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Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire et dans les régions limitrophes : [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Vocabulairescomparatifs de plus de60 langues ou dialectesparlés à la Côte d'Ivoire

et dans les régionslimitrophes : [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Delafosse, Maurice (1870-1926). Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire et dans les régions limitrophes : avec... une bibliographie et

une carte / par Maurice Delafosse.... 1904.

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VOCABULAIRES COMPARATIFS

,vDE PLUS

)xl 1.Í

MLANGUES OU DIALECTES

PARLES A LA COTE D'IVOIRE

p~

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AttMtt. W. MMNtMUt MttMtt ttï C", ttM ~M.)M, 4.

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VOCABULAIRES COMPARATIFS 1

DE PLUS 1

DE 60 LANGUES OU DIALECTES

PARLES A LA COTE D'IVOIRE¡

ET BANS LES RÉGIONS LIMITROPHES

AVtO/DESNOTM LINOUISTtQUM ET BTHNOMtaïQUM

UM BIBLIOGRAPHIE

m'UMtOAB'nt

tA<

MAURICE DELAFOSSE

AMtMMTttATtOt-AMOmr BM COLOftM

tM)N< C~AtOt M COUXt A t'tcOM Me LAMCM OMMTALM ~tVAXTM

PARISERNEST LEROUX, ÉDITEUR

M, Mt BONA~AUTt, M

iCM

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INTRODUCTION

Cet ouvrage n'a pas la prétention de suffire à l'étude des

fsoixante-six langues ou dialectes dont il traite; il faudrait

d'abord, s'il avait cetteprétention, qu'il eût au moins le format

d'un gros dictionnaire; il faudrait ensuite et surtout, pour pré-

tendre publier une œuvre de cette envergure, que l'auteur eût

séjourné au moins une année dans chacune des soixante-six

régions où sont parlés ces différents idiomes, car ce n'est

qu'après un séjour prolongé dans le pays même où se parle une

langue donnée que l'on peut serisquer à publier de cette langue

une grammaire et un vocabulaire à peu près complets et exacts,

notamment lorsqu'il s'agit, comme c'est le cas présentement,

de langues qui ne s'écrivent pas or mon âge ne me permet

pas d'affirmer, avec quelque chance d'être cru, que j'aie passésoixante-six ans dans ~Afrique occidentale.

J'y ai simplement, depuis i894, passé exactement six ans et

demi, séjournant et voyageant à la Côte d'Ivoire, au Libéria,

à la Cote d'Or et dans le 2* territoire militaire du Soudan Fran-

çais. J'aipu durant ce temps m'assimiler à peu près complè-

tement une langue indigène, l'agni, et plus imparfaitement

deux autres, le ~MM<~ et le ~otOMMo.

Mais j'ai pu aussi mettre à profit mes voyages,et la présence

auprès de moi d'étrangers venus de contrées diverses, pour re-

cueillir te plus possible de vocabulaires ei de notes linguistiques

etethnologiques. J'en ai perdu, lors d'un incident malheureux

survenu en i899, une partie assez notable, notamment un re-

cueil de notes et de vocabulaires concernant sept langues ou

dialectes du Ubéna et un vocabulaire gouro, et je n'aipas eu,

depuis, l'occasion de réparer ces pertes.

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Il INTRODUCTION

Néanmoins, cequi

resteaujourd'hui de la moisson me paraît

assez considérable et assez important pour qu'il soit utile de

!e publier.Je ne me cache pas à moi-même et je ne cherche pas à cacher

au lecteurque cet ouvrage doit renfermer beaucoup d'erreurs.

Mais j'estime que cette considération ne mérite pas que l'on s'y

arrêtetrop longtemps. Lorsqu'il s'agit d'une science auss'neuve

que l'est encore actuellement la linguistique africaine, si l'on

ne livrait à la publicité que des résultats absolument certains

et intangibles, cette sciencerisquerait tort de ne jamais parve-

nir à la maturité, faute d'aliments. tl me semble qu'au contraire

il est bon que chacun fasse part loyalement de ce qu'il a trouvé;

d'autres viendront après lui qui corrigeront ses erreurs et met-

tront les choses au point, et ainsi on aura fait faire quelques

pas en avant à la science.

On s'aperçoit d'ailleurs soi-même, à mesure que l'on étudie

plus à fond son sujet, des erreurs que l'on a commises. Je re-

connais, sans aucune honte, qu'il s'en trouve dans mes ouvrages s

précédents que ce!ui 'qui n'en a jamais commis me jette la

première pierre. Je me contente de hs relever et de les corriger

chaque fois que l'occasion s'en présente, aussi bien d'ailleurs

que je me permets de relever et corriger celles de mes devan-

ciers.

Ce qui précède explique pourquoi je n'ai pas craint de publierles vocabulaires qui suivent, même ceux qui ont été recueillie

dans des conditions défavorables. Mais je prétends aussi que ce

livre est un livre de bonne foi j'ai indiqué, avec la cons-

cience la plus scrupuleuse, ou et ~ar qui m'ont été communi-

qués les renseignements consignés dans cet ouvrage, et quelle

part de confiance on peut accorder àchacun d'eux. Il va

sans dire, par exemple, que tel vocabulaire recueilli dans le

pays même où se parle la langue dont il traite, au cours d'un

séjour ou d'un voyage de plusieu semaines dans ce pays,

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INTRODUCTION III

contrôlé presque journellement auprès d'informateurs nom-

breux, a beaucoup plus de valeur qu'un autre recueilliauprès

d'un informateur unique vivant dans une région où sa langue

n'est pas comprise, et surtout qu'un vocabulaire recueilliauprès

d'un individu dont la langue étudiée n'est pas la langue

maternelle.

Autant qu'il m'a été possible, je me suis toujours attaché

i à n'interroger mes informateurs que sur leur langue ma-

ternelle

2" à contrôler auprès d'autres indigènes les renseignements

donnés par mes premiers informateurs

3° à rejeter comme sans valeur tous renseignements prove-

nant d'informateurs qui auraient quitté depuis plus d'un an le

pays où se parle leur langue maternelle

4* à n'employer jamais, comme langue intermédiaire entre

l'informateur et moi, qu'une langue' nègre, comprise soit de

l'informateur et de moi, soit de l'interprète et de moi j'ai re-

connu en effet que, sauf lorsqu'on a affaire à des gens supé-

rieurement doués, il est beaucoup plus difficile d'obtenir des

renseignements exacts en employant une langue européenne

comme langue intermédiaire les langues nègres peuvent dif.

férer énormément les unes des autres, tant au point de vue

grammatical qu'au point de vuemorphologique; mais elles

ont toutes entre elles un point decontact,qui est le génie même

de la rac<* elles expriment différemment la même idée, mais

elles expriment les mêmes idées; cepoint de contact, d'ordre

pour ainsi dire moral, n'existe pas entre une langue européenneet une langue nègre quelconques. Les indigènes ont beau parlernotre langue, nous avons toujours beaucoup de mal à nous

fairecomprendre d'eux et à les comprendre; et comme il n'est

pas naturel, puisque nous nous estimonssupérieure à eux, que

ce soit eux qui se mettent dans notre peau, c'est à nous de nous

mettre dans la leur.

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IV tNTRODUCTMK

Je pense que ces vocabulaires comparatifs, outre l'Intérêt

qu'ils présentent au point de vue scientifique puren permet-

tant un essai de classification des langues dont ils traitent,

peuvent avoir une utilité pratique. Ils donnent en effet les mots

les plus usuels et la manière la plus générale de les assembler,

pour une soixantaine de dialectes celui qui,se trouvant en un

paysoù se parle l'un de ces dialectes, voudra l'apprendre, sera

certainement aidé dans son étude par ce rudiment, si incomplet

soit-il.

C'est dans le double but de rendre service à la philologie

africaine et aux Européens résidant à la Côte d'Ivoire et dans

la Boucle du Niger que j'ai entreprisla publication de cet ou-

vrage

Avant de clore cette introduction, je tiens à adresser de vifs

remerciements à M. le gouverneur Clozel, dont l'aide m'a

permis de faire voir le jour à ce livre, et à mes excellents amis

l'administrateur Thomann, le capitaine Le Magneu et le lieu-

tenant Schwarz, qui ont mis très obligeammentà ma disposi-

tion des notes et documents précieux.Paris, i" septembre i9û8.

L'impression du présent ouvrage n'ayant pu être achevée

avant mon départ de France, mon excellent ami, le Capitaine

L<~ Magnen, a bien voulu accepter la tache ingrate de corriger

les dernièrea épreuveales remerciements bien aincèrM que

je lui adresse à ce sujet ne sont que l'expreMion trèa impar-

faite de ma vive reconnaissance.

CMe dIrahM. JMTitf «04.

M. DtLAMMK.

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même CMM-

<

VOCABULAIRES COMPARATIFS

BtPUJS

DE SOIXANTE LANGUES OU DIALECTES

FM'16a à la GAte d'Ivoire

)

ALPHABET ADOPTÉ

M'étant renducompte après bien d'autres que l'orthographe

1

dite figurée, consistant à représenter les sons deslangues étran-

gères à l'aide des lettres de notre alphabet en leur laissant la va-leur qu'elles ont en

français, est absolument impraticable lorsqu'ils'agit de langues nègres, pour peu que l'on vise à l'exactitude, etconsidérant d'autre part que le

<S/M<~a~<~ du D' Lepsius,recommandé par plusieurs auteurs, est souvent déconcertant etinharmonieux & l'œil, j'ai suivi dans cet ouvrage les mêmes prin-cipes qui m'ont guidé dans l'adoption de l'alphabet employé dansmes

ouvrages précédents.L'idéal serait de

n'employer qu'un seul caractère pour repré-senter un seul son malheureusement le nombre restreint descaractères de notre alphabet ne permet pas de réaliser cet idéalet j'ai dû

employer parfois des consonnes doubles, ne voulant pasfaire

usage de lettrespointées ni de caractères empruntés à un

alphabet étranger, dan. l'intérêt de la commodité du lecteur et det esthétique de

l'impression. J'aiemployé, il est vrai, des

voyellesaccentuée, et le ?

espagnol mon excuse est que notre œil y estaccontnmé.

En tout cas, je suis arrive employer toujours le même carac-

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2 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

tëre pour la représentationdu même son et &conserver toujours

à chaque caractère sa valeur alphabétique, quelle que soit sa place

dans le mot. L'alphabet adopté permet de représenter tous les

sons de toutes les langues nègres que je connais, sauf les sons

musicaux (en usage par exemple dans les dialectes des Kroomen),

et qu'il est impossible de représenter exactement, à moins d'em-

ployerune notation musicale. Le cas est d'ailleurs assez rare dans

les langues qui nous occupent,et il suffit, lorsqu'il se présente,

d'attirer par une note spéciale l'attention du lecteur, sans autre-

ment compliquer le système alphabétique.

VOYSLLE8:

a se prononcera toujours comme a dans « chat ».

– – – ë « mëre ».

e – – – é – « été ».

t – – – i « midi ».

o– – – 0 mot ».

se prononcera toujours comme o dans « motte ou mieux

comme aw dans le mot anglais« law w.

J se prononcera comme un o très fermé (presque « ou »).

u –toujours comme ou dans « chou ».

tï – – – u « but, M"

– – – eu « heureux », et comme

a; – « Goethe »

<! – – m – «Mng*.

– – –em–lemotpertugâi«'bem'*

(énM<dM).

– – – un i fortement nM<Usé, presque

comme ipe4<MM digne ».

– – – mdâMwvin".

a – – – on – "bon*.

? – – – um dans les mota portagaït

« um, algum a (ou nasalisé, son intermédiaire entre on et oune).

i. Le tea < (u) peut ee <<ht <tM Me i~ttbtw wy~te. eeMe m BM<tb dam

« but M a~at dM* <t<tM<(t-ta-~a), ou jouer le rôle de MM<tM< eemaM d<UM

les mett frMt~ < tei, nuit, suer, tte., k mot agni «t, qui M pMBMeeat d'<MMseule <mh<t<m de we!

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PARLÉS A LA COTE D'tVOtRE 3

Lorsqu'il est important, pour l'intelligence du mot, que la

voyelle soU allongée ou au contraire prononcée très brièvement,il est fait usage des signes ordinairement usités en pareil cas,à, <<, ë, i, a, M, pour les voyelles longues, a ëfï 0 ù, pour les

voyelles brèves.

Quant à l'accent tonique ou plutôt l'intonation, dontl'impor-

tance est souvent considérable dans les langues nègres, aussi bien

que pour les sons à prononcer sur une note élevée ou sur unenote basse, il est impossible de donner ces indications au moyende signes alphabétiques. Des notes spéciale indiqueront les cas

principaux seull'usage, doublé d'une oreille exercée peut en-

seigner les autres.

CONSONNES. –indique u~ simple arrêt de la voix, sans

aspi-ration appréciable, comme le /~M arabe ou l'esprit doux en

grec'.

estle t

arabe oul'esprit rude en grec le son qu'il représente

s'obtient à l'aide d'une constriction du gosier.A se prononcera toujours comme b dans « bébé ».

– -"ch–w cheval ».d – – d –« « dedans »

– – f – « feu ?.

–g – «

f~rçon et j~mai~comme g dans «

gémir ainsi se prononceront cumm~

"ga~g'M".

représente un son intermédiaire~tr. et rA, c'Mt-à-dire

entre le g dur et l'r gras; souvent d'ailleurs, on lai substitue leson rA (Taghadi ou Tarb adi).

A représente une expiration; prononce! comme h dans le ~Mtanglais a hoaM

j M prononcera toujours <.ommo j dans «jardin ?.

iA est an A chuinté MM Mexpiration en

appuyant en même

temps le bout de lalangue contre les dents mfoneur~.

.~vS~ ~X"~M ~CM M .t r.. aqu'ue XX~~J~ la formation dot

S.ThS~'P0~"h., pour r.p~ uneJeUn

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4 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DtALECTES

k se prononcera toujours comme k dans « képi ».

khest !e

arabe ou la~o~ espagnole ou encore le ch dur alle-

mand il représente exactement le son que l'on émet lorsqu'on se

prépare à cracher on confond souvent à tort ce son avec rA ou r

gras, écrivant par exemple« Pakhalla » ce qui doit s'écrire

« Parhalla » ou mieux ~arAo/a, « mokho » ce qui doit s'écrire

tMor~o, etc.

/se prononcera toujours comme dans « alité », jamais mouillé.

m se prononcera toujours comme dans « amour », jamaiscomme dans «

temps ».

n se prononcera toujours comme dans « animal », jamaiscomme dans « enfant ».

nh est un A nasalisé faire une expiration d'air à la fois par la

gorge et les narines c'est le son qu'on émet souvent dans le rire

ou dans le doute.

MAM'e«t simplement un w (w anglais) accompagné d'expiration

et de nasalisation avancer les lèvres et expirer de l'air à la fois

par la gorge et les narines.

Il se prononcera toujours comme gn dans « dignité w ou comme

l'li espagnol dans « senor ».

p se prononcera toujours comme p dans <t papa ».

q est un k légèrement chuinté (son intermédiaire entre tch et

kch).r se prononcera de la langue et des lèvres, sans rouler ni gru-

seyer la diEFérence entre le son et le son est en général peu

sensible dans la plupart des langues nègres, et on peut presque

toujours les remplacer l'un par l'autre, à condition de ne pas agi-

ter la langue en prononçant 1'l.

se prononcera toujours comme dans <' savoir et jamais comme

dans « maison 2?a~tM<Mo, prononcer « Bamma-M » et non

« Bamma-M w.

<A est un légèrement chuinté, moins fortement que ch; pourle prononcer, émettre le son a en projetant les lèvres en avant, le

bout de la langue appuyé contre les dents intérieure*.

f Mprononcera toujours comme t dans « tenir, tien ». et jamaiscomme dans «

patience ».

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PARLÉS A LA COTE D !VOtRE 5

ü te prononcera comme u dans « puits (voir la note plus haut).v se prononcera toujours comme v dans « vivant ».

w se prononcera comme ou dans « oui, ouate » ou comme w

dans le mot anglais « water ».

y se prononcera comme y dans « Bayonne », jamais comme

dans « payer ou comme dans «saynète M.

z se prononcera comme z dans « zéro

est la douce de <A, soit un z légèrement chuinté, moins for-

tement que prononcer comme pour sh, en émettant le son z au

lieu du son s.

~Vo/a. Si une consonne est doublée, il faut la prononcer dou-

blement on n'a pas fait usage de lettres inutiles.

importe absolument de se bien pénétrer de la valeur de c~ocf/M

des lettres de l'alphabet adopté avant d'étudier les vocabulaires. H

m'est arrivé d'entendre dire que dans tes ouvrages où, comme

dans celui-ci, il est fait usage d'un alphabet spécial le lecteur ne

sait jamais comment prononcer les mots il le saurait toujours,

au contraire, s'H s'était donné la peine de lire les quelques pages

que l'auteur, lui, s'est donné la peine de consacrer à l'explication

de l'alphabet qu'il a adopté.

Tous les mots appartenant à des langues indigènes qui sont

imprimés en caractères italiques doivent. être prononcés d'après

les observations qui précèdent. Les mots imprimés en caractères

romains seront prononcés d'après les règles ordinaires de la pro-

nonciation française.

Remargue. Je tiens à faire observer que la similitude des

noms d'animaux, de plantes, de parties du visage, à plus forte

raison de vêtements, d'outils, de termes techniques, entre plu-

sieurs langues, ne prouve rien ou presque rien à elle seule pour

ce qui est de la parenté de ces langues. En effet ces noms pro-viennent le plus souvent soit d'une onomatopée identique (noms

d'animaux, noms du nez, des dents, etc.), soit d'un emprunt fait &

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VOCABULAtMS COMPARATÏF8

lalangue du peuple par lequel on a connu l'objet (anima!, plante,

vêtement, outil, science). Seuls tes radicaux déaignant les idéeset les êtres commune à toute l'humanité et les particularités dela grammaire et de la

syntaxe méritent d'être pris comme termesde

comparaison.

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CHAPITRE 1

Langues des lagunes

Dans un précédent ouvrage je disais « Le groupe~a~a

des lagunes de la Côte d'Ivoire, qui semble comprendre des tri-

bus d'origines diverses et mal définies sur lesquellesl'influence

d'un élément nia s'est fait plus ou moins directement sentir,

peut servir de transition pour passer de la famille agni-achanti à la

famille krou. »

Il est en effet indiscutable que le vocabulaire de ces différentes

langues renferme de nombreux pointsde ressemblance avec le

vocabulaire des langues agni-achanti Mais d'autre part beau-

coup de mots usuels, le plus grand nombre souvent, présentent

des différences essentielles avec les mots correspondants agni ou

achanti. De plus, si l'on rencontre des analogies entre quelques-

unes des langues parlées dans la région des lagunes, on trouve

entre la plupart d'entre elles encore plus de dissemblances, tant

au point de vue morphologique qu'au point de vue grammatical.

La conclusion qui s'impose naturellement à l'esprit est que ces

langues proviennent de deux ou trois langues primitives de fa-

milles dinerentes, qui devaient être, dans un temps fort reculé,

parlées par les autochtones de la Côte d'Ivoire orientale. Les in-

vasions des peuples du Nord, en refoulant vers la mer les popula-

tions du Sud, les comprimèrent dans une région restreinte où,

faute de place, elles se pénétrèrent les unes les autres, s'unissant

par le mariage, se déchirant par des guerres intestines, se détrui-

i. Baai de «MtMM~de lu langue agni. Ptrtt, iCOi, in-8, page i92.

2. Le nom de <t<aest donne, peut-être à tort d'oHeum, à t'étément primitif d'où

sont Mftit t'a«MK<oa achanti et les ditteetM de même famille. Quant au nom de

hM~<M. Je t Mth adepte, t défaut d'appellation commune plus exacte, pour dé~-

tner ce groupe, parce que tee anciens navigateun appelaient ainsi plusieurs des

tribui qui le compoaent, notamment les AwftaM de Lahou et tee Ate~t de

tteqaevMte.

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8 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

santaii .imilan' nnlw.~ ..11. nA AA a_a· n__santou s'assimilant en'ra elles. De ce contact intime de fractionsd'origines diverses devait naturellement résulter une influence

réciproque des langues primitives les unes sur les autres. C'estainsi qu'à ces

langues primitives de familles nettement dine.rentes se sont substituées des

langues secondaires qui présententà la fois entre elles des

analogies résultant du contact et des diver-

gences rappelant la diversité des origines.Plus récemment, le grand courant de conquête achanti (ou plus

exactement kyi) venant de l'est en absorbant sur son passage toutou partie des coutumes et des parlers autochtones, finit pars'abattre sur la

région des lagunes, où vivaient, comprimés pêle-mêle, les restes des populations primitives. Sauf aux environs dela lagune Abi et dans les forêts des Abë et des Abigui, il n'y eut

guère d'absorption politique des peuples deslagunes par les en-

vahisseurs agni-achanti, à cause de la résistance acharné? des

premiers. Mais il y eut, tant par la guerre d'abord que par les re-lations commerciales ensuite, des contacts fréquents et durables,et il est tout naturel de penser que les dialectes des

envahisseurs,soit Agni, soit Zéma

(Apolloniens), qui tendent de plus en plus &se fondre en une langue unique qui deviendra la langue commer-ciale le long de-la côte est et des lagunes, il est tout naturelde penser que ces dialectes agni et zéma ont laissé des traces

profondes dans le vocabulaire des autochtones, notamment en ce

qui regarde la numération, les pronoms et les mots servant à dé-

signer les articles de traite.

Jusqu'à ce qu'une étude plus approfondie des langues de la la-

gune permette une classification plus scientifique, je crois donc

qu'on peut faire de ces langues un groupe, d'ailleurs fort peu ho-

mogène, provenant d'origines primitives diverses, et on un sem-blant d'unité a été apporté par des emprunts plus ou moins im-

portants faits auxlangues agni-achanti, notamment

àl'agnidansl'ouest et au zéma dans l'est.

Dans cette région pourtant restreinte, on rencontre à l'heureactuelle onze tribus parlant onze langues nettement distinctes lesunes des autres. Je dis « onze langues » et non pas « onze dia-lectes », car bien qu'on puisse ranger dans un même

groupe plu-sieurs de ces idiomes, il serait bien téméraire d'avancer que lesdivers parlers d'un

groupe fussentsimplement des dialectes d'une

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PARLÉS A LA COTE DTVOtRE 9

même langue. Pour plus de précision, disons qu'un indigène par-lant l'une quelconque de ces onze langues ne peut pas être com-

pris d'un autre indigène parlant l'une quelconque des dix autres*.

Plusieurs de ces langues, notamment l'A~ (ou Attié) èt le

Kyama (ou Ebrié), renferment en outre chacune plusieurs dia-

lectes qui présentent parfois entre eux des différences assez sen-

sibles.

Les tribus parlant ces onze langues sont les suivantes

i* Les Mekyibo (appelés 2~M/re ou Ewutile par les Agni,

Vyetre ou ~ye~t ou Ve~'e par les Abouré, généralement dési-

gnés par les voyageurs sous le nom de Vétéré), semblent être les

plus anciens habitants des lagunes d'Assinie et de Grand-Baesam.

Ils ont du, à une certaine époque, former une véritable popula-

tion lacustre. Actuellement encore, on ne les rencontre que dans

les îles et sur les bords immédiats des lacs et canaux dont l'en-

semble forme les lagunes; dès qu'on s'éloigne vers les hautes

terres, les Mékyibo font place à d'autres tribus. Tous sont pê-

cheurs et navigateurs; ils font très peu de cultures et n'ont pas de

bétail. Les points principaux où se parle encore la langue mekyibo

sont, de l'est à l'ouest Eboko et Ebouindo sur la rive nord de

la lagune Tano ou Tendo; Mborakyi (ou Mborati), Ekounougbé,

Nzoupoulo, Ekuaboué, Elima (en partie), Eklegbé, EUapé, Abièti

(ou Abigui), sur la rive est de la lagune d'Abi, Eya-ndo (ou Bya-nouan), à l'embouchure de la rivière Bya; Epiefé, Eplémnon (ou

Eplémlan), Adiéké, Ataguié, Assomonon (ou Assomlan), Garoua,

Aklaguié, et en général tous les villages situés sur la rive ouest de

la lagune d'Abi; Assoko (en partie) et Ebouendo, dans les tles si-

tuées entre Assinie et la lagune d'Abi; puis le groupe des villages

de Byétri ou Bra (tle Morin), les villages de l'île de Petit-Bassamet quelques hameaux de pécheurs, dans la lagune Ebrié ou lagune

de Grand-Bassam, où l'on appelle parfois les Mékyibo Papaïré.

En résumé leur vrai domaine consiste dans les rives et les tles de

la lagune d'Abi, à l'exception des villages de la rive sud (Keïna.

1. Je n'ai pM fait entrer dans le groupe des langues des lagunes tes idiomes

parlés dans tes lagunes de Yokobeué et de Fresco et qui appartiennent au groupeorientât de la famille krou. D'autre part j'y ai fait entrer des langues, comme

t'a~, l'abigui et l'abè, dont le territoire ne fait pas partie à proprement parler dela région des lagunes.

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tO VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Mama, etc.) qui sont peuplés de Zéma, et de Mo-oua, Elima (en

partie), Abi, Ëïboué ou Boué, Até-ngré et Guiemvyessou, qui sont

peuplés d'Agni. Mais, comme on le voit, les populations insulaires

de la lagune Ebrié sont aussi en grande partie de langue mékyibo.

Je dois ajouter qu'un grand nombre de Mékyibo parlent, outre

leur langue propre, le zéma, l'agni, l'abouré ou le kyama (ébrié),

suivant la région qu'ils habitent.

t8 Les A~Mre (souvent appelés Akapless par les Européens) ont

un lien de parenté assez sensible avec les Mékyibo. Ils sont sans

doute les plus anciens habitants de la région qu'ils occupent au-

jourd'hui, et formaient probablement, sous le nom de Kompa, la

population autochtone d'une partie au moins du Samvi (ou Sanwi)

avant les Agni. Actuellement ils habitent le pays compris entre

Assuendi ou la barre d'Assinie à l'est, la barre de Grand-Bassam et

la Comoé à l'ouest, la mer au sud, et le parallèle passant par

Krinjabo au nord à l'est, ils atteignent la lagune d'Abi près de

l'embouchure du Gandaganda; à l'ouest, on les rencontre de

l'autre côté de la Comoé à Mouossou et dans le groupe des villages

d'Abra. Leurs villes principales sont Mouossou (qu'ils appellent

eux-mêmes Ejhye ou Ehye) et Bonoua (qu'ils appellent A~o~M~a)

les Abouré s'y trouvent mélangés à un grand nombre de Zéma ou

Apolloniens. Aussi beaucoup d'entre eux, outre leur langue, com-

prennent le zéma. Autrefois régnait à Bonoua un roi puissant et

fameux nommé Nda-Aka; on appelait A~a-~o~ (pays d'Aka en

abouré) toute la région soumise à son autorité; les gens de la côte

sachant un peu d'anglais traduisirent cette expression en Aka-

place aux Européens qni !<~nr demandaient le nom de la contrée,

et c'est de là que vient l'appellation d'Akapless encore usitée

aujourd'hui pour désigner le pays de Bonoua et ses habitants.

3" Les Akyè (appelés A~<? par les Agni de l'est. ~Mro~M par les

Baoulé, Attié par les Européens), habitent un territoire limité à

l'est par la Comoé depuis Alépé inclus jusqu'à Abradine exclus

(en excluant aussi l'enclave agni de Bettié), au nord par le Moro-

nou, à l'ouest par le pays des Abë, et au sud par une ligne qui

irait d'Anyama à la lagune Potou et le long de laquelle les Akyè

se rencontrent avec les Kyama (Ebrié) et ensuite les Goua(Mbâto).

Les Akyè se divisent en plusieurs familles, dont les deux princi-

pales sont celle des ~Mo~ ou 2MF (ou Bodé) ou encore A~b-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE it

~o et celle des ~Ve</r ou Memmi ou Elèpè, et les autrescelles dos

Atobu, des Ngadye et des ~e/< Le dialecte J?M< parlé à l'ouest

de la rivière Mé, diffère légèrement du dialecte ~V~f, lequel est

parléà Elèpè (ou Alépé), à Memni, à Agbin,

à Métézua, etc. Les

Nédin ne se donnent pas à eux-mêmes le nom d'Akyè, le réser-

vant pourles familles de l'ouest et du nord. La langue akyè,

bien

quetrès différente du mékyibo et de l'abouré, a cependant plus de

rapportsavec ces deux idiomes qu'avec les autres langues du

groupe des lagunes. Il est probable qu'a une époque éloignée les

Mékyibo, les Abouré et les Akyè ont dû former un groupement

autochtone homogène, qui a été bouleversé depuis par les inva-

sions agni-achanti et les mélanges avec les tribus de l'ouest.

4" Les Gt~o (appelés ~<~o par les Akyè, les Kyama (Ebrié) et

les Agni) habitent les bords de la lagune Potou; comme les Mé-

kyibo, ils forment une population exclusivement riveraine, sinon

lacustre, et n'ont pas de villages dans les hautes terres; cependant

ils ont des cultures à une certaine distance de la lagune. Ils for-

ment deux tribus, les Dabre et les ~owaS, qui parlent la même

langue. La langue des Goua se rapproche beaucoup de celle de

leurs voisins de l'ouest, les Kyama ou Ebrié. Les Goua appellent

leur langue ~ora.

5" Les Kyama (appelés ~We par les Abouré et les Zéma) ha-

bitent une région limitée au sud par la lagune Ebrié, à l'est par ~a

lagune Potou, au nord par le pays des Akyè qu'ils rencontrent à

Anyama, et à l'ouest par la rivière Agnéby. De plus ils ont sur la

mer un village à l'est d'Eyouré ou Petit-Bassam, et une partie

de Petit-Bassam et du village situé à l'ouest de ce dernier, l'autre

partie étant habitée par des Alaguian.Au point de vue linguis-

tique, les Kyama forment un même groupe avec les Goua.

6° Les A~y~ ou Arayy~ (appelés Jack-Jack par les anciens navi-

gateurs) occupent toute la bande de terrain sablonneux comprise

entre la mer au sud, la lagune Ebrié au nord, le village d'Eyouré

ou Petit-Bassam à l'est, et le village de Krafi (exclus) à l'ouest. La

population de Petit-Bassam est moitié alaguian et moitié kyama;

celle de Kran est avikam. On rencontre encore des colonies ala-

guian à Grand-Bassam, à Dabou et à Lahou. Beaucoup d'Alaguian

comprennent, outre leur langue, le kyama; un certain nombre

comprennent Fadyoukrou: un jgrand nombre parlent le Pigeon-

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12 VOCABULAIRES COMPARATES DE LANGUES OU DIALECTES

J?n~/M~ou anglais de la côte. La langue alaguian, proche parentede l'avikam, semble avoir eu à l'origine des relations avec le mé-

kyibo, l'abouré et le kyama; elle paraît avoir subi l'influence de

l'adyoukrou et, plus récemment, celle de l'agni, lorsque l'invasion

agni a refoulé vers le !.ud les Ari et les Adyoukrou.7* Les Avikam ou G~~o (appelés ~n~t~ parle" Agni, les Zéma,

les Alaguian et les Kyama) habitent le long de la côte la région de

Lahou, depuis Krafi inclus jusqu'à Dibou inclus; leur tribu pro-viendrait d'une ancienne migration d'une partie des Alaguian vers

l'ouest ils ne s'étendent pas au nord des lagunes de Lahou, où

ils font place, ainsi qu'à l'ouest de Dibou, à des tribus de famille

krou, mais on les rencontre, mc!és à des Agni, des Adyoukrou et

des Ari, sur les deux rives du bas Banduma jusqu'à Aouèmou ou

Ahouem. Leur langue, qui fait partie du même groupe que l'ala-

guian, a subi, plus encore que ce dernier idiome, l'influence de

l'agni. Beaucoup d'Avikam d'ailleurs comprennent l'agni un

grand nombre parlent le Pigeon-English,8° Les Ari (appelés A~t par les Agni, Abidji par les

Adyou-krou) occupent actuellement un territoire assez étroit allant du

Bandama àl'Agnéby et renfermant entre autres les villages de

Sikanzi et de Bessédi (sur la route de Dabou à Tiassalé). Ils ont

comme voisins au sud les Adyoukrou, à l'est les Kyama (Ebrié), au

nordlesAgni-Agbègnyaonetles Abè, àl'ouestlesAgni d'Ahua, Brou-

brou, Ahuakré et Aongnyafoutou, villages qui ont été fondés aux

dépens des Ari et où la langue ari est parlée concurremment avec

l'agni. Beaucoup d'Ari d'ailleurs comprennent l'agni. Leur tribu,

déjà singulièrement diminuée par les invasions agni qui se sont

glissées entre elle et celle des Abè, tend de plus en plue à être ab-

sorbée dans le sein de la famille agni. La langue ari, bien que dif-

férant beaucoup de l'adyoukrou sous le rapport phonétique, ren-

ferme un grand nombre de radicaux adyoukrou; mais elle a subi

une influence agni assez considérable peut-être pourrait-on la

considérer comme un dialecte d'anciens autochtones modifié suc-

cessivement par des influencesadyoukrou et agni.

9° Les Abè senties habitants de la région comprise entrel'Agnéby&l'est, le Bandama puis le Nzi à l'ouest, les

Agni-Agbégnyaon et

les Ari au sud, et les Agni-Moronou au nord. Ils ont été fortement

pénétrés à l'ouest (région dejVM~MCM~ou Nianvoué) par les Baoulé

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE t3

(tribusdes Aloumoua et des Ahua) et sont plus ou moins sous la

dépendance politiquedes Agni. Aussi leur langue

a-t-elle été

inuuencée parl'agni, qui est compris par beaucoupd'Abë de l'ouest

et du nord-ouest. Originairement,il semble que l'abè devait être

un dialecte voisin de l'ari primitif;comme l'ari, l'abë a reçu un

grand nombre de radicaux adyoukrou,tout en conservant une

phonétiquedifférente.

0

i0° Les Adyukruou Agyukru ou Adjyukru ou encore Ogyukru,

(souvent appelésBoubouri par les Européens

du nom de l'une de

leurs tribus) habitent la région compriseentre la lagune

Ebrié au

sud, l'Agnéby à l'est, les Ari au nord, le Bandama et les Avikam

à l'ouest. Leurs centres principauxsont Dabou, Qébrimou, Lo-

pou, Boubouri, Toupa, etc. Ils ne semblent pasêtre originaires

dupaysqu'ilshabitent.Certainestraditionslesfontvenir del'ouest;

cependantleur langue

n'a aucune analogie avec les langues de

l'ouest ou langues~krou.Je dois dire d'ailleurs que la principale

particularitéde l'adyoukrou, qui réside dans le caractère phoné-

tique de cette langue et consiste dans le fait que beaucoupde

mots très usuels sont terminés par une consonne, souvent une

consonne double, ne se rencontre dans aucune autre langue de la

région et, d'une manière' plus générale,n'existe que dans un

nombre très restreint de langues nègres. Tout le monde connait

la difficulté qu'ont les nègres en général à prononcer correctement

les mots européensterminés par des consonnes; ils évitent la dif-

ficulté en ajoutantune voyelle à la fin du mot, disant a~t pour

« assiette », /!<~a pour« flag », kèsu pour

« caisse H, etc. On ren-

contre bien en fanti, en assanti, en avikam et dans quelques autres

parlera indigènes de 1'Afrique occidentale, des mots terminés par un

m ou un M, mais c'est à peu près la seule désinence consonnantique

que l'on entende dans ces langues.Au lieu qu'en adyoukrou,

on a

des mots comme (prononcez« èg-ne »), lis, gbel, ~< ligbi-

leb, ~<~ar, nûk, ~Ar, likr, < etc., qui détonnent singuliè-

rement au milieu des désinences uniquement vocaliques deslangues

voisines et qui rappellentà l'oreille des sons entendus chez les

Ouolofs, les Sérères ou les Foulbé, et aussi chez certaines popu-

lations côtières répandues depuis la Casamance jusqu'à Sierra-

Leone. D'autre part. si la grammaire adyoukrourenferme quelques

règles assez particulières, elle n'a rien qui la différencie profon-

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i4 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

dément de lagrammaire des parlers voisins, et quant aux radicaux,

sous une forme distincte, ils sont en grand nombreidentiques aux

radicaux correspondants de l'ari et de l'abc, en plus petit nombre

identiques à des radicaux avikam ou ataguian. C'est ce qui meconduit à penser que lesAdyoukrou, tribu éminemment guerrièreet d'une constitution physique très robuste, ont dû, à une époqueinconnue, et venant d'une contrée non encore déterminée, à lasuite de circonstances qu'il est difficile de

conjecturer, s'empa-rer par la force de la région qu'ils habitent, traversant le pays desAbe et celui des Ari et y laissant de fortes traces, et repoussant del'autre côté de la lagune les Avikam et les Alaguian, en leur em-

pruntant un certain nombre de mots et d'expressions. Voilà aussi

pourquoi je suis amené à ranger, dans le même groupe que l'a-

dyoukrou, l'ari et l'abè. bien que d'après leur génie phonétique.ces deux langues semblent plutôt se rattacher, originellement, àl'avikam et à l'alagui&n. Il est à souhaiter qu'une étude plus ap-profondie de l'histoire et des migrations des peuplades de la laguneEbrié permette d'apporter une solution au problème de la langueadyoukrou qui, dans une sphère plus restreinte, est aussi intéres-sant et aussi peu résolu que le problème de l'origine et de la languedesFouIbé*.

H* Les AAtM ou Aizi forment, d'après moncollègue et ami

M. l'administrateur Lamblin, une tribu de langue spéciale, quihabite une quinzaine de

villages sur les bords nord et sud de lalagune entre Dabou et Krafi, le groupe Lélô habitant sur la rivenord (à Tiakba notamment) et le groupe Gobo sur la rive sud.Les Ahizi seraient originaires de la

région de Lozoua, située aunord-ouest de Grand-Lahou et dont les habitants actuels parlentun dialecte appartenant au

groupe oriental deslangues kron.

N'ayant pu me procurer aucun vocabulaire du langage padé parles Ahizi, je ne les mentionne ici que pour mémoire, sans préten-dre les rattacher à tel ou tel groupe. n serait fort intéressant deconnaître leur langue.

i. Au point de vue physique, les Adyoukrou ne M distinguent pas MMtMemmtdes peuplades qui les entourent, de, Kyama et des Ari principalement P.ila sont en général p!u. musclés et plus b~rbu., et surtout de conteur pt.,Xno!eque lu Ari. qui sont m général d'un rouge M~i clair. Leur. femnM.M.t.XMte. que te. femme, kyama.

'"MM

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE t5

Pour la commodité de l'impression, j'ai partagé en deux sénés

les vocabulaires des langues des lagunes qui vont suivre; lapremière

renferme le groupe formé par le mékyibo,l'abouré et 1 akyè, et

celui formé par le gouaet le kyama;

la deuxième série renferme

le groupeformé par l'alaguian

et l'avikam, et celui formé par l'ari,

l'abè et l'adyoukrou.

Le vocabulaire mekyiboa été recueilli en 1903 à Assinie auprès

de deux femmes mékyibo habitant Eya-ndo (nord de la lagune

d'Abi) et d'une femme de l'tle Morin (lagunede Grand-Bassam);

mes informatrices remplissaienttoutes les qualités qu'on peut

at-

tendre d'informateurs noirs.

Le vocabulaire abure a été recueilli en i903 à Assinie auprès

d'une femme abouré habitant Mouossou, et revu avec deux indi-

gènesde Bonoua; même observation que précédemment pour les

qualitésdes informateurs, sauf que l'informatrico de Mouossou

était peu intelligente et fort Agée.

Le vocabulaire akyèa été recueilli en 1902 à Bondoukou auprès

d'une femme de la tribu des Nédin donnant toutes les garantes

désirables.

Le vocabulaire ~aa été recueilli en i 903 à Bingerville auprès

de deux indigènes gouadonnant également toutes les garanties.

Le vocabulairekvama aété recueilli en i903 à Bingerville,c'est.

à-dire en pays kyama, auprèsde deux indigènes dont l'un, très

intelligent,était un informateur de toute sécurité.

Le vocabulaire <t/ recueilli en i900 à 6abou auprèsd'un

Agni, a été complèLementrevu en i903 à Bingerville auprès

d'un

Alaeuiand'Adada~lesinformationsduquelonpeutavotrconnance.

Le vocabulaire tM~ a été recueilli en i903 a Assinie auprès

d'un indigène de (.rand-Lahou donnant toutes les garantiesdé-

sirables.

Le vocabulaire on, recueilli en i894 à Bessédi, c'est-à-dire en

pays ari, auprès d'une vingtaine d'indigènes,mais dans des con-

ditions d'interprétationassez défectueuses~ a été revu en i900 a

AcbémyMn, aupr~ de trois Ari de Sikanzi.

Le vocabulaire <~ a été recueilli en i900 à Dabou auprèsd'un

Agni de TiasMié qui habitait une partiede l'année en pays abè et

qui était un bon informateur; cependant je ne garantirais pas

l'exactitude absolue de certains mots fournis par lui.

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16 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Î/llMséwÎsi~ .L.1_ -I.!Le vocabulaire adyukru, recueilli en partie en t894 à Lopou etAkakrou, c'est-à-dire en pays adyoukrou, auprès de dix ou douze

indigênes, mais dans des conditionsd'interprétation défectueuM*

a été revu etcomplété en i903 à Bingerville auprès d'un jeune

adyoukrou de Débrimou offrant toute* les garantiea déairaMea'.

Nota. Je recommande instamment au lecteur, avant de paa-Mr à l'examen des

vocabutairew, de revoir attentivement l'expli-cation de la valeur des caractères

alphabétiquea adoptés.

RMARQUM. 1. Les mots suivis de la lettre (A) sont des mots

empruntés à la langue agni ou, plus généralement, des mots pro-venant d'un radical

identique à celui dont dérivent les mois agnicorrespondants.

Il.Lorsque deux mots sont employés dans la môme langue pour

désigner le même objet ou la même idée. ils ont été placés l'un àla suite de l'autre, sépares psi une

virgule.

t < notes concernant t' !t~m et t'~yo.kr.a. rM~Mh~n" capitaine Le ontpar lui 1 ma disposition.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE t7

<

VMAMLMM8MMM,ABMat.AtK,MBAEtKm

HtCmtàAtMBt

tMkytko Aboarë A~yè GoM Kyama

i <'to, oku (A) oku (A) ekd do~&o, ~&o be

2 o~ya(A) o<~0(A) emwi MM<Ï Ma

3 âhd MA~<t* <nAr* tMc~ye ~adye

4 ayne <tt<!(A) egyi' nwdni &o<<t

S aMttM (A) enu (A) e&d 4 H<odt~ tMcaMdt

6 a~u< et<~y<eMj c~MMt eJhfa

7 ayiz Mt~y~ <MM (A) o&M< a&te<Mt

8 <<MBtdt mokwe (A) moqûe (A) obwi o~ya

9 AurMJtM p<poire;AJ Ô~eWt (A) o<ùrM abro

10 <<H otMM~ (A) ~M <Mpa atM

1i «ce-Are

Ht aMO-mO

90 </<! aburu-mwt IlopF ap~

30 fe-re-di1

aA~M~t atMre.ntr' opr-tt-tM'i

ap~-tMnco'

40 e/?6o o&a e&xfe-yyt mptM*1

agrebe

50 aburenu (A) <tAMMM«(A) e&ure.&) 1 aburenu (A) a~re~-M-M~o

60 atMre-tHO mpttd-W pr tHO-y&a~a'

70 abura-tuo mptM-W pi-ri-wa mo-~Aa~ya-ne-tee

80 abura-moqûe mpt-<BMedt mo-bodi

90 a~uro-M~er~ MpKtw~-Ht tca*HM-~M~-Me-MO

iOO <y<t (A) dya (A) a&tM.Ar <ye (A) Me.M«'<M<t

~Vb<M. – i. J~-rt-<&, c~y-rt-MMt, <Ma-M~,veulent dire

«vingt.et d!x ». De même ~M~J-r~y, ~ptM-W-~ï-n-M~, en ~ona,

veulent dire «quarante et vingt, quarante et vingt et dix w

e~&t-~Mt~oo, en kyama, veut dire < quarante et dix w, etc. –

Ï. MAdantM~a, ~Ay, aAMra'MA~ repréaente un Mn unique,

un

h expiré du BM et de la gorge (voir rexn!icationde l'alphabet.

3. Le <uivi de y, en akye, ewt mouiUô ~y< M prononce preaqne

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i< VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

«egji ». 4. Le mot ebd cinq

»signineà proprement parler

« une main » 5. De 20 à 100 la numération akyë fait usage du

motagni AwM, pluriel abura, qui veut dire « dix ». A noter que

pour tOOon dit a~Mra-Af, Af remplaçant kiu pour exprimer la di-

zaSe. – 6. Il est probable qu'à l'origine, et avant l'importation

des termes dérivés de l'agni,« deux w se disait ~o ou bd en mé-

kyibo et en goua de là ~/aAo (pour e fe-bo) et ~<M (pour <~r-M),

deux fois vingt, quarante ». A rapprocher du mot abouré o~J

«quarante ». 7. En composition

« quatre w en goua se dit

<MM~!et non MM~M après la voyelle nasale la particule d'union

~t se change en ni d'en tn~-a~M~-nt-tca, pour <~p?-MM~nt W-OM'<t

«quatre vingts et dix ». 8. Le kyama a un mot spécial,

a~r~c, pour«

quarante » ensuite on reprend la numération par

vingtaines, mais le mot <~? se transforme en mo.

Remarquea. – I. L'c ou initial des noms de nombre, dans

toutes ces langues, tombe lorsque le nom de nombre est précédé

d'un substantif: ainsi en akyë on dira tsa ~M~ et non ~a M!M~

« deux hommes » il en est de même de l'o initial en goua, et de

l'a initial en kyama. Mais l'a ou l'o initial subsistent toujours en

mékyibo, en abouré et en akyë.

Il. Dans les langues où les substantifs forment leur pluriel par

l'addition d'un suMxe, on n'exprime pas ce sufnxe devant un nom

de nombre si au contraire le pluriel est indiqué par une modifica-

tion de la forme du singulier, on emploie la tonne plurielle devant

les noms de nombre. Exemples en abouré kya « un homme w,

kya-me « des hommes », kya nu « cinq hommes » en mékyibo

ebra « une femme », mbra « des femmes mbra annu « cinq

femmes w.

lit. Dans toutes ces langues, le nom de nombre se place tou-

jours après le nom de l'objet nombre.

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PARLÉS A LA COTE D tVOtRË i9

H. – )LA HAVMUE

Mékytbo. Abouré. Akyè. Goua. Kyama.

terre ~y< engye &e<ye a~ape oa6 aita

eau en:u (A) ntA&e (A) <S (A) ndu ndu

mer ~M/ye ogwe ~e'1

lagune a<u (A) atùe (A) odu anduko

rivière <M«-&aAa komwe <<Aye mpio,odu-bè n<tM&e

feu e't(A) <~(A) ~r(A) odde a<i.a~

boit (matière) edud eK <<M~ oyoku aya

arbre id. elibe id. oyoku id.

bois (morceau de) id. id. id. id. id.

hoistbrater eema e~e <<6 nn<î tttt

feuille bati mbi

herbe ogu n<ï&M*

forêt «&or<! pla obuti a&Kt

chemin atemye Ao<J o«r<'AM a<t<o,<Mt

ciel ~o«yaM<(A) yeke nyaka

soleil <y~t eyM< te egindm.i atytmc

lune ~/<!< a~yûa po &? p<'

jour (lumière) ale (A) ~ya *e ogye akye

nuit ~ayùto umunti melekyi

pierre AaayetM obu abu

sable <~ty< ntu

montagne ogba abobo

or Mt~~ (A) «Aa (A) t~t ~Ay

fer bulare (A) to~i oddé ntune

cuivre aya<'a(A). a<Mprc

argent ~M«e (A) yMe<e (A) <<<)ra (A)

zinc

~Vo~M. – i. Plage M t.e dit en kyama ~M'yc. – 2. « Sa-

vane M dit en kyMn~ M~M~. 3. « Étoiloa M <e dit en kyama

/M<ce, de pi « lune comparez en agni Mra lune M,Mra-tMa

ou nzrama « enfanta de la lune, étoiiea M.

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M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

m. – u.* <MMMZ<

Mtkytbo Abouré Akyè Goua ~y~n*

homm9(!tMt<M<t) enM kya <<a gwè /epd!

homme (tth, un) emye veni, benyd <r, «ï M <<

femme ebra (A) car< <* bwe &ye

homme mûr << 6erB~M

jeune homme entyeat~aoe.<~ taku

jeune fille ebra atigba bye <aAu

enfant (jeune) rebe ya/a ipo

père ye yi, alto ye "<'

papa, mon père me ye aho m~ ye me H<t me M<t

mère ni (A) H ne ma ma

maman,ma mère me ni me ~t m~ ne m mdi me m)Ma

fils, HMe aba (A) va &ye, &yr mi mi

Européen en:a &oroMu A<ïya <M-K<Ï M~< td~t*

frère mure

tV. JLM iJMMAML

Mtkytbo Abouré Akyt GoM ty~nM

animal tMMM ~!<Me tMMKt, nanf eMMd! (A) etttdt (A)

male emye cent <r,<d! M M<

femelle ebra (A) car~ ai bwe bye

petit <t<r~te ça bye M taK

tMBUf ~<M' ~HeM M~M~M OM <*<tMt

~Vo/t. – i. Le mot ~a, (~a chez les Alaguian) sert

à désigner les Européens dans presque toute la région des la-

gunes je ne connais pas l'origine de cette appellation.On y

ajoute souvent le mot « rouge », comme en goua ~M~-MM~, M

kyama /h~<! M~M l'expression A~a-~ro (les Kangan noirs, en

kyama) sert à désigner les Noirs vêtus à l'européenne et venus en

Afrique par mer. Quant aux expressions ènza-boronu (en mékyibo),

<M-Md!(en akyè), elles signifient littéralement hommes rouges

C'est en effet la couleur rouge, bien plus généralement que la

couleur blanche, qui, aux yeux des Noirs, caractérMe les Euro-

péens.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 2i

8.1.. ..·

~M. t. Par «pain indigène

il faut entendre la pâte

d'igname, banane ou manioc bouilli quifait le fond de la nourri-

ture la sauce est le meta dans lequel on trempe les boulettes de

pâte avant de les porter à la bouche. 2. Le mot ~o~ désigne

le vin tiré du palmier à huile; le vin de raphia se dit en kyama

Mékyibo Abouré Akyè Goua Kyama

taureau ëtte-mye ~MaAd'em HAu~M-ta! o<o-M ntua-mi

vache ène-bra eKaAa.car~ nAMM~M.~t o<o.&M~e n<Ma-&ye

veau ~ne-at~&a ~naA<ï-ea nhuwu-bye oto-bi ntua-mli

mouton e&watM OM'~M y&a! &M't!/a t!g'&

chèvre we tt~aetrt aAo<t ayd<t kye

chien amorô adüa (A) otûo~o yAa

étéphant o<tca(A) <ht(A) gyô ~</a

hippopotame~-«M ndu-~a n~u-~yô

oiseau ~e be kologye &o&)/ri

poule ~o aA~(A) kwd Ao~ A<M<)

œuf(depoute) ekire-bikyè kurufwe(A) ~M ozo-mwe Aotd-mM'e

caïman elèngye (A) ane~e (A) M~AJ &u dubu

serpentowo (A) M<<y<! du

poisson èta ta ogyô a~J

lamantin otere (A)

V. MN A~MtENTa

Mékyibo Aboaré Akyè Goua Kyama

igname <ye inne enne

banane (pt!M) koko ~d<;o dem6 ~yo~o koko

manioc bedè (A) Aea~ (A) vedè (A) vedè (A) bedè (A)

taro e&reyùe ya(<ï morogbè mdnaAp~

piment etzamO byeko nnijhè ~Mye

palmier ~Mt)odde ade

amande de palme a6e afe <A~ <Mt a~</t

huile de palme ufttoa! ~&o ~M HMa KMô

vin de palme M~ ende ~o~Mae

alcool d'Europe id. A<M~Mac kdgd-nde

viande name ~name MaMo! enKd! (A) enMd! (A)'

sel mye me a:Ayr M~ye (A) nnye

pain indigène* <'M ~<MO vè oyinne

sauce <!t/</e,~a.t/</e. ~-<M n<<M-pùre nte ndu

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2: VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES1

~/o. 3. LesKyama ont un mot spécial pour désigner le gi-

bier:

Notes. i. Le mot ~M<p veut dire < champ w le suffixe ro inr

dique le lieu Ma? ro dans lef champs, lieu des champs w.

2. La perche de raphia qui sert à manœuvrer les pirogues se

nomme JrJ en abouré. 3. Le «papier M se dit ay~e en abouré

(de aywe «peau w). 4. La perche qui sert à manœuvrer les pi-

rogues se dit bogè en kyama. 5. Pourdésigner

l'ensemble

d'une habitation, le « chez soi », on se sert en kyama du mot

M~a/M.

V! HAMTATKMf M NMMMUM Et€

Mtkytbe Abouré Akyè Goua Kyama

village mdn~ pokd Aoe okobè akube

maison «M M <C oA~ ~M' s

plantations ~M<B-ro 1~<ï ogi ati

mortier (~)<f) o~&oM <~<M~

pilon odetére odordi

corbeille oAt'e «Mre

cruche a<d oAùruMO ki agbru akpru

assiette aAt<t /<rt M oprege dtpr<ï

houe <<tur a«) MM< aeh'<!

coupe-coupe oeM~ra dugba

couteau AM<o ~aAra <A<) kakra kakra

manille ka (A) mbodu mburu

pirogue enyen~ uA~nÔ aAd!nd!

pagaie pa* opô ap~*Il

porte po

tissu (i)~<«) ~<<t tMAùtnr o<Me~ &e<ema-tM~a~otissu (wrt~t) id. id. id. M~<M<<a~o!

pagne id. id. id. <Mte~

vêtementtrarye(A) tradye (A)

perles marner nanye1 Mta ~yo/M a&tpa&e

calebasse awa (A) awa (A)

gourde à injections bengerye (A) &M~

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE M

VII. MS FAM~Ea DU €<MUMt

Mékyibo Abourê Akyè Goua Kyama

tête kyi <e(A) MAt~r u ehi, hi

cheveux c~~MO <e-M<tcf MA~r-pô u~iye At-~t-u

visage hi (A) he eme

yeux ~t (A) enyi Atm~ (A) Aerni emebi

nez <!M<) M~~ uwi /<! e/ëg

oreille eo owè te ~e ~ye

bouche ~~o onM)d!(A) me m~ ~me

dents anne ~<' Matt~ô nnd

langue annè nane MO eae!~ ~te

menton – agu

cou Atpomene (A)bwè bwa <~a

nuque~a-aM/e èbwa-gi

poitrine emmo da MmC ~ëre~<r

seins

ventre epume

nombril ~P~

dos agyülo amMi koko maftgi, magyi

épaulebota

reins .M~ di adi

derrière obula (A) "<ap~

main cyama mp< ~<) mu ma

– droite eyama-niva td-~ta eddiri-mu aaye-mO'

1

– gauche eyama~yoe&<Mt tne-M&<) umu.na~Ar mu-ruku

doigt fi

pénis leoke akg

testiculesoke-mwo nke-ma

vaginobi ata

cuisM 'Mhtp<~

jambe <~ wè nda "<a

pied <<) nampè wè ndadi M<a(i

sang e~a ~ara co M~o&M~~M

graisse dona na

poil e~ûo eH<M~r pô

peau eu~ aywe kpore (A) uhé ahoro

Note. i En goua eddiri-mu et en kyama o~-MÛ signifient

la main qui sert à manger ». On sait que les Noirs, réservant la

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M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

main gauche pour les soins de toilette qui nécessitent des attou-

chements impurs, ne portent jamais que la main droite au plat et

à la bouche.

quotoenouveauf. otnanye~A).

Notes. – i. La semaine kyama ne se composerait que de cinq

jours, qui seraient abi, abikyo, <M<), agu etopd. Le lundi ii mai

i903 était un abi. Je n'ai pas de renseignements sur les noms des

jours de la semaine dans les autres langues. 2. Il est à remar-

quer que « hier a et « demain M s'expriment par le même mot

dans toutes ces langues. 3. Peut-être faut-il voir dans /y?lesdeux radicaux agni le et kyi qui, tous deux, signifient « jour »

peut-être aussi la racine du mot abouré My? est-elle la même quecelle du mot akyè lakè. 4. Mot à mot « le jour se lève ».

5. Mot à mot « le jour baisse ».

REMARQUES sua LES NOMS. i" Composition. Dans les cinq

langues qui nous occupent présentement, les substantifscompo-

sés se forment par juxtaposition, le nom du possesseur précédant

vm. NMMM ~<VEmW

Mékyibo Abouré Akyè Goua Kyama

chose eta, nere WAe-(A) ka n<! ayifois mm«<a ka &o ~o

jour(t)hM<)~t<tM~.)menn<Mt Myr*1

lakè ~yytAt aA</t&tmatin

ke-gba ~u<û e~~Mn<!soir Ae-MM~o*1 tï~t/a

aujourd'hui e~e ~t ne (A) ~yye ~tythier aj!<!Aa! aAtm~ fa m&ye mpidemain a~A<ï' aA!m~(A)'/a* mbye' Mpt*

après-demain'1

aAtmoM(A). M~t/e-mun~MÔ mpi-magyinom dide nhesi M

langage ware

palabre, affaire çM~ <Mr

parole mi bi bwe

prix, valeur &a ~e

salut a~to(A) o~to(A)

bienvenue! 1 mère o (A). aAM'aAo(A)

merci M<Meo(A). nase (A)

quoidenouveau?. atnanye(A).

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 25

toujours le nom de l'objet possédé. Ex. te « tête » et ~~? poil»

en abouré donnent « poils de la tête, cheveux » mpi

« demain » et magyi« dos » en kyama donnent mpi-magyi

« le

dos de demain, après demain », etc.

Beaucoup de substantifs commencent par une voyelle qui ne

fait pas partie du radical, et qui est principalement e ou è, plus

rarement a, en mekyiboe ou è, plus rarement a et o, en abure;

e (dans les noms de nombre) et a (dans des mots étrangers) en

akyè où les substantifs indigènes commencent presque tous par

une consonne–

o, plus rarement e et a, en ~a; – a, plus rare-

ment e ou < en kyama. Si ces voyellessont longuee, ou suivies

d'une consonne redoublée, comme dans <MJ « assiette (mékyibo),

cM~a « animal, viande » (goua et kyama ), emmo «poitrine

»

(mékyibo), elles subsistent toujours. Si elles sont brèves et sui-

vies, soit d'une consonne simple, soit de deux consonnes diffé-

rentes, comme c'est le cas le plus fréquent, elles peuvent dispa-

raître d'abord au pluriel dans certaines langues, ensuite lorsque

le mot qu'elles commencent se trouve placé en composition après

un autre substantif, ou est précédé d'un régime, d'un adjectif pos-

sessif ou déterminatif, ou même quelquefois lorsque ce mot suit un

verbe dont il est le régime. L'e et l'è disparaissent en général

dans les cas qui précèdent, quelle que soit la langue; l'o et l'a

disparaissent le plus souvent en goua et en kyama, mais sub-

sistent généralementdans les autres langues. Exemples en

mékyibo emye« homme, m&le », ène-mye

« taureau M;

mye ~/? « tous les hommes » j wo mye« ton mari M; au

contraire aba « Sis », M~o aba « ton fils »; en abouré ~M~

«pain, nourriture », tua « viens manger au contraire

OMM'a « bouche », v' OMM'a (pour ve onM~a) « leur bouche M en

goua oA~ « maison o~ « campement de cultures en

kyama agu« menton /~oa! gu

« le menton d'un homme

akyibi«

jour », kyibi MtM~aM~« cinq jours M.

Souvent aussi un nom commence par un n, un ou un m qui

est purement euphonique et peut disparaître,sans que sa pré-

sence ou son absence soit déterminée par des causes faciles à

préciser. Ainsi on a<~n kyamanne « pain w et ba di ne « viens

manger M; ~M « maison », me ~M « ma maison et c~M '< la

maison ».

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26 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

2° 7?ap/~r/ de possession ou de dépendance. Comme on vient

de le voir, ce rapport s'exprime par une simple juxtaposition, io

nom de l'objet possédé ou dépendant se plaçant le secoud, avec

retranchement de sa voyelle initiale s'il y a lieu « la maison de

mon père se dira, en mékyibo me ye su (eau« maison »), en

abouré mè yi sa, en akyè mè ye <C, en goua me M~ (o~ « mai-

son »), en kyama ~MM~! ~M.

3° Pluriel. L'emploi d'une forme spéciale pour le pluriel des

noms ne semble pas être indispensable dans les langues qui nous

occupent. Cependant on peut dire que, en général

En mekyibo les noms commençant par e ou d forment leur plu-riel en supprimant cette voyelle et, parfois, en la remplaçant parun M, ou m euphonique; la forme plurielle s'emploie même

lorsque le substantif est déterminé par un nom de nombre; les

noms commençant par une autre voyelle, une voyelle longue, un

e suivi d~une consonne redoublée, ou par une consonne, ont le

pluriel identique au singulier emye « homme », mye ~?« tous

les hommes »; ebra « femme », ~rd annu «cinq femmes M

/M~a7a oku « une fois ?, ~a/a! <M~« deux fois »; ~tcMMtïa «

jour M,mennüa ~Aa « trois jours »

En abure le pluriel des noms se forme en ajoutant le suffixe me

au singulier (désinence empruntée à l'agni), mais le nom reste au

singulier devant un nom de nombre ou un adjectif indiquant la

pluralité kya « homme M, ne kya-me « ces hommes kya ~-o~« tous les hommes » /c~? oku « un jour », lekyi na «

quatre

jours »

En o~, j'ignore s'il existe une forme du pluriel pour les noms

isolés, mais en tout cas le pluriel est semblable au singulierdevant un nom de nombre tsa « homme », tsa mwâ « deux

hommes »

En gwa, mêmes remarques que pour le mékyibo, sauf quec'est la voyelle initiale o qui disparaît au pluriel opl «

vingt, une

vingtaine », mpi a/ïM'~ «quatre vingts » o~ « bœuf », M~

MM~ïs «cinq bœufs M mbodu /o~o « une manille M, ~o~M

«vingt manilles »

En kyama, mômes règles, sauf que c'est la voyelle initiale a

qui disparaît au pluriel akyibi ~c « un jour M, kyibi ~ocë « quatre

jours « homme », lepâ wo « dix hommes ?.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE27

4° Comparaisondes raa:caM.z, en goua

et en kyama.On a

puvoir que la plupart

des radicaux sont identiques en goua et en

kyama; les différences morphologiguesles plus frappantes entre

ces deux langues consistent en ce que l'o initial des noms goua se

transforme généralementen a en kyama,

et que, là où le goua

emploie une consonne faible, le kyama emploie très souvent une

consonne forte, ou inversement. Ex. « feu se dit odde en goua

et <!? en kyama« lune » se dit ~en goua

et pè en kyama; « jour »

(opposéà « nuit ») se dit ogye

en gouaet akye en kyama;

« cuisse se dit M<~o<) en goua et ntabo en kyama, etc.

IX. AMMWN ~CAMMCAWS

~c. Ce tableau ne renferme que des adjectifs proprement

dits, très rares dans les langues qui nous occupent. Les adjectifs

à forme verbale figurentau tableau des verbes.

.1,-& (:nun Kvama

~VofM i. Le mot ~rùAM s'appliqueaux personnes, pour in-

1diquer l'âge plutôt que la taille; ~o a un sens plus général.2.

Le mot taku veut dire «petit .par l'âge

ou parla taille mli a un

sens plus général.3. Le mot bwau ne s'applique qu'aux per-

sonnes. 4. L'adjectif se place aprèsle nom et reste invariable

ènza boronu (mékyibo)« un homme rouge, un Européen kya-

me beble (abouré)« les hommes noirs »; ka-fi (akyè)

« une chose

blanche »; eAo~ /'a (goua)« le petit village

~M (kyama)

« une jeune fille »

Mékyibo Abouré Akyè uo~a n.y~.

blanc ufu (A) fufue (A) fi mpupu(A) popo

rouge boronu, bronu pempereM<ï nM~r nana

noir birenu (A) beble (A) bi MM&ûrM ~ro

grand

&6rt~M. ~Aot

petit atigba, atigbave tekeba/-a «~

prochekokwe (A) nkuku (A)

long, lointainkô

tout, tous gèti

·

kora (A) kukuku

bon AjM(A)

mauvaiswutue atcau*

mauvatsM'M'ue

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M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

X fMMMM ET A~XECMf~ MÉTnEMMNtAMM

Mékyibo Abouré Akyè Goua Kyama

moi (sujet) M.<n,me' me me ma,«~" Me,n"moi (régime) mt mt Mf Md mi, me

toi (sujet) e, a' wo (A) oo, 60, &M a e

toi (régime) wo (A), e wo oo a e

lui, elle (sujet) o, a' o, a, e o, e o, e a. e

lui, elle (régime) o e e" i, u a,a'

nous (sujet) ye, antc (A) e, ame* an, a do 0

nous (régime) id. id. a id. /o

vous (sujet) ama atK.i,ce'mutM,munu" o

vous (régime) id. id. une to" /o

eux, elles (sujet) wa ve ba u o

eux, elles (régime) /a vwe &a &o /o"

mon, ma, mes me, m', mi' me.tM'* M<' mi, me me

ton, ta, tes M'o wo, w" M a e, d

son,sa,ses a i, u e e mi

notre, nos ye,ame(A)' e, ame' a, an do /o

votre, vos ama aMa.ce'mMMe oo" /o,o 0

leur, leurs /< ce, c' · &a bo /o, o

le mien, à moi ~'ÔM'<) mi yè me i-kè

le tien, à toi «,<}?<} a yè e t-M

le sien, à lui i ~<) <* y~ Met! t-Ae

le nôtre, à nous <- CM'd do yè /o i-M

le vôtre, à vous ama ~<) bo o t-t~

le leur, à eux o'otod" bo yè o i-kè

ce, cette, ces ne'nne.~oo" lekô, ne

celui-ci, ceci, cela nne,enne, une<t? .td kè

qui? dugwa aor"

quoi? wo de Mnp,MnMnen<nt Aa<o"

qui, celui qui o o, e o o, e a

aucun (A) Ae

rien nere /e ka ki

moi-même Mt-e Mt-e

un peu ~ra gbè

Notes.Mékyibo. 1. L'e s'élide devant les voyelles initiales

des noms, lorsque celles-ci ne disparaissent pas (voir plus haut) M

J

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,(¡'1

PARLÉS A LA COTE Dr OtRE

M'a~a « mon fils », D~utres fois l'e se changeen i mi a~yM/o

« mon dos » 2. Le pronoms sechange en~t devant m, f,v

et en ? devant g, k; la consonne qui suit ce pronoms'adoucit gé-

néralement su « venir de », n zu « je viens de M « arriver »,

m ~a re ou mieux m ma re « je suis arrivé on emploie aussi la

forme me me ko « je vais ». 3. 11 semble que la forme e s'em-

ploie dans les phrasesaffirmatives et la forme a dans les phrases

interrogativesou négatives;

mais cette règle n'a rien d'absolu.

4. Même remarque pour les formes o et a que pourles formes e

et a; d'ailleurs a ne s'emploie à la 3' personne que lorsque le sujet

est indéterminé a agba« ce n'est pas loin 5. Le mot .y~ in-

dique qu'une partie au moins des personnes à qui l'on parle ne

prend pas part à l'action; ame désigne l'ensemble des personnes

qui parlentet à qui l'on parle

« nous partirons,vous resterez

ici », ye ko, ama ~r<- ~otM~;« nous partirons a~f~

ame

Abouré. 6. Môme remarque que pour l'e de me et /c enmé-

kyibo (note i) w' o~'s « ma bouche », w' MM~~« ton nbz

7. Contrairement aux autres déterminatifs, ne se place, comme

les adjectifs possessifs, avantle nom ne r:~ « cette chose. sot-

vent l'e disparait et l'n peutse changer en devant une guttu-

rale n « cet homme »; mais on dit aussi ne kya-me« ces

hommes ». – 8. M&me différence entre les pronoms e et ame

qu'entre lc~ pronoms mékyibo correspondants ye et ame (note 5).

– 9. En abouré, cornue d'ailleurs dans beaucoup de langues

nègres, on substitue souvent, au pluriel, le pronomde la 3' pers.

à celui de la On emploie aussi les deux concurremment« vous,

allez-vous en », ama ve M. 10. Les pronomso et e semblent

s'employer indifféremment; la forme a paratt ne s'employer que

dans les phrases interrogativesou quand le sujet est indétermmé.

ii. Le motJM~ signifie« propriété

m' « ma propriété,

le mien, c'est à moi ».

Akyè.– i:. Le pronom e ne s'emploie que lorsque le sujet est

indéterminé /a ~a« c'est bon i3. Le pronom régime de

la 3' pars. du sing. s'exprimetrès rarement en akyè, ainsi d'ail-

leurs qu'en abouré Mè~M« va le chercher &o ka « ils l'ont

tué M.

Goua. – i4. Il semble assez difficile de déterminer les cas où

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M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

1

t unemptote la terme ma et ceux on i on emploie un quelquefois

aussi on emploie la forme n ou nde ma ~~a « je veux du vinde palme » un wuo '< je le connais » un yo « je ne comprendspas M yo « je comprends » n n~ ndu o « je ne bois pas d'eau ».

<5. Les formes o et e semblents'employer indinéremment,

pourtant o est plus fréquent. 16. La môme forme s'emploieindifféremment au pluriel, en goua, pour la 2" et la 3* pers. 7.Le mot Mne se place devant le nom qu'il détermine et le mot ~ose place après nne na « cette chose », Mw~~o « cette langue ».

Kyama. i8. La forme n semble nes'employer que devant un

verbe commençant t~meme par un M n nâ « je bois ». i9.La forme a est plus rare que la forme a. – 20. On emploie la formenasale a ou lorsque la voyelle finale du verbe est elle-m6me une

nasale bi a « demande-le », ~r ? «coupe-le ». 2i. Il semble

qu'on fasse peu de différence au pluriel entre les trois personnes.22. Le mot i-kè est un dérivé de ayi ou yi « chose » ~tc i-kè

« ma propre chose, ma propriété, c'est à moi ». – 23. Les mots

et ne se placent après le mot qu'ils déterminent /<~dt Mj« cet homme ipo ne « cet enfant ». – 24. « A qui? » se dit

a~t-~?

REMARQUES GÉNÉRAUM. 25. Voici comment se place le mot

qui veut dire «quoi 2 dans tes différentes langues. En mékyibo

e ge r<* MO? «qu'as-tu dit? » (tu M dit quoi ?); en abouré u

<~? « que dit-il? (sa parole quoi?); en akye A~M~MÂ~t?«

quel est ton nom? M(quoi ton nom?), ~tM ~o <~J? «

que dis-

tu ? M(quoi tu dis ?), <~o? «que veux-tu ? (chose quelle tu

veux ?) en goua nene a ? « que veux tu ? ? (quoi ta veux ?),a h6 di nt? « quel est ton nom? »

(ton nom est quoi ?) en kyamaè ~(~ ~-<M~? « que dis-tu ? »

(tu dis quoi ?).

26. Dans toutes les langues qui nous occupent, l'adjectif

possessif se place avant le substantif cela est conforme à la règle

qui veut que le nom du possesseur précède celui de l'objet pos-sédé « mon père », ye (mékyibo), c'est-à-dire « le père de

moi ». De même ~c n~ a cette chose w (aboure) peut se traduite

par « la chose d'ici ». Les adjectifs proprement dits an contraire se

placent après le nom nere Il « aucune chose » (chose aucune)

(mékyibo). ka ~< (même sens) (akye).

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¡

PARLES A LA COTE D'IVOIRE SI

r

Xt.-VMUMW

Note. – Dans plusieurs des langues qui nous occupent/certains

verbes rev&tent des formes différentes selon qu'ils sont ou non a

un mode personnel,ou suivant qu'ils se trouvent dans une phrase

affirmative ou dans une phrase négative. Dans les vocabulaires

qui suivent, les verbes sont donnés à leur forme la plus simple,

qui est celle de l'infinitif ou de l'impératif affirmatif. Pour les mo-

difications, voir les tableaux de la conjugaison et les phrases et

exemples.-r-

Mtkytbo Abeur< Akyè Goua Kyama

aller (qq. part) ko (A) ko (A) nèdze, dze Mo, na, Mo nd, KM

s'en aller id. M,~(A)t<z<ït nô.Mo do, du; nu

venir (de qq. part.) <M «Ao

venir, arriver ba (A) vè, va (A) wd mo, Ao &a

«'arrêter tuyère ~tnr(A)' «Ao/~ ytra ya,«M<

rester (debout) id. id. id. id. id.

s'asseoir papètfa~e poô ye'

~rt*

reater(<ui<),demeurer id. id. id. id. id.

se coucher 'M ttf lao <ade darya

dormir ~pt (A)denne aana

se réveHter <wa~ye(A).

se lever <o '<) ~y~ ~A

tomber «rc <<a Aart

tomber (par terre) <ere-~<- <M-~o

courir /fe <~t Ha/~ tp~ wa

être (en un lieu) wo (A) A~,tp<)(A)&a,~0'·

ge Ma

être (w~ tthi~tit) 'i (A) la fi (A) di

ne pas être (w m ttM) dini md ma ni ma

nepM&tre(wtttttf.).

manger (Wt~) <<<(A) !ai(A) M <<'(A) ~(A)

manger (MMt<pM) di <M ft tua M dini dine

boire (avec régime) HJ(A) "~(A) ma "<! n<ï

boire (Mma régime)~ Mu HCtM~ m<<<a nd ndu nat~M

ouvrir P~~

fermer 1. bin~u, ae ·fermer ~<<"

couper (t~t M <wttM) ?y

conper(mtNtttth,an

conpe~:oope,etc.). ~e ki

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VOCABULAIRES COMPARATïFS DE LANGUES OU DIALECTES t

Mékytbo Abour< Akyè Goua Kyama

frapper ~a.Aa"

tuer AM(A) Aa(A) bwe, gbwe Au

mourir u (A) uwo ku

voir mu hi wuo wu, wi

connaître eyine /o wuo ~ue

comprendre te (A) (A) <r (A) yo. yô yi, ye, ~yeentendre id. id. id. id. id.

parler kt <yr <~ ndè kyüdire ge ml gyü, <(/<)* ~r

attendre (wtt Mdft) ttt'/ere ~tnr (A) ~Ao/~ ytra ya

attendre(ttft<M<if) pwa ~ochercher ne

pd

prendre MMpa (A) ne bo 60

attraper, saisir yt p<}

!aiMer kiri /<ï~M dogya yoattacher püo

donner ma(A) ni M re

apporter &t.<'(A) cr<'(A)

appeler de pr<'(A) .At

nommer id. de

demander bi

montrer ya Aa' 4gye die

aimer*MfM(A). p<)

vouloir id. ko ~oy~ ~eacheter

/e pl pl

être à (appartenir) <!tc<)' .y<* t. 9

être bon kpa (A) yy<ï

être grand bre gbaêtre petit /«. fa

«retoin,tong agba du twa kd

etreproche,court ftto~e

être cher Jta~o Aa kuma

se lever (le jour) kye (A) gba gi kyibaisser (id.) ~M (A) uwo ~M guétreCni~ 1

kya yo ~y pu puêtre blanc

/t

etrerouge nj

être noir

commencergba

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 33

a

~Vo~M. – t. « S'asseoir par terreM se dit en mékyibo papè

M~yc« se coucher par terre se dit ~M M~ye. 2. De là

l'expression ~tya-~Mt« le jour s'arrête »

pour désignermidi <*n

abouré. 3. Voir le tableau des pronoms possessifs et les notes

qui l'accompagnent.4. Le verbe gyü s'emploie pour signifier

« dire à quelqu'un de faire quelque chose djo signifie« dire

un mot, dire que ». 5. Avec le verbe ka, il faut faire suivre le

régime indirect de yi« montre-le moi », ka yï

« je ne te le

montrerai pas », me kka M yi. 6. Le verbe /ïAS s'emploie dans

le sens de «y en avoir « il y en a ici », e ~AS M. 7. « S'as-

seoir par terre » se dit en goua ye <?. 8. Le verbe ~nrM s'em-

ploie en parlantd'une caisse, le verbe se en parlant

d'une porte.

9. « S'asseoir par terre » se dit en kyamaMrï te. 10. Le

verbe sra veut dire « frapper avec une arme, le poing, donner un

coup » le verbe ha veut dire «frapper par punition, fouetter

i t. Le mot abouré ~? et le mot kyama sont en réalité des

noms u <~? mi A<~? signifient littéralement « sa parole

quoi ? », c'eai-à-dire «que dit-il? ». On fera donc précéder ces

mots de l'adjectif possessif et non du pronom sujet.

XH COHJteCAtNOM

~Vo~. Les tableaux qui suivent s'appliquent à la totalité des

verbes actifs ou neutres il suffira, pour avoir les temps et les

personnes de n'importe quel verbe, de remplacer par l'infinitif de

ce verbe celui du verbe « partir », choisi comme exemple, et par le

pronom convenable celui de la i" pers. du singulier. On se rappel-

lera cependant qu'en mékyibo la consonne initiale du verbe, si c'est

une forte, s'adoucit, se changeant en m, f en v, k en g, p en &ou

en m, < en z, t en d ou nd, lorsque le radical du verbe suit immé-

Mékytbo AbouréAkyè Goua Kyama

finir ~t~

restcr(étredere8te). ka (A)

défricher ~T

M~Mf<t,MMrtMNt<tne

~tracassé bu (A)

fendre n<ït'<ï,naf<ï

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34 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

n 11. 11 v '1 n m. J .1·

diatement la forme élidée du pronom de la f pers. du singulier

ou la négation n ou ~M ce pronom et cette négation deviennent

m (ou ~M) devant m et c, (ou ~) devant g, n (ou an) dans les

autres cas.

Certains verbes, en goua par exemple, subissent des modifica-

tions que seul l'usage semble régler le verbe « être et les verbes

analogues revêtent souvent des formes particulières à la voix né-

gative on trouvera ces exceptions dans les phrases et exemples.

1

~Vo/M. – i. La forme la plus ordinaire du verbe « partir » en

goua est n~ j'ai choisi la forme plus rare Mo simplement à cause

de la facilité qu'elle offre d'indiqùer typographiquement l'allonge-

ment de la voyelle, caractéristique de là voix négative. 2. Le

verbe M ou <~ « venir w prend au subjonctif la forme vra compa-

rez en agni Aa « je viens », ~a «que je vienne ». 3. On

dit souvent ka au lieu de ko à l'impératif, mais c'est là une irrégu-

Mékyibo Abouré Akyè Gout Ky<nua

partir ko Ad dze no* t nu

je pars me ko me hù me dze ma no me MM

ouno~o ouMHno

je suis parti me ko re me Ad t'e me dze ma no me nu

ou ?t go re ou me Ad le ou n no

je partirai me ko me Ad me dze ma no me ma nu

ou m'a Ad

que je parte me ko me Ad me dze ma n no n nu

ou m'a Ad 8

pars ko a M dze a no nM

ou no ou e nu

ne pas partir na ko na Ad ma dze <a no le nu

je ne pars pas me nyo me n Ad me <M:e* MM no* me le nu

ou memadze ou me ne nu

je ne suis pas parti m'a ko me n Ad vè me daM un n6 me le nu

ou m'<M go oumemadze

je ne suis pas me ni ko t'e kalye m'maAdre me pa dze ma ge no n ka nu

encore parti oukatye n Ad ère

que je ne parte pas me oo m'd~î Ad me (Mze ma n no n le nu

ou je ne partirai pasne pars pas na Ao na Ad ma dze <a no e le nb

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PARLÉSALACOTED'ÏVOIRE :<5

tarifé spéciale au verbe ko. 4. Il existe quelques cas en mékyibo

où la négation s'exprime par kè ainsi on a o kpa « c'est bon »,

kè o kpa« ce n'est pas bon ». 5. Le redoublement de la consonne

initiale du verbe est, en akyè, le mode de négation le plus souvent

employé; lorsque le verbe commence par une voyelle ou une con-

sonne difficile à doubler, on a recours à une modification spéciale

ainsi uwo « mourir » donne o <~MM'o « il'n'est pas mort », ou sim-

plement o MM~o(prononcé très rapidement) e ~y « c'est fini »,

e c~« « ce n'est pas fini ». Pour être sar d'être compris, il est

toujours bon, en akyé et en goua, d'accompagner d'un hochement

de tête horizontal l'énoncé d'un verbe à la voix négative.–

6. L'allongement de la voyelle, seule marque de la négation en

goua au présent, au passé ordinaire et au futur, doit 6tre très sen-

siblement marqué; quelquefois il est accompagné d'une légèremodification du radical ainsi ~M~

« tuer » devient parfois ~~c

à la voix négative.

XH! M~CZ M BÉMM

i° Dans les cinq langues qui nous occupent, le régime indirect

se place toujours après le verbe, ainsi que 1 attribut.

2° Le régime direct se place après le verbe enmékyibo, en

abouré~ en akyè et en kyama avant le verbe et son sujet prono-minal en goua, si le régime est un nom et si le verbe est à un

mode personnel; après le verbe en général, dans la même langue,si le régime est un pronom ou, quel que soit le régime, si le verbe

est à l'infinitif nde ma « je veux du vin de palme M (vin je

veux), a pwa ~« « attends-moi », a M~ gwo MM~ « va couper du

bois ».

3'Lorsqu'on a un régime direct et un régime indirect, si l'un

des deux est un pronom, on place celu~ci le premier; si les deux

régimes sont des noms, on place le premier celui qui est le plus

court, en général.

XIV fMtAWEN ET eMXNPJLM ~tVEM

i'Jif~yt~O.

C'est bon, o kpa; ce n'est pas bon, okpa.

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36 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

("Pet loin nJommn n nnhn fla phAmin il Ad lnnal PA n'nsi na..C'est loin, atemye o agba (le chemin il est long); ce n'est pas

loin, a agba (pour a n agba).

Le jour se lève, ale kye le jour baisse, ale wu re.

Viens ici, ba M~/OMtM; je suis venu deux fois, m ma re M!M!M/a

<M~; je viendrai dans trois jours, e~ye mennüa a~a me ba (au-

jourd'hui jours trois je viendrai); d'oùviens-tu?a~M/)MMMM~M?jeviens du village, n ZM Mt<)M~ro (je viens-de village dans) on vas-

tu ? e ko /)MMMM~M? je vais aux plantations, me ko ~M<Bro (je vais

champs dans).

Va me chercher une chaise, ko mu biya brè mi (va prendrechaise apporte moi) donne-la moi, mu ma mi (prends donne

moi); ne la prends pas, na ~M.

Il a tué un homme, p ~M rp ~sa; il ne l'a pas tué, o <M ~M o il

est mort, o u re; il n'est pas mort, w'a u (pour o a u).

Viens manger, ~a di èsa (viens manger nourriture); viens boire

du vin de palme, ba n6 n~.

Va l'attraper, ko yi o ou ka yï o; ne l'attrape pas, na yi o; va

me chercher quelque chose, ka ne nere brè mi (va chercher chose

apporte-moi); je ne l'ai pas vu (ou je ne l'ai pas trouvé), ~t'a mu o;

je n'ai rien vu, m'a mu nere

Je ne l'aime pas, me M guru; moi, je l'aime bien, mi-e kur'o kpa

(pour mi-e MM kuru 0 kpa).

J'ai compris, n de re; je n'ai pas compris, M'aM de ou m'an de as-

tu compris? e~ere?

Je ne sais pas m'a eyine; je le connais, mi eyin'o.

Que dis-tu? qu'as-tu dit? e oe re wo? je dis que. me g'ayo.

raconte ton affaire, wo qüè.

Montre-moi le chemin, e ya mi atemye ou ya mi atemye; va ap-

peler ton père, ka de wo ye.

Comment t'appelle-t-on? wa de le wo? (ils ont appelé quoi?

ou wa de l'e M'o? (ils ont appelé toi quoi?~) on m'appelle Kofi, zva

de mi JTo/f; comment appelle-t-on cela? wa de o ~o? (ils appellent

lui comment?) ou Ma de l'o wo? (ils ont appelé lui quoi?)

Où est-il? o M'o~MMMM~M?il est ici, o wo Myo~n; il n'y est pas,o dini; c'est fini, o A~a re; ce n'est pas encore fini, o Mt~ya re.

2' Abure.

Viens manger, c~ ri tua (viens manger nourriture) donne-moi

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 37

un pou d'eau à boire, ni M~MC /a me M~ (donne eau un peu jeboirai); apporte-moi quelque chose, ha rike ur~ 7M! (prends chose

apporte-moi) emporte-le, pa AJ (prends va).

Que dis-tu? wo de? je dis que. me mi. que dit-il? u

de? que disent-ils? de? que disent ces gens? ne kya-me ve mi

de? raconte ton affaire, ~? wo süï je comprends, n td; je n'ai

pas compris, me n tè

Quel jour pars-tu? /e~ ~o wo A~? (jour quel tu pars?) jeeparti-rai demain, a~w! m'a ~J (demain que je partirai); je ne parti-rai pas, ?M'o% ou ?M'o% ~<).

Où est-il? a ~J be? il est ici, o M~ keme; il M'est pas ici (ou) il n'y

en a pas, o mb keme.

Il est venu, e va re; il n'est pas encore venu, katye e ma va re

ou katye e ma v're.

A qui sont ces perles? ne nanye ~a o~M'J? (ces perleshomme

quel propriété?) c'est à moi, )M'~o.

Comment appelle-t-on cela? ve de za /<M<)? (ils appellent cette

chose comment?) mon nom est Kofi, me dide ti Kofi ou me dide

Kofi.

Va appeler cet homme pour qu'il vienne, ko kya e vra (va

appeler cet homme qu'il vienne).

C'est fini, yô le; je n'ai pas encore fini, katye n ~o vre.

C'est bon, e <ï indè; c'est mauvais, e wutue; il est gros, e bre

il est petit, e ti tekeba.

Les gens de Mouossou et de Bonoua sont tous des Abouré,

Ejhye kya-me one A~OMM~ kya-me A~M~c Ao~ (Mouossou hommes

avec Bonoua hommes Abouré tous).

3" Akyè.

C'est bon, e la ce n'est pas bon, e lla c'est loin, e du;

ce n'est pas loin, e ddu.

Viens, M~o va-t-en, nèdze arr&te-toi, tshofè; je suis tombé par

terre, me tsa bulo; ne tombe pas, ma tsa ou ma wa tsa.

Viens manger, M'J di an si f~ ou M~o di a (viens ici nous

mangerons nourriture) je n'en mange pas, me ssi e donne-moi

de l'eau pour boire, <S me ~<~ (donne-moi eau je boi-

rai).

Va le chercher, M~bc~o prends-le, ne je veux quelque chose,

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J8 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

me ko ka je ne veux rien, me ko ka ki que veux-tu ? As ko

(chose quelle tu veux?).

Je comprends, me je ne comprends pas, me ~? ou me ma

Quel est est ton nom? Aane AJ nhesi comment appelle-t-on

cela? A~Mp ka nhesi ? (quoi chose nom?) mon nom est Seï, me

nhesi <y~t.

Va dire à cet homme de venir, nèdze gyü si o (va dire homme

il vienne).

Que dis-tu ? Aa~M M <~<)?je ne dis rien, me djd bi ke.

Où vas-tu? bobo 66 ~!? je vais à mon village, me dze mè koa

d'où viens-tu? bobo AJ /~o?je viens des plantations, M!c tsho gba.

Où est-il? bobo ~a? il est ici (ou) il y en a, e M~S il n'est pas

ici (ou) il n'y en a pas, e ma

Je l'ai vu, me je ne l'ai pas vu, me M? ou me M~? me con-

nais-tu ? /o mè? je ne te connais pas, me /lo M; je te connais,

me /o ~J.

Le jour se lève, ke gba le jour baisse, ke uwo.

Ils ont tué un homme, ba ka tsa ils ne l'ont pas tué, ha A~S

ils ne l'ont pas encore tué, ba pa ne le tue pas, ma ka; il est

mort, o MM~o il n'est pas mort, o wuwo (prononcer rapidement).C'est fini, e ~~?; ce n'est pas fini, e e ~A? (prononcer rapide'

ment).

Montre-moi ta maison, ka mè yi M je ne te la montrerai pas,me AAc bd yi.

J'achète quelque chose, me fe ka; c'est cher, e ba kasho (son

prix est cher); ce n'est pas cher, e &o AAa~o.

Allons, an dze ou a dze: allez, mune dze ou mun dze.

4° Gwa.

C'est bon, o fë ou o fi ce n'est pas bon, o (? long) ou o f ic'est loin, o twa; c'est tout près, o ~AoA~c c'est grand, o gba ou

one ogba; c'est petit, o ti fa ou o fa.

Le jour se lève, ogye gi, le jour tombe, ogye gu.

Viens, a mo; viens ici, a mo ~cAM~c; va-t-en, a yï~; assieds-toi,

a ~c- lève-toi, ~o/?; couche-toi, a sade.

Viens manger, ~o di-ni donne-moi de l'eau pour boire, ka ndu

M n na (puise eau donne je boive); je ne bois pas d'eau, n na (a

long) ndu o (o est explétif et euphonique); que veux-tu? nene a

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 39

~ya?je veux du vin de palme, nde ma ~y~; prends-le, ~o; ne le

prends pas, sa ~o laisse-le, c~o~ya,

Va appeler cet homme, a nô u gwè ~(toi va et homme appelle);

dis-lui de venir, a ~? c Ao (toi dis lui il vienne); il est parti, il ne

viendra pas, o hweya i e bo (il est parti, jamais lui il viendra)

vas-y encore, a nô wi.

Attends, yira; attends-moi, a pwa

Je vais à la chasse, ma nô gbwe M~a! (je vais tuer gibier); ne le

tue pas, sa bwe i on l'a tué, u gbweon ne l'a pas encore Jué,

u gei mwé il est mort, e AM; il n'est pas encore mort, e ~<? ~M.

Où est-il? mu se? (j'ignorela traduction littérale de cette

expression);où es-tu? mu a ~e?

il est ici, mo ge il n'est pas

ici (ou) il n'y en a pas,o bo il s'est enfui, o M~ (il a couru

parti).

Quel est ton nom? a ~tï? (poura ni? ton nom est

quoi?) Mon nom est Ayémon, ~e ~ye~S; comment appelle-

t-on cela?c ~~Mï? 2

C'est fini, e pM;ce n'est pas encore fini, ga pu il s'en faut de

peu que ce soit fini, o ka gbè m pu o (il reste un peu je finisse).

Comprends-tu? a yo? je ne comprends pas, un yo j'ai compris,

Montre-moi cela, gyetM~MM~ (montre chose moi celle-1~); je

ne le vois pas, un M~MO je le vois, un wuo.

Parles-tu goua?aMtM ~ora?jene comprends pas cette langue,

un yo warè gbô je la connais entièrement, M%yo kora ou un wuo

kora.Prends cette caisse et ouvre-la, kèsu gbô &o u pwiso u (caisse

cette prends et ouvre-la);ferme cette porte, ~oo~o M ferme cette

caisse, kèsu gbô MrM, va couper du bois, a na gwo M~a ou a

gwo va acheter des bananes, a M~ ~o~o.

Combien coûtent elles ? bo gye ~o~:? (leur prix combien ?) elles

coûtent une manille, ~o gye timbodu logbo (leur prix est manille

une) elles sont chères, ~o gye ~a elles ne sont pas chères, elles

sont bon marché, ~o gye &a, o /*? (leur prix n'est pas cher, il est

bon).

A qui est cela? nne Ma o dugwa y~? (cette chose elle qui pro-

priété ?) c'est à moi, ~M yè ou mi aprè ce n'est pas à moi, o ti me

y~ (<*long) c'est a toi, a y~ c'est à lui, e y~.

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40 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

8* Kyama.

C'est bon, a ce n'est pas bon, a le M~ c'est loin, a lechemin est long, asi il n'est pas long, a le

Viens ici, ba ha; tu viendras dans cinq jours, Mï~a~ae ma ma (aujourd'hui jours cinq tu viendras; le verbe ba devientma quand il est précédé immédiatement d'un pronom sujet ou dela particule du futur) ;je\uis venu cinq fois, MM ma /o Mt~aMa;

pourquoi ne viens-tu pas quand je t'appelle? ibe inte me shi e, e leba? (quoi pour j'appelle toi, tu ne viens pas?) je t'appelle et tu neveux pas venir, va-t-en, me shi e, e ~a le ba, do.

Je m'en vais, me nu; je vais en forêt, me nd biti; je vais dé-

brousser, me y:J titi; reste là, attends-moi, ya, e ~o mi: je viens,nous allons partir, ?!<? ma, o du; il est parti, a nu.

Où est-il? ka me? (pour ka a ma e? e étant explétif) ou a~~e ~o?il est ici, ma ni il n'est pas ici, ni ma ni (pour a ne ma ni).

Il est tombé, e hari; laisse-le, yo a.

Ils tuent un homme, o ~M Aspa; on ne l'a pas encore tué, o kahu i ne le tuez pas, o le leu ?; il est mort, c~M; il n'est pas mort,ne ku (pour a ne ku ou e ne ku).

Viens manger, ba dine; viens, mangeons, ~a o a~tM. je ne mangepas, me le dine; donne-moi de l'eau pour boire, se me ndu n na

(donne moi eau je boive).

Donne-le moi, bo se me (prends donne-moi); donne-moi cette

chose, bo yi /c~ ~c me; prends-la, bo a; ne la prends pu, e le bo;

attrape cet homme, lepâJe t'aime, ~p e; je ne t'aime pas, me ne je n'en ai paa

besoin, me le ne.

As-tucompris? e y:? j'ai compris, me nye; ne

comprends-tupas? e le ye? je ne comprends pas, me le ~yc; parle encore, e ~MMM! que dis-tu? ~j?je dis que. me M~è. il dit que.MMM~

Il n'est pas encore parti, M ka nu (pour a ka nu) il partirademain, mpi a ma nu; il dit qu'il viendra demain, mi M~ mpi ama ma.

L'as-tu vu? e M~?je ne l'ai pas vu, me le M~; je ne le connais pas,me le nye; je le connais bien, me nye mimi.

C'est fini, a pu; ce n'est pas encore fini, a ka pu.A<-ta vu mon père ? e wu me M~? il n'est pas ici, le ni; il vient,

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 4t

a ma; il ne vient pas, n le ma (on voit que souvent le pronom sujet

de la 3° personnedu sing. fe supprime

ou se remplace par un M

ne ku, il n'est pas mort le ni, il n'est pas ici n ka nu, il n'est pas

encore parti;n le ma, il ne vient pas, etc.; quant au pronom ré-

gime de la même personne, il se supprimele plus souvent, comme

on a pu le voir me le wi, je ne l'ai pas vu; me ~e mimi, je le

connais bien, etc.).

Montre-moi le chemin, die me silo.

Va acheter des bananes, a do pè koko combien les as-tu payées?

bobi e pè? (combien toi acheter?); je les ai payées deux manilles,

M~ mburu elles sont chères, /o 9 yèkumà (leur prix est cher)

elles ne sont pas chères, /o gyè a le ~yM~ elles sont bon marché,

lo gyè ~y~ (leur prix est bon).

Où est ta maison? e nku ~o loi? à qui cela? o~ ï-~? c'est à

moi, me ï- ce n'est pas a moi, e le di me demande-le lui,

bi a.»

Ne le frapp& pas, e le sra; tu frappes cet enfant, ce n'est pas

bien, e ha ipo ne, a le ~(~ frappe-le,ha ya (pour ha a).

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42 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

~MmURB! ALMNM, AVnm, AtH. ABEEï ADYOUKROUN

~Vo/M. t. Les nombres 21, 22, 23, 2t, etc., sa~disent en

alaguian ~tïa <M, ~tïa d'aire, ~ïa <f< ~ïa <feMM, etc. La numo-

ration est décimale d'abord, puis vigéwimate comme dans les

autres langues du groupe. Le mot ~a «vingt w revêt au pluriel J)E

la forme akuvya qu'on retrouve dans la forme correspondante

AttgaiM Avikam Art Abt Adyotttrou

ie(j,<eM <'M OMMO ~Ap<} ~yaoM

2atre,~e ay6,o~yô(A) an<! a~(A) yoi3 ad, œj <tnzd' (A) enti dire ~ua~e4 anzo, ?:() aK<î (A) alla

yaara5 <

a~yM (A) enni ene yen6 œu)'e ewa n<tAw<! foAô M~A~

7 obwé ~Ayë Momto )7rt ~oAo6o*

8 eüri e~/e nowo epye ntMtt, Mt~un

9 omord ~7K6HÔ tM!tM&r<* ~!yaAo tadra10 èva ~M ~o nAne MC

il<*c'eM ~j/M-M /<'&<MMiS~o'aue

<M-y<! ~S-yot20 ~<ï' 1 ~r ï likin

30 èûa-èvaève-gyu ~<a.~

40 akuvya-ire aApa~a ëkin yoi1

50 akuvya-ire èva aAp~yoMeyyM eAtttyot ~s

60 a~M~a-0 a*pan:<t e~H ~aAa70 oAMcya.a ~ca oApan:d!tM~M eMn~Aa80 akuvya-nzo atpaMd eJHa yaJrA90 akuvya-nzo èva cApana ne gyu e~Mt y<torA lèû

100 akuvya-èntni a&pa~/M ëkin ye~200 a~Meya ~pa <a~MrM i?JHM /?

1. anOMÉnATTMM

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 43

akpade l'avikam. 2. H semble que les nombres 6, 7, 8 et 9

en ari sont des restes d'une ancienne numération quinaire où

« cinq» se disait no ou na, et où le mot « deux » se disait proba-

blement, bo, forme que l'on retrouve en goua dans Mp!M (quarante,

deux vingts), en mékyibo dans e/a&o (même sens) et en adyoukrou

dans <M<~o (de /o~ ou M<~ « six », d'où lohobo « six numéro

deux, sept » comparezen kyama akwa « six » et a~M~M « sept »).

3. Voir la note précédente.4. La forme ékin est le pluriel

de likin, où l' ne fait pas partie du radical.

REMARQUES.– 1. La voyelle

initiale des noms de nombre, dans

toutes ces langues, disparatt généralement lorsque le nom de

nombre e~t précédé d'un mot qu'il multiplie, sauf si cette voyelle

est longue. Ex. Aa~a « trois villages w (en alaguian), eM~Mo

« quatre fois (en avikam), bese nni « cinq femmes (en ari),

leli an « ~ept maisons » (en abè).

H. Dans les cas où les substantifs forment leur pluriel par

l'addition d'un suffixe, on supprime généralementce suffixe

devant un nom de nombre si le plurielest indiqué par une

modification de la forme du singulier, on emploie généralementla

forme plurielle devant les noms de nombre. Ex. e~d!« un

homme », <~MM~ OM~« des hommes cyMMa gyu

« dix hommes »

(en avikam) id « un bœuf », seid « des bœufs », seid yeM« cinq

bœufs » (en adyoukrou).

111. Dans toutes ces langues,le nom de nombre se place

toujours après le nom de l'objet nombre.

H – ~A NA~NâE

Atagnttm ATikM) Ari Abè Adyoukrou

terre iyi (A) e" (A) u< (A)

eau Mt, t<At (A) (A) mindi megyi mitah, tKt~t1

mer M~Mt,e~M<<Mott~A

lagune Me&aen <a~<ca~t(<A

rivière gede e<0-wa id.

feu ty,eya eya le la

bois(matière) ~e eM&a t'MM'a ëkin

arbre id. id. id. id.

bois (morceau de) id. id. bokpoid.

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VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. – 1. semble que le radical qui signifie « eau en

adyoukrou soit simplement itah (souvent prononcé idji); de làviennent o/A ou oku-dji « la mer w, ~.t~ « grande étendue

d'eau, lagune ou fleuve », et ~-t~ « de l'eau à boire ou m-idji(comparez en abë megyi, en ari mindi). Dans itth on peut retrouverla forme ~MM<?,~~tïe des langues agni-assanti. 2. La barre oule « surf M se dit e~tï~ en alaguian la «

plage se dit erinityap en

adyoukrou.

Hï. MM MiMM

At~.i.n AvikMt Ari Abé Adyoukrou

homme (ttfth)Mit)ajH~,aHa eqündhomme (xth, tm) Ar~n~, eAyCHa e~< ~~MAa' kpa tApe iginfemme ey~,eM~M'

s Usa beie yiwo you,yotjeune homme aCMeMt

jenne Ctte ~~Ke&t

enfant (jeune) <e ~.p, a omei~y<

·

P~" "(A) <~<~< bwo «mère ~,m<t ma

ba (A) ~(?) gyim, djim'Européen ~a, ~a-wM* e~<M~[ gbekre, Gaga

e~MMatHCM~yM'

Alaguian ATituun Ah Abè Adyou~rou

bois à b~ter n~ï eda li ti Mt<?/e/

feuilla <'Mt taaor

herbe~yo

t wo ~o cAp~ernchemin ~crt M. rigbe ~y~dciel arvobe Mya~ a./bsoleil mbli biai

~tMlune oku

<<" ao/

jour (lumière) MM~(?) <.Aa(~) lègnnuit oüe cdoMne ~uAsable

,y,.&ya melikyior

aseke (A) a~&e (A) sika (A) «Aa (A)fer

prutu prutu · /~t

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PARLÉS A LA COTE DTVOIRE 45

Notes. – i. Le radical alaguian'pour désigner un être humain en

généralest qu'on retrouve dans M~ et <?Ay~tS (un être

humain mâle), dans ey6nd (une femme) et dans a~M~Mt (un homme

enfant).2. Le mot ~o-M~M veut dire « les Européens

Mânes M

par opposition à aga-au« les Européens noirs w (lea Nègres euro-

péanisés).3. Le mot ~n~

veut dire proprementun « être

humain » et est à rapprocherde l'alaguian et de l'agni ~a

quant à &<Ma~a, ce mot veut dire proprement« non femme ».

4. Le mot dade s'emploie seul pour signifier« mon père

» et

est à rapprocher,comme emploi, de notre terme « papa

en ala-

guian on dit <~ dans le même cas et mama s'emploieseul pour

signifier« ma mère, maman ». 5. L'expression e~a gbekre

veut dire « homme rouge M; quant à ~Kn~ mvugyu, j'en ignore

la signification exacte. 6. Le mot frère se dit en adyoukrou

nis-i-gyim (fils de la mère) comparez en agni nyama« frère de

mère »par opposition

à sima « frère de père » (en adyoukroues-

i-gyim).

IV. MMt ANCMACX

Alaguian Avikam Art Abb Adyoukrour-

animal attj, onj Mya! M~y<' nde

mate küi «ï

femelle ai si !/ot)

petit eüi &a(A)~A/t

bœuf nama lakpa eM~e lu' id

taureau nama-küi ~pa-<0! id-ign

vache nama-M lakpa-si id-yoi

veau nama-tii lakpa-baM-AëAH

mouton toAo~ Ao~oM to~ô MayC ~~t

chèvre obûri ~mune Ay~ Ayan

chien M<t< ao~e (A) of

éléphant !/a"o/M'<'

oiseau ~Me ~M~yo&aIdr

paale a&o<d M<) karo M'o~d ~d<

œuf(depoute) a&otd-Mre' M<)-otota awoad ~~em~c

caïman ~a et~

poisson ~rai ke ~ïM,~yûM

singe ~we

canard d~&o (A)

papiHon apapo

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46 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. i. Le mot « œuf » seul se dit eure en alaguian.2. A remarquer que le nom propre du Bœuf, dans les contes des

Agni du Baouté, est Lu, généralement suivi du nom propred'homme ~o/f: ~V~ ~(littéralement Monsieur KofiBœuf).

i.P~r < p.!n indigène il faut entendre la. ptte di~Mme, bMM. ou manioebouilli qu'on mange en la trempant dMM sauce et qui forme ttbMe do l'alimen-taUon.

v. ~M AMmmfM

Alagulau Avikam Ari Abè Adyoukrou

igname inai a~ dupu ~M ligbilebbanane (grosse) M~n.Mapn&ett.~At okoko &an~a(A)/oAMmanioc bedd (A) bedd (A) /~<'(A) vede (A) bositaro koko (A) aot~<î

piment a~tra <MM~ra Md~Ma

palmier (à huile) tMa~Ad' arikin

amande de palme a~t,aA<(A) a~t o~Mhuile de palme Mt, ttAt

ettyu mun

vin de palme mbald ~a a~ao<o Moro mir

viande and, OHû My<t ~py~sel

~y< (A) M mot

pain indigène1

akye, akyi azM mbo mpo mpa,a~oKsauce

a~e-M ~o~ a~Ao<t.m.«Amaïs dudu dudu kokolriz «"Aa M*acocotier

aMïya! ~M/o&M

noix de cocoazhya a~pa~At bobo

arachides~aM (A)

tabaca~(A)" o

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 47

VI MMMTTATMONf LE NMMMUEm ETC

Alaguian Avikam Ari Abè Adyonkrou

village bama ~dd,<t~ ewo &ayAan*,ë&ft

maison owô ~C,os0 A~ leli ël

plantations ovèmû etranda o~dm, /a&M'a

cruche isi ebye kpokpoassiette komki ey&t/rs na~~thoue gogore gugorè tompo (A)couteau e~y~ /a~yr cAfaMu tyeke /a&

pirogue èe edye (A) ~gn

pagaie èvra e/f M<eM-&ar

tissu, pagne cA'y<Ma'1

kyasa't

/<d'tt lumbo ~AM~a

perles a&/eAt* o/a&a dzAo/M ~orë

calebasse imye e~a

gourdetitjtttiM! &o&o~a

siège kpatè

natte ûAd

anneau Apa<rotfa. &a<rua,M'ona

objetaacré otuo

talisman rokpa

statuette tikpd

filet mba

bois cure-dents &e<t

chapeau kere (A)

fusil tana <atta tüi (A) bo

poudre kpe

~Vo/M. t. Comparez le mot gyese qui signifie « coton, fil de

coton » en agni et en mandé. 2. D'après les indigènes le mot

ableki vient de A&WM~, par lequel les peuples de la côte désignent le

pays des Blancs, d'où proviennentles perles en verroterie. Abûruki

ou A~H~M~ï doit être lui-même une corruption de la forme Amu-

ruki ou A~tM~M~yt, qu'on retrouve en' agni, et qui vient sans doute

d'America ou « Amérique pays où se rendaient les négriers

européens qui, de tons les Blancs, sont ceux qui ont eu aux siècles

passés le plus do relations avec les Noirs de la côte occidentale; il

est à noter que, si l'on demande à un indigène où se trouve le

pays des Blancs, il montre invariablement l'ouest ou le sud-ouest,

c'est-à-dire ta direction de l'Amérique. Au Libéria le mot A~e~o

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fflq

48 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

est usité jusque très loin dans l'intérieur pour désigner le paysdes Blancs. -3. Ce mot

devient d6après un nom d'homme ~VoMa-o~. « le village de Nguessan ». 4. On entend aussi prononcerA~âM, ~~&M, ~<~M et même ban.

VII. Ma pA~TtEa BC compa

1

Alagulan Avikam Ari Abè Adyoukrou

tête ~urM eunu.&a* t ine œ/o nu

cheveux 1ikuru-üe <M-&a ine-ruo o?/o-M/M ~tn

visage nono a~t(A)

yeux ève e~f-ta nono-we a~t-M<! MyamâM

·

nez tM~ eune wo ~o /o~AùMoreille Ma'&M ezie-ba rc<e /o~ /orAù

bouche omwd ~n~ numuti ereibu né

dents e~yt ~ty~~ a~e eyi on

langue aô~i azra-ba on~M

menton lubucou <MM~Me&ru ao-ba ~M~Mnuque aMâMt

poitrine aba ~o:~&a ~r

·

seins a~ya a~me

ventre ametè ebutu ame nSAdos eüi eunam e~t gyaamreins oko euzu

main d~a M~ &o ta a&M

–droite eM-Adre ~ota~' Me<H<Mgauche ~t-tre ~MM ~{r

doigt bo-we

ongle Ao-~toa

pénis me lubulu-we likrtesticules èva eaebi /MAoAvagin èti lopo 5~npied èna ène-ba leka fu liïkrsang ~re èvi mbuo Me&{/

poil eüe eM ruo m/~peau ouro ~rM kpekpeexcréments enMexcréments eribi

poignet .J.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 49

'4

La syllabe ba, dans plusieurs mots a~ikam désignant

u corps, est un suffixe, une sorte d'article, qui ne fait~1 dl n- _1_ ._a _I. 1- .w1

~Vo/M. i. La syllabe ba, dans plusieurs mots a~ikam désignant

des parties du corps, est un suffixe, une sorte d'article, qui ne fait

pas partiedu radical. – 2. En alaguian et en avikam, le mot qui

sert à désigner la main droite veut dire « la main pour manger ».

VIII. N<MM MVEM

~Vo~M. – i. D'après M. le cap. Le Magnen, la semaine avikam

ne se composerait que de six jours qui seraient ~/?, M~t/J, o/M,

omun, omunum, M~. 2. L'expression alaguian o~cM signifie

proprement« dans la nuit*. 3. Dans toutes ces tangues, comme

d'ailleurs chez tous les Nègres que je connais, l'afnrmation et la

négation s'expriment le plus généralement, la première par une

aspiration de la gorge ou une expiration du nez accompagnée d'un

mouvement de .tête de bas en haut, la seconde par une expiration

nasale répétée deux fois et rapidement et accompagnée d'une lé-

gère et rapide oscillation horizontale de la tête.

RtMABQOm MH UN NMM. – 1' C<MMJKM«MM. DâM 1<Mcinq

langues qui nousoccnaeB~ jM~Motement,

lM substantif oompo-

AtaguiM Avikam Ari AM Adyoukrou

chose ~< e~ bu ab

fois ~e eu aApt

jour(~M~) M <Kta

matin oMfo

soir otton*

aujourd'hui a~~tfa <*HMt ~/<r

hier aMeuatM ~MMOtMt e/MAe~e

demain' eHe ~r e/!

vent M'a

pa!abre,toaire yûroeatat e/<oo

merci Myaquoide nouveau? &om~?

médicament aûtoui yanon* mS

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50 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

sés se forment par juxtaposition, le nom du possesseur précédant

toujours le nom de l'objet possédé. Ex. ~MrM « tête » et eüe

«poil en alaguian donnent ~MrM-Mc «

poils de la tête, che-

veux a a~o/ï « pain, aliment et wï~ « eau » en adyoukroudonnent agboli-mitsh « eau du pain, sauce », etc.

Beaucoup de substantifs commencent par une voyelle qui ne

fait pas partie du radical, e, è, i, a, o, et a? en alaguian è, e, a

en avikam: o, e, i, a en ari; e, a?, a en abè. Sauf le cas où ces

voyelles initiales sont longues, ce qui est très rare et semble ne se

présenter qu'en ari et en abè dans quelques mots, elles dispa-raissent lorsque le mot qu'elles commencent se trouve placé en

composition après un autre substantif ou est précédé d'un régime

quelquefois aussi elles disparaissent après un verbe dont le mot

qu'elles commencent est le régime. Si la voyelle finale du mot dé-

terminant est une nasale, il arrive souvent qu'on remplace la

voyelle initiale supprimée du mot déterminé pafun n (m devant

une labiale, devant unegutturale). Ex. nama-üi « veau H en

alaguian pour nama-eüi « main gauche en avikam pouretc.

En adyoukrou au contraire, il semble que la voyelle initiale –

qui d'ailleurs est le plus souvent longue fasse partie du radical.

Mais la consonne initiale, elle, n'en fait pas toujours partie; c'est

le cas pour les consonnes initiales 1, dans la plupart des noms au

singulier et dans les verbes adjectifs; n, lorsque cette consonne

remplace un m, dans les noms au pluriel, lorsque cette con-

sonne remplace un qui se trouvait au singulier ou qu'elle a été

ajoutée à la forme du singulier; da, les noms au pluriel, lors-

que cette consonne a été ajoutée à la forme du singulier. Quoiquene faisant pas partie du radical, ces consonnes subsistent la plu-

part du temps en composition; il en est de même des voyelles ini-

tiales ajoutées à la forme du singulier pour former le pluriel.En adyoukrou encore, il arrive souvent qu'on intercale une

voyelle entre le mot déterminant et le mot déterminé lorsque le

second commence par une consonne et que le premier se termine

de même cependant cette règle n'est pas absolue ainsi on a

nis-i-gyim « fils de lamère, frère ègn-i-na « cet homme », mais

on a aussi è~n na « cet homme », «M lèl « la peau du poignet ».

2" Rapport de poMMMO~ ou de dépendance. Comme on vient

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 51

de le voir, ce rapport s'exprime par une simple juxtaposition, le

nom de l'objet possédé ou dépendant se plaçant le second, avec

retranchement de sa voyelle initiale s'il y a lieu « la maison de

mon père» se dira en alaguian me zi M~ (oM~ « maison »), en avi-

kam aMc (~ « maison »), en ari me bwo en abè mi dè leli,en adyoukrou èm es c/; « un anneau d'or » aseke ~pa/ro~a (ala-

guian), etc.

3° P/M~c/. L'emploi d'une forme spéciale pour le pluriel des

noms ne semble pas être indispensable dans leslangues qui nous

occupent. Cependant on peut dire que, en généralEn a/a~ys les noms forment leur pluriel, soit en ajoutant le suf-

fixe <~ au singulier, soit en supprimant la voyelle initiale du

singulier si elle existe, soit en modi6ant la forme du singulier d'une

manière qu'il m'est impossible de formuler en règles; devant un

nom de nombre ou un déterminatif indiquant la pluralité, on peutconserver le nom au singulier ou employer le pluriel formé par sup-

pression de la voyelle initiale ou modification de la forme dusingu-

lier, mais le suffixe <~ ne s'emploie pas a<!M « homme M,a~M~M~ « des hommes », <~J hebrebe «

beaucoup d'hommes

y~ « femme », y~-<~ ou M~y~ « des femmes », y~ nïni ou

M~9 Ht/M «cinq femmes M

En avikam, les noms forment leur pluriel en ajoutant o/ au

singulier mais restent au singulier devant un nom de nombre ou un

déterminatif indiquant la pluralité e~Mnd' « hommes, e~M~a o/~« des hommes », e~/ïa ~M dix hommes » cependant le mot eu

« fois » fait au pluriel CM? et conserve cette forme devant un nom

dénombre <?M?y~« deux fois M, <?M?z~ « trois fois eM? M~

«quatre fois M

En ari et en abè, j'ignore comment se forme le pluriel des noms;En adyukru, les noms commençant par 1 non radical forment

le nombre collectif en supprimant IV et le pluriel en changeanten m ou parfois en supprimant 1'l /~t « pirogue », plur. ~M~t;/a& « couteau », plur. ~< ~y~ « mouton », plur. ~t~ li-

kin «vingt M, plur. c~M; « igname M,.plur. et coll. ~t/cA;

/< « banane e, plur. et coll. okleb;

Les noms commençants par une voyelle forment leur pluriel,soit en modifiant cette voyelle

« homme », plur. agn; soit en

ajoutant au commencement du mot un mou un s suivi d'une voyelle

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52 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

analogue à la voyelle initiale du singulier :or « chien », plur. ~oorM~<<bœuf », plur. ~<f; soit sans modification e/ « maison x

p!ur.

Les noms commençants par nne consonne autre que 1 ou parun 1 radical forment leur pluriel, soit en ajoutant au commence-cement du mot une voyelle analogue à la première voyelle du sin-

gulier ~OM ou yoi« femme », p!ur. oyoM; soit par un redouble-

ment plus ou moins complet du singulier; ~M « chèvre », plur.~<ïM;soit sans modincation ~<M~ «

pagne .,phir.~<«

poule », plur.En adyoukrpu toujours la forme du pluriel, si elle existe, s'em-

ploie devant les noms de nombre et les déterminatifs indiquant la

pluralité Mt<~ « dix bœufs ?, t~~ yen «cinq ignames »,

M~/ën M~~ «beaucoup de pirogues ».

ÏX AMECTMN $CAUFMA~Me

Ce tableau ne renferme que des adjectifs proprement dits. Les

adjectifs à forme verbale figurent au tableau des verbes.

~M. – i. Le motsignifie « étendu « grand par la

taille ». – 2. Le mot keklicorrespond à~/ et <M/t

correspond à~M. 3.

L'adjectif, dans toutes ceslangues, se place après le

nom et reste invariable.

AhguiM ATiittm Ari Abè Adyoutr.u

~"c MM /~rM(A) «/M (A)~re ë~

°~ au AyoAn«' t

P~"gye A<.M,

tOCt~tOUB &M&M)'t<

nombreux bebrebe~j

aeut, unique* ztrt ~eAn

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PARLES A LA COTE D'IVOIRE 53

ony i.r rm.-

~Vo~M. i. Les adjectifs possessifs précèdent toujours le nom

qu'ils déterminent, en vertu du principe qui veut que le nom du

possesseur précède le nom de l'objet possédé.

Alaguian. – Ï. La forme me ne s'emploie que devant une con-

sonne mt'emploie indifféremment devant une consonne ou de-

vant une voyelle. 3. La forme ni ne parait pas très usitée je

X. MtONOMS ET AtMtECTMW BtTEtMMMATttW

Att~uiM Avikam Ari Abè Adyoukrou

moi (sujet) me,m* ma,me,m* )me,mma,me,m"

moi (régime) me, ni'1

mi, me mi mes, me

toi(sujet) wo, W, e, a' a ya, i, e

toi(régime) e a i

lui, elle (sujet) ne, no, o, ko, ke' e, è o, a o, ni, lu'*

lui, elle (régime) e,Me* ~,e e na,<M,~M"

nous (sujet) Ao wa we, <e

nous(régime) &o wa

vous(sujet) ~ye un

vous(régime) i~e MH~

eux, elles (sujet) ye ad, a li, te, w~

eux, elles (régime) ye aë en

mon, ma, mes me m am

ton, ta, tes e a ~.yi

son, sa, ses ne è o, nan

notre, nos &o wa epum

votre, vos ~tye un

leur.leurs't

ye* a" en

lemien.amoi emeg~t'*

le tien, à toi ~y'eoyt

le sien, à lui MaMeayt

ten&tre.anous e~Mmeoyi

tevûtre,avous

teteur.aeux

ce, cette, ces ndard, ra ni ni na

ceci, cela Maard Mtpd! (?) Ma

qui, celui qui ne1

e o na

aucun Mft-ma*1

non eA~tMW-tMa

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54 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

ne l'ai entendue qu'une fois. 4. Il semble qu'on emploie de pré-férence la forme wo (w devant une voyelle) dans les phrases affir-

matives, les formes e et a dans les phrases négatives ou interroga-tives. 5. Il semble qu'on emploie de préférence la forme ne

ou no (qqf. na ou M) lorsque le sujet est une personne, et la forme o

lorsque le sujet est une chose ou est indéterminé ko et Ice ne s'em-

ploient que lorsque le sujet estindéterminé, ko dans les phrases

affirmatives, ~c dans les phrases négatives. 6. La forme régu-liëredu pronom régime de la 3' pers. du sing. est ne, mais on em-

ploie souvent e et très souvent aussi onsupprime complètement

le pronom régime. 7. Les adjectifs possessifs me, ne, M~<?et~célident leur voyelle devant un nom commençant par une voyelle;

après les adjectifs e et bo, c'ect la voyelle initiale du nom qui

disparatt. 8. En réalité le pronom ou adjectif relatif n'existe

dans aucune des langues qui nousoccupent; on le remplace par

le pronom personnel sujet.

Avikam. 8. La forme ma s'emploie dans les phrases affirma-

tives la forme me ou m s'emploie dans les phrases affirmatives et

aussi dans les phrases négatives, suivie alors de la particule de

négation sa ou à. 9. Il semble qu'on emploie indiBéremment

les formes mi et me. 10. Après les adjectifs possessifs a, J, wa

et a, la voyelle initiale du omdisparaît.

Adyoukrou: H. La forme mas'emploie au présent, la forme

me au passé; la forme ms'emploie à la place de ma ou de me de-

vant certaines voyelles.– 12. Mes est une forme de régime indi-

rect qui s'emploie après certains verbes tels que « laisser »; me

est la forme du régime direct. i3. La forme ya semble s'em-

ployer de préférence au présent et la forme i ou e au passé. i4.

La forme o semble s'employer de préférence quand le sujet est

indéterminé, la forme(quelquefois n devant une voyelle) avec

les verbes actifs, la forme lu (la devant un a) avec un verbe

indiquant un état ou une qualité. t5. Les formes na et

èn (cette derniëre seulementaprès une consonne) indiquent le

régime direct; /M s'emploie comme régime indirect après certains

verbes tels que « laisser ». 16. Il semble que we indique une

partie des personnes présentes à l'exclusion des autres et se

toutes les personnes présentes. i 7. Je ne puis préciser l'em-

ploi des formes li, wè, dont d'ailleurs je ne suis peu absolu-

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PARLÉS A LA COTF D'IVOIRE 55

mont sûr. t8. La forme o parait se rapporter aux choses et la

forme M~ï aux personnes, sans que j'ose me prononcer à ce su-

jet. 19. L'expression èm c~/ï signifie proprement« ma chose,

ma propriété ». 20 En adyoukrou, comme en alaguian et en

avikam, l'adjectif démonstratif se place après le nom auquel il se

rapporte.

X!. VEMEW

Dans plusieurs des langues qui nous occupent, certains verbes

revêtent des formes différentes selon qu'ils sont accompagnés de

tel ou tel pronom, qu'ils se trouvent dans une phrase affirmative

ou dans une phrase négative, etc. Dans les vocabulaires qui sui-

vent, les verbes sont donnés à leur forme la plus simple, qui est

celle de l'infinitif ou de l'impératif affirmatif. Pour les modifica-

tions, voir les tableaux de la conjugaison et les phrases et

exemples.

AtaguiM Avikam Art Abè Adyoukrou

aller (qq. part) oô,a le a am

s'en aller nad le yt im

venir (de qq. part) duma iba, iüa Mo

venir, arriver va (A) ba (A) ye wa owo

s'arrêter ~yowe Mdr~ ulye

rester (debout) ~y~ ndrè ulye

s'asseoir vliye sa pyc<e <o<t <tAe

rester (assis), demeurer ye ~MmJ

se coucher (A) sire r~t ~ru

dormir deda leta Ayam/a ~ntmaîM~n

seréveiller <o0

se lever <ou :M nyete loru gbo

tomber bure zta èy

tomber (par terre) zta ta èy M<

courir <gr<Mo yürdru Mae/ye «rM

être (en un lieu) et~aue yf Ml/aêtre (verbe attributif) Me ut.a

nepasétre(enunlieu) ~da yt la èm

nepasétre(wtttttr.) se üe uyo

manger (avec rég.) M M di (A) di (A) d<A<

manger (sans rég.) sa-kyi <t-<HM dt.M&o di-mpo dtAyot

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56 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

AttgaiM Avikam Art Abè Adyoukrou

boire mi tiyô no (A) nj ~M

couper eo Mi ~or

fendre ~o ~~Mfrapper &MM,tCMre. dro,t~dfotuer ura gbi byi, byumourir we(A) u(A) u (A)voir ka ko kenconnaitre ~ye ai 6

comprendre ya se tye (A) M

parler a<),oata Io eaao

dire le le <<o

attendre(verbeneutre) f/aJtt ndrè,vra «~

chercher ~i nhi MM

prendre &a', bi do ~o ocyt, o~Aï

attraper, saisir o~Aueo

lainer tese gye <<t~e/M,e~e/attacher tMra~ pure ~con

donner <a na o

apporter <i oe<te

jeter hlize tpd/appeler bye fanommer bye /<ï es

montrer ye kura ye~,<tyaimer Mr ~M, ~Mf /Mr, rur

vouloirkyi ~a MMM(?)

acheter vo, oo Ii c~être à (appartenir)

être bon <ro dro <<;a-MO o~M~être mauvais djaêtregrand oAo o.~être gros urt o-&fMêtre court se gbo

étrepetit tyeêtre loin ~M~&o <MrM M<Mêtreproche M~co e~Mp~~Mêtre blanc

«Aêtrerouge eMêtre noir t&fBeterer(tejom')

·

w

baiMet (id.) M ew~

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PAHLÉS A LA COTE D'IVOIRE 57

llwoniwn Ari~wm ".1 "hA .1.

Notes. i. Les expressions c~tJ kèbi et kèbi signifient

proprement « la faim fait mal » et « la soif (la faim de l'eau) fait

mal »; on remplacera donc le sujet français par un régime j'aifaim, omb kèbi m (pour o~J A~~M); l'homme a soif, si-md kèbi

a~tJ. 2. Le mot obA~o~ ou o~yo~ est pour cMt aA « manger

quelque chose ». 3. Voir les pronoms possessifs. 4. Le mot

ol est à proprement parler un substantif signifiant « maladie M « jesuis malade » se dira èm o/aMMïM (ma maladie fait mal) «j'ai mal

au ventre », èm il lûk ~M (pour ~M o/ MM~ ~M, « ma maladie

ventre dans). 5. Littéralement « la faim fait mal »; MM~-

<w!M <MMtctMsignine « le manque d'eau fait mal ».

AtgMttn ATtMm Art AM Adyoukron

Atrenni trd <~ wukpa ûro

délier, détacher bro eqyülel

changer qireêtre fort üeküi mpa<êtrematade üe-gedan o/amt~ttt

avoir mai à .o<*Il

pouvoir ne be nkok

marcher <Mro[,<u Mye<At .t. <ùtH

crier

travailler kô ZMÔ ~Ao&o

avoir ür u/a(?)

ue pas avoir Me-Mf

avoir faim ontd kèbi MaMCM aM!Mn*

soif tt-mdA~t' Mt~otMttamMWt

porter(&tamain) NtS do

(en général) vi dyuzu (?) o~AM

entrer zAt deni wd

faire nAf du AûAo

gagner, obtenir qüa ~yo ~M

tirer (fusil) gwa (tana) ku (tana) kwa (&o)

vendre Ai yt owa

aider <ene <A<He

sortir pyade

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58 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

XH €<MWJ)CCAM<MW

Les tableaux qui suivent s'appliquent à la totalité des verbes

actifs ou neutres; il suffira, pour avoir les temps et les per-sonnes de n'importe quel verbe, de remplacer par l'infinitif de ce

verbe celui du verbe choisi comme exemple et de mettre à sa placele pronom convenable. Pour

l'emploi des pronoms, voir les notes

qui suivent le tableau des pronoms et adjectifs déterminaiifs.

Certains verbes, surtout en adyoukrou, subissent des modifica-

tions que seul l'usage semble régler; le verbe « être et les

verbes analogues revêtent souvent des formes particulières à la

voix négative on trouvera ces exceptions dans les phrases et

exemples.

Mes renseignements sur l'ari et l'<~ sont trop insuffisants pour

me permettre de donner un tableau de la conjugaison dans ces

langues tout ce que je puis dire est que la négation semble s'ex-

primer en on en mettant ma après le verbe o a &il va », oa ma

il ne va pas », et en abè en mettant woe avant le verbe me yi

« je pars », m woe yi« je ne pars pas ».

Je donne un tableau avec le verbe « partir » comme modèle pour

l'alaguian et l'avikam; un autre tableau, spécial à l'adyoukrou,renferme quatre modèles, afin de faire saisir les différences qui se

produisent suivant que le verbe commence ou finit par une voyelleou une consonne.

Ahguttn Aïiktm

partir Ha<! le ou le-re

jepars Menaô ouMtM<! me le ou ma le

tu pars wo nad a le

it part ne MaC ou no Ma~ e le ou < le

ça part o nad id.

je suis parti me nea tae le M ot. me le re

tu es parti M'OMÔ a~M » ale re

il est parti <Mn<t~ e~M He/ere* t

c'e~t parti AofM~ id.

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~y.Y~

PARLES A LA COTE D'IVOIRE 59

Notes. – i. Le mot M n'est autre que le verbe « finir », d'où

me le la « j'ai fini de partir, je suis parti M; quant à la particule re

ou le du passé, on l'a vue déjà en mékyibo et en abouré, et elle est

à rapprocher de la particule correspondante ri ot /ï de l'agni.

2. L'expression Mae&'o ou a~o n'est autre chose que la forme né-

gative du verbe dro « être bon, être bien et elle ne sert qu'à

renforcer l'idée de négation« je ne mangerai pas cette chose »,

m'à M la ni M<M&'o(je ne mangerai pas cette chose, ce n'est pas bon);« ne le prends pas x, do adro (ne prends pas, ce n'est pus bon).

Alaguiao Avitunn

je partirai me nad ma le

tu partiras wo nad a le

il partira Mena6 e/e

çapartira onaô id.

pars nad le

partons bo na~ wa le

partez A~CMa~ un le

ne pas partir le naô ou ne tta6 ma le ou ma le-re

je ne pars pas me <e Ma~ ou me ne nad m'a le M me sa <e

tu ne pars pas e <e nad » e ne naô a a le » a sa le

il ne part pas ne<eMa~ "neneHaa ea/e MCM/e

ça ne part pas ke se nad » ka a nad id.

je ne suis pas parti me <e ttaô » me le na6 f me <a le ou m'a le t'e

tu n'es pas parti e <e nad » e le na6ou

it n'est pas parti ne <e nad » ne le noJ ) me sa le re ou me ~a le le

ce n'est pas parti ke <e naa » ka a nad f etc.

je ne partirai pas me <e naû, etc. m'a <e na~ro

tu ne partiras pas gomme au a a /f s~ro

il ne partira pas présent è â le aaro

ça ne partira pas id.

ne pars pas e <te nad ou a &o nad mi le idro

ne partons pas &o le Maa wa a fe aefo

DA napLA7. naa ~Lmnio. na~ï mm mn le ~drn

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60 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Adyoukrou

Présent* 1 «ttt~fM~KM » ken « voir » u « mourir » tm « partir »

i" pers. sing. ma ~t ma ken mu u m im

2'– – ya li ya ken i u i m

3* (~MtMM) na /t na ken lu u, nM u n im, im

3° – –(tM<M) 0 li o ken OM,~MM OtBt'

Passé

1" pers. sing. me /t me ken semblable m im ùM

2' – – e li e ken au i m ùn

3* – -(~MtmM)na/t Ma~n présent n im ùn

3" – –(Mttn) oH oAeH otm

Impératif

2' pers. sing. /t ken i u im, m

1" –plor. se li-n <eAen-~ <MM-n tîm-~M*

Pré&eatnégatif*

i" pers. sing. me li-m me ken cm mu u-m m im ~m

2* – – e li-m e ken èm i u-m i m èm

3' – – ni li-m na ken em /M u-m n im em

3,– –

(ttttn) o /t-m o ken em o M-m o im em ·

Passé négatif'

i" pers. sing. me ki li me ke ken me ku u me ki m

2* eAtH e ke ken eAuu e ki m

3* Ha~t/t naAeAcM ku ku u Ha~Hm

3' – –(Mttft) «At/t o ke ken o~M oAîm'

Impératif négatif.

2" pers. sing. ki /t ke ken Atm

if* pers. ptur. <e At li-n <e Ae ken-èn <e Aa-M <e kim-èn

~Vo~M. i. Le futur ne se distingue pas du présent. – 2. On

voit que, devant une voyelle, les pronoms sujets peuvent soit adop-ter la voyelle initiale du verbe, coit supprimer leur

propre voyelle

finale, soit la contracter avec la voyelle initiale du verbe. 3. La

particule ÛM semble pouvoir se supprimer sans modifier profon-dément le sens. 4. Le suffixe èn marque le pluriel; il ne semble

pas qu'on l'emploie ailleurs qu'à l'impératif; ainsi on dit /ï ~y'

ègn ~ya<HM,« ils ont tué un homme On voit que ce suffixe de-

vient un simple n après une voyelle. 5. Le futur négatif ne se

distingue pas du présent. 6. Même remarque pour la négation

èm, au sujet de sa modification après une voyelle, que pourle suf-

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PARLÉS A LA COTE D'IVO!RE 6)

fixe du pluriel 7. Il semble que le passé négatif formé à

l'aide de la particule ~c ait une signification plus précise que

notre passé ordinaire me ki Ii veut dire « je n'ai pas encore com-

pris H; lorsqu'on ne veut pas insister sur cette idée spéciale, on

peut employer le présent. 8. On voit que la particule négativeke prend la voyelle du verbe ou même, dans le cas où cette voyelleest brève et suit immédiatement la particule, on a contraction; on

aura ainsi me kô « je n'ai pas encore pris », de otshi « prendre ».

On conjuguera sur le modèle de u « mourir » (pour ce qui est des

voyelles en contact avec la voyelle initiale du verbe) les verbes

commençant par une voyelle longue ou en tout cas une voyelle

radicale, et sur le modèle de MM «partir », les verbes commen-

çant par une voyelle brève ou non radicale.

XtH MAtE BBMtMME

to Le régime, soit direct, soit indirect, se place toujours aprèsle verbe, en alaguian, en avikam, en ari, en abè et en adyoukrou,à moins qu'on veuille insister sur un régime, qu'on place alors au

commencement de la phrase et avant le sujet du verbe.

2" Mais si le radical du verbe est suivi d'une particule de temps,il peut arriver que le régime se place entre le verbe proprementdit et cette particule. Ainsi en avikam, le régime direct se placeentre le verbe et la particule ta ou la particule nadro, mais aprèsla particule re ou le m ko e ta « je l'ai vu ~î's la ni nadro « jene mangerai pas cela », le qana « il n'a tué personne w.

3" S'il y a deux régimes, on place généralement le régime le

plus court en premier lieu.

XIV fMHANEe ET EMMM~EW MVEM

t'A/o~.

C'est bon, o ~o. Ce n'est pas bon, zro. C'est loin, o ~Ao.

Con'eetpMloin,cM~o.

Viens ici, va MM; va, od; va-t-en, Ma~; ou vas-tu? ~~M'C?J8vais an village, M'o~ ~eM; je vais anx plantations, M'oJ uAM. (La

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62 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

préposition « à » ou « dans » ne s'exprime pas, mais Onindique

l'idée de lieu en supprimant la dernière voyelle du nom de lieu, 1

lorsque la consonne qui la précède est un m; dans les autres cas,

on ajoute un au nom de lieu je vais en mer, Mt'o~ üküim; com-

parez en assanti je vais au village, me ho kurum.)

D'où viens-tu? ter'e duma? Je viens de Jacqueville, A/a~am'duma (c'est d'Alaguian que je viens).

Prends-le, ~a?; je ne le prends pas, me se ~«?; pourquoi ne le

prends-tu pas?~e/cye-~rM wo le &<B?(quoi pour tu prends pas?)

pour rien, klodo-kyi zirima.

On a tué un homme, ye M~o~M~ on ne l'a pas tué.jye~e Mr'e;

ne le tue pas, e be ur'e. !I est mort, no M~e; il n'est pas mort, ne

se we.

Viens manger, va sa-~ï je ne mange pas, me se za-kyi; donne-

moi de l'eau pour boire, ~a me si, m mi.

L'aimes-tu? a ~M?? je ne l'aime pas, ~CM~; mon frère ne

l'aime pas, mama-üi se ~M?.

As-tu compris? e ya? j'ai compris, me ya; tu n'as pas compris;e se

ya ou e ne ya.

Quoi? comment? ~y<?~e? je dis que je n'ai pas compris, ~c ~e

de me se ya; parle, <~ je ne parlerai pas, me se oM.

As-tu vu cet homme? e ka ~MJ M</c[r<)?je l'ai vu, me ka; je ne le

connais pas, me se %ye ne.

C'est fini, ko ~rJ; ce n'est pas nni, ka à trô.

Montre-moi cette chose, ye me kyi M~arJ; comment l'appelle-t-on ? <M)~o ye bye ne? on l'appelle Kofi, ye bye ne Kofi.

Va acheter des bananes~ vo M~m ou vo lavri.

Où est-il? ~re ne </Me? il est ici (ou) il y en a, n'dè MM; il n'est

pas ici (ou) il n'y en a pas, M'~a il est parti; ne Ma~.

Partons, bo M<t9; partez, moi je reste, Mye Ma~, me ye.

Beaucoup d'hommes sont venus, JM~ bebrebe va; les femmes

sont venues, M~y~fa une seule femme est venue, y~M~ ziri va.

Ne me frappe pas, a bo bura Mt;je ne te frapperai pas, tM<? MM~M~.

Il est grand, mais il n'est pas gros, MO gbo, ne se uri; il est petit,mais il est fort, ne kye, Ma üe küi; il n'est pas fort, il no peut pas

marcher, Me M«e ne se ne <Mra; il est malade, o <ïe gedan; va

lui chercher un médicament, dzhi aüi bi ai (va chercher médica-

ment prends apporte).

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 63

J'ai faim, o~<) kèbi m (la faim est dans moi); j'ai soif, ~ww)

donne-moi à manger, ~a mi kyi; donne-moi cela, la mi

M~rJ; as-tu des bananes, e M~~a~? je n'en ai pas, me ne t~?.

Va vite, o~jorapra va lentement, o~ bleble.

2° Avilcam.

C'est bon, e dro; ce n'est pas bon, e sa dro re. C'est loin, e züru;

ce n'est pas loin, e sa züru.

Le jour se lève, eka gbata; le jour baisse. uruo /a.

Viens ici, &a z?; va-t-en, le. Où vas-tu? keka le? (pour keka a le?)

je vais chez moi, ma le ~s; d'où viens-tu ? keka ~a iba? je viens

de la forêt, ebwom iüa (de la forêt je (sous-entendu) viens).

(Comme en alaguian, la relation de lieu s'indique par un m placé à

la fin du nom de lieu.)

Il est venu trois fois, CM? e ~a ~c; il n'est venu qu'une fois,

eu tekri e &a re.

Il a tué un homme, J ~c~M~s; il ne l'a pas tué, è sa gbi il n'a

tué personne, è sa gbi leyM~a.

tl est mort, e u M; il n'est pas mort,

e sa u re.

Viens manger, Aa ~ozM; je ne mangerai pas cela, ~'a zi la ni

nadroj donne-moi de l'eau pour boire, na me )Ma (donne

moi eau je boirai). Prends-le, do; ne le prends pas, ma do ao~o;

n'aimes-tu pas cela? a sa ~M na-nwa ? je l'aime, me aM è, me qür.

As-tu compris? a se ta? j'ai compris, me se je n'ai pas com-

pris, me sa se re; que dis-tu ? adu a /o? je dis que je n'ai pas com-

pris, m le m'ase r<? raconte ton aS'aire, /o a yüro.

As-tu vu cet homme? a ko ~M~ ni? je l'ai vu, me ko /a je ne

l'ai pas vu, me sa ko re je ne le connais pas, ~ï'a ni ~t;je le con-

nais, me ni.

C'est fini, <a, è M/a ce n'est pas fini, a ta re.

Montre-moi cette chose pour que je la connaisse, kura me ela re

(montre-moi chose et connaître) montre-moi le chemin, kura

me si.

Va acheter des bananes, le Ii ~Mt.

Où est-il? keka-bu yt?il est ici (ou) il y en a, è yi azi, ~'a~t; il

n'est pas ici (ou) iln'y en a pas, è. y~a M.

Comment t'appelles-tu ?a du ~o à /a? (ton nom comment ils

appellent?) je m'appelle Gra, a /a mi Gra (on appelle moi Gra);

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6~ VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

comment appeUe-t-on cela? e/a~MM~oa/~?(choae nom comment

ils appellent?) cela s'appelle un fusil, a y? ~a (/~ pour e).

Les hommes sont-ils venus ? cyMMa'-OM~ba re ? ils partent tous,

a~ buburu a le.

Je veux aller à Lozoua, ma Aga le LosM~a ou Zoz~aw ma ~a le;

je ne veux pas, ma sa ~a pourquoi ?datuzu? parce que le che-

min n'est pas bon, esi sa dro re; marche vite, nyeshi ~M~AM~

marche lentement, nyeshi brebre.

3" Ari.

Viens manger, ye di-mbo viens boire du vin de palme, ye no

a/ao~o; ce n'est pas bon, a dja; il n'y a pas de mal à cela, a dja

)M& c'est fini, o M~M~a.

4" A bè.

Viens ici, M~a .o~c; va te coucher, yi rèsi viens manger, wa di-

mpo viens boire du vin de palme, M~a~ moro; donne-moi cela, bo

bu ni sè mi (prendschose cette donne-moi); je vais acheter

quelque chose, me le vè bu je comprends, me ~e; je ne comprends

pas, m'woe tye o (o est explétif).

5* Adyukru.

Le jour se lève, lègn o ur le jour baisse, lègn a~MA.

C'est bon, o a~o/; ce n'est pas bon, o akpol èm; c'est loin, o~t-

bel ce n'est pas loin, o anupet ~M.

Il est blanc, fM/M cet homme est rouge, è~w na il est

noir, /r.

Viens ici, owo A~; va-t-en, am go (va dehors).

Ou vas-tu? bèt ya am? je vais au village, ma am ~Aa~t où va

cet homme ? ègn am, bèten Ma am ? (un homme va, où il va?) il va

aux plantations,na am o~ôM.

D'où viens-tu? bèt ya ~o?je viens de, la plage, ma ~oenM~yap.

Assieds-toi, sike assieds-toi par terre, ~'M<; lëve-toi.t i gbo

arrôte-toi, i ulye couche-toi, Me cours, uru e laisse cela, aÏM-

gelu e laisse-moi, aÏM~M Met laisse-le, dingelu lia.

Prends-le, oay'o, o~Ay'o, o~t na, o~Aï na; ne le prends pas,

Ao~A, je ne le prends pas,m'ot,hi-m t~A. (Cotte sorte de répétition

de la consonne du verbe apparatt quelquefois dans les phrases né-

gattves.)

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PARLÉS A LA COTE D'tVOIRE 65

On a tué un homme, /< by'ègn M~aa~; il est mort, lu u; il n'est

pas mort, lu M-~t; cet homme, on ne l'a pas tué, ~r< &w~M

(pour ègn Ay:M èn); ne le tue pas, byu ou ki byi.

Viens manger, ow'i <fsAyo~; donne-moi de l'eau, o ~M~A; je

bois de l'eau, Mt'~M mitsh; l'aimes-tu? e lur? je ne l'aime pas, me

rur um.

As-tu compris?!? je n'ai rien compris du tout, me li-m ~yï~

j'ai compris, me li.

Qui est cet homme? bèligy'ègn-i na? c'est mon frère, èm MM-ï-

gyim à qui est cette chose? bètigye qyi ab na? (qui propriétéchose

cette?) c'est à moi, èm eqyi; c'est à nous tous, ~pM~t pa eqyi.

Que dis-tu ? a ya da dra? parle a~aa~o.

As-tu vu cet homme? e /:e~ Pgn na? je ne l'ai pas vu, me ken

~;je ne le connais pas, Mt'M M~t un (pour ~'M èm èn); je le con-

nais, ~t'M e.

C'est fini, o ûro ce n'est pas fini, o ku Mro.

Montre-moi cela, yc~~e na; comment appelle-t-on cet homme?

aya ~M na? on l'appelle Katakré, ayabe ègën j~a~a~'e.

Va acheter des bananes, m ool o~~ je vais acheter des ba-

nanes, m'am oo/o~

Où est-il? bèli na n'am ? il est ici (ou) il y en a, na My'a~a il n'est

pas ici (ou) il n'y en a pas, nà n'èm a~a il est parti, M'MM-ùM.

Partons, ~î ~M laisse-les partir, è~/ en im; beaucoup

d'hommes sont partis, a~M M~ /M-ùM j'ai vu beaucoup de piro-

gues, me ken M!~M M~M~;je n'ai vu qu'un seulpoulet,

meken M~

~yaa~M yyMayM; on lui a coupé la tête, wè lubor nu M~c on l'a jetéeà

terre, /ïM'<)/M~.

ïl est grand, la a~A; il est {~ros, la à bres il est fort, M'M!Mt/MM;il n'est pas fort, MM M~o M~a~ il est petit, /ï /t~/<; il est malade,

o ol a<MM'!M; il a mal au ventre, o o/ /M~ttMt (pour MM~-ÙMt, dans le

ventre) je suis malade, e~! o~ a~MM~M j'ai faim, Ma~M a~M~ïM j'aisoif, MK~M-<MM~Mamwin.

Marche vite, ~MMt /a/a marche lentement, ~MM<brebre.

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CHAPITRE 11

Les langues krou.

La famille généralement désignée sous le nom de kru occupe

une bonne partie de la Côte d'Ivoire et du Libéria. Elle s'étend sur

la côte depuis l'extrémité occidentale de la lagune de Lahou à l'est

jusqu'à l'embouchure de la Lofa* ou rivière de Half-Cape-Mount à

l'ouest, poussant un coin vers l'est au nord de la lagune de Lahou

jusqu'à la rive occidentale du bas Bandama. Dans l'intérieur, elle

s'étend jusqu'à une ligne qui, partant du 6° de latitude nord envi.

ron sur le méridien de Grand-Lahou, rejoindrait le 7° 30' environ

sur le méridien de Sassandra et suivrait ce parallèle jusqu'aubassin du haut Saint-Paul.

Le nom donné à cette famille aune origine discutable certains

auteurs (Koelle et Payne entre autres) le font venir de Crac, Krao

ou J~ra, qui serait le nom indigène de la tribu habitant la région de

Sino et Settra-Krou au Libéria; les Grao auraient été les premiers

à s'engager à bord des vaisseaux européens pour les travaux du

bord et le pilotage; dans la suite, les navigateurs auraient étendu

leur nom (déformé par eux en ~roo ou ~TM) à toutes les tribus de

même famille, de langage analogue et de tatouage identique (une

raie noire coupant verticalement le front en deux) qui, plus tard,

vinrent faire sur les navires le même métier que les Grao ou Krou

proprement dits; et on aurait appelé « côte de Krou » toute la

partie de la côte habitée par ces indigènes de même famille et de

i. Les cartes donnent en générât la Lofa comme un afnuent du Saint-Paul; or,

d'après tes indigènes, la Lofa serait un fleuve plus important que le Saint-Paui et

ne serait autre chose que le cours supérieur du fleuve dont la partie inférieure,seule connue des Européens, est appelée Hatf-Cape-Mount River. Quant au Saint-

Paul, il conviendrait sans doute de reporter plus à l'est la partie moyenne de son

cours.

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VOCABULAIRES PAHLHS A LA COTE D'iVOÏRE 67

mêmes dispositions nautiques et–en anglais–o<w!p/Croo~

j~'M~c/t, A~M~o~ (hommes ou garçons de Krou) ces indigènes eux-

mêmes. D'autres auteurs avancent que le mot Croomen doit être

tout simplement une faute d'orthographe, et qu'il faut chercher

l'étymologie du nom donné aux Krou dans le mot anglais crcMw~

(prononcez« crou-mène ») « hommes d'équipe H, appellation

donnée par les premiers navigateurs anglais à tous les indigènesde cette région et notamment à ceux de Sinoe et Settra-Krou à

cause du métier qu'ils exercent depuis que les premiers navires

venus d'Europe ont visité la côte de Guinée. J'ai moi-môme soutenu

cette seconde hypothèse, mais depuis une objection s'est présentée

à mon esprit les premiers navigateurs qui ont eu affaire aux Krou

étant des Français ou tout au moins des Portugais (xtv* et xv° siè-

cles) et les mots portugais importés par ces derniers à la côte

d'Afrique ayant survécu partout jusqu'à maintenant malgré queles Portugais ne se montrent plus depuis longtemps dans ces régions

et qu'ils y aient été remplacés par des peuples divers, comment se

ferait-il que l'appellation universellement employée pour désignerles Krou fût un mot d'origine anglaise? Je préfère supposer que les

Portugais ont fait de krao le son « krou » ce qui est assez natu-

rel au génie de leur langue -et que les Anglais, trouvant ce nom

tout fait, l'ont adopté avec d'autant plus de facilité que, suivi du

mot man, il prenait à leurs oreilles le sens d'un mot anglais par-faitement applicable en la circonstance'.

Quoi qu'il en soit, lea indigènes n'ayant pas dans leur langue de

mot pour désigner leur race ou leur famille, j'ai conservé le terme

de « Krou », qui a l'avantage d'être connu de tous les Européens.La famille Krou se divise en deux groupes distincts, dont chacun

parle une langue spéciale possédant elle-même de nombreux dia-

lectes. Mais, au contraire des langues des lagunes, les langues et

dialectes krou ont une parenté très étroite les uns avec les autres

unindigène parlant la langue orientale ne se comprendrait pas

avec unindigène parlant la langue occidentale, mais il saisirait

beaucoup de mots et de tournures et arriverait très vite à enten-

dre lalangue de son interlocuteur; dans chacun des deux groupes,

i. Mest à remarquer que, dans divers dialectes krou, ie mot tra-po (où la eytiabopo eitt un autnM indiquant les noms de métier et de nationaiitô), gra-bo ou gra-beyodans les diakctea de i'ett, tigniac « homme d'équipe, pagayeur

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.8 VOCABULAtRËS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

les idiomes parlés par les différentes tribus ne sont plus que de

simples dialectes, ne présentant souvent entre eux que des diffé-

rences de prononciation.

Je donne au groupe krou oriental le nom de « Bête Il et au groupe

krou occidental le nom do « Bakoué », ces noms étant ceux des

deux tribus principales, qu'on peut considérer comme le type et la

souche de toutes les autres; ces deux groupes sont séparés à peu

près par le fleuve Sassandra.

A.

D'après nos informations actuelles, on peut diviser le groupeen sept tribus à peu près définies, ayant chacune son dialecte

spécial, et qui sont, en allant de l'est à l'ouest et du sud au nord

i* Les Dyida ou Dida, comprenant les Lozoua, les Yokoboué,

les Goboua, les Maké, les Djivo (dont le nom pourrait ne faire

qu'un avec celui des Dyida), et peut-être les gens du Ménahiri et

ceux de Garo ou Galo. Ce peuple habite au nord de la lagune de

Lahou, depuis la rive septentrionale de cette lagune au sud jusqu'àla tribu kouéni ou gouro des Memné au nord (hauteur de Tiassalé);ils s'étendent de la rive droite du bas Bandama à l'est jusqu'auméridien passant par l'embouchure du Daguiré à l'ouest. On rat-

tache généralement aux Dyida les habitants des villages de Nandibo

et Téviessou, situés sur la rive gauche du bas Bandama, et quiseraient des colonies des gens de Tiakba; dans ces conditions, il

semblerait que les Ahizi de la lagune Ebrié, dont Tiakba est l'un

des villages, dussent aussi se rattacher aux Dyida.2° Les Kwaya ou Zegbe habitent, à l'ouest des Dyida, le bassin

du Daguiré ou Rio Fresco et le Yobéhiri.

3° Les Godye viennent ensuite et comprennent sur la côte les

Légré (centre principal Kotrou), qui s'étendent depuis l'extré-

mité occidentale de la lagune de Fresco à l'est jusqu'à la rivière

Ouaoua, à l'ouest; puis, au nord des Légré, les Nogbo; ensuite les

Godyé proprement dits, qui habitent au nord-ouest des Nogboet au nord des Néyo, touchant au Sassandra à Griguiblé, puis en

étant séparés en amont par les Kouadia; enfin les Baléko, qui ha-

bitent au nord-ouest des Godyé et à l'est des Kouadia, s'arrêtantau nord un peu au-dessus du 5° 30'

4" Les Neyo ou Niyo (dont le pays s'appelle ~VtAtn et la langué

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 69

oomn%nl nn1 nnnn nunlr~n~ rninninenv Tn6.,nin1 ~ftn"H"I_-M:!M)/pou newole) ont pour centres principaux Trépoint, Sassandra

et Drewin. Ils s'étendent sur la côte de la rivière Ouaoua à l'est

jusqu'à Fanoko inclus à l'ouest, et peuplent les deux rives du bas

Sassandra jusqu'au rapide Zéléga, où ils touchent aux Oboua

(tribu bakoué). Ils se composent de deux familles les Bokré ou

Bokra (Sassandra), d'origine bêté, et les Këbe (Drewin), qui se-

raient venus d'un pays bakoué situé dans l'ouest mais ces deux

famiUes parlent aujourd'hui le même dialecte.

5° Les Kwadya ou Kwadre (nom de leur pays) habitent les deux

rives du Sassandra de Griguiblé exclus à Kouati inclus (région de

Boutoubré); ils seraient issus d'un mélange de Bête et de Bakoué.6° Les j9~ proprement dits comprennent, du sud au nord et de

l'est à l'ouest les Boréguibo (au nord des Godyé), les Guidêko (au

nord des Kouadia), les Boboué et les Loboué (au nord-ouest des

précédents), les Bogüé et les Bêblé (au nord des précédents), les

Balo, les Frëboua eti~s Zeblé (au nord des précédents). D'une fa-

çon générale, les Bête s'étendent au nord des Godyé et des Koua-

dia depuis Kouati exclus au sud jusqu'un peu au dessus du 7° au

nord, et des pays Gouro h l'est jusqu'au Sassandra à l'ouest ils

n'ont que deux villages (Zoukobié et Noukpoudou) sur la rive occi-

dentale de ce fleuve,' qu'ils quittent à la chute Baalay pour rejoin-dre son affluent oriental la Lobo vers le 7". Leurs voisins du nord

snnt les Boboua, ceux de l'ouest les Bakoué.

7° Les Bobwa ou jBa/!Ma (appelés aussi Ouaya, Vaya et Ouaga)

forment une peuplade mélangée de Bêté et de Kouéni (Lo ou

Gouro) ils passent pour être anthropophages. Leur pays forme

une longue bande, très étroite dans le sens vertical, et suivant à

peu près la lisière de la forêt dense, laquelle s'étend de plus en plusvers le nord à mesure qu'on marche à l'ouest. Cette bande de terri-

toire, resserrée entre le 7° i5' et le 7° 30' environ, atteint presquele Bandama Rouge à l'est et le bassin du Saint-Paul à l'ouest; les

voisins des Boboua sont au sud les Bêté et les Bakoué, à l'est, au

nord et à l'ouest les diverses tribus de race mandé-fou connues sous

les noms divers de Kouéni (Lo ou Gouro), Manon (Man ou Ouobé),

Guio et Gbelé (Dioula anthropophages et Nguéré ou Gon), Kpêlé

t (Gbéressé). Il semble bien que. les tribus où la mission Hostains-

N d'OHone a rencontre les premières hostilités (Boo, Boouiao et

Vaya) doivent être rattachées aux Boboua ainsi s'expliquerait que

tttttMM-

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70 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES t70 VOCABULAIRES

1

DE LANGUES OU DIALECTES

1

l'interprète de cette mission, qui parlait plusieurs dialectes ba-

hou6, ne pouvait pas se faire comprendre des Booniao, ces der-

niers à leur tour (parlant un dialecte bêté) ne pouvant se faire

comprendre des Gon ou Gbêlé leurs voisins et refusant de con-

duire les explorateurs chez ces derniers.

B. Bakwe.

Autant que le peu de renseignements que nous possédons sur

l'intérieur despays bakoué permet de décrire ce groupe, le plus

considérable, de la famille Krou, on peut le diviser en ii tribus,dont chacune a son dialecte propre, bien que plusieurs de ces dia-

lectes diffèrent très peu les uns des autres.

t ° Les Bakwe proprement dits (appelés Gbe par Koelle dans ses

Polyglotta A/Wc<Mo) s'étendent au nord des Oboua et des Houané

ou Victory, des Pia du San-Pedro, des Abri-gnyon ou Béréby et

des Tépo; à l'est ils sont limités à peu près par le Sassandra, qu'ilstraversent seulement en amont de la chute Baalay; au nord ils

vont jusqu'au territoire des Boboua; à l'ouest, leur limite est

encore peu définie, mais on peut la placer entre le Cavally et le

Saint-Paul. Il convient de rattacher à cette tribu les Obli, les Pré-bouo, les Niaboua et les Dougrou signalés par M. Thomann dans le

bassin du Sassandra, ainsi que les Oubi, les Kié, les Flépo ou Pé-rabo (à rapprocher des Prébouo) et les Niépo, rencontrés ou si-

gnalés par M. d'Ollone dans le bassin duCavally'.

2° Les ~M~c ou ~M-~M (Houané), appelés aussi Bodo, sont les

habitants de la région de Victory; ils font suite aux Néyo sur la

côte et vont al'ouest jusqu'à l'embouchure de laNonoua; il faut leur

rattacher les Oboua, qui habitent au nord des Houané proprementdits, atteignent le Sassandra à ïnahiri et en sont séparés ensuite

par les Kouadia.

3° Les Pia (ou Pie ou Omélokoué) occupent tout le bassin du

San-Pedro, à l'ouest des Houané et au sud des Bakoué.

i. Les syttabes~o, bo, pwe, bwe, bwa, qu'on rencontre comme désinences à la find'un grand nombre de tribus de la famille Krou constituent le suMxe de nationa-iite et peuvent se traduire par < gens de c'est l'analogue du /b ou /M desAgni-Assanti, et du ka, ~<t ou Ae des Mandé. On rencontre aussi t~o ou yJ< homme et yo « enfant Les désinences de noms de pays et de lieu les plusfréquentes sont hiri ou re et ble ou M; dans beaucoup de pays Krou, la désinencewi (?0~ en bêté) indique le langage.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 71

4° Los A~n-~ (gens d'Abri, dont la langue se nomme abri-wi

ou abri-bi, d'où notre appellation deBéréby) comprennentlesindi-

gènes de Tahou, les Bokoué (Grand-Béréby),les Irapoué (Rock-

town-Béréby), les Orépoué (Déhonontin), les Aoulopo (Moyen-Bé-

réby) et les Touyo (Ouappou).

5° Les Plapo ou Blapo occupent le bassin de la rivière Tabou

dans son cours inférieur (leur langue se nomme p/aM):) il convient

de leur rattacher les Bapo ou Babo, qui occupent Bliéron et la

rive gauche du bas Cavally jusqu'à Idié et possèdentune colonie à

HalMavalla, entre Kablaké et Garroway.

6° Les Tepo ou 7'Mapo comprennent les Ouampo (au nord des

Abri-gnyon, les Dabo (région d'Olodio, au nord des Plapo), les

Ropo (région de Taté), les Krapo ou Grabo (région de Grabo), les

Kapo (région de Ségré), puis sans doute les Krépo, les Graouro,

les Paloubo et les Sapo, lesquels sont séparésdes Bakoué par une

zone inhabitée.

7° Les Cr~o commencent sur la côte à la rive droite de l'em-

bouchure du Cavally et s'étendent jusqu'à Grand-Sesters, à l'ex-

clusion de l'enclave Babo de Half-CavaIla; c'est en somme la région

du cap des Palmes, où les Grébo seraient venus s'installer il y a

fort longtemps,venant d'un pays

au nord de Béréby. Leur dialecte

est parlé aussi par les Ouidabo, qui occupent la côte de Grand-

Sesters à Nifou. Au nord, les Grébo sont limités par les tribus oc-

cidentales des Tépo.

8° Les Krao ou Crac (ou Krou proprement dits, encore appelés

Nagna ou Nanna) occupent la côte de Nifou à Bafou (région de

Sinoe ou Greenville, de Settra-Krou, Krouba et Nanna-Krou); ils

semblent s'avancer fort peu dans l'intérieur.

9° Les Gbasa ou Bassa s'étendent sur la côte de Bafou à Marshall

ou Junk-River (région de Grand-Bassa et Edina) et à l'intérieur

jusqu'à ce qu'ils rencontrent les premières familles boboua, gbclé

et gbéressé.

10" Les <StM ou Gibi (Gibby des cartes libériennes, Quéah des

anciennes cartes) s'étendent sur la côte entre la rivière Duqueah

et le Moaurado; ils ont presque complètement disparu.

.t i" Les De ou Do (appelés aussi DcM'<M) habitent entre Monrovia

et le fleuve Lofa ou Half-Cape-Mount-River, avec quelques villages

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--Iffl

72 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

snw iea Il-. 0- il~t J. 1

sur le bas Saint-Paul et le Mesurado. Leurs voisins sont les Vaï àl'ouest et les Gola au nord.

Leslangues b6té et bakoué sont parlées en

beaucoup de pointsde la côte occidentale d'Afrique qui se trouvent en dehors et parfoisassez loin de l'habitat des Krou; ces derniers en effet ont fondé,notamment à Sierra-Leone et à Monrovia, de véritables coloniesoù ils passent souvent

plusieurs années de suite, faisant entre

temps des saisons à bord des navires; d'autres, notamment des

Grao, des Grébo et desNéyo, sont répandus un peu sur toute la

côte comme travailleurs ou passeurs de barre, en sorte que les

langues krou sontparmi les plus répandues. Cependant je dois

ajouter qu'il estpresque toujours possible de converser avec les

Krou de la côte, surtout ceux qui voyagent ou émigrent, en seservant du Pigeon que presque tous comprennent et par-lent plus ou moins.

Je donne ci-après la numération dans tous les dialectes bêté etbakoué énumérés plua haut, sauf en Kwadya, en Pia et en Givi,n'ayant encore pu recueillir aucun document sur ces trois dia-lectes.

La numération dyida provient de notes mises à ma dispositionpar M. le Cap. Le Magnen, les numérations ~aya, godye, bété,bobwa, bakwe et ~Me m'ont été

communiquées par M. l'adminis-trateur Thomann, la

numérations/a~ est empruntée à un mé-moire manuscrit de M. l'administrateur Thoiré qui m'a été com-

muniqué par M. Binger, la numération ~o est empruntée à

Payne, la numération de à Koelle, lesnumérations~M~aM~,

tewi, krao et gbasa à mes vocabulaires.Je donnerai ensuite des vocabulaires comparatifs des dialectes

dyida et newole(groupe bété), abriwi, s/a~, tewi et krao (groupe

bakoué).

Le vocabulaire dyida provient de notes recueillies à Grand-La-hou par M. le

Cap. LeMagnen.

Le vocabulaire newole a été recueilli en i903 à Bondoukon au-

près d'un Néyo originaire de Sassandra dont les informationsn'étaient pas toujours très sûres à cause de son bégaiement et aété revu depuis par M. Thomann.

Le vocabulaire a~t~ a été recueilli en i903 à Bingerville au-

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PARLES A LA COTE D'iVOthE 73

près de deux Abrignyon qui auraient été d'excellents informateurs

si j'avais pu m'entretenir avec eux au moyen d'une langue nègre;

mais j'ai dû me servir comme langue intermédiaire, tantôt du fran-

çais, tantôt de l'anglais; les formes pronominales recueillies sont

douteuses et données sous toutes réserves.

Le vocabulaire ~/aM~: est emprunté à un mémoire manuscrit

remis par M. Thoiré (ancien administrateur du Cavally) à M. Bin-

ger, qui a bien voulu me le communiquer.

Le vocabulaire a été recueilli en i903 à Bingerville auprès

de deux Tépo de Grabo, bons informateurs, quoique un peu

jeunes.Le vocabulaire krao a été recueilli en i 900 à Kouadiokon-kro

(Baoulé) auprès d'un Krao de Ouaté ou Settra-Krou mais !es in-

formations de cet indigène étant sujettes à caution à cause de la

longue période écoulée depuis qu'il avait quitté son pays, j'ai revu

mes notes, les complétant et les corrigeant au besoin, à l'aide de

divers vocabulaires publiés sur ce dialecte, notamment celui dé

Koelle.

)LA NWMÉBATTtOM DANN Ma tANCCEN MMMC

A. Groupe Bétë.

Notes. – i. Chez les Djivo ~J. – Chez les Djivo /~MC[. Le

mot bua, qui pourrait être un pluriel de ~M (bi ou be) « cinq » est à

rapprocher du bu des Bakoué et des Gbèlé ou Nguéré. La nu-

mération kouadia dinere peu de la numération beté, mais le

A. t*r<Mtpe tMM.

Dyida Kouaya Godyé NéouotA Bété Boboua

1 mbolo bolo &(~/o bolo 610 blo

2 MOtO* 1 <<) sd S<)

3 mofa ta ta ta ta la

4 mdna mjna mena Mena monwa wna

5 mbi ~~<' e~te &e, gbe gbi &M

6 mto/ïo ~epro e~~epro befro ~epro ~&<n<'to

7 tHto<d ~<'o<<) ~&a<d &a«) ~[o&M<) besd

8 ~<ca<o ~6a<a tt~&a<a Ao<a ~&<!<a beta

9 meMe* vona fèna fèna ~~MMO/ta ~uma

10 to~Ae koba koba koba koba bua'

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74 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

nombre «cinq

»y prend la prononciation ~o?. (Observation com-

muniquée par M. Thomann.)

B. Groupe Bakoué.

Bakoué' Houané Abrioui Plaoui Téoui Grébo Kran (!hom:<. n&

1

~Vo~. i. Cette numération bakoué est celle des indigènes

voisins du moyen Sassandra. Voici une autre numération que

Koelle donne comme étant celle des Gbë, une tribu qui habiterait

au sud des Man ou Manon et au nord-est des Gbassa (peut-être les

Pérabo de la mission Hoslains-d'Ollone) do, ta, A~T, hm, me-

ledo, ~M/e~, iM~~a, melehyr, belabue; il semble que ce soit plutôt

un dialecte gbassa. 2. M. Thoiré répète le mot ~M~y-MM/M~.

3. Ces tableaux suffisent pour montrer l'étroite parenté des

différents dialectes krou. En réalité deux nombres seulement

(quatre et cinq) ont une racine différente en b&té et en bakoué,

« quatre ayant pour racine na ou MM'o en beté (comparez avec

le nà des langues agni-assanti, le nani des langues mandingues) et

A~, A~? ou ~? en bakoué, « cinq »ayant pour racine bi ou bu

en bote et ha, ma ou simplement une sorte d'expiration nasale

(hm) en bakoué. Quant au nombre « un », le bo ou mbo du bêté

n'est qu'un préfixe qu'on retrouve dans les nombre suivants en

dyida (M<M<),mota) et dans le nombre quatre de tous les dialectes

b6té, en sorte qu'il reste le radical /o qui n'est autre que le do des

Bakoué~ et permutant constamment dans les langues africaines.

On peut voir aussi un pré~xe dans le ko du nombre w dix w beté

(Ao~o), Aa étant en réalité un pluriel de be ou bz, «cinq qui, par

Bakoué' Houané Abrioui Plaoui Téoui Grébo Krao Gbassa Dé

1 do /o aM do do do do do ~o

~Jf) j'd hwi M'? ha <<? sô sô

3 ta ta <a la ta M <<ï la til

4 ~ye Ayi hi hi Ar Ac A~ M~r5 Aa Aa As ha hun Aë ma nha nhm

6 tnè~o Aatro/o AS-dd hunodo ÂMMa hmledo MM~~do hmledo hmlegbo

7 m~J Aa«) As-A~r AMMo~r MepaAa Am~e~~ HtM~i Am~a AM/e<ô

8 mèta Af<-<a ~MuyeMeneAr'Aa/!o<a &eA~A~Mu~<~ Am~e~a AMt/etd!

9 Mt~M~f ÂM Ay? ihdndo iledo <ertdo <Mdo M~do AmMyr AtK/eM/tf/f

M'&M< e&M pu po po pu pwè &/a~UeNM

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PARLES A LA COTE D'IVOIRE 75

la forme bua qu'il revêt en boboua, se rattache au ~M, pu ou pwè

des dialectes bakoué (comparez avec le bu, pu, vu ou /M des lan-

gues mande-fou). Dans tous ces dialectes, la numération est qui-

naire la seule exception se trouve dans les formes abrioui; plaoui

et grébo pour « huit M (A~MM~ ~c~ï-MCM~?, M~~), où l'on

pourraitvoir un redoublement du nombre ou « quatre M, et

dans les formes abrioui, plaoui, téoui, grébo et krao pour

« neuf M (tA~cfo, iledo, sèrido, siedo, t~acfo), oùFon retrouve une

formation très commune dans les langues nègres et qui consiste à

rendre le nombre « neuf » par un mot qui veut dire « encore un »

ou « dix moins un ».

VOCABULAIRESDÏ!M, NtOMU, ABMM)!, PLMt". TMM ET M~t

i. Je n'ai pM ern devoir iMhter beaucoup sur iM dialectes bèM, mon ami et

coD~gue t'adtninietrateur Thomann mettant e~ ce moment la dernière main à un

travail trëa complet et très remarquable eur lalangue néouolé. Mon court wcabu-

!aire de cette langue n'eet de<ttn~ qu'à servir de teMe de eomptrttton avec les

aulres d!<)ecte<.

t. NMMM

Dyida NëouoM Abrioui PtMut Téoui Krao

~1 ~o~a-to/o. koba-bolo pM.<MO-<<<) po <uo.ao po-ro.do pwè-le-ndo

12 &o~ta-MO<<) Ao&a-<<) ~M-<MO-AMr~o-<MO-t~r po-ra-Aa pM~/e-të

20 goro gro oro hworo oro wuro

30 goro-a-kogba gro-a-koba oro-<MO-~M AM~oro-<MO-poo!'o-ro-~o tfuro-fepu'~

40 ~ore-tmosd pre-<d ore-Atc!' AtC~re-tf~ ore-Aa ~Mt'e-tÔ

60 gore-mota gre-ta ore ta Att'ore-fa ore-<a w«re-<a!

80~ore-m<!na ~T'e-moMa o'e-A? A~efe-Ar or<A? tpMre-~yr

100 gore-mbi gre-gbe ore ha A~ore-AO oM-AC tt'Mre-Ma

200 gor.-kogba gre koba ore-~M hwore-po ofe-po ~Mre-pM~

eau 1iyu ~yM ~t i ~e nye ni

mer ye gye <M AMe hiro ?y<~o

tagune yMxtaaMa*

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–~–––––––––––––––

76 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Dytda Néouoté Abrioui Plaoui Téoui Krao

rivière gele noAoro-~ytne~a do niba

herbe ~e(A) M~.&~<,forêt ~~o A/a tcrrr tca&o tfra korasoleil yûro yilo ytro Aet'o ylro ~Mrolune <~d «Ao A<)&o Aopo Ao&d <~o

village du du <A<) deodyd ~Mto

homme (<tM)HMM)ny<t~ ~ya nye.~ naM' ~ehomme (~t Mft) ntlhyoro yule t~we nyebeo tonai ~y~Mfemme Awonô ttAwanë nogba nyeno ~tuonô* ~uon6

enfant(Bts) yo yo yu yuchemiu gugwe ~ye:<) hüau hidu hero

igname te ki ki A)/t

banane (grosse) beahi tM&~ kupo bânana AM!

mais todo yube au

noix de coco fabo Aa~M'o

viande mene mié ~ew<' moma dèhwè soale

poisson ziri j;trt hini AtMt A<ttyr t hni

plantation lelokura lagba tye ~t kii kri

maison para Mro Mû Aaua <~a

pirogue goro golo «) (<) tô

Notes. i. Dans tous ces dialectes, la numération est vigési-male les expressions gore, gre, orc, ~M~orc, wure sont les plurielsdu mot qui veut dire «

vingt ?. – 2. En réalité 6~t</a~M(dont nous

avons fait Bandama) est le nom donné par tous les riverains,, jusquedans le Baoulé, au fleuve de Lahou ou de G~td~; par extension on

donne le même nom à la lagune formée à l'ouest de son embou-

chure. 3. Le mot «homme, être humain M se dit aussi nye en

abrioui de là viennent les expressions nyevè, Mtt~, nigbe ou igwe« homme, être mâle » et nyeno ( ou encore nogba) « femme, être

femelle ». 4. On dirait~M~ pour désigner « un épi de maïs » ou« du maïs » et hibo pour désigner « plusieurs épis de maïs ». –

5. Le radical du mot est na ou nai, qu'on retrouve dans tonai et

dans nae (pluriel de M<~o). 6. « Femme » se dit aussi lopobwe en

téoui.

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PARLES A LA COTE D'tVO!M 77

NéouoK Abrioui Ptaont Ttout Krao

terre dodo /'ddù toto toto ~o

feu &o<AM na na na n~,M~ ·

bois (matière) <M~M tu <MM tu

arbre za tu tu te tu

bois à brûler gbale na.yâ/a Mo-Ara na-gara Ma-~ro

feuille hawi, afwi Atca~

ciel lago ~[yMM~a ya~o <sA<ïAM

jour(lumière)~~ï nyenf ~yeMe Mmto<t

nuit M to <dMû WM~

savane pe~i t~r

sable p/c~

pierre kyoko Atd heyo Ayd MMO

montagnedoba togba

or '~tAa (A) segè (A) sekè (A) gine Aon (?)

argentM'un WM~ ure

fer lete predè oroa< <i Aa~/a

barre (surf) ~yt~atM'e.

père to ba bo mi, bis»

mère né de d" di ni

papa a<o

maman ma

nls,nHe yo yu yi yu yu

frère <a-yo de-a-yu ae-a-y< di-a-yu ni-e-yu

chef nyeka ~woyô ta~eo

chef de village de-AonyO dy<)-AwoyC

serveur koyu ge At

Européen kubu 1Mye-p~o' ~ye~ûro* ~ye-pù<«*

animal m~ d~tc< moma dèhwè aoale

mâle <ea,yM~ bye beo bye buro

femelle ga gba ~a gba gba

petit yo yu y~ kyi yu

bœuf mble bre bile ~'e ble

taureau bli-wa t~ye bili-beo &ft-&ye bli-buro

vache bli-ga bri-gba &t~t-~&a bri-gba &&&aveau bli-yo M-yM bili-yè M.~yt bli-yu

mouton &/a&M bable &~M M~~ brabre

chèvre tcare are ure are Ao~e

chien bwe bwe gbwe

éléphMt ~M doa d~

hippopotame «MAwr< tto~M

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78 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Néouoté Abrioui Plaoui Moût Krao

oiseau n~~ Mo&ra nume

poule AoA~ hipe hapè hapè ~6œuf (de poule) kokd-ge Aapt~en<'yiM.tPOHo(?)Aap~caïman Aoro~

Aodopf Aer<!pe huropèserpent here sebè

poisson zirt hini hini henyi hni

singe hidegire

igname tt ki kyi sibanane (grosse) kubè kupo banana ~t~manioc sôlo M~/o

Morotaro

riz kobo kobo bla

p iment p.a pèa Aapalmier (à huile) iyo hiyo yo ~o~amande de palme MM?

tpt, ni ~fhuile de palme ilyeni Ayena ~yaMa ~n<ïvin de palme M~ n~ yo-no naviande M/e dèwè moma dèhwè <oa/esel gu ta ta ta

pain indigène'Aa<~<- /rd

hano kunu

raphia kraalcool d'Europe

~gt.)tabac <aM<ï

cruche ~oMae pdrM nyede ya ua,assiette /r~ priya popa,pleyahoue A~

coupe-coupe <ow<M~ ~necouteau baka paga paka /oA<, /aoacalebasse

pirogue golo «)

pagaie ble wan~ wino M'dfo

tissu, pagne lokwe dan~ daMg diind <<ïatvêtement kwède urauro

P~"kyii kyie

caisse /~a d«&/e dMAre doble broko

?~<a wM~natte

/u/Manneau

mboleMoo/etalisman

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 79

Néouolé Abrioui Plaoui Téoui Krao

statuette~MrMtM'e

statuette

chapeauMMr~/< nM!-e ~<<*

fusil hu pu pu pu

poudrebu-mlu pu.MM pu «M pu na pM M~

tête M~M'-M lu

cheveux ~t /e ~/aut'e ~to-Myap/t /o-po/t!cenut

yeux ye !<' yieie

nez mene mer mea mea

oreille ~MAù~ MM~<ï noa noa ndukûlo

bouche ~o

dents gra

langue mè mè

menton

cou blé pro polo pûro

poitrinekere po'-<?

n~ tt'/tOtsein "e ni nyidi

ventre kpola Aû~ kudi kori kuli

nuque pro.âke

dos gyeke ke ·

épaule

muma

reins gbalo

derrière M~homa

main '<) davo dabo.<

an

droite di~e-«) didihu dide-dabo d~e.datd'4

gauchetoM.M-<6 ~d~tta ~rt~d«~ ~m~e ~M

doigt

ongle

pénis~fe kere

testicules

vagin ~cntù? M P<)

~«Mcuisse po ?<*

botahiï

pied ~~ebo 6o bo

sangnyimo

graisse

poil ~"«t-e

·

p«p~ pe~<nue

peau ~P"

chose M dè

fois <Mwd

jour (M a ~) ~d ~yenr ~/<nMMo

matin ~M~t

Mf«M<––––––––––0.

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80 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. – i. Le mot j~M&M fait au pluriel Kubo. (Comparez en

néouolé A'M~ «pays des Blancs »). Le mot par lequel les gens des

Béréby se désignent eux-mêmes est A~ ou A~y5, pluriel

A~ty~; ils appellent les gens de Victory ~M~/e- ou Hwrne-

~yS, et les Plapo ou gens de Tabou Nbro-~yS (singulier ~M~/e-

%y~, 7~0-~y~). 2. Les expressions nye-plo, ~c-~ùro, ~ye-

pûlu signifient toutes « homme blanc ». 3. Par « pain indigène »

il faut entendre la pâte faite de manioc, banane, igname ou riz,

cuit à l'eau et pilé dans le mortier en bois. 4. Ces diverses

expressions signifient « la main pour manger ».

REMARQUES SUR LES NOMS. – i° Composition. Dans tous les

dialectes krou, les substantifs composés se forment en mettant le

nom de l'objet possédé après le nom du possesseur; mais il est à

remarquer que ce dernier se met au pluriel, quel que soit le nombre

du substantif composé, ou bien, s'il reste au singulier, il est presque

toujours suivi d'une voyelle (a le plus souvent), qui s'intercale

entre les deux éléments du mot composé. Exemples en neyo

mble « bœut plur. bli, donne bli-wa « taureau », bli-ga « vache »,

bli-yo« veau »; M~ « mère et yo

« fils » donnent M~-a-yo « fils de

mère, frère »; en abriwi /!<~ « poule », plur. ~M, donne

~M-~CMg« ceuf de poule » pro

« cou M et ke « dos donnent

~ro-a-~e « le dos du cou, la nuque » enjo/OM~ bwe « chien »,

plur. ~M~, donne bwi-yè « un petit chien » cdü « mère » donne

de-a-yè « fils de la mère, frère H en tèwi blàble « mouton »,

plur. MoM, donne MïM-~a « une brebis »; di « mère » donne

<o-yM« fils de mère, frère » en ~o « bœuf M, plur. bli,

M-yM« un veau » ni « uëre », ni-e-yu « frère M mi «

père »,

Néouolé Abriout Plaoul Téout Krao

soir tHt!<e use

aujourd'hui MA~-Ao kaka .!ora<o

hier ~j/atta sorama

demain nyaMa

salut ayo M<!<!ne

bienvenue! 1 ayoAa Ma<)newé.

merci ayo&a MaMt/o

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PARLÉS A LA COTE D'tVOIRH 81

6

?M!-c-~M « frère par le père seulement (En krao seulement on

emploie la voyelle e au lieu de la voyelle a.)

2" Rapport ac/MMCMMyï ou aca~MMaa~ce. Il s'indique comme

nous venons de le voir pour les noms cbmposés, en mettant le

premier le nom du possesseur et en le faisant suivre quoique la

règle ne semble pas être absolue de la voyelle a (voyelle e en

krao). Exemples en neyo le chapeau de mon père, ato-a M~rn~e;

en abriwi le pied de l'arbre, tu-a ~o (on dira li-bo, en mettant au

plur. le mot tu « arbre », pour signifier « un pied d'arbre, une ra-

cine », mot composé) en plawi la tète de l'éléphant, due-a /M ou

par contranion aMa lu en ~M'ï les hommes du village, ay<)-a nae

ou par contraction a~/s ~ae; en krao l'eau de la rivière, M!Aa-e ni.

3" Pluriel – Le pluriel des noms se forme, dans les langues

krou, en modifiant la voyelle finale; ces modifications ne sont pas

constantes, cependant on peut dire qu'en général e final devient i

au pluriel, o final devient e ou we. Les substantifs qui ne peuvent

pas se nombrer n'ont naturellement pas de pluriel; certains noms

semblent rester toujours invariables. Enfin les noms employés

dans un sens collectif gardent généralement la forme du singulier

(comme ~y?ï « des perles en téoui, hini <' des poissons» ou « du

poisson » en plaoui); on forme le nom d'unité en ajoutant à ces

mots le terme qui veut dire « enfant, fils M ~?:-yM do « une

perle », hini-yè do « un poisson M et, si l'on veut exprimer plusieurs

umtés, on mettra au pluriel ce terme qui caractérise l'unité

/~?!-ya ha « ciuq perles », ~M-ya/~o« dix poissons ». Je note à

ce propos que les substantifs prennent la marque du pluriel, au

moins le plus souvent, même lorsqu'ils sont suivis d'un nom de

nombre ou d'un adjectif indiquant ta pluralité, contrairement à ce

qui se passe dans beaucoup de langues nt~.os, notamment celles

où le pluriel s'indique par l'addition d'un suffixe.

Voici maintenant quelques exemples de pluriels dans les diffé-

rents dialectes krou étudiés ici.

Neyo. Mble ou ble « bœuf M, plur. M; wûre « chèvre »,

wuri; Ao~M~ «poule », ~o~<): gro

« vingtaine », ûro « mai-

son », hle; ~y~« homme », ~y~a; ~a~y~

« un Boboua », plur.

~a~.y~a, ou Bobo, plur. Bobwa ou J9o~tM; grabo«

pagayeur »,

plur.«

~ra~M'a w ~M'a<fyo « un Kouadia », pi. Kwadya.

Abriwi. 7~M'e « homme », plur. igwi; bre « bœuf », bri;

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82 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

nogba« femme M, MO~; ~y~ ou nye

« homme », ~yS ou %~M;

~<)M« maison », M; Kubu « Européen », Kubo; ~M « arbre », ti.

Plawi. Bile « bœuf plur. et bilo; bwe « chien ?, plur.

bwi et bo; gba« femelle », plur. gbwe; beo « mate », bili-beo

« taureau », Mt- bubwe « citron », bubo; due « éléphaut M, do

popo«

papillon », popwe; ~o « pied », A~e urauro « vêtement M,

uraure; yè « fils », ya.

Nàbo ou « homme », plur. nae; dyu« village »,

dya; bre « bœuf M, hri; bliible « mouton », ~M; bwe « chien M,

~ï; « arbre »), ti; Ay<)« pierre M, hea.

Quelquefois, on formé les noms d'unité à l'aide du suffixe

(en abrioui), bo (en plaoui), M~o(en téoui); dans ce cas, le nom ainsi

formé reste invariable au pluriel %!M<x-M~<? « un jour M,

wd AM'? « deux jours » c~-M~o cM « une fois », cf~-M~M ou dé pu

« dix fois » (abrioui) ~aMa-~o« un jour », ~yo~a-M~o ~M

« cinq jours ? (téoui). C'est ce suffixe bo qu'on retrouve dans le

mot téoui M<~o « homme », mais là il se supprimeau pluriel et le

radical prend la forme nae.

Il. ABJtMTMS ET MMBWM1

Nëeuoté Abrioui Plaoui Téoni KMO

blanc polo-me pdwo poapo, plo pûro pulu

rouge za-le yt/C dyoAj Aurum

noir tri-me irowo irobo ~<'fo ~fey&o

tout, tous p~p<!

nombreux, beaucoup &<)AdtH~ A~ao.Awdw~

moi (sujet)* Mâ,<Mo<t i n<<' e Mt,na,~n6,na

moi (régime) Md m<! M~ M<) Me

toi (sujet)1 e. mo e. i né, MH c e

toi (régime) fo tni? mo n!<! Mo

lui, elle (personne)' d <) o o J

lui (neutre) è è A c, & <*

nous, vods* aa aa d a

eux, elles aa aa o, ~H o, a

mon, mf, mes na na M& na MA

ton, ta, tes Ma ni ni Ma na

Mn,sa,aes(poMesseur'1

personnel) d ') 0 o d

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PARLÉS A LA COTE D'ïVOIRE 83

Notes. – i. Les adjectifs se placent après le substantif, sauf les

adjectifs possessifs qui se placent avant; ils restent invariables au

pluriel, excepté le démonstratif ~o (abrioui et plaoui), qui fait bwe

au pluriel et veut le nom qui le précède au singulier. Les adjectifs

qualificatifs proprement dits sont peu nombreux et en général sont

remplacés par des verbej « être bon, être grand etc. 2. Le

pronom de la i" personnedu singulier a très souvent la même

voyelle que celui de la ï* personne; on les distingue l'un de l'autre

par l'intonation dans les pronoms de la i" personne (~&, ~!ô, ë,

ï, Me, nt) la voyelle est toujours brève et prononcéesur une note

haute; au contraire dans les pronoms de la 2* personne (na,

~o, c) la voyelle est toujours longue et prononcéesur une note

basse. En généralon emploie de préférence au présent ou au

futur les formes na, na, ~ï et au passé les formes < mais, si c'est

une règle, elle souffre de nombreuses exceptions; ~Mône s'emploie

comme sujet (en néouolé) que dans quelques cas particuliers.–

Très souvent ennn, surtout à la voix négative ou interrogative, on

Néouolé Abrioui Plaoul Téoui Krao

son, sa, ses (possesseur

neutre) <*

notre, votre ao aa a a

terr~leurs aa aa wa M

le mien, à moi' md~ MtdAtfe nt<)&o<

!etien,&toi* mo&~ moAt~e tK<7Aoe.

te8ien,Mui(pos809Mar"

personnel) d ~-a.M d-t~ kwe o ko e

le sien, à lui (possesseur

neutre) <~M-a-A<e âtoe e

le nôtre, le vAtre aa kè aa kwe a ko e

le leur id. id. id.

ce, cette, ces kuro &o;o 0 &o u

celui-ci ka, ftt/S Ao <!ye bo Mnto u

ceci, cela Aa ~&o d~M

qui"tI

<);<!d o;é è o;& f;~ è

qui? ~yô-~&<tf<?na

quoi? i <!<

quel? ~a

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84 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

supprime le pronom sujet de la i" personne. 3. Le pronom

sujet de la 2' personnedu sing. se supprime

aussi très souvent,

surtout dans les phrases interrogatives et affirmatives. 4. Les

langues ~rou font une distinction entre les personnes et les choses

peur le pronom, sujet ou régime,de la 3' personne du singulier; ¡

ce pronom, s'il se rapporte à une personne, est <) ou o, et, s'il se

rapporte à une chose, è ou &. La même forme sert de sujet et de

régime. –5. Il semble qu'onne fasse pas de distinction appréciable,

au pluriel, entre les trois personnes,sauf peut-être

en plaouiet

en téoui. – 6. Voir la note 2. 7. Voir la note 4 il est bien en-

tendu que l'adjectif possessif s'accorde en genre,non pas avec le

nom qu'il précède, mais avec le nom (exprimé ou non) du pos-

sesseur « sa tête » se dira (en néouolé) <)M~M ou è M~rM, suivant

qu'il s'agit de la tête d'un homme ou de celle d'un mouton. 8.

Voir la note 2. 9. Voir la note 2. 10. L'expression<) /a.~

signifie« c'est sa chose »; voir aussi les notes 4 et 7.– ti. Le

pronom conjonctifse remplace par un simple pronom personnel.

m. ~M VBMM

Note. Dans le tableau qui suit, les verbes sont donnés à leur

forme la plus simple, qui est en général celle de l'impératif. Pour

les modifications qu'ils peuvent subir, voir le tableau de la conju-

gaison, et les phrases et exemples.

NteaoM Abrtont Plaoui Tdoni Krao

aller (qq. part) nt<e,m~;monta,nt~;m!HMMto ma; mle mu

s'en aller, partir mo; M~e minu, mini Mo mu

venir, arriver yt di-le di-de di-re gi

venir de wuro ho-re

«'arrêter "MM ptn~o ~yen~o ~tnd'M'o yirddi

rester debout id. id. id. id. id.

s'asseoir M<o prawo gbo Aod~

M lever <o~fM duye duye dl

ae coucher po<a p~tco pb p<~ pendidormir ttAtco tn~r-ne mwe Aenont~ mO

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 85

NéouoM Abrioui Ptaou! Téout Krao

marcher mana

courir breso ~Aa&yt&M~e bakidè bakyire AMta~e

être(w)"tttnMif)AoM<?d

étre(enunlieu)ko nô-le MC

manger di, didi di, dadi didye dida di

boire mla nd, nd-re H<3! na na

frapper Acte 6e bye &t)/o bila

tuer bla la la la diwa

mourir Au wd koko A()-nM Me

ouvrir ka A~'a kara

fermer kla ka ka ka

prendreu du gbe

saisir teye deye, gbd

laisser yebo

attacher mwa-Me.

apporter ya hya

chercher MOK~o

appeler ule ~a aa da naa

nommer mi-deda adn

voir ye ye ye ye-ne gye

entendre nu ??-?? w;-ne M'a

comprendre id. wi-ni id. id.

connaitre yi-ni yè-ne, yè

avoir ka ko

êtrea(~tt)Mf) kè kwe ko

faire nu

être fini tf<t wè-ne tc~-<M'o

manquer m~<!

donner nt,~t ~ye ~yee T)t{/e

dire ya; po

parler ya po-toto wuru

être bon na ne nyeplo na M~ofo-fe

êtregrand ~Man bwa

être petit AyemeM

être loin Adro-~o

être cher po-dye·

attendre (wtt Mtif) pile

(wix M!'M) [Voir « r'~ter debout "]

couper bè &ye<e kè

casser hyeda gira

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86 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

tJL CONMtBCAMON

La conjugaisor. semble être sujette à bien des irrégularités dans

les langues krou. Je donne ci-après un tableau des formes les plus

fréquemment employées en néouolé, abrioui, plaoui et téoui.sMs

aucunement prétendre que ce tableau soit complet ni qaë ces

formes s'appliquent à tous les verbes indistinctement. On.rëmar-

quera en tout cas qu'il exis'e une conjugaison spéciale pour lés

verbes séparables (ces derniers sont indiqués dans le vocabulaire

qui précède par un trait d'union placé entre les deux éléments

qui composent chacun d'eux).

à* Verbes Mmplèa.

Menoté Abrioui Ptaout Téoui

partir M/e MtMM mo Mo

je pars na M~e, e mie ë minu n6 mo n& mo, ë mo

tu pars Mo m/e, e mie e minu mo, ne mo e mo

il part <;tn/e Q minu omo OMO

Hpart(Mttft) è mle è minu â~o emo,amo

nous partons aa mle aa minu a~no amo

je suis parti e « M/e, < la a M~e <' mtnu n< <' mo la é ~e mo, <' ~t<) ~<

tu es parti e a mie, e la a mie e minu ne mo la e ~ye Mo, e Mo tM

etc. etc. etc. etc. etc. etc.

je partirai é i lè <n/e mu i minu 6 me Mo e ne mo

tu partiras e i <é w~e mu î minu mi mo e ne tno

Néouté Abrioui Plaoui Téoui Krao

vouloir hwe

aimer AOtron~~tr~

acheter td-we to-me ti-ye

fendre Aty~

tomber bewo Aer~t

tirer (fusil) p0(pu)

jeter po joo

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 87

Notes. 1. La forme du présent peutaussi s'employer pour le

passéet le futur. 2. La particule ne se rencontre aussi sous les

formes le, re, de et ni en général on préfère la forme ne ou ni

aprbs une voyelle nasale ou une syllabe commençant par n. 3.

M. Thoiré donne aussi la forme 6 dida mo, dida ~to, à dida mo,

etc., qui semble signifier «je viens pour partir ».

Notes. i. La forme du présent peut aussi s'employer pour le

passé et le futur. 2. La forme du passé négatif, en abrioui,

peut aussi s'employer pour le présent.– La négation <? peut

aussi revêtir les formes rè ou lè. 4. La particulem devient gé-

néralement devant un 9 ou un k et n devant toute consonne

autre qu'une labiale ou un m (devant laquelle elle reste m) ou une

gutturale. 5. Cette forme représente, en néouoté, plutôt un

N&ouoté Abrioui Pttoui Téout

itpartira dt~m/e mu à minu o mi mo o~MO

etc. etc. etc. etc.' etc.

parsmie mt"M mo mo

partons aa ka M~ aa M~nu a mo n Mo

Néouotë Abrioui Plaoai Téoui

je ne pars pas Me~e,mt0~em~emïMM&e HatKO,M~Hamo''demo,Mdemo

tu ne pars pas ne mie, mo ne mie ë m~M &e na mo, në na mo ë a~ mo

il ne part pas dne~e omtnu&e o na mo ooetHO

il ne part pas (Mtre) è ne m/e è M~tu &e a na mo mo,a eemo

nous ne partons pas' aa ne mie aa minu &e a na mo a dè mo

je ne suis pas parti ne a mie ~am!MU ? <efh'MtO

tu n'es pas pârli enea~e ea~MM ? e~edemo

etc. etc. etc.' ? etc.'

1je ne partirai pas m6 ne ka mie 1 e m minu be ? ë wo a

tu ne partiras pas Mo ne ka mie ë m ~~M be ? ë mo a lè

il ne partira pas dKeAa~fe à m minu bé ? o mo a lè

etc. etc. etc.* 1 ? etc.

oo pars pas na mie a minu,neminu ? ne mo dê (ï)

ne partons pas aa na mie ad ne m:M<t ? â dè mo

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M VOCABULAIRES COMPAKATtFS UE LANGUES OU DIALECTES

,m_·~

~M< Plaoui Ttout

venir di-le di-de di-re, di-le

viensd di-le, n di-le di-de na le di, <! le di

tu viens ë di-le di-de

il vient j~ o di-de

il vient (neutre) è di-le

nous venons, aa di-le

je suis venu (comme au pr6.ent) e di la <<<~e di-re

je viendrai mu i di-le < <<<.

viens di ou di-le ~ou~.<<. ~ou<<

Jen.~OMpM <'M~M~a&. ? <'<r<'< e

je ne suis pu venu <<<<di, di,

«y««<<tOMMt~~<<t

je ne viendra pu (comme au présent) t <fH~a~

u.v.en.p~' a din.

subjonctif qu'un futur proprement dit. Il existe encorebeaucoupd'autres

temps moins fréquemment employés; ontrouvera, dans

l'ouvrage de M. Thomann, tous les temps de la langue néouolé.

a'V~bt..<p.f.M<

La particule qui termine le. verbe. séparables à l'infinitif est engénéral le, de ou re (ne aprët une

nasale), plus rarement ni, nu,no, nr, j. H~. etc. Je prends comme modèle le verbe <</< ou di-re « venir dans lequel la particule séparable est le,de ou on verra que cette particule peut se séparer du radicaldu verbe, se mettre devant lui et m&me

disparattre.

A~M i. La forme du présent peut aussit'employer pour le

pM.é et le futur. 2. On rencontre aussi la forme < mi di-de.

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PARLES A LA COTE D'IVOIRE 89

3. La forme du passé négatif en abrioui peut aussis'employer

pourle présent. 4. Pour avoir les autres personnes de chaque

temps, il suffira de remplacer le pronom sujet de la i" pers. du

singulier par les pronoms convenables. A la troisième per-

sonne, si le sujet est un nom, on n'exprime pas en général le

pronom sujet. Pour la place des régimes par rapport au radi-

cal du verbe et aux particules de conjugaison et de négation, voir

le paragraphe suivant. En krao on dira « je pars Ma mu, « jene pars pas

» M<~e mu; « j'achète ~â /ye. «je n'acheté pasM

Me~p ~<c, « je n'ai pas acheté nd se ti re ye.

M~CE MN mÉt.MM~

Il semble qu'on puisse poser en règle générale que, dans les

langues krou, le régime se place avant le verbe cependant cette

règle a besoin d'être précisée dans de nombreux cas particulierset elle sounre des exceptions.

En MM~, le substantif régime direct se place en général entre

le sujet et le verbe aa ~<? bla « ils tuent un homme », ~M mla

« boire de l'eau a; cependant on dit ka pru « ouvre la porte »,

kla pru « ferme la porte », mo ule Bokre, « va appeler Bokré ».

Le pronom régime de la i" et de la 2' personnes du singulierse place après le verbe, les autres pronoms régimes se placentavant na Ac/e ~<3 « ne me frappe pas », ye

« je ne le vois

pas–

Lorsque le verbe est précédé de la particule a du passéet qu'il est accompagné d'un régime qui doit se placer avant lui,on met la particule a entre le régime et le verbe; au contraire, la

particule ka et la négation ne veulent le régime après elles; ~a nu

pourra nu) « je l'ai compris », au ka zri /t « nous mangeronsdu poisson M'J ye (pour 1 ne J ye) « je ne le vois pas », M'<)a« je ne l'ai pas vu ». Les régimei} indirects de forme simple se

placent également avant le verbe, au moins très souvent aa ka

du ~Mo« allons au village », du « je vais au village » (maison dit mieux na Mt/t du), «a-~a wuro? d'où viens-tu? ~o wuroIl je viens de chez moi ». Le régime infinitif se trouve souvent

précédé de la particule ou a-ka yi ka lè /< ou yi a./a /t

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90 VOCABULAIRES COMPARATIFS UE LANGUES OU DIALECTES

« viens manger quelque chose », yt a-ka zri « viens manger du

poisson »

En aMM~ il semble que le régime direct se place indinérem-

ment avant ou aprèi le verbe ni u ni (eau prends donne) « donne-

moi de l'eau », di man dadi « viens manger de la nourriture », <)

la ~y~« il a tué un homme », <)be <}« il l'a frappé », a bi o « ne le

frappe pas », M~ bo da bo di-re (va pour appeler homme ce

venir) « va dire & cet homme qu'il vienne mbè ni M, je vais

chercher de l'eau w (je vais eau prendre).–

Lorsque le verbe est

suivi d'une particule, soit séparable, soit de conjugaison ou de né-

gation,on place en général le régime direct entre le verbe et cette

particule e le? « l'as-tu vu? », é ye ne « je l'ai vu ». 11

semble que le régime indirect se place toujours après le verb<*

<; nô-le <AJ-M il est au village a. Lie régime infinitif peut se

placer directement après le verbe ~n peut auttsi le faire précéder

de la particule bo, qui, dans ceriains cas, correspond au ka du

néouolé di wan dadi « viens manger M, bo aa /h/J &o « va ap-

peler cet homme » na bo MOM~y « « ne va pas là w (ne fais pas ne

va pas là).

En /atM, il semble que le régime se place plutôt après le verbe

« je veux dix pagayeurs j hwe A/a~M~ krapo po»

(je veux balei-

nière pagayeurs dix); « je te donnerai cinq francs ~c ~o

M~M AS: « apporte-moi du riz », Aya )MÔkobo; « va aux planta-

tions », ~M At; « prends ma chaise a~MMa bata. Quant au

régime innnitif, il peut ou non être précédé de la particule &o ~o

bo pa« va te coucher », o A~w mo ~tM~ (pour o kwe ~o M~

« il

veut dormir » mais o ~MW a~ didye « il veut manger quelque

chose », o hwe ~yc M<ï « il veut boire de l'eau » on voit que dans

ce dernier cas, le régime direct se place avant son verbe.

En tewi il semble que le régime direct, comme en plaoui, se placeaprès le verbe si ce dernier est seul et avant le verbe si ce dernier

est lui-même complément d'un autre verbe « donne-moi cela »

~~M<& M (donne chose cette), « donne-moi un pagne w ~y~naa~;

« viens boire de l'eau w aï nye na. De même, à la voix néga-

tive, le régime se place en général entre la négation et le verbe,

si la négation précède ce dernier « on n'a tué personne w o <? M<!

la (il ne pas homme tuer). A la voix interrogative, le régimese

place au commencement de la phrase ou après la particule inter-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 9i

rogative<'

quecherches-tu? ndiwo? (chose cherches?);

« comment appelle-t-on cela? ') Ae <? u <ï d'<)/t? (comment chose

cette ils appellent?). Lorsqu'on a aB'aire à un verbe séparable,

il arrive que le pronom régime se place entre le verbe et la parti-

cule à la voix négative « je t'aime », M& Aaro-MM~ ~to; « je ne

t'aime pas », n de Aaro ~o nwâ.

En krao aussi, le régime direct se place après un verbe seul et

avant un verbe complément d'un autre verbe à ~o « jete le donne », di ko « je mange du riz n~ na ni « je bois de

l'eau ~M ~o « je t'aime M ~ï nu na « viens boire du vin de

palme.»

Il est à remarquer que, dans tous ces dialectes, le pronom

régime disparaît souvent, surtout à la 3' personne, de môme

d'ailleurs que le pronom sujet à la et à la 2' personnes du

singulier.

IV. fmmjMtEN ET iE~m~M~ MviEM

Dyida. Viens manger, ~to kyi a-~o ?/! (toi viens pourchose

manger); donne-moi de l'eau pour boire, nya M<3 ~M ~a wô

(donne moi eau pourmoi boire); dépêchons-nous, aAa~oùra-

kpüra tM<!(nous pour vite-vite atler) allons, ka M~; va l'appeler,

~/ot;attenda-moi,~o/e~ïô.

C'est à moi, ~a (ma chose); j'ai du poisson, z~ï Ma ? (poisson

ma chose)..

H est mort, <;a ku; il est parti. <)a M~; on l'a tué. ~o~

Parles-tu dyida? ~o kyi Dyida t~ore? (loi parler Dyida lan-

gage ?) je le parle, iMô kyi.

Je puis faire cela n ka lè a MJ; je ne puis pas le faire, n ~a ka MJ;

je ne dis rien, n ta wore kyi (moi pas parole dire).

Va allumer le feu, ~~Mra /:<MM; va travaiMer. ~t~ MJ/o~M'e (va

faire travail) veux-tu? ë tyo? je ne veux pas, ~o ta.

Newole. Viens manger, yi ka lè /t ou yt a-Aa ? /ï viens man-

ger du -poisson, yi a-ka /ï; viens boire de l'eau, yi a-ka ttyu

mla.

Ne me frappe pas, na bete ~ïô; on a tué un homme, aa ~tyC bla;

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M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

il est mort, u a ku ou <) a tM/J. (Cette dernière phrase est une for-

mule polie pour dire que quelqu'un est mort sans se servir du

mot qui veut dire « mourir »; elle signifie littéralement « il a fait

défaut. ")

Ouvre la porte, ka pru ou ka Mro ko (ouvre maison dans); ferme

la porte, kla pru ou ~Me ûro /-o.

Quel est ton nom? nri /)/c <~? (ton nom quoi? Le mot a ou r

est une particule interrogative). Mon nom est Kragbi, Md ~/c

A~a~

Va appeler Bokré, mo ule Bokre; où vas-tu? da-gba ~? ou

da mle ?? (Le mot ~Aa signifie « quel Il aa « où? », ~a-a « en

quel lieu?) je vais au village, Ma M!/c du ou du wô mle; je vais dans

l'intérieur du village, Ma ~/e du amle; d'où viens-tu? da-gba wuro?

je viens de chez moi, ~o /w~ wuro. (Le mot ~Ao signifie l'habita-

tion, le home).

Où est-il? </a-~a Ao? ou da ~a? (pour da ko a, a interroga-

tif); il est ici, ko d~; il est au village, J ko du ou <}ko du <<'o; il

est chez lui, <) ko ko; il n'est pas ici, <)ne ko; il n'y en a pas,

c~ M'<)ko.C'est bon, Ma; tu parles bien, tu as raison, n~ wole wt (ta pa-

role est bonne); ce n'est pas bon, è ne na; tu as tort, na wole ~yM

(ta parole est mauvaise); c'est rouge, <* za; c'est un village, voici

le village, du ko.A qui est cela ? ~J yba kè? ou /!t~ ~~a ka? (pour kè a, a interro-

gatif) c'est à moi, MO o; c'est à toi, tMO ce n'est pas à moi,

je n'en ai pas, mô ne ka; c'est à cet homme, ~yC <)-a~.

As-tu compris? a nu? ou è a bla nu? (è, le, cela a, particule du

passé; bla, particule interrogative; nu, comprendre); je ne com-

prends pas, ne nu; je n'ai pas compris, ne a nu; j'ai compris, a

nu (l'ai compris).

Je l'ai vu (en parlant d'une chose), a ye; je ne l'ai pas vu, M~

a ye, n'è a ye; je ne l'ai pas vu (en parlant d'un homme), M'~ ye.

Il y a beaucoup d'hommes, M~Ma ~<)/M/e aa ~'o les hommes

sont nombreux, M~Ma zu.

Allons au village, aa ka du mo ou a-ka du mo.

AAnM't. Parles-tu abrioui? i ya Aprï-M~t ou iya Abri-wi? je le

parle,ë

ya.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 93

Viens, di-le; je viens tout de suite, kele n di-le; je ne viendrai

pas,ë Ac /e; ne va pas là, na ~o ?; reste ici, attends,

ginàho.

Viens manger, diman dadi; je ne mange pas cela, ë n di M

donne-moi de l'eau, ni u ni (eau prends donne); je veux boire,

e ~M~o~o je ne boirai pas, <! M rè.

H a tué un homme, la /}~; il l'a frappé, be <); ne le frappe

pas, a be <) il est mort, f; M~J-no il n'est pas mort, <)a wb.

Ouvre les caisses, kra dubli e; ferme les caisses, ka dubli e

(e explétif).

Va appelercet homme, bo ~y~ bo <~ rc (va pour appeler

homme ce venir) qui est-ce? sô ~.M n a ~? où est-il? <) ~(!? il

est au village, <)n~e ~M-~t il va venir, mu <)~-rc.

Où vas-tu? minu e? ou /e minu e? (? pour to a); je vais cher-

cher de l'eau, ë mbè ~t u; d'où viens-tu? hore?

C'est bon, è ne; ce n'est pas bon, è a e-ne ou a ne; c'est loin,

è Aoro-/o; ce n'est pas loin, è a lo A~ro.

C'est à moi, mô kwe (pour ~ô ko e) ce n'est pas à moi, a ko

c'est à toi, mô kwe; c'est à lui, kwe (pourka è ko e, à celui-ci il

est); ce n'est pas à lui, a ko (il n'est pas);c'est à cet homme,

ô kè kwe (pour M è ko e).

Comprends-tu?M'M?? je comprends, ~7- je n'ai pas com-

pris, g wi be; l'as-tu vu? ye è le? je l'ai vu, Ï yé ne (pourï ycè ~)

regarde, ye. <.

Les hommes sont nombreux, ~-Ao Ao~o; les bœuts sont

nombreux, ~n ~6 ~c; il y a beaucoup de maisons, i Ao~o.

C'est nni, ~'o; ce n'est pas fini, <~u<' < tous les hommes

sont partis, ~a lesè tM?~t.

Que dis-tu? wn ~~?je ne dis rien, Ï yatele kra; je ne le con-

nais paa,a yi je le connais, y!-nt.

Comment appelle-t-oncela? <; mi dè <a? (cela il appelle

comment son nom?) on l'appelle banane, kubè deda (cela

il appelle banane nom) va acheter des bananes, mn kubè ~-MP le-

ya (va bananes acheter apporter) combien les vend-on ? ?~Mno~o

tM~? (cela argent combien vendre?) cinquante centimes,

aire ~a~ (demi-shilling);un franc, sire do c'est trop cher, è po-

do ce n'est pas cher, a a~ po je t'en fais cadeau,

<y~ u-le.

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94 VOCABULAIRES COMPARATIFS

3~1. C'est blanc, a~/f; c'est rouge, a huruni; c'est noir, à

~r?; c'est bon, è na-re; c'est mauvais, ~Me-rc; c'est loin,a ~yanc a~'M~y; ce n'est pas loin, à ~ye c'est grand, Il ~M~t-y~c'est petit, Aye~-M ou ~y~

Va l'appeler, ~tJ da; ouvre la caisse, Aara doble ye ferme-la,ka e (yc, e

explétifs) viens manger, di e dida; viens boire de l'eau,di nye ~a.

Donue-moi cela, ~yc ndd u; donne-moi un pagne, ~/p ~aanJ

je ne te le donnerai pas, Mt ~y~a~ ~to; pourquoi?~? (exacte-ment chose ?) parce que je ne t'aime pas, n <? haro ma Mtca

(« parce que n'est pas exprimé) je t'aime, n& haro MM'<ïma.

Que cherches-tu ? ndiwo ? je cherche des bananes, e n~ï~o

A~<M<! j'achèterai du poisson, MA~M-/o ~Myr.Ils tirent des coups de fusil, o po /)K ils jettent des pierres, o

po hea on a tué cinq hommes, o la n<M on n'a tué personne,o <& M<! la.

Il est mort, () ~M il n'est pas mort, <) <? c'est fini, à M~ce n'est pas fini, <~ f~ wè,

As-tucompris ? c M~ï-Mc? j'ai compris, g M'r-M~;je n'ai pas

compris, ~yt n~ t~r.

Regarde, ~wa l'as-tu vu ? p y~M je n'ai pas vu, ré ye.Comment appelle-t-on cela ? be <~ u a~n ? ou A* <~t ? je ne

sais pu, d < yè; je le connais, ë yè-ne.Ob est-il? w7M a ~t~? il est ici, & MM~J. il n'est

pas ici, A <~

m6 w il est parti au village, <~<)-)M~ </ya~t (l'analyse de cette

phrase m'échappe).

A qui cette chose? w? ko <~ M? c'est à moi, ~!ô ~o e.

Il va venir, <; le nè di il vient maintenant, il est en train de ve-

nir, ~a di ka di (maintenant venirpour venir) il viendra

demain, J ~ta <&~)o di (lui demain venir demain renir); il ne vien-dra pas demain, <! na n di rè na il est enfin venu, <) di-re M~o

(il est venu c'est fini); il n'est pas encore venu, J di-re a di.

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–jj~~–

~––~

CHAPITRE m

Les langues agni-assanti.

Les langues agni-assanti sont parlées dans une trës vaste éten-

due de territoire comprise, d'une façon générale, entre la Volta

à l'est et le Bandama à l'ouest, et entre la côte au sud et le 8" degré

de latitude au nord elles débordent légèrement sur la rive orien-

tale de la basse Volta dans les régions d'Ahouamou et d'Anoum et

dans celle de Krakyi ou Kratyé et sur la rive occidentale du Ban-dama-Blanc dans la région des Yohouré et des Kodé. D'autre

part, la région d'Adan ou Addah et de Gan ou Accra, située à

l'ouest de l'embouchure de la Volta, est habitée par deux tribus

dont le langage ne se rattache que d'assez loin à la famille des

langues agni-assanti & la Côte d'tyoire, entre Assinie et le Ban-

dama, cette famille ne s'étend pas jusqu'à la mer et en est séparée

par les peuplades des lagunes, que nous avons étudiées dans le

premier chapitre. Quant à la limite nord, si elle dépasse un peule 8' degré aux environs de Kintampo, elle le suit à peu près cons-

tamment de Bondoukou jusqu'au Bandama.

A défaut de nom de famille connu des indigènes, j'ai conservé

à ce groupement le nom d'agni-assanti, qui rappelle celui de l'une

des langues principales (la langue a~t) et celui de l'une des tribus

les plus connues (les A~Jn~ ou A~t~, nom que nous prononçons

à tort Achanti). Je dois dire pour mémoire que tous les peuples de

cette famille sont appelés par les Mandingues du nom générique

de 7~ ou 7~a (gens de Ton).

Dans un ouvrage paru précédemment '.j'ai cherché à expliquer

lesorigines et la répartition

des diverses tribus qui composent la

N i. &M< <feHMttM~dt <<m~M<<WM<.Ptrie, 'e0i, tn.8.

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v "111' Il~

9H VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

famille agni-assanti j'ai laissé échapper dans ce travail plusieurs

erreurs que je t'cns a relever aujourd'hui, les informations nou-

velles recueillies au cours de mon dernier voyage m'ayant permis

de reconnattre ces erreurs et de ies corriger.

C'est ainsi que (page 183), après avoir dit que tout me portait :t

croire que !e pay- d'origine des Agni-Assanti était le Dagomha, le

Gondja et !c sud du Gourounsi et du Lobi, j'ajoutais qu'actuelle-

ment encore « le sud du Dagomha est peuplé d'indigènes de fa-

mille et de langue agni-achanti« et qu'

« il en est de même du

Gondja, dont le nom indigène est précisément ~a ou Nda M,

nom que je donne à la tribu souche de la famille. Or ces deux der-

nières assertions sont erronée!

Je continue à penser que le pays d'origine de la famille agni-

assanti devait se trouver sur les rives de la Volta, dans le sud du

Dagomba et du Gondja, et que la tribu mère de cette famille por-tait effectivement le nom de Nia ou Nda. Mais il convient de

remarquer que les pays actuellement appelés Nta par les Assanti

et les Koranxa et qui comprennentune partie du Gondja et la

région de Bôle ou Boualé, sont habités par des gens (G~any<ï selon

qu'ils se nomment eux-mêmes, Nta-fo comme les appellent les

Assanti) qui appartiennent a une famille ethnique et linguistique

tout a fait diSérente Je la famille agni-assanti et apparentée de

fort près à la famille dont font partie les Mossi à cette dernière

famille pussi se rattachent les habitants du Dagomba. Si les dia-

lectes des Ass&jti, dis Koranxa et des Abron sont parlé* assez

couramment chez les Gbanyan ou Ntafo du sud, ils ne le sont qu'en

tant que langues étrangères, et par suite de la domination tempo-

raire exercée par des tribus agni-assanti sur cette région,ainsi

que par zuite des relations commerciales existant entre les Gba-

nyane* les Korunza. Mais la langue indigène des Gbanyan ou

Ntafo aussi bien à Bûlé qu'aSaluga, est complètement différente

des langues agni-assanti. C'est ainsi que les rudiments de vocabu-

laires que j'ai donnés (page 214) sous les noms de nta et de gbanye

sont à rattacher a la famille mossi-gourounM.

Si donc il est possible que, primitivement,les autochtones des

pays Gbanyanou Gondja aient constitué une tribu dont le vrai

nom aurait été A~a ou Nd~, et qu'ils aient émigré vers le'sud,

parsuite des invasions de la famille mossi-gourounsi, pour consti-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 97

tuer, par leur union avec diverses peuplades de la forôt, la famille

agni-assanti, il reste établi que ce que j'appelais « le groupe nia

de la famille agni-assanti » doit être supprimé.H en est de même de ce que j'appelais (page i9i)

« le groupe du

nord-ouest", dans lequel je rangeais (page t9i) les Dian-né du

nord du Lobi, les Gan-né du sud du Lobi, les Komono de la haute

Comoé, les Dorhossyè qui sont au nord des Komono, les Tyéfode la région de Bobo-Dioulasso et les Myorou de Kong je suis

maintenant absolument certain que les Dian-né ou mieux Dya! ou

Dyan de Diébougou et les Gan-né ou mieux <?<! de Lorhosso, dont

je publie plus loin des vocabulaires, appartiennent a la famille

mossi-gourounsi quant aux Komono, Dorhossyè, Tyéfo et Myorou,les informations que je possède à leur sujet sont encore bien peu

précises, mais, quoique les Mandingues leur donnent souvent le

même nom de 7~ qu'aux Agni-Assanti, je crois être en droit de

supposer qu'il convient de rattacher les Komono à la famille sé-

noufo, et les Dorhossyè, Tyéfo, Myorou et Karaboro à la famille

mossi-gourounsi.

Les groupes que j'appelais «gouan

» et « akan n'en forment

en réalité qu'un seul, auquel l'appellation de kyi ou o~-yï ou otshi,

connue de la plupart des tribus, convient mieux que les dénomi-

nations trop parliculières de « gouan ') et d'à akan ». Mais je dois

faire observer que j'avais tort (page 187) d'identifier le nom de <?M~

donné parfois aux habitants du Gondja avec le nom des Gwâ de

la basse Volta la première de ces appellations n'est qu'une al-

tération du nom indigène G~a~ya. De plus j'avais tort de rangerdans mon groupe

«gouan » les Guioma ou Diammou et de les

identifier avec les Pantara (page i93); il y a là une double confu-

sion les Guioma ou Diammou, dont le vrai nom est Degha, sont

en effet d'origine gourounga, mais, quoique un certain nombre

d'entre eux comprennent le dialecte abron, ils ont conservé leur

langue, qui appartient franchement à la famille mossi-gourounsi

quant aux Pantara, dont le vrai nom est Nafana, ce sont des Sé-

noufo, et leur langue est un dialecte sénoufb, bien que les dia-

lectes abron et assanti soient assez répandus chez eux à cause de

laconquête ancienne de leur pays par les Abron et les Assanti.

Enfin il est de mon devoir de'dire que j'avais fait une confusion

regrettable entre les~M~N~~aa~chtooes

ou tout au moins très

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98 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

anciens habitants de la région sud, ouest et nord de Bondoukouelles A~ ou Cy<Mwï, qui en ont fait leurs vassaux et qui sont des

Kyi tout à fait purs, très voisins des Assanti les langues koulan-

go et abron existent concurremment, très différentes, et s'il est

vrai que beaucoup de Koulango parlent abron et que beaucoupd'Abron parlent koulango, on ne peut pas dire que la langueabron ait été fortement modifiée par le koulango, comme je l'ai

avancé à tort (page i93). C'est ainsi que le rudiment de vocabu-

laire que j'ai donné page 2i4 sous le nom de «gaman » est en

réalité du mauvais koulango et, comme tel, trouverait sa place,non dans la famille agni-achanti. mais

plutôt dans un rameau

éloigné de la famille mossi-gourounsi.

Les langues ~<ï (Accra) et a~e (parlée dans l'Ada-me ou

pays d'A<~ ou Addah) ont bien quelques liens de parenté avec les

langues agni-assanti, mais, en réalité, elles constituent un groupeà part, intermédiaire entre la famille agni-assanti et la familleéhoué (cette dernière comprenant, entre autres dialectes, le

/c ou dahoméen).

Quant à ce que j'appelais le groupe « kouakoua » ou des

lagunes, on a vu dans le i" chapitre du présent ouvrage que les

tribus qui parlent les langues de ce groupe, si elles ont subi une

influence agni-assanti plus ou moins caractérisée, peuvent diffi-

cilement être rattachées à la famille agni assanti et procèdent peut-être elles-mêmes de plusieurs familles distinctes.

Ceci étant posé, il se trouve que la famille des langues agni-

assanti, au lieu de comprendre huit groupes comme je le disais

dans mon Manuel Agni, ne renferme en réalité que trois groupesbien caractérisés parlant chacun une langue spéciale qui se sub-

divise elle-même enplusieurs dialecles d'ailleurs très voisins les

uns des autres. Ces trois langues sont le kyi ou okyi, le ;M~a et

l'o~.

A. Kyi ou Okyi.

Lalangue kyi ou o~y< est parlée par 23 tribus

principales, dont

plusieurs comprennent elles-mêmes chacune un certain nombre

de sous-tribus; on pourrait dire que chaque tribu a won dialecte,

mais, en ne tenant pas compte de certains idiotismes locaux ni de

nuances insignifiantes de prononciation, on peut réduire à six le

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PAMLMSALACOTHD'tVOUΠM

l1 '1 1 1 1. 11'"

t nombre des dialectes de la langue kyi; en voici l'énumération,

avec l'indication des tribus qui parlent chacun d'eux, en allant de

l'est à l'ouest et du sud au nord

i* Le premier dialecte est parlé par les A<~M/M (ou O~M/M), qui

habitent sur la côte à l'ouest des Gan d'Accra, entre la rivière

Uensou ou Oumo el la rivière de Fettah, et, avec quelques ditTé-

rences, par les Go~t~ (ou /):~o~a), qui leur font suite de Fcttahexclus jusqu'à Douoma inclus (région de Winnebah). Ce dialecte

renferme un certain nombre d'impuretés dues à l'influence des

anciens parlers autochtones et de la langue gan.

2° Le deuxième dialecte, auquel on peut donner le nom de dia-

lecte fanti, est parlé par les Fanti (ou /<) proprement dits, qui

habitent le long de la côte entre le cap de Touam ou Tantam et

l'embouchure du Pra (région d'Anamabou, Cape-Coast ou Ogoua,

Elmina, Commendah), et ont des colonies à l'ouest du Pra à Tcha-

ma et Sekondi les Asini (ou Asin ou Asini-Fu fu), qui habitent

au nord des Fanti, entre la rivière Ayensou à l'est et les Kyéfo à

l'ouest; les Kye fo (ou Kyi fu, ou T~e/b~dits aussi Toufel), qui sont

à cheval sur le Pra, au nord des Fanti, et que j'avais rangés à tort,-

je crois (page i95du~fa~<~M), dans le groupe zéma; les WMa'<

ou Wo-~J (Wassaw ou Warsah), qui habitent au nord des Ahanta, <

entre les Kyéfo à l'est et la rivière Ankobra à l'ouest et que j'avaiségalement rangés à tort parmi les Zéma. Le dialecte fanti est très

répandu sur toute la côte d'Accra à Grand-Lahou et ,dans les

exploitations caoutchoutifëres de la forêt, à cause de l'esprit d'en-

treprise et d'émigration des Fanti.

3° Le troisième dialecte est parlé par les Akwamu (ou

Akouambou), qui habitent la région de Kpong, sur les deux rivesde la Volta, au nord du coude que fait ce fleuve vers l'est avant

d'aller se jeter à la mer; les A~M~pwt, qui habitent au nord des

Gan, entre le coude de la Volta dont il vient d'être question, à l'est,

et la rivière Oumo, à l'ouest; les Akim (ou A~), qui habitent au

nord des Oboutou et au nord-est des Assini entre les Akouapim et

le Pra.

4' Le quatrième dialecte est parlé par les Anoum, qui habitent

une petite région à l'est de la Volta et au nord des Akouamou, et

par les Latè, qui sont disperséa au milieu des Akouapim, notam-

ment dans la région de Kyérépong. Comme le premier, ce dia-

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f00 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

lecte renferme un certain nombre d'impuretés dues à l'influence

des anciens parlers autochtones.

5' Le cinquième dialecte, qu'on pourrait appeler le dialecte

asanti, est parlé par les Adansi, qui habitent entre le Pra et la

rivière Da, à l'ouest des Akim. au nord des Assini et des Kyéfo, et

au sud des Assanti et des Aafo; lesDc/t~tra (Dankira ou Denkera),

qui habitent au nord des Ouassa, entre l'Onm (affluent du Pra) et

la Tano, et que j'avais rangés à tort dans le groupe zéma les

Amansi, qui habitent au sud-est des Aafo et des Assanti le long de

la rivière Ouéré (affluent du Pra); les Asanti proprement dits

(Assanti, vulgairement Achanti, appelés A~ar~ ou Zandere parles Agni de l'est, Aa par les Baoulé, ~a~<M! par les gens du Da-

gomba), qui n'habitent à proprement parler que la ville de Ku-

(vulgairement Coumassie) et ses faubourgs directs, mais ont

rayonné, par leurs conquêtes et leur influence politique, sur la

plupart des tribus comprises entre la Volta et la Comoé, de la mer

à la Volta Noire; les Aafo (ou Ahafo ou Aa), qui habitent la régiondite « Achanti ? dont Kouman-si est le centre, entre le Pra à l'est

et la Tano à l'ouest, ainsi que quelques villages à l'ouest de la

Tano (notamment Adabokrou et Diabakrou sur la route de Débis-

sou à Ouàmé ou Pâmou), ayant pour voisins à l'est les Okouaou et

ies Amansi, au sud les Adansi, les Denguira et les Assayé, à l'ouest

la grande foret de l'Akonan-nzan et les Agni-Bonna,au nord les

Abron de l'est, les Ntakima et les Doma, et au milieu d'eux les

Assanti. Ce dialecte est très répandu, notamment dans tes exploi-

tations caoutchoutifères qui avoisinent la frontière franco-anglaise,à cause de l'esprit d'entreprise des Assanti et des Aafo, et des émi-

grations occasionnées par les guerres faites aux Assanti par les

Anglais.

6* Le sixième dialecte, qu'on pourrait appeler le dialecte a~,

est parlé, avec quelques modifications spéciales à chaque tribu,

par les Krakye ou Krakyi, qui habitent la région de Krakyé ou

t. On a donné comme étymologie du nom de KMXta-<< la traduction « derrière le

trou » (XMOta-~), t CMM d'une m<tro votttna de la tiHe; les AtMaU euz-meme'

diaeat que ce nom vient de celui d'une idote à ligure humaine, appelée K'M~.

qu'on conservait dans la ville et qui la protégeait d'où XtM*a-<< (en <<~nt on dirait

KtMtd-tM), le lieu de Kouman Cette idole a <te det~ite par t'armee uglaise.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE iOi

Kratyé, dans le Togo allemand, à l'est de la Volta, entre ce fleuve

et son confluent l'Oti; les O~au ou AM~M (dits aussi Amina), qu'

habitent la vaste région comprise entre la Votta à l'est, les Assanti

et Aafo il l'ouest, les Akim au sud et les Abron de l'est au nord; ¡'

les A~'<? ou ~r~ de l'est (Brong sur les cartes), qui habitent la

région d'Ataboubou, entre la Volta à l'est, les Ntakima à l'ouest.

les Okouaou au sud et la rivière Prou au nord; les ~oroM~o, qci

habitent entre le Prou et la Volta Noire, autour de Kintampo,

dont la population citadine est surtout haoussa; les .A~c~M, qui

habitent au sud des Koranza, dans la région de ~o~t, séparant

les Abron de l'est des Abron de l'ouest; les Do~no ou Doma, qui

habitent la région de Ouamé ou PAmou, près et à l'est de la fron-

tière franco-anglaise, entre les Aafo et les Agni-Bonn~ au sud, les

Abron de l'ouest à l'ouestetau nord, les Ntakima et les Aafo à l'est

eutîn les AAra ou jBr<? de l'ouest, ou G~aMa, qui habitent dans la

région comprise entre les Doma et les Ntakima à l'est, la Cf'.ncé à

l'ouest, les Agni-Donna, les Agni-Sika~soufoué et les Agoi-Binié -m

sud, et le parallèle passant pa~ Sondoukou (ou à peu près) au uord,

région dans laqueUe ils ne formol guère d'ailleurs que la mino'

rite. au milieu de leurs vassaux Koulango, Agni, Nafâna, GLin,

Dyoula, etc., mais on leur dialecte est ~énéraleMent compris et

parle, en outre du koulan~o et des autres tanguas.

Peut-être ausd conviendrait-il de ranger dans le groupe kyi iex

Mou Okyi, q~i hab:ten!. à l'eut d~ 'ko, afiluent orienta! de la

Volta, entre c~ttH rivière et le post" allemand de '~smankbur~,

mais je n'a~ pas assez uo ronsnignaments sur eux pour me pro-

noncer à ce sujet

~Vo~ AM<on~M<. – ne m étendrai pas ~r les migrado~s ei.

l'histoire des Kyi, renvryant le locteur à ce que j'n ai dit danr

mon F~ot <&manuel de la ~a~Me a.c~t (septième partie), en .enant

compte des corrections 'ailes plus haut. Je dirai seulement que,

d'après des informations recueillies en i903 à Bondouh: u auprès

d'un parent de Pr~M/ dernier roi des Assanti, il résulterait que

le sixième souverain de cette tribu était bien un homme comme

le disent Keihdorfet Bowdich, et non une femme, comme je l'avis

supposé il s'appelait ~MWï-CM'ac~M et ét~t le neveu ou le

frère d'Apoku-Ware, son prédécesseur. Quant au <3* roi, spn

vrai nom serait A~yMMont-~an~n et non Ko<i-Rarikari. EnH.t

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i02 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

1 ·.le i.T, prédécesseur de Prempé, s'appelait A~a-~o/f, plutôtque Kouakou-Douo-Kouman.

Voici maintenant, d'après des traditions recueillies à Bondou-kou et des documents écrits en arabe fournis par l'im&m de cetteville, quelques notes sur l'histoire des Doma et des Abron; cesnotes rectifienl en partie et complètent ce qui est dit des Abron etde Dondouliou aux pages i93. 204 et 205 du

Manuel Agni.Peu après l'installation des Dyoula à Bondoukou, c'est-à-direvraisemblablement au xv siècle de notre ère et environ 200 ansavant la fondation de Kouman-si, une guerre éclata entre lesAssanli et les Abron ou Bron de l'est. Une partie de ces dernierssf

réfugièrent dans le pays des Okouaou ou Kouaou. Mais, repous-sés par les Okouaou, ils reprirent vers l'ouest leur mouvementd énngrat.on et se fixèrent

quelque temps à A~a, au nord-ouestde Kouman-si. sur les bords de la haute Tano. tnquiétés encorepar les Assaut., ils s'avancèrent jusque sur les bords de la rivièreKpan mou ou Pâmou. au lieu connu aujourd'hui sous le nom deW~ Ww! ou y~. Là ils se

séparèrent en deux fractions,dont l'une, demeurant à Ouâmé. y devint la tribu des Doma ou

Z)o/M/!a-/o, qui y habite encore.

L'autre fraction quitta les Doma sous la conduite d'un chefnommé Adou-Bini, et se rendit d'abord à Yakassé. village situéprès et à l'est de Dadiassi, au sud de Bondoukou. Bientôt Adou-B.m plaça sous sa suzeraineté les Nafànaet les Gbin, autochtonesdu pays, puis les Dyoula de Bondoukou il acheva de détruireBégho, vieille ville musulmane située près du coude de la VoltaNoire, non loin de

l'emplacement actuel de Foughoula, et d'où le.Dyoula étaient venus; puis, aidé des Nafdna, il réduisit à l'état devassaux les

Koulango établis au sud et à l'ouest de Bondoukou, etse fit reconnaître roi de toute la région s'étendant d'Assikasso ouAgn.-BIé krou au sud jusqu'à Tambi au nord, et de la Comoé àl'ouest jusqu'aux Doma et Ntakima à l'est, avec Bondoukoucomme capitale. Cette région, connue jusque-là sous le nomd A~<MM ou At~M (pays désert, ou pays des

calebasses), fut dètlors désignée par le nom de ses

conquérants, ~orJ, A~

i. J ti dit (p. i03 du W~Mt <t~() que lea Ktt avaient ajourné chez les Guiomaavant d'arfivcrt Bon'<ookou c'Mt chexiM Doma ). qu'il faut lire.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i03

ou AAo~, mais les Assanti lui donnèrent le nom de Gy<W!<! (Gaman

ou Jaman des cartes anglaises) pour la distinguer du Bron ou

Abron de l'est. Les vrais Abron sont en minorité dans cette région,

qui comprend encore leBarabo et leSiangui; les vassaux Koulango

y sont bien plus nombreux que leurs maîtres. Mais l'autorité des

Abron est réelle et leur langue, qui est très voisine du dialecte

assanti, est comprise par quelques Koulango et Dyoula, et par la

majoritédes Naf&na. Les Abron sont appelés ~o~A<~o par les

Koulango.

Adou-Bini dul mourir vers i450. Ses successeurs furent choisis

dans sa famille, qu'on appelle ta famille Yakase, en souvenir du

village où Adou-Bini s'était d'abord établi*. Sous le règne d'Abo,

dixième roi de l'Abron, ce pays fut envahi par les Assanti, conduits

par Apoku-Ware, deuxième roi de Kouman-si (i745). Abo, avec

ses guerriers et les Dyoula, se réfugia à Kong, où le roi assanti le

poursuivit, se le fit se livrer par la mère du roi de Kong, alors

absent, et le mit à mort (i746). Ensuite Apokou-Ouaréretourna à

Kouman-si, après avoir installé comme roi de l'Abron un Assanti

nommé ~o/ï-~to. A la mort de ce dernier (i760 ou i770). les

notables du pays, craignant d'indisposer le roi de Kouman-si en

élevant au trône un héritier d'Abo et ne voulant pas d'autre part

obéir à un Assanti, choisirentcomme roi un notable nommé Agyu-

mani, qui appartenaità une fraction de la tribu agni des Bonna,

fraction établie dans les monts Z<ïz<ï, au sud de Bondoukou, où se

trouvent les sépultures des rois. A partir de cette date, les rois de

l'Abron furent choisis alternativement, quoique sans régularité

absolue dans l'alternance, tantôtdans la famille Yakaasé, d'origine

abron, tantôt dans la famille dite Zanzan, d'origine agni mais

abron d'élection.

Adittgra-Kadyo, quatorzième roi de l'abron, ayant refusé de

payer tribut à Toto-Kwamna-Bomu, roi des Assanti, sur les con-

seils d'une femme mandé nommée Niankoura qu'il avait épousée,

Toto-Kouamna-Bonsou envahit l'Abron; le roi Adingrafut tué

(<820) les Dyoula de Bondoukou se réfugièrent à Mango ou Grou-

i. 1) est à remarquer qne, bieu que Bondoukon soit t& vraie capitale de t'Abron,

où s'accomplissent les cërémoaiM funéraires et l'élection des rote, ces dernière

ébahirent toujours pour résidence un petit village à quelque distance de t~it!e.

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i04 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

mAnia, sur la Comoé, et se mirent sous la protection de Ndya-Ane,roi de

Mango et des Binié. Les Assanti se retirèrent de l'Abronsans autre résultat que quelques fructueuses razzias, et la

cap-ture du tabouret en partie couvert de feuilles d'or qui servait àl'investiture des rois de l'Abron et qui servit depuis à celle des roisde Kouman-si. C'est le désir du gouverneur anglais Hodgson de

s'emparer de ce tabouret qui occasionna la dernière guerre desAssanti avec les Anglais. Depuis, les Abron construisirent un ta-bouret semblable à celui

que leur avaient pris les Assanti et ils s'enservent encore aujourd'hui. Quant au roi de Mango, une fois la

guerre nnie, il refusa de laisser les Dyoula retourner à Bondoukou.Fofce, successeur

d'Adingra, s'en fut les réclamer les armes à lamain et trouva la mort dans une bataille près de la Comoé (1830).Mais, malgré la mort de leur roi, il semble que les Abron eurentle dessus, car les Dyoula purent revenir chez eux.

En t 882. sous les règnes d'Agyumani dans l'Abron et de Mensa2?o~M dans FAssanti. des commerçants abron ayant été dépouil-lés à Banda (au nord-est de Bondoukou), à l'instigation de chefsntakima et assahti, les Abron attaquèrent Ouunki dans le Nta-kima et y firent 50 prisonniers; le roi de Kouman-si envoya des

troupes à la frontière de l'Abron et implora l'assistance du gou-vernement anglais: mais les hostilités n'allèrent pas plus loin, etle capitaine anglais Lonsdale, envoyé par son

gouvernement, secontenta de promettre que les autorités

britanniques s'occupe-raient de régler l'affaire dont il no fut plus question.

Les événements qui suivirent peuvent se résumer ainsi vi-site de

Treich-Laplène à Bondoukou en 1888 et traité passé parlui avec le roi

Aguioumani i" visite de M. Binger eni889 sa Z*

visite en i 89:; arrivée deBurama-Watara, roi du Guimini, qui,

voyant Samori envahir son pays, seréfugie auprès d'Aguioumani

(<89S); attaque des Abron par Samori qui venait de prendreMango et résistance victorieuse organisée par le chef abron J~-

dyo-Agyumani; entrée Bondoukou deSarankyè-Mori. venant de

de Bouna (Juillet i895); arrivée du colonel anglais Northcoitdevant Bondoukou, fuite des Sofa conduits par Bakari et départdes Anglais (i 896); mort du roi Aguioumani (1897); fondation du

poste de Boad<M<itM par M. Clozel et M. Lamblin (i897) apaise-ment d'un commencement de révolte de quelques chefs abron par

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i05

le capitaine Benquey et avènement du roi Kouadio-Eboua (<898)

mort de ce dernier, à la suite d'une chute de cheval, et élection

d'Amenguina(i902).

Voici maintenant, d'après les traditions écrites des musulmans

de Bondoukou, la liste des rois de l'Abron

f A<~M-n: ou Adu-Biri ou Adu-Binye (i450?) j11

2° Biri-Ebwa *J-~

3° Yebwa-Fari ou F~a-Fan <L-~

4* <S'a~/nyc e.<

5' ~M~a~M-A~yM~aM:1

t-~ j~

.1

e'~o/M-~wt ~-? '–'

7' Tarudati<J

8' A<ra-jSaM!M:

9°~!r!o/?-~aMïw

i 0" A Ao(i 720-46)

i t Kofi-Sono ( i 746-60)

i ï" Agyumani ( i 760-90) ~.r~~Í

.1i 3' Btn-~o/f-~a~o (1790-i 810) jjJ'

i4'A</t~ro-o<~o(i8iO-20) ~jJ'1

< 5'f<!(< 820-30)

i 6'J~MaM-~M~a (183050) ~,j~

1. Ce nom A~umant ou ~t~Mmane, que les Anglaif écrivent « ArjumMi

comme i)< écrivent War'*w pour Wax() et Tafku& pour Takwa, ne vient pas, comme

un l'a dit, de t'arabe al-djum'a « Vendredi c'est le nom d'un ~énie dont le culte

ett répMdu chez la plupart des tribus Agni AManti.

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t0<! VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

i 7' Agyumani (i 850.97) c~

i 8° A~a<Fyo-~M~ (< 898-i 902) ~–

i9'A~<a(i902-) ~-?~I

B. Zema.

Réduit ainsi que je l'ai expliqué plus haut, le groupe zéma ou

«apollonien

M ne comprend que deux dialectes

1° Le Zema proprement dit, parlé par lesZe~aou Amanaya (ap-

pelés Zimba par les Mandé, Aüa par les gens d'Assinie, Gura parles Fanti, Asoko par les Baoulé, « Apolloniens par les Européens),

qui occupent la région côtière comprise entre la rivière Ankobra

et Assinie (centre principal Béyiniou Beyin), limités au nord par

les Agni-Bouressya,les Agni-Arissyin et la lagune d'Abi, habitent

aussi la rive nord de la lagune Tano (Frambo, Zobénou, Nguiémé,

Adima, etc.) et ont des colonies assez nombreuses le long de la

côte depuis Assinie jusqu'à Lahou (notamment à Assinie, à Moha-

mé, à Grand-Bassam, à Jacqueville, à Lahou), dans la région des

lagunes (à Abi, Krinjabo, Bonoua, Abra, Mouossou), chez les Agni

de l'est (à Bettié, à Atakrou), et chez les Baoulé (a Tiassalé, Tou-

modi, Kokoumbo, etc.); c'est le zéma qui est la langue usuelle à

Grand-Bassam et à Mouossou;

2" L'Aanta, parlé dans la région d'Axim et de Dixcove, entre

l'embouchure de l'Ankobra et Sekondi, au sud des Ouassa.

C. A~.

Les Agni (appelés AM~tMï par les Assanti, Aowim parles Fanti,

.Co/t~aï ou Monnèi-fo par les Abron), occupent à peu près la moi-

tié du territoire des peuples Agni-Assanti, depuis la Tano à l'est

jusqu'au Bandama à l'ouest, écornés au nord-est parles Aafo, les

Doma et les Abron, et au sud-ouest par les peuples des lagunes.

On peut les diviser en dix-huit tribus; j'ai donné l'histoire et la

répartition de quinze d'entre elles dans l'Essai de Manuel Agni

(pages i97 à 206). Voici à nouveau, avec quelques corrections,

cette répartition, en allant de l'est à l'ouest et du sud au nord, et

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j

PARLÉS A LA COTE D'tVOIRE t07

1

en groupant ensemble les tribus qui parlent sensiblement le même

dialecte:

i* Les ~MiT~ya (Broussa sur les cartes) habitent, au nord des

Apolloniens, les deux rives de laTano en amont du confluent de la

rivière Bouégne (région de Dyemma et de Nguié ou Enchy),

s'étendant à l'est jusqu'à l'Ankobra, à l'ouest jusqu'à la frontière

anglo-française, et au nord jusqu'au Dadiessou anglais exclus. Les

ArM~y?ou Aryssyin forment unepetite tribu qui comprendquelques

villages sur la rive gauche de la basse Tano, notamment Elubo, et

quelques villages sur la rive droite, notamment Nougoua, Adyé-

gouâssou et Sikabilé. Ces deux tribus parlent à peu près le même

dialecte, qui a subi l'influence du zéma.

2" Les Asini ou Asoko habitent, mêlés à des Apolloniens, les

divers villages (Mâfya, Komaodo et France) quiconstituent la

population indigène d'Assinie mêlés à des Mékyibo, le village

d'Assoko dans la grande ile située au nord des poudrièresd'Assi-

nie, et les villages de Mo-oua, à l'entrée de la lagune Tano (rive

nord), etd'Étima, à l'entrée de la lagune d'Abi (rive est); puis, à

peu près purs, les villages d'Abi, Aguan et quelques autres. Leur

dialecte, surtout à Assinie, a fortement subi l'influence du zéma.

3" Les S'<ïyM!~ (Sanwi sur les cartes) comprennent à proprement

parler les villages ou régions de Eïboué ou Boué, Até-ngré, Ngra-

man-krou, Guiemvyessou (sur la rive nord-est de la lagune d'Abi);

Aouèssèbo, Krinjabo (ou mieux ~ir:M<~<~o), Abcisso (ou mieux

Fï&M~Mo); Ayamé, Akressi, Yaou, Kotâsso, Kouénzàbo, Byanouan,

Akyékrou (sur ou près de la route d'Aboisso à Zarânou); ces divers

villages se répartissent en deux groupes principaux, celui du sud

dépendant du chef de Krinjabo, et celui du nord du chef d'Ayamé.

Aux San-mvi, il convient de rattacher les A fema, qui comprennent

eux-mêmes les A~~cf~aou Angaman(Dissou, Nkossa, Nyamyes-

sya, Mouassué, Ngakin, Alakâbo; ces deux derniers villages, à

peu près désertés, sont situés le premier sur la Bouégne et le

second sur la Tano, au sud de Dyemma); les ~rc/c (nord de la

lagune Ehy; Ehanyan, Afiénou, Kouakrou, Gban-sou ou Mbassou,

Dadiessou; Toliessou, Aboulié, Kotoka; Bafya, Kofikrou, Dibi,

formant quatre groupements); les Mafere-amaou gens de Maféré.

Les San-mvi et les Aféma parlent le même dialecte et forment un

même groupement politique, sous l'autorité plus ou moins nomi-

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iOa VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

nale du chef ou roi de Krinjabo. Les trois derniers rois de Krin-

jabo sont Ama-Ndoufou (vulgairement Amatifou), Aka-Simadou,et Mbra-Kouassi, qui règne actuellement.

4' LesBelienufweou Bettié, établis au milieu des

Akyëdu nord,sur la rive droite de la Comoé, à Bettié ou Koguinan, et sur

quelques villages de la rive gauche.–Les ~V~M/~c habitent

ieMényé(faussempntécritIndéniéd'après l'orthographe anglaise),qui s'étend entre la Comoé à l'ouest, la frontière

franco-anglaiseà l'est, le parallèle de J~e~o-~a (un peu au sud de Koua-ua-krou ou Dyamrakrou ou

Diambarakrou) au sud, et leparallèle

d'Akobouassué (un peu au sud du poste d'Assikasso) au nord; lescentres principaux sont Zarânou. Abongourou, Niablé et Manza-

nouan, ce dernier village ne faisant pas partie, à proprement par-ler, du Ndényé. Les AMy<- (appelés ~M par les Assanti,Sefwi par les Anglais, Sahué sur nos cartes) habitent à l'est du

Ndényé, entre la frontièrefranco-anglaise et l'Ankobra; ils

s'étendentausud jusqu'à Amouaya inclus et au nord jusqu'à Débis-sou et Essénou inclus leurs centres

principaux sont Assafo et

Ouiya-Ouossou; au sud, ils sont séparés desBouressya par les

Dadiessoufoué; à l'est, ils touchent aux Denguira; ils sont séparésdes Aafo au nord et des Ndényénoufoué à l'ouest par une grandeforêt inhabitée, appelée A~o~ où l'on ne rencontre que desétablissements

temporaires appartenant à des Fanti, des Ouassaet des Assanti qui se livrent à la récolte du caoutchouc et qu'onappelle ~oyo/M~ ou ~o/~c. C'est à tort que j'avais rangé les

Assayé dans le groupe zéma leur dialecte ne sedistingue pas de

celui duNdényé*.

Voici. d'après chef de ~< q"<-)que. renseignements historiquessur le Bethé. le Ndényé et i'AMayé, renseignementa qui concordent en généralavec ceux publiés dans le Manuel Agni. 11 y a trè. longtemps, toutes les tribusKyi, Zéma et Agni, depuM Accra jusqu'à la Comoé et depuis la mer juNU'& laVolta, obéissaient à un seul roi nommé ~o.AMm< les dates de sa naissance etde sa mort, ainsi que le lieu de sa résidence, sont inconnus. Chaque tribu reven-dique ce monarque comme lui ayant appartenu, notamment les Bouressya et lesZéma; en réalité on ignore quelle était sa tribu. Plus lard, un autre chef réunitencore sous son autorité tocs les peuples agni-assanti on t'appetait~«tM-~ta- ilréstdatt en Apollonie et est génératement considéré comme un Zéma. Son autoritéfut fortement battue en brèche par les Fanti. A sa mort, l'hégémonie disparut etles diverses tribus se rendirent indépendantes.

Beaucoupplus tard, apr~ la fondation de X«tM<. par Tutu vers i700, les rois

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PARLÉSALACOTEDTVOIRE 109

5" Les Z)<M~MM/M'<? occupent une petite région dont Dadiessou

est le centre et qui est située en territoire anglais sur la rive gauche

de la Bya et près de la frontière, entre les Bouressya au sud et

les Assayé au nord; ils ont fait partie du même mouvement de

migration que les Sikassoufoué et parlent le même dialecte.

Les .S'<MM/M~ (appelés Güabenefo par les Abron) n'occupent

que quelques villages situés près d'Agni-Blé-krou ou Agni-

Mbri-krou (résidence du chef actuel J~yda) et a l'est du poste

d'Assikasso; le dernier de leurs villages à l'est est Kotokosso ils

ont aussi quelques villages à l'ouest d'Assikasso dans le Tengoué-

lan. – Les-So~<ï ou 2?OH~a habitent– non pas dans le Bondoukou,

le Barabo, le Siangui et le Kourounsa, comme je l'ai dit par erreur

dans le Manuel Agni mais entre les Sikassoufoué et les Abron,

dans une étroite bande de terrain assez peuplée, qui va de la fron-

tière anglaise à l'est jusqu'à la Comoé à l'ouest (villages de Kogui-

des Assanti essayèrent de reconquérir cette hégémonie et, continuettement, for-

çaient à leur payer tribut, les armes à la main, les diverses fractions kyi et agni

(Makima, Akim, Abron, Fanti, Bouressya, Assayé, Ndényénoufoué, etc.). Mais quandl'armée achanti était partie, les tribus vaincues reprenaient leur indépendance.

C'est sous le règne d'Apotu-Ware (i720-i74i) qu'Adom place la fondation de Bettiéou Knguinan et celle du Ndényénou. Le Bettié fut fondé par Abiri-Moro, qu. venait

de t'Assayé, chassé par Apokou-Ouaré.

Le Ndényë ou Ndényénou fut fondé par un Ntakima dont Adom ignore le nom (Ano

dans mon Manuel), chassé de son pays par Apokou-Ouaré au retour de t'expédition de

ce dernier dans l'Abron. Adom ignore le nom d'Efili-Ba et la tradition qui le donne

comme successeur d'Ano. Le premier roi du Ndényé dont il se rappelle le nom

est K<oaA!/t:MMMt(Kouatouman-Si du Manuel) ensuite régna JEyamoro (Tyambo du

~attMC<), puis (So-Kabna) (So-Kouamna), puis ~an~atyt ou Nandeke (Nan-Ndaki),

puis Bomwa (Benouan) qui ne régna que deux ans, puis ~em~e. puis AourM-Jt~e,

puis Sëtos-Ktoast, qui eut trois neveux Mta-KtoacKo, AmM)o~ et Ko/t-Ama<ra.

Mia-Kouadio, avant sa mort, désigna comme son successeur son frère Amooakon.

Mais la famille d'un certain Kwasi-D;kye mit un « fétiche » sur la chaise royale de

façon à ce que, si un descendant de la famille de Gboua-Kouassi occupait cette

chaise sans avoir offert au fétiche une calebasse pleine de poux. un chien cornu

et cent bœufs, il mourûL Malgré ce sort jeté, Amouakon voulut s'asseoir sur le

trône, mais il mourut l'anuée suivante (t892). Son frère Kofl-Amatran eut peur et

refusa la succession; Kouassi-Dikyé alors s'empara du pouvoir, mais les partisansde Koil-Amatran refuaaient de lui obéir. C'est alors que Kouassi-Uikyé, ayant

cherché à soulever le pays contre l'autorité française, fut déposé et expulsé (i895).

A ce moment, Kon-Amatran était mort, et la succession revenait à son neveu,

Amtca~ le jeune, chef d'Abongourou. Le parti de Kouassi-Dikyé, dirigé par.J~~t-

Ko<M<! et par Adom lui-même, conseillait à Amouakon de ne pas accepter la

succession néanmoins, sur les instances de l'autorité française, Amouakon consentit

à s'asseoir sur le trône et il règne encore actuellement.

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it0 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE 1,ANGUES OU DIALECTES

nan, où réside le chef Adou-Yao, de Koumankpatyé, Agnima-

krou Nan-ngo. T~kikrou-sud, Ata-krou, Ndrama-Krou, Yifossi,

Nxuekprt, etc., et villages du chef Kouamé-Sumbra entre la route

télégraphique et la Comoé); on rencontre anssi des Bonna dans

le sud ouest de Bondoukou, notamment dans les monts Zanxan

c'est de là d'ailleurs qu'ils se sont portés vers les pays qu'ils

occupent aujourd'hui au sud des Abron enfin on trouve encore

des Bonna dans le Baoulé, à l'ouest et près du poste de Guiguié-

hui (Gigyeiii ou Ct~cp!), où on les rattache à la tribu baoulé des

Atoutou. Les Abron les appellent .Bo~aï ou Monnèi, et appliquent

ce nom à tous les Agni c'est ce nom, orthographié« Bonaï » par

le Dr. Maclaud et « Bouanda-Agni»

par M. Binger, qui m'avait

amené à les confondre avec les Sénoufo-Nafàna de Bondoukou,

appelés« Banda et « Ouandara »

par les étrangers. C'est à tort

que j'ai dit dans le Manuel que quelques-uns s'étaient convertis à

l'islam cette remarque s'applique aux Nafâna et non aux Bonna.

Leur dialecte est à peu près identique à celui des Sikâssoufoué.

Les ~M~M~M/M~c d'Atakrou sur la rive gauche de la Comoé ne

se différencient pas beaucoup des Bonna, sauf qu'ils sont mélan-

gés de Zéma.–Les Binye (appelésBinik par les Koulango) habitent

Aouabou et quelques villages voisins de Mango. sur la rive droite

de la Comoé, Mango elle-même étant surtout peuplée de Mandé,

de Hacussa et de Ngan autochtones; de plus ils ont un certain

nombre de villages à l'est de la Comoé, ainsi que dans le sud de

l'Abron, où on les rencontre souvent mélangés aux Bonna.

6° Les Bomofite habitent à l'ouest de la Comoé. au nord du

parallèle d'Atakrou, au sud des Ngan-noufoué et à l'est des Ouré

(régionde Kouadio-Nguessan-krou). Les Ndamèfwe habitent

au nord-ouest des Bomofoué et à l'est des Baoulé-Agba (région

d'Amakro). Les ~V~nM/M~c ou gens du Ngan-nou ou pays des

Ngan (6~-ra des Mandé, Anno des Apolloniens), habitent à l'est et

au sud-est du Dyammala,entre le méridien de Satama à l'ouest et

la Comoé à l'est, limités au sud-ouest par les Ndamèfoué et par les

Bomofoué au sud-est où ils s'étendent jusqu'à Kamélinsou, non

loin d'Atakrou. Les .MM/M~sontdes Agni, mais, de m&me que

les Abron ont au milieu d'eux des vassaux koulango, de m6me les

Ngan-noufoué ont parmi eux des vassaux autochtones, qui sont les

~V;y<3 proprementdits qu'on rencontre dans le Dyammala, à

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PARLËSALACOTED'tVOtHE 111

_il _il 1

Ouassadougou, à Kamélinsou, à Mango, et qui ont une langue spé-

ciale appartenant à la famille mandé-fou mais presque tous les

Ngan comprennent le dialecte agni des Ngan-noufoué, lequel est

le même que celui desBomofoué et des Ndamèfoué.

7° Les 3~oro~M/<~ ou~o/'o/~<? habitent le Moronou (vulgaire-

ment Morénou), compris à peu près entre le Nzi à l'ouest, la Comoé

à l'est, les Abë et les Akyè au sud, les Baoulé-Agba et les Ouré au

nord. Les WM~'c (Ourô, appelés à tort Ouorié) habitent au nord

du Moronou la zone de partage des eaux entre la Bayasso (affluent

du Nzi) et la Comoé. – Les Z~ïM/e/M~ ou Baule occupent le

triangle déterminé d'une façon générale par le Nzi à l'est, le Ban-

dama à l'ouest et le parallèle de Satama au nord, débordant

d'ailleurs en plusieurs endroit? sur la rive gauche du Nzi et aussi

sur la rive droite du Bandama Blanc en amont de son confluent

avec le Bandama Rouge. Les Baoulé comprennent les sous-tribus

ou familles des Wor~o, des jFaa/M'e, des ~)Mn, des Sa, des

Atutu, desJVa~a/M~, des ~V~« et des Agba, avec leurs diverses

ramification t, comprenant notamment les .M~e~c, les A/M~ï~,

les Youre (Yohouré), les Kode, les Satikra, les Gori (tous rattachés

aux Ouarebo) les Akwe (rattachés aux Faafoué) les AaW (ratta-

chés aux Sa); les Mbâmra ou Mamra, les ~o~a: ou Gbona (voir

plus haut) et les .Kjoo~/M (rattachés aux Atoutou) les AMc/t~c

(rattachés aux Nanâfoué); les Sondo, les Sandoro et les ~Vzo/'o

(rattachés aux Ngban); les Asabu (rattachés aux Agba). Les

A~~yaS (Agbégnyaon, Binao des cartes) habitent, entreles Abè et

les Ari, les villages de Batra, Agbégnyaon, Bijué, Soukoukro et

quelques autres. Ils parlent, avec les Moronoufué, les Ouré et les

Baoulé, un même dialecte, ce qui porte à sept le nombre des dia-

lectes de la langue agni.

Je vais donnermaintenant des vocabulaires comparatifsde deux

dialectes kyi (assanti et abron), d'un dialecte zéma (amanaya) et

de deux dialectes agni (aféma ou san-mvi et baoulé). Je donnerai

ensuite quelques expressions spéciales aux dialectes agni de l'est

et qui ne figurent pas dans mon Manuel, ainsi que quelques

expressions baoulé apprises depuis l'apparition de cet ouvrage.

Le vocabulaire asanti a été recueilli en i903 à Bondoukou

auprès de plusieurs Assanti de Kouman-si, dont.&M~r~-G~M~/b,

petit-fils de Kouakou-Doua, douzième roi des Assanti; les

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lit VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALBCTES

informateurs remplissaient toutes lea conditions désirables.

Le vocabulaire a~ a été recueilli en 1902 et 1903 dans labron

même, auprès d'un grand nombre d'indigènes, dans les meilleures

conditions.

Le vocabulaire zema, recueilli en i899 dans le Baoulé auprès

de deux interprètes zéma, a été revu en 1902 et i903 auprèa d'un

certain nombre de Zéma.

Le vocabulaire a/e~M, et tout ce qui concerne les dialectes agni

de l'eat. a été recueilli de 190t à i903 dans les pays mêmes où se

parlent ces dialectes.

Quant au vocabulaire baule, il est emprunté à mon Manuel Agni

et à des informationa nouvelles recueillieB en i902 et i903.

VMMCLMtN AMMm, AMM. !MA, AFMa n MMK

t. – ~A MmtmAtMMt

AMMtt Abron Mmt AMm* BMnM

i ~0 ekb M <M AJ,~

2 en~ ~C ~yM<! ~~M

3 «<! <<! "<<! M~ M~

4 M~ ena,eH: Md! e~t "d!

5 MU eMC nu enu nu

6 MMyr ensyi tMyt ensyt Myf. Mu<î

7 M<a ~n«Ï MM <MMO MO

8 me«AMt t~~Me mogüe mo~ûe tn<)M<

9 «!~rC ~or~ ~or<ï agora

10 «<M edu &MrM buru &MfM

SO adMMM adM-MM a&MMt-~yM otttra a&Mnt-Aya

30 <MtM-«<ï <MtM<M~ a&Mra-«! a&Mfa-td! a&Mfa~

40 <M~M-«t~M a<tit-<Mr <tAMM-<~[ e&Mre.~ a~Mf~M~

60 <M<M~HM<H e~M-attMtH O~MM MM <tAMM-'tM atMrO-MM

00 a<<M«yr <Mt6-tyf a&Mr<-<ur a&MM-~r <tAMf<-<yf

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE il3

8

<. La voyelle initiale qui se trouve au commencement de certains noms de nombre dans ces

divers dialectes peut tomber après un nom, mais elle peut aussi subsister. Le nom de nombre

se place toujours après le nom de l'objet nombré, qui reste au singulier.

Il. t~EN Ntome

AttMtt Abron Zéma AMm* Baoulé

70 a~M-«Ô <!<<M-<<! aAur<<a a&Mfe*<o a~ure-M

M adü-oqüe adü-oqüe a&Mra-MO~Mc a~Mra-o~Me a&MfM-M~Me

90 a<fM-<'&or5 a~u-nAoM<) a&ura ttft'tï a&ura-~ord! atura-~yord!

100' oAa eAa ~ya ~ya,<Aa ya

terre a«Mt ahasi az<*t'e asa~e,a<ye a<ye

eau MtÂMO enzüo MZMre nzhüe nzüe

feu egya gya1

*i <i

rivière e~Auo at&e azuré asüe nzüe

mer flyevre gyemvye gyemvye

pays Man, kuru man, kuru amane ama, Aurd mè, &Mro

village <tMfM,~M tut'M,ATM tüazo kurd, kru tMrd,tt'd*

plantation afuo vwo /e, namwe /ye, namwe

chemin okwani eAMan,tM~atKeaad!ne atini a<i

montagne bepo topo boka boka boka

forêt kwae kwae ebonu bo, bro &o. bo-nu

arbre edûa düa baka baka waka

bois à bruter egya gya gya gya iye

herhes e<ef~ Mf~ /!y~ gügüre, aure gügüre, aure

cieltty~AM~~ Myo!AMp~ nyamne nyamye nyamye

jour (lumière) ade ale arye arie arie

nuit nôzu t~K'e A~oM)e

soleiloyüa eyüa ~t<a <<tt:c, eüa üa

lune o<ra esra ttane <ara aw~ro~ tara

étoile o~ra-tna eara-ma Hzat'a-Ma nzara-ma

rocher obwa ebwa ay&tt'a yaebwe yabwe

sableatCty<! atc<~y<! a~yM~ a~ya a~ya!

homme (~tthMie) Mtp~ nipè <ena Mettyd!, <dMd~ <dnd!, MeMyd!

homme (tMt, Mfi) ooetuma berima genyd brinzüa, byd byd, tyattfa

femme oba eba ~ar~ A~MO, bla bla, of~M~a

épouse yt yt yt yt ytpère pya.M a~ya.M yya.M sye, qya ~,n~ya

mère abrewa, r.a! no, ni md, ni ni, mo ni, mo

e

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H4 VOCABULAIRES COMPABATtFS DE LANGUES OU MALECTES

AtMntt Abron iMm* juem< n~uutc

m, te ta oAa, yar< ~o, ma, ba wa, ba, ma

jeune enfant Aa-AMma afuraAa«ma ta<waM

jeune homme otacere gbafrr

jeune fille <<~a tarwa

chef kptni Ap~M, aura ~Mra tprA* kpti

roi, grand chef Atttt, otae A<Mt aura aMra

esclave ao~o ao~o ~oar<' A<ïoane Ao~ant'·

port:ur a<<M-*M'a /b adu-swa-fo oaM-tM'a-/t~e <r<)-<ua-/M'e

ami ~~Ao <t<tMtco <(d'co <Mmco <t~M" <fy~m<)M<

genB(MtWt~tMt) /b,tM /b /ù~ /'M<! /'tM'

maison edan e<<<ï <M< <M< rüa, sua 'Ma

chez soi obun awum aura a«ro

~MtttttttttM pa<a,<MMye <t<ye fy!~ namwe-nu namwe-nu

chaise otu~Ma ''&tya biya bia

natte empa empabè bè M

mortier popo popo kpokpo kpokpo

pilon popo-ba popo-ba kpokpo-ba kpokpo-ba

boue <MO a<opT tokpo tokpo tokpo

coupe-coupe garante garante AeM ~MC, baka tata, bese

couteau M*an <tA<ï ladye lalye, dadye larye

fUBit OttAMO n<<AMO t<AMt ~Mt tüi

cruche M~nt 'i

Maiette ayoa ayoa,<ot~o <arye tarye

m&te nini nini ~Mttt ~t, AnnttMt &ya<MM, ~t

femelle bitè Ae~ ~ar~ AM<Ma bla, tM

petit ba ba yar~ ta ta

bœuf M~Me Ma~«e ~ndt< Mone nant

taureau ta~~Me-ntnt natt~Me.Mtm'' <Ho<;e ~tn<~t ndne-lula Ha<M-<Mfa

vache Marotte &<« Ma~Me-~e~ ~noAe-/at'~ n<ÏH<-&~<tMt nane-bla

veau na~oMe-ta Ma~ùe-ta ~taAe-yar~ M<ÎM-&a nane-ba

mouton ogüari egüani bwane A<taa bwa

chèvre abrekye abirikyi a&o~~t <'A~tt, bori kuma, bori

chien o<<AMa qüa qüa aaCa, qüa arua, Ma

étéphant MAMM~ «AM~o aïo~r awf, a<Mt <Mt

hippopotame MAu-<A«nJ HtM-<AMM< MïMre-MMF mAMe <tcr HtM<-<Mt

lamantin <ere ~fe ·

oiseau anoma anoma attc-yar< anoma attomo

poule akdkd okdkd MM aJM,~<)M aM

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE it5

ABMnti Abron Zéma AKma Baoulé

œuf kisüa ÂMM&a krimvüa ~rM~oya Jb'tM:&a

caïman o<<eM&e ad~~ e/e~toe e/enye a/enoe

serpent otee ewo ~wo ewo M'a

poisson agüeni aoùene <OM~tt egüe güe

igname odye edye elüe elüe, edüe duo

banane (grosse) boradye borodye bana bana, ~<!nda manda

patate e/enda alenda

taro koko koko koko

manioc ta~At agba bedd ced~, agba agba

haricot adua adua alua aluba aloa

piment m~tu Ma~M Mo&M m~u M«~

mats aburo abro able able

sel ~AtHt ~~tMt ~tMt ~t

riz <<! aure ahure aure ayùe

palmier à huile be be me me me

amande de palme ayeni ayeni ayi aye ae

huile de palme e~too e~oo ~o ~o )tyo

vin de palme :<ï,n:d! nzd n:<!

bière d'* mafs pinto ptn<o pindo a&/e-n:a!

arachide ~~ye ~[Aa~e e ~a<ye ~~a<e /n<e

caoutchouc(~t~tK) A~o A~oo polombo pot/tie apolombo

tabac (a p)&a)) &o<re Ao<ro diki bosro, diki a<ra, &o<ro

viande ndm Md! na Md!, ttd!e nè, ni

pain indigèno attùam arye <e, alye arye

'auco ~&M)OMt tro tro <o

tête ti <t <t <t <t

cheveux ~n-tÏMt eût li-mwi <tMtPf

yeux ni ani ~[ye ~~< ~'majAtma ~tma, t~a

oreille <~ ~0 M <u

liezjAt<! e/AMMt &tCi bwe bwe

bouche aM<! ana ntca!, /t~a! nwd nwt!

tangue Ae<ere-md! fetere m<î <a/e~ema <a/reMd!

ddnts si ai gye ~e oye

cou AoN etC komi komi

nuque toM-~At eAu-AAt tomt-~ Aomt-~

poitrine mu koko we

~Snufu no fu ~B/MM~ ~O/Mfe ~0/T~

ventreyafum nofuru ko ku ku

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i<6 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

·u ·6wnn VA-01~ D__u'AMMti Abron Zéma AMm* Baoulé

do* At ki tjt

reins üi üi

derrière butumd mutwll

péniw koti <M<ye twa twa

tosticules <AoAa yAttereM'a ndoma ndoma

vagin au<* Ad kô

main M M <a <a <a

bras <a-<<Ma M-<<Ma ta-baka sa-baka <a-Aomtnu'

doigt «t-Mtoa sa-ma M yar~ sa-ma sa-ma

ongte <a-6<ct M-At~t

main droite <a-m/<ï M-Ht/<ï sa-/ema M-/atna ta-/ama

gauche ta'&e~tMHt <a-&e~tMnn <a-&~Me <a-A~ <a-6~

cuitM «r~ sert M<ca ~MM

genou kotogüe kotogüe ndgroma no~roma

pied na M ~ya~e gya yya

jambe HaH<M na-ntu gya-baka gya-baka ~ya-AomtnM

peau um4 oAMtMÏMt M'M<ï, kpro Cmo, kpro

chair ndm ndm n<ï

·

M<ï H~, ttf

sang mogya Mo~ya mogya mogya mogya

graisse <.<fMt düi ?<

tiMU ~ama tt<<tre ddre «fa! (otM

pagne MtatHa HMfe <<<ïre trani, kondro kondro, <aMe

TÛtementtradye ~aaye <ra<<ye <raoye <rafe

perles a/er<' a/re o/fecorail

H~e.ta att~~re-ma

anneau nka nka ~a )~aor <At*a <At<;a e:Mta Mta sika

argent <<:AM<<e ~Mete ~ye«,f<ona

poudre d'or tAtAa~taM<Mre. eïMJta-&M<M<'< <tta-<M&M<~ ttta-moutre

chOM <f<<fya (t<,<tye <aye dike, dye rike, rye

nom di di A~a duma

parole ~Me~ yt«w ~t«T<

palabre ~M<~ ~Mre,~ tMM

langage Aa<a Aa<a ~w~ güem yûeM

prix (valeur) e~tpe e~e gwa ~tpa ~catalisman tMMm ~u<Mm aH~M aHMoi <MH<o.t

jour (date) At da da ~ra< le, ~r

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE «7

AMMti Abron Zéma Aféma Baoulé

jour(durée)da da de dp le

mois osrani etrant M'-a tara awdro

année o/-M ~<. afwe

m~nttromo ~romo ~femM

soirnf)<Mt'~ no<M&a MO<M'a

dimanche meme-da me-de mone

tundi Atcan-da A<'<t.oe te<y<'

mardi gyo-da güe-de 9~~

mercredi 6eMo-da mnd-de <M<M<t

jeudiku-da u-de we

vendredi yao-da ya-de ya

samedi" fye-da ~<

aujourd'huiène nne ène '<' ne, neke

hier ènora nnera anomd anuma anuma

demain oAtMr aAtnr ~Atma ajhima aima

après demain on~r ar~r èdikyi aft'tur atMa-<t

pirogue oAurM, ode adere ~Mt e~e, elie alie

pagaiedabwa tèbwa

baleinière sürüku

barre(6urf)sèrèki 'ereAt

Accra ~< ~~<*

Cape-Coast O~toa Agwa JB'ytca Egwa ·

Axim Brafo Brafo Fra/b

Assinie ~/y<'~MAo ~a/ya JM<ÏM.ya

Coumassie jruM<ï-M J!'um<t-<t A'Mma!-M ~um<ï-<t ~Mma.<i

Bondoukou Buntuku Butuku ~onaM~M Bonduku ~OMOM~M

Kong Kpd ~P~ ~P~

Basse-Volta Akoroho Akoroho ·

Volta Noire ~oe~ Aderd ArM~e"

Comoé AuMM~e Kumwe ~OM~e ~um~e Kumwé

Fanti ~o'tt<t ~'on<t Fa~t Fa'Mat F<ÏMOt

Assanti A<o'«,~<on<i ~<ïn<t ~«înae ~«ÏMar~ ~a

Abron ~tt-j-m/b ~ra.mM ~ra-/ït~ A~OM~e AtoMu-/<ce

ou Cyamd!b A&r~~M Cyam<Z Cya~a'/tc* 6'am<t-

Ntakima Ntakima ~o<ttt-/b

Doma Domna-fo ~(Wto-MM F<WMa-/4pe

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118 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTESIL »..

A,

fr

Agni AwetfüiBo>:nai~-fo ABüi Arâi A~iBonna

~f" Bonnas~uf..<e~<,

~°.fo

~r ~Tr

0~ ~A, ~°''

·

K~KoulangoNkord-mfo l1'kdld-muo

N.ftMZ~ M~i,

M~' G~

CbMy..

~rEuropéen Bure-ni Bure-niBrù-jürè Brd-fwe Brd-fwe

thmtlr de e&oI~OIC k~go-ni kô9o-fo potombo-fürè poyo-jwe potombo-frue

Nolea. t. Il est àremarquer qu'on emploie le même mot, en

~T~X-s:. ule radical de ce mot subsiste en zéma et en agni pour désigner le

~SF~ le« feu II. 2. Il existe d'autres mots pour désigner les rivièresasüe-ba ou asüe-o-ba en abron et- enaféma, nzüe-ba en baoulé

(l'eau qui vient), servent àdésigner les ruisseaux qui n'ont pas denom bo-naa en aféma, bro-nzüe en baoulé, servent à

désigner lestorrentsqui descendent des

montagnes ou leur lit quand ils sontà sec; agyoma enagni désigne un bief, souvent à sec, qui sert dedéversoir à une rivière en

temps de crue. Encomposition et placéaprès un mot, le mot abron aaüc devient,üe (nsüe après une

voyellenasale) et le mot agni aaüe devient nzüe ebu~a-aüe(abron), yaebrue-nzüe(afémx), « la rivière

despierres ». 3. Les formesabrégées

~It~ après un nom d'hommeKofi-kru ou

Ko~£-krct « levillage de Kofi ». On voit souvent sur lescaries anglaises lea

orthographes kurum etkrum elles sontinexactes ~i~rum veut dire « au

village, dans levillage », et Corres-

se? be Ire Kofi-kru(abron), « comment appelle-t-on cevillage? on

l'appelle Kofikrou"

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i'9

me ko kurum, ~c Ao Ko fi-krum (abron), me ko kurd ro, M~o Kofi-

~ro(baoulé),«jovaisauvillage,jevaisàKoHkrou.Aprèsun

nom autre qu'un nom d'homme, on se sert, pour former des noms

de lieux, d'expressionstelles que nu « dans », <M « sur, lieu de »

(so en aféma et en zéma), bo « sous », nwâ ou a~ « bord, au bord

de »,« à terre, la terre de » (si ou <M:en assanti et en abron)

souvent, en assanti et en abron, nu se remplace par un n ou un m

placé après le mot; ex. Ese-nu (assayé), E3en (assanti) « dans les

cruches, pays des cruches »; ~~M(baoulé), (aféma)« le

lieu de l'or » ÂM~o « sous les arbres à cola » ~y<w~« au

bord de la Bya »; La/yc-~c (agni), Da</wM! (abron) « du minerai

de fer à terre, la terre du minerai de fer », etc.

4. Le mot ~Mre désignel'herbe qui sert à faire les toitures,

une sorte de chiendent géant; aure veut dire « l'herbe » par oppo-

sition aux arbres aure-nu « savane 5. Le mot A~,

Mveut dire à proprement parler

« un homme parvenuà la ma-

turité le mot aura ou ~a veut dire « un homme riche, un

homme généreuxle mot osae (asae en agni)

veut dire « un con-

quérant,un chef d'armée » 6. Les mots A< ~a~c, /~a~,

ne signifient pasà proprement parler

« esclave mais « enfant

d'homme du nord, d'homme tatoué, de 7~ », les populationsta-

touées du nord (Sénoufo, Bobo, etc.) fournissant la majoritédes

esclaves des Agni.7. Les mots fo, s'ajoutent

en gé-

néral aux noms de pays et aux noms d'instruments ou aux verbes

de métier pour former les noms de nationalité et de profession;ils

servent aussi à former des noms d'état qui remplacentnos adjecttfs.

Pour les noms de nationalité, on peut ne pas ajouter /o,

ou au nom du pays ou de la tribu, mais on l'ajoute toujours au

nom du village. Aprèsune voyelle nasale, fo devient souvent ~/b

ou mvo, et fwedevient parfois mvwe; ex. (en abron) Asanti ou

A ganti-fo« les Assanti A~<o « les Abron », adu-swa-fo

<.porteur (de adu « charge

» et swa « porter »), ya-pa-fo« cou-

rageux » (de ya« colère pa

« bonne »), ~M~o (les gens de

Kouman-si).

8. Par « pain indigèneil faut entendre une pâte, préparée

au

pilon, d'ignames,de bananes, de manioc ou de taro, préalablement

bouillis. 9. Les expressions~-<Ma et M-~a veulent dire

« l'arbre de la main »; sa-kominu veut dire « le cou de la main

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<M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

10. Les noms desjourp de la semaine sont au fond les mêmesdans toutes les langues agni-assanti, mais, en baoulé (et très sou-vent aussi dans les autres dialectes agni), on n'y ajoute pas le motqui signifie « jour » (da ou de ou le).

Les Agni qui connaissent la Volta lui donnent le même nomqu à la Comoé. 12. Le mot

W~ra./b vient de W~ra ouW~orc, nom donné aux

Mandingues par les Haoussa. – i 3 Tousces mots viennent du mot

mandingue kara-morho ou kara-mo (del'arabe kara « lire » et du

mandingue ~o~o ou mo « homme ~)parlequel on désigne les lettrés. i4. Le mot vient de l'an-glais <. soldier »; le mot zara ou nzara désigne en agni une troupede gens armés (d'où n~ ~r<wïM, en assanti nsèrem ou

« uncamp, l'endroit où se réunit une armée »).

REMARQUES SUR LES NOMS. – i°Composition. Dans toutes les

langues agni-assanti, les noms composés se forment par juxtaposi-tion, en mettant le premier le nom du possesseur et le second lenom de

ï'objetpossédéou dépendant; si le nomcomposé est formé

du nom d'unagent, d'un verbe et d'un nom régime du verbe, on

met le régime d'abord, puis le verbe, puis le nom de l'agent. Lavoyelle initiale des noms

disparaît le plus souvent en compositiondans le

mot qui setrouve placé le dernier; souvent aussi la consonne

initiale du dernier mot se modifie lorsqu'elle suit une voyelle na-sale (b, p, f, v devenant mb, mp ou mb, ou mv, d, t, s, zdevenant nd, nt ou nd, ns ou nz, nz; g, k devenant ng ou nk,

ou ~); en général les consonnes restent fortesaprès une nasale

en abron et en assanti, et s'adoucissent enagni. Ex.

A~b ouA~~M/o ou Abrd-mvo (assanti ou abron) « un homme de l'AbronM-~a./M~ (baoulé) « un porteur, charge-porte-homme

:~a~or/ possession. Le rapport de possession ou de dé-pendance s'exprime de la même manière

~o/? ti « la tête de Kofi »,sika ~a « un anneau d'or ». Parfois, lorsque le possesseur est unêtre animé, on intercale un adjectif possessif entre son nom etcelui de

l'objet possédé Kofi i ti (Kofi sa tête), A~b kuru(les Abron leur pays).

3° Pluriel. Les noms forment leur pluriel en ajoutant au sin-gulier le suffixe me, mu, ma ou à

l'exception du mot ba ou wa« enfant

qui fait aupluriel ma, mais seulement

dans l'acception

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i2t

d'enfants d'un même père, et encore on peut faire suivre ma du

suffixe qui indique le pluriel. Mais il convient de se rappeler que

le suffixe du pluriel disparaît toujours en composition ainsi que

devant un nom de nombre ou un mot qui renferme en lui-même

l'idée de pluralité (comme le mot «beaucoup de » ); de plus le

suffixe du pluriel disparaît le plus souvent lorsque le nom est suivi

du pronom de la 3' pers. du pluriel (~ ainsi qu'après les noms

de tribus terminés ou non en fo, /ïtr~, /M~ enfin les noms collec-

tifs restent toujours à la forme du singulier (edye, elüe, duo « des

ignames ») si on veut les nombrer, on en forme un nom d'unité

en y ajoutant le mot ba ou ma « grain, fruit », lequel peut prendre

la marque du pluriel edye ~a (abron) « une igname », edye ba

~R « cinq ignames », edye ba ma «quelques ignames ».

Ht ADJtECTttW ET MMMtOMS

Note. La plupart de nos adjectifs qualificatifs se traduisent,

dans les langues agni-assanti, soit par des verbes d'état (être

grand, être long, etc.), soit par des noms terminés en fo, /Ït~ ou

/:M (voir plus haut). Je ne donne ici que des adjectifs proprement

dits ils se placent après le nom qu'ils qualifient et restent toujours

invariables; il en est de même des adjectifs déterminatifs, excep-

tion faite pour les adjectifs possessifs, qui se placent avant le nom.

Les pronoms sujets ou adjectifs possessifs terminés par e élident

généralement cet e devant une voyelle; cependant cette élision est

rare en agni.

ÂManti Abron Zéma Aféma Baoulé

blanc /M/M /M/u fufûre /M/we M/~e./M/we

rouge kokore kokore kokre

noir biri biri ~~e &t/e &/e

bon pa pa kpare A~pa kpa

mauvais M <<* dane M

grand tendene tendeni tende

gros A<Mt kpore kpuri kpri

petit kuma &aAro ki kakra, kd ka

stupide AM/a<ya A!f<My<t ta<ya Atoatya «MZt, &tca«/a

tout, tous koti kora, kokoti krwakrwa

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122 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECtES

Assanti Abron Zéma Aféma Baoulé

mot (sujet)1

me, mi me, mi, m me me, m, mi me, m, mi

tmoi (régime) mi mt mi mi mi

loi (sujet) wo, u <co, u ~o è ~'o, è

toi (régime) wo wo wè wo wo

lui, elle (snjet) o 0 0 o, a o, a'

lui,e!le(r6gime)*nM,ni ni, n, nu ci. a i,ei i, èi

nous (exclusif)' ye ye ye ye ye

noua(inctu:tif)' ame ame yame ame ame

vous* 1 amene amene yame-e, be &' ami,

eux, elles be be be be ~e

mon, ma, mes* mi, me mi, me me mi, me mi, me

ton, ta, tes wo <co e wo, è wo

son, sa, ses oe we o, i i i

notre' ye, ame ye, ame ye, yame ye, ame ye, ame

votre amene amene yame-e, be be amM

leur be, &a &e be be te

le mien, à moi me dya mi dye me dye me dye mi rye

le tien, à toi wo dya wo dye è dye è dye wo t'yete sien, à lui oe dya we dye o dye i dye i t'ye

e nAtre, à nous yeaya,aMteat/a ye dye,ame dye ye dye ye dye,ame dye ye'rye, ame t'ye

le vôtre, à vous amene dya amene dye &e dye be dye amC rye

le leur, à eux" &e dya te<<ye be dye &e dye be rye

ce, cette, ces" ni, yi ni, yi nyd ni, ne, .ta ~ya, ni, ye

celui-ci ni, yini ni, yini ny<ï yeka nya, yeni

ceci ni ni nyd eta ~ya, ye

en, du, de la, des bya bye bye bye «e.Aye

quelque chose de bya de bye de bye dike rike

quelqu'un enipè A<! nipè ~o <ena ka menyo ~C <dnM A~

rien de fi de fi de lire atte/! rike fi

personne entp~ fi nipe fi <ena /îre menya /t «!na

qui mo, o mo, o m<), o m<), o

que to &o &d ~<!

quel? AoAt yahi wonye honi woni, bonyd

qait tcd' <c<! tca tôt wa

quoi?'* ntM,<MM n!M,n<M nzukè nzu n<u

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PARLÉS A LA COTE D'iVOIRE 123

jy~M. 1. La forme la plus généralement employée est me,

dont l'e s'élide devant une voyelleet souvent aussi devant une

consonne mi ne s'emploie guère qu'au futur. 2. La forme u,

en assanti et en abron, ne s'emploie guère que dans les phrases

négatives ou interrogatives; l'o de M'o s'élide devant une voyelle.

3. La forme a s'emploie assez rarement, et seulement devant

un verbe d'état et lorsque le sujet est indéterminé. 4. La forme

du pronom régime de la 3" pers. du singulier varie beaucoup solon

la terminaison du verbe ou de la particulede conjugaison ou de

négation qui le précède on peut d'ailleurs, presque toujours, le

supprimersans inconvénient. La négation ma, suivie du pronom

régime de la 2° ou de celui de la 3" pers. du sing., se contracte

avec eux pour donner les formes ?MO (2* pers. dans toutes les

langues agni-assanti),me (3° pers. dans les langues zéma et agni).

Le pronom sujet de la 3° pers. peut se supprimer lorsque le verbe

a un substantif comme sujet.5. Le pronom ye implique la

personne qui parle et celles à qui l'on parle, à l'exclusion de celles

devant lesquelles on parle.6. Le pronom ame ou yame implique

la personne qui parleet toutes les personnes présentes. 7. Même

dans les dialectes qui ont une forme spéciale pour la 2' pers. du

pluriel, on remplace souvent cette forme par celle de la 3" pers. du

pluriel, ou bien on les emploie ensemble « Vous allez » amene ho

ou be ho ou amene be ho (assanti). 8. La forme habituelle est w:;

on n'emploie en général me que devant des noms monosyllabiquesterminés par le son i ou le son ye. Il y a pour les expressions

« mon père et « ma mère » des formules spéciales qu'on trouvera

aux phrases et exemples. 9. Voir les notes 5 et 6. 10. Voir

la note 7. – ii. Les pronoms possessifs sont des expressions qui

signifient« ma chose, ta chose, etc. ». i2. La forme ni joue

quelquefois le rôle d'une sorte d'article défini, à peine démonstra-

tif. – i3. Les expressions usitées pour dire « rien » et « personne »,

et qui signifient« aucune chose, aucun homme », demandent à

être accompagnées de la négation, comme en français.– 14. On

peut remplacer la forme mo ou par le simple pronom sujet o.

–15. Le pronom conjonctif régime peut se supprimer, mais alors

il faut toujours exprimer le pronom personnel régime à la suite du

verbe, chose qui n'est que facultative si on fait usage du mot bo ou

M « la chose qu'ils veulent », rike M kuro ou rike be kur'e ou

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i24 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

rike M be ~Mr'e (baoulé). 16. Le mot nzu est souvent suivi du

verbe « être M ou du verbe « aller M nsM-~o (assanti), MZM-ya ou

nzu-ko (abron), M~M-Ao, MZM-M~o, nzu-ko (agni).

tV. t.E< VEBBEW

AtMntt Abron Zéma Aféma Baoulé

aller ko ko ko Ad,A<) ko, wo

partir ko ko ko A<),A<) ko, wo

venir, arriver' ta ba ba ba ba

venir de fi fi fi fi

rester debout gind gind ~trr gind gind

«'asseoir* <f<î<e <ra<e <r<ï:e ~<be <ro!<e

se lever <ort <ort ~Ma:u gyaso gya,u

accoucher da da da da la

dormir ada da dafi dajc lafi

courir H~nd't aA~ndt aM'<ÏMd't

tomber wt là <~ <<)

mourir wu Au hu ahu au

être (verbe attrib.) ti <t le <t, te ti

être (dans un lieu) ho ya, da wo wo, Ao wo

nepasétre(atthb.). ne

nepasétre(Mn)JM). numa numd

prendre fa /a /a fa fa

apporter fa-bra /a-tra fa-bala /o-t/a,t~ fa-bra, brè

emporter /ato fa-ko fa-ko fa-ko fa-ko

aimer kuro kuro kuro kuro kuro

chercher teM<M AuHd!~

appeler rre /fe fre ~e, Ao-r<' /re

comprendre ti Ii de t',<e Ii

voir Ae Ae Aa cAe a~a

connattre ni, nim Mj/MMù .<* ai

dire M <e .<e M «

parler Aa<a, ka <;<Ma, A<: ka kd, gyûgyo M. ~~y"

manger (Mtt MotM) di arye di alye di arye

manger(~M)it) di di di di di

boire Htmt,<toaC «! na nô

frapper &o ~o &o &o &o

battre fi /t fi

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE<M

Mm~ AMma Baoulé

t.~ tt' Zéma

casserbu bu bu bu bu

couperkwe kwe kpè kpè

fendre paki paki kpaki kpaki

donner`

L.

acheter td to to to t~

fairecuire "M

demanderait)

"rè

demander (~~)~

bisa bisa

laver pu pukpu, un:i kpu, unzi'

se laverbya bya, unzi

MMM

tuerkum

~-?

pleurerrire

sere airi

respirerle-hume

· de-humye le-umye

,tr.n.< H

êtro sec awo awu ahu au

être humide afo afoadua alua, afafa

y

remercier' dâae dâae dâze dase dâse

avoirle le de, le de, le le

<ie,<c «<« M

faire0

yo, di yo, di yu, di yo, di

8e lever (le jour) aki alei bahi

baiser-(id.)

attacherki ki ki ki ki

détacheradtigi ydRgi

détacher9yü

~M ~r. ~-A~

payer

tua·kakè tüa-kare tüa-kcuv

s'éveiller'<

·

palabrerli-güekè d~6<f<' kd-ndè

marcher nanti nanti <~ nandi, tu

porter (sur la tête)

sua

attraper'0 tra, '0 tra, ad'

ouvrir

fermer<ua.!Mre Aata-M Acta-~u"

monterfo fu

descendreau& 9!/û-a«

wuru wuru wurowuru wuru

sortir

~erL

charger (an porter)<M

su sua

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126 VOCABULAIRESCOMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

~Vo/M. Le verbe ba fait àl'impératif et au

subjonctif braou bla (bala en

zéma). 2. Le verbe ou ~<. veut dire exac-tement « demeurer

par terre(trà ou

~); le radical tritout seul signifie «

demeurer, rester assis, rester 3. Les verbesfa-bra et fa-ko sont

composés chacun de deux verbes (prends-viensprends-va~; aussi doit-on mettre le régime entre les deux fabra «

apporte la nourriture », ko «emporte-le (baoulé):leverbe ? ou brè est un verbe simple. 4. Le verbe fre s'emploiedans le sens d'

appeler » et dans le sens de « nommer quantà l'expression ho-ri ou ~-n (qui est pour bo ri, prétérit de ~o),elle nes'emploie que dans le sens de « nommer ho-ri «.?

« commentl'appelle-t-on? (pour ri i duma se? on a frappé son

nom comment?).-5. Le verbe ma veut diresimplement «donner,

mettre en mains » veut dire faire cadeau de ». 6 Leverbe ne

s'emploie enagni qu'en parlant du linge; unzi s'em-

ploie dans tous les cas. 7. L'expression <~ ou dàze est unecontraction de da lise ou de « se coucher par terre ou« prendre de la terre », allusion à la coutume qui consista, pour~primer sa gratitude, soit à se prosterner contre terre, soit àprendre une motte de terre et à la déposer aux

pieds de son bien-a.teur 8. Le verbe yo signifie « faire dana un sens général;ou

li s'emploie dans des expressions particulières, telles quefaire du travail, faire (l'extraction de) l'or, faire (le métier de)oldat, etc. 9. Le verbe

signifie «s'emparer de, saisir0 veut dire « attraper au vol, recevoir dans ses mains 10 Les

erbes qui signifient « ouvrir » et « fermer veulent leur régimentre le verbeproprement dit et la particule (~. aure, M, ~)Me alaka ~M « ouvre la caisse

» (zéma).

_mwuaa.aGv7

A.MMti Abrou Zéma Aféma Baoulé

retourner (t.~)déchirer ti ti tiavancer

– ~/tMMU d!-)!~Uenvoyer soma zomaa

poser, mettre ~.a

garder

obtenir

oubher

hrrr% J

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE <27

V. ~A COBtJtBttAMON

Je donne ci-après les typesdes temps les plus employés

en as-

santi et en baoulé. Comme je le dirai après, les conjugaisonsdes

autres dialectes peuvent toutes se rapporter à l'un de ces deux

types.Je n': donne que la première personne de chaque temps;

pouravoir les autres, il suffira de remplacer

le pronom de la

i" pers. par le pronom sujet convenable (voir le tableau des pro-

noms et les notes qui suivent).

i" Verbe actif ou neutre commençant par une lettre autre que

"A u.

2" Verbe actif ou neutre commençant par« a ?

La conjugaison est la même, sauf que l'a initial du verbe s'élide

après toute voyelle autre que e; Fe final de certains pronoms sujets

et de la particule le s'élide au contraire en général devant l'a initial

du verbe qui subsiste, quoique le contraire ait lieu aussi quelquefois

enfin le pronom sujet o de la 3' personnese retranche souvent

« il meurt », o'u ou au (baoulé);« il baisse », o'z~ ou oz~ (assanti).

3" Verbe passif

AtMnU BMaté

je suis mMgé, ou j'ai été mangé tn'a<~ m'adi 1

ou je serai mangé

je sait! en train d'être mangé mt le adi me «< adt

j'ai été mangém'â a<K m'adt ri

être mangé*·

«a":

ÂMMtt BMUté

je mange ou j'ai mangé me di ou m di me di ou m di

ou je mangerai

je suis en train ie manger me le di me !M di

j'ai mangém'adt tnedtnetnt'a~'

que je mangeM'an~t' t tn'&ttdtoumtttctt'

mangedi di ou di e

6

mangerdi di

action de manger dt-e ~c

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<M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

6' Vnrhr~ nluYD'it.

Les verbes commençant par « a », à la voixnégative, se conju-

guent comme les autres, sauf en ce qui concerne les élisions, les-

quelles se pratiquent comme il a été dit précédemment. Lesverbes passifs ne s'emploient guère à la voix négative qu'au tempsindénni (me n ~t, ~'&~ ma), au prétérit (~'«/ï â~, me nid â< ri

ma) et, en baoulé, au temps de volition (me su âdi ma, je ne veux

pas êtremangé).

Notes. i. L'n sechange en m devant m, p, v et en

devant g et k, généralement; les pronoms wo, ye, ame, aw<Mc,élident leur

voyelle devant les particules ic et ~ï; à la 3' personne,on a o <ï~ « il a mangé », M'&M «

qu'il mange »; on peut aussi,pourle subjonctif, employer le

temps indéfini précédé de « que »– 2. Le vrai prétérit en baoulé est me di ri; la forme m'd di signifieproprement que l'action est proche, soit dans le passé, soit dans le

futur, et peut se traduire par « je viens demanger

» mais aussi

par « je vais manger » la voyelle finale du pronom wo de la 2' per-sonne s'élide devant la particule a; les autres pronoms en généraldemeurent intacts la particule ri du prétérit devient le plus souventni après une nasale ou un u; lorsque deux verbes se suivent im-

médiatement, ri se place après le second ~o se ri « ils sont allésdire ». 3. L'n devient mdevantm, p, v et

devant et k; iaforme ~'an di ou mi n di ne

s'emploie qu'à la i"personne; aux

autres, on se sert du temps indéfini me di précédé de~Me que » àla 3* pers., on a aussi ~J di. 4. La particule e (généralement oau

pluriel) est explétive et se place après le régime s'il y en a un.5. Le sufnxe re du nom d'action, souvent prononcé le, rè ou

devient en général ne après une nasale ou un u; plusieurs verbes ontun nom d'action irrégulier, comme gyügyo «

parler », qui donne

~t~~ «parole, langue et ~<ï~ «

prononciation, façon de

AMMU Baoulé

je ne mange pas, ou je n'ai me n <<t* Me~tmaounte<<t~"

pas mangé

je ne mangerai pas mi n di" m'~ di m~

je n'ai pas mange 'n'on~touMen ~<yt" me nia di ri m~ne mange pas na di n~ di ou e"n'êlre pas man~ M<t di na <<(

.vvs~uvunaalfre7 ~V.1Y.

4' Verbe négatif:

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 129

'.l'a '1 1 1 v1

parler M lafi« dormir », qui donne la fre K sommeil », etc. On

a en baoulé un temps supplémentaire me su « <~ « je commence

à manger M.

6. Les verbes commençant par a, qui d'ailleurs sont presque

tous des verbes neutres, n'ont pas de passif. 7. La voyelle à qui

caractérise le passif ne s'élide jamais, mais la voyelle finale des

pronoms sujets peut s'élider devant elle et le pronom o peut dis-

parattre. 8. Le verbe passif a, en baoulé, un temps supplémen-

taire me su <ï « je vais être mangé ».

9. La négation assanti n devient généralement m devant M:, b,

p, v et M devant et k; la consonne qui suit peut s'adoucir (b en

m. f en v, k en g, p en b, s en z et en d). 10. Les autres per-

sonnes sont semblables à celles du temps précédent, sauf qu'on

dit le plus souvent u n di à la 2" pers. 1 t. La voyelle finale des

pronoms sujets disparaît le plus souvent devant «M le pronom ~o

devient souvent u le pronom o ne varie pas. L'n de an subit

les mêmes modifications, s'il y a lieu, que la négation simple n

(note 9), de plus elle est peu sensible devant un h et alors le ton

de la voix ou le geste indiquent seuls que la phrase est négative

Mï'~MMMM (pour Mt'~M M& nu) « je ne l'ai pas vu ». – La t'orme

me n di yi ou encore Mï'~M di yï se reconnait dans les expressions

o m ma yi (pour o m ba yi) et o «Mt ma-y (pour o <~ ma yi)« il n'est

pas venu ». 12. La forme me < ~M peut s'employer dans tous

les cas; la forme me di « ne peut s'employer que lorsque le verbe

est suivi d'un régime ou d'un attribut. i3. La forme me nia di ri

//M ou me nia di signifie je n'ai pas encore mangé »; la forme du

passé simple me <~ ri ma est peu usitée et on la remplace par le

temps indéfini (me di MM). 14. Aux autres personnes de l'impé-

ratif, le pronom se place avant na, sauf le pronom be « ne mangez

pas », <HMCna di o ou M~ be di o (voir aussi la note 4). i5. On a

en baoulé, à la voix négative, un temps supplémentaire Mt<?&Mdi

ma, « je ne veux pas manger ».

Remarques sur /M autres dialectes. La conjugaison a~ est

exactement la même que la conjugaison a~M< la conjugaison

zema est également la même sauf que le nom verbal est di-kè (au

lieu de di-re) et que la conjonction du subjonctif est mo (au li~u de

~).

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~0 VOCAUULAtKES COMPAHAUFS DE LANGUES OU DIALECTES

La conjugaison a/ema est la même que la conjugaison baule,

sauf que i* « je suis en train de manger» se dit à la fois me le di

comme en assanti et me su di comme en baoulé 2" di a presque

toujours le sens passé, comme en assanti, bien que la forme me

di ri existe aussi, comme en baoulé; 3* la négation s'exprime à la

fois comme en assauti (me di) et comme en baoulé (me di ma).

vt M~CE HM ~ternnE*

Le régime se place toujours après le verbe, sauf à l'infinitif (voir

plus loin). Si le verbe est suivi d'une particule~ comme yi ou ri,

ou d'une négation, comme ~M ou le régime se place après la

particule ou la négation. (Exception estfaite pour e et o, particules

exclamatives de l'impératif, qui doivent suivre le régime.)

Lorsqu'il y a plusieurs régimes, on place le premier le régime le

plus court, quelle que soit sa nature. Si les deux régimes sont des

pronoms, on place le régime direct le premier, ou mieux, si le

sens n'a pas à en souffrir, on le supprime.

Dans les verbes composés de deux verbes (comme fa-bra, /<ï-o)

ou d'un verbe et d'une particule (tüke-zu, tike-su), on place en

général le régime direct entre les deux verbes ou entre le verbe et

la particule, et le régime indirect, s'il y a lieu, après le second

verbe ou la particule.

Lorsque le régime est un pronom de la 2* ou de la 3* personne

du singulier, il se contracte souventavec la voyelle finale du verbe

ou avec la négation qui le précède~ ces modifications sont apprises

par l'usage. Le pronom régime de la 3'pers. du sing. se retranche

toujours après la particule yi ou ri, et souvent dans les autres cas.

Le régime direct de l'infinitif se place en général avant ce dernier:

o a Kwa/f odye ~o (assanti), « il a oublié d'acheter des ignames ?.

Cependant

i° L'inversion n'a pas lieu dans les expressions composées du

verbe <&ou ~<et d'un nom, comme di r~c (baoulé) « manger quel-

que chose di bata (aféma) « faire du commerce M, di gyumd

(assanti et agni) « travailler M, etc.

2" Avec les verbes de mouvement, tels qne ko, ba, fi, et avec les

verbes ~hro « aimer u, kora «pouvoir M, on place le régime direct

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE131

-i. _1_~1f·n_·n·w ·

indifféremment avant ou après l'infinitif qui suit ces verbes me

ko nn M~Mp (baoulé), « je vais boire de l'eau w o kora edüa paki

vassanti), « il ne peut pas fendre le bois ».

En général, il est plus élégant de remplacer par le nom verbal

l'inunitif accompagné d'un régime direct, et alors ce dernier, de-

enant régime d'un nom, le précède naturellement o M~?ya/?ot~c

to-re, o /'<~ra coMa~a~î-rc.

Le verbe passif ne peut pas avoir de régime dans les langues

agni-assanti; la phrase « ce bœuf a été acheté, par Kofi » devra se

tourner « ce bœuf, Kofi l'a acheté a, M«~Mp w, ~o/? oa to ni(assanti).

Vtl MMU~M ET EMMPMN

Outre quelques exemples des dialectes assanti et abron et de la

langue zéma, je donne ici des mots et expressions de divers dia-

lectes agni qui m'ont paru différer des mots et expressions corres-

pondants en baoulé (exception faite pour les mots aféma qui figu-rent déjà dans les vocabulaires qui précèdent) et enfin des mots et

expressions baoulé qui ne se trouvent pas dans I'2~<K de manuel

de la langue agni.

A~M~t. – Mon père, me gya; ma mère, ~M'a~M~ ou me M~;mon fils, me ba. Viens, bra; va-t-en, ko. Il est venu, o ba ou o <~a;

il n'est pas venu, o m ma y~.

Où est-il? o ho ~!? il est au village, o ho kurum; va lui dire de

venir, ko /re nu M'A~t Ara (va appeler lui qu'il vienne).

Quel est ton nom? <~o oï~t? (ton nom comment); je m'appelle

Kofi, ou Kouabran, ouKouakou, me di Ko fi, ~~M~aAr~, ~~M~a~M.

A qui est ce pagne? M'a dya ntama ni? il est à moi, me dya; c'est

à lui, oe dya.

Compreuds-iu l'assanti? wo ti A~a~ ~a~a?je ne le comprends

pas, me n Connais-tu cet homme? u nim e~~?je ne le connais

pas, me n ni Ma; l'as-tu vu? u hu ni? je ne l'ai pas vu, ~M'a hu nu.

Que dit-il ? o se ~MM-Ao? je dis que je n'irai pae, me se kè mi fi ko.

AAr~. Mon père,.m'agya; ,ma mère, mi no; mon fils, mi.ba;

mon village, ~M kuru; leurs yeux, ~'aw; leurs oreilles, A'a~o: leur

bouche, A'aM~; leurs dents, A~ leur cou, A'c~a.

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132 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES 00 DIALECTES

Viens, bra; venez, amene bra; va, ~o; allez, a~M~Ao; je vais au

village, me ko kurum; il est venu, o a ba; il n'est pas venu, o a~t

~M-y (souvent prononcé <~a?M 'ay).

Ouest le roi de l'Abron? ~or~~Mïo ya hi? il est au village, oya

kurum ou o ya kurum nM~a; il est ici, o ya ha ou o da Aa; il n'est

pas ici, il n'y en a pas, o n da ha; il est là, o ya OM/a.

Va le chercher, ko kè /re-n (pour ko kè wo /rc ni, va que tu ap-

pelles lui). Comment t'appelle-t-on? be Irewo se? on m'appelle

Kofi, be /rc mi ~b/?; mon nom est Kouabran, me di ~M~aAr~.

A qui est cela? wa dye ni? c'est à moi, mi dye.

Comprends-tu l'abron? wo <t A~orJ /:<Ma? (tu comprends

Abron leur langue?) je ne le comprends pas, ~M n ti.

Connais-tu cet homme? u nyum e~~ yï? ne connais-tu pas cet

homme? u n nyum enipè yi? je le connais, me nyumü nu; je ne le

connais pas, me n nyumü nu. L'as-tu vu? wo hu ni? je ne l'ai pasvu, ~t'dS hu nu (pour ~M'SMha nu).

Que dit-il? o M ~M? il dit qu'il partira jeudi, o se kè o ko ku-da;

je n'irai pas aujourd'hui, mi M Ao nne.

Merci, tM<~c ou m da a~e; merci beaucoup, m cfMC~ï ou ~c

papa.

Zema. Mon père, egya ou me ze; ma mère, o~tJ ou me w;

mon pagne, me ddre.

Je vais au village, mekosüazo ro; je pars, ~t'o/:o; viens, bala; je

viens, m ba; viens boire du tafia, bala mo ye M~ ~rJ/'&rè (viens

que nous buvions Européens alcool); je veux boire de l'eau, me

kuro ~M'âM M~ zMra ~M~yc.

C'est bon, c'est bien, o le krama; c'est bon à manger, o le kpare

mo be di a (c'est bon que ils mangent lui); ce n'est pas bon, o ne

kpare; c'est mauvais, o le tane.

As-tu compris? M'a de? n'as-tu pas compris? M~'aM de? je com-

prends, me de; je n'ai pas compris, ~t'aMa~; je ne comprends pas,

me n a~.

Il vient raconter son affaire o ba /ï ~M~ que dis-tu? M~ose nzu-

A~? Comment t'appelle-t-on? ké be Ire M'<*?comment l'appelle-t-on?2

kè be Ire èi e? on l'appelle Ko8, be Ire Ao/?.

Apporte-moi de l'eau, la ~Mre Aa/a; emporte-le, /a (prends

va); attrape-le, M èi e; demande-lui quelque chose, bia e de bye.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i33

Où est-it? o wo M~eS? il est à la maison, 0~01 AMC nuhà (il est

sa maison dans). Ouvre la porte, tuke a~a~; ouvre cette caisse,

tuke alaka nya zu; ferme-la, ~M'~t zure.

Ils montent sur la montagne, bè /o boka Mys ~Mro (ils montent

montagne cette sur) ils descendent à terre, be gyü aze; entre ici,

wuro ke; je viens du Baoulé, me fi Bahule lo yè m ba (je viens

Baoulé dans et j'arrive); demain j'irai jusque-là, èjhima me gyü lo

(demain j'atteindrai là) je suis malade, me AC ~J me ~ya~e (mon

corps fait moi mal).

Il est grand (de taille), o le tendene; le chemin est long, c'est

loin, adàna le <~<~M~; il est gros, o le kpore; il est très gros, o le

balane il est petit (de taille), o le zina.

Bonjour (le matin), yo, ahi o ou ya, ajhi o (quand on s'adresse à

un homme); o~!o, ahi o (quand on s'adresse à une femme). Ré-

ponse à la salutation précédente ~yao, egya, aere o (quand on

s'adresse à un homme); cyaJ, owo, aere o (quand on s'adresse à

une femme).

Bonjour (dans le milieu de la journée), ndya,üa o (à un homme),

o~!û. üa o (à une femme). Réponse eyao~, ndya, nati o (à un

homme), eyao~, <Wto, nati o (à une femme).

Bonsoir ndya, anu o (à un homme), o~ïd, anu o (à une femme).

Réponse eyac~, ndya, oosi o (à un homme), eyao, o~ïo, aosi o

(à une femme).

Formule de commisération (à un malade, à quelqu'un en

deuil, etc.) y~-o.

Buresya. (Ce dialecte est très voisin du dialecte aféma; comme

dans ce dernier, on parle du nez, on remplace souvent u par o,

on emploie le h et le ~A, et la conjugaison a des formes emprun-

tées à l'assanti et au zéma ). Porteur, adü-swa-fwe; soleil, <?Mze

à droite, fama ou /a~ta-M; à gauche, bè on Aè-M; pirogue, elie;

baril, oa/M; emprunt, bosya; se laver, bya; riz, aMre; lamantin,

tere; caïman, a~ rivière, a~~e; d~fon, ao~M.

ArM~y. (Mômes remarques que pour le bouressya; de plus les

Arissyin se servent beaucoup de mots propres au zéma; le zéma

est d'ailleurs compris par tous lés Arissyin ).–

Pirogue, e/M ou

ele; igname, e/~ on luo; papier, Aa~a (carta) ou MM~ (peau);

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134 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

montre, M~: (anglais « watch "): heure, do; table, tabele (français

« table "); chapeau; ~c/c, kere; livre sterling, kpondu (anglais

« pound *) Français, ~razc; Anglais, Ây/M~ ou Âglesya; merci,

~!oou ~7.fc; je comprends, me ti; je ne comprends pas, me n de

ou me ti ~!<7;je n'aime pas, me n guro du me kuro mir; tout, Ico-

koti.

Asini. (Mêmes remarques que pour l'Arissyin).

(de Krinjabo). (Même dialecte que l'aféma). Papier,M/M<x(peau); casse occidentale (faux quinquéliba), o~/ï~-a/M~;

pérodictique (animal nocturnc et hurleur), aüa; pangolin, alcplare;

avancez, ~p~M/tM ou be tu o; marchez, nandi ou ~M~~c;

écrire quelque chose, ura dike M~M~ nu (mettre chose papier

dans); orange, kutu; orange douce, &r()/M'e kutu se laver, bya

d'oo le nom de la rivière de' Krinjabo ); soleil, ~Msc ou Ma;

soldat, nzara-fwe; doucement; koso-koso et bleble; vérité, nahurè;

c'est vrai, Ma~M~'o; tribu, ama; ici, ama; ici, fa; là, brè; là, par là,

/oA«,/of<! pagayer, /a~a;singe rouge,o~Mcye; plateau, étendue de

terrain entre deux vallées, (les Agni de l'est eomptent les dis-

tances par le nombre des <~t); torrent, creux d'une vallée, bonza;

pirogue, ele et elie; pigeon vert, /wo; gros escargot, kerekete;

mangue, o?Ma~o; carrefour, /a~~<ï (~M~an/a enabroneten

assanti~ ~OM~a en bonna et en baoulé); petite antilope grise,

ketebo; navire, mèri; sur la montagne, boka ~o.

A/e~a. Singe jappeur, AoS; taon noir, ~Mt; tout.~oraou

krwa ou krwakrwa ou ~o/'o/ï; un franc, sile (anglais « shilling a );

f fr. 50, sile ne /a 0 fr. 60, taku /s 0 fr. 50, taku ou ~ra'ze taku

/a; 0 fr. 30, ~)M~a; se laver, bya; visage, jhinu; bougie, krane

(anglais« candte "); école, sukuru (anglais « school Il ); tfllu-

mettes.tMa~Mï (anglais « matches »); verre, ~raM~df (anglais

« glass » ); pétrole, /~r~ (anglais cc kerosene "); factorerie,

/ya<~t (anglais «factory

» ); pluie, nyamye ou nzüe; esclave des-

tiné au sacrifice, adumu-fwe porc-épic, koloko; assiette en métal,

preti (anglais«

plate "); derrière, ~M~M~a.et &M~K'a; noix de coco,

a~Mc; vêtement intime des femmes, <arc; coussinet (quelesfemmes

placent à la chute des reins), A~M~a; ce, cette, ces, ni ou ne; il

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PARLÉSALA COTE D'IVOIRE 135

ne comprend pas. o n ti ou o Ii ~ï<7; comment appelle-t-on cela?

be A~-n se? ou i duma Ii se? Salutation (en arrivant dans un

village) ahi o ou ajhi o; réponse ayo, a/'M'a~o ou ayo,mvre o.

Salutation (à un ami qu'on n'a pas vu depuis longtemps) :ya~a

ya ya. a~o; réponse ayo, a~~a~o. Salutation (du dernier

arrivé au premier arrivé) aM/MM'a o ou dumwa ~o; réponse ayo,

ar~~o.– Salutation (à quelqu'un qui revient d'un voyage)

a~M~o. – On dit ~a~a en parlant à un homme, nana ou aura en

parlant à un vieillard ou à un chef, mo en parlant à une femme;

les hommes répondent ayo ou èya aux salutations; les femmes

répondentae ou ayo. Merci mn ou M<Mc.

Je m'en vais, M'a ~<); beaucoup, ~o~o cet homme,

~Ma/'a; homme (opposé à femme), brinziia; femme, M~Ma; mon

père, me si; ma mère, nie ni; mon fils, mo wa; va, ~<) lève-toi,

~<MO viens ici, bra /a; merci, M<Mï o ou ~J; je remercie, ?Mda

aM ou m MaM. (Le dialecte des Beitiénoufoué est presque

identique à l'aféma, mais il emploie plutôt les d là ou les Aféma

emploient les l; le§formes de conjugaison d'origine fanti ou zéma

(négation n par exemple) sont moins fréquentes que dans l'aféma).

lydenye. (Même dialecte que le Bettié). Caméléon, dodoire;

âne, afumu; école, sukuru (anglais« school »); porc-épic, akroko

ou ~o~oAo; hyène, kotokwaku et ~o~ro/-o/?; amande de noix de

coco, M/M~e-a~Mc; quoi de nouveau? a~M~/p? demande les nou-

velles, bisa a~a/tyc? ruisseau, a~-o-~a ou asM~-Aa; rivière, asüe;

plateau entre deux vallées, c~; bière de maïs, pindo; caoutchouc

(liquide), amane ou amale; caoutchouc (coagulé),/)oy!<e chercheur

de caoutchouc, /?o~o-/M~ ou poyüe-fwe; sur la montagne, boka

ou boka su; singe rouge, singe jappeur, AoS; petite antilope

grise, ketebo; éléphant, asüi et <MM~?; gibier, viande, na et Mae;

mesurer, ~M; avancer, di %WM; marche devant moi, di mi /M;

tout, ~M'a ou ~oyaou ArM~a~r~a commentl'appelle-t-on?oho-ri .~?

ou o wo-ri ~? ou i duma wo-ri ~? eau de senteur, anatre; vôtement

intime des femmes, sare; coussinet (que les pemmes portent à la

chute des reins), /M)a ou furubo; se laver, bya; se coucher, da;

couteau, a~aa~e; le mien, ~a~M, aller, se trouver, ho; ici,

ha; là, bre, loha; ce, cette, ces ni ou ne et ka; poisson, ~c;

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i36 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

igname, eaMc; banane, Aa~aa; manioc, deux.~Ma; stupide,kwasya; salut, ahi o et ani o; réponse a~M'~o.

A~a~c. (Même dialecte que le Bettié et leNdényé, mais avec

quelques traces d'influence assanti). f 2 /;y~ 3

5 nu, 6 nsyi, 7 ~0, 8 moküe, 9 ~oro', 10 ~M/'M mon père, yyaou Mp~c; ma mère, mo ou me ni mon fils, mi ma; village, kard;maison,<Ma;feu, terre,a~e; viens ici, ~-a/T; va-t-en,o; c'est

bien, o ti pa; à droite, fama; à gauche, bè.

Dadiesu. (Même dialecte que les Sikassoufoué, c'e~t-à-dire undialecte intermédiaire entre l'aféma et le baoulé; cependant la si-tuation des Dadiessoufouc, entre les

Bouressya et lesAssayé, a in-

troduit dans leur idiome des tournures aféma qu'on ne rencontre

pas chez les Sikassoufoué). Minerai de fer, dadie; couteau, dadyeou /a/y<? pirogue, ale; nouvelles, a~M! quoi de nouveau? a~«~c?un

shiii'ng, sile 1shilling 6 pence, sile

ne fa; 6 pence, ~M/a.

~M. (Dialecte très voisin du Baoulé; la négation n, qu'onrencontre encore dans le

Ndényé, n'existe plus et estremplacée

par la négation M<ï la particule su remplace définitivement le au

présent absolu et le prétérit se formetoujours avec le suffixe ri:

Cependant on trouve encore la lettre h, et d au lieu de ou r). Le

mien, mi dye; couches-tu ici? è da ha; il est ici, o wo ha; piment,~<M; banane, bana ou banda; igname, elüe, lüe et duo; je t'ai

payé, me /M'o kare; viens ici, bra je ne puis pas y atteindre,me kora ~!<?me kyü nu; ceci, cela, eka; se laver, unzi; aujourd'hui,~ne; nouvelles, amani; quoi de nouveau? amani e?

porc-épic,kotoko; i franc, 0 fr. 50, /a~M/a; 0 fr. 30, M~M~a; sur la

montagne, boka su.

Bonna. (Dialecte encore plus voisin du Baoulé que celui des

Sikassoufoué; les Bonna établis dans le Baoulé parlent naturelle-ment le dialecte du Baoulé; les Rinye et les

~M~M~M/M~ parlentle même dialecte que lea Bonna du sud de

l'Abron). Ruines,~Mt~; savane, awa ou atca-MM afnuent (d'une rivière), ~o; bras(de rivière), M~a; corail, n~Ma; quoi de nouveau? /o.~ se? (là-parler comment?) ou aM!? ou lori? c'est bon, ça va bien, o/ï~a~

(ce n'est pas mauvais).

D'après les informations que j'ai recueillies, les .C<WM/M~, les

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 137

~Vaa~/M)<' et les A'~M/M~ parlent le même dialecte que les

Baoulé, à très peude choses près.

Il en est de même des Moronu fwe et des WM~, qui pourtant

ont l'articulation h me ho, je vais; me ho ri, je suis allé.

Les A~~aS parlent exactement comme les Baoulé du sud

(région de Tiassalé).

Boule. Lion, /h~a-~ (la bête du pays des Kanga, la bête du

Soudan) et <M~ïM~K (mot sénoufo); chat-volant ou écureuil volant

(polatoucheou ptéromys), ~arM; ichneumie ou mangouste à

queue blanche, kakramati; écureuil des palmiers, dit parfois rat

palmiste, akremya; rat palmisteà queue de rat, ~a; tamia

ou écureuil de terre, ~a~rc; buceros blanc et noir à bec large,

loka; buceros à bec long, tüetüe; aigle brun, vulgairement charo-

gnard, kotokro, ~M~ro, a~t~ro; aigle blanc et noir, o~r!Mt-

bri (et non asri); épervier gris, asri; faucon, ~o/o~M~e (et non

wokogbwe); grand touraco bleu, kogyo-baru (et non touraconoir,

Z-o~yo-~M);chenille (que mangent les Soudanais), ndro; papillon,

wawè, ~J~o et abèbe.

Graines de concombre qui se mangent en sauce, mvyele-ma; le

concombre lui-même, MM~/e;sorte de noix de cola à saveur

poivrée, Ao' karité, arbre à beurre, ~M~-M)a~ (et non

Aaya, kaa); finsan, arbre donnant des noix à goût de noisette,

Aaya ou kaa; frangipanier, nda-waka; oignons, a~tMC; arbre dont

l'écorce pilée sert à paralyser les poissons, kyengye; arbre dont le

bois sert à teindre en noir ou bleu foncé, koya; cendres de bois

de fromagerservant à la fabrication du savon et utilisée aussi pour

empêcher la mauvaise odeur dans la préparationde l'indigo, bro.

Talisman fait avec le bois d'un certain arbre, agyumane (est

employé comme nom propre d'homme); navire, mèri; bateau à

vapeur, wusre-alie; image, portrait, photographie, mvonye; perles

de cornaline anciennes, tüè ou tè (assez communes au Soudan,

plus rares dans le sud); perles anciennes à stries rouges, blanches

et bleues, mbuka ou mvuka; voile de gaze, lamlaka; marmite en

fonte, lanzè; toute espèce d'art manuel, a.~M~ d'où di a~, faire

des meubles, faire des bijoux, etc.; a~t~aï/M~ artisan; menui-

sier, bijoutier, forgeron; galons ou broderies sur les manches,

M~M (<a-~M, sur le bras).

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138 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Esclave, ~a~! ou ~<~c (de A~a, gens duSoudan).

Fêiepublique~ya; fête européenne, ~'<)-~(i4juillet, i"jan~vier) harmattan, vent sec,

~ro~-o, ~p~M!, kplakaswa, /</Ma~y~-M'a~Mc cadeaux de fiançailles, douaire, mariage,a/j/M~c; nancée, atl1mvre-bla; se fiancer, se marier après fian-çailles, la a/<?; donner sa fille en

mariage, /a a/c ma.Petite vérole volante, ~a~; urticaire, bourbouille,

coqueluche, avoir lacoqueluche, bo ~~M< hernie,

~y'c, lalo; syphilis, kona (et non /)o~ ce dernier motdésigne

une enflure de laverge produite, soit par la

syphilis, soit pard'autres causes quant à la syphilis, les Baoulé croient à sa conta-gion par les rapports sexuels et connaissent plusieurs de ses symp-tômes chancres, bubons, plaques muqueuses, maux de gorge,chute des deats, ulcérations cancéreuses de la face, amaigrisse-ment, etc.); lèpre, /-<~OM<' (les Baoulé ne la croient pas conta-

gieuse ni héréditaire, mais la regardent comme incurable, ainsi quela syphilis; elle produit souvent une sorte d'ulcération cancéreusedes lèvres et du nez, mais les Baoulé savent

distinguer entre lecancer de la lèpre et le cancer

syphilitique); blennorragie, écou-lement, lorye (nom du latex des arbres à caoutchouc et des ficus;les Baoulé

appellent du même nom l'écoulement blennorragiquedes deux sexes; les uns nient que cette maladie se

propage parcontact sexuel et prétendent qu'on peut l'attrapper en marchant àl'endroit où a uriné un blennorragique; les autres nient ce der-nier mode de propagation et en tiennent pour la contagion par rap-porta sexuels); on appelle tukpakye, non

seulement l'épilepsie,mais encore toute maladie organique grave, telle que la syphilis,la lèpre, et -aussi parfois la folie furieuse

oaï~a~<?ouo7etukpakye, il est très malade; /M~a~e-c, malade.

Caresses, /ïda~< caresser, ueureter, ~-andarye; qui aime les

caresses, ndarye-kuro-fwe. Signification, sens (d'un mot, d'unefable, etc.), bo; je ne sais pas ce que cela veut dire, me Ii ma i bo.

Ennui, aMra~p; je m'ennuie, aurabwe ku mi (l'ennui me tue).Réflexion, a~aa je réfléchis, me bo akunda mi kunu /o (je frappela réflexion dans mon ventre).

Beau, joli, bien fait, joli garçon, ~a/~ kopè jolie fille,tarwa kopè. Vert d'eau ou bleu (en parlant des yeux), ~oro-~oro; très noir, kisi-ki8i; très blanc, /a; bleu clair, /rM!;

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PARLÉS A LA COTE D'iVOIRE 139

de couleur incertaine, ~y'o; moitié bleu moitié blanc, ~c-~ro; vert

jaunâtre, pro-pro.- Le mot ngumi, outre le sens de « différent »,

a aussi celui de « uniquement, rien que » ~M/'J~a Aro~MMt,

ce pays n'est que de la brousse; M<7M'o ~M~ pas rien que toi,

pas seulement toi.

Détester, kpo je le déteste, il ne me revient pas, il me dégoûte

(en parlant d'une personne ou d'une chose), me kp'è; je le dégoûte,

il me déteste, o kpo mi. Se coucher en Z, ~MM~ye; se coucher

sur le côté, la tête sur la main, losa glisser sur le bord ou en

dehors du lit, MK< Baiser (un enfant) sur la bouche, /a/? (ba)

~M'«; baiser (une femme) sur la bouche, /o (bla) MM~. Se rap-

peler une chose (après l'avoir oubliée) ou se rappeler tout à coup,

(rike) kpè. kunu; je me le rappelle, o kpè mi kunu (il coupe mon

ventre); il me revient que, o kpè mi /:MMM~ Se moquer (de

quelqu'un), fita (~M<!) a~S~ ~M; ne te moque pas de moi, M~ fita

~o~a~ su (ne souffle pas sur mon cœur). Avoir très peur de,

trembler de peur devant, sè. ~a; il a très peur de lui, o sé t/!ya.

– Effrayer, surprendre, faire peur brusquement à, kpiti; il m'a

fait sursauter de peur, o kpiti ri /Mï; ne me fais pas peur ainsi, na

kpiti mi Porter (quelqu'un sur ses épaules), /o/o.

L'expression arie aA~? « le jour se levé s'emploie aussi, au

cours d'un récita pour signifier« le lendemain » o ~yM ri boka i

gya, o /a ri /o; arie a/? o ~y<MM ri, o wo n ro (il atteignit le

pied de la montagne, il y coucha; le lendemain ou le jours'étant levé il partit et alla au village).

Le motA~zM s'emploie assez souvent pour signifier« alors

le mot ~<M~ ou ~a~ s'emploie assez souvent pour signifier

« mais, cependant M.

A ajouter à la page i34 du Manuel d~M (noms propres de per-

sonnes) lorsqu'une femme a, de suite, plusieurs enfants du

même sexe, garçons ou filles, le 3" reçoit le nom de TV~Ma; le 4"

et le 5* le nom de Ndri; le 8' le nom de ~ya~Ae; le 9' le nom de'

~oro; le i0' le nom de Buru ou Bru, le il* le nom de Duku;

le i2" et les suivants le nom d'Amane. (Dans les mots /v~Ma,

Nyamke, ~ora' ou A~or~ ou 7Vy<~ora', Buru, on retrouve les

nombres M~, trois, ~0~, huit, ~ro!, neuf, et ~M~M, dix; le

.1 11..1 .1-. 1'U'u! .7.l.a n., .~hi_1~·X d;'V_Itn 1

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CHAPITRE IV

Langues mandé tamou et mandé-fou.

De la lisière méridionale du Sahara à la lisière septentrionale dela grande forêt et de l'Océan

Atlantique au cours inférieur du Niger,c'est-à-dire dans tout le Soudan Occidental, est

répandue une fa-mille ethnique très importante, qui ne se connaît pas à elle-mêmed'appellation générique, et qui est généralement désignée par lesEuropéens sous le nom de «

Mandingue ou Mande'. Ce nom vientde celui de l'une des

principales tribus de cette famille, les Mande-nga ou ~M~a ou plus vulgairement Jfa/t-~h.. Le nom des Ma-'nké (gens de Mali, Mané ou Mandé), à son tour, vient de celui dela ville ou du

pays qui, sous les appellations de ~ï, Mali, Mani,Mane, Mande, fut florissant du x.ti' au xv' siècles de notre èredansla région nigérienne comprise entre Bammako et Oualata. Enfin,d'après M. Binger et d'autres auteurs, le nom de Jt~/t ou J~viendrait de ma « lamantin », cet animal étant à l'origine ranimaisacré de la famille mandé, celui dont il était défendu de manger lachair, ou encore de mali ou «

hippopotame pour une raisonanalogue.

D'après le TarikhM-~M~, les 44 premiers empereurs du Mali,

dont 22 auraient régné avant l'hégire et :2 après, résidaient à~hâna qu'on tdentine généralement avec Oualata, et étaient derace blanche; leurs

sujets étaient desNègres que l'auteur du Ta-

rikh appelle « Ouankoré », c'est-à-diredesMandingues (ce<der-

niers sont en effet appelés Wagara par les Haoussa et W~orc parles Songhaï).

"'f' le nom de ~°' qu'il ~<t cependant de rejeter à~que, qu'il peut produire. l'appellation do B. ou JMt~ étant

d~r' ?~ p.n.donnée par les musulmans du Soudan Occidental à des populations paiennes trèsdifférentes lu unes des autres, telles que les Damana, les Sénoulo et les Gbanyan,dont la première seule est de famille mandingne. "MnyM,

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~wpy~mr,nn.r. "II'~r~aruW ,z~a:~wm,~xv.wy: ~M.

i,

VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES 14i

1-

Le 45' empereur du Mali fut un nègre et fonda une dynastiein-

digène à laquelleon donna le nom de son pays, Mali. Sous cette

dynastie, l'empire prit plus d'importanceet s'étendit vers le sud-

est jusqu'à San, et vers le sud-ouest jusqu'à l'Océan. C'est au

xiv" siècle qu'un empereur du Mali nommé Kankan-Moussa, qui fit

le pèlerinage de La Mecque en i 324 d'après Ibn Khaldoûn, soumit

la ville de Gao ou Gogo, située sur le Niger entre Tombouctou et

Say, et plaça sous l'autorité du Mali tout le pays des Songhaï. Ce

fut lui aussi qui s'empara de Tombouctou; prise et détruite par les

Mossi sous l'un des successeurs de Kankan-Moussa, cette ville fut

réoccupéo par les Mandé qui la conservèrent jusqu'au xv" siècle,

époque à laquelle ils en furent chassés par les Touareg qui, à leur

tour, en fuient dépossédés40 ans après par Sonni-Ali, roi des

Songhal, en i468.

C'est en i355 qu'un prince songhaï ou peut-être mandé, nommé

Ali-Kolon, affranchitle pays songhaï de ladominationdes empereurs

du Mali et fonda la dynastiedes Sonni, qui régna sur les Songhaï

de i355 à i493.

Sonni-Ali (i 464-1492), seizième successeur d'Ali-Kolon et avant-

dernier roi de la dynastie des Sonni, démembra l'empire de Mali,

dont la destruction fut complétée par El-Hadj Mohammed, fonda-

teur de la dynastie songhaï des Askia, qui succéda en i493 à celle

des Sonni.

Après les guerres que leur firent Sonni-Ati et El-Hadj Moham-

med, les Mandé se divisèrent en trois groupes l'un, qui prit le

nom de ~î-~ p~cc qu'il avait à sa tête, dit-on, les partisans

vaincus du dernier roi sonni, Abou-Bakari-Dao, demeura dans

la partie septentrionalede l'ancien empire de Mali; le second

groupe, dont la tribu principale était celle des Soso, s'enfonça dans

le sud-ouest; le troisième, qui conserva le nom de l'empire (Mali

ou Mande), alla s'établir dans le sud-est.

Dans la suite, cette répartition des Mandé primitifs subit bien

des changements; il y eut des migrations,des retours vers le

point de départ, des guerres pour la suprématie,des unions entre

tribus de groupes différents et entre tribus mandé et tribus étran-

gères certaines populations mandé, s'attachant au sol conquis,

devenant des cultivateurs, finirent par absorber les éléments au-

tochtones et par devenir la famille dominante, sinon la seule, dans

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<4: VOCABULAIRES COMPARATES DE LANGUES OU DIALECTES

lepays où elles s'étaient établies; d'autres, demeurant

guerrières,continuèrent à aller de razzia en razzia et de pays en pays, per-dant leur

homogénéité et leurs caractères originaux au contactdes races vaincues et par suite du

changement continue! de leurshabitats successifs; d'autres enfh. s'adonnant soit au commerce,soit à

l'industrie, soit à la science et à laprédication, se répandi-rent par groupements peu nombreux au milieu de populations

étrangères qu'ils arrivèrent souvent à dominer et à civiliser parlaseule influence de leur autorité morale ou de leur supériorité enaffaires, fondant ça et là des villes musulmanes florissantes au seinde tribus païennes primitives et

sauvages, ou bien, colporteurs ettraitants, n'ayant d'autre patrie que les grandes artères commer-ciales où ils nomadisent sans cesse.

Mais, quelle que soit ladispersion actuelle des Mandé, quelle

que soit la diversité de leur étatpolitique, religieux et social, on

peut reconnattre chez toutes les fractions des attaches plus oumoins étro.tes avec l'un des trois

groupements qui se sont formésau moment de la destruction de

l'empire de Mali.A défaut de nom

indigène, j'ai songé àdésigner chaque groupede langues mandé par le mot le plus généralement employé dans

cegroupe pour exprimer le nombre « dix » c'est ainsi que l'on

aura les langues ~nc~~parlées par les descendants du

groupe des Soninké, les langues mânde-fu parlées par les descen-dants du groupe des Sosso, et les langues parlées par lesdescendants du groupe des Mali ou Mandé

proprement dits'.Uue étude approfondie et attentive de ces trois

gmupes delangues montre qu'elles appartiennent indubitablement à la mêmefamille, quoiqu'il y ait actuellement des différences assez profon-des entre chacun des trois

groupes et entre les diverseslangues du

groupe de fou. Mais on peut se rendrecompte combien il est fa-

cile de passer d'ungroupe à l'autre et combien il y a de rapports

entre certaines langues de l'unquelconque des

groupes et certaines

1. Dans mon Euai de manuel pratique de la langue ~t. gr. in.8),~f"~ que ~P~' rattachant le soninké au groupe de le tan»; mait~11~ langues mandé m'a conduit à faire un groupe à

~n langues analogues, qui se rapprochent autant du groupe defou » que du groupe de « tan » et peuvent trait d'union entre me deuxRI'OUDeS.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 143

langues des deux autres. Du soninké ou sarakolé on passe insensi-

blement au bozo, dont la parenté avec le sya ou bobo-dyoula est

suffisamment nette; du sya on passe également facilement, soit au

sosso d'une part, soit au dialecte des Noumou d'autre part, et le

sosso nous conduit à travers te ttes les langues mandé-fou, tandis

que le noumou nous fait arriver plus aisément encore au dyoula

et au malinké. Et durant tout ce voyage à travers les nombreuses

langues mandé, on ne peut pas manquer d'être frappé àchaque ins-

tant des ressemblances de tel ou tel mot, de telle ou telle forme

grammaticale, avec un mot ou une forme appartenant à une langue

qui peut paraître,au premier abord, fort éloignée de celle que

l'on étudie.

Laissant les langues mandé-tan pour le chapitre suivant, je ne

m'occuperai en celui-ci que des langues mandé-tamou et mandé-

fou.

L'état actuel de nos connaissances ne nous permet d'assigner

au groupe .M«M<a~ïM que trois langues distinctes, mais il est

probable que des recherches ultérieures nous en feront connattre

d'autres. Ces trois langues sont

i* La langue des<S~M-~ ou J~r/;a-~c (appelés Sarakulle par

les Foulbé, Sarakolé par les Européens), qui est parlée, avec

quelques différences dialectales, sur les deux rives du Sénégal de

Alatam à Kayes et surtout sur la rive gauche (région de Bakel) i

dans le nord du Kaarta-Bine, d&ns le Kingui (région de Nioro) et

le Bakhounou; dans la majeure partie du Ouagadou et dans une

partie des cercles de Gombou et de Sokolo; dans le grand Marka-

dougou (à l'est de Sansanding, et entre San et Diennéetdansie

nord du Dafina); dans un certain nombre de villages de la région

de Ségou où la famille soninké des Diaouara forme la majorité de

la population; chez ic<! ~Vyare, métis de Maures et de Soninké,

qu'on trouve dans la région de Bammako; entre Lamordé et Say,

sur le Niger, on les Soninké sont appelés Sillabe par les Foulbé;

ennn sur tontes les routes commerciales et dans la plupart dep

centres de la Boucle du Niger et de la haute Côte d'Ivoire, on les

traitants et artisans soniuké sont nombreux et où ils sont appelés

Marka ou Malarha-Gyale par les Dyoula

t" La langue des Azer, parlée, d'après Barth, à Tichit, aOuadàn

et à Oualata ou Ghanata, concurremment avec les dialectes ber-

bëree et arabes des nomades de qui dépendent ces oasis;

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144 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

`.3° I.A lanana tJAII. Rn~n nit Rnen nni hnl~i·nn· loo ..1" .:a..<y La langue des Bozo ou Boso, qui habitent les deux rives du

Niger et du Bani, de Dienné à Tombouctou, et détiennent dans

cette région le monopole de la navigation. (Les Somono, quiexercent en amont de Dienné le même Métier que les Bozo en aval,seraient de langue et de race bamana, c'est-à-dire

mandé-tan.)Je dois ajouter que les Samorho, qu'on rencontre entre Sikasso

et le Bagoé, sont apparentés aux Soninké par M. Binger'.

Quant aux langues mande-fu, elles sont parlées tout lelong

d'une bande de territoire, d'ailleurs assez étroite, qui s'étend de-

puis Conakry à l'ouest jusqu'à Bondoukou à l'est, et qui est limitée

au sud par des tribus de familles diverses (timéné, famille krou,famille agni-assanti), et au nord par des tribus mandé-tan, sé-

noufo et mossi-gourounsi. A la Côte d'Ivoire, l'habitat des Mandé-

fou correspond à peu près avec la lisière de la forêt dense. Nos

connaissances actuelles permettent de porter à quatorze le nombre

des langues ou dialectes mandé-fou et des tribus de cette famille.

Ces tribus sont, en allant de l'ouest à l'est

i* Les Soso ou Susu, qui habitent la majeure partie de la régioncôtière dans la Guinée Française, depuis le Rio-Nunez au nord, et

qui vont au sud jusqu'à la Grande-Scarcie, où ils débordent sur le

territoire anglais, s'étendant à l'est et au nord jusqu'au Fouta-

Dyalon leur dialecte est parlé en outre par presque tous les Lan-

douman, les Nalou et les Baga qui vivent au milieu d'eux;

2" Les La/~a et les Sako (appelés D~a/a par les Malinké,

Dyalonké par les Européens), qui semblent être les plus anciens

habitants duFouta-Dyalon et l'habitent à côté des Foulbé et des

Sidianka;

3" Les Loko ou Landorho, qui habitent entre la Grande-Scarcie

et la rive droite de la Roquelle ou rivière de Sierra-Leone, limités

i. Peut-être conviendrait-il de rattacher aux Mandé-tamou les Kourtei, popula-tion de marins analogues aux Bozo qui habite sur tes deux rives du Niger et danstes lies depuis tes rapides d'Ayorou jusqu'à Karma, au sud de Sansan-Haoussa, et

qu'on rencontre, meiée à des Soninké. à des Songha! et à des Haoussa, à Zinder-

sur-Niger, à Sansan-Haoussa et dans la région de Say. D'après M. Hount, ili par-leraient en générai le songha!, mais auraient une langue à eux ils seraient issusd'un mélange de Bozo et de Foutbé et auraient émigré du Massina vers te aud-està !a fin du xv)* siècte, allant jusque Boussa pour remonter ensuite vers Sansan-Haoussa. Ce passage à Boussa justifierait peut-être la localisation près de cetteville d'un dialecte mandé-fou donné par Koelle sous ie nom de Boko.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 145

iO

au nord par les Limba et au sud par les Timéné qui ne sont ni

les uns ni les autres de famille mandé

4° Les Mende ou j~i?~: (appelés Koso par les Timéné), qui

habitent le long de la mer entre la rivière de Sherbro et la rivière

Soulima, et s'étendent à l'intérieur presque jusqu'aux sources du

Niger, limités à l'ouest par les Boullom ou Mampoua, au nord par

les Timéné et les Limba, au nord-est par les Kissi (toutes tribus

étrangères à la famille mandé), et à l'est par les Manianka et les

Vaï, qui sont des Mandé-tan

5" Les Loma (appelés Toma par les Konianka, ?~a/~ par les

Kpêlé, Buzi ou Bousie par les Libériens), qui habitent au sud des

Kissi et à l'ouest du Konian une région dontles centres principaux

sont Zolou et Bokessa et où l'on rencontre aussi beaucoup de

Mandé-tan (Manianka et Konianka);

6° Les W~wta, qui habitent au sud du Konian, entre Beyla et

Nzô (région de Zigaporassou et de Koïma)

T* Les 7~/c (appelés G~MC par les Manianka, Gbèize par

les Loma, Kpese par les Vaï, Pessy par les Libériens, Gouersé

ou Guerzé sur les cartes), qui habitent au sud des Loma sur les

deux rives du Saint-Paul (région de Bakoma) et au sud des

Oueïma dans la région de Nzô, limités au sud par les tribus de fa-

mille krou

8° Les CA~ ou Jtfa~J (Nguéré ou Gon sur les cartes), qui habitent

au sud et àl'est desKpelé, depuis le Saint-Paul jusqu'au Kô, affluent

du Sassandra (régions de Mana (a l'ouest du Cavally), de Houné

(sur le haut Cavally), de Blou ou Blolo,de Man), limités au sud par

les tribus de famille krou

9° Les Gyo ou Gurowi (Dioula anthropophages et Ouobé sur les

cartes, appelésAoro ou Guro-Dyula par les Mandé-Dyoula), qui

habitent au nord et à l'est des Gbûlé ou Manon, les régions du Oua

et du Gouro (est de Nzô), de Guélémou, et le sud du Mahou ou

Guioh et du Gouaran, où ils sont mélangés à des Sénoufo et à des

Mandé-tan;

i0° LesKweni (appelés ZJ par les Mandé-tan, Guroparles Agni),

qui s'étendent a l'est des Guio depuis le Sassandra jusqu'au Ban-

dama Rouge,ont des villages sur les deux rives de ce dernier à

partir de Dyorolé jusqu'à Gouropan, puis occupent encore une

bande de terrain sur la rive occidentale du Bandama allant au sud

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146 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

jusqu'à hauteur de Singrobo et limitée à l'ouest par les tribus krou

dugroupebeté;

i i" Les Mwi ou JtfM~ (appelés Mona par les Dyoula,Moni par

les Agni) habitent entre le Bandama Rouge et le Bandama Blanc,

au sud du Kourodougou, au nord-est des Kouéni, et au nord des

BaouléKodé;

12° Les (Gan-né ou Ganrasur les cartes), qui habitent, mé-

langés à des Agni qu'on appelle à cause de cela Ngan-hou-foué

(gens du pays des Ngan), le sud-est du Dyammala (région de Ouas-

sadougou) et se rencontrent sur la rive occidentale de la Comoé

depuisMangoouGroumâniajusqu'àAtakrou.melésauxAgni-Binyé;

beaucoupd'entre eux parlent, outre leurlangue, l'agni ou le dyoula;

ils sont séparés des Kouéni et des Mouin par des populations

(Yohouré, Kodé, Gori, Satikra, Nzoko, Sondo, Sandoro) qui, en-

globées aujourd'hui dans la famille agni, ont dû, à une époque

relativement récente, parler des dialectes mandé-fou, et où le dia-

lecte des Kouéni ou Gouro est, aujourd'hui encore, assez répandu,

surtout chez les Yohouré, les Kodé et les Gori;

i3" Les 6~ ou Bi (appelés ~M/o par les Abron, Gurungo ou

Gurombo parles Koulango et les Nafâna), qui occupaientla région

s'étendant de Mango ou Groumânia à Bondoukou, bien avant les

Koulango et les Abron, et qui se considèrent comme les véritables

autochtones du Barabo el de Bondoukou, où ils furent rejoints

par les Nafâna d'abord, puis par la famille koulango des Lorho;

actuellement, ils sont presque entièrement absorbés par les Nafâna

dans l'est et par les Koulango dans l'ouest; néanmoins leur langue

est encore parlée à Bondoukou même par quelquesfemmes âgées

de la famille des Ccr~Ac ou Gurombo (qui tire son nom d'un

arbre appelé ~cre~&c à l'ombre duquel était l'habitation de son

fondateur), à Kangaré par un vieillard, à Soko parquelques familles,

à Yanango (près Assorokrou) par une famille, et dans les monta-

gnes situées à l'ouest de Bondoukou ainsi que dans le Barabo par

quelques familles qui se livrent Ma chasse et à l'extraction de l'or;

i4° Enfin les Sya', qui habitent la région de Bobo-Dioulasso et

principalement le sud et le sud ouest de cette ville, entre les Boua

1. Ne pM confondre les Sya de Bobo-Dioulasso avec la famiHe mandé-tan des

Siya qui est répandue surtout dans 1e Kourodougou.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 147

ou Bobo-Fing au nord et au nord-est, les Dyan, les Dagâri et lesLobi à l'est, les Kyéfo, les Dorhossië, les Karaboro au sud, les

Mbouin au sud-ouest et les Sénoufo duKénédougou ou Sendéré à

l'ouest; ceux d'entre eux qui habitent la ville même de Bobo-Diou-lasso se sont en partie convertis à l'islam, ont adopté les vêtements

et les noms de famille des Dyoula installés chez eux, et ont reçule surnom de j9o~o-6~M/a ou ~o~o-D~M/a, appellation très im-

propre, puisqu'ils ne sont ni Bobo ni Dyoula; peut-être les Tousia,

qui habitent au sud-ouest de Bobo-Dioulasso, sont-ils de la mêmetribu tu-sya veut dire en dyoula « Sya de la brousse, de la forêt ».La tribu des Sya semble être assez isolée parmi les autres tribus

mandé-fou, qui forment une chatne sans véritable solution de con-

tinuité mais il est fort possible que certaines tribus qui habitententre Bobo-Dioulasso et la grande forêt, et que l'on connaît fort

peu, par exemple les ~M;?de la région de Léra, fassent partie dumême groupe il y aurait intérêt aussi à savoir ce que sont exac-tement les idiomes des anciens autochtones de Kong, les Myoruou A~WM, et de leurs voisins de l'est et du nord-est, les Karaboro,les Dorhosyè et les

~e/o, afin de connattre s'il faut les rattacherau même groupe que le dyan et le lobi ou les ranger dans les

langues mandé-fou. Pour ce qui est des Sya, leur langue a certai-

nement des liens de parenté assez étroits avec l'ensemble des dia-lectes mandé-fou, d'une part, et avec les dialectes mandé-tamou

d'autre part, en même temps qu'avec les dialectes mandé-tan des

Noumou, des Huéla et des Ligbi; mais il semble aussi qu'elle aitété influencée par le sénoufo et par les langues voisines de la

famille mossi-gourounsi, le dyan notamment; chosecurieuse, la

plupart des radicaux èommuns au sya et au dyan se retrouvent

également dans lekoulango et dans les langues agni-assanti, ce

qui pourrait venir à l'appui de l'hypothèse plaçant dans le Dagombaet le

Gondja l'habitat primitif de la famille agni-assanti et de latribu des Koulango.

Je note ici pour mémoire que le vocabulaire donné par Koelledans ses Po/y~/o~a Africana Fous le nom de Z?o~o semble en par-tie

appartenir à une langue mandé-fou or Koelle place l'habitatdes

/o aKayoma, près du bas Niger, et dans unpays vassal des

Bariba qui s'étendrait au nord-est jusqu'à Boussa inclus. Il estbien invraisemblable qu'on puisse trouver une tribu mandé-fou

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148 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

aussi loin vers l'est; peut-être l'informateur de Koelle, avant de

venir s'échouer à Sierra-Leone, avait-il passé un certain nombre

d'années en captivité dans un pays de langues mandé-fou, ou avait-

il simplement désappris en partie sa langue maternelle au contact

des Landorho de famille mandé-fou auprès desquels il vivait.

Je vais donner ci-après de courts vocabulaires des langues so-

ninké, bozo, sya, mouin et gbin, avec des notes 'plus étendues

concernant le mouin. Je n'insisterai pas sur le soninké, qui est re-lativement connu et qui n'a qu'une importance secondaire pourla région qui nous occupe, bien que les Soninké soient nombreux

dans la police de la Côte d'Ivoire et dans les centres commerciaux;

si j'en publie ici un court vocabulaire, c'est surtout pour per-mettre les comparaisons avec les autres langues. Quant au bozo,

ayant pu recueillir quelques informations sur ce dialecte jusqu'icitotalement inconnu, j'ai cru qu'il y avait intérêt à les publier; des

Bozo sont d'ailleurs employés comme laptots au service de la flot-

tille de la Volta.Le vocabulaire soninke a été recueilli en 1900 à Kouadio-Kofi-

kro (Baoulé) auprès de trois Soninké originaires, l'un de Bakel, les

deux autres de Nioro, aussi bons informateurs et aussi sûrs que

possible.

Le vocabulaire bozo a été recueilli en i902 à Kyessorhola (pays

Dagâri) auprès d'un BozooriginairA des environs de Dienné et en

service à la flottille de laVolta; crois pouvoir répondre de la

sûreté de ses informations.

Le vocabulaire sya a été recueilli en i903 à Bondoukou auprèsde trois Sya de Bobo-DiouIasso qui paraissaient consciencieux

mais étaient malheureusement peu intelligents.Le vocabulaire ~M~ a été recueilli en i900 à Bouaké (Baoulé

Nord) auprès d'une femme Mcuin de la région de Mankono; rem-

plie de bonne volonté, mais trop âgée pour que je puisse donner

toutes ses informations comn absolument sûres.

Le vocabulaire gbi a été recueilli en i902 à Boudoukou auprèsde deux femmes de la famille des Gourombo et revu avec un vieil

lard gbin de Kangaré, tous bons informateurs.

Quant aux nombres et aux quelques mots gbéle et kweni, ils

proviennent (pour le gbôle, le guio et le kouéni du sud de Séguéla

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE ~49

de notes communiquées par M. Thomann, et (pour le kouéni du

Bandama Rouge), de ce qui me reste des notes recueillies par moi

en i899 dans le Yohouré. Enfin la numération en ~a' de Kamé-

linsou (nord d'Atakrou) m'a été très obligeamment communiquée

par M. le Dr. Maclaud, qui l'a recueillie sur place durant son

voyage de 1893-94.

ï ~AMCMÉaAmMMW

Soninkë Bozo Sya Gbeté Guio

1 bini sanna tala do, dobo do

2 fillo tenne pila pile; pile

3 ~~o sike saa yaka yaka

4 MarAa<o MaM na izye izye5 kargo AuM~ ko <o/M tolu

6 tumû <umtKt ko-nara sora-do <~ra-eb

7 ~yerM yeni ko-pla sora-pire <ora-p/e8 segu seki Abro-Ma sora-aka <ora-Aa

9 kabu kapi Aoro-n5* so.a-izye sora-izye

10 <aM&,<amM* Mmt fa bu kwando'

Kou6ni Kouéni Moutn Ngan Gbin

(ead de 8<~u<t&) (Bandama Rouge)– – –

1 du du du do do

2/te fye pie pla paa

3 ya ya yaka ya ~a,~[a

4~r zyr izye <t/r sye

5<0/M <M~M <MO <00

6 tMe-~M tMCMM <Mra-dM M-do tOt'Û-do

7 <ua-CM <ra-/ye SMfa-pet'e <o-p/a <OMM'a

8 <ora-e tra-ya sura-a <o-ya kyenze9 M<*<t-<yf <fa'<yr sura-isye <ttt <Mt

10 OMM ~/S, /? fu, menfu e<'M bu

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150 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

jV&/M. <. Le mot soninké /<M/!S ou tamu « dix M prend au

pluriel la même forme que dans les langues mandé-ian. 2. Com-

parez le mot sya /-o-ro-MJ «cinq et quatre » avec le mot dyoula

korondo ou konondo « neuf ». 3. KoeUe donne pour « dix » en

guio la forme ~o. 4. Les nombres qui multiplient mille, en so-

ninké, prennent la finale i, comme ceux qui multiplient iOO

prennent la finale e 2.000 M~M< 3,000 M'M~M~e-4.000 ~M~MMC-Mar/~ï, 5.000 ~M~M~c-~ar~ï, 6.0CO M~M~MMC-

tuni, 7.000M'M~?~e-~er!, 8.000 M'M~yMne-ï, O.OOO~K~yM~c-

kabi, i 0.000 M~M~M/ïc-~M!. 5. On trouve aussi pour 20 la

forme ~o qui réapparaît dans kyüro-saa« soixante et kyüro-

nà «quatre-vingts ». 6. Je ne suis pas sûr de la forme A~CM~,

qui n'est peut-être qu'une contraction de /'yMro-M~. 7. Ici

réapparaît la forme du nombre « dix » dans les langues mandé-

tàn. 8. On compte en mouin tantôt par vingtaines (mid ), tantôt

par dizaines (ta).

Il. MM N~me

Soninké Beio Sya Monin Gbia

terre a~ye duba ~o, ~o-Md! tere terne

feu 1yt<n&e tou togho tè /a~

eau* gyi dud n:Aùo yi a. yi

Soninké Sya Mouin

li <aMB-no-&ant <a-a-f!M*

12 <«ma-no-o <a-a.p/e

20 M-p!e ~twa-p:7o'`

Mttï-dM'

30 M-AAe ~!ttMa<aa la-yaka40 MnorAa<e ~t~a-tt~ mt<ï-p/e

50 (<ï-Aaf'~e ~tma-Ao ta-suo

60 <t!-ndMme AyMfo-taa Mt~-ya~t

70 M-~y~e

80 <t!-<e~e At/Mt'o-Md! m!<ï-tzye

90 ~-Aa&e

dOO kame &)/en< m~~o

1.000 !~M~)/Mt!e*`

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 15i

qnninké RMn RVA Mnnln (:hinSoninké Bozo Sya Moutn Gbin

rivière' AAM'6~ pagu' MAo My

herbe be sou sorho &<ï Ayenn

arbre* y~e dyuguka iri y:r<

boiaàbrûter swa ~t<&a ~<),<o yo

village debe nogo Atf! pla, plè wa

chemin &e so~Ao zi M

plantation <en: M~o /<!)'Aa gbala

viflage de cultures ~enf-de6e. kiüè-so gbala-plè

brousse ~ene AtM~ mene-ntere

maison kôpe ~/ama Aa /e ku

viande <e kika wi

sel* sape i M~

aliment farineux futo ~M~u bile

sauce ~y<ï

pagne,tissu* t/tf/tarne zorho perè

couteau' labu doyè tawala ~u/a

houe <o~e Mm~ kora kpo <a''a

natte d'ata ~M&at'e

marmite' gine koru s~MO

cruche /a//e ~M là

calebasse kholla A«HM koko pa tè

pirogue mpure Ai ~M

pagaie sumbade kumme

chaise <ar/)a<fe kpe gba

pierre gide AaMerc yè

homme (<tn htMio) so~'o ~«mt MM~t~ M~ <o

homme (mile, mM) ~M~o kaegu t~Au ~M~ gfoS

femme yarhare yo ya le lé

père faba ka <<! te do

mère ma Ma sye nt Ma

fils, fllle lemme d'yo! nu ne lè

tète' yime ~y6M mu bolo üi

crâne tHM-M<urM

cheveux yinte tït/ô-tt ?HM-M<oro mwinde üi-sia

yeux ~t/a'AAe ~y~-mpt ~tn<ï ~M'et~ yo

oreille <ot'o <t~d <o'/a tonô <ora

nez norhone mû tHtMMa ni ~t

bouche lakhe do do <t

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152 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Soninké Bozo Sya Mouin Gbin

dents Aaw~e ~nt sômbe sd

langue nene nèn na nana

cou khanne morho M

poitrine gidime Atne dù zu

ventre MorAo <M/M kpedos falle Ao<o ku twa

main kite ~M sira gbè Mo

droite kile-tee ~UMM-~M ndige-soro gbè-ko wo-~ye~y~

gauche kite-noge &'<Mne-~)/a ninnarha gbè-ye MO-Mueré

pied ta taba kd

peau gudya AS /ïesang fore daro

poil yinte nti moro yinde <ta

épaule Au~Ae gbè-palo Mo-Mpare

seintïy<! ~~r

m&!o !/M~e yegu <A~ ~M/r syafemelle ni yo ya na na

pettt lemme na)/<! nu ne lè

bœuf nd dM zo

taureau yMM&o H)/d!A~ tura :o-<yavache n~~ ~d-ya d{rt-M<ï zo-na

veau na-<emM!i"~ya-nu diri-ne M

mouton gyerhè gba bla barha

chèvre sugo sege bo ~or/<o

chien" wule go

poule te/t~e na ma mene

<e/tt;-AAa nd-mwele HKï-tïyeMe mene-fo

igname ku me~e M~ zugbèmil gedyaba dugho koko

farine~M)-a dugho-fo MMt

arachider<~a tigile ble kare

tabac" <tra OMra

huile te~o~

·

<t

beurre de cé khari-te~yon~M" <e-tt

nom torho togho toè

chose" /b fo fila pè, pè-ra po

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 153

~Vo~. 1. En guio la, en kouéni tyè et tè. 2. En guio ~t,

en kouéni gyi. 3. Les Bozo appellent </M~M un grand cours

d'eau Syendugu, le Niger. 4. En kouéni iri. 5. En guio ko.

6. En guio %<~o, en kouéni so M~MMM, un pagne blanc; so <

un pagne noir; so te, un pagne rouge. 7. En guio lawa et muni.

8. En guio sapa. 9. En guio MM~S. – 10. En guio ~o « main »

et MO-M « bras w. – H. En kouéni ba « mouton », « chien ».

i2. En guio z< 13. C'est-à-dire « beurre blanc ». i4.

Quelques substantifs guioz<) «

perles ma « riz M,A<MJ « maïs M,

~J« banane », « piment », vu « fusil »; quelques

substantifs

kouéni be « ami ), irite « soleil '), tere « jour, lumière», guro

« noix de cola », t~c « papaye », sa « riz ».

REMARQUES SUR LES NOMS. i°Co~O~MM~ra~Or/~O.

session ou de dépendance. Dans toutes les langues qui nous oc-

cupent, les noms composés se forment par juxtaposition, en met-

tant le premier le nom du possesseur et le second le nom de l'objet

possédé ou dépendant le second mot peut être une particule qui

indique le lieu, l'instrument, l'agent; le rapport de possessionon

de dépendance s'exprimede môme. Exemples M/t~e « poule »,

M/Ma « oeuf M (soninké); « herbe », ra « dans, lieu de », be-

ra « savane »(soninké); ~fM~ ou MM)? « Mouin ta « pays, lieu

de », ~M~a « pays des Mouin ».

2° Pluriel. En soninké, les substantifs forment leur pluriel

en général en changeant en u leur dernière voyelle ~pe« maison

~M« des maisons ? debe «

village debu « des villages H en

général le nom reste au singulier devant un nom de nombre A~pe

tanin « dix maisons En mouin on ajouten4 au singulier.

Je

n'ai pas d'indications sur la façon dont s'exprimele pluriel

des

noms en bozo, en sya ni en gbin, mais je sais que, dans ces din'é-

rentes langues, le nom reste au singulier devant un nom de nombre

ou un adjectif indiquant la pluralité.Le nom d'unité se forme

en soninké en ajoutant ne ou w au nom collectif et en sya en

ajoutant nu ~oro « noix de cola », goro-ni« une noix de cola »

(soninké); M<~M~/e « des œufs M,M~-tMM'e~-MM tala « un œuf » (sya).

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i5t VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Il. AMECWe ET mONtOMe

Note. – La plupart dea adjectifs qualificatifs se rendent par des

verbes. Les adjectifs qualificatifs proprement dits, comme les

noms de nombre et les adjectifs déterminatifs, se placent après le

nom auquel ils serapportent. Exception est faite pour les adjec-

tifs possessifs et pour certains adjectifs démonstratifs, qui se

placent avant le nom.

Soninké 3ozo Sy<t Moutu Gbin

blanc AAM//e,AAMy< ~M foro pu, Att'a

rouge dumbe <om<) a~Au~t te

noir &!«ne p~ peré~t <!

moi (sujet) ~,H' nt,H'&

/K!,M?,H*°

~MO,H? 7 Mt,Mt

moi (régime) ~<ta' na mi mi, ni mi, m

toi (sujet) an' be i, &: e, i

toi (régime) an a~e* i i

lui, elle (sujet) a, ao a a o,o,a;t/e* i

lui, elle (régime) a a a o; e a

nous o min, M!~

vous akha o, tt'a

eux, elles i ki ka, o

mon, ma, mes M' °m, n mi n" n"

ton, ta, tes a~ am, an be i e, i

son, sa, ses a a a a a

notre o anu, MM

votre akha o

leur i ki o

ce, cette &Ae" &e,M" M

ces AM te, M <a

cetui-ci ke ~ere ke ~M~t nMm? bd mè be so sa

ceci, cela ke fo, ke ku fila bd zopo M

un, une, quelque de <<e

qui a a a o; e a

quel? ka

qui? '1 kô

quoi? tK<MMMM" MMHM ma

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 155

Notes. – i. La forme abrégée n se change en m devant une la-

biale et en devant une gutturale; aprèsce pronom f se change

en p, s en ky ou gy,t en d. – 2. La forme ~a est pour ~<?yi « à moi »

et sert pourle régime

indirect. 3. L'n final de an donne lieu

aux mêmes observations que le pronom n (note i). 4. La forme

<~<? ou a~ta sert pourle régime indirect; avec les autres pro-

noms, ou ajoute simplement yi après le pronom ordinaire pour

avoir le régimeindirect a yi (ou a .ya), o yi, akha yi, i yi. 5.

La forme abrégéen se change aussi en bozo en ?Mdevant une la-

biale et en devant une gutturale, et la consonne qui suit s'adou-

cit généralement.6. La forme mi ou m en sya est réservée aux

verbes neutres; la forme ne ou n peut s'employer avec tous les

verbes. 7. La forme mouin %MOest en réalité' une contraction

de n et de la particulede conjugaison go; la forme n devient

devant une labiale et devant une gutturale, sans qu'il semble y

avoir de modification dans la consonne qui suit. 8. Les formes

o, yo, et a semblent s'employerde préférence quand le sujet est

une personne, et les formes e et ye quandle sujet est une chose ou

qu'il est indéterminé.

9. Après le pronom Mï, f se change en p; ce pronom se

change généralementen devant une gutturale

et en M devant

ou t, sans que cette règle pourtant soit absolue. 10. Voir la

note 3. ii. Voir la note 7. 12. Mêmes changements de 1'~

en ou que pourle pronom

de la i" pers.du sing. (voir la

note 7).–i3. Voir la note 7.

i4. Le démonstratif~ se place avant le nom et fait ku au

plurielke fo

« cette chose », ku fu« ces choses bà se place

après le nom et reste invariable. i5. En bozo aussi se place

avant le nom j'ignore s'il se modifie au pluriel.16. En mouin

on paraîtréserver le démonstratif~ aux personnes

et le démons-

tratif za aux choses; comme en sya et en gbin, le démonstratif suit

le nom et reste invariable be « cet homme », mè-na be « ces

hommes M.

i7. La forme se place avant le verbe dont elle est le ré-

gime la forme mane sert pour le régime indirect et se place après

le verbe. Le mot ayamunu se place

avant le verbe qu'il régit, le

mot gbin ~a se place après.

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156 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

!H. MW VEBBEW

SoninM Bozo Sya Mouin Gbin

aller tele ttpo buge gi, gi.lè ta

partir daga <o ya, buge gi ta

marcher tele ya oo!venir rt,~t be na nu, lv nu

venir de bo-gu ba-ga Mra

étre(w~<tMnh)tif). p<t

nepaa6tre(id.)~ ta

être(tmu)iM) M~~ <tni, yi

ne pas être (id.) tè, ntè Ma

s'asseoir <a~o <~M&a M~oa ya-/a* ye-m"se lever giri Atn tumd uni yos'arrêter aigi ta du.&t'se coucher scf sa ~yta- y!-fa"dormir Me-~ ~yt Mêtre bon l <trt mmèi fort) dere, zeri

être mauvais yo/emourir kara' ~a' Mtt ka gaêtre fini ~yeme ~Md!a'

4 üè~ya-t~" ~ya.Ma"

manger y~ oye ~Ae Mmanger yige dye Men~ li, lirhe bi

boire mini mene mené mine mi

prendre*1

ta, nda yo M M

attraper <tM<<a/)~A<ï kuni

laisser M'arat

donner kini do pere na, te ~aattacher yete père yireouvrir m~ kwa

~ofermer

terhe gboro M

couper kututye M

désirer khanu kya ttyert ni

dire ti li p~M pd

comprendre* mugu Mo,mo ma

voir wori za ya

regarder fayi segè we

connattre tu<yo

appeler khiri uri <,

tuer kari waa yarè gye dé

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE t5?

Notes. i. En kouéni e ztMtcc « <cst bon '). 2. En kouéni

da « prendre». 3 En kouéni ma « comprendre »;

i ~<ï~ta?

« n'as-tu pas compris?» m'a ma « je l'ai compris, je comprends M

Le verbe kara « mourir » est le passifde kari « tuer » on

dit aussi fati, qui est un terme plus respectueux que kara. – 5.

Le verbe bozo ~a a pour radical sa, la particule ~o indiquant le

passifou le verbe d'état comparez en malinké sa-ta « être mort ».

6. Le verbe </M~a est le passifde <~ « finir » 7. On peut,

en mouin, ne pas exprimer le verbe attributif; lorsqu'on emploie

le verbe pe,on met en général l'attribut avant lui e dere pe « c'est

bon », e nana pe« c'est bon à manger », yo kuna-ni pe

« il est

brave » (comparezen dyoula

a kele-ni bè « il est seul »); mais on

dit e pe te« il est rouge », ejoe ra a dere « il n'est pas bon H (il est

pour ne-pas être-bon). Dans les autres langues, le verbe « être

attributif ne s'exprime pasen général. 8. Le verbe « être » si-

gnifiant« se trouver » ne s'exprime pas en mouin yo /"ora (pour

yo fè ara), « il est à la maison » (lui maison dans). 9. La est

une particule indiquant le verbe neutre. 10. La particule rèin-

dique aussile verbe neutre. – it. Le verbe ~a-~ est le passif

de « finir ». i2. Ra est une particule indiquant le verbe

neutre. 13. Le verbe ~ya-Mo:est le passif de « finir ».

IV LA COHJWMMKMM

Les verbes neutres ne se conjuguent pas toujoursexactement

comme les verbes transitifs; de plus ce3 derniers ne peuvent pas

s'employersans régime direct; si aucun régime n'est indiqué spé-

cialement, on place toujoursle pronom

a (le) devant le verbe

« je comprends» se traduira comme s'il y avait « je le com-

prends ».Enfin il existe des verbes passifs

et des verbes neutres à

forme passive quise conjuguent

comme ces derniers. Je donne-

rai donc un modèle de verbe neutre ordinaire, un modèle de verbe

transitif et un modèle de verbe passif;chacun de ces modèles est

donné à la première personnedu singulier

il suffira, pouravoir

les autres personnes,de remplacer le pronom

de la i" pers.du

sing. par le pronom sujet convenable.

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158 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

l*Verben<tatM:Verl~e SoninkC – Bozo– Sya– Mouin Gbin

je pars,ou je partirai,

ou je suis parti daga ni <o mi buge ~'o< ni ta

je suis en train de

partir ne~aoa<« M~aM ne<tntM!AM~e°~MOOt'S ni na ta

ouM'paaayatM' M'ooot

je partirai ~e daga ni <o mi buge M' e gi ni ta

je suis parti de daga nt~o~a* mi buge ~w!' Kt~

pars daga so buge gi <f<

je partirne pars pas, ou

~~c 'o buge, ke buge gi, e gi· m tu T

je ne partirai pas, ou n'~e da~ n'<t M n',7 A~e e 1ne < ~'a <a

je ne suis pas parti

JtM~~Mi.ttMt ~<.<f~ n<.p<<«/<je ne partirai pas n'«.~ n'ti so n'a~<.<. e

nea~ ~J~~je ne suis pas parti m'ma daga n'ti so n'a~~ e

nea~~ ~'J~~

je ne suis pas encore

parti m'ma daga ne n'ti,o goe n'a&u~e ~e~a za~ ~'j lane pars pas warAa daga ka buge ka ti <a la

ne pas parti rma daga r~~

S' Verbe transitif

je le tue, ou je le

tuerai,MJ<)'tit)t~<«~ ni a waa n'ay~ n'a gye M~~je suis en train

de le tuer ~e cl AMrt ne y<t a waa ne tini n'a ya~ n'go <t gye ni na ao"P~~r'n,'

ou ilüo a gyea

je le tuerai fie a kari ni a waan'a yarè n'< M'aae

je l'ai tué n'~Aart'M!a~aa~'n~y~ n'a gye gwi M'a~

tue-le a kari a waa ayare a gye a~le tuer a kari a~a«

aya~ <r~<ea~.raa~'je ne le tue pas ou

yy

je ne le tuerai pas,

ouj.M)'~Mt.<nTaAa~" n'~a~ n'aya~rAa n'fia gye m'iî a dé laje ne le tue pas

maintenant n't'a kari nelaM a na a ce <a

jeneh..pastu6m~a«Aar< n'ti a waa n'ayar~Aa n'aa~e

·

M'aa~/a). ) M ~r. m'ma .< kari ne n'tia waa goe n'a .~e ae~a n'a a gye ~r zalè m'â a .e lane le tue pas ~aaAa~

ka a yarè ka <a~~a" Verbe passif.

je suis tué ~eAarant~aa~a' neyare.ra" n'M" ni dé-ra"

)enesu.spastu6" m'ma kara n'ti waa n'ayare e `a~-&. n~e la

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 159

Notes. i. La particule ~a devient /a à toutes les personnes,

sauf à la i" et à la 2" du singulier. 2. La particule ga devient

~a après une voyelle nasale a ~a « il est mort ». 3. On

dira à la 2" pers. bi tini bi buge, à la 3° a tini a ~M~e, etc. 4.

La négation s'indique par un « long placé devant le verbe et par

la répétitionde la voyelle finale du verbe c'est bon, a /br<) ce

n'est pas bon, a a /or<) <). 5. Aux autres personnes on emploie

toujours la particule go précédée du pronom convenable. 6.

Très souvent on fait procéder l'infinitif de la particule e, qui cor-

respond au ka des langues mandé-tan ka gie klè « ils viennent

(pour) maison faire, ils viennent faire une maison ». 7. La par-

ticule ra joue en gbin le même rôle que e en mouin et ka en dyoula

a sa ra nu « apporte-le (le prends pour venir). 8. La particule

la devient na après une voyelle nasale, et cette dernière perd sa

nasalisation a Mya? « l'as-tu fini? », za/~ a M~a na « je ne

l'ai pas fini encore ».

9. La particule du passé est da; l'a final s'élide devant le

pronom a mais reparatt devant tout autre régime. – dû. L'e de la

négation~ s'élide généralement devant a. li. L'i de la particule

~s'élide en général devant a. i2. La particule ra devient na

après une voyellenasale. –i3. La particule lè prend aussi les

formes rè ou la, et M~après une voyelle nasale; cette dernière perd

alors sa nasalisation.

14. Les verbes neutres à forme passive, comme ba-ga« venir

de », ~a « mourir (bozo), sa-ra « venir de »(sya), ya-la

« s'asseoir », ~M-/a « s'arrêter », M~a-~ « se coucher H (mouin),

ya-ra« s'asseoir », yi-ra « se coucher M (gbin), se conjuguent

comme les verbes passifs.

Forme interrogative. Il n'y a pas de forme spéciale pour l'in-

terrogation seule l'intonation indique que la phrase est interro-

gative. Cependant en sya, dans les phrases interrogatives, on met

souvent un e avant le sujet.

.Place des régimes. Le régime direct, dans toutes ces langues,

se place toujours immédiatement avant le verbe sa place est

d'ailleurs indiquée dans le modèle de conjugaison du verbe tran-

sitif par le pronom a (qu'il ne faut pas confondre avec l'a long qui

exprime la négation en sya avec les verbes neutres, en mouin et

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i60 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

en gbin avec tous les verbes). Quant au régime indirect, il se

place après le verbe.

V. PBttANEa ET EMMPMa

i* Soninke. 0~ est ton père? am paba bè ~KM/~a? il est partian village, a a'a~a debe na. Je viens, ne ri ne; je ne viens pas, n te

ri ne; je ne suis pas venu, m mari. Ne vas-tu pas au village? an te

tele debe na? ne viens-tu pas avec moi? an te telle? (tu ne vas pas?)

où vas-tu? an tele minna? ils viennent, i fa ri M:.

C'est très bon, a Mn My~; ce n'est pas bon, a ma süro.

Que dis-tu? an ti mane? (tu dis dans quoi?) ouvre cette caisse,

ke kèsi muni; je mange, ~e yige ne; je ne mange pas en ce mo-

ment, n te ~e ne sasa.

Il est ici, a bè ire; il, n'y est pas, a ire; ne le vois-tu pas? an

t'a M~or: ne? viens le regarder, li a fai; as-tu compris? am a ~M~M?

j'ai compris, n d'a ~ïM~M; je n'ai pas compris, m ma a~!M~M.

2* Bozo. Mon père, m ~a, ma mère n Ma, c'est rouge, ~M

/o~M~; une chose rouge, fo tomo-na (une chose eUe est rouge).

D'où viens-tu? a~M ~a ~a w:? où vas-tu? à ~o M: Je vais

aux plantations, ~a swo smo.

Donne-moi cela, ku do na; donne-moi un couteau, t/o~ do na.

Un homme est mort, M!~M ~a-M~o il n'est pas mort, a ti il a

tué un homme, a M~M waa ~a; il n'est pas encore mort, a sa

M~OP.

C'est bon, ku mmèi; ce n'est pas bon, ku ta mmèi; c'est fini, a

a~a-M~a; ce n'est pas fini, a ti <fMa.

Viens boire de l'eau, be dud mene.

3'~a. Mon père, ~M! ma mère, MM. ton fils, be nu.

–Ici, ~a où? odo? wodo? hier, a~M; demain, shin comment?

ni?

Viens ici, na ba; va-t-en, ya, bi ya; où vas-tu? ~ya odo ? je vais

à la maison, mi buge ko no Ma d'où viens-tu? bi sa-ra odo? je viens

de la brousse, mi sa-ra Aï~ ~o ou mi sa-ra /{':t<

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE ici

e a_ o m --f.

ii

Où est-il? e a M~o? il est ici, a M~ il n'y est pas, a a

yega il est parti, a buge il vient, a lini a na ou a tini na il est

venu hier, a na </M~M il viendra demain, a na ~ï il n'est pas en-

core venu, a a naa~M~a.

Viens manger, na Z-p (viens pour manger) viens boire de

l'eau, na züo ou na nzhüo M!~M~ assieds-toi par terre, ~aM~a/o-~ prends cette chose, /?/a yo ou /?/a Aï yo attrape-le,a /M~ donne-le moi, a pere ~a laisse-le, a ~o.

Ouvre la porte, /-<?-Mao A~a; terme la porte, /M~o ~~oro va

couper du bois, ya

C'est fini, a M~; ce n'est pas fini, a a Mp ac~a; c'est bon, a

/byJ; ce n'est pas bon, a à /bn) ô.

Ils l'ont tué, ki a yarè; ils ne l'ont pas tué, ki a yarè ~~a; ilest mort, a A!n.

Que veux-tu? munu ~a? quel est ton nom? bi togho ti ni?2

commentl'appelle-t-on? e ki a uri ni? ne comprends-tu pas? bi a

morha? je ne comprends pas, ne a mo rha; je comprends, n'a

Je l'ai vu, n'a za; je ne l'ai pas vu, n'a sa rha; le connaia-tu?bi a ~o? regarde-le bien, a segè /b/'d ne le regarde pas, ka a se-

~a.

4° ÇA?. Ici, M~ ou ? /Man? mon père, n <? ma mère, n namon fils, n lè.

Viens ici, nu M~; où vas-tu? mari e na ta? je vais aux planta-tions, ni na /a il marche vite pour y aller, a ~a nzara nu o ta.

Ilmange, a na bile bi; il boit de l'eau, a na yi mi.

Donne-moi mon pagne, m perd sa ra M~Aa (mon pagne prendspour donner); je ne.te le donne pas, ~M'a na a M~Ao la; apporte-le,a sa ra nu (lui prends pour venir).

Il est mort, a ga; il a tué un homme, a so cM; ne le tue pas, ti d

dè la.

Dis, qu'est-ce que tu veux? a ~<), na ni ma? je dis que je veux

du mil, m ni koko ni; as-tu Hni? za~ i Mya? (déjà tu finis?) ce

n'est pas encore fini, za~ a a M~/a na.

Que dit-il? a a~? (il le dit?) où es-tu? mari e yi? il est ici, a ni

Mo il n'est pas ici, a M~ M~.

Quel est ton nom? a ~~? (son nom dit?).

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i63 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

3" ~fM~.

singe wo roi m<Ma pagne indigène ddgo

singe gris wo pu ami megle tissu (en gottrtt) so

singe rouge wo te ennemi sat'a~oni bonnet fa

linge noir wo <t guerre gule chaussures Mw~t~

abeille zoro étranger fc~w~ chapeau

cire n:oro-taMya famille &o/a cuir, peau /?e

antilope winne forgeron tômu tambour pew

caïman ~M~ frère MM~ clochette Aa~t:

éléphant Aye marché gesiprècalebasse-crécelle gye

crapaud pori montagne yôclou en cuivre ~~ô

fourmi kyikyi fleuve

g

üyecorbeille <</ë

coq M<M~ pluie la corde, liane ble

crête ~o~ ciel corDe,oliphant ~6~

arbre iri, lâni soleil tt'n~conte, fable <t<!

écorce M't/o lune Mené commerce plèforet ~d jour irite raire du MmmtfM plè gobrousse n!ette-M<e)e mois M~ne

commerçant p~-s'0-nt

fromager vè année leto

palmier à huile <e coHine ~M)f<~talisman yo

M<tpth)itr~ti)t mwè fer piforge

ranhia A/aM fourneau poraphia c<a<o cuivre yo/tfourneau p

vin de raphia o~-m~ or tya pays tere; ta

dattier ~a plomb M~a notre pays anu <a

ronier seH:eargile pè le pays Mouin JMM'<ï-<a

arbre à beurre~yottô-Mt cendre ye

patate ~< charbon ~<dimanche ~«'(lesole.t)

manioc y

charbontè-tir~i lundi tenenye (arabe)manioc ~AMrM f~ée~i

'<'(arabe)

citron lomuru barre de selmardi

citrouille oM~rmercredi mura-plè

riz tKûM<! charge kwe jeudi MM<p~

banane (gMtM) ca/balai vendredi klago

(petite) koatyahamac iro samedi «Mrt (ara be)

papaye c<M<.flèche di est t~M-p~e-~

coton AMM~fusil mar/tt ~'endroit où se lève le soleil)

branche iri-gbèballe mar/a&~ ouest iritè-bara-ire

poudre pi (l'endroit où tombe le soleil)

chef du pays <e-~ baril de poudre pi-we aujourd'hui H<a

de village p/a-~d' 61 ~~e hier <~ade case tpa-jy~ anneau pt.~ demain <o

serviteur du ceinture dyala avant-hier eya-tama

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 163

Mon père, n te; mon frère, n M</a~M/ï; ma sœur, MM<~le; ma

mère, n ni; ma tête, m bolo; ma main, n gbè.

Je bois de l'eau, n ~o yi mine; je vais a la maison, ~MO gi la lè;

va manger quelque chose, ~<! lirhe viens ici, nu pe reste ici,

du-ra pe.

J'achète des perles, ~MO ~Mc lore; combien les vend-on? ka

mena? combien y en a-t-il? ye o~? il y en a beaucoup, ye peperi.

Ce n'eût pas bon, e à dere; c'est mauvais, ye ~o/c c'est grand,

ye gbdni; il est petit, yo /t/ïï.

Ils vont à Kanyénô, ka ~t Kanyene yi le soleil se lève, iritè bo

~M~a-~ le soleil se couche, iritè ba-ra je tombe par terre; ~Mo

Aa-r<! Mrc-Ma elle a accouché, o ne ere.

Allez faire une case, o gi e fè klè ils vont faire une case, ka ~< e

/<~ klè; ils l'ont faite, o a klè ~M)~ viens la faire, bi /'o klè (pour bi

après-demain<o-<an!« petit enfant ne ffni balayer ~o~

le lendemain d'après-demain grand ~aM! se battre gulegule

<o-<ama-<MM<a bon c!ere,ze~ se bien porter bem

d'abord alwa bon au goût nana être malade gama

autrefois ilwelale méchant kulo montrer lè

tout de suite saa-nimbè mauvais yole changer <a~o/e

bientôt sanue bien nia chercher we

os belèfou kwani être en colère pri-la

os &<

barbe n~9ti

brave kunani coudre !<!ra-<~barbe Me<?M

brasfort fwata couler /o

bras ooe-trt

molletfrotd'd nini cracher er dia

rnoHet o<Kport~molletchaud /M être sale <tn</o

coeur .:utMêtre creux gulu

courir, fuir blasa faire cuire dokyecoude ooé-Ap<ïo6ocoude

acheter lore cultiver yewodotet o6ë-n<mo<* è

vendre Ao<t déposer zipouce oM-MttHM-Apa

,,t. être nombreux peperi descendre :w<index d6~petit doigt

èabattre ba charger do

pehtdotgt datKaoc

ètomber &a.n< dérober /<ïna

vtsaa'e ~uteporter .tne sedtsputer gule da

eus ~utre-we “

vagin

enfanter ère querelleur ou/e-~a-Mtvagm éAM

be

afaire klèè entrer t</a

cicatrice 6etrava)Uer ..“ ooao 0 sortir pM;e

·

cadavre ooacadavre gbasamuser zacta-'e être

fat)zu6terebwa

petit fini attendre Ma~tr danser fini klè

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164 LANGUES OU DIALECTES PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE

1- '1/t a klè) moi, je la ferai, mi n'a klè faire quelque chose, de-za-ra

klè; balayer la maison, /ara (pour /aya ou /è-a, dans la

maison, l'intérieur de lamaison).

J'ai faim, ~J u ma (la faim est dans moi) j'ai soif, yi mi ndorou ma (le besoin de boire de l'eau est dans moi) apporte-moi de

l'eau, nu gba yi ba (viens, apporte, eau donne) va en chercher,gi a we.

Donne-moi quelque chose, na ni donne-moi un pagneblanc, d'~o pu na ni montre-moi le chemin, zi lè; montre-moi

quelque chose, pè de lè.

Je suis en colère, n zulu pri-la (mon cœurs'échauNe).

Ces gens vont faire du commerce, mè-nâ be~<~o.

Il dit, a pe, a pi; je dis que, m bi a; comprends-tu? i a ma? dansla maison, /ara, fè kwe; hors de la maison, li.

Où est-il? yo na? il est ici, yo nu; iln'y est pas, yo o nu il est

à la maison, yo /ara.

Je suis fatigué, n terebwa; viens danser, nu e fini klè; ce n'est

pas fini, e à M~a M~; il est malade, agama; il se porte bien, a be-

~a pour moi, je vais au village de Soti, mi M gi-lè ~o~/a.

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CHAPITRE V

Langues mandé-tan.

Les langues mandé-tan sont tellement voisines les unes des

autres qu'on peut ne les considérer que comme des dialectes

d'une langue unique. On pourrait répartir ces dialectes, d'après

leurs affinités, en quatre groupes, dont le premier se rapproche

plus que les autres du groupe mandé-iamou et du groupe mandé-

fou, ce qui permet de supposer qu'il est le plus ancien.

Ce premier groupe comprend le Numu-lcpera, le Ligbi-kpira, le

j~Mp/a-A~ et le Vèu (parlés par les Noumou, les Ligbi, les Huéla

et les Vaï).

Le second groupe:comprend le 6~M/<ï- ou langue des Dyoula

et ses divers sous-dialectes.

Le troisième groupe comprend le ~~MMO-~M-~WM ou langue

des Bamana du Haut-Sénégal et de Ségou (vulgairement Bambara)

et le T~ro-~ koma ou dialecte du Toron.

Le quatrième groupe comprend le J~aM-~ koma, le Mane-

~a-/hx ou Jfa~e-~a- le Wa~M/M-~Z-o- le J~a- le

~a-<x, le Mania-ka-ka, le J?OM!~a-~ et le ~faM-Aa-Aa (par-

lés par les Khassonkè, les Manenka ou vulgairement Malinké, les

Ouassoulounka, les Minianka, les Sidianka, les Manianka, les

Konianka et les Maouka ou Mahou). Le dialecte des Manenka ou

Malinké, eu égard à la vaste étendue des régions où il se parle,

s'est subdivisé lui-même en un certain nombre de sous-dialectes

d'ailleurs très voisins les uns des autres.

On peut dire d'une façon générale qu'un indigène parlant un

dialecte ou sous-dialecte quelconque de l'un de ces quatre

groupes comprendrasans difficulté un autre indigène parlant un

autre dialecte ou sous-dialecte du même groupe, et qu'il compren-

dra aussi, mais moins facilement et seulement après une accoutu-

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166 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

mance d'ailleurs vite acquise, unindigène parlant un dialecte de

l'un des trois autres groupes. La preuve de ce que je viens d'avan-cer se manifeste dans la facilité avec laquelle nos tirailleurs defamille mandé_tan de

quelque région qu'ils soientoriginaires, se

font comprendre de tous les gens de famille mandé-tan avec les-quels ils se trouvent en contact.

h!< LesNumu, d'après leurs

propres traditions ha-bitaiont autrefois avec les Ligbi et les Huéla à Bégho, près duFoughoula actuel, au sud et près du coude de la Volta Noire, etformaient avec ces deuxtribus un seul peuple parlant le même dia-lecte.

Des Dyoula (familles Ouatara etKari-Dyoula) avaient une

ville à côté de la leur, mais les deuxpopulations n'étaient pasmêlées. La ville de

BeghofutpiHee et abandonnée a la suite d'uneguerre civile qui éclata pour un motif des plus fuliles unefemme dyoula et une femme Jigbi s'étant disputées au marché a

propos d'une calebasse cassée par l'une d'elles, lesDyuula présents

prirent parti pour la première, lesLigbi pour la

seconde, la que-relles'envenima, on en vint aux

coups, et le résultat fut une guerresuivie de la dispersion des habitants de Bégho, qui avait é~ jus-qu'alors la ville la plus florissante de toutecette partie du Soudan

(xiv' siècle). Les Huela se rendirent en majorité àSorhobango etse convertirent en partie à

l'islamisme; les Ligbi qui étaientdéjà presque tous

musulmans, émigrèrent en partie versl'ouest,laissant une colonie à Guénéné et une autre près de Bondoukou,laquelle retourna dans la suite près de l'ancien

emplacement deBégho où elle fonda le

quartier musulman deFoughoula ou

Noumou, les uns restèrent dans leurpays, oùon les rencontre encore, formant des quartiers distincts parmi les

(Louha ou Doué) et àFoughoula; les autres émi-

grèrent un peu partout vers l'ouest et le nord-ouest on en trouveà Guioboué ou Bouroumba

(Assafoumo), à Soko (où ilspeuplenttout le

quartier où se trouve le poste dedouane), il Bondoukou, à

Sorhobango, à Golé (nord-ouest deRondoukou), à

Kan-nlon, IlKouassi-Ndaoua, à

Sapya. Tous exercent les métiers de forgerons,cordonniers, menuisiers, et l~urs femmes

fabriquent dès poteries.Ils se sont répandus dans toute lapartie occidentale du bassin du

Niger, transportant partout leursindustries, ce qui fait que, danstous les

pays delangue mandé, numu ~devenu

synonyme de

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PARLÉS A LA COTE D'tYOÏRE j(;7

« forgeron» ou plus généralement d' « artisan » (comme ~y«~ cu

a~yM/a est devenu synonyme de « commerçant » et ~ara~a

(Haoussa) synonyme de « teinturier »). L'émigration des Noumou

ne s'est pas faite en masse, mais individuellement de temps en

temps, quelque ouvrier noumou habile, apprenant que tel centre

nouveau est dépourvu d'artisans, va s'y établir, bientôt suivi par

quelques autres; le jour où les pratiques font défaut, ils se trans-

portentailleurs. Un certain nombre de Noumou suivent habituel-

lement les bandes de conquérants tels que El-Hadj-Omar, Samori;

Bâbato, etc., réparant les armes, fabriquant des selles, etc. Partoutils ont conservé leur dialecte, qu'ils parlent entre eux.

Dans les pays du Haut-Niger, tous les Noumou sont païens et

jamais ils n'épousent une femme en dehors de leur tribu. Do Kong

à 1 Volta où les Noumou sont moins dispersés, où ils ont quelques

villages ou quartiers de villages qu'ils habitent de façon perma-

nente, ils se mélangent davantage au reste de la population et

contractent assez souvent mariage avec des femmes d'autres tri-

bus, notamment des femmes dyoula. Les garçons nés d'un Nou-

mou et d'une femme dyoula sont généralement confiés à un mara-

bout et élevés dans la religion musulmane ils oublient le dia-

lecte noumou et rien ne les distingue plus des Dyoula de race

pure. Quant aux Noumou de race pure, ils demeurent païens et se

votent en général d'un pagne et non d'un boubou, et habitent,

soit des huttes rondes à toit conique, soit de préférence des cases

rectangulaires au toit de paille à double pente ou plus rarement

des cases à terrasse.

Les Ligbi ou Nigbi (Ligouy et Nigoui des cartes) se rencontrent

actuellement à Lorha (Louha ou Doué) sur la Volta Noire, à Fou-

ghoula ou Banda (notamment dans les quartiers ou villages de

Tyoulou et de Kamayana), à Guénéné (près et à l'ouest de la fron

tière franco-anglaise) dans tous ces lieux, ils vivent côte à côte

avec des Nafdna ou Pantara, qui forment la majorité de la popula-tion environnante, avec des Noumou, et (à Guénéné) avec des

Huéla. De plus, ils ont une colonie assez importante à l'ouest du

Kourodougou, au nord de Séguéla

1. C'est à tort que, dans mon JEMatdé manuel mandé (page 264), j'avais idonUCéle dialecte des Ligbi avec celui des Vai i! y a assurément des liens de parentéassez étroits entre ces deux dialectes, mais il y a aussi entre eux d'assez grandes

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i68 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Les(appelés Vüela par les Dyoula) habitent actuelle-

ment presque toute la ville deSorhobango, presque tout Guénéné

(on mieux Gyenene), Ndâmessa ou Adâmissa(près de

Foughoula)Soghobo ou Boundou (à l'ouest-nord-ouest de

Bondoukou) ils ontquelques familles à Bondoukou et à Assafoumo. Ils sont en partiemusulmans et en partie païens; les Hüela musulmans portent leboubou, ont des cases à terrasse, et, outre leur

dialecte, parlenttous le dyoula; les Hüela païens s'habillent de pagnes, ont descases à loiture de paille comme leurs voisins

Koulango ouNafâna,et parlent presque tous, outre leur dialecte, le

koulango dansl'ouest ou le nafâna dans l'est. On prétend que l'islamisme avaitété introduit à Bégho, vers le xi" siècle de notre ère, par un Huélaqui avait fait le

pèlerinage de LaMecque; les Huéla musulmans

sontbeaucoup plus fervents que les Dyoula, bien que l'islamisme

soit bien moins répandu chez eux que chez ces derniers.Les Vaî ou Vèi seraient issus d'une fraction des Huéla qui

antérieurement à la destruction de Bégho et à l'introduction .del'islamisme en cette région, auraient

émigré vers l'ouest avec desLigbi; ces derniers seraient demeurés au nord du

Ouorodougou,les Huéla se seraient avancés à travers la région forestière jusquevers la mer, seraient devenus les Vaï, auraient inventél'alphabet

syllabique qui les a rendus célèbres et se seraient convertis à l'is-lam au contact des Manianka. Actuellement on les rencontre auLibéria et dans le sud-ouest de

Sierra-Leone, depuis le fleuveLofa

(Half-Cape-Mount-River) à l'est jusqu'à la rivière Soulima surla côte et la rivière Gallinas plus au nord à l'ouest, et depuis lamer jusqu'à une ligne à peu près parallèle à la côte et distante decelle-ci de iOO à 120 kilomètres; ils ont aussi des

villages sur leSaint-Paul et le Mesurado.

2'groupe. Les G~ au

Dyoula semblent ne former nullepart, dans la vaste région où ils sont

répandus, le fond de la po-pulation mais ils se rencontrent dans les grands centres où ilsconstituent, souvent la presque totalité de la

population, d'autres

différences.~<'D~ j'avais attribué aux Ligbi le surnom de « Kari.

Dyoula. ou « Kalo-Dyoula »; ce surnom leur est bien donné parfois par des Dyoulamais par erreur c'est en réalité le nom d'une famille dyoula~"tt' a des représentants A Bondoukou, àBonna et en plusieurs autres villes.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i69

foie un simple quartier, et dans un certain nombre de villages

moins importants sous forme de familles plus ou moins nom-

breuses. Tous les Dyoula de race pure sont musulmans et presque

tous s'occupent de commerce etorganisent des caravanes aussi

leur langue est-elle très répandue et parlée par un nombre consi-

dérable d'indigènes non dyoula. Les Dyoula de race pure ne sont pas

tatoués, mais beaucoup d'enfants nés de Dyoula et d'autochtones

portent le tatouage de ces derniers (Sénoufo, Bobo, Mossi, Gba-

nyan, etc.) et beaucoup d'autochtones tatoués, convertis par les

Dyoula à l'islamisme, ont adopté les noms de famille des Dyoula

et se donnent comme Dyoula, ce qui a fait croire souvent que les

Dyoula étaient tatoués. En réalité le nombre des Dyoula de race

pure est assez restreint; ils s'appellent eux-mêmes G~M/a-M'Jyo

(les Dyoula libres ou nobles); ils donnent le nom de <S'o~'o/ aux

métis de Dyoula et d'autochtones, et le nom de J9<~ar<ï aux au-

tochtones païens, principalement à ceux qui sont marqués de

trois cicatrices horizontales ou en éventail (Sénoufo) ou de trois

cicatrices verticales (Gbanyan).

Le ~M/a-~ est parlé, ~vec de légères diSérencea locales de

prononciation et quelques expressions spéciales à telle ou telle

région, mais sans modifications réelles, dans les pays suivants

Le Ouataradougou (famille Ouatara), entre le Kaladiandougou

et le Ouorodougou (autochtones Sénoufo);

Le Ouorodougou (familles Ouatara, Kouroubari, Siya, etc.. au-

tochtones Sénoufo et mandé-fou);

La région de Tiémou (familles Ouatara, Kouroubari, etc.; mé-

tis Sorongui, autochtones Sénoufo);

Le Kourodougou (familles Siya ou Siyaka, Kounaté, Kourou-

bari, etc. autochtones Sénoufo et mandé-fou);

Le Guimini ou Djimini (familles Ouatara, Kouroubari, Guiara,

Sarhandorbo, etc. autochtones Sénoufo);

Le Guiambala ou Dyammala (mêmes familles; autochtones

Agni et Mandé-fou);

La région de Sikasso (mêmes familles; autochtones Sénoufo)

La région de Bobo-Dioulasso (familles diverses; autochtones

Mandé-fou, Mossi-Gourounsi et Sénoufo);

La région de Kong (~o~ ou~S; tamilles Ouatara, Kouroubari,

Dao, etc.; autochtones Sénoufo et Mossi-Gourounsi)

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170 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

La région de Mango et le Barabo (familles Ouatara, Kari-Dyoula,

etc.; autochtones Mandé-fou et Koulango, envahisseurs Agni-As-

santi)

La région de Bondoukou (familles Ouatara, Timité, Kona-ndé,

Kari-Dyoula, Kamaya, Nanaya, Sissé, Sarha-ndorho, Dérébo; au-

tochtones Mandé-fou, Sénoufo et Mossi-Gourounsi envahisseurs

Agni-Assanti)

La région de Foughoula (famille Kari-Dyoula; autochtones Na-

fàna, Ligbi, Huéla et Noumou);

La région de Bôlé (familles Kari-Dyoula, Touré, etc. auto-

chtones Mossi-Gourounsi dits Bambara)

La région de Bouna(familles Ouatara, Kari-Dyoula, Sissé, Touré,

etc. autochtones Mossi-Gourounsi)

La région de Oua (familles Sissé, Touré, etc.; autochtones

Mossi-Gourounsi colonies Haoussa; la langue commerciale

usuelle est le haoussa)

La région de Diébougou (familles Ouatara, Kari-Dyoula, Sissé,

etc. autochtones Mossi-Gourounsi);

Le Dafina (dans ce dernier pay? les Da/?~~ (ou gens du Dafin)

parlent le dyoula, mais avec une prononciation spéciale, disant

souvent au lieu de e, comme ~n « un M, et toujours z au lieu de

~y ou c(y, comme Zula «Dyoula », Zene « Dienné », etc. à côté

d'eux sont des Nyénigué autochtones (Mossi-Gourounsi du groupe

Bobo), des Marka ou Soninké et des Foulbé

Enfin le Mossi et le Gourounsi, où les gens parlant dyoulasont

assez peu nombreux et ont la même prononciation que dans le

Dafina;Dans tous les pays mentionnés ci-dessus, et qui constituent en

gros un vaste quadrilatère compris entre le Bagoé et le haut Sas-

sandra à l'ouest, la Volta Blanche à l'est, le 12" de latitude nord

au nord et le 8° au sud, les Dyoula sont en réalité des étran-

gers, venus sans doute du nord-ouest avant la constitution de

l'empire de Mali pour aller s'établir près de la Volta Noire, d'où

ils se sont répandus un peu partout aux xtv* et xv" siècles, repre-nant en sens inverse le chemin de leur migration primitive.Comme je le disais plus haut leur langue est la langue dominante

dans presque toutes les villes de quelque importance et eat com-

prise sur les routes commerciales, sauf à l'est de la Volta Noire

où le haoussa la remplace comme langue franque.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 171 t

3° groupe.Les 7?«~MMa-M (vulgairement appelés Bam-

bara) sont sans doute les seuls mandés-tan, avec les Noumou, les

Huéla et les Vaï, qui soient restés païens en grande partie de là

vient leursurnom de Bambara. Ce sont les seuls Mandé-tan de race

pure qui soient tatoués (trois cicatrices verticales sur chaque joue).Ils habitent le Kaarta, le Bélédougou, le Kalari, le Mourdiadougou,

le Kouroumadougou; sur la rive nord du Haut-Sénégal depuis

Médine jusqu'à Badoumbé environ, et le longdu haut Niger depuis

Bammako jusqu'à Sansanding, pour contourner ensuite le Mas-

sina à l'ouest et réapparaître sur la rive droite du Niger à hau-

teur du lac Débo. Us forment en général dans ces pays la majorité

de la population mais ont au milieu d'eux des colonies soninké et

foulbé assez importantes. Eux-mêmes ont aussi des colonies sou-

vent populeuses en pays manenka, dans le Fouladougou et le Gan-

garan, notamment; en pays songhaï et foui, dans le Massina par

exemple et la région des lacs; et surtout en pays soninké, dans le

Kaarta-Bine, le Guémou, le Diagounté, le Kingui (région de

Nioro), le Kolon (région de Gombou), etc.

Les 7wo- ou 7~'o-~a habitent le Toron, région située au

au nord-est de Bissandougou et que l'on rattache souvent au Ouas-

soulou. Ils appartient à la même tribu que les Bamana de Ségou

et parlent le même dialecte, mais ne sont pas tatoués; la famille la

plus répandue au Toron est celle des Korouma ou Korouman. On

prétend que les Bamana de Ségou auraient le Toron comme pays

d'origine. A cause de leur situation géographique au milieu des

Ouassoulounka, beaucoup de Toronkè parlent indifféremment

leur propre dialecte et celui du Ouassoulou.

4" groupe. Les A'A<MO- habitent une région de peu d'éten-

due située sur la rive gauche du Sénégal de Kayes à Bafoulabé et

sur la rive gauche du bas Bafing en amont de Bafoulabé, et qui

comprend le Khasso, le Logo et le Natiaga. On rencontre en

outre des Khassonkë, formant la majorité de la population, dans

un certain nombre de villages du cercle de Nioro, notamment

dans le Sanga ou Lakamané, qui semble être leur pays d'origine.

La principale particularité de leur dialecte est qu'ils remplacent

habituellement le k par un kh(~

des Arabes), articulation qui

n'existe pas dans les autres dialectes mandé-tan, quoiqu'on l'y ait

Page 184: N0082436_PDF_1_-1DMVocabulaires  comparatifs de plus de  60 langues ou dialectes  parlés à la Côte d'Ivoire  et dans les régions

172 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

signalée par erreur, la confondant avec le rA (r gras oc~), qui est

bien différente; mais cette articulation existe en soninké et dans

plusieurs dialectes mande-fou (le sosso notamment).Les ~a~c-~a ou ~a~p-~a (appelés Mali-nke par les Soninké,

d'où la prononciation vulgaire Malinké) sont répandus dans une

région très vaste où ils forment, tantôt le fond de la population,tantôt de simples colonies. Leur dialecte offre quelques diver-

gences parfois assez sensibles suivant les pays où il est parlé et

on peut pour cette raison le diviser en trois sous-dialectjs celui

de l'ouest, parlé par les Manonka répandus dans le bassin de la

Basse-Gambie, la Casamance et la Guinée portugaise, au milieu

d'autochtones de familles diverses; celui du nord, parlé par les

Manenka qui voisinent avec des Foulbé dans le Ferlo, le Kalonka-

dougou, le Bondou, le Bambouk, le Gangaran et le Fouladougou,c'est-à-dire dans les bassins de la Haute-Gambie, de la Falémé,du Bafing et du Bakhoy; celui du sud, parlé par la grande majo-rité de la population dans le Kouranko, le Sankaran ou Sangaran,le Dinguiray, le Bouré, le Banian, les régions de Siguiri et Bou-

gouni, c'est-à dire le long duHaut-Niger en amont de Bammako,

et dans la bande de terrain qui s'étend à l'est du Niger et au nord

du Toron et du Ouassoulou jusqu'au Bagoé.Les W<MM/M-~a sont répandus dans les diverses provinces

qu'on réunit généralement sous le nom de Ouassoulou, dont le

centre est formé par la région de Kankan et de Bissandougou, et

qui s'étend au nord jusqu'à Kéniéra inclus; ils ont aussi des fa-

milles ou des villages dans le Sankaran, le Kouranko, le nord du

Konian, et sur les deux rives duNiger près de Siguiri. Dans tous

ces pays, ils forment le fond de la population, les autres indi-

gènes étant d'ailleurs comme eux de famille mandé-tan (Manenka,Konianka et Toronkè). Cependant les Ouassoulounka ne sont pasdes Mandé de race pure; ils sont sans doute le résultat d'une fu-

sion des Foulbé avec les Manenka; leurs noms de famille (Sidibé,Diakité, Sankaré ou

Sangoré, Diallo) sont portés aussi par des fa-

milles foulbé. Néanmoins la langue foui n'est comprise que tout à

fait occasionnellement par les Ouassorlounké, dont le dialecte est

presque identique au sous-dialecte méridional des Manenka et au

dialecte des Konianka.

Les.Mi~M~-Aa, qui ont la même origine et les mêmes noms de

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i73

famille que les Ouassoulounka et parlent à peu près le même

dialecte, se donnent souvent a eux-mêmes le nom de Folo (ne pas

confondre avec les Foro ou Folo, autochtones sénoufoduFolona).

Ils habitent le Bendougou et l'ouest de la région de Koutiala. entre

le Bani ou Mayel-Balèvelau nord et son affluent le Banifing au sud,

àl'ouest desBobo-Oulé ou Kyan qui sont répandus au sud de San.

Auprès d'eux vivent des Sénoufo autochtones.

Les ~~a-~ sont des Mandé-tan analogues aux Ouassoulounka

et aux Minianka, c'est-à-dire assez fortement mélangés d'éléments

foulbé, mais parlant un dialecte très voisin des vrais Manenka;

beaucoup d'entre eux parlenten outre la langue des Foulbé. Ils

habitent dans le Fouta-Dyalon à côté d'autochtones Mande-fou et

de Foulbé, et aussi dans le Pakessi et le Rio-Grande où ils sont de

race plus pure.Les ~awa-~a (appelés

Mani-md par les Vaï) sont venus du Ko-

nian et se sont établis au nord des Vaï, dans la région de Boporo:

ils ont des colonies chez les Vaï, les Cola, les Dé, les Loma et les

Kpêlé en Gbéressé. Leur dialecte diffèrc peu de celui des Konianka.

Les J~bw«-~a sont établis dans le Konian, régionsituée au sud

du Ouassoulou, avec Beylacomme centre, et détendant jusqu'à

Kérouané et Sanankoro, avec des colonies dans les pays mandé-

fou du sud (Loma et Oueïma notamment).

Les J/aM-Aa ou gens du Mahou parlent, comme les Konianka,

un dialecte très voisin du sous-dialecte manenka du sud. Ils com-

prennent les .~a~v~a (région de Maninian, au nord-ouest

d'Odienné); les Wogyene-ka (régiond'Odienné ou mieux Ouo-

guiéné) les Mau-ka proprementdits ou ~o-~a~c ~a (région de

Touba); les Kaladyà-ka (régionde Koro et du Kaladiandougou).

Ils se composentde Mandé-Tan de race pure

et de métis issus

des unions des Mandé-tan envahisseurs avec les Sénoufo et les

Mandé-fou autochtones; ces derniers se nomment eux-mêmes Gyo

ou Guro ou <?~'OM~; les Maouka appellentleur pays Gyola ou

GyM/a (d'en l'appellationde Dioula qui leur a été donnée par

quelques voyageurs) et les Dyoula l'appellent Guro-Gyula.C'est

a tort que, dans mon F~aï de ~fa~Me/ Mandé, j'ai donné à ces au-

tochtones Mande-fou le nom de « Guio ou Mahou », ce dernier

étant réservé plutôt au pays de Touba et aux populationsde langue

mandé-tan qui yhabitent. Le nom des Guio se retrouve dans celui

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!7~ VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

de Gyo-Mane ou G~o.~?~ (Mandé de Guio), qu'on donne sou-vent aux gens de langue mandé-tan d'Odienné et de Touba,en sou-venir de leur double origine. Le dialecte des Maouka (~M-~aou ~(WM~a-~) est presque identiquement semblable à ceuxdes Ouassoulounka, des Konianka et des Manenka du sud (Ouas-soulou, Beyla, Kouranko, Siguiri); il offre d'ailleurs de légèresdifférences de prononciation et de conjugaison suivant les diverses

provinces où il est parlé. Mais le vocabulaire peut être considérécomme semblable à celui des Manenka du sud. L'articulation rhest en général, soit supprimée (avec ou sans sa voyelle), soit rem-

placée par gh.

Sauf les trois dialectes Noumou, Ligbi et Huéla et les cinq der-niers dialectes du quatrième groupe~ tous les dialectes mandé-tanont été étudiés. Je n'insisterai donc pas sur les caractères générauxde la langue, renvoyant pour les études comparatives aux ouvragesde Steinthal et du capitaine Rambaud, ainsi qu'à mon ~M:manuel mandé, dans lequel on trouvera aussi une étude détailléedu dialecte dyoula. Je me contenterai de publier ici des vocabu-laires inédits des dialectes Noumou, Ligbi, Huéla et Maou, avecun vocabulaire dyoula pour faciliter les comparaisons.

Le vocabulaire ~VM~M a été recueilli en i903 à Bondoukou au-

près d'une famille noumou habitant cette ville et offre toutes les

garanties. Le vocabulaire Ligbi a été recueilli en i902 à Pinntouri

(cercle du Lobi) auprès d'un Ligbi de Foughoula et revu en <903à Bondoukou auprès de deux Ligbi de Guénéné, tous bons infor-

mateurs. Le vocabulaire Hüela a été recueilli eu i903 à Bondou-kou auprès de deux Huéla habitant cette ville et d'un autre habi-

tant Sorhobango, tous trois excellents informateurs. Le vocabulaireMau a été recueilli en i903 à Bondoukou auprès de trois gardesde police originaires l'un d'Odienné, le second de Koro et le troi-

sième de Touba, tous bons informateurs. Enfin le vocabulaire

dyoula provient de notes recueillies en i899-i900 dans le Baoulé,

auprès de Dyoula du Guimini, du Guiambala et de Kong, et revues

à Bondoukou en i 902-1903 pour ce qui concerne les particularités,d'ailleurs très rares, du dialecte parlé en cette ville.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE ~75

VOCABULAIRESNOUMOU.LMN, HCtLA,BT<M)L&ET MIOU

1 ~A NmNÉBAMOM

Noumou Ligbi Huéta Dyoula Maou

1 die 1 die 1die, dye

1 kele kele, kile

2/a/a y<~a falla fila fila, fula

3 segba segba segba aaiia saba

4nâni nani nani nani nani

5<ù~M Mro sûlo ~/M

CmJrM MM'oro*1 mafo wof<) wdro

7 nta~a Ma/a~a mawalla woroMM~a M~'Otnt't~a

SmaM~ta mase~&a masegba <e~t ségi

9mat!âMt' 1 manant manant AonoMao konontd

10<<ï <an,<~ ta ta

11 ta ni do ta ni do ta ni do ta ni kele ta ni kele

12<<ïnt/a/a td ni fala. <<ïnt/a~a ta ni fila ta ni fila

13 ta ni <eo&a ta ni segba ta ni segba ta ni tnMa. ta ni saba

14 ta ni nani M nt n~nt ni nani ta ni nani <<! ni nani

15 tiga·

tiga tiga <aMi/Mt't <oni<M/M

16 tiga ni do tiga ni do tiga ni do <~n!M~t'd ta ni wdro

17 tiga n'fala tiga n'fala liga n'fala jtamtoordtnu/a <<ïntM)droîn~a

18 tiga n'aegba <t~an'<c~a tiga n'segba <!<ïnttt/eyi <<ïnt~i

19 tiga n'nani tiga n'nani tiga n'mïni ta ni konondo ta ni kononda

20 Ae~.mô* Ae/e-mô* Aye~e-mS* mugf/x: Mu~Aa, tnMM

30 tiga-fala'·

<i~a-/a~a*°

tiga-falla·

mu~~nKa &i.aa&a*

40 kele-fala kele-fala kyele-falla mofAd/î~a* &<-H~ni

50 kele-fala ni ta kele-fala ni ta Aye~e /e[~a ni <a kyeme tara ti-M

60 kele-segba Ae~e-~e~Aa kyele-segba tno~'A<) tMMa ti-woro

70 &e/e-<e~&ani<<ï kele-segba ni td t</e~<e~tani<a morAd~aMa ni<a Ai-MOfOMe/a

80 kele-nani Ae~-nani kyele )Mni morAd nani &i-M~i

90 Ae/e-nâni ni <o kele-nani ni ta Aye~e-tani ni lci mofAd nani ni ta bi-konondo

100 Aete-tù~M keme A{/ew< kyeme Aeme

1.000 bd ta ba M'a<'M, ba' ba

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176 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. i. Dans la forme die ou dye, qui devient do dans le

nombre onze, on retrouve le do du Gbelé, du Guio, du Ngan, du

Gbin, le du duKouéni et du Mouin, le dondo duVaï et le qui en

dyoula signifie « un, quelque ». 2. Dans la forme ligbi ~M~o,on retrouve le Mw'o des dialectes dyoula, maou, etc.; cette forme

elle-même rappelle le màro des Huéla qui est mis pour ma do (sûloma do, cinq plus un). 3. Les nombres 6, 7, 8 et 9 en noumou,

ligbi et huéla sont à rapprocher des formes ~o/o-~a-M~<~ ou ma-

M~o/o-a-y!aM!ou ma-nani (8 et 9 en sosso), mai-ta, mai-vere,

~a, mai-na (6, 7, 8, 9, en kpêlé). 4. On remarquera

que les Noumou, les Ligbi et les Huéla ont un mot spécial (tiga)

pour exprimer le nombre « quinze » et qu'ensuite ils comptent«

quinze et un, quinze et deux, etc. – 5. Les formes kele-ma ou

kyele-m6 rappellent la forme dyoula et maou~M~a (pluriel

~ïo~<)), la forme vaï~M~~ (pluriel ~), la forme sosso morho-

My~ et la forme mouin mià-du toutes ces expressions signifient

étymologiquement « un homme, un homme complet », c'est-à-

dire « deux pieds et deux mains, vingt doigts, les doigts d'un

homme ». 6.L'expression tiga fala veut dire « deux fois

quinze » on trouve aussi tiga segba 45, tiga nani 60, ~a jM/M 7!~bien que ces formes soient peu employées. De 20 à 30, on

compteen huéla de la façon suivante 21 kyelem' tôdi die, 22 kyelem' tôdi

falla, 23 kyelem' ~ocf! segba, 24 kyelem' ~M~ï, 25 ta ni tiga

(dix et quinze), 26 ~c~' ~o~ ~ro. 27 kyelem' tôdi mawalla, 28

kyelem' tôdi ~<Mc~~a, 29 kyelem' ~o< mandni. 7. On compte

par dizaines en maou au lieu de compter par vingtaines comme

dans les autres dialectes; le mot bi, qui devient ainsi le pluriel de

« dix M, rappelle la forme ~M des Gbôlé, des Ngan, des Gbin, le ~Mdes Mendé, des Loma, des Kpêlé, le /M des Sosso et des Mouin, le

/? des Sya et des Rouéni. 8. On trouve aussi debe pour dire

« quarante et <~<?/a pour dire «quatre-vingts M. L'expression

kyeme tara (cinquante) signifie « moitié de cent ». 9. On emploiede préférence wuru dans le Guimini et ba à Bondouhou.

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PARLÉS A LA .COTE U'I~OtRË 177

i!

Noumou Ligbi Huéla Dyoula Maou

terre (sol) dughu </o~Ao dogho dugu dughu, du

feu ta <H ta <a ta

eau '/t y: '/t gye ?~S'

rivière ~t/u wugyo uyo Aw() M

<!euve Auwa koa gyogbo ba ba

herbe bi bi At &iarbre giua gwa yiri iri

morceau de bois ~6a-c<ere Ao7oM<Ï &e~

bois à brûler <orAo?'Aa sorhorha sorhorha MrA<) /<)~/«)

village ka A~ ka ~o M

chemin kili kili ~tnt t~'a <t<a

plantation Aon6 A~o,<ene' sene

marché /orA<t /()~<),/Jr/ta* /~d

maison gba y&<ï gba ~J ~6

porte gba-nda ~Aat-n~a gba-nda bo-nda <'o.Hd«

viande sie lie sie, sye Mt'Ao <M&o

sel AorAo korhu kod, korhà Aor/<o kogho, AorAu

aliment farineux <o <o lüo <M/o, <M<) <<)

sauce n<ï,&at'Aa M<ï,6a~A<t

pagne, tissu po ga! ga /oHt fdni

vêtement ()x)t)t)) derege derege derege défère derege

couteau gborhofyi muru nturM

homme (ttfthMti))) morAd morho morho Mor/t~ morAo

homme (t~,m~) Aini AtH kirti kyè /c'

femme ~yd! ~t mu<o tHMM

père gye gye gye fa fa

mère ne ne Me na ba

fils, fille de de, di de dé, de de

Mte wu UWM wu M

cheveux wu-tigi MM~M-tt~t M~M-<t~t AM-M:t~t AM-Mtt~t

y~ux ~yar~a-de ~yafAa-dt ~yarAa de ~d! de~ )~y<ï-dt

oreille tolo toro <M~o toro <<~o

nez nu nu nu nu MS

bouche nda nda nda da da

dents )tt ni Mt

coufoli Aa Aa'

Il. LES afOMW

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178 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Noumou Ligbi Hudla Dyoula Maou

poitrine yeli sisi sisi sisi sisidos Mnat Awo Admain bolo gbolo gbulu buru bulu

– droite Ao/o-<oAô ~&o~o-<o*J gbulu-tüokô kini-mburu kini-mbu

–gauche nohoro gale ~M~M-MorAo/eMMw<<&u)'M Muw~~M

pied Apd poo Apd M,~ M

peau gulo ~u/o gbolo

ciel

soleil <a/t teli teli tere tilelune kei kari kare kari halonom torho torho kyiri torho toghochose sü sü, si sti fè felieu dirha ~~a duha

charge solosuru, sulu doni doni

porteur M~MO?- tM<M.M.MO~o ~OMt-<a.ta)/«t </oHt.<<t.<voleur

~AoHy<ï-Mo~o sanya-li-kè-barha sur;,ya-li-Ilangage kpera Apu-a A~ Aa kafois

A.<,jour(<ttt(,))MM) Ht la

aujourd'hui bi bi. bi bi bihier ulu M/M AUMM kunudemain ~a sini

Notes. i. Le mot /o signifie non seulement la campagnecultivée mais aussi la

campagne non cultivée, la brousse (~o-so~o, bête

sauvage); sene veut dire unchamp cultivé. – 2. On

prononce plutôt /o~<) dans le Guimini et lôrha à Bondoukou.3. Le suffixe de nationalité est ka ou ~a en dyoula, ka ou ~a enmaou. 4. C'est-à-dire « la main pour manger le pain ».

REMARQUES SUR LES NOMS. fComposition. Les noms com-

posés seforment, soit par juxtaposition (en mettant le second le

nom de l'objet possédé, dépendant oudéterminé), soit par l'addi-

tion de suffixes qui nes'emploient pas isolément. Exemples

~r~-c~ « œil (enfant du visage), M/o-M « porteur u

(charge-porter-homme, homme qui porte une charge), en nou-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i79

mou – i~yo~a-a'i!« œil », enligbi; gba-nda

«porte (bouche de

la maison), ~M/M-~ ~tor~o « porteur », en huéla; « œil »,

bo-nda «porte », /~o-~o «

village de culturcs », </OM!a-~ctr/ta

« porteur M, .M~c~a« Manenka, Mandingue », en dyoula;

Aj-Mc~a «porte ), doni-ta-la «

porteur », ~aM-a « homme du

Maou », en maou. (Les suffixes barha ou la, pour les noms de mé-

tiers ou d'agents, ~a ou ka, pour les noms de nationalité, Ao?'o

ou kolo, y:o, ra ou la, pour les noms de lieux, ne s'emploient pas

isolément, sauf le dernier qui s'emploie après les noms avec le

sens de « dans ».)

2° Rapport de possession ou de dépendance. Il s'exprime par

simple juxtaposition, le nom de l'objet possédé ou dépendant se

plaçant le second la maison de Mamadou, ~fa~~M~6t(noumou),

Mamadu gba (ligbi), Mamadu gba (huéla), Mamadu ~(dyoula et

maou).

3*' ~Mr'c/. Le pluriel des noms se forme en ajoutant au sin-

gulier le suffixe nu (en noumou, ligbi et huéla), ru (en dyoula, u

après une voyelle nasale), /M (en maou) des hommes, morho-nu,

morhd-ru, morho-lu. Devant un nombre qui les multiplie ou de-

vant un adjectif indiquant la pluralité, les noms restent au singu-

lier ~!orAo ? « dix hommes », morhd syamà (dyoula) « beaucoup

d'hommes cependant on trouve quelquefois le suffixe du plu-

riel employé devant le mot « tous M tous les hommes, ~or<M-MM

A/~ (noumou), morho byè ou ~orM-rt/ byè (dyoula). Les noms

qui ont un sens collectif restent au singulier; on en fait des noms

d'unité en y ajoutantle mot qui veut dire « enfant, fruit, graine »

(di, < <?).

Ht AMECMt* E~ MMMMMM

Noumoa Ligbi Huëta Dyoula Maou

blanc Ap<! ~y~ *p<' gbè 9~

rouge <an<tMd! M~enama taMama M~e M~e

noir gbu mbughu gbugu /'t, /Ma /i, /~Mta

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180 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Noumou Ligbi Huéla Dyoula Maou

moi(sujet)'1

n, na H ni, n ni, n ni, nmoi (régime) n, ni n, ni ~,M M:,M,~ ni, n

i i e, i, ye e

'~(rég.me) i i i, ya i

lui, elle e, a a, e ~a a, è anous

a~t.oM ne-luvous

– ~,a7-a t-<M,t/eux

m<ï,e e ar, are al, a-lu

mon, ma,mes' n, na, mi n n n, ni ne, nton, ta, tes i

ye ie, i, ye i, e

son, sa, ses e, a a, e e,a a a a

notre,nos a~

e

temien~moi. ni-ta, n-da ne-ta

lehea.&tot e.t«e.ta e.<M

le sien, à lui a-ta a-ta

tenôtre~nous. anuru-ta nelu-lale vOtre

~.<ale leur

ar-ta alu-tace, cette, ces'

M~Ma~a~ama~ ma M<ï,marAa mi, le mi, ni

~Vo~. i. La forme abrégée M du pronom de la i~' pers. dusing. se transforme en m devant m, p, f, v et en

devante etde plus, en

dyoula, on adoucitpresque toujours la consonne qui

suit cepronom (s se

change en~en~en~joen~~eno:

(pour M/o) « monpère (pour n /ta) « ma tête », etc.)

2. Les adjectifs possessifs précèdent le substantif qu'ils déter-minent. 3. Les adjectifs démonstratifs, comme tous les adjec-tifs (possessifs exceptés) et les noms de nombre, se placent aprèsle substantif qu'ils déterminent. En dyoula, on emploie le plussouvent la forme du pronom possessif en guise ("adjectif posses-sif avec les noms de choses autres que les noma de parties du

corps et noms abstraits.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE i8t

Noumou U);bi Huéta Dyoula Maou

ètre(qq.part) ~M wo bè

nepasêtre(id.)fe,newo.ne' t td <e

~tre(attributif)' ya !/é,n!Ne vè, üè bè bè

nepasétre(~)'e-~ ya-MMe.r~ tè tè

étre(()(tMM<)<)e)MM)*yaüè do, ye

nepas&tre(id)'< '/a-fa M<r<;

aller ta ta ta tarha ta

partirtarha tarha tarha tarha tagha

venir ya ya ya na na

venir de bo-re bo-re bo-re, bo-ra bd-ra bo-la

s'asseoir yarha yarha yarha sigi aigi

se lever yele yele yeleuri

s'arrêter y<? ~S~o

se coucher sa M M ~a M

dormir ~ao tMHaorto ~MOf/to

courir /~e bori bori

être gros kunü bd

être bon ~< ~e ~yt·

être long fû /bt-Ao furhu ~t/a s'a

être noir p&M-t'e mbughu-ne gbugu-ne fi-na fi-na

~tre uni na-ne gba-ne na ne ba-na Aa-Ma

être nombreux sya

manger (es t<tM) &~ kô domd

manger fdttt~M~) du du dunu ~~t ~<

manger (tMt~M)domu-ni-kè domo-ni-ke

boire mi me menu mi mi

prendre yele yele !/e~ta ta

attraper MfAo "~a mina

donner' ko ko ko

apporter' ya-ko ya-ko ya.Aota-di "<<t

appeler kele A~e kyelekiri kili

dire

parlertorho ko -ma, fô Ac~a./d"

comprendreme me me me me

voir ye ye

unir (actif) na ?MMa M bd

IV. M:N VEME<

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VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. -t. Le verbe ~o.~ estsimplement le verbe wo à la

voix négative. 2. Ces formes s'emploient quand l'attribut est unadjectif; en noumou, en ligbi et en huéla l'adjectif se place avantle verbe. « être ou « ne pas être en

dyoula et en maou il seplaca après, à moins qu'il ne soit terminé en ni. 3. Les formesyè-rè, vè-rè, ne sont pas autre

chose que les verbesya, yè, vèà la voix

négative. 4. Ces formess'emploient quand Fa tributest un nom ou un pronom possessif; dans tous les

dialectes, cetattribut se place avant le verbe « être ou « ne pas être ». 5Voir la note 3. 6. Les mots

employés pour signifier « venir de,sortir » sont les passifs du verbe bo « ôter ». 7 Le verbe nil'emploie généralement précédé de la particule kya à Ia~~mative. 8. Les verbes et veulent le nom de la personne àlaquelle on donne au régime direct et le nom de

l'objet donné aurégime indirect avec la particule ra ou la; le verbe di, qui signi-fie « donner

~nt, remettre entre lesmains », se cons-tru.t avec le nom de Fobjet donné au

régime direct et le nom de lapersonne au

régime indirect avec la particule ma. 9.L'expres-sion

signifie « venir-donner » ainsi que l'expression na-ti;l'expression ta-di signifie «

prendre-donner »; pour la place desrégimes, voir les phrases et mots divers. -i0. Le verbe ho estneutre

V~ f- Le verbe ko-ma est neutre et leverbe

est actif; ce derniers'emploie pour traduire «

parler »dans l'expression

endyou~des~l 12. Les mots

employé! pour dire « mourir » sontdes passifs du verbe « tuer ». 13. En dyoula, on

emploie plu-

–- L'iALmjiES

Noumou Ligbi Huéla Dyoula Maou

tuerkp~ kp~t kp~ farha farhamourirS:

voler (dérober) gboriyâ 0aa~ya au~ïyaporter .“ “

·

ta taouvrir

lagyi lagyi yirè lakafermer ta

togho torhotugu tugu

couper bitigè tege

frapper t~ôter bo ho bopuiser

bi

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE~3

tôt bugo quandte régime

est une personne,et gbasi quand le ré-

gimeest une chose.

V. COMJtCCAMOM

Je donne ci-aprèsun modèle de la conjugaison

d'un verbe

neutre, d'un verbe transitif et d'un verbe passif,tous à la 3 per-

sonne du singulier;il suffira de remplacer

le pronomde la 3< pers.

par le pronom sujetconvenable pour

avoir les autres personnes

(Voir letableau des pronoms

et la note i.)Le verbe transitif

doit toujours être accompagnéd'un régime direct, même dans les

cas où il n'en a pas en français dans ce cas on lui donne comme

régime le pronomde la 3' pers.

du singulierc'est ce pronom

que j'ai fait figurercomme régime

dans le modèle quiva suivre

on verra par la place qu'il occupe quele régime

direct se place

toujoursavant le verbe. Les verbes neutres à forme passive,

c'est-à-dire terminés par la particuledu passif,

se conjuguent

comme les verbes passifs.

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<M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 185

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186 VOCABU~AthHS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 187

~Vo/M. t. Les verbes terminés en rha suppriment cette syl-

labe devant la particule ko. 2. Les particulesre et ra deviennent

généralement ne et na aprèsune voyelle nasale ou une syllabe

commençant par n; la voyelle nasale elle-même se transforme sou-

vent en voyelle simple. Avec les verbes terminés en ra, re, ri, ro,

ru, on supprimesouvent la dernière voyelle du verbe devant les

particulesre et ra. 3. La particule négative r~ ou t'a donne lieu

aux mêmes observations que les particules re et ra du passé (voir

note 2). En ligbi, on entend parfois prononcer rha la particule

négative et r~ ou r~ la particule du passé. 4. On voit que la né-

gation r~ ou ra peut se placer aprèsun complément circonstanciel

e ya re M/M M~ ou e ya re ulu rè, i! n'est pas venu hier. 5. La

négation ma prend quelquefois la voyelle du verbe ou une voyelle

analogue y9 M~, ne t'arrête pas mu bi rè (pour ma a Aï rè), ne

le coupe pas. 6. La première forme du passé, en dyoula et en

maou, s'emploie avec tous les verbes neutres; la deuxième ne s'em-

ploie qu'avec ceux qui expriment un mouvement. 7. Générale-

ment, quand un infinitif suit un autre verbe, on le fait précéder en

dyoula et en maou de la particule ka, qui joue le même rôle que le to

de la langue anglaise pourtant on supprime souvent cette particule

lorsque le verbe qui précède l'infinitif exprime un mouvement;

enfin, lorsque l'infinitif est accompagné d'un régime direct et sert

lui-même de régime direct à un verbe transitif, on peut le placer

avant ce verbe et alors on supprime toujours la particule ~c je

veux venir, ni ~ywt ka na; tache de le voir, korosi ka a viens

t'asseoir, na sigi; je veux acheter du papier, ni ~y!M! ka kardasi

sa ou ni kardasi ~yt~t (dyoula). 8. Cette forme n'est paf

usitée pour tous les verbes.

9. Le pronom sujet est le premier et le pronom régime le se-

cond, à tous les temps. 10. B'a est ici pourM a reparaîtra

devant un régime commençant par. une consonne. – H. La par-·

ticule (ou ri) du nom verbal se change généralementen ni après

une voyelle nasale, et celle-ci peut devenir une voyelle simple.

12. Ta est ici pour a (voir la note iO). i3. Ta est ici pourIi a (voir la note tO). i4. y<ï est ici pour ~e a (voir la note iO).

15. Souvent la voyelle finale des particules tè, ti, te, ka, ma,

kana, na, s'élide, en dyoda et en mahou, devant les pronoms t ou

e (:' pers. sing.), o~! (i* pers. plur.). ilu ou t/ (2* pers. plur.); de-

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188 VOCABI.'LAIRES COMPARATtPS DE LANGUES OU DIALECTES

vant les pronoms de la 3' pers. du sing. (a) et du plur. (ara, arc,

ar, ala, ale, al;, les voyelles i, e s'élident également, mais la

voyelle a subsiste ou se contracte avec l'a initiât du pronom pour

former un <7 long.

i~. La particule du passif donne lieu aux mêmes observations

que la particule du passé (voir note 2).

vt. ftmAwew ET m<MW ~tVEmw

t* Au~u. – Mon père, 1) ~y~: ma mère, n ~<

Je mange de la viande, na sie </M:je mange, na /o /<?(je aliment

mange) boire de t'~au, mi.

Viens ici, Ac/~a: comment t'appeHes-tu? i /orAo <f/'? M~!p?(ton

nom appelle comment?) comment l'appelle-t-on? e /orAo /e/?

mene?

C'est bon, a ce n'est pas bon, a /)y~ rè; c'e<t fini, e Ma-M~;

ce n'est pas fini, e na-n'n~ (pour e na-ne n~); ce chemin est long,

~/< w7 /? ya (chemin ce lui long est): il n'est pas long, ce n'est

pas loin, e /& yè r~.

Tu porteras une charge, ~o/o < les porteura sont venus, <o/o-

A~tor~o nu ya re; il y a beaucoup de voleurs, ~A<~y<î-MorA<) ~y7

(voleur être nombreux).

n a tué un homme, a ~MrAJ r~ il ne l'a paa tué, a a ~/M re

rè; il est mort, a ~p~ re ne le tue pas, ma a ~~? n~.

Prends cette chose et donne la-moi, sü M~a yc/!e ko (chose

cette prends moi donne).

Il est parti, e larha re; il n'est pas parti, e larha rerè; où est-il?

e mi ~~? (il où est?) i! est ici (ou) it y en a, ni ~ï il n'est pas

ici (ou) il n'y en a pas, ew n~.

Où vas-tu? i ta mi? ou i tu ko mi ? je vais sur le chemin, na ta

~/t ma (expression usitée pour dire qu'on va à la seUe). D'onvien*-

tu ? i bo-re ~!?je viens de mes plantations, m bo-re mi ~ûM~;jeviens du village, m bo-re /'a ~arAc ma (je viens village ce dans; le

démonstratif, en noumou, en ligbi et en buéia, est souvent em-

ployé comme simple article défini kei ~<ï bo-re, la lune est

levée).

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PARLES A LA COTE D tVOUΠ189

Va couper du bois et apporte-le moi, ta sorhorha bi, ya /)(va

bois couper, viens moi donne); ne le coupe pas,mu bi rè,

Arrête-toi, :y<?; ne t'arrête pas, ?/~ y~Mp.

Tous les hommes sont venus, wor~') ~tM kpè ya /'e.

Je pars maintenant, ~a ta ~<; je partirai tout à l'heure, n ta ~o

AM« je partirai demain, n ta ~o A«~ il est parti hier, a /<a /'e

ulo; va-t-en, i /ar/ta; ne t'en va pas, ma tarha rè; je ne pars pas

maintenant, na ta A~a je ne partirai pas demain, n ta .fM~

Un jour, ~ïM<p; deux jours, ni fala; une fois, ~-M? ndie deux

fois, küi fala.

2" Ligbi. Manger du pain,tQ ~6; manger de la viande, sie du

boire de l'eau, yi ~c.

Il a tué un homme, a morho ne; cet homme est bien mort,

morho ~tarAa kpà-ne /?.

Ya me chercher cette chose, ta ~< ma yele /< ko (va chose cette

prendre moi donne) va me chercher cet homme, ~or~o ~arAa i

~-c/e ko (homme ce toi appelle, moi donne); donne-moi cela,

ko sü y/tar~a ra (moi donne chose cette dans le verbe ~c' veut

le nom de la personne au régime direct et celui de la chose au

régime indirect).

Je dis que. k ya a.

Comprends-tu le ligbi? i Ligbi kpera me ne? (tu Ligbi langage as

compris?) je ne le comprends pas, n a me ne ra; comment t'ap-

pelles-tu ? ye /or~ kele mene? (ton nom appelle quoi?)

C'est bon, a ce n'est pas bon, a/)~ ra c'est nni.a~a-~p;

ce n'est pas fini, a gba-ne ra; c'est loin, e dirha /or~o mvè (son

lieu loin est); ce n'est pas loin, e/o/'Ao ya-ra c'est grand, il est

gros, e ~M~!ï y~; ce n'est pas grand, e kunü ya-ra.

Salut, A~c~a; merci, ~/ïc (comparez en vaï kunè).

3" ~<a. Mon përe, gye; ma mère, n ne; cet homme (ou)

l'homme, morho ~ar~a.

Je mange, n tüo je mange de la viande, ni sie dunu; je bois

de l'eau, ni yi menu.

Viens ici, ya ni; tu porteras une charge, <M~M ferme bien

la porte, gba-nda torho ~t.

C'est bon, e ~y!; ce n'est pas bon, e ~y! rè; c'est fini, e na-ne

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190 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

ce n'est pas fini, e na-ne ra ou e na-ne le chemin est long, kini~a

p/M/M vè; ce n'est pas loin, e /Mr~M uè-r~.

Comment t'appelles-tu? !~n mini? (ton nom quoi?) je m'ap-pelle Kassé Dokonon, kyele Kase Do/o~~(ils moi appellent,etc.).

Il a tué un homme, a ~o~o ~a re; un homme est mort, ~o/o

~/M- il n'est pas mort, a /r<. ne le tue pas, ma a ou

(pour ma i a ~).Où est-il? e wu mi? il est ici (ou) il y en a, e ~.o ni; il n'est pas

ici, e wo ni M~.

D'où viens-tu? i bo-re mi? je viens du village, m ~a ~a; lesHuéla viennent de Bégho; Hüela-nu bo-re

C~~o; ils ne sont pasnombreux, e

beaucoup de choses, M/Va me chercher de l'eau, ta y/ ya ~o (va eau puiser,viens moi donne); apporte-moi cela, si marha ya ko (chose cetteviens moi donne).

J'irai. ta ko; je n'irai pas, M ta ko r~; il est parti hier, e tarhare ttlu; il n'est pas parti hier, e tarha re ula il n'est pas encoreparti, e tarha re tu nè ou p tarha ra tu ne t'en va pas, ma/ar~a rè.

Bonjour, salut, w.~r; bon matin, ~<. ~.a, ~M~a: bon midi,/c/a bonsoir, enula; merci, cra

~ya<M.

4' G~M/a (Expressions spéciales à Bondoukou). Ils vont, utarha et ar tarha où vas-tu? e tarha ~na? et e tarha mi ?

Avant-hier, ~MMa-~t! et /M/!M-~o; oui, c'est bon, to (mothaoussa) mille, ba et wuru.

Chimpanzé, gros mil ou sorgho, ~J; petit mil blanc,M~; mil à épis de maïs, /b/ manioc, ~<Ma~M; marché, placepublique, /o~a et /o~); brousse, ~o; animaux sauvages, ~o-M~o; balance, </y~; cuiller à or, /a/o sébille à or, /a/a- savonM/MMO.

~tre content, dya-ra; passer la nuit, si.

Pourquoi? ~M/o? et ~M~ra? (pour quoi? (et) dans fairequoi?).

Salutation aux fêtes religieuses, Alla bi di a.0 fr. 50, ~a et /a/M/a; 1 fr., M~Aa~/<. et «n

kele (de Fanglais«shHI.og.); < fr. 50, /<~a kele ni ~a et siri ~/<'M!/<M/a;

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 191

2 fr., Mn/~a; 2 fr. 50, A~' ~/ani ~M/«, etc. 5 fr., dorome kele

et wariba kele (dorome vient de l'arabe « dirhem, darâhim » qui a

la même racine que « drachme '<.)

5° Mau. Un homme du Maou, ~M-Aa; la langue du Maou,

~'aM-a /Y/ ou Cyo~a~c-a kà.

J'ai faim, na; tu as faim, kô b'i la il a faim, kô A'a la.

A qui est ce pagne? ~y~ nta /~M: ni? c'est à moi, ~c do ce

n'est pas à moi, ne ta té.

Je viens du village, bo-la so la ou m bo-la ~M~AM la; je ne

m'en vais pas, M te /a~a.

Va dire à Moussa de venir, <o~Aa a fd Musa ye ko a ~a (va le

dire Moussa à que il vienne) ou ta a /<),etc.

Parles-tu le maou? jMaM-~a /<)? je le parle, ni a /<) ou

/<) (je l'ai parlé) j'ai bien compris,Il ~a a me hali ou me Aa/<

l'as-tu vu? i ka a ye? je ne l'ai pas vu, m ~ï<7a ~e.

Le pays du Maou, ~aM-a </M~~M ou 3/aM-~a ~awn~a ou ~a?<-

~a-/a; la Terre, le globe, dughu-kolo de la terre, de la boue,

~M~M l'ensemble du ciel, ~o~o rocher, /'</rM, petites pierres,

bele grosses pierres, kaba montagne, lindi ou A~.

Viens manger, na td a'o/n~; manger de la viande, subo ~yM<.

C'est fini, a ba-na; ce n'est pas fini, a ~M ~a, a folo; ar-

rête-toi, i /o; assieds-toi, i sigi; lève-toi, e uli couche-toi, i la ne

dors-tu pas encore? e ~M ~M~orAo ba ? Ne le frappe pas du tout,

e kana a gbesi /yo.

Quel jour partiras-tu? e bè tagha /M ~o~o /~?je partirai de-

main, M< tagha sini où est-il? a bè mi? il est ici, a bè ya.

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~Ii';r:~I~1

CHAPITRE Vt

La langue Sénoufo.

Dans l'immense région comprise entre les confins du Massina,

au nord et le parallèle de Bondoukou au sud, entre la frontière

orientale du Ouassoulou à l'ouest et la Volta Noire à l'est, formant

une sorte de T renversé, habite une famille encore relativement

peu connue, souvent confondue avec les populations environ-

nantes, que personne, à ma connaissance, n'a encore étudiée en

dehors de M. Binger, sur la langue de laquelle rien absolument, jecrois, n'a été publié encore, et qui, cependant, est une des familles

nègres les plus importantes du Soudan occidental, d'abord parce

qu'elle forme le fond de la population de contrées étendues et

peuplées, ensuite parce que, de nature douce et soumise, elle a

été de tout temps le point de mire des conquérants noirs qui l'ont

répandue par l'esclavage dans presque toutes les provincesdu

nord-ouest de l'Afrique et jusqu'à la c<~e. qu'elle fournit de por-teurs les caravanes qui sillonnent la Côte d'Ivoire et son arrière-

pays, et qu'elle constitue pour nous une mine de travailleurs pré-

cieux cette famille si intéressante est celle que nous désignons

généralement sous le nom étranger de ~c/!M/b (Sénoufo) nom

que je lui conserve à défaut d'appellation indigène.

<. Le nom de Senufo, &te~o ou Seno~, donné à la famille en question par la

plupart des Mandingues, vient probablement du nom de l'une de ses tribus, les

Senere, Syenere ou Sendere du Kénédougou les Mandingues appellent leur langue

Sfne-M et disent, en parlant des gens qui parlent cette langue ou un dittecte

analogue, u Sene-td ou bien u Se'K ~f, u Senu ~o (ita partent la langue Séné,

le Séné, le Sénou). On pourrait peut-être aussi trourer uM étymotogie acceptable

dam l'expression «Bnu/orAo (de «zn5, soleil), qui est usitée chez plusieurs tribus

Sénoufo pour la salutation du milieu de la journée.

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LANGUES OU DIALECTES PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE t93

-&

i:

Dans la gr.mde majorité des pays qu'ilshabitent et dont ils

paraissentêtre les autochtones, les Sénoufo sont placés sous la

dépendance politique plus ou moins complète d'étrangers de fa-

mille mandingue qui se sont infiltrés parmi eux et les ont dominés,

soit par la force des armes, soit par la supérioritéde leur intelli-

genceet de leur état politique, religieux et social.

Un certain nombre de Sénoufo, surtout parmi les membres de

l'ancienne aristocratie, ont adopté le costume, la religion, les noms

de famille des Mandé musulmans, afin de conserver ainsi la pre-mière place dans la société nouvelle la langue mandé s'est ré-

pandue parmi eux, des alliances nombreuses ont eu lieu, et les

enfants issus de ces alliances ont été marqués souvent du tatouage

propre à certaines tribus sénoufo (trois cicatrices horizontales ou

en éventail sur chaque joue). C'est là l'origine de la confusion que

l'on a faite souvent entre Mandé et Sénoufo, entre étrangers domi-

nateurs et vassaux autochtones, alors que, au triple point de vue

ethnographique, anthropologique et linguistique,la différence est

profondeentre ces deux familles.

L'état actuel de mes recherches concernant la famille Sénoufo

me permetd'avancer qu'elle parle une langue unique, qu'on peut

diviser en neuf dialectes, ces dialectes ne présentant les uns avec

les autres que des différences assez secondaires, mais cependant

très nettes.

Ces dialectes, en allant du nord au sud et de l'ouest à l'est, sont

les suivants

i* Le dialecte ~a~M~o, parlé,dans la région de Nénesso, Kou-

tiala, Kouorb, etc., entre le Minian proprement dit et les pays

Bobo, par une tribu sénoufo, plus ou moins vassale des Mandé-

Minianka, qui &e donne à elle-même le nom de BamAna et que les

Mandingues appellent Bamana-Senufo ou ~d~ara-S~M/b pour la

distinguer des ~a~MM<t-J!f<3'~<b ou ~~ara-J~M~c/b (Bamana ou

Bambara de langue mandé) de la région de Ségou et du Kaarta;

il est possible que ce soit le nom de cette tribu qui, prononcé

« Bambara », ait été attribué par les Mandingues musulmans d'a-

bord à tous les gens de langue sénoufo et ensuite à plusieurs

tribus païennesde langues diverses. Le dialecte des Bamâna

est parlé encore, sauf quelques modifications peu importantes,

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iU4 .OCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

par les 5'c/terc (appelésaussi Syenere ou Sendere, et connus des

Mandingues sous les noms de Senef o ou ~e~M/o et de J?<~ara)~

qui habitent le Kénédougou (région de Sikasso), entourés d'un

grand nombre de Dyoula qui souvent exercent sur eux la supré-

matie, et par les Tagba (Tagoua et Tagoura des cartes), qui

habitent entre Sika'so et Bobo-Dioulasso. Les Sénoufo de ces

trois tribus sont en général tatoués.

2" Le dialecte Noholo, parlé par les autochtones de la région et

de la ville d'Odienné (Oyye~, Wo~yetc ou Wogyende), qui ont

comme voisins à l'est et au sud des Nafâna, Sénoufo comme eux

et de dialecte très voisin, au nord des Foulbé et des Mandé-

Ouassoulounka, à l'ouest des Mandé-Konianka. Parmi les Noholo

habite la tribu mandé-tan des Ouoguiéné-nka, apparentée aux

Guiomané ou Cuiomandé ou Maou, qui exerce la suprématie. LesNoholo ne sont pas tatoués.

3° Le dialecte Na-ndaqa, parlé par une partie des autochtones

du Kourodougou, dans la région qui détend entre Sakala ou

Sarhala et Marabadyassa, au nord des Mouin (Mande-fou) et sous

la tutelle des Dyoula de la famille Siya ce dialecte est très voisin

du dialecte Takponin.

4° Le dialecte Foro, parlé par lf;s Foro ou Folo, qui habitent,

des deux côtés du haut Band&ma, les régions de Kouton et de

Niélé, entre les Tagba au nord, les Nafâna et les Kpalarha au sud,

les Toronké à l'ouest et les Mbouin et Karaboro à l'est (pays

appelés Folona ou Forona par les Mandé).

5* Le dialecte ~oo/a~~a ou Kpalagha (Pallakha des cartes),

parlé du haut Bandama à la haute Comoé entre les Foro au nord et

les Tafilé au suJ et atteignant la ville de Kong ce dialecte diffère

légèrement du nord au sud, se rapprochant davantage du dialecte

Tafiré à mesure qu'on s'&vance vers le sud. (Ne pas confondre

avec la langue des Koulango, appelés Kparhala vulgairement

Pakhalla – par les Dyoula).

6* Le dialecte ~/?/c (ou Tanri), parlé depuis pendama a

l'ouest (à hauteur du poste dj Bandama) jusqu'tH~g à l'est

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 195

(région de Kati), eutre les Kpalarha au nord et les Takponin au

sud. La plupart des Tafiré sont tatoués, comme aussi un grandnombre de Foro et de Kpalarha.

7" Le dialecte Fa/~OM? (Tagbona en dyoula, Tagbana sur les

cartes), parlé entre les Tafilé au nord et les Baoulé au sud, entre

le Bandama à l'ouest et lesGuimini ou Djimini à l'est; on rencontre

aussi des Takponin à l'ouest du Bandama, au sud et près de

Tiémou. Les Takponin, qui ont fourni un nombre d'esclaves consi-

dérable, notamment dans le Baoulé, sont presque tous tatoués

les Baoulé les appellent Kanga-Blé (Kanga Noirs).

8* Le dialecte Gimini est parlé dans la province du même nom

(Djimini des cartes, région de Sokola, Dabakala, Darhara et

Ouandarama), au sud de Kong et au nord du Baoulé, à l'est des

Takponin. Les Guimini de race pure, appelés Bambara par les

Dyoula comme leurs voisins les Takponin, les Tanié et les Kpa-larha, sont presque tous tatoués, ainsi que les 5~'o~ ou métis

de Sénoufo et de Dyoula ils vivent plus ou moins sous la tutelle

des Dyoula et ont parfois emprunté les noms de famille de ces

derniers. Leur famille principale est celle des Kyépéré ouKyépilé,

qui a aussi des représentants parmi les Takponin. Comme ces

derniers, les Guimini ont fourni un nombre considérable d'esclaves

et ont émigré en partie au moment de l'invasion de leur pays par

Samori ils sont retournés chez eux pour la plupart, mais ont

laissé encore quelques colonies dans le Baoulé, et dans l'Abron

près de Bondoukou et du poste anglais de Sangba ou Sikassiko.

9" Le dialecte Nafana est parlé par une tribu très dispersée,

généralement non tatouée, appelée par les Dyoula Bâbara ou

Bambara ou encore ~M~ora ou W<~ara, par les Koulango

G~-MO ou G<ï, par les Abron /'a~ar~, G~~ra, G~MC~ra'/b ou

Banda-fo cette dernière appellation (gens de Banda) vient du

nom de Banda (ou Foughoula), ville principale desNafâna de l'est

les appellations Pantara, Gbandara, Bandara, Wandara ou encore

Vandra proviennent, soit de la môme origine, soit de l'expression

ndarha employée par les Nafàna pour dire « viens ici ». Cette

tribu se donne à elle-même le nom de JVa/a~a, Aa/~ta ou ~Va/ora.

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t96 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Elle habite depuis fcrtlongtemps la région de Banda ou Foughoula

et existait dans la région de Bondoukou avant l'arrivée des Kou-

lango, des Dyoula et des Abron elle y était sans doutecontempo-

raine des Gbin. Le chef nafâna de Bondoukou, que les Abron

appellent le P~ora- est encore reconnu comme le maître du

sol de la ville; c'est un de ses ancêtres qui a donné droit de cité

aux Abron en leur accordant un morceau de bois à brûler comme

«ymbole du droit qu'il leur conférait d'occuper sa terre. Les

Nafâna se sont répandus vers l'ouest jusqu'au Konian, par petitesfractions isolées.

Actuellement on les rencontre dans la région comprise entrela Volta Noire à l'est, Kassa inclus au nord, Bondoukou inclus à

l'ouest et Sangba ou Sikassiko iuclus au sud, débordant même sur

la rive gauche de la Volta Noire à Diamma et Tassalimo (actuel-lement en ruines), ayant au milieu d'eux des Ligbi, des Huéta,des

Noumou, des Dyoula, des Abron, des Dégha etquelques familles

Gbin etKoulango, et dépendant politiquement du roi des Abron,

quoique l'autorité de ce dernier ne se fasse plus sentir dans la

partie anglaise de la région autour de Ouandarama, sur les

confins du Guimini (le nom de la ville W~~c~rof-~a vient de ce

qu'elle a été fondée ouoccupée par des Nafâna ou Ouandara) sur

la rive droite du haut Bandama, au nord de Tiémou, entre les

Takponin au sud et les Foro au nord dans leOuorodougou, au

nord-est de Séguéta enfin à l'est et au sud d'Odienné. Les uns sont

tatoués, les autres ne le sont pas.

D'après les indigènes, il conviendrait de rattacher au dialecte

nafâna celui des /?or~, autochtones sénoufo de la région de Sakala

ou Sarhala (Kourodougou), et celui desG~o, autochtones sénoufo

de Koro et duKaladiandougou.

D'après des informations qui m'ont étéfournies par des indigènes

mais que je n'ai pu encore contrôler à l'aide de documents lin-

guistiques, il y aurait lieu de rattacher encore à la famille sénoufo

les ~MM~erc ou Sénou-Houmbéré etles<S'MM-B<~<ZM,qui habitent

à l'est et au sud-est du Massina; les~M~(Mboing) de la région

de Léra, près des sources de la Comoé; et les Komono, qui habi-

tent le long de la haute Comoé au nord de Kong. Cependant jen'ose encore me prononcer sur la place à assigner à ces tribus il

serait possible que les deux dernières appartinssent, Mit au

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PARLÉS A LA COTE D'JVOIRE 197

groupe mandé-fou, soit à la famille mossi-gourounsi. En tout cas,

je crois pouvoir dire que c'est à tort que j'avais fait entrer les Ko-

mono dans la famille agni-assanti (voir le chapitre 111).

Je donne ci-après des vocabulaires bamâna, foro, tanré, takpo-

nin, guimini et nafâna, quelques mots noholo et un court voca-

bulaire kpalarha; je ne possède rien concernant le na-ndaga.

Le vocabulaire Aa~M~aa été recueilli en i903 à Bondoukou

auprès d'un Bamâna de Nénesso, bon informateur; le vocabulaire

foro a été recueilli en i900 à Bouaké (Baoulé nord), auprès de

deux Foro très bons informateurs le vocabulaire ~a/?/e a été re-cueilli en 1903 auprès d'un Tafilé de la région de Kati, très intel-

ligent et excellent informateur; le vocabulaire ~a~o~? a été re-

cueilli en 1900 à Kouadio-Kofi-kro (Baoulé) auprès d'une dizaine

de Takponin, dont deux au moins étaient d'excellents informa-

teurs le vocabulaire gimirti a été recueilli à Toumodi en i895-96-

97 et à Kouadio-Kofi-kro en i900 auprès de nombreux Guimini

réfugiés dans le Baoulé après l'invasion de Samori, par conséquent

dans d'excellentes conditions; le vocabulaire ~a/~aa été recueilli

en 1902 à Lôrha (Louha ou Boué), village nafâna sur la Volta, et

en t903 à Bondoukou auprès du chef nafàna de Bondoukou et de

sa famille, c'est-à-dire dans les meilleures conditions possibles.

Les quelques mots noholo m'ont été fournis en i903 à Bondou-

kou par un Noholo des environs d'Odienné, capturé très jeune par

des sofa et ayant passé toute sa jeunesse dans le Maou, où il avait

oublié en partie sa langue maternelle pour le mandé; je ne pou-

vais donc faire état de ses informations, mais les quelques mots

qu'il se rappelait avec certitude suffisent pour montrer que le

noholo est un dialecte sénoufo. Les notes concernant le kpalarliam'ont été fournies en i903 à Bondoukou par un Tafilé qui com-

prenait le dialecte kpalarha, mais dont la qualité d'étranger me

force à ne donner ses informations que sous réserves.

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t98 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

VMANMMES BM~A, MtO. TAFtK. TA~POMM. Mu!M M NAMNA

M~A HMÉm~n~M

f!tmAnt Foro TaBlé Takponlu Gulmini Nafina

1 MCHe.~At.Mt~Ac nono ~y~<t nono MM~&<t ~MMU

9 <A</<!nt tAi <A~ ahyi <Ayf3 (<ït-e <d'r<ï <<tr<' <<ïr<! Mre <<ïre

4 <t<yerc Myere tikyere <ttyer~ tigyere ~<'re

5'A~UtM A-~MM~ Ao~Mn<! AayWKÏ A~Ut-M~O konugo6 ~A~Mt nt~M too~ HC/U torAo&nM ndnu

7 y&ar<MAy~ Ha~ A<<Ai H<MA~ torAe-~yr tM<Ayr8 <Ay< na<<tre &o/-<<ïre naldre JbfAo-Mre notdre9 uMtu/JA~' nakyëre Ao/t-Ay<f<' nakyere ~t'Ao-yycre M~e

10 t<tM<oA< kè kè kèii A<' ft tttt kè nipa ty<ï~ makari nu~M kyè mo nunu

i9 ni <Ay<! kè nipa tAi metar. ahyi kya mo tAyf30 ~&<ï.nyeye /MMM~<? murAJ* funnère tM/a: /er)~yo30 ~<~My~etttM. MpaM* Ha/<! m<Kn

40 y~r-tAya tM'a-mur&<rtM/~Ayf i

/<M~~yo tAyF50 y&r~Aya ni Aé M<MH<! tM/<t.tAyrm<nn~60 y&r.M~ A~<.too~' M/<Mre /bn~MO-M~70 ~r-Mre ni t< t~.to/ ·80 ~<t~e

M/< /br<MUO~~90 ~f-tyen. H.

Jb'M<~t~<iOO ~t-H~Mm t~~

M/<t.~MrM. h~rAai90 ~r.~A<!Mt

140 yr-p&afa

M~

·

Notes. – i. Le radical du nombre «cinq

» semble être tantôt

ou ko (qu'on retrouve sous tes formea gba, kooli, korho ou

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PARLÉS A LA COTE D'IVOtRE 199

~or/to/o pour les nombres suivants), tantôt na, ou no; il est

facile de se rendre compte que la numération sénoufo est quinaire.

– 2. Le mot ~Ay<veut dire « dix moins deu.t ». 3. Le mot

MM~M/<~ veut dire probablement« dix moins un ?.– 4. Le radical

du nombre « dix est kè ou (kèle au pluriel) dans tous les

dialectes sénoufo; en bamâna on retrouve ce radical dans les

nombres i2, etc., 30 (20 + 10), etc. 5. Le mot M!/r~<? est

d'importation mandingue. 6. Comparez Mapa~-c avec le mot

guiminiM<ï/~«

vingt ? :MO~M signifie «ving~ et dix ». 7.

L'expressionMra-tMMrA~ doit signifier, « deux fois vingt ?, sans

que je puisse me prononcersur l'étymologie de sira. 8. On

remarquera qu'à partirde 50 les Tafilé comptent par 10, et non

par 20 comme les autres Sénoufo. 9. Les Nafâna des bords de

la Volta ont aussi la numération suivante 1 M!~f<, 2 ~< 3 kare,

4 kigyere, 5 ~o~. 6 Ao~a-~M, 7 /-o~o-~y!, Ao~o-~tp, 9 lcnno-

kigyere, 10 kyè. Voici maintenant la numération kpalarha

i M~Mt~, 2 M'M.tAyr, 3 MM~rc, 4 wurilcyere, 5 M'<~a,6 M~roMM,

7 wokoroshyl, 8 M'o~oro~c, 9 M~oyoAycrc, <0 o~r~; si on re-

tranche le préfixe wu, wo ou o et le nombre « cinq M, cette numé-

ration présente peu de différence avec la numération des Guimini

et des autres Sénoufo.

H. M:tt KMM

Les noms marqués df la tett-o(M) Mu d'on~me m: ndtngMt: ou au mo ns ~u' ~n

correspondant dans les )MgHe m~ad~uee.cvrrospvuusw waw.v.p,o_

BmttM Foro Tt.Ut T~ponin Cuimta! MnKM

I-

i. La MtM<

eau yo-'<* ~yM.mM <o-m9 ~/M-MM<o.M3 ma,

~[y~-mM

feu M<Ï.na.rA< Ad-~t Ao-<M kwô A~AyC Aa-tAC

terre ni-lie <a-re da-la tra ta-t'a la-ra

pays tM.~ ~a. ~~e 'a.~a

vittage t~Ae.Aw-~ ~t,a ka-ha ka-ha &a.'a. ka-ka ka-rha, '-?

chemin tofe-~ kolu-gho Ato-Ao

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200 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

BtmtM Foro TaBté Ttkpentn Gnimint N<f4M

– ~o-~o ta/~brousse «~

champ fwa-'a ke-le ~e.re Ae-r<' Ae-t-e

herbe~y<ï fl.ye, fl.ya ~!yo

arbre, bois li-ge «-n h.~ yi-re ~<ïf<! <t-~MA<bois & brûter tt~ye.ye ~<ra kene

feuille ~-r.

rivière du-go Id-go M.rA<) ~d

·

fleuve gba ~Mkpd

monlagne <tMh-~ <t~o-/u ~y~M-n~o~aMa.rAa

rocher/MKjt<t

pierre <um&e-t~ tM-/r sidddni-gè M~/e war-ga auM.~sable AyeAy<

argile~.r.

or ~W M ,Auafer M.yA<! <Mm<;ro <u~oro (,m~<) <ÙM~ <MMorocuivre

«?-?. bala

plomb ~.tty.eciel

~y<.y< nt~ye-tMsoleil Ay~ y~lune

y~ ye-ttge itye-rlgejour (lumière) kyd-ganuit

y<'<He.tMmatin

pa~soir

<a'HC-t<wAe

«.

a* L'habitation, lM m$tntOMtt<, etc.

chez soi/M/0

couteaupi-ni

kpe-la

..j. o&<Te.&orAehoue

<o.~o <yafu.

~r/a~(M)~r/a(M) ~r/a(M) ~'(M)poudre

mume powa-tiüeballe

HMr/h.M~te~h

~a.~ ,,<aèche

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE Mi

i. Du met mMdingee /M. – 2. De para « coton <. 3. Du mot mandingue et <tgnt M/eM ou ~«<Il de coton 4. Le bila (mot mandingue) est le vêtement intime dee hommea.

1

B<untna Fore Tttt!< Ttkponio Gu!mint NtftM

pagne /o-~Aa!'t

para-'a* Apw~ya-ra* ~«e-Aa*1

par-ya* yumtu

blouse &M-t'M~o sœra'-muoo <uAu-/uoo

culotte AMftt (M)

b;lt/ /MrAM-~o

bonnet ~ya-~

anneau ~yt-ne

bracelet Aa-~yt-ne

perlesAa /!Ayt-ft <Ayo-mt <A<ï'a-ra

chaise atyo-'a tyo-rA~ aAya ~yo-rA~ yyo.rAu~o

natte /urû-~t ya~yf-re /fM ho /urM-~o nai~ya

marmite Ayd Jtyd-~ M~oaM'o-/<! oyo-M Ayo-rAo <MO

M&iette tu&M.'u

calebasse kye-re Aye-tM ftyya-~t Aye~te

pirogueAMfMmC

pagaie &M-oAa

8" L'hmmMMté, la f~mUte, etc.

homme(«KhMt<)<Mpya.<Ay!'<yr <Ayr,<Ayr-/f jAy~ /e.re,<yr,tr /o-rAo

homme ()tt)t, )M<) Mo~'Aa' Ma-Au no-~tc~ n<ï M<ï-yA<ï ~u~o

femme kyè Ay~u Jh/e kye-lè oy<},oye.n«* Aya'o

père <o to <M <o <o <o

mère nu nu nu Mo no ma

nts, Qtle pya ptM pM'<) pyd pyo po

ami A0r<! yot'o

chef /<) /b-/d /b-~ /<) ~pMO

forgeron <MH<fu

tisserand /a-<t~e

portenr <Meo<Mao-/o

sorcier ot*M-/<!

frère ~M tyo-Më ndo (?)

jeune homme At-nnyM

jeune nue nto-Myu

grand-pèreMarna

Dyoula~orAo-ro

4' L<t ~M~ d- «Mpw.

tête <H< y&M yM.yAM ,u-oo yM-oo Moam-~Aot

cheveM ~&.<t-« ~yM-n-re yt-zt-re ~yû-ro

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M: VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

BMttM Foro TtNté Takponin Guimini NtMna

yeux ~ye ~y~-k ttye-fe ~y~-nc ~yt.~enf ttye.Mc"ez munna tn<n<ht<î mina-le M<ï M<?n~n~

oreille ni-ge M<ï-yuft< li-ge nayupo/o nu-mbolo ni-ghe

bouche ~tyM Ma ~y~ ~y~ ~y~dents ~M ~a-'c y<ï.Ad'~<! ~a.Ar ~<ï-na n<ÏM<ï

langue nre Hene ne-le <ïtne

cou *a<y<e y~t-~e yoru-gô yolo-rho

poitrine /~M.ye di *M*p<) de-ge koto-rho ~tuventre yakye-re <a-/e M-ra la-te la-ra <tft-yAedos kantu-gu kado Aooo-rAo kado-go pu-flgo bu-nugoreins 'en~

derrièrenaû-ge

pénis /r /T. /e.~etesticules gyo ~yd-M

vagin tapo-ro <opo-rAomain Ae.ta M.t i ko-lo, ka kye ke A<tHt,~emain droite ka-di-ge te-Mt~e-to/o Aa-t-~e

gauche ka-me-ne ta-m<ï-Ao/o M-me-tedoigt kd-bye-re kilmi-ghele

ongle Ao.ruyocuisse tt./< kyi-le ~yp-~&oro tolo-rho

pied <d-rAd A/o-t yé MH<Ï <o<o-fAo-Mm<

peau '~e t~e-~ A~ syeri-ge

poil "< si-re M-M ·

sang no-rho n~o* JhMaMa

A<~ytn-~

queue Mr&a

corne~yene~M.

tt* Lee e<dt)tM< et !et tUmettx.

cotonyy< (M) ~yMye(M) para gyeae (M)

liane à indigogale (M)

liane t ttM<*ttt mana (M)tabac folo ya folo &6<fo(A) Mfa (M)

igname /)i.'o Manama du-ho nando-ho Ha<~Ao /e~yt-yAemanioc

gbedi ~<MM<e doo

i. D<M tou CM diatectM, FMpreMien employée pour désigner ta main droite <i)!aiBe « ia main

pour manger –2. Mett MpptémentairM en tante front, ?Mo; criae, JSf*ù-ce; <paute, po*M-

fWe;taton.<t~6e<e;ptmtedap!ed,y?~E<a.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 203

BM.&M Foro Tafilé Takponln Guimini Ntttna

banane (grosse)baranda(A)

rizmani akpa

mil ,uMa <<)-~ <AMO-M<tAo-ta 'Ayo.~~Mo

bye-re nandë-ge made-ge nande-ge ~~a ~rAu~o'°~°

m<tfAa)!<we(M)ananas

marha~ipye(M)P'P~

~y<.(A)ananas

borobya (A)

arachide <"<o 0

pa~m~er~hui~e «?-oA<?

crainesdepatme.

°..t~-MMte

vindepalme t~<?M-)M~huitedepatme –

t<M<tyM~Mrûmer

arbreàbeurre lo-gho t't"

beurre, huile M-Mf <ï.MM <M.m<ï hmu 'At-me kutu

raphiaPetii-ge

Bcusa~ttitih

piment?

bière de mil tt'ne"<' ·

sel ,omu tO~MM <Aa'~m~ kwo to Mt~e

viande ~r. A~ kara kiire kara

haricots gyaa dyara

farine mi mimi mime ~MM<. <!Me

pain indigène <ùro <uro <M'-o hro 'Mfa 'uH<

sauce aydtiye

6* Le* animaux.

animal ~ra MW kara Mr<. kara tara

mMe polo P~o poro

femelle kyo

petit Mpya.pùro "'pyd mpyo po

bœuf nu "<! nu nu

taureau nu-polo ~-P~ na-poro

vache MM-Jh/oMu~ "u-t~ nana na-a'~

veau .~ùr. "~P~

mouton dugu iumbyd '~M mbyd~°

chèvre aika «'

chien pC

éléphant

aulu

oiseau yaâ~ya

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204 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTESo_a__ e_ -_<N..

B~.T~<

T.

poulet90-10œuf

~r~o-~<M~-<y<.n<caïman

~yg

Mrpemt ~o.oo'“po~n

h:ppopotame A~r~.cheval ~MM~t-0'

1

W<!(M)

i Motssupplémentaire, en guimin, coq, ~o-~o panthëre

~=hyegt,e; insecte, fyenr.

7* Noms diverw.

~-r<me-ghèlangage

propriété~-ru

jour(date,durée)~

demain~l

P~A.0

a~er

aprèa-demain p/M-~o

chargep/M-Ma

charge

~M.ro

Nom8MoA/)//).nn<t~ &Â~ tNoms noholovillage, ~a-r~; rivière, /o-r~; igname, fo-lo;

viande, kara; bœuf, poulet, ~-n; œuf,Noms ~~r~ eau, ~.r~ feu, terre, da-la; village

(ou) ma.son, chemin, arbre, herbe, rivière,~couteau. kpe-rige; boue, pagne, lugbugo; cale-basse, natte, homme (être humain),homme (mâle, '°~ femme, ami, jeunehomme, dye-re; tête, yu-ghu; bouche

igname, /M-/c-md, arachides, tugbo-go; pain indigène', sauce,tèrhiyè viande (ou) animal, kara; sel, ~n< bœuf, ~M-mouton, ~~<! chèvre, ~d poulet, ~o./o.

.n~mS' "tpâte bouillie et pilée d'igname,

~r~r" c'elt-1-dire en alimentqui fait la basede la nourriture.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 205

REMARQUES SUR LES NOMS. – i" Co~o~wt.La grande majo-

rité des substantifs, dans les divers dialectes sénoufo, se composent

d'un radical fixe et d'un suffixe (que,dans les vocabulaires, j'ai,

autant que possible, sépare du radical par un trait d'union). Ce

suffixe varie suivant les dialectes, suivant la catégorie a laquelle

appartientle substantif, suivant le nombre de ce dernier et aussi

suivant le rôle qu'il joue dans la phrase.Il ne m'est pas possible

de cataloguer ces suffixes par catégories,non plus que de préciser

les règles concernant leurs modifications ou leur disparition

on peut constater seulement qu'ils disparaissent souvent au pluriel

(ou se modifient) et qu'ilstombent généralement lorsque le nom au-

quel ils appartiennentforme le premier

élément d'un mot com-

posé exemple ngo-lo, go-lo, ~M./o«

poule », ngo-kye-re, go-

kye-ne, go-tye-ne, ~M-<.œuf ». A part ce rôle des suffixes,

les noms composésse forment en sénoufo, comme dans les autres

languesétudiées jusqu'ici, par juxtaposition, le nom de l'objet

possédéou dépendant

se plaçantle second.

2" Rapport de possessionou dépendance.

Il se forme de même

par juxtaposition, le nom du possesseurse plaçant

le premier,le

nom de l'objet possédéou dépendant

se plaçantle second.

g. Pluriel. Je n'ai pas réussi à me rendre un compte exact

de la façon dont les substantifs forment leur pluriel en sénoufo,

il se peut même que certaines particulesdonnées comme des suf-

fixes nominaux soient des marques de pluralitéou de collectivité.

Cependant on peutdire que les noms restent en général

inva-

riables (a moins que le suffixe ne soit supprimé,ce qui est rare,

semble-t-il) lorsqu'ilssont accompagnés

d'un nom de nombre ou

d'un déterminatif indiquant la pluralité; pourtant, quelquessub-

stantifs, qui ont un pluriel différent du singulier, prennent la forme

du plurieldevant un nom de nombre, comme le mot ni, ni-biri ou

biri « jour » qui fait au pluriel plie en guimini.On peut

dire

encore qu'en généralles substantifs monosyllabiques

ou non for-

més à l'aide d'un sufSxe restent toujours invariables au pluriel.

Voici maintenant des remarques concernant quelquesdialectes

en tafile, beaucoup de noms forment leur pluriel en ajoutant la

particule rè, ra ou re soit au radical seul aoit au radical suivi du

sufnM; en gimini,on a souvent une modification complète, soit du

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206 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

suffixe, soit du radical ~.n~ ou « femme plur. ~c-~<M~; « homme », plur. M~ye; A:n « jour », piur. plie.

!H AmnECTm* E~ MMMMM

~· eu Ge ce mot que .¡ent le nom indigène de la ville de Kong kpohif, kpoa ou A~d (la grande)dont les Dyoula ont fait iü et les Européens IlKong J. 2. La forme abrégée ~n on a se changeparfoia en A devant dt k; parr ois snssi elle amène un adoucislement de la oonaonne anlrante.8. En général na sert pour le régime indirect amène pour adoucissement de

la cou

m

8. En général sa aect pouc le régirae indIrect et ni pour le rbgime diréct..

B~T,aM Takponin Guimini N,

blanc~<f~y<

rouge ty~a. ~fAo yenenoir wo worha ~d

g~.gr.ndgGorho ~un~e

·

petit – pige At/e

moi (sujet) me, na, n mi, m mi,

mo.frég.me)' na, ni na, ni na, nina, ni

toima, ma ma, mtl ma ma ma, mu

lui, elle 0 u u, 0 .< ~,0 0 “. enous au we tu tu, 6 eJu" mu

mu (?) ye ye, mueuxpe pe pè, pe pe p. pe

mon,ma,me<t na, me mi na, mi na na ni, n, mito.t.~ ““ ma

ma, ma ma ma ma, muaon,,a.Ms u u ~< i u 0notre, vos m lu

evotre, voa MM ~0 mM (î)

yeleur, leurs pe pe pe pe pe pele mien, à moi me Mt.Me mughu mi tcoAo

wogo mi tvele tien, à toi~u.

ma wetesien~iui u~ ~~A.le nôtre, à. nous ~.<

ev6tr.&y.u. üi~~A.(?).

le leur, à eux “

ur~–––

qui? gyo('o ha (100 mbiquoi ? gaaquetî

A<M<M gece, cette, ces ge ga, Rgecelui.ci, ceci ke, ki ki, ku

I f~1 J_

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE M?

Notes. En général les voyelles finales e, i des pronoms

s'élident devant les voyelles le démonstratif~ ou ki prend souvent

la forme ko ou ku lorsqu'il est suivi d'un mot où se trouve la

voyelleo ou u. Tous les adjectifs et les noms de nombre se

placent après le nom qu'ils déterminent, à l'exception des adjectifs

possessifs, qui se placent avant.

iV. MS VMM<M.

BMt&na Foro Tafilé Takponin Guimini Ntf&na

étre(MM)iw)'1

<~ ~e e

ne pas étre (id.) uru rho u

étre(ttthhtit)' ke o,~e k.~a

nepasêtro(id.). a, oo

6tre(appart.)' Mt tooAooe «~o~o-Mt we

nepMétre(id.).woho ba md

aller shye,sye, M <A</e,Aare .!e,<y<!tAt/e !e,<Ae,s~ye

<a-.tye

aHer(fMtt()<)t)MM.)'<a Ad! ta ka,karama

partir &a,&an;<c,Aari <MAt/e,&ore <«<< Aan,<<MAye<ye

<a-«',<Ay<

marcher <'ai!Aye,<o <<MA)/e M

venir pa jod! p<ï pa pdf pd!

venir de yiri yiri gyere oy~ yiri yiri

s'arrêter yire ytre </M'e yire ire ire

s'asseoir ~ere tene kpè &? kyi tené

se lever yiri ytrt gyere gyè iri iri

se coucher <Atne sene tAy~Mt <t <At <Attn

dormir ~ono gbono Aune

courir ta/e <M/e /e

mourir ku ku ku ku Au ku

tomber na <o ~ye wa to to

par terre HtOte na to <ar<. na ~tye dila na tca tra

être bon ~,<MAyrp<t'emo,~t/<!

être mauvais legyarha(M)

être grand o ApoAj nM~AC tunu

étre petit

être loin lige

être près

être uni kwo ko kwd Atcd

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M8 VOCABULAÏRI-.K COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

B~mtM Fero T*<t)6 Ttkponin Guimioi NarAna

entrer yye

sortir r ~yttu

dire gyu. du gyo yu, yo, yao

~ytnj,no

parler te-gyo kurige

mentir /?fdirelavérité kyi-gagi

prendre /o M lp lè lè <Ayd

porter <o lè

attraper tu yigi yigi

apporter ~;onM-A<ï. tona-M.

emporter /ra<ye'·

donner* ka ka ka M ka ~a

frapper gbô puô

couper AS M kô

tuer ~Ao kpo ~o ~o

fermer ~!yM<o M

ouvrir yirige krehè

comprendre lorhu lorho ~ufAM~uyAa

connattre kyè <yr,<yr-/o gyi

voir tt)/<! Ay<!

acheter <y<! <Ayo

vendre per~ pere

manger dige, di /t /t,yAeAa'/e M /t

boire gba ~t<) y Ad ~yd go ~d

attacher pwo

laisser yaM'a

appeler yire yiri ye yiri

vouloir za kya pa

demander <o/<!

faire mal ya

travailler marhâ

~Vo~M. Verbes kpalarha aller, kari; venir, ~< s'asseoir,

A/ s'arrêter, y~ se lever, gyere se coucher, ~At/y; manger,

boire, ~y~ prendre, ~<); tuer, kpo; mourir, ku. i. Le verbe

« être Msignifiant w se trouver w, affirmatif ou négatif, se place

immédiatement après son sujet. 2. Le verbe « être » attributif

(bamana), ge (tanlé), M~ (guimini), se place après l'attribut; le

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PAKLÉSALACOTED'tVOÏRE 209

verbe attributif le (guimini) se place entre le sujet et l'attribut;

quant aux formes o, a, oo (tafilé), la première n'est autre que le

pronomde la 3" personne,

la seconde est la négation, la troisième

est la négation de la première elles se placent entre le sujet et

l'attribut. 3. Le verbe « être » signifiant«

appartenirn'est

autre que le pronom possessif accompagné ou non d'un verbe at-

tributif il doit être précédéde l'adjectif possessif; deplus, en na-

fâna, on intercale généralementle mot u entre l'adjectif et les

formes M~ et 4. En guimini,on place en général

la particule

sa devant un infinitif qui suit un verbe de mouvement va l'appeler,

karama sa o y: je vais acheter des bananes, m na shye sa ba-

randa shyo. 5. On répète le pronom sujet devantla seconde partie

du verbe composé ~-ra~ye emporte-le,u lè ma rasye (le prends

tu

vas-avec). 6. Le verbe « donner M se construit en bamâna, foro

tanlé et takponin avec le nom de l'objetdonné au régime direct

et

le nom de la personne à qui l'on donne au régime indirect; en

guimini et en nafâna de la manière inverse. 7. Le verbe gheka

veut dira proprement« mâcher M et s'emploie lorsque le régime

est de la viande ou un aliment analogue.

V. LA CONUtMAMOM

Je donne ci-après,à la i'" personne du singulier,

les temps les

plus usuels d'un verbe neutre et d'un verbe transitif dans tes divers

dialectes sénoufo. On aura les autres personnes en remplaçant le

pronom de la i" pers. du sing. par le pronomconvenable. Si le

sujet est un nom, on peutou non exprimer après lui le pronom

sujet. Les verbes transitifs peuvent s'employer sans être accom-

pagnésd'un régime

direct. On se rappellera que les verbes

d'état ou verbes adjectifs prennenten général au présent

né-

gatif la forme du prétérit.

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2)0 VOCAUUt.AtMËS (:OMt'A)tAT)m DE Ï.ANGUËS OU UtAt.ECTES

1111111\11& fOI'" Titillé l'alcpuuiu Guiwiui SafâU11

venir //« pd! /~ï pa p<î pli

je viens' m~'<,m<amt~<! nu~'t.mu~tMtpa m~<t M<t/)«,n'uj~t*

jesuisentriit)it~M)rmeMf<~ft m:M~p4 m'o~fï*Il

m~Mp~mM~p~ mt~on~

je viendrai me;)" wt'<'< '/<M~<Ï mp« M<tm&e/~(ttt~~t

je suis venu me~«r<'1

)«tm<ïp/! M).uy<*p<t mtm'i~n~tpj~t* tt'utxt'

viens jr~< M«p~,p~ p<! pa.Htapap~

jene viens past

wee~~e'Mtt~/y/f~~ M<Ma~<! MMt/t~p<ï'?t<wapM

jenevieM8~!m;ti!)t(tMtMten"pae. Mt'uu~î'1

mur/tOM~4.

jeuevicnJraip'is Mt''«H~«w«<'M<y</f< WM~ MMr~o~

OUtM<*M«Ï~«

je ne suis pas venu MM z<ï pH w< rM~M* MM My~ p<ï mi Io pa mu i M~ï Mt 11~<

ouweMf<~<ï

jeneauispasMMft~M) me :fî;j«'/ë MtrM~ap<ït metoap<t.&c

ne viens pas Md pa c ni tt~~<7pf! me <ft~?<ï ma rha N(7 atHo M(t

prendre lo /« <c lè $~~

je prends' me /o,M~ /o mi /'? mi /e,mM /c mi lè m lè no~Ayo.ntsAyo

jeauisentrain~tfroxift me na /M mi t<'< /fi m'o ~e*1 mH"/ë me «« ni na <A'/d

je prendrai me /o wt ya M mi /e m lè m lè ni tAt/~

j'ai pris me/o mma/<) mu~e/e" m<m<ï<<'mem<c tt'o<At/«*

prends /o m«~« M /e lè t~~

je ne prends pas1 me <; /o ye m< gyi M

mn~ep~" mu rho /e' ni i </<<)"Il

jene pMJsjtM mtittMMt me n« /o ye murAon~/e

je ne prendrai pas me m<t /o mi y/~ me n<t /e mu ~o lè

je n'td pas pris me e /o < mi tM~a M* Mt'~tf' /e" mu i /e ye ni zu <~o

ou me ffa /e

je n'ai pas encore pris me :<! /o ye mi ruga /<) i me w~ lègbè

ne prends pas ma /o mat~y<7/<) me dige lè wa rA~ /é am~</<y't

Notes. –i. La forme du présent simple s'emploie aussi pour le

passé et le futur; la forme du présent d'actualité (je suis en train

de.) s'emploie aussi pour le présent d'habitude. – 2. L'a, e ou i du

pronom sujet s'élident généralement devant la particule o. 3.

En tafilé on élide i, è, e devant la particule o, mais a ne s'élide pasen général. 4. Je ne suis pas très sûr des formes me pa

ri

(bamâna) et ~t (guimini). 5. On trouve aussi la forme ~ï

pa ra, mais il semble qu'elle s'emploie indifféremment pour le

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PARLÉS A LA COTE UtVOIHE 2)t

passé ou pour le futur. 6. Le premier e n'est autre chose que la

dernière voyelle du pronom sujet, dont la répétition exprime

l'idée négative on dira donc à la 2° pers. ma pa ?, à la 3' M M~«

c, etc. L'c de la fin est là pour renforcer la négation il peut se

modifier en è, ye ou y<? et peut aussi amener une modification de

.a dernière voyelle du verbe. 7. La particule négative r~o se

prononce aussi 'o. 8. Après la particule ruga on change sou-

vent en g le k initial du mot qui suit, s'il y a lieu u r«~ gu i (pour

u /'M~M :) « il n'est pas encore mort ». 9. L'i de ni n'est

pas une particule spéciale, comme l'i de ~M:~ (guimini), mais

simplement la dernière voyelle du pronom sujet, répétée pour

exprimer la négation on dira donc à la 2' pers. ~~a/)«, Ma 3" !<

u pà, etc. – 10. On peut supprimer la particule finale è et dire

simplement MM pa le mot ici est une négation et non pas le

pronom de la 2* pers. – il. L'e de la particule ge s'élide devant le

pronom régime de la 3" pers. du sing. 12. Voir la note G on

évite la répétition de la dernière voyelle du sujet lorsque celui-ci

est suivi d'un régime direct, et alors, ou bien on répète la der-

nière voyelle du régi ne, ou bien on se contente du ye ou Huai

pour exprimer l'idée régative.–i3. Le pronom sujet se retranche

souvent devant -sa~ l'e de sage s'élide devant le pronom régime

de la 3* pers. du sing. 14. Voir la note 9 lorsque le verbe est

précédé d'un régime direct, c'est souvent la dernière voyelle de ce

régime qu'on répète pour exprimer la négation. – i5. Les voyelles

i, été s'élident en général devant a~a.

Place des re~w<M. – Le régime direct se place toujours avant

le verbe, entre la particule et le verbe dans les temps composés

ou négatifs le pronom régime de la 3* pers. du singe peut se sup-

primer si le sens n'a Ms à en soutTrir. Le régime indirect se

place après le verbe et, si ce dernier est suivi d'une particule,

après celle-ci.

.Pro~o~cM~M. L38 voyelles longues se font en général très

fortement sentir, en fa sant Irainer le son assez longtemps.– L'<)

ouvert est généralemet long, surtout en foro. Dans la plupartdes dialectes, surtout en toro, en takpouin et en guimini, on rem-

place souvent et indiCfé 'emment l'une par l'autre les articulations

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212 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

rh, h et(~ arabe) parfois aussi on les supprime karha, AoAa,

ka'a, kaa, kii, village".

Yt. fM~â~EW ET E~EM~MW

t" ~<tM~~a.

Mon père,na to; ma mère, na MM mon fils, na /a.

Je vais aux plantations,me sye /o'a ma; tu vas dans la brousse,

ma sye siye ni.

C'est blanc, /c /~c ou ~c ~c;un homme blanc, ~? /)yc; un

homme noir, ~y M'o.

Assieds-toi là, ~-e viens ici, pa na viens boire de i'c.)«.

pa ~o'a ~a. Où vas-tu ? ma na se mi? vas-tu au village? ma se ~-(~

ni? d'où viens-tu? mi nia yiri? je viens des plantations,me yiri

/t~<t'a~a.

Donne-moi cela, ka na ou ke ka na prends cela, ke lo; laisse-

le, ke yawa; attrape-le, u tu ou ke tu; tue-le, Il ~o; ne le tue

pas, ~<ï u ~<) ou M<ï AM ~M è frappe-le, u y~; ne le frappe

pas,ma u attache-le, u pwo: ferme-le, ke ~M~o; ouvre-le,

ke yirige.

Va lui dire de venir, shye /!o M pa (va dire il vient) il dit qu'il

ne viendra pas, u ~y!0il pa; je n'irai pas, me na shye wae;

que dis-tu? yyi ~t<ï ~M c? (pour gyi yyu e? quoi tu dis? c est

explétif) je dis que je m'en vais, me yyM na .!? ou me ~.yM me na

se; il s'en va, u na se ou u ~a ~-a (pour u na ka) ils sont partis,

pe kari ils ne sont pas partis, pe M' shyè.

Je veux manger, na sa n di; (je veux je mange). C'est fini, ke

kwo ce n'est pas encore fini, ke kwo yè il est mort, u /-M il

n'est pas encore mort, u z<?ku yè.

Je ne comprends pas, me e lorhu ye; je comprends, me lorhu; je

l'ai vu, me o ~aS; je ne l'ai pas vu, me o je le connais, me

o Ay~ je ne le connais pas,me o kyè è.

A qui est-ce? ~yo/o-~üi? c'est à moi, me üi ou me mughu ke;

c'est A lui, u iMM~ÂM ke.

Un jour, ~y<~a Mt~~ tous les jours, toujours, ~y~a

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PARLÉS A LA COTE DtVOtKE 2t:<

2'oro.

Mon père, mi /o ma mère, mi ~M mon fils, Mt/~M son nts, «

~!U.

Va-t-en, ma kari partons,su kari viens, ma /w, lève-toi, ~M

yiri arrête-toi, ma y!r<?; donne-moi cela, ~Aa na; je te le donne,

mi ki ka M« apporte-moi de l'eau, ma /?~«MM AoM«-<

Je vais à ce village, mi ~a ~aAa M<! d'où venez-vous ? ~!o

yiri sè? nous venons de ce village, su yiri kaha ~e M<! oh allez-

vous ? M!0 na se ~? ou wo na si ~? ne t'en va pas, ma ~~< kari

je ne m'en irai pas, mi ~< kari ou mi ~.y« ~art; je suis venu hier,

y~ma /)a je partirai demain, y<7yan<ï mi ya Aar!.

Il est mort, u ma /~M: il n'est pas mort, M rM~a gu i ou ?<rM.ya

/:M i; c'est Hni, ki ~M ko; ce n'est pas fini, ~-M r~a go i.

Comment t'appelles-tu P~Mcrma yire ~~c?jc m'appelle Laté,

pe Ma ni yire Laie (ils m'appellent Laté).

As-tu acheté quelque chose? ma ma ~~ï ~? j'ai acheté de

l'huile, M Ma ~/MM~<?.

3" Kpalarha.

Mon ami, na Ao~; mon amie, na Ao~

Va-t-en, kari; donne-moi de l'eau pour boire, ~or~) ~e~<)

(eau prends je boirai); ne le tue pas, MMe~'o~o;viens ici,~ ~<ya.

4' Tafile.

Mon père,na ~M; ma mère, mi nu; mon fils, xa~

Viens ici, na; va-t-en, tishye; viens manger, na w'o

(viens ici nous mangeons); ils mangent, p'o donne-moi de l'eau

pour boire, ~o~Aa~ct mu ~û<) (eau donne-moi je boirai).

Us ont tué un homme, pè ~y? kpo;ils ne l'ont pas tué, ~'c~'a

kpo; ne le tuo pas, me dig'o kpo; j'ai compris, je ne le tuerai pas,

mu g'u lorho, me Ma kpo (je l'ai compris); il est mort, u ku; il

n'est pas mort, u aya ku; on lui a coupé la téie,~ i yM (pour

pè u yu-ghu ka, ils sa tête ont coupé).

Tu mens, ma /ïr; je dis la vérité, ~? gagi (vérité je parle).

Que veux-tu? gaa ma kya? je veux des pagnes, mu ~M~<

kya.

Ou est-il? u Ae? il est ici, u ~<? we; il n'est pas ici, u t<rM we

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2)4 VOCABULAIRES COMPAHATtFSUE LANGUES OU U)ALECTES

(il n'y en a pas); i!est parti, M~-arc; il vient ici, M~ M'c; il ne vient

pas, t< oo /w ou ri M /w; où est-il parti? u kare .~? il est allé au vil-

tage, t/ /wc/a~a /a~a: d'où viens-tu? M!a gyere se? je viens du

village, mi ~.y~'c /aAa /a~M.

C'esl loin, ~c; c'est très loin, ke lige kpa; ce n'est pas loin,/oo lige. C'e~t bon, ke ~y<7; ce n'eat pas bon, ke a /)y<); c'est grand,/'o ~0~7; c'est ainsi. /o sa; ce n'est pas ainsi, /oo sa; c'est fini,~o ou k'o ~o; ce n'est pas fini, ke ~a/<); ce n'est pas encore

fmi. ~p ~'a /t~ c'est tombé par terre, ki ~c </<7/a na.

Comment t'appelles-lu? pe ma yiri ga? je m'appetteFabyc,ni yiri ~Ayp (ils m'appellent Fabyc).

A qui est-ce? /~a ~'oAo~p? c'est à moi, M~o~o est-ce à

toi? w~ «'o~o ge? c'est à cet homme, ~?-/f~p MrM ~o~o ~c; ce

n'est pas à lui, t/ M'o~o ba; c'est à ces personnes, M~c-rp ~cM~o .~p (M~yc-r<' semble être un pluriel irrégulier de ~r ou

.r).

Demande-luis'il parle tafiie, u M/f! u ~/?/p rc n~p~y~/o.

(lui demande il Tan!6 hommes langage conuatt); je le parle, WM

~'M lorho (j'ai lui compris); je ne le parle pas, M~y? (pas con-

nattre). Je necomprends pas, .sa~'M lorho. Connais-tu ce village?

/a~a ga, ma ge /yr-/o?je ne le connais pas, sage Ne l'as-tu pasvu? sage /)y</?je l'ai vu, M!M ge je ne t'ai pas vu, sage ~a.

5°?~M?.

Mon p{rc. na /o: ma mère, na no; mou fils, na pyù; mon frère,

na ~vo/ le chef du village, ~o'a folo.

Va-t-en. ~yc ou /o~; je m'en vais, m na sye; viens ici, pa

n<<a; arrëte-tot, yire ou way/rc: va manger, ~a le; viens hoire de

t'eau, /)a /)yM/M ~o. Je vais auviitage, m na sye ~a'a /o; viens-lu

du village? ~a /a'a ~-a/t~?

Comment t'appelles-tu? na ma yc mene?

J'ai faim, /<'Me ya (la faim me fait mal).Où est-il? ki ~yp ~e? il est aux

champs, nye ~rc; donne-le

moi, ke ka na.

C est fini, ~M /M<? ce n'est pas fini, ku fo ~<).

Quel jour es-tu venu? //ono ~a~M ma /ta ra? je suis venu hier,/w/«]MaaMo mi m pa ra; je. viendrai demain, pondo m na ra.

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t'ARmSALACOTED'tVOtRH 215

6° ~/w~y.

Mon père, na ~o ma mère, Ma no mon iils, na pyo mon

ami, na ~<?/ mon amie, na A<7/'<!<yv~ le chef du village, /~<!

Comment appclle-t-on cela? peke ~yo~Mp? ou kepe .~yo ~e~c?

(ils cela disent comment? ou cela, ils disent comment?) Comment

t'appelles-tu?~~:a yiri ~~e? (ils t'appellent comment?)

Viens ici, p<? ndarha ou~ M~« ou ndarha je viens ni /)~

va-t-en, /<yc je ne m'en vais pas, mu rho na .sA~c partons, su

kari; viens manger, ~a (viens tu manges) je vais me coucher,

;M ka sa shi arrête-toi, ire marche vite, /<M~/a~a/aM<ï allons,

marchons, su kari ou u kari.

Ils ont tu6 un homme, pe syi ~o; cet homme est mort, ~a

O~M.

Apporte-moi de l'eau pour boire, na ka /? go (moi donne

eau je boive) ou /<w/<~o na iri /) go (eau cherche moi et donne

je boirai).

Où vas-tu ? ma na shye se? d'où viens-tu? ma y!r: se? je vais au

village, ?K M<ï ~yc karha; je viens du Guimini, m yiri Gimini.

H est grand, u MM~C il est petit, u ~y~ une chose rouge,

yèrhi yene une chose noire, yèrhi M~or~() un gros village, karha

~or~o un petit village, pige c'est bon, ki tu es bon, ma

«.t~?; c'est mauvais, o le ~o~

Qui vient ici? a~ na? c'est moi, mu. A qui est-ce? ~o M'o~o

M;S? c'est à moi, ~M M~o~o üi; c'est a toi, mo M'a M< c'est à lui, o

t~o üi c'est à eux, pe ~o M!.

Qu~'l jour es-tu venu? ~ani biri ge? je suis venu hier,

~<ï//MtAo~a;jesuis venuil y a longtemps, M/a; je suis venu

il ya dix jours, plie y)a; est-il venu? u /'<7? il n'est pas venu,

!/t/)~; il viendra demain, M<o M~c/M.

Il y abeaucoup de monde ici,~re.~or~o-~ M~~a(gensnom-

breux il est ici). Où est Tèchyon? ~7~ M se? il est au vil-

lage, u karha; il est chez lui, u nyè M~M.~o (il est sa maison).

i. En s'adreMant à quelqu'un, on dit M<<o(pour Ma-<o,mon pere) à un homme

âgé ou respectable, no (mère) à une femme âgée. na Mn; (mon ami) ou na M'o-

(~6 (mon amie) aux jeunes ~ens.

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2K; VOCABULAIRES COMPAHATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Je vais acheter des bananes, m na shye sa baranda ~yo; va dire

à Toulouchyon de venir, karama M FM/M~y~ yiri o (va pour

Toulouchyon appeler il vienne) va lui dire de partir, karama sa u

gyo u ka (va pour lui dire il parte); il dit que. Mgyo o.

Attrape-le,u yigi; prends-le, u lè; emporte-le, u lè ma rasye

travaillez, ye ~ar~a je vais travailler, me ~a <Aye sa ~ar~a je vais

vendre de la viande, me na shye sa kara pcre;il va couper du bois,

o kari M kene il porte une charge, o ~Mro parle, ~e-~yo

(pour kegyo,dis cela); ne parle pas; ne le dis pas, ma rha M gyo.

M y a des ignames, ndorho yè na il n'y a pas d'ignames, nao~o

or ho na.

Salutations

i° D'homme à homme; le matin ndo e mèou t! ~(réponse

~~o OM~P) à midi ndo e ~œ/ïo/or~o ou ndüè ~œ/<o/o~o (réponse

ndo <!Mf/p, e ~œMO/brAo)le soir ndo e ~Mo/'() ou M<~ .fœ~o~~

(réponsendo ande, e ~a?no~)

2' D'homme à femme le matin ~o e t~~ ou nüè mè (réponse

maè ndo) à midi no c ~a'/to/br~o ou nüè 6a'KO/br~o (réponse maè

ndo, e «B~o/br~o le soir no e~c'noA() (réponse ma ndo, e ~MO~J)

3' De femme à femme le matin no e mè (réponse maè no) à

midi no e Mp~o/orAo (réponse maè no, e ~zno/brAo); le soir no e

~a*MO~ (réponse maè no, e <a*MoAo)

4" De femme à homme; l? matin ndo e (réponseno ande);

à midi ndo e ~œ/to/br~o (réponse no ande, e ~œ~o/brAo) le soir

ndo e .MMO~o (réponse no ande, e M'Mo~o).

7~ ~Va/<~a.

Mon père, ni to ou Mdo; ma mère, ni ma; mon fils, ni po ou ne

p<); mon ami, ni goro mon amie, ni ~oro-~yo'/o;chefdo village,

karha /o/)M~.

Viens ici, ~<ï ndarha; viens manger, ~a! tüo /< (le mot ~<ïo, d'ori-

gine mandingue, a le même sens que le mot indigène ~M « pain,

aliment farineux, nourriture »). Je mange des ignames,na /<~yï-

ghe li il boit de l'eau, u ~yo~MM ~M. Donne-moi de l'eau, ni ~N

~y~M: donne-moi cela, ni ~a ki.

Marche vite, M holahola. Où vas-tu ? sund ma she je vais à mon

village, na shye ni karha; je vais chez moi, na ~Ay~ n ?~0; d'où

viens-tu? <M~ ~'o y~? je vie'ta de la brouta, M' yiri ~<.

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PARLÉS A LA COTE D'tVOtRË~7

Il est mort, u il n'est pas mort, M u ku: on l'a tue «

on ne l'a pas tué, « ne le tue pas,t<

C'est bon, ke perema;ce n'est pas bon, ke il est grand.

tunu il est très grand,u tunu pepe

il n'est pas grande

A qui est-ce? mbi u we? c'est à moi, ce n'est pasà moi,

mi u c'est à mon père.n do u we.

Où est le chef? A~ ~~? il est ici, u e ndarha il n'est pas

ici, u u Me~r~a.

Comprends-tu?dis-le moi, /~M? ni yo; je comprends.

ni ~r/~ je ne comprends pas,ni i lurhu ou i /Mr/~<. Les con-

nais-tu ? mu pe gyr? je ne les connais pas, w~c~.

Comprends-tule nafâna? mu Nafàna ~? comprends-tu

le

dyoula?mu So~ro /~? je ne parle pas cette langue, ni

kayuruu kurige.

Quel est ton nom? nau ~'? mon nom est Kourou,

meghè A-M~ comment appe!le-t-oncela? ?

Que disent-ils? mini pe yu ? ildisent qu'ils veulent partir, pe yu

~ilm'aditque,M~Hditque,My~ouo~o.

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CHAPITRE VII

Les langues mossi-gourounsi.

La famille qui faitl'objet du présent chapitre est sans doute la

plus importante de toutes celles étudiées dans cetouvrage, au

point de vue du nombre de ses membres. Ceux-ci sont répandusdans

presque toute la Boucle du Niger proprement dit on lesrencontre depuis le parallèle de Dienné au nord jusqu'à celui deBondoukou au sud, et

depuis la partie orientale du cours du Ni-

ger jusqu'à sa partie occidentalepuisqu'ils touchent presque au

Niger près de Say et au Bani près de San. Leur véritable domaineest l'immense région de plateaux et de collines d'où partent lesd)M'érents cours d'eau qui se réunissent pour formerla basse VoUa,ainsi que les affluents du Niger oriental. Ils semblent être les au-tochtones de cette région, dont ils ne sont guère sortis d'ailleurs,sauf pour essaimer un peu vers l'ouest et le sud-ouest, dans la di-rection de la haute Comop.

Très nombreux, formant des groupes très denses séparés pardes régions à peu près désertes, ils sont en général demeurésdans un état de civilisation fort primitif, vont pour la plupart en-tièrement nus ou presque, ont conservé l'usage de l'arc et des

lèches, se mutilent fréquemment les lèvres et les oreilles pour yintroduire des objets divers, sans parler des marques ethniquesqui distinguent la plupart de leurs tribus. Mais d'autre part, ilssont le plus souvent des agriculteurs remarquables, possèdent denombreux

troupeaux de bœufs, sont cavaliers (au moins dans le

nord), savent en généra! extraire le fer du minerai, sont robustes,fiers et amoureux de l'indépendance.

Quelques-unes de leurs tribuscependant, comme les Koulango,

les Dagâri et lesGbanyan, moins

intelligentes et plus craintives,n'ont pas su résister aux conquérants de la Boucle et ont fournides quantités d'esclaves, notamment dans la Côte d'Or anglaise.

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LANGUES OU DIALECTES PARLÉS A LA COT); U'tVOOU: 2)9

D'autres tribus, comme les Mossi, se sont depuis longtempslivrées

à de fructueuses expéditions guerrièresaux dépens

de leurs voi-

sins, ainsi quenous l'apprend le 7~ ~< Certains grou-

pementsont accepté la suzeraineté plus ou moins effective d'é-

trangersmusulmans (Mandé ou Haoussa) ou païens (Abrou,

Assanti) d'autres, surtout dans les centres commerciaux et sur les

routes des caravanes (comme à Ouaghadouhou Diébougou, Oua,

Salaga, etc.), se sont convertis en partie à l'tstam, s'habillent a la

musulmane, ont des mosquées et des écoles, et arrivent presque

à éclipser en civilisation les muaulmans étrangers établis auprès

d'eux.

Mais le plus grand nombre, même dans le voisinage immédiat

des grandesvilles, sont restés fidèles à leurs coutumes et à leurs

traditions religieuses et sociales.

Au point de vue linguistique,cette famille se divise en un cer-

tain nombre de groupessouvent fort différents les uns des autres,

assez difTérents même pour que les idiomes parlés par ces divers

groupessoient considérés comme des langues distinctes, ayant

chacune ses dialectes, mais ayanttoutes ensemble pourtant

des

liens de parentéfacilement reconnaissables. Chose digne de re-

marque certaines tribus qui, au point de vue linguistique, appar-

tiennent à des groupesdifférents, ont des mœurs et des caractères

ethnographiques presque identiques (par exemple les Lobi et les

Birifo).

Autant que me le permetl'état actuel de nos connaissances, je

propose de diviser en cinq groupes cette famille, à laquelle je

donne le nom de « famille mossi-gourounsi» parce que ces deux

mots sont les appellations vulgaires et répandues partoutdes deux

tribus les plus connues de la famille, tribus qui d'ailleurs semblent

être la souche des deux groupes les plus importants.En ce qui

concerne les dialectes dont je n'ai pu encore me procurerles vo-

cabulaires, je ne donne la répartitionsuivante que sous toutes ré-

serves, prêt à la rectifier et à la compléter lorsque l'occasion s'en

présentera.

A. groupe.On pourrait l'appeler ~-OM/~e ~OM! ou encore

groupe yani (à cause de la salutation la plus généralement usitée).

11 comprend les tribus suivantes

~sn.

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220 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

i°Lc8 Gurma, qui habitent entre les Mossi et le Niger orien-

tât, et ont auprès d'eux quelques Foulbé pasteurs etquelques

Haoussa;

2" Les JVor~o ou Jifo'o ou Mossi (Moshi ou Mushi sur les cartes

anglaises) habitent les régions de Koupéia, de Béri et de Ouagha-

dougou, entre les Foulbé du Liptako et les Samo du Yatenga au

nord, les Bobo-Niénigué à l'ouest, les Gourounsi, les Mampoursiet les Boussangsi au sud, et les Gourma à l'est. Ils seraient venus

du sud et auraient conquis leur pays sur des Houmbé (de famille

sénoufo probablement). Ils sonten général tatoués. Ils ont auprèsd'eux desMandé-tan,desHaoussaetdes Foulbé; un certain nombre

se sont convertis à l'islamisme

3" Les W~/c~'M/cou Dagâri-OuIë (Dagàri Rouges) habitent sur

la rive droite de la Volta Noire au nord du H" parallèle, à l'est et

au sud des Pougouli et des Bobo-Fing (région de Ba) ils ont aussi

une petite colonie à cheval sur la Volta Noire, à peu près à hauteur

de Gaoua (région de Gohoumparé ou Goumparé, Yâro ou Kyaré et

Kyessorhola). Leur dialecte est presque complètement identiqueà celui des Dagàri proprement dits;

4* Les Dc~w/ proprement dits (Dagarti sur les cartes anglaises)

occupent toute la région située entre le H" parallèle environ au

nord, les Gourounsi au nord-est et à l'est, les Gbanyan au sud et

la Volta Noire à l'ouest (régions de Ouassa, Hamala, Lorha, Oua,

etc.). A l'ouest de la Volta Noire, ils occupent de plus deux bandes

assez étroites allant, l'une de Guioumbalé au sud jusqu'à Simouan

au nord (9*47' à <0* 30' environ), l'autre de Goziri(<0'46' environ)

jusqu'au parallèle de Diébougou, où ils se continuent par les

Woulékwoulé. Leurs voisins de l'ouest sont les Birifo, qui se sont

plus ou moinsmélangés avec les Dagàri habitant à l'ouest de la

Volta; les dialectes des deux tribus sont d'ailleurs presque iden-

tiques. A Oua et aux environs sont établis des Haoussa et quelques

Foulbé les Dagàri de Oua se sont en grande partie convertis à

l'islamisme.

Les Dagàri se subdivisent en un certain nombre de sous-tribus

dont les dialectes présentent parfois quelques légères diiTérences

Ndrouman, Kpëlé~ Oua, Gban-né, Zéghe, Kyérépouo ou Kyéréba,Dafyélé, Daouâri, Birifo-Dagâri (mélangés de Birifo), Lobi-Dagâri

(mélangés de Lobi), Gbolé et Sorhola ou Dagâri-Ft (Dagàri noirs),

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIREMt

cesdernierstouchantauxGourounsietétantenparhetsIam~Lcs

Dagârinesont pas

tatoués en général; quelques-uns cependant

surtout dans le nord, portentsur les tempes lignes simples

ou doubles, verticales ou obliques,formée, de petites

cicatrices

presque imperceptibles;t

~h..h;n)~<.st

5" Les ~b (appeléssouvent à tort « B.nfon

~habitent

l'est

des Dagâri, depuis les monts Kpéré qui les séparentdes Koulango

de Bouna 9~~ environ), jusqu'aux environs du H" parallèle au

touchant à la Volta au sud de Guioumbalé et des deux côtés

de l'embouchure du Bougouriba;leur pays

renferme quelques

enc ~s~tées par des Lobi (nord-ouestde Dokita, région

de

Gaoua et des monts Dyoulou,route de Diébougou à Lorhosso). A

l'ouest, ils poussentdes pointes

entre ces enclaves lo~~u~

territoires des Komono, des Dorhossyè,des Gan et Lorho de la

région de Lorhosso, des Dyande Diébpugou

et des Pougouli du

haut Bougouriba.Les Birifo ne sont pas tatoués et sont tous

demeurés païens;

~cu ~(appelé~ou

les Assanti,ou Gwandja par les Haoussa, Btibara par les

Dyoula, Gouan, Gondja et Banjaue parles Européens)

sont en gé-

S tatouésde trois raies verticales sur chaque jouets occupent

les régionsde Bôlé ou Boualé, de Daboya

et de Salaga, entre la

Volta Noire à l'ouest et au sud, le Dako à l'est, les Dagbomaou

Dagomba etles Dagâri au nord; ils ont un village (Tantama) sur

la rive droite de la Volta Noire dans la circonscriptionde Bouna

(au nord-est de cette ville). Au milieu d'eux, dans les villes im-

portantes, sontétablis des Haoussa et des Mandé; dans les dis-

tricts du sud on rencontre desAssanti, des Koranza et des Abron

qui exercent parfoisune sorte de suzeraineté sur le pays.

Je les

avait à o ~ppaltésalafamille agni-assanti

mon excuse est

dans le fait quelesAssanti appellent

du

du Nta) les Gbanyanautochtones et les Assanti, Roran.a et Abron

qu'onrencontre en petit

nombre parmieux' ,r~

~L~sur les

1. Ce sont les musulmans de la région de Salaga que les Assanti appellent Ntu-

fufu (Nta Blancs), àcause peut-êtrede la couleur habituelle de leurs véteaients.

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222 VOCABULAtRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Mampoursi et les Gbanyan, à l'est de la Volta Blanche (régions de

Karaga ou Karga et de Yendi).

C'est probablement au même groupe qu'il convient de rattacher

les tribus suivantes

8" Les .S<w!o ou Tombo ou Somno (ne pas confondre avec les

Somono, Mandé-tan de tribu Ban-mana, qui habitent les bords

du Niger en uval de Ségou habitent le Yatenga (région de Ouahi-

gouya) et la rive gauche'de la haute Volta Noire depuis ses sources

jusqu'à hauteur de Boromo environ. On rencontre parmi eux des

Foulbé pasteurs;

9° Les 7~MrA! ou Kipirga habitent à l'ouest des Mossi et au sud

des Samo du Yatengu M. Binger les rattache aux Mossi ils ne

sont sans doute qu'une sous-tribu des Samo;

tO"Les ~Vo/wa habitent à l'ouest et au nord-ouest du Gou-

rounsi, entre Sati et Boromo, sur la rive orientale de la VoltaNoire, au nord des Dagâri; peut-être se confondent-ils avec ces

derniers, peut-être aussi leur dialecte est-il diEFérent. Le capitaineChanoine en faisait une tribu gourounsi, mais il faisait de même

des Dagâri qui, certainement, diffèrent sensiblement des Gou-

rounsi proprement dits. Des familles de Foulbé pasteurs vivent à

côté des Nonouma.

B. 2° groupe ou groupe gourourisi, du nom de la principale de

ses tribus. Ce groupe est entouré d'une sorte de ceinture, sauf à

l'est, par le groupe précédent, Ilcomprend les tribus suivantes

i° Les Guresi ou Gourounsi habitent entre la Volta Blanche au

sud-est et les Nonouma au nord-ouest (régions de Boura, Léo et

Sati), au nord des Gbanyan et des Dagâri et au sud des Mossiils sont en général tatoués de trois cicattiees en éventail sur

chaque joue. Quelques Haoussa habitent dans leur pays et ont

fait parmi eux des conversions à l'Islam2" Les venus autrefois du Gourounsi dans la région située

entre la Volta Noire et Bouna, n'ont plus actuellement que deux

villages, tous deux situés sur la partie française de la route de

Bôlé a Bouna Vonkoro, sur la Volta, etHimbyé, plus à l'ouest.

Ils racontent que leur migration se composait surtout d'hommes,qu'établis dans un pays à peu près inhabité, ils n'ont pu contracter

d'unions, ont eu peu de descendants et ont vu leurs villages dis-

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t'AHLËS A LA COTE U'tVOtME 223

paraîtreles uns après les autres par extinction. Us ne sont pas

tatoués. Outre leur langue, ils comprennentet parlent le koulango

3" Les Dc~ (appelés G~M par les Dyoula, ~o par les Abron,

~MrM parles Koulango et les Nafâna, Diammou ou Diomma par

M. Binger),sont venus, a une époque

fort lointaine, d'un pays

situé de l'autre côté de la Volta Noire et dans le nord, probable-

ment le Gourounsi, en même temps sans doute que la tribu des

Siti sous la pousséed'une invasion dagâri, ils furent refoulés

jusqu'au sud de Bôlé, passèrentla Volta, et fonderont dans le

nord-est et l'est de Bondoukou quatre agglomérationsdont trois

subsistent encore. L'un des chefs de la migration,nommé Sâfou,

fonda à l'est de Bondoukou un groupede cinq villages qu'il

appela Gyo~ (village des Cyo, du nom de la famille déghaà

laquelleil appartenait,

et qui est appelé G~!M-~Mou Gyo-ma

par les Dyoula, ~M (les Bourou de Sâfou) ou ~-M-~

(villagedes Bourou) par les Koulango, ~o

ou Assafoumo

(les Mô de Sâfou) par les Abron. Les autres colonies déghasont

G<ou Zaghala (au nord-est de Tambi) et (appelé

Buru ou Buro ou 7?o par les Nafâna et ~a ou ~a-~o par

les Abron, entre Assafoumo et Oûrigné-Soumbala). Quant à la

quatrième colonie, elle se trouvait à Pedago (appelé ~M~o

par lesNafâna et ~o par les Abron), entre Tambi et Sorhobango;

mais les Nafàna de Valusse étant venus s'établir à Pédagoala

suite de la destruction de leur village par les bandes de Samori,

les Déghaleur cédèrent la place

et se replièrentsur Guiarhala.

Les Dégha ne sont pas tatoués. Us ont en partie, sauf à Assa-

foumo, abandonné les cases à terrasses pourdes cases à toiture

de pailles.Ils ont auprès d'eux, à Assafoumo, quelques

Noumou et

quelquesHuéla. Outre leur langue, beaucoup d'entre eux com-

prennent le koulango'.

C'esl à la suite d'une double erreur que,sous le nom de 6r~~a

ou Diammou, je les avais, dans mon Essai de manuel agni, appa-

i Les Déxha avaient autrefois une colonie sur la rive gauche de la Volta Noire,

àDiamma et Tassalimo, où ils étaient métes aux Nafâna ou Pantara et à des mu-

sulmans Haoussa, et où M. Binger tes a rencontrés. Mais, après la destruction de

ces villages par tes bandes de Samori; ils se sont dispersés, tes uns se r~)!

Guiarhala, tes autres se laissant absorber par les Nafâna de Lorhaou Boué et de

Banda.

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224 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

rentéslinguistiquement aux Pantara ou Nafâna et aux peuples

Agni-Assanti.

Il conviendrait peut-être de rattacher au mêmegroupe les tri-

bus suivantes

4" Les ~an~a habitent leBorgou (région de Nikki), au sud des

Gourma, à l'ouest du pays de Boussa, au nord du Yorouba et duDabomé, à l'est du Kouandé; ils ont au milieu d eux des Foulbé etdes Haoussa. Les

A<~<~y<. ou Tchabé du njrd-ouest de Carnot-ville parleraient à peu près la même langue.

5' Les ~aMr!occupent les massifs

montagneux de l'Atakora(région de Nagon-Kaouri ou

Konkobiri);6" Les m~M~ ou

Mampourga et les ~<M! ou Kiamba ha-bitent la région de

Gambagha, à l'est du Gourounsi et au nord duDagomba. !1 convient peut être de leur rattacher les populationsdont Koelle a donné des vocabulaires sous les noms de

Z~a et deFc~a et qui semblent être celles du Boussangsi (régions de Sa-péliga, Djébiga et Pama au nord et au nord-est du

Mampoursi) etdu Mangou (région de

Sansanné-Mango et des peuplades appeléesKafiri par les

musulmans);7" Les ~7/0 ou ~M/o habitent près de la ville de Léo et sont

enclavés dans les Gouressi.

C. 3°groupe ou

groupe lobi, du nom de sa tribu la plus connue,Il est situé à l'ouest du premier groupe et comprend les tribussuivantes:

1Les Lobioccupent la région montagneuse de Dyoulou et de

Ganhoura ou Gaoua, enclavés au milieu des Birifo: ils ont aussides colonies au sud-est de Lorhosso et entre cette ville et Diébou-gou. Ils ne sont pas tatoués. C'est à tort que l'on confond vulgai-rement sous le nom de Lobi les diverses populations nues que l'onrencontre au nord de Bouna les Lobi n'en forment que la petiteminorité et la

langue lobi n'est pas comprise des autres tribus.2° Les /~M// ou Bougouri habitent au N. N. 0. de Diébougou

sur les deux rives duBougouriba (Rivière des

Bougouri ou Pou-gouli) et au nord-ouest des Dagâri-Gbolé et des Wouiéwoulé. H<semblent former une population intermédiaire entre les Lobi etles Dyan.

3" Les Dyan ou Dyan ou D~ï ou encore D.~M (Dian-nedela

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 225

'6.

carte Binger) occupen!. la région de Diébougou (Di6bougou,Molé,

Dolo); un certain nombre d'entre eux se sont convertis à l'isla-

misme sous l'influence, des Dyoula installés à Diébougou avec des

Haoussa.

4**Les Ga (Gan-né d.u nord sur les cartes) occupent la région et

la ville de Lorhosso. Près d'eux, au sud-est, habitent les Lorho,

sur lesquels on n'a que de vagues renseignements et qui font sans

doute partie de la famille koulango du même nom (voir plus loin).

L'influence de la langue sénoufo sur le dialecte gan est assez sen-

sible. [Ne pas confondre les Gà de Lorhosso (peuple mossi-gou-

rounsi) avec les Ga d'Accra (peuple agni-assanti), ni avec les ~<!

de l'Anno et du Dyammala (peuple mandé-fou), ni enfin avec les

Sénoufo-Nafâna appels G<! par les Koulango].

Peut-être faudra-t-il rattacher au même groupe

5° Les Myoru ou A~oyM de la région de Kong;

6' Les Kye/o, qui habitentau sud des Sya ou Bobo-Dioula;

7° Les Dor~<M~, qui habitent entre les Mbouin de Lera et les

Gan d~ Lorhosso et sur la route de Lorhosso à Bobo-Dioulasso;8* les Karaboro, q li habitent sur la rive gauche de la haute

Comoé entre les Mbouin et les Komono (région de Lorhognilé).

J'espère pouvoir étudier prochainement les dialectes de ces tri-

bus et leur attribuer définitivement la place qui leur convient.

D. groupe ou ~r<<pe bobo, du surnom donné à plusieurs de

ses tribus par les Mandé, qui les appellent Bobo, c'est-à-dire

« bègues », par dérision pour la langue qu'ils parlent et que les

Mandé comparent, à tort d'ailleurs, à un simple bégaiement. Les

membres de ce groupe se donnent parfois à eux-mêmes le nom

générique de Bwa. Ils sont en général tatoués. Ce groupe, le plusoccidental de la famille mossi-gourounsi, comprend les tribus

suivantes

i* Les Nyenige ou Bobo-Niéniégué, autochtones du Dafina,

habitent la rive droite de la haute Volta Noire depuis la latitude

de Dienné environ jusqu'à Boromo et Ouahabou, à l'ouest des

Samo, au nord des Wouléwoulé et des Pougouli, à l'est des Boua

ou Bobo-Fing, des Tara ott Bobo-Oulô et des Marka ou Soninké

du Markadougou. lls ont au milieu d'eux des Foulbé pasteurs, des

Dyoula et des Marka;

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M6 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Ï" Les 7?<~aproprement dits (Bobo-Fi ou Bobo Noirs des Dyoula)

habitent au sud-ouest du Dafina, entre lesNyenig"é et Bobo-Diou-

lasso

3' Les Tara (~o~o Ule ou Bobo Rouges des Dyoula) habitent à

l'ouest des Nyénigué, depuis le sud du Markadougou au nord jus-qu'aux Sya ou Bobo-Dyoula et aux Sénoufo-Tagba ou Tagoua au

sud;

4' Les (~oAo-G~~ ou Bobo Blancs des Dyoula) habitent à

l'ouest le pays des Tara, depuis San au nord jusqu'aux Tagba au

sud, pénétrant à l'Ctu~st le pays des Sénoufo-Bamana.

E. 5" groupe ou groule koulango, du nom de la seule de ses

tribus qui nous soit connue actuellement.

Les J~M~o appellent leur pays Kdlâ ou At<~ ou ~M/«-<M~o,leur tribu AM/o, ~M/~ ~~o ou A*0 (enfants du Koulan)et leur langue /M/M-~o. /M/M-yo ou ~M/o; les Dyoula les

appellent A/~Aa/a ou A/~Aa/a (Pakhalla sur les cartes), les

AssantiJV/WM-b, les Abron Nyora-fo ou A~Mr~-t~fo ou A'M~-

MM. Ils se disent originaires duMampoursi et seraient venus, il

y a six ou sept siècles, par le Dagboma ou Dagomba et le

Gbanyan ou Gondja, dans la région de Bouna; de là ils ont es-

saimé vers Lorhosso, puis vers Kong, puis vers Groum&nia et

Bondoukou.

C'est une de leurs familles, celle des Lorho, qui vint la premières'installer dans la région de Bondoukou, alors peuplée de Gbin et

de Nafâna. Cette famille habitait auparavant la région de Lorhosso,qui a conservé son nom (Z.orAo-AO, village des Lorho). A la suite

d'une invasion des Gan et de difficultés avec les Lobi, les Lorho

se replièrent sur Bouna, laissant probablement près de Lorhosso

quelques membres de leur famille qui ne seraient autres que les

Lorho que l'on rencontre aujourd'hui aux environs de Lorhopéni

(près et au sud-est de Lorhosso), où ils habitent des cases en terre

bâties sur des assises de pierre. De Bouna, les Lorho descendirent

avec d'autres familles koulango dans le Nasian, le Barabo, et jus-qu'aux confins de la forêt. Un chasseur lorbo établit un campe-ment de chasse à l'endroit où se trouve actuellement la salle à

manger du poste de Bondoukou la région était déserte et le gi-bier y pullulait. Des Gbin et des Naf&na du voisinage, ayant appris

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PARLHS A LA COTE D'IVOIRE 2!7

les succès cynégétiques du chasseur lorho, vinrent lui demander

de les laisser s'établir auprès de lui il leur désigna un emplace-

ment situé dans l'est, où se trouve aujourd'hui le quartier haoussa,

en leur disant dans sa langue, c'est-à-dire en koulango« ~a

guntugo (allez eu arrière !) Les Gbin et les Nafâna, ignorant le

koulango, crurent que le mot~MM~o était le nom de cet endroit;

ils y bâtirent des huttes de chasse dont le nombre s'accrut peu à

peu, jusqu'à faire un village auquel on conserva ce nom de <?MM-

/M~o, qui, déformé dans la bouche des tribus diverses qui le pro-

noBçaient sans le comprendre, devint GM~o, G~M ou Go/o~o.

Cette dernière prononciation est la plus répandue, mais on en-

tend aussi, surtout chez les Agni-Assanti, les prononciations G~o-

logo, T~o/M~M, Butuku, /?t/~M/-M et enfin ~o/ï~M~ que nous

avons adoptée

Les descendants de ce chasseur lorho, qui fut ainsi le premier

fondateur de Bondoukou, habitent encore aujourd'hui dans le

quartier où se trouve le poste. C'est longtemps après qu'eut lieu

l'arrivée des Dyoula venus de Bégho, suivie elle-même de la con-

quête du pays par les Abron (voir les chapitres Ht et V). Entre

temps, les Koulango s'étaient répandusdans l'ouest de Bondou-

kou, absorbant peu à peu les Gbin. Plus tard, ils suivirent des

familles Abron et Bonna dans la forêt, où on les rencontre jusquetout près d'Assikasso (Deimba, Toundoumou, Kouakou-Gbrira-krou sont leurs villages les plus méridionaux).

Actuellement, on trouve les Koulango répandus dans la majeure

partie de la région comprise entre la Volta Noire continuée par la

frontière franco-anglaise à l'est et la Comoé à l'ouest, le parallèle

9° 25' au nord et le parallèle 7° 12' environ au sud. Ils se retrouvent

même à l'ouest de la Comoé, sur la route de Bouna à Kong, jus-qu'en cette dernière ville, où ils sont connus sous les noms de

~Va~aï ou Nabe et de Z~erc. Dans le pays de Bouna (ou mieux

G~Mo) et dans le Nasian, ils forment la presque totalité de la popu-

lation et sont restés indépendants. Dans le Barabo, le Siangui et

l'Abron proprement dit, ils forment la majorité de la population,

mais sont vassaux des Abron. A Bondoukou et à l'est et au nord-

i. A remarquer qu'en gbanyan on dit butugu poursigniner Il à droite

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228 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

est de cette ville, ils sont peu nombreux, les Mandé dans les villes

et les Nafâna dans les villages formant la majorité de la population.

Leur langue est la plus répandue de toutes celles qui se parlent

dans la région de Bondoukou et es't comprise de la grande majo-

rité des Gbin, des Dégha, des Nafana, des Noumou, des Huéla, des

Dyoula et des Abron; ces derniers même la parlent parfois entre

eux de préférence à leur propre langue. Par contre, les Koulango

parlant l'abron ou le dyoula sont assez rares.Les Koulango sont demeurés païens même dans les villes où,

comme à Bouna, ils ont parmi eux des musulmans assez nombreux

(Dyoula et Haoussa). Ils ne sont pas tatoués en général; quelques-

uns pourtant ont trois ou quatre petites incisions parallèles près

des commissures des lèvres. D'autres ont des points en relief sur

diverses parties de la face et du corps, comme les Agni-Assanti.

Ce sont, je crois, les seuls membres de la famille mossi-gourounsi,

avec les Dégha de Guiarhala et Ouriké et les Siti, qui aient aban-

donné les vastes châteaux-forts en terre à terrasses, dits sokala,

pour adopter les cases à toit de paille ils ont dans le nord des

huttes à toit conique et dans le sud des cases rectangulaires avec

toit à double pente, analogues à celles des Abron, et qu'ont adop-

tées aussi les Naf&na.

La langue koulango est une cependant il existe quelquesdif-

férences dialectales suivant les régions les quatre dialectes prin-

cipaux sont ceux de Kong, de Bouna, du Nasian et de Bondoukou,

ce dernier parlé dans l'Abron, le Binié, le Siangui, le Barabo et

dans la direction de Bouna jusqu'à Bandoli, où se voient les der-

nières cases rectangulaires.

Le dialecte mossi a été étudié par le lieutenant Bluzet (Bulletin

du Comitéde /'A/r!~Me ~'a~aMe) et M. Félix Dubois a publié dans le

même Bulletin des vocabulaires mossi et gourma. Rien, je crois, n'a

été publié encore sur les autres langues ou dialectes de la famille

mossi-gourounsi, en dehors de quelques vocabulaires de Koelle,

sujets à caution et difficile à identifier; et de quelques mots

donnés par Bowdich, Clarke, Christaller et von François. C'est

pourquoi j'ai cru utile de publier ici de courts vocabulaires de

quatorze langues ou dialectes de cette famille ao~an. om/o,~a~y<! et dagboma (groupe mossi ou yani), guresi, M/t et degha

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 229

(groupe gourounsi), lobi, < (groupe lobi), tara et

(groupe bobo),M/~o de Bouna et ~M~o de Bondoukou (groupe

koulango), plus quelques mots puguli qui m'ont été fournis 'en1902 à Gaoua (cercle du Lobi) par M. le lieutenant Schwartz.

Les vocabulaires </<<, birifo, ~aMya, siti, degha, lobi et

/-M~o ont été recueillis en i 902-1903 dans les pays mêmes où se

parlent ces langues, auprès d'indigènes nombreux appartenant à

différents villages ils présentent donc des garanties sur lesquelles

je n'insiste pas. Le dialecte gbanyan étudié est celui de la régionde Bôlé.

Le vocabulaire dagboma a été recueilli en 1903 à Bondoukou

auprès de quatre Dagboma de Zan-mvorougo (Savélougou de la

carte Binger, au sud-ouest de Karaga ou Karga), qui avaient quittéleur pays depuis vingt ans pour vivre au milieu de Haoussa; leurs

informations ne sont donc pas absolument sûres, bien qu'ellesm'aient cependant paru dignes de foi, étant donné que ces gens

parlent encore entre eux, dans leur famille, leur langue ma-

ternelle.

Le vocabulaire guresi a été recueilli en i902 à Oua auprès d'un

Gouressi voyageant depuis plusieurs années enpays koulango et

birifo, mais très intelligent et spécialement doué pour l'étude des

langues puisqu'il en parle six en outre de sa langue maternelle, et

revu avec trois Gouressi amenés à Oua, vers 1897 par les bandes

de Babato..

Le vocabulaire ~y<? a été recueilli en i 902 à Gaoua (Lobi) auprèsd'un Dyan très intelligent, informateur sûr et réfléchi.

Le vocabulaire a été recueilli en 1902 à Gaoua auprès d'un

Lobi ayant séjourné longtemps à Lorhosso je fais mes réserves

sur l'exactitude de plusieurs expressions et sur la prononciation.

Les vocabulaires tara et ~y~ ont été recueillis en 1900 à Bouaké

(haut Baoulé) auprès d'un Tara et d'un Kyan de la région de San

qui avaient quitté récemment leur pays pour s'engager dans une

compagnie de gardes-frontières, mais qui, malheureusement,

étaientpeu intelligents etcomprenaient assez mal le dyoula, langue

qui me servait pour converser avec eux.

-w-

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230 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

1. M NMNÉBATMMW

1

Notes. – i. On a aussi en dagboma la forme /ar~a/b, qui signi-

fie « un seul ». 2. A remarquer que les formes ~y~, M~, nu

qui se retrouvent pour exprimer les nombres 2,3, 4,5 dans la plu-

part des langues mossi-gourounsi se rencontrent dans toutes les

langues agni-assanti. 3. Les Koulango (nord et sud) comptent

comme suit de 20 à 00 20 ipilo, 30 ~oï/o MMM~M, 40 ~o-/ïy~,

50 tpt0-~< nunnu, 60 !0- 80 ipio-nâ, iOO igo-kyeme.

D~àrt Birifo Gbanyan Dagbomà Gouretti Sitt Dégha

iyent yeni ya </e*1 Mtdd At/tAp~ kpe

2 ayi ahyi Ayt ayi Aa~e a~ ni

3 ata «ta ata ata A«<oro tAyoro <o~o

4 aMJre anJrt aHatt an~Ae &and! nd~o n(h'e

5ctMM anM aMM anM banu nMe nMme

6ayoMe ayo6t alio-be ayo&M &a:tdf) nüé-mbele mbe!e

7 ayoptce auoptce oyMput apwè balepè Mt/e-d!rd nnf

8 ani an! anni ant neüè Mye-tAt/oro tt<o/o

9 aM~a< awèy awii atc~t ntct Muc-n~o nndre

i0pt<* piè pie ptya n<fj!~ fi

Lobt Dyan Gan Tara Kyan Koul.-nord Kout.-Md

16y</t byel okpo do do taa taa

2 CMe~yJ y~ etïy~ ~ya ~y5 bila bila

3 oMen<tre ye~e~t ata ti <t <a! «M

-t~Meno! yend c~y~ tt<! M« H<ï na

5 yeMAa~ dyima mM'r onC onu <d <o

6 Mta~do mo<oda tMwr-~ttpo ode ozi Mro/tW-<a toro-ta

7 mo&o~yC mo/o~yo' tna~yô o~yô o~y3 -~yô <oro/în ~[yo

8 tnoAon~rt ntotote~t matMa! oti ote – -<a

9~yar<!o):rtp~ruH<~po<y«)f<tna~ de~tt en~Me –-na! – -na

10 ~y~rjpt ne~Apo kpogho pirule eoMe nunnu Mt!nM*

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PARLÉS A LA COTE D'FVOtRE 23t

i''L<M*Mre:

DagAri Birifo Gbanyan Dagboma Gouressi Siti Dégha

eau A-o-<! /ro-<? &o-6 ko-om le tty~ nerivière 1 kola kola kola kulu fuo kola kpolofleuve' M~e M~ne aderè ~c ~orAe mughe aderèfeu vu,bugu bughu bugu burhu Mtti! nini niniterre, pays' <e~ <c~e tefige <M~a~ tinkye hèle hare

village <~e <e~e <et~<. <~a te~a âne &~ #–

yi-ri yi-ri yt-re yi-ra boy dehi bwemaison 6

dyo, dye dyo <f:~a,da'

chemin* M.fe M-~ M-re so-re w~~

champ'T

pwo üao mwo pM <a~ <aAo wo, koomontagne' ~a~a <a~a <a!~a bwepierre Aan kure kubiri kurule daboyi bwe bwearbre gomd aa aa dao ~A~ da

boisàbrûter da <<art diro dat-e da da date

herbe* mwd M~~a~ hdre

orM/tMt suga

argent bitifer kutu

&Mru~o/tut'u ~6ùMtsoleil muna

lune Ayu

Lobi Dyan Gan Tara Kyaa Koul.-nord Kou).-eud

eau ~ant ~M~u ~yo ~om~ ~)/0 yo-Ad yo-Adrivière' 1

poni &o/o dagha t)MA~ va kolo-gho kolu-ghofleuve mtro pormM &MrM-~o &M?-M-ofeu dyi "ayM da-rha ~M rAa

terre, payN'<tna yyar~ <t~ <a M-M M.Ad

village'· dî gyo «r: /o-rAo do-rho ~o <M~o

–gyi ~tnt Jo &a<ï~o Ad!~o,Ae

maison* `kyoro ~oro <oyAo zi zj yo-~A~ yo-rAd

chemin*`

wd eye &M~o ~Ad

champ leo AAa-~yo AAa-<ït

montagne* ~a Mrî~o (.Ao~'o oho bô-kô Ao-td

pierre bukari <<MAp~ koe bibyo Mï.&d /<<-JM

arbre <tr< <y6 takugho vèi o~e a~M ~-Ad

Il. LES M<MM

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232 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. – i. On trouve aussi pour « rivière » les expressions

kulu et ba (dagâri), koli, kulu, ba et poli (birifo), pono et bû (lobi),

~yo/(dyan) ces expressions ne sont usitées qu'en composition,

kulu et koli s'employant suivis d'un adjectif, ba et &M s'employant

après un nom de village, de pays, d'accident de terrain, etc.,

comme kola. 2. Les mêmes mots, qui servent à désigner tout

cours d'eau important, sont employés pour désigner la Volta, le

Bougouriba, la Comoé, etc. 3. On trouve aussi en dagâri et en

birifo les prononciations ~Ac, /c~A<* et /c en koulango «ï-AJ

désigne plutôt la matière et~~o un pays. 4. Les mots donnés

en première ligne sont employés pour désigner l'ensemble d'un

village ou en composition après un nom d'accident géographique,

d'arbre, etc. les mots donnés en seconde ligne s'emploient en

composition après un nom d'homme et désignent l'habitation de

cet homme et de sa famille plutôt que le village entier; on les em-

ploie aussi pour désigner la sokala ou l'ensemble des constructions

où habite une même famille. 5. Voir la remarque précédente;

en lobi, on entend aussi prononcer ~orc. 6. Un « carrefour »

se dit sô-kyerè en dagAri et ~Mo/a/: en koulango-sud. 7. Un

« village de cultures se dit po-yire en gbanyan et <~M~Mt en dé

gha; on trouve aussi pour«

plantations les expressions popo et

pwo en birifo, po en gbanyan et kwo ou ko en dégha. – 8. En da-

gâri, birifo et gbanyan le mot ~a, ~~a ou ~M~a devient en gé-

rai en composition Kpere-tà « les monts Kpéré en dyan,

Mrï~o devient M dans le même cas. 9. Les mots donnés pour« herbe servent aussi à désigner la savane « foret M se dit /;or~

en birifo, /M en lobi, basi en tara et banu enkyan;

un terrain sa-

blonneux se dit /cra en dégha.– 10. Les Lobi et les Koulango

n'ont pas de mot spécial pour désignerl'argent; ils disent d~M/<~

Lobi Dyan Gan Tara Kyan Koul.-nord Kout.-sud

bois à hrûler <fye dabo na~Mt i de-M ~-A<)

herbe /<~H< M~<! wôgo ~tnt )!ïye tSt-A<) tMM:-A<)

or <~ tnara «tnu t<ïnu tOMO <oAa

argent" dy~ wart toAa

fer tert ~/o A~nu d~ye dryo

soleil" üiri o~tu berèku

lune" pûri puru /e~)/ô

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PARLÉS A LA COTE D'IVOtRE 233

lobi), soha-vllf'lgo (koulango), ce qui signifieor blanc ou bien

emploientle mot mandé wari. – i i. Les Lobi appellent le « ciel»

/a'~<Kya, la « pluie» tàmba, le « jour » M~'ï, la « nuit </M/M~a

les Koulango appellentle « jour » berè et la « nuit » dirè. i2.

Suivent quelquesmots « pougouli M eau ~/Ma, nviorejt)o/ fleuve

mohà, village dâzya, maison Ar?, montagne pa/o, soleil ure, lune

~CMO.

2° Le mobilier, les instruments, etc.

Note. – En dagboma« assiette » se dit /a en dégha

« v&te-

ment w se dit wûlu, « natte M /-e~, « chaise » kala, « porte» da-

DagAri Birifo Gbanyan Dagboma Dégha

tissu A<M~/a A!f<ene wagya yalo

houe kuri kuri AM~ pate

couteau nela ne~ nela sua bm'oTyi

arc <a-mÔ <a-mô ta ta ta

flèche pi pi pi

pot a poisson loüi lobi lobi

jarre dorho dorho <<o~A<! aurAo vi

calebasse mani mbane gbanne ot<!ne lu

Lobi Dyan Gan Koul.-nord Kout.-tud

tissu JM~ent &a&Mt'Au y<ïn<ofAa ~/a<a!-Aa

houe &ût<u pomS jhyo-gho Mnt&a

couteau «fo kpèru Aperi uz:M-Ad 6cre/<ï

arc ta a~Mt ~OM~e ~cApa-Ad <<)Apa-Ad

Nècue ~1sawd sawo

jarre ~a ~~onu dembye dèmigyu

calebasse ~ya&pdMt ~y~A~ AeyM

assiette kyeligyu

natte yalie

panier Ap<~chaise gbokubo

piroguet~s M.rM, M-~M

fusil gMntüi tüi

poudre j~a muMMmM. tüi-sige <ût-<t~yM

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M4 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

en lobi «carquois se dit /M; on dyan

« vêtement se dit~M, «

coupe-coupe ~~o en tara « tissu se dit ~.o« natte«jarre «~~ « calebasse chaise

0~~en kyan « tissu » se dit biisoro, « natte «jarre«calebasse » giyo ou gizo, «chaise o~M; en koulango-nord«

coupe-coupe se ditgarantyè, «

perles ~M, « savon~Men

koulango-sud «coupe-coupe .< se dit ~ca-~c, «

perles » di-r~ « savon M~!Ma, «

pipe terhèmyo.

3* L hamanité, la famille.

Dagâri Bihfo Gbanyan Dagboma GoureM. Siti j~gha

étre humain' ne-re n~ ni-ri nukobinlno-lo nèhomme aa~a a~a aa~ du bara &<ï-/o to.~femme porho porho porho p<~ A«M A~o Aj~enfant be-bile bi-bile At-&e bi-kalapère sa sa

mère ma ma ma ma ma “<!at8,aue bi, bye bi, be bia ambye bi bye, bichef aana dina nataesclave ~,rAg ~c~a ~y~ J

Lobi Dyan Gan Tara Kyan Kont.-nord K.ut.ud

être humain <nepe mvè ne ~g ~y~hg

homme ~t ko ba-no ba-nu ~y~j hènôfemme kyere karo ara ~o anu yerhè y~<;enfant &t-MMt aa~~&o hugu huku

père gya gya mamya! ataa

·

damère na ni ~a na na naats.ane bi bi bi bi-ya bi-ochef p~ort~o bè

paHa<u< w~eactave*

zarha zarha

Notes. L On trouve aussi pour « homme, être humain enbirifo w-M/a, en

gbanyan ni-salo, en dégha nè-lo et ne-be. 2.(t Frère se dit kyinu en dyan, biiyo en koulango-nord et c~ en

koulango-sud. En « pougouli » on a femme, halo ou hadoenfant, be-sala.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 2M

DagâriBirifo Gbanyan Dagboma Goureatt Siti

t~te zu zu-rhu zu zo-rho zu ?t)/(!-Aa

cheveux zMho&azM.Ao&azM-Ao&azo-e ft~-pMtto

yeuxMt~e nighe

nini siiia siüi

visage .M!~e"zant~Ae-zaMt~e-:a.

nez Myi M)/! nyu

oreille tobri tobri tobri toble towi

bouche nwani nM;e nto~e nagbani nohd nihi

dents ~!na ~MM t~na ~tMt ~M ttye/e

langue ze<f'ne zelene zelene zelene gft~e~

cou gbori ~or. ~o

poitrinebigya gbefli

ventre pM'o pM~o pwo pMn loya

dos por. pMW pM~ ~aa~aAo«)

main nu "M.r/tM nu-si nta-hu M~e na-~t

droite butugu nu-dirugu MS-~de

-gauche.MM-M HS-n~M

pied "â~ "~a Mâ&a napô natte nille

peau ganne ~"c

Lobi DyM Gan Tara Kyan Kout.-nordKo~ud

téte yû ~o-fAo tagha ~ô-AS ~tMO-Ao hu-o ~M

~<A,MAM-MtM~'AM-~t/MtÔ

cheveux !/M-<t~ ~)/<i"/y'~

yeux yiri~e ibye giya gyira P~

nez minkare Aare dagbanamohasi MoAr ~~a ~~d:

oreille nu abre ndane tHA~~ ~uu~o ~~o <~u

bouche ~<)

dents ~M~~ ~~dae yeghè ~~t./a ~rA~~

langue delemeri telèbihire telèbihire d<<&o delengbo

cou /or. ~a fuele fùe kulagye lemigyu

poitrine ~J

ventre bine humbyele doghè porho siyd·

dos pe~Mt ~M'~t kpena mant manS zeka zeka

derrière ~tMyo guntugo

cuisse puha A~ koko Att~o

pénis ka pyerodarho dua gbagyè

testicules da-biya dua-bio dorhô <~ofAo-~<)

vagin <~t AtrM piro~'ao ~ra-A<) «ra-Ad

4° Les parties du corps.

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236 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Lobi Dyan Gan Tara Kyan Koul.-nord RouL-tad

main tïyô M:<! deke nu-ghd nu-ghu

droite ~y~-A~o ni-boy nü-dyoghd nü-dyogko

-gauche ~ty~-tno/o ni-myanu nüeko nu-gokd

pied nô nekere dèghe na-rha na-paryo

doigt dyige, dyige

nuque ~e~&o <e~6o

épaule /~wo nu-go

sein ~o~Ao ~</C-~Ao

peau /o

sang MtMMte

ongle <<yt-«!~a!! dyt-sd!

&* AniaMax, plantes, alimenta.

DtgAri Birifo Gb~ayan Dagboma GoMretti Siti Dtgha

animal nëni nenni MtnnC MMtndt lam Marna

màle bara tare tare

femelle ne ne ne

petit &ye bi bi bia bi bi bi

cheval M~rt M~J

bœuf na-o, tt~ ni Ma- na-Aô na-C no!-Ad! Ma-Ô, nd

mouton pere pere pe~orAo pyorhô arvalaho peru

chèvre &M'a tM'a ~M)<F &a &M<) &oM &oM<!

chien ptpere

hyène ~um&ort~urn&Mrt.

singe HtaAC koko

étëphant wd gbala

oiseau gimye

poulet nwd MMa! !tMa! Ma gbila zaAa/e dyale

œuf nM)a~y<~ettù<t-cyo<e K<o~c!/<~<a~a/a y~a/~a/aMAa-a~ dya-ale

pintade ptnt pini

poisson kèle

serpent tc<)/« tp<)/M

mit(M)~t) ki ki Ad'~yaAyt y<ra

maïs AamaMt kamani «M'Aore gbuzugo

igname ~yûrt ~yart ~yûTt ~yùrt pi pe

arachides MtH&ye «M~ye tûm~ <uma! oa~ye

manioc &eM<fe ~&M<<e

riz malo

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 237

Dagtri Birifo Gbanyan Dagboma Goare~ Siti Dégha

haricotskyeku

farine yiran

painMgtMM.o M.o sa ~M Ao~ kwi

sauce zyeri :yeri"aAC dori

bi6redemila<ï

sel !/arc: !/arô ~arô yesa

viande K~t nenni Mt~ ntmttt lam

Lobi Dyan Gan Tara KyanKout~uord

Koul.-sud

Mimai ~no ka ta tua M~M n~M

mâle woaa

femelle ninhina nhire

femeUe "<

petitbi bi bi-ya bi-o byo bi

cheval gdgo gae

bœaf

mouton bana pio piro piro

chèvre &~ gbolo

chienboni bonu mand! pMe&uhu~M

hyènesedumo moë

· °~' kukuzilyu

lion gyülu kyahud

éléphantsamd samd <a <uM

éléphantyà-tulà

~Mfo &orom~o

antilopeburo

géomysloa lua

oiseaunumyeyo

poulet yold ~<ï kwe kwo zimi

œuf ~-p~no-~ ~a~o-i-~M~

poissonkio-ro kio

mil (sorgho) ~<duo gode zu-gà

petit mil debwe ~<koko-rho brezuvâ

maïs wologyddaba baduo sorho-zud brezugd

igname puri pway

arachides kola, yo ~a ~<marhatyi ka-kô

rizmi mi

&a-m0 kaa-kpo

farine

murhum

painMi~

sauce .< nagè

MeredeNt. <ama – –

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238 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Ao~c. Eu «pougouli M bœuf, Ma; mouton, pero; mil, ~/?.

REMARQUES SUR LES NOMS. 1° Composition. -Les noms com-

posés se forment par juxtaposition, le nom de l'objet possédé ou

dépendant se plaçant le second, ainsi que dans le rapport de pos-session ou de dépendance. Beaucoup de noms sont terminés pardes suffixes (ri, re, ru, ro, à, ha, hu, rha, rho, rhu, go, gô,

.~M, ~<), /-f), ge, ~e, ~M, etc.) dont il m'est impossible de pré-ciser l'emploi et la valeur exacte; ces suffixes disparaissent le plussouvent en composition. Exemples yi-ri «

village », yi-dàna« chef de case M (dagari); zu-rhu « tête », zu-koba « cheveux ?»

birifo); nu-hu « main », MM-za « main gauche (dagboma) lo-rho

« village », lo-rho-bèou ~o-~ « chef devillage » (tara); yo-ko « eau »,

y<)-<)«

éléphant d'eau, hippopotame (koulango-sud), etc.2° Pluriel. Je ne suis pas en mesure de donner les règles de

la formation du pluriel. J'ai pu constater seulement que, tantôt le

pluriel se forme par modification du singulier ou de son suffixe

nela « couteau », plur. ndèra (gbanyan); ~ou~-Aj « homme

plur. yigwo ou~M~o (koulango); yerhè ou yerè « femme », plur.

ye (id.) tantôt il se forme par addition au radical d'un suffixe

spécial ou par changement de la dernière voyelle du singulier en

u niri « homme », plur. niri-bè ou M~'M(gbanyan); na ou M~

« bœuf », pl. na-u (koulango); bye« jour plur. be-u (id). Il

semble que l'on puisse employer mdiB'éremment le pluriel ou le

singulier devant un nom de nombre ou un déterminatif indiquantla pluralité, bien qu'en koulango on paraisse employer le plurielde préférence dans certa'ns cas.

Lobi Dyan Gan Tara Kyan Koul.-nord Kont.-aud

karité M-M

huile nôme ~t-ro ~t neigye nye

tabac tamba aara aara

sel /ant <yo7''i~~ ~yam6 ZCMÔ /afï ~AJ /a<ï-~&~viande nûMt MMHo ka <~ tua n<!d'<() na-~Adcoton td'nttt't ~Me ye<e gisye yye<é~yMmiel soro soi

hydromel Mro- <ot~)ty<ï.

~OM!<!

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 239

ît! AtMECTMW ET MMMWO!<M

Les adjectifs, comme les noms de nombre, suivent toujours le

nom qu'ils déterminent, excepté les adjectifs possessifs et le

démonstratif ko (dag&ri et birifo), qui le précèdent.

Ot(!~ Birifo Gbauyan Dagboma GoureMt Siti Dégha

blanc 60 bo, büe kpèla dapele pM/u-M(!

rouge gye dyo a~e~a da<o/e sero

noir' 6/e & bila <fa6t~e gbilo

bon vyele vyele vyela MMre ee/o wele

moi m m ne, n n me me, n

toi ye, e ye. e i, e ye, e i, fe e e, a

lui, elle'1

o, a o, a o, a, è o, a 0, a u, 0 o,~

nous, notre tinu, <t ya

vous. votre bènu

eux, leur <t, a bu, &<~ Aa &<!mon n n n .M .M

ton e e e e i e

son' o. è o, è 0, è o, è o, è o

ce,cette,ces ko ko nô

tout, tous zza,6e&ye

Lobt Dyau Gan Tara Kyan Kout.-uorJ Kout.-fud

blanc' &M~ dabo puno kpuro CM /M ~yo

rouge dasye d<Mye :dMo zyd t)tt'(!ye u<ï-j/o

noir aa&M't <<a6M't pini pini M~t-Ao &t-Ao

grand ~e y&ô ~&d

petit oaeo<M'a fifyidi /f~

bon &wd se 8e kyere Ayeremoi tKe,mt,Mttn<M me md~tKe m<ï,meM<t mi, me

toi fi, i fi, fe e i, fo t, /b u, e, i u

lui, elle' 1o, a u, wo u u, a u, o o, e, a o, a

nous, notre <t, <a an a a bi bi

vous, votre ?! bi

eux, leur Mt, u ye Ae bè 6e 6a, d'

mon mi, n n mi, n mi, n mi, n me, n

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2'.0 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

lVotes. i. Les adjectifs qualificatifssemblent pouvoir s'em-

ployer, soit seuls, soit précédésde la particule da, qu'on retrouve

dans desnoms do tribus Dagâri, Dagboma, Da/yc/c, Do~etc.

–2. La forme abrégéedu pronom de la i" pers. peut être soit m

devant toutes les consonnes, soit m devant les labiales et devant

tM, devant les gutturales,n devant les autres lettres; je l'ai indi-

qué par m dans le premier cas, par n dans le second. 3. Les

formes o et a ne s'emploient pas indinéremment en dagâri, birifo,

gbanyan, gouressi et lobi, o représenteune personne

ou un ani-

mal, a une chose ou un sujetindéterminé; en koulango, la forme

a est celle qu'on emploiegénéralementdans les phrases négatives;

en dégha, la forme o sert pourle sujet et la forme 9 pour le régime.

4. La forme de l'adjectif possessifde la 3' pers. correspond

à

la forme a du pronomen dagari, birifo, gbanyan, gouressi

et lobi.

5. « Bon à manger se dit <? en dyan.–6. L'adjectif

démons-

tratif s'emploie aussi comme pronomen kuulango cependant,

le

pronom démonstratif a une forme spéciale a'~0ou a~M'o ou

encore ge ou ~e.

IV. – ~M VEMM

Da<!tn BtrtfoGbanyan Dagboma GoureMi Siti Dégha

étre(MH)m).

nepMétre.to

étre(ttM~t.)'na

aller ~re gere ua, tiera t/t/eM<ïn<M

partir gere,kyeni kyeni yeme,wèra kyema, tya kyale t<ï~e e~

venir wa wa wa zo,~

venir de iri iri iri yere ~t le

a'arr&ter :tKt zia a<yazia kye

i.obi Dytn Gan Tara KyM Koul.-nord Kout.-eud

tn /t i M"ï wâ i, Yi

son 1 o,<!r u <<' e

ce,cette.ces~u kt '"iy<ï "<ï

tout.tous'/y~ dyô -'P~

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 24i

Autres verbes passer, kpè; dire, ka; parler. wu (dagâri et

b:rifo); être nombreux, ~o~C; être rare, kake; frapper, /o;

aller à la chasse, barala; rire, lara; pleurer,~OM~ (gbanyan);

n~tre pas fini, syèle (gouressi);être grand,

A~; être petit,

doyeye voir, donner, attraper,lawè ou laüè; tomber,

~M/M; demander, ~on; connaître, gye (dégha).

o --11 -1

Dag&n Birtfu Gb&ny<m Dagboma GoureMt StM D<gh<t

se lever n,tr< MtAt esigi yMMMa~ gbolo iri

s'asseoir zini sine zènya zinimll AoHô tïyette so

secoucher~d! 9a P~ kyà

dormir ~<

mourir kyi kyi kyi ~a~ s~e sewo

être fini base &<Ma sa f{/~<' ~oM

être bon vyele vyele Nt/e/Mt-Mt-e velo wele

courir ï~ :omM<t kya

Mt~M wd M~ nye

prendre ~Aa

laisser c~ gelo

tuer ku ku ku /;o sua kpo kpu

mangerdi di didi didi di di

boire ~u fH/u /K/a ~<!

appeler yM~ yûle yûrhi '/u~·

Lobi Dyan Gan Tara Kyan Koul.-nord K.u~ud

étre(MMtiM)~mi kho

nepMétrea/a Mctt/e~a.o o kha

étre(tMh~a

ne pas étre

aller gala M ?~ fè, vè ya, bia ya, biya

partir yyala li yo fè fè biya, ya

venir' na, na ini ba bwe

.enirde te

s'arrêter gile genene

se lever yani uo yorho yorho

s'asseoir togho tyèta asi asi nese

8e coucher pi dye

dormir dare dyeire

mourir ki ki

te

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2t2 VOCABULAIRES COMPAHATiFS DE LANGUES OU MALELD.S

Lobi Dyau G*n Tara Kyan Kout.-nord Koat.-tud

être fini pe ma <yo~' MM M la la

être bon Atpd geri' se <e kyere kyerè

être grand. y~-J

étrepetit Au~t fifi

courir dMM< düi <yo syo

être loin ni

dire M ka A<&<ï

parler kili ka ka

voir yi

Mt~MtiM n</e,nt

faire

vouloir '/a<e kale meni meni

pouvoir pi

prendre gbo <t tt~&e.tt

laisser M si zeM

donner a a a ~ya

apporter gbara gbara

manger di gye di di di di di

boire ~6 ~y~ ne mi

appeler vye, üe od~Aa c<)yAs

ft!ft)tpMK ~M

tuer ku u ko ko

attraper <MAye <<<ty<!

demander. wa, wè wa

Notes. i. Les verbes attributifs /o ou ro(dégba), et wa

dyan) at /o ou lè (koulango) se placent après leur attribut. 2.

Les Koulango emploient le verbe yi pour signifier w venir en un

lieu, arriver » et le verbe da ou da pour dire « venir faire quelque

chose ».

V LA €<MUnMtAMMMt

Dt~Ari et Btdfo GbMyaa Dtgbemt

venir tca wa M

je viens, je viendrai m M'a n Hotca, m tpa n zo

je suis en train de venir m tpa na m m6 tpa

je suis veno m tce ya m wa ya, m wa ma n M yarAa

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PARLÉS A LA COTE D'iVOIRE 24~

DagAri et Birifo Gbanyan Dt~boma

viens M« M~ zo

je ne viens pas m ta wa 7M &a w« m &M zo

je ne suis pas venu m ba wa m ba wa m bi zo

ne viens pas da M~o da wa du zo

Gouressi StU Dégha

venir la ba M

je viens, je viendrai n la me &a me &M

je suis en train de venir me ne Aa me le ~<!

je suis venu n la re me ba me M la, me M f

viens la ba &~

je ne viens pas m &o la me Ae 1 m ma 6a

je ne viendrai pas m bo la me bè m ma le &a

je ne suis pas venu m be la me bè me a ba', m ma &<! Arr

je ne suis pas encore venu me ta bi /e

ne viens pas do la aAa 60 aba <"7

Lobi Dyan Gan

venir na ini ~a

je viens, je viendrai mi na m ini w&a

je suis eo train de venir mt ne na,

mi Mare

je suis venu mt na ri m ini u, m i~M m 6a ri

viens i na, na a ini ba

je ne viens pas m'a na ~<t m ini wa* me m ba wa'

je ne suis pas venu mi na a m'a ina M'a* me m Aa a MMt*·

je ne suis pas encore venu m~ na pa

ne viens pas /"o! na a «~ tni wa nom ~a M~at

Tara Kyan Koul.-nord Kout.-eud

ventr bwe bwe yi yi

je viens, je viendrai na bwe ma bwe mi yi me yi

je suis en train de venir m<ï bwe a ma bwe a <o mi yi*· lè me yi'

je suis venu* m bwe re m bwe rè mi yi me yi

viens i bwe,do btee* bwe, doho bwe' yi yi, lè yi

je ne viens paa na a A!ce am na bwe mi a yi-y* me a yi-y'

je ne suis pa< venu m<ï a! bwe am ma a! bwe mi kha yi e me <ï yi e

ne viens pas am vo bwe am vo bwe ma yi-y ma yi'y

oua&A~yiMeouaMd~yitte

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--qn~

2~ VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Notes. 1. La négation s'exprime en siti en changeant en la

dernière voyelle du verbe. 2. A la 3" personne (verbe négatif en

dégha), le pronom o se contracte souvent avec la négation a pour

donner le son <~a wa il n'est pas venu; souvent aussi, comme

en siti, la dèrnière voyelle du verbe se change en e ou en à la voix

négative, tout en maintenant la négation ma, a, ta, ou a~a.

3. La particule négative a de la t" personne devient aux autres

personnes un simple n (qui peut se changer en m devant une la-

biale et en devant unegutturale) fi n ini wa, tu ne viens pas u

n ini M~a, il ne vient pas yè n ini <~a, ils ne viennent pas (dyan).

4. On voit qu'au passé négatif, en dyan, la dernière voyelle du

verbe se change en a, de même qu'au passé affirmatif elle peut,

soit se faire suivre d'un u, soit se changer en u. 5. L'm qui pré-

cède le verbe est négatif; il se change en f1 devant une gutturale

et en n devant toute consonne autre qu'une labiale ou une guttu-

rale (gan). 6. La dernière voyelle du verbe peut s'élider devant

la double négation a wa (gan). –7. On emploie nam devant m, b,

/?, f, v, et Ma devant toute autre lettre. 8. Les particules do

(tara), doho (kyan), /o ou lè (koulango) sont en réalité des parti-

cules affirmatives qu'on pourrait traduire par« certes ». 9. On

a aussi en koulango-nord la forme ma mi yï-y (ma étant la néga-

tion de /o) et en koulango-sud la forme me m yi ay. Le y négatif

final peut devenir ~<? ou e en se changer en ne après une nasale

ce y (ye, e ou ne) se place après le régime du verbe, s'il y en a un;

mais, dans ce cas, il peut aussidisparattre ou bien se contracter

avec la dernière voyelle du régime pour changer celle-ci en e.

Remarques générales. Pour conjuguer n'importe quel verbe,

actif ou neutre, il suffira de remplacer le verbe « venir » par le

verbe choisi et le pronom de la 1r*

personne du singulier par le pro-

nom sujet convenable, en tenant compte des notes qui précèdent.On se rappellera que la forme du présent ordinaire peut aussi

s'employer pour le passé.

vi MLAce <MM mÉ<nmew

Tout régime, direct ou indirect, sur lequel ou veut insister, se

place au commencement de la phrase, avant le sujet du verbe.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 245

Sauf ce cas, le régime direct se place après !e verbe ou aprèsles particules de conjugaison ou de négation qui peuvent suivre le

le verbe et le régime indirect se place après le régime direct.Cependant, en degha, dans les phrases négatives ou interrogatives,le régime direct se place avant le verbe (entre les particules, s'il

y en a, et le verbe) il semble qu'en ~ara et en kya, le régime di-

rect se place généralement avant le verbe.

En lobi et en koulango, on fait souvent précéder d'une parti-cule de liaison l'infinitif complément d'un verbe; cette particule est

M ou ~aen lobi, le en koulango.

En koulango, le pronom sujet se supprime souvent dans les ex-

pressions usuelles; il en est de même pour le pronom régime de la

3* personne, dans toutes les langues mossi-gourounsi.

VU. -PBRMHM ET EXEMMLEM

°Dagari et Biri fo.

Viens ici, ~a~y~ ou wa ka; assieds-toi par terre, zin ~c; lève-

toi, M; passe, kpè.

Que dis-tu? ye wu la? il dit. o ka. Parles-tu dagâri? e M'Mna

Da~an? je le parle, m wu na le; je ne le parle pas, m ~a ~'M.

J'ai compris, m wa ya; je ne comprends pas, m bè wa ou m ba

M)<3.

C'est fini, a bas' ya; ce n'est pas fini, a ~a base; c'est bon, a

vyele; ce n'est pas bon, a ~a vyele.

Il remercie, o ka ~Mr!/b merci, m kampuri fo.

Quel est ton nom? e ~/M/è o la? ou yM/~ AJ? Comment appelle-

t-on cette rivière? ko /-o~a ,yülè o la? (cette rivière son nom est

comment?)

Bonjour, yani (on répète ce mot plusieurs fois en frappant dou-

cement des mains paume contre paume).

2" <MaMya'.

Mon père, n sa; ma mère, m ma; eh! l'ami, eh l'homme, n

a'a~a.

i. Voir les phrases et exemples pour quelques cas particuliers.

.r..w.

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~H VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Viens ici, wa za; va-t-en, uera ou üera allons; manger, Ma

didi; je bois de l'eau, n na ~M d'où viens-tu? y'iri bori ~?

où vas-tu? M~MC uera?

Comment t'appelles-tu?e yürhi na muna? (ton nom est com-

ment ?) comment s'appelle-t-il? o yürhi na muna? je m'appelle

Donko, n yürhi na D~o.

Je vais à la chasse, n na ~a/a/a; il a tué un bœuf, o ku ~<a

/M/ Il s'arrête, o <M~a; il se lève, o esigi e; il l'a frappé, o ~o

ma; il frappe une femme, o /o porho.

Il prend son couteau, o y~/or~ nela; ils prennent leurs cou-

teaux, ti MyorA~ ndèra.

il y a beaucoup de gens, niri-bè a ~c~yc &OM~ (hommes eux

tous sont nombreux); il n'y a pas beaucoup de monde ici, niri-bè

a kake za (hommes eux sont rares ici).

Je pars aujourd'hui, ne yeme dini, je part:rai demain, ne ycMe

Ay~; je suis parti hier, ne yeme ya zaani.

C'est fini, a sa ya; ce n'est pas fini, a Aa sa; c'est bon, a vyela

ou è vyela; ce n'est pas bon, è ba vyela.

Je m'en vais, tM~t~~ra; où vas-tu ?M~MC uera ouM~Mt üera?

c'est au village qu'il va, y!re ni o wèra il va au village, o

M~ra y!rp ni; ils s'en vont tous, li zza ~ya.

3° D<~o/Ma.

Viens ici, zo ka; viens vite, zo ka va-t-en, kyema; où vas-

tu ? a yila yenna? où est-il? o bè ~~< d est ici, o M ni; il n'y est

pas o yi a; il est parti, o yarha il n'est pas parti, o bi

Comment l'appelle-t-on? o yM/! ~o nubo?

Ils ont tué un bœuf, buko MaAo~ ils ne l'ont pas tué, ~M~M ko ou

~M bi ko ne le tue pas, du ko.

Merci, /!<~M~M; bonjour, yani.

4" Guresi.

Viens ici, la a; assieds-toi, ~o~; assieds-toi là, ~OM Wa a; ar-

rête-toi, (lève-toi, arrête-toi).

Viens manger quelque chose, la di ~on (viens manger aliment):

viens boire de l'eau, la le.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 247

Il est mort, o ~Ma~ re; c'est fini, a vyèle; ce n'est pa& fini,

a syèle; c'est bon, a wM~'c; ce n'est pas bon, a bo wure.

J'ai compris, n nye re; je n'ai pas compris, m be nye.

5"

Ils ont tué un homme, ~a kpo nolo ou &a kpo nole; un homme

est mort, nolo sewe; il n'est pas mort, u sewè.

Doù viens-tu? aenAy??je viens de mes plantations, ~M~/?~c

/a~o m ~a (je viens de mes plantations j'arrive); où vas-tu? e ne

~a?!~? (tu vas?) ou deri M~~? (où aller?) je vais au village, me

nândè âne; va-t-en, e kàle.

C'est bon, u velo; ce n'est pas bon, u c'est Sni.o~o~ ce

n'est pas fini, o kyohè.

6" Degha.

Mon père, m yà ma mère, n nà mon fils, m bye.Va, vdlè; viens, Aa; arrête-toi, kye; lève-toi, iri.

Donne-le moi, me; je ne te le donnerai pas, m ma e le tè (je

ne pas toi donnerai le pronom régime se place entre la négation

ma et la particule le).

Il est tombé par terre, o AyM~ hare; il n'est pas tombé, o a ~/M/e

ou wa kyüle.

C'est bon, o wele; ce n'est pas bon, wa wele; il est grand, o kane;

il n'est pas grand, o a kane.

Ils ont tué un homme, ~a kpu nèlo; ils n'ont tué personne, ba a

M~ mpwè (eux ne pas homme tuer); ne le tue pas, a~a mpu.

Il est mort, o <~o; il n'est pas mort, o a MM~.

Ils sont venus, ~a bà la; ils ne sont pas encore arrivés, ba ta

Aa/c.

Comment appelle-t-on cette chose ? ~o M~ o sonâ alè ro ? (chose

cette son nom comment est?) comment appelle-t-on cet homme?

M~ o sonâ a/~ ro? on l'appelle S&fou, o Mna <~a/M.

As-tu vu cet homme ? a ~o~o M~ M?? je ne l'ai pas vu, m ma J M?;

je l'ai vu, n M? j'ai vu une femme, n M? ~a~ di.

Je te demande si tu as compris,n aMon a nô A?? (je demande

tu as compris?) je n'ai pas compris, m, ma nô ~? je comprends,

K M9.

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2 48 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Je ne le connais pas, m ma J ~ye;je le connais, fi gye Cou

~yeMt<

Comprends-tu le dégha?e /e~<fe~a? comprends-tu le dyoula?

e le M~~enc? comprends-tu le nafâna? e le nô Ma/~ne? com-

prends-tul'abron ? e le M~ AMA??

Où est-il ? /o o do ro ? (pour le o le ro ou le o la /o, où il où est);

il est ici, o /o blla; il n'est pas ici, o to ~/a; il est au village, o /o

bwe bi où vas-tu ? le e la? c'est aux plantations que je vais, ~oo

me la je vais au village, me la bwe bi d'où viens-tu ? le e le 7 a?

(pour le e le la, d'où es-tu venu); c'est de Bondoukou que je viens,

Butugu n le.

Salutation !y<ou ~~M! ou ~y~!M (réponse y~).

7" Lobi.

Aujourd'hui, ni demain, ~<); après-demain, gye-be; hier,

.qye-àlè.

Chose, cette chose, ~y6; cet homme, tibeli kè ou tibile

kyè.

Comment appelle-t-oncet homme ? tibeli kè y~C u vyè ? son nom

est Guié, o yiri Gye.

Marche vite, gala korokore ou gyala korokore; viens, zMa ou

i na; viens manger, i na si di gyüru (toi viens nous mangerons ali-

ment) viens manger des ignames, ïKa di puri (toi viens pour

manger ignames). Donne-moi de l'eau pour boire, a mi ~t/CM!, n %y5

(donnemoi eau, je boirai).

Comprends-tu le lobi ? fi ni re Lobi ri ? je comprends, me nye

re ou me ni re je ne comprends pas, ma nye ~.ya.

Je l'ai vu, mi yi ri; je ne l'ai pas vu, m'a yi ga.

Il est en train de dormir, a pi ne dare (il est couché en train de

dormir) il est mort, a ki ri; il n'est paa mort, a ki a ou a ki pa.

Il a tué tous les hommes, o A?/ ri tibile fyè o (o explétif); ne tue

pas cet homme, ~M a ~oe/: Z'è.

Que veux-tu ?e~/? nyàli ? je veux acheter un pagne, me ya/e

n ti ~ï (li « acheter ») il n'y a pas de pagnes, ~M 'a a/a

il y a des pagnes dans notre village, /yew àli sa di où est-il ?

ka à ? (pour ka a ali r il est à la maison, a àli kyoro.

Va l'appeler, gala ba üe o (va pour appeler) il vient tout de

suite, a na hene; où vas-tu? ka fi ngala ? d'où viens-tu ? /'a fi ?̀?

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 249

je viens de Bouna, ni te re Gbôna; je vais à Diébougou, mi ~a

Z)~<?~M~M.

C'est fini, a pe re; ce n'est pas fini, a pe pa.v mè re lyoroIls font la guerre, re; ils font une maison, t/ re ~~o

ou wi mè re Ayoro.

J'ai bien faim, komere ~cr~nenè (je ne puis donner l'ana-

lysede cette phrase).

8° D~.

Va, a li viens, a ini assieds-toi, a lève-toi, a sye; couche-

toi, a dye; arrête-toi, a ge; parle, a kili.

M est grand, gbè 9; c'est bon à manger,aa S (bon être on

n'exprime pas en général le pronom sujet indéterminé) c'est bon,

~<); ce n'est pas bon, u m bd wa ou u n <? wa (ce n'est pas bon

à manger le pronom s'exprime dans les phrases négatives).

Que veux-tu? mana fi kule?c'est du mil que je veux, ~6

prends-le,a gbo; laisse, ne le prends pas,

a ~o wa.

Viens manger, a ini gye dûru (viens manger aliment) boire de

l'eau, ~~M/MM.

Tue cette hyène,a u yMOJ u; ne la tue pas, /<? M~ u wa je ne la

tuerai pas, w'<x u wa.

U est mort, ki M; il n'est pas mort, M wa.

Cet homme qui est là, imbi M wo <)w~ (homme ce il est là).

il y a de l'or, mara dyo il n'y a pas d'or, mara n wa.

Il vient, ini; il est venu, inu; ils sont tous venus, inu;

personnen'est venu, M ina wa (homme aucun est pas venu).

C'est fini, ma o (o explétif)ce n'est pas fini u m ma wa.

C'est loin, M' (être être loin) ce n'est pas loin, u wa.

Que dis-tu? mana fi ~o?je dis que. me so do. ou m'aso do

(souventon fait précéder

le verbe d'un a, au présent comme à

l'impératif).

Parles-tu dyan? /? kili D~M?je ne sais pas parler dyan, m'am

pikili D~~M wa (je ne peux pas parler dyan on voit que le

régime se place entre le verbe et la négation M'a).

i La particule u qui indique le passé sert aussi à affirmer )'ac)ion ou t'état à

n'importe quel temps ki u, il est certainement mort, il a fini de mourir. La

négation wa (u a) n'est autre chose que la négation de u.

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250 VOCABULAIRES COMPARATIFS UË LANGUES OU DIALECTES

9° G~.

Viens ici, fa fa; assieds-toi, e ta; lève-toi, ya; va-t-eh, yo;viens manger, ba an di (viens nous mangerons).

C'est fini, ~o~ï ri; ce n'est pas fini, ke bo (cela reste).

C'est bon, /-e ~c/ ce n'est pas bon, Ac gera wa.

10° Tara.

Mon père, mi ma; ton përe, wa ma mère, M na.

Apporte un mouton, piro gbara.

C'est très bon, u se ~a/Mya; c'est bon, u se; ce n'est pas bon,

u a se (u a mimu, ce n'est pas bon à manger); ils ne sont pas

bons, a <e.

Viens ici, bwe e; va-t-en, do fè; assieds-toi, i asi; lève-toi, i ni;

où vas-tu? /b we? (tu vas où?); d'où viens-tu? fo lo we? où va

cet homme ? ~H~ mvè we; je vais au village, ~a a lorho.

Il est mort, a huru.

J'ai faim, inû mi; j'ai très faim, ina mi Ao~a; as-tu faim?!~S

vo? donne moi de l'eau, a me a (donne-moi pour boire).

Il y a de la viande, ta mi hè (viande est ici) il n'y a pas de

viande, ta o miomio (viande n'est pas du tout) où es-tu ? fo mi

~tï-MW? il est par terre, mi ~ï il est chez lui, mi zi ou mi azo (être

maison le pronom sujet de la 3* personne se supprime très

souvent).

Comment appelle-t-on cela? gyenue byeo? (nom comment?)

quel est son nom ? a gyenue ?

Aujourd'hui, ziya hier, ~Aa demain, giro.C'est fini, ?MM lu manges, /b a aï il court, o a aMMï (on place

souvent un a devant le verbe au présent, à l'impératif et à l'infi-

nitif, comme en dyan).

if~a.

Mon père, mi ~a; ton père, ma /My~; ma mère, n na.

Apporte un mouton, piro gbara.C'est très bon, u se ~re; c'est bon, u se; ce n'est pas bon, ma

M Mou am M se.

Viens, doho bwe; va, doho fè ou do fè; assieds-toi, doho asi;

lève-toi, a~o~~Mo où vas-tu? ab~o M~c? (certes aller où ?) d'où vient-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 251

il? o lo ~?je vais au village, w7 mvè a/o ou mbo a /o; où va t-

il?0/?

Il est mort, ho WM~M(certes être mort); il court, doho düi.

J'ai faim, wS na (faim est dans-moi) ou wa ~~0; tu as

faim, MS-/b;donne-moi à boire, a me m'a (voir pour a placé

avant le verbe le dernier exemple tara); viens manger, bwe a di.

Il ya de la viande, tua mi hè; il n'y a pas de viande, <Ma o

~ïo~toyc.

Où est-il? M~? (être où?) il est par terre, mi il est chez

lui, MMZ~.

Comment l'appelle-t-on?a ~M~?

ou ~eMMC?

Aujourd'hui, z~e; hier, !MM; demain, giro.

C'est fini, vo.

i2"~M~o(Bouna).

Les Dyoula,Sorho ou Sorhorho; les Assanti, S~~MorAo; les

Abron, ~o~oles Européens, Yevwà ou Yevwl (les Rouges).

Parles-tu koulango? uka ~o?

es-tu Koulango? ~M~o

e lo?

Tu es bon, u kyere tu n'es pas bon, u a kyere-y tues méchant,

u ~a; c'est bon, o A~e; ce n'est pas bon, a a kyere-y;il est

méchant, e ~ya ou o ~ya. n

Tu es gros,u qb6-ndya;

tu n'es pas gros, u a ybo-ne; c'est loin,

asd; ce n'est pas loin, &y<' ou e kudi (c'est court).

Cet homme, ~~C; un homme rouge,ou

uM~ye cette chose, sM~MA~ ou SM~ kwù.

Comment appelle-t-oncela? SM~~<) kolè mi wa (chose nom je

demande) ou ;zM~<) kolè ~? (chose nom comment?)

Où va ce chemin? ~a~o ~o al'a kha ya? (chemin ce où il est

allant?) il va aux plantations,bia AAa~y~.

D'où viens-tu ? alo u ~M ? je viens du village, mi ~M ~o-~<)

re; où vas-tu? alo ya ? je vais à la montagne, mi ya&o-e. Viens

ici, yi fay va-t-en, ya fi; assieds-toi, ~:M; lève-toi, yorho;

marcbe vite, bia Ap~

Donne-le moi, /ay (donne ici); je ne te le donnerai pas, ma

~~e (ma est négatif; o~~ est pour <M~o ye, ye étan t

la particulede négation).

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252 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Prendre, <~ ou e. Je tue un homme, mi ko ny6; ne le tue

pas,o~ ko e ne; un homme est mort, ~y~ e pi

Que demandes-tu ? u wa ? rien, govè elè je demande du

sel, mi ~/a~

C'est fini, o la ou o //o ce n'est pas fini, kha la e que dis-tu ?

u ~a ? où est-il? kho a c ? (être où ? e est explétif,a « où » devient t

alo ou ala quand il y a mouvement, de même que bè« comment? M

devient ~/a «quoi ? »); il est ici, kho /o/? (être certes ici); il n'est

pas ici, kha /ay e.

Quel est ton nom ? M y:o/a ? (toi ton nom comment ?)

Ils s'en vont tous, be ya pyè.

< 3" jSMa~o (Bondoukou).

Les Dyoula,et en général tous les Musulmans, ~orAJ (d'où le

nom de la ville de ~orM~o, le vulage des Musulmans) les As-

santi, ~MMorAo; les Abron, J~o~~o; les Européens, Bureni

(mot abron).

Mon père, n da ma mère, Ma mon fils, m bi.

Es-tu Koulango? A'M/~o ?u? parles-tu dyoula?

M 5'orM-

~o ? parles-tu koulango? M Kula-gho ?je ne parle pas, ~K a

~t~p-y (je ne parle pas cela) je le parle, ? ~M ~e.

C'est bon, o kyerè ce n'est pas bon, a a kyerè-,y; il est gros, o

il n'est pas gros, a a.~o-~e; c'est fini, o la ce n'est pas fini,

<t a la-y.

Une chose blanche, zu /M-~o une chose noire, sM-~o ~-Ao.

Comment appelle-t-on cela? zM~o kara zi ? (chosesleur

nom comment ?) c'est un pagne, gyatarhalè. Comment t'appelles-

tu ? lè a ka u s: ? (certes on dittoi comment?) on m'appelleKoua-

dio, ou ~Aa m ~M~a<~<

Où vas-tu? M ya hay? (certes tu vas où?) je vais au village, lè

mi ya ~o-M d'où viens-tu ? ? M gu hay? je viens des plantations,

~K ~M ~/<J~ï di; je viens au village, /è mi yi ~~o-M.

Viens ici, yi fay;viens voir, aa yi (viens pour venir); viens

manger, da le di; va-t-en, ? ya.

Donne-moi de l'eau pour boire, ~ya ~o~ le mi; viens le cher-

cher, yi ~~e ge; que veux-tu? lè béla u meni? je veux mes affaires,

mi menime zM~o je veux du sel, mi meni /a~t~M.

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PARLÉS A LA COTE D't~OtRE 253

J'ai tué un homme, me ko ~y~; je ne l'ai pas tué, me m ko

o-y il est mort, o pi; il n'est pas mort, a pi e.

Marchez, biya ou bia. i--Aujourd'hui, da; demain, ~o; après-demain,

h.e.

byekya; avant-hier, A~Matin, ~-y~; midi, berè-

kerè ;soir, y.Un jour, bye laa; deux joura,

trois jours, ~MA~.

Beaucoup d'hommes, ftyugo berepo; beaucoup de femmes, ye

&o~o-~o; beaucoup de bœufs, MaM nipo.

Salut (en arrivant dans un villageou dans une case), tugbàda

(répété). Réponseo/t<

Bonjour (le matin), dagwa (répété); réponseBon-

jour (à midi), berèkerèda; réponsetirada. r- Bonso.r

(répété); réponsemaleda.

)

Adieu, mi ya ben li; réponseM ~K A~a.

Merci, mi gyase ~o:; réponseM~.

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a

CHAPITRE VtH

Les langues étrangères.

Sous cette dénomination, je range les langues qui, bien que

parlées à la Côte d'Ivoire et dans les pays voisins par un certain

nombre d'habitants, appartiennent à des familles dont l'habitat

propre se trouve situé ec dehors de la région qui nous occupe.

Ces langues sont le AatMa, le pular, l'arabe, le «pigeon-english

»

et le « petit nègre ». Je ne m'étendrai pas à leur sujet, les trois

premières ayant été maintes fois étudiées et les deux autres M

n'étant que des patois de langues européennes.

i° Hausa. Le haoussa est l'une des langues nègres les plusdéveloppées, en même temps que les plus harmonieuses et les

plus faciles à apprendre. Nombreux sont les ouvrages qui en

traitent. Ses principales particularités sont l'emploi de formes

spéciales pour le féminin des noms, adjectifs et pronoms la

diversité des pluriels do ses substantifs la richesse de ses formes

verbales et de ses termes abstraits. L'habitat propre des Haoussa

se trouve entre le Niger Oriental et le Bornou, du Sahara au

confluent de la Bénoué et du Niger; mais, aussi doués pour le

commerce que les Soninké et les Dyoula, les Haoussa se sont

répandus fort loin dans toutes les directions et possèdentdans

toute l'Afrique centrale des colonies prospères, où leur langue est

parlée par eux et souvent par une partie des autochtones.

A la Côte d'Ivoire, on trouve des Haoussa à Bondoukou, à Bouna,

à Groumânia, à Marabadyassa; à là Côte d'Or, on les rencontre à

Coumassie, à Ouonki, à Kintampo, à Salaga, à Oua, à Gambagha;

dans le 2' territoire militaire, ils ont des colonies à Diébougou,

à Bobo-Dioulasso, etc. La langue parlée dans ces différentes villes

ne diffère pas sensiblement de celle parlée dans le Haoussa propre,

à part quelques expressions locales assez rares d'ailleurs. En

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LANGUES OU UtALËCTES t'AMLËS A LA COTE U'iVOiKË 255

général les articulations c~ et /<-Ase prononcent plutôt ~< et ~A ou

même Ay shi na ~a/?,« il vient » ~a~Ac, /~a~e ou ~a~e.

« une

femme".

Sur les marchés de Kintampo, Salaga et Oua, le haoussa est la

langue usuelle à Bondoukou, il est parlé par tout le monde dans

le quartier des teinturiers, qui sont, soit des Haoussa, soit des

Kanouri du Bornou. C'est aussi la langue officielle des tirailleurs

anglais, bien qu'il y ait très peu de vrais Haoussa parmi eux.

Les Dyoula appellent les Haoussa Maraba ou ~fa/ar~a.

2" Pular. La langue parlée par les gens que nous appelons

des noms divers de Toucouleurs, Peuhls, Foulah, Foulant, Fella-

tah, etc., est désignée par eux-mêmes sous le nom de /)M/ar (pou-

lar) ils donnent le nom de Al-pular ('a/~M/ar ou hal pular, parler

poular) à l'ensemble des peuples qui parlent cette langue, quelle

que soit leur couleur ou leur origine, réservant les appellations

spéciales de Pullo (pluriel T~c) à ceux d'entre eux qui sont

demeurés pasteurs (comme ils l'étaient tou.3 sans doute à l'ori-

gine), de Laobe à ceux qui exercent des métiers manuels et enfin

de FM/a-~c (mot soninké employé seulement en Afrique Occi-

dentale) aux gens d'origine poular qui ont oublié leur langue pour

adopter un dialecte mandé et qu'on rencontre principalement

dans le Bondou, le Bambouk, le Dinguiray, le Fouta-Diallon, le

Ouassoulou, le Minian.

Ils semblent ne faire entre eux aucune distinction de couleur

certains sont presque blancs, d'autres sont rouges, d'autres sont

noirs les uns ont les cheveux lisses, d'autres les cheveux crépus;

les uns ont les yeux bleus, d'autres les yeux bruns ou noirs. Mais

ils considèrent tous les hommes parlant le poular comme formant

une seule tri bu.

Suivant les pays où ils habitent, les Poular on)L ou n'ont pas de

noms de famille; ceux qui habitent parmi les Mandé ont des noms

de famille spéciaux,bien que plusieurs de ces noms (Diallo,

Sidibé, Sissé, Diakité, etc.) se rencontrent aussi chez les Manenka

et les Soninké et surtout chez les Foulanké.

Ils ne font pas la distinction que nous faisons entre Peuhls et

Toucouleurs; ainsi nous avons coutume de dire que les Toucou-

leurs ont fait la guerre aux Peuhls dans le Massina; pour eux,

.r.

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2M VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

il s'agissait simplement d'une guerre entre deux tribus poular de

même race. Le nom de « Toucouleur », vient du mot T~o/or ou

7~M/~ employé par les Oùolof pour désigner tous ceux qui

parlent poular, qu'ils soient rouges ou noirs, mot qui peut-être

doit être identifié avec yMrM/ « Soudanais »; quant au mot

« Peuhl ou « Peul », c'estsimplementiemot~M//o malprononcé.

La racine de leur nom est /M/ (singulier pul); de là viennent les

mots/w/'ar ~M/'a/ou~M/-Aa/, langue de Poul), ~M/'oou~M//o (un

Poul), Ful-be (des hommes Foul). Les peuples de langue poular

sont appelés Fila ou Fula ou Fulani par les Mandé, ~a-a~Ac

(pluriel ~M/a~'a ou Fulani) parles Haoussa.a/a par les Kanouri

du Bornou.La langue poular est une. Mais à cause de l'immensité de son

domaine (on trouve des gens parlant poular depuis le Ouadaï à

l'est jusqu'au basSénégal à l'ouest, et depuis la limite sud du

Sahara jusque près de Féquateur), à cause aussi du fait que, à

l'exception de quelques groupements, les gens de langue poular

ne forment en général qu'une faible minorité dispersée au milieu

de tribus de langues diverses, les idiotismes sont nombreux dans

chaque groupe, certains mots étant spéciaux à un groupe et peu

usités ou inconnus dans les autres. Cependant un Poular du Séné-

gal peut converser sans grande difficulté avecun Poular duSokoto,comme j'en ai eu la preuve plus d'une fois.

Quelle que soit l'origine des Foulbé de race pure, il est bien

certain que la langue poular n'a rien de commun avec les langues

des autres peuples de race blanche qu'on rencontre en Afrique,

Sémites ou Hamites; au point de vue des radicaux, on peut lui

trouver quelques analogies, peut-être purement accidentelles,

avec certaines langues nègres (en mettant de côté, bien entendu,

les emprunts faits par le poclar aux langues nègres voisines et par

celles'ci au poular); mais cette langue a des caractères bien spé-

ciaux, qui la mettent à part parmi tous les idiomes parlés en

Afrique. Les principaux de ces caractères sont l'altération de la

consonne initiale de la racine pour former des plurials ou des déri-

vés la distinction nette, au point de vue morphologique et dési-

nenciel, des noms se rapportant à l'homme et de tous les autres

mots (genre hominin et genre brute de Faidherbe); l'importance

considérable des suffixes et le rôle joué par les suffixes d'individua-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 257

lisation, et dont le résultat se manifeste en phénomènes que l'on

a attribués à tort à des fantaisies euphoniques, par exemple dans

l'accord des prétendus adjectifs avec les noms, enfin le rapport de

possession ou de dépendance marqué par simple juxtaposition, le

nom du possesseur se plaçant le second (ce dernier caractère seul

est commun au poular et aux langues sémitiques et hamitiques,ainsi d'ailleurs qu'au haoussa). Ces caractéristiques de la langue

poular ont été très nettement indiquées par M. le D'' Tautain,

actuellement Secrétaire général de la Guinée française, dont le

travail est certainement le meilleur qui ait été publié sur cette

langue.

Les pays où l'on rencontre des gens de langue poular sont prin-

cipalement le Ouadaï et les pays voisins à l'est du Tchad, où ils

sont surtout pasteurs et n'occupent aucune situation politique;le sud du Baguirmi, le Logone, l'Adamaoua, où ils sont pasteurs

également, mais où certains d'entre eux occupent des situations

politiques et religieuses importantes; le Bornou, où ils sont

simplement pasteurs; le Kano, le Sokoto, le Gando, où ils sont

à la fois pasteurs et guerriers et où ils ont acquis la suprématie

politique et religieuse; les pays du nord de la Boucle du Niger

(Torodi, Liptako, Hombori, Djilgodi, Mossi, Yatenga, etc.), où on

les rencontre, tantôt en groupes indépendants, pasteurs, guerrierset marabouts, tantôt en groupes plus ou moins vassaux des tribus

au milieu desquelles ils se livrent à l'élevage, tantôt par familles

isolées de pasteurs, tantôt enfin à l'état nomade, pasteurs et cara-

vaniers les pays de la haute Volta, où ils sont en général pas-

teurs, tantôt sédentaires, tantôt nomades, gard&ntdes troupeaux

pour le compte de propriétaires indigènes oa 'étrangers; les paya~j~entre le haut Bandama et le haut Niger, où ils sont pasteurs, cara-

vaniers et quelquefois cultivateurs; -le Massina, oùils sontguer-

riers, cultivateurs et pasteurs; – le Ségou et les pays Bamana et

Soninké, où ils sont pasteurs et cultivateurs et ontété guerriers et

conquérants le Fouta-Diallon et les pays voisins, où ils sont

surtout pasteurs et cultivateurs; –le Fouta-Toro et le Rip, où ils

sont pasteurs et cultivateurs, et en général indépendants.

La majorité des gens de langue poular est musulmane, bien que

certains groupes isolés soient demeurés païens, surtout les groupes

où les Foulbé blancs sont eu nombre supérieur aux Foulbé noirs.

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258 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Parmi les musulmans, les uns, surtout les noirs, sont dévots et

font du prosélytisme;les autres, surtout ceux qui sont unique-

ment pasteurset les nomades, ont un islamisme au contraire très

tolérant et très superficiel.

A la Côte d'Ivoire, on rencontre des gens de langue poular à

Bondoukou (commerçantset convoyeurs de troupeaux),

à Bouna

(convoyeurs de troupeaux),dans le cercle de Kong (pasteurs)

et à

la côte (commerçants).Les caravanes composées

de Poular

viennent principalementde Ségou, du Massina, de San, de Oua-

habou, de Boromo.

3" Arabe. Dans la région qui nous occupe, l'arabe n'est parlé

réellement que par les quelques Maures du Sahel sénégalais qui

viennent échanger du sel et des bœufs contre des colas. Un grand

nombre de Noirs musulmans connaissent l'arabe et le connaissent

même bien mieux qu'on ne le croit généralement, mais, en dehors

de quelques formules et complimentsde politesse,

ils ne s'en

servent presque jamais en conversation. Ceux mêmes qui sont les

plus versés dans cette langue éprouvent une grandedifficulté à la

parler, faute d'habitude on peutexactement comparer

leur cas à

celui de nos latinistes qui voudraient parlerlatin.

En tout cas, l'arabe parlé dans le Soudan occidental, qu'il soit

parlé couramment par des Maures. ou ânonné par des Noirs, est

l'arabe écrit ou arabe littéral. Les dialectes parlés du Maghrebet

de l'Orient sont inconnus et ne seraient pas compris. On parle

en prononçanttoutes les voyelles

et en employant les cas, les

temps et les formes de la langue écrite, quoique en les employant

de façon très irréguliëre et souvent fantaisiste.

Mais si l'arabe, en tant que langue parlée, n'a qu'une impor-

tance négligeable,il en a une considérable en tant que langue

écrite. Si l'on met de côté les Noirs européanisés élevés dans nos

écoles et la petite tribu des Vaï, on est forcé de constater que les

Nègres de l'Afrique Occidentale n'cnt qu'une seule langue écrite

à leur disposition l'arabe. Cette langue est répandue parmitous

les mulsumans des villes, Mandé et Haoussa; les écoles où on l'en-

seigne sont nombreuses et je pourrais citer plusieursimams

(vulgairement alami) et marabouts de la Côte d'Ivoire qui con-

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 2M

naissent mieux l'arabe et l'écrivent plus correctement que beau-

coup de marabouts algériens de second ordre.

Les arabisants noirs sont de plus, en général, des calligraphes

remarquables. Le type d'écriture le plus en usage parmi eux se

rapproche du coufique et est fort ditTérent de l'écriture maghré-

bine et de celle des calligraphes Sénégalais.

Quoi qu'on en ait dit, les musulmans de l'Afrique Occidentale

ne se servent pas des caractères arabes pour écrire les langues

indigènes les marabouts mandé, haoussa ou foulbé parlent le

mandé, le haoussa ou le poular, mais n'écrivent que l'arabe.

Tout à fait exceptionnellement, ils écriront dans leur langue, en

y adaptant de leurmieux l'écriture arabe, quelques essais poétiquesde courtes traductions de poèmes arabes, ou surtout des notes

destinées à aider le professeur lorsqu'il explique à ses élèves, dans

la langue locale, un passage du Coran ou un texte juridique ou

théologique. Ce ne sont là que des traductions littérales qui ne

peuvent en aucune façon être données comme spécimens de la

langue locale, attendu qu'on y a conservé les tournures arabes;

c'est de cette nature que sont la plupart des prétendus spécimens

de littérature haoussa publiés par le chanoine Robinson et qu'au-

cun Haoussa n'est capable de comprendre. L'alphabet arabe se

prête d'ailleurs fort mal à la transcription des langues souda-

naises, qui possèdent un grand nombre de consonnes et d'articu-

lations tout à fait étrangères à l'arabe, et où les voyelles sont t

nombreuses et ont une importance considérable alors que l'écri-

ture arabe, n'en peut représenter que trois. Parmi les centaines

de manuscrits qui me sont passés sous les yeux au Libéria, à la

Côte d'Ivoire et à la Côte d'Or, je n'ai trouvé qu'une page en

langue poular, deux feuillets de traductions juxtalinéaires en

langue mandé et deux lignes en haoussa tout le reste était en

arabe. J'ai vu de nombreuses correspondances, soit adressées à

des Européens, soit échangées entre indigènes toutes absolu-

ment étaient en langue arabe.

Aussi la connaissance de l'arabe écrit est-elle éminemment

utile dans les pays de l'Afrique occidentale où se trouvent des mu-

sulmans, car elle permet de correspondre directement avec les

chefs et les personnages influents.

Comme les Maghrébins, les arabisants de l'Afrique occidentale

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260 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

Lettre*. Nomlocal. Valeur.

a~M,M a

ba b

<a t

sa, (~a, kya) <, (ty, ky)

gyimu gy

tha A' t

ha, (ka) A',(A)

dalu d

j dyalu dy, (gy)

jra r

j zinu z

<:MM <

atHM.~AtMU) s, (sh)1

«)/M <*

j. /0/U, (ad/u) l, (d)

L /<) <

zha, (gya) ~i\(s"/)

ainu [MMM Mtor]

c. ghainu gh, g, (rh)

fa f

i. Expiration beaucoup moins forte que cettedu prononcé régulièrement.

2. Même son que )e l'articulation kh existe dans quelques langues nègres, mais

pas chez les Dyoula. 3. Son de t'< ordinaire ou plus rarement de l'a légèrement

chuinté. 5. Son du légèrement chuinté. 6. On omet toujours te point sur

le noun final. 7. On omet souvent les points sur cette lettre. 8. Le hamza

s'omet la plupart du temps sur l'alir, mais s'écrit toujours sur le ouaou et le ya,

ce dernier perdant alors ses points; ie ya final perd aussi souvent ses points: !e ya

jouant le rôle d'atif d'union les perd toujours. 9. On remplace souvent le ouesla

par un fatha; même si on écrit régulièrement un ouesla, il est rare qu'on ne lui

donne pas un son vocalique; le plus souvent, on l'omet et on prononce l'alif

comme un a. 10. En générai on prononce régulièrement sans voyelle la con-

sonne qui porte le djezm, mais quelquefois on donne à cette consonne l'un des

sons a, i ou u. Comme les voyelles, le djezm s'omet génërtuement dans t'ëcrUare.

Lettre*. Nomlocal. Valeur.

~J Aa/'u,~a/u) A,(~)

kifu k

J lamu

mimu m

nunu M'°

< he A[mue).]

wau, (üau, vau) w, (ü, v)

~a y

kpa kp,(p)

jt gba gb

ï la marbutatu <'

'atMM [ttMM TtttM]

M~<Mt/a a, (e)°

<. gyezimu (a, i, u)'*

w tasedidu [MmM d)M

ou sadda tMAftht!]

madda id.

fatiha id.

*7' lettre id.

j'_ lamma id.

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PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 261

1

et centrale emploient le avec le point sous la lettre et le ~9 avec

un seul point. Ils font quelquefois usage d'un.? surmonté de trois

points pour représenter l'articulation gh, lorsqu'ils transcrivent

des noms propres indigènes, et d'un à trois points pour repré-

senter l'articulation Z-/). En général ils ne vocalisent pas leurs

textes ou ne le font qu'en partie lorsqu'ils le font, d'ailleurs, ils

emploient très souvent les voyelles sans discernement, même

lorsque le texte est très correct au point de vue des consonnes.

S'ils introduisent des mots étrangers à l'arabe, des noms propres

par exemple, ils les vocalisent presque toujours.

Je donne ci-dessus un tableau des noms que les musulmans de

Bondoukou donnent aux lettres et signes de l'alphabet arabe, en

indiquant la valeur phonétique accordée le plus couramment par

eux a ces lettres et signes. Les noms ou valeurs entre parenthèses

sont moins fréquents que les autres.

La voyelle nasale ou se prononce en général comme la

voyelle simple correspondante.– Les consonnes ne portant au-

cun signe, comme le J de l'article précédant une lettre solaire, se

prononcent en général comme si elles portaient un djezm; ce-

pendant on entend aussi la prononciation régulière, consistant

à omettre ces consonnes et à redoubler la lettre solaire, s'il y a

lieu.

Voici maintenant quelques exemples de prononciation de mots

arabes et de noms indigènes transcrits en arabes

~jJ~ a~afh/Tna; .jsjt or/M; ~-JL~Jt a/tna; J-=t..J~ o/~a-

gyulu ou arragyulu; XJ~U M~asa<M; ~-t «M'a; ~t-A san/M ou xAarî/M;

t.o ay/an ou ayla &-Lc a~t/M L<j-) AaatMa J–t-ar-~ Mohammadu;

~.e* AfoAammatH; t –~ JMoAammad~a;

CAotMt (Bouna.) & Gho (Kong) < GAo<o~Ao ou Gotogo (Bon-

doukou) Butugu (Bondoukou) J- AparAa/a ou ~pa~Aa/a (Pa-

khalla, Koulango) <UL~ A~a/afAa ou Apa~a~Aa ,j on ,.t-~ <y'/t<ntnt

~<

(Djimini); j~-S A'oMt (nom abron); J-~ A'~a~t/o (nom abron); )-jL<–

ou < ~yatnoru (Samori).

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2(;2 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES

4" Pigeon-English.On a coutume de dire qu'un grand

nombre de Nègres de la côte parlent anglais il importe de préci-

ser. Un grandnombre de Nègres de lacôte parlent

en effet une sorte

de patoisdérivé de l'Anglais, mais un Anglais arrivant d'Angle-

terre pour la première fois est à peu près incapable de les com-

prendreet de s'en faire comprendre.

Je ne parle pas, bien en-

tendu, des Noirs européanisés qui ont été élevés dans les écoles

de Sierra-Leone ou de la Côte d'Or et qui parlentun anglais pas-

sable, souvent même fort correct.

Mais pour ce qui est des Krou de ta côte, des Avikam de Lahou,

des Alaguian de Jacqueville, des Zéma et des Fanti du bord de la

mer non élevés à l'école, ceux d'entre eux qui sont sensés parler

anglais, ne parlent en réalité que cette langue encore plus simpli-

fiée que l'anglais lui-même, que les hommes les plus primitifs ap-

prennentavec une promptitude étonnante, qui est répandue

sur

presque toutes les côtes du globe, en Chine comme en Afrique,

et qu'on a coutume d'appeler le Pigeon-English,nom bizarre qui

lui a été donné en Extrême-Orient. J'ai dit que ce dialecte ou pa-

tois est fort simple un Européen sachant l'anglais l'apprendra

donc très vite, mais encore faut-il se donner la peined'en saisir

le mécanisme et les expressions spéciales si l'on veut comprendre

et être compris.

Je n'entreprendrai pas de donner ici la grammaireni le voca-

bulaire du Pigeon-English, mais j'en noterai quelques particu-

larités d'abord les verbes sont toujours invariables et s'emploient

généralement l'infinitif 1 be sick, je suis malade he be sick, il

est malade he leave to-morrow, il partira demain o~ emploie

pourtantassez fréquemment une forme spéciale pour le passé, en

se servant pour cela du mot done « fait, fini » he done go, il a fini

d'aller, il est parti; la négation s'exprime soit à l'aide de no,

soit à l'aide de do (pour do not, don't) ~c no co~e, il ne vient pas 1

do know (prononcé aï do no »), je ne sais pas; on n'emploieni

genres, ni nombres Ac veut dire à la fois «il, elle, ils, elles », au

masculin, au féminin et au neutre quelquefois on entendre ayant

le sens masculin aussi bien que féminin ~OM veut dire « toi » et

« vous », comme en anglais du reste; on emploie cependantwe

pour« nous » et quelquefois tliey pour

« ils, elles » on fait un

grand usage du mot get ou 7 got sick, je suis tombé malade; I

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PARLÉS A LA COTf; D'IVOIRE 263

no get OM~/yams, je n'ai pas trouvé à acheter d'ignames plu-sieurs mots s'emploient très couramment avec un sens fort éloignade celui qu'ils ont en anglais which veut dire «

qui? ou

« quel? H ou « quoi ? » them veut dire « ce, cette, ces » ~e~ï

thing, cette chose, them man, cet homme leave veut dire « partir »

et live (prononcé de même « liv o) veut dire « rester, demeurer,

habiter » find veut dire « chercher » et look veut dire à la fois

« regarder », « voir » et « trouver », en sorte qu'on entendra des

phrases comme celles-ci /<e Ko live, ~c done go ou 1 find ~MM but

1 no look him, qui doivent se traduire « il n'est plus là, il est

parti », « je l'ai cherché mais ne l'ai pas trouvé » – la particule

to devant les infinitifs se supprime toujours en tant que préposi-

tion, elle est remplacée souvent par la préposition /or ou se sup-

prime ~c.~0 /OM'M, il va au village; he live for co~c, il est sur le

point de venir. On emploie souvent des mots qui ne sont pas

anglais, comme save (prononcé « savé~M), « savoir connattre chop

(prononcé « tchop M) « manger » dash « cadeau », etc.

Quant à la prononciation, elle varie suivant les tribus, mais en

général la lettre h ne se fait pas sentir, le doux se prononce d

et le th dur se prononce t on nasalise souvent les voyelles et on

supprime des consonnes my friend se prononce fréquemment« ma frein ».

5° Petit-nègre.

Le petit-nègre est au français ce que le /~eoM-7M~ est à

l'anglais. Il est parlé par nos tirailleurs et nos employés et domes-

tiques indigènes, et à peu près de la môme façon au Tonkin et en

Afrique occidentale, ce qui tendrait à prouver qu'il est la simpli-

ficalion naturelle et rationnelle de notre langue si compliquée. Il

faut un certain temps au Français arrivant de France pour com-

prendre les Noirs qui soi-disant parlent français, notamment les

interprètes, et surtout pour s'en faire comprendre. Que de domes-

tiques ont été punis pour négligence ou insubordination qui étaient

étaient seulement coupables de ne pas comprendre le français de

France 1

On dit souvent que c'est nous qui avons inventé le petit-nègre

et que, si nous parlions aux Noirs un français correct, ils parle-

raient de même. Ce raisonnement est puéril si nous ne voulons

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26~ VOCABULAIRES COMPAHAT!FS DE LANGUES OU DIALECTES

parler à un noir qu'un français correct, il sera plus d'un an avant

de pouvoir nous comprendre, et quand il nous comprendra enfin,

il nous répondra en petit-nègre voilà la vérité. (Je ne parle pasbien entendu d'un Noir auquel on apprendrait le français de façon

régulière). Notre langue est sans contredit l'une des plus compli-

quées qui soient au monde l'orthographe y est, autant qu'en an-

glais, en désaccord perpétuel avec la prononciation, et nous avons

en outre une syntaxe hérissée de difficultés et d'anomalies et une

morphologie où les exceptions sont plus souvent appliquées que

les règles. Comment voudrait-on qu'un Noir, dont la langue est

d'une simplicité rudimentaire et d'une logique presque toujours

absolue, s'assimile rapidement un idiome aussi raffiné et illogique

que le nôtre? C'est bel et bien le Noir ou, d'une manière plus

générale, le primitif qui a forgé le petit-nègre, en adaptant le

français à son état d'esprit. Et si nous voulons nous faire com-

prendre vite et bien, il nous faut parler aux Noirs en nous mettant

à leur portée, c'est-à-dire leur parler petit-nègre.Cela ne consiste pas d'ailleurs à abîmer le bon français en met-

tant simplement le verbe à l'infinitif et en disant « moi » au lieu

de «je », comme il est d'usage de le faire dans les phrases queles journaux humoristiques mettent dans la bouche des « sau-

vages » il faut évidemment n'employer que les formes les plus

simples des mots, mais surtout il faut n'employer que les mots

exprimant des idées que les Noirs peuvent comprendre. J'ai en-

tendu un officier, nouveau-venu dans l'armée coloniale, qui tenait

à ses tirailleurs le discours suivant « Moi exiger de tirailleurs

obéissance passive vous bien comprendre moi ? » Et le sergent

indigène, qui d'ailleurs avait des lettres et savait que l'une des

formes de l'obéissance passive consiste à toujours comprendreses supérieurs, répondit au nom de la troupe

« Ils ont tous bien

compris. » En réalité ils n'avaient rien compris du tout, et si l'of-

ficier avait parlé en bon français, ils n'auraient pas compris plusmal. Mais ils auraient compris si l'officier leur avait dit par

exemple « Quand je commander quelque chose, je veux vous

faire ce quelque chose tout de suite quand on commander un

tirailleur faire quelque chose et tirailleur là il dit Moi y a pas

moyen faire ça, ou Moi y a pas connaît, ou Moi y en a malade,tirailleur là il est pas bon~je metter lui salle police. »

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¡

PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE M5

1

Les principales caractéristiques du petit-nègre sont l'emploi

des verbes à leur forme la plus simple (infinitif pour les verbes de

la 1'" conjugaison, participe passé ou impératif ou encore infinitif

ramené à la "conjugaison pour les verbes des 2\ 3° et 4° conjugai-

sons) je parler, je fini, je vois ou je vu, je vouler, je permis,je de-

fendu ou je défender; négation exprimée simplement par le mot

« pas Mplacé après le verbe il parti pas, pour« il n'est pas parti »

suppression des distinctions de genres et de nombres sup-

pression de l'article ou son maintien perpétuel, en faisant une sorte

de préfixe du nom son maison ou son la-maison; usage con-

sidérable du verbe « gagner et de l'expression«

y a » ou « y en

a (pour« il y a, il y en a o) comme particule

verbale moi y a

gagné perdu (j'ai perdu), lui y a gagné crevé (il est mort), il a ga-

gn~ gros (il est devenu gros), femme là il a gagné ventre (cette

femme est enceinte), il a gagné petit (elle a eu un enfant); em-

ploi fréquentde mots empruntés

au français populaire ou à la ter-

minologie maritime mirer (regarder), amarrer (attacher), etc.;

emploi du mot « là » comme démonstratif; suppression fré-

quente des « à » et « de » ou leur remplacement par la préposi-

tion « pour » moi parti village (je vais au village), le fusil mon

camarade ou mon camarade son fusil ou le fusil pour mon cama-

rade (le fusil de mon camarade).

La prononciation varie suivant les tribus. En général les Noirs

ont au début une grande difficulté à terminer un mot par une con-

sonne et ajoutent une voyelle (é, i, ou le plus souvent) ou changent

l'e muet final en l'une de ces voyelles tablé (table), assietti (as-

siette), caissou (caisse); pour le même motif, ils prononceront i

pour « il », parti pour« partir M, piti pour

«petit ?, etc. Ils rem-

placent souvent l'u par un i, eu par 6~ un par in vi (pour vu), in

pé (pour un peu). Beaucoup remplacent le ch par un s et le j par

un z.

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Cette bibliographie n'a trait qu'aux ouvrages de linguistique ou renfermant

une partie linguistique et ne concerne que les langues ou dialectes dont il est

question dans cet ouvrage. Je n'ai pas la prétention qu'elle soit complète,

cependant je ne crois pas avoir commis beaucoup d'oublis.

Par principe je n'ai fait figurer aucune traduction de la Bible ni aucun

abécédaire, primer ou livre de prières,à moins que ces sortes d'ouvrages ne

fussent accompagnéesd'un vocabulaire ou de notes grammaticales. Ces tra-

ductions, en effet, n'ont absolument aucune valeur au point de vue de l'étude

des tangues nègres et sont régulièrement incompréhensibles pour les indigènes.

Je cite en commençant quelques ouvrages ayant traita à un grand nombre

de langues, aCn de n'avoir qu'à les indiquer par le nom de l'auteur suivi d'une

partie du titre chaque fois que j'aurai l'occasion de les mentionner.

Abréviations

J. A. 0. S. = Journal o/'<Ae American Oriental Society.

J~ R. G. S. = Journal o f the Royal Geographical Society.

Z A. S. = Zet~cAW/'t für Afrikaniche Sprachen.

Z. A. 0 S =Zet<scA~/Mr~/t-tAanMcA~ttMaO:eaHMcAe~pracAen.

Z. A. 0. 0'. S. = Ze~c/t~ für Afrikanische,0:eaMMcAe und Ostasia-

tische Sprachen.

Ouvrages ayant trait à un grand nombre de langues

T. E. BowMCH.–~M~n/'romCape-Co<M«7<M</etoAsAan<M.–London,

18i9 in-4. (Renferme des numérations souvent fort incorrectes en un certain

nombre de langues ou dialectes de la Côte d'Or et des pays voisins.)

Mrs. H. KtLHAM. Elementary <ouMa~ or general spelling/e!sotM.

London, 1827, in-12. (Courts vocabulaires souvent incorrects.).

La même. Specimens of ota~ctt of ~/ftcaM languages spoken inthe

Colony of Sierra-Leone.- London,1828,in.H. (Mêmes vocabulaires que dans

l'ouvrage ptécédent,avec quelques additions.)

J. CLAMHC. Specimens o f aM/ec«. Short vocabularies of languages and

notes ofeountries and customs in Africa. London, i849, in.8. (Nombreset

quelques mots en une quantité considérable de dialectes, mais le plus souvent

incorrects.)S. W. KotLM:. -Polyglotta a/ricana oracomparative vocabularyof nearly

three hundred words and phrases in more than one hundred distinct African

languages. London, 1854. gr. in-fol. (La valeur des vocabulaires est très

inégale en général ils sont plus ou moins sujets caution.)

BIBLIOGRAPHIE

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268BIBLIOGRAPHIE

J. G. CHRISTALLER. Sprachproben au, dem Sudan. (Z. A. S., III). –

Berlin, 1889, gr. in-8. (Nombreset mots en un certain nombre de langues dubassin de la Volta, avec des notes d'ensemble; le travail est bon en général,mais l'auteur a commis une erreur, que j'ai rééditée d'après lui dans monManuel agni, en confondant en un même groupe et sous le même nom de~Ma<ï ou certains dialectes kyi de la basse Volta et de la haute Côte d'Oravec les dialectes mossi-gourounsi du Nta ou Gondja).

I. LANGUES DES LAGUNES

Mëhyibo (Vétéré;. Néant.

Abouré (Akapless). Père BAILLEUL. Petit dictionnaire de la langueabouré. Dabou, 1P02. (J'ignore si cet ouvrage a été mis en

circulation.)AItyè (Attié). C. DREYFUS. Six mois dans /«t~. paris 1900, in-12.

(Renferme un vocabulaire du dialecte bodé.)Père MÉRAUD. Essai sur la langue attié. Dabou, 1902, in-18.

(Dialecte neddin.)Goua (Mbâto) et Kyama (Ebrié). Néant.

Ah~nMn. – M. DELAFossE. Manuel agni (voir III, groupe agni; renfermeun court vocabulaire alaguian).

Avikam (Brignan). A. W. HANSON. – On a Mca&M/at-y of Avekvom, lvoryCoast. (Philological Society Proce~tn~, IV). London, 1848-50, in-8.

J. L. WILSON. Comparative Mca&u/an~ of lome of tAe principalTV~ro tfM/cc« o/?tca. (J. A. 0. S.. vol. I, n" IV). –New-Haven, 1849,in-8. (Vocabulaire avikam sous le nom de AMoAt~a.)

CLARKE voir avikum (n' 119, page 20), pandan (n" 158, page 12),C'ape.AoAoM (n* 219, page 24) et banda (nO 220, page 24).

Ari (Abidji), Abè et Adyoukrou. M. DELAFOSSE. Manuel agni (voir III,groupe agni; renferme de courts vocabulaires ari et abèet quelques motsen adyoukrou).

Ahiz!. Néant.

IL–LANGUES KROU

Étude d'ensemble. G. THOMANN. –~oMMe/M<'oMo~(voir aunéouoté;

cet ouvrage renferme de courts vocabulaires de la plupart des dialectesde la famille kroc).

l' GROUPE BÊTE.

Dyida. CLARKE voir wawi (n* 328, page 28,.KoMy.. CLARKE voir friesko (n' 77, page 18) et /nMco (n' 204, p<~el4).~odyë. – CLARKE voir Kotrahu (n" 75, page 18).Néoaolé. CLARKE voir~ra~a(n'73, page 18 n"i59, page 12 et p&Ke37),

bukra (n' 74, page 18; n' i60, page 12 et n" 202, pa~ 14), andone

(n° 76, page 18) et ~aMd-dreMtn (n" 203, page 14).

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BIBLIOGRAPHIE 269

G. THOMANN. – Essai de manuel de la langue néouolé parlée dans la

région du Sassandra (Côte d'Ivoire). Paris, 1904, gr. in-8. (Renferme

une grammaire, des vocabulaires, une chrestomathie et une notice ethno-

logique et ethnographique.)

Kouadia, Bête et Boboua. G. THOMANN. Manuel néouolé (voir plus

haut renferme de courts vocabulaires de ces dialectes).

B" GROUPE BAKOUÉ.

Étude d'ensemble. FR. MuLLER. – Die ~prac/'en Basa, Grebo und kru im

Westlichen A frika. Wien, 1877, in-8.

G. THOMANN. – Manuel néouolé (voir au néouo)é renferme de courts

vocabulaires comparatifs des dialectes bakoué).

Bttkoué. KOELLE vocabulaire bakoué sous le nom de ~6ë. G. THOMANN

(voir plus haut).

Houané (Victory) et Pia (San-Pédro). G. THOMANN (voir plus haut).

Abrioui (Béréby). CLARKE voir Grand-Bereby (n" 71, page 18).

P. du CHAILLU. Voyages et découvertes dans l'Afrique Équatoriale.

Paris, 1863, gr. in-8. (Renferme une numération abrioui sous le nom

de baolobo.)

G. THOMANN (voir plus haut).

Plaoui (Plapo et Babo). KtLHAM voir le vocabulaire appa.

CLARKE voir barboe (n'" 65 et 68, page 18) et labu (n" 69, page 18),

G. THOiRË. – Recueil de quelques MO~, phrases en usage, nombres et

verbes empruntés au dialecte plaoui. San-Pédro (Côte d'Ivoire), 1901,

in-4. (Inédit )

Téoui (Tépo).– KtLHAM voir le vocabulaire <apMa.

Grébo. J. L. WtLSON and Mrs. WILSON. A ~ma« elementary <c~oo< book.

– Monrovia, 1835.

The missionaries of the AMEMRAN BOARD of commissioners for foreign

missions. A vocabulary o~Gre~o MO! –Fair-Hope(CapePalmaa),

1837,in-8.

Les mêmes. – First reading book of the Greybo language. Fair-

Hope, 1837; in-12.

Les mêmes. – A brief grammatical analysis of the Grebo language.

–Fair-Hope, 1838, in-8.

Les mêmes. – A revised edition of the first reading book. Fair-

Hope, 1838, in-12.

Les mêmes. – yAM'd readtM~ book. Fair-Hope, 1840, in-16.

Les mêmes. – y'A? /î''s< part of the Ct'e&o reader, with notes and a

dict:onary for the use of beginners. Cape Palmas, 1843.

J. L. WILSON. Comparison between the Mandingo, Grebo and

~pon~~e dialects. (Bibliolbeca Sacra and yAco~o~tca~ Review, vol. IV,

n" XVI). New-York, 1847. in-8.

Le même. – Comparative vocabularies of some ofthe principal Negro

dialects of Africa. (J. A. 0. S., vol. I, n" IV). New-Haven, 1849,

in-8. (Renferme un vocabulaire grébo.)

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270 BIBLIOGRAPHIE

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page 18) et sigli (page 35).

KoELLE:vocabutaireAre~.`"

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delphia, 1867, in-t2.

J. G. AuER. – ~enteM<~o/'<Ae CeaeAo language.–

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CLARKE voir kanga-kru (n** 62, pa~el8), Ma~wa-u (nO 6i, page 18),

kru (n* 66, page 18 et page 36) et sigli (n" 72, page 18 et page 59).

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R. F. BURTON (F. R. G. S.). Wanderings in ~M<t':ca. Lon-

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Fp. MuLLER. ~e~pracAeM Basa, Grebo und ~M. Wien, 1877,

in-8.

G. von der GABELENTZ. Kru-Sprache. (Allg. Encycl. v. Ersch. u.

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CLARKE voir &aMa (n° 63, page 18 et page 35).

KoELLE vocabulaire &aM.Fp. MULLER. Die Sprachen Basa, Grebo und Kru. – Wien, 1877,

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Givi (Gibby, Qu~h). – Néant.

D< – KOELLE vocabulaire dewoi.

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Étude d'ensembte. J. G. CHRISTALLER, CH. W. LOCKER andJ. ZtMMERMANN.

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Berlin, 1887, gr. in-8. (Vocabulaires gan, adangbé, gouan et assanti, avec

notes.)

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~M<Wca. London, 1894, in-8. (L'appendice renferme une compa-raison des tangues kyi, gan, éhoué et yorouba.)

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CHRISTALLER, LocKER and ZtMMERMANN (voir à étude d'ensemble).H. JoHNSON and J. G. CHRISTALLER. Vocabularies of the Niger and

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Adangbé (adan-mé). KOELLE vocabulaire adampe.J. ZIMMERMANN. A grammatical sketch (voir au gan; renferme un

appendice sur le dialecte adangbé).

CHRtSTALLER, LocKER and ZIMMERMANN (voir à étude d'ensembte).J. G. CHRISTALLER. Volta-Sprachen (voir A étude d'ensemble).Le même. Sprachproben (numération addme).

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H. JonNSON and J. G. CHRISTALLER. Vocabularies ofthe Niger and

GoM.Co<M<. London, 1886, in-12. (Vocabulaire obutu.)J. G. CaptSTALLER. – Volta-Sprachen (voir à étude d'ensemble; vo-

cabulaire ~Ma~ et notes sur les dialectes gomoua et tboutou).Fanti. W. J. MULLER. Die A/rtAaKMcAe, auf dw CttMMMcAen Gold-

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de l'anglais, par le chevalier Thorel de L Trouplinière. Paria, i823,in-8. (Vocabulaire fanti.)

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140, page 10; 298, page 26 et page 36), agua (n" 78, page 18, et 154

page 12), egua (n" 82, page 18), fanti (n"' 80 et 91, page 18; 156, page 12;

376, page 30 et page 34) ao~oMna (nO 89, page 18), elmina (n° 90, page 18)et amina (nO 81, page 18).

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Basel, 1882, in-8.

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West-Africa.- London, 1887, in-8. (Quelques notes sur la langue fanti.)Le même. – 7'Ae VofM~a-~peaAtMd' pcop/M (vc!rà étude d'ensemble).R. M. CONNOLLY. Social life in Fanti land. (yoMfna/ of the anthro-

po/o~:ca~ /H~<:<M<e o/ Great Britain, XXVI). -(Renferme des remarques

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AJMMMmMt. – R. HASK. Vejledning til AAra-~pro~< jM At/tte~ Gineamed et 7'eo~ om ~At<;aMOMM/ – KiObenhavn, 1828, in-12.

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Akouapim. CLARKE voir akripon (n" 87, page 18).H. N. Rus. Elemente des AAM'ap:m-j9<a/ec~ der Odachi-Sprache.Base!, 1853, in-8.

Le même. Grammatical outline of the Oji language, with specialreference <o the Akwapin dialect. Basel, 1854, in~8.

CHRtSTALLER, LocKER and ZtMMERMANN (voir à étude d'ensemble).J. G. CHRÏSTALLER. Negersagen von der Goldküste. (Z. A. S., ï).Berlin, 1887, gr. in-8. (Deux contes en akouapim, avec traduction et

notes.)

OnMM. – CLAME voir warsah (n" 132, page 10) et wa~a~ (n'" 95, pagel8

169, page 12; 253, page 32; 318, page 28 et 374, page JO).Anoum et Latè. J. G. CHRtSTALLER. Volta-Sprachen (voir à étude

d'ensemble; vocabulaire dos dialectes anoum et taté sous le nom de o~Ma~ou aw<ï).

AMm. – CLARKE voir akkim (n" 88, page 18).

CHRisTALLER, LOCKER and ZiMMERMANN (voir à étude d'ensemble).Assanti. – Bowotca numération a<Aan<ee et quelques notes.

~rv.r.~w,w"railla~l~~

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BÏBL!OGHAPHtË 273

ocahulaire ashanti.

ttt

KtLHAM vocabulaire ashanti.

CLARK): voir ashanti (n°* 79, page 18; 157, page 12 et page 34).

KoELLE vocabulaire asante.

R. BupTON. – Wit and wisdom from t~M<tca. London, 1865,

in-12. (Ilenferme des proverbes assanti avec traduction.)

CHRtSTALLER. LOCKER and ZtMMERMANK (voir à étude d'ensemble).

J. G. CHRtSTALLER. <?fatH~at' of the Asante and ~an<s language

(voir au fanti).

Le même. – ~:c(tonan/ o f the Asanta and ~<tM<e language (voir au

fanti).

Le même. – Volta-Sprachen (voir à étude d'ensembi' vocabulaire

assanti).

Le même. Sprachproben (numération assanti).

Okouaou. CLARKE voir quako (n° i44, page 10).

KoroMa. BowotCH numération koranza métangéede gbanyan sous le nom

de inta.

CLARKE voir dagamba (n" 289, page 32).

CHRISTALLER. ~pt'acAproteH (numération koranza mélangée de

gbanyan sous le nom de yu«~).

Abron de l'est. BowotCH numération burum.

CLARKE voir trubi (n'" 83, page 18; 167, page 12; 234, page 14 et

page 49).

CHRMTALLER. Sprachproben (numération &roft).Asisini (Assine), Kyéfo (Tufel), Amans:, Adansi, Den~uira, Aa, Takima,

Doma, Abron de l'ouest et Ott néant'.

3' GROUPE ZÉWA.

Zéma (Amanaya ou Appollonien). BowDtCH numération amanaya.

CHRtSTALLER. Sprachproben (numération amanahia).

M. DELAF09SE. Manuel agni (voir au groupe agni; renferme un

court vocabulaire zéma).

Aanta. BowDtCH numération ahanta.

CLARKE voir ahanta (no 85, page 18).

4" GROUPE AGNI.

Baoulé et étude d'ensemble. M. DELAFOSSE, Essai de manuel de la

langue agni. Paris, 1901, gr. in-8. (Renferme une grammaire, des vo-

cabulaires, une chrestomathie et une notice ethnologique et philologique.)

1. Logo*. – D. WESTMMANN. – Die Logbasprache in Toqo. (Kurzer Ahriss der

Grammatik und Texte). (Z. A. 0. 0. S VII, 1). Berlin, i903, :n-8. Le dia-

!ect.' logba, qui semb'~ faire la transition entre le groupe gan-adangbé, les langues

kyi et les langues mossi-gourounsi, est parlé dans le Togo, au nord et au nord-

est d'Avatimé. Je n'ai pu faire ngurer ce dialecte dans ma classification des tangues

agni-assanti, l'étude de M. Westermann ayant paru après 1 achèvement du présent

ouvrage.

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mHHOG)!At'mt':

Assoko (Assinie). F. JEANU'HEUR. – ~ea~tre franfais-agni. Paris,

1893, pet. in-32.

Aféma (San-mvi). Bowuicn numération aowin.

Père BONHOMME (J. M. J.). Petits ererctc~ préparatoires pour

<Mde de l'agni. Lyon, 1901, pet. in-18.

Antres dialectes. Néant.

IV. LANGUES MANDÉ.

Étude d'ensemble. Dr. A. STEtNTHAL. Die Mande-Neger Spra-

chen. Berlin, 1867, in-8. (Étude comparée du malinké, du vaï et du

sosso.)

J.-B. RAMBAUD. – La langue mandé. Paris, 1896, in-8.

M. DELAFOSSE. Essai de manuel pratique de la langue mandé ou

mandingue. Paris, 1901, gr. in-8. (Les trois premières parties sont

consacréee au dialecte dyoula, la quatrième est un essai d'étude comparée

des principaux dialectes mandé.)

l* GROUPE MANDÉ-TAMOU.

Seninké (Marka. Sarakoté). TH. DWIGHT. ~emar/M on the Sereculehs.

(American Annals o/ edMca<tOK, oct. 1835.)

X. Vocabulaires guiolof, mandingue, foule, saracole, ~ëra:re,

bagnon et /loupe, recueillis à la Côte d'Afrique pour le service de l'an-

cienne CiO Royale du Sénégal et publiés pour la première fois d'après un

manuscrit de ta Bibliothèque Royale. (Mémoires de la Société Ethnolo-

gique, II.) Paris, 1845, in-8.

CLARKE voir serawuti (n° 28, page 16).

KOELLE vocabulaire gadjaga.

Dr. H. BARTH. – Z~er oe'/oreMe Sohn in der ~prac/<e von ~~e<Mn ku

~f/e oder der Aza)'~re!/e Sprache. (~pt~cArt/< der Deutschen Morgen-

MMducAeM Gesellschaft, IX.) 1855. (Texte traduit dans le dialecte so-

ninké de Tichit, avec des notes.)

G*' FAIDHERBE. Vocabulaire d'environ f.500 mots français avec

leurs correspondants en ouolof de Saint-Louis, en poular du ~oM<a et en

~ontMA~ (MraÂAo~) de ~a~ Saint-Louis, 1860, in-8, obi. (et dans

Annule dM-S<'M<a/pOM)'1860, Saint-Louis, in-18).

Le même. Vocabulaire sarakolé ou soninké. (Annuaire du Sénégal,

18M.)

Le même. ~Vo<M ~ramMa<tca/e!sur la langue sarakolé ou soninké.

(Annuaire du Sénégal, 1881.)

Le même. – Langues «'~a/aMe<. Paris, 1887, in-d8. (Notice

grammaticale et vocabulaire soninké.)

Cap. PIETRI. Les ~aM{'a~ au Niger.– Ptris, 1885, in-8. (Quel-

ques notes sur le dialecte soninké.)

D'TAUTA!N. Note <M) les trois langues soninké, &aMntaMa et mal-

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BmL)OC'<A)'HH<: 2~

linké ou tHona/n~. (Revue de linguistique et de philologie compa~,Paris, 1887.)

G. BASTARD – Essai de lexique po«t' les idiomes soudanais. (Revue

Coloniale, mai 1900.). Paris, in 8. (Vocabu)airesoninké.)M. DELAFOSSE. – ~fanMc< mandé (voir à étude d'ensemble IV- par-

tie, chap. vin).Bozo. Néant.

2'* GROUPE MANDÉ-FOU.

Sya (Bobo-Dioula), Ghin et N~an. – Néant.

Mou:n (Mona). M. DELAFOSSE. – .MaMMe/ Mcn~ (voir à étude d'ensem-

ble IV* partie, chap. ix court vocabulaire mouin).Kouëni (Lo, Gouro). J. EvgsËRic. – apport ~ut'MnemtM<onM!ett<t~u<'

à la C<!<e ~'7uo:t'e. (Nouvelles a)'c/<:uex des missions scientifiques,tome IX.) Paris, 1899, in-8. (Quelques mots kouéni.)

M. DELAFOSSE. – Manuel M<!H<~ (voir à étude d'ensemble; IV" par-tie, chap. tx quelques mots kouéni).

Guio (Ouobé). KOELLE vocabulaire ~!0.Ghé)ë (Nguéré, Manon). KOELLE vocabulaire maMO ou mana.

Kpéië (Gbéresse).– K)LHAM vucabulaire pessa.

CLARKE voir pessa (n° 22, page 1 et page 36)et &oru (n' 286, page 32).KoELLE vocabulaires gbandi et gbese.P. du CttAtLLU. Voyages et aucn<ur<M dans r~4/W~Me ~ua~<a/e.

Paris, d863, gr. in-8 (numération <'OM~').J.-B. RAMBAUD. La langue mandé (voir à étude d'ensemble nu-

mération berese).Loua (Toma). KOELLE vocabulaire <oMa.

J.-B. RAMBAUD. – La langue ~aM~ (voir à étude d'ensemble nu-

mération et quetques mots toma).

OMïm..–Néant.

MemtM (Kosso). KILHAM vocabulaire kossa.

CLARKE voir mendi (n" 16, page 4; 30 et 32, page 16), awama

(n" 18, page 4; 27, page 16), kossa (n<" 19 et 20, p. 4; 31 et 34, page 16;

45, page -t6), Aat-M (n" 293, page 26), pessa (nO 33, page 16), iawifulu

(n" 301, page 28 et 278, page 32), kangga (n- 317, page 28). kissi (n" 279,

page 33), karu (n" 280, page 32) et AoM~ (page 36).

A. W. HANSON. On the Vei and Mendi ata~c~. (Philological ~o-

ciety ~rocMatn~, IV). Londoh, 1848-50, in-8.

KoELLE vocabulaire mende.

P. du CHAtLLU. – Voyages (voir au kpété; numération kos).J. F. ScHORN. CraMtnat' of the ~e't</e language. – London, 1882,

iol8.

Le même. roca&u~'y o/' the ~eMae language. London, 1884,

in-12.

Landorho (Loko). KoELLE vocabulaire ~anaor'o.

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page 16), ,/a~uM~M (n* 29, page 16), <<AaM~ (n" 44, page 16).

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in-8. (Numérationet quelques mots.)

Sosso (Soussou).E. BRUNTON. – A grammar and vocabulary o/Ae Susoo

language.– Edinburg, ~802, in-8.

KtLHAM vocabulaire sussu.

CLARKE voir susu (n'" 15; 28 et 30, p. 3 n"' 21 et 22, page 16; n" 60.

page 18 et page 34), bangullan (n* 23, page 16) et no-MMnes (n" 26,

page 16).

KOELLE vocabulaire soso-kisekise.

Dr. H. STE!NTHAL. Die Mande-Neger Sprachen (voir à étude d'en-

semble).

H. M. STANLEY. Through the Dark Continent. London, 1878,

2 vol. in-8. (Le tableau qui termine le 2- vol. renferme un court vocabu-

laire ~tMt).

J. H. DupONT. – Outlines of a y;'awMar o/' the .StMM /an~Ma~e.–

London, 1882, in-12.

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J.-B. RAMBAUD. – La langue mandé (voira étude d'ensemble; nu-

mération et quelques mots sosso).

FAMECHON. – Notice sur la Guinée Française rédigée pour l'Exposi-

tion Universelle de 1900. (Courte mais excellente note sur la langue

SOSM.)'.

3* GROUPE MANDÉ-TAN.

Noumou, Ligbi et Hnéla. – Néant.

Vai (Veï, Vëou). CLARKE voir M/ et oey(n'"2), page 6; 39 et 40, page 16;

3S1, page 30), sandu (n* 297, page 26) et kanga country (page 57).

F. E. FoRBES and E. NopRis. Despatch communicating the disco-

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in-8.

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London, 1849, in-8.

A. W. HANSON. On the Vei and Mendi dialects. (Philological So-

ciety Proceedings, IV). London, 1848-50, in-8.

i. Je mentionne ici te vocabulaire i~o de KotLm dans le Polyglotta Africana,

qu'il donne comme parlé dans la région de Kayoma et Moussa et qui semble ap-

partenir au groupe mandé-fou.

Page 289: N0082436_PDF_1_-1DMVocabulaires  comparatifs de plus de  60 langues ou dialectes  parlés à la Côte d'Ivoire  et dans les régions

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London, 1853, in-8.

Le même. Ou</tH~ o f ~amMar o/' the Vei language, «)~<'</tf)-

with a Vei-Engtish vocabulary and an account of the discovery and

nature of the Vei mode of syllabic writing. London, i854, in-8.

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Dr. H. STË!N-n!AL. Die Mande-Neger Sprachen (voir à étude

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J.-B.RAMBAUD. La langue mandé (voir à étude d'ensemble; numé-

ration et quelques mots vaï, avec dt8 notes grammaticales).

M. DELAFOSSE. – Z.M t~aï, <eMr langue et /eur ~sté~d'~cr!<urc. (L'An-

<Aropc/oot< tome X.) Paris, i899, in-8. (Renferme quelques notes

grammaticales,une étude sur l'alphabet va! et le tableau des carac-

tères.)

Le même. Manuel mandé (voir à étude d'ensemble, IV' partie,

chapitres).

MoMOt.u MASSAQUO!. PAone<c c.'ta?'< o f the Vei cAarac~. -Ghen-

dimah (Gallinas), 1900 (1 feuille).

Dyoula. BowDicH numération dyoula de AoH~.

M. DELAF088E. Manuel mandé (voir à étude d'ensemble; renferme

une grammaire, des vocabulaires et un texte dyoula et un essai d'étude

comparée du dyoula avec les autres dialectes mandé).

Bamana (Bambara).BowDicH numération &am&art'a.

J. DARD. – Dictionnaire /t-aMfa~-M.'o/o/'et français-bambara.

Paris, 1825, in.8. (Même ouvrage, 2' 6uH!un. Dakar, 1855, in-8.)

E. NoRR's. Outline of a vocabulary of a few of thé principallan-

guages of Western and Central Africa. London, 1841, in-8 ob). (Voca-

bulaire tatH~arra.)CLARKE voir n 19 et 20, page 16.

KOELLB vocabulaire bambara.

Dr. H. STMNTHAL. Die ~an~e-~et' -S'pMcAeM (voir à étude

d'ensemble; quelques notes sur le dialecte bamana et des exemples).

Cap. PIBTRI. Z.e< ~fOH~M au Niger. Paris, 1885, in-8. (Notes

grammaticalessur le bamana.) “

G. BtNGER. Essai sur la langue ~am&arapartée dans le Kaarta et le

Bé)é<iougou, suivi d'un vocabulaire. Paris, 1886, in-18.

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278 BtBHOGRAPtUE

Père E. MONTEL. t/!<'<!onM<!))'e &aMoara-/)'anp<ïtt. Saint-Joseph-

de-Ngazobil, 1886, in-18.

Le même. –F/~cn~ de /a.yramM!<!t!'e bambara. Saint-Joseph-de-

Ngazobil, 1887, in-18.

Dr TAUTAtN. – ~Vote sur trois /an~MM soninké, banmana et mal-

linké (voir au soninké).

Missionnaires de Ségou (Pères Blancs). Catéchisme bambara suivi

d'un vocabulaire. Paris, 1897, in-18.

Un missionnaire (A. Toutotte). Essai de grammaire bambara

(idiome de Ségou). Paris, 1897, in-18.

G. BASTARD. Essai de lexique pour les idiomes soudanais (voir au

soninké; vocabulaire bamana).

M. DELAFOSSE. Manuel mandé (voir à étude d'ensemble; IV' par-

tie, chap. iv).

T«roni.è. – KOELLE vocabulaire <oroM~M.

Khassonkè.–J.-B. RAMBAUD. – /.a /a~M<? wan~ (voir à étude d'ensemble;mots et expression khassonhè indiqués par la lettre K).

G. BA&TABD. – A'Ma: de lexique (voir au soninké; vocabulaire khas-

sonkè).

M. DELAFOSSE. – ~aHM<?/ mandé (voir à étude d'ensemble; IV* partie,

cbap.V).Manenka (Malinké, Mandingue). BowDiCH numération mandingo.

J. DARD. Grammaire wolofe. Paris, 1826, in 8. (L'appendice con-

tient des remarques sur le mandingue.)

X. .4/WcaM lessons, Mandingo and English. London, 1827, in-8

(dialecte de la Gambie).

M. MACBRAtn.– A yrammar of the Mandingo language, with vocabu-

taries. London, 1837, in-8 (dialecte de la Gambie).E. NonR)S. -Outline, etc. (voirau bamana; vocabulaire mandingo).X. – Vocabulaires guiolof, mandingue, foule, saracole, etc. (voir au

soninké).

J. L. WiLsnN. – Comparison between the Mandinlo, Grebo and

Mpongwe ~ia/ec<f(voiraugrébo).

Le même. – Comparative vocabulaires of some of the principal Negro

diateetsofAfrica. (J. A. 0. S., vol. I,n''IV).–New-Haven, 1849, in-8.

(Vocabulaire mandingo.)

JoMARD. – Remarques et recApf.~M y~o~ra~At~MM aur le voyage de

Caillié dans l'Afrique centrale, suivies des vocabulaires recueillis parRené Ça t)ié. Paris, s. d.. in-8. (Dialecte malinké du nord.)

CLARKE voirmaMatH~o (n"'10 a 14, page 6; 12 à 17, page 16et page 34).

waH<n~M (n° 18, page m) et sokko (n' 59, page 18).

KoE'.LE: Vocabulaires A'a&t<?~a((iia)ec(e de l'ouest) et Msn<j!~a (dia-lecte du sud).

P. <)u CIIAILLU. Voyages (voir au kpêlé; numération en malinké du

Saloun et du Bao)).

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BÎBUOURAPmE 27M9

Dr. H. STEtNTHAL. Die 'MHMd<Ve<yer Sprachen (voir à étude d'en-

semble).

H. M. STANLEY (voir au sosso; vocabulaire ?nandtt!<yo).

D' TAUTAIN. – ~o<e sur les trois langues soninké, banmana et mal-

linké ou wand<n~ (voir au soninké).

R. BASSET. A'M~t sur l'histoire et la langue de y'o/:t&OMc<OM et des

royaumes de Songhaï et Melli. Louvain, 1888, in-8.

Le même. ~oca&t</atre~an~ar<!Hrecuei!H& Victoria (Rio-Nunex).

(Inédit dialecte malinké du Sangaran ou Sankaran).

J.-B. RAMBAUD. La langue mandé (voira étude d'ensemble; gram-

maire et dictionnaire des dialectes du nord et du sud).

Un père de la congrégation du Saint-Esprit. A'Mat de d<c<to<tttat)'e

promue /t'anpaM-ma/ïn~. – Saint-Michet-en-Priziac, 1896, in

Le même. – Essai de ~ratntHah'e malinkée. Saint-Michet-en-Pri-

ziac, 1897, in 8.

J.-B. RAMBAUD. – Des )'appM'<sde la ~an~Me yorM&a avec les langues

de la famille mandé. (Bulletin de la Société d<' /!M~MM<t~Me de ~at'M,

n-' 44, 1897.)

Père ABIVEN. Grammaire malinké. Paris, 1900.

Le même. – Dictionnaire malinké-français. Paris, 1900.

Le même. Dictionnaire français-malinké. Paris, 1900.

M. DELAFOSSE. Manuel mandé (voir à étude d'ensemble; IV* par-

tie, chap. n; dialecte du Dinguiray).

SMtiantm. CLARKE voir timbu (n" 34, page 6 et n° 32, page 28).

KOELLE vocabulaire d;a<u~Aa.

Ouaeaoutounka. – KoELLE: vocabulaire ~a/tAatïAa.

E. PÉROZ. – ~tc<tonMatre français nta~dtn~Me.–Paris, 1891, in-16

carré. (Dialecte de Bissandougou.)

J.-B. RAMBAUD. – La langue mandé (voir à: étude d'ensemble quel-

ques mots et expressions spéciaux au Ouassoulou.)

M. DELAfossE. Manuel mandé (voir à étude d'ensemble; IV' partie,

chap. m).

Minian~. KoELLE: vocabulaire kono (maniankaméhngéde va!).

M. DELAFOSM. – Manuel mandé (voir à.' étude d'ensemble; IV' par-

tie, chap. vu).

Minianka, Kon!onh* et Mnoa. – Néant.

V. –LANGUES SËNOUFO.

Néant.

VI. LANGUES MOSSI-GOUROUNSI.

Étude d'ensemble. CmusTALLER. – Sprachproben. (~ir au début de

le bibliographie).

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française, juillet, 1898.) Paris, in-4.

Morho (Mossi). Bo\vbtCH numération mossi.

CLARKE voir mose (n" 292, page 26) et wirimose (n" 285, page 32).

KoELLE vocabulaire mo~e.

F. DuBOts. Vocabulaire mossi. (Bulletin du Comité de <t/t-t~ue

Française, juin 1898.) Paris, in-4.

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Comité de /rt~ue Française, supplément au n'' de mars 1901 du Bul-

letin du Comité.) Paris, in-4.

Bir!fo. CLARKE voir yana (n° 43, page 16).

GbMytn (Nta, Gondja). BowDtCH mauvaise numération gbanyan sous le

nom de tH~M'a.

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BerHn, 1888, gr. in-8. (Court vocabulaire banjaue, gbanyan mélangé de

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CHIRISTALLER. Sprachproben (mauvaises numérations M<a et ban-

jaue).

Da~boma (Dagomba). BowDicH mauvaise numération da~MM&a.

CLARKE voir dagombo (n" 217, page 24).

KoELLE vocabulaire koama (?).

Samo. BowDtCH numération kum3allahoo.

X. Vocabulaire mossi. (Bulletin du Comité de l'Afrique A)'aMpa!'<e,

avril 1899.) Paris. in-4. (Court vocabulaire samo du Yatenfa sous le

nom de mossi.)

Autres dialectes (Ouléoulé, dagari, kipirsi, nonouma) néant.

2° GROUPE GOUROUNSI.

Gouressi. CLARKE voir nibutu (n" 383, page 30 et page 53).

KoELLE vocabulaire guresa.

Bariba. KOELLE vocabulaire barba.

Kaouri. KOELLE vocabulaire kaure.

MtnpoaM:. CLARKE voir ~AamAa (n"' 43, page 16 et 224, page 14).

KOELLE vocabulaires d/e~tita, kiamba et legba (?).

Autres dialectes (siti, dégha, kyàlo) néant.

3" GROUPE LOB!.

Lobi. KOELLE vocabulaire &a~6a/a~.

Autres dialectes (pougouti, dyan, gan, myorou, kyéfo, dorhossyè, kara-

boro) néant.

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BIBLIOGRAPHIE 281

4° GROUPE BOBO.

Boua (Bobo-Fing). KOELLE vocabulaire yula.

Kyan (Bobo-Gbë). – KOELLE vocabulaire A<MM.

Autres dialectes (nyénigué, tara ou Bobo-Oulé) néant.

5' GROUPE KOULANGO.

Koa!*ngo (Pakhalla) de Bondoukou. BowDtCH mauvaise numération kou-

lango sous le nom de gaman.

CLARKE voir &ou<uAM (n" 171, page 12).

CHRISTALLER. Sprachproben (mauvaise numération koulango sous

le nom de gaman.

VII. – LANGUE HAOUSSA.

BowctCH numérations haussa, kallaghee et quolla-lifla.

J. Grey JACKSON. An account o/'7':m&MC<oo and Houssa by EiHage Abd

Salam Shabeeny (1787), with letters descriptive of travels through West and

South Ba< bary and across the Atlas by J. Grey Jackson (1792-95), aho frag-

ments and anecdotes, chapters on the languages of Africa, supplementing the

preceding work. London, 1820, in-8 (2 maps).

KtLHAM. –Voeabutaire housa.

E. NoRRtS. Outline, etc. (voir au bamana; mauvais vocabulaire haussa).

H.-D. TROTTEn, W. ALLSN and Dr. THOM80N. –A~-ra<tM o f the Couet'H-

ment expedition <o the Niger, – London, 1848, 2 vol. in-8. (Vocabu-

laires par le Dr. Latham.)

J. F SCHOEN. Vocabulary of the BauMa language. London, 1843,

in-8.

Le même. – CraMmat' of the Haussa language. London, 1862, in-8.

Le même. – ~!C<!onan/o/ Haussa language M~<Aa~penatcetO/aM~!a

/t<et'a<Mt'e. London, 1876, in-8.

Le même. – Haussa reading-book with grammar and vocabularies. –

London, 1877, in.8.

Le même. JMa~ana Hausa, native literature, or Proverbs, ta)es, fables,

historical fragments in the Hausa language, with a traDslation in EngUsh.

London, 1885-86, in-18.

Le même. Append!.B <o the Dictionary of <Ae Hausa language published

~~6. London, 1888, in-8.

Le même. – 6'ram?H<ca< sketch o/ the ~aMta language. (Journal of <

Royal /i<ta<ic ~octe<< XIV, n).

CLARKE voir les n<" 35 à 39, page 6; 47 à 50, page 16; 51, 52, 53 et

55, page 18; 269, 270, 271 et 299, p. 26; 352, page 30, et pages 35 et 59.

J. RtCHAMSON. – Narrative of a mission <o C<'n<ra~/f/M with Dr. Barth

and Dr. Overweg (1850-61). London, 1851. in-8. (Renferme un vocabulaire

haouesa.)

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282 BIBLIOGRAPHIE

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haoussa avec textes.)

Dr. H. BARTH. – ~oea<'M/a)'tCt o/'</<e//aMMa and Emghedesia ~an~ua~es.

(J.R.G.S.,XXI.)-London,1851.

Le même. –A'antm/uH~ und ~ear~c~Mn~ CeH~'a/'A/r~anMcA~r ~oAa&u/a-rien. Gotha, 1866, 2 vol. in-4. (En allemand et en ang'.ais; renferme un

assez long vocabulaire haoussa, avec des notes grammaticales et philologiques.)

KOELLE vocabulaires Aou~a-Aano et Aad/tna.

W. B. BA!K<E. Narrative of on <r~/o)':H~ voyage up the A'~ora and

~ï'nM< (Niger and Tsadda), in 1854, with ethnological, philological, etc.,

appendices. – LonJon, 1856, in-8.

Le même. – (~~erua<tOM on the ~fauta and Fulfulde languages. Lon-

don, 1861,in-8.

H. M. STANLEY (voir au sosso; vocabulaire soudan o?' AaM'M<a).

G. A. KRAUSE. – Proben c! Sprache von CAa<. (Mittheilungen der Rie-

&ecA~c~eH Niger Expedition, II.) Leipzig, 1884, in-8. (Renferme des textes

en tamacheq et haoussa, avec traduction et notes grammaticales et philolo-

giqueso.

J. M. LE Roux. Essai de dictionnaire français-haoussa et AaoMMa'aM-

cat<. –A)ger, 1886, in-4 (autographié).

J. NuMA RAT. /tt<roc<M<;<or'/ ~raMmor of the Haussa language. Ion-

don, 1889, in-12.

A. DfRR. ~anMe/ pratique de langue haoussa. Paris, 1895, in-18.

Ch. H. ROBINSON. –~]oectMeMto/aMM/<<era<Mre. Cambridge, 18~6,

gr.in-8.

Le même. Hausa grammar, w<<A exercises, )'caa~n<~ and vocabulary.

London,1897, in 12

CH. H. RoBt\so~ and W. H. BROoKg. – Dictionary of the Hausa lan-

ya~e. Vol. ~auM ~')~/MA. Cambridge, 1899, in 8.

Lt's mémea. – Z~tC<tOKan/ of the Hausa /an~Ma~e Vol. Il. ~'K~~tA-NaMsa.Cambridge, 1900, in-8.

R. BAsabf. Rapport sur les études &er~re~f</taoMMa (1891-97). (Actes

du XI- Congrès des <MeM<a/M<e<, Stction V.)

GALTIER. Le pronom affixe de la personne du singulier en haoussa.

(Actes du Congrès dM Orientalistes, Section V).

J. LtppERT /~a&aA.(tMt«Aet~MM~eMde<~emtHOM/Mr~nen<a~McAe~p)'a-chen, II). (Biographie de Rabah en haoussa par Mohammed Bacbir EI-RbAti.)

Le même. – Bibliographische ~M:et~eK Dictionary o f the ~au~a lan-

~Ma~e C. H. Robinson and H. Brookt. (Miltheilungen des Seminars

für Or<eM<a<McAe Sprachen, IV, 3.) Berlin, 1901, in-8. (Critique sévère

mais juste du dictionnaire de Robin~o t.)

PpEtL. – AMr:M ~aMMa- ~6r<erue~e!cAnts~ au< dem Hinterland unserer

l'ogocolonie. (Cité par Lippert dans l'article précéd~n).)

R. PRtËTZR. Zwei Haussa 7e.r<e. (Z. A. 0. S., IIIj.

M. DELAFosst. Vanuel de langue AaoMMa ou CAre<<otna<Ate haoussa

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BIBLIOGRAPHIE 28:)

précédée d'un abrégé de grammaire et suivie d'un vocabu)aite. Paris,1901,m-12.

R. W. MILLER. Hausa Mo/c. London, 1901.

E. C. MARRE. – Die Sprache der Haussa. Grammatik, Uebungen und Ct.res-tomathie sowie hausanisch-deutsches und dputsch-hausanisches Wutter-

verzeichniss. –Wien, 1901.

R. PpiETZE. ~p~cA~co-~r der Haussa. (Z. A, 0. 0. S., VI, 4, et VII,1.) Berlin, 1902-03, gr. in-8. (Texte et traduction allemande.)

W. H. Bpooxs and L. H. NoTT. Batu na a~M&Man ~aMM, translated by.

– London,1903.

VIII. LANGUE POULAR.

KtLHAM vocabulaire fula.

G. D'E)CHTAL. Histoire et origine des ~'OM~M ou Fellans. (.~MOn'C!de la Société d'Ethnologie, tome I.) – Paris, 1841, in-8. (Comparaison du

poular avec les langues de l'archipel malais et de t'Océanie.)E. NoRfus. Outline, etc. (voir au bamana; vocabulaire poular).X. Vocabulaires guiolof, mandingue, /bu~(', saracole, etc. (voir au so-

ninké).

CLARKE voir n°' 1 à 5, page 6; 1 à 6, page 16 et pages 35 et 58.

M. MACBRAtR. A ~ram~ar of the Fulah language ?<</t vocabularies.

– London,1854,in-16.

KOELLE vocabulaires pu/o-<w<~o, ta~w, ~o6;u'M et kano.

C. J. REICHARDT. 7'Aree original Fulah pt6eM in Arabie letters, in ~tin

transcription and in English translation. Berlin, 1859, in-8.

G*' FAiDHERBE. Pocatu/aM'ed'enwtt'on /5<?C mots /t'atteat'f avec leurs

correspondants en ow~o/ de Saint-Louis, en poular du Fouta s< en soninké.

(Voir au soninké.)

W. B. BAUUE. – Observations on the Hausa and ~'M//M/d<! /an~Maae<.

London, 1861. in-8.

P. DU CHAtLLu. Foya~et, etc. (voir au kpeté; numération poutar).Dr. H. BARTH. Sammlung und F<!aftet<Mn~, etc. (voir au haoussa;

grammaire et vocabulaire /u~/MMc).

C. A. L. RmcHARDT. CraMttna'' of the Fulde language. --London, 1876,in.8.

Le même. ~tc<tonat'y of the Fulde language, London, 1876, in-8

D'' A. CORRE. Idiomes du /<<o.A'MKez. – Paris, 1877, in-8. (Court voca-bulaire foulah.)

H. M. STANLEY (voir au sosso; vocabulaire M~atu).G"' FAtDHERBE. – AanaM~ du Sénégal. (Revue de <'<nyuM<tOMe et de pht-

<o~t'? comparées, XIV.)

Le même. – Grammaire et vocabulaire de la langue poul. Paris, 1882.

in-18.

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M4 BIBLIOGRAPHIE

0. deSANDMVAL. – Z~e /</an<taMe au Niger par le FoM<aA-Z~a//oM.

Paris, 1882. gr. in 8. (Vocabulaire poular.)

Le même. -Soudan Français, Kahel, avec recueil de mo<t foulahs.

Paris, 1893, in~.

G. A. KttAUSE. – A'<n /~et~'a~ :ur A'eMH<~t« der Fulischen ~pracAe in

~/nt<t. Leipt'c. 1884, in-8.

Cap. PtETRt. Les Français au /Vty<'r. – Paris, i885, in 8. (Renferme des

remarques linguistiques sur !e poular.)

E. VoHMN. – Proben det- Fulah-Sprache. (Z. A. S., 3). Berlin, 1887,

gr. in-8.

T. G. de GutMAUDON. – Noter de ~MyMM<toue a/t'tcatM< le, /'M~.

Vienne, 1888, in.8.

Le même. – ~o~c Fulbe. Manuel de la langue /o«/e. Leipzig, 1894,

in-i8.

D' TAUTAIN. Contribution à /M<fe de la langue foule (poular). (Revue

<&' ~H~MMft~uc e/ de philologie compara.) – Pari!, 1889-90, in-8.

E. GtBERT. ~<Mde de la langue d~ PoM/<. (Revue de /'nyut«toue, XXXII,

XXXttt et XXXIV.)

R. AttNAUD. Contribution à l'étude de la langue peuhle ou loullaniyya.

(Bulletin de la ~oe~<e de C<'o~rapA« d'.4/~et-. 5 et 6.) At~er.lOOl.

XI. LANGUE ARABE.

Parmi la quantité d ouvragea puMiéa sur la langue arabe, je me contente-

rai de citer les deux auivanta, le premier parce qu'it est remarquablement

clair et précis, le second parce qu'il traite spécialement de l'arabe des Maurea

du Sahel SénégatLia.

0. HouDAa. – Précis de ~raMMan arabe. Paril, i897, in-8.

L. GALLANh. – Grammaire d'arabe n'~M~er à fuM~e d« o/~Cter< des

hoMpe< de la marine (autographiée). Cherbourg, i8&8,3 To). in-8 carré.

X. PtGEON ENGLISH et PETIT-NJ~~

Néant.

t )'

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AKOtM. – mP. A. BLBHt!t KT C" 4, «Ht OAM!<tM.

TABLE DES MATIÈRES

')<P)tt!'ACE.

Atphtbettdopté.1

CHAp.t.–Languesdea lagunes.

Voc~butitiree mékyibo, tbouré, akyè, goua et kyama.

Voc&butttre* alaguian, avikam, ari, abè et adyoukrou42

Cn*p.n.–LestMgaeakfOU. ·

Vocabulairer dyida, néouotc. ~bdoui, plaoui, téoui et krao 75

CttAp.ïn.–Lea langues agni-assanti95

Voc&bu)Mre:MBtnt!,tbron,ï<m&, aféma etbtouté <t2

CH*p. IV. Le* langues mMdé-ttmou et mande-fou 140

C)t*pV.–LeatMguetmMdé-tM. · ~85

Vocabuttirea noumou, ligbi, huéla, dyoula et maou !75

CHAp.VL–L<*z!Mguettenoufo.19~

Vocabulaires btmànt, foro, ttBté, takponin, guimini et nafAnt t9M

CHAP. VM. Les langues mosai gourocnst 2i8

Cx~p. VIII. Le* langues étrangères2M

BtBUMMHtM.· ·w`',

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