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Module de Pathologie Respiratoire
Tuberculose
Plan du Cours
1) Définition
2) Histoire naturelle
3) Clinique
4) Traitements
5) Prévention
Définition
La tuberculose est une maladie à tropisme respiratoire privilégié.
C’est une maladie contagieuse.
Elle est due à une bactérie de la famille des mycobactéries : Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch.
* A noter qu’il existe d’autres mycobactéries dont celle responsable de la lèpre.
Epidémiologie
Depuis 1990, la pandémie de tuberculose reprend pour plusieurs raisons :
• Accroissement démographique• Migrations à partir de pays à endémie élevée• Pandémie de VIH (coinfection ++)• Pauvreté et inégalité d’accès aux soins• Baisse des ressources allouées aux programmes de contrôle • Oubli des principes de traitement (pays industrialisés)
Histoire naturelle
La transmission du BK se fait par voie aérienne via les gouttelettes de Pflügge d’un patient BK +.
Le BK pénètre dans le parenchyme pulmonaire où il est phagocyté par les macrophages.
Les macrophages sont alors transformés en cellules épithélioïdes avec formation d’un granulome.
A partir du granulome, la progression peut se faire par voie lymphatique jusqu’aux ganglions satellites.
C’est la PIT : Primo-infection Tuberculeuse
Histoire naturelle (suite)
La PIT guérit spontanément dans 90% des cas (70% chez les patients immunodéprimés).
Dans les 10% de cas restants (30% chez l’ID), une tuberculose maladie va se développer :
- 50% dans l’année suivante,
- 50% dans le reste de la vie.
Histoire naturelle (suite)
Les macrophages infectés atteignent les ganglions régionaux puis la dissémination peut se faire par voie hématogène aux organes les mieux vascularisés : poumons, reins, vertèbres, os , méninges.
On parle de tuberculose disséminée.
Non traitée, la tuberculose maladie entraîne :- 50% décès,- 25% guérison spontanée,- 25% forme chronique.
Facteurs de risque
- Origine ethnique (noirs, indiens, migrants..)- Age (augmente avec l’âge après 30 ans)- Malnutrition, conditions socio-économiques défavorables- Diabète- Silicose- Immunodépression (++) : CTC, IRC, hémopathies, HIV++
IDR
L’intradermoréaction à la tuberculine reflète l’existence d’une hypersensibilité retardée au BK. Elle apparaît 10-12 semaines après l’infection. C’est un test d’immunité.
Technique : injection intradermique stricte de 10 unités (0.1 ml) de tuberculine purifiée dans l’avant-bras
Lecture à 72 h: diamètre transversal de l’induration
Autres techniques (timbre, bague..): peu sensibles
Rôle : diagnostic de la tuberculose ou étude de la réaction induite par le BCG.
Interprétation de l’IDR
• Interprétation du test en France :
- IDR < 5 mm : test négatif
- 5< IDR < 10 : vaccination par le BCG ou tuberculose ancienne
- 10 < IDR < 14 mm : tuberculose probable
- IDR > 15 mm : tuberculose probablement récente
Après vaccination l’IDR n’est pas contributive pendant 10 ans.
Indications de l’IDR
• Enquête des sujets contacts autour d’un cas de tuberculose
• Dépistage ou surveillance des personnes fréquemment exposées à la tuberculose
• Test pré-vaccinal chez l’enfant > 4 semaines
Clinique de la PIT
Généralement asymptomatique :
- Virage de l’IDR,
- Érythème noueux, conjonctivite, pleurésie,
- Rx : ADP +/- nodule pulmonaire.
Le BK n’est jamais isolé dans l’expectoration.
90% guérison chez l’immunocompétent.
Tuberculose pulmonaire
Dissémination par voie bronchique de BK :
- Toux avec expectoration purulente,
- Hémoptysie,
- AEG,
- Fièvre,
- Sueurs nocturnes.
La radiographie pulmonaire est pathologique.
Tuberculose miliaire
Dissémination hématogène du bacille vers différents organes : poumon, foie, rein, méninges…
L’infection provoque la constitutions de granulome de la taille d’un grain de mil.
Diagnostic
Isolement du BK à l’examen direct puis à la culture des :
- BK crachats : 3 jours de suite,
- BK tubage : 3 jours de suite si le malade n’expectore pas,
• Exceptionnellement : fibro bronchique.
Principes généraux du traitement
Association d’au moins 3 antibiotiques (afin d’éviter la sélection de mutants plus que pour synergie..)
Une prise unique le matin à jeun (mais seule l’absorption de la RMP est meilleure à jeun..)
Traitement prolongé au moins 6 mois (parfois plus)
Check: CI, interactions médicamenteuse, effets secondaires, observance (uricémie, couleur urines, dosages éventuels)
Éviction: 15 jours après début du Tt (si BK+ au direct)
Vaccination par le BCG
BCG : bacille Calmette Guérin
- Efficacité :
• 80% pour les formes disséminées,
• 50% pour les formes pulmonaires.
Obligatoire pour :
- tout enfant entrant en collectivité avant 6 ans,
- Les professionnels de santé.
La vaccination doit créer une maladie locale. Sinon faire IDR à 3 mois et si négative : pas de revaccination.
Module de Pathologie Respiratoire
Pneumopathies
Plan du Cours
1 – Introduction
2 - Tableaux cliniques :
2.1 – PFLA
2.2 – pneumopathie atypique
3 – Examens complémentaires
4 – Traitements
Introduction
On distingue :
- Pneumopathies communautaires : acquises en ville
- Pneumopathies nosocomiales : acquises à l’hôpital.
Ce sont des infections potentiellement sévères en fonction du terrain sur lequel elles surviennent.
Mode de transmission
• Les germes pénètrent généralement :
- Par voie aérienne,
- Par voie hématogène : bactériémies,
- Par inhalation au niveau des VADS.
Facteurs favorisants :
- Immunodépression : VIH, splénectomie
- Patients âgés (prématurés), alcool, diabète…
Germes impliqués
Pneumopathies franches lobaires aigues :- Pneumocoque : sensibilité diminuée à la
pénicilline,- Haemophilus Influenzae,- Moraxella Catarrhalis.
Pneumopathies atypiques :- Légionellose,- C. psitacci, pneumoniae,- Coxiella Burnetti.
Y penser
Devant une pneumopathie, toujours penser en fonction du terrain à :
- tuberculose,
- Pneumocystose : VIH,
- K bronchique sous-jacent,
- Légionellose,
- SRAS….
Tableau clinique de la PFLA
Tableau de PFLA typique à pneumocoque :
Signes cliniques :
- Fièvre 39-40 °C avec frissons,
- Toux + expectoration purulente,
- Herpès naso-labial,
Signes physiques :
- Foyer de crépitants à l’auscultation.
Tableau clinique (suite)
Signes biologiques :
- Hyperleucocytose à PNN > 15 000 /mm3,
- CRP,
- ECBC : prédominance d’un germe,
- Hémocultures : positives.
Signes radiologiques :
- Opacité alvéolaire systématisée à un lobe.
Tableau clinique de PNP atypique
Signes cliniques : sujet jeune
- Fièvre 38-39 °C, d’apparition progressive
- Toux sèche,
Signes physiques :
- Discrets râles bronchiques.
Tableau clinique (suite)
Signes biologiques :
- Hyperleucocytose à PNN < 15 000 /mm3,
- CRP,
- ECBC : flore polymorphe,
- Hémocultures : stériles.
Signes radiologiques :
- Sd interstitiel diffus.
Examens complémentaires
• Examens biologiques :
- NFS, CRP
• Examens bactériologiques :
- ECBC,
- Hémoc,
- Sérologies,
- Antigénémies.
Examens complémentaires (suite)
• Examens morphologiques :
- Rx pulmonaire F + P,
- TDM thoracique : exceptionnel.
Autres techniques :
- PCR,
- Immunofluorescence.
Complications
En cas de retard diagnostic, de terrain débilité ou de traitement inadapté :
- Abcès pulmonaire,
- Pleurésie purulente,
- Choc septique,
- Détresse respiratoire avec IRA.
Traitement
Il dépend de la gravité et du terrain :
- Hospitalisation / Ambulatoire,
- Antibiothérapie : per os / IV
- Oxygénothérapie,
- Antipyrétiques : discuter,
- Kinésithérapie respiratoire,
- Drainage d’un épanchement pleural.
Prévention des pneumopathies nosocomiales
Epidemiologie
Les infections respiratoires représentent
– 10 % des infections nosocomiales
– 3e rang après les infections urinaires
Les infections respiratoires nosocomiales
– augmentent les coûts engendrés
par l'antibiothérapie
par la durée de séjour
– augmentent la mortalité
Facteurs de risques
La ventilation assistée ++++
L'âge
Les maladies sous-jacentes
Les troubles de la conscience surtout associés à une alimentation entérale
Les traumatismes du poumon
Les gestes invasifs à répétition (intubation, aspiration bronchique)
Les interventions chirurgicales
Le décubitus dorsal
Mesures de prévention
Position demi-assise
L'oxygénothérapie :
– Respect d'utilisation de matériel à usage unique (sondes nasales, lunettes à oxygène), changé tous les jours.
– Humidification en cas d'oxygénothérapie se fait avec de l'eau stérile.
Réservoirs pré-remplis = sécurité pour l'humidification de l'oxygène.
Mesures de prévention
Le matériel d'aspiration
– Le système d'aspiration est changé chaque
jour.
– Les sondes d'aspiration sont à usage unique
stériles.
– Les aspirations bronchiques :
le moins traumatisantes possible,
effectuées à la demande avec la technique du
« No Touch »,
1 aspiration = 1 sonde.
FIN
Merci de votre attention,
Si vous avez des questions… je suis là pour çà,
Fin du module,
Rappel : apprenez vos cours pour l’examen…