EHESS

Mystère et mystique by Aimé SolignacReview by: Jacques MaîtreArchives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 318-319Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30191715 .

Accessed: 10/06/2014 19:46

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.72.48 on Tue, 10 Jun 2014 19:46:32 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

une identit6 entre protestants et pafens: la r~flexion A l'int6rieur de la Compagnie de J6sus sur les ( rites chinois n'est pas sans incidences sur la favon de concevoir la << ru- nion > des protestants. A ce propos, la lecture d'6crits peu connus du sicle des Lumires montre que la fameuse querelle qui a eu lieu autour de ces rites ne fait que continuer l'ancien d6bat thbologique entre la tradition augustinienne et celle des j6suites. Un d6pla- cement de la notion de ( mission a est alors perceptible : il s'agit moins de < precher l'Evan- gile >, dans le sillage de Frangois Xavier et d'Alexandre de Rhodes que de < planter l'lglise > romaine, < vraie religion , avec son double souci de (re)crier ses cadres institu- tionnels et d'imposer sa logique de l'autorit6.

Il existe A la fois une continuit6 et une rupture dans l'6lan missionnaire manifest6 lors de l'Ancien R6gime et celui de l'6poque contemporaine. L'articulation entre missions int6rieures et ext6rieures se maintient chez les catholiques et emerge chez les protestants. Mais - 616ment nouveau - la base populaire de l'l61an missionnaire estbeaucoup plus large. La coincidence est frappante entre la fonda- tion de la- Propagation de la foi A Lyon et la cr6ation de la Soci6t6 des Missions Evang6- liques A Paris, puisqu'elles ont lieu la m~me annie (1822) ; mais leurs strategies sont assez diff6rentes. Si les initiatives de la Soci6t6 des Missions Ivang6liques concernent des contr6es non colonis6es par la France (Lesotho, Zam- bbse), les heurts entre missions anglo-saxon- nes et colonisateurs frangais et la d6faite allemande lors de la Premiere Guerre mon- diale, ambnent la Soci6t6 A assister ou remplacer d'autres missions en Polyn6sie frangaise, Iles Loyaut6, Nouvelle Cal6donie, Gabon, Mada- gascar, Cameroun et Togo. Si d~s le XIXe sidcle certains courants catholiques r6formateurs voulaient lier un renouveau missionnaire avec une internationalisation de la Curie et d'autres changements globaux, c'est au sicle actuel que se d6veloppe une nouvelle conscience missionnaire li6e, entre autre, A l'l61aboration d'une histoire des missions de type scienti- fique.

L'ambition de ce colloque consistait A for- muler les themes et A proposer quelques 616ments de r6ponse pour une histoire qui mobilise encore peu de sp6cialistes. Il y a pleinement r~ussi et a ouvert des champs de recherche riches et nombreux.

Jean Baub6rot.

318

61.375

Soeur Jeanne des Anges. Autobiographie d'une hyst6rique poss6d6e. Pr6f. de Charcot, suivi de Jeanne des Anges par Michel de Certeau. Montbonnot-St-Martin, J6r6me Millon, 1985, 386 p.

Ce texte, un des documents fondamentaux sur l'inqui6tante h6roine de Loudun, a 6t6 publi6 pour la premiere fois en 1886 par deux disciples de Charcot, Gabriel Legu6 et Gilles de La Tourette, qui le munirent d'une longue notice biographique et d'une annotation << m6dicale >: Bremond jugeait que l'une et l'autre < manquaient de s6r6nit6 b> et rele- vaient d'un 6tat d'esprit < qui parait aujour- d'hui pr6historique >. A cette r6impression anastatique, l'6diteur a eu l'heureuse idle de joindre un article du P. Cavallera (Recherches de Sciences religieuses, 1928) qui met au point l'histoire de la r6daction et rectifie quelques erreurs de lecture, et surtout le portrait que M. de Certeau avait trac6 en appendice de sa Correspondance de J.J. Surin (Descl6e De Brouwer, 1966) et qui reste un t6moignage 6blouissant de sa maitrise. Le lecteur dispose- ra ainsi, en meme temps que d'un document jusque-hA peu accessible, de trois 6tats succes- sifs de la recherche.

Emile Goichot.

61.376 SOLIGNAC (Aim6) et al.

Mystbre et mystique. Paris, Beauchesne, 1983, 263 p. (D.S., 12).

Le Dictionnaire de spiritualitd --dont la publication par fascicules se poursuit depuis 1932 dans l'ordre alphab6tique des titres d'arti- cles - constitue un ouvrage de r6f6rence fondamental pour tous les sp6cialistes de la spiritualit6 catholique ou du point de vue catholique sur la vie spirituelle, notamment dans la dimension historique. La Coll. D.S. regroupe theme par theme des articles qui en sont extraits. Le douzime volume r6unit trois articles du tome 10: < Mystbre , << Mystbres de la vie du Christ a et < Mystique >.

L'article < Mystbre >, dii A Aim6 Solignac, se r6f~re essentiellement A la tradition patristique concernant le mystbre, pour d6boucher sur la vie et la connaissance mystiques selon Orig~ne et selon Gr6goire de Nysse. La these de l'auteur tend A souligner la continuit6 entre la vie spirituelle A laquelle tout chr6tien serait appel6

This content downloaded from 62.122.72.48 on Tue, 10 Jun 2014 19:46:32 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

et l'initiation au mystbre dans le sens patris- tique, ce qui contraste avec la Thdologie mys- tique apophatique du pseudo-Denys.

L'article << Mystbres de la vie du Christ >> regroupe deux contributions, I'une historique, par Hermann Josef Sieben, et l'autre theolo- gique, par Werner Loeser. La premiere cerne une coupure essentielle : < Ce ne sont ni les exposcs thbologiques ni les homclies dogmatiques ou par6n6tiques qui pr6parent directement les 6crits sur les mystbres, mais bien le regard neuf d'un Bernard de Clairvaux sur r'humanit6 du Christ >> (p. 40). Dans une perspective voisine, la seconde met en reliefl'impact r6cent de l'histoire spirituelle de la vie du Christ sur la christologie dogmatique catholique.

Enfin, I'article << Mystique >, qui tient l'essentiel du recueil (200 p. sur 258), se pr6sente comme une mise A jour par rapport A des themes essentiels pour le D.S. et trait6s dans des fasci- cules qui datent des ann6es 1950, alors que la recherche a beaucoup innov6 depuis lors. Cette conjoncture est relev6e notamment dans les 6tudes ex6g6tiques et patristiques, les 6ditions critiques d'auteurs mystiques, les investigations sur la mystique dans le champ de sciences humaines autres que l'histoire. Par ailleurs, I'acculturation croissante de traditions mysti- ques orientales a provoqu6 une plus grande ouverture du D.S. au comparatisme interreli- gieux sur le terrain de la mystique; cette pers- pective commande la contribution de Jesiis Lopez-Gay, tandis que les trois autres concer- nent la mystique << chr~tienne >>, c'est-A-dire catholique. Andr6 Deblaere examine la litt6ra- ture mystique du Moyen Age; Pierre Adnes, celle des XVIe-XXe siicles; la dernibre contri- bution, due A Paul Agaesse et Michel Sales, reprend sur le plan de la thbologie une probl&- matique globale de la vie mystique.

Conform6ment A l'usage du D.S, ce recueil est extremement riche d'6rudition, de r6f6ren- ces et de vues globales trbs informdes, de sorte qu'il constitue un instrument de travail dont l'inttr~t d6borde largement le champ de la thbologie catholique et sera fort utile pour l'abord de la vie mystique sous l'angle des sciences sociales.

Jacques Maitre.

61.377 SORVAL (G6rard de). La Marelle ou les sept marches du paradis. Paris, Dervy-Livres, 1985, 200 p. (Coll. << His- toire et Tradition >>).

BULLETIN DES OUVRAGES

La parent6 entre les 6tapes d'un chemi- nement spirituel intbrieur et les cases dujeu de l'oie a inspir6 ce << divertissement initiatique >> riche d'enseignements et agr6ablement 6crit. Les limites du jeu se trouvent dans le choix des traditions d'ex6g~se des symboles, de leur voisinage et de leur articulation. Apr~s avoir parl6 du corbeau d'Apollon m6tamorphos6 en Alcyon, G.S. 6crit par exemple : << mais il faut encore que le pelican asperge et nourrisse ses petits de son sang et que le ph6nix renaisse du brasier, avant que l'aigle ne prenne son essor vers l'empyr6e >, (p. 112). Jamais cependant le jeu n'apparait gratuit et l'imagination la plus d6bordante comme les barreaux de la prison donnant en sens inverse une 6chelle de Jacob ou la multiplication de jeux de mots: l'oie et loi, neuf (9) et nouvel oeuf, bouclier et boucle libe etc., traduisent A la fois l'aptitude A crierun sens et la finalit6 op6ratoire d'une activit6 non intellectuelle.

Jean-Pierre Laurant.

61.378 STALDER (Peter). Der Kulturkampf in der Schweiz - Eidge- nossenschaft und katholische Kirche im europiSischen Umkreis (1848-1888). Frau- enfeld-Stuttgart, Huber, 1984, 787 p.

On l'oublie trop volontiers : le Kulturkampf a commence en Suisse avant d'avoir 6clat6 en Allemagne. Qui plus est, ce ph6nombne qu'on serait trop port6 A tenir pour essentiellement germanophone s'est montr6 particulibrement virulent dans une r6gion aussi francophone que Genbve (affaire du cure, puis cardinal Mermillod). Tandis que, en Prusse, il a s~vi sous un regime encore essentiellement monar- chique, le Kulturkampf suisse offre de plus l'interet de s'Ctre ddroul6 dans des Itats A structure d6mocratique, non sans remarquer que ses diverses phases ont 6t6 souvent li6es A la r6partition confessionnelle des cantons suisses, les uns 6tant r6solument protestants, les autres tout aussi r6solument catholiques. Ajoutons-y une particularit6 locale : l'appari- tion de l'Eglise catholique-chr6tienne y a 6t6 une cons6quence trns directe du Kulturkampf

L'6tude de P.S., professeur A la facult6 de theologie protestante de l'Universit6 de Zurich, est une v6ritable somme ; elle est quasi exhaus- tive. Ampleur et pr6cision de l'information, clart6 de l'expos6, comp6tences historiques et

319

This content downloaded from 62.122.72.48 on Tue, 10 Jun 2014 19:46:32 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions