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Jeudi 13 septembre 2012 ÉVÉNEMENT / EVENT LE RENDEZ-VOUS DE L’EXCEPTION UN ÉCRIVAIN, UN JOUR / A WRITER, A DAY LA FEMME ESQUISSéE Chaque jour, un exposant parle de sa passion, et présente ses trois coups de cœur. Avec, en première invitée, Anisabelle Berès. P. 7 INTERVIEW Anisabelle Berès Le Quotidien de la Bien- nale, bilingue français-anglais, consultable sur le site www. sna-france.com, vous donne rendez-vous au Grand Palais à l’occasion de la XXVI e Bien- nale des Antiquaires. La beauté y est célébrée sous toutes ses facettes par 122 exposants offrant à un public, de plus en plus sophistiqué dans ses goûts, la quintessence d’un métier lié à une mémoire, un regard, un sens particulier du temps. À celui qui se consomme, se vit dans l’urgence, la Bien- nale des Antiquaires oppose le temps de l’émotion, de la contemplation, de cette pa- renthèse rêvée au cœur d’un monde sans repères, où les objets d’art jouent le rôle de guides, de révélateurs, autant que de talismans. L.B. The Quotidien de la Biennale, a bilingual French and English daily paper also available online at www.sna-france.com, takes you to the Grand Palais for the XX- VI th Biennale des Antiquaires. Beauty is celebrated in all its as- pects through 122 exhibitors who showcase to an increasingly taste sophisticated public, the essence of a profession that is linked to mem- ory, observation and to a particular sense of time. To he who is con- sumed, who lives in emergency, the Biennale des Antiquaires opposes the emotion of time, of contempla- tion, of this dreamy parenthesis in a world devoid of reference points, where works of art act as guides and revealers as much as talismans. L.B. Édito N°1 LE GRAND PALAIS EN MAJESTé Le Quotidien de la Biennale Each day, an exhibitor talks about his passion, and chooses three pieces that are his or her personnal favorites. Anisabelle Berès is our first guest. P. 7 Un écrivain commente une œuvre d’art présen- tée à la Biennale des Anti- quaires. De David Foen- kinos à Pierre Assouline, rendez-vous du 13 au 22 septembre, pour l’émo- tion à la lettre. P. 8 A writer comments a work of art presented at the Bien- nale des Antiquaires. From David Foenkinos to Pierre Assouline, pick up the Quo- tidien between 13 th and 22 nd September for literary emo- tion. P. 8 Cinquante ans après sa première édition, la Bien- nale des Antiquaires revêt ses plus beaux atours : une scénographie signée Karl Lagerfeld, un Salon d’Honneur réouvert après trois ans de travaux, et 5 150 m 2 de stands. P. 2-3 Fifty years after its first edition, the Biennale des Antiquaires dons its fin- est: a scenography signed by Karl Lagerfeld, a Salon d’Honneur reopened after three years of construction and 5 150 m² worth of art stands. P. 2-3 Idole féminine, art cycladique, milieu du III e millénaire av. J.-C. Marbre. Female idol, Cycladic Art, middle of the 3 rd millennium BC. Marble. PHOENIX ANCIENT ART, STAND S02 Suggested Woman Rendez-vous with exceptionnal Simon Hantaï (1922-2008), L’Aube du jour rose, 1971. Acrylique sur toile, signé et daté au dos « Hantaï 71 ». Simon Hantaï (1922-2008), L’Aube du jour rose (Pink dawn of the day), 1971. Acrylic on canvas signed and dated on back. « Hantaï 71 ». GALERIE BERèS, STAND N04 Cabinet Japonisme flamboyant, Christofle & Cie, 1874. Flamboyant Japonism cabinet, Christofle & Cie, 1874. GALERIE OSCAR GRAF, STAND S34 1 © Karl Lagerfeld

N°1 Le Quotidien de la Biennale-Paris 2012

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N°1 13 septembre 2012 Réalisé par Stiletto 26° Biennale des Antiquaires Grand Palais , Paris 2012

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Jeudi 13 septembre 2012

événement / event

Le rendez-vous de L’exception

un écrivain, un Jour / A writer, A dAy

La Femme esquissée chaque jour, un exposant parle de sa passion, et présente ses trois coups de cœur. avec, en première invitée, anisabelle Berès. P. 7

interview

anisabelle Berès

Le quotidien de la Bien-nale, bilingue français-anglais, consultable sur le site www.sna-france.com, vous donne rendez-vous au Grand palais à l’occasion de la xxvie Bien-nale des antiquaires. La beauté y est célébrée sous toutes ses facettes par 122 exposants offrant à un public, de plus en plus sophistiqué dans ses goûts, la quintessence d’un métier lié à une mémoire, un regard, un sens particulier du temps. À celui qui se consomme, se vit dans l’urgence, la Bien-nale des antiquaires oppose le temps de l’émotion, de la contemplation, de cette pa-renthèse rêvée au cœur d’un monde sans repères, où les objets d’art jouent le rôle de guides, de révélateurs, autant que de talismans. L. B.

The Quotidien de la Biennale, a bilingual French and English daily paper also available online at www.sna-france.com, takes you to the Grand Palais for the XX-VIth Biennale des Antiquaires. Beauty is celebrated in all its as-pects through 122 exhibitors who showcase to an increasingly taste sophisticated public, the essence of a profession that is linked to mem-ory, observation and to a particular sense of time. To he who is con-sumed, who lives in emergency, the Biennale des Antiquaires opposes the emotion of time, of contempla-tion, of this dreamy parenthesis in a world devoid of reference points, where works of art act as guides and revealers as much as talismans. L.B.

édito

N°1

Le Grand paLais en majesté

Le Quotidien de la Biennale

Each day, an exhibitor talks about his passion, and chooses three pieces that are his or her personnal favorites.Anisabelle Berès is our first guest. P. 7

un écrivain commente une œuvre d’art présen-tée à la Biennale des anti-quaires. de david Foen-kinos à pierre assouline, rendez-vous du 13 au 22 septembre, pour l’émo-tion à la lettre. P. 8

A writer comments a work of art presented at the Bien-nale des Antiquaires. From David Foenkinos to Pierre Assouline, pick up the Quo-tidien between 13th and 22nd September for literary emo-tion. P. 8

cinquante ans après sa première édition, la Bien-nale des antiquaires revêt ses plus beaux atours : une scénographie signée Karl Lagerfeld, un salon d’Honneur réouvert après trois ans de travaux, et 5 150 m2 de stands. P. 2-3

Fifty years after its first edition, the Biennale des Antiquaires dons its fin-est: a scenography signed by Karl Lagerfeld, a Salon d’Honneur reopened after three years of construction and 5 150 m² worth of art stands. P. 2-3

idole féminine, art cycladique, milieu du iiie millénaire av. j.-c. marbre.

Female idol, Cycladic Art, middle of the 3rd millennium BC. Marble.

PhoeNix ANcieNt Art, stANd s02

Suggested WomanRendez-vous with exceptionnal

simon Hantaï (1922-2008), L’Aube du jour rose, 1971. acrylique sur toile, signé et daté au dos « Hantaï 71 ».

Simon Hantaï (1922-2008), L’aube du jour rose (pink dawn of the day), 1971. Acrylic on canvas signed and dated on back. « Hantaï 71 ».

GALerie Berès, stANd N04

cabinet japonisme flamboyant, christofle & cie, 1874.

Flamboyant Japonism cabinet, Christofle & Cie, 1874. GALerie oscAr GrAf, stANd s34

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Le rendez-vous de L’exception

The Emerald eyes

événement

ai utilisé l’espace en m’inspirant du passé, un passé idéalisé. » c’est ainsi que Karl Lagerfeld, scénographe de la xxvie Biennale des anti-quaires, évoque son intervention, dans ce lieu mythique. 2012 marque en effet la réouver-

ture du salon d’Honneur, fermé depuis 1937. sept décennies et trois ans de travaux plus tard, celui-ci retrouve son éclat et son prestige en devenant un écrin d’exception. premier évé-nement majeur au cœur de cet espace restauré, la Biennale des antiquaires gagne près de 650 m2 d’espace d’exposition. « La Biennale est l’occasion de voir des chefs-d’œuvre provenant de collections privées, parfois jamais exposés aux yeux du grand public », affi rme christian deydier, président du syndicat national des antiquaires. quoi de commun entre un bronze égyptien basse époque et une tête de félin du iie millénaire, un paysage hivernal de Brueghel le jeune et un masque-portrait de cour baoulé, sinon l’extraordinaire beauté qui anime les œuvres ? une montgolfi ère fl otte majestueusement sous le dôme ver-rière… sur les 122 exposants, 10 sont des joailliers, apportant chacun, de cartier à piaget, en passant par Harry Winston, le rayonnement des joyaux qui font de paris la capitale de toutes les lumières. outre l’arrivée de Bulgari et du joaillier chinois Wallace chan, le retour de chaumet et de Boucheron, d’autres événements s’ajoutent à la magie de l’enchantement, digne d’auréoler l’édition 2012 d’un éclat particulier, sous le soleil de tous les arts. Laurence Benaïm

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L a xxvie Biennale des antiquaires rend hommage à l’étoile

du cinéma devenue icône de la pop culture américaine. La galerie L&m arts (s31) présente ainsi Liz #1 (Early Coloured Liz), l’un de ses tout premiers portraits réalisés par andy Warhol, qui en signa au total 40 entre 1963 et 1965. en 1963, l’artiste sérigraphie la photo utilisée pour la promotion de Soudain l’été dernier, fi lm culte de joseph mankiewicz. « Ce serait très glamour d’être réincarné en l’une des énormes bagues au doigt de Liz Taylor », disait l’artiste au sujet de la star, collectionneuse de joyaux depuis son adolescence. des joyaux qui étincellent sous la verrière du Grand palais. Bulgari (s18) présente en effet la collection elizabeth taylor : sept pièces ayant appartenu à la diva, des broches tremblants au bracelet-montre serpent à la queue en diamants et aux yeux d’émeraude. nombre d’entre eux ont été offerts par l’une de ses plus grandes passions amoureuses, l’acteur richard Burton, dont cet incroyable collier d’émeraudes (photo ci-contre). son amant et partenaire dans Cléopâtre, tourné à cinecittà (rome), disait à son propos : « J’ai fait connaître la bière à Liz et elle m’a fait connaître Bulgari. »

T he 26th Biennale des Antiquaires pays tribute to the fi lm star who became an icon of American pop culture. Galerie L & M Arts (S31) showcases Liz #1 (early coloured

Liz), one of her earliest portraits by Andy Warhol, who signed a total of 40 portraits between 1963 and 1965. In 1963, the American artist uses a photo – the same used to promote suddenly Last summer, the Joseph Manckiewicz cult fi lm – and silkscreen printing. “it would be very glamorous to be reincarnated into one of the huge rings on Liz taylor’s fi nger”, said the artist about the star who had been a jewel collector since her teens. Jewels that sparkle beneath the Grand Palais’ glass dome. Bulgari (S18) is in fact showcasing the Elizabeth Taylor collection: seven pieces that belonged to the diva, from the tremblant brooch to the snake wristwatch with diamond tail and emerald eyes. Many of them were brought for her by one of her greatest loves, actor Richard Burton, including this incredible emerald necklace. Her lover and partner in the movie cleopatra which was shot in Cinecitta (Rome) said about her: “i introduced beer to Liz and she introduced me to Bulgari.” Céline Hussonnois Alaya.

commode en marqueterie et bronzes ciselés et dorés, riesener, 1770. époque de la transition Louis xv - Louis xvi.

Chest of drawers in marquetry and golden chased bronze, Riesener, 1770.

KrAeMer & cie, stANd N32

Les Yeux d’émeraude

Rendez-vous with exceptionnal

collier en platine, une aigue-marine de 236,27 carats, une perle fi ne, aigues-marines, diamants.

Platinum necklace, an aquamarine of 236.27 carats, fi ne pearl, aquamarines, diamonds.

cArtier, stANd P05

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andy Warhol, Liz #1 (Early Colored Liz), 1963. encre sérigraphique et acrylique sur lin.

Andy Warhol, Liz #1 (early colored Liz), 1963. Silkscreen ink and acrylic on linen.

L&M Arts, stANd s31

collier en émeraudes et diamants.

Emerald and diamond necklace.

BuLGAri, stANd s18

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chiffres cLés

« C’est l’esprit du baron Haussmann qui a donné à Paris – au centre de Paris – la vision que nous en avons aujourd’hui, avec des éléments style Louis XV comme la place de la Concorde, etc. Mais j’ai voulu reconstituer cela de façon très moderne, aussi moderne qu’une Biennale des Antiquaires puisse l’être aujourd’hui. »

“It is the spirit of Baron Haussmann who gave Paris – in the center of Paris – the vision that we have today, with Louis XV style elements like the Place de la Concorde, etc. But I wanted to recreate it in a very modern way, as modern as a Biennale des Antiquaires can be today.”

122 exposants participent à la xxvie Biennale des antiquaires / 122 exhibitors are participating in the 26th Biennale des Antiquaires.

55 nouveaux exposants font leur première entrée pour l’édition 2012 / 55 new exhibitors are making their first appreance for the 2012 edition.

1 200 m2: la surface du salon d’Honneur / 1 200 m²: the total surface area of the Salon d’Honneur.

plus de 10 000 objets sont présentés au public sous la verrière du Grand palais / More than 10.000 objects are presented to the public in the Grand Palais.

Quelle a été le plus grand challenge dans la préparation de cette Biennale?Faire aussi bien que la Biennale imaginée par Pier Luigi Pizzi en 1992, puisque c’est celle que

tout le monde retient. Pour cela, nous avons fait appel à Karl Lagerfeld, lequel s’est réellement pris au jeu.

Que pensez-vous du résultat ?Grâce à l’immense talent de Karl, nous sommes plongés dans une ambiance absolument exceptionnelle, au cœur de constructions magnifiques, avec des vitrines ouvertes rappelant les galeries mar-chandes de la rue de Rivoli. D’une extrémité à l’autre de l’allée centrale – évocation de l’avenue des Champs-Élysées –, on peut admirer les dessins monumentaux de Karl.

À quoi se juge une Biennale réussie ?C’est une Biennale où les visiteurs sont emballés et où les expo-sants ont bien vendu. Il règne déjà au Grand Palais un senti-ment extrêmement positif : tous les antiquaires ont réuni des objets fabuleux, tandis que la haute joaillerie dévoile un nombre impres-sionnant de nouvelles créations éblouissantes. Ce sont les prémices d’une belle Biennale.

3 Questions à CHrIstIAn DeyDIer, PrésIDent Du snA

3 questions to Christian Deydier, SNA President

Key Figures“i worked the space being inspired from the past, an idealized past”, says Karl Lagerfeld, designer of the 26th Biennale des Antiquaires, as he evokes his interventiont in this mythical place. Indeed, 2012 is the reopening of the Salon

d’Honneur, closed since 1937. Seven decades and three years of work later, it has regained its luster and prestige by becoming an exceptional setting. First major event in the heart of this restored area, the Bien-nale des Antiquaires gains almost 650 m² of exhibition space. “the Biennale is an opportunity to see masterpieces from private collections, sometimes never be exposed to the public eye”, says Christian Deydier, President Syndicat National des Antiquaires (SNA), the National Union of Antique Dealers. What do a late pe-riod Egyptian bronze, and a 2nd millennium B.C. felindu head, a winter landscape by Brueghel the Younger, and a Baoulé court face mask have in common, if not the extraordinary beauty that animates these works? A hot air balloon floats majestically by the glass dome skylight ... Out of the 122 exhibitors, 10 are jewelers, each from Cartier to Piaget via Harry Winston showcasing a radiance of the jewels that make Paris the capital of all lights. In addition to the arrival of Bul-gari and Chinese jeweler Wallace Chan and the return of Chaumet and Boucheron, other events add to the enchanting magic, worthy of glorifying the 2012 edition with a special brightness under the sun of all the arts. Laurence Benaïm

KarL LagerfeLd

What has been the most exciting aspect of preparing for this Biennale?to meet the challenge to do as well as the Biennale designed by pier Luigi pizzi in 1992, since it is the one that everyone remembers. to achieve this, we turned to Karl Lagerfeld, who really took to the challenge.

What do you think of the result?thanks to Karl’s immense talent, we are immersed in a truly exceptional atmosphere in the heart of magnificent constructions with open windows reminiscent of the rue de rivoli arcades. From one end to the other of the main aisle – an evocation of the champs-élysées, one can admire Karl’s monumental drawings.

How does one evaluate a successful Biennale?it is a Biennale where visitors are thrilled and where exhibi-tors sell well. an extremely positive feeling already reigns at the Grand palais: antique dealers have gathered and brought together fabulous pieces, whilst high jewelry reveals an im-pressive number of dazzling new creations. these are the beginnings of a beautiful Biennale.Interview : Armelle Malvoisin

jean-François denière (1774-1866). détail du piètement de la table en bronze ciselé et doré exécutée pour alexander douglas (1767-1852), 10e duc de Hamilton, à Hamilton palace.

Jean-François Denière (1774-1866). Detail of the impingement of the table in chased gilt bronze executed for Alexander Douglas (1767-1852), 10th Duke of Hamilton, at Hamilton Palace.

zao Wou-Ki (né en 1921), 22.6.91, 1991. Huile sur toile, signée

en bas à droite.

Zao Wou-Ki ( born 1921) 22.06.91, 1991.

Oil on canvas, signed lower right.

clément rousseau, paire de meubles en ébène de macassar, bois de violette, galuchat, ivoire et nacre. circa 1925.

Clément Rousseau, pair of cabinets in Macassar ebony, violet wood, shagreen, ivory and mother-of-pearl. Circa 1925.

GALerie VALLois, stANd s30

APPLicAt PrAzAN, stANd s06

steiNitz, stANd N03

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Dentelle tourmaline rebroDéebague en or jaune, diamants, diamants jaunes, tourmalines Paraïba,

chrysobéryls, péridots, grenats démantoïdes, émeraudes, opales de feu et haüynes.

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ColleCtion de Haute Joaillerie “dear dior” présentée à la XXVie Biennale des antiquaires

du 14 au 23 septemBre 2012

dentelle CHantilly multiColoreBague en or jaune et blanc, diamants, diamants jaunes, tourmalines paraïba,

émeraudes, spinelles roses, spinelles rouges, opales de feu, améthystes, saphirs, saphirs jaunes, haüynes, saphirs roses, grenats démantoïdes et grenat spessartite.

RIGHTFR-STILETTO QUOTIDIEN BIENNALE 500X370_DD_SEPT.indd 2 12/09/12 12:00

comment exercez-vous votre métier de galeriste ?Je n’achète que des œuvres que j’aime. Dans mon métier, lorsqu’on acquiert un tableau, on ne sait jamais si on va le garder trois semaines ou vingt ans. Aussi, quitte à vivre longtemps avec des œuvres d’art, autant s’entourer de pièces qui nous font vraiment plaisir. Le plaisir est redoublé lorsque se présente un collectionneur qui partage mon goût. Mon métier me procure une intarissable source de découvertes et d’étonnement. Ce ne sont pas forcément les œuvres les plus importantes qui m’amusent. Je suis davantage conquise par un chef-d’œuvre d’un peintre peu connu que par une peinture de troisième catégorie d’un grand artiste. Je pense par exemple aux deux petits tableaux magiques signés du surréaliste Jules Perahim que je montre à la Biennale. Je mets un point d’honneur à présenter des œuvres tout à fait abordables, pour que les amateurs qui n’ont pas les moyens de s’offrir des pièces très importantes puissent se faire plaisir. Les peintures de Perahim en font partie.

de quelle façon sélectionnez-vous les œuvres pour la Biennale ?Je n’ai jamais de choix préconçu pour les tableaux et les dessins que je vais exposer à la Biennale. Alors, je fais venir 150 œuvres. Et après plusieurs essais d’accrochage, je n’en conserve qu’une soixantaine. J’ai notamment retenu une magnifique composition cubiste de 1917 à l’aquarelle et gouache sur papier par Auguste Herbin, une immense toile de Simon Hantaï de la série des tabula des années 1980, ainsi qu’un vase en porcelaine de la manufacture de Sèvres conçu par Pierre Soulages en 2000 et produit à 10 exemplaires. Avec ses sillons de matière noire créant des jeux de lumière et d’ombre, ce vase est une belle transposition dans le champ de la céramique de ce que l’artiste réalise en peinture.

Quelle touche personnelle votre fille florence, qui travaille à vos côtés à la galerie, vous apporte-t-elle ?Florence représente l’avenir de la galerie. Elle a une vision extrêmement proche de la mienne, un goût très « Berès », tout en ayant ses propres inclinations, ce qui est pour moi très enrichissant. Elle a une sensibilité particulièrement aiguë pour les œuvres sur papier qu’elle choisit avec une attention particulière : une grande encre de 1949 par Nicolas de Staël, d’une puissance extraordinaire ; un petit paysage surréaliste d’une grande finesse qu’Yves Tanguy a exécuté à la gouache ; ou encore une rare aquarelle bleue et noire de 1952 par Soulages. Mon autre fille, Capucine, fait un travail remarquable dans le domaine de l’encadrement, lequel joue un rôle primordial dans la mise en valeur des tableaux et des dessins. Elle a créé par exemple un cadre spécial pour une superbe céramique de Braque figurant un oiseau, que je montre comme tableau-objet.

How do you exercise your profession as a gallery owner?i buy only works that i love. in my business, when you acquire a painting, you never know if you will get to keep it 3 weeks or 20 years. thus, if one has to live a long time with works of art, one might as well surround oneself with works that makes one truly happy. the pleasure is doubled when a collector who shares my taste presents himself. my profession is an inexhaustible source of discovery and wonder for me. it is not necessarily the most important works that amuse me. i am more easily won over by a masterpiece of a little known painter than by a great artist’s third rate painting. For example, i have in mind two small magical paintings by surrealist artist jules perahim that i’m showcasing. at the Biennale i make it a point of honor to present quite affordable works in order to allow amateurs who cannot necessarily afford very important pieces to indulge. the perahim paintings belong to that category.

How do you select the works for the Biennale?i never make preconceived choices for paintings and drawings that i will expose at the Biennale. so i bring along 150 pieces. and after several installation try-outs i keep approximately 60 pieces. in particular, i have selected a beautiful 1917cubist watercolor and gouache on paper composition by auguste Herbin, a huge simon Hantaï canvas from the 1980s Tabula series and a sèvres porcelain vase designed by pierre soulages in 2000 manufactured in 10 copies. With furrows of dark matter creating lights and shadows, this vase is a beautiful transposition in the field of ceramics of what the artist creates in painting.

What personal touch does your daughter Florence who works with you in the gallery bring?Florence represents the future of the gallery. she has a vision very close to mine, a very “Berès” taste, while also having her own inclinations, which is very rewarding for me. she expresses a particularly strong sensitivity towards works on paper which she chooses with particular attention: a large ink 1949 piece by nicolas de staël, of extraordinary power; a small surreal landscape of great finesse that Yves tanguy executed in gouache or also a rare blue and black 1952 watercolor by soulages. my other daughter, capucine, has done remarkable framework, which plays a key role in enhancing and highlighting paintings and drawings. For example, she created a special frame for a superb Braque ceramic representing a bird, which i showcase as an object-painting. Interview : Armelle Malvoisin

statuette représentant la déesse chatte Bastet, bronze,

égypte, Basse époque, xxvie-xxxe dynasties.

« Ce beau bronze se présente comme un objet intemporel, ayant traversé les époques jusqu’à inspirer des sculpteurs modernes comme Giacometti ou Sandoz. Tel un gardien, il regarde le monde. L’éternité lui appartient. »

“this beautiful bronze presents itself as a timeless object which has traveled through the ages to inspire modern sculptors such as Giacometti or sandoz. very much like a guard, he looks over the world. eternity belongs to him.”

dAVid GhezeLBAsh ArchéoLoGie, stANd sMs07-08

Statuette depicting the cat goddess Bastet, bronze, Egypt, Late Dynastic Period, XXVIe-XXXe dynasties.

une Femme de Goût

gaLeriste

A Woman of Tasteanisabelle Berès, stand n04

Broche naissance de la Lumière, tourmalines, diamants,

saphirs roses, spinelles, rubis, or blanc et titane.

« Cette broche est une création absolument originale, tant dans le choix de ses matériaux que dans son dessin d’une étonnante modernité. C’est aussi un objet poétique assez mystérieux aux allures de fleur ou d’étoile, dégageant une énergie vibrante. »

“this brooch is an absolutely original creation, both in the choice of materials and its astonishingly modern design. it is also a rather mysterious poetic object – resembling a flower or star, emitting a vibrant energy.”

WALLAce chAN, stANd P02

“Birth of Light” brooch, tourmalines, diamonds, pink sapphires, spinels, rubies, white gold and titanium.

masque-portrait de cour baoulé, côte d’ivoire, fin

xixe-début xxe siècle, bois dur à patine noire.

« J’ai peu d’accointance avec l’art africain qui est un des rares domaines que je ne collectionne pas. Cependant, j’ai été immédiatement sensible à la force bienveillante de ce masque que l’on sent encore habité d’une riche vie ancestrale. »

“i have little acquaintance with african art which is one of the few art fields i do not collect. However, i was immediately drawn to the benevolent force of this mask that one feels is still inhabited with rich ancestral life.”

BerNArd duLoN, stANd s20

Portrait-Mask of Baoulé court, Ivory Coast, late 19th–early 20th century, black patina hardwood.

ses 3 coups de cœur

Her 3 FAVoriteS

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1 400 œufs de poule, 7 kilos de truffe, 30 kilos de fois gras de canard, 60 kilos de mousserons. La liste est impressionnante, l’organisation réglée depuis plusieurs mois. sous la baguette magique de michel Guérard, 50 cuisiniers et 200 maîtres d’hôtel ont œuvré pour les 1 400 convives présents lors du dîner de Gala de la xxvie Biennale des antiquaires. diamants, robes longues et smoking de rigueur pour les invités, pour lesquels des cuisines ont été spécialement aménagées autour du Grand palais. « Cela relève de la stratégie militaire », assure le maestro, attentif à tous les détails, du coquetier en fil de fer à la collerette en étamine à beurre, comme un « clin d’œil couture » à Karl Lagerfeld. nourries au grain, élevées en plein air et « finies au lait et même à la crème », les quelques 700 pintades de chez monsieur tauzin, ont été « laquées comme des canards », et les 140 kilos de fraises servies « avec une quenelle de sorbet aux herbes du jardin, menthe, basilic, coriandre, estragon, persil plat ». une leçon de haute voltige et d’humilité célèbre les noces de la gastronomie et de l’élégance. L. B.

1400 chicken eggs, 7 kilos of truffle, 30 kilos of duck foie gras, 60 kilos of mousserons mushrooms. The list is impressive, the organisation has been worked out for several months. Under Michel Guérard’s magic wand, 50 chefs and 200 maîtres d’hôtel have worked for the 1400 guests at the 26th Biennale des Antiquaires’ Gala Dinner. Diamonds, evening dresses and black tie are mandatory for guests, for whom specially designed kitchens have been built around the Grand Palais. “it is akin to military strategy”, says the maestro, attentive to every detail, from the thinly wired egg cups to their muslin-like butter collars, a “couture wink” at Karl Lagerfeld. Grain fed, raised outdoors and “finished off with milk and even cream” the 700 guinea fowls from Mr. Tauzin’s, have been “glazed like ducks”, and the 140 kilos of strawberries served “with a garden herb sorbet quenelle of mint, basil, coriander, tarragon, flat parsley”. A high-flying lesson in humility celebrates the marriage of gastronomy and elegance. L.B.

aiguière néo-renaissance, manufacture de sèvres et maison christofe, 1859.

Neo-renaissance ewer, Manufacture de Sèvres and Maison Christofe, 1859.

Le restaurant épHémère

pendant toute la durée de la Biennale, dix grands chefs invités par le sna et venus de toute la France célèbrent autour d’un rendez-vous gastronomique quotidien les noces du bon et du beau. chaque jour un menu est orchestré par potel et chabot, avec la collaboration de relais & châteaux : michel roth, jean-andré charial, jacques chibois, jean-michel Lorain, patrick Henriroux, Guy martin, michel rostang, davy tissot, césar troisgros, édouard Loubet, participent à cette fête des sens, inauguré le 12 septembre 2012 par michel Guérard, père de la nouvelle cuisine, et maître du célébrissime hôtel-restaurant Les prés d’eugénie.

« J’ai voulu évoquer, non pas reconstituer » “I wanted to evoke, not reconstitute”

Diamonds a nd Wonders

diamants & merveiLLes

Le dÎner de gaLa

un Jour un chef

Bracelet constellation du Lion, collection 1932.

Constellation of the Lion bracelet. 1932 collection.

chANeL JoAiLLerie, stANd N18

MArc MAisoN, stANd s10

KarL LagerfeLd, scénographe

Quelle a été la source d’inspiration de cette scénographie pour la xxVie Biennale des Antiquaires ?je me suis inspiré de Paris, du Grand Palais que je connais bien, des Expositions universelles du début du XXe siècle mais aussi des galeries commerçantes couvertes construites au cours du XIXe siècle à Paris.

Quelle est la règle d’or à vos yeux pour réunir dans un même écrin plus de vingt spécialités ?J’ai utilisé l’espace en m’inspirant du passé, un passé idéalisé.

Que représente pour vous le Grand Palais ?Pour moi, le Grand Palais c’est le cœur même de Paris, l’idée de Paris et son côté universel. C’est aussi un lieu que j’adore, où j’ai organisé des défilés incroyables.

Quels détails d’architecture avez-vous cherché à mettre en valeur ?J’ai voulu souligner l’immensité et la splendeur de la verrière, qui sera comme un ciel protecteur de « l’avenue idéale » que j’ai reconstituée, avec sous le dôme, le point de rencontre central.

Que vouliez-vous éviter avant tout ?Une galerie marchande comme on les fait de nos jours.

Quelle est la sensation première que vous aimeriez faire éprouver à chaque visiteur ?Que le visiteur se sente immédiatement pris dans cette atmosphère, dès son entrée dans le Grand Palais.

What was your source of inspiration for the scenography of the XXVIth Biennale des Antiquaires?i inspired myself from paris, the Grand palais that i know well, the universal exhibitions of the beginning of the xxth century but also from the covered commercial galleries constructed in the xixth century in paris.

What is, in your opinion, the golden rule to gather more than twenty specialities in the same box?i used the space, inspiring myself of the past, an idealized past.

What does the Grand Palais represents in your eyes? in my eyes, the Grand palais is the heart of paris, the idea of paris and its universal side. Furthermore, it is a place i adore, where i organized incredibles fashion shows.

Which architectural details did you want to enhance?i wanted to emphasize the immensity and the splendor of the glass roof, that will be like a protective sky of the “ideal avenue” that i reconstituted, with, under the dome, the central meeting point.

What did you want to avoid mostly? a shopping mall, like we have nowadays.

What is the first sensation you want each visitor to feel at first?that the visitor immediately feels that he is taken by the atmosphere as soon as he enters the Grand palais.

Throughout the duration of the Biennale, ten chefs from all over France have been invited by the SNA to participate in a daily gastronomic event to celebrate the union of gastronomic goodness and beauty. Each day a menu is orchestrated by Potel et Chabot in collaboration with the Relais & Châteaux: Michel Roth, Jean-André Charial, Jacques Chibois, Jean-Michel Lorain, Patrick Henriroux, Guy Martin, Michel Rostang, Davy Tissot, César Troisgros, Édouard Loubet are all participating in this feast for the senses which kicks off September 12, 2012 with Michel Guérard, father of the nouvelle cuisine, and master of the famous hotel and restaurant Les Prés d’Eugénie.

réservations : 01 53 23 15 25

MicheL GuérArd

Le quotidien de la Biennale est édité par le syndicat national des antiquaires www.sna-france.com conception et réalisation : stiletto éditions www.stiletto.frdirectrice éditoriale : Laurence Benaïmdesign : christophe renard et nathanaël dayimpression : champigny-sur-marne, 2012tous droits réservés

Le Quotidien de la Biennale is published by the Syndicat National des Antiquaires www.sna-france.com Conception and edition: Stiletto Éditions www.stiletto.frEditor: Laurence BenaïmDesign: Christophe Renard with Nathanaël DayPrinted: Champigny-sur-Marne, 2012All rights reserved

Le Quotidien de la Biennale

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L’idole féminine est là, face à nous. enfin une féminité esquissée. nous sommes trop souvent guidés dans les chemins de nos rêveries. L’excès de détails appauvrit notre imagination. elle, nous pouvons la regarder pendant des heures, car elle est toutes les femmes. c’est

un espace de liberté totale qui s’offre à nous. je peux l’imaginer blonde ou rousse, je peux l’imaginer américaine ou suisse, je peux l’imaginer en lectrice de milan Kundera ou adoratrice d’elvis. elle est ce que nous attendons du fantasme : l’univers du possible. mais elle doit forcément posséder une vérité. plus je la regarde, plus je voudrais la savoir. quelle est son histoire ? quelque chose de triste semble la parcourir. enfin non, pas triste, mais disons résolu. on pourrait facilement la croire dans une position de repli, comme fermée au monde donc aux hommes. elle se rangerait alors dans cette catégorie surpeuplée des femmes déçues par l’amour. mais non, ce n’est pas ça. son intensité prouve qu’elle n’est pas à l’abri du monde. elle a trop de force en elle pour être dans la faiblesse du renoncement. elle est face à l’avenir, avec une assurance farouche. elle attend, oui c’est une femme qui attend. sûrement l’amour. peut-on vraiment attendre autre chose avec une telle volonté au corps ? je voulais lui dire que j’arrive. j’espère qu’elle voudra de moi. oui, juste le temps de prendre une douche et de traverser quelques siècles, et j’arrive.

La Femme esquissée

Suggested Woman

idole féminineart cycladique,

milieu du iiie millénaire av. j.-c.marbre

H : 47 cm

Female Idol Cycladic art, middle of the 3rd millennium BC.MarbleH : 18,5 inch

T he female idol is there, facing us. Finally a suggested femininity. We are too often guided on the paths of our daydreams. An excess of details impoverishes our imagination. But where she is concerned, we can spend hours looking at her because she is all women. A space of total freedom

that is offered to us. I may imagine her blonde or redheaded, I may imagine her American or Swiss, I may imagine her as a Milan Kundera reader or as an Elvis worshiper. She is what we expect of fantasy: the world of the possible. But she must obviously possess some truth. The more I look at her, the more I want to know what it is. What is her history? Some sort of sadness seems to brush over her. Actually no, not sadness, but let’s say resolve. One could easily believe she is in some fallback position, as if sealed from the world, and thus from men. She would thus fall into the over-crowded ranks of women disappointed by love. But no, that’s not it. Her intensity proves that she is not sheltered from the world. She has too much power in her to be in a situation of weakness of renunciation. She is facing the future with fierce assurance. She awaits, yes, she is a woman who is waiting. Surely for love. Can one really expect anything else from someone with such willpower attached to the flesh? I wanted to tell her I’m coming. I hope she will want of me. Yes, just give me time to take a shower and to cross a few centuries, and I’ll be there.

David Foenkinos est né en 1974 à Paris. Il publie Le Potentiel érotique de ma femme en 2004 (prix roger-nimier) et Nos Séparations en 2008. Il est lauréat du prix François-Mauriac et du prix Jean-Giono. ses livres sont traduits en plus de 15 langues. La Délicatesse est le huitième roman de David Foenkinos, il vient d’être adapté au cinéma et a été nominé aux Césars.

David Foenkinos was born in 1974 in Paris. He published “the erotic Potential of my wife” (Le Potentiel érotique de ma femme) in 2004 (roger Nimier Prize) and “our Separations” (nos séparations) in 2008. He was awarded the François Mauriac and Jean Giono literary prizes. His books have been translated into more than 15 languages. “the Delicacy” (La Délicatesse) is David Foenkinos’ eighth novel, it was recently adapted to film and has been nominated for a César.

un oBJet, un écrivain

par david foenkinos

PhoeNix ANcieN Art, stANd s02

Coordination : Stéphanie Des Horts

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