Moines de Tibhirine : la thse officielle branle
Home ACTUALITE SocitPar Christophe CornevinPubli le 02/07/2015
15:58
Les moines de Tibhirine pourraient avoir t tus un mois avant la
date avance par la thse officielle. Crdits photo :AFP/AFP
Selon un rapport d'expertise, les sept moines auraient t tus un
mois avant la date avance dans un communiqu du Groupeislamique arm
considr comme de plus en plus douteux. Par ailleurs, les religieux
auraient t dcapits post-mortem.
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La thse d'une manipulation des autorits algriennes s'accentue
dans l'enqute portant sur l'assassinat des moines de
Tibhirine,enlevs dans leur monastre dans la nuit du 26 au 27 mars
1996 alors que le pays tait en proie la guerre civile.
Un rapport d'expertises dterminant, dont le contenu a t transmis
jeudi aux familles des sept religieux, rvle en effet que
lesreligieux ont t tus prs d'un mois avant le 21 mai, c'est--dire
la date avance dans un communiqu du Groupe islamique arm(GIA) dat
de 23 mai 1996 et dont l'authenticit a t remise en cause mesure
qu'a progress l'enqute. Abdallah, missairesuppos de l'mir Djamel
Zitouni, avait remis le 30 avril 1996 au Consulat de France une
cassette sonore contenant les voix des septmoines enregistres dix
jours auparavant. La justice franaise cherche toujours obtenir des
prcisions sur les circonstances, la
Pdopornographie: 5 Martiniquais reprs grce un logiciel
espion
Moines de Tibhirine : la thse officielle branle
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date et le lieu de la dcouverte de ce document sonore, rcupr par
les services de scurits algriens.
Le rapport fragilise cette version des faits puisque les experts
assurent que l'hypothse d'un dcs entre le 25 et le 27 avril 1996,
telqu'il est voqu dans une pice de procdure, apparat
vraisemblable.
L'hypothse d'un dcs entre le 25 et le 27 avril 1996, tel qu'il
est voqu dans une pice de procdure, apparatvraisemblable
Le rapport des experts
Aprs plusieurs reports notamment dus aux atermoiements des
autorits Alger, la mission franaise emmene par les juges
MarcTrvidic et Nathalie Poux avait enfin pu se rendre en octobre
dernier Tibhirine, situ prs de 1000 mtres d'altitude dans largion
de Mda. Outre les magistrats instructeurs, la dlgation tait compose
d'un reprsentant du parquet antiterroriste de Paris,de
fonctionnaires de la police judiciaire, de gardes du corps du
Service de la protection, d'un mdecin lgiste, d'un
anthropologue,d'un radiologue ainsi que d'un expert en empreintes
gntiques. Depuis 1996, aucune expertise scientifique n'avait t
effectue danscette affaire pourtant exceptionnelle et la procdure
franaise ne disposait que de clichs des ttes des victimes,
photographieslgrement de profil par les gendarmes de Mda l'poque de
leur dcouverte.
La thse de la bavure de l'arme s'loigne galement
Autre lment capital: aprs avoir procd une ultime srie
d'analyses, la conclusion des experts permet aussi de plaider
enfaveur d'une dcapitation post mortem. En d'autres termes, ils
auraient tendance rfuter dfinitivement l'acte terroriste,
pourtantavanc d'emble aprs la revendication de l'mir Djamel
Zitouni.
Les ttes, retrouves au bord d'une route le 30 mai 1996, ont sans
doute t exhumes pour tre de nouveau enterres: les lmentsbotaniques
et la prsence de terre diffrente de celle du cimetire de Tibhirine
observs dans et sur les crnes sont en faveur d'unepremire
inhumation, estiment les scientifiques franais.
Le prsident Hollande, aiguillonn par les familles et leur avocat
Me Patrick Baudouin, a voqu plusieurs reprises cette affaired'tat
avec son homologue Bouteflika. Mais la procdure s'tait enlise. Fin
novembre 2013, les familles entrevoyaient une lueurd'espoir.
Dix-huit ans aprs les sept assassinats, les autorits algriennes
avaient donn leur feu vert pour l'exhumation des ttes.
Si la culpabilit du Groupe islamiste arm (GIA) ne fait gure de
doute aux yeux d'Alger, la thse officielle du kidnapping
terroristes'est corne mesure qu'ont afflu les tmoignages.
Abdelkader Tigha, ex-agent de la Scurit militaire algrienne, a
notammentaccus sur procs-verbal le pouvoir de l'poque d'avoir
ordonn l'enlvement des religieux. Mohammed Samraoui, lui aussi
anciendes services de scurit, a galement soutenu que le GIA tait
instrumentalis par la Scurit militaire.
Aucune trace suspecte de perforations par balles n'a t en
revanche dcele dans les crnes exhums, ce qui rend caduque la
thsed'une bavure de l'arme algrienne. Cette dernire avait pris de
la consistance en 2009 lorsque le gnral Buchwalter, attach dedfense
Alger en 1996, avait affirm avoir appris qu'un pilote d'hlicoptre
de l'arme algrienne et ses hommes avaient ouvert lefeu sur un
bivouac jihadiste: Une fois poss, ils ont dcouvert qu'ils avaient
tir notamment sur les moines, dont les corps taientcribls de
balles. C'est pour dissimuler cette erreur que les cadavres
auraient t dcapits.
Dsormais, les parties civiles et le juge Marc Trvidic, qui
quitte ses fonctions pour rejoindre le tribunal de grande instance
de Lille,estime que la manifestation de la toute vrit pourra se
faire ds que la justice franaise disposera des chantillons
biologiquesprlevs l'automne dernier. Pour l'heure, les autorits
algriennes refusent de dlivrer un feu vert.
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