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N° 5050 DU VENDREDI 13 AVRIL 2018 CAMEROUN 400 F.CFA C’est ce qui ressort du rapport 2017 de l’organisme international sur les tendances relatives à l’abolition de la peine de mort dans le monde 235 personnes risquent la peine de mort au Cameroun Selon Amnesty international Les mobiles des fugues à répétition Nouvelle affaire PAD Cinq suspects hors d’atteinte de la justice • En nommant hier soir, 12 octobre 2018, les 30 autres sénateurs, Paul Biya a réservé quelques surprises. Pas de Sdf dans la liste. Ni le Mrc encore moins les proches de Akere Muna comme certains supputaient • La rédaction présente les dessous de ces nominations et impact sur l’opposi- tion et les élections Visées par une nouvelle enquête criminelle, cinq de la quinzaine de personnes interdites de sortie du Cameroun sont hors de portée de la justice camerounaise qui instruit quelque 3 dossiers de marchés au Port autonome de Douala Athlètes Camerounais P.5 Perchoir du Sénat • Dans sa chronique bi-hebdo- madaire , Martin Camus Minb fait des révélations sur un phénomène entretenu P.12 P.4 Vers la reconduction de Niat Njifenji Pp.2&3 LM 5050:LM 3345 13/04/18 23:12 Page1

N° 5050 DU VENDREDI 13 AVRIL 2018 CAMEROUN 400 F.CFA … · 2018-05-12 · à nouveau de la confiance du président de la République. Paul Biya qui n’a jamais lâché son « ami

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N° 5050 DU VENDREDI 13 AVRIL 2018 CAMEROUN 400 F.CFA

• C’est ce qui ressort du rapport2017 de l’organisme internationalsur les tendances relatives àl’abolition de la peine de mortdans le monde

235 personnes risquent la peine demort au Cameroun

Selon Amnesty international

Les mobilesdes fugues àrépétition

Nouvelle affaire PAD

Cinq suspects hors d’atteinte de la justice

• En nommant hiersoir, 12 octobre 2018,les 30 autres sénateurs, Paul Biya aréservé quelques surprises. Pas de Sdfdans la liste. Ni leMrc encore moins lesproches de AkereMuna comme certains supputaient• La rédaction présente les dessousde ces nominations etimpact sur l’opposi-tion et les élections

• Visées par une nouvelle enquête criminelle, cinq de la quinzaine de personnesinterdites de sortie du Cameroun sont hors de portée de la justice camerounaisequi instruit quelque 3 dossiers de marchés au Port autonome de Douala

Athlètes CamerounaisP.5

Perchoir du Sénat

• Dans sa chronique bi-hebdo-madaire , Martin Camus Minbfait des révélations sur unphénomène entretenu P.12

P.4

Vers la reconductionde Niat Njifenji

Pp.2&3

LM 5050:LM 3345 13/04/18 23:12 Page1

Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

Page 2Le MessagerLe Messager

1- InertieOn reprend les mêmes et on recommence…

N’ayant apporté aucun changement notable dans la nomination des 30 sénateurs devant compléter la liste des membres de la Chambre haute, le président dela République a choisi de marquer le pas sur place. Toute chose qui remet en cause l’efficacité de cette institution.

2- Rebelotte

Marcel Niat Njifenji en route pour le perchoirAlors que beaucoup d’observateurs de la scène politique prédisaient la chute du tout premier président de l’histoire du Sénat au Cameroun pourdes raisons de contentement des populations des régions anglophones, Paul Biya dont la fidélité en amitié n’a jamais été démentie, a choisi commeil était prévisible de garder l’homme de 84 ans, qui sauf retournement de dernière minute, devrait rempiler au perchoir de la chambre haute.

N’ayant apporté aucun change-ment notable dans la nominationdes 30 sénateurs devant complé-ter la liste des membres de laChambre haute du parlementcamerounais, le président de laRépublique a choisi de marquerle pas sur place. Toute chose quiremet en cause l’efficacité decette institution déjà question-née à l’issue de son premierquinquennat.

Seules 8 nouvelles personnalités ont étépromues aux postes de sénateurs titulaires.Les copains, qui accompagnent depuis aumoins les années 90 le président Biya dansson long règne à la tête de l’Etat, ont à nou-veau été récompensés. Pas de changementnotoire dans ce tsunami dans un verre d’eau.Dans la région de l’Adamaoua, l’ancienministre Baba Ahmadou est poussé à la porteau profit Djaratou Mohamadou. Pendant queMohamadou Gabdo (ancien maire de Banyo)et Moussa Sabo (lamido de Meiganga) ont étémaintenus. Dans le Centre c’est le Pr AlbertMbida qui remplace l’ancien ministre PiusOndoua, décédé. Dans la région de l’EstHilarion Diwala prend la place de l’ancienSecrétaire d’Etat Joseph Roland Matta alorsque la sénatrice Andp, Georziane MarlyseAbui garde son fauteuil. Dans l’Extrême nordle grabataire et maladif Dakole Daïssala aété sauvé par le décret présidentiel et Jean

Baptiste Baskouda promu au conseil consti-tutionnel a vu son poste désormais occupépar Ngwabaya Tchef-Tchef.

Pas de changement dans le Littoral ce quipermet à Pierre Flambeau, Ngayap,Secrétaire général de l’Undp de s’accrocheraux côtés de Madiba Songue Salomon etSiegfried David Etame Massoma, ancien gou-verneur et ancien ministre. La région duNord voit ainsi un nouvel homme pour lecompte du Front pour le Salut national duCameroun (Fsnc) d’Issa Tchiroma Bakary. Ils’agit de Boubakari Ousmanou qui va opérer

en lieu et place d’Hamadou Abbo récemmentexclu du parti. La crise dans le Nord-ouest etle Sud-ouest a permis de se débarrasser dequelques « vénérables ». Poste pour poste FonChafa Isaac prend la place de l ’ancienministre Nkwain Francis décédé en cours demandat et Regina Mundi Elisabetha – quiconduisait la liste battue par le SDF - est pré-férée au Fon Teche Njei II. Statu quo dans larégion de l’Ouest avec le trio composé del’ancien ministre et sultan des BamounIbrahim Mbombo Njoya, le Roi des BandjounDjomo Kamga Honoré et l’ancien DG de la

Sonel et surtout ancien Vice premier ministreMarcel Niat Njifenji. Pour ce qui est du Sud-ouest, juste le rajustement suite à la nomina-tion de Peter Mafany Musonge a permisd’observer un mouvement.

Du coup Leke Akumfor Phillip – que cer-tains présentent comme étant de l’UPC ten-dance de feu l’ancien ministre d’Etat Kodocket que dirige aujourd’hui le député RobertBapooh Bapooh - va occuper le vide laissé parle président de la Cnpbm et ancien premierministre Peter Mafany Musongue. M. Biya nes’est pas défait de Fon Mukete Victor EssimiNgo malgré ses coups de gueule à l’endroit dece dernier sur cette crise anglophone pourlaquelle il a récemment appelé au retour aufédéralisme ; avant que ses enfants ne ten-tent de rectifier. Il y aura aussi Chief AnjaSimon Onjwo pour compléter le tiercégagnant dans cette région. En réalité il n’yapresque pas eu de nouveauté. Rien à mettresous la dent dans un contexte où l’on parle desouffle nouveau pour accompagner le proces-sus démocratique.

La logique de Paul Biya, comme LeMessager l’a suffisamment indiqué dans sesprécédentes éditions est de continuer avec lesmêmes personnalités qui ne risquent pas dese créer un espace politique autonome pou-vant le gêner dans son ambition de resteréternellement à la tête de l’Etat. Au contrairechacun des parlementaires nommés par lePrince, qui sait lui devoir tout, au moins parles nominations successives, fera tout ce qu’ilfaut pour la pérennité de son pouvoir.

AGA avec Dimitri AMBA

J’y suis, j’y reste ! Inamovible, indétrô-nable, indéboulonnable ! Marcel NiatNjifenji conserve son trône. Les analysespartisanes, les tentatives de décryptagesdes politistes et politologues ou même enco-re les prévisions de la presse et des incondi-tionnels de la méthode Biya qui annon-çaient l’inéluctable fin de règne de l’ancienDirecteur général de la Société nationaled’électricité du Cameroun (Sonel), ont du seraviser. L’homme dont on faisait retentirles sirènes de son déclin, vient de bénéficierà nouveau de la confiance du président dela République. Paul Biya qui n’a jamaislâché son « ami », considéré comme un dessoutiens majeurs de son régime, dans larégion de l’Ouest-Cameroun notamment, l’anommé dans la liste des 30 sénateurs com-plémentaires des 70 officiellement élus àl’issue du scrutin du 25 mars dernier. Etcomme l’histoire se répète pour le digne filsdu département du Ndé, c’est au momentoù très peu l’attendaient, qu’il est reconduitpour cinq nouvelles années.

La crise anglophone ou-bliée ?

Secoué par les revendications de l’inter-minable crise anglophone qui a surgit ets’est imposée dans la vie politique camerou-naise depuis octobre 2016 ; pour se trans-former en conflit armé depuis octobre 2017,le chef de l’Etat a préféré son indéfectibleattachement à la loyauté de son lieutenantplutôt que de succomber à l’appel descitoyens originaires des régions anglo-phones qui se plaignent régulièrement dece que les leurs ne sont présents à la têtedes grandes institutions de l’Etat duCameroun. Déjà sevré de la présidence dela République, de la présidence de

l’Assemblée nationale, du Conseil écono-mique et social, du Conseil constitutionnel,de la première présidence de la CourSuprême, les voici à nouveau, écartés duperchoir.

Du haut de sa stature de dirigeantfroid, introverti, imperturbable, impassiblemais essentiellement calculateur, Biya atranché dans le vif en dévoilant ce goûtpoussé pour la gérontocratie qu’il nes’ennuie pas d’en assurer la perpétuité. Iln’a pas failli à la tradition. Les plus hautesfonctions de la République sont confiéesaux « pépés ». Il en est pour Niat commepour Chief Mukete, Jean Nkuete, Laurent

Esso, Amadou Ali… A l’observation, lePrince aime s’entourer des personnes qui,même affaibli par le poids de l’âge, lui res-teront éternellement fidèles. Des graba-taires avec qui il rêve de diriger et gouver-ner le Cameroun ad vitam eternam. Dequoi déclencher d’ici 48h dans les rangs despopulations du département du Ndé, unenouvelle valse de motion de soutien et dedéférence à l’endroit du créateur.

Aux affaires depuis 1960Âgé de 84 ans, Niat Njifenji Marcel

intègre la Fonction publique le 31 décembre

1960, au grade d’ingénieur des ponts etchaussées et des services techniques del’État. Le 6 décembre 1962, il sera détachéà l’Énergie électrique du Cameroun(Enelcam), où il est responsable du Bureaud’Études. En 1965, il est nommé Chef duservice Études et Travaux neufs suite à lacréation de l’Edc (Société d'électricité duCameroun), poste qu'il occupe de 1965 à1972. Le 1er janvier 1973, il est nommédirecteur général adjoint de l’Edc aprèsavoir assumé quelque temps les fonctionsd’attaché au directeur général chargé desétudes et de la programmation. De mai1974 à avril 1984 et de septembre 1989 àjuillet 2001, il est Directeur Général de laSociété nationale d’Électricité duCameroun (Sonel), société née de la fusiondes sociétés préexistantes dont Enelcam,Edc et Powercam.

Il fait sa première entrée au gouverne-ment le 7 septembre 1990 au 26 avril 1991comme ministre du Plan et del’Aménagement du territoire cumulative-ment avec son poste de Dg de la Sonel. Le 9avril 1992, alors qu’il a conduit victorieuse-ment dans le Ndé la liste du Rdpc aux pre-mières législatives multipartites boycottéespar l’opposition dure, M. Niat Ndjifenji estnommé Vice-premier ministre chargé desMines, de l’eau et de l’énergie, conservanttoujours ses fonctions de patron de la Sonel.

Auparavant, il passera 8 mois à la pri-son de Kondengui au lendemain du coupd'Etat manqué du 6 avril 1984. Il en sortirapour retrouver son poste de DG de la Sonel.Après la prise de cette société une annéeplus tôt, Niat Njifenji qui se retrouve enretraite forcée est porté à la tête de la mai-rie de la ville de Bangangte à l’issue duscrutin chaotique 2002. Il sera Maire de

2003 à 2007. A l’issue de ce premier man-dat, il ne sollicitera pas une reconductionfaisant monter des jeunes dont l’actuellemaire, Ketcha Courtes qui deviendra sonennemi juré.

Veinard, il est rappelé aux affaires parsa nomination comme sénateur le 8 mai2013. Alors que toutes les spéculations don-nent Peter Mafany comme le premierPrésident de la Chambre haute, quelquesheures avant l’élection, il désigné présidentdu groupe parlementaire. Et tout le mondese demandait qui sera alors le Président decette chambre dont le chef est le successeurconstitutionnel du président de la répu-blique en cas de vacance dument constatée.

M. Niat Njifenji sera sorti du chapeau,à la surprise de beaucoup. Présenté dansla chambre par …Peter Mafany Musongue,le chef du groupe parlementaire majoritai-re, il sera désigné premier président duSénat avec 86 voix sur 100, lors du votetenu le 12 juin 2013.

Cinq ans plus tard, le revoici en voied’être reconduit à la tête de l’institutionconstitutionnelle. Car sauf cataclysme, etbien que l’un des amis de Paul Biya,notamment le diplomate et ancien ministred’Etat François-Xavier Ngoubeyou - dont laliste avait été recalée en 2013 et qui vientde faire son entrée dans la chambre sur laliste de Sylvestre Ngouchinghe – leschances de l’ancien vice premier ministreainsi reconduit Sénateur par Paul Biya,sont intactes pour le perchoir. Paul Biyaqui aime tenir son petit monde préféreraitde loin avoir à ce poste quelqu’un qui tientsa présence immunitaire de sa seule volon-té, plutôt que d’un élu, même investi parson propre parti.

AGA avec Christian TCHAPMI

Les 30 sénateurs de Paul Biya : entre inertie et statu quo

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Le Messager no

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Page 3Le MessagerLe Messager

Les 30 sénateurs de Paul Biya : entre inertie et statu quo

Liste des séna-teurs nommés

AdamaouaMohamadou GabdoMoussa SaboDjaratou Mohamadou

CentreLaurent NkodoJean Marie PongmoniAlbert Laurent Mbida

EstRené Ze NgueleHilarion DiwalaMarlyse Abui

Extrême nordMahamat Bahar ManoufDakole DaïssalaNgwabaya

LittoralSm Madiba SongueDavid Etame Massoma MassomaPierre Flambeau Ngayap

NordAboubakary AbdoulayeMme Hayatou Aïcha PierretteBoubakari Ousmanou

Nord-ouestFon Doh Gah Nyonga IIIFon Chafa IsaacRegina Mundi

OuestIbrahim Mbombo NjoyaSm Djomo Kamga HonoréMarcel Niat Njifenji

SudHenry Ngali Ngoua Pierre Menye Ondoa François-XavierPaulette Bisseck

Sud-ouestFon Mukete VictorAnja SimonLeke Akumfor Phillip

Avec la nomination des 30 derniers séna-teurs, la composition de la chambre hautedu parlement est à 93 % de la seule volontédu Président de la République, présidentnational du RDPC. C’est une institution sousla fidélité de Paul Biya à l’exception d’unSdf estropié.

Le Conseil constitutionnel a proclamé la liste des séna-teurs au Palais des congrès le jeudi avril 2018. A partir decette date, la loi N° 2012/001 du 19 avril 2012 portant Codeélectoral, modifiée et complétée par la loi N° 2012/017 DU21 décembre 2012, dispose en ses articles 214(1) et 215(3)que : « Chaque région est représentée au Sénat par dix (10)sénateurs dont sept (07) sont élus au suffrage universelindirect sur la base régionale et trois (03) nommés pardécret du Président de la République…Le décret prévu àl’article 214 alinéa 1 ci-dessus intervient dans un délaimaximal de dix (10) jours suivant la proclamation desrésultats par le Conseil Constitutionnel. » A ce titre, le pré-sident de la République avait jusqu’au 14 avril 2018 pourdécréter les noms des sénateurs nommés. Or, hier 12 avril,à 17h, Paul Biya en publiant la liste des 30 sénateurs enquestion, à raison de 3 par région, témoigne à suffisancequ’il est un homme légaliste, attaché à la l’applicationrigoureuse de la loi qu’il a bordée dans l’intérêt de son ver-rouillage compulsif du pouvoir.

Fidélité du président La nomination des 30 sénateurs est l’expression suffi-

samment claire de la récompense par le Président de laRépublique de la fidélité de ses « amis ». C’est aussi, dansl’autre sens, si on veut lire ainsi, la reconnaissance de PaulBiya à l’endroit de ceux qui forment depuis de si longueannées son substrat de conservation du pouvoir d’Etat. Il ya de ce fait des amis traditionnels et inconditionnels qui serecrutent en majorité au sein du Rassemblement démocra-tique du peuple Camerounais (Rdpc), qu’au sein des autrespartis de la mouvance présidentielle pour ne pas dire de lamajorité présidentielle. Au nombre des amis classiques duprésident Biya, on retient par exemple à l’Ouest NiatNjifenji Marcel et le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya ; au

Sud-Ouest on peut citer Chief Mukete ; dans le LittoralSiegfried David Etame Massoma et la liste n’est pasexhaustive. Seul manque à l’appel Simon Achidi Achu,l’ancien premier ministre originaire du Nord-Ouest. Paie-t-il d’avoir vite appelé au dialogue mais surtout à la libéra-tion des manifestants anglophones détenus dans le cadrede la crise anglophone ? Rien n’est exclu car le critère d’unâge avancé donc fatigué que certains pourraient avancerdevient inopérant quand on voit les personnalités ci-avantcitées qui ont été reconduites.

De même on retient que le 8 mai 2013, en nommant les30 sénateurs, les statistiques révélaient que 26 étaient lesfidèles des fidèles de la politique du Renouveau national,les 4 sièges restants, le menu fretin, étaient gracieusementdistribués aux quatre partis accompagnateurs ou de lamajorité présidentielle qui n’avaient jamais pu faire entrerun élu au sénat. L’Union nationale pour la démocratie et leprogrès (Undp) de Belllo Bouba Maïgari, le Front pour lesalut national du Cameroun (Fnsc) d’Issa TchiromaBakary, le Mouvement des républicains (Mdr) de DakoléDaïssala et l’Alliance nationale pour la démocratie et leprogrès (Andp) d’Amadou Moustapha. En attendantd’amples vérifications, on pourrait y ajouter un apparentéUPC gouvernementale nommé dans le Sud-Ouest. Chacunde ces partis sera gratifié d’un sénateur, acte de la magna-nimité du Président de la République. Acte aussi pourconsolider cette alliance qui bloque toute éventualité deréforme véritable du système politique camerounais.

« Partis accompagnateurs » ré-compensés, femmes peu repré-sentées

Rien de nouveau sous le soleil d’autant qu’alors qu’il enavait la possibilité, Paul Biya n’a nommé que 4 femmes surles 30. Soit moins de 20%. Quid dons de l’engagement deson gouvernement pour la promotion du genre dans lespositions de leadership ? En nommant hier soir, 12 octobre2018, les trente autres sénateurs, le président Biya arepris les mêmes et a recommencé. On comprend mainte-nant dans toute sa dimension les jeux et mimiques de cer-tains partis politiques au cours de ces élections et surtoutlors du contentieux électoral.

C’est l’Undp qui a sorti le grand jeu en concourant danstoutes les régions du pays, au même titre que le Rdpc. Une

sorte de figuration pour faire le nombre et ne pas laisser leRdpc ridiculement seul sur le terrain car au regard desrésultats des élections municipales, il n’y avait pas matchdans beaucoup de régions du pays. Le parti présidentielétait assuré d’avance de son résultat.

Le jeu d’accompagnateur de l’Undp visait donc à obte-nir quelques récompenses du président de la Républiqueau moment de la nomination des sénateurs. C’est désor-mais chose faite car le secrétaire général du parti de BelloBouba est reconduit sénateur. Pierre Flambeau Ngayapaura manœuvré fort pour conserver la confiance du prési-dent de la République. Au moment du contentieux pré-élec-toral de ces élections, il va tout simplement retirer la plain-te de son parti du rôle sans qu’aucune explication ne soitdonnée. Il est clair que sur ce coup là, il y avait eu uneentente entre le Rdpc et l’Undp. En plus ce parti, davanta-ge implanté dans le septentrion camerounais ainsi quetoutes les autres formations satellites du Rdpc s’étaientjetées à l’eau pour espérer la nomination d’un sénateur.

Les partis qui rentent définitivement bredouilles de cesconsultations en dehors de la fierté affirmée d’avoir partici-pé, l’Union des mouvements socialistes (Ums) et l’Udp. Surles neuf partis en lice, seul le Rdpc dans le grand sud dupays a des sénateurs nommés, alors que les autres partissatellites qui ont glané chacun un sénateur ont pourl’essentiel leur principales bases dans les régions du grandnord du pays.

Le Sdf hors des radars de PaulBiya ?

Aucun sénateur n’a été nommé des rangs du SocialDemocratic Front (Sdf). Ceci pose le problème de la naturedes rapports aigres-doux entre ce parti et la formation dePaul Biya au pouvoir. En 2013, alors que le Chairman étaitcandidat aux sénatoriales dans la région du Nord-Ouest,son fief, le Rdpc mettra toutes les batteries en marche pourl’empêcher d’être élu. Curieusement, ce même Rdpc ferades mains et des pieds pour que le parti de la balance rem-porte les élections dans les régions de l’Ouest et del’Adamaoua. Par cet acte, l’opinion a conclu à l’existenced’une alliance souterraine entre les deux partis. Pourtantaucun membre du Sdf n’est jamais entré au gouvernement.En tout cas, cette posture sert au moins la base de ce partiqui ainsi se convainc que principal parti de l’opposition ins-

titutionnelle de la présidentielle de 1992, il est ancré dansla contestation du régime au pouvoir.

On en était là cette semaine, que l’hebdomadaire JeuneAfrique est venu jeter un pavé dans la mare en révélantque le président du Sdf a rencontré le président de laRépublique à Etoudi pour négocier de sa nominationcomme le futur président du sénat en remplacement deNiat Njifenji. Sans que cette information de notre confrèreparisien ne soit totalement dénuée de fondement, leschoses semblelent plus complexes. Et datent du Congrèsayant désigné le candidat de ce parti à la présidentielle. Lepouvoir en a contre ce partenaire de la démocratie de faça-de qui a désormais cours au Cameroun.

Selon une source interne dans ce parti, la propositiond’entrer au Sénat par une nomination du président Biyaaurait été faite à John Fru Ndi par… Grégoire Owona, leSGA du Rdpc qui avait conduit la délégation de ce parti auCongrès du SDF en fin février dernier. Mais le chairmandu SDF aurait, selon un de ses proches, exigé commecondition qu’il y vienne pour être…président de la chambrehaute. Une sorte de fin de non recevoir feinte, tant l’on voitmal comment le pouvoir camerounais aurait pu concéder laprésidence d’une institution constitutionnelle à une person-nalité issue de l’extrême minorité dans la chambre. D’où lafuite organisée via Jeune Afrique ? Voire.

Toujours est-il que la situation actuelle arrange aumoins une personne dans le SDF. Le candidat désigné dece parti pour la présidentielle, Joshua Osih, par ailleursdéputé et premier vice président national de ce parti,aurait été très gêné dans sa campagne. Ses adversairesauraient naturellement utilisé une éventuelle présence decadres du SDF nommés par le pouvoir pour disqualifier saprétention à représenter l’opposition éventuellement unie.Cet état de fait va aussi aider ce parti dans sa campagnepour les élections législatives et municipales attendues. Ilsera difficile pour ses adversaires de convaincre l’opinionqu’il n’est pas le parti d’opposition dont il se revendique laprimauté.

Le jeu se durcit donc au sortir de ces nominations.

AGA avec Léopold DASSI NDJIDJOU(Stagiaire)

L’ancien inspecteur généralau ministère de laCommunication et enseignantà l’Ecole supérieure dessciences et techniques del’information et de la commu-nication (Esstic) livre à chaud,son sentiment suite à sa nomi-nation parmi les 30 sénateursnommés par le président de laRépublique.

Quel est le sentiment qui vousanime après cette nomination entant que sénateur de la région duCentre ?

C’est une surprise pour moi, puisqueje ne m’y attendais pas. Faire confianceà ma personne pour participer à laconstruction de notre pays est une gran-de marque de reconnaissance. J’espèreêtre à la hauteur de cette tâche quej’imagine déjà immense au vu des défisqui nous interpellent

Journaliste et universitaire l’onimagine que vous serez peut-être leporte-voix de ces domaines afin defaire bouger les lignes…

Evidemment s’il y des projets et despropositions de lois allant dans le sensde la communication, euh bien, lesacteurs peuvent compter sur moipuisque je ferai tout ce qui est de mon

possible pour faire entendre leur voix.Sachez que je ne vais pas changer lemonde et que je travaillerai en compa-gnie d’autres collègues pour améliorer laqualité des projets soumis à notre appré-ciation. Les journalistes peuvent comp-ter sur moi à ce niveau.

Après une carrière couronnée pardes hauts et des bas, le chef de l’Etatvous donne peut être une autre occa-sion de servir la République…

Oui je le dis encore c’est certainementune reconnaissance de ce que j’ai pufaire durant les années où j’ai été appeléà apporter une pierre dans l’édificeCameroun. Pour cela c’est une reconnais-sance de ce que j’ai pu faire, je vais toutfaire à mon niveau pour servir à nou-veau la république mais surtout les col-lectivités territoriales décentralisées…

Propos recueillis par Dimitri AMBA

3- Parole de sénateur

Albert Mbida: « Les journalistespeuvent compter sur moi »

4- Décryptage

Paul Biya, le grand électeur du Sénat

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Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

Page 4Le Messager

Inscrit dans la perspective dela modernisation de l’outil deproduction de la Cameroontelecommunication (Camtel),l’ouvrage qui sera construitpar la société China ShenyangInternational CoopérationCo.Ltd, sous financement deExim bank, permettra de rap-procher les utilisateurs descentres en charge du stockage,de la gestion et de la sécurisa-tion de leurs données informa-tiques et de télécommunica-tions.

Dans 11 mois, un Data center verra lejour à Zamengoué, localité située dans ledépartement de la Lékié, arrondissement

d’Okola, région du Centre. Ce site com-pris dans un environnement physiquesécurisé et optimisé, apprend-t-on, héber-gera toutes les infrastructures logicielleset matérielles constituant le réseau infor-matique et de télécommunications del’opérateur public des télécommunicationsau Cameroun. Le Directeur général de laCameroon telecommunications ad’ailleurs effectué le vendredi, 06 avrildernier, une visite de chantier pours’assurer de l’effectivité des travaux.Résultat : « les travaux de terrassementsont achevés et la fondation de l’édifice encours d’achèvement ; ce qui augure nous apermis de relever une avancée satisfaisan-te des travaux. La mise en place d’unetelle infrastructure sera bénéfique à l’Etatdu Cameroun et à Camtel en cela qu’ellepermettra d’offrir des services spécifiques,sécurisés et adaptés aux besoins actuels etfuturs des usagers des réseaux informa-tiques et de communications électro-niques », rassure David Nkoto Emane.

Fonctionnement des plateformesinformatiques

Il s’agit en effet, d’un centre de traite-ment et d’hébergement des données infor-matiques et de télécommunications. Unouvrage qui permettra d’offrir des ser-vices spécifiques, sécurisés et adaptés auxbesoins actuels et futurs des usagers desréseaux informatiques et de communica-tions électroniques. Par ailleurs, laconstruction de ce centre de données,devant héberger sans arrêt de fonctionne-ment les plateformes informatiques et detélécommunications des potentiels clientsde Camtel, vise globalement « l’améliora-tion et la sécurisation de l’offre de serviceset d’infrastructures à large bande duCameroun ». L’infrastructure dont l’opé-rationnalité est prévue en fin septembre2018, révolutionnera n’en point douter lepaysage des télécommunications auCameroun et dans la sous-région, à côté

de celles déjà existantes.En rappel, le Data center de

Zamengoue, est une infrastructure deniveau Tier III dans la classification del’organisation « Uptime Institute ». Ils'agit d'un bâtiment R+1 tenant sur unesuperficie totale de 3300 m² avec uneemprise au sol de 1700 m² abritant 04transformateurs de 800 Kva chacun, 04groupes électrogènes, une pompe à eau de20 000 litres, tout le système fonctionnanten N+2 c'est-à-dire une source principaleactive et 02 en attente pour assurer laredondance et garantir la permanence duservice. Ce qui lui vaudra un taux de dis-ponibilité de 99.982%, 0.8 heures d’inter-ruption/an. Le coût total de ce projet dontHuawei Technologies est le prestataire,est évalué à 22 129 207,34 dollars USdont 85% garantis par le prêt Exim Banket 15% d'apport de la Camtel.

C.T.

Zamengoué attend son Data center

Visées par une nouvelleenquête criminelle, aumoins cinq de la quin-zaine de personnesliées au PAD et inter-dites de sortie sont horsde portée de la justicecamerounaise qui ins-truit au moins 3 dossiersde marchés publicsd’inégale valeur.

Selon des sources proches du pool desenquêteurs du tribunal criminel spécial(TCS), ce qui est désormais perçu par lesmédias comme «le nouveau dossier du portautonome de Douala (PAD) » et qui vautl’interdiction de sortie du territoire à unequinzaine de personnalités, cadres et pres-tataires compris, concernerait entre 3 et 4marchés publics d’équipements et/ou derénovation. « Des marchés d’inégale impor-tance » précisent les sources du Messager.

Ils remonteraient au début des années2010, lorsque cette entreprise publiqueayant alors pour responsables le gouver-neur du Littoral Fai Yengo Francis (PCA)et Dayas Mounoume (DG). Ce dernier avaitsuccédé à Emmanuel Etoundi Oyono.Aujourd’hui décédé, ce dernier qui, aprèsun premier séjour au sommet du PAD,avait été muté à la tête de la MAETUR –une autre société d’Etat -, était revenu diri-ger le mastodonte portuaire. Faut-il le rap-peler, le PAD est la principale plateformelogistique camerounaise par laquelle transi-terait, du moins officiellement, 95% du com-merce extérieur du Cameroun. C’est lui quijusqu’à une date récente servait de débou-ché principal pour le Tchad et de laRépublique centrafricaine (RCA). Ces deuxpays d’Afrique centrale sont sans façademaritime.

Le premier marché, - apparemment leplus important en valeur financière -, est,comme l’a révélé dans son édition de lundidernier, un contrat d’équipements dudomaine portuaire de Douala d’un systèmede radars dits VTMS. D’un montant finald’environ 4 milliards de Fcfa, autant sonutilité que son opportunité ont toujours étéquestionnées par les spécialistes de la sécu-rité portuaire. La plupart, mezza vocce,n’avaient jamais compris qu’au lieu d’amé-nager des équipements en BTP notammentdes murs hauts en béton armé et au besoinélectrifiés pour dissuader les auteurs devols de produits importés, les responsablesdu PAD choisirent d’initier un projet decameras pour, prétendument, surveillerl’espace portuaire. Selon les enquêteurs, leproblème de ce marché, serait que pis, mal-gré les paiements effectués rubis sur ongle

à une société israélienne dont le promoteurofficiel serait un certain Michel Farjon, ceséquipements n’ont jamais véritablement étéinstallés selon les spécifications contenuesdans le contrat de marché. Les enquêteurscommis par la justice criminelle spéciales’occupant des détournements de denierd’une valeur égale ou supérieure à 50 mil-lions FCFA voudraient savoir s’il ne s’estpas agi simplement d’un moyen pourquelques-uns de pomper les ressourcesfinancières du PAD, une Société anonymeà capitaux publics détenus à 100 % parl’Etat.

Le deuxième marché – sans doute leplus scandaleux – porterait lui sur un pro-jet de réparation de la drague ChantalBiya. Confié à une société appartenantapparemment à un parent de la premièredame, pour un montant de 800 millionsFCFA, son exécution n’aurait jamais connuun début de commencement. Et pourtant ilaura été payé. « Et intégralement » selonune confidence faite au Messager. Lesenquêteurs se posent les mêmes questionsque dans le marché précédent. D’autantque dans le cadre de la toute première affai-re dite du PAD dès 2005, et qui valut auxdirigeants de l’époque des poursuites mas-sives – dont l’une portant sur le dossier deladite drague alors concédée pour entretienet exploitation au groupe Bolloré – et pour

lequel la juge criminel du TGI du Wouricondamna le DG de l’époque, Alphonse M.Siyam Siwe, avant qu’il ne soit plus tardacquitté de ce chef par la Cour Suprême.

Encore la drague ChantalBiya !

Les deux derniers marchés, d’un mon-tant cumulé de quelque 500 millions Fcfaconcerneraient la réfection du Club Houseet la cantine-restaurant du PAD. Selonune dénonciation reçue et instruite en sontemps à la direction de la police judiciaire,une société camerounaise de prestations deservices – dont nous n’avons pas obtenu lenom exact - qui l’a obtenu au cours de lamême période aurait connu des retardsdans l’exécution. Du moins au-delà desdélais contractuels de trois mois. Même si àla fin, au bout de 8 mois, les prestations ontété effectivement réalisées, les enquêteursdu TCS, sur la base de la dénonciation ini-tiale, voudraient avoir le cœur net surl’impact du retard de livraison dans lesfinances du PAD. Plus, ils veulent s’assurerque les pénalités légales prévues en cas deretard ont été payées. Si oui, ont-elles effec-tivement été encaissées par la trésorerie duPAD ? Le Messager qui poursuit ses investi-gations n’a pas pu avoir plus d’éléments surle rôle des responsables du PAD dans la

survenance du retard, nœud apparent decette charge. Selon une source proche dudossier, ce rôle intéresserait au plus hautpoint la justice. C’est, à en croire cette der-nière, ce qui expliquerait par exemple quele directeur de ressources humaines del’époque, M. Mfou’ou Oyono dont c’était laresponsabilité organique de s’assurer dusuivi diligent d’un tel marché soit dans laliste des personnalités interdites de sortiedu territoire.

Fait curieux tout de même : nous appre-nons que c’est pourtant ce haut cadre, alorstrès proche de feu Emmanuel EtoundiOyono revenu à la tête du PAD, - il a parexemple bénéficié de ce dernier le pouvoird’intérim quand ce dernier, malade, étaithospitalisé en Europe pendant plusieursmois - aurait dénoncé M. DayasMounoume, le DG limogé, comme s’étantenrichi dans ce marché. Un peu commedans les dossiers de la Camwater oùMessieurs Sollo et Atangana Kouna seretrouvent aujourd’hui devant le TCS à lasuite de leurs dénonciations et contre-dénonciations. Comme hier d’autres dans ledossier Albatros/BBJII.

Selon nos informations, au moins cinqde la quinzaine de personnes citées dans lemessage porté du directeur de la police desfrontières à la délégation générale à la sûre-té nationale (DPF/DGSN), relatif au PAD

comme interdites de sortie du territoire setrouveraient à l’étranger. La plupart s’yétaient déjà au moment de la circulationsur les réseaux sociaux le week-end du 7 au8 avril de ce message porté daté du 4 avril2018. Il s’agit, entre autres, de l’ancien DG,Dayas Mounoume, déjà condamné dans unprocès précédent et qui s’était tiré justeavant le prononcé du verdict ; de M. JeanNdengue, ancien responsable des auditspuis Conseiller technique, qui de sa retrai-te, était en France pour des besoins desanté ; de Michel Farjon, promoteur de lasociété Rotorcraft ou encore Rein De Boer,depuis retournés dans leurs différents pays.

Quant à M. Mbella Roger de la sociétéattributaire du marché de la drague, dessources médiatiques affirment qu’il seserait tiré ledit week-end. Malgré l’interdic-tion de sortie ?

Reviendront ? Reviendront-ils pas pourcontribuer à la manifestation de la vérité ?Beaucoup en doutent, au regard des expé-riences passée dans l’opération Epervier,qui à l’exception du cas Atangana Kouna,aucun suspect ayant pris le large n’a étéramené devant la justice camerounaise.

On en saura en tout cas davantage aufur et à mesure que l’instruction des ditsdossiers approchera la phase contradictoirevoire publique.

AGA

NOUVELLE AFFAIRE PAD

Une demie-dizaine de suspects hors d’atteinte de la justice

COOPéRATION CAMEROUN-ChINE

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Page 5Le Messager

Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

C’est ce qui ressort du rapport 2017d’Amnesty International sur les ten-dances relatives à l’abolition de lapeine de mort dans le monde. Aussi,note-t-on que des progrès en termed’abolition de la peine de mort ontété relevés en Afrique sub-saharien-ne.

Amnesty International vient de commettre sonrapport 2017 sur la situation de la peine de mortdans le monde. L’organisation internationale dedéfense des droits humains qui fait remarquer qu’en2017, il n’y a eu ni condamnation à mort ni exécu-tion de peine capitale au Cameroun indique cepen-dant que 235 personnes sont sous la menaces d’unepeine de mort dans ce pays. Qui, depuis le 23décembre 2014 s’est doté d’une loi anti-terroriste.Laquelle prévoit la peine de mort pour toute person-ne convaincue d’actes terroristes. Les militants de lacause anglophone et les personnes soupçonnéesd’appartenir à la secte islamiste Boko Haram nesont pas exemptes. Ils tombent également sous lecoup de la peine capitale pour terrorisme. La prisonde Bafoussam compte 21 condamnés à mort, la pri-son centrale de Douala détient 3, la prison deKondengui 22 condamnés à mort. La région del’Extrême-Nord en compte 19 détenus dans cettecondition devant les juridictions militaires.

Pour s’en réjouir, ledit rapport d’Amnesty inter-national fait observer qu’il y a un léger progrès del’Afrique subsaharienne en 2017. Notamment dansla marche vers l ’abolition de la peine demort : « Amnesty International a recensé des exécu-tions dans deux pays seulement, la Somalie et le

Soudan du Sud, contre cinq en 2016…le nombre decondamnations à mort a diminué, passant de 1 086au moins en 2016 à 878 au moins en 2017 ».

D’après ce rapport dont le Messager a reçu copie,le Nigéria fait figure de mauvais élève en Afrique-subsaharienne avec 621 condamnés à mort et 2285personnes qui encourent cette peine. Mais en 2017,aucun condamné à mort n’a été exécuté au Nigéria.En Afrique du Nord, C’est l’Egypte qui bat le recordavec 35 personnes exécutées et 402 personnescondamnées à la peine capitale.

Des progrès considérables ….A noter que selon les recherches d’Amnesty

International, le recours à la peine de mort dans lemonde a continué de diminuer. Les évolutionsobservées en Afrique sub-saharienne en 2017 illus-trent une tendance positive d’ampleur mondiale.« au moins 993 exécutions dans 23 pays durantl’année, soit 4 % de moins qu’en 2016 (où 1 032 exé-cutions avaient été enregistrées) et 39 % de moinsqu’en 2015 (année où elle avait relevé le chiffre leplus haut depuis 1989 : 1 634 exécutions). Au moins2 591 condamnations à mort ont été prononcées dans53 pays en 2017, ce qui représente une baisse consi-dérable par rapport au record de 2016 : 3 117. Ceschiffres n’incluent pas les milliers de condamnationsà mort et d’exécutions qui auraient eu lieu en Chinecar les informations concernant la peine capitale ysont toujours classées secret d’État », a recensél’organisation.

À l’instar de la Guinée, la Mongolie a aboli lapeine de mort pour toutes les infractions, portantainsi à 106 le nombre de pays abolitionnistes en2017. Depuis que le Guatemala est devenu aboli-tionniste pour les infractions de droit commun,comme le meurtre, le nombre de pays ayant aboli la

peine capitale en droit ou dans la pratique s’élève à142. Seuls 23 pays continuent de procéder à des exé-cutions. Ce chiffre n’a pas changé depuis 2016, bienque plusieurs États aient repris les exécutions aprèsune période d’interruption.

Par ailleurs, certains pays, qui sont pourtantd’ardents défenseurs de la peine de mort, ont prisdes mesures visant à limiter son imposition. EnIran, les exécutions recensées ont baissé de 11 % etla proportion d’exécutions consécutives à des infrac-tions liées aux stupéfiants a été ramenée à 40 %.Des démarches ont également été entreprises pourrelever le seuil à partir duquel la possession de stu-péfiants entraînait obligatoirement une condamna-tion à mort. En Malaisie, la législation relative auxstupéfiants a été modifiée de sorte que le choix de lapeine soit laissé à la discrétion des juges dans lesaffaires de ce type. Ces changements contribuerontprobablement à réduire le nombre de condamna-tions à mort prononcées dans les deux pays.

Selon Salil Shetty, secrétaire général d’AmnestyInternational « le fait que des pays continuentd’avoir recours à la peine de mort pour des infrac-tions liées aux stupéfiants demeure inquiétant.Néanmoins, les mesures prises par l’Iran et laMalaisie pour modifier leur législation relative auxstupéfiants sont le signe que des failles apparaissent,même dans la minorité de pays qui continuent deprocéder à des exécutions ». Pour sa part, des faillesapparaissent, même dans la minorité de pays quicontinuent de procéder à des exécutions.

Une tendance qui inquiète Le recours à la peine de mort a continué néan-

moins de suivre une tendance inquiétante en 2017.En effet, « 15 pays ont condamné à mort ou exécutédes personnes pour des infractions à la législation

sur les stupéfiants, ce qui est contraire au droit inter-national. Bien que la plus grande partie des exécu-tions dans des affaires de stupéfiants aient été enre-gistrées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, c’estdans la région Asie-Pacifique que se trouvaient leplus grand nombre de pays ayant recours à la peinecapitale pour ce type d’infractions (10 sur 16) », notele rapport 2017 d’Amnesty International. Qui arecensé des exécutions pour ce motif dans quatrepays : l’Arabie saoudite, la Chine (où les chiffressont classés secret d’État), l’Iran et Singapour.Compte tenu du secret entourant la peine capitaleen Malaisie et au Viêt-Nam, Amnesty Internationaln’a pas pu établir si de telles exécutions avaient eulieu dans ces deux pays. En 2017, Singapour apendu huit personnes, toutes pour des infractionsliées aux stupéfiants ; ce chiffre est deux fois supé-rieur à celui de 2016. On a observé une tendancesimilaire en Arabie saoudite, où le nombre de déca-pitations dans des affaires de stupéfiants est montéen flèche, passant de 16 % des exécutions en 2016 à40 % en 2017.

« En dépit des grandes avancées vers l’abolitionde ce châtiment abject, quelques dirigeants conti-nuent de recourir à la peine de mort comme solutionde fortune plutôt que de traiter les problèmes à laracine grâce à des politiques humaines, efficaces etfondées sur des éléments concrets. Un dirigeant fortpromeut la justice et non la peine capitale », a décla-ré Salil Shetty.

Et de poursuivre : « les mesures draconiennes delutte contre les stupéfiants qui sont en vigueur dansde nombreux pays du Moyen-Orient, d’Asie et duPacifique sont un échec total. »

En sommes, en 2017, plusieurs États n’ont pasrespecté certaines autres interdictions prescritespar le droit international.

B-P.D.

Chiffres mondiauxAmnesty International a recensé au

moins 993 exécutions dans 23 pays en 2017, soit 4 % de moins qu'en2016 (où 1 032 exécutions avaient été enregistrées) et 39 % de moins qu'en2015 (année où l'organisation avait relevé le chiffre le plus élevé depuis1989 : 1 634 exécutions).

La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant,en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, en Irak et au Pakistan.

Cette année encore, c’est en Chine qu’ont été exécutés le plusgrand nombre de prisonniers. Toutefois, il s’avère impossible d’obtenir deschiffres précis sur l’application de la peine capitale dans le pays, ces don-nées étant classées secret d’État. Aussi le chiffre d'au moins 993 personnesexécutées dans le monde n’inclut-il pas les milliers d’exécutions qui ontprobablement eu lieu en Chine.

Hormis la Chine, quatre pays seulement sont responsables de près de84 % des exécutions recensées : l'Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et lePakistan.

En 2017, à la connaissance d’Amnesty International, 23 pays ont pro-cédé à des exécutions, comme en 2016.

Bahreïn, les Émirats arabes unis, la Jordanie et le Koweït ont reprisles exécutions en 2017. À l'inverse, Amnesty International n'a enregistréaucune exécution dans cinq des pays qui avaient appliqué la peine de morten 2016 : le Botswana, l'Indonésie, le Nigeria, le Soudan et Taiwan.

Le nombre d'exécutions a considérablement baissé au Bélarus(baisse de 50 %, le pays étant passé d'au moins quatre à au moins deuxexécutions), en Égypte (moins 20 %), en Iran (moins 11 %), au Pakistan(moins 31 %) et en Arabie saoudite (moins 5 %). En revanche, il a doubléou presque doublé dans l'État de Palestine (passant de trois en 2016 à sixen 2017), à Singapour (de quatre à huit) et en Somalie (de 14 à 24).

En 2017, deux pays – laGuinée et laMongolie – ont aboli la peine demort dans leur législation pour tous les crimes. Le Guatemala est devenuabolitionniste pour les crimes de droit commun uniquement. La Gambie asigné un traité international engageant le pays à ne pas procéder à desexécutions et à s'orienter vers l'abolition de la peine de mort dans sa légis-lation.

À la fin de l'année 2017, 106 pays (la majorité des États dans le monde)avaient aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimeset 142 (plus des deux tiers des États) étaient abolitionnistes en droit ou enpratique.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, descondamnés à mort ont bénéficié d'une commutation ou d'une grâce dansles 21 pays suivants : Bangladesh, Cameroun, Chine, Égypte, Émiratsarabes unis, États-Unis, Inde, Indonésie, Japon, Koweït, Malaisie,Maroc/Sahara occidental, Mauritanie, Nigeria, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Qatar, Sri Lanka, Taiwan, Tunisie et Zimbabwe.

Cinquante-cinq prisonniers condamnés à mort ont été innocentésdans six pays : Chine, États-Unis, Maldives, Nigeria, Taiwan et Zambie.

Amnesty International a enregistré au moins 2 591 condamnations àmort dans 53 pays en 2017, ce qui représente une baisse notable par rap-port au chiffre record de 3 117 enregistré en 2016.

Fin 2017, au moins 21 919 personnes se trouvaient dans le quartierdes condamnés à mort.

Les méthodes d’exécution utilisées en 2017 à travers le monde ontété les suivantes : la décapitation, la pendaison, le peloton d'exécu-tion et l’injection létale. Des exécutions ont eu lieu en public enIran (au moins 31).

Amnesty International a reçu en 2017 des informations signalantqu’au moins cinq personnes exécutées en Iran avaient moins de18 ans au moment des faits pour lesquels elles avaient été condamnées àmort.

Dans nombre de pays où des gens ont été condamnés à mort ou exécu-tés, la peine capitale a été prononcée à l’issue d’une procédure non confor-me aux normes internationales d’équité des procès. Dans certains cas,des « aveux » ont été arrachés au moyen de la torture ou d’autres mau-vais traitements, notamment en Arabie saoudite, à Bahreïn, en Chine, enIrak et en Iran.

Analyse par régionAmériquesPour la neuvième année consécutive, les États-Unis ont été le seul pays

du continent américain à exécuter des prisonniers.Le nombre d’exécutions (23) et de sentences capitales (41) recen-

sées aux États-Unis a légèrement augmenté par rapport à l'année 2016,mais est resté dans les moyennes historiquement faibles enregistrées cesdernières années. Pour la deuxième année consécutive et la deuxième foisdepuis 2006, les États-Unis n'ont pas figuré parmi les cinq pays du mondepratiquant le plus grand nombre d’exécutions ; ils sont passés du 7e au8e rang mondial.

Huit États du pays ont exécuté des condamnés, contre cinq en 2016,l'Arkansas, l'Ohio et la Virginie ayant repris les exécutions après uneinterruption de plusieurs années. Quatre États – l'Idaho, le Mississippi, leMissouri et le Nebraska – ainsi que des tribunaux fédéraux ont prononcédes peines de mort en 2017, après une interruption, ce qui a porté à 15 lenombre d'États de ce pays ayant prononcé des sentences capitales (deux deplus qu'en 2016). À l'inverse, la Caroline du Nord, le Kansas et l'Oregon,qui avaient condamné des prisonniers à la peine capitale en 2016, ne l'ontpas fait en 2017.

Seuls trois pays de la région – les États-Unis, le Guyana et Trinité-et-Tobago – ont prononcé des condamnations à mort.

Le Guatemala est devenu le 142e pays à abolir la peine capitale endroit et en pratique.

Asie et PacifiqueD'après les informations disponibles, au moins 93 exécutions ont eu

lieu dans neuf pays de la région en 2017, ce qui représente une baissenotable par rapport aux 130 exécutions au moins enregistrées dans11 pays en 2016. Cette diminution est due au recul constaté au Pakistan,où une baisse de 31 % du nombre d'exécutions a été enregistrée. Toutefois,ces chiffres n’incluent pas les milliers d’exécutions qui, selon AmnestyInternational, ont eu lieu en Chine.

Le nombre d'exécutions recensées à Singapour a doublé par rapport à2016, passant de quatre à huit. Toutes ces exécutions concernent despersonnes condamnées pour des infractions liées aux stupéfiants.

Au moins 1 037 nouvelles peines de mort ont été prononcées, ce quireprésente une légère baisse par rapport à 2016. Cette baisse est liée auxvariations enregistrées dans un certain nombre de pays, et aux statis-tiques fournies à Amnesty International par les autorités. Le nombre depeines de mort enregistrées en Inde, en Indonésie, au Pakistan et enThaïlande, entre autres, a diminué par rapport à 2016.

Des augmentations ont été enregistrées pour certains pays comme leBangladesh (où ce nombre est passé d'au moins 245 à au moins 273),Singapour (où il est passé d'au moins 7 à 15) et le Sri Lanka (où il estpassé d'au moins 79 à 218).

À la connaissance d'Amnesty International, 18 pays de la régionont prononcé des sentences capitales en 2017, ce chiffre étant inchangé parrapport à 2016. Le Brunéi Darussalam a prononcé une peine de mort,alors qu'il n'en avait prononcé aucune en 2016 ; la Papouasie-Nouvelle-Guinée n'a prononcé aucune sentence capitale en 2017, contrairement àl'année précédente.

Dans la région Asie et Pacifique, la peine de mort a été massivementprononcée pour des infractions ne répondant pas aux critères définissantles « crimes les plus graves », ce qui va à l'encontre du droit international.

Europe et Asie centraleDans la région Europe et Asie centrale, le Bélarus a été le seul pays à

procéder à des exécutions. Deuxexécutions au moins ont eu lieu dans cepays en 2017, et au moins quatre nouvelles sentences capitales y ont étéprononcées.

Un homme était toujours sous le coup d’une condamnation à la peinecapitale au Kazakhstan.

La Fédération de Russie, le Kazakhstan et le Tadjikistan ont maintenuleur moratoire sur les exécutions.

Moyen-Orient et Afrique du NordLe recours à la peine de mort a connu un léger recul en 2017. Le

nombre d'exécutions recensées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord adiminué de 1 %, passant de 856 exécutions en 2016 à 847 en 2017.

L’Iran, l’Arabie saoudite et l’Irak sont restés les trois pays procédant auplus grand nombre d'exécutions, totalisant à eux seuls 92 % des exécutionsenregistrées dans la région.

L’Iran a exécuté au moins 507 personnes, ce qui représentait 60 % del’ensemble des exécutions confirmées dans la région. L’Arabie saou-dite a exécuté 146 personnes, ce chiffre représentant 17 % de l'ensembledes exécutions confirmées dans la région.

Au moins 264 personnes ont été exécutées pour des infractionsliées aux stupéfiants (27 % de l'ensemble des exécutions recenséesen 2017).

Amnesty International a pu vérifier qu'au moins 619 condamnationsà mort avaient été prononcées dans la région en 2017, un nombre en bais-se comparé aux 764 sentences capitales enregistrées en 2016. L'Égypte aprononcé au moins 402 peines de mort, ce qui représentait le chiffre leplus élevé de la région.

Afrique subsaharienneDes mesures positives ont été prises dans toute l'Afrique subsaharien-

ne, conduisant à une diminution du nombre enregistré de pays procédant àdes exécutions.

Des exécutions ont été enregistrées dans deux pays (la Somalieet le Soudan du Sud) en 2017, contre cinq pays en 2016.

Vingt-huit prisonniers ont été exécutés, 24 en Somalie et quatreau Soudan du Sud, soit une légère hausse par rapport aux 22 exécutionsau moins recensées en 2016.

Le nombre de condamnations à mort a diminué, passant de 1 086au moins en 2016 à 878 au moins en 2017.

Le Nigeria est le pays de la région qui a prononcé le plus grandnombre de condamnations à mort et qui comptait le plus grandnombre de prisonniers sous le coup d’une sentence capitale à la fin del’année.

La Guinée a aboli la peine de mort pour tous les crimes. Le BurkinaFaso, la Gambie, le Kenya et le Tchad ont grandement progressé sur lavoie de l’abolition de ce châtiment.

SELON AMNESTy INTERNATIONAL

235 personnes risquent la peine de mort au Cameroun

La peine de mort en 2017: Faits et chiffres

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Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

Page 6Le Messager

Durant ces deux semainesde congés, ils ont travaillésans relâche pour rattra-per le retard accusédepuis le début des cours.

Jour-j moins 30, jour-j moins 40,peut-on lire sur les tableaux dansles salles classes visitées. Aquelques jours des examens officielsdonc, nombre d’établissements dela capitale politique du Camerounmultiplient des astuces pour assu-rer le succès aux examens officiels.Pour cet établissement situé auquartier éleveur à Yaoundé, la stra-tégie est claire : pas de congés pourle compte du second trimestre. Il est

7h30 ce jeudi matin, Ninkam Flore,élève en classe de terminales Esf(Économie Sociale et Familiale),franchit le portail, malgré la légèrepluie qui arrose le quartier.Contrairement à ses camarades, lajeune fille, la vingtaine à peine son-née, n’a pas connu de grâce matinéependant ces deux semaines. Aquelques jours de la reprise du troi-sième trimestre, fixé pour lundi pro-chain, elle se réjouit du travail abat-tu : « Ces cours sont très impor-tants, surtout pour moi qui composeà partir du 29 mai prochain.Pendant toute cette période, lesenseignants sont disponibles. Nousavons corrigé les anciens sujetsd’examens et je peux dire que je suisprête pour affronter mon examen ».

Comme elle, ses camarades sontaussi à pied d’œuvre. Côté ensei-gnants, les deux semaines ont étéun véritable coup de cravache dansla progression pédagogique et surl’évaluation du niveau des appre-nants : « Au moment où nous amor-çons les ultimes instances de cescours de mise à niveau, je ne peuxguère cacher ma satisfaction. D’unepart, ces cours m’ont permis d’éva-luer les niveaux réels des mes élèvesà quelques jours de l’examen. Jepeux d’ores et déjà, sans risque deme tromper vous dire quel est leniveau de chacun. D’autre part, lacorrection des anciens sujets m’apermis d’acclimater les enfants, j’enai d’ailleurs profité pour leur prodi-guer des conseils, à savoir comment

se comporter devant une épreuve »,explique Mbemié Christiane, ensei-gnant d’Histoire-Géographie.

Quant-aux dirigeants, la métho-de porte ses fruits depuis lesannées antérieures : « nous lesorganisons déjà depuis l’année der-nière, et bien avant. Ces cours demise à niveau, devons-nous le signa-ler se font sans contre partie, ils’agit d’un élan de cœur de la fon-dation pour améliorer les résultatsscolaires », affirme NgondéStéphanie, directrice des étudesdans un établissement privé de laplace. Ici comme ailleurs les établis-sements mettent les bouchés doublepour s’assurer un bon pourcentagede réussite.

Jenner ONANA (stg)

Pas de congés de pâques pour les élèves des ces classes 

Face à la presse hier, 12 avril, ZehKanakou Florence, sous-directricede la lutte contre le Vih auprès dela Direction de lutte contre lamaladie, les épidémies et pandé-mies (Dlmep), a présenté lesobjectifs visés par la nouvellestratégie de lutte contre le Vih.

C’est pour respecter la décisionn°0222/Minsanté/Cab du 16 février 2018 por-tant réorganisation de l’offre des services deprise en charge globale du Vih dans les forma-tions sanitaires, que le consortium Cbchb/Chpa mis sur pied le projet « Hiv free » sur toutel’étendue du territoire camerounais avecl’appui financier de Cdc/Pepfar. Il répond ainsien droite ligne à la déclaration publiée le 30septembre 2015 par l’Organisation mondialede la santé (Oms), selon laquelle, toute person-ne infectée par le Vih devrait commencer letraitement antirétroviral le plus tôt possibleaprès le diagnostic.

C’est donc pour atteindre « l ’objectif90/90/90 », que les nouvelles stratégies deprise en charge du Vih, qui sont établies selonl’approche « Traiter tous » au Cameroun,consistent à donner la possibilité à tous lescamerounais de pouvoir premièrement, se fairedépister, ensuite, de bénéficier d’une prise encharge et enfin d’un suivi annuel. « L’atteintede l’objectif 90/90/90, c’est l’approche « traitertous » ; ce qui veut dire qu’on donne l’opportu-nité à tous les camerounais de pouvoir bénéfi-cier du test de dépistage et ainsi, 90% de per-sonnes séropositives doivent bénéficier du trai-tement antirétroviral qui est gratuit sur toutel’étendue du territoire », dévoile Zeh Kakanou.

S’agissant du dépistage, tout le monde sus-ceptible d’être malade pourra bénéficier d’untest de vih au prix de 500frs. Cependant, cetest est gratuit pour les femmes enceintes, les

enfants de -19 ans, les détenus et autres per-sonnes vulnérables. Pour ce qui est de la priseen charge, dès lors qu’une personne aprèsavoir fait les examens, découvre qu’elle estséropositive, une équipe de psychologue estmis à sa disposition afin de lui permettre delutter contre le stress de la maladie par rap-port aux éventuelles invectives de la société etpour une bonne prise des médicaments antiré-troviraux qui sont gratuits sur toute l’étenduedu territoire. Enfin, quant à la rétention, lepatient qui est sous traitement antirétroviraldoit être suivi. Ainsi, il doit bénéficier 6 moisaprès la mise sous traitement, soit de la char-ge virale qui coûtent 5000frs, soit du Cd4 quicoûtent 2500Fcfa.

Cas spécial de la femme enceinteLa prise en charge de la femme enceinte qui

commence dès le début de sa grossesse, lui per-met non seulement de protéger sa santé etcelle de son futur bébé. A ce titre, la femmeenceinte séropositive, doit être soumise autraitement Arv (option b+) gratuitement. Parailleurs, une bonne prise de médicaments pres-crits dans l’option B+ et aux heures indiquées,assure la santé de la maman et prévient effi-cacement la transmission du Vih de la mère àl’enfant. Et pour ce faire, il est nécessaire voireimportant que le partenaire de la femmeenceinte puisse l’encourager à effectuer toutesses visites pendant la grossesse dans une for-mation sanitaire autorisée. Concernant levolet des formations sanitaires autorisées,désormais tous les centres du territoire natio-nal sont compétents et sont dotés d’outilsnécessaires pour la prise en charge des per-sonnes séropositives.

Rostand TCHAMI (Stg)

LUTTE CONTRE LE VIh

Qu’attendre des nouvelles stratégies de prise en charge ?PROMOTION DES

DROITS DE L’ENFANT

Unicef - journa-

listes pour un

nouveau départ C’est au cours d’une for-mation organisée par leministère de laCommunication du 11 au13 avril 2018 à Mbalmayo,que les jalons de cettecoopération ont été posés.

Dans certaines régions duCameroun, les droits des enfants sontsouvent violés. D’après les statis-tiques du Mics 2014, dans certainesrégions du pays à l’instar del’Extrême-Nord, le taux d’enfants demoins de 5 ans enregistrés à la nais-sance est en deçà de 50% ; 22% defilles de 15 à 19 ans sont victimes deviolences sexuelles ; 36,1% de fillessont mariées avant 18 ans. D’où lanécessité d’engager les hommes desmédias à s’intéresser davantage à cesproblématiques pour une améliorationdes conditions de vie des enfants.

De ce fait, une quinzained’hommes de médias, membres duRéseau des journalistes pour lesdroits de l’enfant et autres couchesvulnérables (Rejodec), ont participédu 11 au 13 avril 2018 à Mbalmayodans le Département du Nyong etSo’o, à un atelier de formation sur lespriorités du Plan stratégique 2018-2021 du Fonds des Nations Unies pourl’enfance (Unicef). Organisé par leministère de la Communication avecl’appui de l’Unicef, cet atelier vise àbriefer les journalistes sur l’agendade l’Unicef, les objectifs poursuivisdans le cadre du PAC, qui est une sec-tion chargée du partenariat, du plai-doyer et de la communication externede cette agence onusienne. À l’issuede ces travaux, il est attendu l’élabo-ration d’un plan d’action annuel.Dans son propos d’ouverture, SuzanneZOGO, sous directeur de l’Action gou-vernementale, représentant leministre de la Communication, a sou-ligné l’intérêt d’une telle rencontrepour le bien être de l’enfant.

Ces assises ont en outre permis dedéfinir la feuille de route de cettecoopération dont l’objectif principalest d’accompagner le système desNations Unies dans l’atteinte des ODDet la promotion des droits del’enfant. De manière spécifique, ils’agit de : contribuer au plaidoyer surles droits de l’enfant afin d’influencerle politique et renforcer l’engage-ment de toutes les parties prenantes ;de produire et diffuser des micropro-grammes sur la situation des enfantset autres couches vulnérables ;d’alerter les populations et les lea-ders sur les dérives liées aux droits del’enfant notamment les enregistre-ments des naissances, la malnutri-tion, les problèmes des adolescents.

Créé en novembre 2017, leRejodec est une association de jour-nalistes dont la mission est d’infor-mer, d’éduquer et de sensibiliserl’opinion sur les questions liées auxdroits de l’enfant et autres couchesvulnérables. C’est un instrument surlequel le représentant de l’Unicef,Jacques Boyer entend s’appuyer pourdonner la bonne information sur lasituation de l’enfance au Cameroun.

Nadège Christelle BOWA

PRéPARATION AUx ExAMENS OFFICIELS

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Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

Page 7Le Messager

Ces « déchets industriels spéciaux non-recyclables », ont été déversés dans lazone industrielle de Bassa à Douala, leweek-end dernier, par une entreprisede la place.

Des déchets issus du recyclage de batteries uséeset d’aluminium déversés dans la nature, c’est le tris-te constat fait hier dans la zone industrielle de Bassaà Douala. Les faits remontent selon nos informa-tions, au week-end dernier. Avec les pluies de cesderniers jours, les eaux de ruissellement ont emportéune partie de ces cendres, et l’ont drainée vers lequartier Oyak qui se trouve en aval de la zone dedéversement. L’entreprise Mets S.A, responsable decette « pollution écologique », dit avoir confié la ges-tion de ses déchets en sous-traitance à une autrestructure, tout en reconnaissant ne pas avoir assuréleur suivi. Selon le militant écologiste DidierYimkoua, il s’agit de « déchets industriels spéciauxnon-recyclables ». De ce fait, « ils doivent être stockésdans des containers vitrifiés (qui empêchent toutcontact direct avec les éléments de la nature que sontl’eau, l’air et le sol), ou dans des centres de stockagede déchets ultimes, dont le Cameroun ne dispose pasencore ».

Pour lui, une fois ces produits déversés dans lanature, c’est la vie humaine qui est menacée. Car,« ces cendres contiennent des matériaux lourds telsque le plomb, le mercure et des polluants organiquespersistants (des molécules qui résistent aux dégrada-tions biologiques naturelles, ndlr) » ; qui s’accumu-lent dans les tissus vivants tels que le cerveau, le foieet les tissus adipeux. Pire, elles s’infiltrent dans lanappe phréatique, la mangrove et les fonds marins,et deviennent inévitablement un poison pour

l’homme, via la consommation des produits de lamer, explique-t-il. D’où la nécessité pour leur mani-pulation, des structures disposant d’un permis envi-ronnemental, délivré par le ministère del’Environnement, de la Protection de la nature et duDéveloppement durable.

Les cendres ayant été versées dans une zone sousadministration de la Magzi (Mission d’aménagementet de gestion de la zone industrielle), Didier Yimkouadénonce « la complicité » de cette dernière enversl’entreprise incriminée. Selon lui, une fois informéede la situation, elle n’a pas saisi les responsables duministère en charge de l’Environnement, seuls com-pétents « pour déterminer le protocole de nettoyage dusite, et ceci aux frais de l’entreprise mise en cause ».

Mais, est plutôt restée complaisante en lui deman-dant de ramasser ces déchets dans de brefs délais.Du coté de la Magzi, il ne s’agit pas de complaisance,mais plutôt de « pédagogie ». « Toutes les entreprisesne sont pas encore informées des méthodes environne-mentales… Il y a une pédagogie à faire avant de sanc-tionner qui que se soit », explique monsieur Ambassa,un responsable de la Magzi. Raison pour laquelle, sastructure a juste instruit à l’entreprise mise en causede retirer ces cendres ; ce qui a été fait. Selon lui, lessanctions n’interviendront qu’en cas de récidive.Mais pour Didier Yimkoua, il y a lieu de s’interrogersur la nouvelle destination de ces déchets.

Le Prince FoGUE(stagiaire)

Des déchets non recyclables  déversés dans la nature

Une partie du  personnel du servi-ce magasin de la CotonnièreIndustrielledu Cameroun (CICAM),  n’approuvepas le traitement infligé par ladirection pendant les périodesd’intense activité. La directioncommerciale parle des rumeurs quine proviennent pas du magasin.

Au tour d’une table mercredi dernier à ladirection commerciale de la CotonnièreIndustrielle du Cameroun (CICAM) à Douala, leresponsable du service a pris la peine d’écouterle personnel du service magasin de cette struc-ture spécialisée dans la fabrication des pagneset des serviettes de bain 100 % coton. A l’originede cette rencontre, une plainte d’une partie desouvriers, insurgées par le fait que leursheures supplémentaires accumulées pendantles périodes de fortes production et les week-ends, encore dite période haute, n’étaientpas prises en compte lors du paiement de leur

salaire par leur employeur. Notamment, pen-dant la célébration de la journée internationalede la Femme (8 mars) et la journée internatio-nale des travailleurs (1er mai).

Informé de la situation, le chef de servicecommercial et marketing, Nicolas Ndoh, aété plutôt surpris, surtout parce qu’il n’a reçuaucune plainte en interne, dit-il. « Est-ce qu’il yquelqu’un qui se plaint, qui a un problème aumagasin ? C’est le moment de le souligner, je suislà pour écouter tout le monde », demande le res-ponsable du service commerciale au cours decette assise. Les réponses du personnel, unedizaine, réuni dans la salle de réunion sonttoutes négatives. Le délégué du personnel, leresponsable du magasin et le chef de service,tous présents, sont tous aussi étonnés et affir-ment n’avoir reçu aucune requête à ce sujet.Selon le responsable du magasin, l’équipe estdivisée en deux groupes, qui travaillent de 8heures à 18 heures et de 10 heures à 20heures, avec une pause de 2 heures. L’objectifétant de faire travailler tout le monde et ausside satisfaire à la demande.

Au sein de cette structure, confie le respon-sable commercial, les dispositions sont prises

par la direction pour que le personnel soit auxpetits soins. Même si l’entreprise connait unebaisse de sa production, la direction, apprend-on, fait des efforts pour honorer ses engage-ments et surtout pour éviter des licenciements.Toutefois, il ressort de cette rencontre que cer-taines heures considérées comme additionnel-le, sont des heures de compensation, parfoiseffectuées par le personnel qui aurait passé desheures règlementaires sans avoir des tâches àaccomplir. Aussi, même si l’heure supplémentai-re il y en a, l’entreprise fait son possible, malgréles difficultés, pour satisfaire ses employés. Eneffet, selon une source, l’usine a cessé de produi-re depuis deux jours pour manque d’une piècetechnique. Une situation qui contribue au malêtre de cette structure, qui subit les importa-tions massives des tissus en provenance despays d’Asie et d’Afrique de l’Ouest. Cette entre-prise publique ne revendique désormais qu’àpeine 5% des parts du marché du pagne auCameroun, contre 80% pour les produits en pro-venance de l’Asie (principalement de la Chine),10% du Nigéria, et 5% des autres pays del’Afrique de l’Ouest.

Marie Louise MAMGUE  

MOUVEMENT D’hUMEUR

Grogne des employés à CicamJUSTICE

Jean Paul

Soppo Priso

devant le TPIPour refus d’exécuterune décision de justicedevenue définitive,Jean Paul SOPPO PRISOcomparait une fois deplus devant le tribunalde première Instancedu Wouri.

L’affaire qui oppose l’aînéde la famille Soppo Priso estdevenue un véritable feuille-ton. Après avoir fait le tourdes tribunaux du Cameroun,jusqu’à la Cour Commune deJustice d’Abidjan en Côted’Ivoire où le fils du regrettéhomme politique et hommed’affaire Camerounais aperdu à toutes les étapes. Ilne résout toutefois pas àaccepter la décision pronon-cée en sa défaveur.

Voici 14 ans que Jean-PaulSoppo Priso jongle avec lajustice refusant systémati-quement et obstinément àpayer des arriérés de loyersaccumulés depuis plus de 12ans. Ce n’est pas faute depouvoir payer. Si ce n’estpour faire souffrir une pauvrefamille question de montrerqu’il est couvert par son aurasociale héritée de son illustregéniteur. On serait tenté dequestionner le rôle social dela justice.

Est-elle vraiment la mêmepour tout le monde ? Malgréles tribulations dont il est vic-time, Fritz NGO Pierre y croitdur comme fer. Lui qui, dansune confidence au messageril y a quelques mois, confir-mait sa confiance en la justi-ce de son pays.

Aussi nous a-t-il encoreconfié, la procédure quireprend ce 17 Avril 2018, aucorrectionnel du TPI il y val’esprit serein : « si j’ai gagné

jusqu’à présent partout où

M.Soppo Priso m’a traîné, ce

n’est pas dans cette reprise

que je vais perdre. La même

cause aura le même effet »,sérine-t-il. Le tout est desavoir si le même mauvaisperdant ne le traînera pas denouveau dans le même circuitdu dilatoire qui les condui-ront de nouveau devant laCour Commune d’Arbitraged’Abidjan en Côte d’Ivoire.L’homme aurait visiblementune capacité financière denuisance inépuisable. Surtoutlorsqu’il ne veut pas payerune dette.

Hélas, le temps de la justi-ce n’est pas celui du justi-ciable. Mais il faut savoir lalaisser suivre son cours.

Marlyse Sibatcheu

DOUALA

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Le Messager no

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Page 8Le Messager

Au cours de l’exercice 2017, le bud-

get de l’Etat s’est exécuté dans un

contexte marqué au plan internatio-

nal par : (i) une économie mondiale

qui s’est raffermie tout au long de

l’année, avec un taux de croissance

estimé à 3,7% contre 3,2% en 2016,

notamment grâce à la bonne tenue

de la production industrielle mon-

diale et au redressement du commer-

ce international. Selon le FMI, cette

dynamique devrait se poursuivre en

2018, au regard des premiers indices

de l’année, avec une croissance qui

devrait être supérieure à celle de

2017, entre 3,8% et 3,9%, sous

l’impulsion des Etats-Unis et des

pays émergents. (ii) Le faible niveau

des cours mondiaux du pétrole, mal-

gré une hausse de plus de 20% en

2017 par rapport à 2016. Le prix du

pétrole se situe en moyenne à 60 dol-

lars le baril.

Au plan national, le contexte d’exé-

cution du budget a été marqué par :

(i) un ralentissement de l’activité

économique, dont le taux de crois-

sance devrait se situer autour de

3,7% en 2017 contre 4,5% en 2016.

L’activité économique devrait être

redynamisée en 2018, avec un taux

croissance qui est projeté à 4,2%,

sous l’impulsion du secteur tertiaire

et de l ’accroissement de l ’offre

d’énergie pour les entreprises du sec-

teur secondaire ; (ii) la poursuite du

fléchissement de l’inflation, dont le

taux est estimé, selon l’INS, à 0,6%

en 2017 contre 0,9% en 2016 et 2,7%

en 2015 ; (iv) les appuis budgétaires

obtenus des partenaires au dévelop-

pement, suite à l’exécution satisfai-

sante du programme économique et

financier au terme du premier

semestre 2017 ; (v) la deuxième

année de mise en œuvre de l’Accord

de Partenariat Economique (APE),

avec l’entrée en lice des marchan-

dises dites du deuxième groupe et le

doublement du taux de réduction des

droits de douane pour les marchan-

dises du premier groupe ; et (vi) la

lutte contre l’insécurité dans les

régions du Nord-Ouest et du Sud-

ouest.

Globalement, l’exécution du bud-

get de l’Etat au cours de l’exercice

2017 s’est caractérisée notamment

par une bonne tenue des recettes fis-

cales et des sous-réalisations tant en

recettes pétrolières qu’en recettes

non fiscales, ainsi qu’une maîtrise

des dépenses budgétaires. Les évolu-

tions en recettes et dépenses sont les

suivantes :

I- LES RECETTES BUDGE-

TAIRES

Au cours de l’exercice 2017, les

recettes budgétaires totales s’élèvent

à 4 451,9 milliards. Elles sont en

hausse de 822,4 milliards (+22,7%)

par rapport à l’exercice précédent.

Cette hausse s’observe tant au niveau

des recettes internes qu’à celui des

emprunts et dons.

Les recettes budgétaires internes

recouvrées s’établissent à 3 057,1

milliards, augmentant ainsi de 218,8

milliards (+7,7%) par rapport à 2016

où elles étaient de 2 838,3 milliards.

Cette augmentation est essentielle-

ment attribuable aux recettes non

pétrolières.

Les emprunts et dons s’élèvent à

1 394,8 milliards à fin décembre

2017 contre 791,2 milliards à fin

décembre 2016, soit un accroisse-

ment de 603,6 milliards (+76,3%).

Cet accroissement est principale-

ment le fait d’une part, des res-

sources exceptionnelles au titre des

appuis budgétaires obtenus des par-

tenaires au développement, dans le

cadre de la mise en œuvre du pro-

gramme économique et financier

conclu avec le FMI, et, d’autre part,

de l’amélioration des décaissements

au titre des prêts projets.

S’agissant des prévisions, l’objectif

des recettes budgétaires totales pour

l’exercice 2017 fixé à 4 373,8 mil-

liards a été dépassé. Les réalisations

se situent à 4 451,9 milliards, soit un

taux de réalisation de 100,8%. Ce

dépassement est imputable aux

emprunts et dons. En effet, les

recettes budgétaires internes affi-

chent un taux de réalisation de

97,3% par rapport aux 3 143,3 mil-

liards de prévision annuelle, tandis

que les emprunts et dons présentent

un taux de réalisation de 113,4% par

rapport aux 1230,5 milliards prévus.

Par rubriques de recettes, les évo-

lutions se présentent ainsi qu’il suit :

1- Les recettes pétrolières se

chiffrent à 385,9 milliards à fin

décembre 2017, en baisse de 39,1

milliards (-9,2%) par rapport à fin

décembre 2016, du fait des effets du

faible niveau des cours mondiaux du

pétrole sur l ’activité du secteur

pétrolier. Elles sont constituées de

319,4 milliards de redevance pétro-

lière SNH et 66,5 milliards d’impôt

sur les sociétés pétrolières. Par rap-

port aux 455,1 milliards de prévision

annuelle, leur taux de réalisation est

de 84,8%. La sous-réalisation est

imputable à l’impôt sur les sociétés

pétrolières qui est affecté par le

faible niveau des cours du pétrole.

2- Les recettes non pétrolières

sont de 2 671,2 milliards à fin

décembre 2017 contre 2 413,3 mil-

liards à fin décembre 2016, soit une

augmentation de 257,9 milliards

(+10,7%). Par rapport aux 2 688,2

milliards d’objectif annuel, elles sont

en retrait de 17 milliards, soit un

taux de réalisation de 99,4%. La sous

performance s’observe au niveau des

recettes douanières et des recettes

non fiscales. L’évolution et les réali-

sations des principales composantes

des recettes non pétrolières sont

données ci-après.

a)- Les recettes des impôts et

taxes recouvrées au cours de l’exer-

cice 2017 s’élèvent à 1 790,4 mil-

liards contre 1 585,6 milliards en

2016, soit une hausse de 204,8 mil-

liards (+12,9%). Cette hausse résulte

principalement de l’augmentation de

195,4 milliards (+36,4%) de la TVA,

de 16,5 milliards (+15,6%) de la

TSPP, et de 9,9 milliards (+10,5%)

des droits d’enregistrement et du

timbre. Par contre, l’impôt sur les

sociétés non pétrolières, et les droits

d’accises enregistrent des baisses

respectives de 32 milliards (-9,1%) et

11,7 milliards (-5,9%). Par rapport

aux 1 719 milliards de prévision pour

EXECUTION BUDGETAIRE A FIN DECEMBRE 2017

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Le Messager no

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Page 9Le Messager

l’exercice 2017, les recettes d’impôts

et taxes sont en dépassement de 71,4

milliards, soit un taux de réalisation

de 104,2%. Ce dépassement s’obser-

ve au niveau de la TVA (119,3%) et

des droits d’enregistrement et du

timbre (109,9%). Par contre, l’IRPP,

l’impôt sur les sociétés non pétro-

lières, les droits d’accises et la TSPP

sont en sous réalisation.

b)- Les recettes douanières

s’établissent à 732,7 milliards pour

l’année 2017 contre 683,7 milliards

en 2016, soit une hausse de 49 mil-

liards (+7,2%). Par rapport aux 800

milliards prévus pour l’exercice, les

recettes douanières sont en retrait

de 67,4 milliards, soit un taux de

réalisation de 91,6%. Cette sous-per-

formance s’explique notamment par

la baisse des importations et, dans

une moindre mesure, par les effets

induits de l’Accord de Partenariat

Economique (APE).

c)- Les recettes non fiscales

augmentent de 4,1 milliards

(+2,8%%) et se situent à 148,1 mil-

liards à fin décembre 2017. Par rap-

port aux 169,1 milliards de prévision

annuelle, elles sont en retrait de 21

milliards, soit un taux de réalisation

de 87,6%. Cette sous réalisation est

notamment imputable au droit de

transit pétrolier et aux recettes des

services.

II- LES DEPENSES BUDGE-

TAIRES

Les dépenses budgétaires totales

s’élèvent à 4 363,8 milliards à fin

décembre 2017 contre 4 451,5 mil-

liards à fin décembre 2016, soit une

baisse de 87,7 milliards (-2%), impu-

table à aux dépenses courantes et

aux dépenses d’investissement. Par

rapport aux 4 373,8 milliards prévus

pour l’exercice 2017, leur taux d’exé-

cution est de 99,8%. Le taux d’exécu-

tion des dépenses courantes est de

104,5%, celui des dépenses d’inves-

tissement se situe à 93,6%, tandis

que le service de la dette publique a

été exécuté à hauteur de 99,8%. Par

nature de dépenses, les évolutions

sont les suivantes :

1- Les dépenses courantes

reculent de 188,6 milliards (-8,1%)

et se situent à 2 152,7 milliards à fin

décembre 2017. Par rapport aux

2 059,3 milliards prévus, elles sont

en dépassement de 93,4 milliards,

soit un taux d’exécution de 104,5%.

L’évolution et les réalisations des

principales rubriques des dépenses

courantes sont données ci-dessous.

a)- Les dépenses de personnel

augmentent de 37,3 milliards (+4%)

par rapport à l’exercice 2016 et s’éta-

blissent à 974,6 milliards à fin

décembre 2017. Elles sont en retrait

de 23,9 milliards par rapport aux

998,5 milliards prévus, soit un taux

d’exécution de 97,6%.

b)- Les dépenses de biens et

services baissent de 232,8 mil-

liards (-24,3%) par rapport à 2016 et

se chiffrent à 725,5 milliards à fin

décembre 2017. Le taux d’exécution

de ces dépenses est de 104,6% par

rapport aux 693,6 milliards prévus.

c)- Les dépenses de transferts

et pensions sont de 452,6 milliards

à fin décembre 2017, en hausse de

6,9 milliards (+1,5%) par rapport à

l’exercice précédent. Elles présentent

un dépassement de 85,4 milliards et

un taux d’exécution de 123,3%.

2- Les dépenses d’investisse-

ment s’élèvent à 1 485 milliards au

terme de l’année 2017 contre 1 514,6

milliards en 2016, soit une baisse de

29,6 milliards (-2%). Par rapport à

l’objectif annuel de 1 587 milliards,

ces dépenses sont en retrait de 102

milliards, soit un taux d’exécution de

93,6%. L’évolution et les réalisations

des différentes rubriques des

dépenses d’investissement sont pré-

sentées ci-après.

a)- Les dépenses d’investisse-

ment sur ressources propres

s’établissent à 691,1 milliards à fin

décembre 2017, diminuant de 301,5

milliards (-30,4%) par rapport à fin

décembre 2016. Elles sont en retrait

de 235,9 milliards, soit un taux

d’exécution de 74,6%, par rapport

aux 927 milliards prévus pour l’exer-

cice.

b)- Les dépenses d’investisse-

ment sur financements exté-

rieurs se situent à 773,5 milliards à

fin décembre 2017 et augmentent de

284,2 milliards (+58,1%). Par rap-

port à l’objectif annuel de 625 mil-

liards, leur taux d’exécution est de

123,8%, en raison notamment de

l ’amélioration de la capacité

d’absorption des ressources exté-

rieures destinées aux projets à finan-

cement conjoint.

c)- Les dépenses de restructu-

ration se chiffrent à 20,4 milliards

à fin décembre 2017 contre 32,7 mil-

liards en 2016, soit une baisse de

12,3 milliards (-37,6%). Leur taux

d’exécution est de 58,3%.

3- Le service de la dette

publique

Le service de la dette publique

pour l’année 2017 s’établit à 726,1

milliards contre 595,6 milliards en

2016, soit une hausse de 130,5 mil-

liards (+21,9%). Par rapport aux

727,5 milliards prévus, le service de

la dette publique est en retrait de 1,4

milliard, soit un taux d’exécution de

99,8%.

a)- Le service effectif de la

dette extérieure est de 270,5 mil-

liards à fin décembre 2017 contre

243,7 milliards à fin décembre 2016,

soit une hausse de 26,8 milliards

(+11%). Son taux d’exécution est de

83,3%. Il convient de relever qu’il n’y

a pas d’accumulation d’arriérés sur

cette dette.

b)- Les paiements au titre de

la dette intérieure augmentent de

103,7 milliards (+29,5%), passant de

351,9 milliards en 2016 à 455,6 mil-

liards en 2017. Par rapport aux

402,9 milliards prévus pour l’exerci-

ce, le taux d’exécution de ces paie-

ments est de 113,1%./-

EXECUTION BUDGETAIRE A FIN DECEMBRE 2017

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C’est à l’occasion de l’ateliernational de renforcement decapacités des responsablesimpliqués dans les procéduresde planification, de program-mation, de budgétisation, desuivi et de passation des inves-tissements au sein des dépar-tements ministériels présen-tant un fort potentiel de réali-sation en himo des infrastruc-tures, tenu dans la salle deconférences de l’hôtel Kapso àEbolowa le 11 avril derniersous la conduite de l’unitétechnique de la haute intensi-té de main d’œuvre (himo) duMinistère de l’économie, de laplanification et de l’aménage-ment du territoire (Minepat).

La mise en œuvre de l’approche àhaute intensité de main d’œuvre(Himo) dans les projets d’infrastruc-tures n’est pas un travail fait au

rabais, mais garantie une qualitédurable. Les routes faites en pavés depierre sont très durables contraire-ment à celles enduites avec l’asphal-te. Les salles de classe faites en maté-riaux locaux avec l’approche Himorésistent à l ’usure du temps, demême que les maisons faites depuisl’époque Allemande. Il est questionpour Medard Kouatchou coordonna-teur de l’unité technique Himo auMinepat, que les maîtres d’ouvrageintègrent l’approche Himo dans labudgétisation de leurs investisse-ments publics. Car, cette approchecombine l’utilisation de la maind’œuvre locale avec les matériauxlocaux pour la réalisation des infra-structures. L’objectif ici étant, decréer des emplois pour mieux luttercontre la pauvreté. Le recours auxapproches Himo pour la réalisationdes infrastructures publiques, chaquefois que cela est techniquement pos-sible et économiquement rentable, estnon seulement trois fois moins cher,mais aussi et surtout, permet decréer trois fois plus d’emplois et de

réaliser des économies des devises del’ordre de 50 à 60%. C’est conscient deces avantages que le premierministre depuis le 28 juin 2012 lorsd’un conseil de cabinet a instruit leMinepat de « tout mettre en œuvrepour atteindre l’objectif d’intégrationdes approches Himo à hauteur de20% dans les programmes d’investis-sements publics ». C’est fort de celaque la rencontre d’Ebolowa vise àamener donc les administrationspubliques présentant un fort poten-tiel des réalisations en Himo à recou-rir aux approches intensives enemplois, chaque fois que cela est tech-niquement possible pour la réalisa-tion des investissements publics. Ils’agit de sensibiliser les décideurs etles responsables des programmesministériels sur les avantages à l’uti-lisation des approches Himo, vulgari-ser les textes et documents d’orienta-tion, former des intervenant de lachaîne sur l’élaboration des devis etle montage des dossiers d’appeld’offre (Dao) qui intègrent les clausesHimo. Formuler également des propo-

sitions d’inscription des projets Himodans le Bip. Ainsi, les thématiquesabordées ont permis à la trentaine departicipants d’éplucher l’approcheHimo qui désormais devra entrerdans les usages des administrationsau Cameroun. Déjà, des réalisationsen approches Himo existent dans larégion du Sud pour ne citer que cetexemple. Des routes faites enapproche Himo à Sangmélima, laconstruction de la clôture du com-plexe industriel de Ngalan (usine destracteurs) à Ebolowa qui a créé prèsde 150 emplois. Plusieurs autresexemples existent dans l’ensemble dupays comme cette route en pavés depierre faite à Ngoulémakong dans leSud, à Bangangté dans l’Ouest etdans d’autres régions. Aux termes del’atelier d’Ebolowa, il sera questiond’une augmentation substantielle dela part des projets Himo dans le Bip2019, avec pour corollaire desdizaines de milliers d’emplois directssupplémentaires créés et que l’élabo-ration de Dao type Himo soit sansambiguïté.

Jacques Pierre SEH

L’approche Himo au centre des débats à Ebolowa

Neuf. C’est le nombrede débouchés que s’estfrayé le caféCamerounais dans lemonde au cours de lacampagne 2016-2017.

Selon le rapport de cam-pagne de l’Office nationaldu cacao et du café (Oncc),sur les 20 270 tonnes com-mercialisées au cours deladite campagne, 12 527tonnes ont été exportées, enbaisse de près de 3 000tonnes par rapport auxexportations de 15 520tonnes enregistrées tout aulong de la campagne caféiè-re précédente. Selon le sited’information économiqueInvestir au Cameroun, « leséquilibres traditionnels, ence qui concerne les diffé-rentes destinations des caféscamerounais dans le monde,n’ont pas fondamentalementchangés au cours de la cam-pagne caféière 2016-2017 ».Mais, toujours selon le rap-port de campagne de l’Officenational du cacao et du café(Oncc), le Cameroun a puétoffer son marché dans lemonde, en se frayant neufnouveaux débouchés àl’international.Si plus de 72% du robusta

camerounais a été exportévers l’Algérie (25,5%), lePortugal (22,9%), l’Italie(13,2%) et les Etats-Unis(10,4), cette variété en pro-venance du Cameroun aégalement aguiché desacheteurs de six nouveauxpays. Il s’agit, indiquel’Oncc, du Danemark, de laGéorgie, des Pays-Bas,d’Israël, de la Pologne et dela Turquie. « Quant à l’ara-

bica camerounais, au coursde la dernière campagne, ila pu, pour la première fois,s’attirer les faveurs desacheteurs polonais, suisses,croates et indonésiens.Mais, les cargaisons les plusimportantes de cette varié-té, notamment 77,8% de laproduction camerounaise,ont été exportées versquatre pays : la Russie(27,6%), l ’Allemagne(25,7%), les Etats-Unis(13,1%) et l ’Indonésie(11,4%) ».Par ailleurs, force est de

noter qu’avec une nouvellebaisse de près de 20% de laproduction 2016-2017, à20 270 tonnes la filière café

poursuit son déclin. Les sta-tistiques de l’Office nationaldu cacao et du café (Oncc)qui ont officiellement étérévélées lors du lancementde la campagne caféière2017-2018, le 4 avril 2018font état de ce que la pro-duction 2016-2017 a culmi-né à 20 270 tonnes, en bais-se de près de 20% par rap-port aux 24 500 tonnes de lacampagne 2015-2016.Ce volume de production

est surtout la 2ème plusmauvaise performance réa-lisée par les producteurscamerounais, au cours descinq dernières campagnes,après les 16 142 tonnes de2012-2013, qualifiée par les

acteurs locaux de la filièrede pire campagne la plusmauvaise « des 50 dernièresannées ». Ce qui, selon lesexperts locaux de la filière,pourrait s’expliquer. Car,disent-ils, Il s’agit notam-ment de l’indisponibilité desplants, l’utilisation de varié-tés anciennes aux rende-ments insignifiants, la cher-té des engrais, le vieillisse-ment des plantations et desplanteurs, mais surtout unedésaffection des produc-teurs, du fait des prix trèspeu rémunérateurs (à la dif-férence de ceux du cacao),lesquels prix sont en dépha-sage total avec le volume detravail requis par l’activité

de production du café.A noter que « depuis la

campagne 2013-2014, quiavait redonné un peud’espoir aux acteurs de lafilière café, avec une produc-tion globale de 32 800tonnes, la production natio-nale du café au Cameroun ade nouveau régressé de plusde 12 500 tonnes », selon lesite investir au Cameroun.Toutes choses, poursuit leditsite, qui éloignent davanta-ge le pays des objectifscontenus dans son plan derelance des filières cacao-café, qui ambitionne de por-ter la production nationaledu café à 150 000 tonnes, en2020.

M.S.

COMMERCIALISATION

De nouveaux débouchés pour le café

SUD

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Le Messager no

5050 Vendredi 13 Avril 2018

Page 12Le Messager

Le coup d’envoi de la4e  édition du  tournoi Easter Cup,réservé aux U18,  a été donné cemardi  à  l’Ecole de footballBrasseries du Cameroun (Efbc) àDouala.

Le match d’ouverture de la quatrième éditiondu tournoi de football U18, baptisé Easter Cup,s’est achevé sur une large victoire de Bamboutosde Mbouda face APejes de Mfou (3-0). Cette ren-contre inaugurale, s’est déroulée ce mardià l’Ecole de football Brasseries du Cameroun(Efbc), l’hôte et initiateur, de cettecompétition qui réunit les meilleurs centres deformation du Cameroun. Comme lors destrois éditions précédentes, huit établissementsont été conviés à ce grand rendez-vous de footballjeune, qui permet de palier, à l’absence des cham-pionnats jeunes au Cameroun. NotammentNjalla Quan Sport Academy de Limbe, qui est àsa première participation, Coton sport deGaroua, Bamboutos de Mbouda, Union sportivede Douala, Léopard Royal de Bertoua, Best Starde Limbe, Apejes de Mfou et l’Efbc. « Le tournoiest fait pour encadrer les jeunes. Malheureusementle Cameroun ne dispose pas de championnat pourles catégories jeunes », explique Jean FlaubertNono, le manager général de l’Efbc.

Déjouer les pronosticsLes objectifs de ce tournoi, explique son pro-

moteur, est d’offrir aux jeunes footballeurs came-rounais, parfois privés de compétition, la possibili-té d’avoir un espace d’expression avec la chanced’être dénicher par les recruteurs. Comme lors desprécédentes éditions, l’organisateur a annoncél’arrivée des représentants de plusieurs clubseuropéens. A la fin du tournoi, un fichier d’équi-pe type sera établi par un jury constitué des foot-balleurs camerounais de renom et soumis à laDirection technique nationale pour exploitation.Des huit centres de formation de football en lice,

un seul d’entre-eux aura la chance de soulever, le14 avril prochain, le quatrième trophée dela Easter Cup. En 2017, la formation d’Unionsportive de Douala avait détrôné le centre hôte,après deux années consécutives derègne. « Chaque année, nous assistons au tour-noi avec une nouvelle équipe. L’objectif pour nousn’est pas forcement de gagner, mais de former etd’évaluer nos apprenants », explique l’encadreurtechnique de l’Efbc. Encore à sa première expé-rience, l’équipe de Njalla Quan de Limbe, espè-re déjouer les pronostics, favorables comme àchaque édition, à l’Efbc.

Marie Louise MAMGUE

TOURNOI U18

8 centres de formation à la conquête de la Easter Cup

Classé 6e en Afrique et 51e sur leplan mondial le mois dernier,l’équipe championne d’Afrique entitre dont le match amical contrela sélection nationale du Koweït le25 mars dernier à Koweït City, necomptait que pour du beurre, logece mois au 7e rang sur le conti-nent.

Comme chaque mois, la Fédération interna-tionale de football association (Fifa) a dévoiléhier jeudi 12 avril, son édition mensuelle duclassement des nations pour le mois en cours.Et, comme prévu après les nombreux matchsamicaux programmés en mars, des change-ments importants sont à noter. Côté africain,la Tunisie accentue son statut de leader et pro-fite de ses victoires face à l’Iran et au CostaRica (1-0 à chaque fois) pour gagner 9 rangs auniveau mondial et grimper à la 14e place, lemeilleur classement de son histoire. LesTunisiens ont salué avec enthousiasme le clas-sement historique de leur équipe nationale,parvenue à ce rang, du jamais vu pour lesAigles de Carthage.

Ces derniers affirment ainsi leur premièreplace sur le continent africain, loin devant leSénégal (28e), et parmi les pays arabes. «Mille

félicitations au peuple tunisien, et merci à tousceux qui ont contribué à cet exploit sans précé-dent», a tweeté l'entraîneur Nabil Maaloul. Ason plus haut niveau, la Tunisie avait atteintla 19e place en 1998, a indiqué la fédération,relevant que l'équipe, avec 1012 points, fran-chit également pour la première fois de sonhistoire le seuil des 1000 points. Soulignantque cette remontée au classement a été pro-gressive depuis 2010, la fédération a saluédans un communiqué cette prouesse témoi-gnant «d'une remarquable régularité et d'unebelle constance au niveau des résultats durantles dernières années ».

En attendant la Can 2019Le Cameroun, lui, perd une place sur le

continent (de 6e à 7e) mais conserve son rangsur l’échiquier planétaire (51e). La rencontreamicale remportée 3-1 par les poulains dusélectionneur intérimaire Alexandre BelingaBelinga n’a eu aucune incidence sur ce classe-ment Fifa. En attendant la désignation du nou-vel « oiseau rare », le pays hôte de la Couped’Afrique des nations (Can) 2019 devra s’inscri-re dans la perspective d’une nation qui rêve degarder le trophée à la maison notamment àtravers la multiplication des matchs amicauxinternationaux, des regroupement mais sur-tout, remporter toutes les rencontres comptantpour la campagne éliminatoire. Un peu plus

bas de ce classement, le Nigeria (47e) fait unbond de 5 places pour doubler le Cameroun etpermettre à l’Afrique de compter un 6e repré-sentant dans le Top 50. Si le Ghana, leBurkina Faso et le Cap Vert poursuivent leurprogression avec un gain de 3 places, l’Algérien’en finit quant à elle plus de chuter et lesFennecs sortent du Top 10 africain, dépasséspar les Requins Bleus.

L’Allemagne encore et toujours Sur le plan mondial, l'Allemagne a conservé

la tête du classement mensuel devant le Brésilet la Belgique qui déloge le Portugal dupodium. La Suisse et la France ont gagné deuxplaces pour atteindre respectivement les 6e et7e rangs, au détriment de l'Espagne qui reculede deux longueurs à la 8e place. La Belgique agagné deux places pour s'installer sur lepodium au 3e rang, délogeant le Portugal quidevance l'Argentine. Le plus fort recul estenregistré par la Pologne qui perd 4 places ettombe au 10e rang. A quelques semaines ducoup d'envoi du Mondial en Russie, le grandnombre de matchs disputés en mars (133) aentraîné de nombreux changements dans leclassement, avec les fortes progressions de laTunisie (14e, +9 places) et de l'Uruguay (17e,+5). Rendez-vous le 17 mai pour la prochaineédition avec moins de changements en perspec-tive.

C.T.

CLASSEMENT FIFA

Les Lions indomptables perdent une place

En 2008, jesuis allé accom-pagner une écolede football à untournoi de jeunesà Loches enFrance. Quinzegamins environsétaient embar-qués, pour unecompétition dontl’objectif, pourles responsablesdu centre, étaitle placement desjeunes auprèsdes Clubs français. En pareille occasion, lesscouts et les recruteurs pullulent en effet. LeTournoi avait à peine commencé que deuxenfants avaient fondu dans la nature. Aidés parleurs familles installées là-bas et qui rodaientautour de l’hôtel où nous étions. Cinq autres dis-paraîtront sans laisser des traces.

Le cas d’un jeune dans cette évasion m’avaitmarqué. Il avait tenté de fuir deux fois, et deuxfois, il a été rattrapé et ramené chez nous. Le soirde sa deuxième arrestation, il rentre dans machambre et me parle en langue bassa. Il me dit àpeu près ceci : «Grand frère, je préfère mourir quede rentrer au Cameroun. Ma mère a pris la tonti-ne d’un million et demi et elle m’a dit que c’étaitmon héritage et que j’aille me battre en France.Elle braise le poisson à côté de la route…si jerentre elle va me tuer ». J’étais partagé entre luiexpliquer qu’en restant ici sans papiers il ne pour-rait pas jouer au foot, et comprendre la situationqu’il venait de m’expliquer. Avec mes mots, j’aiessayé de lui expliquer. En vain, puisque le lende-main, il a réussi à s’enfuir, cette fois-là, pour debon ! Huit gamins étaient donc dans la nature,aidés dans leur évasion par leurs familles, instal-lées ici ou errant en Europe !

En 2006, je me suis retrouvé en Égypte pourcouvrir la Can. Nous avons été bruyammentaccueillis par la communauté camerounaise etchaque soir, ou presque, nous allions manger àMa’adi, un quartier à quarante cinq minutes ducentre-ville du Caire, à la recherche des restau-rants camerounais qui en avaient fait leurQuartier Général. Ce que nous allions découvrirétait hallucinant. Le temps de la Can, les restau-rants camerounais ouverts pour la circonstance,vendaient la bouffe au plat et la bouffe au lit. Desjeunes filles parties en aventure, faisaient leursemplettes sexuelles !

Ce n’était pas le plus grave. Nous découvronsde jeunes footballeurs, certains ayant fait lesbeaux jours des championnats locaux, dans uneincroyable promiscuité. Ils ne jouent au foot quepour le tournois inter ambassades de circonstan-ce ! Nous prenons sur nous la responsabilité deconvaincre certains de rentrer, parce-que en plus,ils sont parfois vingt dans une même chambre.Tous nous regardent avec surprise comme si nousne comprenions pas les enjeux. L’un de nous nousremettre le téléphone de son père et nous dit : « Sivous pouvez le convaincre, je rentre. Il m’a dit querevenir, c’est couvrir la famille de honte… » .

Chaque voyage est donc une occasion d’inves-tissement pour la famille, qui aura désormais son« mbenguetaire », parce qu’à leurs yeux, avoir unenfant en Europe est un espoir de richesse pour lafamille. C’est une sorte d’esclavage moderne, bientravaillée dans les familles, et implémentée pardes négriers véreux, qui se cachent dans les fédé-rations sportives et les ministères.

Récemment à Montaigu, des jeunes ont faitrespecter la tradition de la fuite. Les Jeux duCommonwealth comme d’habitude nous ont servile tableau final. Huit athlètes dans la nature,comme aux Jeux Olympiques de Londres, commeà d’autres jeux de la Francophonie et duCommonwealth qui ont permis aux NgoudjoHerman, Bika Mba Sakhio, Hassan Ndam etautres de s’expatrier.

Quand les familles le voient, la pression estimmense, l’espoir est permis, le business bat sonplein. En 2003 lorsque je vais en France pour lapremière fois, à l’occasion de la Coupe desConfédérations, une question d’un proche le jourde mon retour m’a renseigné sur le virus del’aventure qui a infecté les familles africainesaveuglées par la pauvreté : « Tu es rentrépourquoi » ?

Heureusement que j’étais rentré !

Martin Camus MIMB, Analyste des questions des Sports

FOOT’AISES

Pourquoi fuient-ils ?

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