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N° 219 du 25 février 2013 - Siège: 106 bis, Rue Ewo E-mail : [email protected]:Tel. 06.664.18.19 / 05.578.72.05 Méfiez-vous de l’homme nu qui vous propose sa chemise . LE PATRIOTE Hebdomadaire d’informations, d’analyses et d’opinions 200 frs Deux nouveaux évêques pour le Congo, Mgr Urbain Ngassongo et Mgr Miguel Angel Olaverri Arroniz Conférence Episcopale du Congo LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION EST-ELLE POSSIBLE ? QUE CACHE LE CALME APPARENT AU SEIN DE L’UPADS, DU RDD ET MCDDI ? DES TAXES ABUSIVES DANS LES DIFFERENTS PORTS DU CONGO Le Saint-Père Benoît XVI a disposé la division du Diocèse d’Owando et a érigé le nouveau Diocèse de Gamboma, avec un territoire correspondant au département Presse congolaise LE PATRIOTE REÇOIT L’OSCAR DE MEILLEUR JOURNAL Ce vendredi 22 février 2013, la presse Congolaise a eu rendez-vous avec elle-même. Comme chaque an- née, les meilleurs professionnels de l'information et de la communication, ainsi que certains organes de la presse nationale ont été primés en direct à la radio et à la télévision, en présence des dignitaires de la cor- poration. L'hebdomadaire Le Patriote qui ne cesse de monter en puissance du point de vue de la rigueur de l'écriture, du respect du couple déontologie-éthique, de la mise en page et de la profondeur de ses analy- ses et commentaires, s'est vu attribuer l’Oscar de meilleur journal sur la vingtaine de titres que compte le Congo. Il a été également honoré par le prix de meilleur chroniqueur décerné à Jules Débel pour sa Parabole de l'éléphant. administratif des Plateaux et a nommé premier Evêque de Gamboma Monsieur l’Abbé Urbain Ngassongo, du clergé d’Owando, présentement Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Congo. Ensuite, il a nommé comme Evêque de Pointe-Noire le Révérend Père Miguel Angel Olaverri Arroniz S.D.B., actuellement Administrateur Apostolique Sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis de Pointe- Noire.  Par ces deux nominations, le Pape Benoît XVI a voulu enrichir l’Eglise congolaise par un nouveau Diocèse et deux nouveaux Evêques pour le service du Peuple de Dieu qui est au Congo. Ces dispositions du Souverain Pontife manifestent, une fois de plus, la sollicitude pastorale et l’attention paternelle du Saint-Père à l’égard de la communauté catholique du Congo Dynamique urbaine continentale LE COLLECTIF DES AUTORITÉS LOCALES AFRICAINES À BRAZZAVILLE LE PRESIDENT DENIS SASSOU N’GUESSO AU CENTRE DES SOLLICITATIONS POUR LA RESOLUTION DES CRISES 9 3 4 5 4 & 5 7 04 mars 2012, un an après 2 2 Député/suppléant LA CRISE DE LÉGITIMITÉ CRÉE LA SUSPICION Mgr Miguel Angel Olaverri Arroniz Mgr Abbé Urbain Ngassongo Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 23/02/2013, 20:27 1

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N° 219 du 25 février 2013 - Siège: 106 bis, Rue Ewo E-mail : [email protected]:Tel. 06.664.18.19 / 05.578.72.05

Méfiez-vousde l’homme nu

qui vouspropose

sa chemise.LE PATRIOTEHebdomadaire d’informations, d’analyses et d’opinions

200 frs

Deux nouveaux évêques pour leCongo, Mgr Urbain Ngassongo

et Mgr Miguel Angel Olaverri Arroniz

Conférence Episcopale du Congo

LA RÉVISIONDE LA

CONSTITUTIONEST-ELLE

POSSIBLE ?

QUE CACHE LECALME APPARENT

AU SEINDE L’UPADS, DU

RDD ET MCDDI ?

DES TAXESABUSIVES DANSLES DIFFERENTS

PORTS DU CONGOLe Saint-Père Benoît XVI a disposéla division du Diocèse d’Owando eta érigé le nouveau Diocèse deGamboma, avec un territoirecorrespondant au département

Presse congolaise

LE PATRIOTE REÇOIT L’OSCARDE MEILLEUR JOURNAL

Ce vendredi 22 février 2013, la presse Congolaise aeu rendez-vous avec elle-même. Comme chaque an-née, les meilleurs professionnels de l'information et dela communication, ainsi que certains organes de lapresse nationale ont été primés en direct à la radio età la télévision, en présence des dignitaires de la cor-poration. L'hebdomadaire Le Patriote qui ne cesse demonter en puissance du point de vue de la rigueur del'écriture, du respect du couple déontologie-éthique,de la mise en page et de la profondeur de ses analy-ses et commentaires, s'est vu attribuer l’Oscar demeilleur journal sur la vingtaine de titres que compte leCongo. Il a été également honoré par le prix de meilleurchroniqueur décerné à Jules Débel pour sa Parabolede l'éléphant.

administratif des Plateaux et anommé premier Evêque deGamboma Monsieur l’Abbé UrbainNgassongo, du clergé d’Owando,présentement Secrétaire Généralde la Conférence Episcopale duCongo. Ensuite, i l a nommécomme Evêque de Pointe-Noire leRévérend Père Miguel AngelOlaverri Arroniz S.D.B.,actuellement AdministrateurApostolique Sede vacante et adnutum Sanctae Sedis de Pointe-Noire. Par ces deux nominations, le PapeBenoît XVI a voulu enrichir l’Eglisecongolaise par un nouveauDiocèse et deux nouveauxEvêques pour le service du Peuplede Dieu qui est au Congo. Cesdispositions du Souverain Pontifemanifestent, une fois de plus, la

sollicitude pastorale et l’attentionpaternelle du Saint-Père à l’égardde la communauté catholique duCongo

Dynamique urbainecontinentale

LE COLLECTIF DESAUTORITÉSLOCALES

AFRICAINES ÀBRAZZAVILLE

LE PRESIDENTDENIS SASSOUN’GUESSO AUCENTRE DES

SOLLICITATIONSPOUR LA

RESOLUTION DESCRISES

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04 mars 2012,un an après

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Député/suppléant

LA CRISE DE LÉGITIMITÉCRÉE LA SUSPICION

Mgr Miguel Angel Olaverri ArronizMgr Abbé Urbain Ngassongo

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2 P OLITIQUE

Dimanche 04 mars 2012dans la matinée, l’apoca-lypse. Des explosions

succèdent aux explosions.Certains citoyens surpris dansleur sommeil, à l’église et dansles marchés tombent. D’autresvoient leurs maisons et véhiculesvoler en éclats sans comprendrece qui leur arrive. La ville en cetendroit précis du camp durégiment blindé est enveloppée depoussière et d’une fumée noirequi réduisent toute visibilité pourceux qui tentent de fuir vers lesautres quartiers périphériques. Al’approche de midi, la situation secalme. Plusieurs citoyens ensan-glantés convergent en larmes versles hôpitaux, dénudés et couvertsde poussière. Les quartiers de la2ème circonscrip-tion de Ouenzé,MPila, Intendan-ce… jadispopuleux sont devenus un champde ruines. De même que le campdu régiment blindé où l’on retrouvedes chars éventrés et des grosarbres subitement asséchés parle souffle des explosions meur-trières des obus. Commencealors le décompte des morts. Desblessés coincés dans les dé-combres implorent de l’aide.Brazzaville vient de vivre unetragédie inédite.

Promptement, le chef de l’Etatvole au secours des victimes.Dans l’après-midi, il visite certainshôpitaux pour consoler lesfamilles éprouvées et les blessés.La première interview qu’il donneest pathétique. L’air grave, DenisSassou N’Guesso annoncel’ouverture d’une enquête et ladécision de sortir les casernes ducentre-ville ; «  Les finance-ments existent. Les sites sontidentifiés. Les entreprises quidevront réaliser ces casernessont aussi identifiées », avaitdéclaré le Président de laRépublique, déplorant par lamême occasion « qu’il n’étaitpas bon de continuer à garderles casernes au centre de laville. Aujourd’hui, l’irréparables’est produit. C’est en pleincentre des quartiers populairesoù se trouve le régiment blindéqu’un dépôt d’obus de char aexplosé avec des détonationsqui ont secoué toute la ville.Les quartiers situés auxalentours ont été soufflés, rasésdans certains cas ».

Aussitôt, les premières mesuresurgentes sont prises. Mobilisationdes structures hospitalières, desmédecins et du personnel soi-gnant, réquisition des pharma-cies… Le conseil des ministrestenu dans la soirée de 20 h à21h50, confirme les instructionsprésidentielles auxquelless’ajoute le travail en synergie desservices de sécurité avec lagendarmerie nationale et lesForces Armées Congolaises pourgarantir la sécurité des personneset des biens.La prise en charge des sinistrésse matérialise à la Place marialede la Cathédrale Sacré-Cœur deBrazzaville, au marché couvert de

Nkombo, à la paroisse NotreDame du Rosaire, au centresportif de Makélékélé, dans lesstades annexe et Marchand, àl’égl ise Kimbanguiste deTalangaï. Dans les centresd’hébergement, on retrouve unhôpital de campagne.

Le Chef de l’Etat souhaite parailleurs que les enfants égaréssoient recueillis et protégés parla République. Désigné pourcoordonner la commissiond’évaluation du sinistre, leministre d’Etat Pierre Moussa estchargé d’évaluer les dégâts et d’yapporter les solutions les plusappropriées.

Le 05 mars, le ministre d’EtatPierre Moussa et son équipe serendent sur les lieux du drameoù ils retrouvent entre autres

Pierre Ngolo, député de la 2ème

circonscription de Ouenzé et lechef d’Etat major général desFAC, le Général de divisionCharles Richard Mondjo. Unaccueil morose leur est réservéde la part des populations sinis-trées qui manifestent sansartifices leur désolation.Compréhensif et sage , le minis-tre d’Etat Pierre Moussa qualifiede « tsunami » le drame deMPila et encaisse les quolibets.Interrogé par la presse surl’agressivité des sinistrés, ildéclare : « Ces populationsnous ont interpellés rudement.Leurs réactions sont normales.Même la guerre du 05 juin1997 n’a pas occasionné desdégâts aussi importants. Legouvernement assume. Nousles avons rassurés que lePrésident de la République

tient à ce que leur sort soitréparé ».

Le 08 mars 2012, séance desquestions orales au gouverne-ment. Pierre Moussa fournit desexplications nécessaires auxdéputés sur le drame. Le nombrede blessés s’élève à 2.315 dont297 encore hospitalisés à la datedu 08 mars. 31 patients avaientsubi une opération chirurgicaleet une cinquantaine en instanced’être opérés.

Au plan humain, on comptealors 13.854 personnes prisesen charge dans les sitesd’accueil. Pierre Moussa réaf-firme les mesures gouverne-mentales sur le dédommage-ment des sinistrés, de mêmeque la prise en charge des élèvessinistrés et la reconstruction desinfrastructures sanitaires et

04 mars 2012, un an aprèsPlus qu’une semaine et 365 jours se seront déjà écoulés depuis que la tragédie du 4 mars 2012 s’est produite. Ce jour là, lacapitale congolaise avait été secouée par de fortes explosions dues à un incendie dans le dépôt d’armes et de munitions de lacaserne du régiment blindé. La mort brutale de plusieurs personnes ainsi que des dégâts matériels importants avaient étéconstatés. Une année après, que retenir de ce drame pour lequel les autorités avaient diligenté une enquête en vue d’endéterminer l’origine ?

scolaires touchées par le drame.«  Les 1.469 ly-céens en classed’examen seront orientés auCEG Ganga Edouard., tandisque les élèves de classe de 3ème

seront trans-férés au lycéeChaminade », annonce t-il.

Le bilan, un an après

L’allocation d’urgence de 3millions Fcfa par famille, tel quedécidé par le conseil desministres du 08 mars 2012 a étépayée aux sinistrés. On déploretoutefois l’esprit mercantile dequelques cadres qui ont gonflé leslistes avec des noms fictifs pourse faire les poches. C’estpourquoi, les lacunes dans l’octroide l’allocation d’urgence suscitentdéjà quelques interrogations surl’indemnisation des blessés, desamputés, des familles éprouvéeset de ceux qui attendent lareconstruction de leurs maisonsdétruites par les explosions.Néanmoins, les populationss’accrochent toujours à l’annoncefaite par le gouvernement quatrejours après le drame d’honorerces engagements. Il était prévul’ouverture de deux comptesbancaires pour faire face à cesimpératifs. Un compte à la BanqueCongolaise de l’Habitat (BCH)pour recueillir les fonds devantservir à la reconstruction desquartiers sinistrés. Un autre à laLa Congolaise de Banque (LCB)destiné à l’aide aux sinistrés.

Les logements construits àKintélé, une autre promessegouvernementale, ont déjàaccueilli les sinistrés qui ont perduleur habitation pendant la tragédiedu 04 mars 2012. Reste le voletjudiciaire où l’enquête visant àéclairer la lanterne de l’opinion surles origines de ce drame sepoursuit. Mais, a-t-on déjà vu uneaffaire d’Etat pourrir ?

Dieudonné Békas

Le lundi 5 mars 2012 après le drame

L'occasion qu'offre la des-cente parlementaire à l'As-semblée nationale, est le

moment de vie politique où nais-sent des conflits entre le députéet le suppléant. Et pour cause !C'est pendant cette période quequelques subsides tombent ensus des indemnités mensuelleset quelques députés arrogants in-voquent curieusement l'indiffé-rence, l'irrespect de leur sup-pléant. En fait, cette forme decrise de confiance envers ces der-niers supposés fragiles financiè-rement, ne se justifie pas forcé-ment dans la mesure où le cou-ple pour la députation se fait avecl'aval des prétendus riches.En lamatière, le règlement intérieur del'Assemblée nationale est suffi-samment clair et détermine que

Député/suppléant

LA CRISE DE LÉGITIMITÉ CRÉE LA SUSPICIONAu Congo, la relation triangulaire entre le député, le suppléantet l'argent est empreinte de suspicions réciproques depuis uncertain temps. Dans nos précédentes livraisons, nous avons avecconstance évoqué le cas des députés de la 12ème législature quispoliaient leur suppléant. En ce début de la 13ème législature,les suppléants vivent le calvaire dans quelques circonscriptions.Chacun cherche confusément un bouc émissaire préparant lesentiment d'une séparation provoquée. Danger !

Des députés en pleine session

le suppléant assiste le députédans l'exercice de son mandat.La logique veut donc que le dé-puté soit accompagné de sonsuppléant lors de la descente par-lementaire. Malheureusement, onobserve le contraire. Dans la plu-part des cas, nos élus transfor-ment ce moment de travail sur leterrain en une période de décom-pression et par conséquent n'as-socient pas forcément le sup-pléant aux poches érodées. Ceuxqui osent le faire le font par dépitpour éviter des critiques sévèresde la hiérarchie politique. D'autresà l'inverse, refusent de faire levoyage avec le suppléant par sim-ple calcul et dans le souci biencompris d'épargner un peu d'ar-gent. Dans ces conditions, on faitface à une guerre de positionne-

ment préparant le pressentimentd'une catastrophe finale dont l'en-tourage du député est victime àcause du soupçon, son armeprincipale. De la sorte, les dépu-tés moins prudents et peu pré-parés à la gestion d'un mandatélectif tombent dans le piège dela désunion. Oubliant parfois quele mépris qu'ils cultivent n'est pasun exercice préparant d'autresvictoires, nos élus croient plusaux ragots qu'aux arguments dusuppléant qu'on traite désormaiscomme collaborateur.

L'histoire récente des élections deces derniers temps nous rappellepourtant que l'univers politique nese construit pas seulement avecl'amitié mais aussi avec une dosed'adhésion militante dans une ac-tion qui implique autrui. L'influencenégative de certaines fréquenta-tions et surtout les frustrationssubies par quelques suppléantsde la 12ème législature ne sont-el-les pas à la base de la déroute decertains députés lors du dernierscrutin ?

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3P OLITIQUE

La parabole de l’éléphant

Après plusieurs mois passés à la chapelledu catholicisme, mon grand-père avait toutd’un catéchiste mais, l’homme n’a jamais

extériorisé cette dimension de son être. Un jour, ila bien voulu m’instruire sur deux créatures dontl’une est d’origine animale et l’autre d’originevégétale : l’éléphant et le baobab. Les deuxdominent leur environnement et s’affichent aumonde comme les plus grands de leurs espècesrespectives. Pour lui, les deux créatures seressemblent aussi bien sur le plan physique quede leurs valeurs spirituelles. Elles ont aussi encommun plusieurs vertus. L’énumération a été silongue que j’ai du mal à tout restituer dans lesmoindres détails. Néanmoins, j’ai retenu que lebaobab est l’arbre le plus majestueux d’Afrique,tout comme l’éléphant l’est pour le monde animal.A l’image de l’éléphant, c’est le baobab qui dominele paysage. Tous deux sont très imposants et necessent d’impressionner par leur taille et leuréquilibre. Le baobab est un arbre qui n’a pas unfeuillage touffu, tout comme l’éléphant ne possèdepas suffisamment de poils. Certaines traditionssoutiennent que la graine du baobab ne germe quesi elle passe préalablement par l’estomac d’unéléphant ; ainsi, lorsque ce dernier disparaît, lebaobab le suivra. C’est donc à juste titre que lebaobab est appelé ‘’arbre-éléphant’’.Répondant à ma question sur les causeséventuelles de cette similitude de destins de deux

êtres d’origines si différentes, mon grand-père apuisé dans sa foi chrétienne en racontant uneanecdote aux allures bibliques : «mon petit, il y afort longtemps, les Anges de Dieu avaient besoind’interlocuteurs pour relayer les recommandationsdivines aux habitants de la terre. Ils demandèrentainsi à tous les êtres de la terre de venir à euxpour le choix des représentants. Tous ceux durègne animal et du règne végétal montèrent au ciel.Chaque invité devait dire aux Anges de Dieucomment il entendait vivre avec ses semblabless’il était retenu. Après délibérations, seules lesidées du baobab et de l’éléphant avaient retenul’attention des Anges, parce que faites degénérosité et de grandeur… Ainsi, les deux furentétablis en qualité d’élus des cieux pour régnersur la terre, et ont été gratifiés de leur statureactuelle, ainsi que d’un équilibre qui leur permetde résister à toute épreuve, en ayant leurs piliersbien chevillés au sol».Le vieil homme a conclu son récit par l’intérêt queles deux créatures représentent pour l’homme, luiqui n’est ni animal au sens strict du terme, ni arbreet pour qui, ces créatures millénaires sont de tousles usages : alimentaire, fourrager, textile,domestique, thérapeutique et commercial… Il n’estpas étonnant de constater que dans presquetoutes les traditions du monde, l’éléphant et lebaobab sont élevés au rang de divinités.

Jules Débel

Les deux élus des cieux

Au sein de l'opposition congolaise, il y a deux sonsde cloche. La frange issue

de l'Union Panafricaine pour laDémocratie Sociale (UPADS) con-duite par le député Pascal TsatyMabiala prône une fin de non re-cevoir. La constitution ne sera ja-mais tripatouillée, déclare ensubstance, le secrétaire généralde l’UPADS. Par contre celle en-tretenue par Mathias Dzon ne re-jette pas en bloc l'hypothèsed'une révision de la constitution.Ce dernier ouvre une brèche enproposant au gouvernement d'ins-crire cette question capitale à l'or-dre du jour des états générauxde la nation qu'il réclame à cor età cri. Il se réfère ainsi aux assi-ses de la conférence nationalesouveraine qui avaient abrogé laconstitution qui régissait le payssous le régime du monopartismeau profit d'un acte fondamental.

Qu'à cela ne tienne, l'oppositionn'est pas pour la révision de laconstitution du 20 janvier 2002.A entendre les dirigeants del'UPADS, le pouvoir actuel estl'auteur de cette constitution pourlaquelle il avait appelé le peupleà voter massivement, malgré lesrécriminations de l'opposition.Pour celle-ci, il n'y a rien qui né-cessite 11 ans après une remiseen cause de la constitution.Du côté de la majorité présiden-tielle, bien que ce débat ne soitpas encore à l'ordre du jour, cer-taines personnalités se déclarentfavorables à la révision de la cons-titution du 20 janvier 2002. Le mi-nistre Thierry Lézin Moungala,qui a été reçu à l'émission télévi-sée «l'Odyssée de la démocra-tie» a donné son point de vue surla question. Il a tenu à préciserque ses déclarations ne sont nicelles de ministre, ni de membredu Comité central du PCT. Selonlui, en tant que juriste : «la cons-titution doit s'adapter régulière-ment à la réalité du moment et àl'évolution des mœurs politi-ques». Ce qui n'est que justicequand on sait que la constitutionnait, vit et peut arriver à un mo-ment donné à des limites. Dèscet instant, il parait logique qu'uncertain nombre de cadres puis-sent réfléchir en vue de lui don-ner un nouveau contenu quiépouse l'air du temps.En effet, il n'est un secret de po-lichinelle, la constitution du 20janvier 2002 a vécu, parce qu'elle

a été conçue et élaborée dansun contexte de post conflit. Elleest donc fille de son temps. Pourmémoire, cette constitution visaitentre autres objectifs, la stabilitépolitique, l'équilibre entre les ins-titutions, la reconstruction del'Etat et la consolidation de lapaix. Au plan économique, laconstitution du 20 janvier consis-tait à rétablir les finances publi-ques et à attirer les principauxbailleurs à investir au Congo.Aujourd'hui, les objectifs fixés parcette constitution sont dans unelarge mesure atteints. Il faut donccréer d'autres mécanismes pourrenforcer la constitution du 20 jan-vier 2002 et l'adapter à la nouvelledonne politique.De son vivant, Jean Claude Siapa

LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION EST-ELLE POSSIBLE ?Le débat sur la révision de la constitution du 20 janvier 2002 intègre progressivement le micro-cosme politique congolais. La majorité présidentielle qui ne s'est pas encore prononcée sur laquestion ne semble pas s'opposer à une telle éventualité. Certains membres influents de cettefamille politique, à l'instar du ministre Thierry Lézin Moungala ne cachent plus leur positionquant à la révision de la constitution. Cependant, l'opposition qui souffle le chaud et le froid, larenvoie aux états généraux de la nation. Notons que le 20 janvier dernier, la loi fondamentalecongolaise a totalisé 11 ans d'application ininterrompue.

Ivouloungou qui fut secrétaire auxaffaires juridiques et à la réformede l'Etat au sein de l'UPADS, af-firmait dans une interview qu'ilavait accordée à l'hebdomadaireLe Patriote : «aucune constitutionn'est immuable. Sinon elle estimposée à une partie du peuplequi n'y trouve plus son compte.Cette constitution a battu le re-cord de la durée. Même si cellede 1969 est restée longtemps enapplication, elle s'exécutait dansun contexte de parti unique. Dansle pluralisme politique, on peut re-voir un texte, entre sept et 10 ansaprès son application».Ainsi circonscrite, la révisiond’une constitution ne peut êtretaxée d’illégale. Le Congo ne serapas le premier pays à procéder àla révision de sa loi fondamentalesi une telle option pouvait êtreprise au terme d'un consensus. Laconstitution des USA date de1789. Elle a été améliorée seloncertaines sources plus d'une cen-taine de fois, sans que cela ne soitconsidérée comme une violationde la règle d'or en démocratie. Laforte politisation de cette questionpar les acteurs politiques congo-lais est impropre et indigne d'unpays qui sert de modèle politiqueà d'autres. C'est pourquoi, on l'as-simile tout simplement à un dé-bat de conscience qui procèded'un conflit intérieur entre deschoix contradictoires. Au lieu dese demander si oui ou non, la loifondamentale congolaise exigedes amendements, on préfère plu-tôt lier cette révision au sort politi-que du président de la Républiqueque l'on veut voir partir en 2016.Pour Le ministre Thierry LézinMoun-gala, «la question n'est paslà. La constitution d'une manièregénérale est un texte évolutif».

Quoi qu'on en dise, la constitu-tion congolaise dans sa forme ac-tuelle présage un avenir orageux.Imaginer que l'opposition qui re-jette la révision de cette constitu-tion aujourd'hui gagne les élec-tions législatives demain et de-vienne ainsi majoritaire à l'Assem-

Pascal Tsaty Mabiala

Thierry Lézin Moungala

(Feu) Claude Siapa Ivouloungou

blée Nationale. Il y aurait un hé-micycle dominé par l'oppositionet dans un autre un exécutif con-duit par un Chef de l'Etat appar-tenant à un autre camp politique.Il n'y aurait donc aucune parcellede collaboration. Dans ce con-texte, le pays connaîtrait un blo-cage, puisqu'en régime présiden-tiel le Chef de l'exécutif nommeles ministres sur la base des cri-tères discrétionnaires, c'est-à-direau-delà de la configuration del'Assemblée Nationale. Rien qu'àvoir cette situation, l'oppositiondevrait transcender ses passionsbassement politiciennes, pour neprivilégier que le Congo, d’autantplus qu’une opposition républi-caine n’aspire qu’à devenir un jourou un autre majoritaire.

Patrick Yandza

Là réside, au demeurant l'argu-ment de la désaffection des mili-tants avérés d'une cause et desélecteurs qui se reconnaissentdans une campagne quelconqueà travers la marque de confiancefaite à un suppléant jugé plein devertu.Ainsi, il nous semble hasardeuxqu'un député fut-il richissime, rêved'une hégémonie dans une piècequi se joue à deux et où la prati-que qui domine dans la politiquetire ses principes et ses règlesdu profit qu'engendre cette œuvre.Pour revenir à l'objet de cette ré-flexion, nous pouvons-nous trom-per, mais nous estimons que lesfrais de la descente sont réser-vés à l'entretien de la base politi-que dans l'entièreté d'une circons-cription et non à la frime, l'entre-tien des écuries et la préparationdes coups tordus contre le sup-pléant.Autrement, comment imaginer

qu'un élu du peuple, abandonneson suppléant dans sa circons-cription après l'avoir ridiculisé,pendant toute la descente pourquelques malentendus soigneu-sement orchestrés par des amisqui n'ont aucune assise dans sazone d'influence politique ?Autre incongruité dans cette re-lation entre le député et le sup-pléant, même en situation d'in-compatibilité, les députés nonsiégeant continuent à faire desdescentes sur le terrain au motifque ce sont eux qui ont été éluset non leur suppléant. Pourtant,l'article 62 du règlement intérieurde l'Assemblée nationale stipuleque l'exercice de certaines fonc-tions sont incompatibles avecl'exercice d'un mandat de député.Selon toute vraisemblance, lesdéputés en situation d'incompa-tibilité s'efforcent souvent de con-server une espèce de magistèresur la politique pour conforter leurlégitimité mise à mal.

Bertin Ekani

LA CRISE DE LÉGITIMITÉCRÉE LA SUSPICION

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4 P OLITIQUE

Haine quand tu nous tiens !La haine, il faut le sou-ligner, est inextinguible

dès lors que le pouvoir est en jeu.Rien n’arrête son puissant moteurqui fonctionne jusqu’à la défaiteou la mort (politique ou physique)de l’adversaire, qui connaît alorsle sort d’Icare.Les exemples sont légion àtravers les siècles et les con-tinents pour illustrer une rivalitéqui tourne à l’obsession et qui necesse de s’étendre. Ainsi en fut-il des « couples » César-Pom-pée, Staline-Trotski, Robespierre-La Fayette. Ainsi en a-t-il été,plus récemment de l’attitude quia caractérisé le règne du prési-dent Pascal Lissouba qui s’étaitmis à détester son prédécesseur,Denis Sassou N’Guesso, aupoint d’en perdre la raison, aupoint de programmer sa liquida-tion physique, même si ce geste

ailleurs, est venue réguler lefonctionnement de l’Etat par desélections, les violences physi-ques ne sont plus à l’ordre dujour, théoriquement tout aumoins.Cependant, la même haine vis-à-vis de l’autre continue derythmer les ambitions ou lesélans de pérennisation coûte quecoûte des situations acquises.Ces dernières années regorgentde ces terribles batailles sur fondde haine réciproque, qui peuventrappeler les classiques opposi-tions Youlou - Opangault, Kigan-ga-Ngouabi et Diawara. Ngouabi,le premier duel intervenant dansun contexte démocratique delutte pour le pouvoir, les deuxautres illustrant des velléités deprise de pouvoir par la force.D’autres faits, de moindreenvergure, hantent les allées dupouvoir ou des formationspolitiques où il ne manque pasde crocs-en-jambes, de coupstordus et de coups bas. La viepolitique est ainsi faite. Elleavance rarement à coups debeaux sentiments.Les cas qui s’étalent aujourd’huisous les yeux effarés desCongolais sont tout de même

QUE CACHE LE CALME APPARENT AU SEIN DE L’UPADS, DU RDD ET MCDDI ?La crise qui a failli faire imploser l’UPADS, la guerre fratricideau sein du RDD et le rocambolesque feuilleton que continuentde dérouler les principaux protagonistes de l’étonnant« schisme » qui secoue le MCDDI, traduisent un profond malaisequi s’est installé dans ces formations politiques. Le calmeapparent qui y règne ces derniers temps ne saurait cacher latriste réalité : une haine devenue viscérale continuerad’opposer des leaders en vue au sein de ces partis. Quoiqu’ilarrive. Quoi qu’on fasse.

paroxystiques. De mémoired’observateur, on n’avait jamaisvu, à l’intérieur d’un même parti,des confrontations aussi perni-cieuses.Ainsi, l’Union Panafricaine pourla Démocratie Sociale (UPADS)reste traversée par de violentsorages, même si ceux quiavaient osé desserrer les lèvrespour annoncer la déchéance dePascal Tsaty Mabiala (de sonposte de secrétaire général et detous ses titres au sein du parti)ont fini par mettre la pédale douceen attendant le prochain congrèsqui peut bien devenir une arèneoù tous les coups seront permis.

L’éternité d’une folle inimitié

Quoiqu’une paix des bravescontinue à être respectée au seindu « parti des Trois palmiers »,les fortes déchirures, les duelsépiques et les oppositions enra-gées qui ont émaillé l’existencedu parti fondé par PascalLissouba laisseront des tracesindélébiles. L’image fixant lesvisages hargneux des Moukoué-ké, Tamba-Tamba et autres NimiMadingou dans leur rôle defossoyeur de Tsaty Mabiala ne

saurait être éclipsée par l’exhu-mation stratégique qui s’en estsuivie. La haine continuera, quelleque soit l’issue du congrès,d’exercer ses ravages sur un partidescendu de son piédestal depremière formation du Congosous le régime précédent et quia plus que besoin d’unité pourespérer amorcer la remontéesalvatrice.

Le tableau est le même au Ras-semblement pour la Démocratieet le Développement (RDD). Lapasse d’armes mémorableinaugurée par la récenteConvention au cours de laquelleune bonne partie de l’effectifdirigeant du parti a cru renverserl’équipe jusque-là conduite par lesecrétaire général MathieuMartial Kani a eu pour effetd’accentuer un peu plus encorela descente aux enfers de cetteformation politique.

Exactement le contraire de cequ’espérait le professeur AnacletTsomambet et ses amis en quêted’un électrochoc salvateurpour le RDD.

Après l'allocution de cir-constance de bienvenuedu maire de la ville de

Brazzaville Hugues Ngouélon-délé, vice-président CGLUA Afri-que centrale à ses pairs et autrespersonnalités, le mot de remer-ciement du maire de DakarKhalifa Ababacar Sall, présidenten exercice des CGLUA en direc-tion du président Denis SassouN'Guesso pour sa disponibilité, letour était revenu au chef de l'Etatcongolais dans son discoursd'ouverture, d'exprimer ses vœuxde succès et de réussite à l'en-droit de cette organisation conti-nentale qui œuvre pour la promo-tion du développement de l'Afri-que à la base.

«Le temps est venu pour que lescollectivités locales, chevillesouvrières des politiques et pro-grammes de proximité et de soli-darité, prennent effectivementpart aux processus d'élaborationdes stratégies du développementd'Afrique… j'en appelle ainsi àtous nos partenaires au dévelop-pement afin que l'Afrique localesoit l'objet d'une sollicitude etd'une attention qu'elle mérite dansl'agenda du développement et dela coopération… il est par ailleurs

urgent que les gouvernementsafricains, qui sont les plus con-cernés par ce défi, comprennentque les collectivités locales nesont pas des gadgets. De leur ef-ficacité dépend sûrement la réus-site de la collectivité nationale».

C'est par ces propos très indiquésdu président Denis SassouN'Guesso sur le rôle qui devraitrevenir aux collectivités localesdans l'effort global du développe-ment des pays d'Afrique, que Ci-tés et Gouvernements locauxunis d'Afrique(CGLUA), a dérouléson agenda de travail.

Le temps fort de cette journée du20 février a été sans conteste lacérémonie solennelle de remisedes attributs en qualité de mem-bres d'honneur du CGLUA, àdeux anciens chefs d'Etat pré-sents à la séance d'ouverture. Ils'est agi de leurs excellencesOlusegun Obasanjo du Nigeria etJerry Rawlings du Ghana.S'adressant à ses anciens pairspour la circonstance, le présidentDenis Sassou N'Guesso a dé-claré ce qui suit : « Votre pré-sence ici atteste de votre enga-gement constant en faveur de lacause de l'unité et du développe-

Dynamique urbaine continentale

LE COLLECTIF DES AUTORITÉS LOCALES AFRICAINES À BRAZZAVILLEL'organisation panafricaine des collectivités locales fondée en2005 dénommée Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afri-que (CGLUA) a tenu du 20 au 21 février dernier à Brazzaville,les travaux de la huitième réunion de son Comité exécutif. Lescérémonies d'ouverture et de clôture de cette importante acti-vité ont été placées sous le haut patronage du président de laRépublique Denis Sassou N'Guesso.

ment de notre continent. Elle estégalement le témoignage de vo-tre foi en ce que l'unité de l'Afri-que n'est possible que si elle estportée par les peuples d'Afriqueeux-mêmes ».Dans le même registre, par dé-cret n° 2013 - 71 du 19 février2013 portant élévation et nomina-tion à titre exceptionnel dans l'or-dre du mérite congolais, le prési-dent de la République a promu àla dignité de grand officier, auxgrades de commandeur, d'officier,de chevalier, les membres de laprésidence du Comité exécutif deCGLUA, le secrétariat général decette organisation et le person-nel technique, ainsi que plusieursmaires d'Afrique et du Congo etc.Après ces cérémonies protoco-laires, la réunion proprement ditedu Comité exécutif du CGULA -Afrique réservée aux seuls quinze

membres, qui constituait son ac-tivité centrale, a statué sur lesquestions relatives à son budget.La validation du compte adminis-tratif et de gestion de l'année2012, la projection du budget del'année 2013 et les questions re-latives aux cotisations statutairesdes membres ont été débattueslors des travaux.Autres sujets évoqués, la dési-gnation des sièges régionaux enfonction des zones géographiquesde l'Afrique : Afrique du Nord, del'Ouest, Centrale, Australe, del'Est, etc. et la situation au NordMali.

Le plénum de CGLUA a adoptéune résolution soutenant les col-lectivités locales de ce pays ainsique les maires des localités en-vahies par les islamistes, qui sontrestés à leurs postes aux côtés

des populations malgré la duretédes temps.Poursuivant son programme detravail le lendemain 21 février, lesmembres du Conseil panafricaindes collectivités locales de la ré-gion Afrique centrale se sont réu-nis pour évoquer les problèmesd'organisation interne, notammentle raffermissement de leurs lienspour rattraper le retard accusé parrapport à la dynamique de l'orga-nisation sœur de l'Afrique del'Ouest.

La préparation d'un dossier stra-tégique à plaider auprès deschefs d'Etat de la sous-région aconstitué également un axe detravail au cours de cette rencon-tre.

En guise de rappel, Cités et Gou-vernements Locaux Unis (CGLU)est la principale organisation mon-diale des villes et des villes jume-lées. Elle est née en 2004 à Pa-ris de la fusion de deux organi-sations à savoir la Fédérationmondiale des cités unies (FMCU)et l'international Union of localauthorities (IULA), rejointes en-suite par le réseau Métropolies.CGLU regroupe les grandes as-sociations nationales de pouvoirslocaux dans 136 pays du monde.Cités et Gouvernements LocauxUnis d'Afrique (CGLUA) est lasection Afrique de CGLU.

Roger Pao

doit avoir pour conséquencel’embrasement du pays toutentier.Dans ces conditions où lesprotagonistes sont obligés de sedétruire mutuellement, au pointde faire chavirer le navire Congo,peut-être jusqu’au naufrage, il estarrivé dans l’histoire de la planètequ’un troisième larron rafle lamise, les gladiateurs blessésn’étant plus en mesure de laramasser. Mais il arrive aussi,souvent, que l’un d’eux prennedéfinitivement le dessus, panseses plaies et s’installe au pouvoirpendant que l’autre ronge amère-ment son frein dans l’attented’une hypothétique résurrection.

Une rivalité qui setransforme en guerre féroce

Depuis que la démocratie, cheznous comme un peu partout

Suite page 5

Photo de famille autour du président de la République

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5P OLITIQUE

3

Sur la question, il n'est paspeu de dire que le présidentcongolais est très avancé.

Des rencontres ont déjà eu lieuavec ceux qui sont considéréscomme les principaux protago-nistes de la crise de l'est de laRDC. En l 'occurrence, lesprésidents Kabila de la RDC etKagamé du Rwanda ont été reçustour à tour par le président de laRépublique reçus récemment auCongo. Mais bien avant le Chefde l'Etat a été l'hôte de ses invitésdans leur pays respectif. S'il estencore trop tôt d'apprécier lechemin déjà parcouru, on peutnéanmoins constater que sur ceque fut le théâtre des opérations,un calme plat y règne depuis.

Les échauffourées récurrentesentre les bell igérants qu'onobservait autrefois avec la peurau ventre ont disparu. Lacirculation des hommes et desbiens dans cette partie de la RDCa repris ses droits. Il n'est pasexcessif de penser que laconsolidation de cet acquissemble être une des priorités dumédiateur avant sans douted'envisager d'autres étapes. A cestade, on peut donc estimer qu'unpas de géant a été accompli versla paix. La porte semble ouverteaux contacts plus directs entreles principaux belligérants, mêmes'il faut reconnaître que pour enarriver là, il est possible quebeaucoup d'eau coule encoresous le pont.

Cependant, les résultats obtenusà ce jour valent déjà au présidentDenis Sassou N'Guesso nonseulement de l'admiration de lapart de la communauté interna-tionale mais aussi et surtoutd'être au centre des sollicitationsde plusieurs forces politiques etmême de la société civile. Celle-ci trouve auprès du chef de l'Etatdes qualités exceptionnellesfaisant de lui la seule personna-lité capable de conduire toutesles forces en présence à briserla glace et à se mettre autourd'une table afin d'évoquer en toutesérénité les questions rattachéesà la paix et à l'avenir du pays.Dans le cadre du dialoguenational qui pointe à l'horizon enRDC, une ONG, en l'occurrencele Renadho par l'entremise deson secrétaire exécutif FernandezMurhola estime qu'une telle ren-contre n'aurait de chanced'aboutir que si elle est «orga-nisée par une personnalité neutrequi encouragerait la participationde toutes les sensibilités con-golaises».

Pour cette ONG, le facilitateur enquestion ne pourrait être que leprésident Denis Sassou N'Gues-so. La parfaite maîtrise de tousles acteurs politiques de la RDCconstitue, d'après le secrétaireexécutif du Renadho, un atoutindispensable qui fait du Chef del'Etat congolais un facilitateurincontournable. A cela, on

pourrait ajouter son expériencedans la gestion des crisesinternationales. Le choix de cetteONG de s'impliquer dans larésolution de la crise en RDC estloin d'être un fait anodin.

Il repose sur une longue expé-rience marquée par des hautsfaits dont le dernier en date estle désamorçage de la crisecentrafricaine au moment oùtous les pronostics convergeaientsur un probable embrasement dupays. Les rebelles de Séléka setrouvent aux portes de Bangui,depuis quelques jours, à l'issued'une foudroyante offensive qui avu des villes entières tombéesune à après une dans leurescarcelle. La capitale centrafri-caine retient son souffle et attendrésignée son tour. C'est à cemoment que se produit le miracleavec la rencontre de Libreville quiréunit autour d'une même tableles protagonistes de la crise. Leprincipal résultat qui en ressortest la retombée de la pressiondans le pays. Les rebelles deséléka acceptent de stopper leuravance et en retour, le présidentBozizé perd certains de sesattributs notamment lanomination d'un premier ministrede son choix.

Le pays est passé d'un cheveu àcôté de l'hécatombe. Le Prési-dent Denis Sassou N'Guesso setrouve une fois de plus à l'origine

LE PRESIDENT DENIS SASSOU N’GUESSO AU CENTRE DESSOLLICITATIONS POUR LA RESOLUTION DES CRISES

Les succès diplomatiques qu'engrange le président de la République, Denis Sassou N'Guessodans la recherche des solutions aux crises qui secouent des pays africains font de lui aujourd'huiplus qu'hier un médiateur incontournable. Ainsi, son expertise et son expérience sontrégulièrement sollicitées par les acteurs tant de la politique internationale qu'africaine en vued'éteindre les foyers qui menacent d'embraser certains Etats en Afrique au sud du Sahara.Présentement, la communauté internationale compte sur le Chef de l'Etat, dans la recherchede la solution à la crise dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Comment mettre fin aumassacre ?

Au delà de la haine ravageuse quioppose Mathieu Martial Kani quiprétend continuer à exercer lalégalité en mettant en exerguesa fidélité vis-à-vis du fondateurdu parti et Anaclet Tsomambetqui se pose en « rédempteur »d’une hiérarchie unanimementvouée aux gémonies, l’opinionreste frappée d’étonnementdevant l’attitude du généralJacques Joachim YhombiOpango face à la crise qui secoueun parti qu’il a crée avec tant desoin et d’amour. Tel le Sphinx, leprésident fondateur demeureénigmatique.

On a en effet du mal àcomprendre pourquoi unepersonnalité qui, durant toute sacarrière politique et même dans

de la résolution de cette crise quiétait sur le point de plonger laCentrafrique dans un bain desang évident. On sait tout le malque le Chef de l’Etat s'est donnéen vue de réussir à faire que lesdifférents belligérants de cettecrise fassent le déplacement deLibreville et se mettent ensemblepour dialoguer afin de ramener lapaix dans leur pays. Ce qui n'étaitpas au départ évident compte tenudes positions radicales desrebelles, rassurées de leurvictoire. Le tour de force réussipar le Président de la Républiquea suscité l'admiration de lacommunauté internationale etdémontré par la même occasion,s'il en était besoin que dans lasous région Afrique centrale, ilssont rares ces chefs d'Etat quipeuvent se prévaloir d'un telexploit.

Ce n'est donc pas par hasard, sil'ONG de la République Démo-cratique du Congo, le Renadhodirigé par Fernandez Murholajette son dévolu sur le Chef del'Etat pour avoir regard bien-veillant sur la crise qui secoue sur

leur pays . Des forces politiquesde ce pays partagent égalementce choix. Mais la question quivient tout de suite à l'esprit estde savoir ce qui serait-il advenuede la Centrafrique si le PrésidentDenis Sassou N'Guesso nes'était pas impliqué?A l'évidence, la réponse estconnue, mais on n'ose y penseren raison de son caractèrelourdement dramatique.Cependant, cette audienceinternationale de plus en pluscroissante dont jouit le PrésidentDenis Sassou N'Guesso, inviteles Congolais à une profondeméditation. C'est dans ce cadrequ'il faut inscrire la déclaration ci-après du ministre Thiérry LezinMoungala : «On a de la chanced'avoir un Chef d'Etat qui a uneexpérience à la fois deshommes, des choses et du payset qui a de l'envergure interna-tionale. S'il peut arriver qu'un jour,les Congolais décident dereformer la constitution pour qu'ilcontinue de gérer notre pays, jeserai le premier à militer dans cesens».

Laurent Lepossi

sa vie privée a toujours étépartisan de la manière forte, tardetant à trancher le nœud gordiend’une crise qui a pour effet derendre plus intenable la vie d’unparti déjà réduit à sa plus simpleexpression, absent de toutes lesinstitutions de la République etpour ainsi dire inexistant. Ce bonvivant aurait-il décidé de ne pluss’occuper d’autre chose que deparfaire sa cure de santé et,accessoirement, de consacrerses loisirs à la cuisine françaisequ’il affectionne particulièrement.Mystère. Peut-être qu’il serassure comme il peut, en sedisant qu’en fin de compte lecalendrier maya ne comporteaucune référence au RDD.C’est peut-être ce que doiventpenser à leur tour Brice ParfaitKolélas et Hellot MatsonMampouya. Le premier a toutintérêt à démentir les rumeurspersistantes qui font état d’unrapprochement de plus en plusévident entre lui et l’opposition

radicale qui pourrait l’aider à jouersa carte personnelle en 2016. Ledeuxième aurait peut-être dûmettre un bémol à ses envoléesoratoires pour recourir à un missidominici. Les deux frères ontpourtant intérêt à privilégier ledialogue pour trouver une issuefavorable à la crise, étant donnéque cette situation ne pourraqu’émietter le même électorat aulieu de l’amplifier. Au lieu de cedialogue indispensable, c’estplutôt l’escalade que l’on noussert. Peut-être pour des objectifsinavoués.Entre-temps, l’image de BriceParfait Kolélas est sans doutedurablement abimée. Celle deHellot Matson Mampouya estécornée. Un troisième hommes’imposera-t-il en émergeant dece paysage glauque ? L’avenirnous le dira.

Aimé Raymond Nzango

QUE CACHE LE CALME APPARENT AU SEIN DEL’UPADS, DU RDD ET MCDDI ?

Suite de la page 4

La Deuxième session ordinaire administrative de l'Assembléenationale au titre de la 13ème législature qui s'ouvre le 2 marsprochain devra traiter 25 affaires. L'ordre du jour adopté le 23février dernier précise que des séances de questions d'actuali-tés sont prévues chaque jeudi.

Assemblée nationale

25 affaires au menu de ladeuxième session ordinaire

Au nombre des affaires à exami-ner figurent celles héritées de lapremière session de la treizièmelégislature à l'instar du projet deloi relative à la création des éta-blissements socio-sanitaires, ce-lui relatif aux sources radioactivesou encore celui autorisant la rati-fication de la convention de l'UnionAfricaine sur la protection et l'as-sistance aux personnes dépla-cées.L'ordre du jour de cette sessionprécise que des séances de ques-

tions d'actualité sont program-mées chaque jeudi tandis quecelles des questions orales augouvernement avec débat aurontlieu les samedis 30 mars et 27avril 2013.Au titre de nouvelles affaires, onpeut citer le projet de loi portantcréation du guichet unique desopérations transfrontalières etcelui portant création de l'office depromotion de l'industrie touristi-que.

H.M.

Les familles Itoua et Boboua ex-priment leur profonde gratitude :- au Président de la République,son Excellence Denis SassouN’Guesso.- au Président du Sénat- au Président de l'Assembléenationale- au Conseil économique et so-cial- au Comité de suivi de la con-vention pour la paix et la recons-truction du Congo- au Conseil d'Administration duconseil de Régulation de l'Auto-rité de Régulation des MarchésPublics- au Comité de suivi et de Con-trôle de la Commission nationaled'organisation des Elections- aux membres de l'APEEC, de laCARESCO et de la FAPE- aux Individualités

REMERCIEMENTS

- aux parents, amis et connais-sances pour leur soutien moralet financier lors de la mort su-bite de Monsieur Martin Itoua,Président de l'APEEC, de laCARESCO et de la FAPE, leLundi 04 Février 2013 à Brazza-ville.Les obsèques ont eu lieu leMardi 12 Février 2013.Que son âme repose en paix.

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6 P OLITIQUE

Utilisé à profusion dans lalittérature politique denotre époque ou dans les

discours des hommes politiques,le concept de jeunesse demeurepourtant bien ambigu. Il l’estd’autant plus que, recouvrant uncontenu assez général et vagueau plan sémantique, il estaujourd’hui largement utilisé dansun contexte beaucoup plusprécis : celui de la classificationcommunément admise entre« jeunes » et « vieux », entre« nouveaux » et « anciens »,entretenant ainsi un malsainconfli t de générations. Ceglissement de vocabulaire permetde répandre dans les esprits, àla faveur de la confusionintroduite, un certain nombred’idées dangereuses sur le rôleque doit jouer la jeunesse dansla lutte politique comme nous leverrons plus loin.

La jeunesse est pourtant,simplement, selon le « PetitRobert », le temps de vie entrel’enfance et la maturité. Ce tempsde nécessaire maturation peut-il se révéler conséquemmentflexible ? L’ancien présidentfrançais François Mitterandaimait dire que « la jeunessec’est le temps que l’on a devantsoi ». Ce qu’une autre acceptionlargement répandue résume dansl’expression « jeune de 7 à 77ans ». Ce qu’insinue par ailleursle célèbre proverbe « si jeunessesavait, si vieillesse pouvait »pour affirmer dans une sorte deformule conciliatrice que si lesjeunes avaient l’expérience desvieux et les vieux la vigueur desjeunes, le monde ne s’enporterait que mieux. Sentimentque, pour sa part, Corneille meten évidence lorsqu’il écrit : « jesuis jeune, il est vrai, mais auxâmes bien nées, la valeurn’attend point le nombre desannées ».

Qu’à cela ne tienne, qu’il s’agissed’un simple temps de la vie oude toute une vie (puisqu’on parleaussi de seconde jeunesse,d’une sorte de nouvelle jeunessepour des personnes d’âge mûr),la Jeunesse est archi-sollicitéedans tous les domaines, sin-gulièrement dans le mondepolitique. Constamment à larecherche de jeunes cadresdynamiques, les leaders politi-ques ne cachent pas le cultequ’ils vouent, avec un opportu-nisme évident, à cette fraîcheur,ce sang nouveau, cet éclat, àl’illusion, l’idéalisme, l’inexpé-

rience certes mais l’intransigean-ce de la Jeunesse. Cettejeunesse qu’ils voudront éternellecomme les neiges.

L’apport essentiel d’unejeunesse archi-sollicitée

C’est ainsi que les premiers partispolitiques congolais créés avantl’indépendance exploitèrent cettevigueur juvénile au sein del’Association des Scolaires duCongo (ASCO), l’Union desJeunesses Congolaises (UJC),les plus politisées et les Jeunes-ses UDDIA (encadrant essentiel-lement les jeunes laris. Un clind’œil appuyé fut constammentadressé même aux mouvements

avec constance et énergie, dansles organisations de gauche, laFédération des Etats d’Afriquenoire en France (FEANF),l’Association des EtudiantsCongolais de France (AEC).

L’histoire du Congo de cetteépoque va être profondémentmarquée par ces jeunes, leursclivages, leurs groupements etregroupements, leurs méthodesde travail. L’exemple le pluspittoresque aura été celui dugroupe « Basali ba Congo »composé des jeunes intelloscomme Ambroise EdouardNoumazalay et Claude ErnestNdalla dit Ndalla Graille. Ce

Poungui notamment. Ces jeunesentrent dans l’appareil politiquepar la porte bureaucratique et leurcomportement s’en ressentira.Ils représentent aussi pour leprésident Ngouabi une forced’appoint de « gauche » qui,d’une part lui est fortement liéepuisque redevable du pouvoir etsans base politique réelle, d’autrepart contrebalancera en perma-nence la gauche « historique » àlaquelle il se sent contraint defaire appel mais qui, commedans le cas de Martin Mbéri etPascal Lissouba reste à l’écart.

Quelques années plus tard,l’Union générale des Elèves etEtudiants Congolais (UGEEC) etl’Union de la Jeunesse Socialistecongolaise (UJSC) reprendront leflambeau de la JMNR et desautres mouvements de jeunesseayant fini par se saborder. Desexpériences de ces deux mou-vements, il est possible de tirer

Les jeunes révolutionnairescongolais avaient décidé d’armerla Jeunesse du Mouvementnational de la Révolution (JMNR)sans doute dans le double soucide parer aux incessantesattaques menées de l’extérieurcomme de l’intérieur. Cependantla récupération à son profit de cedangereux outil qui permit auprésident Alphonse Massamba-Débat de concentrer le pouvoirpolitique entre ses mains et des’assurer une clientèle essentiel-lement ethnique, s’aliénant aupassage l’armée traditionnelleopposée à la JMNR et à laDéfense civile (dirigée par AngeDiawara) lui fut fatale en 1968.C’est la même leçon quedevraient tirer ceux qui, plus tard,armeront cocoyes, aubevillois,mambas, cobras et ninjas à desfins de défense ou de conquêtedu pouvoir.Pour le reste, l’on demeuresidéré, ayant pris du recul, parle manque criard de perspectivedes jeunes qui il y a une vingtained’années (à la Conférence Na-tionale Souveraine) prétendaientchanger fondamentalement lesmœurs et les pratiques politiquesen apportant un sang nouveaudans un microscome qu’i lsavaient taxé de tous les mots.Dans cette période incriminée aumoins, les jeunes sortaient desmoules des organisations dejeunesse nantis d’une bonneformation dans le domaine de lagestion des biens et deshommes.Aujourd’hui, à un moment où,malgré de savants garde-fousprévus dans la Constitution ainsique dans la loi sur les partispolitiques, nous éprouvonstoujours des difficultés pour nousdébarrasser des partis-ethniesdont la naissance s’est effectuéedans la foulée de l’avènement dela démocratie, les jeunes cadrespourraient peut-être apporterl’anti-dote tant attendu.

En tant que couche la plussensible de la société, laJeunesse pourrait être orientée,au sein des partis politiques, versdes axes où son volontarismelégendaire pourrait être mis àprofit pour tonifier l’activité desprincipales formations politiquesaujourd’hui en hibernation et pours’attaquer aux graves écueils quise dressent encore sur la voied’une réelle démocratisation dupays. Une jeunesse qui quitteraitle confort de l’ethnocratie quis’impose comme vecteur deperversions et porteur dedangers, pour accompagner aveccourage et ténacité la marchevers une société moderne,humaine, solidaire, fraternelle,sans jeter par-dessus bord le peude marxisme qui leur resterait.

Aimé Raymond Nzango

COMMENT LA JEUNESSE PEUT-ELLE S’AFFIRMERPOSITIVEMENT SUR LE TERRAIN POLITIQUE ?

Importante couche de la société censée symboliser dynamisme et témérité, la Jeunesse a étéde tout temps sollicitée sur le théâtre politique où son influence a pu orienter dans un sens oudans un autre bien des destins de bon nombre de pays. Au Congo par exemple, notre nation aété fortement influencée par les attitudes de ceux qui poussèrent leur zèle jusqu’à à s’armerpour défendre des idéaux politiques. Cependant de nos jours où l’on note un préjudiciablerelâchement, beaucoup se demandent comment redonner à cette jeunesse enthousiasme,passion et un certain degré de militantisme.

chrétiens « apolitiques » descouts et d’éclaireurs, à la JOC(Jeunesse ouvrière chrétienne) età la JEP (Jeunesse estudiantineprotes-tante).

Le mouvement des 13, 14, 15août 1963, s’il avait reposé surune puissante mobilisationpopulaire, avait cependantsouffert de l’absence de cadrespolitiques dotés d’une stratégievéritable et de mots d’ordreappropriés. Cette révolution auraitpu être aisément récupérablemoyennant quelques mesures,un changement de personnelpolitique, l’absorption de sesmeneurs à des postes élevés ausein de la Fonction publique dontils étaient presque tous issus.Heureusement, pour lesinsurgés, que le cours desévénements fut modifié, pourlongtemps, sous l’influence d’unecouvée de jeunes intellectuels,étudiants, collégiens, sensibili-sés par la littérature marxiste quicirculait sous le manteau dutemps du président Youlou (leManifeste du Parti Communisteen particulier), sous l’influenceégalement d’étudiants rentrés deFrance où ils ont milité, souvent

groupe qui se veut résolumentmarxiste, s’efforce de constituerun noyau révolutionnaire discretet efficace. Il prend contact avecla Chine, se dote d’un journaléminemment mobilisateur « Dipanda », s’implante forte-ment dans la Jeunesse lycéenneet estudiantine, noyaute autantqu’il le peut syndicats etmouvements de jeunesse, insuffleun certain nombre de motsd’ordre, essaie de donner unebase politique plus radicale,réfléchie et organisée à unmouvement jeune et quelque peudisparate. Evidemment leprésident Alphonse MassambaDébat sut s’appuyer sur cettejeunesse énergique et inventiveissue d’horizons divers. Ilnommera même un de sesleaders, Ambroise Noumazalay,au poste de premier ministre.Le président Marien Ngouabiégalement eut le bonheur d’êtrerejoint par un groupe de jeunesqui entrent en lice sous uneétiquette marxiste, bien qu’ils nese soient pas illustrés dans lapériode précédente. Il s’agit dePierre Nzé, de Justin Lékoun-dzou et de Ange Edouard

un bilan positif en terme deremodelage idéologique et deconscientisation tous azimuts.De ces organisations sont issusdes jeunes qui ont occupé ouoccupent aujourd’hui encored’importants postes au sommetde l’Etat. Comme l’a écrit unobservateur de la poli tiquecongolaise, « l’UGEEC et l’UJSCont été une véritable école de lavie, le creuset de cadres rougeset experts selon la terminologieen vigueur à l’époque ».Beaucoup de cadres en sontsortis nantis d’une parfaiteconnaissance des rouages de lasociété, de ses hommes et deleurs attentes.

De précieuses leçons à tirer

Nous avons vu comment laJeunesse dans les momentscruciaux de l’histoire de notrepays a imprimé son rythme à uneaction politique dynamique,organisée et réfléchie au sommetde l’Etat. Il ne serait pascependant juste de passer soussilence les multiples utilisationsde la Jeunesse à des finsperverses.

Nombreux aux meetings, mal servis au partage du gâteau

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7PDES TAXES ABUSIVES DANS LES DIFFERENTS PORTS DU CONGO

La plupart des mesures pri-ses par le Gouvernementpour améliorer les condi-

tions de vie des populations sontfoulées au pied par les servicesdevant les mettre en œuvre.Parmi celles-ci figure la suppres-sion de plusieurs prélèvementsexigés au niveau des ports où l'ontotalise 37 taxes alourdissant àl'excès les coûts et le prix devente des marchandises. Pouralléger les formalités dans lesports, le gouvernement a décidéde supprimer 28 de ces prélève-ments. Seuls neuf droits et taxesainsi que les frais de prestationont été retenus.Au port de Brazzaville les passa-gers sont considérés comme desvaches à traire au regard de tou-tes les taxes exigées. Il n'y a pasde guichet unique pour l'ensem-ble des formalités et de paiementliés au voyage. Chaque serviceexerçant sur ce site tient sacomptabilité en prélevant destaxes abusives puisque celles quiétaient supprimées continuentd'être imposées aux usagers.C'est ainsi qu'une véritable ma-gouille est organisée et la courseà l’appât du gain facile se ren-force. La taxation est illusoire etaucun reçu n'est remis au pas-sager sauf pour la taxe portuaireet les frais prélevés par la Digenafbien que quelques dissimulationssoient possibles à ce niveau.Un passager empruntant le ba-teau ou débarquant au port deBrazzaville est soumis à plu-sieurs taxes alors qu'il ne devraity avoir que quatre. On peut citerle droit d'accès au port qui coûte

Le Gouvernement congolais a décidé de la suppression en 2013 de plusieurs taxes au niveaudes ports, afin de favoriser le climat des affaires au Congo et d'améliorer la position de notrepays dans le classement Doing Business. Plus d'un mois après l'entrée en vigueur de ces mesu-res, on observe malheureusement que ces décisions ne sont pas observées. De nombreux pré-lèvements et d'autres frais sont exigés jusqu'à présent dans certaines structures comme le portde Brazzaville et les ports secondaires du Congo.

150 F Cfa, une redevance de 500F Cfa pour les nationaux et 1.200F Cfa pour les étrangers à payerau niveau de la gare à passagers.Pour les bagages, le prix d'un co-lis commence à 1.800 F Cfa. Toutce qui est destiné à la consom-mation personnelle est taxé à 450FCfa sans tenir compte du vo-lume du colis.Cependant, on constate que lesagents du service phytosanitairedépêchés au port pour contrôlerà l’oeil nu la qualité des alimentsqui seront mis sur le marché fontdes prélèvements en violation desmesures gouvernementales. Il enest de même pour les servicesdes eaux et forêts qui outrepas-sent leur compétence. Les poli-ciers aussi prélèvent des taxesnotamment sur les sacs de ma-nioc, d'arachide ou de maïs à rai-

son de 300 F Cfa l'unité. Unechose reste vraie, l'argent indû-ment récolté n'est pas reversé autrésor public. Seuls les agentscommis à cette sale besogne enconnaissent la destination.Pour préserver les commerçants,importateurs et voyageurs de tou-tes ces tracasseries qui consti-tuent un frein au développementdu pays, il serait mieux, pour desbesoins de transparence, d'affi-cher une liste des taxes et desservices habilités à les préleverafin de permettre à chacun d'euxde savoir à l'avance à quoi s'entenir. Il faut également soulignerque ces taxes abusives sont àl'origine de la flambée des prixdes produits de première néces-sité observée dans le pays. Dé-cidément, il y a des antivaleurs àcombattre dans nos ports comme

sur d'autres voies de communi-cation.

Les taxes suppriméespar le gouvernement

Les 28 prélèvements et frais sup-primés sont les suivants :1- Les prélèvements effectués parla gendarmerie2- Les prélèvements effectués parla marine nationale3- Les prélèvements effectués parla police et la surveillance du ter-ritoire4- Les prélèvements des servicesde santé5- Les prélèvements des servicesde l'économie forestière6- Les frais d'immatriculation pro-visoire des véhicules7- La redevance ANAC d'accèsaux zones spéciales8- Les frais de livraison du con-naissement ou de la lettre detransport aérien (LTA)9- Les frais de livraison en zoneurbaine10- Les frais de manutention àbord11- La déclaration d'enlèvementdes marchandises (DEM)12- Les frais de dépôt de la dé-claration au secrétariat du chefde bureau (section écritures)13- Les frais de passage informa-tique14- Les frais de dépotage au pro-fit des douaniers15- Les frais d'autorisation de dé-potage16- Les frais au profit de la bri-gade mobile17- Les frais de traitement de ladéclaration en douane par l'ins-pecteur de visite et sa hiérarchie18- Les frais de délivrance du bonà enlever (BAE) par l'inspecteurde visite19- Les frais d'examen de la dé-claration en douane par le vision-naire de la surveillance douanière20- La caution de garantie avant

le scanning21- Les frais de passage au scan-ner22- Les frais de contrôle à l'attentede la brigade commerciale dansla zone logistique23- Les frais de contrôle de la bri-gade de répression douanière àla sortie du port24- Les frais de contrôle de la bri-gade de la surveillance douanière25- Les frais d'escorte des con-teneurs livrés en zone urbaine etextra-urbaine26- Les frais de déplacement desinspecteurs pour le dépotage desconteneurs en zone urbaine27- Les frais de vacation endouane28- Les frais au profit de la bri-gade commerciale du ministèredu commerce au port.

Les neuf droits, taxeset frais retenus

Le gouvernement a retenu neufdroits et taxes ainsi que des fraisde prestation pour faciliter les for-malités aux commerçants, impor-tateurs et voyageurs. Il s'agit de :1- Le droit de douane2- La taxe portuaire3- Les frais d'aconage4- Les frais d'inspection des mar-chandises importées avant em-barquement5- Les frais du bordereau électro-nique de suivi des cargaisons(BESC)6- Les frais de prestation descommissionnaires en douaneagrées7- Les frais de livraison du conte-neur8- Les frais de magasinage et desurestaries9- Les frais de transfert du conte-neur au dépôt douane.

Guy Moukoza

En effet, le budget de l’Etatexercice 2013 voté enrecettes et en dépenses à

plus de quatre mille milliards defrancs CFA, constitue pourchacun un réel motif de fierté.Actuellement, le Congo est, àn’en point douter, l’un des paysd’Afrique Centrale qui se portebien et même très bien, aprèsune longue période de transitiondestinée à préparer le Congo àaccéder à l’initiative pays pauvretrès endetté (PPTE). Cet effortcollectif a abouti à une bellevictoire qui a permis au peuple engénéral et aux travailleurs enparticulier d’espérer au mieuxêtre. Bonne ou mauvaiseappréhension du concept« redistribution », les Congolaiscroient dur comme fer que l’heuredu grand partage a sonné.

Le ministre d'Etat, GilbertOndongo cristallise toutes lesrécriminations de ce beau mondemais à tort. L'opinion faitsemblant d'ignorer que la baseéconomique du pays est encoreextrêmement faible. Elle nerepose que sur le pétrole pourl'heure. Or i l n'échappe àpersonne que les cours de ceproduit sont erratiques.Aujourd'hui, ils sont élevés et onne peut prédire ce qu'ils serontdans les mois , les années à venir.Un rien peut arriver et fairedégringoler ces cours. Le désirde voir leurs conditions de vies'améliorer conduit nombreux denos compatriotes à devenirquelque peu amnésiques. Ilsoublient les déboires que lesfonctionnaires ont connuspendant la décennie 90. Après

une augmentation substantielledes salaires des fonctionnaires ,ces derniers ont dû déchanter parla suite à l'issue de l'effondrementbrutal et brusque des cours depétrole. Il s'en est suivi unepériode noire pour eux. L'Etat nedisposant plus de ressourcessuffisantes n'était plus en mesurede leur verser régulièrement lessalaires. D'où l'accumulationdes retards de salaires ayant

contraint les fonctionnairescongolais à une paupérisationspectaculaire. L'Etat qui a tiréles leçons de cette périodeavance avec une prudenceextrême sur le terrain social. Ilsait que tant que l'économiecongolaise sera unijambistec'est-à-dire ne tenant débout quesur du pétrole, il serait aventureuxde sa part d'ouvrir de manièreinconsidérée les vannes sur le

L’ORTHODOXIE FINANCIÈRE  EN QUESTION !Des opérateurs économiques qui revendiquent le paiement dece qui leur est dû par l'Etat, les travailleurs réclamant l'adoptiondes statuts particuliers et les retraités se plaignant du retardavec lequel leurs pensions sont payées, bref des catégoriessociales exercent la pression sur le gouvernement. Tous pensentque le moment est venu pour que leurs revendicationsaboutissent. Ils prétextent la situation financière du pays ennette amélioration pour les exposer. Un pari risqué.

plan social. Le passé pourrait lerattraper. Pour le gouver-nement,il faut d'abord assurer un soclesolide à notre économie afin defaire efficacement face à lademande sociale. La diversifi-cation de l'économie est unesolution devant assurer ce socle.Ce n'est donc pas un hasard siles efforts de l'Etat sontconcentrés en ce moment verscet objectif. Cependant, cela neveut nullement dire que le voletsocial a été jeté aux orties. Desavancées significatives ont étéeffectuées sur le plan social. LeSmig a été relevé à 90.000 Fcfa,la prime de transport de 10.000Fcfa a été instaurée. L’Etat aaussi rétabli les indemnités defonction et procédé au déblocageprogressif des avancements,reclassements, avec effetsfinanciers.Cependant, l’Etat ne pourraitconvaincre les concitoyens dansce domaine qu’en pratiquantl’orthodoxie financière. Elle serale gage du sérieux que legouvernement met dans lapoursuite de ses efforts visant ledéveloppement du pays et lebien-être des populations.

Marcellin Mbayi

E CONOMIE

Un des ports du Congo

Des membres du collectif des opérateurs économiques

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8 S OCIETE

C’est dans la quête dumieux-être que les deuxjeunes ont été surpris par

la cruauté du destin. « Ils étaientpresque constamment fau-chés comparativement à leursamis qui pour la plupart avaientl’essentiel», relate un proche. Eneffet, Oboura et son frère qui nerésistaient plus à la pression dela pauvreté avaient décidé devendre une de leurs parcelles àOyo pour entreprendre uneactivité commerciale rentable etjouir d’une certaine notoriétéauprès de la famille et des amisdu quartier. D’où l’idée d’acquérirun taxi qui devrait leur procurerquotidiennement de l’argent.

Les clients se bousculaient pourl’achat de ladite parcelle dèsl’annonce de sa mise en vente.L’opération s’est déroulée dansles bonnes conditions et l’argentobtenu permettait aux vendeursde matérialiser leur ambitioncommune à savoir, acheter unevoiture d’occasion d’Europe quiservira de taxi.

Les deux frères quittent donc Oyopour se rendre à Brazzaville où

Circulation routièreUN ESSAI FATAL ENTRE NGO ET GAMBOMA

Après avoir vendu leur parcelle de terrain d’Oyo, Oboura etson frère cadet décident de se rendre à Brazzaville pouracheter une voiture à mettre en circulation comme taxi. Surle chemin de retour, les deux frères, contents de faire aboutirleur projet commun, étaient à bord de la voiture d’occasionqu’ils venaient d’acquérir dans la capitale et qui devrait êtremise en exploitation à Oyo. En cours de route, notammententre Ngo et Gamboma, le cadet détenteur d’un permis quiconduisait habilement le véhicule, est contraint par son aînéde lui faire un essai du volant. Celui-ci sera fatal pour les deuxfrères qui seront victimes d’un accident qui coûtera la vie àl’aîné tandis que le cadet sera conduit d’urgence à l’hôpital.

i ls achètent une voiture demarque Toyota Corolla. Après despetites révisions dans un garagede la place, ils se mettent enroute pour Oyo, le vendredi 15février 2013. L’achat d’une voiture,fut-elle d’occasion, est un exploitqui mobilise et donne de l’enver-gure à l’existence de ces frèreshabitués aux affaires modestes.Par coups de fil successifs labonne nouvelle est annoncée àla famille et aux amis du quartierqui attendent l’arrivée de la voitureavant la tombée de la nuit.« Chaque fois qu’ils atteignaientun endroit où il y a le réseau, ilsnous appelaient pour donner leurposition et dire le nombre dekilomètres qui les séparent de ladestination finale et la durée dutrajet », raconte un ami.Après un long silence, les amisqui attendent en vain un coup defil sont obligés de lancer un appeltéléphonique. L’appareil portablesonne mais personne ne répond.Ils insistent, mais aucuneréponse n’est obtenue. En débutd’après-midi, ils appellent denouveau. Mais ils sont surprisde constater que c’est une autre

Humeur

Fait inédit dimanche 17 février dans le secteur dénommé« Libanga ya talo » de Talangaï dans le 6 ème

arrondissement. Dans la rue Komono, des membresd’une famille auxquels se sont joints des amis etconnaissances sont en pleine veillée funèbre lorsqu’ilsvoient apparaître celui dont ils regrettent la disparition.En chair et en os, le « mort-vivant » s’approche des lieux,ébaubi, tandis que les parents à la foi fragile prennent laclef des champs.

Incroyable, se disent ceux qui restent tétanisés sur leslieux, non pas par signe de courage, mais scotchés surleurs sièges par l’effet de surprise. En tout cas, ils necomprennent pas que le corps sans vie qu’ils ont identifiéà la morgue se soit remis à marcher jusqu’à la parcellefamiliale, alors que les obsèques doivent avoir lieu dansquarante huit heures.Etonné de voir un tel rassemblement dans cette parcellenaguère calme, le « ressuscité » interroge à haute voixceux qui s’y trouvent, ajoutant encore à l’évènement latouche inédite qui manquait. On lui fait comprendre quesa disparition du domicile familial datait de plusieursjours, lorsque, excédés par des recherches infructueuses,quelques parents s’étant rendus à la morgue, avaient puidentifier un corps qu’ils avaient pensé être le sien. D’oùl’organisation de la veillée mortuaire. En fait, tout étaitdéjà au point pour les funérailles prévues pour le mardi19 février 2013.- Très bien, lance le « mort-vivant » ! Comme vous leconstatez, je ne suis pas mort. Je suis vivant. J’étaissimplement incarcéré au poste de police de Kibéliba ettenu en respect par un agent de l’ordre pendant un mois.Comme personne ne s’est présenté pour me délivrer enpayant les frais qu’il réclamait, il m’a relaxé.- Quelle histoire ! entend-t-on dans la foule. Une garde àvue aussi longue…Voyant le groupe des plus courageux s’entretenir aveccelui que l’on prenait pour un revenant, les fuyardsreviennent en vitesse s’enquérir de la situation.Cependant, bon nombre restent encore sur leurs gardes,car ne sait-on jamais.La tension baisse, la peur s’éloigne et subitement le fauxzombi demande aux parents de lui remettre le costumeacheté pour ses obsèques et l’argent collecté pourl’organisation des funérailles, car tout cela lui appartientde droit. Les pleurs se transforment en rires et la veillées’achève…

Voilà comment une erreur d’identification a failli envoyersous terre une personne inconnue prise pour l’intime d’unefamille qui n’était pas la sienne. Cela rappelle l’histoired’un Congolais décédé en France et dont le corps avaitété envoyé par erreur au Viet Nam, tandis qu’arrivait à saplace à Brazzaville la dépouille d’un Vietnamien. Certainscompatriotes se souviennent encore de ces imagesinsolites montrant cette mère qui pleurait devant le cercueildu mort, se demandant comment son fils, noir ébène deson vivant était devenu un cadavre blanc.

Comme quoi, même dans la détresse, il faut savoir garderles pieds sur terre. L’identification d’un corps ne se faitpas à la hâte comme l’achat du poisson fumé au marchéde Bouemba. Quelques règles élémentaires s’imposentavant la décision incontournable d’organiser la veilléefunèbre. Dans la vie courante, les décisions hâtivesconduisent souvent à des erreurs graves. Tenez !Aujourd’hui, l’athlète sud-africain Oscar Pistorius broie dunoir pour avoir appuyer rapidement sur la gâchette, tuantsa petite amie qui se trouvait dans les toilettes, alors qu’ill’avait prise pour un voleur.

Mwana Mboyo

Une erreur d’identificationqui tourne à la tragi-comédie

personne qui répond en leurdemandant s’ils connaissent lepropriétaire du numéro. Dès qu’ilsont dit que c’est notre frère,l’interlocuteur leur annonce : « Ila fait un accident entre Ngo etGamboma. Celui sur qui nousavons pris le téléphone est mortau volant, l’autre respire et nousl’amenons à l’hôpital deGamboma pour des soins ».

C’est à ce moment que toutbascule. L’espoir s’est transforméen drame. Par groupes, lesparents et les amis se déportentà Gamboma où ils trouvent lecadet hurlant de douleur àl’hôpital. C’est à ce momentégalement qu’ils réalisent que legrand-frère qui n’avait aucuneexpérience de conduite auto-mobile a trouvé la mort au volant

La dépouille d’Oboura a étéramenée à Oyo en même tempsque le cadet blessé au cours del’accident. En route, le survivantreprend conscience et relate lescirconstances de ce drame ences termes : « J’étais au volant.On roulait sans pro-blème. Maisyaya voulait d’un essai alors qu’ilne maitrise pas la conduite. Jele lui ai refusé. Mais il a insisté.J’étais obligé de céder sous sapression avant d’arriver àGamboma. Il a pris le volant eta perdu le contrôle après unesecousse. C’est à cause de cetessai que tout est arrivé ». C’està près de 100 kilomètres de ladestination finale que le drameest survenu brisant un rêve. Ainsien a décidé le destin

. Ernest Otsouanga

A l'issue de cette audience, la di-plomate sénégalaise a fait remar-quer que l'île de Loango au Congodemeure un site historique de trèsgrande importance pour l'Afrique,malheureusement, elle n'est pastrès connue des Africains. " Lavaleur fondamentale de l'Afriquedemeure la culture importée ", asignifié M. Boutare Kan Niang,avant de confirmer la participationdes artistes sénégalais au pro-chain Festival Panafricain deMusique (FESPAM) au Congo.Par ailleurs, l'ambassadeur duNigeria au Congo, Mme Princess

Congo-Sénégal

VERS LE JUMELAGE DES ÎLES DE GORÉEET DE LOANGO

Dans le cadre du renforcement des liens de coopération cultu-relle entre le Dakar et Brazzaville, le ministre de la culture etdes arts, M. Jean Claude Gakosso, s'est entretenu le 21 févrierdans la capitale congolaise, avec l'ambassadeur du Sénégalau Congo, Mme Boutare Kan Niang sur la volonté des deuxgouvernements de jumeler l'île de Gorée à celle de Loango.

Onipédé Victoria Jolaade, qui aété également reçue le mêmejour par le ministre Jean ClaudeGakosso a confirmé que les ar-tistes nigérians prendront au Fes-tival Panafricain de Musique . A

la sortie del'audience ayantporté sur l'état de lacoopération cultu-relle et artistiqueentre le Congo et leNigeria, elle a dé-claré que les peu-ples de ces deuxpays sontculturellement lesmêmes, et qu'ils'agit d'œuvrer en-semble pour le suc-cès de la cultureafricaine.

Gulit NgouL’ambassadeur du Sénégal au Congo à sa sor-tie de l’audience

Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 23/02/2013, 20:288

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Site:www.lepatriote-congobrazza.com : E-mail : [email protected] N° 219 du 25 février 2013 - Le Patriote

9

A sa cinquième annéed'exercice, Le Patriotevient d'être porté sur la

plus haute marche du podiumde la presse nationale en re-cevant deux prix du restecomplémentaires. C'est lecouronnement d'une démar-che professionnelle que toutel'équipe rédactionnelle s'estimposée dès la naissance du

journal. En effet, en arrivanttardivement dans un environ-nement médiatique nationalqui affichait presque complet,Le Patriote s'est voulu plutôtmodeste ; mais, ses anima-teurs étaient tenus deréinventer la manière d'infor-mer le public et de réconci-lier celui-ci avec une pressenationale en perte de créati-

vité et désertée par la rigueurprofessionnelle.Ainsi, il s'est donné une ligneéditoriale fondée sur les pi-liers du métier : la vérité, l'hon-nêteté, le respect de la vie pri-vée, le sens de l'intérêt géné-ral, la responsabilité… Depuislors, le journal n'a jamais ététrainé devant les tribunauxpour diffamation ou pour uneviolation quelconque. Bienplus, des lettres de félicita-tions venant du public, ainsique la courbe ascendante deces ventes ont donné à croirequ'il était sur la bonne voie.Sans tambour, ni trompettel'équipe rédactionnelle com-posée de journalistes che-vronnés a tissé patiemment latoile qui a fini par convaincreles plus irréductibles des lec-teurs. Que le comité d'orga-nisation des Oscars de lapresse nationale ait porté son

Presse congolaise

LE PATRIOTE REÇOIT L'OSCAR DE MEILLEUR JOURNALCe vendredi 22 février 2013, la presse Congolaise a eu rendez-vous avec elle-même. Comme chaque année, les meilleurs pro-fessionnels de l'information et de la communication, ainsi quecertains organes de la presse nationale ont été primés en di-rect à la radio et à la télévision, en présence des dignitaires dela corporation. L'hebdomadaire Le Patriote qui ne cesse demonter en puissance du point de vue de la rigueur de l'écri-ture, du respect du couple déontologie-éthique, de la mise enpage et de la profondeur de ses analyses et commentaires,s'est vu attribuer l’Oscar de meilleur journal sur la vingtaine detitres que compte le Congo. Il a été également honoré par leprix de meilleur chroniqueur décerné à Jules Débel pour saParabole de l'éléphant.

Le Patriote : Comment ac-cueillez-vous votre sacre entant que meilleur chroniqueurde l'année 2012 ?Jules Debel : Rien de plus légi-time que d'avouer combien je suisreconnaissant pour le choix quele jury a porté sur mes modestesécrits et finalement, sur ma mo-deste personne. Ce n'est pas tantle fait de recevoir un prix quicompte à mes yeux. C'est plutôtla place que ce prix accorde à lapresse congolaise et à mon jour-nal LE PATRIOTE, à travers cettechronique, en réalité cette sériede fables.Un prix dont l'édition 2012 portele nom d'un aîné professionnel,Firmin AYESSA Max LOMA ; celame force de m'incliner devantcette icône de la presse natio-nale.L.P : Quel lien faites-vous en-tre Le Patriote, ses lecteurs, laparabole et Jules Débel ?J.D : Entre Le Patriote, les lec-teurs, la Parabole et Jules Débelil y a une relation de confiancedevenue plutôt une complicité,mieux une intimité. Parce que LePatriote en tant que véhicule estle vecteur de cette intimitéL.P : Est-ce Le Patriote qui faitla parabole ou le contraire ?J. D : Humblement, j'avoue quec'est la mère qui engendre l'en-fant et non le contraire. La Para-bole n'est que le centième duPatriote qui compte douze pages,sur lesquelles sont déroulés plu-sieurs articles.L.P : D'où tirez-vous toutes cesparaboles ?

dévolu sur ce journal à sa cin-quième année de dur labeur,c'est plutôt la reconnaissancesans complaisance du mé-rite. C'est le couronnement dela persévérance et de la cons-tance.C'est ici et maintenant l'occa-sion de rendre un hommagemérité à tous ceux qui sont,hebdomadairement, partieprenante de l'extraordinaireaventure du journal " Le Pa-triote ", de cette formidableodyssée qui nous a conduitaujourd'hui à la consécration.Cet hommage appuyés'adresse naturellement à Pa-trick Yandza, Guy Moukoza,Bertin Ekani, Marcellin Mbayi,Aimé Raymond Nzango, Do-minique Maléla, LaurentLepossi, Dieudonné Békas,Georges Engouma, ErnestOtsouanga, Roger Pao, JulesDebel, Yengo Malanda. Les

uns, membres de la hiérar-chie administrative, pour unegestion compétente desbiens et des hommes, lesautres journalistes reconnus,pour la limpidité de leursécrits, pour la pertinence deleurs analyses et commentai-res. Le Patriote s'est sentiégalement très honoré par ladistinction attribuée à l'un deses rédacteurs, en l'occur-rence Jules Debel, pour " LaParabole de l'Eléphant " quinous plonge dans la vie d'unanimal qui alimente autant demythes que de légendes etmet en exergue des scènesimpressionnantes de la rela-tion singulière qu'il entretientavec son environnement etavec l'homme depuis environ5 000 ans.Par ces deux distinctions, Lepatriote vient de prendre unnouveau rendez-vous avecses lecteurs pour un parcoursplus fascinant.

La Rédaction

J. D : Le narrateur est un hommedont l'enfance a été marquée parles conteurs du village où chaquesoir était le début d'un nouveaucours sur la vie courante. Je suispartie prenante de deux cultures: traditionnelle et moderne. C'estdonc essentiellement dans la tra-dition de chez moi que je puisetoute cette sagesse. En effet, icil'éléphant est à la fois une réalitéet un mythe. C'est l'incarnationd'un mélange complexe de to-tems symbolisant à la fois la vieéternelle, la lucidité, la force, lapuissance, la tolérance, la socia-bilité, la sagesse, la compréhen-sion, l'intelligence, l'espoir, laprospérité, le partage,l'humilité…En lui coule une

grande légende. Pour le magni-fier, dans nos villages, d'illustrespersonnes ont adopté de petitsnoms se rapportant à au moinsune partie de son corps pour van-ter, soit leur esprit de tolérance,soit leur invulnérabilité, soit en-core leur humilité … ''La Parabolede l'éléphant'' est donc une im-mersion dans la vie d'un animalqui alimente autant de mythes etde légendes, et met en exerguedes scènes impressionnantes dela relation singulière qu'il entre-tient avec son environnement etavec l'homme depuis environ5000 ans. Selon les traditions quivarient en fonction des aires géo-graphiques, des époques et augré des besoins de l'homme, l'élé-phant a parfois servi de bûche-ron, de puissante machine deguerre, de bourreau, d'animald'apparat, de machine agricole etde moyen de transport pour desballades exotiques…De nosjours, il jouit du statut privilégiéd'animal entièrement protégé.

L.P : 219 numéros du journal,219 parutions sans interruptionde paraboles, un labeur ou unplaisir ?

J. D : 219 numéros et autant deParaboles, j'avoue qu'au départ,je ne me donnais aucune chancede produire plus de dix Parabo-les. Grâce aux encouragementsdes lecteurs, j'y suis parvenu. Latâche n'est pas aisée, parce quereprésentez-vous que c'est le fruitde l'inspiration ; or, l'inspirationest comme une femme capri-cieuse : quand vous l'attendez,elle n'arrive pas, et elle arrive

Jules Débel

« LA PARABOLE N'EST QUE LE CENTIÈME DU PATRIOTE »Sacré meilleur journal de l'année 2012, par les 9èmes oscars de la presse, le journal Le Patriotea eu le mérite d'avoir parmi son personnel, le meilleur chroniqueur de l'année. Jules Débel quisigne la Parabole de l'éléphant, relate ses secrets, ses ambitions et ses émotions après avoirreçu son prix.

Pour tous vos déplacements sur l’axe Nordjusqu’à Ouesso par route.

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souhaite à tous un bon voyage

C ULTURE

quand vous-vous attendez lemoins.L.P : Allez-vous enrichir ou gar-der la parabole en l'état aprèscette récompense ?

J. D : Un grand chancelier a sug-géré que si l'espoir d'acquérir desdistinctions honorifiques éveillechez les citoyens la volonté des'en rendre dignes, il est de l'in-térêt de la collectivité, de leur ouvrircette perspective. Car, on ne sau-rait contester les effets bienfai-

sants exercés par les décorationslorsqu'elles sont justement con-férées et lorsqu'elles sanction-nent le véritable mérite. Parceque les décorations suscitentl'émulation dans les cœurs desindividus, et fortifient leur zèle pourla chose publique. Je suis placéface à de plus grandes respon-sabilités pour continuer à mériterdu public.

Propos suscités par MarlèneSamba

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Page 10: N° 219 du 25 février 2013 - Siège: 106 bis, Rue Ewo E-mail ...Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 1 23/02/2013, 20:27 N°219 du 25 février 2013 - Le Patriote Site: : E-mail

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C ULTURE

Le Patriote : Si vous ne con-venez pas avec nous, à quelniveau situez-vous les lettrescongolaises aujourd’hui ?

Florent Sogni Zaou : Je meretrouve à la lecture de votrechapeau, car il faut avoir unemauvaise langue pour affirmer quela littérature congolaise se portemal. Elle est aujourd’hui l’une desplus florissantes d’Afrique et dumonde francophone.

L. P. : S’il en est ainsi, vous quiêtes du domaine, à quoiattribuez-vous ces palmes d’ordont ces lettres congolaisessont récipiendaires de touttemps ?

F.S.Z. : Dans nos familles, on dittoujours que lorsque le premier filsa réussi, la porte est ouverte pourles autres et qu’il s’agit d’unaccident de parcours s’il y a unqui ne réussit pas. Très tôt, lesuccès remporté par JeanMalonga, doyen des écrivainscongolais, a fait que tous ceux

qui sentaient poindre en eux ledésir d’écrire, se sont jetés àl’eau. C’est à ce moment qu’ona vu arriver Tchicaya U Tam Si,Sylvain Mbemba, Henri Lopes…On peut dire qu’il y a eu unmouvement de mimétisme. Lespalmes que remporte le Congone sont pas le fait du hasard,mais le fruit d’un travail assidu,bien fait, c’est le désir de faire etde bien faire.

L.P. : Vos doyens, considéréscomme des avant-gardistes,ont abordé dans leurs écrits,des thèmes liés à l’exploitationde l’homme par l’homme,l’exaltation des idéaux deliberté, de justice, de progrès,le fait que tous nos malheursne viennent pas forcément del’impérialisme, la critique desmœurs rétrogrades, l’amour,l’unité nationale etc. Ils ont étécouronnés. Si vous n’êtes passur leurs traces, quelles sontalors les innovations que vous

apportez dans la thématique,étant donné que chaque géné-ration a un destin ?

F.S.Z. : Vous savez que l’écrivainvit avec son temps, et vous nedemanderez pas à un jeune quiécrit aujourd’hui de parler dusoleil des indépendances.L’écrivain suit chaque fois que lemonde avance, chaque fois qu’ily a des événements, chaque foisque la société fait un pas. Nousavons nos doyens qui ont écritsur la colonisation, parce qu’ilsont vécu la chicotte du colon oualors ils ont vu comment le colona malmené. C’était ça leur sourced’inspiration. Ensuite, nous vivonsl’ère des maux qui sont différentsde ce qu’ils ont connu.Aujourd’hui, la lutte contre lacorruption, c’est le grand combatque nous menons et nousécrivons sur ce fléau. Nousécrivons aussi sur l’environne-ment, les droits de l’Homme,parce que les droits de l’Homme,qu’on le veuil le ou non, nes’arrêteront jamais. Tant quel’être humain sera là, le combatet la promotion des droits del’Homme devront suivre. Nousécrivons sur l’urbanisme, lamanière dont les villes évoluentavec ce qu’il y a comme catas-trophes. Il y a des publicationssur les changements climati-ques. Disons que l’écrivainaccompagne la société dans leschangements qui interviennent.Nous n’allons pas revenir sur lacolonisation, dans la mesure oùl’on a déjà trop écrit sur ce sujet.Nous écrivons sur les maux quiminent la société d’aujourd’hui.Nos aînés n’ont pas connu lagestion du pouvoir comme celase passe actuellement, où l’ons’affiche au grand jour, où l’on sedit du pouvoir sans être dupouvoir, et on tente de marchersur les autres. Hier, ces aînés ontécrit sur une société dans la-quelle il n’y avait pas certaine-ment la perfection, mais il y avaittout de même un peu de respectpour l’être humain. Nos doyenssont restés dans la thématiquede leur époque et nous, noussommes dans la thématique denotre temps.

L.P. : Qu’est-ce qui vousdifférencie de l’anciennegénération d’écrivains quenous avons cités ci-haut. N’y a-

t-il pas de conflit entre l’an-cienne et la nouvelle généra-tion ?

F.S.Z. : Conflit ! Non. Je lis entoute liberté Jean Baptiste TatiLoutard, Maxime Ndébéka, HenriLopes, Guy Menga, SylvainMbemba, Antoine LétémbetAmbily… Ce qui peut frustrer,c’est que lorsqu’il s’agit d’unjeune qui écrit pour la premièrefois, les plus grands invités auxcérémonies de dédicace, neviennent pas ou viennentdifficilement. Ils ne viennent passoutenir celui qui vient, alorsqu’on a appris que quand le bébénait, le cercle de famil les’agrandit. Cela signifie que toutle monde vient, qui avec unmorceau de savon, qui avec unecouche, qui avec une bouteilled’eau pour que le bébé se senteaimé dès les premiers moments.

L.P. : Vous pouvez-nous citerdes talents qui émergentaujourd’hui et capablesd’assurer l’avenir de cettelittérature qui n’a jamais été enveilleuse jusque-là ?

F.S.Z. : Avec 342.000 km² etenviron 4 millions d’habitants, leCongo est cité parmi les pays quiont plusieurs écrivains au km². Onpeut le dire sans risque de setromper que nous sommes logésà la bonne enseigne. Les talentsqui émergent, vous avez lephénomène Alain Mabanckou.Vous ne pouvez pas imaginercombien de titres il a sur lemarché actuellement.Là, on venait de faire de lui uncitoyen d’honneur de la ville deBrazzaville. Ce n’est pas parcequ’il se promène dans Brazzavilleou parce qu’il connaît mieux quequiconque les rues de cette ville,mais c’est parce qu’il est notre« ambassadeur » qui vend à samanière l’image du Congo. Onpeut aussi citer Wilfrid Nsondéqui marque son temps, NgomaMalanda, Didas Amboulou,Bienvenu Boudimbou, MarieLéontine Tsibinda, Eugénie Opou,Marie Françoise Ibovi et biend’autres. Si l’Union Nationale desEcrivains et Artistes Congolais(UNEAC) peut jouer un rôle plusrassembleur, les écrivainsformeront une grande force.

L.P. : On peut donc êtreoptimiste ?

Florent Sogni Zaou au Patriote :

«LA LITTÉRATURE CONGOLAISE ESTDE PLUS EN PLUS FLORISSANTE»

De tous temps, la littérature congolaise est, sans conteste, l’une des principales contributionsdont peuvent se glorifier les Congolais, dans l’évolution de la pensée, de l’esprit, la marche dumonde tout court. Une littérature florissante, riche par la qualité de ses œuvres et de ses auteurs.Ecrivains talentueux dont la renommée a dépassé largement les frontières nationales. Denombreux prix sont venus confirmer leur classe internationale dans des genres aussi variésque le théâtre, la poésie, le roman et l’essai. Du point de vue des publications dans la plupartdes genres littéraires, elle ne connaît pas d’année blanche en dépit de la disparition des grandsnoms comme Jean Malonga, Tchicaya U Tam Si, Sylvain Mbemba, Soni Labou Tansi, LétémbetAmbily, Jean Baptiste Tati Loutard, Makouta Mboukou et bien d’autres. Cette littérature, siféconde, apparaît toujours en éveil avec une nouvelle génération qui, prenant le relais, a sumaintenir le cap et continue de placer le Congo au sommet de la gloire, notamment avec lephénomène Alain Mabanckou qui venait de remporter le prix Renaudot et le Grand Prix littéraired’Afrique noire. Le Patriote tente ici d’entrer dans le secret de cette littérature congolaise dontle rayonnement va croissant, avec les mots et les verbes d’une autre étoile montante, M. FlorentSogni Zaou, auteur de plusieurs ouvrages dont « Les goyaves amères », « L’homme d’affaires »,« L’arrestation du greffier ». F.S.Z. : La littérature congolaise

n’a pas encore amorcé sadéchéance. Je crois qu’elle estde plus en plus florissante.

L.P. : Brazzaville, la capitaledu Congo, vient d’abriter du 13au 17 février une grandemanifestation culturelle, lefestival international du livre etdu film dénommé « Etonnantsvoyageurs », ayant réuni desécrivains et artistes venusd’Afrique et du monde. Qu’est-ce que cela représente pourvous, et quelles leçons tirez-vous de ce grand rassemble-ment dans notre pays ?

F.S.Z. : La venue à Brazzaville dece festival « Etonnants voya-geurs » est une manière dereconnaître la force littéraire duCongo. S’ ils n’avaient pasentendu parler d’écrivains auCongo, ces hommes de lettresd’Afrique et du monde ne seraientpas venus à Brazzaville. L’activitélittéraire du Congo étant suivie deprès par le monde entier, cesécrivains n’ont pas hésité de fairele voyage de Brazzaville, pouréchanger avec leurs homologuescongolais.«Etonnants voyageurs» auCongo, je le redis, est unemanière de reconnaître ce queproduit le pays, la capacité, laforce de frappe des écrivainscongolais et leur place dansl’espace littéraire universel.

L.P. : Qu’est-ce que vous auriezvoulu dire que nous n’avonspas évoqué au cours de notreentretien ?

F.S.Z. : Vous avez parlé d’éveilde la littérature congolaise. Jereconnais que nous n’avons pasune liste d’écrivains en tant quetel, sinon que la li ttératurecongolaise monte en force et vite.Il suffit de faire un tour à« L’Harmattan-Congo » pourconstater qu’il n’y a pas dechômage au niveau de cettemaison d’édition qui reçoitchaque jour des écrivains enquête d’être édités.

Propos suscités parGulit Ngou

Florent Sogni Zaou, journaliste-écrivain

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Page 11: N° 219 du 25 février 2013 - Siège: 106 bis, Rue Ewo E-mail ...Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 1 23/02/2013, 20:27 N°219 du 25 février 2013 - Le Patriote Site: : E-mail

Site:www.lepatriote-congobrazza.com : E-mail : [email protected] N° 219 du 25 février 2013 - Le Patriote

11C ULTURE

Il est de notoriété publique quela légitimité de la presse semanifeste à travers un ensem-

ble d'interactions, de faits et mé-canismes sociaux dont le contratsocial qui lègue aux hommes etfemmes de médias le rôle de re-présentants attitrés de l’opinionpublique auprès de ceux qui sonten charge des différents pouvoirs(politique, économique, culturel,religieux…), afin qu'ils rendentdes comptes relatifs à l'accom-plissement des devoirs et respon-sabilités qui leur ont été déléguéspar la communauté et les institu-tions librement installées. Danscet esprit, les journalistes ontpour devoir primordial d'assurer lavitalité démocratique, en infor-mant leurs concitoyens des faitspertinents à la conduite généraleet normale de la vie publique. Celadevrait se traduire par des prisesde position éclairées sur lesquestions se rapportant à l'inté-rêt général. En réalité, les jour-nalistes assument un pouvoir decontrôle, autrement dit, un con-tre-pouvoir ; d'où le rang de qua-trième pouvoir qu'occupe lapresse aux côtés des pouvoirslégislatif, exécutif et judiciaire.Jouissant ainsi de plusieurs liber-tés qu'ils assument au nom dupublic et face au même public,les journalistes sont eux aussisoumis au principe d'imputabilitécomme élément de leur légitima-tion. Leur profession les met faceà de grandes responsabilités dontils doivent rendre compte, notam-ment en éclairant l'opinion publi-que de leur manière d'user desresponsabilités qui leur ont étéconfiées par les citoyens et la so-ciété. Ainsi, les femmes et leshommes de médias ne sont pasautorisés à parcourir un bout duchemin en allant seulement versles détenteurs de pouvoirs, aunom des citoyens, en se sous-trayant eux-mêmes du devoir derendre des comptes. Car, en al-lant chercher la vérité là où elleest censée se trouver, et en reve-nant la rapporter aux citoyensqu'ils représentent à travers lesreportages et bien d’autres gen-res journalistiques, ils doiventdonner à la société toutes les in-formations dont elle a besoin, ycompris sur leur environnementde travail, leurs fréquentations,ainsi que leurs propres compor-tements, afin de permettre à leursmandants de juger en connais-sance de cause. Insistant fonciè-rement sur la responsabilité desautres à rendre des comptes touten occultant la leur, les journalis-tes font montre d'une conceptionsélective et tronquée de ce qu'estréellement l'imputabilité, qu'ils

sont plus en train d'expliquerauprès de leurs sources d'infor-mation qu'ils côtoient au quoti-dien, qu'auprès de leur source delégitimité. D'autres journalistes,champions de la transparencegouvernementale et de l'examenpublic de toutes les entreprises,développent souvent une allergieprofessionnelle face au principed'imputabilité, notamment, en re-courant à des pratiques contrai-res à la déontologie et à l'éthiquecomme : l'acceptation des ca-deaux et autres gratifications, lessimulations, les fausses informa-tions diffusées soit, pour plaire ouprotéger, soit pour régler descomptes personnels… En mêmetemps, il y a lieu de s'interrogersur les médias dont les sourcesde financement sont douteuses,parce que certains doivent leurbonne santé à l'argent issu desmilieux mafieux, de la contre-bande ou simplement des biensmal acquis… Pourquoi ne pas enparler au public ?Pourtant, la notion implicite de

l'acteur social, donc d'acteur im-putable s'applique parfaitement àtous ceux qui assument un rôlesocial quelconque. Et la profes-sion de journaliste n'y échappeparce qu'elle détient une part im-portante du pouvoir social, notam-ment celui d'influencer et pourcertains événements, de cons-truire l'opinion. Il est indéniableque le public doit être mis dansles conditions lui permettant d'éva-luer, d'agréer ou de critiquer le tra-vail journalistique fait en son nom.La condition de cette évaluationest que les citoyens soient infor-més aussi sur leurs informateurs.Sinon, le public n'est pas à me-sure d'apprécier la loyauté desjournalistes à son endroit. En ef-fet, si les hommes de médiasoublient ou refusent de mettre ànu ce qui se rattache à la prati-que de leur profession comme ilsle demandent quotidiennementaux autres groupes d'acteurs so-ciaux, on ne saurait parler de con-sentement éclairée.En fait, que sont-ils, ces hommes

Médias,

LES JOURNALISTES ÉCHAPPENT-ILS AU PRINCIPE D'IMPUTABILITÉ ?Le fonctionnement de tout Etat qui se veut démocratique, aspirant à la bonne gouvernance et à la moralisation de l'actionpublique, voudrait que la société soit en droit de réclamer plus de transparence de la part des dépositaires de sa souverainetépolitique ou économique, mais aussi des consignataires de privilèges, de libertés et responsabilités liés à l'information descitoyens. Cependant, dans la pratique, les journalistes échappent royalement au principe d'imputabilité qu'ils invoquent à lon-gueur de journées pour forcer les autres acteurs sociaux à faire preuve de bonne gestion devant l'opinion publique. De quel droitusent-ils donc pour échapper à ce principe de portée universelle ?

et ces femmes dont les écrits, lesvoix et les images envahissent lamémoire collective et qui agissentdans la vie des citoyens commedes extraterrestres, en deman-dant aux autres y compris auxpuissants de ce monde de ren-dre des comptes, alors qu'eux-mêmes, n'ont des comptes à ren-dre à personne, de la manière dontils usent de leurs libertés ?Les journalistes seraient-ils desmarginaux ?Sans un tel questionnement, latransparence des médias seraitillusoire, ce qui rendrait fragile l'ar-gument voulant que le public re-nouvelle chaque jour davantage saconfiance envers les journalisteset les organes de presse, pen-dant qu'il est privé d'informationssur ceux-ci. Souvent, s'installe unclimat de méfiance à l'endroit desjournalistes, notamment dans lespays où s'organisent régulière-ment des sondages d'opinion.Ainsi, le public exerce à son tourla fonction de contrôle, mieuxcelle de contre-contrôle, laquelle

peut déboucher sur différentesformes de sanctions en fonctionde ses attentes légitimes ; dessanctions qui peuvent prendre desformes différentes : lettres ouver-tes ou plaintes que l'on adresseaux responsables des rédactionsou aux chefs d'organe.En somme, l'imputabilité profes-sionnelle est un élément du pro-cessus de légitimité sociale et decrédibilité de la presse en tantque fondements de la reconnais-sance de cette légitimité du jour-naliste en sa qualité de représen-tant des citoyens. Le journalistedoit ainsi se démarquer ducommunicateur par son adhésionvolontariste à des règles déonto-logiques claires, connues du pu-blic et dont les transgressions ar-bitraires ou motivées par l'attraitde gains personnels, au dépensde l'intérêt général, seraient pas-sibles de sanctions. Car, un trai-tement journalistique qui trans-gresse quelques-uns ou l'ensem-ble des principes de vérité, de ri-gueur, d'exactitude, d'équité,d'honnêteté intellectuelle, d'inté-grité et/ou d'impartialité, aurapour conséquence la désinforma-tion du public.

Jules Débel

La particularité de ce produitcomposé de onze titresest que chacun d'eux

s'identifie à la dénomination d'unplat consommé dans les restau-rants de l'ensemble du Congo. Onpeut citer Mosseka, Bouillon,Pondou ya Limbondo, Liboké,Ofoula, Madessu, Tiep Diem,Ngoulou mou Mako, Matembélé,

trois pièces. Au cours d'une con-férence de presse animée le 12février dernier à l'hôtel OlympicPalace à Brazzaville, par l'auteurde l'album et les principaux ani-mateurs de l'édition «Letiok Pro-duction», Doudou Copa a exprimésa volonté de mettre en valeur lesmets locaux à travers son album.Sur les prospectus servant de

Musique

DOUDOU COPA PRÉSENTE «MENU» SON NOUVEL ALBUMAncien sociétaire de l'orchestre "Extra Musica" qui évolu désormais en solo, l'artiste musicienDoudou Copa vient de mettre sur le marché, son quatrième album intitulé "Menu". Il a étéproduit par Madame Leticia Okounia sous le label "Letiok production".

Doudou Copa et madame Leticia Okouniasupport publicitaire, ce dernierest d'ailleurs habillé en tenue demaître d'hôtel: «Nous sommesdans un restaurant. Je vous pré-sente un menu. A chacun de choi-sir son plat», a-t-il expliqué avantde poursuivre : «dans un restau-rant, on mange avec amour. Voilàpourquoi le thème de l'amour estau centre de mon œuvre».

Avant «Menu», Doudou Copaavait sorti trois premiers titres :Evolution, Indépendance et lemonde est méchant. La voix fé-minine du chœur est celle de lachanteuse Fany Olivier. On noteune variété de style, de la Rumba,à la Salsa.Vu son expérience, en raison duchemin qu'il a déjà parcouru dansle domaine musical, plusieursmélomanes pensent que la der-nière œuvre de Doudou Copa estcelle de la maturité. Signalonsque deux des onze chansons del'album «Menu», ont pour auteurscompositeurs, les artistes Waloet six vitesses. Le produit estdéjà en vente. «Letiok Produc-tion» qui en assure la distributionpromet de tout faire pour unemeilleure promotion, en compa-raison avec les premiers albums.Cette maison de production nefait pas ses premiers pas dansles domaines de la production etdu marketing. Elle a déjà produitd'autres jeunes artistes. Sa pa-tronne Leticia Okounia a choiside travailler avec Doudou Copa,non seulement en raison de songrand talent qui le placeaujourd'hui parmi les grands ar-tistes de renom, mais surtout paramour pour la musique. On nepeut que souhaiter plein succèsà ce nouveau produit..

Dominique Maléla

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Page 12: N° 219 du 25 février 2013 - Siège: 106 bis, Rue Ewo E-mail ...Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 1 23/02/2013, 20:27 N°219 du 25 février 2013 - Le Patriote Site: : E-mail

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12 S PORTS

LE PATRIOTESiège: 106 Rue Ewo - OuenzéN° MAT. 053/MCRP/DGA/DPE DU

25 MARS 2010

Directeur Général :Patrick YANDZA

Directeur de la Publication :Guy MOUKOZA

Secrétaire Général de Rédac-tion:

Bertin EKANIDirecteur de la Logistique, desFinances et des Ressources

Humaines :Marcellin MBAYI

Rewriter :Dominique MALELAEquipe rédactionnelle :

Laurent LEPOSSI,Dieudonné BEKAS,Georges ENGOUMA,

Etienne Pèrez,Gulit NGOU,

Ernest OTSOUANGA,Roger PAO,

Aimé Raymond NZANGO

Mise en pagesYENGO MALANDA

MALANDAImpression

Imprimerie Saint Paul (ISP)

E t de quatre pour les« Fauves » du Niari aprèsles expériences infruc-

tueuses de 2010 et 2011 etl’épopée, ô combien glorieuse, de2012 qui a, de manière arrogante,confondu l’adage, selon lequel « iln’y a jamais deux sans trois ».Bien au contraire, l’A.C Léopardsde Dolisie a plutôt confirmé« qu’aux âmes bien nées la valeurn’attend point le nombred’années ». Voilà pourquoi l’ACLéopards a démarré royalementen champion’s league endominant, le 17 février dernier àDolisie, le FC Mounana par 2 à0. Une marge consistante qui luipermet d’effectuer le week-endprochain le déplacement duGabon en toute sérénité. Mais,nous ne l’apprendrons pas aux »Fauves» du Niari ; laqualification n’est pas encore pourautant en poche. Il reste encoreà batailler pendant quatre vingtdix minutes, et peut-être mêmeplus, pour confirmer. Car enfootball, sur le plan des résultats,il importe de se méfier des acquisaux apparences irréversibles. Ilfaut plutôt considérer que toutreste possible et s’organiser enconséquence. Ce qui est aumoins sûr et certain c’est que les« Fauves » du Niari ont désormaisl’expérience de la compétitionafricaine. Ils savent à quoi s’entenir devant l’adversité. Le tout est

de ne pas se relâcher et de resterconcentré car la suffisance enfootball se paye cash. Et comme,en plus, ce FC Mounana-ACLéopards arrive trois semainesenviron avant un « importan-tissimo » Congo-Gabon enéliminatoires de la coupe dumonde 2014, les choses sont àprendre bien au sérieux. Car pourle moral, dans les deux camps,cela va compter énormémentmême si, le 23 mars prochain àPointe-Noire, ce sera une affairede professionnels. Mais,confiance, les «Léopards» saventpresque toujours tenir les paris.

Attention aux Diables-Noirs

Il y a que, cette année encore, leCongo lance en Afrique son plusancien représentant et son plusjeune. On se souvient quel’équipe des Diables-Noirs est latoute première équipe congolaiseà avoir goûtté à l’Afrique dès1966. Un petit tour puis s’en va,pourrait-on dire. Car après avoirécarté Dragons de Léopoldville(1-2 et 2-0) au premier tour, les

Diables-Noirs ont tout simple-ment fait naufrage juste aprèsdevant El Hilal de Karthoum (1-6et 1-4). Depuis, ils ne sont jamaisallés au-delà des huitièmes definale sur la scène africaine. Etcela, évidemment, commence àdevenir agaçant. Ce qu’on attend,cette fois, c’est un réel sursaut.Les dirigeants, l’encadrementtechnique, les joueurs et lessupporters doivent se faireviolence afin de véhiculer unvisage plus séduisant, plusconquérant. Il ne sera paspossible, pour l ’instant, dedélocaliser le match à Kinkala oùle stade n’est pas conforme auxnormes internationales. Il fautdonc se résigner à affronter lesGhanéens de New Edubiase àMassamba Débat. La fécoffootvient d’ailleurs d’envoyer unmessage à la C.A.F demandantd’avancer le match au samedi 2mars. Dans ce cas là, il va falloirsupporter le séjour desGhanéens du 26 février au 4mars. Un handicap de taille, lesstatistiques parlent largement enfaveur des équipes

représentatives ghanéennes. Al’exception de l’Etoile du Congoqui avait fait sensation en 2001en éliminant Hearts Of Oak (5-1)après avoir perdu (1-3) à Accra,toutes les autres équipescongolaises ont toujours pliédevant leurs homologues duGhana. D’abord PatronageSainte-Anne (1-5 et 1-1) en 1969devant Kotoko de Kumasi.L’Ashanti a récidivé en 1983 enécartant le Cara (2-3 et 2-0) puisen 1976 toujours le Cara (1-0 et1-2). En 1995 Hearts Of Oak estvenu battre E.P.B (3-1) à Pointe-Noire et le représentant congolaisavait dû tout simple-ment déclarerforfait pour la manche-retour.Voilà pourquoi, pensons-nous,les Diables-Noirs se trouventdevant une situationextrêmement difficile. Mais cen’est pour autant une raison dedésespérer. Car New Edubiaseen question n’est qu’uneinconnue sur la scène africainealors que Kotoko de Kumasi etHearts Of Oak étaient degrosses cylindrées.Il s’agit simplement de prendre

Coupes d’Afrique des clubs de football

ET ÇA RECOMMENCEEvidemment, le cycle est interminable pour ne pas dire éternel. C’est cependant une solide jauge qui permet chaque année de mesurer la valeur des équipesde football du continent. Il y a, par exemple, les congolais de l’AC léopards de Dolisie qui, l’année dernière, étaient montés sur le toit de l’Afrique en coupe dela C.A.F. Cette fois, ils montent de catégorie en s’attaquant à l’épreuve la plus prestigieuse au niveau des clubs, laissant aux Diables-Noirs la responsabilité deperpétuer l’hymne à la joie entonné l’année dernière en coupe de la C.A.F.

Depuis quelque temps lapériode des assembléesgéné-rales électives des

fédérations sportives est l’objet detoutes les craintes.Dernièrement, en 2009, desarmes avaient même crépité nonloin de la résidence du présidentde la République. Et jusqu’ici lejudo congolais continue toujoursd’être géré par une commissionadhoc. Tout ceci parce que ledirigeant sportif congolais a prisle malin plaisir de considérer lagestion d’une fédération sportivecomme un fonds de commerce.La preuve en est que ceux qui,au prix de mille et une combines,sont arrivés au perchoir ne sontjamais parvenus à promouvoir etdévelopper convenablement lesport congolais.Les hommes ont beau passermais toujours et toujours on notedans leur action : l’absence totalede lisibilité au quotidien commedans la perspective ; le manquetotal d’organisation qui, forcé-ment, laisse libre cours à toutgenre de déviance et d’excès ;l’incapacité à fonctionner sur unprogramme et surtout à prendreet tenir des engagements faceaux attentes générales ; lemanque de rigueur, de méthode

et de volontarisme qui cadre malavec la gestion moderne où l’onrecherche l’efficacité.Voilà pourquoi, il se dégageéternellement l’impression com-me quoi le travail est toujours faitau brouillon et jamais mis au pro-pre. C’est ce qui autorise d’ail-leurs de perpétuels tâtonnements,improvisations et recommence-ments. Aussi, accéder actuelle-ment à un bureau exécutif defédération aide à assouvir desappétits personnels. Il s’installepar conséquent des réseauxmafieux qui finissent par sacrifierle ministre en charge des sports.Car c’est le ministre, le premier,à payer le prix de l’incompétitivitédu sport congolais et de toutel’anarchie qui accompagne celle-ci.

Et pourtant, la vie continue

Nous aurons beau prendre le plide dénoncer cet état de choses,cela continuera pourtant deressembler à l’histoire du « chienaboie, la caravane passe » Aussi,allons nous nous contenter designaler que le ministère encharge des sports a déjà pris lapeine d’établir les règles qui vontrégir cette année l’organisation

des assemblées généralesélectives. Naturellement, chaqueassemblée sera convoquée parle président de la fédération dansune période fixée par le ministèreaprès concertation avec le comiténational olympique et sportifcongolais. Les participants à cesassemblées générales étant : lesreprésentants des clubs multi-disciplinaires en activité ayantparticipé à un championnatnational de l’olympiade 2009-2012 ; les représentants desclubs unidisciplinaires en activitéayant participé au moins à unchampionnat national de l’olym-pique 2009-2012 ; les membresdu conseil fédéral sortants lesprésidents des ligues départe-mentales ; deux représentantsdes sportifs en activité (unhomme et une femme) capitainesdes équipes nationales lors de ladernière compétition internatio-nale, un représentant de l’as-sociation nationale des arbitres,juges, officiels techniques ; unreprésentant des associationsdes entraîneurs ; une représen-tante des associations nationa-les des femmes sportives de ladiscipline ; un représentant dechacune des associationsaffinitaires ; un représentant du

sport militaire ; les membres descommissions, bureaux exécutifsou conseils des unions zonales,confédérations et fédérationsinternationales ; le commissairedu ministre des sports et del’éducation physique ; unreprésentant du comité nationalsportif et olympique congolais ;les anciens présidents de lafédération concernée, deuxdélégués désignés par le ministreen charge des sports ; lesmembres bienfaiteurs et lesmembres d’honneur. A noterqu’une seule procuration seraacceptée par participant. Mais lesmandats et les procurationsdoivent être revêtus du visa dudirecteur départemental dessports de la circonscription. Cequi a toujours fait couler beaucoupd’encre, c’est le corps électoral.Cette fois, les électeurs serontles présidents des ligues dont lesclubs ont participé au moins unefois à un championnat nationallors de l’olympique 2009-2012 àraison d’une voix par club. Al’exception du directeurtechnique, les postes au bureauexécutif sont électifs. Le moded’élection étant le scrutinuninominal à bulletin secret.Il sied de signaler que pour lesfédérations n’ayant pas organiséd’activité nationale pendantl’olympiade ou qui ne sont pasprésentées dans deuxdépartements au moins, il seratout simplement mis en place descommissions nationales par leministre en charge des sports.

G.E.

conscience de la situation et des’organiser en conséquence.S’organiser sous-entend qu’il fautmettre les joueurs dans desconditions optimales et les doperpsychologiquement, tactique-ment et f inancièrement. Ilsdoivent se convaincre de ce querien n’est impossible à celui quicroit en son étoile. Des tribunes,Alain Serge Louzolo-Bemba« Alino » et sa troupe devrontfaire preuve d’endurance pourapporter un soutien digne dudouzième homme. Les diri-geants, l’encadrement et lesjoueurs se doivent, pour leur partde puiser au plus profond d’eux-mêmes à l’exemple des burki-nabés à la dernière Can. Un butà remonter n’est pas vraiment unemontagne. A condition, cepen-dant, d’y mettre une forte dosede courage, de détermination, decombativité et d’intelligence. Cesera certainement dur, très durmême, mais pas forcémentimpossible.

Georges Engouma

Assemblées générales électives des fédérations sportives nationales

LE CALME AVANT LA TEMPÊTE ?On n’en parle vraiment pas pour l’instant. Et pourtant, la tenue des assemblées généralesélectives des fédérations sportives nationales est pour bientôt. La circulaire N°0027/M.S.E.P./CAB-DGS-DAS comportant les instructions relatives à l’organisation des assemblées généralesélectives à même déjà été publiée le mois dernier. A l’heure qu’il est, les différents étatsmajors sont probablement en train de peaufiner en silence leurs stratégies. C’est, apparemment,un calme qui précède la tempête.

Le Patriote N° 219 du 25 février 2013.pmd 23/02/2013, 20:2812