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EDITORIAL L’éloquence de la couleur (1) Quand Lapsus reviendra il aura déjà un an. Sous la palette engageante de Cécile Favreau, il en a montré de toutes les couleurs parce qu’il porte celles de la Psychanalyse. Elle en a beaucoup des couleurs la Psychanalyse. Chaque sujet fait son mélange. Lacan n’évoque-t-il pas une femme couleur d’homme, un homme couleur de femme ? C’est du seigneur de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt, que Jeanne d’Arc obtient une escorte pour rejoindre le Dauphin. Et c’est nos couleurs que la psychanalyse fait valoir et défend, notre couleur. « Elle rêve en couleur la Després !» s’indigne Diane du trop qui l’habite, dans Mommy de Xavier Dolan. La couleur ne tombe pas toujours juste mais elle éclabousse du goût désordonné de la vie. Quand Lapsus reviendra il sera encore en couleur. Mais chaque chose en son temps. Tu m’as vu, peut-être, dans Matuvu lors de la préparation des Journées de l’Ecole ou dans JournéesRama ici-même ou peut -être tu m’as entendu au Palais des Congrès mais m’as-tu lu? Si oui alors Lapsus s’arrête là. Si non rebelote et second life pour des textes et des vidéos proposés par les membres de l’ACF-MP à l’occasion des Journées de l’Ecole de la Cause freudienne sur l’objet regard. 1 La couleur éloquente, Rhétorique et peinture à l’âge classique, Jacqueline Lichtenstein Francis Ratier Délégué régional de l’ACF MP N°30 18/12/16

N°30 - Psychanalyse en Midi-Pyrénées · psychanalyse au présent, dans les conditions du présent, pour se mettre au pas de l’époque, des goûts des hommes d‘aujourd’hui,

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EDITORIAL

L’éloquence de la couleur (1) Quand Lapsus reviendra il aura déjà un an. Sous la palette engageante de Cécile Favreau, il en a montré de toutes les couleurs parce qu’il porte celles de la Psychanalyse. Elle en a beaucoup des couleurs la Psychanalyse. Chaque sujet fait son mélange. Lacan n’évoque-t-il pas une femme couleur d’homme, un homme couleur de femme ? C’est du seigneur de Vaucouleurs, Robert de Baudricourt, que Jeanne d’Arc obtient une escorte pour rejoindre le Dauphin. Et c’est nos couleurs que la psychanalyse fait valoir et défend, notre couleur. « Elle rêve en couleur la Després !» s’indigne Diane du trop qui l’habite, dans Mommy de Xavier Dolan. La couleur ne tombe pas toujours juste mais elle éclabousse du goût désordonné de la vie. Quand Lapsus reviendra il sera encore en couleur. Mais chaque chose en son temps. Tu m’as vu, peut-être, dans Matuvu lors de la préparation des Journées de l’Ecole ou dans JournéesRama ici-même ou peut -être tu m’as entendu au Palais des Congrès mais m’as-tu lu? Si oui alors Lapsus s’arrête là. Si non rebelote et second life pour des textes et des vidéos proposés par les membres de l’ACF-MP à l’occasion des Journées de l’Ecole de la Cause freudienne sur l’objet regard. 1 La couleur éloquente, Rhétorique et peinture à l’âge classique, Jacqueline Lichtenstein Francis Ratier Délégué régional de l’ACF MP

N°30 18/12/16

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L’image réfléchie de Catherine millet

Par pascale Rivals

Dans son dernier ouvrage Une enfance de rêve, Catherine Millet écrit comment elle s’est constitué une image à partir d’une « mécanique mentale »… Lire la suite en cliquant sur l’image !

Capturer les regards, rencontre avec Xavier Dolan

Texte établi par Patricia Loubet

Le samedi 17 septembre, Xavier Dolan présentait à Toulouse, en avant-première, son film Juste la fin du monde. Accompagné de Gaspard Ulliel, il a rencontré son public dans sept salles toulousaines… Lire la suite en cliquant sur l’image !

Déjà parus sur MATUVU, le blog des J46

Le regard qui tue

Par Francis ratier

La série The Fall présente un cas réduit à l’examen clinique de son regard. Il s’appelle Paul Spector et, dans le Belfast d’aujourd’hui, tue une série de femmes selon un mode opératoire qui met le regard au premier plan… Lire la suite en cliquant sur l’image !

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Cliquer sur l’image pour voir la vidéo !

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Danseur et chorégraphe, Mark Lorimer a travaillé avec Jonathan Burrows, Boris Charmatz, Alix Eynausi, Déborah Hay, et depuis 1994 avec Anne-Teresa de Keersmaeker.

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Extrait de l’ouverture des 46èmes Journées de L’Ecole de la Cause freudienne

L’objet regard Christiane Alberti

Présidente de l’ECF Les Journées sont un moment majeur de scansion de notre Ecole et au-delà, un

moment d’ouverture vers la communauté de travail qui s’y reconnaît. Vous l’entendez, notre Ecole de psychanalyse se définit à la fois par l’ensemble de ses membres en tant qu’association reconnue d’utilité publique, et à la fois par une communauté de travail qui s’étend bien au-delà, qui se compose de praticiens, de cartellisants, de sympathisants, de citoyens qui se reconnaissent dans l’orientation lacanienne.

Le souci premier de cette Ecole est la formation des analystes, la garantie qu’elle donne au public de leur pratique. Elle réclame une formation longue, rigoureuse, un contrôle permanent de la pratique comme de la cure. C’est une voie exigeante parfois ingrate. A ce titre elle n’est pas une association comme les autres, car ce qui en constitue le cœur c’est un désir d’analyse, un désir pour la psychanalyse quand elle oriente, modifie, bouleverse, le trajet d’une existence. Vous aurez l’occasion d’en entendre un écho vibrant aujourd’hui à travers les témoignages de ceux qui sont nommés Analystes de l’Ecole. C’est ce désir d’analyse qui a présidé historiquement à la fondation de cette Ecole par Jacques Lacan. Un désir plus fort que tout, disait-il.

Lacan a enseigné jusqu’à l’extrême de sa vie non pas pour délivrer une doctrine, un dogme ni pour donner une direction, mais pour donner une orientation dans la clinique et la pratique. Cette orientation il l’a transmise oralement, par un discours qui a rendu la psychanalyse désirable, désirable pour la jeunesse des années 50. Force est de constater que l’effet de transfert que cette parole a suscité se prolonge encore aujourd’hui. Sans doute parce que Lacan a su faire d’une pratique inventée au XIXème siècle, qui aurait pu tomber en désuétude, une pratique active aujourd’hui comme au premier jour de sa découverte. Et c’est toujours la première fois pour celui qui entre en analyse. Lacan a beaucoup œuvré pour faire exister la psychanalyse au présent, dans les conditions du présent, pour se mettre au pas de l’époque, des goûts des hommes d‘aujourd’hui, de la subjectivité propre au moment actuel. Et depuis sa mort, on doit à Jacques-Alain Miller d’avoir su garder vivante cette orientation, et ce sans relâche, à travers son cours l’orientation lacanienne et ses réalisations institutionnelles dans les écoles et le champ freudien.

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Chacun peut s’y retrouver, dès lors que l’on prend en compte l’impact des mots sur l’histoire, le corps, la vie de celui qui parle. Chacun peut s’y reconnaitre si l’on veut bien prendre en considération la dimension langagière qui nous habite, nous dépasse, nous déroute et se fait boussole aussi bien. Chacun peut ainsi se trouver affecté d’un inconscient. Au sens de Lacan, ce drôle de mot est à prendre au sens d’un savoir-faire qui nous fait défaut. J.-A. Miller propose de le définir ainsi « La condition humaine se caractérise par le fait de ne pas savoir faire avec ce qui nous importe le plus. Et plus nous apprenons à faire avec la nature, et moins nous saurons y faire avec la culture, avec les produits mêmes de notre action ». Une psychanalyse peut faire que l’on sache mieux y faire avec le réel, le trop ou le trou de la vie qui n’a pas de sens. Derrière le théâtre aussi joyeux que sérieux de ces Journées, le foisonne- ment bruyant de leur préparation avec le fameux blog Matuvu au rythme endiablé, il y a ce qui ne se voit pas pas, la communauté vivante, que constitue l’Ecole. L’Ecole, c’est une atmosphère aussi enjouée qu’appliquée notamment celle de nos réunions où des psychanalystes se penchent des journées entières sur leur pratique, mettent à ciel ouvert ce qu’ils font, interrogent leurs résultats, comparent les conséquences de leurs actes. N’est-ce pas devenu chose rare en tout cas peu conforme au contexte quotidien ? L’Ecole, c’est un style : se dépenser sans compter. Elle œuvre sans compter pour faire exister la psychanalyse aujourd’hui et notamment dans le champ social. Comme en atteste sa dernière création des centres de consultation gratuite qui ont essaimé dans toute la France. L’Ecole c’est un combat pour défendre l’orientation lacanienne qui est susceptible de se condenser dans le prix spécial qu’elle accorde à la parole. Car il n’y a de psychanalyse que de la parole. Ce n’est pas une préoccupation éthique d’évidence aujourd’hui. Les politiques actuelles en matière de soin et d’éducation sont marquées par le culte de l’objectivité de la norme et des chiffres, ce qui a pour conséquence une occultation revendiquée de la fonction de la parole. A contre-courant de cette rationalité qui vise à formater les conduites humaines, l’orientation lacanienne affirme que la valeur d’une existence ne se démontre pas, ne se chiffre pas mais s’éprouve. Car chaque sujet vérifie dans la souffrance le statut d’« être parlé ». C’est le lot commun.