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Revue trimestrielle - Les Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing “QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ? ” Dossier Bonheur Joie Plaisir Soirée-débat sur l’autodétermination « Plus d’informations en page 7 de ce numéro » Sillage n°162 • Novembre 2016 Unapei

n°162 • Novembre 2016 Sillage...n°162 • Novembre 2016 V Rencontre entre nouveaux parents Nous étions une trentaine de personnes venues de différents établissements pour échanger

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Revue trimestrielle - Les Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing

“QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ? ”

Dossier

• Bonheur

• Joie

• Plaisir Soirée-débat sur l’autodétermination « Plus d’informations en

page 7 de ce numéro »

Sillagen°162 • Novembre 2016

Unapei

Les Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing339, rue du Chêne Houpline - 59200 TourcoingTél : 03 20 69 11 20 - Fax : 03 20 26 74 22www.papillonsblancs-rxtg.org - [email protected]

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Sommaire

3 Edito

4 Vie associative 4 Rencontre entre nouveaux parents 5 Rosalie, rosalie, oh ! Rosalie, rosalie, ah !

6 Les astuces de la ludo

7 Points de repères

8 Dossier : « Qu’est-ce qu’on attend

pour être heureux ? »

42 Bon à savoir 42 À lire 43 Evénements familiaux 43 Agenda 43 Mouvements de personnel

44 La presse avec nous

Sillage est la revue trimestrielle de l’association familiale de parents et amis avec et pour les personnes en situation de handicap mental : Les Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing et leurs cantons, affiliée à l’Union nationale des associations des parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei).Siège social : 339, rue du Chêne Houpline - 59200 Tourcoing

Présidente : Coryne Husse - Directeur général : Maurice LeducDirecteur de publication : Maurice LeducRédactrice en chef : Blandine MotteComité de rédaction : Gyssie Gouwy, Anita Tiberghien, Blandine MotteTirage : 2200 exemplairesConcept graphique : Studio EdipoleCrédit photos : Blandine MotteImprimerie et routage : ESAT du Roitelet

Unapei

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Éditorialde Coryne Husse

Présidentedes Papillons Blancs

de Roubaix-TourcoingIl est où le bonheur ?

Selon « Globeco », organisme chargé chaque année de mesurer l’indice du bonheur mondial, à la question : qu’est-ce qu’un monde

heureux, un pays heureux ?

La réponse est : c’est un monde où on vit en paix et en sécurité ; où on vit en liberté et en démocratie et où les droits de l’homme sont respectés ; qui connaît une qualité de vie importante ; où la recherche, la formation, l’information, la communication et la culture sont partagés par tous.

Faut-il en déduire que le bonheur ne dépend pas de l’homme ? Qu’il vient de l’extérieur ? Ou l’inverse : que l’individu joue un rôle dans son propre bonheur ?

Certains courants philosophiques posent la question du bonheur de l’ordre du devenir. Dans ce sens, le bonheur serait plutôt dans le sentiment d’être parvenu à mieux être. Savoir apprécier ce que l’on a, savoir faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas, pouvoir être fier de ce que l’on est devenu capable de faire, d’éprouver, de donner. Savoir ce que l’on désire vraiment, ce dont notre personnalité la plus profonde a réellement besoin, au lieu de désirer ce que désirent les autres.

Le bonheur serait-il le processus qui fait que l’on devient capable de donner du sens à sa vie ?

Il semblerait ainsi que chercher le bonheur ne suffise pas à le trouver, faut-il donc cesser de rêver le bonheur ? N’est-il pas plus sage d’appréhender le bonheur comme un chemin à parcourir. Chaotique, approximatif parfois difficile mais entrecoupé de belles plages de douceur.

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Vie associative

Rencontre entre nouveaux parents

Nous étions une trentaine de personnes venues de différents établissements pour échanger et découvrir notre association ce samedi 8 octobre au siège.

Chacun a relaté ses attentes, ses expériences, le parcours de son enfant et le bon accueil dans son nouvel établissement ou service.

Au-delà de leur parcours personnel,des souhaits de rencontres, d’information, de participation sont apparus.

Comment aider ? Etre bénévole dans les établissements ? Dans l’association ? Comment se retrouver en famille dans des moments de convivialité pour partager des infos, des « bons tuyaux » ? Par exemple grâce aux journées balnéo, au groupe copains copines... Les souvenirs des après-midi du groupe balnéo de notre association (rencontres entre familles avec possibilité d’utiliser la balnéo et l’espace Snoezelen aux Tournesols et les jeux de la Bibliothèque) sont revenus. Souvenirs aussi du groupe copains copines de l’association de Lille :

rencontres de familles de jeunes enfants avec les familles plus anciennes, pour se projeter vers l’avenir, autour d’activités et de sorties. Ces moments ont prouvé que des initiatives comme celles-là ont encore toute leur raison d’exister.

Comment connaître les actualités du monde du handicap intellectuel ? L’importance de réunions à thème : patrimoine, tutelle, droits… a été soulignée.

Comment bien communiquer pour que les familles puissent mieux connaître l’association et ce qu’elle propose ? De nombreuses questions sont ainsi ressorties lors de cette belle matinée d’échanges.

Après avoir évoqué l’histoire de l’association, présenté le site internet, diffusé nos différents outils de communication : Sillage, la Rétrospective, Les Faits Papillons, plusieurs participants ont rejoint notre association.

La rencontre s’est terminée tardivement. Plusieurs familles ont fait connaissance, certaines ont interpellé le service Accueil des familles. On ressentait dans les différentes conversations une envie de se revoir.

Affaire à suivre…

Jocelyne Lefebvre

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Vie associative

Rosalie, rosalie, oh ! Rosalie, rosalie, ah !

Bray-Dunes a accueilli une nouvelle fois les Rosalies le dimanche 26 septembre 2016. De nombreux établissements et services de l’association étaient au rendez-vous, notamment un groupe de La Traverse emmené par Laurent et d’autres encadrants, un autre de Bruno Harlé mais aussi de Tempo, de Famchonou encore de Langevin.

On pouvait noter la présence pour la première fois du groupe “Frangins - Frangines” animé par Jocelyne Lefebvre. Douze frères et sœurs et parents ont pédalé 54 km, pour le plus grand bonheur de certains qui attendaient ce moment depuis quelques années.

Des parents bénévoles étaient également présents comme à l’habitude pour encourager et complimenter tous les valeureux participants à cette nouvelle édition de la “ronde des 6 heures de Bray-Dunes en Rosalies” : Jocelyne, Martine, Michèle, Anita, Marie-Line, Robert, Francis accompagnés de Céline, Marie, Tiphaine, Thomas et Sophie.

Même si la participation générale à Bray-Dunes était nettement plus faible en effectif que d’habitude, la joie et la

bonne humeur étaient présentes malgré les quelques gouttes de pluie du début d’après-midi vite remplacées par un beau soleil d’automne. Un grand bravo à tous les participants !

Rendez-vous est déjà pris l’an prochain… pour le 25e anniversaire ! Plein de surprises en perspective ! Qu’on se le dise au sein de l’association et ailleurs !!!

Francis et Martine Fatrez

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6 n°162 • Novembre 2016

Les astuces de la ludo

Abeille anneaux et jeu de construction Dim Dam Doum

Voici deux jeux d’empilement qui se terminent quand on pose une tête bien sympathique, que ce soit celle d’une abeille ou d’un petit bonhomme. Le principe de ces

jeux est le même : empiler les ronds, mais la difficulté n’est pas la même. Qu’est-ce qui peut inciter les enfants à développer leur motricité fine ? Chez l’abeille : le jeu est plutôt haut, le socle est culbuto, les anneaux s’encastrent dans un ordre précis pour réussir. L’enfant est encouragé par la mélodie et les lumières qui se déclenchent. Beau jeu d’éveil visuel, sonore et tactile avec les ailes de l’abeille que l’enfant peut saisir. Chez le petit bonhomme : le jeu est petit, le socle est stable en bois, les ronds s’empilent grâce à un tourillon (ce qui demande de la précision de geste). Ils peuvent se mettre dans n’importe quel ordre, ce qui en fait un jeu de tri de taille ou non.

Locomotive de Fisher-Price accompagnée d’une tour de blocs

Le train Rigolo’Blocs est un jouet d’éveil. On peut jouer avec le train : effets sonores et grosse poignée pour le porter. On

peut aussi apprécier le jeu de cache-cache des blocs, leur empilement fait ressortir les sourires des personnages cachés bien sympathiques. C’est également un jouet de motricité qui permet de ramper ou d’avancer avec le train.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à vous rapprocher des deux ludothécaires, Bénédicte et Séverine, en les contactant au 03 20 73 07 10.

« L’Arche aux jouets », 12, rue Nabuchodonosor à Roubaix

La ludothèque propose ce mois-ci quatre nouveaux jeux pour vos enfants.

Hippopo’ Balles de Vtech

Voici un hippopotame très heureux, pour preuve ce beau sourire qui incite à mettre des balles dans sa bouche. Avec ce jouet, l’enfant apprend à viser, lancer et ramasser les balles.

Ainsi il développe la coordination main-œil et son adresse. Il apprend aussi à compter : en effet, une fois les balles dans la bouche de l’animal, ce dernier compte jusqu’à 3. De plus, il peut aussi appuyer sur les boutons qui nomment les trois chiffres. L’enfant développe sa motricité fine en appuyant sur les boutons qui déclenchent une des 6 mélodies, des phrases, le nom des instruments, des effets sonores. Et en tirant sur le bras de l’hippopotame, cela fait ressortir les balles colorées par le pied.

Les portraits rigolos de Vilac

Garder le sourire avec les « portraits rigolos », jeu magnétique qui permet de développer l’analyse face à des images et une flèche, qui aide l’enfant dans l’élaboration de son schéma corporel

centré sur le visage. Le jeu est composé de 6 têtes de personnages aux différentes nationalités, d’1 roulette et de 28 grosses pièces magnétiques. Les enfants s’amusent à produire les modèles guidés par la roulette qui leur dira ce qu’il faut mettre : nez, bouche, cheveux... Le premier qui reconstitue son personnage a gagné !

Des jeux à découvrirL’Arche aux jouets, la ludothèque de l’association, est un lieu de rencontres, de loisirs et de détente où les familles viennent librement passer un temps avec leurs enfants. Elle est ouverte du mardi au vendredi jusque 18h.

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Points de repèresGuide pour ma santé et mon bien-être

Un nouveau guide en FALC sur la santé et le bien-être est sorti. « Pour être bien, il faut se connaître et prendre soin de soi. L’association veut que toutes les personnes accompagnées connaissent leurs droits et soient en bonne santé. Il faut aussi savoir ce qu’on doit faire tous les jours

pour se sentir bien », ce sont avec ces mots, ceux de Coryne Husse, présidente, que ce livre débute. En effet, ce guide de la santé et du bien-être réalisé par des professionnels, des parents et des personnes en situation de handicap mental va aider chaque personne accompagnée grâce à l’écriture en Facile A Lire et à Comprendre à être en forme et à le rester. Il est distribué à toutes les personnes accompagnées dans l’association. N’hésitez pas à le consulter. Il est en ligne sur le site internet de l’association : www.papillonsblancs-rxtg.org

Le Service d’Accueil Familial a fermé ses portesLe Service d’Accueil Familial a fermé ses portes le 30 septembre dernier. Le conseil départemental ayant voté son internalisation en décembre 2015, c’est désormais le pôle autonomie de Roubaix qui assure l’accompagnement des accueillants familiaux et des personnes accueillies. Pour joindre le pôle autonomie, il faut composer le 03 59 73 88 57. Son adresse postale est 175, rue Inkermann 59100 Roubaix et l’adresse des bureaux, le 108 rue de Lille à Roubaix. Cette belle aventure avait démarré en 1991 ! Elle a permis de proposer des solutions d’accueils temporaires ou pérennes, d’être un tremplin vers d’autres projets d’habitat, d’être une véritable étape de parcours pour certains.

Soirée autodéterminationLes établissements du secteur habitat ont organisé une soirée-débat sur l’autodétermination à l’Espace culturel à Bondues le 6 septembre à destination des

familles accompagnées par l’association. L’autodétermination, c’est considérer que toute personne, quelles que soient ses difficultés, est en capacité de faire des choix

pour sa vie. Afin de pouvoir l’expliquer aux parents, la soirée a débuté par la projection d’un film : « Acteur de ses choix, auteur de sa vie », suivi de l’intervention de Martin Caouette, professeur en psychoéducation et de Coralie Sarrazin, doctorante et assistante de recherche en psychoéducation à l’université du Québec à Trois rivières. Un échange intéressant entre la salle et les intervenants a permis ensuite de s’interroger plus amplement sur l’autodétermination, une priorité dans l’association, qui secoue parfois mais qui va dans le bon sens.

Les défis fitness du sport adaptéIls étaient plusieurs travailleurs de l’ESAT du Roitelet à participer aux défis fitness au complexe L’Atelier à Tourcoing le 11 octobre. Cette journée organisée par le Comité départemental sport adapté Nord a remporté un vif succès. Elle a permis aux sportifs d’explorer et d’éprouver leurs capacités au travers de quatre défis : défi zumba, défi gym douce, défi musculation et défi fit boxing. Chacun a pu trouver l’activité qui lui convenait ! Une remise de diplômes a clôturé en beauté la journée.

Une journée solidaire De janvier à juin 2016, la Fondation Auchan pour la jeunesse a lancé la célébration de ses 20 ans en organisant un appel à projets « Ensemble pour la jeunesse ». 130 sites Auchan se sont mobilisés pour soutenir 130 associations, dont la nôtre et plus particulièrement l’IMPro du Roitelet pour deux de ses projets de séjours en Roumanie. Le 5 octobre dernier, un deuxième temps fort de cet anniversaire a eu lieu. Il s’est concrétisé par la journée solidaire qui s’est tenue sur tout le territoire national. L’IMPro y a donc participé à Villeneuve-d’Ascq à la Centrale d’Achats Auchan. A cette occasion, l’établissement a reçu de la part de la Fondation un chèque de 5000 E pour contribuer à ses projets.

Départ de Christel Prado, présidente de l’Unapei

Christel Prado a pris la décision de quitter son mandat de présidente de l’Unapei. Elle a choisi de reprendre une activité professionnelle. Elle garde ses fonctions jusqu’au conseil d’administration

de décembre 2016 où sera élu son (sa) successeur(e).

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« QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ? »10 Mon plus grand bonheur…11 Atelier petits bonheurs avec Escapades 12 La différence n’empêche pas le bonheur 13 « Le bonheur n’est vrai que quand il est partagé »14 Les petits bonheurs du quotidien15 Les bonheurs avec Pierre16 Le bonheur au travail17 Le bonheur selon Edwige18 Cadiflor, des valeurs qui font le bonheur20 Qu’est-ce que le bonheur ?21 Et s’il est partout…22 Une leçon de vie à elle seule !23 La danse du bonheur24 Quoi de plus joyeux que d’être amoureux !25 Le bonheur, une récompense26 De chenille à papillon, le bonheur d’une métamorphose 28 Le bonheur pour moi, c’est…29 Rencontres et activités partagées : Rien que du bonheur !30 Comme un lundredi ?32 Le bonheur… conversation entre Jacqueline et Vanessa33 Du bonheur, rien que du bonheur…34 B comme Bonheur…35 Le bonheur, ça se partage… autour de la musique !36 Les vacances, fournisseur officiel de bonheur37 Pour un brin de bonheur… Le bonheur de partir en vacances38 Ecrire sur le bonheur…40 Une mouche m’a piqué !

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Novembre 2016 • n°162 9

Dossier

… A une rencontre, à la retraite qui permet de prendre le temps de vivre, à la chance d’avoir sa maison et de s’y sentir bien, aux moments passés en famille, aux retrouvailles entre amis, à l’amour partagé, à quelques minutes de répit volées dans une journée, à une bonne musique, à un rayon de soleil ou un arc-en-ciel, à des vacances, à un sourire…

Le bonheur, c’est aussi le travail et tout ce qu’il apporte de gratifiant, c’est voir son enfant prendre son envol et devenir plus autonome, c’est découvrir par le handicap de son enfant, de son frère ou de sa sœur un nouvel environnement, de nouvelles connaissances, de nouveaux horizons… c’est le bonheur d’apprendre à tout âge… la joie de faire partie d’un groupe de sport, de danse, de théâtre… C’est encore de voir tant d’articles arriver dans ma boîte mail que j’ai pris la décision de ne pas faire paraître certaines rubriques comme Les échos ou Vie pratique ! Place avant tout au bonheur !

Ce qui est sûr, c’est que le bonheur existe ! Et il est fréquent car sondage après sondage, environ 90 % de la population française se dit « heureuse de sa vie » et vous, lecteurs de Sillage, vous en faites partie. Le bonheur, quand il survient, se moque de l’âge, du sexe, du quotient intellectuel, de l’apparence physique ou du niveau d’éducation, voire des revenus financiers.

Alors je vous propose de partager ensemble quelques minutes, voire quelques heures de bonheur et vous invite à ouvrir ce dossier : « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? ». Je vous souhaite une bonne lecture…

Blandine Motte

PS : Et cela m’a apporté beaucoup de bonheur de rédiger cet édito…

Il m’arrive souvent de dire :« Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble… ».

Mais ça ressemble à quoi le bonheur ? En se plongeant dans ce nouveau numéro de Sillage,

en parcourant les pages du dossier, le bonheur, ça ressemble à…

« QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ? »

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10 n°162 • Novembre 2016

Dossier

Mon plus grand bonheur…Caroline, Hervé …, ils sont tous membres de la

commission participation ou adhérents de l’association Nous Aussi. Pour Sillage, ils s’expriment et racontent

ce qu’est le bonheur pour eux…

« Mon plus grand bonheur, c’est d’avoir rencontré Jean-Pierre Lannoo. Il a su m’aider quand j’avais besoin de quelqu’un pour m’accompagner. Il m’aide encore

aujourd’hui. Avec lui, j’apprends à prendre des responsabilités, j’apprends à m’affirmer. Je vais aller au congrès de Nous Aussi à Vannes, et je suis allé à la rencontre de Nous Aussi à St Quentin en juillet. Je vois du monde, je fais plein de rencontres. Quand je suis partie en retraite, c’était aussi du bonheur. Je prends le temps de vivre, je fais des sorties avec Polo, mon ami. J’aime jouer du piano, de l’harmonium. J’aime me prélasser chez moi et m’occuper de mes animaux. Pour moi, c’est tout ça le bonheur, je me sens bien », Caroline.

« J’ai le bonheur d’avoir une maison. Je me sens bien. Je passe la journée au foyer. Je fais plein d’activités (la danse, la piscine, j’aime donner un coup de main…). Le soir

je rentre à ma maison, je mange et je dors bien. Pour moi, c’est ça le bonheur », Hervé, habitant du foyer de vie Altitude.

« Moi, le bonheur je l’ai trouvé au travail, j’aime beaucoup travailler. Je fais des cours de taïchi, je rencontre des autres personnes, c’est ça le bonheur », Nathalie.

« Moi aussi, j’aime bien travailler mais j’aime beaucoup être avec mes copains et copines et être avec ma maman le week-end. C’est simple c’est ça mon bonheur », Anne-Sophie.

« Le bonheur pour moi, c’est d’être avec mes amis, ma famille. J’ai 3 grands-frères et 2 grandes- sœurs. Voilà 6 ans que je travaille à l’ESAT de Croix, j’aime bien mon travail parce

qu’à la pause, je rigole avec Sylvie, Michel-Ange, Laurent. Quand je ne vais pas bien, quand je n’ai pas le moral, je parle avec ma sœur Farida. Elle m’écoute et après ça va mieux, je suis heureux. Je suis heureux aussi quand je fais ce que je veux, c’est-à-dire, aller sur l’ordinateur, regarder la télé, faire les magasins et écouter de la musique », Farid.

A la fin de notre rencontre, il sort son téléphone de sa poche et me fait écouter « Il est où le bonheur ? » de Christophe Maé, et me dit : « c’est le bonheur ».

Propos recueillis par Gyssie Gouwy

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Novembre 2016 • n°162 11

Dossier

Atelier petits bonheursavec Escapades

Parmi toute sa palette de propositions d’activités, Escapades a mis en place cette année quatre ateliers

artistiques et créatifs intitulés « Petits bonheurs ». L’objectif pour les personnes :

participer à un projet d’expression sur ce qui les rend heureuses tous les jours.

Lors du deuxième atelier, le 28 mai, July Charley, en service civique, médiatrice de la culture pour tous, propose de la sculpture et du collage. Comme le groupe s’est élargi - de 2 personnes lors du premier atelier à 7 personnes au deuxième -, l’animatrice a expliqué de nouveau le principe des « petits bonheurs » en montrant des exemples réalisés par l’équipe d’Escapades et les précédentes réalisations de leurs camarades du 20 mai dernier. Inspirés et très réceptifs au concept de « petits bonheurs », voici ce qui les rend heureux :

Gwendoline, 38 ans, travailleuse en ESAT : « J’aime faire des cadeaux que je fabrique aux gens que j’aime. J’ai fabriqué un cendrier pour mon frère ».

Bérangère, 41 ans, travailleuse en ACI :« J’aime les oiseaux et les balades ».

Grégoire, 33 ans :« J’aime la musique et aller au travail à vélo ».

Christelle, 44 ans : « J’aime aller à des mariages ».

Océane, 21 ans :« J’aime aller à la plage, être zen ».

Mélissa, 20 ans, travailleuse en ACI :« J’aime passer du temps avec mon amie Bérangère ».

Que dire de plus si ce n’est… elle n’est pas belle la vie !

Propos recueillis par B.M.

A chacun d’être l’artiste en s’essayant à plusieurs techniques : photo, dessin, peinture, sculpture, collage… L’important, c’est d’avoir envie d’être là ensemble et de partager sur le bonheur, sur les petits bonheurs du quotidien. Les œuvres créées seront ensuite exposées pour valoriser les artistes.

Ainsi lors du premier atelier le 20 mai, les participants se sont exprimés à travers le dessin. A la question : « Quel est ton petit bonheur ? », ils répondent… « Mon petit bonheur c’est l’amour que j’ai pour ma maman et mon papa », Océane, 21 ans. « Le contraire du bonheur, c’est un malheur, comme un décès ». « Le bonheur, c’est comme la naissance d’un bébé. On est contents. C’est la joie. On est heureux ». Jean-Claude, lui qui est à la retraite, a dû mal à s’exprimer. Il s’intéresse aux oiseaux. Alors il a décidé de dessiner des oiseaux !

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12 n°162 • Novembre 2016

La différence n’empêche pas le bonheur

Comment parler du bonheur ? Chacun le ressent, le vit à sa façon. Il y a eu la naissance de notre fils :

un garçon après deux filles ! Malgré l’inquiétude : « sera-t-il différent comme sa sœur ? »,

nous apprécions chaque progrès qui le tirevers le haut. Les petits instants de joie, l’éveil

de l’un et de l’autre qui nous amènent doucement vers le bonheur que nous mesurerons plus tard.

Dossier

C’est aussi l’amour que nous témoignent nos enfants, valides ou non, qui tissent un voile que nous appellerons bonheur un jour en nous retournant.

On peut toujours courir après le bonheur, une certaine idée que l’on s’en fait, on ne l’attrapera pas. Je le vois plutôt comme une ambiance, un bien-être, un bien-vivre que l’on ressent. Ce n’est pas un but que l’on touchera une fois pour toute, il est là. A nous de le découvrir, de l’accepter, de le reconnaître.

A postériori, en regardant des photos, les souvenirs de moments heureux reviennent :cette visite au zoo et la joie de voir les pandas roux, la queue à l’entrée du cirque et la joie d’attendre le spectacle, la balade à vélo sur la digue et l’arrêt à la crêperie,

la fierté du jeune cavalier sur son poney, au club comme tous les autres enfants, les petits jeux tout bêtes, à table, avec un rond de serviette que l’on fait rouler ou la musique avec le couteau sur l’assiette nous laissent l’impression d’être bien ensemble et c’est peut-être l’addition de tous ces petits riens qui crée la bulle.Il y a aussi les « Je t’aime » dont ils ne se privent pas. Ils n’ont pas de barrière pour exprimer leurs sentiments.

Ici, je fais une liste des temps heureux mais bien sûr il y a des moments moins…, du quotidien, des hauts et des bas. On est réceptifs ou pas.

Le bonheur, serait-ce un grand panier de plumes dans lequel on s’installe par moment et dont on ressort aussi ? Ou plutôt est-ce une manière de voir les choses et de les vivre ?

Anita Tiberghien

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Novembre 2016 • n°162 13

Dossier

« Le bonheur n’est vrai que quand il est partagé »

De nature optimiste, le bonheur fait partie intégrante de ma vie. Pour moi, le bonheur n’est pas

qu’un rêve, il peut être réalité !

Peu importe l’intensité du moment, il fait partie de mon quotidien et j’ai appris à en estimer toute sa valeur depuis ma plus tendre enfance.

Dans ce monde où l’avenir semble incertain, où la violence prédomine, face aux conflits, à l’intolérance, l’épreuve de la maladie, du deuil, le bonheur est un réconfort, c’est l’espoir, et il m’offre une vie plus légère. Ce regard sur la vie est tellement enrichissant, autant en profiter au maximum !

Dans ma vie personnelle, le bonheur se concrétise auprès de mes proches, en regardant un paysage - à l’automne la nature qui se transforme est tellement belle - avec la voix d’un chanteur, quelques notes de piano, un morceau de musique, une balade en bord de mer, l’odeur de l’herbe qui vient d’être tondue, un sourire, le soleil qui réchauffe, en dégustant un bon repas, en découvrant un vin, un bon film, un livre… Et encore tellement…

Plus personnellement encore, il y a quelques mois, alors que ce désir tellement profond semblait ne plus être accessible, je découvrais le bonheur d’attendre un enfant. Cette grossesse précieuse est source de bonheur intense, de moments aussi forts que le chemin parcouru pour y arriver a été long et parfois douloureux. Dans quelques jours, notre bébé naîtra et nous fera vivre d’autres moments de bonheur. Cela n’a pas de prix.

Au travail, le bonheur est présent aussi. Ma fonction de secrétaire de direction me destinait plutôt à une activité administrative. Travailler à l’IMPro, au contact d’adolescents déficients intellectuels, ouvre mon champ d’activité. Je suis régulièrement associée aux projets éducatifs, aux événements de l’établissement, de l’association, projets dans lesquels je m’épanouis pleinement et qui me permettent d’enrichir ma pratique professionnelle.

Les moments de bonheur sont partagés avec les collègues, les jeunes. Ils sont aussi quotidiens, parfois ponctuels, en tout cas toujours partagés avec une équipe. C’est essentiel. Dans les moments forts de ces dernières années à l’IMPro, je pense à l’accueil du cirque MAXIMUM pendant une semaine, riche en émotions, ou je me souviens du festival de musique et de ce jeune qui avait pris le micro et chanté avec le groupe Père et Fils. Pour son plus grand bonheur et le nôtre bien sûr !

La vie professionnelle est donc ponctuée de ces moments qui l’enrichissent.

Et pour conclure, je dirai que le bonheur, même s’il est vécu de manière très personnelle, très intime, a aussi beaucoup de valeur car il est partagé. Partager tous ces moments au travail, ou dans son intimité donne encore plus de sens, donner c’est recevoir et encore tellement s’enrichir.

Je repense à la lecture du livre de Jon Krakauer : « Into the wild » et à la réflexion d’Alexander Supertramp sur le bonheur : « Et ainsi, il apparut que seule une vie semblable à la vie de ceux qui nous entourent, unie à elle sans un accroc, est la vie véritable, et que le bonheur non partagé n’est pas le bonheur… et c’était cela qui était le plus contrariant… ». Il a écrit : « Le bonheur n’est vrai que quand il est partagé ».

Laure Boutry

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14 n°162 • Novembre 2016

Dossier

Les petits bonheurs du quotidien

Souvent, on se dit que le bonheur va arriver, quand on aura trouvé l’amour, quand on aura

déménagé dans un logement plus grand, quand on aura réalisé ce projet qui nous tient à cœur…

On peut aussi arrêter d’attendre et profiter de la vie, de chaque instant, et des petits bonheurs de chaque jour. Le fameux Carpe Diem cher aux épicuriens.

Et quand on y prête attention, les petits bonheurs sont légion dans notre vie. Ce nouveau regard sur le quotidien est un véritable exercice. Ce n’est pas toujours facile de repérer ces petits moments quand on a passé une mauvaise journée, quand il y a des bouchons sur la route, quand les enfants sont casse-pieds, quand la maladie ou la solitude font partie de la vie… On peut commencer par se remémorer un beau moment de la journée le soir avant de dormir, on peut aussi poser la question aux enfants pendant le rituel du coucher. Voir la vie en rose, cela s’apprend petit à petit et dès le plus jeune âge.

Et finalement, des petits bonheurs, on en vit tous les jours. Ils sont beaucoup plus nombreux que l’on ne pense. Pour ma part, voici quelques petites choses que j’apprécie particulièrement.

J’aime faire un tour dans mon jardin en rentrant du travail, cinq minutes volées au quotidien, pour regarder mes plantations devenir plus vigoureuses, cueillir quelques framboises en passant, profiter du parfum des roses… C’est un moment de répit avant la fameuse course de fin de journée.

Quand je suis dans les embouteillages lillois, j’en profite toujours pour apprécier à sa juste valeur un bon morceau de musique, classique ou rock, peu importe ; ou les jolies couleurs du ciel au soleil couchant, parfois j’ai la chance de voir un arc-en-ciel.

Evidemment, le câlin du matin ou du soir avec ma fille est un petit bonheur particulièrement privilégié, tout comme les moments passés ensemble, en famille ou entre amis.

Le sourire d’une personne croisée dans la rue, un livre qui se révèle passionnant, le goût d’une bière fraîche ou d’un dessert tellement attendu, le souvenir d’un moment agréable, une jolie photo, l’achat d’un bel objet, la satisfaction du travail accompli, un compliment sur une nouvelle (ou pas) robe… Les exemples ne manquent pas et ces petits instants de bonheur finissent par faire un grand moment de bonheur.

Virginie Morel

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Novembre 2016 • n°162 15

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Les bonheurs avec PierreL’annonce du handicap de son enfant,

c’est une terrible douche froide qui vous tétanise, vous bouleverse dans votre vie,

vos pensées de jour comme de nuit, vos habitudes, vos schémas, vos rêves…

Après l’abattement, le chagrin, l’immense tristesse, le repli sur soi-même, naît le sentiment d’injustice, de révolte, la fameuse question : « Pourquoi moi ? », pour enfin accepter la situation en se disant : « C’est tout simplement la faute à pas de chance ».

Heureusement, grâce à la Vie, aux belles rencontres, au courage, à l’Amour sous toutes ses formes, le chemin s’éclaircit et le bonheur apparaît comme possible avec son enfant différent.

Le bonheur, les bonheurs, les petits comme les grands, ils remplissent ma vie et me surprennent chaque jour. Encore aujourd’hui, chaque progrès de Pierre, aussi minime soit-il, constitue une victoire et un grand bonheur. Son sourire, sa main dans la mienne, son regard complice, sa voix rieuse, sa tête sur mon épaule, son Mickey dans les bras, sa capacité à profiter du moment présent en écoutant le CD d’Amélie Poulain ou en savourant du saucisson avec un verre de coca… sont de vrais bonheurs qui nourrissent le quotidien.

Tous ces petits moments de la vie que je partage avec Pierre peuvent sembler anodins. Pourtant, ils sont nombreux, précieux et j’ai juste appris à les regarder avec bienveillance, singularité, richesse et bonheur.

Frédérique Mulier

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16 n°162 • Novembre 2016

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Le bonheur au travailEn mars dernier, a été organisée pour la première fois sur la métropole, la journée mondiale du bonheur au travail. De nombreux établissements et services de l’association,

sous l’impulsion de la direction générale, se sont emparés de cet événement pour créer leur propre journée du

bonheur au travail le 17, le 18 ou le 21 mars.

Les initiatives ont été diverses et variées et vraiment appréciées des professionnels : de la création d’un jardin extraordinaire avec fauteuils et jus de fruits sous le dôme des Papillons Blancs services à la mise en place d’une boîte à idées à Singulier-Pluriel ou au FAM, en passant par le petit déjeuner d’accueil ou l’auberge espagnole comme au siège, à Tempo, à l’IME du Recueil, au FAM ou à la MAS... Les idées n’ont pas manqué !

Certains se sont réunis une ou deux heures pour réfléchir ensemble sur le bonheur au travail. Ce fut le cas de l’ESAT de Wattrelos mais aussi du siège qui avait créé une ambiance paradisiaque aux couleurs des îles dans sa salle de réunion : colliers de fleurs, jus de fruits, musique, décoration avec transats... A l’ESAT de Wattrelos, chaque équipe de travailleurs assistée des professionnels a illustré sur un format A1 comment elle conçoit le bonheur au travail. Les œuvres ont été rassemblées pour former une fresque avec vernissage et cocktail printanier. Fin de la partie lors d’un repas plaisir avec hamburgers, frites et salade ! La mayonnaise a bien pris !

Les centres d’habitat avec les résidences-services et celle du Pont de Neuville ont

organisé pour les salariés des ateliers répartis sur plusieurs lieux : esthétique, mandalas géants, écriture, jeux vidéo, yoga, théâtre d’impro...

L’IME du Recueil a proposé du yoga, des activités sportives et une expérimentation par les professionnels de l’espace Snoezelen, d’un parcours moteur...

A l’ESAT du Vélodrome, la matinée a débuté par un éveil corporel et relaxation pour les travailleurs et encadrants, suivi d’un café gourmand le midi. Une fresque a aussi été réalisée avec les personnes accompagnées sur le thème du travail.

Les salariés de la MAS ont également profité d’un quart d’heure de massage chacun. Le bonheur, quoi !

A Singulier-Pluriel aussi, une salle de pause a été mise en place dans une pièce réservée pour la journée avec quelques agréments et de la sophrologie.

Autre initiative originale à l’ESAT du Roitelet : « le jeu du singe et de la cacahuète ». Le principe est de tirer au sort un papier avec le nom d’un collègue. Chaque singe devait porter une attention toute particulière à sa cacahuète toute la journée et l’entourer de petites attentions sans qu’il devine qui est son singe. La journée s’est clôturée par « la révélation » et un pot de l’amitié.

Au FAM, un tableau avec des « smiles » indiquant l’humeur de la journée a été mis en place ce jour-là. Enfin à Altitude, confection de gâteaux, après-midi gustative et douceurs sur les bureaux ont été le fil conducteur de la journée.

Bref, vive le bonheur au travail !!!

B. M.

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Le bonheur selon Edwige

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18 n°162 • Novembre 2016

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Cadiflor, des valeursqui font le bonheur

Ils m’attendaient avec impatience, ils avaient mûri le sujet et pas besoin de leur poser de questions,

ils avaient déjà les réponses que j’attendais. Quel bel accueil !

Julien est aux espaces verts, il s’occupe plus particulièrement des travaux ponctuels. Chaque jour un nouveau client, un nouveau travail. Encadrant, il aide les nouveaux à travailler ou les anciens qui ont des difficultés. « Le bonheur, me dit-il, je le vois sur leur visage quand ils ont réussi leur travail, quand je les vois sourire tout en travaillant. On s’écoute, on se soutient, on s’épaule. On forme une véritable équipe. J’habite à Isbergues, c’est loin de Cadiflor, j’ai une heure et quart de trajet matin et soir. Je me réveille à 4h30 du matin de bon pied et de bonne humeur. J’aime autant vous dire que si je ne trouvais pas le bonheur dans mon travail, il y a longtemps que j’en aurais cherché près de chez moi. Le bonheur, c’est aussi téléphoner aux copains pour prendre de leurs nouvelles, ça leur remonte le moral ».

Eric, lui, est tout sourire. Heureux, il l’est. Suite à un héritage, il s’est acheté une voiture sans permis. Il en est très fier, plus besoin de transport en commun. Il vit seul dans un bel appartement à Villeneuve d’Ascq. Que du bonheur ! Il s’occupe de sa maman. Sa sœur étant partie vivre aux Etats-Unis, il lui a fait la promesse de s’occuper d’elle. « Même si j’ai mis ma vie sentimentale de côté, je suis heureux de vivre avec elle, et moi aussi j’aime mon travail. Il y peu de temps, Serge, le commercial nous a fait bien peur. Il nous a convoqués dans son bureau. On pensait qu’on avait fait une bêtise, qu’il allait nous crier dessus, mais non pas du tout. Nous entretenons l’école de formation d’EDF implantée sur un terrain de 3 hectares à Croix et le grand patron a félicité toute l’équipe pour le travail fourni. Quel bonheur de recevoir des compliments ! ».

Thierry, lui, commence par me parler de son enfance. Il a été élevé par sa grand-mère, et c’est grâce à elle s’il a aujourd’hui une vie si bien remplie de bonheur : « ma grand-mère, elle m’a boosté. Avant de travailler à Cadiflor, je travaillais dans la peinture. Je suis bien plus heureux ici. Je suis marié, j’ai ma maison à Roubaix et j’ai 3 filles. Je travaille pour elles pour qu’elles réussissent dans la vie, je suis même papy. A Cadiflor, on voit beaucoup de monde, des personnes différentes, on est toujours à l’extérieur. On a une vie, quoi ! Mon travail et ma famille ne me donnent que des moments de bonheur et je sais les apprécier. Je sais qu’il y a des gens qui sont malheureux. Vous allez parler avec Chrystelle, et bien, Chrystelle n’a pas eu la même chance que moi, alors je la console, je dis que c’est ma petite sœur pour la voir sourire, lui donner du bonheur, ma petite sœur de cœur ».

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en faut parfois beaucoup pour affronter le bonheur, et des valeurs, défendre des valeurs, ça c’est aussi du bonheur.

« Dans 9 mois, je serai en retraite, me dit-il, je vais savourer le bonheur de retrouver une vie plus en harmonie avec mon épouse déjà en retraite depuis près de 10 ans, mais jamais je n’oublierai le bonheur que j’ai eu en côtoyant au quotidien les ouvriers de Cadiflor. Quand je les vois devant la porte chaque matin, pour certains dès 6h30, pour d’autres vers 7h pour commencer leur journée de travail à 7h30, ça c’est aussi du bonheur. Le fait d’arriver si tôt, a, je pense, une signification importante, ils sont heureux de venir travailler. Quand je vois l’évolution de chaque personne dans sa vie quotidienne, rien que de regarder le parking de la fenêtre de mon bureau, je me dis : quel changement depuis toutes ses années ! Quelle évolution en autonomie du personnel dans l’entreprise adaptée où il n’y a plus de place pour stationner.

Bonheur, richesse sont des mots qui font partie et feront toujours partie de mes années de travail. Bonheur d’avoir côtoyé des travailleurs si enjoués et richesse qu’ils m’ont apportée. Je suis moi-même conscient du bonheur qu’apporte le travail. Travailler dans l’humain, quoi de plus riche ? Mes années passées à Cadiflor resteront toujours dans ma mémoire, elles sont des « années bonheur ».

G. G.

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En effet, Chrystelle est très effacée, elle revient doucement à Cadiflor suite à un long arrêt de travail. La vie n’est pas facile, elle aimerait trouver le bonheur, elle aimerait pousser des portes pour le trouver, mais elle n’ose pas. « J’ai mon parrain qui habite pas loin, avec lui je suis contente, mais je ne peux pas tout le temps être chez lui. C’est difficile pour moi d’avancer, j’aimerais faire des choses. Je n’ai pas trouvé le bonheur, il faudrait qu’on puisse m’aider à le trouver, toute seule je ne m’en sens pas capable. Heureusement mes collègues me font rire parfois ». Je continue mon entretien avec Chrystelle et lui donne quelques pistes, je lui donne aussi mon numéro de téléphone. Nous avons toutes les deux des passions communes. Je suis contente, Chrystelle sourit, c’est ça aussi le bonheur.

Et puis, Philippe Nys, le directeur de Cadiflor, nous rejoint, lui aussi a des choses à nous dire sur le bonheur avec un petit clin d’œil particulier pour Chrystelle.

Philippe Nys est papa de 3 enfants qui lui ont donné six petits-enfants. Son grand bonheur : partir en vacances avec eux, partager des moments hors des sentiers battus, leur faire découvrir la nature, le plaisir de la peinture. La vie n’a pas toujours été facile non plus pour Philippe, sa fille est atteinte d’une maladie orpheline, syndromes d’Ehlers-Danlos et lorsque celle-ci lui a annoncé qu’elle attendait un heureux évènement, il en a pleuré de bonheur, parce que oui, on peut aussi pleurer de bonheur. Pour Philippe, la vie est un combat avec des joies et des peines mais comme il le dit si bien, il faut savoir apprécier ce que l’on a. Le bonheur c’est aussi regarder ce qu’il y a autour de soi, et que beaucoup ne prenne plus le temps de regarder, c’est savoir sur qui on peut compter. Le bonheur c’est être heureux, et mieux vaut être heureux que d’être riche et seul. Du courage, il

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20 n°162 • Novembre 2016

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Qu’est-ce quele bonheur ?

Question très difficile ! Je suis donc allée voir la définition dans le Larousse qui est celle-ci : « État de la conscience pleinement satisfaite,

béatitude, bien-être, félicité, plaisir, contentement, enchantement, euphorie, extase, joie,

ravissement, satisfaction ».

Que de mots compliqués ! Pour moi, le bonheur c’est une manière d’être, de penser, de vivre. Le bonheur est partout et nulle part à la fois. C’est une gymnastique de la conscience. On ne peut pas toujours nager dans le bonheur, mais on peut à tout moment profiter d’une petite chose qui nous rend heureux sur l’instant. Ces petites choses mises bout à bout nous apportent un bien-être, une satisfaction et je crois que c’est ça le bonheur !

Le tout, c’est d’en être conscient et si possible de le partager.

Dans notre société actuelle où tout va vite, où il faut consommer, où il faut entrer dans des normes, ce n’est pas toujours facile ! Alors, chacun de nous, à son échelle, peut se créer ses moments de bonheur : les premiers mots ou premiers pas d’un enfant, un beau paysage, un coucher de soleil, une soirée entre amis... sont des moments clés de notre vie et que l’on peut nommer à mon sens « bonheur ».

Le bonheur peut se trouver également au niveau professionnel. J’ai la chance de faire un métier que j’aime en accompagnant des personnes dans leur projet de vie. Ces personnes que nous accompagnons ont toutes un vécu différent, souvent difficile et quel bonheur de pouvoir les aider à s’affirmer, à se projeter, à avancer !

J’ai moi-même un frère en situation de handicap et il a été très difficile pour moi-même et ma famille d’accepter le fait qu’il soit adulte et qu’il puisse vivre sa vie. Mais quelle joie aujourd’hui de le voir épanoui et heureux ! Quelle joie aussi de découvrir des facettes de lui que nous n’imaginions même pas auparavant !

Donc oui, nous faisons un beau métier, nous aidons des personnes à s’épanouir et de les voir s’ouvrir, grandir pour des parents, frères et sœurs mais aussi pour nous professionnels nous apporte beaucoup de bonheur !

Il est où le bonheur ? Il est où ?

Comme je vous le disais, le bonheur est nulle part et partout à la fois !!!

Dorinne Dedrie

« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J’ai répondu : « Heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie ».

John Lennon

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Et s’il est partout…Et s’il est partout, il est surtout à Langevin !

Grâce à la volonté, à la détermination des résidants et de l’équipe éducative, de nombreux projets ont vu le jour !

Après son retour de vacances en août, Isabelle a souhaité faire « un essai » de vie de couple avec son amoureux. A ce jour, Isabelle n’est toujours pas rentrée…

Margareth, la doyenne de Langevin, a souhaité vivre sa « préretraite » en famille d’accueil. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Après un an et demi de démarches, la voilà partie, avec le sourire et prête à partager son expérience !

Frédéric et Graziella ont partagé leur joie avec les amis et la famille ! Ils se sont fiancés pour le meilleur et pour le pire… et affichent un sourire radieux !!!

Enfin, l’organisation interne a permis l’accueil d’un couple dans un studio. Les amoureux ne voulaient plus partir !!!

Propos recueillis par Mélanie Delbauffe

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22 n°162 • Novembre 2016

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Une leçon de vie à elle seule !J’ai 40 ans et je suis maman de 3 enfants.

Tous les 3 sont très différents. Chacun a ses capacités, ses idées, son caractère.

Ma fille aînée s’appelle Ihssane. Elle est porteuse de trisomie 21 et aura 19 ans le 8 février prochain. Quand elle a vu le jour, les médecins m’avaient prédit un bien sombre avenir... Mais Ihssane a toujours su nous tirer vers le haut. Elle savait qu’elle y arriverait, même quand moi, sa maman, je n’y croyais plus. Elle est née avec un petit truc en plus, qui aurait pu lui donner des chances en moins, et pourtant...

Aujourd’hui, j’aimerais retrouver les médecins qui m’avaient brisé tout espoir.Pourquoi donc ? Pour leur prouver qu’ils se sont bien trompés et leur rire au nez ! Car non seulement Ihssane marche et parle, contrairement à ce qui nous avait été annoncé, mais au-delà de tout, elle a un parcours extraordinaire ! Elle sait écrire, lire, compter, et depuis quelques mois, elle est même autonome dans les transports en commun de la ville !

Elle se rend seule à l’IMPro, à la salle de sport où elle pratique la zumba, fait ses petites courses seule. Elle est aimée de tous et croque la vie à pleines dents ! Dans le quartier, tout le monde la connaît, lui dit bonjour. Comme tous les ados de son âge, elle adore Kendji et est même allée le voir en concert ! Elle utilise son téléphone portable mieux que moi sans

doute, et elle a un compte Facebook, évidemment...

Sa bonne humeur est contagieuse, elle rayonne partout où elle passe !

Depuis quelques années, elle participe au spectacle de la fête des vœux des Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing. Cela fait maintenant 3 ans que je la suis sur scène en chantant, en dansant. Et aujourd’hui, son petit frère et sa petite sœur font partie de cette grande aventure. Ils aiment leur grande sœur telle qu’elle est et sont fiers de l’accompagner.

Alors, le bonheur... Un petit mot, bien ambitieux. Qu’est-il ? Où est-il ? Nous le cherchons tous, et trop souvent, nous ne le voyons pas...

Nous nous levons fatigués, nous sommes souvent irrités, grognons, râleurs. Rien ne va jamais alors que... Le bonheur est là, à notre porte, dans des petits riens de tous les jours. Ce sont des victoires infimes qu’il faut savoir saisir au bon moment.

Le bonheur, c’est de voir Ihssane sourire chaque jour. Elle va au bout de ses objectifs, se donne les moyens d’y arriver. C’est une leçon de vie à elle seule ! Et je suis certaine qu’elle m’épatera encore et encore.

Et puis, je l’avoue, le bonheur suprême, c’est de voir ma famille si unie malgré le handicap et la différence. C’est la force d’avancer à 5, main dans la main, pour y croire encore plus chaque jour.Les moments de partage sont un cadeau de la vie qu’il faut savoir apprécier à leur juste valeur.

Le bonheur existe bel et bien. Ouvrez l’œil !

Nathalie Douhimaman d’Ihssane, Ismaël et Manelle

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La danse du bonheurDanser, danser et encore danser.

J’ai toujours aimé danser, un jour le bonheur s’est invité et depuis il ne me quitte plus.

Je suis élève aux cours de danse dispensés par Sylvie Smagghe depuis de nombreuses années.

Sylvie Smagghe est danseuse professionnelle et chorégraphe de la fête des vœux de l’association depuis maintenant 3 ans.

Quand un jour, elle m’a demandé de bien vouloir prendre en charge l’atelier du groupe de danse chaque lundi, j’ai accepté avec prudence, mais je ne pensais pas que j’allais y vivre un si grand bonheur. Nervosité et stress se sont emparés de moi à savoir j’y allais arriver à mener à bien l’atelier, mais après le premier cours, tous deux ont laissé place au bonheur.

Je n’avais jamais côtoyé le monde du handicap auparavant, mais je me suis sentie si bien accueillie qu’une confiance mutuelle s’est installée et c’est donc ainsi que j’ai pris ma place rapidement.

J’ai appris à connaître les personnes, je suis leur professeur de danse, mais aussi leur confidente, leur amie.

J’ai appris à connaître leurs attentes, leurs goûts, leurs habitudes, je sais où chacun travaille, où il vit. J’accueille avec joie les

nouveaux venus parce que je me sens bien dans ce partage d’expérience, et quand on a tous la même envie « danser » tout devient facile parce que sur scène on est tous pareils, on danse.

Chaque cours du lundi commence par une certaine angoisse. Certains ont peur de ne pas réussir à faire, d’autres de ne pas être à la hauteur, d’autres encore ne se sentent pas en forme, mais les premiers pas commencés, tous se laissent porter par la magie de la danse, et tout le monde retrouve le sourire rapidement.

Vous ne pouvez pas vous imaginer le bonheur qui règne sur scène. Du bonheur sur les visages, le bonheur d’avoir participé, le bonheur d’avoir réussi à faire, le bonheur de préparer une danse pour une grande fête qui sera présentée devant des centaines de spectateurs.

Souvent quand j’ai l’occasion de rencontrer les parents qui viennent à la fin du cours, je reçois des messages de remerciements, ils sont si contents de voir leur enfant heureux que je suis gênée par leurs compliments. C’est tellement enrichissant pour moi, ils m’apportent tellement que j’en arrive à me dire mais qui doit dire merci à l’autre... ? Je vis un tel bien-être.

Le bonheur nous le vivons tous ensemble. Je suis fière et ravie de faire ces cours de danse. Et qui parle de différence ? Sur scène, on est tous pareils, on danse, on danse encore et encore pour le bonheur de tous.

Les personnes que j’accompagne m’ont fait grandir, j’ai beaucoup mûri grâce à eux,je ne peux que remercier les Papillons Blancs.

Chaque année je reprendrai mon rôle de professeur de danse avec autant d’entrain, le bonheur on continuera de le vivre tous ensemble sur les planches.

Merci à tous de m’en avoir procuré autant.

Elodie Vinial

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24 n°162 • Novembre 2016

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Quoi de plus joyeux que d’être amoureux !

Valérie a 40 ans. Elle vient de les fêter ! Quelle journée ! En surprise, sa maman, sa famille, ses amis et Gauthier,

son amoureux étaient réunis rien que pour elle !

« C’était du bonheur. J’ai été gâtée. Mais le plus beau cadeau que j’ai eu c’est quand la maman de Gauthier m’a annoncé qu’il allait pouvoir emménager chez moi. Car mon bonheur à moi, c’est de le voir. Il a les clés et il va s’installer ce week-end ! », se réjouit Valérie.

Elle vit en autonomie dans un appartement à Halluin et travaille à l’ESAT du Roitelet où elle a rencontré Gauthier, depuis le 2 janvier dernier. Ils sont très amoureux ces deux-là. Lui vivait chez sa mère à Lys-Lez-Lannoy mais ils vont faire le grand pas avec l’aval des parents pour vivre leur vie à deux. Alors le bonheur, Valérie et Gauthier baignent dedans depuis plusieurs mois et ça se voit !

« On aime sortir ensemble, aller à piscine à deux, au cinéma avec Escapades. C’est super d’être à deux, de goûter ensemble et en plus Gauthier, il fait bien la cuisine », s’exclame Valérie. Et Gauthier de renchérir : « D’être amoureux, bah oui, c’est ça le bonheur ! Je suis content de m’installer avec Valérie.

On va s’occuper de tout : le ménage, le repassage, la cuisine, la couture… un peu de tout ».

Autre bonheur pour Valérie, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’ESAT. « J’apprends à lire et à écrire. J’ai écrit un poème pour mon filleul. Il a 14 ans. Je lui ai lu le jour de son anniversaire. J’étais contente. Et puis, cela me permet maintenant d’envoyer des sms. Je peux lui souhaiter son anniversaire comme ça ! ».

Gauthier aussi parle de son bonheur de partager des vacances. « Cet été, nous sommes allés au Cap d’Agde avec les Papillons Blancs ». Et ils deviennent tous les deux intarissables sur le sujet : « Oh oui, le restaurant, trop bien… et les soirées, c’était super… la danse, la plage, la nuit des étoiles, le feu d’artifice, l’Aqualand avec ses toboggans…. Que du bonheur ! D’ailleurs on a le projet de repartir ensemble en vacances ». Affaire à suivre…

Ces deux-là, ils respirent le bonheur ! Quel plaisir de découvrir leur complicité ! Ils sont rayonnants et heureux ! Nous leur souhaitons tous nos vœux de bonheur et longue vie à deux !

B. M.

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Novembre 2016 • n°162 25

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Le bonheur, une récompense« Le bonheur est une récompense… » disait Alain,

«… qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherchée ».

Je vais commencer mon article par une confidence personnelle. Quand Blandine m’a demandé si je voulais bien écrire un texte sur le thème du Bonheur, j’ai râlé tout en étant « flatté » qu’elle me le demande. J’avoue qu’à titre personnel, pour différentes raisons, je n’avais pas le sentiment de « nager dans le bonheur » à ce moment précis.

Mais je me suis mis à écrire cet article. Alors je me suis installé un samedi matin à mon bureau en écoutant de la musique (je fais toujours cela).

Il s’agit d’un moment particulier. Car je venais de lire un article sur un chanteur que j’aime beaucoup : Nick Cave. L’article expliquait que, cet album, Nick Cave l’avait conçu à un moment où il venait de perdre un de ses fils de 15 ans (il a chuté d’une falaise à Brighton en Angleterre).

« Il y a de la douleur » dans cette musique et pourtant cet album est magnifique. Me voilà à écrire sur le Bonheur sur une musique splendide, qui bouleverse (je vous invite à écouter l’album – Nick Cave « Skeleton Tree »), écrite dans la douleur.

C’est tout le paradoxe du Bonheur. On croit parfois que le Bonheur c’est la satisfaction de tous nos désirs. Mais si tel était le cas, nous ne serions jamais heureux, nous dit André Comte Sponville (dictionnaire philosophique). Le bonheur n’est ni la satiété (la satisfaction de tous nos penchants), ni la félicité (une joie permanente), ni la béatitude (une joie éternelle).

Etre heureux, ce n’est pas être toujours joyeux (qui peut l’être), ni ne l’être jamais !

Sponville nous dit que la meilleure définition du Bonheur et la plus simple, c’est que le bonheur est le contraire du malheur.

« Vous vous réveillez le matin : la joie n’est pas là, et vous savez avec certitude qu’elle ne sera pas là de la journée, voire les jours suivants. Il n’y a que la tristesse, l’angoisse ou le chagrin : vous êtes malheureux ».« A l’inverse, tout laps de temps où la joie est perçue fut-ce après coup, comme immédiat possible, c’est le Bonheur ».« Vous vous réveillez le matin : la joie est là ou elle n’y est pas mais elle va venir à un moment ou un autre car le Bonheur n’est pas absolu ! »

En fait on ne peut chercher le Bonheur. C’est une erreur même de chercher tout court. C’est l’espérer pour demain, où nous ne sommes pas, et s’interdire de le vivre aujourd’hui. Ce qui compte c’est maintenant, ce qui compte vraiment, c’est le travail, l’action, le plaisir, l’amour, le monde.

Ainsi, je vous l’avoue, de tout temps, je garde un vrai bonheur à faire mon travail (qu’il ait été comme éducateur, chef de service, chargé de mission ou directeur). Et je garde ce sentiment que l’essentiel de ce qui a constitué, de ce qui constitue ce que je définirai comme des moments de bonheur, ce sont tous ces moments de rencontre avec les personnes en situation de handicap, avec leurs parents, familles, avec les professionnels…

Sans naïveté, il y a eu de nombreux moments difficiles, fatigants, complexes mais aussi encore et plus de nombreux moments de bonheur, ils sont arrivés comme une récompense et en effet, souvent parce que je ne les cherchais pas. Aussi et pour conclure, toujours tout en écoutant Nick Cave, écrire cet article fut un moment de vrai bonheur.

Patrick Geuns

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26 n°162 • Novembre 2016

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De chenille à papillon, le bonheur d’une métamorphose

Ouvrez-vos antennes ! Voici contée une histoire de stagiaires. Il était une fois, dans une contrée appelée

Papillons Blancs, de nombreux stagiaires qui arrivaient.

Tels des chenilles, durant leur phase d’observation, ces stagiaires prenaient le temps de se nourrir auprès de leurs aînés pour collecter les éléments essentiels à leur développement. Cette bonne nourriture les amenait à une croissance telle que leur enveloppe d’origine devenait trop étroite. Face à cette contrainte, les stagiaires devaient s’adapter. Ils mutaient peu à peu, certains en quelques semaines d’autres en plusieurs mois, profitant tantôt de repos en appui sur une branche.

Tandis qu’en apparence, ces chenilles prenaient les couleurs de leur environnement, à l’intérieur c’était le grand chambardement. Il leur fallait se réorganiser. Au fil du temps, les stagiaires apprenaient à tisser autour d’eux une confiance en soi(e) leur permettant de

devenir de belles chrysalides. Pourtant, la (trans)formation était loin d’être achevée.

D’aventures en aventures, de rencontres en découvertes, les stagiaires continuaient de faire vivre en eux tout ce qu’ils avaient récolté. Un jour, où le soleil brillait, les stagiaires-chrysalides émergeaient. Inspirant une grande bouffée, ils déployaient leurs ailes pour s’envoler. Malgré une métamorphose qui les avait quelque peu bousculés, les stagiaires percevaient le bonheur du chemin parcouru, le bonheur de leur plein épanouissement. Autour d’eux, la contrée toute entière s’émerveillait du spectacle de ces nouveaux papillons multicolores. Fourmis, abeilles, rois, reines, insectes blessés, tous se réjouissaient d’avoir participé à cet avènement. Chacun savait qu’il avait occupé une place dans cet (éco)système riche en interactions. La vie des papillons-stagiaires dans cette contrée n’était pourtant qu’éphémère. Durant leur envol, ils réussirent à semer les fruits de ce qu’ils avaient récolté. Des milliers de graines de bonheur pourraient bientôt nourrir d’autres chenilles.

L’histoire raconte que cette expérience heureuse se renouvela régulièrement au sein de la contrée et que les stagiaires, forts de leur expérience vécue, avaient pleine conscience du bonheur que pouvait générer le fait de voler de leurs propres ailes.

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Certains appelaient cela l’autonomie.

Et si cette histoire n’était en fait qu’une belle fable qui guide notre pratique professionnelle : co-construire un environnement qui permette à chaque chenille rencontrée, quelles que soient son histoire et ses blessures, de devenir un papillon unique…

Capucine AutinStagiaire CAFERUIS

en résidences-services

Graziella GhanemStagiaire AMP en résidences-services

des Prés et Jules Dehaene

S age est le stagiaire qui accepte les conseils

T héorie et pratique, en avant la musique

A ide-médico-psychologique

G ageons sur le bonheur

I nventons ensemble des jours meilleurs

A ccompagner au quotidien

I ntégré dans une équipe qui vous veut du bien

R iche de rencontres et d’aventures

E t maintenant, à moi de semer d’autres petits bonheurs, dans une autre pâture

S incères remerciements à Patrick, Malik, Simon, Annick et toute la clique

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Le bonheur pour moi, c’est…Des jeunes de l’IME de Marcq âgés de 13 à 18 ans

racontent ce qu’est, pour eux, le bonheur. Morceaux choisis…

« C’est avec la famille : manger au restaurant, aller au parc avec mes parents. A l’IME, j’aime aussi l’horticole et la mécanique », Pinto.

« C’est être avec ma famille. Je suis attachée à mon petit neveu. Mes activités préférées : l’autonomie dans les déplacements et monter à cheval. J’ai aussi un amoureux et je suis contente », Arnella.

« C’est être proche de ma mère. Ça me rend heureux. Et puis d’avoir une amoureuse. J’aime aussi aller au resto, faire du sport et les activités d’horticulture et de cuisine », Zackary.

« … Tout me rend heureux à l’IME : le vélo, les amis, plein de trucs… », Jordan.

« Pour moi, le bonheur, c’est l’équitation à l’IME et dans mon club. J’ai aussi un amoureux. Il est beau. J’aime également les vacances l’été car je fais plein de choses », Constance.

« C’est de passer des moments avec des animaux. J’ai un chat, un lapin et des poissons. Mon plus grand bonheur, c’est de m’occuper de mon chat qui fait des câlins. J’aime aussi m’amuser avec les copains à l’IME et faire du vélo », Maxime, 13 ans.

« C’est de passer des moments avec mes parents, mes 2 frères et ma sœur », Oussama, 15 ans.

« C’est de faire du foot avec mes copains et de passer de bons moments avec les petits rongeurs de la classe », Sid Ahmed, 14 ans.

« C’est de passer des moments avec du monde : aller aux baptêmes, communions… Se promener. J’aime tout à l’IME : faire du jardinage, du vélo, de la piscine, de la cuisine… », Adrien, 13 ans.

« Le bonheur, c’est le cheval, c’est tout. Rien d’autre ! », Logan, 14 ans.

Propos recueillis par B. M.

Au tour des élèves de la Class’co de l’IMPro du Roitelet de s’exprimer…« Le bonheur pour moi, c’est une situation de bien-être. Quand je suis au collège, je suis bien. J’aime être un collégien. Je prépare mon diplôme », Adrien. Jason confirme : « Le bonheur, c’est de travailler en ULIS et de vivre avec des camarades. Au collège, je me fais plein d’amis ». Et Léa renchérit : « Je suis heureuse à l’IMPro comme au collège ».

Pour Marie, le bonheur… « c’est quand je suis avec Marie-Christine, mon éducatrice ; quand on fait de l’esthétique, j’aime bien. Mais aussi d’être avec mon petit frère ».

Pour Laura, son bonheur est de partir à la neige : « On organise un

transfert avec la class’co depuis 2 ans. On fait de la luge, des batailles de boules de neige ». « Pour moi, j’aime le collège. Quand je fais de l’anglais car je découvre une nouvelle langue. C’est tout nouveau cette année », Manon. Pour Solange, « c’est la colonie à la montagne. On a fait des randonnées. C’était long mais je suis fière de moi ».

Emilie ajoute : « Moi le bonheur c’est quand j’ai fait du bateau avec ma famille d’accueil. J’ai eu peur au début mais je me suis bien amusée ». Et Salim de conclure : « Le bonheur, il est avec mes amis, mes copains. Quand on rigole ! » . Camille

Delcroix, enseignante et Marie-Christine Dahaene, éducatrice spécialisée le confirment : « On a démarré le projet de Class’co il y a 3 ans et c’est du bonheur de travailler avec eux. Ils sont heureux d’être là. Ils ont envie d’apprendre et d’être intégrés dans le milieu ordinaire. Savoir s’adapter, avoir envie d’avancer et de progresser, vivre ensemble sont les clés de l’intégration ! ».

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Rencontres et activités partagées : Rien que du bonheur !

Parler du bonheur au travail n’est pas chose aisée dans le contexte actuel

où les restrictions budgétaires du département nous amènent à faire mieux avec moins.

Et pourtant… Les rencontres effectuées dans le cadre de l’accompagnement des jeunes et moins jeunes de l’association sont souvent sources de plaisir, de partage et de petits bonheurs.

Le forum des talents en est la preuve. J’ai donc eu envie de vous inviter à l’atelier peinture sur porcelaine partagé par les résidants du centre d’habitat ALPHHA et les jeunes de l’IME du Recueil. Nous l’appellerons l’atelier transgénérationnel.

Depuis 2014, des résidants d’ALPHHA se retrouvent, une fois par mois, dans l’atelier de l’IME du Recueil pour cette activité proposée par l’association « l’arbre à porcelaine » et une éducatrice d’ALPHHA. C’est l’occasion de s’exercer à une nouvelle technique mais aussi de créer des liens avec les enfants de l’IME et des membres du personnel. On se souvient de Francis, qui, le temps d’un après-midi, retrouvait le plaisir de dessiner, de peindre, activité avec laquelle il avait du mal à renouer depuis la retraite ; Michel aussi, retraité, qui a pu renouer des liens avec une dame de service de l’IME qu’il côtoyait du temps où il travaillait en ESAT. Sans oublier Patricia, Fatima et Christelle pour qui ce temps permettait d’enrichir le cercle des rencontres et mettait en avant leurs compétences d’artistes.

Dès mon arrivée à ALPHHA, en décembre 2015, en tant qu’éducatrice, les résidants m’avaient interpellée pour proposer de nouveaux ateliers. A une époque où l’autodétermination guide

nos pratiques, il me semblait important de répondre à cette demande et de construire ensemble le projet.

Alors que nous reprenions le chemin de l’IME pour y tenir nos ateliers, nos allers et venues ont rapidement attiré la curiosité, le regard des jeunes accueillis. L’envie de participer a été très vite exprimée par les enfants. Avec la collaboration de trois éducatrices de l’IME et de l’IMPro, nous avons donc proposé deux journées en juillet autour de ce support.

A ALPHHA, c’était l’effervescence : l’idée de partager leur savoir-faire avec des plus jeunes est restée présente et valorisante. Jean-Pierre, travailleur en ESAT, qui échange beaucoup avec les enfants autour de leur scolarité, leur vie à l’IME déclarait : «moi, je vais leur apprendre, je sais faire».

La perspective d’un repas partagé attisait aussi leurs papilles : Christelle, travailleuse en ESAT, était ravie de retrouver l’ambiance de la cuisine où elle avait travaillé durant plusieurs années.

Marie-Laurence, quant à elle, avait beaucoup d’émotions à l’idée de retrouver les lieux de vie où elle était scolarisée adolescente… Ce fut aussi l’occasion d’échanger avec les éducateurs sur son passage à l’IME et son histoire de vie.

La spontanéité des enfants, leur gaité, leur franc-parler ont fait de ces rencontres une belle aventure où chacun et chacune a pu trouver sa place, faite d’échanges, de plaisir, de bien-être. On se souviendra de Lila-Rose, s’adressant à Francis en disant : « mais t’es un papy toi ! ».

Bien sûr, de nombreuses réalisations ont rejoint le four et attendent leurs propriétaires… et cette fois, ce seront les résidants d’ALPHHA qui accueilleront les enfants au plateau technique. Fatima s’est même proposée de faire visiter son appartement. Un bon moment en perspective !!!Alors, à quand la prochaine ?

Francine Ponthieu, Educatrice ALPHHA

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30 n°162 • Novembre 2016

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Comme un lundredi ?Il y a des questions qu’il vaudrait mieux s’abstenir

de poser. Ainsi la question « Comment ça va ? ». Parfois ça va et c’est génial. D’autres fois ça va moins

bien et il est alors de bon ton de faire preuve d’empathie.

Et puis il y a la réponse qui prime et qui déprime : « Comment ça va » ? :« Comme un lundi ! ». Aïe aïe, on se croirait à Arleux. Cette réponse qui, souvent, sous-entend « vivement vendredi », la fin de la semaine de travail, pourrait saper le moral aux plus motivés.

Certes tout n’est pas toujours joyeux au travail. Personnellement, je rêvais d’un autre métier : rentier. Mais voilà, ce n’est pas possible, il faut vivre, gagner sa vie, l’enrichir, humainement du moins. Alors, pourquoi ne pas voir, à côté du verre à moitié vide, le verre à moitié plein ?

Dupe je suis parfois, dupe je ne suis pas toujours : être avec les personnes accompagnées 7 heures par jour est fatigant. Le stress, la pression existent et vont probablement crescendo ; le travail en équipe est parfois difficile.

André et AlineÊtre en atelier avec une quinzaine de travailleurs 7 heures par jour n’est pas chose aisée : il est nécessaire d’accueillir les travailleurs, de leur expliquer la tâche à accomplir, de gérer les bonnes et mauvaises humeurs, de composer avec les demandes de la hiérarchie et celles du client, souvent cohérentes.

Le stress, sans les paillettes, la pression paraissent, au fil des ans ascensionnels. Perso, je suis plutôt favorable à la pression, mais en 25 cl, avec modération

donc ! Avoir des challenges, être porté par l’adrénaline, oui ! Avoir une pression excessive qui inhibe, paralyse les mieux intentionnés, bof !

Travailler en équipe peut aussi être compliqué : il est nécessaire de composer sans se décomposer, d’accepter ordres et contre-ordres, de ne pas s’estimer moins bien loti que son collègue…

A côté de ces premières réflexions, nous vivons aussi du bon temps au travail : l’évolution d’un travailleur, sa répartie spontanée qui nous amuse, le projet que nous menons et qui avance, la solidarité de l’équipe en cas de difficulté, des horaires de travail sympas… Ci-dessus, j’écrivais à propos de la modération.Ceci me fit penser au bar, puis au baromètre : j’eus l’idée, peu originale, de demander à mes collègues, ainsi qu’aux personnes accompagnées, leur météo intérieure quant au travail, à son ambiance… Bien évidemment, ce questionnaire succinct n’a pas la prétention de proposer une analyse du bien-être des salariés et travailleurs de Rocheville. Les questions sont basiques, il n’était pas possible de préciser son ressenti. Ce sont juste des réponses données à un moment donné, sans idée de polémique, Victor.

Voici donc les résultats bruts :

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Voilà, le temps passe et les lignes me sont comptées. Comment me sens-je à l’issue de cet article ? En tout cas, pas à l’article de la mort. Alors, comme un lundi ? Comme un vendredi ? Peut-être comme un lundredi.

Benoît Basquin

Beau temps, je me sens bien au travailSalariés : 65,20%

Travailleurs : 61,29%

Alternance de nuages et éclairciesSalariés : 30,43%

Travailleurs : 30,10%

Temps maussade, je suis sans entrain, morose

Travailleurs : 6,45%

Temps orageux, source d’inquiétudeSalariés : 1,07%

Travailleurs : 2,15%

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Le bonheur… conversation entre Jacqueline et Vanessa

J. : « C’était un peu décalé de s’entendre proposer de s’exprimer sur ce thème à l’heure où le ciel nous tombait sur la tête avec les restrictions budgétaires... et puis finalement en cherchant un peu... Le bonheur, c’est une posture de vie, comme un parti pris contre

la grisaille. Ça se cultive dès l’enfance...

C’est accepter et faire accepter qu’il n’y a pas de bonheur avec un grand « B », mais une collection de petits bonheurs à récolter, à repérer, à saisir au vol... ».

V. : « Je suis d’accord. Il y a les petits bonheurs du quotidien et il y a les grands bonheurs. Etonnamment on attend toujours un grand bonheur alors que la vie est remplie de ces petits bonheurs quotidiens : un joli lever de soleil, un beau paysage, une petite attention, un sourire ».

J. : « Cela n’empêche pas les moments de blues, de chagrin, de désespérance mais les petits bonheurs permettent de supporter les turbulences de la vie. Je t’invite à découvrir le voyage d’Hector, conte initiatique à la recherche du bonheur. Il propose quelques pistes… Si la curiosité vous pousse… ».

« De ma place de “Langevinoise”, mes petits bonheurs à moi sont : entendre une éducatrice chanter dans les couloirs… même faux !, un bonjour qui éclabousse comme un sourire, un bras autour d’une épaule, un bouquet d’éclats de rire - Ne dit-on pas que le rire c’est le meilleur cadeau

que nous puissions faire aux autres (Dulce Maria Cardosa) ?-, un projet de résidant qui s’installe à son initiative et une équipe d’éducateurs qui court après…, un ancien stagiaire qui passe pour annoncer son diplôme, une réunion de résidants qui questionnent nos façons de faire, une invitation à manger chez un résidant qui a pris son envol, un repas au restaurant tous ensemble, la méthodologie PSI qui perdure depuis 12 ans, l’appropriation du concept d’autodétermination... Garder son âme d’enfant, traverser ses émotions, rester enthousiaste… Voilà un petit échantillon de ma sauce aux petits bonheurs ».

V. : « Dans notre métier, nous avons la chance d’être témoin de ces grands bonheurs et de ses petits bonheurs quotidiens : le bonheur d’assister à l’arrivée d’un enfant et de voir dans les yeux d’une maman toute l’émotion de rencontrer sa petite fille, arrivée beaucoup trop tôt…, le bonheur d’assister à l’aboutissement d’un projet de deux amis qui aujourd’hui ont réussi à prendre leur indépendance et à voir leur rêve d’autonomie se réaliser..., le bonheur d’avoir préparé et de partager des grands moments de vie comme le mariage de deux résidants, 10 ans de volonté et de persévérance avant de voir se concrétiser la journée tant espérée ! C’est aussi assister à la mobilisation des résidants de Bruno Harlé pour pouvoir adopter“Zorro”, leur chat et voir comment cette boule de poils procure du bonheur à chacun au quotidien.

En fait faut-il chercher une réelle définition du “bonheur”, grand ou petit, simple ou multiple, quelle importance ? Et si c’était tout simplement se poser pour vivre ce qui arrive à la bonne heure, saisir ce moment qui chauffe le cœur comme lorsqu’on sent le soleil sur sa joue… apprécier d’être “vivant”… ».

Vanessa TricoitJacqueline Dessouter

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Du bonheur, rien que du bonheur…

Le bonheur est subjectif, personnel. Il est même souvent difficile de l’identifier sur le moment, d’y

poser des mots. Qu’est-ce qui vous rend heureux ? Qu’est-ce que vous aimez faire ? Qu’est-ce qui vous donne envie de rire, de sourire ? Petit tour d’horizon

du bonheur au foyer bleu d’Altitude…

André : « Le bonheur, c’est faire des activités comme la danse, le ping-pong, chanter à la chorale. Et le bonheur, c’est aussi de me débrouiller tout seul, d’aller chez Match et de chauffer mon repas. Etre autonome ».

Aurélie : « Moi je suis heureuse quand je joue avec mes cartes et quand j’appelle Maman».

Bernard : « C’est ma maison et aller chez ma sœur Jacqueline ».

Guillaume : « J’aime bien partir en vacances avec les Compagnons blancs, aller avec Lucie monter à cheval et accrocher des belles photos du Télé Star sur mon tableau en liège ».

Brigitte : « Le bonheur c’est l’amour, je voudrais embrasser un cavalier ».

Mathias : « J’aime bien rester sur le foyer, écouter Salvatore Adamo et regarder Madness à la télévision ».

Dominique : « J’aime bien faire des courses et des achats. Je suis heureux quand je suis auprès des animaux et j’aime aller ramasser les œufs des poules. Quand je suis au FAM, je me sens bien ».

Anita D. : « Moi je serai heureuse de rencontrer Victor Newman, des feux de l’amour, je lui ai d’ailleurs écrit une lettre. J’ai aussi pu rencontrer… ».

François : Son bonheur c’est de partir en vacances. Il est passionné de voyages mais plus précisément des moyens de transports, notamment l’avion et le bateau depuis son plus jeune âge. Il voyageait régulièrement avec son père pour des destinations lointaines.Aujourd’hui, même si les distances se sont raccourcies, il n’en reste pas moins “accro”. L’année passée, il est parti en avion en Grèce pour un séjour en hôtel où il a fait de nombreuses visites. Cette année, il nous a fait comprendre qu’il souhaitait partir en bateau. Aussitôt le projet énoncé, les démarches ont été enclenchées. François est donc parti cet été une semaine en croisière sur la mer Méditerranée... Bateau de luxe, all inclusive, visites, bal du capitaine... De quoi remplir François de BONHEUR !

Propos recueillis par Mélanie Delobel

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34 n°162 • Novembre 2016

B comme Bonheur…Du bonheur, que du bonheur… Elever 4 enfants dont

l’aîné est polyhandicapé, c’est la course au quotidien, mais quand, en plus, les 3 autres naissent à 4 années

d’intervalle, ce n’est plus une course, c’est un marathon.

Mais marathon rime avec acceptation, action, éducation, et surtout passion.

Vivre une passion pour moi, c’est vivre du bonheur.

Le bonheur de voir l’aîné progresser de jour en jour, le bonheur de voir frère et sœurs faire leurs premiers pas, grandir, devenir adultes, les voir accepter le handicap, oui c’est du bonheur.

Le bonheur, pas besoin de le chercher, on le trouve un peu chaque jour, et on le rencontre certains jours plus que d’autres.

Nous avons déjà le bonheur d’être sur terre.

Et même si nous avons, comme tout un chacun des moments de solitude et de peine à affronter, des peines qui durent plus longtemps suite au décès d’un proche par exemple, il y a les souvenirs. Les souvenirs que nous avons eus avec la personne disparue qui remontent à la surface et qui nous font sourire. Si ces souvenirs nous font sourire, c’est que c’était des moments de bonheur. Nous pouvons tous être nostalgiques du temps passé, mais personne ne peut aller en arrière, on ne peut qu’avancer, et c’est en avançant que nous trouvons d’autres moments de bonheur.Regarder l’avenir et le bâtir soi-même, c’est du bonheur. Je sais d’ores et déjà que mes enfants

me quitteront définitivement d’ici 3 ou 4 ans, quoique, me dit-on, ils partent mais reviennent parfois aussi vite. Quoiqu’il en soit je sais ce que je ferai, je prendrai du temps pour moi, rien que pour moi.

C’est déjà ce que j’ai décidé de faire aujourd’hui, un peu d’égoïsme ne nuit pas, et ne nuira pas.

Désormais alors qu’ils ont grandi, les derniers ont 17 ans, j’ai décidé de vivre autrement. J’ai décidé de faire ce que j’ai envie de faire, de quitter ce qui m’ennuie, d’arrêter ce qui me stresse pour ne laisser place qu’à des moments d’épanouissement et de satisfaction personnelle. J’ai des passions. J’aime lire, j’aime marcher, j’aime nager, je passe de bons moments avec mes amis, alors stop et place au bonheur de faire sans le souci du « si je fais ça, je ne serai pas à l’heure pour… ».

Finalement il n’est pas si difficile de changer de vie, il suffit d’avoir suffisamment de détermination pour se remettre en question sans penser à ce qu’on laisse derrière soi.

Prendre le temps de vivre, couler des jours heureux, faire ou ne pas faire, faire selon l’envie et non par obligation, là est mon bonheur.

Mon bonheur je le trouve aussi en accompagnant les membres de Nous Aussi. Personne de soutien, je suis heureuse d’accompagner des personnes déficientes qui n’ont qu’un seul but, se retrouver, vivre des moments de partage, « des citoyens du silence qui osent prendre la parole et défendre leurs intérêts ».

Les aider à oser faire, c’est aussi du bonheur et du bonheur pour tous.

Gyssie Gouwy

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Novembre 2016 • n°162 35

Le bonheur, ça se partage… autour de la musique !

Pendant que Cali se demande « C’est quand ? » et que Christophe Maé le cherche dans sa chanson

« Il est où, il est où ? », les habitants des résidences-services semblent justement

le partager autour de la musique.

En juillet, on aurait pu écrire « le Bonheur est à (la résidence) Des Près », quand les habitants des résidences-services de Mouvaux et Marcq-en-Barœul partageaient la piste de danse, se déhanchant sur les tubes sélectionnés par DJ Dimitri.

Ce mois-ci, c’était la résidence de Marcq-en-Barœul qui recevait celle de Roubaix, autour de pans bagnats et de karaoké ! Un micro à la main, et les voilà partis ensemble pour suivre les paroles de Florent Pagny :« Chanter pour oublier ses peines… et faire s’unir nos voix ». Dans la vie quotidienne de chacun, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous. Pourtant, le temps d’une soirée, il n’y a qu’à observer les sourires rayonnants sur les visages et la détente des corps pour confirmer le vieil adage selon lequel « la musique adoucit les mœurs », et qu’on pourrait encore compléter : « ... et fabrique des instants de bonheur collectif dont le seul souvenir pourra suffire à vous redonner le sourire un soir de pluie ».

Place aux paroles des résidants et des équipes qui ont, semble-t-il, quelques réponses à apporter à Cali et Christophe Maé… « Le bonheur, c’est comme un pan bagnat, il faut être à plusieurs pour le préparer, le déguster et le savourer », l’équipe de Marcq-en-Barœul.

« Le bonheur, c’est comme un stroboscope, ça illumine ».

« Le bonheur, il est ici, tous ensemble », Anne-Sophie.

« Le bonheur, c’est la paix dans le monde, pas la guerre, ne pas regarder la couleur de peau d’une personne mais la qualité de la personne »,Anita.

« Le bonheur, c’est être déchaîné de temps en temps », Dorothée.

« Le bonheur, c’est d’être content, souriant et ne penser qu’à des choses agréables », Thomas.

« Y a d’la joie », Dorothée.

« Le bonheur, c’est vivre à fond et profiter de la vie ».

« Le bonheur, c’est mon projet à Nantes, pour travailler, aller en foyer », Grégory.

« La joie, c’est l’amour du partage », Chantal.

Les équipes et résidants des résidences Des Prés, Jules Dervaux, Austerlitz

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36 n°162 • Novembre 2016

Les vacances, fournisseur officiel de bonheur

Ah ! Les vacances… On les attend, on les espère, on les rêve parfois… mais à n’en pas douter, elles sont à elles-seules un des fournisseurs officiels de bonheur !

Qu’on parte ou qu’on ne parte pas de chez soi ! Les vacances restent toujours un moment de joie.

On les attend, on les espère, on compte même parfois les jours, les semaines pour y arriver. Et puis on les prépare. On hésite parfois à partir à l’étranger, dans une autre région loin de chez soi, à la mer, à la montagne ou à la campagne.

Il y a ceux qui restent chez eux et qui prennent autant de plaisir à se reposer, à réaliser des choses qu’ils ne font pas lorsqu’ils travaillent, à bricoler, embellir leur maison, jardiner, se promener…

Et il y a ceux qui partent, qui souhaitent déconnecter du train-train quotidien.

C’est souvent du pur plaisir, le plaisir de découvrir un autre lieu, de pratiquer des activités différentes ou même de ne rien faire du tout, de profiter du soleil, de la plage… Et puis la joie des vacances se résume aussi dans l’attente de celles-ci. Quel bonheur d’y penser, de les préparer ! Au final, ne savoure-t-on pas mieux l’avant-vacances que les vacances elles-mêmes qui passent souvent si vite. Et l’après, lui aussi est source de bonheur. On se remémore les bons souvenirs, on regarde les photos, on en fait des albums ou on les affiche sur des pêle-mêle dans son salon, sa chambre ou sa cuisine ! Que du bonheur quoi et même les « plans galère », comme une randonnée sous une pluie battante, deviennent de belles anecdotes à se raconter en famille et entre amis, à l’origine de bons fous rires !

« Le bonheur est un voyage et non une destination », cette citation résume bien ce que sont les vacances, un avant, un pendant et un après ; c’est une route vers… vers le bonheur, le plaisir, la joie d’être ailleurs ou ici, d’être avec sa famille ou ses amis, de prendre le temps ou au contraire de ne pas arrêter…

B. M.

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Novembre 2016 • n°162 37

Pour un brin de bonheur…

Le bonheur de partir en vacances

Au centre d’habitat Bruno Harlé,le bonheur est présent dès l’entrée.

Les résidants et l’équipe sont souriants et accueillants.

Au début du mois d’octobre 2016, 5 résidants du centre d’habitat Famchon sont partis en transfert

à Etaples pendant 4 jours. L’idée était d’emmener en vacances les résidants n’ayant pas pu bénéficier

d’un séjour adapté cet été pour des raisons financières ou médicales.

Comme le dit si bien Joackim : « Pour moi, le bonheur, c’est tout. C’est-à-dire faire la cuisine, le tam tam, mon colocataire Sébastien, les éducateurs, les vacances… ». Pour Annie, le bonheur c’est de « partir en famille, me retrouver avec ma maman que je ne vois pas beaucoup. C’est aussi faire les activités comme la relaxation, la cuisine… ».

Tandis que pour Sébastien, le bonheur se ressent essentiellement quand il est en vacances : « Quand je pars en vacances, je suis heureux et je m’amuse bien ».

Au centre Bruno Harlé, le bonheur est partout. Les résidants y sont pour beaucoup. Alors si vous souhaitez un brin de bonheur, rendez-vous au centre Bruno Harlé !

Mehdi Daci, Educateur

Et surtout de boire l’apéritif ! » Il apprécie aussi de se balader au bord de la mer.

Pour Michel, « le bonheur, c’est d’être en petit groupe et entre hommes, comme ça c’est plus calme », dit-il. Patrick, lui, a aimé d’aller « voir les poissons, les requins, les phoques, les pingouins et les crocodiles à Nausicaa ». Gérard trouve que c’est mieux d’être en vacances qu’au foyer : « moi j’aime mieux ici, dit-il. On a mangé des pizzas et du fromage ! On a bien promené à la mer ! J’ai dormi avec Bruno mais il ronfle ! » Et enfin, Bruno a aimé boire un verre dans un bar qui se trouvait sur la plage et marcher sur la digue au soleil !

Tous étaient ravis de leur séjour et à l’unanimité, ils nous demandent : « On repart quand ? ».

S.V. et Z.A.

Nous avions loué un gîte au sein d’une ferme en activité, au cœur de la côte d’Opale, à Etaples : balades à la mer, visites diverses et repos étaient au rendez-vous… avec en prime un superbe temps qui nous a accompagné tout au long du séjour !

Le bonheur pouvait se lire dans les yeux des résidants : Jean-Paul exprime que « le bonheur en vacances, c’est de bien manger car les éducateurs préparent de bons repas !

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38 n°162 • Novembre 2016

Ecrire sur le bonheur…J’ai sur ma clé USB un petit dossier qui, avec les années,

s’agrandit… Ce dossier est rempli de moments partagés avec les habitants, les accueillis de journée et mes collègues.

Lorsque je regarde les images, les instants de vie qui le composent, cela me permet de remettre du sens dans l’idée que j’ai de l’accompagnement de ces personnes si particulières. Le bonheur ce sont tous ces instants plus d’autres que je n’ai pas numérisés, mais que je propose de partager ici…

Marie-Pierre et Adama, fou rire…

Yves qui est passé par chez nous en accueil de jour et chambre d’hôte.

Salima qui pose pour moi, instant de complicité.

Othman, une sortie

en forêt.

Olivier, quel charmeur !

Hamida, après son combat contre la maladie.

Zouina et Joëlle il y a quelques années…

Soniaen fée des bois.

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Novembre 2016 • n°162 39

Natacha Zawadski, animatrice Singulier-Pluriel

Robert toujours prêt à rendre service qui aide Baya lors d’un repas.

Le cinéma de plein air

cet été…

Lors de séances photos, saisir un instant d’activité.

Des projets qui ont pris forme… et d’autres à venir.

Les journées barbecue de l’été, des bons moments passés avec des collègues.

Un instant de sérénité avec Leila.

Patrick qui pose en Bruno Cremer.

Jérémie, quel chemin parcouru ! Lui arrivé à l’accueil de jour et maintenant qui vit au foyer.

Robert qui vient souvent lorsque je suis au bureau me soutenir et m’aider. Il me plie plein de papiers et me donne ses écritures, un vrai « collègue » !

Pascal autodéterminé dans son projet de tenir un bar accessible aux personnes du foyer qui souhaitent boire un verre le lundi soir….

Baya qui profite

d’un moment

en bord de mer.

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40 n°162 • Novembre 2016

Une mouche m’a piqué !«Écris quelque chose de joliDes vers peut-être ou de la proseUn instant de rêve et de pauseDans le tumulte de la vieÉcris quelque chose de joli Quelques mots de bleu et de roseUn moment de métamorphoseQue tu nommerais l’embellie (...)»Jean Ferrat, extrait de sa chanson « Quelque chose de joli »

Et... c’est dans le tumulte de la vie que l’on me demande d’écrire ici un petit texte à propos du bonheur... Et si le bonheur c’était d’écrire... d’écrire qu’il faut l’attendre car c’est la seule façon de lui donner un peu d’existence.

Jean Ferrat ne nous parle pas de bonheur mais d’embellie et en cela je le rejoins. Combien trop de fois on nous vend le bonheur comme un objet manufacturé prêt à consommer, ou encore deux ou trois fausses vérités bien érigées en principes qu’il faut absolument suivre sous peine de malheur et de désordre. Le bonheur que l’on nous vend ainsi ressemble trop à ce sirop édulcoré aux couleurs pastel qui nous attire comme des mouches tant le sucré de leur apparence

nous éblouit… pour ensuite s’y débattre, les ailes engluées. Cette idée du bonheur établi vers lequel il suffit de se diriger en suivant les flèches de la convenance est certainement la pire que l’homme ait pu avoir car si la mouche est faite pour voler, le propre de l’homme est d’imaginer, de se projeter. Mais qu’en est-il du bonheur de créer ? Du point de vue littéraire, si la narration exprime le bonheur de dire et la description le plaisir d’observer, il demeure, avant le texte, un troisième plan : le désir, moteur indispensable à toute entreprise de création, à toute quête du bonheur. Ce désir qui nous permet d’être capables de se projeter par-delà de nous-mêmes. A chaque fois que nous voulons le bonheur de l’autre, nous lui offrons un de ces sirops. Nous nous efforçons à reproduire ce qui apparaît être la bonne recette, le bon mélange, la bonne couleur. Mais est-ce là que se trouve le bonheur ? Chaque jour, nous professionnels, dans nos établissements, nos services, nous nous efforçons de proposer, à ceux qui nous sont confiés, le bonheur, son chemin passant par la qualité de vie et de l’écoute. Mais, si tout cela est indispensable, l’essentiel, ne se trouve pas là ; si bonheur rime avec douceur je veux pourtant l’écrire comme ceci : bon heurt. Je veux dire ici que chacun doit avoir son chemin, ses embûches, ses rencontres et ses chocs. Le bonheur ne s’établit pas, il se cherche, on ne s’y vautre pas, on s’y frotte, on s’y cogne et parfois même il pique aux yeux. D’ailleurs, une mouche m’a piqué en lisant la consigne : «écrire à propos du bonheur», je me méfie tant de ce dernier que je m’interroge de l’intérêt d’en assembler quelques mots à son sujet... et pourtant voilà le clavier qui s’anime. Oui comme la mouche du coche qui fait déplacer l’attelage en allant

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Prochain Dossier : Raconte-moi où tu travailles ?

Je, tu, il ou elle travaille… Nous sommes nombreux à travailler ! Elles aussi, personnes en situation de handicap mental, travaillent. Oui, mais où ? En ESAT, en Entreprise Adaptée ou même en entreprise ou collectivité dans le milieu ordinaire avec parfois un accompagnement ou pas !

Comment sont formés les jeunes avant d’entrer dans le monde professionnel ? Quels sont les établissements adaptés ? Quelles sont les formations proposées ? Qu’est-ce qu’un ESAT ? Une entreprise adaptée ? Comment travailler dans une entreprise ordinaire ? Comment les personnes appréhendent-elles l’insertion professionnelle ? Quelles sont les difficultés rencontrées tant par les travailleurs, les familles que les professionnels ? Racontez-nous votre parcours professionnel, vos victoires, vos échecs… et

l’après-travail, pour ceux qui bientôt seront ou sont déjà en retraite…

Nous attendons vos témoignages nombreux : professionnels (directeurs, éducateurs, commerciaux…), travailleurs, parents et amis de personnes handicapées, mais aussi, professionnels d’entreprises ordinaires qui font appel à des ESAT ou entreprises adaptées ou qui embauchent directement des personnes déficientes intellectuelles.

Merci d’envoyer vos articles, vos photos à Blandine Motte avant le vendredi 10 mars 2017. Tél. 03 20 69 11 20 courriel : [email protected]

Novembre 2016 • n°162 41

piquer les chevaux et même le nez du cocher, quand tout un monde se met en marche pour atteindre ainsi la plaine, au-delà des douceurs, la vie nous réserve parfois des petits heurts, des petites piques qui nous font avancer. La mouche n’a fait qu’accompagner le chemin du coche mais elle se plaît à penser que ce sont ses petites piques, son travail acharné allant des chevaux au cocher qui a hâté la victoire. Sans la mouche le coche serait-il arrivé en haut ? Chacun peut en faire son opinion mais ce qui est certain c’est que l’histoire n’aurait pu être écrite ainsi... Alors, mon bonheur

aussi petit soit-il, aussi éphémère sera-t-il est d’avoir écrit et proposé que chaque professionnel puisse, le temps ne serait-ce d’un récit, se transformer en mouche. Soyons les mouches qui aident d’autres à avancer, à faire mouvoir leur désir, à atteindre la plaine. Ainsi dans une belle métamorphose, comme la mouche, bourdonnons aux oreilles, piquons les uns et les autres, faisons “d’un chemin montant, sablonneux, malaisé” une belle histoire, une embellie et peut-être même un bonheur.

José Pagerie

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Bon à savoir

42 n°162 • Novembre 2016

À lire

Candice Phee, 12 ans, est une drôle de jeune fille, qui préfère l’écrit à la parole et ne maîtrise pas tout à fait les relations sociales. Au cours d’un devoir en forme d’abécédaire pour sa prof de lettres, elle est amenée à faire le point sur sa vie : sa famille endeuillée par le décès de sa petite sœur, les relations plus que tendues entre son père et son oncle, son ami pas tout à fait ordinaire non plus, sa correspondante américaine qui ne lui répond jamais…

Finalement, elle se rend compte qu’elle est « entourée de chagrin »et se donne pour mission« d’améliorer l’état général de bonheur du monde », en commençant par ses proches. Elle va user de stratagèmes plus ou moins réussis pour y parvenir et nous les fait partager à travers des chapitres déclinés de A à Z.

Voici un roman, à lire à partir de 13 ans, assez divertissant et joliment écrit. La manière de s’exprimer de Candice ainsi que sa façon de voir les choses de la vie sont drôles et originales.

Virginie Morel

« Le bonheur de A à Z » de Barry Jonsberg aux éditions Flammarion – 310 pages – 12,50 €

A l’occasion de vacances à Bali, le narrateur, Julian, consulte un vieux guérisseur, sans raison particulière, juste pour sa réputation. Le diagnostic ? Il est en excellente santé mais il n’est pas heureux. Il va donc passer la fin de son séjour à découvrir une nouvelle philosophie de vie à travers des conversations avec le sage, des recherches et des exercices pratiques. A travers cela, il va apprendre à reconnaître une croyance limitante, travailler sur ses désirs profonds et amorcer un changement de vie important.

Quelles sont les croyances qui régissent notre vie ? Pourquoi l’argent ne fait-il pas le bonheur mais de bonnes conditions matérielles y contribuent ? Qu’est-ce qui nous empêche de vivre la vie que l’on souhaite ? Comment avancer malgré les freins ?

A la lisière entre le roman et le livre de développement personnel, cet ouvrage permet de découvrir une belle philosophie : ne plus craindre le regard des autres, les refus, ne pas avoir d’a priori sur les pensées de notre entourage, apprendre à mettre en œuvre ses projets et ses rêves, même si cela paraît inconcevable aujourd’hui. Bref, ce livre va vous apprendre à devenir heureux !

V. M.

« L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle aux éditions Poket - 168 pages

La voie vers la sagesse est un long cheminement dans lequel ce sont engagés les trois auteurs de cet ouvrage. Il regroupe ainsi les voix d’un moine tibétain, d’un médecin psychiatre et d’un philosophe ; les trois auteurs étant par ailleurs connus pour leurs livres écrits individuellement. Ce livre témoigne d’une démarche originale : les trois hommes se sont réunis dans une maison isolée et ont enregistré leurs conversations autour de grands thèmes. Ils ont ainsi échangé sur l’égo, l’écoute active, la gestion des émotions, l’altruisme, la culpabilité et le pardon, la souffrance, la simplicité… A partir de différentes questions, ils éclairent le chemin vers une vie plus simple, tournée vers les autres, développant le bonheur et la liberté d’être en phase avec ses convictions profondes. Sur chaque thème, ils racontent leur expérience personnelle, les difficultés qu’ils rencontrent. Les points de vue sont différents et complémentaires. A la fin de chaque chapitre, des conseils synthétiques permettent de travailler à une meilleure version de nous-mêmes. Voici un livre qui invite à la réflexion, sur lequel on revient en fonction des thèmes qui nous interpellent. Les thèmes abordés ne sont pas si faciles à appréhender mais la compréhension est facilitée par le langage utilisé et par les nombreux exemples et anecdotes

V. M.

« Trois amis en quête de sagesse » de Christophe André, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard aux éditions L’Iconoclaste/ Allary Editions – 480 pages – 22,90 €

Le bonheur de A à Z L’homme qui voulaitêtre heureux

Trois amis en quête de sagesse

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Novembre 2016 • n°162 43

Bon à savoir Marcel Dussautoir, 76 ans, père de Thierry, travailleur (ESAT Recueil) et habitant (Résidences-service Marcq) et d’Emmanuel, travailleur (ESAT Recueil),Léon Duvillier, 89 ans, adhérent et père de Jean-Loup,Gérard Hochin, 92 ans, adhérent et ancien auteur pour Sillage, père de Marie-Pierre, habitante (Singulier-Pluriel),Maria-Pia Joly, 52 ans, mère de Samuel, usager (accueil de jour et temporaire MAS Bondues),M. Mazine, père de Karim, usager (accueil de jour Singulier-Pluriel),Charlotte Piefort, 22 ans, résidante (MAS Tourcoing),Mme Vanbrabandt, mère de Nicolas, résidant (Pont de Neuville),Jean-Luc Vanhaute, 60 ans, père de Nathalie, habitante (Singulier-Pluriel).

Événements familiauxNaissancesGabriel, fils d’Alicia Ghesquière, éducatrice spécialisée (ESAT Rocheville),Nino, fils de Virginie Morel, chargée de mission qualité (siège).

DécèsJosette Bargibant, 93 ans, veuve d’Emile Bargibant, ancien président des amis des Papillons Blancs,Alim Boukaraa, résidant (MAS Bondues),André Denolf, 74 ans, père de Jean-François, travailleur (ESAT Wattrelos),Micheline Deraedt, 80 ans, mère de Sandrine, accueillie à La Traverse,

Mouvements de personnelBienvenue à… … Sandrine Ansart et Elodie Bewa, AMP

(Singulier-Pluriel),... Houdou Ba, moniteur adjoint d’animation

(Résidences-services),… Antoinette Bidoda, infirmière (Altitude),… Noémie Bourgeois, animateur socio-culturel

(Singulier-Pluriel),… Emmanuel Bulckaen, médecin coordinateur

(Altitude),… Aimade Gartit, surveillant de nuit (Altitude),… Catherine Nevelstyn, monitrice d’atelier

(ESAT Recueil).

Bon vent à…… Arnaud Cacheux, psychologue (IMPro Roitelet

et SESAPI),… Thomas Delgutte, AMP et Hamza Messeguem,

moniteur adjoint d’animation, en emploi d’avenir (Résidences-services),

… Khalid Khatiri, AMP (Singulier-Pluriel),… Pascal Sicard, surveillant de nuit (Altitude),… Cyrille Guenot, animateur socio-culturel (Singulier-

Pluriel),… Catherine Verstraete, AMP (Singulier-Pluriel).

Jeudi 24 novembre de 16h30 à 19h30 : 10 ans de la résidence du Pont de Neuville

Samedi 26 novembre : Journée régionale à l’APEI de Dunkerque sur le thème : « Si je choisi ce qui est bon pour moi… Vous m’accompagnez ? »

Mercredi 14 décembre à 15h30 : Fête associative de la Saint Nicolas au Fresnoy à Tourcoing

Samedi 21 et dimanche 22 janvier 2017 : Fête des vœux associative salle Watremez à Roubaix

Prêt d’un véhicule Master adapté PMRL’association propose aux familles, bénévoles et professionnels le prêt gratuit d’un véhicule Renault Master 207 APP 59, équipé PMR, hayon rampe motorisé, pour de courtes durées. Il est simplement demandé de remettre le niveau de carburant équivalent à celui de départ. L’imprimé de demande de prêt est disponible pour les parents, les bénévoles et les professionnels auprès du secrétariat comptable au siège de l’association ( Carole Dupont au 03 20 69 11 20 – Courriel : [email protected] ). Le départ comme le retour du véhicule se fait sur le site du Recueil à Villeneuve d’Ascq.

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La presse avec nous

Les Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing339, rue du Chêne Houpline - 59200 TourcoingTél : 03 20 69 11 20 - Fax : 03 20 26 74 22www.papillonsblancs-rxtg.org - [email protected]