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N° 33, 6 JUIN 2014 ÉDITION FRANÇAISE Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904 WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY LES PREMIERS VAINQUEURS ARBITRES CONSIDÉRATIONS PERSONNELLES BLATTER LE BRÉSIL EST PRÊT IRAN LA NOUVELLE IDENTITÉ DE DANIEL DAVARI La Bosnie-Herzégovine en Coupe du Monde

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N° 33, 6 JUIN 2014 ÉDITION FRANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY

LES PREMIERS VAINQUEURS

ARBITRES CONSIDÉRATIONS

PERSONNELLES

BL AT TER LE BRÉSIL EST PRÊT

IRAN LA NOUVELLE IDENTITÉ

DE DANIEL DAVARI

La Bosnie-Herzégovine en Coupe du Monde

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D A N S C E N U M É R O

Coupe du Monde 2014 : Groupes A à C

Groupe A

Brésil

Croatie

Mexique

Cameroun

Groupe B

Espagne

Pays-Bas

Chili

Australie

Groupe C

Colombie

Grèce

Côte d’Ivoire

Japon

Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

The FIFA Weekly Magazine AppLe FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en cinq langues pour votre tablette.

6 Impossible n’est pas bosnien

Plus que six jours avant la cérémonie d’ouverture. Pour la première fois de sa jeune histoire, la Bosnie-Herzégovine s’apprête à participer à une Coupe du Monde. Le pays est toujours marqué par la guerre civile de 1992. Notre rédactrice Doris Ladstaetter s’est rendue à Sarajevo et nous raconte l’histoire des héros locaux.

18 “Neymar est la clé du succès” Júnior était membre de la grande Seleção des années 80. Aujourd’hui âgé de 60 ans, il nous déclare son amour pour son club de Flamengo et livre son pronostic pour la sélection brésilienne.

25 Sepp Blatter : Le Brésil est prêt Le Président de la FIFA nous explique pourquoi Brésil 2014 pourrait devenir le meilleur tournoi de l’histoi-re : “Nous allons vivre une magnifique fête du football – grâce au Brésil, avec le Brésil, pour le Brésil.”

37 Fatboy Slim, fan de football devant l’éternel La star de la musique britannique ne veut rien manquer de la Coupe du Monde. Fatboy Slim a sorti un double album pour l’occasion et part pour une tournée de neuf dates au Brésil.

Les premiers vainqueursNotre montage en première page représente les Bosniens Asmir Begović, Edin Džeko et Zvjezdan Misimović. Toutes les photos ont été prises dans un hôtel de Sarajevo.Salvatore Vinci / 13 Photo

2 2 Coup d’envoi Anecdotes et considérations personnelles : nous vous présentons dix arbitres de la Coupe du Monde 2014.

14 Portugal Malgré une blessure à la cuisse, Cristiano Ronaldo espère être prêt pour le premier match des siens face à l’Allemagne, le 16 juin.

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Coupe du Monde 2014 : Groupes D à H

Groupe E

Suisse

Équateur

France

Honduras

Groupe F

Argentine

Bosnie-Herzégovine

Iran

Nigeria

Groupe G

Allemagne

Portugal

Ghana

USA

Groupe H

Belgique

Algérie

Russie

République de Corée

Groupe D

Uruguay

Costa Rica

Angleterre

Italie

L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

26 Daniel Davari Le rêve éveillé du portier iranien : il vient de connaître la relégation avec son club allemand de Brunswick, mais s’apprête à vivre une Coupe du Monde.

35 Ghana Opoku Nti nous raconte comment son but en finale de la Ligue des Champions d’Afrique a changé sa vie.

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Le quotidien en vert et jaune Un automobiliste de São Paulo.

À D É C O U V E R T

Dans une semaine va débuter la Coupe du Monde et le 13 juillet prochain, le nouveau champion du monde bran-dira le trophée tant convoité. Mais aujourd’hui, il y a déjà

un vainqueur : il s’agit de l’équipe de Bosnie-Herzégovine. La sélection de cette fédération relativement petite a réussi à se qualifier pour la phase finale et toutes les ethnies du pays vibrent à présent à l’unisson à l’approche de la Coupe du Monde. Notre consœur Doris Ladstaetter s’est rendue à Sarajevo pour y rencontrer Asmir Begović, Edin Džeko Zvjezdan Misimović et leur équipe.

Daniel Davari est né, a grandi et est devenu gardien pro-fessionnel en Allemagne, mais à la Coupe du Monde, il défendra les couleurs de l’Iran. Comment expliquer ce

parcours inhabituel ? Et quels objectifs ce joueur de 25 ans s’est-il fixés avec l’équipe d’Iran pour le grand rendez-vous au Brésil ? Roland Zorn a rendu visite à Davari.

Tous les footballeurs rêvent de participer un jour à une Coupe du Monde, mais ce ne sont pas les seuls. Les 25 arbitres nominés pour cette édition ont réalisé l’un de

leurs plus grands rêves. À la veille de leur départ pour le Brésil, nous leur avons demandé ce qu’ils ressentaient.

Dans son billet hebdomadaire, le Président de la FIFA Joseph S. Blatter exprime son souhait qu’au cours des prochaines semaines, le sport occupe le devant de la

scène au Brésil. Nulle part ailleurs, le football ne fait autant partie de la vie quotidienne que dans le pays hôte. “Si toute cette force positive est libérée, alors nous vivrons la plus belle Coupe du Monde de l’histoire, a Copa das Copas.” Å

Perikles Monioudis

“A Copa das Copas”

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Asmir Begović Gardien de but, 26 ans

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Pourquoi la Bosnie-Herzégovine a déjà gagné.

À cœur vaillant…

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Miralem Pjanić milieu de terrain, 24 ans

Senad Lulić milieu de terrain, 28 ans

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Edin Džeko attaquant, 28 ans

Doris Ladstaetter (texte) et Salvatore Vinci (photos), à Sarajevo

Asmir Begović est prêt. Le 16 juin au Maracanã de Rio de Janeiro, Lionel Messi sera peut-être la première su-perstar à se présenter devant lui. Du haut de ses 196 centimètres, le der-nier rempart bosnien fera tout pour défendre son but. Une fois de plus, il donnera tout pour la Bosnie-Herzé-govine, un pays toujours meurtri. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Begović ne partira pas battu d’avance dans ce duel. L’internatio-

nal de 26 ans défend depuis cinq saisons les couleurs de Stoke City et beaucoup voient au-jourd’hui en lui l’un des meilleurs portiers de Premier League. Un transfert vers un club plus huppé n’est donc qu’une question de temps.

La Bosnie-Herzégovine ne s’était encore ja-mais qualifiée pour une Coupe du Monde. Il faut dire que ce jeune pays n’a que 22 ans. Le souve-nir de la guerre civile qui a ravagé la Bosnie et l’Herzégovine au lendemain de l’indépendance proclamée en 1992 hante encore toutes les mé-moires. Les frontières ethniques et religieuses tracées en 1996 ne satisfont pas tout le monde. En outre, le pays connaît de graves problèmes sur le plan économique. En mai, les trombes d’eau qui se sont abattues sur la région ont pro-voqué de fortes inondations et la perte d’un quart des récoltes annuelles.

Mais depuis un an, les habitants de Bos-nie-Herzégovine partagent tous un même rêve : voir enfin leur équipe nationale en Coupe du Monde. Aujourd’hui, le rêve est devenu réalité. En effet, la génération actuelle est sans doute l’une des plus talentueuses de l’histoire du pays. Asmir Begović protège efficacement son but. Miralem Pjanić, qui évolue depuis trois ans à l’AS Rome, dirige la manœuvre au milieu de ter-rain et organise le jeu de son équipe. Senad Lu-lić (Lazio) donne le tempo. Formé au Bayern et passé par Galatasaray, Zvjezdan Misimović, qui porte désormais les couleurs de Guizhou Renhe (Chine), apporte son expérience. Enfin, il y a Edin Džeko. L’attaquant de Manchester City marque avec une régularité métronomique, ce qui lui a valu de mener la Bosnie-Herzégovine à la qualification et les au titre de champions d’Angleterre.

Des réfugiés devenus starsAsmir Begović n’a jamais vécu en Bosnie-Herzé-govine, mais il a longtemps parlé de ses racines avec ses parents. Il s’est toujours senti bosnien… mais aussi canadien et allemand. Begović est né en 1987 à Trebinje, une ville de 30 000 habitants située dans le sud-ouest du pays, près de la fron-

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Les accords de Dayton, signés en 1995, ont mis fin à la guerre mais également entériné la division ethnique du pays. Aujourd'hui encore, le territoire national de Bosnie-Herzégovine est constitué de deux entités, une république des Serbes de Bosnie et une fédération croato-musulmane. La Fédération de football de Bosnie-Herzégovine (NFSBIH) a été fondée en 1992 et est membre de la FIFA depuis 1996. L'équipe nationale dispute ses matches à domicile au stade Bilino Polje de Zenica, qui peut accueillir 18 000 spectateurs. Rénové en 2013, il est plus populaire auprès des fans que le stade Asim Ferhatović Hase de Sarajevo, d'une capacité de 37 500 places et qui a hébergé les Jeux olympiques d'hiver de 1984. L'enceinte possède en effet une piste d'athlétisme, ce qui, aux yeux de nombreux supporters, offre une ambiance moins prenante pour les matches de football.

tière monténégrine. C’était une ville cosmopo-lite, à l’image de l’ex-Yougoslavie. On y trouvait des Serbes orthodoxes, des Bosniens musul-mans et des Croates catholiques. Le père d’As-mir était gardien de but à Leotar Trebinje.

Du jour au lendemain, la paix a disparu. La Yougoslavie a éclaté, la Croatie a pris son indé-pendance et la Bosnie s’est enfoncée dans le chaos. Pendant quatre ans, la guerre a ravagé le pays. Les Bosniaques (Bosniens musulmans) ont été chassés de Trebinje. La ville d’Asmir est devenue le point de ralliement de tous les Serbes, eux-mêmes chassés des autres parties du pays. Le terme “purification ethnique” a pris un sens très concret dans la vie du jeune Asmir : ses parents ont décidé de fuir ce monde devenu fou. Ils sont donc partis pour un pays étranger dont ils ne connaissaient ni la langue, ni les tra-ditions.

À quatre ans, Asmir Begović a reçu le statut de réfugié. Il a ainsi vécu cinq ans en Allemagne. À dix ans, il a débuté sa troisième vie au Canada : nouvelle école, nouvelle langue, nouveaux amis. Que peut-il se passer dans la tête d’un en-fant ainsi balloté ? “Je crois que cette fuite in-cessante m’a aidé”, assure l’intéressé. “Dans cette situation, tu ne penses plus aux petits problèmes du quotidien. Quand tu n’en peux plus, tu sors et tu vas taper dans le ballon. Sur un terrain de football, tu parles une autre langue et tu te fais de nouveaux amis. C’était mon point d’ancrage. Pour mes parents, les choses ont été beaucoup plus difficiles.”

Asmir Begović nous reçoit à l’hôtel Austria de Sarajevo. C’est ici que l’équipe de Bosnie-Her-zégovine termine sa préparation pour la Coupe du Monde. Pourtant, la conversation n’a rien d’intime. Il y a énormément de passage. Derrière une barrière, les supporters, la famille et la po-lice patientent.

Tout ce petit monde attend de nouveaux succès. Les Bosniens ont pris goût à la victoire. Ici, on ne parle que d’une qualification pour les huitièmes de finale. Les fans ne sont pas seule-ment euphoriques ; ils sont aussi exigeants. Les joueurs ne sont pas insensibles à cette pression, mais ils ont eux-mêmes placé la barre très haut. Leur parcours en qualifications ressemble à un sans-faute. Après un dernier match contre la Lituanie, les internationaux ont été portés en triomphe par une foule enthousiaste à Sarajevo.

“Les supporters bosniens ne sont pas comme les autres”, souligne Miralem Pjanić. “Ils nous ont poussés lors de certains matches, alors que nous-mêmes avions pratiquement renoncé. Dans ces moments-là, j’ai pris conscience de la relation qui nous unit.” L’ancien Lyonnais re-monte la fermeture Éclair de son short bleu fon-cé, aimablement fourni par un sponsor alle-mand. Depuis quelques semaines, on peut voir les joueurs sourire en l’honneur de celui-ci sur de grandes affiches placardées aux quatre coins de la capitale. Toute cette bonne humeur contraste singulièrement avec le flot des pas-sants à qui il manque parfois un bras ou une jambe. Les footballeurs ont donc la dure mis-sion d’apporter un peu de bonheur à un peuple durement éprouvé.

Réconciliation nationaleMiralem Pjanić fait partie des chanceux. Son père, footballeur professionnel, a été transféré au FC Monnerich (Luxembourg) dès le début de la guerre. Le petit Miralem est donc devenu luxembourgeois, un pays dont il a fréquenté les sélections de jeunes entre 13 et 16 ans. En tant que supporter, il voyageait en bus jusqu’en Bos-nie pour assister aux matches. À 17 ans, il était déjà professionnel en France. À cette époque, tout le monde s’arrachait déjà ce meneur de jeu exceptionnel, doté d’un toucher de balle à nul autre pareil. Mais Pjanić avait déjà fait son choix : il jouerait pour la Bosnie-Herzégovine. “Les premiers temps, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Quand ce n’était pas la fédération qui n’était pas derrière les joueurs, c’était autre chose. Aujourd’hui, ces déboires sont derrière nous. Nous pouvons remercier Ivi-ca Osim. Il a fait énormément pour cette équipe.”

Ivica Osim est la conscience du football bos-nien. L’ancien sélectionneur national de l’équipe de Yougoslavie a même vécu l’exclusion de l’Eu-ro 1992 à cause de la guerre. À 73 ans, il ne se lasse pas de prêcher l’unité nationale. En 2008, une grave crise a éclaté entre certains joueurs bosniens et la fédération nationale. La FIFA et l’UEFA ont ensuite suspendu l’équipe nationale en avril 2011 pour sanctionner l’incapacité de l’assemblée générale de la Fédération bosnienne

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27 mai 2014 En route pour la Coupe du Monde : l’équipe de Bosnie-Herzégovine à l’aéroport de Sarajevo.

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Zvjezdan Misimović milieu de terrain, 32 ans

de football à appliquer les changements statu-taires réclamés. À chaque fois, Ivica Osim est venu jouer les pompiers. Le vieux sage a ramené Croates, Serbes et Bosniaques à la table des né-gociations pour choisir un candidat à l’unani-mité et remplacer ainsi l’ancienne direction tricéphale. Dans la foulée, la FIFA et l’UEFA ont levé leurs sanctions.

“Le football peut faire beaucoup dans un pays comme la Bosnie”, explique Ivica Osim. “Notre équipe nationale nous a aidés à surmon-ter les frontières ethniques et religieuses. Ces joueurs ont grandi à l’étranger. Ils ont d’autres idées sur le football et sur la vie. C’est bien. Ils sont beaucoup plus professionnels que leurs prédécesseurs.”

Rendre le sourireMiralem Pjanić a repris le contrôle de son nou-veau short. Il sourit. En l’espace de trois ans, il s’est fait une place à part dans le cœur des sup-porters romains, au point de rivaliser en popu-

larité avec Francesco Totti lui-même. Quelques jours avant notre visite à Sarajevo, il se faisait photographier en train de dévaliser une phar-macie au profit des victimes des inondations. Pjanić gagne environ deux millions d’euros à l’AS Rome, où il vient de signer un nouveau contrat de trois ans. Il n’est même pas l’interna-tional bosnien le mieux payé. À Manchester City, Edin Džeko empoche huit millions par an. Cela fait beaucoup d’argent pour un pays comme la Bosnie-Herzégovine. “J’attends encore de savoir à quel moment mon aide sera la plus utile”, poursuit l’ex-Messin. “Il y a de l’eau par-tout. Pour l’instant, on s’occupe des populations

“Le football peut faire

beaucoup dans un pays comme

la Bosnie- Herzégovine.”

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Bu ba m a ra, éc o l e d e f oo t ba l l , éc o l e d e l a v ie

Predrag Pašić aurait pu s’en aller quand tout le monde voulait partir de Sarajevo. Mais il est resté. Grand footballeur de son époque, il a joué en Bundesliga et, pendant près de dix ans, au FK Sarajevo. L’ex-dirigeant des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, accusé de crimes de guerre, y a officié en 1991 comme prépara-teur mental de l’équipe. “Il prêchait sans cesse l’unité. Je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé ensuite dans sa tête”, déclare Pašić. Pendant la guerre, le VfB Stuttgart a voulu faire revenir le joueur en Allemagne. Mais celui-ci a préféré fonder dans la ville assiégée de Sarajevo une école de football ouverte aux garçons de tous les quartiers de la ville, quelle que soit leur religion et leur appar-tenance ethnique. “Je voulais montrer aux enfants obligés de grandir pendant la guerre que Sarajevo avait été une belle ville, avant les conflits. Je voulais leur montrer ce qu’était la vraie vie”, explique Predrag Pašić. Pour at-teindre son but, il a risqué sa vie tous les jours pendant près de quatre ans. Pour beaucoup de jeunes garçons, l’école de football Bubamara a constitué pendant les années de guerre, de

1992 à 1995, une véritable école de la vie. Dehors, leurs pères se détestaient soudain, des tireurs d’élite tiraient sur des gens qui voulaient passer sur un pont ou traverser une rue. À Bubamara, ils tapaient dans le ballon, apprenaient à se côtoyer et découvraient que les frontières ethniques étaient sans impor-tance. “Nous pouvions déceler pendant les entraînements quand un enfant était profon-dément traumatisé. On court différemment quand on a perdu quelqu’un de très cher”, souligne Predrag Pašić. “Le football peut aider un enfant à surmonter un choc. L’entraînement quotidien est un formidable moyen de réédu-cation. Je n’en aurais pas pris conscience sans cette guerre.” Aujourd’hui, Pašić dirige cinq écoles situées dans toutes les parties du pays. L’Inter Milan a longtemps soutenu financière-ment ces projets. Depuis le changement de propriétaire du grand club italien, les cotisa-tions versées par les membres constituent la seule source de revenus des écoles de Pašić. Les enfants sans parents et sans ressources ont malgré tout la possibilité de les fréquenter gratuitement. Å

S’entraîner pour demain Ils rêvent que parmi eux se trouve le nouveau Dzeko.

De quoi l’avenir sera-t-il fait ? Predrag Pašić lors de l’entraînement quotidien à Sarajevo.

mais, dans un semestre, tout le monde les aura oubliées. C’est là qu’elles auront besoin de moi.”

D’autres joueurs se préoccupent aussi de ces questions. Le gardien Asmir Begović a fondé sa propre association caritative quelques mois au-paravant. Elle propose de meilleures conditions d’entraînement pour les enfants en Bosnie-Her-zégovine et en Angleterre. “Je veux que les en-fants qui ont besoin de s’évader puissent le faire grâce au sport. Pour moi, ça a tout changé.”

Le capitaine Emir Spahić, défenseur du Bayer Leverkusen d’origine croate, l’attaquant bosniaque Edin Džeko et le milieu de terrain Zvjezdan Misimović, Serbe de Bosnie, ont été envoyés par la fédération à Maglaj. Cette ville située à la frontière de la République serbe de Bosnie a été durement touchée par les inonda-tions. “Le propriétaire de notre hôtel est venu vers moi et il m’a dit sur le ton de la plaisanterie : on se connaît, non ? Il a carrément ignoré Dže-ko. Maintenant, on peut dire que tout le monde se connaît vraiment”, s’amuse Misimović. En équipe nationale, on n’hésite pas à plaisanter sur ces sujets. “Ça me fait rire parce qu’on ne peut pas ignorer que trois religions cohabitent en Bosnie. Je n’arrive pas à croire qu’il y a encore des gens qui ne le comprennent pas.”

Zvjezdan Misimović est né à Munich, mais une partie de sa famille vit toujours à Banja Luka, en République serbe. “En temps normal, les supporters de cette région suivent plutôt la Serbie. Mais justement, nous ne sommes pas en temps normal et c’est très bien comme ça !”

Edin Džeko ne veut pas évoquer la guerre. Il est le fer de lance de cette équipe, le buteur attitré et celui qui bat tous les records. C’est un footballeur hors du commun. Contrairement à certains de ses coéquipiers, Edin Džeko n’est pas un réfugié. Il a vécu la guerre en direct. Il est resté quand tout le monde est parti. Pendant 1 425 jours, il a vécu le siège de Sarajevo par l’armée bosno-serbe. Pour parler de ses souve-nirs de guerre, il faut s’adresser à sa mère, Bel-ma : “Chaque fois qu’il sortait jouer au football, j’avais peur. Mais je ne pouvais pas lui interdire de jouer. C’était un enfant. Une fois, il m’a sup-pliée de le laisser sortir. J’ai refusé. Quelques minutes plus tard, une bombe a explosé sur le terrain de jeu. Beaucoup d’enfants sont morts ce jour-là.”

L’aide étrangèreLa qualification pour la Coupe du Monde et les inondations ont, chacune à sa manière, contri-bué à rapprocher les Croates, les Serbes et les Bosniaques. Dans les têtes, certaines frontières ont peut-être commencé à s’estomper. Lorsque les précipitations ont détruit un quart des ré-coltes et ravagé les maisons au milieu du mois de mai, les voisins ont aidé leurs voisins, vingt-

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cinq ans après. À chaque match de l’équipe na-tionale, les supporters de la Bosnie-Herzégovine se soucient un peu moins de savoir s’ils sont croates, serbes ou bosniaques.

“C’est triste mais il a fallu une guerre et l’aide de pays comme l’Allemagne, la Suisse, le Luxem-bourg, les États-Unis et le Canada, qui ont accueil-li nos réfugiés, pour que la Bosnie-Herzégovine se qualifie pour une Coupe du Monde”, observe pen-sivement Ivica Osim. “Sans ce soutien, nous n’y serions probablement jamais arrivés.”

Senad Lulić avait douze ans lorsqu’il a quitté Mostar avec ses parents et ses sœurs pour s’ins-

taller en Suisse. Pendant un an, la famille a vécu dans un foyer au cœur des montagnes. “Nous avons dû commencer par apprendre l’allemand”, raconte l’intéressé. Après une formation de méca-nicien, Senad Lulić a débuté sa carrière profession-nelle à 19 ans. Depuis deux ans, il porte les cou-leurs de la Lazio. Il a déjà négocié un transfert à la Juventus pour la saison prochaine. Son ascension est vertigineuse. “Je me suis révélé tardivement. Mais si c’était à refaire, je ne changerais rien.”

L’an dernier, Senad a offert une Coupe d’Ita-lie à la Lazio, remportée aux dépens de l’AS Rome de Miralem Pjanić. Cette finale avait des Sa

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Les 64 comptes rendus de match disponibles en langue des signes

Des raids en solitaire, des buts, de l’émotion : sur FIFA.com, vous ne manquerez pas une miette de la Coupe du Monde. En plus de la couverture actualisée, les

64 matches du tournoi seront disponibles en ligne sous forme de résumés vidéo de deux minutes. Notre site Internet vous offrira

également un service supplémentaire : tous les comptes rendus de match proposés seront visibles en langue des signes six heures après le coup de sifflet final de chaque rencontre. La production sera réalisée dans notre propre studio de télévision à Zurich.

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airs de super derby et, pendant des semaines, cette confrontation a tenu en haleine les sup-porters romains des deux bords. Au bout du compte, Senad Lulić a été sacré empereur de Rome. “Les gens me baisaient les pieds en pleine rue. C’était gênant”, confie l’intéressé sans se départir de son sourire. Comme on l’imagine, il n’avait jamais connu de tels débordements de passion en Suisse, ce qui ne l’empêche pas de se considérer comme un citoyen helvète à part en-tière. “J’ai eu plus de mal à m’adapter à l’Italie en venant de Suisse qu’à la Suisse à mon arrivée de Bosnie. Ici, quand on vous annonce que l’en-traînement est à huit heures, tout le monde ar-rive à dix heures.” De toute évidence, l’interna-tional bosnien n’arrive pas à se faire à un tel manque de ponctualité.

Son foyer est désormais en Suisse. Pour lui, la guerre n’est qu’un lointain souvenir. “Bien sûr, je n’ai rien oublié. La guerre, ce n’est jamais une bonne chose, surtout pour un enfant. J’ai perdu de nombreux souvenirs, qui me re-viennent parfois par bribes. Dans ces cas-là, j’essaye de penser à autre chose.” Pour autant, il ne s’imagine pas jouer pour une autre équipe. “J’ai très vite compris que l’équipe de Bosnie ne se résumait pas au football. Je me suis rendu compte que nous pouvions apporter un peu de bonheur à ces gens qui mènent parfois une vie difficile.”

Le sens des responsabilitésAsmir Begović a pris conscience de son identité il y a trois ans de cela, en assistant à l’enterre-ment d’un grand-père qu’il n’avait jamais connu. “J’ai rencontré ma famille bosnienne, j’ai éprou-vé leurs blessures et j’ai pris conscience de toutes ces années perdues. Après ça, j’ai su que je voulais jouer pour la Bosnie.” Il se lève. Dans quelques heures, son équipe traversera l’océan pour représenter en Coupe du Monde un peuple qui a surmonté le conflit le plus dévastateur sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mon-diale. Mais avant de nous quitter, il ajoute dans un anglais mâtiné d’accent canadien : “Nous ne sommes pas là pour l’argent. Nous jouons pour la Bosnie-Herzégovine parce qu’à chaque fois que nous marchons dans ces rues, nous sentons la responsabilité qui est la nôtre. Des inconnus viennent nous trouver et nous disent : faites-le pour nous. C’est une motivation extraordi-naire.”

Au fond, peu importe où s’arrêtera le par-cours de l’équipe de Bosnie-Herzégovine en Coupe du Monde. Ce qui compte, c’est qu’elle se trouve aujourd’hui au Brésil, après avoir sur-monté tous les obstacles. Ces joueurs sont les nouvelles idoles des jeunes Bosniens. C’est déjà une grande victoire. Å

30 mai 2014 Un de plus : Dzeko marque en amical contre la Côte d’Ivoire à St. Louis (Missouri).

15 octobre 2013 La Bosnie-Herzégovine vient de se qualifier pour la Coupe du Monde. Les supporters peuvent laisser éclater leur joie dans les rues de Sarajevo.

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C A M P S D ’ E N T R A Î N E M E N T

P o r t u g a l

Les tentatives d’apaisement de

BentoAlan Schweingruber est rédac-teur à The FIFA Weekly.

Paulo Bento est connu pour être un homme plutôt calme qui ne perd pas facilement

contenance. La patience et la circonspection dont fait preuve en ce moment le sélection-neur portugais forcent malgré tout le respect. En particulier quand il s’agit de la superstar Cristiano Ronaldo, sujet pour le moins sen-sible. Mais Bento parvient à faire face pendant les interviews. “Je dois envisager tous les cas de figure”, a ainsi déclaré l’homme de 44 ans. “Une Coupe du Monde avec Ronaldo et une Coupe du Monde sans lui.” Le lendemain, dos au mur après le décevant match nul du Portu-gal contre la Grèce, il se contente de préciser : “Nous n’avons pas fixé de date butoir pour le retour de Ronaldo sur le terrain. Il doit se sentir en forme ; il est humain, lui aussi.”

Victime d’une blessure musculaire à la cuisse, le Ballon d’Or souffre également du genou depuis sa finale de la Ligue des Champions avec le Real Madrid. À la montée dans l’avion de la sélection portugaise (elle s’est envolée vers les États-Unis pour un camp d’entraînement prévu jusqu’au 11 juin), l’ambiance était encore à l’optimisme : Ronaldo devait être ménagé lors des deux matches de préparation contre le Mexique et

l’Irlande, mais on pouvait compter sur lui le 16 juin prochain pour le premier match de groupe face à l’Allemagne. L’intéressé lui-même se montrait confiant : “Je pense que je serai en pleine forme.” Mais depuis, la question fait débat chaque soir à la télévision portugaise.

Cela fait penser à la préparation de la Coupe du Monde 2002. À l’époque, le Portugal est arrivé en Corée du Sud et au Japon avec dans ses bagages un meneur de jeu madrilène, Luis Figo, épuisé après avoir décroché le titre en Ligue des Champions. À l’autre bout du monde, les dix millions d’habitants du pays ont espéré jusqu’au bout que l’état du milieu de terrain s’améliorerait, mais le Portugal s’est fait éliminer dès la phase de groupes.

Seul point positif, les Portugais seront cette année épargnés par les sempiternelles discus-sions concernant la composition de l’équipe. Le pays s’est depuis longtemps habitué au conservatisme de Bento. Depuis son entrée en fonction il y a trois ans et demi, le onze de base est plus ou moins resté le même. Le meilleur résultat du sélectionneur remonte au dernier Championnat d’Europe. Son équipe a alors atteint les demi-finales, avant de se faire éliminer aux tirs au but par l’Espagne.

Au Brésil, ancienne colonie où vivent au-jourd’hui encore quelque six millions de Portugais, Bento souhaite renouveler le tour de force de l’été 2012. En attendant, verbale-ment, il nous régale de réparties jubilatoires : “Le Portugal s’est déjà rendu à une Coupe du Monde avec le meilleur joueur de la planète pour en revenir bredouille. Alors pourquoi serions-nous favoris avec Ronaldo ?” Å

C o s t a R i c a

Un coup dur pour les Ticos

Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien “Tagesspiegel” de Berlin.

C’est le médecin-chef de l’équipe qui s’est chargé

d’annoncer la mauvaise nouvelle au sélection-neur. Alors que l’équipe du Costa Rica mettait la dernière main à ses préparatifs avant de s’envo-ler pour un ultime stage en Floride, le docteur Alejandro Ramirez a eu un long entretien avec Jorge Luis Pinto. Le verdict est tombé comme un coup de marteau : Álvaro Saborío ne partici-pera pas à la Coupe du Monde au Brésil. La vive douleur ressentie par l’attaquant après un contact à l’entraînement s’avère être une frac-ture du cinquième métatarsien. “Álvaro n’a pas besoin d’une opération, mais il lui faudra quatre semaines avant d’être remis”, explique le doc-teur Ramirez. “Il ne sera donc pas opérationnel pour la Coupe du Monde.”

Ce forfait n’est cependant pas celui d’un joueur comme les autres. Álvaro Saborío peut être légitimement considéré comme le meilleur atout offensif du Costa Rica. L’attaquant de 32 ans du Real Salt Lake a inscrit 8 des 27 buts de son équipe dans les qualifications pour Brésil 2014. Chez les Ticos, personne n’a fait mieux. “C’est un vrai coup dur pour mon équipe”, déplore Pinto. “Álvaro n’est pas seulement un grand attaquant ; c’est aussi une personnalité importante dans le vestiaire. Il ne sera pas facile à remplacer.”

Dernier espoir Le Costaricain Bryan Ruiz.

La superstar avec son chef Cristiano Ronaldo espère retrouver rapidement la forme, tandis que le sélectionneur Paulo Bento tente de rassurer le pays.

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S u i s s e

Trouver la bonne recetteThomas Renggli est auteur pour The FIFA Weekly.

“À Rome, fais comme les Romains”, dit-on souvent lorsque l’on se rend dans un

pays inconnu, afin d’en apprendre le plus rapidement possible les us et coutumes et de s’y intégrer. D’un point de vue culinaire, cette maxime pourrait toutefois poser quelques problèmes aux sélections participant à la Coupe du Monde au Brésil. La feijoada, spéciali-té nationale à base de différents morceaux de porc et de haricots noirs, n’est ainsi pas forcé-ment adaptée à un sportif en compétition. Emil Bolli, le cuisinier de l’équipe de Suisse, a donc préféré rester dans le classique en préparant ses menus pour le tournoi à venir. “Le but est de faciliter le rythme de digestion des joueurs”, explique-t-il. Pour ce faire, sa stratégie consiste à proposer des plats légers, mais riches en

Planche à découper Emil Bolli, cuisinier de la Suisse à la Coupe du Monde, sait que le succès passe par un estomac bien rempli.

glucides, vitamines et sels minéraux. La recette est relativement simple : “Pas de viande peu avant un match. Pas de matières grasses difficiles à digérer et pas trop de sucre.”

Tout comme sur la pelouse, le timing à table est d’une extrême importance. Les Suisses doivent ainsi manger exactement quatre heures avant un match. Selon l’heure prévue du coup d’envoi, la composition du repas varie également. Si la rencontre a lieu dans l’après-midi, les footballeurs recevront par exemple une soupe de légumes en entrée, des pâtes avec une sauce à base de tomates ou de viande en plat principal, ainsi qu’un gâteau aux pommes en dessert. Pour les parties en soirée, il est également possible d’envisager de la viande séchée en entrée. En cas de pro-grammation encore plus tardive, Bolli pourra même aller chercher de la viande de veau ou de poulet dans sa chambre froide.

Pour tous les cuistots, cette Coupe du Monde dans le cinquième plus grand pays de la planète constitue un véritable défi logistique. À Ma-naus, le climat tropical oblige par exemple à prendre des dispositions particulières. Avec des

La défense reste le point fort d’une équipe qui, offen-sivement, a connu quelques dif fi-cultés.

Le problème est d’autant plus embarrassant que le Costa Rica ne possède pas pléthore d’atta-quants de cette envergure. La défense emmenée par l’excellent gardien Keylor Navas (Levante) reste le point fort d’une équipe qui, offensive-ment, a connu quelques difficultés ces derniers mois. Désormais, toute la responsabilité du jeu d’attaque repose sur les épaules de Bryan Ruiz. Incapable de s’imposer à Fulham, l’ailier inter-national a passé la deuxième partie de la saison au PSV Eindhoven, où il a inscrit cinq buts en 14 matches. Pinto compte aussi beaucoup sur Joel Campbell. Cet autre pensionnaire de Premier League a lui aussi été contraint de s’exiler pour trouver du temps de jeu. Son prêt à l’Olympia-kos s’est cependant révélé payant. Le jeune buteur s’est notamment montré très à son avantage en huitième de finale de la Ligue des Champions contre Manchester United.

Pour leur avant-dernière sortie avant la phase finale, les Costaricains ont livré une excellente première mi-temps face au Japon, à Tampa Bay. Rentrés aux vestiaires avec une courte avance (1:0) suite à un but de Bryan Ruiz, les hommes de Pinto se sont en revanche effondrés après le repos pour finalement s’incliner 3:1.

Après un ultime test contre l’Irlande en Floride, les Ticos s’installeront dans leurs nouveaux quartiers à Santos, où ils prépare-ront leur premier match contre l’Uruguay à Fortaleza. Ils affronteront ensuite l’Italie et l’Angleterre pour le compte de ce que beau-coup considèrent comme le groupe le plus rele-vé de ce tournoi. Curieusement, Cesare Pran-delli considère le Costa Rica comme son rival le plus dangereux. Pourquoi ? “Parce que nous en savons très peu sur cette équipe”, répond le sélectionneur italien. Å

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Real Madrid en Ligue des Champions, notam-ment contre le Bayern Munich en demi-fi-nales, même s’il a moins brillé en finale contre l’Atlético. Ivan Rakitic, quant à lui, a mené le FC Séville à la victoire en Ligue Europa. Ses performances auraient d’ailleurs éveillé l’intérêt des deux grands clubs madrilènes.

En Allemagne, Ivica Olic et Ivan Perisic ont rêvé jusqu’à la dernière journée d’une possible qualification pour la prochaine Ligue des Champions avec le VfL Wolfsbourg. Le premier semble avoir oublié ses 34 ans et s’offre une seconde jeunesse. “Je me sens aussi bien que lorsque j’étais au Bayern”, confirme-t-il. Le second a explosé ces derniers mois, après une année 2013 passée sans réellement pouvoir justifier les huit millions d’euros de son trans-fert en provenance du Borussia Dortmund. Pour la première fois, il a enfin pu marquer lors de trois matches de championnat consécutifs. En clôture de l’exercice, il s’est même distingué en décochant une frappe qui a touché trois fois du bois : poteau, transversale, poteau.

Armée de ces atouts offensifs, la Croatie est impatiente de défier le Brésil lors du match d’ouverture de la Coupe du Monde, le 12 juin pro-chain à São Paulo. “Il est clair que nous devrons jouer à la perfection”, prévient Rakitic. Le milieu de terrain aux mèches blondes se refuse toute-fois à livrer le moindre indice sur la tactique des siens. “Il est hors de question que je dévoile quoi que ce soit pour The FIFA Weekly”, rigole-t-il. “Tout ce que je peux dire, c’est que nous ferons tout notre possible pour que Neymar et ses coéquipiers aient du retard à l’allumage !”

À Bad Tatzmannsdorf, les seuls signes de nervosité sont apparus en même temps que la police, venue chasser un espion présumé. D’après l’encadrement croate, cet “agent 007” allemand observait les séances d’entraînement à la demande de Volker Finke, le sélectionneur du Cameroun, qui affrontera également les Vatreni lors de la phase de groupes. L’affaire a même créé assez de remue-ménage pour atterrir en première page du plus grand quoti-dien autrichien. Å

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C r o a t i e

Le plein de sourires en Autriche

Andrea Jaros est un auteur libre qui vit à Vienne.

Pourquoi changer les bonnes habitudes ? Comme ils le font souvent avant une grande

compétition internationale, les Croates ont décidé de venir se préparer à Bad Tatzmanndorf, à 75 minutes de Vienne. La station thermale autrichienne jouit d’une solide réputation en matière d’organisation de camps d’entraînement et une fois encore, elle a mis les petits plats dans les grands pour ses invités. Le gouverneur de l’État du Burgenland s’est déplacé en personne, de nombreux enfants leur ont offert une haie d’honneur à grands renforts de drapeaux et de musique, tandis que le gâteau préparé pour le pot d’accueil était décoré de l’inscription “Good luck for Brasil” (Bonne chance pour le Brésil). Durant toute une semaine, le troisième de la Coupe du Monde 1998 a été bichonné. Un sauna spécialement réservé a même permis aux joueurs de s’habituer aux conditions climatiques qu’ils retrouveront en Amérique du Sud.

Dans ce cadre idéal, les membres de la sélec-tion affichaient tous un large sourire. Il faut dire que plusieurs d’entre eux sortent d’une grande saison et sont en pleine confiance. Luka Modric s’est montré étincelant avec le

“Nous ferons tout notre possible pour que Neymar et ses coéquipiers aient du retard à l’allumage !” Ivan Rakitic

Avec ambition La Croatie, ici en pleine préparation en Autriche, entend bien mener la vie dure au Brésil le 12 juin prochain.

températures attendues supérieures à 30°C et une humidité d’environ 80 pour cent, la conser-vation de la nourriture pourrait se révéler ardue. Afin de parer à toute éventualité, Bolli emmènera dans ses valises du chocolat, des boissons à base de lait, des épices, du muesli et de l’orge, mais aussi ses propres poêles. Sa fille Andrea le secondera, tandis que deux aides de cuisine brésiliens se tiendront à leurs côtés.

Emil Bolli gère les fourneaux de la Nati depuis 18 ans déjà, malgré une première expérience probablement difficile à avaler. En août 1996, ses nouveaux protégés s’inclinent en effet 1:0 en… Azerbaïdjan, pourtant loin d’appartenir au gratin mondial du football. Heureusement pour notre cordon bleu suisse, le seul à avoir gardé des troubles intestinaux durables de cette défaite semble avoir été Rolf Fringer, le sélectionneur de l’époque, rapidement démis de ses fonctions. Å

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NomLeovegildo Lins da Gama Júnior

Date et lieu de naissance 29 juin 1954, João Pessoa (Brésil)

Carrière de joueur Flamengo, Torino, Pescara

Carrière d’entraîneurFlamengo, Corinthians

Équipe du Brésil 88 sélections, 8 buts

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Commençons par le plus important : qui soulèvera la Coupe du Monde le 13 juillet prochain ?

Junior : Le Brésil, évidemment !

Quelles équipes vous semblent en mesure de faire dérailler ce beau projet ?

Depuis la dernière Coupe des Confédérations, je crois que le Brésil s’est imposé comme le candi-dat numéro un au titre suprême. L’Argentine, l’Allemagne et l’Espagne suivent à bonne distance.

Un triomphe de la Seleção contribuerait certai-nement à redonner le sourire à tout un pays…

Sans aucun doute. Ici, tout le monde attend l’Hexa, le sixième titre mondial. C’est une question de fierté nationale. Tous ceux qui aiment le football au Brésil ne peuvent que souhaiter le meilleur à la Seleção.

Vous avez vous-même disputé deux phases finales de Coupe du Monde, en 1982 et 1986. Avec Zico, Sócrates et Falcão, l’équipe pré-sente en Espagne en 1982 en a fait rêver plus d’un. Comment se fait-il que vous n’ayez pas remporté le titre cette année-là ?

Notre défaite 3:2 contre l’Italie en demi-finale a été un tournant. Cet épisode montre à quel point le football est imprévisible et fascinant. Aujourd’hui encore, nous ne nous expliquons pas cette défaite. Nous avons manqué de réalisme, alors que nous nous sommes procuré d’excellentes occasions, comme cette tête d’Oscar à la 89ème minute. Je m’en souviens comme si c’était hier. De son côté, l’Italie a livré sa meilleure performance du tournoi contre nous. En plus, nous avons commis des erreurs individuelles. Je pense par exemple à la passe manquée de Cerezo sur le deuxième but italien. Quant à moi, je me suis arrêté sur la ligne de but pour leur troisième but, alors que j’aurais pu mettre l’attaquant hors-jeu.

Avec le recul, certains choix tactiques paraissent discutables. À 2:2, vous avez continué à attaquer à outrance, alors qu’un nul vous suffisait.

Aujourd’hui, nous jouerions probablement l’offensive en cantonnant les Italiens dans leur moitié de terrain.

Leovegildo Lins da Gama Júnior a fait partie de la dream team brésilienne des années 80. À 60 ans, il revient pour nous sur le club de son cœur,

les perspectives de la Seleção actuelle et sa carrière de chanteur.

“Je suis né pour jouer pour Flamengo”

L’ I N T E R V I E W

La malchance vous a poursuivis. À la Coupe du Monde 1986, vous avez échoué aux tirs au but face à la France, en quart de finale…

Effectivement, nous avons joué de malchance. Nous avions pourtant livré un bon match. Nous nous étions créé beaucoup d’occasions. Mais une fois de plus, nous avons manqué d’efficacité. Zico a même raté un penalty à la 75ème minute.

Qu’est-ce qui distingue votre génération de celles qui ont remporté le titre mondial, en 1994 et 2002 ?

À mon avis, c’est la classe individuelle dans les moments-clés qui change tout. En 1994, Romário et Bebeto se sont surpassés et ont porté l’équipe en finale en alignant les buts tout au long du tournoi. En 2002, Rivaldo et surtout Ronaldo, auteur d’un doublé en finale, ont repris le flambeau.

Cette année, qui peut mener le Brésil à la victoire ?

Neymar ! Tout repose sur lui, même s’il n’a que 21 ans. Mais après tout, Pelé avait quatre ans de moins lorsqu’il a conquis son premier titre mondial.

Vous étiez défenseur, mais tout le monde se souvient de votre tempérament très offensif. Que faut-il faire pour convaincre un jeune brésilien de jouer en défense ?

(Rires) La plupart des Brésiliens sont naturellement attirés par le but adverse. Je me souviens pourtant que nous avons eu d’excel-lents défenseurs et gardiens de but, à certaines époques. De nos jours, les entraîneurs aiment que chacun tienne un rôle bien défini. Le Brésil ne joue plus vraiment “à la brésilienne”.

Pelé vous a choisi dans sa liste des 125 légendes vivantes du football. Qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ?

Pour moi, il s’agit du plus grand honneur qu’un footballeur puisse recevoir.

En Europe, vous avez joué au Torino et à Pescara. Cependant, votre nom reste indisso-ciable de Flamengo. Que représente ce club pour vous ?

Flamengo est tout pour moi. J’y ai passé près de 20 ans de ma vie, comme joueur, entraîneur et

directeur technique. J’y ai grandi, humainement et sportivement. Je suis aussi le joueur le plus utilisé de l’histoire du club, avec 874 matches. J’ai été de tous les plus grands succès : quatre titres de champion du Brésil, six titres de champion de l’État de Rio et une Copa Libertadores. Nous avons aussi remporté la plus prestigieuse des compétitions, la Coupe Intercontinentale contre Liverpool, en 1981.

Auriez-vous accepté une offre de Fluminense ?Non, jamais. Je suis né pour jouer au

Brésil uniquement pour Flamengo.

Vous avez également remporté quatre titres de champion du monde de beach soccer. À chaque fois, vous avez fini meilleur buteur du tournoi. Faut-il en déduire que vous êtes encore meilleur sans chaussures ?

Cette période a peut-être été l’une des plus heureuses de ma vie. J’ai appris les bases du football sur la plage de Copacabana, à neuf ans. Quand le beach soccer est devenu un sport à part entière, je me suis dit que je pourrais contribuer à son développement. Entre 29 et 47 ans, j’ai pris beaucoup de plaisir sur le sable, sans parler des nombreux voyages autour du monde !

Beaucoup de gens l’ignorent, mais vous vous êtes aussi lancé à la conquête du show-bu-siness comme chanteur. Sorti avant la Coupe du Monde 1982, votre single “Voa Canarinho” s’est vendu à plus de 80 000 exemplaires. Vous envisagez de reprendre du service prochainement ?

“Voa Canarinho” était une belle occasion pour moi de m’essayer à la musique. C’était une mélodie marquante avec un texte simple, qui parlait de la Seleção. Les performances de l’équipe nationale ont contribué au succès de la chanson. La mu-sique reste l’une de mes passions. Je chante encore, dans le cadre d’un projet social que j’ai lancé à Rio de Janeiro. Les spectateurs paient pour assister aux concerts. Avec l’argent ainsi récolté, nous achetons des produits alimentaires que nous distribuons ensuite à cinq organisations caritatives. Le projet s’appelle “Samba da Sopa”. Å

Propos recueillis par Thomas Renggli et Manuel RiederIP

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E N R O U T E P O U R L E B R É S I L : P L U S Q U E 6 J O U R S

On les voit rarement sur le devant de la scène, mais ils sont les garants d’une Coupe du Monde réussie : les arbitres.

Les hommes en noir sont pourtant loin d’être uniquement des juges sévères.

Sarah Steiner et Giovanni Marti

Pendant la Coupe du Monde, tous les regards seront tournés vers les 32 équipes nationales qui, pendant quatre semaines, tenteront de décrocher le titre tant convoité. Pour atteindre cet objectif, les joueurs devront disputer un maximum de sept rencontres. L’en-semble du tournoi, lui, compte 64 parties. Le déroulement de celles-ci ne doit pas être laissé au hasard et c’est là qu’entrent en

jeux ces hommes de l’ombre dont, en général, on ne parle que lorsqu’ils commettent une erreur de jugement : les arbitres.

Sans eux, pas de Coupe du Monde possible. Ils sont là pour faire ré-gner l’ordre et appliquer les règles sur le terrain, ils sont les gardiens du fair-play et influencent considérablement le rythme du match. Au terme de trois années d’une campagne de sélection placée sous le thème “les

Coup d’envoi

“On nous surnomme les Kiwis, mais savez-vous pourquoi ? En Nouvelle-Zélande, nous man-geons bien sûr ces fruits, mais le kiwi est également notre oiseau national. Hors de nos frontières, la plupart des gens ne connaissent que le fruit. Je suis très fier de représenter les Kiwis lors de cette Coupe du Monde et je vais donner le meilleur de moi-même.”

meilleurs arbitres pour le plus grand événement sportif du monde”, la FIFA a désigné 25 trios. Ces derniers ont suivi des séminaires de prépa-ration et ont été formés dans les domaines suivants : protection du joueur et du jeu, cohérence et unité, lecture du jeu, compréhension des mentalités des joueurs et des équipes. L’accent a également été mis sur le positionnement, car seul un officiel bien placé est en mesure d’anticiper et d’évaluer les situations, en particulier dans les “zones grises” telles que la surface de réparation. Massimo Busacca, responsable du département Arbitrage de la FIFA, est confiant : “Nous avons sélectionné les meilleurs et nous sommes persuadés qu’ils seront à la hauteur de nos attentes”.

Pour la première fois, les officiels auront au Brésil deux nouveaux outils à leur disposition : la technologie sur la ligne de but et le spray temporaire. Å

Peter O’Leary, Nouvelle-Zélande *3 mars 1972, enseignant

Yuichi Nishimura, Japon *17 avril 1972, arbitre

“Tout au long de ma préparation pour la Coupe du Monde, j’ai reçu le soutien de nombreuses personnes. Lors de chaque match que je vais diriger, je leur dédierai le coup d’envoi afin de les remercier pour leur aide.”

“En cours de sport, mes élèves me donnent toujours un retour sur ma prestation sur le terrain. Nous débattons ensemble de mes décisions et ils me demandent pourquoi j’ai sifflé, ou non, un penalty dans telle ou telle situation. Ils sont très fiers que l’un de leur professeurs figure parmi les arbitres de la Coupe du Monde.”

Benjamin Williams, Australie *14 juillet 1977, professeur de sport

Sandro Ricci, Brésil *19 novembre 1974, fonctionnaire

“Avant chaque match, je retire mon alliance et je l’embrasse quatre fois pour rendre hommage aux quatre femmes de ma vie : ma mère, ma femme et mes deux filles.”

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Le chemin vers le Brésil

Le processus de sélection des arbitres de la Coupe du Monde a commencé dès 2011 avec la désignation des 52 meilleures équipes d’arbitrage au lendemain de la Coupe du Monde des Clubs organisée au Japon. 19 séminaires ont été proposés à ces hommes en noir pour les préparer au mieux à leur mission et ils ont passé différents examens afin de confirmer leur forme physique, leurs connaissances théoriques et leurs capacités d’analyse. Le 14 janvier 2014, la FIFA a alors choisi les 25 trios d’arbitres ainsi que les 8 duos de soutien qui dirigeront les matches de la Coupe du Monde au Brésil.

Pendant le tournoi, les trios d’arbitres apprendront 48 heures à l’avance quel match leur est attribué. Cette décision sera prise conjointement par le départe-ment Arbitrage de la FIFA et les membres de la Commission des Arbitres.

Plus d’informations sur les arbitres : fifa.to/1wxZ1HA

E N R O U T E P O U R L E B R É S I L : P L U S Q U E 6 J O U R S

Mark Geiger, États-Unis *25 août 1974, arbitre

“Depuis l’année dernière, j’ai la chance de pouvoir me consacrer exclusivement à l’arbitrage. Avant, je partageais ma vie entre cette activité et les mathématiques. J’ai été professeur de mathématiques dans un lycée pendant 17 ans.”

Bakary Gassama, Gambie *10 février 1979, homme d’affaires

“Dans mon pays, nous avons un sport local connu sous le nom de buri. Ça se rapproche un peu de la lutte. Je ne suis pas très bon, mais j’adore pratiquer ce sport pendant mon temps libre.”

Nestor Pitana, Argentine *17 juin 1975, professeur de sport

“J’aime toutes les facettes du football. Regarder un bon match, c’est un peu comme organiser un bon barbecue argentin avec des amis et partager avec eux un fabuleux morceau de viande de notre pays.”

Carlos Velasco Carballo, *Espagne, 16 mars 1971, ingénieur

“J’essaie de m’inspirer de l’ingénierie pour l’arbitrage et vice-versa. C’est ma mentalité, ma manière de travailler.”

Howard Webb, Angleterre*14 juillet 1971, policier

“Mes collègues plus jeunes me comparent souvent à une star de Hollywood, mais malheu-reusement pas avec la plus belle d’entre elles ! Ils disent que je ressemble à Shrek. C’est la raison pour laquelle j’ai une photo de lui en écran de veille sur mon téléphone portable.”

Milorad Mazic, Serbie *23 mars 1973, directeur dans l’industrie de la viande

“Je suis tellement fier d’être le premier arbitre à représenter la Serbie lors d’une Coupe du Monde après une longue traversée du désert. Je vais tout donner pour mon pays.”

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L E D É B A T

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : [email protected]

soufflera. Il s’agirait là de conditions clima-tiques idéales pour que le Brésil puisse débuter “sa” Coupe du Monde du bon pied. D’un point de vue sportif, le ciel ne sera cependant peut-être pas aussi dégagé. La Croatie débarque en Amérique du Sud pleine d’ambition et son mé-lange de jeunes joueurs et de cadres expérimen-tés est tout à fait capable de créer la surprise. Avant ses deux autres duels du groupe A, contre le Mexique et le Cameroun, la Seleção n’aura pas le droit à l’erreur, qui plus est devant ses supporters pleins d’attente.

Mais si ceux-ci espèrent voir un grand match et une multitude de gestes techniques de toute beauté, ils pourraient bien être dé-çus, comme le suggèrent les statistiques. Un match d’ouverture officiel est organisé de-puis 1966 et les quatre premières éditions se sont terminées sans que le moindre but ne soit inscrit. Les premiers à avoir réalisé cet “exploit” sont les Belges, qui, en 1982, ont do-miné l’Argentine 1:0. Les filets n’ont d’ail-leurs tremblé à plus d’une reprise que quatre

fois, en 1986 (Bulgarie – Italie 1:1), en 1998 (Brésil – Écosse 2:1), en 2006 (Allemagne – Costa Rica 4:2) et en 2010 (Afrique du Sud – Mexique 1:1). Jusqu’en 2002, cette ren-contre était toujours réservée au champion du monde en titre. Depuis que celui-ci n’est plus qualifié directement pour le tournoi suivant, c’est le pays hôte qui ouvre le bal. Les Brésiliens, eux, ont déjà reçu cet hon-neur à deux reprises : en 1974 face à la You-goslavie (0:0) et en 1998 contre l’Ecosse. Mais s’ils ne trouvent pas la faille cette an-née contre la défense croate, ce ne sera pas la fin du monde pour autant. Le vainqueur du match d’ouverture n’est en effet encore jamais parvenu à aller au bout de la compé-tition. Å

Thomas Renggli

Le plaisir d’effectuer ses premiers pas dans une Coupe du Monde n’est en général que peu de chose pour l’équipe du pays hôte en comparaison de la pression qui pèse sur elle. Il y a quatre ans, la sélection sud- africaine en a fait l’amère expérience à

Johannesburg. Le match nul 1:1 contre le Me-xique en ouverture du tournoi n’a pas permis de retrouver la légendaire légèreté et la joie de viv-re du continent noir, loin s’en faut. “Au début, mon équipe était très impressionnée par l’am-biance”, s’était excusé Carlos Alberto Parreira, le sélectionneur des Bafana Bafana. Un chro-niqueur du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung avait à l’époque trouvé d’autres mots : “Les Sud-Africains n’étaient pas tant impressi-onnés que paralysés par l’enjeu, comme si les joueurs évoluaient avec un fort vent de face.”

Si le temps qu’il fera à São Paulo le 12 juin prochain n’est pas encore connu, la saison laisse cependant à penser qu’une légère brise

La peur du 0:0Hissez les étendards La cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde 2010 à Johannesburg.

Le coup d’envoi d’une Coupe du Monde déchaîne les passions sur toute la planète. Pourtant, le début d’une phase finale est rarement

la partie la plus captivante.

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Le match d’ouverture ! La pression sur le Brésil est énorme, mais Scolari devrait être capable de mener ses hommes à la victoire et d’éviter l’humiliation contre la Croatie. Une autre rencontre particulièrement atten-due sera la première du groupe B entre l’Espagne et les Pays-Bas. La revanche de la finale 2010. Le groupe D, avec trois anciens champions du monde, devrait valoir le détour également. Pour le Costa Rica, ce sera une opportunité unique d’emmagasi-ner de l’expérience.

victorinoban, Brésil

Je suis très curieux de voir Espagne - Pays-Bas, ainsi que le premier match de la Suisse contre l’Équateur.

guarana02, Suisse

Argentine - Bosnie-Herzégovine. Un choc. Le premier match de la Bosnie dans une phase finale de Coupe du Monde. Un stade du Maracanã plein à craquer. Ce sera un grand match.

Goalgetter10, Bosnie

L E B I L L E T D U P R É S I D E N TL E D É B A T

Votre Sepp Blatter

Le mach d’ouverture de la Coupe du Monde est aussi un point final à des années de travaux de préparation, auxquels toutes les personnes im-

pliquées ont consacré beaucoup d’énergie et au cours desquels elles se sont énormément investies pour résoudre les problèmes survenus. Au-jourd’hui, c’est avec fierté que nous pouvons le constater, le Brésil est prêt !

Je souhaite que dans les prochains jours et les prochaines semaines, le sport se retrouve au premier plan. Nulle part ailleurs le football n’est aussi ancré dans la culture quotidienne qu’au Brésil, nulle part ailleurs les gens ne s’identifient aussi intensément à leurs joueurs que dans ce pays. Si toute cette force positive est libérée, alors nous vivrons la plus belle Coupe du Monde de l’histoire, a Copa das Copas.

Il faut à mon sens que le peuple brésilien tout entier y soit associé, que tout le monde puisse prendre du plaisir grâce au football.

À travers la campagne “Une Poignée de main pour la Paix”, nous voulons envoyer un signal et contribuer à bâtir des ponts, à promouvoir la paix. Même si ce geste est avant tout symbo-lique, il doit transmettre le message pacifique du football et incarner la capacité de ce sport à unir les peuples. C’est également dans ce sens qu’il faut interpréter les colombes qui, au nombre de trois, s’envoleront dans le ciel avant le match d’ouverture. L’histoire nous enseigne que le pou-voir des symboles est immense.

C’est cependant le Brésil qui est au centre de la Coupe du Monde. Nous n'ignorons pas les ré-serves formulées par le grand public. Mais tenir la FIFA pour responsable de sujets relevant de la politique publique menée au Brésil est une er-reur. Nous n’avons pas utilisé un seul centime de l’argent des contribuables pour les coûts opéra-tionnels, nous avons au contraire investi deux milliards de dollars.

Je suis convaincu que nous allons vivre ces quatre prochaines semaines une magnifique fête du football – grâce au Brésil, avec le Brésil, pour le Brésil.

Le sport au premier plan

Brésil - Croatie ! C’est le match d’ouverture de la Coupe du Monde, il a lieu près de chez moi et j’y serai ! Je travaillerai en tant que bénévo-le dans le stade car je ne veux manquer cette rencontre sous aucun prétexte.

rp. robson, Brésil

Allemagne - Portugal. Pour le Portugal, c’est LA chance de débuter parfaitement dans ce tournoi.

moutigol, Portugal

J’attends tous les matches avec impatience. Le niveau de toutes les équipes augmente et tout le monde doit se donner à 100 pour cent dès les premières minutes pour pouvoir atteindre le tour suivant.

usmansherazi, Pakistan

Tous les matches sont intéressants, mais certains devraient être plus passionnants que d’autres. Je suis particulièrement pressé de voir Espagne - Pays-Bas, Angle- terre-Italie et Allemagne-Portugal.

Schalkefan13, Allemagne

Tout d’abord Iran - Nigeria, parce que pour nous, ce sera une rencontre capitale pour la suite de la compétition. Ensuite Iran - Argen-tine, parce que c’est incroyable d’avoir la chance de jouer contre un tel adversaire. Malheureuse-ment, en temps normal, il est impossible de mettre sur pied un tel événement, à moins que la fédération ne soit capable de débourser des millions pour un match amical. Et enfin Iran - Bosnie-Herzégovine, parce que selon le dérou-lement des matches précédents, celui-ci sera décisif. J’espère que l’Iran en gagnera deux sur les trois.

p.edram, Iran

C’est une Coupe du Monde, je me réjouis à la perspective de regarder tous les matches et toutes les équipes. Chaque duel sera très intéressant. Je suis impatient que ça commence.

Neymar87_87, Allemagne

“ Chaque duel sera très

intéressant.”

“ La revanche de la finale 2010.”

The FIFA Weekly a lancé le débat sur FIFA.com : Quel match de la phase de groupes attendez-vous avec le plus d’impatience ?

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“Accueilli à bras ouverts”Daniel Davari, né en Allemagne, portera le maillot

de l’Iran à la Coupe du Monde. Quel est donc le parcours du gardien de but et jusqu’où son équipe

ira-t-elle au Brésil ?

Daniel Davari, entre vos débuts en équipe d’Iran, la reléga-tion de l’Eintracht Brunswick à l’issue du championnat d’Allemagne et votre sélection dans le groupe iranien pour la Coupe du Monde, votre saison a été riche en événe-ments. Comment avez-vous vécu tout cela ?

Daniel Davari : Il s’est effectivement passé beaucoup de choses cette saison, j’ai acquis de l’expérience qui me sera utile. Je ne m’attendais pas à jouer pour l’Iran et à pouvoir participer à la Coupe du Monde. Ce sont de merveilleux moments que je vis actuellement. Mais évidemment, je suis aussi déçu de ne pas avoir terminé la saison en Bun-desliga de façon positive avec Brunswick, puisque nous n’avons pas réussi à assurer notre maintien.

Comment le sélectionneur portugais de l’Iran, Carlos Queiroz, vous a-t-il remarqué ?

Le championnat d’Allemagne est très suivi en Iran, le pays d’où vient mon père, que ce soit à la télévision, sur Internet ou à travers une dizaine de quotidiens sportifs. C’est Dan Gaspar, l’adjoint américain de Queiroz et l’en-traîneur des gardiens, qui est d’abord entré en contact avec moi, il y a plus d’un an. Ensuite, le sélectionneur est venu me voir plusieurs fois lui aussi. J’ai été observé pendant une longue période avant de pouvoir faire mes débuts en équipe d’Iran le 15 novembre 2013, lors d’un match de qualification pour la Coupe d’Asie des Nations 2015. C’était une rencontre d’autant plus marquante que nous avons gagné 3:0 contre la Thaïlande et que j’ai réussi à garder ma cage inviolée.

Pensez-vous qu’à la Coupe du Monde, c’est vous qui défendrez le but de la Melli, comme est surnommée l’équipe nationale en Iran ?

Je ne peux pas vous répondre. Les gardiens qui ont été retenus pour la Coupe du Monde ont un niveau comparable et aucun d’entre nous ne dispose d’une grande expérience internationale. Mais au bout du compte, peu importe si je joue ou pas. J’aimerais surtout représenter dignement ce pays dont je possède la nationalité – tout comme la nationa-lité allemande – pendant cette compétition. Pouvoir partici-per, c’est déjà un grand honneur pour moi.

Étiez-vous déjà allé en Iran avant d’être appelé en équipe nationale ?

J’y étais allé quand j’étais enfant. Quand je m’y rends aujourd’hui, c’est avec les yeux grands ouverts et en prêtant particulièrement attention à ce qui, en Iran, est différent de l’Allemagne où je suis né, à Giessen pour être exact. Il ne m’a pas fallu très longtemps pour m’habituer à beaucoup de choses et de coutumes qui étaient nouvelles pour moi.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné lors de votre première visite en tant qu’international ?

La gentillesse et le sens de l’hospitalité incroyables des gens. J’ai été accueilli à bras ouverts et on me reconnais-sait souvent dans la rue. À Téhéran, des vendeurs m’invi-taient à entrer dans leur boutique et me proposaient chaleureusement d’emporter un souvenir de mon choix, je ne suis pas habitué à ça en Allemagne. C’est cette convi-vialité et l’enthousiasme des gens pour le football qui m’ont le plus marqué en Iran, ce grand pays qui a déjà remporté trois fois la Coupe d’Asie des Nations.

Vous ne vous y attendiez pas ?Si, un peu, j’y avais été préparé par mon père, qui est

d’ailleurs très fier de moi, et par des membres de ma Hal

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NomDaniel DavariDate et lieu de naissance6 janvier 1988, Giessen (Allemag-ne)PosteGardien de butTaille192 cmClubs2007 – 09 1. FSV Mayence 05 II 2009 – 14 Eintracht Brunswick 2014 Grasshopper Club ZurichMatches internationaux4 (Iran)Premier tour de la Coupe du Monde2014 pour l’IranGroupe F : Nigeria (16 juin), Argentine (21 juin), Bosnie-Herzé-govine (25 juin)

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À sa place Daniel Davari avec des coéquipiers iraniens.

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famille qui vivent en Iran. À 26 ans, je suis à un âge où je peux assimiler et profiter de toutes les expériences que je fais. C’est une période très enrichissante et passionnante que je vis actuellement.

En Iran, êtes-vous confronté à des questions d’ordre social ou à la situation politique du pays ?

La Coupe du Monde approche et c’est de sport qu’il s’agit, on ne m’interroge pas sur mes opinions politiques. Je suis catholique, mais la religion à laquelle on appartient et le regard que l’on pose sur la politique de ce pays, c’est un autre débat.

Vous ne maîtrisez pas encore parfaitement la langue persane, est-ce problématique pour vous ?

Je suis en train d’apprendre le persan et de dévelop-per les connaissances que j’ai déjà acquises pendant la saison de Bundesliga au rythme d’une séance par semaine. J’espère qu’à la fin de la Coupe du Monde, je parlerai nettement mieux persan que maintenant. Côtoyer au quotidien mes collègues de l’équipe nationale va certaine-ment m’y aider. Beaucoup d’entre eux parlent bien anglais, comme moi. En tout cas, je ne me sens pas du tout tenu à l’écart malgré la barrière linguistique, je n’ai pas l’impres-sion d’être un étranger dans l’équipe nationale de ce pays, que je serai ravi de représenter au Brésil.

Les Iraniens vous semblent-ils être des passionnés de football ?

L’équipe nationale, qui participe à sa quatrième Coupe du Monde, a une cote de popularité très élevée. Le football passionne les foules ici, on le voit chaque année à l’occa-sion du grand derby de Téhéran entre Esteghlal et Persé-

polis, qui attire 120 000 spectateurs dans le plus grand stade du pays.

Qu’avez-vous ressenti avant votre premier match interna-tional en Thaïlande, lorsque vous avez entendu l’hymne national iranien et que vous avez réalisé que votre rêve devenait réalité ?

C’était l’un des moments les plus exceptionnels de ma vie, parce que c’était extrêmement personnel et très émou-vant pour moi. Il y avait peut-être 15 000 personnes dans le stade, mais ces instants n’en étaient pas moins intenses et inoubliables. Quatre jours plus tard, ma carrière internatio-nale s’est poursuivie et a été marquée par un autre moment fort, bien que choquant cette fois-ci. Au Liban, le jour de notre match de qualification pour la Coupe d’Asie, un attentat sur l’ambassade iranienne a fait des morts et des blessés. La rencontre a tout de même eu lieu, mais en l’absence de spectateurs. Nous avons gagné 4:1, mais nous n’avions pas vraiment la tête à ce que nous faisions.

“Même Messi ne peut pas m’empêcher

de dormir.”

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Pas effrayé par les stars Davari Davari face à Arjen Robben (à d.) lors d’un match de Bundesliga contre le Bayern Munich.

I R A N

Vous êtes à présent sur le point de vous lancer dans un défi sportif extrêmement délicat. Au Brésil, l’Iran devra faire face à l’Argentine et à Lionel Messi, mais aussi à la Bos-nie-Herzégovine et son attaque menée par Edin Dzeko, ainsi qu’au Nigeria, champion d’Afrique en titre. Êtes-vous effrayé à l’idée d’affronter de tels adversaires ?

Pas du tout. Je suis plutôt calme de nature, je suis quelqu’un de rationnel, je ne suis pas du genre à me poser mille questions à l’avance. Même Lionel Messi ne peut pas m’empêcher de dormir, surtout après une saison épuisante en Allemagne. Grâce aux différentes expériences vécues tout au long de mon parcours, des championnats amateurs jusqu’en Bundesliga, j’ai trouvé ma voie. Par ailleurs, je peux m’appuyer sur une solide défense qui constitue la base de notre jeu bien organisé. Nous avons également un entraîneur renommé à l’échelle internationale et très professionnel, qui va élaborer la bonne stratégie pour que nous soyons parés à affronter de grandes équipes comme l’Argentine. Je suis très heureux de pouvoir progresser en travaillant sous la direction de cet entraîneur.

Vous avez un jour déclaré que l’ancien gardien internatio-nal allemand Jens Lehmann était votre modèle. Pourquoi ?

Sa manière d’anticiper et sa faculté à résoudre les situations dangereuses sur le terrain m’impressionnaient. Il savait se servir de son corps et l’assurance et l’intelli-gence dont il faisait preuve, y compris en dehors des pelouses, m’ont marqué.

Revenons à la Coupe du Monde. Les chances pour l’Iran d’atteindre les huitièmes de finale dans ce groupe relevé ne semblent pas énormes à première vue. Comment analy-sez-vous la situation de votre équipe nationale ?

Nous avons pour ambition de créer la surprise à la Coupe du Monde. C’est notre objectif. Nous voulons poser des problèmes à nos adversaires, nous n’allons faciliter la tâche à aucun d’entre eux. Chaque match constituera pour nous une opportunité. Si nous arrivons à ouvrir notre compteur de points lors de notre premier duel contre le Nigeria, les portes vont s’ouvrir devant nous. Nous devons en tout cas tout faire pour qu’en Iran, les gens soient fiers de nous. Å

Propos recueillis par Roland Zorn

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La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

T R I B U N E

Perikles Monioudis

Quand une Coupe du Monde débute-t-elle réellement ? Officiellement, à l’occasion de la cérémonie, ou plus précisément du discours d’ouverture. Officieusement pourtant, elle débute beaucoup, beau-coup plus tôt. À vrai dire, plusieurs an-

nées auparavant, que ce soit pour la FIFA, le pays organisateur, les fédérations, les joueurs ou toutes les personnes concernées par la pla-nification et l’organisation. Avant même que les qualifications ne soient terminées, les diri-geants des fédérations qui estiment – à tort ou à raison – que leur sélection participera à la phase finale se mettent en quête d’un camp de base approprié, où ladite sélection pourra pré-parer ses matches sereinement et sérieuse-ment.

Pour de nombreux supporters, la Coupe du Monde débute lors de la publication des cé-lèbres albums Panini, qui leur permettent d’échanger et de collectionner des images au-tocollantes. D’autres amateurs se laissent prendre au jeu au moment de la présentation du maillot de leur équipe favorite. D’autres encore attendent que les sélectionneurs an-noncent leurs groupes de joueurs.

Pour moi, tout commence lorsque je mets la main sur un aperçu des stades accueillant l’évé-nement. Enfant déjà, j’étais irrémédiablement attiré par ces arènes, avec leurs sièges rouges, orange, bleus ou blancs, mais aussi avec leur architecture si particulière, bien qu’à l’époque l’architecture fût bien sûr pour moi un concept abstrait. Je me plaisais à comparer les stades, où plutôt à comparer leur forme avec celle des objets que je pouvais voir au quotidien : bouée, huître, boîte à pain…

La présentation des stades, avec l’indication de la ville où ils trônent, de leur capacité d’ac-cueil et de leur année de construction, a tou-jours revêtu à mes yeux une importance primor-diale. J’arrachais les pages correspondantes

dans un journal ou un magazine spécialisé, les pliais soigneusement et les glissais dans la poche arrière de mon pantalon. J’admirais les photos à la moindre occasion et rêvais que j’étais moi-même au pied de ces arènes qui allaient bientôt accueillir le plus grand tournoi, la plus grande fête au monde. Oui, c’est ainsi que débu-tait pour moi cette prestigieuse compétition, bien avant la cérémonie d’ouverture officielle.

Plus tard, je n’ai pas embrassé la carrière d’architecte et me suis plutôt tourné vers les lettres et les sciences sociales. L’humain m’in-téressait alors plus que la pierre. Je sens pour-tant toujours aujourd’hui mon cœur s’accélérer à cet instant béni où j’ouvre pour la première fois une présentation des stades de la pro-chaine Coupe du Monde, même si je n’emporte plus les pages de magazine partout avec moi. Une sorte d’impatience s’empare de mon être, tout entier tourné vers cet événement excep-tionnel, ces grands moments, ces stars du bal-lon rond, ces matches qui entrent dans l’his-toire et que l’on écrit presque avant même qu’ils ne soient disputés, à l’image de ce choc à venir entre l’Angleterre et l’Italie en pleine jungle amazonienne.

Et quand, me direz-vous, une Coupe du Monde se termine-t-elle  ? Jamais. Dans nos mémoires tout du moins. Å

Point de départ

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Nouveaux venus en Coupe du Monde

1 Coupe du Monde Italie 1934 : 10 nouveaux venus Équipes : Égypte, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Autriche, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie, Hongrie ; Meilleur novice : Italie (champion)

2 Coupe du Monde Allemagne 2006 : 6 Équipes : Angola, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Trinité et Tobago, Ukraine ; Meil-leur novice : Ukraine (quart de finale)

3 Coupe du Monde Espagne 1982 : 5 Équipes : Algérie, Honduras, Cameroun, Koweït, Nouvelle-Zélande ; Meilleurs novices : Algérie, Cameroun (3èmes après la phase de groupes)

4 Coupe du Monde Corée / Japon 2002 : 4 Equipes : Chine, Équateur, Sénégal, Slovénie ; Meilleur novice : Sénégal (quart de finale)

Coupe du Monde France 1998 : 4 Équipes : Jamaïque, Croatie, Japon, Afrique du Sud ; Meilleur novice : Croatie (3ème)

Coupe du Monde RFA 1974 : 4 Équipes : Australie, RDA, Haïti, Zaïre ; Meilleur novice : RDA (deuxième tour)

Coupe du Monde France 1938 : 4 Équipes : Cuba, Indes orientales néerlan- daises, Norvège, Pologne ; Meilleur novice : Cuba (quart de finale)

8 Coupe du Monde États-Unis 1994 : 3 Équipes : Grèce, Nigeria, Arabie Saoudite ; Meilleurs novices : Nigeria, Arabie Saoudite (huitième de finale)

Coupe du Monde 1990 Italie : 3 Équipes : Costa Rica, Irlande, Émirats Arabes Unis ; Meilleur novice : Irlande (quart de finale)

Coupe du Monde Mexique 1986 : 3 Équipes : Canada, Danemark, Irak ; Meilleur novice : Danemark (huitième de finale)

Coupe du Monde Mexique 1970 : 3 Équipes : Salvador, Israël, Maroc ; Meilleur novice : Tous (4èmes après la phase de groupes)

Source: FIFA (Milestones and Superlatives, Statistical Kit, 12.5.2014)

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L E M I R O I R D U T E M P S

T H E N

1984

Le sélectionneur Jupp Derwall prépare un exercice de coup franc lors d’un entraînement de l’équipe d’Allemagne pendant

le Championnat d’Europe en France.

Camp de base allemand pour le Championnat d’Europe, Saint-Germain-en-Laye, France

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L E M I R O I R D U T E M P S

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2011

Les silhouettes en plastique ont remplacé depuis longtemps leurs homologues en carton sur les terrains d’entraînement.

L’entraîneur du Borussia Dortmund Jürgen Klopp vérifie leur position.

Terrain d’entraînement du BVB, Dortmund, Allemagne

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Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

L E T O U R N A N T

NomSamuel Opoku NtiDate et lieu de naissance 23 janvier 1961, Kumasi (Ghana)Carrière de joueur1983 – 1985 Asante Kotoko 1985 – 1986 Servette Genève 1986 – 1989 FC Aarau 1989 – 1990 FC BadenÉquipe nationale7 sélections en équipe du Ghana

Parfois, un but peut changer une vie. C’est ce qui m’est arrivé le 11 décembre 1983. Mon club, Asante Kotoko, affrontait le champion d’Égypte Al Ahly en finale re-tour de la Ligue des Champions africaine. Je m’en souviens comme si c’était hier. Le

match avait lieu au stade Baba Yara de Kumasi. Nous étions à la 16ème minute. Nos adversaires pressaient, sans toutefois parvenir à percer notre défense. Notre arrière droit Ernest Apau a lancé la contre-attaque en trouvant Yahaya Kassum au milieu du terrain. Sans hésiter, celui-ci a lancé John Smith Bannerman en profondeur. Parti dans le dos de la défense, il m’a adressé un centre parfait. Il ne me restait plus qu’à mettre le ballon au-dessus d’un gardien égyptien complètement perdu. Dès que la balle a franchi la ligne, les 40 000 spectateurs ont littéralement explosé de joie. Il régnait une euphorie indescriptible.

Ce but a fait basculer le sort de la finale et  m’a ouvert les portes d’une nouvelle vie. Ensuite, j’ai été élu Footballeur Africain de l’Année. Les médias m’ont surnommé Zico, ce  qui équivaut pratiquement à un titre de noblesse pour un footballeur.

À ce moment-là, j’étais mûr pour un trans-fert à l’étranger. La première offre émanait de Côte d’Ivoire. Je me suis rendu à Abidjan avec mon agent. Nous avons alors appris que plu-sieurs clubs français s’intéressaient à moi. Comme tous les Africains, je rêvais de jouer en Europe. Mais l’affaire ne s’est pas conclue. À la place, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le Ser-vette Genève. Ce transfert n’avait rien d’extra-vagant, mais il a marqué un autre tournant dans ma vie. La Suisse est devenue ma seconde patrie. Aujourd’hui, toute ma famille possède la nationalité suisse.

En tant que footballeur, le Ghana reste cependant mon port d’attache. Je suis actuel-lement PDG d’Asante Kotoko. On me demande souvent quand les Porcs-épics seront à nou-veau champions d’Afrique. À en juger par le talent dont nous disposons, ça pourrait être demain. Je dis toujours que le Ghana res-semble au Brésil. Dieu nous a offert une abon-dance de talents. Cependant, les structures et les centres de formation font encore défaut au football africain. Notre retard sur les autres continents s’inscrit aussi dans un contexte plus large. Jusqu’en 1978, l’Afrique ne comp-tait qu’un seul représentant en Coupe du Monde ; aujourd’hui, nous en avons cinq. Nous sommes reconnaissants à Sepp Blatter de cette évolution. Å

Propos recueillis par Thomas Renggli

Joueur africain de l’année, vainqueur de la Ligue des Cham-pions avec Asante Kotoko… et spécialiste du football suisse. Le Ghanéen Opoku Nti connaît toutes les facettes du football.

“Le Ghana ressemble au Brésil”

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L E C L A S S E M E N T F I F A

RangClassement Équipe Évolution Points

1 Espagne 0 1485

2 Allemagne 0 1300

3 Brésil 1 1242

4 Portugal -1 1189

5 Argentine 2 1175

6 Suisse 2 1149

7 Uruguay -1 1147

8 Colombie -3 1137

9 Italie 0 1104

10 Angleterre 1 109011 Belgique 1 1074

12 Grèce -2 1064

13 États-Unis 1 1035

14 Chili -1 1026

15 Pays-Bas 0 981

16 Ukraine 1 915

17 France -1 913

18 Croatie 2 903

19 Russie -1 893

20 Mexique -1 882

21 Bosnie-et-Herzégovine 4 873

22 Algérie 3 858

23 Danemark 0 809

23 Côte d’Ivoire -2 809

25 Slovénie 4 800

26 Équateur 2 791

27 Écosse -5 786

28 Costa Rica 6 762

29 Roumanie 3 761

30 Serbie 0 745

31 Panamá 4 743

32 Suède -7 741

33 Honduras -3 731

34 République tchèque 2 724

35 Turquie 4 722

36 Égypte -12 715

37 Ghana 1 704

38 Arménie -5 682

39 Cap-Vert 3 674

40 Venezuela 1 672

41 Pays de galles 6 644

42 Autriche -2 643

43 Iran -6 641

44 Nigeria 0 640

45 Pérou -3 627

46 Japon 1 626

47 Hongrie -2 624

48 Tunisie 1 612

49 Slovaquie -3 591

50 Paraguay 5 575

51 Monténégro 3 574

52 Islande 6 566

52 Guinée -1 566

54 Sierra Leone 17 565

55 Norvège 0 562

56 Cameroun -6 558

57 Mali 2 547

57 République de Corée -2 547

59 Ouzbékistan -6 539

60 Burkina Faso 1 538

61 Finlande -9 532

62 Australie -3 526

63 Jordanie 1 510

64 Libye -2 498

65 Afrique du Sud 0 496

66 Albanie 4 495

67 Bolivie 1 483

68 Salvador 1 481

69 Pologne 3 474

70 République d'Irlande -4 473

71 Trinité-et-Tobago 3 470

72 Émirats arabes unis -5 460

73 Haïti 4 452

74 Sénégal -11 451

75 Israël 3 444

76 Zambie 3 441

77 Maroc -1 439

78 Bulgarie -5 425

79 Oman 3 420

80 ARY Macédoine 0 419

81 Jamaïque 0 411

82 Belarus 1 397

83 Azerbaïdjan 2 396

84 RD Congo 4 395

85 Congo 7 393

86 Ouganda 0 390

87 Bénin 10 386

88 Togo 1 383

89 Gabon -2 382

90 Irlande du Nord -6 381

90 Arabie saoudite -15 381

92 Botswana -1 375

93 Angola 1 364

94 Palestine 71 358

95 Cuba -5 354

96 Géorgie 7 349

97 Nouvelle-Zélande 14 347

98 Estonie -5 343

99 Zimbabwe -1 340

100 Qatar -5 339

101 Moldavie -2 334

102 Guinée équatoriale 11 333

103 RP Chine -7 331

104 Irak -4 329

105 République centrafricaine 1 321

106 Lituanie -2 319

107 Éthiopie -6 317

108 Kenya -2 296

109 Lettonie 0 293

110 Bahreïn -5 289

110 Canada 0 289

112 Niger -10 284

113 Tanzanie 9 283

114 Namibie 6 277

115 Koweït -7 276

116 Liberia 3 271

116 Rwanda 15 271

118 Mozambique -4 269

119 Luxembourg -7 267

120 Soudan -3 254

120 Aruba 35 254

122 Malawi 0 247

123 Vietnam -7 242

124 Kazakhstan -6 241

125 Liban -11 233

126 Tadjikistan -5 229

127 Guatemala -3 226

128 Burundi -3 221

129 Philippines 11 217

130 Afghanistan -2 215

131 République dominicaine -5 212

132 Malte -4 204

133 St-Vincent-et-les-Grenadines -7 203

134 Guinée-Bissau 50 201

134 Tchad 31 201

136 Suriname -5 197

137 Mauritanie 2 196

137 Sainte-Lucie -4 196

139 Lesotho 2 194

140 Nouvelle-Calédonie -2 190

140 Syrie -6 190

142 Chypre -12 189

143 Turkménistan 13 183

144 Grenade -8 182

144 Madagascar 45 182

146 RDP Corée -9 175

147 Maldives 6 171

148 Gambie -14 166

149 Kirghizistan -3 163

149 Thaïlande -6 163

151 Antigua-et-Barbuda -9 158

152 Belize -8 152

153 Malaisie -8 149

154 Inde -7 144

155 Singapour -8 141

156 Guyana -5 137

157 Indonésie -5 135

158 Porto Rico -9 134

159 Myanmar 14 133

160 Saint-Kitts-et-Nevis -7 124

161 Tahiti -4 122

162 Liechtenstein -12 118

163 Hongkong -5 112

164 Pakistan -5 102

164 Népal -5 102

166 Montserrat 22 99

167 Bangladesh -5 98

168 Laos 5 97

169 Dominique -6 93

170 Barbade -9 92

171 Îles Féroé -7 89

172 São Tomé-et-Principe -5 86

173 Swaziland 5 85

174 Comores 10 84

175 Bermudes -6 83

176 Nicaragua -8 78

176 Chinese Taipei -6 78

178 Guam -7 77

179 Sri Lanka -6 73

180 Îles Salomon -8 70

181 Seychelles -5 66

182 Curaçao -5 65

183 Yémen -4 61

184 Maurice -4 57

185 Soudan du Sud 16 47

186 Bahamas 0 40

187 Mongolie 0 35

188 Fidji -6 34

189 Samoa -6 32

190 Cambodge 0 28

190 Vanuatu -10 28

192 Brunei -1 26

192 Timor oriental -1 26

192 Tonga -1 26

195 Îles Vierges américaines -1 23

196 Îles Caïmans -1 21

196 Papouasie-Nouvelle-Guinée -1 21

198 Îles Vierges britanniques -1 18

198 Samoa américaines -1 18

200 Andorre -1 16

201 Érythrée -1 11

202 Somalie 0 8

202 Macao 0 8

204 Djibouti 0 6

205 Îles Cook 0 5

206 Anguilla 0 3

207 Bhoutan 0 0

207 Saint-Marin 0 0

207 Îles Turks-et-Caicos 0 0

1ère place Hausse du mois Baisse du mois

01 / 2014 02 / 2014 03 / 2014 04 / 2014 05 / 2014 06 / 2014

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

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T H E S O U N D O F F O O T B A L L L’O B J E T

Le musicien Fatboy Slim ré-pondra présent lors de la Coupe du Monde 2014. Une tournée de neuf concerts est en effet prévue dans le pays hôte avec, au programme, son double album de remixes de tubes brésiliens.

Fatboy Slim nourrit un amour profond pour le foot-ball. Et pour la musique. À

ses yeux, les deux vont de pair depuis le jour où, répondant encore au nom de Norman Cook, il entend la chanson “Back Home”, qui accompagne en 1970 l’équipe d’Angleterre lors de la Coupe du Monde mexicaine. “À l’époque, j’avais sept ans”, se souvient Norman en souriant. “Nous avions rem-porté la dernière Coupe du Monde. Je chantais à tue-tête, espérant de tout mon cœur que nous gagnerions à chaque fois.” Mais les magiciens sud-améri-cains avec leurs maillots jaunes

ont mis fin à ce rêve d’invinci-bilité : “Cela m’a appris énormé-ment sur la vie en général !”. Des années plus tard, alors que Norman envahit les hit-parades avec le groupe The Housemar-tins, le football continue d’occu-per son esprit. Leur premier al-bum porte ainsi un titre qui fait aussitôt penser au ballon rond : London 0 Hull 4. Les Housemar-tins cèdent ensuite la place à Beats International et à Freak Power. Puis Norman devient DJ Fatboy Slim et invente le big beat, un mélange de techno, de house, de rock et de samples ve-nus du monde entier.

Le big beat atteint notam-ment les côtes brésiliennes. En février 2007, lorsque Fatboy Slim mixe sur la plage de Copa-cabana, 370 0000 fans viennent danser au rythme de sa mu-sique. Aujourd’hui, Fatboy Slim vit en Angleterre et est un fer-vent supporter du club local, Brighton & Hove Albion. Pour

éviter la faillite à son équipe, il a même acheté un nombre im-portant d’actions, tandis que son label de disques Skint a fait office de sponsor principal pendant plusieurs années.

On a également pu voir Fatboy Slim donner un concert lors de l’édition sud-africaine de la Coupe du Monde. Il ne man-quera pas non plus à l’appel au Brésil, puisque neuf concerts sont programmés. Norman compte par ailleurs assister à cinq matches. Il emmènera dans ses bagages son tout nouveau double album, Fatboy Slim Presents Bem Brasil. On y trouve des remixes de tubes brésiliens ainsi qu’une version inédite de son titre “Weapon of Choice”. Pour ce nouvel enregistrement, Olodum, le célèbre groupe de percussions de Salvador, est venu prêter main forte au mu-sicien britannique. Æ

Le Brésil gâté par Fatboy

Hanspeter Kuenzler

Perikles Monioudis

Les cuillers en argent peuvent revêtir différen-tes formes. Si on les rencontre souvent par groupes de six ou douze, il arrive aussi qu’el-

les soient seules. L’expression “être né avec une cuiller en argent dans la bouche” désigne ainsi les descendants d’une famille aisée.

“She came in through the bathroom window, protected by a silver spoon” (“Elle entra par la fe-nêtre de la salle de bains, protégée par une cuiller en argent”), chantent les Beatles, tandis que Van Morrison ajoute : “Then sometimes it feels so easy, like I was born with a silver spoon” (“Parfois, la vie semble si facile, comme si j’étais né avec une cuil-ler en argent”). Les Who, eux, détournent l’expres-sion pour illustrer la transition vers une époque matérialiste : “I was born with a plastic spoon in my mouth” (“Je suis né avec une cuiller en plas-tique dans la bouche”).

Dans la collection de la FIFA se trouve un pe-tit écrin recouvert de similicuir gris renfermant quatre cuillers à café en argent. Leur manche est décoré d’un motif footballistique accompagné de l’inscription “Sverige”. L’écrin est lui aussi rehaus-sé de lettres dorées : “Skottland - Sverige 1953”.

Ce match amical a eu lieu le 6 mai 1953 et s’est soldé par une victoire 2:1 de la Svenska Fotbollför-bundet. La rencontre devait servir de préparation en vue des qualifications pour la Coupe du Monde, qui s’est finalement jouée sans les Suédois. En guise de consolation après leur défaite à domicile, les Écossais se sont vu remettre ce présent. Quatre petites cuillers d’argent qui ont sans doute été placées par la suite dans la bouche de Graeme Souness, né le jour du match.

Au cours des années suivantes, ce milieu de terrain écossais au comportement parfois un peu rustre remportera avec Liverpool cinq champion-nats d’Angleterre et trois Coupes des clubs cham-pions européens. En 1991, il reviendra dans son ancien club pour porter cette fois la casquette d’entraîneur pendant trois ans. Quelle carrière, et tout cela grâce à la bienveillance des Suédois et à leurs cuillers ! Å

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La Coupe du Monde de la FIFA™ est l’endroit où nous voulons tous être.

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C O U P E M Y S T È R E D E L A F I F AThe FIFA WeeklyRevue hebdomadaire publiée par la

Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Site Internet :www.fifa.com/theweekly

Éditeur :FIFA, FIFA-Strasse 20,

Case postale, CH-8044 ZurichTél. +41-(0)43-222 7777Fax +41-(0)43-222 7878

Président :Joseph S. Blatter

Secrétaire Général :Jérôme Valcke

Directeur de la Communication et des Affaires publiques :

Walter De Gregorio

Rédacteur en chef :Perikles Monioudis

Rédaction :Thomas Renggli (auteur),

Alan Schweingruber, Sarah Steiner

Conception artistique :Catharina Clajus

Service photo :Peggy Knotz

Production :Hans-Peter Frei

Mise en page :Richie Krönert (responsable),

Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Mirijam Ziegler

Correction :Nena Morf, Kristina Rotach

Collaborateurs réguliers :Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando,

Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, David Winner,

Roland Zorn

Ont contribué à ce numéro :Lucia Clement (photos),

Andreas Jaros, Doris Ladstaetter,Giovanni Marti, Markus Nowak, Manuel Rieder, Alissa Rosskopf,

Andreas Wilhelm (photos)

Secrétaire de rédaction :Honey Thaljieh

Responsables de projet :Bernd Fisa, Christian Schaub

Traduction :Sportstranslations Limited

www.sportstranslations.com

Impression :Zofinger Tagblatt AG

www.ztonline.ch

Contact :[email protected]

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme

d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous

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La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont

des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

Faites-nous parvenir vos réponses le 11 juin 2014 au plus tard à [email protected]. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140417_french.pdf

Solution de l’énigme de la semaine précédente : GOAL (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).

Inspiration et application : cus

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2

3

4

Où peut-on voir ce compte à rebours avant le début de la Coupe du Monde ?

Il arrive que des équipes doivent s’affronter à deux reprises au cours d’une même Coupe du Monde. Laquelle de ces affiches n’a pas fait l’objet d’une répétition ?

Combien de ces photos de couples ont été publiées en “une” du magazine Vogue en 2013 ou 2014 ?

Voici un maillot hors du commun pour la Coupe du Monde au Brésil : il ne porte pas d’inscription ni de vrai blason. À quelle équipe appartient-il ?

Trois top-modèles, une double affiche, une plage et aucune inscription… À vous de jouer !

F 0H 1

M 2W 3

H Rio : IpanemaO Rio : Copacabana

R Zurich : Côte d’OrY Le Cap : Soccer Beach

P Ghana L Cameroun

G Italie D Pays-Bas

R 2002 : Brésil – TurquieL 1954 : Turquie – RFA

N 1954 : RFA – HongrieO 1938 : Hongrie – Italie

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L E S O N D A G E D E L A S E M A I N ED E M A N D E Z À T H E W E E K LY

R É S U A LT A T S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E

L A S E M A I N E E N C H I F F R E S

Est-il vrai que l’Allemagne remporte toujours ses séries de tirs au but ? Steve Young, Sheffield (Angleterre)

Il n’est pas surprenant que cette question nous vienne d’Angle-terre. Je dois vous dire que oui, l’Allemagne a toujours gagné jusqu’ici ! L’issue de 22 matches de Coupe du Monde s’est décidée aux tirs au but depuis 1982. L’Alle-magne a été impliquée quatre fois et a gagné les quatre fois. Avec trois victoires aux tirs au but, l’Argentine la suit de peu. L’équipe d’Angleterre a en revanche perdu les trois séances de tirs au but auxquelles elle a participé. C’est toutefois la Suisse qui est l’équipe la plus faible dans ce domaine : en 2006, en huitième de finale, elle a dû affronter l’Ukraine aux tirs au but et n’a pas mis un seul ballon dans les filets. (thr)

Quelle équipe pensez-vous capable de créer la surprise en Coupe du Monde ?

44.74% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Belgique

19.14% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . autre

12.94% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chili

9.43% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bosnie-Herzégovine

6.74% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nigeria

4.85% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Japon

2.16% ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Suisse

buts inscrits face à la Norvège sans en concéder un seul ont permis à la France de signer son plus large succès au Stade de France depuis neuf ans et le 4:0 infligé par les Bleus à Chypre en 2005. Ce succès face aux Nordiques était le sixième des Tricolores en sept matches, soit autant que durant leurs 18 tentatives précédentes.

sélections : c’est le cap atteint par Didier Drogba à l’occasion de la défaite 2:1 de la Côte d’Ivoire devant la Bosnie-Her-zégovine. À 36 ans, le meil-leur buteur de l’histoire du football ivoirien a encore amélioré son record avec un coup franc puissant. Après la partie, il a exprimé sa joie : “Porter ce maillot et repré-senter mon pays 100 fois a toujours été un privilège.”

matches sans défaite en Major League Soccer : le Real Salt Lake avait atteint un record, mais la belle série a pris fin avec une défaite 4:0 chez Seattle Soun-ders, la première pour Salt Lake depuis septembre dernier.

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Quelle sera l’issue du match d’ouverture ?

Le Brésil, grand favori, démar-rera-t-il le tournoi par une victoire le 12 juin ? Le match d’ouverture s’achèvera-t-il sur un score nul, comme souvent par le passé ? Ou la Croatie créera-t-elle la surprise en s’imposant à São Paulo ? Envoyez-nous vos pronostics à : [email protected]

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