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D ans une heureuse coïncidence avec la fête des saints Pierre et Paul le 29 juin, notre Gouverneur général, le professeur Agostino Borromeo, achèvera officiellement son second mandat, et quittera la fonction qu’il a exercée avec grande distinction au cours des huit dernières années. J’ai eu le privilège de servir à ses côtés de- puis mon arrivée à Rome en 2011. Il a été pour moi un bon ami. C’est un homme doté d’une forte foi, d’une intégrité singulière et d’une gé- nérosité désintéressée, ses conseils avisés m’ont offert une orientation sûre, de même qu’aux responsables de l’Ordre dans son ensemble. Son service envers l’Eglise universelle s’est ajouté à ses responsabilités de Gouverneur gé- néral exercées à plein temps pour notre ordre, aussi bien dans sa collaboration avec différents organismes du Saint-Siège que dans son rôle de dirigeant au sein de l’UNITALSI, en coordon- nant les pèlerinages à Lourdes pour les person- nes ayant des besoins particuliers, dans toute l’Italie. Il pourra désormais enfin consacrer davan- Des adieux pleins de gratitude GENNARI Le mot du Grand Maître la croix de jérusalem www.oessh.va @granmagistero.oessh @GM_oessh ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani Newsletter N° 46 PRINTEMPS 2017 tage de temps à Béatrice et à la famille Borro- meo. Il se plongera par ailleurs indubitablement dans la recherche universitaire et dans l’écri- ture, qu’ils a sacrifiées à notre profit ces derniè- res années. Dans la prière, nous lui souhaitons le meil- leur, rassérénés par l’idée que nous pourrons toujours compter sur ses compétences généreu- ses lorsque nous en aurons besoin. Edwin, cardinal O’Brien UN NOUVEAU TITRE POUR LA NEWSLETTER DE L’ORDRE C omme le Grand Maître l’a annoncé dans l’éditorial de notre récente publication autrefois intitulée Anna- les, « notre revue publiée en cinq langues, qui retrace l’année écoulée, a désormais pour titre principal La Croix de Jérusalem, en référence à l’insigne que nous portons ». Le cardinal Edwin O’Brien précise aussi que « le nouveau titre sera également utilisé pour la Newsletter trimestrielle, afin de nous identifier claire- ment ». Il appelle tous les Lieutenants de l’Ordre dans le monde entier à diffuser avec enthousiasme La Croix de Jérusalem, « non seulement auprès de nos 30.000 membres, mais aussi auprès des personnes qui désirent découvrir l’Ordre et peut-être s’y engager ».

N° 46 Newsletter PRINTEMPS la croix jérusalem · Le mot du Grand Maître la croix de jérusalem @granmagistero.oessh @GM_oessh ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani

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Dans une heureuse coïncidence avec lafête des saints Pierre et Paul le 29 juin,notre Gouverneur général, le professeur

Agostino Borromeo, achèvera officiellement sonsecond mandat, et quittera la fonction qu’il aexercée avec grande distinction au cours deshuit dernières années.

J’ai eu le privilège de servir à ses côtés de-puis mon arrivée à Rome en 2011. Il a été pourmoi un bon ami. C’est un homme doté d’uneforte foi, d’une intégrité singulière et d’une gé-nérosité désintéressée, ses conseils avisés m’ontoffert une orientation sûre, de même qu’auxresponsables de l’Ordre dans son ensemble.

Son service envers l’Eglise universelle s’estajouté à ses responsabilités de Gouverneur gé-néral exercées à plein temps pour notre ordre,aussi bien dans sa collaboration avec différentsorganismes du Saint-Siège que dans son rôle dedirigeant au sein de l’UNITALSI, en coordon-nant les pèlerinages à Lourdes pour les person-nes ayant des besoins particuliers, dans toutel’Italie.

Il pourra désormais enfin consacrer davan-

Des adieux pleins de gratitude

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Le mot du Grand Maître

la croixde jérusalem

[email protected] @GM_oessh

ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani

NewsletterN° 46 PRINTEMPS 2017

tage de temps à Béatrice et à la famille Borro-meo. Il se plongera par ailleurs indubitablementdans la recherche universitaire et dans l’écri-ture, qu’ils a sacrifiées à notre profit ces derniè-res années.

Dans la prière, nous lui souhaitons le meil-leur, rassérénés par l’idée que nous pourronstoujours compter sur ses compétences généreu-ses lorsque nous en aurons besoin.

Edwin, cardinal O’Brien

UN NOUVEAU TITRE POUR LA NEWSLETTER DE L’ORDRE

Comme le Grand Maître l’a annoncé dans l’éditorial de notre récente publication autrefois intitulée Anna-les, « notre revue publiée en cinq langues, qui retrace l’année écoulée, a désormais pour titre principal

La Croix de Jérusalem, en référence à l’insigne que nous portons ». Le cardinal Edwin O’Brien précise aussique « le nouveau titre sera également utilisé pour la Newsletter trimestrielle, afin de nous identifier claire-ment ». Il appelle tous les Lieutenants de l’Ordre dans le monde entier à diffuser avec enthousiasme LaCroix de Jérusalem, « non seulement auprès de nos 30.000 membres, mais aussi auprès des personnes quidésirent découvrir l’Ordre et peut-être s’y engager ».

II N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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Avant d’effectuer son voyage histori-que en Egypte, fin avril, le Pape avaitévoqué, lors de son message pascal

Urbi et Orbi, l’importance de ce pays dansl’histoire sainte du peuple de Dieu, rappe-lant que « l’antique fête de Pâques, mémorialde la libération du peuple hébreu de l’escla-vage », atteint son accomplissement avec larésurrection de Jésus, nous ouvrant « le pas-sage vers la vie éternelle ». Après la messede Pâques célébrée place Saint-Pierre, à la-

quelle était présent le cardinal EdwinO’Brien, Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre, le Saint-Père désigna aussi les cinqplaies du Christ, « les blessures de sonamour miséricordieux », « les signes de laPassion » par lesquels « le Pasteur Ressusciténous attire sur son chemin, le chemin de lavie ». « Le Pasteur Ressuscité se fait compa-gnon de route de tous ceux qui sontcontraints de laisser leur terre à cause deconflits armés, d’attaques terroristes, de fa-

L’Ordre à l’unissonde l’Eglise universelle

LA TERRE SAINTE ET LE MOYEN-ORIENTDANS LE CŒUR DU PAPE FRANÇOIS II

AMBASSADRICE PRÈS LE SAINT-SIÈGEET DAME DE L’ORDRE III

LES VOYAGES DU GRAND MAÎTRE DANSLES LIEUTENANCES V

HOMMAGE AU « SAGE ET DOUX PASTEUR »QUE FUT LE CARDINAL KEELER VI

LA RÉUNION DE PRINTEMPSDU GRAND MAGISTÈRE VII

LES PROJETS DU GRAND MAGISTÈREEN TERRE SAINTE POUR L’ANNÉE 2017 IX

INOUBLIABLES VISITES AU GRANDMAGISTÈRE X

PROPOSITION FAITE AUX MEMBRESDE L’ORDRE : UNE HEURE D’ADORATIONDURANT LE PÈLERINAGE À JÉRUSALEM XII

CHYPRE ET LA TERRE SAINTE XIII

L’INAUGURATION DE L’ÉDICULEDU SAINT-SÉPULCRE XV

LA MAGNIFIQUE EXPÉRIENCE DE MEMBRESDE L’ORDRE DU SAINT-SÉPULCREVENUS SERVIR LA TERRE SAINTE XVI

L’EXPÉRIENCE DU HOLY CHILD PROGRAMÀ BEIT SAHOUR XVIII

COMMENT FAIRE FACE À L’ACCUEILDES RÉFUGIÉS EN JORDANIE ? XX

UN CHEMIN D’UNITÉ DANS LES PAYSSCANDINAVES XXII

LA LIEUTENANCE POUR LA FRANCERÉUNIE À LOURDES XXIV

L’Ordre et la Terre Sainte

La vie des Lieutenances

IMPRESSUM GRAND MAGISTÈRE DE L’ORDRE EQUESTRE DU SAINT SÉPULCRE DE JÉRUSALEM00120 CITÉ DU VATICAN

E-mail: [email protected]

Les actes du Grand Magistère

La Terre Sainte et le Moyen-Orientdans le cœur du Pape François

L’Ordre à l’unisson de l’Eglise universelle

s o m m a i r e

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IIIN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

Newsletter

« Notre Etat est géographique-ment réduit, mais riche d’unextraordinaire patrimoine de

valeurs », dit Maria Alessandra Albertini,ambassadrice de Saint-Marin près le Saint-Siège. Elle considère notamment que son ap-partenance à l’Ordre, pour le service des ha-bitants de la Terre Sainte, est une expressionde la grande ouverture de Saint-Marin auxcauses spirituelles et humanitaires. En tantque Dame de l’Ordre, elle s’inspire de« l’exemple des premières femmes qui ontsuivi Jésus, témoignant du tombeau vide etde la puissance de la résurrection ».

Même si l’Ordre n’est présent sur ce petitterritoire que depuis 2004, il s’y développeharmonieusement, sa mission rejoignant lesgénéreux idéaux de la « plus vielle républi-

que du monde », fondée sous Dioclétien,vers l’an 300, par un groupe de chrétienspersécutés. Venus de Dalmatie ces premierschrétiens avaient alors trouvé refuge sur lemont Titano, non loin de Rimini, au sud deRavenne. Le chef de leur communauté, undiacre prénommé Marinus, donna son nomla République de Saint-Marin, farouchementindépendante depuis les premiers temps deson existence. « Je vous laisse libres des au-tres hommes », furent les derniers mots deMarinus à sa mort, en 366, donnant auxsiens à la fois un héritage et un programme.

« Nous continuons à travailler dans cet es-prit, pour favoriser la liberté partout dans lemonde, en particulier la liberté de culte, àtravers les organisations internationales aux-quelles nous appartenons », précise l’ambas-

Ambassadrice près le Saint-Siègeet Dame de l’Ordre

mines, de régimes oppressifs. Aces migrants forcés, il fait rencon-trer des frères sous tous les cieux,pour partager le pain et l’espé-rance », soulignait notamment lesuccesseur de Pierre, élargissantspécialement sa prière à « la Syriebien aimée et martyrisée, victimed’une guerre qui ne cesse pas desemer horreur et mort ». Unissantnotre voix à celle du Pape, auxcôtés des chrétiens de touteconfession qui ont célébré en-semble la Pâque cette année,continuons à invoquer le Sei-gneur Ressuscité, en lui deman-dant « qu’il donne la paix à toutle Moyen Orient, à commencerpar la Terre sainte ». ■

Maria Alessandra Albertini, membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre, est ambassadrice de Saint Marin près le Saint-Siège.

Elle a accepté de témoigner de son engagement pour leslecteurs de la Newsletter du Grand Magistère.

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Le cardinal Edwin O’Brien présentant ses vœux de Pâquesau Pape François à la fin de la messe du dimanche de laRésurrection, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre.

sadrice. C’est ce qu’elle a pu rappeler auPape François en lui présentant ses lettres decréance. « Le Saint Siège est un phare pourles responsables de la diplomatie en particu-lier, nous encourageant à prendre soin desplus vulnérables dans le monde », ajoute Ma-

dame Albertini, racon-tant comment une fa-mille de réfugiés sy-riens a été accueillie àSaint-Marin, grâce à uncouloir humanitairecréé après la visite duSaint-Père sur l’île deLesbos. Saint-Marinjoue aussi un rôle demédiation essentiel,qui s’enracine dans latradition chrétienneliée à l’histoire de safondation. « Notre Ré-publique, participantaux importantes ren-contres au plan euro-péen ou au niveau desNations unies, offre sa

voix – qui pèse autant que celle des grandsEtats – à toutes les initiatives en faveurd’une solidarité globale basée sur le respectdes droits inaliénables de tous les êtres hu-mains ».

F.V.

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IV N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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Madame Albertini et sa famille en compagnie du Pape François.

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VN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

Newsletter

Le Grand Maîtrea notammentvisité lesmembres del’Ordre enRussie et au suddu continentafricain.

Au début de l’année 2017, les 10 et 11février, le cardinal Edwin O’Brien avisité la Lieutenance qui en octobre

2016 a officiellement été renommée deSuède et du Danemark pour l’Investiture àStockholm. Quelques jours plus tard, le 18février, le Grand Maître a célébré l’Investi-ture de la Lieutenance pour l’Italie Sicile àPalerme.

Durant le mois de mars, le cardinalO’Brien a parcouru de nombreux kilomètresen se rendant successivement aux Investitu-res d’Afrique du Sud, à Cape Town, et en-

suite en Russie, à Moscou. En avril, leGrand Maître a pris part aux célébrations dela Semaine Sainte et la Solennité de Pâques àRome.

Après la réunion de printemps du GrandMagistère qui s’est tenue au siège de Romedu 2 au 4 mai, le cardinal O’Brien a célébréune Investiture à Viterbe, non loin de Rome,et la première Investiture de la DélégationMagistrale pour la Croatie à Zagreb. Les pro-chains rendez-vous le conduiront aux Etats-Unis pour la réunion des Lieutenants améri-cains, ensuite au Canada puis en Autriche. ■

Les voyages du Grand Maîtredans les Lieutenances

Les actes du Grand Magistère

Chevalier de Grand Croix et GrandPrieur de l’Ordre du Saint-Sépulcrepour la Lieutenance USA Middle At-

lantic, le cardinal William Henry Keeler, ar-chevêque émérite de Baltimore, est décédéle 23 mars dernier, à l’âge de 86 ans. Lecardinal Edwin O’Brien, Grand Maître del’Ordre, a participé à ses funérailles, célé-brées à Baltimore, en la cathédrale MaryOur Queen. Dans son message de condo-léances adressé à l’archidiocèse de Balti-more, le Pape François a salué l’engage-ment de longue date de « ce sage et douxpasteur » au service de la compréhensionœcuménique et interreligieuse. Le cardinalKeeler a beaucoup compté dans la vie ducardinal O’Brien, qui fut son successeur àla tête de l’archidiocèse de Baltimore, avantd’être appelé à Rome par le Pape Benoît XVI pour guider l’institution pontificale coordonnantl’activité des Chevaliers et des Dames du Saint-Sépulcre au service de l’Eglise Mère qui est àJérusalem. Confions l’âme du cardinal Keeler à la miséricorde divine, et dans la communiondes saints, demandons-lui d’intercéder pour l’Ordre et Terre Sainte. ■

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VI N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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Hommage au « sage et doux pasteur »que fut le cardinal Keeler

Les cardinaux Keeler et O’Brien, entourant l’actuelarchevêque de Baltimore, Mgr William Lori, dont ilsont tous deux été les prédécesseurs.

DDEEPPUUIISS 11997755

Via dell’Orso, 17 - 00186 Roma - ItaliaTel/Fax: (+39) 06 68307839 [email protected]

Ordre du Saint-SépulcreOrdres Equestres Pontificaux

Ordre de MalteOrdres Dynastiques de l’Italie et de la République

DÉCORATIONS DES ORDRES CHEVALERESQUES

Les membres du Grand Magistère se sontréunis les 3 et 4 mai, à Rome, autour du

cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître,en présence de l’Administrateur

Apostolique du Patriarcat Latin deJérusalem, Mgr Pierbatistta Pizzaballa.

Cette session de prière et de travail a étél’occasion pour le Grand Maître deremercier vivement le Gouverneur

Général Agostino Borromeo, dont lemandat se termine fin juin, etd’accueillir officiellement son

successeur, l’ambassadeur LeonardoVisconti di Modrone, membre du Grand

Magistère, qui prendra ses fonctions le29 juin 20171. Les participants, émuspar cette annonce, se sont levés pour

faire une longue ovation au ProfesseurBorromeo, après que le cardinal ait loué

ses qualités d’intégrité et de foi, luidemandant de bien vouloir continuer à

faire bénéficier le Grand Magistère deson expérience, notamment en vue de la

prochaine assemblée quinquennalemondiale des responsables de l’Ordre, la

« Consulta ».

Les travaux de cette réunion de prin-temps ont commencé par une présenta-tion sommaire du bilan de l’année

écoulée, faisant apparaître un résultat excep-tionnel de 16,3 millions d’euros, manifestantune générosité des membres de l’Ordre ja-mais égalée dans l’histoire de l’institution,après trois années d’une croissance perma-nente des donations envoyées par les Lieute-nances en faveur de la Terre Sainte.

L’enthousiasme et le dynamisme des Che-valiers et Dames dans le monde entier setrouve sans doute décuplés en raison d’unepart de l’activité pastorale du Grand Maître,toujours présent aux invitations des Lieute-nances, et aussi à cause des urgentes nécessi-tés du diocèse de Jérusalem, exprimées par

la voix de Mgr Pizzaballa. Celui-ci a présentéun rapport sur la situation dans les territoiresdu Patriarcat, qui vont de la Jordanie à Chy-pre en passant par la Palestine et Israël, sou-lignant l’importance du rapprochement œcu-ménique vécu lors de l’inauguration de l’édi-cule rénové du Saint-Sépulcre. La secondepartie de ces travaux de rénovation permet-tra d’approfondir encore ces liens entre lesEglises chrétiennes, catholique et orthodoxeen particulier.

L’Administrateur Apostolique, abordant di-vers autres sujets d’actualité, s’est félicité desréunions qui font avancer le projet d’un ac-cord bilatéral permettant à Israël et au Saint-Siège de consolider leurs relations, spéciale-ment au sujet du respect du statu quo pourles lieux saints chrétiens. Il a de plus confiéson souci prioritaire concernant l’identitéchrétienne de Jérusalem. Dans la Ville sainteles chrétiens ne sont en effet plus qu’une di-zaine de milliers, dont à peine 5000 fidèlescatholiques. Par rapport à l’orgnisation in-terne du patriarcat, l’Administrateur Aposto-lique prendra des décisions importantes fin

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VIIN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

Newsletter

La réunion de printempsdu Grand Magistère

L’actuel Gouverneur Général, AgostinoBorromeo, s’est pleinement dévoué au servicede l’Ordre du Saint-Sépulcre, favorisant unecroissance jamais égalée du nombre deChevaliers et Dames et du chiffre des donationsenvoyées en Terre Sainte.

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juin, sur la base de ses échangesnombreux avec les prêtres, et desprochains résultats d’un audit menépar une société de conseil.

Le Père Imad Twal, responsabledes services administratifs et comptables duPatriarcat, a ensuite exposé le budget du dio-cèse patriarcal, insistant sur les dépenses enfaveur des réfugiés pour lesquels l’Eglise ca-tholique a créé des postes de travail, parexemple dans la fabrication de chapelets faitsà la main et vendus aux pèlerins (l’aide auxréfugiés à travers les paroisses représente lasomme de 550.000 dollars). Il ressort globale-ment que l’année 2016 a été marquée par unexcédent pour les institutions et le séminaire,permettant de compenser en partie le granddéficit d’ensemble, évalué à cinq millions dedollars, sans compter la dette de l’universitéde Madaba. Un plan quinquennal, guidé parune commission nommée par Mgr Pizza-balla, devrait bientôt favoriser le suivi de lagestion des écoles, œuvre essentielle et stra-tégique de l’Eglise en Terre Sainte qui souffreencore d’un manque de coordination.

Président de la Commission Terre Sainte,Thomas McKiernan est intervenu pour fairele point sur les projets 2017 du Grand Magis-tère, constitués comme désormais chaque an-née par le soutien financier aux salaires desenseignants (plus de 500.000 dollars), par lechantier de l’église de Jubeiha (près d’un mil-lion de dollars) et par celui de l’école deNaour (environ 200.000 dollars).

Les comptes du Grand Magistère étaientaussi à l’ordre du jour. L’Ingénieur Pier CarloVisconti et le Professeur Pierre Blanchard, sesont réjouis du résultat 2016, qui s’élève àplus de 17 millions en comptant les intérêtsbancaires et les loyers (quatre millions deplus que l’année précédente), tandis que les

dépenses sont à la baisse, repré-sentant 7,64% du budget, ce quipermet d’aider toujours plus effi-cacement la Terre Sainte confron-tée de plein fouet aux effets de la

crise au Moyen-Orient.Le Chancelier Alfredo Bastianelli prit à

son tour la parole, montrant une stabilitédans les statistiques de l’Ordre au vu deschiffres actuellement disponibles, avec envi-ron 15.000 Chevaliers, 9.000 Dames et 4.000ecclésiastiques, répartis sur les cinq conti-nents, pour moitié en Amérique. Par ailleursil fit part de sa volonté de mettre en œuvreune charte graphique au niveau internatio-nal, afin d’unifier l’image universelle de l’Or-dre. Les activités de communication, sur les-quelles il est chargé de veiller, se dévelop-pent grâce au nouveau site internet en cinqlangues, ainsi qu’au moyen de la revue an-nuelle et du bulletin d’information trimes-triel (Newsletter), publications toutes deuxnouvellement intitulées La Croix deJérusalem. Un livret spirituel, réalisé par leService Communication du Grand Magistèreen lien avec le Cérémoniaire, Mgr FortunatoFrezza, pourra aider cette année les membresde l’Ordre à vivre une heure d’adoration lelong de la Via Dolorosa, aux intentions duPatriarcat et de la paix en Terre sainte.

La session s’est terminée avec des nouvel-les générales, venues d’Australie, du Brésil etdes pays scandinaves, et par un débat sur lethème de la prochaine Consulta, assembléedes responsables de l’Ordre qui se tiendra àRome en novembre 2018.

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1 Nous aurons la joie de présenter amplementla personnalité du futur Gouverneur Général dansla Newsletter de l’été 2017.

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Présidées par lecardinal O’Bien,les sessions du

GrandMagistère, qui se

déroulent auVatican, durenthabituellement

deux jours.

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Ala fin du mois de janvier 2017, laCommission pour la Terre Sainte duGrand Magistère de l’Ordre du Saint-

Sépulcre, avec le Gouverneur Général Agos-tino Borromeo, a planifié avec le responsa-ble des services administratifs et comptablesdu Patriarcat latin de Jérusalem, le pèreImad Twal, les projets qui seront menés àbien avec le soutien de l’Ordre en 2017.Comme en 2016, une partie des fonds seraconsacrée à la hausse des salaires des ensei-gnants des écoles du Patriarcat, une mesureimportante pour continuer à offrir une édu-cation de haut niveau aux élèves et aux étu-diants.

Le Grand Magistère s’est en outre engagéà soutenir à hauteur de 907.000 dollars lesphases 1 et 2 de l’achèvement de laconstruction de l’église Saint-Paul à Jubeihaen Jordanie. Jubeiha est un village situé dansla périphérie d’Amman et où la première pa-roisse a été fondée en 1991, lorsqu’il y avaitencore peu d’habitations dans cette zone,

qui était encore principalement agricole. Aufil des années, la population a augmenté et,grâce à l’initiative de certains paroissiens etbienfaiteurs, la construction d’une églisepouvant accueillir le millier de fidèles latinsa été entreprise. Hélas, le manque de fonds arendu impossible l’achèvement du projet quisera à présent relancé, dans l’espoir de pou-voir bientôt donner aux paroissiens, qui ence moment se réunissent dans une salle voi-sine, un lieu approprié où célébrer les évè-nements religieux.

Autre projet auquel l’Ordre contribueraen 2017, à hauteur de 261.000 dollars : laconstruction du deuxième étage de l’école deNaour, ville jordanienne située à l’Ouest dela capitale d’Amman, avec une petite com-munauté catholique. L’école possède unnombre croissant d’étudiants qu’elle pourraaccueillir de manière plus adaptée et dans deplus petites classes, en favorisant un meilleurapprentissage, grâce aux nouvelles salles mi-ses à disposition au deuxième étage. ■

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IXN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

Newsletter

Les projets du Grand Magistèreen Terre Sainte pour l’année 2017

L’église deJubeiha, en

Jordanie, est enconstruction

dans unquartier

périphériqued’Amman où de

nombreuxfidèles

catholiques ontélu résidence

depuisquelquesannées.

Régulièrement des personnalités ou desgroupes sont accueillis au Palazzodella Rovere, siège du Grand Magis-

tère, près de la place Saint-Pierre. Ce sontdes occasions importantes pour faire mieuxconnaître l’Ordre, sa mission et ses activités.

Ainsi par exemple le rabbin Josh Ahrens,d’Allemagne, très engagé dans le dialogue,venu avec une délégation interreligieuse slo-vaque pour une rencontre avec le Pape, a étéreçu par le Gouverneur Général AgostinoBorromeo. Quelques jours avant l’Imam de

Trieste, Nader Akkad, vi-sitait le Palazzo della Ro-vere, se déclarant trèstouché de découvrirl’icône de la Vierge Ma-rie Reine de Palestine,patronne de l’Ordre, te-nant Jérusalem entre sesmains « comme signe etpromesse d’accueil et deprotection, et commeexhortation à l’amour etau respect pour tous leslieux religieux ». « Laculture de la rencontredoit s’enraciner en cha-cun de nous. La paix nepeut jaillir que de cœurspacifiés », ajoutait-il dansun entretien accordé auService Communicationdu Grand Magistère etpublié en italien sur no-tre site partenaire Vati-can Insider.

Parmi les groupes ve-nus au Grand Magistère,citons les membres duThomas More Leader-ship Institute, basé à Pa-ris, incluant des mem-bres et sympathisants de

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X N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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Inoubliables visitesau Grand Magistère

Des groupes d’enfantsvisitant le Palazzo dellaRovere découvrent l’Ordre etsa mission.

l’Ordre. Ils ont consacré un après-midi à ap-profondir leur connaissance des projets auprofit des communautés chrétiennes deTerre Sainte, ainsi que les chemins de déve-loppement spirituel proposés aux Chevalierset Dames dans le monde entier. Cette asso-ciation a pour but d’aider les décideurs à dé-velopper leur contribution au bénéfice de lacollectivité, dans leur secteur professionnel,en particulier à la lumière de la vie dessaints. « L’exemple que nous offre le premiermembre laïc béatifié de l’Ordre Equestre duSaint Sépulcre, Bartolo Longo, résonna ennous comme une invitation à réfléchir à l’ac-tion du Seigneur dans nos vies : prendreconscience de notre vocation de dirigeant etde baptisé, pour mieux convertir nos exis-tences à sa volonté, et faire rayonner d’au-tant mieux son message d’amour », nous ont-ils notamment écrit ensuite.

Enfin, le Grand Magistère a ouvert sesportes a plus de 200 enfants et adolescentsen pèlerinage, guidés par deux jeunesécuyers français de l’Ordre, qui ont visité enquatre groupes le Palazzo della Rovere et dé-couvert l’action menée au service de nos frè-res et sœurs de Terre Sainte. ■

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XIN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●

L’Imam NaderAkkad (a gauche),le rabbin JoshAhrens(ci-dessous), et desmembres duThomas MoreLeadershipInstitute, ont étéreçus au GrandMagistère, désireuxde mieux connaîtrel’action de l’Ordredu Saint-Sépulcreen Terre Sainte.

● ●la croix de jérusalemNewsletter

Le pèlerinage en Terre Sainte permet decréer un espace dans notre vie pourredécouvrir combien il est beau d’être

avec le Seigneur en reparcourant ses pas. A Jérusalem, dans les rues remplies de

voix et de couleurs de la vieille ville, nouspouvons choisir de marcher le long de la ViaDolorosa et de parcourir avec Jésus le che-min jusqu’au Calvaire, dans la certitude desa victoire sur la mort.

Nous sommes souvent gagnés par la fré-nésie des moments, par le brouhaha,par les trop nombreuses choses qui ontlieu autour de nous et à l’intérieur denous, aussi cette expérience devient-elle difficile à vivre pleinement.

À l’occasion de la publication denotre revue annuelle, La Croix de Jé-rusalem, nous avons annoncé l’édi-tion d’un livret spirituel pour 2017invitant les Chevaliers et les Damesde l’Ordre, qui auront la chance devivre le pèlerinage sur la terre deJésus, à faire halte en prière lelong de la Via Dolorosa, à s’accor-der la joie d’un moment d’adora-tion eucharistique, à vivre uneétape de repos pour l’âme enportant dans le cœur une inten-tion spéciale pour la paix enTerre Sainte et au Moyen-Orient. La prière nous permetd’accomplir notre mission desoutien envers le Patriarcat la-tin de Jérusalem, pas seule-ment matériellement, maisaussi spirituellement.

Le livret (disponible sur le site duGrand Magistère, www.oessh.va, dans lasection Media) a été pensé pour guiderles pèlerins dans l’expérience de l’adora-tion eucharistique à Jérusalem, dansl’église arménienne-catholique de Notre-Dame du Spasme, qui commémore ladouleur de Marie rencontrant son Filsportant la croix, à la quatrième stationde la Via Dolorosa, ou en communiond’intention et de prière, en quelque lieuoù vous vous trouviez. ■

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XII N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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Proposition faite aux membres del’Ordre : une heure d’adorationdurant le pèlerinage à Jérusalem

L’Ordre et la Terre Sainte

Par le Service Communication du Grand Magistère de l’Ordre

du Saint Sépulcre en collaboration avec Mgr Fortunato Frezza,

bibliste et Cérémoniaire de l’Ordre

FAIRE HALTEAVEC LE SEIGNEUR

ORDO EQUESTRISSANCTI SEPULCHRI HIEROSOLYMITANI

Une heure d’adoration durant le pèlerinage à Jérusalem

Une proposition spirituelle pour accompagner dans la prière

nos frères de Terre Sainte et invoquer la paix au Moyen-Orient

Mgr Pierbattista Pizzaballa,Administrateur Apostolique du

Patriarcat latin de Jérusalems’est rendu en visite à Chyprepour visiter les paroisses, les

prêtres et les Chevaliers duSaint-Sépulcre. La petite île du

diocèse de Jérusalem comptetrois paroisses tenues par les

Franciscains (Nicosie, Larnacaet Limassol) ainsi qu’une

paroisse tenue par laCommunauté du Verbe

Incarné, à Paphos. Cette visitede deux jours, en mars dernier,

a été l’occasion de nombreuxmoments de fraternité etd’échange, mais aussi de

partage œcuménique.L’Administrateur Apostolique anotamment rappelé, lors d’une

messe à Nicosie, que « lePatriarcat inclut des réalités différentes, la

Jordanie et Chypre par exemple, maisJérusalem nous unit, Jérusalem est le

symbole de notre unité ». Un rendez-vousincontournable dans l’agenda a été la

rencontre avec l’Ordre du Saint-Sépulcreprésent à Chypre. L’archevêque a remercié

les sept Chevaliers que compte l’île,soulignant comment ils font le lien entre

l’Europe et la Terre Sainte, lesencourageant à grandir en nombre et à

venir en pèlerinage à Jérusalem. Charles-Edouard Guilbert, écuyer de l’Orde

volontaire français actuellement chargé decoordonner les projets du Patriarcat,

accompagnait Mgr Pizzaballa. Il nousprésente ici succintement l’histoire

religieuse de cette grande îleméditerranéenne dont la richesse

culturelle est immense, avec des églises etdes monastères byzantins ainsi que de

très belles cathédrales médiévales ougothiques.

Troisième île de la Méditerranée en su-perficie, Chypre est un carrefour decivilisations, point de rencontre entre

l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Saint Paul auraitévangélisé les habitants de l’île avec l’aidede saint Barnabé. Selon la tradition orien-tale, Lazare se serait joint à eux, devenant lepremier évêque de Chypre.

Disciples du moine saint Maron, deschrétiens maronites s’installèrent en ceslieux dès le VIIème siècle, fuyant les raidsdes hordes sarrasines en Syrie et au Liban,puis leur présence se renforça, surtout aunord de l’île.

L’histoire de l’Eglise catholique latine àChypre commence plus tard, lors de laIIIème croisade menée par Richard Cœur deLion, lequel s’y installa en 1191, soutenu parles chrétiens maronites, ses fidèles alliés,tandis que le grand schisme était intervenuen 1054, séparant catholiques et orthodoxes.

Par la suite les Lusignan, la dynastie la-tine du Royaume de Chypre, réduisirent le

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Chypre et la Terre Sainte

Chypre, où le christianisme est enraciné depuis les origines, faitpartie du territoire du Patriarcat latin de Jérusalem.

XIIIN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

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nombre des évêques orthodoxes et lescontraignirent à rejoindre les montagnesavec leurs fidèles.

Le séjour de saint Louis en 1248 à Chypreest un élément marquant de l’histoire locale.

Jusqu’en 1489, les Lusignan ont régné, etCatherine Cornaro, veuve du roi Jacques II,fut la dernière souveraine latine de Chypre,détrônée par les Vénitiens en 1489.

En 1571, après avoir assiégé la ville de Ni-cosie, les vainqueurs turcs laissèrent aux or-thodoxes leurs lieux de culte mais s’emparè-rent des églises latines à titre de dommagesde guerre.

Deux minarets furent alors ajoutés à lacathédrale, devenue mosquée Aya Sofya, etrebaptisée en 1954 mosquée de Selim II, sul-tan de 1566 à 1574, sous le règne duquelChypre avait été conquise. Cette Terre Saintel’est aussi pour les musulmans, d’ailleursprès de Larnaka la mosquée Tekke de HalaSultan est située à l’emplacement du tom-beau d’Umm Harâm, la nourrice de Maho-met. Au-dessus de sa tombe se trouve unbloc de pierre qui serait arrivé miraculeuse-ment de Jérusalem par les airs. Quatrièmelieu saint de l’islam, c’est un pèlerinage trèsimportant pour de nombreux musulmans.

Après la domination ottomane, Chypreest administrée par les britanniques en 1878,pour devenir colonie du Royaume Uni aprèsla première Guerre mondiale et puis indé-pendante le 16 août 1960.

Une crise grave fut provoquée par l’inva-sion turque de l’île en 1974, aboutissant à sapartition. Des soldats de l’ONU sont tou-jours en faction entre la République de Chy-pre et le nord de l’île, qui est sous lecontrôle de la Turquie.

Aujourd’hui l’Eglise orthodoxe est majori-taire et dispose d’un patrimoine religieux ex-ceptionnel classé en grande partie au Patri-moine Mondial de l’Unesco. L’Eglise catholi-que conserve aussi un patrimoine, avec deuxcommunautés de rites différents, latin et ma-ronite.

Pour l’Eglise catholique latine représentéepar le diocèse patriarcal de Jérusalem, Chy-pre repose sur quatre paroisses, dont troisadministrées par les religieux franciscains dela Custodie qui ont longtemps été les seulsreprésentants du clergé catholique toléréspar l’empire ottoman.

À part la présence de l’archidiocèse Maro-nite, dont l’archevêque est la plus haute au-torité catholique résidant dans l’Ile, les latins

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Mgr Pizzaballa, Administrateur du Patriarcat latin de Jérusalem, avec des représentants du clergécatholique local.

La basilique du Saint-Sépulcre a été lecentre vers lequel le regard des chré-tiens du monde entier s’est tourné du-

rant les célébrations pascales des 15 et 16avril derniers : tout particulièrement cetteannée, pour la très belle coïncidence de lafête de Pâques catholique et orthodoxe. Decette façon, l’œcuménisme vécu à travers laproximité et la communion spirituelle de cesjours de fête a été le prolongement de celuiqui a été expérimenté dans l’acte pratique decollaboration pour les travaux de restaura-tion de l’édicule du Saint-Sépulcre.

Le 22 mars en effet, c’est dans une basili-que du Saint-Sépulcre comble que l’on a célé-bré avec une joie communicative la réouver-

ture de l’édicule. Les trois communautés quigardent le Saint-Sépulcre (grecque-orthodoxe,catholique latine et arménienne) ont collaboréfraternellement durant environ une annéepour permettre la réalisation des travaux né-cessaires de restauration, se redécouvrantplus proches que jamais. « Nous lisons tous lemême Evangile et nous professons le seul etmême Jésus Christ », a déclaré avec force lePatriarche arménien de Jérusalem NourhanManoogian, qui est intervenu après ThéophileIII, actuel primat de l’Eglise orthodoxe de Jé-rusalem, et le père Francesco Patton, custodede Terre Sainte. « L’enseignement de Jésus – a-t-il poursuivi – va au-delà de nos différencesthéologiques, culturelles et liturgiques ».

se réunissent dans L’église de Santa Croceconstruite au début des années 1900 et si-tuée sur la zone tampon de l’île sous l’admi-nistration de l’ONU et longe la partie occu-pée par l’armée turque. La paroisse confiéeaux franciscains a aussi une petite église dé-diée à sainte Elisabeth de Hongrie, à Kyre-nia, sur la côte nord. C’est ici qu’a lieu, unefois par semaine, la seule messe du territoireoccupé. Le Centre de Saint Joseph, géré parles sœurs franciscaines du Sacré-Cœur, ap-porte de l’assistance et une formation auximmigrants étrangers. À Nicosie, capitale dela « République turque de Chypre du Nord »,non reconnue internationalement, la Custo-die possède le Terra Santa College, fondé en1646 et plus ancienne école de l’île.

A Limassol, sur la côte sud de l’île, la pa-roisse avec son église bâtie au XIXème siècleest aussi confiée aux franciscains. Les sœursdu Sacré-Cœur gèrent une autre école catholi-que, l’école Sainte Marie. Cette école est l’unedes plus prestigieuses, offrant une éducationd’un niveau élevé à plus de mille élèves.

A Larnaka, sur la côte ouest de l’île, la pa-roisse Santa Maria delle Grazie date de 1843mais la présence franciscaine dans la villeest bien plus ancienne. Là se trouve égale-ment la maison de retraite Holy Land RestHouse, gérée par la Custodie de Terre Sainteen collaboration avec les sœurs franciscainesdu Sacré-Cœur.

Enfin, à Paphos, sur la côte est de l’île, lePatriarcat latin de Jérusalem a une paroisseconfiée aux prêtres de l’Institut du Verbe In-carné, ainsi que l’hospice Saint-Michel, mai-son de soins palliatifs. Propriété de l’Egliseorthodoxe, l’église de Chryssopolitissa, quiabrite le pilier où fut attaché et flagellé saintPaul, a l’heureuse particularité d’être parta-gée par les anglicans et les catholiques latinspour les célébrations, dans un bel élan œcu-ménique.

Ce patrimoine religieux et historique ex-traordinaire fait de Chypre un véritablehaut-lieu spirituel de la Terre Sainte.

Charles-Edouard Guilbert

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XVN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

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Accueillons un nouvel esprit dans les relations œcuméniques

L’inauguration de l’Édicule du Saint-sépulcre

Après avoir écouté les paroles joyeuses,pleines d’espérance et de gratitude enverstous les bienfaiteurs qui ont rendu possiblela réalisation des travaux – à commencer parle roi Abdallah II du royaume hachémite deJordanie et le Président palestinien Mah-moud Abbas –, l’Administrateur apostoliquedu Patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Pier-battista Pizzaballa, le Patriarche de Constan-tinople Bartholomée, le Délégué apostoliqueà Jérusalem Mgr Giuseppe Lazzarotto et, àtravers un message, Karekin II, Catholicosde tous les Arméniens, sont également inter-venus. « La restauration de cet édifice physi-que met de l’huile et du baume sur le corpsdu Christ qui est l’Eglise », a résumé avecjustesse Mgr Pizzaballa.

Le Saint-Siège a annoncé vouloir contri-buer à la restauration du Saint-Sépulcre à Jé-rusalem, allouant une somme de 500.000dollars pour la nouvelle phase des travauxqui concerneront la zone située autour duSaint-Sépulcre.

Elena Dini

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L’édicule, qui abrite le tombeau du Christ dans labasilique du Saint-Sépulcre, a été rénové grâceune collaboration œcuménique des diversesEglises chrétiennes, unies par la même foi en laRésurrection.

La magnifique expérience de membresde l’Ordre du Saint-Sépulcre venus

servir la Terre Sainte

Pourquoi avez-vous décidé deconsacrer ce temps de votre vieà l’Église en Terre Sainte ?

Nous sommes arrivés à Jérusalem en jan-vier 2014. À la suite de la visite et du mes-sage que le Saint-Père nous a donné au Bré-sil en 2013, nous avons tous deux sentis lorsde son homélie un grand désir de charité et

d’amour. Nous connaissions la Terre Sainte àtravers les précédentes visites que nous fai-sions chaque année au Patriarcat et aux com-munautés chrétiennes. Cet appel reçu donnale coup d’envoi pour notre départ et nousavons alors commencé à faire les préparatifsnécessaires et à nous organiser pour les troisannées sabbatiques pendant lesquelles nous

Henrique et Carola Abreu, Chevalier et Dame du Saint-Sépulcre, sesont mis au service de la Terre sainte pendant trois ans. Ils

témoignent de leur engagement dans un entretien réalisé parMyriam Ambroselli pour le Service Communication du Patriarcat

latin de Jérusalem, dont nous publions ici de larges extraits(l’intégralité se trouve sur le site www.lpj.org).

allions partir en tant que volontaires. Nousavons placé nos expériences personnelles etprofessionnelles dans les mains de Dieu et yavons déposé également notre désir de servirles besoins de l’Eglise Mère et les commu-nautés locales…

Quel était le but principal de votremission ?Au début, nous vivions dans le village

de Taybeh. Là-bas, nous avons participé acti-vement aux activités de la paroisse, à l’école,aux camps d’été, aux programmes pourles jeunes, aux groupes de pèlerinage et àcertains projets de réhabilitation de la pa-roisse. Carola était davantage impliquée auHome pour personnes âgées de Beit Aframoù elle s’est mise au service pour assurer lessoins et les besoins quotidiens des résidents.Nous avons seulement réalisé plus tard quecette période était en fait une préparationpour une mission beaucoup plus grandepour l’Église. Taybeh a été une école pournous. Un temps pour apprendre commentune paroisse travaille de l’intérieur, pour dé-couvrir concrètement les besoins réels denos Chrétiens qui vivent en Palestine, pourécouter leurs histoires, leurs difficultés,leurs luttes et simplement faire partie deleur vie. Après un an, nous nous sommesinstallés à Jérusalem et avons commencéune nouvelle mission. Le défi était de soute-

nir l’Administrateur général en restructurantle département des projets du Patriarcat.L’expérience de Taybeh nous a bien servis,car nous devions à présent prendre soin de55 paroisses réparties dans quatre territoiresde notre diocèse. Ma mission était de meconcentrer sur la mise en place du départe-ment : réunir la bonne équipe pour répondreaux besoins du bureau, visiter toutes les pa-roisses pour comprendre leurs besoins et semettre au service tant que possible du per-sonnel interne et externe ainsi que de nosbienfaiteurs. De son côté, Carola assuraitdes traductions pour le Service Communica-tion, aidait au travail de développement desprojets, tout en rendant service à la chancel-lerie et à l’administration générale, sur desquestions administratives. Nous sentionsque Notre Seigneur travaillait côte à côteavec nous, et avons eu plusieurs signes tan-gibles et confirmations de cela pendant cestrois années.

Quels sont les projets qui ont repré-senté pour vous les plus grands défis ?Il serait difficile d’en citer un en particu-

lier. Tous étaient importants. Chaque projetétait pour chaque paroisse, le projet le plus es-sentiel, et nous avons essayé de faire en sorteque nos pasteurs et les communautés le sen-tent de cette façon. Peut-être que le lieu oùl’aide a été la plus urgente à un moment

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XVIIN° 46 - PRINTEMPS 2017● ●la croix de jérusalem

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Henrique etCarola Abreu,

membres del’Ordre, couplede volontairesau service de

l’Eglise en TerreSainte, ici au

milieu desenfants dansune école du

Patriarcat Latin.

donné a été Gaza, ainsi que les réfugiés chré-tiens irakiens arrivés en Jordanie. Au momentde notre arrivée, ces deux groupes étaient lesplus vulnérables. Gaza était à la fin du conflitde 2014, et les réfugiés chrétiens en Irakétaient logés dans des préfabriqués ou des sal-les paroissiales aménagées en dortoirs de for-tune. Nous savions que nous devions répon-dre immédiatement à ces besoins et que l’aidehumanitaire était essentielle.

Comment votre mission a-t-elle étéétroitement liée à votre appartenance àl’Ordre du Saint-Sépulcre ?

L’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalemmarche aux côtés du Patriarcat latin, tel uncompagnon de vie et un soutien pourl’Eglise Mère en Terre Sainte. En tant quemembres de l’Ordre du Saint-Sépulcre, nous

sommes profondément conscients de notremission et de nos responsabilités envers lePatriarcat latin et les Chrétiens de TerreSainte. Ce que nous ne savions pas, c’est quenos vies en seraient changées à jamais. Danscet esprit, nous sommes venus sur cetteTerre avec la volonté de chercher la meil-leure façon d’améliorer la vie des autres,d’apporter du confort et plus de dignité àceux qui souffrent le plus, qu’il s’agisse deréfugiés chrétiens en Jordanie, d’un famillede Gaza en grande difficulté, ou d’enfantsporteurs de handicaps qui vivent dans un denos foyers. Notre foi et nos convictions nousdisent que l’amour que nous avons les unspour les autres doit être la force motrice denotre mission commune, avec l’Ordre et lePatriarcat latin. Nous sommes appelés àprendre soin les uns des autres. ■

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XVIII N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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La relation entre le Holy Child Programet l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre adébuté il y a plusieurs années. La Su-

périeure générale des Sœurs franciscaines del’Eucharistie, mère Shaun Vergauwen, ren-contrait périodiquement le Grand Maître del’Ordre, le cardinal Edwin O’Brien, qui anourri un intérêt pour les activités de lacommunauté et en particulier pour leur œu-vre en Terre Sainte. Cette relation a revêtuune dimension nouvelle lorsqu’une de-mande de subvention a été présentée à l’Or-dre, pour assurer la durabilité du Holy ChildProgram. En 2016, le Holy Child Programest devenu le bénéficiaire d’un fonds de do-tation du Rev. Dr. William W. Hamischfeger,à travers la générosité de la LieutenanceUSA Western, et une contribution de laLieutenance USA Middle Atlantic. Grâce àces généreuses dotations, le Holy Child Pro-gram a été capable d’être plus autonome et a

eu une plus grande stabilité financière ens’efforçant de soutenir son personnel chré-tien local, fournir une éducation et un en-trainement continus et offrir son service vi-tal à la communauté. Une telle subventionfavorise un plus grand espoir au personnel,ainsi qu’aux parents lorsqu’ils se tournentvers l’avenir de leurs enfants.

Fondé en 1995 par les Sœurs franciscai-nes de l’Eucharistie, le Holy Child Programest l’un des très rares centres dans le secteur

L’expérience du Holy ChildProgram à Beit Sahour

‘‘J’aime travailler avec lesenfants qui ont des difficultés carj’ai le sentiment que si nous nenous préoccupons pas d’eux, quile fera ?’’

VIVIAN MOUSSALEM(Enseignante)

« En chaque enfant, promouvoir un changement pour le monde entier ».

de Bethléem à servir les enfants por-teurs de problèmes comportementaux etémotionnels sévères, par le biais d’untraitement thérapeutique ambulatoire.Situé à Beit Sahour (où se situe leChamp des bergers), il a été fondé à lademande de parents dont les enfantssouffraient de troubles psychologiquesrésultant de la première Intifada, ou del’incursion militaire en Cisjordanie parles forces israéliennes. Le programme adémarré avec quatre enfants et prendactuellement en charge 35 enfants etleurs familles. Il fournit des programmesd’aide sociale supplémentaires en Cisjorda-nie, en étant notamment un centre d’entrai-nement pour les universités locales et autresagences qui servent les enfants et les famil-les dans la région.

L’enseignement de l’Eglise catholique ro-maine fournit un cadre pour les services quele Holy Child Program offre. La spiritualitéfranciscaine appelle tous ceux qui travaillentavec le programme à prendre soin des popu-lations les plus vulnérables et souvent iso-lées. La mission ressemble à celle de saintFrançois et « son baiser au lépreux ». Les en-fants sont entourés par le Holy Child Pro-gram qui représente l’Eglise catholique danscette oeuvre. Ce sont les expériences quoti-diennes d’apprentissage, de travail, de jeu etde célébration commune dans une atmos-phère d’école qui transforme l’isolement etla vulnérabilité en force et en joie pour lesenfants. Les étudiants commencent chaque

jour ensemble dans cet environnement ca-tholique, par un temps de prière, facilité mu-tuellement par un enseignant catholique etun enseignant musulman, où ils apprennentla foi catholique et les préceptes de l’islamqui approuvent et soutiennent le messaged’amour et de paix. [NB : Les écoles qui dé-pendent de l’Autorité palestinienne sont te-nues d’enseigner l’islam à leurs élèves mu-sulmans. Le HCP a décidé qu’au lieu depoursuivre la séparation entre les religions,il se concentrerait sur l’unité et sur ce quiest commun aux deux religions]. Le HolyChild Program compte actuellement 50% demusulmans et 50% de chrétiens.

Les élèves inscrits dans ce programmeunique suivent des cours réguliers dans unenvironnement thérapeutique, tout en sui-vant divers traitements, destinés à les aider àmaîtriser leurs problèmes psychologiques etcomportementaux. En plus de fournir à cha-que étudiant un programme individualisé,basé sur les points forts et les besoins, leHoly Child Program offre aussi l’IncredibleYears Program, qui enseigne à savoir résou-dre des problèmes, à accroitre les facultésémotive et sociale tout en réduisant les com-portements agressifs et perturbateurs. LeHoly Child Program est le premier auMoyen-Orient à mettre en place ce pro-gramme de traitement aux résultats prouvéset internationalement reconnu. Le HolyChild Program est fier du fait que 92,5% deses diplômés sont engagés dans des pro-grammes qui profitent à la communauté en

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MIREAM et DAVID ABU GHARBI(Parents)

‘‘Le Holy Child Program nousa enseigné à nous comporteravec nos enfants. L’atmosphèren’était faite que d’apprentissageet de gentillesse. J’ai vu monenfant se développer à traverscela et j’étais très heureused’assister aux rencontres’’

Le Holy Child Program accueille à Bethléem desenfants ayant des problèmes psychologiques oucomportementaux.

fréquentant par exemple des programmeséducatifs et vocationnels ou en soutenant fi-nancièrement leur famille par leur travail.Ces diplômés sont des membres productifsqui apportent une contribution à leur com-munauté locale.

Iskander Khoury, le directeur du pro-gramme, a ainsi commenté : « Dans chaqueenfant qui arrive ici, l’on voit quelque chose ;l’on voit du potentiel. L’on voit un enfantsaint. C’est la raison pour laquelle nous avonschoisi le nom de Holy Child Program (le motholy signifiant saint en anglais). Nous pou-vons voir dans cet enfant un danseur ; danscet enfant, un musicien. Mais c’est parfoisenfoui. Ces enfants font partie de la TerreSainte. Ils font partie des enfants du mondeentier. En chaque enfant, nous devrions plan-

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XX N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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L’Ordre a participé à ces derniersmois à l’accueil des réfugiés enJordanie, aux côtés d’autres insti-

tutions ecclésiales comme par exemplela Conférence épiscopale italienne. Ledirecteur de la Caritas en Jordanie abien voulu répondre à nos questions ausujet de cette aide d’urgence quiconcerne des familles fuyant le conflitactuel au Moyen-Orient.

Que fait Caritas Jordanie précisémentpour les enfants de réfugiés sur le ter-ritoire jordanien qui fait partie du ter-ritoire du Patriarcat latin de Jérusa-lem ? Pouvez-vous nous fournir desexemples concrets, notammentconcernant la scolarité de ces en-fants ? Caritas fournit une partie des frais de sco-

larité pour les enfants dont les parents, pourde nombreuses raisons telles que le chômage

et la pauvreté, sont incapables de payer l’in-tégralité de ces frais en Jordanie. Nous four-nissons aussi des cours de rattrapage pourles enfants qui ont pris du retard dans l’ac-quisition de connaissances pour améliorer

Comment faire face à l’accueildes réfugiés en Jordanie ?

Entretien avec Wael Suleiman, directeur de la Caritas en Jordanie.

ter une graine d’espoir et de paix. Dans cha-que enfant, nous pouvons promouvoir unchangement pour le monde entier ». ■

Pour plus d’informations concernant leHoly Child Program ou pour une visite,contactez les sœurs franciscaines de l’Eu-charistie.USA : mère Shaun Vergauwen, Supé-rieure générale, [email protected]ÉRUSALEM: Sœur Naomi Zimmer-mann, [email protected])Visitez le HCP sur@HolyChildProgramBethlehem

férentes nationalités, sont considérés commefaisant partie intégrante du pouvoir dynami-que de Caritas dans sa structure. Caritas as-sure ses financements par différents dona-teurs dans l’objectif de couvrir tous les sec-teurs vitaux et les services offerts par sescentres répartis dans un certain nombre degouvernorats jordaniens.

Caritas Jordanie recherche des fonds dedonateurs philanthropes internes et exter-nes, en réponse aux appels à propositions oupar le biais de ses membres et l’affiliationaux partenariats locaux, ainsi que la contri-bution des organisations sœurs partout dansle monde.

Alors que les besoins augmentent avecl’accueil de vastes populations de réfugiésprovenant de 49 pays souffrant de la diminu-tion des ressources et d’une extrême pau-vreté, Caritas a le sentiment que les ressour-ces sont nécessaires tant qu’il n’y aura pasde solutions imminentes aux répercussionsdes guerres et des crises qui font rage dansles pays voisins.

Caritas fait son possible pour ne par cou-per ou réduire l’assistance tant que le besoinest élevé, par conséquent elle ne cesse depromouvoir le droit pour les réfugiés de vi-vre en paix et de recevoir une protection etde quoi répondre à leurs besoins vitaux, enorganisant des campagnes de levée de fondset en représentant les réfugiés au niveau lo-cal et international. ■

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leurs performances à l’école. Ces enfants ob-tiennent ensuite de bons résultats et ont demeilleures réussites.

Nous organisons par ailleurs des cours deremise à niveau, qui donnent la possibilitéaux enfants qui manquent des annéesd’école en raison des conditions de guerredans leurs pays, d’être insérés dans descours d’éducation non-officiels l’après-midi,et d’être ainsi capables de recevoir un ap-prentissage suffisant et de se préparer à réin-tégrer le système éducatif classique, d’obte-nir des diplômes normaux et d’achever leursétudes supérieures. Enfin, une partie du pro-cessus d’apprentissage de Caritas consiste àsoutenir les activités parascolaires où les en-fants et leurs parents participent à des évé-nements récréatifs, sportifs et artistiquesdestinés à stimuler leurs capacités et à facili-ter leur résilience et la cohabitation, la soli-darité et le travail aux côtés de camarades dedifférentes nationalités.

Comment Caritas Jordanie finance-t-elle le service d’accueil aux réfugiés etavez-vous assez de ressources pour ré-pondre à leurs besoins à l’heure ac-tuelle ?Le travail de Caritas est fondé sur le bé-

névolat et la solidarité, ce qui implique l’uti-lisation de services et d’approches holisti-ques pour répondre aux besoins des réfu-giés, dans la mesure où les bénévoles, de dif-

L’équipe de laCaritas en

Jordanie esttrès engagée

auprès desréfugiés (le

cardinalLeonardo

Sandri – préfetde la

Congrégationpour les Eglises

orientales –venu

encourager sonaction).

Comment se positionne l’Ordredu Saint-Sépulcre en Suède etau Danemark où l’Eglise catho-

lique est très minoritaire ? Commentles Chevaliers et Dames participent-ilsà leur mission chrétienne d’être le le-vain dans la pâte au sein des paysscandinaves ?Les catholiques sont en minorité dans les

pays nordiques. En Suède, sur une popula-tion d’environ 10 millions d’habitants,150.000 catholiques seulement sont recen-sés. Depuis la Réforme, plus précisément de-puis 1527, année où le roi interrompit touterelation avec l’Eglise catholique, ces payssont protestants. Généralement, l’on peutdire que le luthéranisme a prévalu jusqu’auXX siècle. La loi sur la liberté religieuse nefut promulguée qu’en 1951 et l’Eglise natio-nale suédoise a existé jusqu’en 2000, pourêtre ensuite mise au même rang que toutesles autres communautés religieuses activesdans le pays.

Dans les pays scandinaves, seuls deux or-dres de chevalerie catholique existent – l’Or-dre du Saint-Sépulcre et l’Ordre de Malte –et ils suscitent souvent la méfiance, la curio-sité voire des critiques. Nous sommes doncappelés à être extrêmement ouverts quant ànos activités, à expliquer et informer sur lesorigines et les finalités de notre Ordre, ainsiqu’à expliquer clairement ce qu’est le catho-licisme, invitant tout le monde et en particu-lier la presse à suivre nos initiatives.

En ce qui concerne la participation des

catholiques, j’ai pris la décision, durant mapériode de régence de la Lieutenance, debaisser la somme de la contribution d’entréepour les jeunes de moins de 35 ans de façonà favoriser leur présence. Il y a beaucoup defaçons d’accroître l’intérêt de la populationpour la Terre Sainte par une plus grandecommunication autour de nos activités. Lesmembres ecclésiastiques de l’Ordre peuventaussi contribuer à travers leur témoignagedans la vie quotidienne de leurs diocèsesd’appartenance.

L’Ordre du Saint-Sépulcre est présenten Suède et au Danemark de manièreunie, au-delà des frontières nationalesdes Etats. Comment cette belle expé-rience d’Eglise est-elle née et quelmessage veut-elle véhiculer pour toutl’Ordre ?Dans une région du monde où les ques-

tions religieuses sont mises de côté, l’unedes meilleures façons d’atteindre nos objec-tifs est celle d’unir nos forces avec les catho-liques des pays voisins, comme cela a eu lieuen Suède et au Danemark à travers le décretdu mois d’octobre 2016, et grâce auquel aété créée la Lieutenance pour la Suède-Da-nemark. En raison de la forme géographiquede la Suède par exemple, il est plus simplepour les catholiques qui résident dans la par-tie méridionale du pays de rencontrer l’évê-que de Copenhague – à trente minutes entrain – que d’aller à Stockholm, capitale dela Suède qui se trouve à une heure d’avion.

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XXII N° 46 - PRINTEMPS 2017

la croix de jérusalemNewsletter

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La vie des Lieutenances

Un chemin d’unitédans les pays scandinaves

Entretien avec Bo Theutenberg, membre du Grand Magistère etancien Régent ad interim de la Lieutenance en Suède et au

Danemark : il nous parle d’une nouvelle étape pour l’Ordre dansces deux pays où les catholiques forment une minorité active.

Actuellement dans la nouvelle Lieute-nance, le Lieutenant est suédois et le GrandPrieur est danois. La base de la coopérationcatholique nordique est particulièrementsoutenue par la présence de la Conférenceépiscopale des pays scandinaves. Lorsque la

Lieutenance pour la Suède fut établie en2003, l’idée était de réunir tous les paysscandinaves à l’exception de la Finlande,surtout en raison de la forte différence lin-guistique, et l’intégration de la Suède et duDanemark va dans cette direction. ■

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La Lieutenance pour la Suède et le Danemark a accueilli la visite du Grand Maître, le cardinalO’Brien, qui a célébré l’hiver dernier à Stockholm l’Investiture de sept nouveaux Chevaliers, Dames

et membres ecclésiastiques au sein de l’Ordre du Saint-Sépulcre. La visite a débuté par le rendez-vous au Palais royal le 10 février pour la rencontre avec la plus haute autorité de l’Etat suédois pourles ordres de chevalerie royaux. Ce fut un signe fort d’amitié, de confiance réciproque et de reconnais-sance mutuelle entre notre Ordre catholique et le Royaume – luthérien – de Suède. Le cardinalO’Brien a été accueilli par la Garde d’honneur et conduit à la Salle des Ordres de chevalerie royaux oùle Chancelier des Ordres royaux, M. Ingemar Eliasson, a prononcé un discours de bienvenue auquel leGrand Maître a ensuite répondu. Après les salutations a suivi le déjeuner au cours duquel M. Eliassons’est vu remettre la Croix au mérite avec Plaque d’Or en signe de reconnaissance et d’amitié entrel’Ordre du Saint-Sépulcre et le Royaume de Suède. Plus tard a eu lieu la Veillée de préparation à l’In-vestiture du jour suivant.

La cérémonie d’Investiture s’est tenue le 11 février à la cathédrale de Saint-Eric et a été, commetoujours, un moment de grande communion et de fraternité. La célébration eucharistique a été suiviepar un dîner en l’honneur du Grand Maître, au cours duquel Bo Theutenberg a remis sa démission dela charge de Régent ad interim de la Lieutenance et le cardinal O’Brien a remis les décrets de nomina-tion au nouveau Lieutenant Tommy Thulin et au nouveau Grand Prieur de la Lieutenance, l’évêque deCopenhague, Mgr Czeslaw Kozon, qui sera assisté par le Grand Prieur coadjuteur suédois, Mgr Stej-pan Biletic. En effet, en automne dernier, la Suède et le Danemark ont été réunis en une seule Lieute-nance et sont toutes les deux bien représentées dans l’organisation de cette structure périphérique del’Ordre.

L’Investiture à Stockholm

L’Investiture des nouveaux membres de l’Ordre en Suède et au Danemark s’est déroulée le 11 février2017 à Stockholm, en présence du Grand Maître.

XXIV N° 46 - PRINTEMPS 2017

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Du 31 mars au 2 avril 2017, Lourdesaccueillait la retraite nationale de laLieutenance pour la France de l’Or-

dre du Saint Sépulcre de Jérusalem. Cette re-traite a rassemblé 160 participants à la CitéSaint-Pierre du Secours catholique, dont 126Chevaliers et Dames. Elle était prêchée parMonseigneur Bernard-Nicolas Aubertin,archevêque de Tours, consulteur pour leGrand Magistère, responsable de la Lieute-nance pour la France.

Au cours de ses enseignements, Monsei-gneur Aubertin s’est appuyé sur l’exempledu Christ pour proposer des paroles de paixet de réconciliation, en plein cœur du ca-rême. Il a particulièrement insisté sur la né-cessité de se mettre en situation d’écoute lesuns par rapport aux autres.

Une belle ambiance de prière et de ré-flexion, dans un cadre très agréable, sur lescontreforts dominant le sanctuaire.

Le Père André Cabes, recteur du sanc-tuaire Notre-Dame de Lourdes, a donné uneconférence sur Lourdes, les apparitions etBernadette Soubirous, avec une profondeur

spirituelle qui a bouleversé l’auditoire.A l’issue de sa conférence, durant les

complies, le Père Cabes a été investi cheva-lier ecclésiastique par Monseigneur Auber-tin, sur la base d’un Motu Proprio du GrandMaître.

La commanderie Sainte Bernadette Soubi-rous a présenté l’opération « Chapelet duSanctuaire » qui, depuis 2012, a vu confierla fabrication du chapelet officiel du Sanc-tuaire Notre-Dame de Lourdes à une famillechrétienne de Terre Sainte, à Beit Sahour,près de Bethléem. 20.000 chapelets sont fa-briqués par an, et vendus exclusivement à lalibrairie du Sanctuaire. C’est un bel exemplede solidarité et aussi de développement du-rable.

Dimanche, la messe à la basilique du Ro-saire a été suivie de l’Angélus à la Grotte deMassabielle, avant que la retraite ne se ter-mine par une photo historique.

Philippe CabidocheResponsable de la Commanderie

Sainte Bernadette Soubirous (Gers et Hautes-Pyrénées)

La Lieutenance pour la Franceréunie à Lourdes

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La Lieutenance de France rassemblée symboliquement dans la Grotte de Lourdes.