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COMITÉ CATHOLIQUE CONTRE LA FAIM ET POUR LE DÉVELOPPEMENT Développement et solidarité internationale Cahier 2 U N VISA POUR LE VOYAGE

N VISA POUR LE VOYAGE · vivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’un cinquième de la population mondiale absorbe 90 % de la consommation mondiale 2. Car, paradoxalement,

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Page 1: N VISA POUR LE VOYAGE · vivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’un cinquième de la population mondiale absorbe 90 % de la consommation mondiale 2. Car, paradoxalement,

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40

C O M I T É C A T H O L I Q U E C O N T R E L A F A I M E T P O U R L E D É V E L O P P E M E N T

Développement et

solidarité internationale

Cahier 2

UN

VISA

POU

RLE

VOYA

GE

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2 CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Objectifs généraux du cahier :

- permettre aux jeunes de mieux connaître la réalitédu monde aujourd’hui et les rapports Nord/Sud ;- les inviter à s’interroger sur notre monde, ses dés-équilibres, ses inégalités et les solutions que desacteurs locaux (populations, associations, syndicats,responsables politiques) tentent d’apporter ;- leur faire prendre conscience que leur action ne vapas seulement se faire dans un petit village, maisdans un certain pays et un certain environnementmondial ;- proposer aux jeunes des moyens d’agir : le voyagen’est pas une fin en soi mais, bien l’étape d’un projetplus global tourné vers l’ouverture aux autres et lasolidarité internationale.

1. Notre monde aujourd’hui

« On a pu constater un certain nombre d’évolutions au coursdu demi-siècle dernier : accélération de la croissance démo-graphique, recul de la faim dans le monde, augmentation del’espérance de vie, renforcement de la justice internationale,réduction partielle de la dette des pays pauvres, développe-ment de relations nouvelles au-delà des frontières grâce auxtechniques de communication. Mais parallèlement à ces pro-grès tout relatifs, les inégalités se sont creusées dans lemonde et les conflits se sont multipliés alors que la fin de laguerre froide avait suscité d’immenses espoirs de paix1 ».

Pour des jeunes se préparant à un voyage dans un pays duSud ou d’Europe de l’Est, il est essentiel de prendre cons-cience de ces inégalités auxquelles ils seront confrontés(inégalités face à l’accès aux biens et produits de base telsque l’alimentation, face à l’accès à l’éducation, la santé,face aux droits de l’homme) (cf. fiches C2F1,C2F2 & F3).Il est donc important de ne pas les faire culpabiliser maisde leur donner des clés pour comprendre et ne pas pren-dre de positions fatalistes. Les conséquences de ses inéga-lités sont visibles à tous les niveaux : on n’a pas les mêmesbesoins, on ne voit pas le monde de la même façon quel’on habite un pays du Nord ou un pays du Sud et, quelque soit le pays, si l’on habite un beau quartier de la capi-tale ou un petit village de campagne. Toute rencontre ettoute action menée par les jeunes sont intrinsèquement liéesà ce contexte mondial et à la vision qu’on peut en avoir. D’où l’importance de décrypter aussi l’image (ou les« représentations ») que l’on se fait du pays dans lequelon se rend et de ses habitants (et plus globalement despopulations des pays « pauvres »). De cette vision dumonde dépendra la capacité du groupe de jeunes à pré-parer une rencontre qui aura tout son sens. La pauvretéexiste, les inégalités sont grandes et il faut les avoir àl’esprit. Mais il serait dommage de ne fonder nos repré-sentations que sur ces seuls aspects. Nous souhaitons icipermettre aux jeunes de fonder leur projet sur une visionplus juste de la réalité, sur ce que sont et vivent leurs par-tenaires et non sur la vision simplifiée des pays du Sudprésentée par les journaux télévisés ou certaines affichesne mettant en avant que les situations d’extrême urgence(cf. fiches C2F4 & F5). De plus il s’agit de ne pas rester surun sentiment de révolte face aux malheurs et injustices dela planète, mais d’essayer de cerner les mécanismes, ici etlà-bas, qui entretiennent ces situations et ceux qui per-mettent d’en sortir. Il faudra ainsi amener les jeunes àdécouvrir les interactions entre leur projet et les conceptsde développement et de solidarité internationale.

« Permettre aux jeunesde fonder leur projet

sur une vision plus justede la réalité »

CaravansérailCaravansérail

Tout voyage effectué par des jeunes à l’étranger s’inscrit dans

une réalité internationale et les amène à découvrir le monde tel

qu’il est. C’est l’occasion d’être confronté, souvent pour la

première fois, à des réalités très différentes de celles du pays

d'origine (décalage culturel, mais aussi parfois social et

politique : grande pauvreté, injustices). Il s’agit donc de replacer

systématiquement le voyage à l’étranger dans un contexte plus

global et d’aider les jeunes à mieux connaître et comprendre ce

qu’est notre monde aujourd’hui, les aider à se questionner et à

ne pas voir la réalité comme une fatalité.

Partir pour u

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3CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

1 Extraits du Rapport d’orientation 2002-2006 du CCFD

« Au service d’un changement social là-bas et ici ! »

2. Partir pour rencontrer, pour être solidaire

Pourquoi partir ? Pourquoi aller dans ces pays ? On parlesouvent de projets de « développement », de « solidari-té » ou de « voyages humanitaires ». Il est important dese pencher sur le vocabulaire (cf. fiche C2F6). Il faut aussiprendre le temps de se pencher sur notre passé : connaî-tre et reconnaître notre héritage colonialiste, les rapportsNord/Sud longtemps fondés sur la domination, admettreque chacun de nous est influencé par une certaine visiondu développement (cf. fiche C2F7). Bien que cette visionait évolué depuis la Seconde Guerre mondiale et la fin dela colonisation, il n’est pas rare de voir aujourd’hui deséquipes de jeunes s’embarquer dans des projets enn’ayant pas pris suffisamment en compte les erreurs dupassé ou celles d’autres groupes qui voulaient bien faireen « allant aider ». D’où l’importance d’accompagner aussi les jeunes dans lapréparation de leur projet pour qu’il soit une action à lamesure de ce qu’est le groupe de jeunes à ce moment-là,mais avant tout une réelle rencontre des populations (cf.cahier 3 « Construire un partenariat »). Cela ne peut sefaire qu’avec une bonne connaissance du pays de desti-nation (cf. fiche C2F8) et des partenaires que les jeunesvont rencontrer : en savoir plus sur les communautés quivont les accueillir, leur histoire, leur environnement écono-mique, géographique, politique, essayer de comprendre lecontexte de leur projet. Et pour que la réciprocité soit demise, l’équipe doit se pencher aussi sur son propre terri-toire, sa propre réalité géographique et sociale. Il s’agit defaire en sorte que le voyage ne soit pas une fuite, unesorte de démission d’une implication locale, mais qu’il soitbien au service d’un changement social là-bas et ici !

3. Pour une mondialisation de la solidarité

Un regard un peu enrichi sur notre monde, ici et là-bas,nous amène à cette évidence : le monde est globalisé etjamais, dans l’histoire de notre humanité, notre vie et nosactions quotidiennes n’ont été autant liées à la vie et auxactions de populations du bout du monde. Et vice-versa.Jamais non plus, le destin des uns n’a été autant lié audestin des autres. Aujourd’hui le défi d’une justice mon-diale nous invite à faire résolument le choix de la solidari-té internationale, seule capable de rompre avec leslogiques de compétition qui opposent le développe-ment ici et le développement là-bas (cf. fiche C2F9). Cechoix nous invite à porter notre action pour plus de justi-ce à tous les échelons, du plus local au plus global, à com-mencer par chez nous ! Cette responsabilité incombe à

chacun de nous, en tant que citoyen. Et la citoyenneté nese limite pas au vote, elle peut prendre différentes formes.Une multitudes d’initiatives et campagnes existent pourpermettre à chacun d’exercer pleinement sa citoyenneté :le commerce équitable, la finance solidaire, les campagnesd’opinion… (cf. fiches C2F10 et F11). L’éducation audéveloppement peut ainsi permettre aux jeunes de com-prendre qu’eux aussi, dans leurs projets à l’étranger, dansl’accueil d’autres jeunes en France ou encore chez eux, auquotidien, peuvent faire bouger les choses. Nos choix quotidiens ont une influence ici et là-bas :autant alors les marquer notamment du sceau de la soli-darité !

r un projet solidaire

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Ressources nécessaires : - Fiche ci-jointe : « Si le monde était un village de 100 habitants » et la fiche « C’est pas juste !» (C2F2).

Temps nécessaire

Notions cléLe monde peut être comparé à un grand village oùvivent des hommes différents de par leur origine, leurculture, leur langue. Cette différence provient égale-ment des inégalités qui s’accentuent : dans ce villagedes gens meurent de faim, ne peuvent avoir accèsaux soins, d’autres sont analphabètes ou n’ont pas detoit pour s’abriter. Dans nos pays comme dans ceux du Sud, la misère, lapauvreté, la violence s’accroissent. Les chiffres sontlà : 840 millions d’êtres humains ont faim, 3 milliardsvivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’uncinquième de la population mondiale absorbe 90 %de la consommation mondiale 2.Car, paradoxalement, dans ce même village, d’autress’enrichissent, dépensent leur argent dans les loisirsou autre confort personnel. La part du revenu mon-dial des 20 % de la population la plus pauvre est pas-sée de 2,3 % en 1980 à 1,4 % en 1993, tandis quecelle des pays les plus riches passait de 70 % à 85 %.La fortune des 3 personnes les plus riches du mondeest supérieure au PNB (produit national brut) cumulédes 35 pays les plus pauvres et de leurs 600 millionsd’habitants.Notre regard sur le monde est largement formaté parla vision que nous en donne la télévision. Or cettevision est bien souvent fataliste : on nous présente unmonde où les riches gagnent, où les violences et l’ex-clusion s’accroissent… On oublie de montrer qu’ilexiste des alternatives à cela et qu’une autre mon-dialisation est possible, une vraie mondialisation,celle de la rencontre des peuples et des cultures, dansle respect et l’échange. C’est à chacun de nous qu’ilappartient d’agir dans ce sens…

Observer pour comprendre

Notre monde aujourd’hui

Cahier 2 Fiche 1

Objectifs

30min

4

> Faire prendre conscience aux jeunes :- de la répartition de la population mondiale et de ses caractéristiques

aujourd’hui ;- d’une certaine amélioration des conditions de vie au niveau mondial ;- de l’existence et la croissance des inégalités sur la planète.

Déroulement de l’animation1. Faire deviner aux jeunes la répartition de la popu-lation sur les différents continents en réduisant lapopulation mondiale à un village de 100 habitants :quelle répartition de la population mondiale ? Desdifférentes religions ? De la population par sexe etpar âge ? Des revenus, de l’accès à l’éducation, etc. ;2. donner aux jeunes les chiffres réels et les compa-rer à leurs estimations ;3. faire réfléchir les jeunes sur ces chiffres : imagi-naient-ils de telles répartitions ? Qu’en pensent-ils ?Quelles peuvent être les conséquences de tellesrépartitions ? Quelles peuvent en être les causes ? (cf.aussi fiche C2F3) ;4. faire réfléchir les jeunes sur les inégalités existan-tes dans ce village (pauvreté / rapport à l’argent et à la nourriture, consommation d’énergie…). Où sesituent-ils dans ce village ? Où peuvent se trouver lespersonnes qu’ils vont rencontrer lors de leur voyage ?Quelle influence peut avoir leur situation sur leurvision du monde ? Quel est leur rapport aux person-nes de pays du Sud ?

Une animation intéressante pour des groupes de plus de12 personnes : « Le jeu des chaises », proposé par l’asso-ciation Iteco. Disponible sur : www.iteco.be (rubrique boîteà outils – exercices et jeux).

Pour aller plus loin Jeu « Les 2 Sources : PNUE – Courrier inter-national n° 607 – juin 2002 >>>

Pour actualiser l'animation en fonction des derniers chiffres surla population mondiale ainsi que l'équivalence « Si le mondeétait un village de 100 habitants » rendez-vous sur le site :http://www.populationdata.net/monde_village_global.php

Actualisation

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 5

Aujourd’hui

Sources : - État du monde 2003,La Découverte - Rapport sur le dévelop-pement humain 1999 et2002, PNUD - Atlas mondial, Encarta1997

Les riches doivent vivre plus simplementpour que les pauvres puissentsimplement vivre

Mahatma Gandhi

Si le monde était un village de 100 habitantsSi l’on pouvait réduire la population du monde à un village de 100 personnes tout en maintenant les proportionsde tous les grands peuples existants sur la Terre, ce village serait ainsi composé :

»

«En 1970 En 2001

Depuis 1970La diffusion des quotidiens dans les pays en voie de développement a plus que doublé.Le pourcentage des individus qui vivent dans la misère a diminué de moitié.Au cours des 50 dernières années, le taux de mortalité infantile et juvénile a diminué de moitié dans les pays endéveloppement et les conditions sanitaires se sont améliorées de manière sans précédent dans le monde entier.

- consomment 66 % des produits alimentaires dumonde

- emploient 90 % des crédits de rechercheet de développement

- effectuent 80 % des dépenses d’éducation- consomment 40 % des graisses animales- dépensent des milliards en régime amaigrissant- l’argent de poche de tous leurs enfants (150 €/an

aux USA) dépasse le revenu global des 500millions de personnes les plus défavorisées.

15 personnes

- ont un revenu inférieur à 1$ par jour- possèdent moins de 2 % du revenu mondial - n’ont ni eau potable, ni électricité- ne savent ni lire, ni écrire- se déplacent à pied

19 personnes

hommesfemmes

48 52

Cahier 2 >>> Fiche 1

Notre monde aujourd’hui

n’avaient pasl’accès à l’eaupotable

17 vivaient avecmoins de 2$

par jour

66

souffraient desous-alimentation

14

étaient analphabètes

16

avaient une voiture(et parmis eux certains en possédaient plusieurs)

7

27

28souffraient de la faim

étaient analphabètes

bouddhistes

musulmans

hindouistes

33chétiens

19 catholiques8 protestants3 orthodoxes

1 juif

6

20

13

Enfantspersonnes

de plus de 60 ans6

33

Asiatiques21 Chinois19 Indiens

Africains

Européens

Nord-Américains

Sud-Américains

Russes et anciennes républiques soviétiques

8

6

1258

5 10

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 26

Cahier 2 Fiche 2

Ressources nécessaires : - un bol ;- des cacahuètes ou friandises (de grosseur égale ou supérieure à une cacahuète) ;

Quantité : de 5 à 10 joueurs : 4 fois le nombre de joueurs ; plus de 10 joueurs : 2 fois le nombre de joueurs ;- des « cartes chances » découpées de la page suivante ;

Quantité : de 5 à 10 joueurs : 2 cartes chances par joueur (enlever les cartes portant les chiffres les plus élevés) ;plus de 10 joueurs : 1 carte chance par joueur (enlever les cartes portant les chiffres les plus élevés).

Notions cléDepuis 50 ans, l’humanité a réalisé d’immenses progrèsmais le monde reste profondément inégal. Alors que laplanète n’a jamais autant produit de richesses, plus de lamoitié de la population mondiale n’arrive pas à subvenirà ses besoins quotidiens et vit avec moins de 2 $ par jour.Et dans un monde de plus en plus interdépendant où lesmoyens de communication rapprochent de plus en plus leshommes, les conditions de vies renvoient les uns et lesautres dans des mondes totalement différents : l’écartentre les personnes vivant dans les pays riches et cellesvivant dans les pays pauvres se creuse de plus en plus. Ausein même de chaque pays, au Nord comme au Sud, l’é-cart entre riches et pauvres se transforme en un réelabîme. L’aberration de notre monde s’illustre-là : quand la pro-duction de richesse et la consommation mondiale aug-mentent, l’écart entre riches et pauvres se creuse davan-tage. Il s’agit donc bien d’un problème de répartition de larichesse. Comment peut-on continuer décemment à s’en-richir et à améliorer nos conditions de vie quand le restede l’humanité n’est pas dans ce train du « toujours plus,toujours mieux » ? Que peut-on faire pour introduire plusde justice dans la répartition mondiale des richesses ?

Déroulement de l’animation 1. PréparationLes jeunes s’assoient en cercle, par terre ou autour d’unetable. Au centre de la table, placer un bol contenant deuxfois plus de cacahuètes ou friandises que le nombre dejoueurs. Placez les cartes chances en tas au milieu du cercle.

2. Introduction – 5 mnPrésentation des objectifs et des règles du jeu.Faire remarquer qu’il y a assez de friandises dans le bolpour que chaque joueur puisse en avoir deux. Préciser quele nombre de friandises que chaque participant va recevoirest uniquement une question de chance.

C’est pas juste ! Objectifs > réfléchir sur les mécanismes de répartition des richesses ;

> se poser la question de l’équité ;> repérer les interdépendances agissant entre les pays et en saisir les impacts

sur la vie des personnes.

Temps nécessaire

3. Jeu – 10 à 15 mn suivant le nombre de joueursChaque participant, un par un, se lève, tire une cartechance et la lit à haute voix.Le joueur exécute ensuite ce qu’il y a écrit sur la carte. Sauf contre indication, les joueurs doivent manger lesfriandises dès qu’ils les ont reçues. Ensuite, ils reposent la carte sur une pile à part et s’as-seyent. S’il y a moins de 10 joueurs, faire 2 tours.

4. Discussion – 15 mnPremière partie :Elle va permettre à chaque joueur d’exprimer ses sen-timents sur le jeu. Questions pour permettre le débat : - Que ressentez-vous vis-à-vis du nombre de friandi-ses qui vous a été attribué ? - Comment vous sentez-vous vis-à-vis des autresjoueurs ? Ceux qui ont reçu plus, ceux qui ont reçu moins? - Que pensez-vous des raisons données par les cartespour justifier le nombre de friandises attribuées à cha-cun ?

Deuxième partie : Elle permet aux joueurs de faire la transition entre lejeu et la vie réelle, et découvrir jusqu’à quel point lejeu correspond à la manière dont les ressources et lesrichesses sont réparties dans le monde :- Que pouvez-vous imaginer des personnes du jeu enfonction de ce qu’elles reçoivent ? Où vous situez-vous ? - En quoi, selon vous, la vie d’une personne estinfluencée par son accès propre, et celui de son pays,aux richesses.- Sachant que la production des richesses augmentede façon exponentielle depuis plus de 50 ans, maisque l’écart entre riches et pauvres s’accroît aussi, àvotre avis, que peut-on faire pour améliorer la répar-tition des richesses ?

>>>

45min

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 7

La discussion faisant suite au jeu est très importante du point de vue de l’objectif pédagogique de l’activité.En préparant le jeu, vous aurez constaté que les cartes sont conçues de telle façon que 80 % des joueurs reçoi-vent 20 % des friandises, tandis que 20 % reçoivent le reste (ce qui correspond approximativement à la réparti-tion des richesses dans le monde actuel). Il est aussi important de ne pas faire l’amalgame entre les richesses et l’accès à l’alimentation. Dans le jeu, lesfriandises représentent l’accès aux richesses, c’est-à-dire à la possibilité de se nourrir mais aussi de se vêtir, d’a-voir un logement, d’avoir accès à la santé, à l’éducation, de participer à la vie citoyenne… Il y a aujourd’hui envi-ron 840 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim, et ce problème est en partie lié à l’accès auxrichesses, mais pas uniquement. C’est donc une autre problématique que le jeu n’aborde pas. Il est évidemment impossible de prévoir la réaction des joueurs mais voici quelques commentaires basés sur l’ex-périence : - il faut aider les participants à comprendre que le point de départ dans le jeu comme dans la vie n’est qu’unequestion de hasard : personne ne choisit son pays de naissance !- les joueurs parleront probablement de partage, de quantité maximum ou minimum que toute personne doitrecevoir. Aidez-les à prendre conscience que le problème n’est pas la quantité totale de richesses produites maisplus la manière dont elles sont réparties. Et que tant que le système de répartition ne change pas, un accroisse-ment des ressources n’améliorera en rien la situation des « joueurs malchanceux ».

Quelques remarques :

Autres activités possibles sur ce thème Le Tiers-mondopoly (disponible dans le réseau des centres de documentation Ritimo :http://www.ritimo.org )

>>>

Source : cette activité est adaptée de « Qui sont les bien lotis ? », un jeu extrait de « 15 jeux d’éducation audéveloppement pour les scouts » - Organisation mondiale du mouvement scout.

6

2

Vous venez justed’obtenir un diplôme

de fin d’études et avezeu la chance de

trouver un emploi.Toutefois, vous utilisez

tout votre salaire pour envoyer votre jeune frère à l’école.

Ne prenez pas de friandise.

3 4

5

chancecarteCartes de chance

1

Une crise financière a réduit à néant toutesvos économies. Vousn’avez plus d’argent et vous êtes endetté

auprès d’un organismede prêt financier. Ne prenez pas de friandise.

Grâce aux efforts unisdes villageois,

votre village disposemaintenant

d’un système d’irrigation pour les champs.

Vous pouvez prendreune friandise.

En raison d’une gravesécheresse, les produitsplantés par votre famille

n’ont pu pousser.Ne prenez pas de friandise.

La ferme familiale n’a que très peu produit

cette année car les engrais étaient

trop chers.Ne prenez aucune

friandise.

Votre père a pu bénéficier d’une bonneformation et a mainte-

nant un très bon emploi.Prenez 10 friandises et mangez-en autant

et aussi vite que possible.

Cahier 2 >>> Fiche 2

C’est pas juste !

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 28

7 8

109

12

14

11

15

181716

13

Vous venez d’aidervotre mère dans le petitcommerce qu’elle tient

sur le trottoir de l’avenue principale

de la ville la plus proche.Ce fut un travail

très pénible.Vous pouvez maintenant

avoir une friandise.

Grâce à ce que vousavez appris à l’école,vous avez aidé votre

famille à installer un petit atelier de mécanique.

Vous pouvez maintenantavoir une friandise.

Cette année, la récoltefamiliale a été presqueentièrement détruite par les criquets parceque vous n’aviez pas les moyens d’acheter

des insecticides.Ne prenez pas de friandise.

Vos père et mère sonttous deux malades

du SIDA et leur état lesempêche de travailler.

Ne prenez pas de friandise.

Votre famille cultive ducafé. Puisque la récolte a été très bonne cette

année dans toute la région, il y a eu

surproduction et les prix ont chuté.

Vous n’avez droit qu’àune friandise au lieu dedeux l’année dernière.

Votre père vient d’avoirune importante hausse

de salaire.Vous pouvez prendre

sept friandises et mangez-en autant

et aussi vite que possible.

La coopérative agricolelocale a appris à votre

famille à élever quelquespoules pour avoir

des œufs permettantd’améliorer votre santé.Vous pouvez maintenant

prendre une friandise.

Une contamination de l’eau a rendu votre

père aveugle. Votre mèrene peut pas travailler car elle doit s’occuper

des enfants.Ne prenez pas de friandise.

Votre famille vient de récolter une grandequantité de jute (utilisé

pour faire des sacsd’emballage). Puisque

de nombreux acheteursde jute utilisent

désormais des sacs en plastique, les prix

du jute ont chuté.Vous n’avez droit qu’àune friandise au lieu

de deux l’année dernière.

Votre famille possèdeet gère une petite

entreprise. Les résultatsont été bons car vousavez tous beaucoup travaillé et que la

conjoncture économiqueest stable.

Vous pouvez prendrehuit friandises et

mangez-en autant etaussi vite que possible.

Votre père ne peut pastrouver de travail car

il ne sait ni lire ni écrire(il n’y avait pas d’écoledans son village quand

il était petit).Ne prenez pas de friandise.

Même si vos parentssont au chômage, ils reçoivent des

indemnités.Vous pouvez avoir quatre friandises.

Mangez-en autant et aussi vite que possible.

Cahier 2 >>> Fiche 2

C’est pas juste !

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 9

20 21

24

25

29

26

30

19

2322

2827

Tous les jours, votre père cherche

du travail mais il n’estpas le seul dans ce cas,et n’a pas eu de chance

jusqu’à présent.Ne prenez aucune

friandise.

Cette année, la récoltea été abondante.

Vous auriez pu avoirtrois friandises si

la ferme était à vousmais vous devez donnerdeux tiers de la récolte

au propriétaire des terres qui habite une

grande maison en ville.Prenez une friandise.

Votre père vient de perdre son emploi

dans une usine de tissage car le paysriche qui achetait le

tissu a décidé d’acheterun tissu à un prix plus

bas dans un autre pays.Ne prenez pas de friandise.

Les bénéfices de votrefamille ont beaucoupaugmenté cette année

en raison de commandesimportantes de céréaleset de soja pour nourrir

les bœufs d’un pays riche.

Prenez deux friandisesmais n’en mangez

qu’une. À la fin du jeu,donnez la deuxième

à celui qui en a le plus.

Votre père a un bonemploi mais il doit payervos frais de scolarité etceux de vos trois frères.

Ne prenez qu’une friandise.

Votre famille hérited’une riche parented’une importantesomme d’argent.

Vous pouvez avoir douzefriandises. Mangez-en

autant et aussi vite que possible.

Même si votre familleest l’une des plus richesdu village, elle vient de

dépenser beaucoup d’ar-gent pour l’enterrement

de votre grand-père. Si elle ne l’avait pas fait,

les gens auraient imaginé que vous

lui manquiez de respect.Ne prenez qu’une

friandise.

La totalité des revenusde votre famille cetteannée a été consacrée

au paiement des factures de l’hôpital

concernant votre jambe cassée.Ne prenez pas de friandise.

Votre père travaille sur un bateau de pêche

mais le poisson qu’ilpêche est vendu pournourrir les animaux

domestiques des gens riches.

Prenez deux friandisesmais n’en mangez

qu’une. À la fin du jeu,donnez la seconde

à celui qui en a obtenule plus.

Votre père travailledans une mine de fer.

Une augmentation de salaire se traduiraitpar moins de bénéficespour les propriétaires

des pays riches.Ne prenez qu’une

friandise.

Vos deux parents travaillent.

Même si leurs salairesne sont pas élevés,

vous pouvez avoir sixfriandises. Mangez-en

autant et aussi vite que possible.

Depuis que votre père a le paludisme, il est

trop faible pour travailler. Votre mère

est morte.Ne prenez pas de friandise.

Cahier 2 >>> Fiche 2

C’est pas juste !

guide visa cahier 2 V3:guide visa cahier 2 20/02/07 10:23 Page 9

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10 CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Cahier 2 Fiche 3

Ressources nécessaires : - Des petits papiers avec sur chacun un personnage différent pris dans la liste ci-jointe, les « cartes de rôle ». Il faut

autant de papiers que de participants au jeu. Si le groupe est inférieur à 20 personnes, choisir les personnages envariant au maximum les profils.

- Disposer d’un espace assez grand (une longue pièce ou un escalier).

Notions clé Bien que la Déclaration universelle des droits del’homme ait été adoptée dans le cadre des Nationsunies en 1948, les droits les plus essentiels font l’ob-jet d’un combat de tous les jours dans certains pays. L’accès à une nourriture et une eau de qualité et enquantité suffisante, l’accès à la santé, à l’éducation, lerespect des libertés, etc., sont autant de droits dont lagrande majorité des Français bénéficient et qui noussemblent de fait être une évidence. Pourtant, la majorité de la population mondiale n’apas cette chance. Les inégalités face à ces droits sontgrandes : entre pays du Nord et pays du Sud, maisaussi au sein même des différents pays : entre hom-mes et femmes, entre adultes et enfants, entre ville etcampagne, etc.Ainsi il est essentiel de prendre conscience de cesinégalités et de se préparer aux conséquences possi-bles de tels manques sur le comportement des popu-lations que l’on va être amené à rencontrer dans lecadre d’un voyage. Cela a un impact important sur lavision du monde, les choix, les priorités de chacun.Attention aux jugements, aux « ils devraient fairececi… » ! Dans toute relation à l’autre, il est essentiel de réflé-chir à l’endroit où chacun se situe dans « le référen-tiel » des droits humains. Il est essentiel d’appliquercette réflexion à son projet de voyage, au partenairedu Sud avec lequel les jeunes sont en contact. Leschances ne sont pas les mêmes pour tous, ainsi il fautgarder à l’esprit que la relation est nécessairementdéséquilibrée au départ.

Un pas en avant Objectifs > permettre aux jeunes de prendre conscience des inégalités face aux droits

humains, entre pays du Nord et pays du Sud, mais aussi au sein d’un même pays ;> sensibiliser à l’inégalité des chances dans la société et, parallèlement, montrer

combien certains jeunes sont privilégiés par rapport à la majorité de lapopulation mondiale ;

> faire comprendre ce qu’implique parfois l’appartenance à certaines minoritéssociales ou ethniques pour une personne et les conséquences induites ;

> prendre conscience que dans toute relation à l’Autre, il est essentiel de penserà la place de chacun par rapport à l’accès aux droits humains.

Temps nécessaire

Déroulement de l’animation Jeu « Un pas en avant3 »

1. Distribuez les cartes de rôle au hasard, une par par-ticipant. Demandez-leur de les conserver et de ne pasles montrer.2. Invitez-les à lire leur carte de rôle. Laissez-leur 5 à10 minutes pour se mettre dans la peau de leur per-sonnage. Les inciter à faire un effort d’imagination.Les aider en lisant les questions suivantes : comments’est passée votre enfance ? Comment était votremaison ? Quel métier exerçaient vos parents ? Àquels jeux jouiez-vous ? À quoi ressemble votre vieaujourd’hui ? Que faites-vous de vos journées ? Àquoi ressemble votre mode de vie ? Où vivez-vous ?Combien gagnez-vous ? Que faites-vous pour vos loi-sirs ? Qu’est-ce qui vous motive et qu’est-ce qui vousfait peur ?

>>>

3 Extrait de « Repères-Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes » – Éditionsdu conseil de l’Europe. © Tout droits réservés. http://book.coe.int

1heure

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11CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

>>>

3. Demandez aux participants de se mettre en ligneau bout de la pièce ou en bas de l’escalier. Expliquez-leur que vous allez leur lire une liste de situations oud’événements. À chaque fois qu’ils sont en mesure derépondre « oui » à l’affirmation, ils doivent faire unpas en avant. Dans le cas contraire, ils restent surplace.4. Lisez les situations (ci-après) une par une. Marquezune pause entre chacune afin que les participantspuissent éventuellement avancer. Observer leur placepar rapport à celle des autres.5. Demandez enfin aux participants de prendre notede leur position finale.

Retour en plénière et reprise de l’animation

6. Donnez-leur 2 minutes pour sortir de la peau deleur personnage (mais sans révéler leur personnageaux autres). Commencez par leur demander ce qu’ilsressentent suite à l’activité, puis continuez en abor-dant les questions soulevées, ce qu’ils ont appris : - qu’ont-ils ressenti en faisant le pas en avant/en res-tant sur place ? - concernant ceux qui avançaient souvent, à quelmoment ont-ils constaté que les autres n’avançaientpas aussi vite qu’eux ? - certains ont-ils eu le sentiment que leurs droits fon-damentaux n’étaient pas respectés ?

Remarque : - les situations peuvent être différentes en fonc-

tion du pays d’appartenance du personnageimaginé. Il peut être intéressant de demanderaux jeunes de projeter leur personnage dansleur pays de destination ;

- on peut proposer une réflexion plus poussée surce qui pourrait aider les personnages dans leuraccès aux droits fondamentaux (ce qu’ils pour-raient faire eux-mêmes / ce que les jeunes pour-raient faire ici, depuis la France).

Cahier 2 >>> Fiche 3

Un pas en avant

7. Peuvent-ils deviner le rôle joué par les uns et lesautres ? Quels sont les droits en jeu pour chaque per-sonnage ? 8. De leur point de vue, que reflète cette activité ? Oùchacun se situerait-il, s’il avait joué son propre rôle etoù peuvent se situer les populations qu’ils vont ren-contrer ? Qu’est-ce que cela leur apprend de la vie despopulations qu’ils vont rencontrer et de leur proprevie ? Quelle est notre position par rapport à la majori-té de la population mondiale ? Quelles peuvent enêtre les conséquences lors d’un voyage dans cespays ?

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 212

>>>

rôlecarteCartes de rôle

Vous êtes la fille d’un ambassadeur américain

dans le pays où vous vivez aujourd’hui.

RO

LE

Vous êtes un jeune réfugiéafghan de 24 ans.

RO

LE

Vous êtes un jeune garçon vivant dans un quartier

défavorisé.

RO

LE

Vous êtes une jeune Rom (tsigane) de 17 ans qui

n’a jamais terminé sa scolaritédans le primaire.

RO

LE

Vous êtes une jeune Arabemusulmane qui vit avec

ses parents très pratiquants.

RO

LE

Vous êtes une prostituée d’âgemoyen séropositive.

RO

LE

Vous êtes un ouvrier à la retraited’une usine de fabrication

de chaussures.

RO

LE

Vous êtes le propriétaire d’une société d’import-export

prospère.

RO

LE

Vous êtes un jeune homme de 27 ans sans abri et accro

au crack.

RO

LE

Vous êtes un soldat dans l’arméeen train d’effectuer votre service

militaire obligatoire.

RO

LE

Vous êtes le fils de 19 ans d’un fermier dans un village

de montagne reculé.

RO

LE

Vous êtes le fils d’un immigréchinois qui gère

une affaire prospère de restauration rapide.

RO

LE

Vous êtes une lesbienne de 22 ans.

RO

LE

Vous êtes le président de la section jeunesse d’un parti politique.

RO

LE

Vous êtes la fille du directeur de l’agence bancaire locale.

Vous étudiez les sciences économiques à l’université.

RO

LE

Vous êtes un immigré malien en situation irrégulière.

RO

LE

Vous êtes une mère célibataire sans emploi.

RO

LE

Vous êtes un enseignant sansemploi dans un pays dont vous

ne maîtrisez pas la nouvelle langue officielle.

RO

LE

Vous êtes un jeune handicapéqui ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant.

RO

LE

Vous êtes un mannequin d’origine africaine.

RO

LE

Cahier 2 >>> Fiche 3

Un pas en avant

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 13

• Vous avez un logement décent avec électricité et eau potable.

• Vous n’avez jamais été inquiété de ne pas pouvoir manger à votre faim.

• Vous êtes allé à l’école et êtes capable de lire le journal.

• Vous bénéficiez d’une protection sociale et médicale adaptée

à vos besoins.

• Vous n’avez jamais eu de graves difficultés financières.• Vous possédez téléphone, télévision, voiture.

• Vous estimez que votre langue, votre religion et votre culture sont

respectées dans la société dans laquelle vous vivez.

• Vous n’avez jamais fait l’objet de discrimination du fait

de votre origine.

• Vous pouvez partir en vacances une fois par an.

• Vous avez une vie intéressante et vous êtes optimisteconcernant votre avenir.

• Vous pensez pouvoir étudier et exercer la professionde votre choix.

• Vous n’avez pas peur d’être harcelé ou attaqué dans les rues

ou par les médias.

• Vous pouvez voter aux élections locales et nationales.

• Vous pouvez célébrer les fêtes religieuses les plus importantes avec

vos parents, vos proches.

• Vous pouvez participer à un séminaire international à l’étranger.

• Vous n’êtes pas inquiet pour l’avenir de vos enfants.• Vous pouvez acheter de nouveaux vêtements au moins tous les 3 mois.

• Vous pouvez tomber amoureux de la personne de votre choix.

• Vous avez l’impression que vos compétences sont appréciée et respectées. • Vous pouvez utiliser Internet et bénéficier de ses avantages.

événementsévéne

Situations et événements

Cahier 2 >>> Fiche 3

Un pas en avant

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 214

Cahier 2 Fiche 4

Ressources nécessaires : - 1 exemplaire de la carte de Peters disponible auprès du CCFD dans chaque département (www.ccfd.asso.fr - exis-

te aussi sous forme de puzzle - boîte avec 650 pièces et un dépliant, pour adultes et jeunes à partir de 10 ans).

Notions clé Les cartes géographiques placent généralementl'Europe et la France au centre du monde. L’équateurn’est pas au milieu de la carte mais placé vers le Sudde la carte. Les pays du Nord y occupent donc plus deplace. Le Nord est d’ailleurs placé en haut et le Sud enbas. Or une représentation graphique n’est jamaisneutre. En bref, tout cela crée une certaine représen-tation du globe où les pays du Nord occupent uneplace prépondérante. L'historien Arno Peters a créé une projection qui rendà chaque État son importance territoriale. Elle propo-se une vision où les proportions des surfaces dechaque pays sont enfin exactes. L’équateur se situe aumilieu de cette carte, il découpe ainsi le monde en 2hémisphères de même taille. Cette projection de Peters est particulièrement inté-ressante car elle nous oblige à reconsidérer notreconception de l’importance de chaque pays et ainsique les rapports entre les peuples. Il est essentiel d’avoir conscience de sa propre repré-sentation du monde avant de partir. De voir où on sesitue en tant que Français et où se situent les popula-tions que l’on va rencontrer.

Notre représentationdu monde

Objectifs > permettre aux jeunes de prendre conscience qu’ils ont une certaine vision dumonde, où les pays du Nord et la France en particulier sont plutôt mis envaleur, dans des positions prédominantes par rapport au Sud.

Temps nécessaire

Déroulement de l’animation 1. Afficher la carte de Peters en positionnant le Sudvers le haut.2. Demander aux jeunes ce qu’ils voient et de décrirela carte. 3. Quelles sont leurs réactions ? Que ressentent-ils envoyant cette carte ainsi ? (est-elle vraiment « à l’en-vers » ? Par rapport à quoi ? Est-ce que cela lesdérange ? Quel effet cela leur fait de voir la Francetout en bas ?).4. Remettre la carte avec le Nord vers le haut etdemander aux jeunes s’ils ne voient pas une différen-ce entre cette carte et les autres utilisées d’habitude.Essayer de leur faire deviner quelle règle suit la pro-jection de Peters.5. Visualiser l’endroit où se situe le pays dans lequelles jeunes vont aller. Lancer une discussion sur lesconséquences, l’impact possible de ses différentesfaçons de présenter notre monde.

30min

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 15

Cahier 2 Fiche 5

Ressources nécessaires : - Plusieurs photos, assez grandes, évoquant différents aspects de la vie quotidienne du pays ou de la région du

monde qui intéresse les jeunes. Les photos doivent être suffisamment générales pour pouvoir susciter le débat.Il est souvent intéressant d’avoir des photos avec un premier, un 2e et un 3e plan (cela permet d’approfondir l’ana-lyse).

Notions clé Quoique l’on pense, quoique l’on fasse, chacun voit lemonde à sa façon, interprète la réalité qu’il a sous lesyeux. Dans un premier temps, il faudra que les jeunesprennent conscience de ces représentations : on a desimages, des idées toutes faites sur un pays, avantmême d’y être allé (sur ce sujet, voir aussi le cahier 4).

Dans un second temps, il est important de permettreaux jeunes de prendre du recul par rapport à ces ima-ges, ces interprétations. Il faudra leur donner desoutils pour mieux comprendre les causes de ces cli-chés, leurs conséquences possibles et, ainsi, essayerde mieux les gérer.

Pourquoi de tels clichés ? Quelques idées clés : - notre vision du monde est conditionnée par notrehistoire, notre environnement, notre culture, notreéducation, etc. Il peut, par exemple, être intéressantde faire réfléchir les jeunes à la vision occidentale dumonde au temps de la colonisation et au poids decette période sur nos représentations actuelles ;- le mot « Tiers-monde » est un mot chargé de repré-sentations, souvent assez négatives. Nous avons tousen tête des clichés sur les pays dits « pauvres ».Aujourd’hui, les problèmes majeurs que rencontrentces pays ne sont qu’exceptionnellement liés à dessituations d’urgence (à part pour les régions en guer-re, ou du fait de catastrophes naturelles). La notionde pays pauvres / pays riches est dépassée : les bidon-villes côtoient les hôtels de luxe, il y a des pauvres etdes riches au Nord comme au Sud !

Photo langage sur nos représentationsdes pays du Sud

Objectifs > permettre aux jeunes de se rendre compte que chacun (et c’est normal) a desimages préconçues sur le pays dans lequel ils vont se rendre ;

> montrer que chacun a une vision différente d’une même image (déterminée parson propre regard, sa propre histoire).

- les médias se focalisent sur les situations d’urgence,pourtant exceptionnelles, et ne traitent pas desactions sur le long terme, de la vie de « tous lesjours ». Cela conduit à former une vision très partiel-le et partiale des pays africains par exemple ;- face à une situation donnée, chacun a une certaineinterprétation et un jugement souvent rapide (cas duchoix d’une photo « à chaud »). Si l’on demande àcette même personne de prendre plus de temps pouranalyser la même situation, elle portera une plusgrande attention aux détails (aux 2e et au 3e pland’une photo, par exemple) et son ressenti sera parfoisdifférent de sa réaction « à chaud ».

Un photo langage est une méthode d’expression et detravail sur les représentations (cf. fiche C1F1). L’idée : àpartir d’un certain nombre d’images, encourager unéchange entre les participants sur un thème précis.

Temps nécessaire

Variante : travailler à partir de dessins humoristiques (voir quelques propositions de dessins qui illustrent ce guide).

>>>

1 h

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 216

Déroulement de l’animation

1. Étaler les photos / dessins sur une table ou les affi-cher au mur afin que chacun puisse les voir ;2. Demander à chaque participant de choisir unephoto qu’il trouve positive et une autre qu’il trouveplutôt négative (5 mn). 3. Procéder à un tour de table durant lequel chacunexprime la raison de son choix en montrant sa photo.Le débat peut s’initier entre les participants, les unspouvant avoir choisi la même photo pour des raisonsdifférentes, voire opposées (15 mn).

• il règle le déroulement du photo langage

• il définit le cadre d’expression

• il veille à ce que les personnes s’expriment sans crainte de jugement de la part des autres

• il veille à ce que les personnes ne communiquent pas pour choisir leur photo

• il note les photos choisies et le commentaire

• il définit comment continuer après le temps d’expression

ConseilsConseils

4. Former des petits groupes et donner à chacun unephoto en lui demandant de l’étudier plus en détail (15mn).5. Chaque groupe présente aux autres la photo qu’ila étudiée et donne son point de vue par rapport àcette photo. Demander d’expliquer en quoi leurregard a évolué par rapport au premier choix (juge-ment « à chaud » (25 mn).

Remarques : Les participants ne prennent pas les photos, maisles sélectionnent de mémoire. On peut aussi leur demander de réagir par rapportà un thème (le développement, la solidarité, etc.).

Pistes pour aller plus loin dans l’analyse d’une photo

• Que ressentez-vous face à cette photo ? - Exprimez un sentiment : la joie, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût, l’indifférenceparce que c’est trop loin de ma réalité, rien…- Expliquez les raisons de cela : par rapport à l’aspect global de la photo (couleurs,agencement…), par rapport au sujet traité (personnages, scène photographiée…), parrapport au vécu de chacun (mes propres expériences…).

• Quel est le contenu de la photo ?- Qu’est-ce que vous voyez, sentez, touchez… aux premiers abords ?- Si vous avez choisi une photo avec des personnes, qu’est-ce que la photo vous dit despopulations, de leurs vies ?- Qu’est-ce que la photo vous dit de l’environnement, de l’économie, du travail… ?- Qu’est-ce que la photo vous dit de la société, des relations entre les peuples, de la cul-ture, des modes de vie, des traditions… ?- Qu’est-ce que la photo vous dit du pouvoir, de l’État, de l’armée, du type de régime,des institutions… ?

• Quelle(s) problématique(s) pose(nt) la photo ?- Comment réagissez-vous ?- Qu’avez-vous envie de dire, de partager ?

• Peut-on agir pour changer les choses ? comment agir ? - Faites des propositions, des suggestions…- Comment envisagez-vous l’avenir maintenant ?

Conseils à l’animateur

Cahier 2 >>> Fiche 5

Photo langage sur nos représentations des pays du Sud

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Page 17: N VISA POUR LE VOYAGE · vivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’un cinquième de la population mondiale absorbe 90 % de la consommation mondiale 2. Car, paradoxalement,

CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2 17

Cahier 2 Fiche 6

Ressources nécessaires : - La fiche de définitions ci-jointe et du papier de brouillon.

« Développement », « Humanitaire »…Quelques définitions

Objectifs > connaître et différencier quelques termes clés.

Temps nécessaire

Notions clé L’aide « humanitaire » intervenant dans des situa-tions d’urgence est le type d’action le plus connu dugrand public car largement médiatisée. Il est parfoisle déclencheur du désir de s’engager. Ainsi, les jeunesqui souhaitent partir parlent souvent d’un « voyagehumanitaire ». Mais qu’entend-on exactement par « humanitaire »,« développement » ? Ces notions sont complexes etchargées de représentations. Si l’on veut être solidai-re, apporter concrètement son aide n’est par contrepas une chose facile : cela requiert une bonneconnaissance et une bonne analyse d’un environne-ment, d’une population et de sa culture, de son his-toire, de ses réels besoins (qui peuvent diverger desbesoins exprimés). Les jeunes ont-ils ces compéten-ces ? Et d’ailleurs, ces populations attendent-elles cesjeunes pour mettre en place des projets ? En réalité, même si ces jeunes souhaitent se rendreutiles, il est plus approprié de parler d’une action de« solidarité internationale », et non « d’humanitaire »(au sens qu’en donnent les médias).Il est important de permettre aux jeunes de mieuxcomprendre ces différentes notions et de penser leurprojet dans ce cadre.

Remarque : il peut être intéressantde faire le lien entrecette fiche et les fiches du cahier n° 3« Construire un parte-nariat ».

>>>

Déroulement de l’animationJeu du dictionnaire :1. Demander aux jeunes ce que veut dire « humani-taire » ? « développement » ? 2. Chacun propose sa définition.3. Organiser une lecture de chaque définition et endébattre.4. Comparer les définitions proposées avec la défini-tion de dictionnaires et les propositions de définitionci-jointes. 5. Approfondir la réflexion sur ces mots, particulièrementsur la comparaison entre la notion d’« humanitaire » etde « développement » : qu’est-ce qui, selon vous, fait ladifférence entre aide au développement et aide humani-taire ? De même, entre don et solidarité, etc.

Interpellation

LA NOTION DE DEVELOPPEMENT EN DEBAT… Nous discutons depuis une heure sur cette notionde développement. Les débats vont dans tous lessens : indicateurs, aide, échanges, coopération,autosuffisance, …A ce moment, l’un d’entre nous s’adresse à Djim,un jeune Tchadien, et Guerma, un jeune Ethiopienen leur demandant ce qu’ils pensent de tout cela,ce qu’ils entendent par « développement ».Guerma, voyant que l’un d’entre nous avait unealliance, lui demande combien de personnes setrouvaient à ses noces.« Nous étions nombreux, presque 200 »« Pour les miennes, nous étions 2000 ! »Quant à Djim, voici sa réponse :« Pour moi, le développement, ce serait qu’il y aitbeaucoup de monde à mes funérailles ».Manque d’humilité, prétention ? Non, bien sûr. Cequi prime, c’est l’appartenance à un groupe, laqualité et la solidité des liens tissés au quotidien.Chacun replonge le nez dans son verre : cette idéede développement est encore plus complexe etculturelle que nous l’imaginions.

45min.

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 218

Quelques définitionsDéveloppement (définition du CRID)« Le développement est un processus global d'amé-lioration des conditions de vie d'une communauté surles plans économique, social, culturel ou politique. »Ce développement, s'il doit se montrer économique-ment efficace, doit aussi, pour être durable, être éco-logiquement soutenable, socialement équitable,démocratiquement fondé, géopolitiquement accepta-ble, culturellement diversifié. Le développement ne seréduit donc pas à la croissance. Il doit mettre l'accentsur la satisfaction des besoins fondamentaux (ali-mentation, éducation, santé…) reconnus comme desdroits. Les associations du CRID mettent en œuvre cetteconception du développement en priorisant le renfor-cement des sociétés civiles afin qu'elles pèsent àchaque fois que c'est possible sur les choix politiquesdes États. Ce renforcement doit s'effectuer lui aussi àdifférents niveaux, du local au mondial.

Humanitaire (définition du kit 18-25 ans – CCFD)Le mot est apparu vers 1830 et Lamartine le définitcomme « visant au bien de l’humanité ». Mais à cettepériode, il porte aussi un sens colonialiste qui vise àapporter « la civilisation et le progrès aux autochto-nes ». Aujourd’hui, il est plutôt compris comme uneactivité qui vise à porter secours, en pays étrangermais aussi sur le territoire national, aux personnesnécessiteuses, aux victimes de guerre (notamment lesréfugiés), de catastrophes naturelles… Comme le précise Rony Bauman, ex-président deMédecins sans frontières : « à la différence des autresformes de solidarité internationale, l’aide humanitai-re ne prétend pas transformer les autres sociétés,mais aider ses membres en période de crise ».

Aujourd’hui, le sens du don est plutôt signe degénérosité. Cependant, sans réciprocité, il peutaussi traduire une relation inégale, voire de supé-riorité entre celui qui donne et celui qui reçoit. Etdans certaines sociétés, le don (de cadeaux, denourriture, d’argent) est la marque traditionnelledu pouvoir que le possédant exerce sur sa « clien-tèle ». Tout cela pour rappeler que le don a un sensqui peut s’exercer au détriment des bonnes inten-tions. Ainsi, il est essentiel de s’assurer que lesdons éventuels contenus dans un projet n’aillentpas à l’encontre de la responsabilité et de l’intérêtdes bénéficiaires. Faute de quoi on risque d’entre-tenir un système d’assistanat et d’alimenter lemarché noir5.

Pour le CCFD, le développement consiste à « met-tre l’économie au service de l’Homme, de toutl’Homme et de tous les Hommes »4 . Il s’agit doncde travailler dans la durée avec les populationslocales, en vue de les accompagner dans leurvolonté de prendre elles-mêmes en charge leursbesoins essentiels, mais aussi leur aspiration à plusd’équité et de liberté. Mais pour que là-bas leschoses puissent vraiment changer, les mentalitésdoivent évoluer ici. C'est pourquoi au même titreque le soutien à des projets de développement, letravail d'information et d’éducation au développe-ment du public en France a toujours constitué,pour le CCFD, une mission prioritaire.

Remarque :

5 Extrait du guide « Rencontrer pour partager » –CCFD.

4 D’après l’encyclique Populorum Progressio (le développement des peuples), Paul VI, 1967.

Don (définition du Petit Robert)Action d’abandonner gratuitement et volontairementà quelqu’un la propriété ou la jouissance de quelquechose. Ce que l’on abandonne à quelqu’un sans rienrecevoir de lui en retour.

Charité (définition du Petit Larousse) :Vertu qui porte à vouloir et à faire du bien aux autres.

Solidarité (définition du Petit Larousse)Dépendance mutuelle entre les hommes. Sentimentqui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle.

Solidaire (définition du Petit Larousse) :Qui est ou s’estime lié à quelqu’un d’autre ou à ungroupe par une responsabilité.

Cahier 2 >>> Fiche 6

« Développement », « Humanitaire »… Quelques définitions

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Cahier 2 Fiche 7

Ressources nécessaires : - La série de diapositives « 40 ans d’affiches – CCFD » (disponible au CCFD national), ou - Le livret « 30 ans d’affiches – CCFD » avec copies papier des affiches (et ajout des plus récentes).

Notions clé En 1961, le CCFD est créé pour répondre au problèmede la faim dans les pays récemment décolonisés. Ceproblème est alors peu connu de la population fran-çaise, il faudra utiliser des affiches « choc » pour ledénoncer et amener à une prise de conscience.Depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, la politiquede communication et les messages du CCFD ont évo-lué en même temps que la notion de développementet que la vision que nous nous faisons de ces paysdans notre société. Dans les années 60, la réponse aumal développement était avant tout technique.Aujourd’hui, nous trouvons des messages beaucoupplus tournés vers la notion d’interdépendance et l’in-terpellation des gouvernements des pays riches.Pourtant l’idée d’envoyer du matériel ou d’aller réali-ser un chantier (construction de puits, poulaillers, éco-les…) est encore bien vivace aujourd’hui dans l’espritd’une grande partie de la population. Aussi, il estessentiel de permettre aux jeunes de prendre du reculpar rapport à cette histoire du développement et deles accompagner dans une réflexion correspondantmieux aux idées actuelles.

Déroulement de l’animation1. Avant l’animation : l’animateur présélectionneune dizaine d’affiches (celles qu’il estime être les plus« parlantes », avec lesquelles il est le plus à l’aise). Se référer aux propositions du tableau ci-après.

L’évolution de la notion de développement

Objectifs > Permettre aux jeunes :- de prendre conscience de l’évolution de la communication sur les pays du Sud

et de l’évolution de la notion de « développement » au cours des 40dernières années ;

- de mieux connaître les différentes approches du « développement » poursavoir les identifier ;

- d’inscrire leur réflexion dans l’histoire de la notion de développement et deconstruire un projet en phase avec la réalité actuelle.

Temps nécessaire

2. Deux types d’animations sont possibles :

A. Sous forme de discussion : présenter une par une les affiches dans l’ordre chro-nologique (afin de faire ressortir l’évolution desmessages) et demander aux jeunes de réagir :

• que voyez-vous sur cette affiche ? • à votre avis, quel message veut-on faire passer

grâce à cette affiche ? • que pouvez-vous dire (deviner) du contexte mon-

dial de cette époque ? • quelle est la solution proposée au mal dévelop-

pement des pays du Sud ? et ainsi, quelle est lanotion du développement que l’on peut devinerderrière une telle affiche ?

B. Sous forme de photo langage :• étaler des copies des affiches devant le groupe

de jeunes ;• demander à chacun de choisir l’affiche qui, pour

lui, représente le mieux la solution au « maldéveloppement » ou aux inégalités Nord/Sud ;

• demander à chacun d’argumenter son choix ; • pour chaque affiche, se demander : quelle est ici

la solution proposée au mal développement despays du Sud ? Quelle est la notion du développe-ment que l’on peut deviner derrière une telle affi-che ? À quelle année correspond cette affiche ?

• lancer une discussion par rapport aux différentesvisions, aux approches de chacun.

19

>>>

1heure

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 220

6 Source : entre autres le travail de l’associationITECO, http://www.iteco.be

Période

Années 60

Années 70

Années 80

Années 90

Contexte mondial6

• période post-indépendances

• « 30 glorieuses »

La solution au « mal développe-

ment » est technique.

• Guerre froide (opposition de

2 modèles de développement)

• Guerres civiles, mouvements

de « libération nationale »

La solution au « mal développe-

ment » est politique.

• Guerre froide

• Crise économique

• Crise de la dette

La solution au « mal développe-

ment » est le marché

• Fin de la guerre froide

• Mondialisation

(développement des échanges

de biens, de produits financiers,

de services, et des moyens de

communication à l’échelle mon-

diale)

La solution au « mal développe-

ment » est la construction des

sociétés civiles

Vision du développement, Lien avec quelques affiches du CCFD

• Affiche 1961 : « Il a faim – Qu’allez-vous faire pour lui ? ». Image « choc » par rapport au problème de

la faim (idée de conscientiser une population française alors en période de prospérité et peu avertie

du problème de la faim).

• Le développement est un processus linéaire : les pays « sous-développés » doivent rat-

traper les pays « développés » grâce à la « modernisation ». (affiche 1963 : « Aidons-

les »)

• Politiques de développement impulsées par les États : industrialisation, transfert de

techniques, aide sur une logique de projets (souvent d’infrastructures) - Affiche 1964 :

« Mieux équipé, il s’en sortira »

• Le développement est aussi lié à la justice, au respect des droits

de l’homme, à la solidarité… Il peut passer par l’action au niveau

politique. Notamment en Amérique latine, apparition de guerres

civiles avec l’émergence de mouvements de « libération natio-

nale » qui luttent contre la concentration des pouvoirs et des

biens dans les mains d’une élite. Affiche 1972 : « Peux-tu être

heureux tant qu’un seul homme meurt d’injustice et de faim ? » Affiche 1973 : « La terre est à tous –

Développement, justice, liberté ».

• Les néo-libéraux analysent les choix précédents comme des échecs : face à « l’inefficacité » des États,

ils prônent la régulation par le libre marché. FMI et Banque mondiale pas-

sent au 1er plan et imposent aux pays endettés de mettre en place des poli-

tiques d’ajustement structurel (privatisations, libéralisation des échanges,

croissance tirée par les exportations…). Ces politiques fragiliseront les États

et auront socialement un impact néfaste.

• Affiche 1981 : « Solidarité – rien ne changera là-bas si rien ne change chez

nous ». Prise de conscience de l’interdépendance Nord/Sud, que les problè-

mes sont globaux.

• Disparition des grands enjeux géostratégiques liés à la confrontation

Est/Ouest, d’où :

- le recul de l’interventionnisme international (et notamment de l’aide au développement) et appari-

tion de logiques plus régionales (marchés communs et soutien aux pays proches géographique-

ment) ;

- le phénomène de « mondialisation » (Affiche 1991 : « Tous responsables et solidaires de tous » /

Affiche 1992 : « Ici avec le CCFD j’agis pour aider là-bas les peuples du tiers monde à subvenir par eux-

mêmes à leurs propres besoins »).

• Apparition des notions de développement humain et de développe-

ment durable.

• Affiche 2001 : « En 2000, on lui a versé 34 milliards de francs pour l’ai-

der à vivre et on lui a vendu 45 milliards d’armes pour l’aider à mourir ».

Emergence de mouvements sociaux critiquant le système économique

mondial, prônant de nouvelles formes de consommation plus équita-

bles et durables. Mondialisation de ces mouvements (1er Forum social

mondial en 2000). Grandes campagnes de pétition / plaidoyer.

Cahier 2 >>> Fiche 7

L’évolution de la notion de développement

guide visa cahier 2 V3:guide visa cahier 2 20/02/07 10:24 Page 20

Page 21: N VISA POUR LE VOYAGE · vivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’un cinquième de la population mondiale absorbe 90 % de la consommation mondiale 2. Car, paradoxalement,

CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Cahier 2 Fiche 8

Ressources nécessaires : - Copie du questionnaire ci-joint.- La fiche de ressources d’information ci-jointe : « où trouver de la documentation ? ».- Des recherches Internet.

Notions clé Partir pour échanger : telle est l’ambition de beau-coup de collectifs de jeunes. Pourtant, c’est loin d’êtresi simple : il s’agit d’une démarche exigeante (cf.Cahier 4). Il est indispensable de bien savoir où l’onpose les pieds et de connaître le pays d’accueil (sasituation politique, la situation sociale…). Par ailleurs, pour que l’échange soit fécond pour lesdeux partenaires (l’équipe de jeunes et les acteurs dedéveloppement sur place), il faut avoir des choses àéchanger ! Ce voyage doit permettre aux jeunes de prendre de lahauteur par rapport à leurs propres pratiques, de poserun regard critique sur le développement de leur terri-toire et, ainsi, mieux agir à leur retour. Il doit, parallè-lement, permettre aux acteurs de développement ren-contrés de porter un regard distant sur leur projet.C’est à ces conditions que la relation de partenariatpourra être réellement profitable aux deux parties. Pour cela, les jeunes doivent bien connaître leur pro-pre territoire avant le départ.

Connaître le paysoù l’on va … et le sien !

Objectifs > prendre conscience de la nécessité de bien connaître le pays de destinationavant de partir ;

> prendre conscience que pour échanger, il faut avoir quelque chose à échanger !D’où la nécessité de bien connaître son propre territoire (son village, soncanton, son quartier, sa ville, etc.).

Temps nécessaire

Déroulement de l’animation1. Connaître le pays de destination. Que savez-vousdu pays où vous allez ? Inviter le groupe à compléter le questionnaire ci-joint(il s’agit seulement de quelques propositions de ques-tions, la liste peut en être étoffée).2. Temps de recherche, se documenter pour connaî-tre le pays. Orienter les jeunes vers les lieux d’infor-mations (lire la fiche ci-jointe). Restitution orale surles recherches.3. Ces connaissances écrites sont-elles suffisantes ?Envisager la rencontre de témoins pour leur poser desquestions, comme d’autres jeunes ayant vécu ce typed’expérience (qu’est-ce qu’une expérience internatio-nale lui a appris sur le développement de son propreterritoire ?) ou des personnes connaissant bien lepays de destination (penser aux associations demigrants, la Pastorale des migrants).4. Prendre conscience que pour échanger, il seraitintéressant de bien connaître son propre territoire.Initier un diagnostic de territoire : les inviter à remplirle même questionnaire sur leur pays (connaissance deson « territoire »). Prendre soin de faire une rechercheplus approfondie sur un domaine en rapport avec lethème du voyage. Une équipe qui fait un voyage d’im-mersion sur le commerce équitable (rencontre de petitsproducteurs) pourrait rencontrer les artisans du coin.

21

>>>

Se référer également àla Boussole en fin decahier et aux fichesC4F6, C4F9 et C4F12.

Remarque :

(après le travail de recherche, compter une heure pour

la discussion avec le groupe)

1heure

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

???Population (nombre

d’habitants, répartition partranches d’âges, répartitionsur le territoire, rapportvilles / campagnes, religion,ethnies, langues…)

?Passé et présent (histoire :grandes périodes, personnages mar-quants, grands événements de ladernière décennie, régime et situa-tion politique actuelle, …)

22

Quelles sont les caractéristiques du pays où nous allons ?

Quelles sont les caractéris-tiques de la région où va se passer le voyage ?Spécificités de la région par rapport aux points précédents :

Où trouver de la documentation sur son propre territoire ?

« Document généraux »

- http://www.insee.fr (des documents de synthèse sur plusieurs thèmes, études régionales, cartes,…).- Pour des questions de vocabulaire, aller voir : www.recensement.insee.fr/FR/RUB_MOT/ACC_MOT.htm- Structures de l’INSEE en régions- Préfecture de région (études locales…)- Conseil régional et conseils généraux- Conseil économique et social régional (CESR)- Personnes ressources, universitaires- Ouvrages, monographies…- Offices du tourisme

Géographie (relief,climat, ressources, agricul-ture, environnement…)

Quelques questions pour « connaître » un pays

Cahier 2 >>> Fiche 8

Connaître le pays où l’on va … et le sien !

?Patrimoine culturel et médias(sites antiques, musées,musique, danse, mode, ciné-ma, presse, télévision…)

- http://www.sirene.tm.fr (base de données des entre-prises et des établissements)

- Ministère des Affaires socia-les, du travail et de la solidarité: www.emploi-solidarite.gouv.fr

- Direction régionale/départe-mentale du travail, de l’em-ploi et de la formation profes-sionnelle (DRTEFP/DDTEFP)

- Chambres de commerce etd’industrie, Chambres desmétiers

- Syndicats- ANPE, Missions locales, asso-

ciations de chômeurs

« Emploi/économie »

- Recensement général dela population (RGP) de1982, 1990 et 1999.

- Dossiers oranges del’INSEE, provenantdu recensement

« Démographie »

- Ministère de l’éducationnationale : www.educa-tion.gouv.fr

- Rectorat, Inspection aca-démique

- Direction régionale de laJeunesse et des Sports

- Syndicats enseignants

« École »

- Contrat de Plan État-région- Élus locaux- Associations de développement local

« Structuration territoriale »

?Contexte socio-économique (accès àl’alimentation, à la santé, à l’éducation, revenu moyen,politique économique, poids des secteurs primaire / secon-daire / tertiaire…)

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CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Cahier 2 Fiche 9

Ressources nécessaires : - 5 feuilles de papier blanc à découper selon les formes des carrés ci-joints sans écrire les lettres (ou faire des photo-

copies avec agrandissement) ;- Mettre les différents morceaux dans 5 enveloppes selon la répartition suivante : enveloppe 1 : I, H, E - enveloppe 2 : A, A, A, C - enveloppe 3 : A, J - enveloppe 4 : D, F - enveloppe 5 : B, C, F, G

Choisir d’être solidaire

Objectifs > Prendre conscience de l’interdépendance qui existe entre les territoires ;> Comprendre l’enjeu d’une solidarité internationale pour un développement

durable ici et là-bas ;> interroger notre modèle de développement.

Temps nécessaire

Notions clé Les territoires sont de plus en plus interdépendants :mondialisation des échanges commerciaux, de la cul-ture, des problèmes environnementaux… Jamais, dans l’histoire de notre humanité, le destin de« nos » territoires n’a été autant lié au destin de« leurs » territoires. Et la réciproque fonctionne demême. Par ricochet, jamais les décisions supranatio-nales (des institutions européennes et mondiales :Union européenne, FMI, Banque mondiale, ONU)n’ont eu autant d’influences sur l’avenir des territoires. Bref, nous vivons dans un monde en pleine mutation,dans lequel l’international s’immisce de plus en plusdans notre vie quotidienne. Cela pourrait ne pasposer de problème. Pourtant, c’est tout le contraire :cette mondialisation se caractérise en grande partiepar des logiques de compétition. D’où la nécessité depromouvoir des logiques de coopération telles que cejeu nous y invite. Face à cette mondialisation qui met l’argent et lemarché au centre du système, nous ne pouvons fairel'impasse sur une remise en cause de nos comporte-ments individuels. Car nous faisons bien partie dusystème !

Déroulement de l’animationJeu du Puzzle sans parler7

1. Répartir les jeunes en petits groupes de 5 person-nes, et si possible prévoir en plus un observateur pargroupe (son rôle sera de vérifier que les règles sontrespectées et d’observer le comportement des joueurs). 2. Annoncer la règle du jeu : à partir des morceaux depapier, il faut reconstituer des carrés. Les participants

23

7 Extrait du Dossier Éducateurs CCFD – Actions jeunes 1999

ne doivent pas parler pendant le jeu. Ils peuvent don-ner un morceau à une autre personne, mais ils ne peu-vent ni demander ni prendre le morceau d’un autre. 3. Donner une enveloppe à chaque participant.4. Laisser le temps nécessaire à la réalisation des 5carrés. 5. Proposer une évaluation du jeu. Chacun dit com-ment le jeu s’est passé dans son groupe : a-t-onrespecté les règles ? Comment a-t-il ressenti ce quis’est passé ? Les observateurs participent à cette ana-lyse. Une discussion peut suivre autour des thèmessuivants : la prise en compte de l’autre, la compétition,la coopération, le travail en équipe, la solidarité, …6. Quel peut être le lien entre ce jeu et les questionsde mondialisation, de solidarité internationale ? Ils’agit de montrer que quand on commence à jouer, onse croit seul face à son problème, mais qu’en fait,pour le résoudre, on a besoin des autres : on est biendans un ensemble dont on dépend mais sur lequel onva aussi pouvoir agir ; interroger notre capacité àcoopérer. À partir de l’évaluation, amener les jeunes àréfléchir sur ce qui empêche de coopérer, à prendre dela hauteur et à se demander où et comment noussommes poussés à nous inscrire dans des logiques decompétition. S’interroger sur les conditions à réunirpour mettre en place des logiques de coopération enlançant une discussion sur ce thème ou sur la based’une autre fiche (par exemple C2F7, C2F10, C2F11).Attention : ne pas s’en tenir à la sphère personnelle(sous peine de faire de l’auto flagellation) mais inter-roger la dimension politique.

A

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1heure

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24 CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Cahier 2 Fiche 10

Ressources nécessaires : - Un lien peut être fait avec les fiches C2F9 & F11. - Articles ci-joints sur la campagne pour l’annulation de la dette et du commerce équitable.

Notions clé La transformation du monde nécessite une prise deconscience et une inflexion de nos comportements.Mais est-ce suffisant ? Certainement pas : il estindispensable d’accompagner ce changement per-sonnel par un changement en profondeur de notremodèle de développement. Les exemples ne man-quent pas où les politiques du Nord ont des consé-quences dévastatrices sur les sociétés du Sud auniveau économique, social, environnemental… Onpense par exemple à l’effet de la Politique agricolecommune (PAC) européenne sur les agricultures duSud, aux enjeux des projets de privatisation de la cul-ture ou de l’accès à l’eau. Et si le défi était la réhabi-litation du politique : pour que les décisions prises icisoient solidaires de « là-bas ». Pour cela, nous pou-vons participer à des actions de lobby par l’animationde campagnes d’opinion. Mais notre citoyenneté nedoit pas se cantonner à faire pression sur les pouvoirspublics. Elle nous invite à la mise en œuvre d’actionsporteuses d’alternatives : pour un autre rapport à l’en-vironnement, un autre rapport entre les gens, uneautre économie, un autre rapport à l’étranger, etc.

Faire prendre conscience aux jeunes de l’impact decertaines campagnes et actions de lobby. Elles sontun passage obligé si l’on souhaite les voir s’engagersur un projet porteur d’une démarche de solidaritéinternationale. Il faut les amener à s’interroger sur :comment « être citoyen », « agir local, penserglobal », changer (et faire changer) notre manière de

L’impact de la mobilisationcitoyenne

Objectifs > faire prendre conscience aux jeunes de l’impact de certaines campagnes et desactions de lobby ;

> faire prendre conscience de l’importance de se mobiliser, d’agir pour lasolidarité internationale.

Temps nécessaire

vivre, nos modes de consommation, etc. Consommeréquitable, éthique mais choisir aussi les produitslocaux ou régionaux pour privilégier les filières cour-tes du producteur au consommateur.

Dénoncer la spirale de la dette des pays pauvres,appeler à une consommation solidaire, promouvoirl’objectif de l’éducation pour tous, sont des enjeuxmajeurs pour le développement des pays du Sud. Ilest possible de participer à ces actions en interpellantles dirigeants politiques et les décideurs écono-miques, mais également en modifiant nos comporte-ments quotidiens.Le CCFD se fait le relais de tous ceux qui subissentl’injustice à travers le monde. Il participe, avec d'au-tres acteurs (ONG, syndicats) à différentes campa-gnes d’opinion. Après avoir assuré la coordination dela campagne « Pour l’an 2000, annulons la dette », ilassure celle de la plate-forme française Dette et déve-loppement.Pour en savoir plus : www.dette2000.org

Déroulement de l’animation1. Temps personnel : lire un ou plusieurs des articlesci-joints. En extraire deux incompréhensions, deuxidées fortes et deux perspectives (à quoi cela m’invi-te ?) - (20 mn).2. Mise en commun. Essayer de répondre collective-ment aux questions de compréhension (20 mn).3. À partir des idées de chacun, essayer de produireune analyse collective : que retient-on de ces articles ?(20 mn).4. Et maintenant ? A partir des perspectives envisa-gées par chacun, dresser des pistes d’actions pour l’é-quipe (30 mn).5. Essayer d’organiser une rencontre avec un expertpour la réunion suivante.

Pour aller plus loinLes films de Michael Moore (informations détaillées sur le site : www.michaelmoore.com)- Bowling for Columbine (2002) : ce film dénonce les conséquences des ventes d’armes etla dérive de ce lobby aux Etats-Unis. - The big one (1998) : ce film a notamment permis une prise de conscience par rapport aunon respect des droits du travail dans certaines multinationales nord-américaines. Cetteaction, ainsi que bien d’autres, a notamment conduit Nike à élever l’âge minimum desouvriers réalisant leurs chaussures. - Roger and me (1989).

>>>

1h30

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25CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

8 http://www.dette2000.org/

>>>

À partir de 1996, à l’initiatived’une Église protestante anglai-se, relayée par des ONG liées àd’autres Églises et par desassociations non confession-nelles, dès 1998, un peu par-tout dans le monde, une cam-pagne de signatures a étéorganisée pour ex iger descréanciers la remise de la dettedes pays pauvres.

En effet, le service de la dette pro-voque une réduction sensible et par-fois même dramatique du budget dela santé et de celui de l’éducation despays concernés, alors que même nonréduits, ils étaient déjà très insuffisantspour faire face aux besoins de la popu-lation. De plus, il rend encore plus dif-ficile le financement du développe-ment, tant le prélèvement sur les res-sources disponibles est élevé.En France, la sollicitation des signatu-res a été organisée par 16 ONG et sou-tenue par 31 autres. Elle a eu sonpoint d’aboutissement à la fin de l’an-née 2000, alors que s’achevait l’annéejubilaire pour les chrétiens. Dans notrepays, elle a recueilli plus de 500 000signatures. Dans le monde, ce sont 24millions de personnes qui ont répondupositivement à la demande. La mobili-sation de l’opinion publique a doncété tout à fait spectaculaire.

Des résultats mitigésIl est difficile de déterminer quel a étél’impact de ces campagnes de recueilde signatures dans les décisions positi-ves prises par les divers créanciers cesdernières années, que ce soit lors desréunions du G7/G8, du Club de Parisou par les États riches dans le cadre dela dette bilatérale. Il est difficile également de mesurerl’ampleur de la remise des dettes ouplutôt de l’allègement, tant les proces-sus sont lents et évolutifs. Ce qui peutêtre affirmé sans réserve, c’est que,d’une part, la mobilisation mondialedes ONG a très sensiblement amélioréle traitement de la question et d’autrepart, que les résultats tangibles, sansêtre négligeables, ne sont pas à lahauteur espérée par les ONG.Le verre est-il au moins à moitié plein ?

Pas sûr. Cependant des résultats moinsvisibles mais d’une grande importancesont à mettre au crédit de l’initiative desONG. Il est intéressant de les analyser.

L’émergence d’une citoyennetéplanétaire confortéeSans aucun doute, la dimension et lesuccès planétaires de la campagnerévèlent l’émergence d’une citoyenne-té mondiale d’une extrême utilité pourdonner un autre sens, c’est-à-dire uneautre signification et une autre direc-tion et, par le fait même, un autrecontenu à la mondialisation en cours.Le Forum social mondial de PortoAlegre en février 2002 a donné unegrande visibilité à ce processus. Or laquestion de la dette a fait l’objet dedébats d’une grande qualité pendantce forum.En France, la campagne a vu s’associerdes ONG qui n’ont pas l’habitude,pour le moins, d’œuvrer spontanémentensemble. Il n’est pas banal de voir surla liste des 16 organisations à l’initiati-ve de la campagne, côte à côte, leCCFD, le Secours Catholique ou lesInstituts Missionnaires Féminins d’unepart, et Solidarité Laïque ou la Ligue del’Enseignement, d’autre part. C’estbien toute la société civile, ou presque,dans sa diversité qui, au nom del’Homme et de sa dignité, qui s’est ras-semblée pour cette opération. Qui nes’en réjouirait ?La campagne et surtout la suite qui luia été donnée ont montré les trèsgrands progrès en maturité et en pro-fessionnalisme des ONG. Les proposétaient fondés, les arguments solideset les propositions dépourvues detoute démagogie. Les ONG y ontgagné une fiabilité, une crédibilité, unereconnaissance incontestables, tantauprès des pouvoirs publics nationauxque des dirigeants des institutionsfinancières internationales.Signalons tout particulièrement quepour le suivi des résultats de la campa-gne, une plate forme permanente d’in-formation et d’action sur la dette a étécréée, coordonnée par le CCFD. Elleréunit aujourd’hui en France 20 ONGet se trouve soutenue par 3 autres. Sonrapport 2001 – 2002 de 88 pages esttout simplement remarquable 8.

Quand on analyse la liste des membresde cette plate forme « Dette et déve-loppement », on constate la présencede trois centrales syndicales ouvrières :la CFDT, la CFTC et la CGT. Plus large-ment, dans d’autres actions delobby, comme celle de « De l’é-thique sur l’étiquette », des associa-tions relevant du syndicalisme familialet du syndicalisme agricole ont étéelles aussi parties prenantes. Le fait està mettre en évidence car si le mouve-ment social populaire traditionnelapporte son expérience, ses compé-tences et la force de ses structures aumouvement social plus récent, dyna-mique, créatif, attractif pour les jeunesmais encore inexpérimenté, le déve-loppement d’une nouvelle citoyennetéplanétaire devrait s’en trouver trèssensiblement conforté.Ainsi, si la campagne de recueil designatures et d’action pour la remisede la dette n’a pas, ou pas encore,donné tous les résultats espérés,même s’ils sont loin d’être négligea-bles, elle est à inscrire dans une dyna-mique sociale tout à fait intéressante.Il s’agit en effet de l’élaboration diffici-le, encore un peu confuse, au contourincertain à ce jour, d’une autre mon-dialisation, c’est-à-dire finalementd’une autre manière de penser la viesur notre terre aujourd’hui et l’avenirde la planète demain. Il n’est pas exa-géré d’affirmer qu’il s’agit bien là d’undes principaux défis lancés aux hom-mes d’aujourd’hui.

René VALETTE

Campagne pour la remise de la dette des pays pauvres : des résultats visibles et d’autres, intéressants,

qui le sont moinsLettre de l'Antenne Sociale n° 14 de janvier 2003

et intitulée : "Campagne pour la remise de la dette des pays pauvres".

Cahier 2 >>> Fiche 10

L’impact de la mobilisation citoyenne

guide visa cahier 2 V3:guide visa cahier 2 20/02/07 10:24 Page 25

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26 CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

>>>

La dette des pays pauvres ne s'estjamais aussi bien portée. Et ce en dépitdu (timide) volontarisme du G7. Leclub des pays riches avait pourtantlancé en 1996 un original processusd'« allégement », dit initiative PPTE,pays pauvres très endettés. Bien que« renforcée » en 1999, l'initiativePPTE, qui concerne les 42 pays les plusdémunis, tarde à prendre son envol. Etle fardeau de la dette, lui, continue degrossir. L'ardoise de tous les pays endéveloppement a ainsi été multipliéepar quatre en vingt ans. Elle atteindrait plus de 2 500milliards de dollars (2 636 milliards d'euros environ),selon la Banque mondiale. A titre de comparaison, ladette publique américaine dépasse à elle seule les 4 700milliards de dollars ; celle des ménages d'outre-Atlantique culmine à plus de 6 000 milliards. L'initiativePPTE, elle, n'a engagé que 9 milliards de dollars...

C'est pour rappeler ces évidences et pointer le décalageentre l'esprit et la lettre de la générosité affichée par l'i-nitiative PPTE que la plate-forme d'information et d'ac-tion «Dette et développement» a inauguré lundi une sym-bolique Semaine de la dette. Elle passera aujourd'hui parun rassemblement devant le ministère des Finances. CarBercy abrite le Club de Paris, l'instance des principauxpays créanciers chargée de négocier le remboursement dela dette publique aux pays pauvres.

CampagneLa dette n'a rien d'un débat théorique. Les pays les plusdébiteurs, comme le Brésil, les Philippines ou l'Équateur,versent jusqu'à 44 % de leur budget pour rembourser lafacture. « L'Angola, par exemple, consacre 38,6 % de sonbudget à la dette, contre 3,9 % à la santé ou 5,1 % à l'é-ducation », rappelle ainsi un expert. La dette ressembled'autant plus à une chape de plomb que son rembourse-ment annuel se révèle sept fois plus important que l'aideau développement, qui a plongé depuis dix ans.La campagne internationale contre la dette du tiers-monde a mobilisé la société civile. Plus de 24 millions depétitions avaient été signées fin 2000. Plus que celles quiont circulé contre la guerre du Viêt-nam. De la chaînehumaine de 30 000 militants à Birmingham en 1998 autribunal de la dette à Porto Alegre (Brésil) cette année, enpassant par la demande de création d'une instance inter-nationale d'arbitrage, les anti-dettes cherchent un secondsouffle pour resensibiliser l'opinion publique et créer une

« masse critique » propre à bousculerles « global leaders ». Dernière initiati-ve en date : exhumer la doctrine de« la dette odieuse ». « En 1898 »,explique le Belge Eric Toussaint, mem-bre d'un collectif anti-dette (CADTM),« les États-Unis avaient refusé de rem-bourser l'Espagne après l'indépendan-ce de Cuba, acquise grâce àWashington ». Pourquoi, demandentles réseaux antidettes, les Philippinsdevraient-ils payer les erreurs deMarcos, les Congolais, le délire d'un

Mobutu ? Une telle judiciarisation de la dette reste hypo-thétique. « Sauf peut-être pour les pays à revenusintermédiaires comme l'Argentine, ajoute Toussaint, quipeuvent tenter d'imposer des rapports de force. » La ban-queroute argentine infléchit, pour l'instant, cette théorie.

FailliteReste une évidence : « L'illégitimité de la dette » a forcéles entrées des agendas politiques des sommets interna-tionaux. Bousculé par le tropisme argentin, le FMI (Fondsmonétaire international) a ainsi avancé l'idée (jugée sub-versive il y a encore peu) d'une mise en faillite d'un État.De même, le pompier du système financier internationalreconnaît, dans un récent rapport, que l'initiative PPTEpourrait gagner en efficacité. Un euphémisme. Il y a deuxans, lors du G7 d'Okinawa, au Japon, les pays richesavaient tancé le FMI et la Banque mondiale pour lemanque de « rapidité » de mise en œuvre du processusde rééchelonnement. Faute d'avancée probante, le mêmeconstat devrait être reformulé la semaine prochaine, auG7 de Kananaskis, au Canada. « Si nous voulons vivredans un monde de paix, nous devons nous confronter àcelui du besoin », a lancé le ministre canadien desFinances, John Manley.La réalité est amère. « Seuls 5 pays ont atteint le pointd'achèvement, le stade final du processus PPTE, rappelleToussaint. Ouganda, Bolivie, Mozambique, Tanzanie,Burkina. » Le Mozambique a vu ses remboursementsannuels passer de 104 millions de dollars (109,5 millionsd'euros) en 1998 à 50 millions aujourd'hui. Mais laZambie, pas encore qualifiée mais toujours plombée pardes dettes récentes, passera de 147 millions de dollars en1998 à 158 millions cette année. Elle est, comme beau-coup, engluée dans le cercle vicieux : s'endetter pourpayer les intérêts de sa dette.

© Libération

Cette ardoisequi mine lespays pauvres

Semaine de manifestions à Paris contre la dette du tiers-monde.

Libération, 20/06/2002par Christian Losson

Cahier 2 >>> Fiche 10

L’impact de la mobilisation citoyenne

guide visa cahier 2 V3:guide visa cahier 2 20/02/07 10:24 Page 26

Page 27: N VISA POUR LE VOYAGE · vivent avec moins de 2 dollars par jour, alors qu’un cinquième de la population mondiale absorbe 90 % de la consommation mondiale 2. Car, paradoxalement,

27CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

Les petits artisans d'une mondia-l isat ion à v isage humainrepassent à l 'attaque en

France, à l'occasion de la Semainede la solidarité, du 17 au 25 novem-bre. Fiers de la notoriété croissantede la notion de commerce équitabledans l'esprit des consommateursfrançais. « Aujourd'hui, 24 % desFrançais déclarent en avoirentendu parler, contre 9 %en octobre 2000. Et 90 %affirment que, face à deuxproduits de qualité équiva-lente, ils privilégieraientcelui issu du commerceéqu i tab le » , cons ta teEmmanuelle Cheilan, deMax Havelaar, l'organisation indé-pendante qui « labellise » des pro-duits respectueux des droits del'homme et de l'environnementdans leur processus de production etassurant un revenu décent aux pro-ducteurs des pays du Sud. Hier, GuyHascoët, le secrétaire d'État à l'Éco-nomie solidaire, a d'ailleurs annoncél'installation, « courant décembre »,d'un comité pour « la définitiond'une norme ISO pour les produitsdu commerce équitable ». De soncôté, la Plate-forme du commerceéquitable (PFCE), qui regroupe asso-ciations, entreprises, importateurs etdistributeurs, recense aujourd'hui150 « boutiques de commerceéquitable » en France, trois fois plusqu'il y a quatre ans. Mais ces pro-grès n'empêchent pas l'Hexagonede rester à la traîne en Europe. Lecommerce équitable n'y a représen-té que 9 millions d'euros (59

millions de francs) de ventes en l'an2000, selon la PFCE. Avec 0,10 euro(0,66 F) dépensés par an et parhabitant, la France est loin derrièrela Suisse (5,96 euros), les Pays-Bas(2,48 euros) ou le Danemark (1,90euro). Sur le terrain, pour inciterles Français à passer de la déclara-tion d'intention à l'acte d'achat,

Max Havelaarlance une cam-pagne baptisée« Ça va faire uncabas » Jusqu'au2 5 n o v e m b r e,500 points devente de la gran-de distribution en

France (Auchan, Monoprix et les 215magasins Biocoop) proposent200 000 cabas en papier, pour ache-ter café, thé, miel, cacao, sucre, jusd'orange, bananes... bref lesquelque 40 produits labellisés MaxHavelaar disponibles en France. Unebonne manière de tester sur le ter-rain la force de conviction desconsommateurs. À un mois desfêtes de Noël, le collectif « De l'é-thique sur l'étiquette » interpelle,lui, les consommateurs sur lesconditions de fabrication des jouets.Il dénonce le sort des ouvriers,notamment en Asie d'où provien-nent 63 % des jouets importés enFrance : salaires de misère, heuressupplémentaires obligatoires et nonrémunérées, règles de sécurité nonrespectées, répression des syndica-listes. Les 53 associations et syndi-cats membres du collectif diffusentune pétition pour inciter la grande

distribution, spécialiste du jouet etgénéraliste, à participer à la créationd'un label social. Label qui garanti-rait que les jouets vendus ont étéfabriqués dans le respect des droitsde l'homme tels que défini parl'Organisation internationale du tra-vail. Encourageant. Le lobbying enfaveur d'une certification sociale estune démarche dans laquelle le col-lectif est engagé depuis sa créationen 1995 quand il balise par des« carnets notes » : un classementdes enseignes selon le degré deresponsabilité sociale qu'elles assu-ment. En 1995, aucune enseigneFrance n'avait pris la moindre initia-tive. Aujourd'hui, sur 16 enseignesétudiées, seule deux - Leclerc et LaGrande Récré - refusent le dialogueavec le collectif et 14 ont pris desmesures. Mais leur contenu et leurapplication sont variables. Le collec-tif trouve néanmoins le bilan encou-rageant. Un optimisme à nuancer :le mois dernier, le fabricant de peti-tes voitures Majorette a annoncé lafermeture de son usine en banlieuelyonnaise, où l'entreprise avait vu lejour en 1964 ! La suppression de237 postes au profit d'une délocali-sation de la production en Asie. 40millions de voitures sont produitespar Majorette, dont plus de 39millions arrivaient de Thaïlande oude Chine.

© Libération

L'équité grignote des parts de marchéLe commerce équitable séduit de plus en plus distributeurs et clients

Libération, 22/11/2001 par Eliane Patriarca

De l'éthique sur l'étiquette

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Cahier 2 >>> Fiche 10

L’impact de la mobilisation citoyenne

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Cahier 2 Fiche 11

Ressources nécessaires : - Une carte du monde (projection de Peters si possible ! cf. fiche C2F4).- Réaliser, en se rapportant à l’image ci-après :

• des affichettes sur lesquelles seront reportées les étapes successives(1 par affichette) de la production à la vente finale d’une basket,

• d’autres affichettes sur lesquelles seront reportés les prixcorrespondants à chaque étape de la « vie » de la basket.

Notions clé Au sens large, le terme « mondialisation9 » signifieque tous les pays dépendent les uns des autres. Lamondialisation résulte d’une double mutation :- géopolitique (l’effondrement d’un ordre mondialbipolaire avec la disparition de l’empire soviétique),- technique (les moyens de transport des personnescomme de l’information, les télécommunicationsnous font vivre dans un « même village global »).

La mondialisation revêt plusieurs formes :- l’interdépendance des échanges commerciaux (faci-lité croissante avec laquelle les marchandises et lesservices franchissent les frontières : accords de libre-échange, création d’unions douanières, etc.). Chacunécoute de la musique américaine, boit du café brési-lien et porte des baskets fabriquées en Asie duSud-Est,- l’accroissement des firmes multinationales (entre-prises ayant un siège dans un pays et investissant oudélocalisant leur production dans des pays où ils trou-vent certains avantages comme une main-d’œuvrepeu chère, une réglementation moins contraignante),- la globalisation financière à travers les marchés decapitaux (les flux financiers traversent les frontières àun rythme fulgurant),- on peut observer l’émergence d’une certaine gou-vernance internationale (système des Nations unies,sommets mondiaux, naissance de la Cour pénaleinternationale),- sur le plan culturel : le cinéma, la mode, la musique,la télévision, déplacement des personnes (migrations,voyages). D’un côté, les échanges sont de plus enplus nombreux, d’un autre, certains tentent d’unifor-miser les goûts, les habitudes, les comportements.

« La mondialisation » c’est quoi ?

Objectifs > prendre conscience de la mondialisation des échanges à travers une réflexionsur l’origine des produits de notre consommation quotidienne ;

> prendre conscience des problèmes qui peuvent exister entre les différentsmaillons de la chaîne (exploitation des producteurs, enrichissement desintermédiaires,…).

Temps nécessaire

Riz, thé, café, jeans, CD font partis de nos produits deconsommation courante. Ces produits nous viennentd’autres pays. Bien entendu, ceux-ci ne nous parvien-nent pas directement du producteur ou du fabricant,nous les achetons dans les grandes surfaces qui,elles-mêmes, sont en relation avec de nombreuxintermédiaires. On peut ainsi considérer que le phé-nomène de « mondialisation » nous touche de façonquotidienne.On constate également une expansion de la sphèreéconomique à tous les secteurs de la société. C’est lamarchandisation des aliments, de l’information, de laculture mais aussi de l’eau et, bientôt, de notre envi-ronnement. Le risque encouru est de voir le monderéduit à une marchandise et guidé par un développe-ment économique aveugle porteur d’inégalités. En effet, depuis la chute du modèle soviétique,le capitalisme néo-libéral s’est imposé en modèleunique (ou presque). Cause et conséquence à la foisde la mondialisation, ce modèle a englobé peu à peul'ensemble des échanges. S'en est suivi un accroisse-ment de la production des richesses, des échanges decapitaux, des communications, mais aussi une paupé-risation d'une partie de la population mondiale, l’ac-croissement des inégalités entre le Sud et le Nord etau sein même de ces sociétés, une dégradation évi-dente de l'environnement comme une concurrenceaccrue entre les territoires. En d’autres termes, nousne nous dirigeons pas réellement vers un monde dejustice et de paix !

9 Sources : « Qu’est-ceque la mondialisation ? »,Libération, 1er Juillet1996 « 200 ans de mondialisation », entretien avec KevinO’ROURKE, Courrier de la planète n° 69

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45min.

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Mais il est possible d’agir sur ces phénomènes. Desassociations et syndicats travaillent pour un commer-ce équitable, solidaire et/ou éthique. Le monde estbien à portée de main ne serait-ce que dans notresupermarché ! Il n’est donc pas nécessaire de partirtrès loin pour être solidaire ! Mais avant de s’engagerpour un voyage dans un pays lointain, il est essentield’avoir conscience de ces phénomènes.

Déroulement de l’animation1. Situer le contenu de l’animation : « Nous allonsvoir ensemble comment sont fabriqués certains desarticles que nous achetons ».2. Impliquer les jeunes en commençant par une peti-te enquête/discussion : « Comment sommes-noushabillés ? ». Leur demander d’où viennent ces pro-duits, s’ils savent comment ils sont fabriqués.3. Identifier les différents maillons de la chaîne :« Depuis la production à l’achat d’une chaussure,quelles sont les différentes étapes, les différentsacteurs qui entrent dans le processus ? ». Reprendreces éléments en les comparant aux affichettes cor-respondantes.

4. Demander aux participants de placer sur la cartedu monde les différentes affichettes en fonction dulieu où elles sont réalisées (production en Asie duSud-Est / consommation en Europe). Mettre ainsi envaleur la « mondialisation » des échanges. 5. Poursuivre le questionnement : « Qui gagne quoi ?Retrouvez le détail du prix d’une paire de baskets ».Distribuez des affichettes prix / étapes de productionde basket. Il s’agit pour les jeunes, individuellementou en petits groupes, de remettre les bons prix surchaque étape.6. Inciter à une discussion sur cette répartition desprix : quels problèmes cela pose-t-il ? Quelles solu-tions sont possibles ? La conclusion est simple : « Si on décide d’augmenterle salaire, on voit bien que cela ne changera pasgrand chose pour le consommateur final ».7. Montrer que le consommateur détient un réel pou-voir et qu’il est en capacité de changer bien des cho-ses (cf. la loi Le Texier, adoptée sur une proposition duParlement des enfants, incite les établissements sco-laires et collectivités publiques à vérifier que leursachats ne sont pas fabriqués par des enfants). Onpeut, par ailleurs, redire deux mots de l’action du col-lectif « De l’éthique sur l’étiquette » qui travaille à lacréation d’un « label social » garantissant la qualitééthique et sociale de certains produits.

Contacter le collectif « De l’éthique sur l’étiquette » :www.crc-conso.org/etic Lire fiche C2F10The big one, film de Michael MooreLe jeu « Grève chez Run » disponible au CCFD dans ledossier « Emploi et Citoyenneté » réalisé en partenariatavec Orcades, paru en 1998.Promotion du commerce équitable : label Max Havelaar,boutiques Artisans du monde : www.commercequitable.org www.maxhavelaarfrance.org www.artisansdumonde.org

Attention !Attention

Évitez la culpabilisation (ne pas « atta-quer » Nike, Reebok) car les marquesfont partie de l’univers de la plupartdes jeunes, elles constituent même uneforme de reconnaissance sociale pourcertains. Le but n’est pas d’appeler auboycott, mais de dénoncer l’exploita-tion d’ouvriers dans les usines qui lesfabriquent.

Attention !Pour aller plus loin

Cahier 2 >>> Fiche 11

« La mondialisation » c’est quoi ?

Source : « De l’éthique sur l’étiquette »

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Témoignage de jeunesJe découvre un peuple de réfugiés : hommes, femmes, jeunes et enfants.J'allais puiser l'expérience interculturelle, inter-religieuse. Il est parfois salu-taire de puiser l'eau nécessaire pour revivifier nos types d'animation et pourirriguer de nouveaux types de partenariat. Et la jeunesse sahraouie avait soifde former à l'animation des enfants les jeunes femmes de quatre camps deréfugiés. L'eau que je leur ai offerte a été des jeux adaptés à leur contexte, unatelier de prise de paroles en public, etc. Mais, ce sont eux qui m'ont donnédes sources jaillissantes. La première source abondante correspond à l'accueildans leurs tentes familiales avec, le thé préparé et pris ensemble, des marion-nettes fabriquées, des décorations de mains ou de pieds avec le henné, deschants, des danses. Une grande complicité s'est créée dans ce vivre ensembleentre jeunes Sahraouis, Algériens et Français. L'arabe ou l'espagnol ne sontpas les seuls moyens de communication! La deuxième source jaillissante estleur esprit de liberté, de lutte et d'organisation pour que leurs enfants - latroisième génération en exil ! - soient éduqués. Un jeune Sahraoui dira sousforme de slogan : « Nos enfants aujourd'hui, nos hommes demain ».

L'ouverture à l'international me provoque à creuser des chemins d'ouvertu-re à l'autre en respectant l'identité de chacun(e) pour donner la chance à toutjeune d'être acteur dans un monde de justice et de paix en commençant là oùil vit. « Tous pour tous, échanger pour changer » telle est la phrase choc trans-mise par Achour du foyer des jeunes d'Alger. N'est-il pas injuste que le peu-ple sahraoui vive soit sous l'hégémonie marocaine au Sahara occidental, soiten exil avec le statut de réfugié en Algérie ? Est-il humain de laisser traîner leprocessus de paix, de référendum pour une autodétermination? D'un côté lesSahraouis survivent grâce à l'aide humanitaire internationale et de l'autre lesresponsables politiques convoitent leur richesse économique en leur refusantla liberté de choisir leur avenir. Mme Radija, sahraouie, affirme que « lesvaleurs à défendre sont l'amitié, la fraternité et la solidarité ». Cette expérience« renforce la croyance que l'on peut faire quelque chose ensemble » dixit MrMebarek, de la Touiza.

Bénédicte Duhamel

Texte chrétien« J’étais nu et vous m’avez habillé… »

Matthieu 25,31-46

Attention danger !Il y a une manière de donner qui tue !

Quand on répond uniquement aux attentes immédiates des pauvres on court lerisque de perpétuer sa pauvreté. Partager avec l’autre c’est se donner soi-même :donner de son temps… de ses forces… Non pas tout faire pour lui mais ne rienfaire sans lui car sans lui je ne suis rien !

Vous pouvez relire Matthieu 25, 31-46 dans cette perspective :

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donnéà boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez habillé,malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir… »

Matthieu 25,35.

Être pain. Être source.Etranger et voyageur sur la terre…Humble avec les pauvres. Apaisant pour les malades.Libre !

30

Pour poursuivre la réflexion sur le

thème de la solidarité

internationale et du

développement, voici diverses

propositions de textes qui pourront

vous servir de support de discussion

avec le groupe. Pour les chansons,

n’hésitez pas à les faire écouter

avant de travailler le texte !

Au-delà de chacun des textes, nous

vous proposons notamment

d’échanger avec le groupe à partir

des questions suivantes :

- Pourquoi partager avec d’autres

qu’en plus je ne connais pas, que je

ne reverrai vraisemblablement

jamais ?

- Qu’est-ce que je peux partager

avec d’autres ?

- On entend souvent le terme

« fraternité humaine » : quelle

signification pour moi ?

- En quoi est-ce que je mets cette

solidarité déjà en œuvre ici ?

- Quelles différences je fais entre

les effets et les causes des

injustices ?

- …

OasisOasis

CCFD - « Un visa pour le voyage » - Cahier 2

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C'est un monde. C'est notre monde.Avec des hommes et des femmes.Certains sont heureux, d'autres souffrent.Certains sont heureux, d'autres sont perdus.Il y a ceux qui ont une espérance, qui croient que demain est possible ;

Il y a ceux qui sont seul sentiment d'abandon… Il y a ceux pour qui Jésus-Christ est une belle légende, et il y a ceux Qui prient Dieu, ou le destin, ou les hommes…Oui, c'est cela, il y a aussi ceux qui sentent le vent de l'Esprit Saint lesguider ; Pour faire quoi? Pour aller où ?

Pour aller ici et ailleurs, pour que partout sur ce monde, sur notre Terre,plus personne ne soit perdue, seule, abandonnée, désespérée.Que vivre ne soit pas un fardeau, mais une chance.Que la justice, la fraternité, la paix, le bonheur, ne soit pas des utopie,mais une recherche de chacun au quotidien.

Alors, soyons acteurs du monde que nous voulons, soyons porteurs dumessage du Christ dans le monde, dans notre pays, sur le pas de notreporte !

Texte écrit par des jeunes militants du MRJC janv ier 2002

Texte d’une autre tradition religieuse Prions pour la paix du monde, la justice sociale et l’équilibre de l’environnementqui commence par notre propre respiration. J’inspire avec calme et j’expire avec soin. Lorsque les semences de paix et de bonheur sont en moi, j’essaie d’apaiser mon désir égoïste et d’élever ma conscience.

Avec moins d’attachement à mon ego, j’essaie de comprendre la violence qui imprègne le monde. Reliant mon cœur et ma tête, je perçois le mondeauquel je suis lié. J’essaie de regarder autour de moi avec davantage d’amour pour aider à construire un monde encore plus non-violent.

Je fais le vœu de vivre simplement et d’offrir ma méditation pour les opprimés. Par la grâce de ceux qui ont compassion et avec l’aide de bons amis, puis-je devenir un partenaire qui allège la souffrance du monde pour qu’il soit une terre accueillante à tous les êtres sensiblesqu’ils puissent y vivre en harmonie, durant le prochain millénaire.

Sulak Sivaraksa, bouddhisteIl dirige en Thaïlande un institut qui met en valeur

des expériences de développement alternatif 10.

10 Poème extrait du hors série Prier / CCFD« 40 ans de solidarité » - n° 62

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Chansons• Zêdess (Drop the Debt) : Cadeau empoisonné

• B. Lavilliers : Noir et blanc

• A. Souchon : C’est déjà ça

• Tryo (Mamagubida) : La misère d’en face

• Mano Solo (Dehors) : Les habitants du feu rouge

• Bisso Na Bisso : Après la guerre

• Alpha Blondy : Journaliste en danger, Dictature

• Jacques Dutronc : Et moi et moi et moi

Poème chrétien

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1. Les médias • Courrier International, hebdomadaire :

www.courrierinternational.com• Le monde diplomatique, mensuel :

www.monde-diplomatique.fr • Alternatives internationales, hebdomadaire :

www.alternatives-internationales.fr • Alternatives économiques, hebdomadaire :

www.alternatives-economiques.fr • Radio France Internationale :

www.rfi.fr (possibilité de recevoir tous les jours ou tou-tes les semaines une revue de presse par mail).

2. Les réseaux associatifs de solidarité internationale• Le CCFD - une antenne dans chaque département :

www.ccfd.asso.fr • Le réseau ritimo : 21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris -

Tél : 01 44 64 74 14 - www.ritimo.org• Le CRID, Centre de recherche et d’information pour le

développement, publie « Les Cahiers de la Solidarité »,lettres d’info, prises de position : www.crid.asso.fr

• Coordination Sud : Coordination nationale des ONGfrançaises de solidarité internationale - www.coordina-tionsud.org (voir aussi les plates-formes d’ONG parpays : Palestine, Guatemala, Afrique verte pour le Sahel,etc.).

• Educasol - Plate-forme française d’éducation au déve-loppement : www.educasol.org

• Service de la pastorale des migrants : présent danstous les diocèses.

Sur les questions de solidaritéinternationale, connaissance des pays

3. Des publications et sources audiovisuelles• Publications des associations : Peuples en Marche,

(mensuel édité par Frères des Hommes, PeuplesSolidaires, Ritimo, Terre des Hommes), FDM (mensueldu CCFD), etc.

• ADPF Cinémathèque, plus de 500 films disponibles,en particulier sur l’Afrique : ministère des Affairesétrangères - 6, rue Ferrus - 75014 Paris – Tél : 01 43 13 11 15 [email protected] - www.adpf.asso.fr

• Médiathèque des 3 mondes : www.cine3mondes.fr –Tél : 01 42 34 99 00.

4. Les guides, revues et sites spécialisés • Site du ministère des Affaires étrangères :

www.france.diplomatie.fr • Guides Lonely planet.• Revues Géo, National geographic.

5. Quelques ouvrages• Et si l’Afrique refusait le développement, Axelle Kabou,

L’Harmattan, 1991.• Le développement de l’homme et des peuples, Pierre de

Charentenay, Centurion, 1991.• L’aide au développement à l’heure de la mondialisation,

M. Bailly et P. Dufour, Les Essentiels Milan, 2002.• La mondialisation racontée à ma fille, André Fourçans, Le

seuil, 2001.• Économie, le réveil des citoyens, Henri Rouillé d’Orfeuil,

La Découverte/Alternatives économiques, 2002.• Maîtriser la mondialisation, Christian Mellon - Justice et

Paix-France, Collection Documents d’Église, Bayard-Édi-tions, 1999.

• Objectif un seul monde, Ritimo.• État du monde 2006, La Découverte.• Rapport 2006 des Nations unies sur le développement

humain, www.undp.org/french/ • Atlas mondial du développement durable, Anne-Marie

Saquet, Collection Autrement, 2002.• Alter-mondialiste moi ? Ritimo, Artisans du monde et

CRID, 2004.

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