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La localisation géographique des immigrés Une forte concentration dans l’aire urbaine de Paris A u1 er janvier 2012, la France compte 65,2 millions d’habitants dont 5,7 millions d’immigrés. La population immigrée est davantage concentrée sur le territoire que celle des non-immigrés. Ainsi, huit immigrés sur dix résident dans des grands pôles urbains, contre six non-immigrés sur dix. En particulier, 38 % des immigrés (2,2 millions de personnes) habitent dans l’aire urbaine de Paris, où résident par ailleurs 17 % des non-immigrés (10,2 millions de personnes). Les immigrés sont en revanche moins présents que les non-immigrés dans les zones peu ou très peu densément peuplées. La répartition territoriale de la population immigrée est le résultat de plusieurs vagues d’immigration, notamment vers le sud-ouest de la France et les zones urbanisées et industrialisées des années 1960 ; elle varie toutefois selon le pays de naissance. La concentration géographique des populations immigrées évolue peu au fil des années. De fait, les immigrés arrivés en France depuis moins de cinq ans s’installent dans des lieux où vivent déjà beaucoup ceux arrivés depuis longtemps. Chantal Brutel, cellule Statistiques et études sur l’immigration, Insee Selon le recensement de la population de 2012 (sources) , la France compte 65,2millions d’habitants dont 5,7 millions d’immigrés (définitions), soit 8,7 % de l’ensemble de la population. La présence des immigrés en France résulte de plusieurs vagues d’immigration (figure 1). Entre les deux guerres, les flux migratoires en prove- nance d’Italie et d’Espagne se sont accélé- rés afin notamment de combler les besoins en main d’œuvre de l’industrie en expansion, mais également de l’agriculture. À cette époque, les immigrés venus d’Espagne se sont majoritairement installés dans le sud-ouest de la France pour travailler dans l’agriculture, mais aussi dans les départe- ments industriels (Paris et sa petite couronne, Rhône, Isère, Bouches-du-Rhône). Les Italiens ont quant à eux immigré dans les zones industrielles de l’est de la France. Après 1945, la reconstruction a conduit à se tourner vers l’Algérie, puis vers les autres pays du Maghreb un peu plus tard. Ces immigrés se sont installés principalement en Île-de-France, à Lyon, à Marseille ou à Grenoble. Parallèlement, les conditions économiques et politiques des pays du sud del’Europeontpousséleurshabitantsàémigrer. Une nouvelle vague d’immigration espagnole aétéembauchéeprincipalementdansl’industrie automobileet lasidérurgie. Avril 2016 N° 1591 0 4 8 12 16 20 en‰ en‰ 1851 1881 1886 1906 1926 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012 1861 1866 1872 1876 1891 1896 1901 1911 1921 1931 1936 4 8 12 16 20 0 Origine européenne Origine africaine ou turque Italie Espagne Portugal Maroc Tunisie Turquie Algérie 1851 1881 1886 1906 1926 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012 1861 1866 1872 1876 1891 1896 1901 1911 1921 1931 1936 Afrique hors Maghreb 1 Vagues migratoires historiques pour les origines les plus représentées depuis 1851 Lecture : au recensement de population de 1931, les personnes de nationalité italienne représentent 20 millièmes (2 %) de la population résidant en France. Champ : France métropolitaine. Source : Insee, recensements de la population.

N°1591 - INSEE · en France résulte de plusieurs vagues d’immigration (figure 1). Entre les deux ... Insee Première n° 1591 - Avril 2016 Type d’espace Population immigrée

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  • La localisation géographique des immigrésUne forte concentration dans l’aire urbaine de Paris

    Au 1er janvier 2012, la France compte 65,2 millions d’habitants dont 5,7 millions

    d’immigrés. La population immigrée est davantage concentrée sur le territoire que celledes non-immigrés. Ainsi, huit immigrés sur dix résident dans des grands pôles urbains,

    contre six non-immigrés sur dix. En particulier, 38 % des immigrés (2,2 millions de personnes)habitent dans l’aire urbaine de Paris, où résident par ailleurs 17 % des non-immigrés(10,2 millions de personnes). Les immigrés sont en revanche moins présents que les non-immigrésdans les zones peu ou très peu densément peuplées. La répartition territoriale de la populationimmigrée est le résultat de plusieurs vagues d’immigration, notamment vers le sud-ouest de laFrance et les zones urbanisées et industrialisées des années 1960 ; elle varie toutefois selonle pays de naissance. La concentration géographique des populations immigrées évolue peuau fil des années. De fait, les immigrés arrivés en France depuis moins de cinq ans s’installentdans des lieux où vivent déjà beaucoup ceux arrivés depuis longtemps.

    Chantal Brutel, cellule Statistiques et études sur l’immigration, Insee

    Selon le recensement de la population de2012 (sources), la France compte 65,2millionsd’habitants dont 5,7 millions d’immigrés(définitions), soit 8,7 % de l’ensemble dela population. La présence des immigrésen France résulte de plusieurs vaguesd’immigration (figure 1). Entre les deuxguerres, les flux migratoires en prove-nance d’Italie et d’Espagne se sont accélé-rés afin notamment de combler les besoinsen main d’œuvre de l’industrie enexpansion,mais également de l’agriculture.Àcette époque, les immigrés venus d’Espagnese sont majoritairement installés dans lesud-ouest de la France pour travailler dansl’agriculture, mais aussi dans les départe-ments industriels (Paris et sa petite couronne,Rhône, Isère, Bouches-du-Rhône). LesItaliens ont quant à eux immigré dans leszones industrielles de l’est de la France.Après 1945, la reconstruction a conduit à setourner vers l’Algérie, puis vers les autrespays du Maghreb un peu plus tard. Cesimmigrés se sont installés principalementen Île-de-France, à Lyon, à Marseille ou àGrenoble. Parallèlement, les conditionséconomiques et politiques des pays du sud

    del’Europeontpoussé leurshabitantsàémigrer.Une nouvelle vague d’immigration espagnole

    aétéembauchéeprincipalementdans l’industrieautomobile et la sidérurgie.

    Avril 2016

    N° 1591

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    Origine européenne

    Origine africaine ou turque

    ItalieEspagne

    Portugal

    Maroc TunisieTurquie Algérie

    1851

    1881

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    1906

    1926

    1946

    1954

    1962

    1968

    1975

    1982

    1990

    1999

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    1861

    1866

    18721876

    1891

    18961901

    1911

    1921

    1931

    1936

    Afrique hors Maghreb

    1Vagues migratoires historiques pour les origines les plus représentées depuis 1851

    Lecture : au recensement de population de 1931, les personnes de nationalité italienne représentent 20millièmes (2 %) dela population résidant en France.Champ : France métropolitaine.Source : Insee, recensements de la population.

  • Au cours des années 1960, les immigrés portu-gais sont également venus combler les besoinsen main d’œuvre ; ils se sont installés en fonc-tion de l’extension des grands travaux des zonesurbaines (grands ensembles, universités). Lesimmigrés arrivés depuis la fin des années 1960d’Afrique subsaharienne se sont très majoritai-rement établis en Île-de-France.Au cours des années 1960 et jusqu’au milieudes années 1980, les vagues migratoires enprovenance de l’Asie ont été trop ponctuellespour constituer des populations d’originecommune importantes. Depuis 1999, l’immi-gration asiatique est essentiellement d’origineturque ou chinoise.En 1968, près de 40 % de l’emploi salariéindustriel, 37 % de l’ensemble de la popula-tion et 50 %de la population immigrée étaientlocalisés en Île-de-France, dans les départe-ments frontaliers du nord et de l’est de laFrance, dans le Rhône, l’Isère et lesBouches-du-Rhône. Depuis le début desannées 1970, l’emploi industriel a fortementbaissé en France, mais encore plus dans cesdépartements qui regroupent, en 2012, 32 %de l’emploi industriel. Malgré cette évolu-tion, la population immigrée reste fortementimplantée dans ces zones puisque 55 % yréside aujourd’hui. La possibilité de rejoindredes personnes de même origine que soi ou des’installer dans des quartiers où le prix dulogement est attractif peut en partie expliquerce constat.

    40 % des immigrés et 20 %des non-immigrés vivent dans l’aireurbaine de Paris

    Globalement, neuf immigrés sur dix résidentdans l’espace des grandes aires urbaines (défi-nitions), alors que c’est seulement le cas dehuit habitants non immigrés sur dix (figure 2).Mais le caractère plus urbain de la populationimmigrée est principalement dû à sa concen-tration plus importante dans l’aire urbaine deParis. Celle-ci regroupe en effet 38,2 % de lapopulation immigrée (2,2 millions de person-nes) et 17,1 % de la population non immigrée(10,2 millions de personnes). Les six plusgrandes aires urbaines de province, Lyon,Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux et Nice,regroupent une proportion proche de chacunede ces deux populations : 15% des immigrés et13% des non-immigrés, soit 842 000 immigréset 7,7 millions de non-immigrés, y habitent.Les autres grandes aires urbaines regroupent uneplus faiblepart d’immigrésquedenon-immigrés.Bien qu’essentiellement concentrée dansl’espace des grandes aires urbaines, la popula-tion immigrée représente une part importantede la population totale dans quelques petitesaires de province. C’est par exemple le casde l’aire de Nantua (Ain) où 22,5 % des4 200 habitants sont immigrés ; la moitié estnée en Turquie et est venue travailler par le

    passé dans l’industrie plastique. Globalement,la part des immigrés varie de 0,4 % à 23,2 %selon les aires urbaines de France métropoli-taine. Elle atteint même 49,3 % dans l’aire deMaripasoula en Guyane. Sur l’ensemble duterritoire français, un tiers de la populationvit ainsi dans des aires où plus de 10 % de lapopulation est immigrée. À l’inverse, untiers de la population habite dans des airesoù moins de 5 % de la population estimmigrée (figure 3).

    Les immigrés vivent plus souventdans les villes-centres et les banlieuesque les non-immigrés

    Auseindesgrandes airesurbaines, huit habitantsimmigrés sur dix vivent dans les grands pôlesurbains, alors que c’est le cas de moins de sixnon-immigrés sur dix. Cette situation s’expliqueencore par la particularité de l’aire urbaine deParis : 35,8 % des immigrés vivent dans legrand pôle urbain de Paris (ville-centre et

    Insee Première n° 1591 - Avril 2016

    Type d’espacePopulation immigrée

    Population

    non immigrée

    Population immigrée

    arrivée en France

    entre 2009 et 2013

    Effectifs % Effectifs % Effectifs %

    Espace des grandes aires urbaines(1+2+3) 5 149 030 90,1 48 806 670 81,9 974 340 89,6

    Grands pôles urbains (1) 4 513 310 79,0 33 820 530 56,8 872 550 80,2– Villes-centres 1 876 140 32,8 14 396 740 24,2 392 610 36,1– Banlieues 2 637 170 46,2 19 423 790 32,6 479 940 44,1

    Couronne des grands pôles urbains (2) 500 080 8,7 11 703 280 19,6 79 140 7,3Communes multipolarisées (3) 135 640 2,4 3 282 860 5,5 22 650 2,1

    Dont aire urbaine de Paris 2 183 360 38,2 10 157 880 17,1 349 290 32,1Grand pôle urbain 2 047 070 35,8 8 502 710 14,3 330 901 30,4– Ville-centre 455 810 8,0 1 784 870 3,0 117 662 10,8– Banlieue 1 591 260 27,8 6 717 840 11,3 213 239 19,6

    Couronne du grand pôle urbain 136 290 2,4 1 655 169 2,8 18 389 1,7

    Espace des autres aires 285 070 5,0 4 540 290 7,7 47 990 4,4Moyens pôles 131 910 2,3 1 792 330 3,0 19 900 1,8Couronne des moyens pôles 10 350 0,2 349 380 0,6 1 820 0,2Petits pôles 136 700 2,4 2 234 770 3,8 24 860 2,3Couronne des petits pôles 6 110 0,1 163 810 0,3 1 410 0,1

    Espace hors aires 282 120 4,9 6 176 980 10,4 65 450 6,0Autres communes multipolarisées 116 340 2,0 3 320 940 5,6 22 980 2,1Communes isolées hors influence des pôles 165 780 2,9 2 856 040 4,8 42 470 3,9

    France 5 716 220 100,0 59 523 940 100,0 1 087 780 100,0

    2Population immigrée et non immigrée selon le type d’espace

    Lecture : 90,1 % des immigrés vivent dans l’espace des grandes aires urbaines.Champ : France (hors Mayotte).Source : Insee, recensement de la population de 2012, exploitation complémentaire.

    3Part des immigrés dans la population totale

    Champ : France.Source : Insee, recensement de la population de 2012, exploitation complémentaire.

  • banlieue ; définitions) contre 14,3% pour lesnon-immigrés (figure 2). Les immigrés résidentmoins fréquemment que les non-immigrésdans les couronnes des grands pôles urbains(8,7%contre 19,6%),En contrepartie, une plus faible proportiond’immigrésvit dans lesmoyennesoupetites aires(5,0 % contre 7,7 % pour les non-immigrés)et dans les communes isolées hors de l’in-fluence des pôles (2,9 % contre 4,8 %).Six immigrés sur dix vivent ainsi dans lescommunes « densément peuplées » (défini-tions) alors qu’en comparaison, ce n’est le casque de trois non-immigrés sur dix. Il s’agit devilles-centres mais surtout de villes de banlieueoù un nombre important de grands ensemblesont été construits au cours des années 1960 etjusqu’aumilieu des années 1970.

    Les immigrés algériens, très regroupésdans les aires urbaines de Paris,Lyon et Marseille

    La population immigrée se répartit différem-ment sur le territoire selon le pays de naissance(figure 4). De manière générale, la populationimmigrée née en Afrique (y compris leMaghreb) est encore plus urbaine que celle desimmigrés nés dans un des pays de l’Union euro-péenne : 95,2% des Africains résident dansl’espace des grandes aires urbaines contre82,5% des immigrés originaires de l'Unioneuropéenne (UE). Les immigrés nés en Algérieou en Tunisie résident presque exclusivementdans l’espace des grandes aires urbaines (respec-tivement 96,2% et 96,7%) : plus de la moitiéd’entre eux vit dans les aires urbaines de Paris,Lyon ou Marseille, lieux de forte implantationindustrielle à l’époque des vagues d’immigrationimportantes de ces populations. Au sein de cesaires urbaines, ils résident en outre très souventdans les pôles. Par exemple, parmi les Algériensvivant dans l’aire urbaine de Paris, seuls 0,7%résident dans la couronne qui est située hors del’Île-de-France ; plus de lamoitié (56%) résidentdans les départements de Seine-Saint-Denis, de

    Paris et duVal-de-Marne.LesMarocains, arrivésplus récemmentenFranceque lesAlgériens, sontun peu plus dispersés sur le territoire et plusprésents dans les zones méridionales. La moitiéd’entre eux résident dans sept grandes airesurbaines (Paris,Montpellier,Avignon,Lille,Lyon,ToulouseetMarseille). En outre, ils habitent plusfréquemment que les autres immigrés d’originemaghrébinedans l’espacedespetitesoumoyen-nes aires. Les immigrés originaires de l’Afriquehors Maghreb, arrivés au cours des troisdernières décennies, sont quant à eux trèsconcentrés dans l’aire urbaine de Paris : 56,3%d’entre euxy résident.L’ensemble des immigrés nés en Asie sontégalement globalement très concentrés dansl’espace des grandes aires urbaines puisqueneuf sur dix y résident. Les immigrés nés enChine vivent très majoritairement dans l’aireurbaine de Paris (65 %y habitent).

    Les immigrés européens sont plus

    dispersés que les autres sur le territoire

    La répartition des immigrés originaires del’Union européenne (UE), suivant le degréd’urbanisation des territoires, est plus proche

    de celle des non-immigrés que celle desimmigrés originaires d’Afrique ou d’Asie :82,5 % résident dans l’espace des grandesaires urbaines, contre 81,9 % pour lesnon-immigrés, et 10,6 % résident hors detoute aire (contre 10,4 %). Ils restent toutefoisun peu plus présents que les non-immigrésdans les grands pôles urbains (64,1 % contre56,8 %), ou encore dans les communes trèsdensément peuplées (39,3 % contre 33,1 %).En comparaison de l’ensemble des immigrés,les Italiens et les Espagnols sont peu présentsdans l’aire urbaine de Paris (respectivement19,2 % et 19,5 %). Les Espagnols viventnombreux dans le sud-ouest de la France dansles grandes aires urbaines de Toulouse,Bayonne, Perpignan, Bordeaux, Montpellier,Béziers ou Pau. Les Italiens sont quant à euxtrès implantés dans le quart sud-est de laFrance et principalement dans les aires deNice, Lyon, Grenoble, Marseille. Les Portu-gais sont concentrés dans les grandes airesurbaines de Paris (41,3 %), Lyon, Bordeaux,Clermont-Ferrand et Toulouse. Ils résident enoutre plus souvent que les autres immigréseuropéens dans les couronnes et sont de ce faitplus dispersés sur le territoire.

    Insee Première n° 1591 - Avril 2016

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    Paris Lyon Marseille Nice Toulouse Lille Strasbourg Bordeaux Grenoble Genève-Annemasse

    en %

    Part de l’ensemble des immigrés

    Part des immigrés arrivés au cours des cinq annéesprécédentes

    5Concentration de la population immigrée présente en 2012 et de celle arrivée en Franceentre 2009 et 2013, par aire urbaine

    Champ : les dix aires urbaines de France pour lesquelles la part de la population immigrée est la plus élevée.Source : Insee, recensements de la population, exploitation complémentaire.

    Principaux pays de naissance

    de la population immigrée

    Espace des grandes

    aires urbaines (1+2+3)

    Grands pôles

    urbains (1)

    Couronne

    des grands pôles

    urbains (2)

    Communes

    multipolarisées

    des grands pôles (3)

    Espace

    des autres aires

    Espace hors

    des aires urbainesEnsemble

    Portugal 87,6 68,8 15,5 3,3 7,0 5,4 100,0Italie 88,4 71,1 12,4 4,9 6,3 5,3 100,0Espagne 84,9 66,1 15,0 3,8 8,1 7,0 100,0Ensemble de l’Union européenne à 27 82,5 64,1 14,1 4,3 6,9 10,6 100,0Ensemble de l’Europe 83,6 65,6 13,9 4,1 6,6 9,8 100,0

    Algérie 96,2 90,3 4,5 1,4 2,8 1,0 100,0Maroc 92,0 84,1 5,9 2,0 5,8 2,2 100,0Tunisie 96,7 91,3 4,4 1,0 2,3 1,0 100,0Ensemble des pays africains 95,2 88,5 5,3 1,4 3,4 1,4 100,0

    Chine 98,3 95,1 2,8 0,4 1,0 0,7 100,0Cambodge, Laos,Vietnam 95,5 86,7 7,5 1,3 2,6 1,9 100,0Turquie 89,9 79,5 7,8 2,6 8,3 1,8 100,0Ensemble des pays d’Asie 94,3 86,6 6,3 1,4 4,0 1,7 100,0

    Ensemble 90,1 79,0 8,7 2,4 5,0 4,9 100,0

    4Répartition de la population immigrée selon le pays de naissance et le type d’espace

    en %

    Champ : France (hors Mayotte).Source : Insee, recensement de la population 2012, exploitation complémentaire.

  • La localisation géographique desimmigrés récemment arrivés en Franceconforte la répartition déjà existante

    89,6% des immigrés entrés en France au coursdes cinq dernières années habitent dans l’es-pace des grandes aires urbaines, soit autant quel’ensemble des immigrés résidant en France en2012. Un tiers (32,1%) des nouveaux arrivantsvivent dans l’aire urbaine de Paris, soit un peumoins que l’ensemble des immigrés (38,2%).À l’opposé, ils s’installent unpeuplus fréquem-ment dans les airesurbainesdeLyon,Toulouse,Genève-Annemasse que leurs prédécesseurs(figure 5). Par ailleurs, ils se répartissent autantque ceux arrivés antérieurement entre pôles etcouronnes des grandes aires urbaines. Toute-fois, les immigrés qui arrivent dans l’aireurbaine de Paris s’installent plus fréquemmentdans le pôle et particulièrement dans les villesde banlieue où l’habitat est très dense. Hors del’espace des grandes aires urbaines, les immi-grés arrivés depuis moins de cinq ans résidentun peumoins fréquemment dans les moyennesou petites aires et un peu plus dans les commu-nes isolées hors influence des pôles. Ce dernierconstat s’explique en partie par l’origine desnouveaux immigrés. En effet, 43,5% desnouveaux arrivants sont originaires d’Europecontre 36,7% de l’ensemble des immigrésvivant en France en 2012. Les nouveaux arri-vants vivent un peu plus fréquemment quel’ensemble des immigrés dans des communesdensément peuplées (63,2% contre 60,4%).Ce constat diffère toutefois selon leur origine.Les Espagnols et surtout les Italiens arrivésrécemment vivent plus souvent dans l’aireurbaine de Paris que leurs compatriotes déjàinstallés ; la situation est inverse pour lesMarocains, les Algériens ou les Portugais.Malgré ces évolutions, la répartition spatialedes immigrés n’a que très peu évolué entreles recensements de 2007 et 2012 : 72,9 %de l’ensemble des immigrés habitent en2012 dans les 48 aires urbaines de plus de200 000 habitants, soit autant qu’en 2007.n

    SourcesLes résultats présentés ici proviennent desrecensements de la population de 2012 et

    2007, cumuls des cinq enquêtes annuelles derecensement réalisées respectivement entre

    2010 et 2014 et entre 2005 et 2009. Lespersonnes résidant sur le territoire pour unedurée inférieure à douze mois ne sont pascomptabilisées dans le recensement de popu-lation. C’est le cas en particulier des étudiantsétrangers venant suivre une formation demoins d’un an sur le territoire français. Lenombre d’arrivées d’immigrés des années2009 à 2013 est estimé à l’aide des enquêtesannuelles de recensement de 2010 à 2014 ; samesure se base sur l’année d’arrivée en Franceet le lieu de résidence antérieure (biblio-graphie).

    DéfinitionsUn immigré est une personne née denationalité étrangère à l’étranger et rési-dant en France. Les personnes nées fran-çaises à l’étranger et vivant en France nesont donc pas comptabilisées. Certainsimmigrés ont pu devenir français paracquisition de la nationalité, les autresrestant étrangers.Selon le zonage en aires urbaines 2010,une aire est composée d’un pôle et le plussouvent d’une couronne. Un pôle est uneunité urbaine (zone de bâti continu d’aumoins 2 000 habitants) d’au moins 1 500emplois. Sa couronne correspond auxcommunes ou unités urbaines, dont aumoins 40 % de la population résidenteayant un emploi travaille dans le pôle oudans les communes attirées par celui-ci.Parmi les aires, on distingue les grandesaires urbaines fondées sur des pôlesd’au moins 10 000 emplois. Les commu-nes multipolarisées des grandes aires

    urbaines sont les communes situéeshors des aires, dont au moins 40 % de lapopulation résidente ayant un emploitravaille dans plusieurs grandes airesurbaines, sans atteindre ce seuil avec uneseule d’entre elles. Elles forment avec lesgrandes aires urbaines un ensemble d’unseul tenant, appelé espace des grandesaires urbaines. Les communes isoléeshors de l’influence des pôles sont lescommunes n’appartenant pas à une aireet non multipolarisées. Lorsqu’un grandpôle urbain est constitué de plusieurscommunes, les communes qui le compo-sent sont soit une ville-centre, soit unebanlieue. Si une commune représenteplus de 50 % de la population du pôle, elleest la seule ville-centre. Sinon, toutes les

    communes qui ont une population supé-rieure à 50 % de celle de la commune laplus peuplée, ainsi que cette dernière,sont des villes-centres. Les communesurbaines qui ne sont pas des villes-centresconstituent la banlieue du pôle.Densité : l’Insee a défini une typologie descommunes selon leur degré de « densité ».Elle permet de prendre en compte la popu-lation communale et sa répartition dansl’espace. Cette typologie s’appuie sur larépartition de la population à l’intérieur de lacommune en découpant le territoire encarreaux de 1 kilomètre de côté. Ellepermet ainsi de repérer des zones de popu-lation agglomérée. C’est l’importance deces zones au sein des communes qui vapermettre de les caractériser (et non ladensité communale habituelle, i.e. le nombred’habitant au km2). La typologie permetainsi de distinguer quatre catégories decommunes : les communes densémentpeuplées, les communes de catégorieintermédiaire, les communes peu denseset les communes très peu denses.

    Bibliographie• Jayet H., Ukrayinchuk N., « La localisa-tion des immigrants en France : unepremière approche », Villes, Territoi-res, Mondialisation in Revue d’Éco-nomie Régionale et Urbaine, éditionsArmand Colin, novembre 2007.

    • Desplanques G., « La répartition despersonnes d’origine étrangère enFrance », in Immigrés et enfants d’im-migrés, Espace populations, sociétésn° 2, 1996.

    • George P., « Les étrangers en France,étude géographique », Annales degéographie, éditions Armand Colin,mai-juin 1986.

    • Brutel C., « Les immigrés récemmentarrivés en France. Une immigration deplus en plus européenne », InseePremière n° 1524, novembre 2014.

    • Brutel C., « Estimer les flux d’entrée sur leterritoire à partir des enquêtes annuellesde recensement »,Documents de travailn° F1403, mai 2014.

    • Département des statistiques, des étudeset de la documentation, ministère del’Intérieur, « En 2010 comme en 1990,des disparités régionales de la présenceet de l’origine », Infos Migrationsn° 82-83, avril 2016.

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