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SAMEDI 19 SEPTEMBRE - 20H
Musiques et danses traditionnelles du Japon
Kangen
Bugaku
entracte
Tôru TakemitsuShûteiga
Toshirô SaruyaRinkoku
Ensemble de Gagaku impérial Reigakusha
Sukeyasu Shiba, ryûteki, direction musicale
Kazuko Hibi, shôKo Ishikawa, shôYuko Iwakame, ryûteki / komabueRemi Miura, shô / taikoNaoko Miyamaru, kakko / san no tsuzumiMayumi Miyata, shôAya Motohashi, hichiriki / sôHanako Nakamura, shô / biwa / taikoHitomi Nakamura, hichiriki / sôKahoru Nakamura, danseur [danseuse?] / biwaMika Noda, sô / shôkoMaya Sakai, ryûteki / taiko / shôkoTakeshi Sasamoto, ryûtekiSukeyasu Shiba, ryûteki
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Tokihiko Suzaki, hichirikiEri Suzuki, hichirikiKatsuhiko Tabuchi, hichiriki / biwaKazumi Taguchi, ryûteki / shôkoTamami Tono, shôMami Tsunoda, ryûteki
Toshihiro Isei, mise en scèneKaoru Nakajima, costumes Mizue Omori, manager Yasuko Watanabe, interprèteMiyuki Tomomatsu, conseiller artistique et technique
Avec le soutien de la Fondation du Japon.
Fin du concert vers 22h.
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Mer de Chine orientale
Mer de Chine méridionale
Mer du Japon(Mer de l’Est)
Mer Jaune
OcéanPacifique
CHINE
JAPON
CORÉEDU SUD
CORÉEDU NORD
MONGOLIE
FÉDÉRATIONDE RUSSIE
TAÏWAN
PHILIPPINES
VIÊTNAM
Hokkaidò
KyùshùShikoku
Honshù Île
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Sakhaline
Mandchourie
NagoyaTokyo
Séoul
Hainan
Hanoï
PékinPyongyang
Oulan-BatorKhabarovsk
Hong Kong
500 km
Canton Shenzhen
Nanjing
Wuhan
Xi'an
Shenyang
Harbin
Vladivostok
KobeHiroshima
Fukuoka
Fuzhou
Macao
Liuzhou
Hengyang
Nanchang
Wenzhou
Chongqing
Hohhot
Jilin
Osaka
Sapporo
Tianjin
Shanghaï
Taïpeh
Dalian
Hangzhou
Qingdao
MONGOLIE-INTÉRIEURE
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Le gagaku
On nomme gagaku la musique de la cour impériale japonaise, issue de l’assimilation de différents genres importés de Chine, de Corée et de plusieurs régions orientales. Cette « musique élégante, raffinée » – tel est le sens du mot gagaku – qui accompagne aussi des pièces dansées et des poèmes chantés, est l’une des plus anciennes formes orchestrales qui nous soient parvenues. C’est en effet dès le VIe siècle que les instruments du gagaku font leur entrée au Japon. Après une réforme qui fixa définitivement la nomenclature et la classification des pièces au début du IXe siècle, la formation prit la forme sous laquelle nous la connaissons aujourd’hui.On distingue deux types de pièces : d’une part, le répertoire issu principalement de Chine et d’Inde, d’autre part celui provenant de Corée et de Mandchourie. Les groupes instrumentaux qui les interprètent diffèrent par leurs flûtes et leurs percussions. Le gagaku emploie six modes, dérivés de la théorie musicale chinoise. La lenteur et l’apparat des gestes sont étroitement liés à l’étiquette de la cour. Conformément à la pensée confucéenne du temps, l’ordre même qui régit la musique assure et reflète un empire en paix et un univers en harmonie.À travers diverses vicissitudes, liées aux périodes de déclin de l’aristocratie, le gagaku demeure encore aujourd’hui l’orchestre de la Maison impériale, qui en eut longtemps le privilège à l’exception de quelques temples.
Les instruments
L’orchestre comprend des instruments à vent, à cordes et des percussions. Les vents se composent de flûtes traversières (ryûteki pour le répertoire d’origine chinoise, komabue, plus aiguë, pour les pièces d’origine coréenne), d’orgues à bouche (shô) et de petits hautbois (hichiriki). Les cordes comprennent des cithares (sô) et des luths (biwa). Les percussions regroupent un petit gong (shôko), un tambour suspendu (taiko) et un tambour à deux faces (kakko pour la musique « chinoise », san non tsuzumi, joué d’une seule baguette, pour la musique « coréenne ») dont l’interprète est aussi le « chef d’orchestre », qui règle le tempo et signale les changements de section.La musique de gagaku n’est pas à proprement parler polyphonique. Les cordes n’ont pas de rôle mélodique mais fractionnent la mesure au moyen de courtes cellules en arpèges dépendant du mode choisi. La fonction mélodique revient aux instruments à vent. Les mélismes des flûtes et des petits hautbois, les mouvements glissés de leurs phrases et le recours abondant au portamento produisent un tuilage des voix caractéristique du caractère hétérophonique du gagaku. Quant à l’orgue à bouche, il permet de produire des accords à la fois sur l’inspiration et l’expiration, faisant entendre une « base » harmonique aiguë et continue qui plane sur l’orchestre. Enfin, les instruments d’un même groupe jouent une même partie.
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Kangen (instruments de musique traditionnelle)
Ko Ishikawa, Tamami Tono, Kazuko Hibi, shôHitomi Nakamura, Tokihiko Suzaki, Eri Suzuki, hichirikiTakeshi Sasamoto, Mami Tsunoda, Maya Sakai, ryûtekiKatsuhiko Tabuchi, Hanako Nakamura, biwaMika Noda, Aya Motohashi, sôNaoko Miyamaru, kakkoRemi Miura, taikoKazumi Taguchi, shôko
Hyôjô no netoriUn programme de gagaku s’ouvre par un netori, bref prélude de rythme libre destiné à introduire le mode et à accorder les instruments. Il est exécuté par le musicien principal de chaque groupe. Les instruments font leur entrée selon un ordre déterminé : d’abord les vents, puis le tambour kakko, en dernier lieu les cordes. Chaque mode possède son netori. Le mode hyôjô correspond au mode de ré (mode dorien) transposé sur la note mi – le diapason du gagaku, fixé à 430 Hz, est sensiblement plus grave que le diapason occidental actuel.Il est d’usage d’accorder le choix du mode – et donc, du programme – à la saison. Selon la cosmologie musicale propre au gagaku, le mode hyôjô est associé à l’ouest, à la couleur blanche, au métal et à l’automne.
Goshôraku no kyûAttribuée à l’empereur chinois tai Zhong, qui régna de 627 à 650, Goshôraku est une pièce du répertoire dansé dont on interprète souvent le dernier mouvement, le plus rapide (kyû) de manière indépendante, en version instrumentale. Le titre renvoie aux cinq vertus que l’homme doit cultiver sur le chemin de son accomplissement : bonté, droiture, bienséance, sagesse, loyauté.
Etenraku d’origine chinoise, c’est le plus populaire des morceaux de gagaku. donné comme exemple du genre dans les programmes scolaires, très souvent exécuté à l’occasion des mariages et des fêtes, c’est le premier stade de l’apprentissage du gagaku. Sa forme AAbbCCAAbb est constituée de parties comprenant chacune huit mesures à quatre temps – le dernier temps étant au gagaku sensiblement allongé.
BairoCette pièce fut introduite au Japon en 736 par un moine du rinyû (région correspondant à l’actuel Vietnam) qui avait séjourné en Inde, et par le moine hindou baramon. Entre le VIe et le VIIIe siècle, la musique indienne connaît en effet une forte diffusion du fait de l’introduction du bouddhisme. Cette pièce dansée de caractère martial, dont le nom dériverait du sanscrit Vairodhaka (du nom du prince qui aurait attaqué le château du père
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du bouddha), peut être donnée en version instrumentale. Sa structure rythmique est composée d’une phrase de deux mesures (2/4 + 4/4) répétée douze fois.
Bugaku (danse traditionnelle avec accompagnement)
Kahoru Nakamura, danseKo Ishikawa, Tamami Tono, Remi Miura, Kazuko Hibi, shôKatsuhiko Tabuchi, Hitomi Nakamura, Aya Motohashi, Tokihiko Suzaki, Eri Suzuki, hichirikiSukeyasu Shiba, Takeshi Sasamoto, Mami Tsunoda, Maya Sakai, Kazumi Taguchi, ryûtekiNaoko Miyamaru, san no tsuzumiHanako Nakamura, taikoMika Noda, shôko
GenjôrakuIssue d’Asie occidentale et mentionnée au Japon dès le début du VIIIe siècle, c’est l’une des pièces les plus connues du bugaku, le répertoire dansé du gagaku. Le danseur organise ses mouvements autour d’un accessoire représentant un serpent. La pièce aurait été composée pour fêter le retour à la capitale de l’empereur chinois Xuan Zong (712-756) : lors de l’exécution de cette pièce, les esprits des ancêtres se seraient manifestés sous forme de serpents.Avec son nez proéminent, ses sourcils épais, ses veines saillantes du front, le masque laqué rouge du danseur pourrait évoquer une caricature de ce que les Chinois considéraient comme les traits caractéristiques des Asiatiques de l’Ouest. Le tablier brodé rappelle les peaux de mouton portées par les danseurs d’Asie centrale.La pièce est constituée de cinq mouvements, dont les premiers et derniers, de rythme libre, accompagnent l’entrée et la sortie du danseur, le dernier mouvement intégrant des jeux de flûtes en canon.
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Toru Takemitsu (1930-1996) Shûteiga [Dans un jardin d’automne]
In the Garden
Echo I
Echo II
Echo III
Composition : 1973.
durée : environ 20 minutes.
In the Garden
Mayumi Miyata, shôKatsuhiko Tabuchi, hichirikiSukeyasu Shiba, ryûtekiYuko Iwakame, komabueKahoru Nakamura, biwaMika Noda, sôNaoko Miyamaru, kakkoMaya Sakai, taikoKazumi Taguchi, shôko
Echo I Ko Ishikawa, Tamami Tono, Remi Miura, Hanako Nakamura, shô
Echo IIAya Motohashi, hichirikiTakeshi Sasamoto, ryûteki
Echo IIIHitomi Nakamura, hichirikiMami Tsunoda, ryûteki
À la demande du théâtre national de tokyo, toru takemitsu compose en 1973 Shûteiga [Dans un jardin d’automne] pour ensemble gagaku. L’œuvre est créée la même année par les musiciens du département de musique de la Maison impériale. Comme toujours, takemitsu attache un soin particulier à la disposition des musiciens sur la scène. Les interprètes de Shûteiga se répartissent en un groupe central, le « Jardin d’automne », entouré sur les côtés et derrière par trois groupes d’instruments à vent nommés kodama – terme qui signifie à la fois « écho » et « esprit des arbres » – répondant aux motifs énoncés par le groupe central.
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dans les titres des œuvres de takemitsu, le lexique de l’automne se réfère à l’emploi d’instruments japonais, tandis que le mot jardin signale une transposition sur le plan musical de formes de jardins du Japon ancien – ici, un « jardin promenade » montrant un même élément sous différents aspects avant un retour au point de départ. La pièce est fondée sur le mode dorien.Même s’il emploie un mode traditionnel du gagaku et s’il en utilise exclusivement les instruments, takemitsu crée une œuvre autonome qui concentre ses propres valeurs, au-delà de tout « exotisme » de la formation : la création d’un espace acoustique unique, le travail des plans et des lointains, l’invention des couleurs modelant la forme. C’est ainsi qu’il fait jouer ensemble une flûte chinoise et l’autre coréenne, jamais employées simultanément dans la tradition, et qu’il confie à l’orgue à bouche shô le jeu mélodique réservé aux pièces chantées.« Je n’ai pas tenté d’inventer un nouveau gagaku. Simplement, je me suis placé au milieu des sonorités et je me suis efforcé de prêter attention à ce que j’entendais. » (tôru takemitsu)
Véronique Brindeau
Toshiro Saruya (1960) Rinkoku
Composition : 1999.
durée : environ 23 minutes.
Mayumi Miyata, Ko Ishikawa, Tamami Tono, shôKatsuhiko Tabuchi, Eri Suzuki, hichirikiAya Motohashi, ô-hichirikiTakeshi Sasamoto, Mami Tsunoda, Yuko Iwakame, ryûtekiKahoru Nakamura, Hanako Nakamura, biwaMika Noda, Hitomi Nakamura, sôNaoko Miyamaru, kakkoRemi Miura, taikoMaya Sakai, shôko
Jadis, pour mesurer les durées, on avait recours à l’unité nommée koku. Une journée était divisée en cent koku, qui donnaient la mesure de la pensée, de l’invention, de l’harmonie. transposé dans notre système actuel d’une journée de 24 heures, soit 1 440 minutes, un koku équivaut à un peu plus de 14 minutes. Si c’était là l’unité minimale, on peut imaginer que la vie s’écoulait à un rythme assez calme.Le temps se mesure aujourd’hui à l’aune contraignante de la seconde. pourtant, les hommes qui vivaient au rythme du koku ne diffèrent pas fondamentalement de nos contemporains. Le mot rin renvoie à quelque chose d’élégant et de noble, une forme de maintien. devant
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l’agitation de l’humanité actuelle, soumise aux secondes, il m’arrive souvent de penser que nous avons perdu l’esprit élégant et droit d’une humanité rythmée par le koku. C’est cet esprit que j’ai tenté de retrouver ici.
Toshirô Saruya
Ensemble de Gagaku impérial ReigakushaL’ensemble reigakusha, fondé, en 1985, par le directeur artistique Sukeyasu Shiba, ancien membre du département de musique de la Maison impériale, embrasse les différentes formes de gagaku, des pièces les plus classiques aux compositions récentes, à l’exemple de l’œuvre du compositeur contemporain tôru takemitsu (1930-1996) Dans un jardin d’automne. Sous l’impulsion de son fondateur, compositeur, spécialiste du ryûteki et du biwa, reigakusha fait redécouvrir des partitions anciennes oubliées dans le but de préserver et développer les représentations de gagaku. Le nom de l’ensemble reigakusha fait référence à reirinn Gakuyuusha, l’un des fondateurs de l’ancienne musique chinoise, exprimant de cette manière son attachement aux valeurs originelles du gagaku, tout en se tournant vers la création. depuis ses débuts, cette formation réputée a donné de nombreuses représentations au Japon et fut invitée à de prestigieuses manifestations internationales. En 2002, le groupe a reçu le prix spécial du jury du Kenzo Nakajima Music Festival et a été nommé lauréat du Grand prix du Festival d’Art du Japon.
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Salle Pleyel | prochains concerts dU dIMANCHE 20 AU MArdI 29 SEptEMbrE
Les partenaires média de la Salle Pleyel
DIMAncHE 20 SEPTEMBRE, 16H
Wolfgang Amadeus MozartSymphonie n° 41 «Jupiter»Johannes BrahmsSymphonie n° 1
Chicago Symphony OrchestraBernard Haitink, direction
LunDI 21 SEPTEMBRE, 20H
Joseph HaydnSymphonie n° 101Anton BrucknerSymphonie n° 7
Chicago Symphony OrchestraBernard Haitink, direction
MERcREDI 23 SEPTEMBRE, 20HJEuDI 24 SEPTEMBRE, 20H
camille Saint-SaënsConcerto pour piano n° 2Sergueï ProkofievSymphonie n° 5
Orchestre de ParisChristoph Eschenbach, directionTzimon Barto, piano
VEnDREDI 25 SEPTEMBRE, 20H
Robert SchumannConcerto pour pianoJohannes BrahmsSymphonie n° 2
Orchestre Philharmonique de Radio FranceMyung-Whun Chung, directionLars Vogt, piano
SAMEDI 26 SEPTEMBRE, 20H
Johannes BrahmsConcerto pour piano n° 2Dmitri chostakovitchSymphonie n° 11
London Symphony OrchestraValery Gergiev, directionNelson Freire, piano
DIMAncHE 27 SEPTEMBRE, 16H
claude DebussyLa MerDmitri chostakovitchSymphonie n° 8
London Symphony OrchestraValery Gergiev, direction
MARDI 29 SEPTEMBRE, 20H
Hector BerliozOuverture de Benvenuto CelliniFrédéric chopinConcertos pour piano n° 1 et 2Hector BerliozOuverture du Carnaval romain
Orchestre de ParisChristoph Eschenbach, directionDaniel Barenboim, piano
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Mécène de l’art de la voix
Salle Pleyel
président : Laurent bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
rédacteur en chef : pascal Huynh
rédactrice : Gaëlle plasseraud
Correctrice : Angèle Leroy
Maquettiste : Elza Gibus
Stagiaires : diane Fanjul, Laetitia Marion
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