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Mutations du travail et
de l'emploi et transition
numérique
Hélène Garner
Rencontres de la formation tout au long de
la vie dans l'Enseignement supérieur
Nantes – 5 décembre 2017
1
Titre de la présentation
Plan de l’intervention
1. De quoi parle t- on ?
- mutations de l’emploi, mutations du travail : quelles sont-elles ?
- les enjeux de la transition numérique
2. L’impact de la transition numérique sur l’emploi et le travail
- que sait-on ? les études disponibles
- et à l’avenir ? les études prospectives
3. Quelles implications pour la formation ?
- sur le contenu de l’offre
- sur l’éco système
- sur les pratiques
2
1. Les mutations de l’emploi : que sont-elles ?
- Tertiarisation de l’économie --> forte composante servicielle des
emplois
- Une relative stabilité des statuts d’emploi ….
- ….. mais une forte recomposition à l’intérieur de ces statuts
plus de formes d’emploi atypique : travail intérimaire, contrats
courts, temps partiel fragmentation de l’emploi
baisse des indépendants traditionnels au profit des néo
indépendants et free lance
3
en milliers en %
Non-salariés 3 140 11,8
Salariés 23 442 88,2
Contrat à durée indéterminée* 19 987 85,3
Contrat à durée déterminée 2 453 10,5
Apprentissage 379 1,6
Intérim 624 2,7
Ensemble 23 442 100,0
Ensemble des emplois 26 584 100,0
Ensemble
Un marché du travail plus féminisé, plus qualifié mais aussi plus
précaire avec le développement de zones grises autour de l’emploi, à
la marge
Des personnes qui souhaiteraient travailler mais sont considérées comme
inactives : le halo du chômage
Des personnes qui souhaiteraient travailler davantage : le sous emploi
Des personnes qui enchainent les contrats courts et alternent périodes
d’emploi et de chômage
Des personnes qui sont à la frontière de l’emploi et du non emploi
Des personnes qui cumulent différents statuts
brouillage des frontières entre salariat et indépendant
questionne notre modèle de protection (protection sociale, droit du
travail, assurance chômage) fondée sur la norme d’emploi du salarié
en CDI à temps plein
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1. Les mutations du travail : que sont-elles ?
Du côté des employeurs : besoins de flexibilité, de qualification, de
polyvalence, d’adaptation, d’autonomie,….
Du côté des travailleurs : autonomie, attentes fortes à l’égard du
travail, conciliation des temps, QVT…
Dans l’organisation du travail : individualisation, organisation par
projet, travail collaboratif, travail à distance, porosité sphères
professionnelle et privée,…
combinées aux évolutions technologiques, ces mutations ont des
répercussions sur les conditions de travail (montée des RPS) :
• 44% des salariés déclarent travailler parfois sous pression ;
• 40% des salariés avouent continuer à penser de temps en temps à leur travail
même quand il n'y sont pas ;
• 29% des salariés se sentent souvent obligés de se dépêcher au travail.
(source : Dares, enquête Conditions de travail)
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1. La transition numérique
C’est le processus d’appropriation des nouveaux usages du numérique
par les entreprises, l’Etat, les personnes, et l’intégration de ces
nouvelles technologies pour améliorer la compétitivité et la productivité.
Alimente espoirs et peurs, soulève de nombreuses questions :
Du point de vue des salariés
Du point de vue organisationnel
Du point de vue productif
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2. L’impact de la transition numérique sur l’emploi et le travail
Que sait-on ? Beaucoup d’incertitudes sur l’effet net
Sur les destructions d’emploi, plusieurs études circulent :
• 2013 : Frey et Osbourne : 47% des emplois aux EU sont
susceptibles d’etre automatisés --> diffusion mondiale de la thèse de
la fin du travail
8
3 études récentes relativisent la destruction d’emploi générée par
l’automatisation, la robotisation
• Étude de France Stratégie (Le Ru, 2016) : 40% des emplois peu
automatisables et 15% des emplois sont automatisables (rythme
imposé et application stricte de consignes) et la part des peu
automatisables a tendance à augmenter sur 20 ans.
• Etude de l’OCDE (2016) : en s’appuyant sur les déclarations des
travailleurs concernant les tâches qu’ils doivent accomplir dans le
cadre de leur emploi, tirées de l’Enquête de l'OCDE sur les
compétences des adultes (PIAAC), seulement 9% des emplois
présentent un risque élevé d’automatisation en France.
• Etude du COE (2017) : estimation à 10% de pertes d’emplois liées
à la révolution numérique mais 50% des emplois vont être
transformés sous l’impact de l’automatisation. Le progrès technique
favorisera l’emploi qualifié et très qualifié, les taches les moins
qualifiées étant les plus automatisables.
9
Quelles perspectives pour la décennie 2017-2027 ?
Du côté de l’offre de travail : une population active toujours plus
nombreuse et plus qualifiée
10
Part de diplômés du supérieur dans la population par âge
Du côté de la demande : une structure de l’emploi en pleine
mutation
Les 20 métiers qui offriraient le plus de postes à pourvoir entre 2012 et
2022, en milliers (PMQ – France Stratégie Dares)
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Décomposition des emplois les plus «exposés» : les métiers les
plus importants en volume (étude COE - 2016)
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Un risque d’inadaptation des compétences et des emplois
DATE / 00/00/2014 13
Titre de la présentation
Inéquation des qualifications et des domaines d’études, 2015
Part des salariés, 15-64 ans (%)
3. Impact de la transition numérique sur les compétences
Ces mutations entrainent des évolutions considérables des besoins en
compétences :
• Compétences de base (littératie, numératie, numériques)
• Compétences techniques
• Compétences sociales – soft skills
Des tensions à l’avenir sur les compétences techniques en lien avec la
transition numérique.
Importance des compétences transversales qui peuvent être
mobilisées dans différents contextes de travail et favorisent la mobilité
des personnes.
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3. Impact de la transition numérique sur le système de formation
Comment concilier adaptation de l’offre de formation et
évolutions rapides des besoins en compétences ?
• En construisant des parcours de formation tout au long de la vie
fondés sur l’acquisition de blocs de compétences
exemple du CPF
On passe d’une logique « ingénierie de formation » à une logique
« ingénierie de parcours »
Ce qui pose des questions d’évaluation, de certification, de
validation, de portabilité, de modularité…
• En renouvelant la vision du lien emploi/formation
exemple de la filière numérique
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Compétences clés – cadre européen de référence
Commission européenne
Socle commun
Éducation nationale et enseignement supérieur
Référentiels de compétences des mentions de licence
Éducation nationale et enseignement supérieur
Cléa
Partenaires sociaux (COPANEF)
Communication dans la langue
maternelle Maîtrise de la langue française
Se servir aisément des différents registres d’expres-
sion écrite et orale de la langue française Communication en français
Communication en langues
étrangères
Pratique d’une langue vivante
étrangère
Se servir aisément de la compréhension et de
l’expression écrites et orales dans au moins une
langue vivante étrangère
Aptitude à travailler dans le cadre de
règles définies d’un travail en équipe
Compétences mathématiques
ainsi qu’en sciences et technologies Culture humaniste
Analyser et synthétiser des données en vue de
leur exploitation
Utilisation des règles de base de calcul et
du raisonnement mathématique
Compétence numérique
Principaux éléments de
mathématiques et de la culture
scientifique et technologique
Utiliser les outils numériques de référence et les
règles de sécurité informatique pour acquérir,
traiter, produire et diffuser de l’information ainsi
que pour collaborer en interne et en externe
Utilisation des techniques usuelles de
l’information et de la communication
numérique
Apprendre à apprendre Compétences sociales et civiquesDévelopper une argumentation avec esprit
critique Capacité à apprendre tout au long de la vie
Compétences sociales et civiques Autonomie et initiativeUtiliser et sélectionner diverses ressources
spécialisées pour documenter un sujet
Aptitude à travailler en autonomie et à
réaliser un objectif individuel
Esprit d’initiative et d’entreprise
Maîtrise des techniques usuelles
de l’information et de la
communication
Maîtrise des gestes et postures et respect
des règles d’hygiène, de sécurité et
environnementales élémentaires
Sensibilité et expression culturelles
17 Source : Rapport France Stratégie,
REC, 2017
3. Impact de la transition numérique sur l’action de formation
Le numérique est un levier de transformation de l’action de formation et
d’accés à la formation
Le code du Travail énonce des conditions de forme qui sont à respecter
pour qu’une prestation donnée soit bien considérée comme « action de
formation » (article L6353-1). Elle doit comporter et justifier les
éléments suivants :
• un programme préétabli ;
• des objectifs déterminés ;
• le niveau de connaissance requis pour suivre la formation ;
• les moyens pédagogiques mis en œuvre ;
• un processus de suivi et d’appréciation des résultats.
La loi Travail de 2016 a spécifié que les formations à distance étaient
incluses dans la définition de l’action de formation (décret FOAD)
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Diversification des « ressources pour apprendre » avec le
numérique : e-learning, blended, classe virtuelle, mobile learning,
MOOC, Cooc, Spoc, réalité virtuelle, communautés virtuelles de pairs,
etc
Diversification des parcours d’apprentissage (formations "mixtes"
combinant temps de présence et temps de formation à distance, mises
en situation, face-à-face classiques, e-learning, activité professionnelle
en parallèle, …)
Une opportunité qui n’est pas sans risque :
- éparpillement des certifications et hétérogénéité de leur valeur
- renforcement des inégalités l’accompagnement des personnes
est à cet égard un enjeu crucial car le numérique n’est qu’un outil
19
Merci de
votre attention
Tous ces travaux sont disponibles sur le site : www.strategie.gouv.fr
DATE / 00/00/2014 20
Titre de la présentation