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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à M mes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à M rs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com. Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle Les participants Les participants Amélia ALBUCHER. 82 ans. Agricultrice. Le PUY . Claude BERNARD. 77 ans. Agriculteur, puis gendarme. SAINT-FERME. Alice BUSVELLE. 88 ans. Commerçante. SAINT-FERME. Antoine COLETTI. 90 ans. Agriculteur, puis ouvrier. MONSÉGUR . Marcelle COURNIOL. 85 ans. Agricultrice. SAINT-FERME. Antoinette DEGUILHEM. 80 ans. Agricultrice. COUTURE-SUR-DROT. Thérèse DESPUJOLS. 97 ans. Agricultrice. RIMONS. Roland DUFOURG dit « Jean ». 80 ans. Agriculteur. MONSÉGUR . Jacqueline GACHET. 89 ans. Maraîchère. MONSÉGUR . Jeannine HÉNAUD. 90 ans. Commerçante. MONSÉGUR . Andréa LE MOAL. 92 ans. Agricultrice, puis gardienne d’enfants. LE PUY . Marie-Louise OSSARD. 85 ans. Agricultrice. SAINT-SULPICE-DE-GUILLERAGUES. Jeanne PEYRAUD. 85 ans. Agricultrice. SAINT-VIVIEN-DE-MONSÉGUR . Odette PINLOU. 85 ans. Couturière, puis ouvrière. SAINT-FERME. André PREMPAIN. 84 ans. Artisan. SAINT-VIVIEN-DE-MONSÉGUR . Paulette REYNIER. 90 ans. Institutrice. T AILLECAVAT. Rose SARRAZIN. 93 ans. Agricultrice, puis épouse de meunier. DIEULIVOL. Jean TEYSSOU. 85 ans. Agriculteur, puis ouvrier. SAINT-FERME. Suzanne VIGNAUX. 86 ans. Commerçante. MONSÉGUR . André GOULIÉ. 86 ans. Commerçant. LE PUY .

Monségur et ses environs au XXe siècle. Histoire et mémoire des

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

Les participantsLes participants

Amélia ALBUCHER. 82 ans. Agricultrice. Le PUY.

Claude BERNARD. 77 ans.Agriculteur, puis gendarme.SAINT-FERME.

Alice BUSVELLE. 88 ans. Commerçante.SAINT-FERME.

Antoine COLETTI. 90 ans.Agriculteur, puis ouvrier.MONSÉGUR.

Marcelle COURNIOL. 85 ans. Agricultrice. SAINT-FERME.

Antoinette DEGUILHEM. 80 ans.Agricultrice.COUTURE-SUR-DROT.

Thérèse DESPUJOLS. 97 ans.Agricultrice.RIMONS.

Roland DUFOURG dit « Jean ». 80 ans.Agriculteur.MONSÉGUR.

Jacqueline GACHET. 89 ans.Maraîchère.MONSÉGUR.

Jeannine HÉNAUD. 90 ans.Commerçante.MONSÉGUR.

Andréa LE MOAL. 92 ans.Agricultrice, puis gardienne d’enfants.LE PUY.

Marie-Louise OSSARD. 85 ans.Agricultrice. SAINT-SULPICE-DE-GUILLERAGUES.

Jeanne PEYRAUD. 85 ans. Agricultrice.SAINT-VIVIEN-DE-MONSÉGUR.

Odette PINLOU. 85 ans. Couturière, puis ouvrière. SAINT-FERME.

André PREMPAIN. 84 ans. Artisan. SAINT-VIVIEN-DE-MONSÉGUR.

Paulette REYNIER. 90 ans.Institutrice.TAILLECAVAT.

Rose SARRAZIN. 93 ans.Agricultrice, puis épouse de meunier. DIEULIVOL.

Jean TEYSSOU. 85 ans.Agriculteur, puis ouvrier. SAINT-FERME.

Suzanne VIGNAUX. 86 ans.Commerçante.MONSÉGUR.

André GOULIÉ. 86 ans.Commerçant.LE PUY.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

•Monségur •« Je suis née à Monségur le 14 juin 1925. La maison et le magasin de mes parents étaient situés devant l’église. Quand j’étais enfant, la vie à Monségur était très agréable, c’était une vraie vie de village. On connaissait tout le monde [...]. Il n’y avait pas l’eau courante et nous allions chercher l’eau sur la place. À Monségur, on discutait beaucoup autour du puits […]. Nous allions nous doucher à l’hôpital de Monségur. C’était des cabines ouvertes en haut, si bien que l’on entendait tout ce que les gens disaient [...] ».

Vue actuelle de lʼancienne métairie Schlöger et lʼancien métayer, Jean Dufour .

Une vue de la place du marché à Monségur au début du XXe siècle.

La vie dans les bourgs et villages

« Il y avait une atmosphère de suspicion pendant la guerre à Monségur, on sentait une gêne. Mais il n’y a jamais eu de vrai problème, mis à part la journée du 3 août 1944, quand les Allemands sont venus nous enfermer sous la halle. Ils ont menacé de tuer tout le monde, si le chef du réseau de résistance, M. Darniche, ne se livrait pas. Il tenait le Café de la place, et on pensait qu’il ne se dénoncerait pas. Il s’est finalement dénoncé. Dans le café d’en face, chez Boudey, il l’ont martyrisé. On l’entendait crier depuis dehors. [...] ».

« Je suis né en 1931 dans les Landes où mes

parents étaient agriculteurs. Puis j’ai vécu à

Cadillac, Duras et Esclottes avant de m’installer

comme métayer chez Schlöger vers 1960. La

propriété était située à l’entrée de Monségur.

J’habitais seul à la métairie en bas, à côté des

bâtiments d’exploitation. Pour les repas, j’allais

manger chez Monsieur et Madame Schlöger

dans la grande maison. Nous étions en famille.

On s’entendait très bien. Ils avaient besoin de

moi . Le soir, on veillait en discutant de tout et

de rien, des choses anciennes. »

les parents de Suzanne Vignaux, Marguerite Vignaux, née Deschamps, et son époux

Emile Vignaux, sur le chemin de ronde de Monségur en 1954.

Sous les arceaux de la place du marché de Monségur au début du XXe siècle.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

aujoul

Jeanne Peyraud en

2011 devant son

ancienne maison,

à la sortie du bourg

de Saint-Vivien,

sur la route de

Saint-Géraud.

•St-Vivien-de -Monségur•« Après la mort de mon mari, j’ai quitté la ferme de Dénéchot, à Saint-Vivien-de-Monségur, pour vivre dans le bourg avec mes enfants, dans la maison où vivaient autrefois mes beaux-parents. Ils l’avaient achétée en 1884. C’était une grande maison où il y avait autrefois l’école et la mairie de Saint-Vivien [...]. J’achetais le pain chez Lanson, le boulanger de Saint-Vivien. Il était presque en face de l’église. J’allais aussi chez l’épicier, Savariau, qui faisait café, et chez le boucher Hilaire, puis Ossard, où j’achetais parfois de l’entrecôte qu’on faisait griller sur la braise. On s’entendait bien avec les voisins : à droite de chez moi, il y avait le forgeron, M. Faure, qui ferrait surtout les vaches, et de l’autre côté le coiffeur Daunis et l’épicerie bureau de tabac de Mme Faugas [...] ».

•Le Puy •« Mon nom de jeune fille est Della Rosa et je suis née en

Italie. Je suis arrivée en France à l’âge de deux ans et

demi, en 1931 [...]. Mes parents se sont installés au Puy, à

La Tuilerie, comme métayers chez Monsieur Régaud. Plus

tard, j’ai repris l’exploitation avec mon mari. En France,

nous étions domestiques, pauvres et heureux. Nous

étions bien considérés par le peuple français, même si,

parfois, on nous traitait de « macaroni » [...]. Notre maison

avait trois pièces. Il n’y avait aucun confort : une cuisine

et deux chambres [...]. Nous cuisinions dans la cheminée

avec un trépied et la crémaillère [...]. Les parents avaient

leur chambre, et les enfants la leur. On avait des couvre-

pieds et des matelas en laine qu’on se faisait avec de

la laine achetée chez le moutonnier. On se chauffait au

bois [...]. On se lavait dans un grand bassin, en zinc ou

en bois. On le remplissait avec l’eau du puits et l’on

se baignait les uns après les autres, en commençant

par le plus petit [...]. C’était une vie de bagne, mais

les enfants riaient, tout le monde riait ».

La vie dans les bourgs et villages

Le bourg de Saint-Vivien-de-Monségur au début du XXe siècle.

Vue actuelle de lʼancienne maison des Della Rosa. Le bâtiment accueille

aujourdʼhui les bureaux et le magasin du château « La Tuilerie du Puy ».

À La Tuilerie vers 1945. Devant de gauche à droite : une sœur dʼAmélia, Amélia Albucher (née Della Rosa), son frère Norbert. Derrière, des voisins, parmi lesquels M. Allard.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

Entrée du bourg de Saint-Ferme au début du XXe siècle.

La vie dans les bourgs et villages

•Saint-Ferme •Je suis née dans le bourg de Saint-Ferme en 1922. Saint-Ferme autrefois, c’était une pagaille de métayers qui n’étaient pas riches. Quand j’étais enfant, il n’y avait pas plus de trois ou quatre voitures à Saint-Ferme. Ça a commencé avec le propriétaire du château du Parc. Il était venu en voiture jusqu’aux pompes situées contre le mur de la place de l’abbaye. Tout le monde se déplaçait pour voir la voiture [...].

Dans le virage, il y avait un puits qui ne tarissait jamais. Dans chaque propriété, il y avait un puits, mais dans les moments de sécheresse l’été, les gens des alentours venaient au puits en charrette pour remplir les barriques [...]. Les gens de la vallée du Dropt appelaient les gens de Saint-Ferme « les Brugueyre ». C’est le nom patois d’une plante qui pique le pieds [...] On passait pour des retardés. Beaucoup de gens parlaient le patois.. Il y avait deux Patois : celui des gens originaires de Charente, le Gavache, et le Patois local [...] ».

•Saint-Ferme Matelot •Après mon mariage en 1951, je suis allée habiter à

Saint-Ferme, lieu-dit Matelot. C’est une maison en

retrait de la route, avec un petit enclos, qui appartenait

à mes beaux-parents. Ils étaient bouchers à Saint-

Ferme, en face l’abbaye (ndlr : Boucherie Courniol).

Mon mari travaillait avec son père à Saint-Ferme

et à l’abattoir de Pellegrue [...]. Je me suis mise à

travailler les vignes à la façon : des propriétaires me

confiaient l’entretien de leur vigne, et j’y allais quand

je voulais et surtout quand il fallait. Je travaillais

seule et j’étais payée à la tâche. J’ai d’abord travaillé

dans les vignes de M. Vigié à Saint-Ferme [...].

Ensuite, je me suis rapprochée de chez moi, chez

M. et Mme Fabris, où je faisais presque toutes

les vignes, puis je suis allée chez ma voisine,

Mme Blanchet, qui habitait dans le même village

que moi [...] ».

A gauche : la margelle de lʼancien puits de Saint-Ferme, actuellement devant lʼabbaye autour dʼun arbre. Le puits se trouvait autrefois à lʼemplacement de la pompe située dans le virage devant lʼabbaye.

Marcelle et Guy Courniol au début des années cinquante.

Marcelle Courniol devant sa maison à Matelotavec ses neveus et nièces vers 1970.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

La vie dans les bourgs et villages

•Saint-Ferme Darmissan•« Je suis né le 9 juin 1934 à Saint-Ferme au lieu-dit Darmissan. Mes parents, qui étaient agriculteurs, avaient acheté la maison en 1920 [...]. Ce n’était pas une habitation confortable, mais il y avait de beaux bâtiments d’exploitation : deux granges, deux chais [...]. Au début, nous avions seulement une grande pièce principale, puis en 1938, mes parents ont fait construire une chambre à côté de la cuisine, avec une lucarne de toit. Nous dormions à trois ou quatre dans cette chambre, sur des lits en bois de 120 avec des matelas en laine. Un matelassier passait pour l’entretien et réparait sur place. L’électricité, c’est le lieutenant des pompiers, Cazaux, qui l’avait installée vers 1932. L’eau courante est arrivée après la guerre. Avant, nous allions au puits situé 10 mètres devant la maison [...]. J’ai travaillé à la ferme jusqu’en 1961. Nous faisions du blé, de la vigne, et de l’élevage [...] ».

•Saint-Ferme La Brande•Mes parents étaient agriculteurs propriétaires à Saint-Ferme

au Lieu-dit La Basse Brande. C’est là que je suis né en 1926.

C’était une propriété de 40 hectares environ, où l’on produisait

surtout du vin et où l’on élevait du bétail pour la viande. Nous

faisions également du blé et nous avions des prés pour faire

paître les vaches. Nous étions cinq sur la propriété : mon

père, ma mère, et mes deux frères, qui étaient plus jeunes

que moi. C’était une vie dure, mais on y était habitué et nous

vivions confortablement. »

Darmissan sous la neige en 1956. Il y avait une grange et une litière pour le bétail de chaque côté de la propriété de la famille Bernard, car il y avait autrefois deux fermes.

Jean Teyssou (debout à gauche) avec ses frères, Charles et Yves, et ses parents, Henriette et André, à La Brande vers 1945.

Vue de La Basse Brande en 1950 (à droite) et aujourdʼhui (à gauche). Autrefois, la maison était entourée de prés pour faire paître les vaches. Aujourdʼhui, la vigne couvre toutes les terres agricoles.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

« J’allais à l’école de Monségur, car il n’y avait

pas d’école au Puy dans les années trente. J’y

allais à pied, en sabots. On mangeait à la cantine.

C’est nous qui portions le repas et on se le faisait

réchauffer [...]. J’aurais été bonne élève, mais je

n’allais pas régulièrement à l’école, car je devais

faire les vendanges, le foin et m’occuper de mes

frères et sœurs [...].»

•Les écoles de Monségur•« La maternelle et l’école des filles étaient situées Place des Tilleuls. L’école des garçons se trouvait à l’emplacement de l’ancienne Poste, en face du cimetière [...]. J’ai commencé

l’école vers l’âge de 4 ans, en 1926. Il y avait trois ou quatre

institutrices. Je me souviens de

Mme Cousseau, de Mme Morin, de Mlle Dussaut,

de Mme Bacot et des directrices, Mme Elzière, puis Mme Litou [...] ».

Ci-dessus : élèves de lʼécole maternelle et de lʼécole des fi lles devant lʼécole vers 1931-1932. Debout au dernier rang en haut, 2e à partir de la gauche : Mme Elzière. Debout, au 4e rang, 3e à partir de la droite avec un nœud dans les cheveux : Jeannine Goulié (future épouse Hénaud). Debout, au 5e rang, 5e enfant à partir de la gauche : Paulette Cazeau (future épouse Dumazeau). Ci-contre : Vue des bâtiments de lʼancienne Ecole des fi lles de Monségur, aujourdʼhui occupés par « Passerelle ».

•L’école de Taillecavat•« Je suis devenue institutrice au début de la guerre. J’ai

commencé par remplacer des instituteurs mobilisés [...],

puis je me suis installée à la fin de la guerre à l’école

de Taillecavat, commune d’où mon mari était originaire.

C’était une école mixte avec deux classes située dans

les locaux de la mairie : il y avait la grande classe, du

Cours moyen première année au Certificat d’études et

la section maternelle qui accueillait les petits à partir

de cinq ans. J’étais une institutrice sévère [...]. Il fallait

que les enfants soient sages et qu’ils travaillent bien,

sinon je les punissais avec des conjugaisons ou bien ils

allaient au coin. Je donnais aussi parfois des fessées

et des tapes sur les doigts, c’était l’usage et les parents

ne disaient pas grand-chose [...]. »

L’école

Paulette Reynier, institutrice à Taillecavat, avec son époux, Luc, et leur fi ls Patrick en 1948. Une classe de lʼEcole des fi lles de Monségur vers 1937-1938. Au premier rang, assises de gauche à droite : 1 Mainvielle 2 ? 3 ? 4 Lalonnier 5 Broudiscou, future épouse Delcros 6 Cesa 7 [Belchids] 8 Mainvielle.

Au deuxième rang, de gauche à droite : 1 Poujon 2 Moches 3 Usureau 4 Delcros, future épouse Roudeau 5 Frasson 6 Bonnifait. Debout au dernier rang de gauche à droite : 1 Mainvielle 2 ? 3 ? 4 Rupars 5 Conilh.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

le

•Les écoles de saint-Ferme•« Je suis allée à l’école laïque de Saint-Ferme de 1926 à 1932 [...]. L’école était située dans la mairie actuelle, dans une grande classe qui a été transformée en salle des mariages. L’instituteur s’occupait de trois divisions différentes. Garçons et filles étaient mélangés, mais nous étions assez peu de filles. La plupart d’entre-elles allaient à l’école libre qui se trouvait de l’autre côté de l’abbaye. Nous ne jouions pas avec les garçons, car nous étions séparés pendant la récréation [...]. Il y a des enfants de la campagne qui ne parlaient que le patois, ils apprenaient le Français à l’école [...] ».

« Je suis allé à l’école publique de Saint-Ferme de 1938 à 1948. C’était une école de garçons. L’école publique des filles se trouvait à la sortie de Saint-Ferme, sur la route de Monségur. Ma sœur allait à l’école libre qui était dans le cloître à côté de l’abbaye. Elle a été fermée après la guerre [...]. Dans mon école, il y avait deux classes [...]. Les enfants de l’école venaient de Saint-Ferme et des communes à côté, en particulier Dieulivol, où il n’y avait pas d’école. Depuis Darmissan, nous y allions à pied avec des sabots de bois. Ça faisait 2 km environ. Nous étions plusieurs à faire le trajet depuis la route de Cazaugitat, la route de Pellegrue et le village des Gentis. C’était la guerre, il y avait des réfugiés. Nous étions nombreux. Tout le long de la route, on récupérait des copains [...] ».

Ci-contre : enfants costumés devant lʼécole libre de Saint-Ferme vers 1930-1940. Ci-dessous: vue actuelle des bâtments de lʼancienne école libre.

L’école

Les élèves de lʼécole publique de Saint-ferme devant le préau en 1938. Enseignant : M. De Noyelle. Au premier rang, assis de gauche à droite : 1 [[onac] 2 Bourricaud 3 [Perchaud] 4 ? 5 Garcia 6 De Girardi 7 Gaubert 8 Puisais 9 Combalié 10 ? 11 Teyssou Charles 12 Fon-tana 13 Ferrier 14 Saura. Au deuxième rang, de gauche à droite : 1 Diez 2 Teyssou Jean 3 Antoniol 4 Gaubert 5 Lermite 6 Frey 7 [Régié] 8 Fontana 9 Puisais 10 Despujols 11 Michel 12 ?. Au dernier rang, de gauche à droite : 1 Clincon 2 ? 3 Saura 4 ? 5 Gaubert 6 Penaud 7 ? 8 Penaud 9 Fort 10 Aragon 11 Marsan 12 Combalié 13 Lafon.

Vue de lʼabbaye, de la mairie et de lʼécole laïque de Saint-Ferme

dans la première moitié du XXe siècle. Au premier plan : le

préau des garçons (1). Au second plan :

la mairie (3) et le logement des

instituteurs (3) suivis de lʼécole laïque au

premier étage (4) sous laquelle se trouvait

le bûcher, où lʼon entreposait le bois

pour chauffer les bâtiments (Fonds

Archives Départemen-tales de la Gironde).

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

•La Lessive •« Je faisais la lessive une fois par semaine à la maison dans une lessiveuse, puis nous allions rincer le linge dans le lavoir communal, situé en bas de Monségur [...] ».

« J’utilisais de la cendre pour faire blanchir le linge. On la mettait dans des torchons assez épais, pour qu’elle ne s’échappe pas. C’était très efficace. On mettait aussi le linge par terre sur l’herbe pour le détacher avec la rosée du matin. Pour laver, je mettais le linge

dans l’eau bouillante, avec de la lessive, je le laissais tremper, parfois une

nuit entière, je le frottais bien, puis

j’allais le rincer au ruisseau avec la brouette [...] ».

•La maternité•

« Je n’avais pas tout à fait 15 ans lorsque je me suis

mariée, en 1941. C’était un mariage d’amour. J’ai

eu six enfants, rapidement. La première, Gilberte,

est morte à 11 mois 1⁄2 du choléra enfantin. Ils sont

quatre ou cinq enfants à être morts de cette maladie

sur Saint-Vivien cette année-là. On n’avait pas le

temps de les savoir malades qu’ils étaient déjà

morts [...]. J’ai accouché à chaque fois à la maison,

sauf pour Jeannine, pour laquelle je suis allée à la

maternité de Monségur. Probablement parce que la

sage-femme de Monségur, Mlle Ducot, ne pouvait

pas venir. A la ferme, je faisais ce que je pouvais

avec les enfants [...]. Tant qu’ils étaient petits, je les

emmenais aux champs avec la brouette. [...].»

Puits Gavache à Saint-Vivien-de-Monségur (Cliché Studio Geoges).

Le lavoir et la source des Fontaines de Monségur en 1955 avant la démolition de la toiture côté sud (cliché Studio Georges).

La vie domestiqueet familiale

Anciens bâtiments de lʼHôpital de Monségur avant leur démolition en 1993.

Jeanne Peyraud (derrière, à gauche), son mari et ses cinq enfants, devant leur ferme, au lieu-dit Dénéchot, à Saint-Vivien-de-Monségur au début des années soixante.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

•la maison Hénaud (Monségur) •« A partir de 1945, j’ai habité Grand Rue avec mon mari, près de l’actuelle librairie, où nous avons monté un magasin d’électroménager [...]. C’était l’époque des premiers frigos, des premiers postes de radio, des premiers fers à repasser [...] Nous avions également deux ouvriers qui faisaient les installations électriques dans les maisons à la campagne [...].

•La maison Vignaux

(Monségur) •

« Mes parents étaient commerçants à Monségur : ils

vendaient du tissu et de la mercerie dans un magasin à

l’angle de la Rue de l’Eglise et de la place du marché.

Ils avaient un tailleur, installé avec eux, Monsieur

Tiaulon, qui était comme un grand-père pour moi.

Dans le magasin, il y avait d’abord le tailleur, puis deux

comptoirs. Nous avions des vendeuses le vendredi, car

c’était jour de marché et il y avait davantage de clients

[...]. J’ai tenu le magasin avec mes parents dès la fin de

ma scolarité, après la guerre, et quand ils sont décédés,

nous l’avons repris avec mon frère et ma sœur. Nous

vendions des vêtements et des tricots [...] ».

Le commerce et l’artisanat

La Grand Rue (section située entre le foirail

et la place du marché)au début du XXe siècle.

(rebaptisée, après la Seconde Guerre mondiale, Rue des

Victimes du 3 août). Elle débou-chait sur le magasin Deschamps

(devenu Vignaux-Deschamps), situé sous les arceaux à lʼangle

de la place du Marché. Parmi les commerçants de cette rue,

dans les années Cinquante, on peut citer le Café « Chez la

Bouiguette » au n°26, la mai-son de vélos Bonnifait aux n°

29-33, la pharmacie Cambefort à lʼangle de la rue Franklin ,

lʼépicerie Surget à lʼangle de la rue Issartier, puis lʼarmurerie

Bourgadieu, la boucherie Bourgeau, les chaussures

Escuder, le photographe Nabos, le coiffeur Pinlou au n°7

et le marchand de chaussures, Feuille, au n°3 .

La Grand Rue (section située entre la place du marché et la place des Tilleuls) au début du XXe siècle (rebaptisée Rue Porte de La Réole après la Guerre). Le magasin dʼélectroménager Hénaud était situé au n°5, sur la gauche avant la place, à côté de lʼactuelle Maison de la Presse. Parmi les commerçants de cette rue au milieu du XXe siècle, on peut citer la Maison de la presse Colin, lʼépicerie Descorne, le boulanger Jean, et à lʼangle de la place du marché, la maison Claverie.

Suzanne et Marie-Thérèse Vignaux, commerçantes à Monségur

(Magasin de tissus et vêtements Vignaux-Deschamps).

Encarts publicitaires extraits du programme des Fêtes de la Saint-Louis à Monségur en 1953.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

• Le marché (Monségur)•« Parfois, je vendais mes produits au marché de Monségur, près de la halle. Je me mettais sous les arceaux qui vont de l’église au photographe Marniesse. J’avais des œufs, de la graine, des volailles et des lapins [...]. Jusqu’à 10h, c’était la ville qui achetait, après 10h, c’étaient les revendeurs. Ils étaient coquins, ils savaient négocier. Il y en a un, si on ne négociait pas avec lui, il prenait le lapin, il le regardait, le posait et le laissait s’échapper [...]. Un ménage était désigné par la commune pour faire payer les places. Ils passaient devant nous et mettaient une croix sur nos paniers pour signaler que c’était payé. Plus tard, c’est la femme du garde-champêtre qui passait pour faire payer [...]. Certains parlaient en Patois, d’autres en Français, ou bien en Gavache. Sainte-Gemme, Saint-Vivien-de-Monségur, c’était le Gavache et de ce côté-ci, c’était le Patois ou le Français [...].»

«Je travaillais avec mon mari qui était maraîcher. Nous cultivions les légumes dans notre jardin Place des Feuillade à Monségur [...]. Je vendais mes légumes au marché de Monségur, de Cadillac et de Bordeaux. J’étais heureuse de faire les marchés. J’avais le caractère pour ça [...].

Le commerce et l’artisanat

Vue de la place du Marché de Monségur vers 1940 et de nos jours (rebaptisée Place Robert Darniche après la seconde Guerre Mondiale). Parmi les commerces situés sous les arceaux de la place, entre la Rue des Victimes du 3 août et la Rue Porte de La Réole dans les années Cin-quante, on peut citer le magasin Vignaux-Deschamps, lʼAquitaine, le bazar La Juliote, la marchande de chapeau (Mme Rocher), un vendeur de jouets en bois, farces et attrappes qui vendait aussi des cacahuètes grillées (M. Tréjeau), la quincaillerie Duqueyron et le photographe Georges Marniesse.

• Les commerçants de la Place (Monségur)•« La vie à Monségur nous plaisait beaucoup. On s’entendait très bien avec les autres commerçants : Le marchand drapier, Beylard, le patissier, Sorbier, la maison Vignaux, le marchand de chaussures, M. Feuille, le pharmacien, M. Cambefort, l’épicerie La Ruche, le photographe, mon oncle Nabos, le quincailler, M. Duqueyron et la librairie Colin. Monségur n’a pas beaucoup changé. Il y a moins de commerçants, mais de nouveaux magasins se sont installés autour de la halle qui n’existaient pas autrefois : un marchand de fleurs, un antiquaire [...] ».

Les commerçants de Monségur, réunis sur la place du marché en 1952 ou 1953 pour soutenir le petit commerce et en particulier le photographe Georges Marniesse qui subissait alors un contrôle fi scal (copie dʼun cliché du Studio Georges - détail).

Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, Fonds iconographique régional, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Point et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

Le commerce et l’artisanat

• Le café Les Ormeaux (Saint-Ferme)•« Lorsque je suis née en 1922, ma mère tenait le Café Les Ormeaux (ndlr : Famille Paquier-Bourricaud) auquel elle a ajouté une épicerie en 1935. Ce commerce était situé dans le bourg à côté de l’actuel groupe scolaire. Le café occupait toute la longueur de la maison [...]. Nous y organisions des bals d’hiver et des réunions politiques [...]. Mon frère était mécanicien, il réparait des vélos dans la villa « A notre œuvre », située à coté du café [...] ».

Vue de la sortie de Saint-Ferme, sur la route de Pellegrue, aujourdʼhui. Le café et le

magasin de réparation de cycles sont désormais des maisons dʼhabitation.

Vue de lʼentrée du bourg de Saint-Ferme quand on arrive de Pellegue, vers 1950. A droite, le café « Les Ormeaux » de Mme Bourricaud, la mère dʼAlice Busvelle.

Les ormeaux ont été coupés. Le facteur fait sa tournée.

Le Bourg de Saint-Ferme dans la première moitié du XXe siècle. On y repère lʼépicerie Merens (sous le n°1) et la maison dʼOdette Pinlou, la couturière (sous le n°2).

En face de la maison de Mme Pinlou, il y avait le boulanger Ossard et le forgeron Merca.

• La boucherie et Tabac-presse Busvelle (Saint-Ferme) •« Après la guerre, mon mari et moi avons repris le tabac de mon oncle et racheté le fond de commerce de M. Courniol, le boucher, à l’entrée de Saint-Ferme sur la route de Monségur. La boucherie n’a pas tenu plus de dix ans [...]. Plus tard, j’ai ajouté la presse et la papeterie [...] ».

• Couture Pinlou (Saint-Ferme)•« J’ai appris la couture chez une couturière de Saint-Ferme, Mme Legrand. Elle avait une boutique dans le bourg, en face de l’abbaye. Puis j’ai été couturière, chez moi dans le bourg de Saint-Ferme [...]. Je n’avais pas de boutique. On me portait le tissu, puis je cousais à la machine. Je faisais des robes, des tailleurs [...]. »

Vue de la sortie de Saint-Ferme, en direction de Pellegrue, au début du XXe siècle : le Café «Les Ormeaux» et le magasin de réparation de cycles. La route était bordée par des ormeaux.

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

Le bourg de Bordepaille aujourdʼhui. A gauche, une vue générale sous le même angle que la carte postale du début du siècle.

A droite au premier plan : les bâtiments de lʼancienne épicerie Goulié. Au second plan : lʻancienne maison du Forgeron Hagard.

Entre les deux bâtiments, dans lʼespace vacant, se trouvaient les pompes à essence de M. Hagard.

Le commerce et l’artisanat

• L’épicerie Goulié (Le Puy)•« Ma mère tenait une épicerie bar tabac au Puy, dans le bourg de Bordepaille. Comme elle travaillait seule et avait besoin d’aide, j’ai quitté mon emploi de menuisier à Monségur chez Monsieur Bernède pour travailler avec elle. C’était à la fin de la Guerre. Nos clients habitaient surtout Le Puy, comme notre voisin, le forgeron Hagard,

qui tenait également la pompe à essence [...]. Au début de mon activité, je me faisais livrer. Plus tard, je me suis acheté une fourgonnette Renaud et j’allais m’approvisionner aux Capucins à Bordeaux. C’est à ce moment-là que j’ai commencé les tournées trois jours par semaine sur les communes des environs [...] ».

•L’entreprise Prempain (Saint-Vivien-de-Monségur)•« J’ai commencé à réparer les postes de radio à Nice, mais le

vrai travail, je l’ai fait en Gironde, à Saint-Vivien-de-Monségur,

lorsque je me suis installé avec ma femme au Blaizot en 1956.

C’était ma passion. J’avais un atelier chez moi, la meilleure pièce

de la maison, j’y dormais presque. Au début de mon activité, les

gens venaient de toutes les communes alentours faire réparer

leur poste de radio chez moi. J’avais une réputation. Les

clients avaient une confiance totale en moi. Nous n’étions pas

nombreux à faire ce travail sur Monségur. Lorsque la télé s’est

développée, à la fin des années soixante, je ne réparais plus

que ça. Autodidacte, j’ai beaucoup travaillé pendant un an sur

les semi-conducteurs, sur tout ce qui existait en télé. J’ai appris

par moi-même en lisant beaucoup [...] ».

Vue du bourg de Bordepaille (Le Puy) au début du XXe siècle.

André Prempain dans son ancien atelier, au lieu-dit Blaizot, à Saint-Vivien-de-Monségur en 2011.

L̓ une des anciennes machine-outil utilisées par André Prempain pour

réparer les postes de radio et de télévision.

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

L’agriculture

• L’élevage bovin •« Nous élevions une vingtaine de vaches, des Garonnaises surtout. C’était une espèce pour la viande et pour le travail des champs. On élevait aussi sept ou huit Hollandaises pour le lait. Nous avons eu notre premier tracteur en 1954. Avant, on travaillait avec un cheval ou une paire de bœufs équipée d’un joug [...]. C’est un dressage le joug, les bêtes doivent s’y habituer [...]. L’hiver, je les faisais manger à la corde, dans les allées de vignes, car l’herbe y était verte. Elles la mangeaient mieux que le foin [...]. On gardait deux ou trois vaches pour le travail et les autres étaient vendues au foirail de Monségur [...] ».

Bœufs de la race Garonnaise dans leur litière. On appelle « coulonne » le trou où

passe la tête des vaches. (Cliché Studio Georges).

• Le cochon•« Nous faisions deux cochons par an. Pour tuer le cochon, on le pendait par une patte arrière et on l’égorgeait avec un couteau. On récupérait le sang pour faire les boudins et la Gimboura, puis on le mettait dans l’eau bouillante dans une maie posée sur un traineau pour pouvoir ensuite enlever les poils avec une raclette. Ensuite, on le pendait pour l’ouvrir. On gardait les boyaux pour le boudin. Les femmes allaient les rincer au ruisseau [...]. Puis le boucher mettait le cochon sur une table et le découpait. Après, on faisait fondre les morceaux de viande. Il fallait bien trois ou quatre jours pour faire la cuisine du cochon [...] ».

Bœufs de la race Garonnaise au travail dans une vigne dans les environs de Monségur. Le joug était posé sur les bêtes et attaché aux cornes avec une juye (lanière en cuir). Entre les deux bêtes, il y avait « lʼambine », un cercle en fer dans lequel sʼemboîtait le timon (axe en bois) de la charrue. (Cliché Studio Georges).

Préparation du cochon à Darmissan (Saint-Ferme) en 1956. De gauche à droite : les agriculteurs Raymond et Simone Bernard,

et le boucher Claude Lampuré.

Le foirail de Monségur vers 1960 (Cliché Studio Georges).

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

•Le blé•« Chez Touchet, à Couture-sur-Drot, je labourais les champs de blé ou de maïs avec le Brabant. C’était dur. J’en garde une cicatrice sur la main. La charrue Brabant était tirée par des chevaux. Ils vont plus vite que les bœufs [...] ».

« Pour faucher le blé, on utilisait une moissonneuse-lieuse qui faisait des javelats dans le champ. Il fallait ensuite ramasser le blé et en faire des gerbes, que l’on portait à la batteuse. La batteuse battait le blé et la paille. D’un côté sortait des bottes de paille, de l’autre le grain [... ]. La moissonneuse batteuse est arrivée vers 1955 [...] ».

« Mon mari était meunier au moulin de Gallaud à

Dieulivol. C’était l’un de mes beaux-frères qui allait

chercher le blé dans les fermes. Mon mari restait

au moulin et portait la farine aux boulangers. Moi,

je raccommodais les sacs [...] » .

« On donnait le blé au boulanger en échange

du pain, et s’il nous en restait, on le vendait.

Il nous donnait 24 miches de 1 kg par sac

de blé. La première année que nous nous

sommes installés, en 1933, nous n’avions

rien, le boulanger nous a fait l’avance et au

dépiquage, nous l’avons payé et lui avons

donné le blé pour l’année suivante. »

L’agriculture

Battage du blé au Puy dans la famille Albucher en 1957.

Le moteur du tracteur entraine la batteuse.

Pailler au Puy, dans la famille Albucher, après la moisson en 1957.

Moissons à Darmissan en 1955 avec une Moissonneuse batteuse de la la Coopérative de matériel agricole (Cuma), pilotée par Jean Bourricaud. Il passait dans toutes les fermes pour moissonner.

Vue du Moulin de Gallaud à Dieulivol vers 1930. A gauche la maison de la famille

Sarrazin, les propriétaires du moulin.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

L’agriculture

• La vigne et le vin •« Nous faisions du vin rouge et du vin blanc. Mon père vinifiait lui-même. Il y avait du vin pour notre consommation annuelle et on vendait le reste à un courtier. Il n’y avait pas de piquette chez nous : on buvait du vin de La Brande. C’était une appellation Bordeaux supérieur.»

« A Darmissan, notre plus grosse activité, c’était la vigne. On en a beaucoup planté après 1950 [...]. On

taillait la vigne de novembre à mars. En principe c’était la taille courante : un pouce et une flage. Après il y avait l’épamprage, puis on levait les bois dans l’alignement du rang. Autrefois il n’y avait qu’un seul fil qui courait entre deux poteaux [...]. Le sulfatage, je le faisais avec mon cheval, Bibi. C’était très pratique et très maniable [...] ».

Vendanges à Darmissan (Saint-Ferme) en 1955. Sur la charrette : une fouleuse pour écraser les grappes de raisins et deux douilles pour stocker le raisin écrasé. Sur la charette : Claude Bernard. Debout de gauche à droite : Raymond Bernard, deux ouvriers et Simone Bernard.

Vendanges à la Basse-Brande (Saint-Ferme) vers 1950. Le timon (axe en bois) permettait dʼatteler la

charrette aux bœufs et dʼamener la vendange à la ferme où lʼon vidait les douilles dans un pressoir.

« Tous les ans, pour la fête des Vendanges de

Monségur, chaque village préparait un char et

le présentait sur la place du marché. C’était un

tracteur avec une remorque.On riait, on s’amusait,

il y avait un bal sous la halle [...] ».

Le char du Puy à la Fête des vendanges de Monségur vers 1940.

Une vigneronne (charrue avec six socs pour curer les vignes) est attelée au tracteur

Renault de Claude Bernard, à Darmissan (Saint-Ferme) vers 1955.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

•Le tabac•« En 1934, nous avons pris un fermage à Rimons dans le village de Fougirard [...]. Comme le vin ne rapportait plus rien, nous avons demandé une autorisation à la Seita pour planter du tabac. On nous a donné 10 000 pieds.»

« La culture du tabac était une corvée, mais tout le monde en faisait parce qu’on était sûr d’être payé [...]. Il fallait le semer, puis planter les semis au cordeau. Quand le tabac était sur pied, on devait l’ébourgeonner, l’effeuiller [...]. Cette culture était très contrôlée par l’Etat [...]. Après la récolte, on le pendait dans le grenier pour le faire sécher. Il y en a qui était mieux équipé, avec des séchoirs à tabac. Lorsqu’il était sec, il fallait l’effeuiller, lisser et trier les feuilles par catégories en rimes dans le grenier, pour faire des manoques [...]. Puis on livrait le tabac en manoques à l’entrepôt de La Réole. Un jour, j’ai eu la cote 44, c’était la plus haute, celle qui récompensait un travail bien fait et qui payait le plus [...] ».

•La prune d’Ente•« On ramassait les prunes à la main [...]. Nous les faisions cuire dans le four à prunes de M. Régaud, à côté de la métairie. Pour les faire cuire, on les posait sur des claies en roncier, un bois qui ne brûle pas. Une fois cuites, on les mettait au grenier. Le marchand Guinguet venait les chercher. On en vendait aussi chez Renard [...] ».

« Nos pruniers étaient plantés dans les champs de blé. Le rétouille faisait mal quand on ramassait les prunes, en août ou septembre, après la moisson. A la Saint Louis, on vendait nos pruneaux en vert chez Renard à Monségur [...] ».

L’agriculture

Ci dessus : tri du tabac séché en rimes et préparation des manoques. Pour faire une manoque, il fallait serrer 24 feuilles de la même catégorie, puis, avec une 25e feuille, les attacher à la main en faisant un mouvement circulaire.Ci-contre : un ancien séchoir à tabac, au Verbois, sur la commune du Puy.

Ancien four à prunes de lʼexploitation Régaud, au Puy, lieu-dit La tuilerie. Les claies étaient diposées en quinconces sur un chariot roulant métallique.

Réclame pour la maison Renard sur la 4e de

couverture du programme des Fêtes

de la Saint-Louis à Monségur en 1952.

Ses locaux étaient situés sur une partie du site

actuellement occupé par lʼhôpital de Monségur.

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Histoire et mémoire des résidents de l’EHPAD Hôpital de Monségur

Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

Gou

•La gymnastique •« Je faisais partie du club de gymnastique de Saint- Ferme. Notre moniteur s’appelait M. Cocut. Nous nous entrainions le soir sous le préau de l’école, puis plus tard, dans le bûcher. On allait un peu partout, à Pellegrue, à Sauveterre, à Duras, faire des compétitions de barres fixes, de barres parallèles et des pyramides [...] ».

•La musique •« J’ai commencé à faire de la musique à

l’âge de 7 ans, car mon père était musicien.

C’est lui qui m’a appris le violon. Avant et

pendant la guerre, je jouais du violon dans

un orchestre : les Noctambul’s. Nous étions

une quinzaine et nous nous produisions

dans toute la région. On faisait les bals, les

fêtes [...] ».

Le club de gymnastique « Le Saint-Fermois » en septembre 1949. Ci-dessus au premier rang de gauche à droite : n°4 Huguette Papin, n°5 Huguette Gaubert, N°6 Rocque-cave, n°8 Yves Teyssou. Au deuxième rang de gauche à droite : n°1 un instituteur, n°4 Bruno Clincon, n°5 Jean Teyssou, n°7 François Clincon, n°9 Lino Clincon n°10 Laurent Diez, n°11 avec le costume noir un moniteur, M. Brassens. Au dernier rang de gauche à droite : n°3 Charles Teyssou, n°4 un moniteur, M. Cocut, futur maire de Saint-Ferme, n°6 Papin, n°7 Pierre Soulé.

Photo de mariage de Guy et de Jeannine Hénaud, née Goulié, en 1942. M.Hénaud, opérateur au cinéma de Monségur, porte un costume du fi lm « Le Schpountz », un fi lm de Marcel

Pagnol avec Fernandel sorti en 1938, que lui avait prêté un ami de M. Usureau., le directeur du cinéma.

•Le cinéma •« Le cinéma de Monségur existait déjà avant

la guerre. Il y avait des films le vendredi et

le dimanche. Ça fonctionnait très bien. C’est

le directeur, Monsieur Usureau, qui s’en

occupait, avec un opérateur qui par la suite

est devenu mon mari [...]. »•Les scouts •« J’ai commencé à m’occuper d’un groupe

de Louveteaux à Monségur pendant la guerre

et j’ai continué jusqu’à ma retraite. Akela,

c’était mon nom : j’étais la chef du groupe. Il

y avait une vingtaine d’enfants à partir de 8

ans. Ils étaient ravis [...]. Le dimanche nous

allions jusqu’à Saint Ferme à pied [...] ».

Programme des Fêtes de la Saint-Louis à Monségur en 1936. Le grand bal est

animé par les Noctambulʼs, lʼorchestre dans lequel

jouait Jeannine Hénaud et son père, Roger Goulié.

Le club de gymnastique « Le Saint-Fermois » formant une pyramide à lʼentrainement

devant lʼabbaye de Saint-Ferme en 1949.

Les fêtes et les loisirs

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Exposition réalisée par le CLEM, en partenariat avec l’EHPAD Hôpital de Monségur, le Conseil général de la Gironde et AGIRA 33. Projet Temps mêlés 2011. Coordination : Myriam Boiroux. Recueil et transcription des récits : Myriam Boiroux et Sylviane Leplus. Iconographie : Archives départementales de la Gironde, cartes postales anciennes, collections privées, Studio Georges, Sylviane Leplus, Myriam Boiroux. Remerciements à Mmes Aucoin, Bénéjat, Blanchet, Hémon et Roudeau, à Mrs Marniesse, Daunis et Régaud © CLEM : [email protected] - 05 57 24 26 01 - 1 le Bourg, 33420 Camiac-et-Saint-Denis - www.clempatrimoine.com.

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

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Les fêtes et les loisirs

Claude Bernard avec une bécasse et son chien à Darmisssan (Saint-Ferme) en 1954. A lʼépaule, son premier fusil : un « Robuste » de chez « Manufrance ».

•La chasse •« J’ai commencé à chasser à l’âge de 11 ans avec mon père. Je chassais la grive, la bécasse, la palombe et le lièvre. Mon père aimait beaucoup la chasse, c’était un bécassier. La bécasse, après l’avoir tuée, je la pendais pendant cinq jours à une poutre le bec en bas pour la faire faisander. Quand il y avait une goutte d’eau au bout du bec, c’est qu’elle était bonne à consommer. Ensuite, je la préparais au tourne broche dans la cheminée et je l’arrosais avec de l’eau de vie pour la flamber [...] ».

« La palombière, c’est une belle et bonne ambiance, ça ne peut

pas se raconter, ça se vit. J’allais au Puy à la chasse de Sauvestre.

J’arrivais de bonne heure le matin pour le petit-déjeuner. On

mettait l’appeau sur une raquette et avec une ficelle, on le montait

en haut de l’arbre. Après, dans la cabane, certains d’entre-nous

attendaient les vols pendant que les autres surveillaient le ciel

depuis les postes de garde. Le kiosque et la palombière étaient

recouverts de bruyère et de branchages pour

que les palombes ne nous

voient pas. On avait

aussi des couloirs

qui nous servaient

à aller d’un point à

l’autre de la chasse

sans être vus. Quand

le vol arrivait, on prenait

les fusils et on allait aux

kiosques. Un kiosque,

c’est un petit arrondi avec

une trappe. Quand les

palombes étaient posées,

chacun veillait un arbre

pour ne pas tirer tous sur

le même oiseau. Celui qui

s’occupait de la chasse

donnait l’ordre de tirer. [...] ».

Un appeau monté sur une raquette

devant une palombière

à Saint-Vivien-de-Monségur.

Couloir dʼune palombière à Saint-Vivien-de-Monségur.

Une palombière à Saint-Vivien-de- Monségur.

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Les fêtes et les loisirs

•Les fêtes de la Saint-Louis•« Il y avait de très grandes fêtes à Monségur autrefois, comme les fêtes de la Saint-Louis, et de grandes foires : la foire aux prunes, la foire d’amusement du 25 avril, la foire du premier de l’An. Avant la guerre, les fêtes de la Saint-Louis étaient comme maintenant, mais en beaucoup plus grand. Il y avait beaucoup de marchands, des acheteurs, beaucoup de monde. Le dimanche après-midi se tenaient de grandes courses de chevaux en bas de Monségur. Les gens venaient de loin pour ces courses, elles étaient réputées. Après les courses, il y avait toujours un bal le soir sous la halle. Ensuite, c’était

le feu d’artifice. Après le feu d’artifice, quand les gens arrivaient des allées, la rue et la place étaient noires de monde et le bal reprenait. La halle était bondée. Il y avait un grand concours de confettis. Le lundi, il y avait kermesse aux allées et le soir, le Grand Théâtre de Bordeaux jouait un opéra. »

Intérieur de la Halle de Monségur pour les Fêtes de la Saint-Louis en 1955 (Cliché Studio Georges).

Programme des Fêtes de la Saint-Louis à Monségur en 1927.

« Jeu du lapin » lors des Fêtes de la Saint-Louis à Monségur dans les années cinquante-soixante. Au centre : M. Daunis (Cliché Studio Georges).

« Jeu du vélo » lors des Fêtes de la Saint-Louis à Monségur

dans les années cinquante-soixante (Cliché Studio Georges).

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Empreintes de vie Monségur et ses environs au XXe siècle

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Les fêtes et les loisirs

•La Fête de l’Agneau• « La fête de mai, c’était la fête de l’Agneau. Ça se passait dans l’église avec un berger, une bergère, qui étaient des petits enfants du village, et le mouton, qui bêlait quelquefois tout en mangeant la verdure qui se trouvait dans le panier. Il y avait aussi le parrain et la marraine. Ça ne se fait plus depuis une quinzaine d’année [...].

« A l’occasion des fêtes de l’Agneau à Saint-Vivien, mes enfants ont été tour à tour berger, bergère, parrain et marraine. Jeannine a été la première à être bergère. La fête durait toute la journée, puis il y avait le bal [...] ».

Fête de lʼAgneau

à Saint-Vivien-de-Monségur

au milieu du XXe siècle

(Cliché Studio Georges).

Fête de lʼagneau à Saint-Vivien de Monségur dans les années cinquante-soixante (Cliché Studio Georges).

Fête de lʼagneau 1955 à Monségur. Parrain : Usureau. Marraine : [Guiraud]. Berger : Denis Marniesse (Cliché Studio Georges).

Fêtes de lʼAgneau

à Saint-Vivien-de-Monségur

au milieu du XXe siècle.

Marraine : Jeannine Peyraud.

Fête de lʼagneau 1954 à Monségur. Berger : Alain Daunis. Bergère : Fabienne Hénaud (Cliché Studio Georges).