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MinistLre de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75042 Paris Cedex 01 3615 Culture www.culture.gouv.fr LA LETTRE DINFORMATION MinistLre de la culture et de la communication N° 84 - bimensuel - 23 juin 2001 ISSN 1255 - 6270 Les arts du cirque © Philippe Cibille Dossier Orientations pour lannØe des arts du cirque DEUX ACCORDS DE COPRODUCTION CINÉMATOGRAPHIQUE SIGNÉS AVEC LALLEMAGNE ET LE LUXEMBOURG PIERRE HUYGHE PRIX SPÉCIAL DU JURY À LA BIENNALE DE VENISE 2001

N° 84 LA LETTRE - Culture · de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75042 Paris Cedex 01 3615 Culture LA LETTRE ... sous la plume vigoureuse de Jacques S allois, ancien

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Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75042 Paris Cedex 01

3615 Culturewww.culture.gouv.fr

LA LET TRED�INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 84 - bimensuel - 23 juin 2001

ISSN 1255 - 6270

Les arts du cirque © Philippe Cibille

DossierOrientationspour l�annéedes arts ducirque

DEUX ACCORDS DE COPRODUCTION CINÉMATOGRAPHIQUE SIGNÉS AVECL�ALLEMAGNE ET LE LUXEMBOURG

PIERRE HUYGHEPRIX SPÉCIAL DU JURY À LABIENNALE DE VENISE 2001

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Dossier :L�année des arts du cirquepage 5ActualitéCatherine Tasca a signé des accordsde coproduction avec l�Allemagneet le Luxembourgpage 2Politiques culturelles pour tousUn dictionnaire sur les politiquesculturelles entre 1959 et 1995page 3Patrimoine et développement localpage 4« Notre.vie »Hourtin 2001page 9A Versailles, Hercule a retrouvé sonéclat et ses couleurspage 10Bibliothèques et développement dela lecture Un savoir-faire qui s�exportepage 12PortraitBernard Faivre d�Arcier et MiklósSzabóParcours des commissaires de lasaison hongroise, MAGYart

Directeur de la publication : Jacques VistelDirecteur de la rédaction : Jean-Paul CiretRédacteur en chef : Paul-Henri Doro : 01 4015 83 65 assisté par Florence HulakComité de rédaction : Anne-SophieBarreau, Lionel Bertinet, Jacques Bordet,Adeline Boulanger-Coustou, EmmanuelBoutier, René Bouvet, Robert Fohr, AlainFougeray, Nicole Gasser, Annie Gay-Waver,Anne Laborde, Philippe Larollière, MartineLehmans, Vincent Lorenzini, Audrey Ouaki.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Crédits photographiques : FaridaBrechemier-GuerdjouImpression : Maulde et RenouN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle série Tirage : 36 000 exemplaires 2 F le numéro Pour recevoir la lettre d�information :Adresser une demande écrite au DIC, Ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75042 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72, Minitel : 3615 Culture,internet : http://www. culture. gouv. fr

A l'occasion du dernierFestival internationaldu film de Cannes,Catherine Tasca et sonhomologue allemand,Julian Nida-Rümelin,ont signé un nouvelaccord de coproductioncinématographiqueainsi qu'un accordd'aide financièrebilatérale auxcoproductions.

Un nouvel accord cinématographique franco-allemandCe nouvel accord se substitue àcelui qui avait été signé en 1974et qui permettait à certainescoproductions d'être reconnuescomme films nationaux par lesdeux Etats et de bénéficier ainsides avantages issus des disposi-tions en vigueur dans chacundes pays. Les conditions decoproduction sont désormaisassouplies. En effet, non seule-ment le seuil de participation duproducteur minoritaire estabaissé à 20% mais il est mis finà la nécessité de sa contributionartistique et technique. Parailleurs, il a été convenu que le

seuil minimum de participationpassera à 10 % dès que la légis-lation allemande le permettra.

L'accord d'aide financièrebilatérale aux coproductionsUne aide sélective bilatérale auxfilms de coproduction a été éga-lement mise en place. La Franceet l'Allemagne abonderont cettenouvelle aide de 10 millions defrancs chacun par an. Une com-mission ad hoc chargée d'exami-ner les demandes de soutienfinancier sera prochainementcréée. Elle sera bien entenducomposée de professionnels desdeux pays.

Une volonté accrue de coopérationCes deux textes s'inscrivent dansle cadre d’un développementgénéral de la coopération :l'Académie franco-allemandedu cinéma a été créée en février2000. L'Académie, dont la pre-mière réunion s'est tenue en juin2000, à Berlin, sous l'égide deJacques Chirac et de GerhardSchröder, réunit une trentainede professionnels allemands etfrançais. En outre, des actionsde coopération notamment enmatière de formation ont déjà

été entreprises. En effet, unemasterclass associant l'école decinéma de Ludwigsburg et laFémis a été mise en place.Enfin, la coopération sera ren-forcée entre les cinémathèqueset les archives du film des deuxpays, ainsi que le développementde festivals présentant l'actua-lité cinématographique du paysvoisin.

PREMIER ACCORDCINÉMATOGRAPHIQUEFRANCO-LUXEMBOURGEOISLe Festival de Cannes 2001 aégalement été l'occasion pourCatherine Tasca de signer, avecson homologue luxembourgeois,François Biltgen, le premieraccord de coproduction entrela France et le Grand-Duché.A l'instar des dispositions de l'ac-cord franco-allemand, les filmsde coproduction admis au béné-fice de ce nouvel accord serontreconnus comme films nationauxen France et au Luxembourg etbénéficieront des avantages résul-tant des dispositions en vigueurdans les deux pays.En outre, le seuil minimum departicipation minoritaire est fixé à10 % et la contribution du coproducteur minoritaire peut êtreartistique et technique ou simple-ment financière.

CINÉMA

CATHERINE TASCA A SIGNÉ DESACCORDS DE COPRODUCTION AVECL'ALLEMAGNE ET LE LUXEMBOURG

Audrey Tautou dans « Le fabuleux destin d ’Amélie Poulain » deJean-Pierre Jeunet ; une coproduction franco-allemande.

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Un dictionnaire despolitiques culturellesvient de voir le jour.Publiée avec lacollaboration duComité d' histoire duMinistère de la cultureet le concours du CNRS,sous la direction édito-riale d'Emmanuel deWaresquiel, cettemini-encyclopédie desept cents pagesprésente tout ce qu'ilfaut savoir sur lespolitiques publiques dela culture entre 1959 et1995.

Qui sait par exemple la place, lerôle et le coût de ces « établis-sements publics culturels » quisont des entreprises autonomesau sein de la politique financéepar le Ministère ? Qui sait quele Théâtre national de Stras-bourg, la Cité des sciences et del'industrie de la Villette, l'INA,la Villa Médicis à Rome, leGrand Louvre, le Conservatoirenational de musique à Lyon, leMusée et le Domaine de Ver-sailles, les vingt-deux écolesd'architecture, etc, ont tous leurpropre conseil d'administration,chacun avec son président indé-pendant, alors même qu'ilsreprésentent ensemble la moi-tié du budget du Ministère, lamoitié de ses effectifs, et plus detrente millions de visiteurs paran ? Ces données rarement réu-nies, on les trouve dans un seularticle rédigé par un inspecteurgénéral de l'administration, JeanFosseyeux. Or il y a trois cent

quarante articles dans cedictionnaire.Trois cent quarantearticles, classés par ordrealphabétique, ont été rédigés parles meilleurs experts des diffé-rentes disciplines de l'actionculturelle. Anciens ministres etdirecteurs d'administrationcentrale, professeurs d'univer-sité et chercheurs du CNRS,témoins, acteurs ou observateursextérieurs retracent une histoiresouvent vécue, toujours vivante,parfois critique, voire polé-mique. Deux cents illustrationsoriginales et légendées avechumour rendent cette ency-clopédie attrayante : on se laisseprendre au jeu des renvois d'ar-ticle à article, et il faut faireattention à ne pas y passer uneheure de plaisir alors qu'on nevoulait vérifier qu'un mot.

Certains articles feront date etresteront des références de tra-vail : sous le mot culture, ontrouve cent façons d'entrer dansce concept aux définitions simultiples et d'y repérer son che-min de réflexion ; il est dû àPierre-Michel Menger, direc-teur du Centre de sociologie desarts au CNRS. A la rubriquemusées, par exemple, on trouvesous la plume vigoureuse deJacques Sallois, ancien directeurdes Musées de France et auteurd'un projet de loi novateur surle sujet, tout ce qu'il faut savoir,en sept colonnes, sur une poli-tique des musées, sur leur âged'or, et sur les interrogationsqu'ils posent aujourd'hui. Ontrouve aussi six grandes pagessur le nouveau Louvre, parMichel Laclotte, son créateur,ainsi que des notices particu-lières pour les musées d'Orsay

et de l'Orangerie, leMusée national d'artmoderne, le Musée Gui-met, le Musée Picasso, lePetit Palais d'Avignon,les musées d'art contem-porain en général, lesmusées « de site et dereconstitution », et jus-qu'au « Musée des artspremiers » !Ce qui est agréable dansla formule « diction-naire », c'est qu'on peutl'avoir près de soi pour yvérifier quantité de faitsqu'on oublie ou que legrand public ignore ; orchacun sait que lesmeilleurs journalistes, lesplus hauts fonctionnaireset les élus les plus dili-gents font partie de ce « grandpublic », dès lors qu'ils ne sontpas dans leur spécialité.

Autre référence toujoursdemandée et jamais réaliséesjusque-là: vingt-deux colonnesde chiffres budgétaires, vérifiésaux meilleures sources et mis encohérence par Jean-FrançoisChougnet, ancien responsablebudgétaire du Ministère.En fin de volume, soixantecolonnes de textes de référence,dont certains sont devenusintrouvables, signés entre autrespar Jean Vilar, André Malraux,Pierre Bourdieu, Jean Dubuffet,Georges Pompidou, MauriceDruon, Michel de Certeau,Pierre Emmanuel, FrançoisMitterrand, Alain Finkielkraut,Jack Lang, Marc Fumaroli ouJacques Rigaud.La bibliographie classée pargrands sujets est aussi un ins-trument de travail inédit à

PUBLICATION

POLITIQUES CULTURELLESPOUR TOUS

consulter pour quiconque estamené à décider en connais-sance de cause sur les affairesculturelles.

D'autres articles, plus ir-révérencieux ou carrémentcomiques, s'apparentent à uneécriture proche de l'essai (parexemple, « art giratoire », « publi-cité culturelle », « inaugurationset vernissages », « vandalisme del'État », etc...). Évitant la languede bois administrative, l'éditeura fait en sorte que les points devue se croisent ou se complè-tent, alliant expérience vécue,distance critique, et nécessairehumour.

Le Dictionnaire des politiquesculturelles de la France depuis 1959,672 pages, 200 illustrations, 360 F(54,9 euros), coédition Larousse/CNRSÉditions.

3/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

Le Dictionnaire des politiques culturelles, sous ladirection d ’Emmanuel de Waresquiel © Alfred Wolf(photo) © « Pyramide du Louvre », couverture :Jérôme Faucheux

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MICHEL DUFFOUR :PATRIMOINE ETDÉVELOPPEMENT LOCALMichel Duffour, secrétaired'État au Patrimoine et à laDécentralisation culturellea participé aux 3e Assises« Patrimoine et développementlocal » qui se sont tenues àTours le 13 juin dernier.Son intervention a porté sur« l 'équation-cle f du pat ri-moine : mise en valeur etdéveloppement local ». Extraits.

« Quel est , s 'est demandéMichel Duffour, le meilleurniveau de responsabilité enversle patrimoine, selon que l'on rai-sonne en termes de protection oude mise en valeur ?« Je ne crois pas en effet, a pour-suivi le secrétaire d'État, qu'ilsuffise d 'organiser un pur etsimple transfert de compétencesentre l ’État et les collectivitésterritoriales. Le choix de vosthèmes de travail atteste de l'im-portance qui s'attache à l'établis-sement de liens entre les collecti-vités territoriales en même tempsqu'à la détermination de chefs defile. Il apparaît en tout cas queles nécessités d'un développementlocal par la mise en valeur d'unpatrimoine de proximité néces-sitent de dépasser les frontièrestraditionnelles de notre organi-sation administrative et territo-riale. »

Des exemples concrets« Les conventions passées entreles Parcs et les Directions régio-nales des affaires culturelles duMinistère attestent de cette vita-lité de l'action culturelle autourdu patrimoine autant que de laréalisation d'un objectif natio-nal - l'aménagement durable duterritoire - d'application terri-toriale. Le développement local

en a été le lieu privilégié si jepense, par exemple, au « réseaudes Villes et Pays d'art et d'his-toire », dont le potentiel de déve-loppement est peut-être encoresous-estimé par les partenaires.C'est le cas aussi des « Pôles d'éco-nomie du patrimoine », initiéspar la DATAR et bâtis enpartenariat, à partir d'un sitecentral du fait de sa consistanceet de son intérêt historique d'unepart, de son potentiel de mise envaleur d'autre part. »

« Le patrimoine a besoin de coopération »« S'il me semble impératif, aconclu Michel Duffour , deconserver à l'État la dimensioncertes « régalienne » du classe-ment, il me semble que l'étenduede son champ d'application ainsique la ligne de partage des res-ponsabilités entre collectivitéspubliques doivent pouvoir fairel'objet d'aménagements consé-quents. Je pense aussi qu'il luifaut dépasser les tracés tradi-tionnels de compétences entreministères. Je crois de ce point devue que l'interministérialité estune des dimensions de la coopé-ration telle qu'elle se dessine et semet en œuvre à propos du déve-loppement local. »

Le 19 juin, Fabrice Lextrait a remisson rapport sur les « Friches,laboratoires, fabriques, squats,projets pluridisciplinaires : unenouvelle époque de l'action cul-turelle » à Michel Duffour, qui luien avait passé commande enoctobre dernier. Cette infor-mation sera largementdéveloppée dans nos colonnesdès le prochain numéro.

PIERRE HUYGHEPRIX SPÉCIAL DU JURY À LA BIENNALE DE VENISE

La France remporte trois prixet affirme sa place sur la scèneinternationale

La 49e Biennale de Venise vientde décerner un prix spécial àPierre Huyghe pour l'ensembledes œuvres qu'il présentait dansle cadre du pavillon Français. À39 ans, Pierre Huyghe incarnele renouveau d'une scènefrançaise qui retrouve désormaisune place de premier plan sur lascène internationale - son œuvrea suscité un très vif intérêt de lapart du jury qui a couronné à lafois l'invention et l'originalitéd'un projet mêlant toutes lesformes de la création plastique.Nourri de l'imaginaire cinéma-tographique et d'une réflexionsociale sur les différents aspectsde notre monde contemporain,Pierre Huyghe est aujourd'huil'un des artistes français les plusengagés dans une réflexion cri-tique et poétique. CatherineTasca a salué dans le travail dePierre Huyghe, « la dimensiononirique » ainsi que les qualitésplastiques dans lesquelles ellereconnaît une réelle attentionaux aspects les plus essentiels dela création artistique, « entrelumière et couleurs, éthique etesthétique ». Le pavillon a étéréalisé en pleine complicité avec

l'équipe du Consor-tium de Dijon,Centre d'art deréputation et d'en-vergure internatio-nale que l'artisteavait choisi pourmener à bien sonprojet avec le sou-tien de l'Association

française d'action artistique(AFAA), de la Délégation auxArts Plastiques (DAP), de laFondation de France et de mul-tiples partenaires privés dont lecollectionneur François Pinault.

Un cru exceptionnelCette année 2001 apparaît ainsicomme un cru exceptionnelpour la France et témoigne dela capacité des artistes françaisde participer au dialogue de lacréation contemporaine dans lecadre de manifestations d'en-vergure telle la Biennale deVenise. La ministre de la cultureet de la communication s'estfélicitée que « Pierre Huyghe aitpu exprimer grâce au concours del'Etat et de multiples partenairesassociés à la réalisation du Pavillonfrançais, une œuvre où se mêlentsubtilement les aspects les pluscontemporains et les plus intem-porels de la création ».

Par ailleurs, la Biennale a éga-lement couronné Anri Sala,artiste d'origine albanaise vivanten France ainsi que MarinKarmitz qui présentait à lademande de Harald Szermann,directeur de la Biennale pourla seconde fois consécutive, lefilm qu'il a réalisé en 1966 àpartir de l'œuvre de SamuelBeckett « Comédie ».

« Les grands ensembles » de Pierre Huyghe © D.R.

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« J'ai souhaité que « l'année des arts ducirque » ne soit pas seulement un tempsfort et spectaculaire, mais qu'elle nouspermette aussi de mieux structurer lesecteur des arts du cirque, d'adapter lapolitique publique, en un mot d'accroîtrenotre soutien pour que le cirque soit enfinreconnu comme un art majeur et surtoutqu'il soit offert au plaisir du plus grandnombre », a déclaré Catherine Tasca enprésentant, le 6 juin dernier, toutes lesopérations et manifestations rassembléessous le titre générique d'« année des artsdu cirque ». Mesures consacrées au déve-loppement du secteur circassien, toutd'abord, mais aussi expositions,

Dossier ÉTÉ 2001- ÉTÉ 2002 : L�ANNÉE DES ARTS DU CIRQUE

Ministère de la culture et de la communication

bimensuel -14 mai 2001 - n° 83

spectacles, écoles, formations..., quiferont de cette « année » qui court entrel'été 2001 et l'été 2002 une véritableannée de plaisirs et d'enrichissementsmultiples. « Au terme de cettemanifestation, a encore précisé laministre, l'État consacrera annuellementplus de 65 MF hors créditsd'investissement au financement des artsdu cirque contre 44 MF en 1999... Cetteévolution marque plus qu'une étapeimportante : il s'agit d'un changementd'époque, d'un véritable tournant dans larelation du Ministère de la culture avec lemonde du cirque. »

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DossierLETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

1, 2, 3... cirque ! Les 1, 2, 3 mars 2002, laFrance tout entière célèbreles arts du cirque.Avec l’événement national « 1,2, 3... cirque! », temps fort del’année des arts du cirque, lecirque investira tout le terri-toire. Artistes, acteurs de la vieculturelle, publics, rejoindrontles circassiens pour troisjournées exceptionnelles, les1er, 2 et 3 mars 2002. Levendredi 1er mars sera le jourdes arts du cirque à l’école, avecla participation du Ministèrede l ’Éducation nationale :présence d’artistes en milieuscolaire, sensibilisation aumonde du cirque et aux pra-tiques des arts du cirque,accueil de classes sous les cha-piteaux et dans les lieux decréation... Le samedi 2 marssera celui des portes ouvertesdans les écoles du cirque : pré-sentation au public des lieuxd’initiation et de pratique ama-teur, des écoles préparatoireset supérieures de cirque... Lessoirées du vendredi et dusamedi, enfin, ainsi que ledimanche 3 mars, rassemble-ront spectacles et événementssinguliers. Accueil du public enplein air, chapiteau, salle...Dans la France entière, lesmusées présenteront et met-tront en valeur les pièces deleurs collections ayant un lienavec les arts du cirque et leurhistoire. Au parc de la Villetteà Paris, un « déambulatoire »organisé avec les pôles régio-naux, invitera le public àrejoindre les artistes. Sur lafaçade du Centre Pompidouseront projetées deux oeuvrescinématographiques sur lecirque, l’une des origines ducinéma, l’autre illustrant l’ins-piration d’un artiste contem-porain.

Le renouveau et lavitalité du cirquetraditionnel et contem-porain ne doivent pasfaire oublier la fragilitééconomique dece secteur, et lesconditions particulièresd'exercice de laprofession. C'estpourquoi le Ministèrede la culture et de lacommunication aentrepris de renforceret d'élargir le dispositifactuel, afin de soutenirle développement ducirque, tant esthétiquequ'économique, et defavoriser son rôleculturel. Dans cetteoptique, dixorientations ont ététracées.

» Développer le soutien globalau secteur Le Ministère de la culture sou-tient les arts du cirque par diffé-rents dispositifs d'aide : dans lesdomaines de la création, dufonctionnement des compa-gnies, de l'équipement et de laformation. Le budget de l'aideaux équipements sera augmentéde 20 millions de francs sur troisans, soit de 46 %. S'y ajoutentles 7 millions d'aide pour l'é-quipement, ainsi que la partici-pation à d'importantes opéra-tions d'aménagement.

» Renforcer l'aide au fonction-nement, aux activités de créa-tion et à la diffusion descompagnies et entreprisesde cirqueLe renforcement de l'aide aufonctionnement se traduit parune augmentation des crédits etdu nombre de compagniesaidées : 11,45 millions de francsy ont été consacrés en 2001. Lesaides à la création représentent4 millions de francs. En 2002,l'effort sera amplifié dans cesdeux domaines.En outre, le Ministère de laculture s’attachera à prendre encompte le poids de la charge del’itinérance pour les compagnies.Il a donc décidé de mettre enchantier une nouvelle mesure,l’aide à l’itinérance, au cours del’année 2002. Cette aide vise àsoutenir les compagnies face auxcoûts générés par cette spécifi-cité de leur profession. Enfin,l'Office national de diffusionartistique soutient la diffusiondes nouvelles formes d'art du

cirque, et y consacrera 1 millionde francs en 2001.

» Favoriser l'éclosion denouvelles démarches artistiquesUne nouvelle initiative sera priseen 2002 (en collaboration avecl’Adami) : les « jeunes talents ducirque ». Elle permettra d'attri-buer des bourses d'études à dejeunes artistes, et d'aider denouvelles compagnies par l'or-ganisation et le financement detournées.

» Promouvoir des pôlesrégionaux pour les arts du cirqueL'identification de onze lieuxpérennes pour les spectacles per-mettra d'aménager le territoireen faveur du cirque, ainsi qued'améliorer sa diffusion. En2001, près de 6 millions defrancs sont consacrés au soutiendes pôles régionaux.

Catherine Tasca lors de la conférence surles arts du cirque © Farida Brechemier

DIX ORIENTATIONS POUR L�ANNÉEDES ARTS DU CIRQUE

CNAC, la Tribu Iota © Philippe Cibille

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» Doter les compagnies et les lieux de cirque d'outils de travailDoter le monde du cirque desoutils spécifiques à son art, à sesimpératifs, à ses contraintes,puis les préserver, est un impé-ratif majeur. En témoignent lesmesures exceptionnelles (prisesà l'occasion de la tempête de1999, où 16 millions de francsont été débloqués), et le dispo-sitif permanent d'aide à l'équi-pement. Ces aides se sontélevées à 7 millions de francs en2000 et 2001.

» Améliorer les conditionsd'exercice de la professionTrois actions ont été engagéesdans ce sens : « Droit de citépour le cirque ». Une charted'accueil des cirques dans lescommunes a été signée (voirencadré). La mise en place de100 emplois-jeunes dans ce sec-teur a été complétée par l'ins-

tauration d'une formation spé-cifique. Enfin, un document deréférence sur la sécurité desagrès, doit être publié prochai-nement.

» Diversifier et structurer l'en-seignement des arts du cirqueL'année des arts du cirque per-met de prolonger l'action duMinistère de la culture dans ledomaine de l'enseignement etde la formation. Il participeraentre autres à la création d’uneacadémie nationale contempo-raine du cirque.

» Affirmer le statut d'�uvred'auteur dans les arts du cirqueLa SACD organisera uneréflexion sur la notion complexed' « œuvre de cirque », à traversune série de rencontres quiponctueront l'année, ainsiqu'une campagne d'informationsur son rôle auprès des artistes.

La conférence de presse sur les arts du cirque © Farida Brechemier

UN DROIT DE CITE POUR LECIRQUEune charte d'accueil vientd'être signée avec leministère de la culture

Une Charte d'accueil descirques dans les communes« Droit de cité pour le cir-que » vient d'être signée le 23mai dernier, entre le ministèrede la Culture et l'associationdes maires de France, la fédé-ration nationale des communespour la culture, le syndicat desnouvelles formes des arts ducirque, le syndicat des cirquesfranco-européens et le syndi-cat national du cirque. Des-tinée notamment à améliorerles conditions d'accueil descirques dans les municipalités,cette charte est un élémentimportant de collaborationavec les collectivités territo-riales sur l'accès aux spectaclescircassiens.

Le programme « Cirque » de la BNFJusqu'au 29 juillet

En ouverture de l'année ducirque, la Bibliothèque natio-nale de France organise ouaccueille une série de manifes-tations. Une expositionintitulée Des clowns présentedessins, peintures, affiches,photographies de théâtre oude cinéma qui témoignentd'un temps (1800-1930) oùl'art du clown fut source d'ins-piration pour la littérature, lespectacle et les artsgraphiques.Crypte du Site Richelieu58, rue Vivienne Paris 2e.

Un colloque international :Le cirque au risque de l'art,le renouveau des arts de la piste réunira chercheurs, critiques etartistes sur les enjeux esthétiquesdu cirque au XXe siècle.Site François Mitterrand, les 7 et 8 juin.

» Connaître le cirque,construire sa mémoire, valoriser son patrimoine.A cette fin, un programme d'é-tude sur les arts du cirque, unesérie de colloques et des projetséditoriaux vont être mis enplace. Trois grands chantiers deréhabilitation du patrimoinearchitectural du cirque vont éga-lement être engagés.

» Conforter la diffusion des artsdu cirque à l'étrangerLe cirque « à la française » s'ex-porte bien, au point de devenirl'un des moteurs du spectaclefrançais sur la scène internatio-nale. En 2001 l'action del'AFAA, décisive pour cet élan,concerne, 42 projets, dont 19projets de diffusions, et 15conservatoires itinérants. Elleconsacrera aux arts du cirque unbudget de 2,28 millions defrancs.

Johann le Guillem / Cirque « Où ça ? » ©Philippe Cibille.

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DossierLETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

L�ANNÉE DES ARTS DU CIRQUE Une programmation éclectique

Plébiscité par un publicen pleine expansion,qui s'est accru de plusde deux millions despectateurs en moinsde dix ans, le monde ducirque proposera, del'été 2001 à l'été 2002,des centaines de spec-tacles et de manifesta-tions, investissant tousles réseaux et toutesles institutions de la vieculturelle.

Voici quelques-unes des grandesmanifestations concernant lecirque qui feront suite, dès cetété, au « triptyque » de la BNF,qui ouvre l'année des arts ducirque.

« Les baraques » : 8 petitesformes, 8 commandes, 8 jeunesartistes ; autant de « cartesblanches » pour des spectaclescourts (dix minutes) dans unespace démontable pour expé-rimenter toutes les innovationsdu cirque contemporain. Cetteinitiative du Centre régional desarts du cirque de Cherbourg-Octeville se poursuivra par unecirculation des « baraques » danscinq villes de Basse-Normandieen juillet 2001.

Le « 5e week-end à la Ferme » du21 au 23 septembre 2001, laFerme du Buisson, à Marne-la-Vallée, confie aux « Arts Sauts » la direction artistiqued'un grand événement.

« Le cirque de Ramuz » : cette ini-tiative concernera, en mars2002, tous les pôles du cirque enrégion. L'idée est de rappeler

que la littérature est toujours àl'écoute du monde du cirque, endonnant à entendre, le mêmejour, à la même heure, dans lespôles régionaux, le grand textede littérature moderne qu'estLe Cirque de Charles-FerdinandRamuz.

« Dessus-dessous », dans le cadrede Danse à Lille,sous chapiteau enmars 2002, quimettra en relationun plasticien, unchorégraphe, desartistes du cirque etde la scène pourune chorégraphie-mise en scène ori-ginale adaptée à cetespace spécifique.

« Le Grand Conseil desclowns », à Niort : lacompagnie clow-nesque Les Mata-peste prend l'initia-tive d'une rencontreinternationale deplusieurs joursautour des arts duclown, confrontantamateurs, professionnels, cher-cheurs et public.

« La tragédie de Macbeth », à Mar-seille, en mai et juin 2002, parle théâtre du Centaure, qui s'estdéjà illustré en montant LesBonnes de Jean Genet, et conti-nue de revisiter l'art équestreavec cette création autour de lalangue de Shakespeare. Le spec-tacle se déroulera sous un cha-piteau, une réalisation scéno-graphique de Patrick Bouchain.

« Variétés », de Mauricio Kagel,mise en scène de Bernard Kud-lak, directeur du Cirque Plume,

avec l'ensemble Télémaquedirigé par Raoul Lay, à la Citéde la musique à Paris, les 18, 19et 20 décembre 2001, puis entournée en mars 2002, en Franceet en Europe. Le projet est deprésenter dans une nouvellemise en scène l'œuvre du com-positeur écrite en hommage aucirque.

Programme en trois volets, auprintemps 2002, à la Cité dessciences et de l'industrie : unerésidence d'artiste, sur le thèmede l'apesanteur ; un spectacle surles thèmes croisés de la magie,de la technologie et de lascience ; une animation intitulée « Regards sur les pratiques de cir-que ».

Promenade-spectacle présentéepar le Muséum national d'his-toire naturelle sur le site du Jar-din des plantes et sur celui duJardin zoologique de Vincennesau printemps 2002.

Le Centre Pompidou, hormisdes projections de films sur safaçade durant l'événement « 1,2, 3… cirque ! », participera à laproduction d'un documentairede 52 minutes sur le spectaclede sortie de l'École nationale deChâlons-en-Champagne, etl'IRCAM organisera des ateliersde formation aux techniques decomposition musicale électro-nique destinés aux compositeurstravaillant pour le cirque.

La Ville de Paris s'impliqueradans l'année des arts du cirque,à travers par exemple la partici-pation de la Maison du geste etde l'image, du Forum desimages, de la Maison de la poé-sie, de ses bibliothèques etmusées, ainsi que par le projetde mise en place de nouveauxespaces d'accueil équipés intramuros pour les cirques…

UNE PROGRAMMATION NATIONALE

Le monde du cirque propo-sera de l'été 2001 à l'été 2002,des centaines de spectacles etde manifestations. Le pro-gramme, qui évoluera et s'en-richira durant toute cetteannée, est consultable et serarégulièrement actualisé sur lesite internet de l'associationHorsLesMurs :

www.horslesmurs.asso.fr

CNAC, sangles © Philippe Cibille

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9/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

« NOTRE.VIE » THÈMEDE L�UNIVERSITÉD�ÉTÉ DE LA COMMUNICATIONHourtin, du 20 au 24 aoûtChaque année, l ’Universitéd’été de la Communicationregroupe à Hourtin, près deBordeaux (Gironde), près de4 000 professionnels desmédias, des télécommunica-tions, mais aussi des usagers etdes décideurs de la société del’information.

Les échanges d’informations, deprojets et de savoir-faire sont aucoeur de la dynamique de lamanifestation. Techniques etusages, stratégies et collabora-tions, développement etréflexion rythment cette ren-contre internationale. Cetteannée, le thème de la 22e Uni-versité d’été de la Communi-cation est « Notre. vie ». Il s’agirad’aborder le réel dans la sociéténumérique. Observer notrequotidien dans la société de l’in-formation. Aborder l’impact desinnovations technologiquesdans notre vie quotidienne. Bref,saisir un mode d’organisationnouveau de notre vie et imaginerson avenir.

TABLE RONDEINTERNET 8e ARTEn association avec Vecam, leministère de la culture proposemercredi 22 août 2001, de 15 à17 heures, une table rondeautour du thème « Internet 8e

EDUCATIONARTISTIQUEUne université d'étéconsacrée aux« Professionnels del'art et de la culture àl'école » se déroulera à l'université de Lilleles 2, 3 et 4 juillet 2001.

Il s’agit de recenser les disposi-tifs en milieu scolaire faisantappel à des interventions d'ar-tistes et de structures culturelleset les problématiques qui s'endégagent ; établir un bilan desformations proposées aux inter-venants en milieu scolaire etouvrir des perspectives dans cedomaine ; approfondir la notionde « pôles de formation » etaborder celle du partenariatentre le Ministère de l'éducationnationale, le ministère de la cul-ture et les collectivités territo-riales. L'ensemble étant pensédans le cadre du plan à cinq ansannoncé en décembre dernierpar les deux ministères.

Cette université d�été s'adresse auxenseignants des premier et seconddegrés impliqués dans des projets d'é-tablissement, aux services culturelsdes universités et des Instituts univer-sitaires de formation des maîtres, auxcellules d'action culturelle des recto-rats et des académies, aux conseillersdes directions régionales - toutes dis-ciplines confondues - et aux servicesdes directions centrales du Ministèrede la culture, ainsi qu�aux associationsculturelles.

Elle est organisée par la DDAT et la DRAC Nord-Pas-de-Calais.Contact : DDAT, Nicole Phoyu-Yedid(01 40 15 78 98 - [email protected]) et MalikaAboubeker (01 40 15 78 10 [email protected])

Médiateur : Jean-Paul Ciret,chef du Département de l'in-formation et de la communica-tion du Ministère de la cultureet de la communication. Avec :» Jean-Luc Lamarque, de Pia-nographique, musicien» Vincent Epplay, artiste plas-ticien, lauréat Dicréam (DIspo-sitif pour la CRÉAtion artis-tique Multimédia mis en placepar le Ministère de la culture etde la communication).» Michel Gondry, cinéaste (sousréserve)» Anne-Marie Morice, direc-trice de Synesthésie, l'artcontemporain en ligne» Emmanuel Giraud, produc-teur des films de la Croisade» Mehdi Benjemia, présidentdu Festival international du filmde l'internet.

UN DÉBAT LE LUNDI 20 AOÛTChristian Phéline, directeur dudéveloppement des médias, ani-mera un débat sur les contenusliés aux nouveaux médias audio-visuels qu’il s’agisse d’internetou des futures chaînes numé-riques hertziennes.

UN SÉMINAIRE LE MARDI 21AOÛT L’ensemble des conseillers mul-timédia des DRAC participe-ront à un premier séminaire detravail.

UN STAND DU MINISTÈRE DE LACULTUREChaque jour le ministère rece-vra sur son stand les participantsde l’université pour des démons-trations sur les nouveaux sitesculturels.

LES RADIOS ASSOCIATIVES ÀL�HONNEURUne réception sera donnée enl’honneur des radios associativesà l’occasion du 20e anniversairede la loi sur la liberté de com-munication.

art ». Le multimédia et lesréseaux électroniques transfor-ment l'idée même de créationartistique. De la création mul-timédia aux pratiques amateursen passant par la numérisationdu patrimoine, l'écriture à plu-sieurs mains, les artisans d'artsvirtuels et la création trans-fron-tière, qu'en est-il ? Du nouveausupport au nouvel objet artis-tique, des créateurs franchissentle pas : mise en perspective etdémonstrations.

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PEINTURE

A VERSAILLES, HERCULE A RETROUVÉSON ÉCLAT ET SES COULEURS

L'Apothéose d'Hercule, chef-d'�uvre du peintreFrançois Lemoyne (1688-1737) qui compose leplafond du salon de Marbre, dit « d'Hercule », auchâteau de Versailles, a retrouvé tout son éclataprès deux années de travaux. Menée par la Direction des musées de France, l'opération a béné-ficié d'un important soutien financier de BNP-Paribas, qui avaitdéjà participé, dans le même salon, à la restauration de l'immensetoile de Véronèse, Le Repas chez Simon. Le chantier de 480 m2 aété suivi par les conservateurs, les scientifiques et les restaurateursdu Centre de recherche et de restauration des musées de France(C2RMF), en étroite collaboration avec l'équipe de conservateursdu Musée national du château de Versailles. Il a mobilisé treizerestaurateurs qui ont travaillé pendant deux ans à quinze mètres dehauteur au-dessus du public et ont effectué deux étapes de net-toyage successives (de nombreuses interventions avaient été effec-tuées sur l'œuvre au cours du temps) avant la réintégration de lacouche picturale. Parallèlement à la redécouverte de cet excep-tionnel chef-d'œuvre d'élégance et de légèreté, exécuté entre 1733et 1736, à la demande de Louis XV, le château de Versailles pré-sente jusqu'au 12 août 2001 une exposition consacrée à FrançoisLemoyne. Les œuvres rassemblées pour la première fois à Versaillesdepuis 1736 permettent de suivre pas à pas toutes les étapes de lapréparation du plafond du salon d'Hercule, comparable par sa qualitéaux plus prestigieux plafonds d'Italie.

« François Lemoyne à Versailles (1688-1737) », château de Versailles.Jusqu�au 12 août 2001.

LE MÉCÉNAT DE BNP-PARIBAS La restauration de L'Apothéosed'Hercule fait partie d'un vasteprogramme de restaurationentrepris en 1994 par la Direc-tion des musées de France et lesmusées territoriaux, avec l'aidedu groupe BNP-Paribas. Ceprogramme, actuellement envoie d'achèvement, a permis derestaurer quelque cinquantechefs-d'œuvre de la peinture(œuvres de Philippe de Cham-paigne, Pérugin, Rubens,Picasso, Goya…) conservésdans trente-huit muséesfrançais.

Michel Pébereau, Président-directeur général de BNP-Pari-bas, a récemment annoncé unenouvelle reconduction du par-tenariat établi entre son groupeet la DMF. « Plusieurs œuvresconservées dans des musées de pro-vince, de Henri Matisse, HonoréDaumier et Gaston Chaissacnotamment », a-t-il indiqué, «seront restaurées dans les troisannées à venir ».

LA POLITIQUE DU CENTRE DERECHERCHE ET DE RESTAURATION DES MUSÉES DE FRANCE

La restauration d'une œuvreaussi importante que le plafonddu salon d'Hercule s'inscrit dans

une optique d'étude historique,de caractérisation des maté-riaux, d'authentification des res-taurations précédentes et desauvegarde de l'essentiel del'œuvre originale. Le Centre derecherche et de restauration desmusées de France (C2RMF)bénéficie, pour répondre à cesdifférentes missions, de lacompétence de spécialistesrépartis dans quatre départe-ments :

» le département de la docu-mentation, qui réunit unebanque de données affinant lesconnaissances sur l'artiste et satechnique ;

» le département de la recherchedont les études physico-chi-miques portent sur la technique,les pigments, les vernis ;

» le département conservation-restauration, qui joue auprès desrestaurateurs un rôle de conseil,de mise en commun des savoirs,de réflexion avant et en coursd'intervention ;

» le département de la conser-vation préventive, qui met enplace une stratégie globale visantà étudier le climat, les problèmesde lumière, de moisissures, d'in-sectes et de pollution.

Salon d ’Hercule, de Lemoyne - château de Versailles © Marc Dardy

Hercule en cours de restauration © Château de Versailles

Hercule après restauration © Château de Versailles

10/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

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11/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

Savoir au Présent s'apprête àfêter ses vingt ans d'existence.L'association consacre toutesses activités aux arts plas-tiques et à la création visuellecontemporaine. En 1985, ellelance entre autres innova-tions les résidences d'artistesplasticiens dans les structuresétrangères au milieu de l'art,et mène de grands colloquesnationaux et des formationsdans les entreprises.

En 1993, elle engage le pro-gramme Télémaques pour rap-procher les créateurs de télévi-sion et le public le plus large.Depuis, plus de 30 000 jeuneset adultes ont participé à cetteaventure. L'implication deFrance 2, France 3, Arte et laSCAM confère au dispositif uncaractère unique et particulière-ment ambitieux.A partir de présélections effec-tuées par les chaînes partenaireset la SCAM, des émissions dequalité (documentaires, fictions,films d'animation, magazines)sont sélectionnées annuellementpar un jury. Ainsi ces deux der-nières années, La Chambre desmagiciennes de Claude Miller,Les Amants de l 'aventure deMichel Viotte, Adiù Monde deSandra Kogüt et Esther etMarianna de Gonzalo Arijonont notamment figuré dans lepalmarès.Le jury pour l'année scolaireprochaine s'apprête à se réunirfin juin, lançant la 9e édition deTélémaques. Les négociationsdes droits de diffusion sontactuellement en cours pour larentrée de septembre.

Pour chaque production sélec-tionnée, Savoir au Présentconçoit des Thésaurus, mallettesinformatives révélant l'envers dudécor de l'émission. Le Thé-saurus forme ainsi une base detravail et d'information tout aulong de l'année.

Les publics touchés sont trèsvariés. Cette année, 6 000 élèvesdu CP à la terminale ont tra-vaillé sur le projet. A la fin del'année, les réalisateurs ou desmembres d'équipes techniquesdécouvrent les réactions des per-sonnes qui ont participé à Télé-maques dans les différentesrégions concernées ; réactionspassionnées, sensibles, que lesétudes d'audience ne leur per-mettent pas d'appréhender. Aucours de l'année, certains jeunesont conçu et réalisé des bandes-annonces, d'autres des affichesou des dossiers approfondis…C'est là encore l'occasion d'é-changes intenses.

ContactSavoir au Présent72, rue du Général-Leclerc94270 Le Kremlin-Bicêtretél :01 46 71 69 61fax :01 46 70 66 61e-mail : savoiraupré[email protected]

SAVOIR AU PRÉSENT explore la créationvisuelle sous toutes ses formes

Raphaël Delpard et l e s é l èves du co l l ègeAlphonse-Daudet, autour du documentaire, ««Les enfants cachés», coproduction France 2Cité de mémoire, et de Télémaques 1999/2000.

Dans le cadre du programmeEspaces Culture Multimédia,le Ministère de la culture et dela communication, en parte-nariat avec le centre culturel LeCarré Amelot, propose une ren-contre sur le thème « Éduquerà l'image à l'heure du multi-média », le 29 juin 2001 à LaRochelle.

La rencontre « Éduquer à l'imageà l'heure du multimédia » se tien-dra à La Rochelle le 29 juin pro-chain. Organisée à l'initiative duMinistère de la culture, elleconcrétise son engagement àdévelopper le plus largementl'éducation à l'image en s'ap-puyant sur les créateurs dans ledomaine de l'image et du mul-timédia et sur l'ensemble desacteurs culturels. Réunissant desresponsables d'Espaces CultureMultimédia (ECM) et d'autresstructures culturelles et éduca-tives, elle sera l'occasion de pré-senter des réalisations et expé-riences culturelles et artistiquesmenées par les ECM avec lestechnologies de l'information etde la communication (TIC).

Cette journée s'inscrit dans unprogramme de rencontres thé-matiques organisées par leMinistère de la culture et de lacommunication pour favoriserles échanges et les collaborationsau sein du réseau des ECM, etfaire connaître leurs réalisations.Ce réseau, développé depuis

1998, compte actuellement 130lieux d'accès public au multi-média au sein de structures cul-turelles, et socioculturellesimplantés dans toutes lesrégions de métropole etd'Outre-Mer. Les ECM déve-loppent des actions et des pro-grammes de sensibilisation,d'initiation et de formation aumultimédia à partir de contenusculturels, éducatifs et artistiques.Plus que de simples lieuxd'accès, ils proposent et expéri-mentent également de nouvellesformes de création et de pra-tiques culturelles. Au-delà desECM, les rencontres organiséespour ce réseau sont ouvertes àtoutes les structures culturelles,éducatives… et à tous les lieuxd'accès multi-médias intéresséspar les sujets. Les prochainessessions se dérouleront le 19octobre 2001 sur le thème «musique & TIC » et le 22novembre 2001 sur le thème «écriture & TIC ».

L'accès à la rencontre du 29 juinest gratuit, sur inscription préa-lable obligatoire par mail auprèsdu centre culturel Le CarréAmelot à l'adresse suivante :[email protected].

Contact presse : René BouvetTél. : 01 40 15 78 97Délégation au développement et à l'action territoriale

RENCONTRE « IMAGES & TIC » : Éduquer à l'image à l'heure du multimédia

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NOMINATIONS

Le rythme de construction desbibliothèques publiques, qui n'apas faibli depuis vingt ans, etplus particulièrement le pro-gramme de construction desBMVR (Bibliothèques muni-cipales à vocation régionale) ontdonné une impulsion réelle à laqualité architecturale desbibliothèques et au renouveaude la conception des espaces etdes ser vices. Un véritablesavoir-faire « à la française »semble se dessiner et susciterdes liens de coopération de plusen plus nombreux avec l'é-tranger.

Tandis que se poursuit la parti-cipation française au projet dela bibliothèque d'Alexandrie surla formation des personnels etl'équipement informatique, etalors que le projet de coopéra-tion avec le Liban sur la lecturepublique présenté par CatherineTasca et Ghassan Salamé ceprintemps va connaître son pre-mier développement avec laconférence organisée par laBibliothèque publique d'infor-mation à Beyrouth, les 14 et 15juin prochains, avec le soutiende la DLL, de l'Unesco et del'Université Libanaise, leMinistère de la culture et de lacommunication vient d'êtreassocié à la mise en œuvre d'unvaste projet de développementde la lecture au Maroc et en par-ticulier à la construction d'uneBibliothèque nationale à Rabat.

Un concours d�architectureUne délégation française a par-

ticipé au jury du concours d'ar-chitecture lancé par le Ministèrede la culture et de la communi-cation du Maroc en 2000. Elleétait composée d’Alix Cheval-lier, déléguée aux relations inter-nationales de la BNF, de PaulChemetov, architecte desBMVR de Châlons-en-Cham-pagne et de Montpellier, et dePierre Riboulet, architecte de laBibliothèque universitaire deParis VIII et de la BMVR deLimoges. Les deux architectesmarocains, retenus parmi onzeprojets dont le jury a souligné laqualité, Rachid El Andaloussiet Abdelouahed Mountassir,viennent d'être accueillis enFrance pour un voyage d'étudeau cours duquel ils ont pu visi-ter un certain nombre d'équipe-ments et participer à plusieursséances de travail avec la délé-gation aux relations internatio-nales de la BNF, ainsi qu’avec laDirection du livre et de la lec-ture.

Le développement de la lecturefait partie des priorités de lapolitique culturelle qui se meten place au Maroc. Cette coopé-ration lancée par les deuxministres de la Culture et de laCommunication en France et auMaroc vient d’être réaffirméelors de la dernière rencontrefranco-marocaine du 3 mai der-nier entre les Premiers ministresLionel Jospin et AbderrahmanYoussoufi.

André Larquié est nommé chefdu service de l'Inspection géné-rale des affaires culturelles

Né en 1938, diplômé de l'Insti-tut d'études politiques de Paris,André Larquié a été affecté auSecrétariat général du gouver-nement à sa sortie de l'ENA.Conseiller technique au cabinetdu préfet de la région pari-sienne, il a été sous-directeur dela Musique, chargé de missionauprès de Jack Lang auMinistère de la culture, avant dedevenir président du conseild'administration du Théâtrenational de l'Opéra. Nomméconseiller technique auprès deMichel Rocard, puis président-directeur général de RFI, avantd'occuper les fonctions de direc-teur de la Mission d'étude sur laspoliation durant l'Occupationdes biens appartenant aux per-sonnes considérées commejuives, André Larquie est depuis1991 président du Comité «Communication et information» et membre de la Commissionfrançaise de l'UNESCO. Prési-dent du conseil d'administrationdu Ballet de Nancy-Lorraineainsi que de l'établissementpublic de la Cité de la musiquedepuis 1999, il avait été nommé,en mai dernier, inspecteur géné-ral de l'administration desAffaires culturelles.

BIBLIOTHÈQUES ETDÉVELOPPEMENT DE LA LECTURE un savoir-faire qui s'exporte

André Santelli rejoint le cabinetde Catherine Tasca en tant queconseiller technique chargé despolitiques territoriales

André Santelli, membre ducabinet de Michel Duffour,secrétaire d'État au Patrimoineet à la Décentralisation cultu-relle, reprend les attributionsrelatives à cette fonction etexercées précédemment parPatrice Beghain. Il reste parailleurs conseiller technique aucabinet de Michel Duffour.

Né en 1964, titulaire d'un DEAd'arts et lettres, André Santellia été tour à tour conseiller pourle spectacle vivant et l'action cul-turelle à la DRAC de Corse(février 1989-mars 1991), puisà la DRAC du Nord-Pas-de-Calais (mars 1991-mars 1994),avant de devenir conseiller pourla musique et la danse à laDRAC Provence-Alpes-Côted'Azur de mars 1994 à février1999. Il devient ensuite direc-teur des Affaires culturelles dela ville d'Aix-en-Provence defévrier 1999 à avril 2000.

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13/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

PublicationPUBLICATION : KOLTÈS :LA QUESTION DU LIEU Actes des Premières Rencontresinternationales Bernard-MarieKoltèsSi la question du lieu est centralepour tout auteur dramatique, ellel'est tout particulièrement pourKoltès, qui semble constammentmettre en jeu un rapport singulierà l'espace. Les Rencontres, dontles communications sont réuniesdans cet ouvrage, ont étél'occasion de rassembler universi-taires, écrivains, traducteurs etartistes autour de cette interroga-tion. Le livre est enrichi par desentretiens avec des metteurs enscènes, et par des documents par-fois inédits, qui permettent depréciser la genèse de certainesoeuvres, et leur relation à l'espacescénique .Éditeur : CRESF, 90 F

Exposition« L'ARCHITECTURE ET SON SITE »Centre d'art contemporain deVassivière en LimousinDu 7 juillet au 21 octobre 2001Dans le cadre du partenariat entrele Limousin et le Centre GeorgesPompidou, le Centre d'artcontemporain de Vassivière orga-nise une exposition autour de lanotion de paysage, qui surgit de laconfrontation entre l'architectureet son site d'origine.Une dizaine de projets, apparte-nant à la collection du CentrePompidou, ont été sélectionnéspour leur intérêt paysager et leurqualité architecturale. Lamanifestation se propose ainsi depermettre à un large public d'ap-procher diverses sensibilités d'ar-chitectes contemporains, quitransforment nos paysages à tra-vers une réflexion sur les rapportsentre une société et son environ-nement. Le choix ne se limite pasau patrimoine français : ainsi, lesprojets de Jean Nouvel ou deFrédéric Borel seront notammentconfrontés avec ceux de RenzoPiano ou de Tadao Ando.Centre d'art contemporain deVassivière en LimousinF87120 VassivièreTél :05 55 69 29 31e-mail : centre. [email protected]

MultimédiaCEDEROM : « LES CHANTIERS DENORMANDIE/LA CONSTRUCTIONNAVALE À GRAND-QUEVILLY1894-1986 »Le premier cédérom issu desrecherches menées par le Servicerégional de l'Inventaire nous pré-sente l'histoire complète descélèbres chantiers navals deGrand-Quevilly. Il nous endévoile tous les aspects : l'évolu-tion du site industriel, les 250bateaux construits, tout commeles hommes qui les firent vivre, àtravers 136 pages illustrées de 500photos, 32 fichiers audios et 5films vidéos.

Prix :195 FCentre de documentation dupatrimoine. 29, rue Verte 76000 Rouen.Tél :02 32 08 19 82

Commande publiqueLA DENTELLE ET LA RUE, UNE�UVRE D'ÉLISABETH BALLETÀ PONT-AUDEMER (EURE)C'est à l'occasion du réaménage-ment urbain de la place du Pot-d'Étain, qu'une commandepublique a permis de réaliser ceprojet. L'œuvre se fondtotalement dans l'architecture du

lieu : réalisée en pavés tradition-nels noirs et blancs, elle se super-pose au tissu urbain sur près de3 000 m2, à la manière d'un grandtapis dont les motifs évoquentune dentelle de dessins floraux.Ainsi, ce projet original, qui apermis de mener simultanément,la réfection de voirie et lacréation contemporaine,transforme le paysage urbain enune véritable oeuvre d'art. Cettecréation d'Élisabeth Ballet est lapremière œuvre pérenne de cetteimportance qui voit le jour enHaute-Normandie.

PatrimoineL'AÉROPORT HISTORIQUE, QUELFUTUR ?Le troisième temps fort du projet« Europe de l'Air : architecturesde l'aéronautique », initié par laDirection de l'architecture et dupatrimoine, le Landesdenkmalamt Berlin et EnglishHeritage dans le cadre duprogramme Raphaël de la Com-munauté européenne (voir Lettred'information n°67), prend laforme d'un atelier international àParis. Le projet porte sur troissites dont les aérogares ont étéconstruites dans les années trente: Berlin Tempelhof, Paris-LeBourget, Liverpool-Speke.L'atelier des 21 et 22 juin àl'Aéro-Club de France, organiséavec le concours d'Aéroports deParis (6, rue Galilée, 75016 Paris)posera la question du futur del'aéroport historique : Commentpréserver valeurs patrimoniales etcapacités de témoignage, surtoutlorsque l'aéroport reste enactivité ? Quelles alternatives à lamuséification ? Commentintégrer le terrain d'envol danscette préservation ?Contact : Direction de l'architecture etdu patrimoine Béatrice Mayaud : 01 40 15 32 16www.culture.fr/europe-air/

ExpositionL'ARCHÉOLOGIE DU FERDu 22 juin au 30 septembre 2001Rares sont les objets en fer quisont parvenus jusqu'à nous dansun état satisfaisant. C'estpourquoi ils furent souventdélaissés au profit des métauxplus nobles. Pourtant, ces objetsconstituent une sourceimportante d'information sur l'ar-tisanat ou l'armement antique, ettémoignent d'une parfaitemaîtrise de la sidérurgie, déjà bienavant la romanisation. C'est donc

Ville de Pont-Audemer © Florian Kleinefenn

Le CDrom Les chantiers de Normandie © Anakine/Biplan production

un parcours à travers les aspectstechniques de cette métallurgie,de l'extraction du minerai à laforge, que nous propose cetteexposition. Une panoplie d'objetsen fer vient ensuite illustrer lesavoir-faire des anciens forgerons.Enfin, une sensibilisation auxtechniques de restauration estproposée au public.

Renseignements : 04 92 90 54 35Musée d'archéologie, Bastion Saint-André, 06600 Antibes.

FestivalLABYRINTHUS FÊTESA 6e SAISON Du 7 juillet au 23 septembreAprès Le Magicien d'Oz ou Aliceau pays des merveilles, cettesixième édition vous convie, à tra-vers cinq nouveaux dédalesgéants, dans l'univers fantastiquede Jules Verne ainsi que dans l'in-quiétante et luxuriante contréed'Amazonie. 80 comédiens, dan-seurs, musiciens, artisans investis-sent les tours et détours des laby-rinthes de Touraine et deCharente-Maritime : spectacles,village amazonien, exposition...Un événement sans précédent quimet en scène toutes les couleursde l'Amazonie et contribue à sou-tenir l'action de l'ONG « Saude eAlegria » en faveur des villagesisolés. Dans les méandres duTarn, du Lot et des Pyrénées-Atlantiques, les héros de JulesVerne plongent petits et grandsdans une palpitante aventure surles traces de Philéas Fogg.infos : www.labyrinthus.come-mail: [email protected]

Épée, pointe de lance et fibule. Site deSaint-Dalmas-de-Tende, musée archéolo-gique de Cimiez © ImageArt-Antibes

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14/Actualité

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

Exposition« LE TRÉSOR DE LA SAINTE-CHAPELLE » Du 1er juin au 27 août 2001 L'exposition actuellementprésentée au musée du Louvreretrace l'histoire d'un des trésorsles plus prestigieux de l'Occidentmédiéval : celui de la Sainte-Cha-pelle de Paris. A travers cetensemble unique réuni par saintLouis et pour lequel il fit édifierla Sainte-Chapelle, consacrée en1248, elle invite à un doubleregard, historique et artistique,sur le culte des reliques au milieudu XIIIe siècle.

« Le Trésor de la Sainte-Chapelle »,musée du Louvre (aile Richelieu).

Exposition « HÉROS POPULAIRES »Jusqu'au 10 juin 2002

L'exposition présentée au Muséenational des arts et traditionspopulaires est organisée entrois parties. La première estconsacrée à l'héroïsmechevaleresque, domained'excellence des « grands », qu'ilssoient rois ou chevaliers (Charle-magne, Roland, Lancelot, le roiArthur…). La deuxième invite àdécouvrir l'antihéroïsme des« petits », fait d'astuces et deruses, de culot et de brio, depanache et d'insolence… La troi-sième partie de l'exposition meten scène d'autres héros, plusproches de nous (découvreurs,aventuriers, révolutionnaires…),et s'achève sur le tableau hétéro-clite de l'héroïsme mondialisécontemporain.

« Héros populaires », Musée nationaldes arts et traditions populaires,6, avenue du Mahatma-Gandhi75116 Paris.

Exposition« ROMAN CIESLEWICZ » ET« AURÉLIE NEMOURS » AUMUSÉE DE GRENOBLE Du 24 juin au 23 septembrer 2001 Le musée de Grenoble présente,cet été, deux expositions. La pre-mière est consacrée à l'oeuvre deRoman Cieslewicz, qui abouleversé la création graphiquecontemporaine (elle permet dedécouvrir la donation récemmentfaite au musée par la veuve del'artiste, Chantal Petit-Cieslewicz). La seconde,présentée dans le cabinet d'artgraphique, réunit des œuvres surpapier d'Aurélie Nemours.

Chacune des expositions est accompa-gnée par un catalogue édité dans lacollection reConnaître (RMN).

« Roman Cieslewicz » et « AurélieNemours », musée de Grenoble, 5, place de Lavalette-38010 Grenoble.

Peinture« CLAUDE LE LORRAIN ET LEMONDE DES DIEUX »Jusqu'au 20 août 2001L'exposition présentée au muséed'Épinal réunit treize tableaux etsix dessins, qui illustrent la placede la mythologie dans la créationde Claude Gellée. Huit de cespeintures et la totalité des dessinsviennent de l'étranger et n'ontjamais été montrés en France.

« Claude le Lorrain et le monde desdieux », Musée départemental d'artancien et contemporain, Épinal.

SculptureLES SCULPTURESBRABANÇONNES AU MUSÉEDU LOUVREJusqu'au 31 octobre 2001 Une présentation renouvelée etplus didactique des sculpturesbrabançonnes dans les salles dumusée du Louvre permet de poserun nouveau regard sur ces œuvres,remarquables par leur qualité etleur diversité. Des panneaux etdes « feuillets » donnent au visi-teur des explications détaillées surle style et les techniques de réali-sation des œuvres, ainsi que surl'organisation du travail et de laproduction dans les trois cités duduché de Brabant. Parallèlementà cette mise à l'honneur dessculptures brabançonnes,organisée dans le cadre des« Itinéraires culturels du Conseilde l'Europe », paraît un catalogueintitulé Les Sculpturesbrabançonnes du musée du Louvre.« Les sculptures brabançonnes aumusée du Louvre. �uvres des XVe etXVIe siècles, Bruxelles, Malines, Anvers ». musée du Louvre

AcquisitionL'ETAT ACQUIERT UN EXCEPTION-NEL ÉMAIL LIMOUSIN DU XIIIe

SIÈCLE Catherine Tasca a annoncél'acquisition par l'État d'unexceptionnel émail champlevélimousin du début du XIIIe siècle,représentant le Christ roi crucifié.Les dimensions importantes decette œuvre, son poids, son extra-ordinaire plasticité, son éléganceen font une pièce unique à lacharnière de l'art roman et dugothique. Elle va rejoindre la col-lection des émaux limousins duMusée national du Moyen Âge,qui compte parmi les plus impor-tantes au monde avec celle duLouvre. Vraisemblablement déta-ché d'une grande croix, ce« Christ d'applique » pourraitprovenir d'une église espagnole deGalice, près de Lugo. Bien quecrucifié, le Christ y apparaîtvivant et glorieux, portant unecouronne royale dont les fleuronssont remplacés par des croix. Sesyeux bleu nuit sont grandsouverts. Le traitement de la tête,presque en ronde-bosse, estremarquable comme celui de lalongue chevelure ciselée et gravéeen pointillé, divisée en mèchescoiffées à la manière byzantine.Les parties émaillées sont le peri-zonium, vêtement entourant leshanches et les cuisses du Christ,et le suppedaneum, support surlequel reposent ses pieds. Desperles de verre translucide, bleu,vert et rouge, ou de verre opaqueturquoise, ornent la couronne etla ceinture.Cette acquisition majeure a puêtre réalisée grâce à une participa-tion importante du Fonds duPatrimoine et à l'apport de mécé-nats.

Le trésor de la Sainte-Chapelle© Agathe Hondré/Musée duLouvre

« Changement de climat : une main à lamer », de Roman Cieslewicz, 1977 ©Musée de Grenoble

« L’Annonciation » 1500-1510, Muséedu Louvre © RMN/H. Lewandowski

Le Che, carte postale , XXe siècle,États-Unis © MNATP, Paris

Le Christ-roi crucifié © D.R.

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INSTALLATION D'UNECOMMISSION « CULTURE ETHANDICAP »Afin d'améliorer l'accès à la culturedes personnes handicapées, CatherineTasca et Ségolène Royal, ministredéléguée à la Famille et auxHandicapés, ont installé, le 23 mai, lacommission « culture et handicap »,conformément à l’annonce duPremier ministre. Cette commissionsera une instance de dialogue, orga-nisée autour de quatre groupes de tra-vail, qui devront proposer des mesuresregroupées autour de trois thèmes :l'accès aux équipements, le principalproblème des handicapés, mais aussila pratique artistique et la formationaux métiers de la culture. Lequatrième groupe de travail seraconsacré à l'image du handicap.

Des efforts pour l'accès auxéquipements culturelsEn matière d'équipement, l'accès auxsalles de cinéma est un thème priori-taire. Il fera l'objet d'un colloqueinterministériel au début de l'année2002, qui traitera notamment de laformation et de la sensibilisation desarchitectes aux problèmes rencontréspar les handicapés. La commissiondevra également permettre ledéveloppement du sous-titrage desémissions télévisuelles pourmalentendants, et faciliter l’accès deshandicapés aux technologies d'infor-mation et de communication.Enfin, les institutions et les associa-tions culturelles qui accordent uneplace privilégiée aux personnes handi-capées dans leurs activités serontencouragées, car les pratiquesartistiques peuvent comporter unaspect thérapeutique non négligeable.

L'accueil des personnesaveugles et malvoyantes à laBibliothèque publique d'infor-mation, au Centre PompidouSoucieuse d'améliorer l'accueil et lesconditions de travail des personnesaveugles et malvoyantes qui la fré-quentent, la BPI à récemment trans-formé l'espace qui leur est consacré.Cinq loges climatisées, parfaitementinsonorisées et dotées d'un variateur delumière, offrent aux handicapésvisuels la possibilité de mener desrecherches. En plus de cet équipementspécifique, une équipe de 25 accompa-gnateurs bénévoles continue à faciliterl'accès des personnes aveugles et mal-voyantes à la bibliothèque, en lesaccompagnant dans leurs lectures, prisesde notes et déplacements.

Renseignements : 01 44 78 12 15

Contacts presse :Direction des musées de FranceRobert Fohr : 01 40 15 36 00Musée national du Moyen ÂgeMarie-Christine Gérand : 01 53 73 78 15www.musee-moyenage.fr

FestivalLES XXXVIIIes RENCONTRES D'ÉTÉDE LA CHARTREUSEDu 7 au 28 juillet 2001Le Centre national des écrituresdu spectacle, la Chartreuse, situéà Villeneuve-lès-Avignon,partage avec son partenaire, leFestival d'Avignon, un mêmeintérêt pour la création. Les Ren-contres d'été sont une occasionprivilégiée de découvrir lesœuvres contemporaines, au déve-loppement desquelles elleparticipe activement.Cette année, le choix s'est portésur le travail de Jean-Marc Bourg,dont on pourra apprécier la miseen scène de trois textescontemporains, drôles outerrifiants, et sur Mélodie 6, quiest née d'une collaboration d'au-teurs, acteurs, compositeurs etinterprètes, dirigée par Jean-PaulDelore. Enfin, les marionnettesseront mises à l'honneur par laprésentation de trois créationsoriginales, ainsi que par les spec-tacles des Rencontres nationalesde la marionnette, accueillies parla Chartreuse du 25 au 28 juillet.

Le programme complet est disponiblesur le site de la Chartreuse :www.charteuse.org

PublicationLES POLITIQUESAUDIOVISUELLES EN FRANCELa Déclaration des droits del'homme de 1789 institue le prin-cipe de la libre communication,en même temps que sa limite :celle des « abus de cette liberté dansles cas déterminés par la loi ». Apartir de ce principe, le droit decommunication audiovisuelle s'estélaboré au fil des évolutions poli-tiques, sociales, économiques ettechnologiques. Pour ne pas nousperdre dans le foisonnement destextes, souvent disparates, quirévèlent la vitalité de ce domaine,Rémi Tomaszewski guide notrelecture par un cadrechronologique, qui permet defaire surgir la cohérence des poli-tiques poursuivies, depuis les ori-gines jusqu’aux lois les plusrécentes.

Préface de Jean-Noël Jeanneney.Documents rassemblés et présentéspar Rémi Tomaszewski, La Documenta-tion française, 2001

ExpositionUNE RÉTROSPECTIVE D�EDUARDOCHILLIDA AU JEU DE PAUME Du 19 juin au 16 septembreLa Galerie nationale du Jeu dePaume accueille pour la premièrefois en France, une rétrospectived'un des plus importantssculpteurs de la deuxième moitiédu XXe siècle, Eduardo Chillida.Cet artiste, d'origine basque, adéveloppé, depuis 1951, uneoeuvre essentiellement abstraitechargée d'énergie et de poésie. Leparcours de l'exposition couvrecinquante années de la créationde Chillida, où s'articulent leséléments antinomiques de sessculptures tels que le vide et lespleins, l'ombre et la lumière,l'opacité et la transparence,toujours dans une subtile explora-tion de la matière. Seront égale-ment présentées des oeuvresmoins connues et tout à fait ori-ginales dans l'évolution du travailde l'artiste : des dessins, maisaussi les Gravitations, véritablesreliefs d'assemblage de papiersdécoupés. Défi à la pesanteur, la

sculpture de Chillida est unespace intérieur dessinéd'échappées, de perspectives et depoints de vues qui semblent don-ner à voir ce qui est dans l'ombre.

ExpositionRAYMOND HAINS AUCENTRE POMPIDOU Du 27 juin au 3 septembreLe Centre Pompidou rendhommage à l'un desartistes les plus importantsde la deuxième moitié duXXe siècle : RaymondHains. Avec environ 150pièces présentées, oeuvresnouvelles spécialementproduites pour l'occasion

ou plus anciennes dont beaucoupn'ont pas été visibles depuis leurcréation, cette exposition entendmontrer par des moyens muséo-graphiques conçus avec l'artiste(installations de valises, site Inter-net, etc.) son processus de penséeà l'oeuvre. Les recherches les plusrécentes de l'artiste sontaujourd'hui en cours deréalisation : sculptures de trottoir,mosaïque réalisée à partir d'uneaffiche, palissade inédite inspiréepar les écrans de surveillance desbanques, installation autour deson site Web, etc. Généralementassocié au Nouveau Réalisme avecYves Klein, César, Villéglé,Dufrêne, Arman, Tinguely, Ray-mond Hains est principalementconnu du grand public pour sesaffiches lacérées, réalisées dès1949. Hains est un « capteurd'images autant qu'un dragueur demurs », selon l'expression dePierre Restany.

Raymond Hains, du 27 juin au 3septembre, Centre Pompidou, GalerieSud, niveau 1.infos: www.centrepompidou.fr

Eduardo Chillida, au Jeu de Paume© ADAGP, Paris2001

« Les tuyauteries du Centre Pompidou, vue du bureau d ’un conservateur » , par RaymondHains © Cnac GP/Mnam, dist, RMN, photo : J-C. Planchet

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BERNARD FAIVRED�ARCIER ET MIKLÓSSZABÓParcours des commissaires dela saison hongroise, MAGYart

Bernard Faivre d ’Arcier © D.R. Miklós Szabó © D.R.

Bernard Faivre d'Arcier,directeur artistique duFestival d'Avignondepuis 1992, et MiklósSzabó, archéologue etprofesseur au Collègede France, sont lescommissaires deMAGYart, saisonculturelle hongroise sedéroulant en France dejuin à décembre 2001.Deux personnalitéspassionnantes et deuxparcours différents.

Après avoir été conservateur audépartement archéologique duMusée national hongrois, puisau département gréco-romaindu Musée des beaux-arts deBudapest, Miklós Szabó a pour-suivi sa carrière en tant que pro-fesseur d'archéologie classiqueet protohistorique, puis en tantqu’enseignant à l'universitéEötvös Loránd (ELTE) deBudapest, où il a assuré la fonc-tion de recteur pendant six ans.Il a été récemment nommé à lachaire internationale du Collègede France où il anime des confé-rences sur l'histoire des Celtesdanubiens et leur romanisation.Il est dès lors facile de recon-naître sa « patte » dans les pro-jets de MAGYart, qui doivent

beaucoup au commissaire hon-grois. Citons par exemple Les orspréhistoriques de Hongrie auMusée des antiquités nationalesde Saint-Germain-en-Laye, LaPannonie romaine au Musée dela Civilisation gallo-romaine deLyon, ou Les Celtes de Hongrieau Musée de Saint-Romain-en-Gal.Le parcours du commissairefrançais est tout aussi presti-gieux. Bernard Faivre d'Arcier,ancien énarque, a été, entreautre, conseiller technique pourla culture au cabinet du Premierministre et, de 1989 à 1992,directeur du Théâtre et desSpectacles au Ministère, avantde reprendre la direction artis-tique du Festival d'Avignon.L'édition 2001 du Festival faitd'ailleurs la part belle à la scènehongroise, puisqu'on pourra ydécouvrir les 1003 cœurs ou lesfragments d'un catalogue de DonJuan, mis en scène par LászlóHudi, Nexxt mis en scène parÁrpád Schilling, le violonisteFélix Lajkó et les groupes Besho droM et Dresch Quartet.

Les deux maîtres d'�uvrede MAGYart

C'est en 1998 que JózsefHámori, alors ministre de laCulture et du Patrimoine natio-nal, a proposé à Miklós Szabó

le rôle de commissaire. Le choixne s'est bien sûr pas fait parhasard. Miklós Szabó avaitenseigné en France, établi desconventions entre universitésfrançaises et hongroises, et avaitla pratique de l'organisationd'expositions. Il a apporté sonéquilibre à la programmation dela saison hongroise en variantles thèmes. Au vu du résultat, ilest clair que sa mission a été par-faitement remplie : MAGYartprésente un échantillon trèscomplet de tous les domainesartistiques.Bernard Faivre d'Arcier a, quantà lui, apporté un nouveau souffleà la préparation de l'année de laHongrie. Nommé commissaireà la suite du désistement deJean-Michel Gaillard, il a enquelque sorte « remis la machineen route » avec la plus grandeefficacité. Les Français pourrontdécouvrir une culture méconnuegrâce à la plus grande manifes-tation culturelle sur la Hongriejamais réalisée à l'étranger. Ilfaut en effet remonter à l'expo-sition universelle de Paris en1900 époque où la Hongrie fai-sait partie de la double monar-chie austro-hongroise.pour trouver trace d'une pré-sentation de la culture magyare,

Une mobilisation inattendue

Quelques regrets ? Forcément,vu l'envergure de la manifesta-tion. Notamment l'expositionsur le peintre Csontváry, qui n'apu se réaliser pour des raisonstechniques. Cependant, les deuxcommissaires se félicitent de lagrande mobilisation des opéra-teurs, et en particulier du rôleimportant joué par les régionsqui ont manifesté très vite leurdésir d'accueillir une culturehongroise en perpétuel mouve-ment. Au total, plus de 150 villesfrançaises participent directe-ment à MAGYart, ce quimontre l’excellence des relationsfranco-hongroises, qui ne sesont jamais portées aussi bienqu'aujourd'hui. Ce qui est essen-tiel, c'est l'importance des rap-ports qu'entretiendront lesdifférents partenaires franco-hongrois au-delà de la saison.MAGYart est un formidabletremplin qui consolidera etcréera de nombreux échangesentre les deux pays.