de la voûte.

Charpente d’un pavillon du donjon, on voit une cheminée cela veut dire que c’est pièce d’habitation. Une partie du personnel logeait souvent dans les greniers au-dessus des écuries. Mais le personnel qui ne s’occupait pas des bêtes on les logeait sous les combles. Nombre de latrine très important, plus de cent.

Les influences du château de Chambord

Bonnivet, disparu aujourd’hui, affirmation des horizontales, pilastre encadre les fenêtres, organisation rationnelle de la façade. Equilibre entre ligne horizontale et verticale, moitié-moitié. Compromis entre la tradition française et la modernité italienne. Tours : tradition française.

Bury-en-Blésois, détruit, château et sa ferme. Apparait comme un château médiéval. Dans le fond jardin à la française d’influence italienne. Jardin potager. Chapelle dans l’axe du château, du point de vue militaire c’est nul. Chapelle très difficile à intégrer dans un château.

Jusqu'à la fin du règne d'Henry II, Chambord a une forte influence, notamment pour ses tours. Beaucoup de châteaux reprennent ce modèle, mais aussi son vestibule à croix grecque.

Château de Serrant, construit vers 1540. Influencé par Chambord, notamment les bandeaux pour marquer les étages, les pilastres qui entourent les fenêtres et les tours d'angles. Mais les tours sont moins élégantes que Chambord, car les ouvertures ne sont pas régulières. Il y a une continuité dans le décor intérieur. Escalier avec le plafond à caissons

Château de Lude: Construit sous Louis XII puis sous François 1er. Selon toute vraisemblance, ce pourrait être la même équipe qui est venu faire la tour durant une pause du chantier de Chambord. La seule différence c'est que l'on a gardé de faux éléments de défense: les mâchicoulis. Éléments militaires qui n'ont aucune utilité. Les français ont beaucoup de mal à se détacher de leur vision de la demeure noble. Il y a une copie du bas-relief de Louis XII du château de Blois. Les détails des tours indiquent que c'est la même équipe que Chambord, notamment par le traitement des chapiteaux des pilastres. C'est le château le plus proche de Chambord. C'est le même matériaux: la pierre de tuffeau. Il y a également des médaillons qui apparaissent sur les façades. Il y a des losanges et demi-losanges sur les cheminées, il y avait des incrustations d'ardoises comme à Chambord. A l'intérieur, il y a une galerie médiévale avec un plafond à la française, avec poutres et caissons. En général, il y a une salle par château qui est traité dans un style italianisant. Ici c'est le studiolo, avec de nombreuses fresques.

Château de Valencay, dans l'Indre. A aussi repris le motif des grosses tours qui cantonnent les angles. Le châtelet à l'entrée du château rappelle la forme de celui de Chambord. On a au rez-de-chaussé, une galerie qui possède des motif italiens. On a du mal à quitter l'influence française. Ce sont toujours les mêmes défauts car on veut garder les éléments traditionnels. Il y a une différence de la taille des cheminées par exemple. La galerie montre un compromis entre le couvrement à la française et le reste qui est à l'italienne. La porte qui amène à l'escalier en vis est d'un style italien, on a réussi à la conserver. Au 17ème siècle on a fait une aile et au bout on a refait une tour qui ressemble à la première par soucis d'unité. Il y a des mâchicoulis une nouvelle fois. Il y avait beaucoup de gens qui vivaient ici. Il faut des emplacements pour les choses « ingrates » comme la cuisine, la lessive, ranger les carrosses, les chevaux... C'est le grand problème qui existera dans les hôtels particuliers parisiens. Il y avait plusieurs cuisines avec souvent une cuisine par spécialité culinaire. Ces espaces se trouvaient dans les sous-sol. Il y avait une cuisine pour la boulangerie, une pour les viandes, une pour les entrées... Il y avait de très grandes cheminées pour cuire les viandes. Il y avait également des réserves pour stocker la nourriture ou le bois. Ces éléments ont des influences dans la manière de construite le château. La conséquence est notamment que le rez-de-chaussée est surélevé (entre autre...) et on y accède grâce à quelques marches à l'entrée.

Château d'Assier, construit vers 1535. Inspiration des tours, mais elles ne sont pas soulignés par les mêmes bandeaux que les ailes.

On a beaucoup de châteaux qui ont retenu l'influence des tours de Chambord.

Château de Tanlay, dans le Val-de-Loire

Château de Villegongis. La composition des façades reprend celle de Chambord, mais également les cheminées. Il y a des bandeaux pour marquer les étages et des pilastres qui encadrent les fenêtres. Un escalier à l'italienne est composé de repos et de palier. Le repos ne distribue aucune pièce, on est à demi étage, et le palier est à hauteur d'étage et distribue les pièces. Les cheminées sont dans l'esprit de Chambord avec des décors exubérants, avec des motifs venu d'Italie, et des incrustations d'ardoises.

Château de Chenonceau: Château important même s'il est petit. Construit à partir de 1515 et il a été construit très rapidement. C'est la construction la plus rapide de France: trois ans de construction, puis décor jusqu'en 1522. Sur le plan on voit qu'on a repris une idée de Chambord: le vestibule. Celui-ci est traversant, tout en longueur, avec un décor soigné. Il y a un escalier à l'italienne. Ce château a été construit dans le lit du Cher. Sur le côté est, ils y a des constructions qui déséquilibre l'harmonie du château. La difficulté d'intégrer une chapelle est donc remarquable ici. Elle paraît être une pièce rapportée, mais ce n'est pas le cas. On lui a fait une symétrique, mais c'est la bibliothèque qui n'est là que pour l'équilibre. Il y avait un projet d'agrandir le château mais ça n'a jamais été fait. Le jardin a été réalisé au 16ème siècle sous Catherine de Médicis. Les tourelles qui cantonnent les angles marque l'attachement militaire des commanditaires, car elles ne servent à rien en réalité. Un passage sert à accéder aux cuisines qui sont situées dans les sous-bassement du château. On accède à ce passage uniquement par bateau. Le château est en pierre de tuffeau, mais les soubassements ne le sont pas car c'est une pierre friable qui n'est pas idéale pour le contact avec l'eau. Il y avait quatre pièces de réception en plus du vestibule. Et dans les soubassements, il y a une succession de pièce pour cuisiner ou pour en faire des réserves. La porte d'entrée est en bois et d'origine. Elle reflète les difficulté de faire un choix. La porte est très haute, mais une porte de passage humain est, quant à elle, de taille normale. Sur les décors en pierre on a des losanges qui rappellent Chambord et des inspirations italiennes. Le vestibule est traité de façon traditionnelle: voûtes d'ogives. Les ogives retombent sur des culots d'inspiration italienne avec des chapiteaux corinthiens. Le commanditaire était intendant des finances: il aurait sûrement « piqué » dans les caisses de la France pour faire ce château si rapidement. A l'intérieur, le décor a principalement été refait au 19ème siècle. La chambre de Louise de Lorraine: elle a fait peindre l'ensemble de la chambre en noir et des têtes de mort et des osselets en forme de croix, car elle vivait son veuvage dans ce château.

Florence (1420-1492)

Sculpture et Architecture

I. L'Europe artistique en 1400

Florence est marqué par le gothique international : un art raffiné, somptueux, tourné vers les arts somptuaires comme le travail de l'orfévrerie, de l'enluminure, du verre... C'est ce qu'on appelle aussi le style courtois, l'art courtois.

1. Coexistence gothique/ Renaissance

Ex : Hospice ou Hôtel Dieu de Beaune, Pays-Bas Bourguignon

Ex : Ospedale degli Innocenti (1424-1445) Florence

On assiste à le coexistence de nombreux styles à cette époque.

Dans les arts somptuaires comme dans l'enluminure on a vraiment cette coexistence très visible.

Ex : Les très riches heures du Duc de Berry

Ex : La Bible de Borso Deste.

II. La singularité florentine

L'Italie est faite d'un assemblage de régions (République de Florence, République de Venise, Duché de Savoie...) et de fait on a la coexistence de nombreux styles. On a donc une fragmentation de petits états qui vont être dominé par une ville importante qui va être elle-même dominée par une famille.

1. Le retour des Médicis

La ville de Florence était spécialisée dans le commerce des tissus, en particulier de la laine.

1378 : Révolte des Ciompi (travailleurs de la laine) : ils n'arrivent pas à vivre de leur métier et vont arracher une place dans la guilde florentine pour avoir leur mort à dire. Cette révolte dure quatre ans.

1434 : Chute de l'oligarchie florentine formée autour des Albizzi.

La famille des Médicis reste comme dominante pour cette époque mais n'a jamais trop pris part dans la politique de Florence.

1634 : Cosme de Médicis revient de son exil à Venise et assoit son pouvoir sur Florence.

Ce qu'on appelle le Quattrocento florenti dure jusqu'en 1494.

Cosme l'Ancien (gouverne de 1434-1464) dit Cosimo Pater Patriae. Son fils Pierre 1er de Médicis dit Pierre le Gouteux gouverne de 1464 à 1469. Lorenzo de Médicis prend la suite.

2. Des pratiques commerciales florissantes

Pendant la période des Albazzi, Florence a un accès à la mer qui lui permet d'établir des relations commerciales importantes.

On a plusieurs choses :

-des compagnies à succursales

-assurances des convois marchands

-cotation des marchandises

-spéculation sur les changes : Florence établit des taux de changes natinals

-calcul à la plume et non plus au boulier

-prêt à intérêt.

Ces pratiques commerciales sont importantes parce qu'elle vont généré beaucoup de biens, mais elles vont aussi avoir un répercussion sur l'architecture. On a par exemple l'apparition de la loggia : espace à arcades à colonnes, généralement couvert, fermé sur au moins l'un de ses côtés.

Ex : Loggia Rucellai, Florence

3. Une configuration territoriale centrale

Ex : Pianta della catena, carte de Florence dite « à la chaîne », vers 1470-1480.

Sur les collines florentines on va avoir des constructions de villas.

C'est un environnement propice au développement des arts. C'est une ville de petite dimension, mais riche et florissante.

III. La naissance d'une nouvelles génération d'artistes

Ce renouveau se cristallise par un concours pour refaire les portes du baptistère de Florence, qui était un édifice médiéval. C'est un éifice emblématique de la ville parce que c'est là que toutes les grandes familles se font baptisées. C'est aussi un symbolde de la richesse de la ville.

Au départ ce baptistère n'avait qu'une seule porte. C'est la corporation de l'Arte di Calimala qui lance ce concours. On va réaliser un cahier des charges très précis que les artistes devront respectés : il devront oroduire un panneau qui reprennent stylitiquement la première porte de Pisano. Cette compétition est dirigée par les notables de la ville.

Malheureusement on ne garde que les panneaux choisis par les notables. C'est sur le texte du sacrifice d'Abraham que les œuvres sont réalisées. Les deux gagnats sont Lorenzo Ghilberti et Filippo Brunelleschi. On est dans un fort haut-relief pour les deux compositions.

Lorenzo Ghilberti (1378-1455) est un personnage très important pour l'époque. C'est un orfèvre et un sculpteur. Il va gagner le concours pour la seconde et la troisième porte.

Ex : La porte du paradis de Lorenzo Ghilberti. Espace architecturé avec une perpective.

Ekphrasis : « tout raconter ».

Le dernier grand projet de Ghiberti c'est la façade de l'église d'Orsanmichele. Il s'agit d'un édifice construit à partir de 1337 et dont toutes les niches devaient être occupés par des statues du saint patron de chaque corporation de la ville. C'est un principe d'émulation artistique.

Chantiers des principaux sculpteurs de Florence comme Nanni di Banco (1390-1421) qui réalise la statuaire des quatre saint couronnés, qui sont des tailleurs de pierre présentés comme des empereurs romains. Ils sont représentés avec sous la niche un bas-relief de sculpteurs dans leurs ateliers.

Ghiberti lui va réaliser un Saint-Jean Baptiste très traditionnel, qui marque cependant une période de transition.

On trouve également une statue de Donatello représentant Saint Georges. Il est représenté comme un empereur romain : l'espacde l'antiquité prend le dessus dans ces statues. Donatello a travaillé dans l'atelier de Ghiberti et est associé à Michelozzo qui est un promoteur de l'art. C'est un artiste majeur qui va introduire une nouvelle technique de sculpture : c'est le relief méplat écrasé : c'est une manière de sculpté en multpliant les volumes tout en utilisant le moins de matière.

Ex : Bas-relief de Saint Georges tuant le dragon, vers 1420.

Le méplat écrasé permet de transformé la composition en composition architecturée globale.

Ex : Le festin d'Hérode, marbre, 50 x 71cm, Lille, Musée des beaux-Arts Technique.

C'est surtout avec son David que Donatello révolutionne l'art. Cette œuvre est commandé par la municipalité de Florence pour orné une colonne en face du Palazio Vechio. C'est la première fois en sculpture que l'on représente un nu pour ce type de commande. De plus la composition le présente comme un jeune éphèbe, il n'est pas vraiment dans une attitude de héros, il est en train de réfléchir à son acte : attitude noble et pensive. Ce david était une allégorie de ce que pouvait être la ville de Florence.

La sculpture donne cette impulsion qui va être relayer par l'adoption d'un nouveau vocabulaire architecturale.

IV. L'adoption d'un nouveau vocabulaire architecturale.

Filippo Brunelleschi (1337-1446)

En 1418 il participe au concours pour le dôme de la cathédrale de Florence qui est une prouesse architecturale pour son époque. A partir de ce moment là il devient le personnage phare de Florence, et est très prisé. Il réalise plusieurs constructions.

La question du dôme de Florence était très importante, la cathédrale n'avait jamais été achevée par Adolfo di Cambio. Or à cette époque le principe des dômes était inspiré du dôme du temple d'Agrippa qui est un système de dôme à reins.

Brunelleschi va être l'inventeur d'un système à double coque. Le dôme est enyièrement creux ce qui le rend extrêmement léger. Ce travail d'ingénieurie était absolument révolutionnaire pour l'époque et va donner sa renommée à Florence.

Il va également réalisé l'Hôpital des innocents (1424-1445) ; c'est là où les enfants orphelins ou abandonnés étaient laissés. Il s'agit pratiquement d'un projet urbain où on remet à jour l'image de la ville.L'architecture de Brunelleschi est basé sur des formes très simples. On est dans un jeu de l'intellectualisation de l'architecture (beaucoup de formes géométriques).

C'est la même idée que l'on retrouve dans la plupart des œuvres de Brunelleschi avec par exemple la nef de San Lorenzo, toujours à Florence (1421-1428).

Michelozzo di bartolomeo Michelozzi (Florence 1396-1472)

Il est encore une fois un double artiste : architecte et sculpteur. Il devient l'architecte favori des Médicis dans les années 1440.

Ex : Palazzo Medici, Florence, 1444-1450

Il va incenter une nouvelle architecture qui s'adapte aux nouveaux riches florentins, et aux marchands. Il va marquer un aspect de défense en utilisant des rez-de-chaussée revêtu de bossage. Le premier étage s'est appelé le piano nobile : c'est un étage de réception, noble.

Au début du Quattrocento l'architecture s'inspire des maisons rurales. Au fur et à mesure elle devient un leiu de sociabilisation, richement orné, etc.

La peinture en Italie au 16° siècle: du Cinquecento

C'est une période d'une très grande richesse. Tous les grands artistes avaient un atelier avec de nombreux collaborateurs. Le plus souvent, ce n'était pas le maître qui finissait les oeuvres. La période du Cinquecento s'appelle aussi la Haute-Renaissance. Elle n'est pas homogène, il y a plusieures écoles qui développent des goûts différents comme l'école de Venise spécialisée dans la couleur. Plusieurs grands courants traversent ce siècle. On oppose le courant maniériste de la fin du 16° siècle au courant classique des 15° et 16° siècles. Le jeu des influences était beaucoup plus subtile.

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On qualifie les premières années du Cinquecento de Renaissance Classique, et il y a des grandes disparités qui existent entre les différents centres artistiques, ce qui n'empêche pas les échanges et il est donc très difficile de caractériser ce classicisme. En général, il y a une représentation des corps et des expressions assez réaliste, un goût très prononcé pour l'antique et notamment pour les architectures, une recherche de continuité de l'espace, et une recherche d'équilibre d'harmonie dans la composition. Malgré ça, on a quand même une opposition assez évidente. Chez les florentins, on a la prédominance du dessin et surtout des dessins préparatoires, qui s'opposent aux coloris véciciens beaucoup plus chauds et avec un modelé beaucoup plus doux, on a pas cette délimitation très nette de la ligne. Entre 1506 et 1510 Michel-Ange Tombeau , Raphaël Madone aux grands Ducs, De Vinci St Anne Louvre. La période du Cinquecento va devenir un modèle pour les générations futures. Il y avait une rivalité très importante pour les commandes entre les artistes.

Il est tout aussi difficile de caractériser le maniérisme que le classicisme. Le terme maniériste désigne les manifestations artistiques réalisées en Europe entre 1520 et 1620 environ. Cela se situe entre la période Classique jusqu'au début du Baroque. Le terme maniériste apparaît pour la première fois au 17° siècle chez Fréart de Chambray, et ce terme s'impose vraiment au XX° siècle. Le terme maniériste au départ était un jugement négatif sur cette période qui va perdurer jusqu'au XX° siècle où les travaux d'historiens d'art vont permettre d'amener un nouveau regard sur cet art. C'est un art qui a souvent été déprécié et négligé. Vasari l'a qualifié de "belles manières", ce qui implique l'harmonie et la mesure, l'imagination et la fantaisie. C'est un art courtois et raffiné au 16° siècle qui correspond au modèle incarné par Balthazard. On recherche à la fois la beauté, et en même temps l'élégance. Au 17° siècle, il va y avoir une forte critique de ce style et c'est à ce moment là que l'on va trouver cet art maniéré. Il y a un retour au naturel et on va donc critiquer cet art qui a un goût pour les lignes serpentines, qui exagère les traits, et qui a des couleurs très vives, ne correspondant pas à la réalité. Le maniérisme est caractérisé par des figures extrêmement allongées avec Brandino Londres, ou la Madone au long cou de Parmesan. On a une déposition comme chez Rosso, et des couleurs contrastées. On a quand même des styles assez différents.

Il y a un rôle fondamental joué par les classiques (Michel-Ange, Raphaël...). Leur expression dans la dernière période de leur vie pour les couleurs très contrastées et les expressions très dramatiques va beaucoup influencer.

ART MODERNE

La peinture italienne de Cinqueccento – Leonard De Vinci

Debut 16ème marqué par trois grands artistes : De Vinci , Raphael et Michel Ange .

Meurt en 1519 entre lui et Raphael il y a … , puisqu’il meurt un an après léonard , il meurt à 37 ans, Michel Ange va marqué le 16 ème (1475-1564). Ce sont des personnalités différentes et assez affirmé , on distingue facilement leurs arts . Et à Florence et à Rome : vont rentrer en rivalité .

LEONARD DE VINCI

Initiateur de la troisième manière . C’e

Embrumé par la légende , artiste exceptionnel reconnu de suite comme un artiste d’exception grâce à Vasari . Il a incarné la liberté nouvelle de l’artiste qui s’émancipe du statut de simples artisans pour essayer de faire accéder à la peinture un rôle plus noble .

Son œuvre peint est à part puisqu’il est très réduit , on compte 30 peintures , un tiers à disparu et seulement ¼ est d’attribution certaine . Alors que pour les dessins on a des milliers de feuilles ( en feuille unique ou séparée ) , c’est ce matériel qui permet de mieux connaitre Leonard .

Tout ces écrits permettent de comprendre le lien qu’il faisait entre ses peintures et ses recherches scientifiques .

Il est né à Vinci en 1452 , il reçoit une éducation soigné garce à son père notaire qui l’envoie chez les sculpture Andrea Del Verrochio

Il travaille d’abord à Florence puis à Milan à partir 1488 ,pour un Sforza c’est là qu’il créé la « vierge au rocher » . Il créé aussi «  la Cène » à la fin du 15ème .

En 1499 les troupes françaises envahissent Milan , Ludovic le Mort quitte la France . Il rejoint la cour d’Isabelle d’este.

Il réaliste un portrait de cette femme , une sanguine et à la pierre noire . Elle n’arrivera jamais à obtenir la peinture , cela restera à l’état de carton . C’est une particularité de De vinci qui ne finit pas toujours ses œuvres .

C’est un portrait de profil . Inconcevable à l’époque de montrer ces sentiments , et le profil permettrait de donner cet air autoritaire sans montrer ses états d’âme . Le buste est de trois quarts ;Il accorde une place importante au main .

En mars 1500 il se rend à Venise ou il fait un bref séjour , il reste ensuite à Florence entre 1500 et 1506 il travaille au carton pour la sainte Anne à la Joconde à la Leda et à la bataille d’angarie .

« la vierge au fuseau «  entre 1500 et 1507 :Cette œuvre est une copie d’ateliers réalisé . Cette œuvre commandé par le secrétaire de Louis 12 : Mr .ROBERTE qui commandera aussi un bronze à Michel Ange . Il existe une autre version conservée à NY . La différence résidant dans le e paysage , des montagnes à NY et une marine pour le premier .

On retrouve les paysages si chers à Leonard . Même si la madone est différente ,elle est assise sur un rocher , elle tient le christ dans ses bras . La position de la vierge est reprise de la vierge au rocher mais ici inversé . On retrouve le même type de visage avec les cheveux ondulés . Jc concentré avec la croix dans ses mains .

Il créé une narration avec l’attitude particulière de Jésus . On a une importance du mouvement : un mouvement qui en génère un autre . JC qui se détourne pour prendre la croix et la vierge qui essaye de le retenir . Tout semble d’un équilibre très précaire chez DV . Ce qui va influencer les contemporains de Leonard .

Le tombeau de Taddei de Michel Ange 1502-1503

Mouvement particulier du christ qui fait écho à De Vinci

La madone de Raphael

Leonard arrive à insuffler un renouveau dans l’iconographie . On trouve une recherche de la lumière et du sfumato .

Qu’on retrouve sur la Sainte Anne entre 1499 et 1513 :

Carton de la sainte Anne conservé à la Natinal Gallery à Londres

On voit l’évolution de la pensée de l’artiste à travers ces œuvres .

La Joconde – 1503-1514

Vasari en parle mais ne l’a jamais vu , De Vinci l’a amené en France mais jamais achevé . Ce sont des artistes italiens qui rapportent ce qu’ils ont vu à Vasari .

Admirée très tôt par la perfection technique , jeune femme de 24 appelée Lisa Gherardini , troisième épouse del Giocondo ( marchand de soie fortuné ) , marié à 16 ans . Dans l’inventaire des œuvres de De vinci apres sa mort on l’appelle déjà la Joconda .

La commande est mystérieuse , relié à un couple ou l’acquisition d’une maison , désir pour le commanditaire démontrer une ascension sociale . Elle a servie de modèle pour les artistes contemporains , comme Raphael qui la reprend dans Maddalena Doni «  .

Cette œuvre rentre dans les collections royales , François Ier l’achète ou elle sera à Fontainebleau puis à Versailles et arrive au Louvre en 1792.

C’est au 19ème que la légende de la Joconde commence à naitre à partir de son vol en 1911 et quand elle est dilapidé en1950.

Dans les cartons de d’Isabelle d’Est on retrouve l’attitude et la position des mains qu’il a repris dans la Joconde . Dans la dame à L’hermine on a l’esquisse de sourire .

C’est un idéal féminin que Leonard traduit avec la Joconde . Le sourire de la Joconde repris par la Dame à L’hermine , renvoie au nom «  gay » que traduit Giocondo , son sourire constitue son attribut , clin d’œil du peintre .

La ligne des yeux de la Joconde correspond à la ligne d’horizon du tableau ,on trouve une recherche d’harmonie très forte . Et un paysage inhabité chez Leonard qui traduisent « peur et désirs «  . Le sourire met presque mal a l’aise car on ne sait pas si le sourire est bienveillant ou narquois .

On trouve une maitrise forte du sfumato qui donne un côté énigmatique mais également très doux puisque sa particularité . Abolition du trait pour un modèle tout en douceur , il a été formé chez un sculpteur , il veut donc mettre la peinture en avant par rapport à la sculpture tout en créant une œuvre aussi belle qu’un sculpteur l’aurait faite .

Leonard De Vinci

Bataille d'Anghiari, Copie par Rubens. Commande pour le palais de la Ségnorie à Florence. 1503 et 1506 (Leonard part pour Milan ensuite). L'une des plus grosses commandes de sa carrière. Représente la bataille d'Anghiari. Il y a un autre artiste qui peint la bataille de Cascina. Les Médicis avaient été chassés du pouvoir, Florence est devenue une République et on veut commémorer les grandes victoires de Florence dans le palais, mais ces deux victoires ne seront pas achevées et seront recouvertes par les fresques de Vasari.

Le carton aujourd'hui perdu, était un chef d'oeuvre. Rubens au XVII° siècle va le reproduire. La mélée est très violente, même les chevaux se mordent. Un cavalier poignarde un autre. De Vinci veut représenter les batailles de manière réaliste, avec la poussière, le sang... Il arrive à innover et c'est une avancée extraordinaire dans la représentation des batailles. De Vinci nous représente un drame.

Leda, Huile sur bois Staatliche Museen, Kassel 1504-1508

L'oeuvre originale a disparu. Léda est la fille de Testio qui avait épouser le roi de Sparthe. Et c'est de l'union de Leda et de Jupiter (qui pour la charmer se déguise en cygne) qui va donner naissance à Hélène. Conographie assez nouvelle, on cherche les mythes de l'Antiquité. De Vinci tente de représenter ce trouble de la femme divisée entre ses enfants d'un côté et son amant de l'autre. Cette instabilité physique traduit son instabilité psychologique. Une autre version de cette Léda est la version debout Galleria degli Uffizi, Florence. On pense que De Vinci se serait inspiré de manière inversée de "L'Allégorie de la musique" par Fillipo Lippi conservé à Berlin.

La Leda est offerte à la vue du spectateur, c'est novateur à la Renaissance. De Vinci la rend plus réelle.

Saint-Jean Baptiste Louvre 1508-1513

C'est une oeuvre qui pose beaucoup de problèmes aujourd'hui. Elle est assez obscurcie à cause des vernis. Il est de trois quarts. De Vinci tente de faire ressortir l'oeuvre du panneau. Les tons sont résumés à cet espèce de brun doré. C'est entre ombre et lumière. St Jean Baptiste a le bras gauche sur la poitrine, et a le signe précurseur le doigt levé annonçant Jésus. On a l'impression de relief. Il va chercher à traduire en peinture toutes ses recherches. St Jean a une peau de bête, un sourire énigmatique, et par son geste évoque la même attitude que l'Ange de l'Annonciation. Le spectateur devient partie prenante de l'oeuvre, c'est à nous qu'il annonce la venue du Christ. Ce qui a géné c'est le visage assez charmeur.

Autre St Jean Baptiste au Louvre, St Jean dans le désert: il dérangeait aussi, du coup on l'a transformé en Bacchus. On a ajouté la couronne de lière, la peau de bête.

L'oeuvre de De Vinci est très restreinte, et c'était aussi sa volonté. Il l'a résume à quelques sujets. Les tableaux religieux ont un rôle important dans son oeuvre, plus que les tableaux mythologiques. Il recherche une géométrie, comme dans la St Anne avec sa composition pyramidale qui sera un modèle. Il considère l'oeuvre comme un tout harmonieux. La peinture va gagner en naturel avec un modelé beaucoup plus fin. Le dessin très appuyé avec sa technique du sfumato va être révolutionnaire dans l'art. Il y a une recherche d'harmonie entre les paysages et les figures: ce n'est plus un décor, c'est un endroit qui participe au sens et à l'harmonie de l'art. Ce qui est aussi nouveau, c'est aussi cette atmosphère très particulière dans les paysages et les figures, de brume, qui est caractéristique à De Vinci, ainsi que son jeu de clair-obscur qui va être décisif dans l'évolution de la peinture. Il considère le peintre comme un être supérieur, capable de ravir les esprits. Ce n'est pas juste un simple plaisir, ça va au delà.

Michel- Ange Michel angelo 1475-1564

Il est très différent de De Vinci. De Vinci fait des écrits théoriques pour comprendre le monde, alors que Michel-Ange va écrire des poésies. Il va beaucoup réfléchir à la destiné humaine, va concentrer ses recherches sur l'homme, le corps humain, et les passions. Pour Léonard l'art qui domine est la peinture, alors que pour Michel-Ange c'est la sculpture.

Micheal-Ange se forme dans l'atelier de Domenico Ghirlandaio, et très rapidement, il est admis chez les Médicis, et fréquente le milieu néo platonicien. Il revendique une inspiration divine.

Les débuts de Michel-Ange et de Raphaël

Il a travaillé pour les grands bâtiments à Rome. Son art est marqué par un retour à l'antique, que Michel-Ange va tenter de dépasser, et une imitation dans la relation entre l'artiste antique et ses mécènes. On le voit avec la sculpture "la bataille des centaures" marbre conservé à Florence, 1490. Il y a le retour des mythes antiques dans les sujets. On a affaire à différents niveaux de reliefs. Seuls les corps comptent, c'est dramatique car c'est l'affirmation de l'homme par rapport au chaos de la création. Tous les détails superflus sont gommés. Oeuvre de jeunesse très importante. En 1506, il va révolutionner la manière de sculpter les corps. Il a été rapidement admis chez les Médicis, mais pour lui ses deux maîtres sont Donatello et l'antique. Vierge à l'escalier 1490. Plaque de marbre, de plus petite dimension. On retrouve la technique de relief écrasé inventé par Donatello le schiacciato. La madone Pazzi de Donatello est un chef d'oeuvre. Il arrive à faire sentir la différence de matière entre les habits de la vierge. Michel-Ange va se l'approprier. Vierge à l'enfant traitée de manière particulière, le Christ est comme caché derrière sous le manteau de la Vierge. Maîtrise importante du relief par Michel-Ange, et le trompe l'oeil de l'escalier est remarquable. La vierge est de profil ce qui est neuf, avec l'enfant de dos. L'expression de la vierge est extraordinaire, avec cette tristesse. Elle tente de protéger son fils. Cet escalier serait le lien entre le ciel et la terre.

Le Bacchus ivre, marbre faisant 2m03 de haut, Florence, 1496. Oeuvre commandée par le cardinal Riario. François de Hollande ami de Michel-Ange, explique qu'on a tenté de faire passer ce marbre pour une oeuvre antique. Il dépasse la statue antique. Ce Bacchus a une pose très instable, avec un mouvement de torsion avec son bras. Son expression agarde renforce son impression d'ivresse. On a pas de déformation des visages, et la posture reste vraisemblable. Pieta, Basilique St Pierre à Rome marbre, 1m74 de haut, 1498. C'est le chef d'oeuvre de l'artiste, commandé par un cardinal français, destiné au monument funéraire de Charles VIII. Contraste très fort entre le corps nu du Christ qui coupe le corps de la Vierge représentée avec ses très lourds drapés. Elle exprime une sorte de résignation. Il y a une virtuosité extraordinaire pour un jeune artiste, et l'oeuvre est innovante. C'est la seule oeuvre pour laquelle Michel-Ange s'est senti pleinement satisfait, et la seule oeuvre qu'il a signé. Le corps du Christ parait sans douleur, on dirait qu'il sourit au ciel. On a une impression de sérennité très grande, contrairement aux piétas habituelles. Michel-Ange est très religieux, et il y a toute une réflexion spirituelle derrière cette oeuvre. Il y un poli parfait du marbre.

David galerie de l'académie à Florence, colossale, 1501-1504. On voit le détail des veines. Après la commande à Rome de la Piéta, Michel-Ange regagne Florence. Immense bloc de marbre de plus de 4m de haut, acquis 30 ans plus tôt, qui devait à l'origine orner le pilier des arcs boutants de la cathédrale de Florence. Dès 1504, elle va être installée à l'entrée du Palazzo Vecchio. David symbolisait la vertu civique. C'est le premier monument public qui représente un nu intégral. Le bras qui tombe le long de sa cuisse est trop long. C'est le héros avant l'action, ses mains et son coup commencent à se crisper.

Autre oeuvre très importante la Vierge de Bruges, 1501, ND de Bruges, 1m28 de haut, destinée à l'autel de la cathédrale de Bruges. Contraste entre drapés de la Vierge et nudité du Christ.

Les marbres circulaires sont appelés des tondo. L'artiste arrive à intégrer dans un cercle sa composition. Tempera sur panneau. Il a une obsession pour les nus, et il traite la ligne coupant chaque partie des corps, ce qui montre bien que c'est un sculpteur.

On lui commande une bataille "de Cascina" pour orner le Palazzo Vecchio vers 1504. Pour Michel-Ange, la particularité de cette bataille entre Pise et Florence en 1364, est que les florentins étaient attaqués par Pise, il faisait très chaud, ils étaient en train de se rafraîchir dans l'eau. On est loin du réalisme avec les corps bosselés. Ce fut très crtiqué par De Vinci qui lui repproche de faire des corps qui ne sont pas réalistes et de peindre des tendons, des muscles trop apparents.

Raphaël et ses débuts

Raphaëlo Sandio (1483-1520)

Carrière très courte mais riche. Elève du Pérujin. Contrairement aux deux autres grands maîtres, Raphaël ne va pas avoir un style aussi marqué, car il va s'approprier la manière des autres artistes, pour la sublimer. C'est un artiste qui arrive très jeune, à adapter toutes les expériences en cours en peinture, pour à son tour, innover. Il va être enfant orphelin, et son père n'aura pas le temps de lui apprendre son métier de peintre. Il adopte d'abord cette manière du Pérujin, et se rend à Florence en 1504. Il va adopter les manières de peindre de De Vinci, comme le Sfumato, les paysages... A Rome, il est très influencé par Michel-Ange. Une rivalité va s'installer. Le premier retable commandé par Raphaël en 1500 est celui de Nicolas Da Tolentino. Une partie est conservée au Louvre, et l'autre en Italie. C'était une oeuvre pour une chapelle. On a seulement deux fragments d'anges de nos jours, qui traduisent ce que devait Raphaël au Pérujin. Les couleurs sont très différenciées, et séparées par un trait. On a presque l'impression que les plis des vêtements sont cassants. Tous les tons se détachent très clairement. On a une matière très dense et opaque, qui rappelle Pérujin.

Autre oeuvre: retable Oddi. 1503. Toile tranférée d'un panneau, conservée à la pinacothèque du Vatican. Pour l'église St François de Pérouse. Première oeuvre majeure. On voit une séparation très nette entre la partie céleste et la partie basse, avec la même proportion des deux registres. Dans la partie haute on a une idéalisation avec une symétrie parfaite Marie, Jésus et les anges, de chaque côté. Les figures d'anges se correspondent. En bas, l'artiste reprend le même principe de symétrie sur le domaine terrestre, mais se permet un peu plus de liberté. Les deux scènes sont presque indépendantes, le seul lien est l'ensemble des regards tournés vers le ciel. On a une individualisation nette des visages, et les coloris sont nettement diférrenciés. Raphaël l'utilise pour animer et rythmer sa composition. Au fur et à mesure de l'évolution de sa carrière, il arrive à marier les registres terrestres et célestes.

Retable Colonna New-York, temperra sur bois. La composition reprend ce que faisait Pérujin. La Vierge est entourée de 4 saints. Dans le retable Mond, National Galery, on voit déjà une conception un peu nouvelle de l'espace, avec cette intégration dans le paysage, où il essaye d'unir plus subtilement le domaine terrestre et céleste. Il est jeune et arrive presque à dépasser son maître le Pérujin.

Le mariage de la Vierge, Pinacothèque Milan, Signée de Raphaël. C'est un tableau réalisé pour la chapelle de San Franceso pour le village de Castello près de Urbain. L'influence du Pérujin est évidente, avec le mariage de la Vierge du Pérujin peinte en 1504, à peu près au même moment. Raphël reprend la même composition, le même type d'architecture. Ce qui semblait plus rigide chez le Pérujin, devient plus souple et harmonieux chez Raphaël. Il reprend et améliore la manière de son maître. On voit sa grande maîtrise de la perspective, et cette recherche d'harmonie qui lui est propre. A la fin de l'année 1504, Raphaël se rend à Florence, qui attirait les plus grands artistes. Il y découvre les oeuvres de Léonard, et de Michel-Ange.

1505: Retable Ansidei, commande pour une église de Pérouse. Manière du Pérujin toujours très présente, ainsi que la composition. Il n'a que 21 ans.

1504: Madone aux Grands Ducs, Florence, Musée des Offices. La force de Raphaël est sa grande simplicité. C'est un art extrêmement subtile. Les gestes sont très mesurés.

Ses madones les plus célèbres sont: La madone du Belvédaire en 1506, Vienne. L'influence de De Vinci est présente. Il y a la recherche de coloris, et d'harmonie entre ce paysage et la figure. Il y a la recherche de mouvement. Jésus bébén rencontre St Jean-Baptiste son cousin bébé lui aussi. Jésus s'appuie sur la croix de St Jean Baptiste. Raphaël connaissait la St Anne de De Vinci surtout par le carton, et on y voit de fortes ressemblances.

La belle jardinière (titre non donné par le peintre), influence de Michel-Ange.Vierge dans un paysage. Les nuages sont parfaitement symétriques de chaque côté de la Vierge, comme des rideaux. Aboutissement de l'artiste dans ses Madones.

Avec ces oeuvres, on peut résumer l'art du peintre: la représentation la plus claire possible de l'histoire avec une gestuelle très mesurée, les madones au même type de visages, rappellant la statuaire antique et sa beauté idéale. La grâce fait partie de ce que recherche Raphaël. La beauté du tout dépend de chaque partie, et chaque élément du tableau est traité de façon importante. La symétrie est importante: c'est un art de la mesure, avec cette recherche de beauté idéale. Même s'il est en rivalité avec Michel-Ange, c'est un art qui se développe en parallèle. De Vinci lui, va se tourner vers la sculpture, alors que Raphaël va se tourner vers l'antique. En 1507, Raphaël innove. Avec l'influence de Michel-Ange, il insère dans sa Mise au tombeau, Rome, Huile sur Bois, les passions, qu'il insère de manière encore maladroite. La Vierge est évanouie. Il insère une narration, c'est un véritable tableau d'histoire qu'il réalise. Il y a un cheminement parcouru jusqu'au tombeau. La figure du Christ dérive de la Pieta de Michel-Ange. Raphaël innove dans la peinture religieuse, et dans l'art du portrait. Il va mettre en place, à la suite de Léonard, le portrait conversationnel (qui converse avec le spectateur). Il va reprendre la Joconde. Il était autorisé à venir travailler dans l'atelier de de Vinci. C'est un dessin réalisé à l'encre brune, conservé au Louvre.

Il y a un dialogue entre le spectateur et le tableau. On a des figures plus sérieuses que celle de la Joconde. Il y a différents coloris. La Dame à la Licorne, 1506, Galery Borgen à Rome, huile sur bois. On y retrouve le talent de De vinci, et l'influence de la Joconde. Elle tient dans ses mains une petite licorne. On retrouve les montagnes bleutées à l'arrière-plan. La figure a un regard extrêmement puissant. La licorne est un symbole de pureté et de chasteté, et ce tableau est sans doûte un cadeau de mariage. Ce tableau va avoir une grande influence sur le portrait au 16° siècle. Après Florence, on pense que Raphaël a été appelé par Bramante qui travaillait pour Jules II. Et très rapidement, le Pape va demander à Raphaël de réaliser ses chambres au Vatican. Cela va occuper une grande partie de la carrière de l'artiste.

Raphaël prend une place prépondérante, grâce au Pape Jules II (1503-1513), suivit de Jules II( 1513-1521). Michel-Ange et Raphaël sont appelés par Jules II, pour les très grands travaux de la cité des Papes. Il y a la reconstruction de la basilique St Pierre qui est en très mauvais état, Vatican agandit, Appartements du Pape redécorés par Raphaël, plafond de la chapelle Sixtine par Michel-Ange. Jules II commande à Michel-Ange un tombeau qui n'aboutiera jamais. Un Médicis va aussi faire appel à Raphaël. Il y a une volonté avec Jules II de redonner la splendeur antique perdue. Jules II (Julius César Pontifex) veut magnifier sa puissance, et celle des Papes. Il y a un renouveau économique et graphique à Rome, ce qui facilite ces projets aussi importants. Bramante pour l'architecture, et pour la peinture Michel-Ange et Raphaël.

Il y a encore des guerres avec la France, c'est une période très compliquée. Il va y avoir quelques années de paix, jusqu'au sac de Rome en 1527, qui vont permettrent à Rome de devenir le centre artistique important, et de s'épanouir dans le domaine des arts. Cette Renaissance de Rome, va aussi se développer avec les découvertes archéologiques. On entreprend la restauration des monuments antiques en 1515. C'est la période d'