N°273 3e TRIMESTRE 2013

« Il me conduit prèsdes eaux paisibles,

il restaure mon âme ». Ps. 23.2,3

La mission court terme : une mission biblique et contemporaine

PAROLE À MÉDITER

Àla lecture des Actes des Apôtres, ilapparaît que nombre d’Églises ontété implantées à l’occasion des voyages

missionnaires de l’apôtre Paul. Si parfois lesouvriers y demeurent un certain temps,comme à Éphèse où Paul est resté 3 ans (onappellerait cela la mission à moyen terme),à bien d’autres reprises les visites ont été‘éclair’– quelques jours, quelques semaines –et les fruits souvent abondants.

Le premier voyage de Paul (Ac 13.2-14.28)a duré un an et demi (avril 48-sept 49). Partid’Antioche, il a visité l’île de Chypre et les villesde Salamine et Paphos où il a prêchél’Évangile ; il s’est rendu à Perge en Pamphylieet de là à Antioche de Pisidie où il a prêchédeux sabbats de suite dans la synagogue avantd’être chassé du territoire, mais « tous ceuxqui étaient destinés à la vie éternelle crurent ».À Icone, ils sont restés « assez longtemps »,jusqu’à ce qu’ils soient menacés de mort, puisils sont partis en Lycaonie (Lystre et Derbe)et sont revenus sur leur pas (à nouveauLystre, Icone et Antioche). Ils ont ensuite gagnéAttalie d’où ils se sont embarqués pourAntioche, leur point de départ. En tout, 8 villes,dont trois à deux reprises et un parcours d’en-viron 1500 km en bateau et à pied. Lors dusecond voyage (Ac 15.36-18.22), Paul a par-couru au moins 4000 km pour visiter une ving-taine de villes en 2 ans et demi (avril 50-sept

52). Le troisième voyage (Ac 18.23-21.16) aeu à peu près les mêmes destinations que leprécédent et a duré quatre ans (avril 53-mai54), dont trois années passées à Éphèse.

Ces voyages et le travail accompli dans cesvilles pourraient aujourd’hui être qualifiés demissions à court terme. Mais Paul n’est pas mis-sionnaire seulement pendant ses congésd’été : sa vie entière est engagée. Nous pou-vons toutefois noter que durant ses dépla-cements, des personnes l’ont accompagné ouont été envoyées par lui pour une mission spé-cifique, l’espace de quelques jours, semainesou mois, vivant les joies et les peines du minis-tère (Ac 15.2-3 ; 17.15 ; 19.29 ; 20.4 ; 27.2).C’est pourquoi nous croyons pouvoir dire quela mission court terme est conforme à la pers-pective biblique sur la mission. L’œuvre duSeigneur nécessite des ministères à pleintemps, mais loin de se concurrencer, la mis-sion courte durée complète et encourage lamission à long terme. De plus, il arrive quecertains partent dans un premier temps à courtterme puis prolongent ensuite leur engage-ment dans l’œuvre à long terme.

L’un des atouts de notre époque est l’extrêmefacilité et rapidité de déplacement partoutdans le monde, à des coûts beaucoup plusmodiques que ceux du siècle dernier. Envisagerune mission court terme à l’autre bout de laplanète pour quelques semaines est ainsidevenu possible.

La mission de courte durée permet l’impli-cation d’un grand nombre de chrétiens dansl’œuvre du Seigneur malgré leurs obligationsfamiliales et professionnelles ; elle leur pro-cure la joie d’apporter une aide concrète au-delà de leurs frontières, pour le progrès del’Évangile ; elle est source de croissancedans leur sanctification ; elle leur offre la pos-sibilité de mettre au service du Seigneur lescompétences professionnelles qu’ils exercentdans le milieu séculier (médecin, infirmière,informaticien, électricien, gestionnaire deprojet…) ; elle développe la communion fra-ternelle, la formation au travail d’équipe etau témoignage trans-culturel.

Ainsi, ce qui pourrait paraître de primeabord comme une dispersion d’énergie serévélera, avec l’aide du Seigneur, une forcepour le développement de l’Église locale. Lamission à court terme est accessible à toutesles Églises, même les plus petites.

La mission court terme permet enfin dedécouvrir l’œuvre missionnaire, la fidélité deDieu, nos propres dons. Souhaitable avantmême d’envisager le moyen ou le long terme,elle devrait être encouragée dans nos Églises.Combien de chrétiens sont par-tis pour un mois et ne sont jamaisrevenus…

Vincent Bourrel

Dans le prochain numéro :

La mission court terme : une mission sensible

1 EBTM : Église Baptiste Toulouse Minimes

2

PAROLE À MÉDITER 2

PAROLES DE TÉMOINSSéminaire du Dr Nisus 2Une journée avec la clinique mobile de l’hôpital Beraca 6Église baptiste de Toulouse : Projet Côte d’Ivoire 2013 7

ÉCHOS ET NOUVELLESCôte d'Ivoire : Nouvelles des Loppin 4Haïti : Nouvelles de Karine 4Doris Ellenberger : séjour en Côte d’Ivoire 5

PROVERBESProverbes de Côte d’Ivoire et d’Haïti 5

PAROLES DE COMITÉSColloque « Églises et Missions » 2Comptes consolidés 2012 5

Article publié dans Mission (EBTM1)

Nouvelles d’Haïti■ Cette année, la saison des pluies a

démarré très tôt et avec violence. Les 6et 7 avril 2013, la ville du Cap, au norddu pays, a été frappée par une grandeinondation. Selon un premier bilan et desinformations recueillies auprès des frèreset sœurs de l’Église Baptiste, la Rivièredes Barres en crue a emporté plus de40 bananeraies et de nombreuses têtesde bétails. Une dizaine de maisons sontendommagées, des vêtements et desustensiles de cuisine emportés par l’eau.Nous sollicitons vos prières et votre soli-darité afin de nous aider à secourir cesfrères et sœurs.

■ Le Directeur Général du SEL, PatrickGuiborat, était en Haïti du 21 avril au3 mai 2013 pour faire le point sur l’en-semble des projets de nos partenaires,en particulier avec l’UEBH.

Le Docteur Alain Nisus, Vice-Doyen de laFaculté Libre de Théologie de Vaux-sur-Seine, a séjourné en Côte d’Ivoire du 19

février au 8 mars 2013. Après avoir donné descours à la FATEAC d’Abidjan, le Dr Nisus s’estmis à la disposition de l’Église UEESO-CI du1er au 8 mars 2013. Pendant cette période,il a animé trois séminaires à l’intention des pas-teurs et des responsables d’Église sur lethème « L’Église : Autorité et Gouvernance ». La première rencontre, qui a eu lieu à Abidjanle 2 mars, a regroupé 53 participants venusdes régions d’Abidjan Nord, Abidjan Ouestet Abidjan Sud. Le cap a été mis ensuite surGagnoa, pour les régions de Bouaké, Daloa,Gagnoa, Issia, San Pédro et Tabou. Le mêmethème a été traité à Gagnoa le 4 mars devant49 personnes. Enfin, l’étape de Man du 6 marsa concerné les régions de Bangolo, Biankouma,Danané, Guiglo/Duékoué, Logoualé, ManNord, Man Sud, Sangouiné et Zouan Hounien,ainsi que les enseignants et les étudiants del’IBTM1. Cette dernière étape a battu lerecord de participation avec un effectif de 170personnes.

Le conférencier a choisi ce thème de sa pro-pre initiative pour le partager avec les pas-teurs et les responsables des Églises de

l’Union. Or, le débat sur l’autorité et la gou-vernance dans l’Église est d’actualité au seinde l’UEESO-CI qui se trouve actuellement dansun processus du renouvellement de sestextes. De ce fait, on peut le dire tout net :le Dr Nisus a été vraiment inspiré par Dieu, nonseulement dans le choix de ce thème capi-

tal pour l’Église, mais également dans la qua-lité de son enseignement.Pour les participants, ce séminaire a été unvéritable enseignement leur permettantd’être mieux éclairés sur la façon dontl’Église doit être gouvernée et dont l’auto-rité doit y être exercée. Pour le pasteur TIE-KOUE Aggée par exemple, «l’enseignementdu Dr Nisus peut conduire l’UEESO à faire samue». Le conférencier a clairement indiquéqu’au sein de l’Église, il ne doit y avoir ni oli-

garchie, ni démocratie mais plutôt une «chris-tocratie » : Christ au centre de l’Église, car c’estlui le Seul et Vrai Chef de l’Église.

Les participants ont ainsi beaucoup appris etse sont fait du bien. Ils ont seulement regrettéque l’enseignement ne dure qu’un seul jour.Il aurait fallu davantage de temps pour per-mettre à l’orateur de développer et d’ap-profondir d’autres aspects. C’est d’ailleurs pourcette raison que les participants ont formuléle vœu de recevoir le Dr Nisus en Côted’Ivoire pour un autre temps d’enseignementà l’IBTM, par exemple à une pastorale natio-nale élargie aux responsables, à des conven-tions ou à d’autres moments de formation.À la fin du Séminaire, l’Église UEESO a remer-cié le Dr Nisus pour son séjour en Côted’Ivoire et lui a exprimé toute sa gratitude.Elle a également remercié la Mission Bibliquedont la substantielle contribution financière arendu possibles toutes ces rencontres.Durant tout son séjour, le Dr Nisus a été accom-pagné par les membres du Secrétariat del’UEESO-CI.À Dieu soit la gloire !

GAYE Émile,Secrétaire Général Adjoint de l’Union

1 IBTM : Institut Biblique et Théologique de Man.

PAROLES DE TÉMOIN

PAROLES DE COMITÉS

■ Un groupe d’une vingtaine de personnesde l’Église Baptiste de Toulouse Minimesse rend cet été en Côte d’Ivoire pour yvivre un temps de découverte etd’échanges avec les chrétiens (cf. articleP 7).

■ Le centre El Rapha vient d’obtenir d’uneorganisation internationale (CBN) la pro-messe d’un don d’un montant importantpour la construction d’autres salles, pourle PEEV et le renforcement en personneldes capacités d’accueil.

■ La Mairie de Danané a décidé d’accor-der une subvention en faveur de la réha-bilitation du SAR. Le comité de gestiondevra faire des propositions de remise envaleur des infrastructures.

■ Un camp national des Disciples d’Emmaüsest prévu à Yamoussoukro du 11 au 18août 2013 sur le thème Connaître son iden-tité pour un engagement chrétien efficace.

Prions pour ce rassemblement de jeuneset pour tous les orateurs qui y intervien-dront.

■ Le Département Mission et Évangélisationde l’UEESO a organisé du 13 au 18 mai2013, à Daloa, un séminaire pour des for-mateurs d’implanteurs d’Églises. De pré-cieux messages ont été apportés par laSIM (City Team), Kouadio Lydie, BY Émile(Chaque Maison du Monde). Les partici-pants sont venus des différentes régionsde l’UEESO, les Disciples d’Emmaüs et lesServantes de Béthanie étaient égalementreprésentée. Parmi les thèmes abordés :comment implanter une Église ?, la gué-rison des cœurs, l’utilisation de la litté-rature. Prions pour la suite de ce séminaire,afin que les personnes formées puissenttransmettre leurs connaissances et queDieu permette que des Églises soientimplantées dans des régions peu évan-gélisées.

3

Nouvelles de Côte d’Ivoire

Séminaire du Dr Nisus avec l’ÉgliseUEESO-CI : un enseignement enrichissant

Une partie de l’auditoire à Man

Alain Nisus habillé parles responsables UEESO

Pendant le camp organisé par le col-lège Eben Ezer en février 2013 à l’oc-casion des vacances de carnaval, nous

avons eu la visite d’une équipe de Jeunesseen Mission qui terminait sa formation. Lescontacts ont été une vraie bénédiction : plusde 70 élèves ont accepté Christ dans leur vie.

Dans le cadre de la nouvelle orientation de laCECUCCH (Caisse d’Épargne et de Crédit del’Union des Coopératives Chrétiennes d’Haïti),j’ai aussi commencé à dispenser un cours surl’entreprenariat devant 400 participants, l’oc-casion que le Seigneur a choisie pour me déli-vrer de ma peur de parler devant un grand

auditoire ! Les élèves accueillent bien cenouveau cours...et leur nouvelle formatrice !Merci au Seigneur qui a permis que ma ten-dinite aux deux genoux soit maintenant gué-rie, me permettant de reprendre toutes mesactivités ».

Karine sera en France cet été en juillet et enaoût. Elle sera heureuse d’être invitée dans votreÉglise pour partager avec vous le travailqu’elle accomplit en Haïti.

Amélie Lamouche, jeune étudiante alsa-cienne, a choisi notre projet « MissionDécouverte » et rejoint Karine en juin pour unséjour d’un mois. Elle enseignera le français aucollège de la mission Eben Ezer, auprès desélèves qui préparent les examens de fin d’an-née (Bac, secondes et 3èmes…). Elle donneraaussi quelques cours à l’orphelinat ainsi qu’àl’École Pilote Internationale qui utilise l’ensei-gnement à distance du CNED (Centre Nationald’Enseignement à Distance).

4

Voici un an que Thérèse et ÉtienneLoppin ont été envoyés par la MissionBiblique en Côte d’Ivoire pour offrir leurs

services aux Églises de l’UEESO dans l’aide audéveloppement. Étienne amène les agriculteursà réfléchir sur les changements de pratiques,d’habitudes et de mentalité qu’implique toutdéveloppement. Il les incite à une prépara-tion et à unegestion plusrigoureuse deleurs projets(é levages ,c u l t u r e s ,commerce)et quand il lepeut, il leurdonne desconseils pra-t i q u e s s u rceux-ci.Leur installa-t i o n àDanané, pré-vue initiale-ment pourune périodecourte, a été prolongée en raison de lasituation encore instable dans la région deToulépleu et du manque d’engagement decette région pour accueillir et encadrer le tra-vail d’Étienne et de Thérèse.Avec l’arrivée de la saison des pluies, un an

après leur installation, ils commencent à sen-tir la fatigue. Ils sont trop souvent accapa-rés par de nombreuses petites activités etservices qui ne sont pas directement liés àleur engagement. Thérèse poursuit de soncôté ses visites et ses divers commerces, tout

en essayant avec difficulté d’encourager d’au-tres femmes à la suivre dans ses activités. Début mars, Étienne s’est adressé aux paysansdes villages de Gblèpleu et de Tahapleu, tou-jours pour les sensibiliser aux différentesimplications de ce développement qu’ils

appellent de leurs vœux, mais en mettant l’ac-cent sur les freins que sont certaines coutumeset obligations sociales.Puis il y a eu les démarches administratives àAbidjan pour le renouvellement du titre deséjour, et ensuite un voyage, éprouvant en rai-son de l’état des routes dans le Nord, versFerkessédougou pour visiter la ferme d’un amipasteur des Assemblées de Dieu : un bel exem-ple de travail d’irrigation et de culture delégumes. Étienne a aussi apprécié de revoirl’hôpital baptiste de Ferké où est né son filsil y a 26 ans, heureux de constater que le dis-positif de sonorisation qu’il avait installé àl’époque marche encore !Au retour à Danané en avril, le contrôle descultures de plantes médicinales a repris avecla récolte des derniers pieds d’Artemisia(contre le palu) qu’il faut maintenant fairesécher. La confection de séchoirs solaires serad’autant plus utile avec l’arrivée de la saisondes pluies, dispositifs qui seront appréciés desvillageois qui font sécher beaucoup de pro-duits. Pour les prochains mois, le programmede visites d’Étienne dans les villages se pour-suit avec le pasteur Iba André, président régio-nal.Les sorties en ville sont toujours l’occasion decontacts avec les commerçants musulmans. Lepartage du thé et les discussions sont aussides moments appréciés et des possibilités detémoignage qu’il faut remettre entre les mainsde Dieu.

ÉCHOS ET NOUVELLES

Côte d’Ivoire : Nouvelles des Loppin

Haïti : Nouvelles de Karine

Karine et les responsbles de Lekol pou yo tou

Une sortie de Karine pour aller cueillirdes noix de coco

“

Sortie de culte Église de Dontro

Débat sur le développement sous le manguier àKouan Houlé

Thérèse et Étienne Loppin

Voyage à AbidjanDoris Ellenberger, qui s’est fracturé la jambeune semaine avant le départ, a dû voyager avecun plâtre. Elle a été heureusement bien aidéependant le voyage. L’accueil par nos amis afri-cains a été chaleureux : enfin arrivés dans notrechère Côte d’Ivoire !

Visite au Centre EL RAPHANotre équipe a été très bien reçue, les res-ponsables et tout le personnel ont pris letemps de nous expliquer leur travail. Nos deuxinfirmières ont été impressionnées et touchéespar le travail accompli au Centre, ainsi que parle témoignage chrétien. Petra a laissé unegrande valise remplie de matériel de panse-ments et d’instruments chirurgicaux.Les pasteurs d’Abidjan nous ont rendu visite.Claudine Fürer, qui avait rassemblé plus de40 paires de lunettes, en a donné une grandepartie pour les pasteurs malvoyants.Pendant tout notre séjour, nous avons béné-ficié de l’hospitalité des amis africains, goûtéaux plats délicieux préparés par leurs mains. Le bureau des Servantes de Béthanie, venu ànotre rencontre, désirait parler du projet deréouverture du Centre Féminin.

Voyage à l’intérieurSur les routes, nous avons rencontré quelquesdifficultés : les freins de la voiture n’ont pasfonctionné entre Abidjan et Daloa, un trajetde 400 km ! Heureusement, un mécanicien lesa réparés à Daloa et la voiture a ensuite bienroulé durant tout le séjour.Nous avons fait escale à Toumodi et à Daloa,puis nous sommes enfin arrivés à Man où Dorisétait « chez elle » !Elle a pu accueillir les amis et les délégationsdes différents Mouvements : Servantes deBéthanie, Femmes de foi, responsables desÉcoles de dimanche, personnes vivant des dif-

ficultés ou simplement en besoin d’écoute etde prière. La tristesse était souvent là en écou-tant les amis partager leurs expériences, maisbeaucoup de chrétiens sont un exemple : mal-gré les situations difficiles qu’ils traversent, ilsrayonnent de la présence de Christ.

Visites à Danané et à SandrouÀ Danané, nous avons salué les responsablesdes Servantes de Béthanie pendant leur sémi-naire et rendu visite à Thérèse et ÉtienneLoppin ainsi qu’à bien d’autres amis.À Sandrou, les chrétiens ont beaucoup souf-fert pendant la guerre mais témoignent quele Seigneur ne les a pas oubliés. La vieillemaman de 106 ans, maltraitée et jetée en pri-son pendant la première crise, est venue noussaluer, elle rayonnait de joie. En nous quittant,elle a levé ses bras au ciel en disant joyeu-sement : « la prochaine fois, nous nous ver-rons là-haut ! »Toute l’équipe a été contente du séjour.Petra et Claudine, les deux infirmières, ontpassé beaucoup de temps à la Pouponnière :elles ont aidé aux soins des enfants, ontobservé et conseillé. La maison où noushabitions ressemblait à un Centre Féminin : gui-dées par Petra et Claudine, très douées en tra-vaux manuels, des jeunes filles ont appris à tri-coter et à crocheter, tout heureuses etsurprises de constater leur réussite !

Deux projets à soutenirProjet d’évangélisation pour84 villages dans la région WobéBeaucoup de personnes venant du Burkina Fasos’installent autour des villages de cette région.Elles sont souvent plus nombreuses que lesIvoiriens. Le projet local est d’évangéliser aumoyen du film Jésus, non seulement en languewobé, mais aussi en bambara ou en mooré.

Projet d’enseignement féminindécentraliséÀ Soakpé, la missionnaire Suzanne de Pany acommencé un enseignement auprès desjeunes filles, aidée par des femmes de pas-teurs et par des pasteurs. Il s’agit de cours d’unmois, portant sur les matières qui étaient ensei-gnées autrefois au Centre Féminin. Les parentsn’ont en effet pas assez d’argent pour payerun enseignement classique à leurs filles. C’estune nouvelle expérience que nous espéronsfructueuse. La présence du Seigneur nous a accompagnéspendant tout notre séjour et nous l’en remer-cions. Dieu tient la Côte d’Ivoire dans sesmains : il connaît tous ses enfants et sesenfants le connaissent. Parmi eux, beaucoupsont des femmes et des hommes de prière :une raison d’espérer pour notre chère Côte

5

ÉCHOS ET NOUVELLES

Doris Ellenberger : séjour en Côte d’Ivoire du 6 janvier au 25 février 2013Notre petite équipe de 5 personnes a eu le privilège d’aller en CI : Claudine Fürer-Moritz, ancienne directrice de la Pouponnière deMan, Michel son fils, Petra Hurni, infirmière et membre de la même Église que Doris Ellenberger, et Ellemiek, amie de Heidi Fat-zer-Diomandé, ancienne missionnaire.

EmploiPour trouver une réponse adaptée à unproblème, il faut attendre qu’il se pose. Àquoi bon anticiper des difficultés dont on ignore la nature et qui peut-êtrene se présenteront jamais ? Ce proverbe peut s’utiliser pour calmer les ardeurs de quelqu’un qui veuttout planifier, anticiper. On vit au jour le jour.

Proverbe du N° 272

C’est quand on a vu les dents de l’étranger qu’on sait quelle sortede maïs on peut lui offrir à manger « Woch nan dlo

pa konnen doulèwoch nan solèy. »

Situation d’origine ou observation de départL’hospitalité africaine est bien connue. À l’étranger, on offreà boire, à manger et un lieu où dormir. Mais quelle nourri-ture pourra-t-il apprécier ? S’il a de belles dents, un épide maïs bien formé lui fera plaisir. Mais s’il est édenté, ilvaudra mieux lui offrir un épi aux grains très tendres.

Prochain proverbe créole :

PROVERBES DE CÔTE D’IVOIRE ET D’HAÏTI

Rencontre avec les groupements de femmesde Danané

Travaux pratiques avec quelques tanties dela Pouponnière

Un tel moment d’authenticité, j’ai eu enviede le partager avec vous en cadeau demon séjour en Haïti !

Jeudi 14 Mars, 6 heures du matin. Bernardprépare un carton de médicaments, jeremplis mon sac à dos de jouets pour lesenfants. Un 4X4 avec chauffeur passe nousprendre, à l’intérieur il y a déjà deux méde-cins dont une femme pédiatre et deux infir-mières. Nous voilà partis pour Port-de-Paixau nord-ouest d’Haïti.

Nous arrivons dans une ville qui grouille demonde, des maisons en béton gris à moi-tié construites, laissées à l’abandon fauted’argent... Nous voilà en route pour grim-per un chemin sinueux à travers champs.Bernard tient sa précieuse boîte de médi-caments sous le bras, je porte le pique-niqueet le personnel médical le reste du maté-riel. La campagne est luxuriante avec ses palmiers,ses bananiers, ses manguiers, ses fleurs vives ;au loin la mer et l’île de la Tortue... Un jeune homme s’est emparé d’un haut-par-leur pour contacter les Haïtiens dispersés dansla campagne. Il scande inlassablement un appelà venir se faire soigner gratuitement!Nous arrivons en haut d’une colline au boutd’une heure. Une petite église nous tiendralieu de salle de consultation. Beaucoup demonde nous attend déjà sur les bancs. Le pas-teur nous accueille.Nous nous installons. L’équipe médicale estbien organisée : l’infirmière prépare l’ordrede passage des malades et prend leur ten-sion avant la consultation pour gagner dutemps. Dans un autre coin de l’église, une autreinfirmière et un médecin s’organisent pour faire

un dépistage systématique du VIH et de lasyphilis ; les résultats seront presque immé-diats et suivis de conseils.Une pièce exiguë fera office de salle de consul-tation. Bernard et la pédiatre y improvisent

à la hâte un lit d’auscultation, une vieille chaiselongue en plastique avec une couvertureferont l’affaire. Une table, trois chaises, ils sontprêts... Un traducteur accompagnera toute lajournée Bernard qui ne comprend pas lecréole.Avant de commencer l’appel des malades,l’équipe médicale se présente. Suit un momentde recueillement : le pasteur prie, lit quelquesversets et entonne un cantique avec l’as-semblée.Les consultations débutent ! Appel desmalades, deux par deux. Bernard et la pédia-tre examinent les patients ensemble. Bernardverra plus de cent malades ! Toujours beau-coup d’hypertendus, une caractéristique àHaïti, des maladies de peau aussi et du « mal-être » chez les adolescents qui décrivent leurs

symptômes par « une sensation de picote-ments à l’intérieur, des démangeaisons, unegrosse fatigue ». Ils ont sûrement besoind’écoute !Je distribue mes jouets qui sont examinés scru-

puleusement sous toutes les coutures parles enfants ! Mes peluches font peur auxbébés et les font pleurer, heureusementpas longtemps !Bernard termine vers 16h, notre casse-croûte est bienvenu ! Tout le monde rangeses affaires, l’église est presque vide etnous voilà repartis sur le chemin duretour en voiture... Fatigués, mais sous lecharme de ce que nous venons de

vivre... et enrichis !

6

PAROLES DE TÉMOINS

Une journée avec la clinique mobile del’hôpital Beraca : une expérience unique !Bernard et Dominique, envoyés un mois en Haïti dans le cadre de Mission Découverte, ont vécu des expériences très riches. Voiciune journée avec le docteur Bernard Agier, racontée par son épouse Dominique qui découvrait Haïti pour la première fois.

Bernard et Dominique Agier

Pour quelques heures, cette Église devient un lieude consultation médicale

Salle de consultation improvisée

La consultation peut commencer

Racconte-moi une histoire...

7

PAROLES DE COMITÉS

Appel Qu’est-ce que le ProjetCôte d’Ivoire 2013 ?EBTM Nous serons près d’unevingtaine de notre Église à partircet été en Côte d’Ivoire pouraccompagner les chrétiens ivoiriensdans les domaines suivants :construction, médical, évangéli-sation des enfants et enseignementbiblique. Il est encourageant devoir l’équipe composée de jeuneset de moins jeunes, de famillesentières et de plusieurs membresdu Conseil de l’Église. Nous pré-voyons de travailler à Man et àAbidjan en fonction des besoins.Nous sommes avant tout désireuxde servir de la manière la plus utile.

Appel Quand aura lieu ceséjour ?EBTM Du 16 juillet au 7 août. Une partie del’équipe partira en premier, l’autre la rejoin-dra ensuite. Les billets sont pris, chacun metà jour ses vaccinations et demande un visa.Merci à la Mission Biblique pour son accom-pagnement et ses conseils qui facilitent gran-dement les démarches.

Appel Comment comptez-vous financer ceprojet ? EBTM Dans l’Église, on vend des écharpes queles dames tricotent en pagaille ; nous avonsorganisé une vente de gâteaux préparés parles groupes de jeunes ainsi qu’un vide-grenier.Un album CD du groupe ÉCHOS (composé desjeunes de notre Église dont Karine, partie enHaïti avec la Mission Biblique !) vient de sor-tir qui s’intitule « Terre de Mission » (12€ surnotre site d’Église : www.ebtm.fr !). Le pro-duit de cette vente servira à soutenir notreprojet. Nous prévoyons également le 15 juinun concert de soutien avec notre choraleKumbaya et un repas africain le 18 mai, auprofit de la Côte d’Ivoire. Chaque membre del’équipe participe au financement de son bil-let d’avion.

Appel Pourquoi un tel projet ?EBTM Nous croyons fermement qu’un telprojet peut être une bénédiction pour les chré-tiens français et pour les chrétiens ivoiriens.Entretenir une vision missionnaire dans l’Églisepar des projets, des voyages, des partena-

riats avec desœuvres mission-na i re s e s t unbienfait qui reten-tit dans tous lesdomaines de lavie chrétienne.Déjà, nous voyonsl’esprit d’unité etde service que

cela crée dans notre Église,même parmi ceux quin’iront pas sur place. Il estimportant de voir l’Évangileà l’œuvre dans d’autrescontextes que le nôtre,pour être convaincu de lapuissance et de l’efficacitéde son message encoreaujourd’hui.

Appel Qu’en attendez-vous ?EBTM Ce projet s’inscritdans la vision globale mis-sionnaire de notre Église.Nous croyons que la missionn’est pas qu’une affaire despécialistes mais que tousles chrétiens ont un rôle àjouer dans l’œuvre mis-s ionnaire. Ainsi , nouscroyons que toute l’Églisepeut s’impliquer dans ceprojet qui g lor i f ie leSeigneur : l’annonce et lamise en pra t ique del’Évangile. Nous espéronsrépandre le parfum deChrist, notamment grâce àla distr ibut ion du CDHistoires de la Bible pourenfants réalisé par Jeanne C.et Alliance M. Nous espé-

rons aussi découvrir comment les frères ivoi-riens vivent leur foi en Christ et apprendre deleur propre expérience.

Appel Comment rester informé de l’avan-cement du projet ?EBTM Sur notre site internet www.cdi2013.fr,en rendant visite à notre Église, ou bien, enfonction des possibilités, en nous recevant dansvotre Église pour présenter ce projet.

Recettes FS Euros

Dons généraux 76 446,92 58 805,32

Dons désignés :

Soutien missionnaires 10 273,56 7 902,74

Soutien aux œuvres en Cl 59 703,39 45 925,68

Soutien aux œuvres en Haïti 25 925,70 19 942,85

Abonnements 1 652,92 1 271,48

Produits financiers 4 213,10 3 240,85

Solde dons reçus 2011 64 451,00 49 577,69

Contribution diverses 182,85 140,65

Total Recettes 242 849,44 180 807,26

Dépenses

Charges sociales / Retraites 7 494,13 5 764,72

Voyages/bagages 14 632,18 11 255,52

Transmission des dons en Cl 102 691,30 78 993,31

Transmission des dons en Haiti 29 125,00 22 403,85

Frais de fonctionnement en Cl 3 850,00 2 961,54

Personnel missionnaire 36 406,84 28 005,26

Périodiques 21 719,60 16 707,38

Frais généraux 18 197,30 13 997,92

Dons à transmettre à fin 2012 58 126,50 44 712,69

Divers 0 0

Perte de l’exercice - 49 393,41 - 37 994,93

Total Dépenses 242 849,44 186 807,26

Comptes consolidés (France & Suisse) Année 2012

Les montants indiqués ne comprennent ni les comptes desÉglises, ni les recettes propres des œuvres en Côte d'Ivoireet en Haïti.Nous remercions toutes les personnes qui, tout au long del'année, nous ont soutenus dans nos multiplesengagements. Notre reconnaissance s'adresseaussi au Seigneur qui a permis à la Mission Bibliquede poursuivre ses activités.

Ruth Luder

Depuis plusieurs années, la Mission Biblique accompagne les projets Mission Découverte en Côte d’Ivoire ou en Haïti. Près d’une dizainede chrétiens partent chaque année en séjour individualisé pour accompagner des frères et sœurs sur place dans leurs engagements detémoins de l’Évangile.Cet été, c’est toute une équipe de l’Église Baptiste de Toulouse Minimes (EBTM) qui a demandé à expérimenter cette forme d’engagement.Pour faire connaissance avec ce projet, nous avons interviewé l’un des responsables de cette Église.

Église baptiste de Toulouse : Projet Côte d’Ivoire 2013

PAROLES DE COMITÉS

8

Siège social et secrétariat : 41, rue Th. Honoré F-94130 NOGENT-SUR-MARNETel : 01.48.73.77.16

Président en Suisse : Daniel Salzmann : Rue Beau Site, 27CH 2400 LE LOCLE Tel. 032.931.15.55E-mail : danisal@vtx.ch

Site internet de la Mission Biblique : http://missionbiblique.orgCourrier électronique : info@missionbiblique.org

Dons et abonnements peuvent être versés à : En France : Mission Biblique CCP Paris 17376-84-TEn Suisse : Mission Biblique CCP Genève 10-13222-7

SuisseSiège social :Genève

Equipe de rédaction : A. Blocher, Y. Blocher, R. Égli, J-C et D. Raynaud, J. Richard, A. Ruolt

Administration de l’Appel : Indiquez vos changementsd’adresses au secrétariat en France ou au président en Suisse

Abonnement :Europe : 10 €, Suisse : 15 CHF

Expédition de l’Appel : Daniel Salzmann, CH 2400 LE LOCLE

Maquette : IOTA Création

Impression : Jordi AG,CH-3123 Belp

JAB

CH

-240

0 LE

LO

CLE

PP/J

OUR

NA

L

CH-2

400

LE L

OCL

E

Le comité suisse dela Mission Biblique asigné le Coded'honneur AES. Ce label de qualitéengage le signataireà une utilisationresponsable des dons reçus.

Organisée par la Fédération de MissionsÉvangéliques Francophones et le Réseau

de Missiologie Évangélique pour l’Europe,cette première consultation missiologique des1er et 2 mars à Lyon a rassemblé un bon nom-bre de responsables de Missions, mais aussiquelques responsables d’Unions d’Églises.Exposés et ateliers sur la nature même de lamission et de l’Église se sont succédé. Dans un contexte où l’Europe se déchristia-nise alors que l’Église se multiplie au Sud,Hannes Wiher nous a rappelé que la missionest à la fois dans l’Église et à part. Égliseet mission doivent rester en tension pour quede la mission naisse l’Église qui accueille lesnouveaux chrétiens dont les différencesculturelles sont plus compréhensibles grâceà la Mission. Les étroites relations qu’elles doi-vent entretenir leur permettent ainsi de secompléter, de se faire fructifier mutuellement.

Christophe Paya nous a démontré, en pre-nant pour toile de fond le Nouveau Testament,comment les écrits de Paul, premier mis-sionnaire, sont centrés sur l’Église. Les Églisessont en constante communication (visiteurs,

lettres qui circulent) et, malgré la diaspora,leur rattachement entre elles forme unefamille universelle. Les équipes apostoliquesy contribuent. Dans les évangiles, la missionest partie intégrante de la vocation des dis-ciples (Matthieu 28), l’effusion du Saint-Esprit pousse les disciples au témoignage.C’est le Saint-Esprit qui permet la constitu-tion du corps - Église - et des prophètes -mission - (Luc 24 et Actes 1). Dans Jean, Égliseet mission sont unies : un enseignement estdonné pour devenir chrétien et pour vivreen chrétien, pour nourrir la communauté etpour partager la foi. Les exemples de l’Églisedu Nouveau Testament suggèrent que ladimension intrinsèque de la mission estd’être sel et lumière pour tous, pour le bien,pour conduire au Père. L’Église Corps est ame-née à se développer, à être coordonnée, etsa croissance est le fruit de la mission.

La place des jeunes dans la mission a étéabordée par Alexandre Juvet. De très jeunessont partis en mission, Paul quittait très tôtles Églises. C’est un pari de foi, facilité parle fait que les jeunes ont moins à perdre,

vivent mieux le multiculturalisme, apprennentavec plus de souplesse. Aujourd’hui où lesrepères s’effacent, le premier fossé estgénérationnel, la culture ambiante l’empor-tant sur la culture trans-générationnelle.Investir dans la génération montante est uneœuvre missionnaire, l’appel à la mission doitretentir auprès des très jeunes qui doiventêtre accompagnés. Les écoles chrétiennesoffrent une vision du monde.

Ce que nous avons retenu en guise deconclusion :• les grandes plate-formes internationales

(Mouvement de Lausanne, AllianceÉvangélique Mondiale…) permettent auxÉglises du Sud de s’exprimer : leurs souf-frances et la violence de leurs expériencespeuvent y être partagées, et les échangesenrichissent l’Église de Jésus-Christ ;

• les missionnaires sont ceux qui partent auloin ou qui s’engagent ici pour l’annoncede l’Évangile ;

• l’Église est envoyée dans le monde en « mis-sion ».

D & JC Raynaud

Colloque « Églises et Missions » ou Comment renforcer l’interaction entre l’Église et la Mission !« La Mission n’est pas seulement une tâche confiée à 1% des membres d’Eglise qui s’expatrient, mais aussi aux 99% qui les envoient.Envoyer des missionnaires fait autant partie de la responsabilité d’un disciple de Christ que de partir soi-même » Michaël Griffiths : « Envoyer c’est partir un peu ».