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n°34 du mardi 24 décembre 2013 L ’image à la Une a très certainement choqué les âmes nobles, âmes sen- sibles et éprises du respect de l’être humain. Nous faut-il ce- pendant présenter des excuses pour l’avoir choisie et publiée dans sa forme cruelle ? Sans doute pas, tant ce qu’elle mon- tre ne révèle que partiellement l’ignoble et odieux crime par lequel les ennemis de la sainte famille du noble Prophète (saw) ont ôté la vie à l’Imam Hussein (as). Sur le sable brû- lant du désert de Karbala, le jour de l’Achoura (10 Mohar- ram de l’An 61 de Hégire), c’est d’une façon comme celle- qu’on a assassiné le deuxième fils du légitime suc- cesseur d dernier du Seigneur des monde et non moins léga- taire de tous les Messagers an- térieurs, Ali Ibn Abi Tôlib (as) et de Dame Fatima-Zahra, fille chérie du vénérable Mouham- mad, la joie de ses yeux et celle qu’il a désigné en toute connaissance de cause comme « un ange à existence humaine ». Et c’est ainsi qu’on choisi d’endeuiller, délibérément, la plus noble famille du monde dont la lignée a été divinement sanctifiée par Allah, depuis Adam jusqu’au grand-père d’Al-Hassan et d’Al-Hussein. Leur noble sang continuera à inonder, Dieu merci, les veines de millions de Sayyid qui sont maintenant légion dans le monde. Pour notre bonheur ici-bas et pour nour- rir notre espérance en un au- delà meilleur. En ce jour donc de l’Arba’in (40ème jour après le meurtre inouï), nous pleurons l’Imam Hussein (as). Nous pleurons les 72 de sa suite, famille et compagnons, sacrifiés sur l’autel de l’Islam. Nous nous lamentons sur les peines infli- gées et les souffrances aux res- capés du massacre de Karbala conduits sans ménagement aucun, avec en tête de cortège les nobles descendants du vé- néré Prophète (saw) faits cap- tifs, sur plus de 2.000 kilomètres jusqu’au plais de l’ignoble Yazid. Nous saluons la bravoure et la dignité de Dame Zaynab et d’Ali Ibn Hussein (qui deviendra le 4ème Imam issu de la lignée sanctifiée) dont ils ont fait montre d’abord devant l’éter- nel maudit Obeïdallah, gou- verneur de Koufa, ensuite face au rejeton honni et damné de Mouawiya, calife illégitime commanditaire du meurtre de l’Imam Hussein (as). Homme, as-tu évalué la dou- leur du Prophète et d’Ali rela- tivement au meurtre immonde d’Al-Hussein ? Femme, as-tu mesuré la consternation de Dame Fa- tima-Zahra apprenant au ciel l’atroce crime qui a ôté la vie à son fils le jour de l’Achoura ? Enfant, as-tu entendu les pa- thétiques sanglots des tout-pe- tits quand les perfides et sanguinaires armées de Yazid, après le massacre d’Al-Hus- sein, pillaient et incendiaient son camp, non sans piétiner des sabots de leurs chevaux les corps des cadavres gisant en- core dans le sang ? Toi, barbu sans vergogne, n’as-tu pas honte de camoufler le triste deuil qui a enveloppé la sainte famille de Mouhammad le 10 Moharram de l’An 61 H, jour d’Achoura ? Passe que tu n’aies pas peur de Dieu, c’est ton problème à toi ; mais que tu n’aies pas au moins honte de tromper la masse des croyants, ça ! Seigneur Allah, pour le sang versé de l’Imam Hussein (as), son rang auprès de Toi et son statut reconnu par les anges, pardonne-nous d’un pardon qui nous permette de T’adorer correctement ! Seigneur Allah, pour les vertus particulières d’Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame Zahra (as), délivre-nous des liens de tous nos péchés et ini- quités, des pus petits aux plus abominables ! Seigneur Allah, pour la grandeur du frère d’Al- Hussein, Al-Hassan Ibn Ali, dissipe nos angoisses et pré- pare-nous à être des modèles ! Seigneur Allah, pour les neuf Imams infaillibles de la lignée d’Al-Hussein, fais que nous réussissons pleinement notre passage sur terre et que nous soyons parmi les élus le Jour de vérité. Seigneur Allah, pour Mouhammad que nul ne connaît mieux que Toi, brise donc tous les liens qui nous entravent et nous handicapent ! Fais-nous miséricorde, ac- corde-nous la sérénité et l’honneur d’être Tes serviteurs sincères et dévoués ! Amadou Diallo EDITORIAL Seigneur Allah, pour Hussein… Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura ? Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les en- fants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vi- vant dans les cœurs ? P.5-7

n°34 du mardi 24 décembre 2013 EDITORIAL Pourquoi … · son rang auprès de Toi et son statut reconnu par les anges, pardonne-nous d’un pardon qui nous permette de T’adorer

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n°34 du mardi 24 décembre 2013

L’image à la Une a trèscertainement choqué lesâmes nobles, âmes sen-

sibles et éprises du respect del’être humain. Nous faut-il ce-pendant présenter des excusespour l’avoir choisie et publiéedans sa forme cruelle ? Sansdoute pas, tant ce qu’elle mon-tre ne révèle que partiellementl’ignoble et odieux crime parlequel les ennemis de la saintefamille du noble Prophète(saw) ont ôté la vie à l’ImamHussein (as). Sur le sable brû-lant du désert de Karbala, lejour de l’Achoura (10 Mohar-ram de l’An 61 de Hégire),c’est d’une façon comme celle-là qu’on a assassiné ledeuxième fils du légitime suc-cesseur d dernier du Seigneurdes monde et non moins léga-taire de tous les Messagers an-térieurs, Ali Ibn Abi Tôlib (as)et de Dame Fatima-Zahra, fillechérie du vénérable Mouham-mad, la joie de ses yeux et cellequ’il a désigné en touteconnaissance de cause comme« un ange à existence humaine». Et c’est ainsi qu’on choisid’endeuiller, délibérément, laplus noble famille du mondedont la lignée a été divinementsanctifiée par Allah, depuisAdam jusqu’au grand-pèred’Al-Hassan et d’Al-Hussein.Leur noble sang continuera àinonder, Dieu merci, lesveines de millions de Sayyidqui sont maintenant légiondans le monde. Pour notrebonheur ici-bas et pour nour-rir notre espérance en un au-delà meilleur. En ce jour donc de l’Arba’in(40ème jour après le meurtreinouï), nous pleurons l’ImamHussein (as). Nous pleuronsles 72 de sa suite, famille etcompagnons, sacrifiés surl’autel de l’Islam. Nous nouslamentons sur les peines infli-gées et les souffrances aux res-capés du massacre de Karbalaconduits sans ménagementaucun, avec en tête de cortègeles nobles descendants du vé-néré Prophète (saw) faits cap-tifs, sur plus de 2.000kilomètres jusqu’au plais del’ignoble Yazid. Nous saluonsla bravoure et la dignité deDame Zaynab et d’Ali IbnHussein (qui deviendra le4ème Imam issu de la lignéesanctifiée) dont ils ont faitmontre d’abord devant l’éter-

nel maudit Obeïdallah, gou-verneur de Koufa, ensuite faceau rejeton honni et damné deMouawiya, calife illégitimecommanditaire du meurtre del’Imam Hussein (as).Homme, as-tu évalué la dou-leur du Prophète et d’Ali rela-tivement au meurtreimmonde d’Al-Hussein ?Femme, as-tu mesuré laconsternation de Dame Fa-tima-Zahra apprenant au ciell’atroce crime qui a ôté la vie àson fils le jour de l’Achoura ?Enfant, as-tu entendu les pa-thétiques sanglots des tout-pe-tits quand les perfides etsanguinaires armées de Yazid,après le massacre d’Al-Hus-sein, pillaient et incendiaientson camp, non sans piétinerdes sabots de leurs chevaux lescorps des cadavres gisant en-core dans le sang ? Toi, barbusans vergogne, n’as-tu pashonte de camoufler le tristedeuil qui a enveloppé la saintefamille de Mouhammad le 10Moharram de l’An 61 H, jourd’Achoura ? Passe que tun’aies pas peur de Dieu, c’estton problème à toi ; mais quetu n’aies pas au moins hontede tromper la masse descroyants, ça !Seigneur Allah, pour le sangversé de l’Imam Hussein (as),son rang auprès de Toi et sonstatut reconnu par les anges,pardonne-nous d’un pardonqui nous permette de T’adorercorrectement ! Seigneur Allah,pour les vertus particulièresd’Ali Ibn Abi Tôlib et de DameZahra (as), délivre-nous desliens de tous nos péchés et ini-quités, des pus petits aux plusabominables ! Seigneur Allah,pour la grandeur du frère d’Al-Hussein, Al-Hassan Ibn Ali,dissipe nos angoisses et pré-pare-nous à être des modèles !Seigneur Allah, pour les neufImams infaillibles de la lignéed’Al-Hussein, fais que nousréussissons pleinement notrepassage sur terre et que noussoyons parmi les élus le Jourde vérité. Seigneur Allah, pourMouhammad que nul neconnaît mieux que Toi, brisedonc tous les liens qui nousentravent et nous handicapent! Fais-nous miséricorde, ac-corde-nous la sérénité etl’honneur d’être Tes serviteurssincères et dévoués !

Amadou Diallo

EDITORIALSeigneur Allah, pour Hussein… Pourquoi doit-on

pleurer le jour de l’Achoura ?

Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles,pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avectant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevécontre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens quiétaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étantprévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les en-fants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire del’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir,d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vi-vant dans les cœurs ? P.5-7

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Clin d’œil

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 2

France

REVENIR SUR LE VOILE À L’ÉCOLE :une proposition iconoclaste et inutile?

Quelques lignes dans un rap-port d’étape consacré à la ré-flexion sur une nouvelle

politique d’intégration pour laFrance, commandé avant l'été parMatignon, ont suffi à relancer undébat sur le port du voile à l’école,vendredi 13 décembre. Il a mêmeprovoqué une violente passe d’armesentre le premier ministre, Jean-

Marc Ayrault d’une part, et le chef defile de l’UMP, Jean-François Copé etl’ancien premier ministre, FrançoisFillon, d’autre part. Une des nom-breuses pistes proposées dans l’undes cinq groupes de travail évoqueen effet "la suppression des disposi-tions légales et réglementaires sco-laires discriminatoires", allusion à laloi de 2004 qui interdit le port de

signes religieux à l’école et à la cir-culaire de rentrée de 2012, qui res-treint la possibilité pour les mèresvoilées d’accompagner les sortiesscolaires.Notre commentaire : La France ales pieds dans le 21ème siècle maissa tête demeure toujours dans les té-nèbres du Néolithique.

Canada

A Edmonton, les policières musulmanes ont désormais un hijab officiel

Un uniforme comprenant unhijab pour les policières deconfession musulmane a étédévoilé par la police d'Edmon-ton, au Canada anglophone.Cette décision tranche avec ledébat qui agite le Québec, prêtà légiférer contre le port dufoulard.

L'initiative n'émane pas de lacommunauté musulmanemais de la direction de la po-

lice d'Edmonton (Alberta, ouest duCanada) elle-même. Le service depolice de la ville (SPE) a dévoilé,vendredi 6 décembre, une tenuepour les policières musulmanes avecun voile assorti à l'uniforme.Après avoir étudié plusieurs proto-types de voile, le SPE a opté pour unvoile islamique qui a reçu quelquesajustements en accord avec la com-munauté musulmane de la ville, rap-porte le journal local "MetroEdmonton".Objectif de cette démarche, qui de-

vrait entrer enapplication dansles prochainessemaines : reflé-ter la diversitéculturelle de laville et attirerplus de femmesdans les effectifsde la police. Leconseiller muni-cipal de la ville,Scott McKeen, yvoit une "ma-nière de dire à[...] la commu-nauté musul-m a n ed ' E d m o n t o n'non, vous n'avez pas à être isolés,vous êtes une partie de nous'".

"Bien qu'il y ait plusieurs interpréta-tions quant à la signification duhijab, la police dit respecter le choixdes musulmanes portant le voile",

peut-on lire dans un communiqué. Edmonton compte 43 600 per-sonnes de confessions musulmanessur une population de 795 600,selon les données de "Statistique Ca-nada" datant de 2011.

Notre commentaire : On voit bien que le Québec est loinde rompre son cordon ombilical avec la France, la Belgiqueet la Suisse qui se disputent l’espace francophone en étantabonnées à la discrimination primaire contre les signes del’Islam (foulard, minarets, etc.).

Il est recommandé (voire obligatoire) de faire cetteprière lors des évènements suivants : éclipses lu-naires, éclipses solaires, tremblements de terre,grands vents et tous autres évènements naturels quiprovoquent la peur et la panique. Cette prière (dite des signes) consiste à établir deux(2) Rakats. Elle est composée de dix (10) Roukou (gé-nuflexions). Chaque Rakat comporte cinq (5) roukou1er Rakat :- Lire la sourate Fatiha (1fois). - Ensuite une autre sourate au choix une (1) fois(exemple Iklaç), aller au roukou et lire la tasbih ;- Après le roukou, étant arrêté lire une fois la sourateau choix (Iklaç) et faire un deuxième (2ème) roukouainsi que la tasbih, continuer ainsi de suite jusqu’aucinquième (5ème) roukou- Après le cinquième (5ème) roukou, aller au Soujoud(prosternation) en faisant la prière normale. 2ème Rakat :Elle se déroule exactement comme la prière.N.B : Après chaque deux roukou, faire le Qounout «Doua en levant les deux (2) mains ».

• Prière du besoinElle consiste à établir 04 (quatre) rakates avec‘’salam’’ à la fin de chaque deux rakates. Dans chaquerakate, réciter :- Fatiha + Sourate Iklaç (3fois).Après le ‘’salam’’ final, dire : « Yâ Karîmou (3 fois), yâAzhîmou (3 fois), yâ A’azhama mine koulli azhîmine,yâ Samî-ad-dou-â-i, yâ Manne lâ ilâha ghaîrouhou, al-layâlî wal-ayyâmi, çôlli alâ Mouhammadine wa âli,war-ham dô’afî, wa faqhrî, wa maskanatî, wa innakaa’alamou bihâ minnî, wa anneta a’alamou bihâdjatî,yâ manne rahima achaïka Ya’acoûba hîna radda alaîhiYoûssoufa qhourata aïnihi, yâ manne rahima Ayyoûbaba’ada toûli balâ-ihi, yâ manne rahima Mouhamma-dine (saw) wa minal-youtmi âwâhou, wa naçôrahoualâ djâbâbirati qhouraïchinne, wat-tôwâghîti, wa am-kanahou minnehou, yâ Moughîthou » (au moins 3fois). Puis, dire ses vœux. (Source : Mafatih-oul-djinan).

AhlulBaytic

PRIERES DES SIGNES SELON LES AHLOUL BAYT DU PROPHETE (SAW)

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Vie de la communauté

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 3

Sans exagération au-cune, la ville de Ba-mako n’est pas restée

insensible à l’évocation desépisodes douloureux quiont émaillé la tragédie deKarbala en l’An 61 de l’Hé-gire. Les cercles de com-mémoration organisés çàet là ont permis à plus d’unde comprendre l’ampleurdu malheur qui a endeuilléla noble famille du vénéra-ble Prophète par l’assassi-

nat du crime odieux qui aôté la vie au petit-fils deMouhammad et nonmoins deuxième fils del’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et

de l’honorable Fatima-Zahra, fille du noble Mes-sager d’Allah et Dame laplus illustre des mondes.Pendant donc une dizainede jours et de nuits, l’émo-tion a été à son comble.Des prêcheurs avertis, desplus âgés comme des plusjeunes, ont usé de trésorsd’éloquence pour expli-quer, avec une admirablepédagogie, les souffrancesinfligées à l’Imam Hussein

(as) et à sa suite (famille etcompagnons) jusqu’aumartyre qui sera leur déli-vrance dans l’après-mididu jour du 10 Moharram

61 hégirien sur le sablebrûlant de la terre de Kar-bala. Ils étaient seulement72 face à une horde d’en-nemis évaluée par les his-toriens à 30.000 chiens deguerre. L’inégalité desforces en présence en ditlong sur la déterminationdes ennemis de la noble fa-mille du Prophète Mou-hammad (saw) à anéantirl’illustre lignée. Maisquelle mécréance, fût-elle

la coalitionentre les djinnsrebelles et leshumains insou-mis, peut-ellebriser le fild’Ariane que leSeigneur desmondes a tisséde sa propremain à traversson dernierMessager?Il faut noter quece sont toutesles structureschiites opérantau Mali qui ontredoublé d’ar-deur pour com-muniquer au

plus grand nombre le vraisens de l’Achoura, encontant avec érudition lesfaits et gestes de chacundes dix premiers jours du

mois de Moharram,jusqu’à la funestejournée del’Achoura (10 Mo-harram). Le CentreZahra (as) De So-tuba ACI, l’Associa-tion Ahlul Bayt,l’Association Tha-qalayn, l’Associa-tion Zahra,l’Association HizbRahmane, l’Agence‘ ’ D J A N N A T O UAHLIL BAÏT’’, etc.n’ont ménagéaucun effort. L’As-sociation Hizb Rah-mane, dont leGuide spirituel estle Sayyid Moham-med Bayaya Haï-dara dit Chouala, amême innové enréussissant à orga-niser une journéede « Don de sang aunom du Prophète(saw) et en souvenirdu sang versé del’Imam Hussein(as) et des siens àKarbala ». En rai-son du dynamismejamais démenti deSayyid MohammedBayaya Haïdara ditChouala à toujoursinjecter du nouveausang au développe-ment de la connais-sance del’authentique doc-trine islamique desAhloul Baït (as) auMali, l’Agence‘ ’ D J A N N A T O UAHLIL BAÏT’’ lui apubliquement of-fert un tableaud’honneur symboli-sant le corps mutiléde l’Imam Hussein(as) et l’impitoyableprocession imposéeaux rescapés de labataille de Karbala,où l’on voit enchaînés lesmembres de la noble des-cendance du Prophète(saw) conduits sur 2.000

kilomètres, jusqu’au palaisdu sanguinaire et mauditYazid à Damas. Que la ma-lédiction éternelle d’Allahcouvre les ennemis de la

famille du Prophète (saw)!

Oumar Dionfaga

COMMEMORATION DE L’ACHOURA

Quand Bamako pleure l’Imam Hussein (as)Le tout Bamako a fiévreusement vécu la première quinzaine du mois de novembre dernier. Toute l’attention a été pour la commémoration del’Achoura. Moment de recueillement.

Moment de concentration au siège de l’AssociationAhlul Bayt.

De gauche à droite : Cheikh Mohammed Cissé dit Maïga,Chekh Moulaye Touré et Cheikh Mohammed Diabaté, trois

responsables de la direction de l’Association Ahlul Cheikh Adam Sangaré (Président de l’Association Ahlul

Bayt) posant avec son élève Souleymane dit AlmamyDjiré.

Commémoration de l’Achoura au siège de l’Association Zahra (as).

Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara, Guide spirituel de l’Association ‘’HizbRahmane’’, donnant son sang en souvenir de celui versé de l’Imam Hussein

(as) à Karbala.

Jeunes militantes de l’Association Zahra (as).

Sayyid Chouala recevant le Tableau d’honneur à lui décerné par l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ pourson engagement auprès de la sainte famille prophétique.

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Deux exemples suffi-sent à prouver lapertinence du bien-

heureux constat. A Ba-mako, au quartier des 320logements dits d’Attbou-gou, Cheikh Ba Issa Djiré,en tandem avec son filsSouleymane dit AlmamyDjiré, a organisé devantson domicile la commé-moration de l’Achoura du-rant les dix premièresnuits de Moharram 1435H. Les assises ont beau-coup bénéficié au voisi-nage qui a compris le sensréel de l’Achoura à travers

les prêches bien conduitespar le père et le fils. Del’avis des gens avertis, leCheikh Ba Issa Djiré fait

partie des pionniers du

chiisme au Mali. Il est, entout cas, des premiers àproduire des cassettes ex-pliquant aux fidèles mu-sulmans la nécessité du

bien fondé d’accepter ladoctrine islamique conte-nue dans les nobles ensei-gnements des Imamsimmaculés de la noble De-meure prophétique. Quede moqueries, parfois dessarcasmes, n’a-t-il pas en-durés sur cette voie ? Au-jourd’hui, il pleure certesle martyre de l’Imam Hus-sein (as) à l’occasion de lacommémoration del’Achoura, mais il pleureaussi de joie en écoutantson fils raconter la tragé-die de Karbala avec un telbrio qu’il arrache deslarmes à plus d’un. Dieumerci, la relève est doncbien assurée.A 80 kilomètres de Ba-mako, à Maracakoungo,c’est le Cheikh MamadouBah dit Abou Tourab

(prestigieux surnom del’Imam Ali Ibn Abi Tôlib)fait figure de doyen. Il estle porte-drapeau de lasainte doctrine islamiquedes Imams issus de la li-gnée protégée du ProphèteMouhammad (saw). Luiaussi, pionnier incontesta-blement du chiisme auMali et en Afrique del’ouest, peut se frotter lesmains, en remerciant leciel pour sa générosité. Eh,oui ! Son fils SaïdouThierno Bah, jeune prê-cheur au verbe haut, tientlieu de figure montantedes adeptes résolus de lasainte famille prophétique.Le père et le fils ont orga-nisé la commémoration del’Achoura par une cérémo-nie digne de l’évènement àlaquelle ont assisté des fi-dèles venus de tous les vil-lages environnants deMaracakoungo. En plus,des amis et de la familleont quitté Bamako pour yparticiper. Les intellec-tuels de la zone (maîtresd’école, vétérinaires,agents des services agri-coles, administrateurs ci-vils, etc.) ont aussi saisil’occasion pour compren-dre que l’Achoura est le10ème jour de Moharram,premier mois de l’annéelunaire, et ne peut donc

pas être le jour du com-mencement de l’année quidébuta plutôt le premier

jour de Moharram. Ducoup, la lumière est proje-tée pour eux sur la tragédievécue à Karbala parl’Imam Hussein (as) et les

siens, sa famille et sescompagnons. La vérité, àMaracakoungo aussi, a

pointé le nez. Vivementl’Achoura de l’année pro-chaine, 1436 de l’Hégire!

Moussa Touré

Vie de la communauté

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 4

POUR L’IMAM HUSSEIN (as)

Tels pères, tels fils...

Le regard d’aigle de Cheikh Ba Issa Djiré, pionnier du ‘’Tachayou’’dans le pays (à côté de lui son fils Souleymane dit Almamy Djiré,

jeune porte-étendard du chiisme au Mali)Quand le fils fait pleurer le père pour l’Imam Hussein (as), ce sont

des larmes pour remercier Allah : la relève est bien assurée !

Le Doyen Cheikh Mamadou Bah dit Abou Tourab, figure tutélairedu chiisme à Maracakoungo et dans l’est malien.Saïdou Thierno Bah (écharpe au cou), fils de Cheikh Abou Tourab : une

âme bien née dans l’amour de la sainte famille du Prophète (saw).

La commémoration de l’Achoura, le 13 novembre dernier et jours d’avant, s’est révélée être un baromètre heureux pour les adeptes de la sainte fa-mille du Prophète de l’Islam. Les chiites ont pu, en effet, mesurer la solidité de l’ancrage de l’amour pour les Ahloul Baït (as) dans leurs familles.

Coin du bonheurBienvenue à Aka Mohammed Haïdara !

De gauche à droite : la bienheureuse mère Fatimatou Guindo etson mari, Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala portantle bébé Aka Mohammed

La grande famille Haïdara de Dravéla (Commune III du Districtde Bamako) a le sourire. Les descendants de feu Chérif BayayaHaïdara (père de Chérif Mohammed Bayaya Haïdara dit

Chouala) ont fêté, le jeudi 21 novembre 2013, la naissance d’un garçonqui prendra, une semaine plus tard conformément à la tradition isla-mique, le nom de Aka Mohammed, en souvenir de son grand-père ma-ternel Aka Mohammed Guindo, père de sa bienheureuse maman.Le petit Chérif est, en effet, né de Mohammed Bayaya Haïdara ditChouala et de Fatimatou Guindo. Le père et la mère se porte bien, etl’enfant a lui-même un regard d’ange. Qu’Allah lui prête longue viedans la piété !

CONCOURS DE LECTURE DU SAINT CORAN

Cheikh Ammara Sangaré remporte le Grand Prix !

L’Afrique, depuis toujours,occupe une place de qua-lité dans la course à l’ac-

quisition des sciencesislamiques. La preuve a été, unefois de plus, brillamment établieà l’issue d’un concours interna-tional de lecture du saint Coranorganisé en République isla-mique d’Iran. En effet, c’estnotre frère, l’Ivoirien CheikhAmara Sangaré, étudiant àl’Université Mostafa de Qom,qui a remporté le Grand Prix à lasatisfaction générale de tous lesétudiants africains au pays del’Ayatollah Khomeyni. En rece-vant la prestigieuse distinction,Cheikh Sangaré a fait preuved’une humilité et d’une modes-tie salutaires. La fierté n’en estpas moins partagée par l’ensem-ble de l’Afrique musulmane.Particulièrement, notre Rédac-tion est honorée de compterparmi ses plumes Cheikh AmaraSangaré comme chroniqueurbénévole. Vivement d’autresAfricains au panthéon desGrands Prix de lecture du saintCoran !

Le prestigieux Grand Prix exhibé par l’heureux récipiendaire, Cheikh Amara Sangaré.

Cheikh Amara Sangaré (ici à la cité des étudiants africainsde Qom) salué par une délégation de non-africains.

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L’Histoire de Karbala s’estdéveloppée et a pris desformes diverses, dépassant

les frontières et unifiant tous lespeuples : mises en scène, céré-monies de lamentation, remé-moration des scènes del’événement dans le but d’atten-drir les cœurs, à raviver la natureprofonde, à développer l’amourpour l’Imam Hussein (as), àexalter les grandes valeurs hu-maines telles que la justice,l’amour, la dignité, la piété, lacrainte et l’amour de Dieu, à pu-rifier les cœurs, à y faire exploserles trésors cachés, tout en édu-quant les âmes, en élevant lesconsciences, en raffermissant lesraisons, en développant les prin-cipes fondamentaux de l’Islam. Comme en témoigne l’histoire,l’Imam Hussein (as) ne s’adres-sait pas uniquement à ses parti-sans, croyants fidèlesindéfectibles, mais à toute per-sonne monothéisme imbue devérité et de piété quels que soientl’âge, le sexe la nationalité, larace ou encore la couleur de lapeau. Le soulèvement de l’Imam Hus-sein (as), faisant écho à l’amourprofond, inné pour les gens pourla liberté, la vérité et la dignité, alaissé des traces indélébiles dansl’histoire de l’humanité entièrejusqu’en Inde où Gandhi déclaraun jour : «J’ai appris de Husseincomment être opprimé et rem-porter la victoire ».L’événement tragique du martyrde l’Imam Hussein (as) à Kar-bala a profondément influencé,de plusieurs manières, le coursdu temps dans les domaines dela philosophie, de la philologie,de la pensée politique, de la ré-forme sociale et de la résurgenceculturelle dans le monde en gé-néral. Aujourd’hui, l’on peut trouverl’influence du mouvement de «Achoura » dans notre contréeouest-africaine, aussi bien dansla littérature non musulmane(tajabone) que musulmane.L’impact du mouvement de «Achoura ou Tamkharit» sur lapolitique et la culture musul-manes et son rôle à changer etmodeler l’histoire de l’Islam etdu monde peuvent être discutéssous différents angles : impactsur la théologie musulmane, surle mysticisme, la philosophie ;son impact sur les réformessocio-économiques du mondemusulman, son impact sur lesrévoltes dans le monde musul-man ainsi que sur la culture, lalittérature, les arts et les autresexpressions créatives. Tamkharit ou Achoura est le

mois où la justice se soulevacontre l’injustice, et le vraicontre le faux. C’est le mois où,par la ferveur, des millions demusulmans commémorent lemartyre du petit-fils du Prophètede l’islam et de la quasi totalitéde sa famille à Karbala. C’est lesang du prince des martyrs quiréchauffe davantage le sang detoutes les nations musulmaneséprises de paix et de justice. LeTamkharit ou Achoura doit êtretoujours maintenu vivant. L’Imam Hussein, cet homme quia brandi, dans les ténèbres del’injustice et de l’iniquité, lerayonnant flambeau du martyre,a soulevé la bannière de la ré-volte et enseigné à nouveau auxdéshérités et aux ‘’mostadghafs’’les mots d’ordre de la victoire dusang sur le glaive au moment oùrégnaient le fer et l’acier. Ce quia abouti finalement au renverse-ment de la dynastie inique desOmeyyades.

Grâce aux gens qui ont le cœurfendu et brisé et qui continuenttoujours de porter, pendant dessiècles durant, le deuil à cause del’amour qu’ils vouent à la fa-mille du Prophète Mohammad(PSLF) et de l’achoura ou(Tamxarit), cet événement san-glant sera toujours perpétué degénération en génération. Sansle soulèvement de Achoura ouTamxarit, il serait difficile, etmême impossible, de faire le dis-tinguo entre Islam Originel deMohammad (PSLF) et celui de ladynastie Omeyyade qui a dirigéle monde musulman pendantmille mois (83 ans et quelquesmois) et a eu toute la latitude demodifier et de changer tout cequi était à la portée de leursmains tachetées du sang desmembres de la sainte famille duProphète (PSLF). Les Omeyyades ont voulu dé-truire les bases soutenant lesprincipes de l’Islam en créant unEtat basé sur l’ethnie, la race etla langue pour mieux souiller lareligion islamique au nom duKhalifat de ce même Islam. Ontenta aussi de ternir son imageen pratiquant de l’injustice et enmenant de mauvaises actions. L’Imam Hussein (as) s’aperçutque l’on ne pouvait pas rester lesbras croisés devant de tels faits.En effet, comme nous l’apprendl’Islam si ses enseignements sontmenacés, il est du devoir des res-ponsables musulmans de pren-dre toute leur responsabilitépour les défendre. Ils doivent dé-noncer et faire comprendre auxgens que cela est contraire auvrai Islam tel qu’enseigné par le

noble Prophète Mohammad(PSLF).Sinon, aucune excuse nesaurait être acceptée de leurpart. «Accepter l’injustice et lacommettre, sont un. Tous lesdeux ont une même et seulesource, qui est l’impiété », selonle Prophète Mohammad (PSLF). Le combat de l’Imam Hussein(as) avait pour but d’établir lajustice divine, ainsi que la pré-servation et la sauvegarde desprincipes sacro-saints divins. Cequi a abouti à son assassinat.L’Imam a sacrifié tout : son hon-neur, toute sa vie, celle de ses en-fants et tout ce qu’il possédaitpour la survie des principes isla-miques. Il s’est soulevé contreYazid ibn Moawiya pour que lepouvoir ne se repose pas dansdes mains de quelqu’un d’iniquecomme lui, ou dans des mains degens suivant son exemple.L’Imam Hussein (as) ne pensaitqu’à l’avenir de l’Islam et desMusulmans, car l’Islam se pro-pageait grâce à sa souplesse etl’ordre politique et social qu’ilcréa dans les sociétés humaines.L’Imam Hussein (as) se sentaitdans l’obligation de résister à cepouvoir despotique, quitte à sefaire tuer afin de modifier, parson martyre, la situation catas-trophique que vivait le monde is-lamique. Ils (ndlr : les ennemis irréforma-bles et incurables) ont commisun génocide envers la quasi-to-talité des membres de l’illustrefamille du Prophète (pslf) dont leseul tort est d’avoir agi pour Dieuet son Prophète Mohammad(plsf) et pour l’Islam. S’il n’y avait pas eu de « Achouraou Tamkharit » et le dévoue-ment de la famille du noble Pro-phète (pslf) pour préserver laRévélation de la Mission pro-phétique et les grandes peinesqu’a supportées le saint Pro-phète (pslf) afin d’anéantir lespartisans du « Taghoût », l’Islamserait à la portée desOmeyyades. En effet, lui Yazidrépétait toujours: « Point denouvelle Révélation, plus deMessage». Cependant, il convient de préci-ser que de nombreux événe-ments ont eu lieu durant ce moisbéni (Moharram), contrairementà ce qui est rapporté par AbuHurayra des propos du nobleProphète (PSLF), propos falla-cieux et trompeurs dont il fautlaisser l’entière responsabilité àce ‘’sahaba’’ (compagnon) qui nevécut point trois années pleinesavec notre noble Prophète. Eneffet, Abu Hurayra (il convientde bien connaître sa personna-lité) a affirmé sans sourciller : «Allah, le Très Haut, a prescritaux enfants d’Israël (Juifs) lejeûne d’un jour dans l’année : leJour de l’Achoura (10éme jour

de Moharram). Jeûnez-le etmontrez-vous généreux enversvotre famille ; quiconque semontrera généreux à l’endroit desa progéniture, Allah se mon-trera généreux à son endroittoute l’année. C’est en effet lejour où Allah a accordé le pardonà Adam, élevé Idriss à une hautedignité, sauvé Noé en le sortantde sa pirogue, sauvé Abraham dufeu, révélé la Thora à Moïse, faitsortir Joseph de la prison, re-donné à Jacob la vue, sauvé Job,fait sortir Jonas des entrailles dupoisson, fait traverser la mer auxenfants d’Israël, pardonné àDavid ses péchés, donné laroyauté à Salomon, pardonné àMouhammad ses péchés passéset à venir. C’est également le pre-mier jour de la création ; la pre-mière fois où la pluie est tombéeétait un jour d’Achoura, demême la première fois où la mi-séricorde divine est descenduesur terre. … C’est le Jour où Allaha créé le Trône, la Tablette et leCalame. C’est le Jour où l’Ar-change Gabriel a été créé, le Jourde l’Ascension de Jésus et ce serale Jour de la fin du monde ». Ontrouvera difficilement imagina-tion plus fertile et plus perfide. Au contraire du très fertile AbuHurayra, il est rapporté desImams de la demeure du nobleProphète Mohammad (PSLF),Gardiens de la tradition prophé-tique, que le premier jour de Mo-harram correspond à lalibération du Prophète Yousoufde la prison où il était détenupar Pharaon; le cinquième jourest celui où Moussa traversa laMer Rouge d’après le livre inti-tulé « Tawdhihul Maghâsside »(L’éclaircissement des objectifs).Toujours par rapport aux événe-ments qui ont eu lieu durant lemois de Moharram, il est dit quele septième jour correspond aujour où Dieu s’adressa au Pro-phète Moussa au sommet duMont Sinaï ; Le neuvième jourest celui où Le Prophète Yu-nous(Jonas) est rejeté par la ba-leine, c’est aussi le jour de lanaissance du Prophète Yahiya(Jean Baptiste) et de Mariam (laVierge Marie). Tous ces évène-

ments sont contraires à la tradi-tion répandue qui veut qu’ilssoient tous intervenus le mêmejour d’Achoura ou Tamkharit. Ilfaut bien noter que dans un ha-dith des plus célèbres, le Pro-phète avait ordonné, dès la 3ème année de l’Hégire, l’expul-sion de tous les Juifs, sans ex-ception, de la presqu’îlearabique. La bataille de Khaybaren l’An 7 de l’Hégire, à l’issue delaquelle l’Imam Ali Ibn Abi Tôlibvainquit les Juifs, finit de nousconvaincre que le noble Pro-phète n’a pas trouvé les Juifs entrain de jeûner le Jour d’Achouraen l’An 9 et qu’il promit de jeû-ner, si l’année suivante le trou-vait en vie, le 9ème jourd’Achoura en plus du 10ème quisignifie exactement ‘’Âchourâ’’.D’ailleurs, aujourd’hui pas plusqu’hier, Achoura ne figure pasdans le calendrier juif : les Juifsne connaissent point ce jour.Trêve donc de mensonges, demanipulation des faits histo-riques, de tromperie qui condui-sent à des propos mécréants.Place maintenant à la vérité et àla crainte révérencielle d’Allah. Ainsi, le jeûne du 10ème jour deMoharram (Achoura) laisse tom-ber le voile : il est, ni plus nimoins, le fruit de l’imaginationdémoniaque et de l’indigne récit,fort controversé d’ailleurs. Eneffet, pour revenir à ce qui vientd’être élucidé, il est dit que leProphète Mohammad (pslf),d’après Abdallah Ibn Abbas(qu’Allah l’agrée !), est venu àMédine et a trouvé les Juifs entrain de jeûner Achoura et il leurdit : « C’est quoi donc ce jour dejeûne ? ». Ils lui dirent : « C’estun grand jour : Allah y a sauvéMoïse et son peuple. Moïse l’ajeûné en reconnaissance au Sei-gneur et voilà pourquoi nous lejeûnons ». Et le Prophète (PSL)de leur dire : « Nous méritonsMoïse plus que vous ». Et iljeûna et ordonna que le jeûnesoit observé le 9ème jour ‘’Ta-chou’a ». (Boukhari et Mouslim).S’il vous plaît ! Encore s’il vousplaît !(suite à la page 6 )

Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ?Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient sesobjectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dansl’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivantdans les cœurs ?

Contribution

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 5

Par Abou Jafar Chérif MBallo (Directeur de recherches islamiques

à Dakar, République du Sénégal)

Page 6: n°34 du mardi 24 décembre 2013 EDITORIAL Pourquoi … · son rang auprès de Toi et son statut reconnu par les anges, pardonne-nous d’un pardon qui nous permette de T’adorer

Or, pour avoir vécu des annéesdurant avec les Juifs, le Sceaudes Prophètes (pslf) ne pouvaitpas ignorer leurs traditions aupoint que c’est sur ma demandeque ceux-ci durent l’en informersur le tard. Simple question debon sens, la chose la mieux par-tagée, nous l’espérons. D’ail-leurs, dans son discours d’adieuà ARAFAT , il avait annoncé qu’ilne serait pas de ce monde l’an-née prochaine .Alors, si la fêted’Achoura n’est célébrée qu’enraison de ces évènements telsque ‘’c’est le jour où Adam futcréé’’, ‘’c’est le jour où le Pro-phète Ibrahim fut sauvé du bû-cher de Nemrod’’, et tout ce quiest déjà cité, on est forcé de sedemander pourquoi les musul-mans ne fêtent pas aujourd’huiNoël et Pâques (fêtes bien chré-tiennes) et Yawm Kippour (fêtebien juive) qui sont aussi desfêtes de gloire pour les Pro-phètes (Salut de Dieu sur eux ! )de ces deux grandes religionsmonothéistes ?Les Omeyyades ont pris les de-vants pour masquer les crimesodieux perpétrés à l’encontre dela famille du Prophète. Le Jourde l’An musulman se fête, pourpeu qu’on fasse preuve d’intelli-gence, le premier jour du pre-mier mois lunaire (Moharram)et non le dixième jour du mêmemois. Mais, il nous faut bien lerépéter, Ies Omeyyades ont toutfait pour masquer le génocide deKarbala, preuve que même leurpropre conscience ne pouvait lesupporter. En demandant doncaux musulmans de jeûner cejour, de faire l’aumône, d’allerrendre visite à un savant, de frot-ter la tête d’un orphelin, de seraser, de se laver, de…, ils ontsans doute cru trouver les bonspalliatifs, les échappatoires auxremords de leur conscience,pour se donner une impressiond’absolution. Tout cela repré-sente certes de bonnes actions,mais il est absurde de les res-treindre, ces faits et gestes, auseul jour de Achoura ou Tam-kharit.

Maintenant, qui est L’ImamHussein (as) ? Et que repré-sente-t-il ? L’imam Hussein (as)est le fils de la fille du ProphèteMohammed (PSLF), FatimaZahra, la plus prestigieuse Damedu monde (as) et de l’Imam Ali(as), fils d’Abi Tâleb. Né à Mé-dine le 3 du mois de Cha’ban enl’an 4 de l’hégire, il était consi-déré par le Prophète de Dieu (s)comme son fils, (tout commeson frère aîné Hassan, as). Onrapporte du Prophète (PSLF) denombreuses paroles à leur sujetqui montre le rang élevé qu’ilsont auprès Dieu.« O mon Dieu ! Je les aime etj’aime ceux qui les aiment ! » «Hussein fait partie de moi et jefais partie de Hussein. Dieu !aime celui qui aime Hussein. » «Celui qui aime Hassan et Hus-sein m’aura aimé et celui qui lesdéteste m’aura détesté. » «Has-

san et Hussein sont les deuxmaîtres du paradis. » Et d’au-tres paroles encore que le Pro-phète (s) ne cessait de répéterpour savoir à tout le monde lerang distingué de ses deux pe-tits-fils, les deux premiers filsd’Ali Ibn Abi Tôlib et de Fâtima-Zahra. L’Imam Hussein futnourri de la morale prophétique,fut élevé selon les principes dumessage islamique de vérité, dejustice, de dignité. Aussi, n’était-il pas comme n’importe quellepersonne qui aurait été victimed’une quelconque injustice et quise serait révoltée.Non, il était cet Imam désignépar Dieu pour diriger les affairesdes musulmans selon les direc-tives divines et amener la paix, lajustice, la plénitude et l’harmo-nie avec Dieu, qu’une poignée degens avides de pouvoir et de ri-chesses ont tué, en manipulantd’autres.L’Imam (as) a donné sa vie pourordonner le bien et interdire lemal, il s’est sacrifié pour quereste vivante la flamme del’amour pour la justice et la vé-rité et que coulent dans noscœurs les effusions d’espoir,d’amour, de spiritualité et d’éter-nité. Le soulèvement de L’ImamHussein (as), c’est la victoire dusang (le sang pur de l’ImamHussein (as) et ses compagnons)sur les armes ; c’est l’appel ausoulèvement contre l’injustice,c’est l’appel aux grandes valeurshumaines de sacrifice, d’hé-roïsme, d’amour, de foie, de pa-tience, de dignité ; c’est l’appel àla vérité, à la liberté, à l’huma-nité, au bien, au retour à Dieu !De nombreux hadiths évoquentles bienfaits qu’apportent lescommémorations du martyre deL’Imam Hussein (as) : le pardonde Dieu, Sa Miséricorde, SesBienfaits, l’intercession du Pro-phète (PSLF) et d’Ahhul Bayt(as), l’obtention du paradis …Nous demandons à Dieu, en cemois de Moharram durant le-quel la miséricorde divine estdescendue, qu’Il nous fasse réus-sir la commémorationd’Achoura, source de bénédic-tions divines, et que nous soyonsprêts à accueillir L’Imam Hus-sein (as), corps et âmes, pourpouvoir bénéficier de ses effu-

sions.Pourquoi pleurer un mar-tyre ?En ces jours de commémorationdu martyre de l’Imam Hussein(as) et ses compagnons, il estsans doute nécessaire de s’arrê-ter un peu sur ce que signifie depleurer un martyre, tant cettequestion a suscité des contro-verses. Certains se sont si opposés ou-vertement à ces manifestationssous le prétexte qu’elles provien-nent d’une conception erronéedu martyre et qu’elles suscitentdes réactions sociales négatives.Selon eux, une nation pleure sesmartyrs parce qu’elle pense quele martyre est un signe d’échec,de perte et une source de tris-tesse et de regret au lieu de s’enréjouir parce que signe de fiertéet d’orgueil. Une nation quipleure son martyr depuis plus demille ans et qui brûle encore dedouleur et de remord ne peutqu’être une nation, encore sousle choc des émotions, donc fai-ble, vaincue. Les pleurs seraientsynonymes de faiblesse et de dé-générescence de la nation. Pour-tant, le Messager de Dieu, leProphète Mouhammad (PSLF),nous recommandait de pleurerles martyrs.Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb,oncle du noble Prophète (PSLF),était tombé martyr lors de la ba-taille d’Ouhoud et son nom avaitbrillé parmi les martyrs des pre-miers temps de l’Islam. Il avaitacquis le surnom de « maîtredes martyrs ». Sa tombe, situéeparmi celles des martyrs deHouhou, est à l’heure actuelle unlieu de visite pour tous ceux quise rendent à la ville illuminée deMédinatoul Mounawara. Hamzaavait émigré de la Mecque pourMédine où il était demeuré seuljusqu’au moment de son mar-tyre. Aussi, quand le Prophète,revenant à Médine après la ba-taille d’Ouhoud, entendit despleurs dans toutes les maisonsdes martyrs, sauf dans celle deHamza, il dit : «Personne nepleure Hamza ? ». Cette parolese répandit rapidement danstoute la ville de Médine. Lesfemmes qui avaient perdu leursfils ou leurs maris se précipitè-rent vers la maison de Hamza

pour le pleurer par respect pourle Prophète et Hamza, son oncle.Depuis lors, c’était devenu unehabitude pour quiconque dési-rait pleurer un martyr, de se ren-dre d’abord à la maison deHamza pour le pleurer. L’Islamest favorable à ce que les genspleurent leurs martyrs, parceque pleurer le martyr, c’est par-ticiper à son épopée, c’est sym-pathiser avec son esprit (sacause) et concorder avec ses ac-tivités, ses mouvements et soncourant.Après la tragédie d’Achoura, lemartyre de l’Imam Hussein (as)a occupé une place centrale dansla philosophie du martyre et enreprésente le point culminant.De nombreux hadiths nousconfirment les biens des pleurssur le martyre de l’Imam Hus-sein (as). En voici quelques uns:L’Imam Hussein disait de lui-même : «Je suis le tué qu’onpleure de larmes intarissables.Aucun croyant ne m’évoque quine se met à pleurer ». C’est-à-dire : «Je suis celui qui seraabattu et apparenté aux larmeset aux pleurs des bonnes causes». Le sixième Imam, l’ImamJafar Sâdiq (as), rapporte de sonpère, l’Imam Bâqer (as) : « Celuiqui verse une larme, même de lataille d’une aile de mouche, surce qui est arrivé à l’Imam Hus-sein (as), Dieu lui pardonnerases péchés, même s’ils étaientbeaucoup plus abondants quel’écume de la mer ». Il déclarapar ailleurs : «Celui qui parle dela (tragédie) de l’Imam Hussein(as) et fait pleurer, gagne le pa-radis ». Et il ajouta : « Celui quil’évoque seul et pleure, gagne leparadis ».Le noble Coran évoque en plu-sieurs circonstances les mots «pleurs », ‘’pleurer’’ (bakâ oubukâ) : (« Le ciel et la terre n’ontpas pleuré sur eux »)(v 29, S LaFumée XLIV ‘eux’ c’est-à-direPharaon et ses soldats).« Ils tombaient prosternés enpleurant quand les versets duMiséricordieux leur étaient com-muniqués » (v58, S MariamXIX). ‘’Ils’’ c’est-à-dire les Pro-phètes élus.« Ils tombent sur leurs faces enpleurant, leur humilité aug-mente » (v109 ; S le voyage noc-turne, XVII) – ‘’ils’’ : ceux quiont déjà reçu la science, et leCoran leur étant lu).

« Ils revinrent le soir chez leurpère en pleurant » (v16, S You-souf, XII) ‘’ils’’ c’est-à-dire lesfrères de Yousouf après l’avoirjeté dans un puits, à la différencedu père de Yousouf (as) quipleura de tristesse, après la dis-parition de Yousouf (as) à enperdre la vue) « Ils ont ri un peu– et vont beaucoup pleurer »(v82, S Le repentir, XI) ‘’ils’’ ;ceux qui n’ont pas voulu aller aucombat)

« Vous riez et vous ne pleurezpas ? Vous êtes complètement

insensibles » (v 60-61, s L’étoile,LIII) ‘’vous’’ : les mécréants quine croyaient pas à l’avertisse-ment du Prophète Mouhammad(ç))Les types de pleursEnfin, le noble Coran rappelleque tout vient de Dieu et quetout revient à Dieu, même lespleurs : « C’est lui qui fait rire etfait pleurer » (v.43, s L’étoileLIII). En relisant ces versets, onpeut constater que les pleurspeuvent exprimer des senti-ments bien différents :- Il y a des pleurs par crainte dela Majesté de Dieu (de Ses châti-ments) et de Sa Beauté, craintemêlée à l’humilité, au respect età une sorte de pudeur. Selon lespropos de l’Imam Ali (as), cespleurs sont une des clefs de lamiséricorde divine, ils illumi-nent le cœur et le protègent de larécidive dans le péché.

L’Imam Sadiq (as) disait que leschoses de ce monde étaient limi-tées, sauf les larmes car unegoutte d’elles peut éteindre unemer de feu. C’est-à-dire, une merde la colère divine s’éteint avecune larme de crainte de Dieu.Les larmes nettoient de la pous-sière de l’avilissement. Dieu pro-tège du feu tout visage sur lequelont coulé de telles larmes et Ilfait miséricorde à tout un peuples’il s’y trouve une seule personnequi pleure de crainte de Lui. Laplupart des larmes de nosgrands hommes saints étaient decette sorte, de crainte de faillir àleur devoir devant Dieu, Tout-Puissant, et de ne pas assez leservir. - Il y a les pleurs de désir, désirde rencontrer Dieu, son Messa-ger et les gens purs de sa maison,et notamment l’Imam du Temps(que nos âmes soient en rançonpour eux !), le désir de tomber enmartyre, de se rendre à la mai-son sacrée, sur les tombes desinfaillibles (as), notamment cellede l’Imam Hussein (as), le désird’atteindre le Paradis, la satis-faction de Dieu .Tous ces pleurslaissent des traces profondesdans l’âme humaine. -Il y a des pleurs de honte, de re-gret d’avoir désobéi à Dieu,d’avoir commis des pêchés,d’avoir laissé passé des occa-sions de se perfectionner ou dese rapprocher de Dieu ; il y a despleurs de repentir : ce sont despleurs qui attirent la miséricordedivine et préparent la voie pourl’acceptation du repentir. «De lanoblesse de l’homme, ses pleurssur le temps passé.», dit l’ImamAli (as). L’Imam Sadiq (as) rap-porta ce que Dieu avait inspiréau Prophète Daoud (as) : « Si uncroyant a commis un pêché qu’ila ensuite rejeté, et qu’il en ahonte et s’en repent, Dieu lui faitmiséricorde. Les anges font ou-blier ce péché et le remplacent,par la suite, par une rétributionet une récompense.»(suite à la page 7 )

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La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 6

Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?

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La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013

Donc, en résumé, les pleurs peu-vent avoir des aspects positifs etdes aspects négatifs, selon lescauses, les motivations et les ob-jectifs. Aussi est-il dans l’erreurcelui qui pense que les pleurs nesont qu’une manifestation né-faste, qu’une expression négativede sentiment, de tristesse et desouffrance. En effet, les pleurssont spécifiques aux hommes(tout comme les rires) et laissentdes traces profondes dans lessentiments humains. Ils accom-pagnent habituellement unesorte de sensibilité et d’émotion.Dans de telles situations,l’homme ressent la proximité dela personne bien-aimée qu’ilpleure et s’associe à elle, à cesidées et à ses actes. Les pleursexpriment de l’amour, impli-quant une sortie du cadre du «moi ».Aussi, si les savants religieux, quisont les fidèles dépositaires de lasauvegarde de cet attachement àl’Imam Hussein (as), pouvaientexploiter ses sentiments hu-mains en les poussant sur la voiede l’Imam Hussein (as), ils pour-raient réformer le monde entier.Le secret de la pérennité de Hus-sein (as) réside d’une part dans

sa dimension émotionnelle. Lespleurs sur l’Imam Hussein (as)assurent la permanence de cesracines émotives dans les âmeset empêchent d’affaiblir et dedisparaître. De là, nous compre-nons la sagesse des recomman-dations des Imams (as) de lanoble et généreuse famille pro-phétique de pleurer sur l’ImamHussein (as). Les pleurs sur le martyre renfer-ment une dimension sociale parl’esprit de l’Islam qu’ils impli-quent. Sérigne Touba KhadimouRassoul (ra) a dit dans un de sesrecueils de poèmes ‘’GhassidaHouqal Bouka-ou’’ : « Il est undroit de pleurer pour les Maîtresmorts que les cieux et la terrepleurent en longueur.» CheikhSidi Hajji Malick Sy a dit égale-ment dans son recueil de poèmes‘’La Qad Haja Qalbii’’ dans lequelétait évoqué le drame de Karbalaet l’obligation de verser deslarmes pour le musulman : « Estt-il un péché sur celui qui pleurele jour ou le petit-fils de l’Envoyéest tué ? » « Ne croyez pas que l’objectif etle but de ces cérémonies funè-bres et de ses cortèges s’arrêtentau niveau des pleurs sur le Maî-

tre des martyrs (as). Le Maîtredes martyres n’a pas besoin deces pleurs, et ces pleurs en soin’ont aucune utilité. Le plus im-portant est que ses assembléesréunissent les gens et les orien-tent dans une seule direction…Ce n’est pas sans raison que cer-tains de nos Imams (as) ont de-mandé, du haut de la tribune,que soient tenues des oraisonsfunèbres sur eux (as) après leurmort.Ce n’est pas sans raison non plusque nos Imams (as) ont dit quecelui qui pleure ou qui fait pleu-rer quelqu’un gagne le paradis,et que celui qui s’efforce de pleu-rer (fait semblant) obtient égale-ment le paradis. La questionn’est pas de pleurer, ni de fairesemblant, mais c’est une ques-tion politique. Nos Imams dési-rent, grâce à leur clairvoyance etleur profonde vision divine, queles rangs du peuple s’unifient etse mobilisent par différentesvoies pour se protéger des mal-faisances.» Ils ajoutent, par ail-leurs, que l’objectif est le«rassemblement sous une ban-nière unique, derrière une idéeunique et rien ne peut le réaliserautant que les condoléances au

Maître des Martyres (as). » «Ilsne comprennent pas que cescondoléances et ces oraisons fu-nèbres forment l’homme etconstruisent sa personnalité(…)et qu’elles aident à la propa-gande contre les oppresseurs etles tyrans. Ce qui doit se passer,c’est de mettre en évidence celuiqui se joint à l’opprimé. Et celadoit rester ainsi jusqu’à la fin destemps ».Lorsque le Prophète (PSLF) par-lait de ce qui, fondamentale-ment, sauvegardait toute chosede « l’Islam » jusqu’à mainte-nant, il disait : « et moi je suis deHussein (as) », c’est-à-dire quec’est lui « l’Imam Hussein (as) »qui protège la religion, que c’estson sacrifice et son offrande quiont sauvegardé l’Islam et quicontinuent de le sauvegarder, etnous devons à notre tour le pro-téger (…) «Quand les gens voientque le Maître des Martyres a of-fert ses fils sur le champ de ba-taille et qu’ils ont été coupés enmorceaux, il leur devient faciled’offrir leurs fils. Cela est unsymbole du don (de soi) quenous avons hérité de Karbala etqui a des conséquences sur l’en-semble des aspects de la vie.

Ainsi, il s’agit d’éduquer notrecœur et de le vivifier à traversnotre Amour pour L’Imam Hus-sein (as), pour ce pourquoi ils’est battu et par quoi il s’estbattu. Il s’agit également de l’at-tendrir devant l’intolérable évo-cation du massacre de l’ImamHussein (as) et ses compagnons,et de le raffermir devant ses en-nemis et les ennemis de Dieu. »Et ! Comment ne pas pleurerquand le ciel et la terre pleurè-rent l’Imam Hussein (as) au mo-ment de la tragédie de Karbala !Nos cœurs seraient-ils plus dursque la pierre ?« Toute chose pleura sur l’ImamHussein (as), même les bêtessauvages dans les déserts, lespoissons dans la mer, les oiseauxdans le ciel. Pleurèrent aussi surlui, le soleil, la lune et lesétoiles… le ciel et la terre, lescroyants parmi les hommes etles djinns, l’ensemble des angesdes cieux et des terres. ». Association Ali Yacine (as) pour le Développement Hu-main Durable

Dakar, le 12 novembre2013

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Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?

Le mois de Safar- Le mois de Çafar est connu pour son caractère funeste. Or, rien ne vaut mieux, pour conjurer les malheurs, que l'aumône, les do'â' et les invocationsde protection prescrits. Aussi quiconque veut se protéger des événements néfastes propres à ce mois, qu'il lise dix fois l'invocation suivante chaquejour de ce mois :

Le 20 ÇafarC'est l'anniversaire du quaran-tième jour du Martyre del'Imam al-Hussain (p). C'estaussi le jour anniversaire du re-tour de sa famille de Damas àMédine après la Tragédie deKarbalâ', survenue le 10 Muhar-ram.Ce jour marque aussi l'anniver-saire de la venue du Compa-gnon Jâber Ibn Abdullâhal-Ançârî, à Karbalâ', pour visi-ter la sainte tombe de l'Imamal-Hussain (p), le premier àavoir effectué cette visite depuisl'assassinat du petit-fils du Pro-phète. Il est donc très recom-mandé de se rendre ce jour àKarbalâ', auprès de sa tombe. Selon l'Imam al-Hassan al-'As-karî (p), le père de l'Imam al-Mahdî (p), les signes du boncroyant sont au nombre de cinq:"L'accomplissement de 51rak'ah de prière (17 obligatoireset 34 surérogatoires) par jour, lavisite pieuse du tombeau del'Imam al-Hussain, le jour anni-versaire du Quarantième (al-Arba'în), le port d'une bague àla main droite, le frottement dufront sur le sol (lors de la pros-ternation) et la prononciation àhaute voix du Basmalah (Bism-illâh ar-Rahmân ar-Rahîm)". Le 28 ÇafarC'est le jour anniversaire dudécès du Sceau des Prophètes,notre Noble Prophète, Muham-mad Ibn Abdullâh (P) (décédéle lundi 28 çafar de l'an 10 del'hégire) à l'âge de 63 ans. Il

avait reçu la Révélation à l'âgede 40 ans. Il prêcha l'Unicitépendant treize ans à la Mecque.Puis, il émigra, à l'âge de 53 ans,à Médine où il décéda 10 ansplus tard. L'Imam Ali (p) s'oc-cupa alors du lavage rituel deson corps (ghusl al-mayyet), deson embaumement, de son en-veloppement. Puis, il pria surlui. Et les Compagnons vinrentpar fournées pour prier sur luiindividuellement et sans imamde prière qui les dirige. Aprèsquoi, l'Imam Ali (p) l'enterrasur place (à l'endroit même oùil est décédé).Le célèbre Anas Ibn Mâlik té-moigne : "Lorsque nous avonsterminé l'enterrement du Pro-phète (P), Fâtimah est venuevers moi et m'a dit :"Commentavez-vous pu jeter de la terresur le visage du Messager d'Al-lah. Ensuite elle se mit à pleurer

et dit :"Ô mon père! Ô celui quia répondu à l'appel du SeigneurQui l'avait appelé auprès de lui !Ô mon père ! Que tu es près deton Seigneur". Puis, selon unrécit digne de foi, elle ramassaune poignée de terre de la saintetombe et y posa ses yeux en ré-citant quelques vers plaintifs etélégiaques.Le dernier jour de ÇafarC'est le jour anniversaire dumartyre de l'Imam Ali al-Redhâ(p) (le huitième Imam d'Ahl-ul-Bayt) mort des suites de sonempoisonnement (avec des rai-sins empoisonnés), en l'an 203de l'hégire, à l'âge de 55 ans. Ilfut enterré dans la maison deHamîd Ibn Quh-tubah où avaitété enterré également Hârounal-Rachid, dans le village de Sa-nâbâd (Mach-had) en Iran.

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Evènement

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 8

Après le massacre, avec une extrêmecruauté, de Sayyidina Imam Hussein(as) et sa famille et ses compagnons à

Karbala, les chevaux de l’ennemi piétinèrentle cadavre décapité de d’Al Hussein (as) etdes autres martyrs, tandis que les femmeset les orphelins, pris en captivité, étaientviolemment traînés et humiliés à traversplusieurs villes (de Koufa à Damas). Un seulfils adulte d’Al Hussein (as) échappa à l’hor-rible tuerie : Ali Ibn Al Hussein (as), plusconnu sous le nom de Zaïn Al-Abedîne, quiétait très malade. Quant aux cadavres, ils restèrent sur place àla merci du soleil brûlant de l'été, duranttrois jours. Zaynab (as), la sœur d’Al Hus-sein (as), fut horrifiée et pleine de compas-sion et de tristesse en voyant la têtedécapitée de son frère suspendue à la pointed’une lance. Elle fit un poème fort poignant: « Que direz-vous lorsque le Prophète (P)vous demandera, Vous le peuple qu’il a laissé derrière lui : Qu’avez-vous fait de ma descendance et dema famille après ma mort ? Parmi eux des prisonniers de guerre et descorps baignant dans leur sang »À l’arrivée du convoi a Koufa, au palais dugouverneur 'Obeidullah Ibn Ziyâd, celui-cis'était assis dans son Palais dont les portesfurent laissées ouvertes pour la réception devisiteurs et de gens venus le féliciter de lavictoire qu'il venait de remporter sur les"Gens de la Maison" (Alh-ul-Bayt). Il pa-raissait joyeux et tenait dans sa main unebarre de fer avec laquelle il tapotait la têted'Al-Hussein (as) posée devant lui. Ce spec-tacle macabre et révoltant irrita un vieuxcompagnon du Prophète (pslf), Zayd IbnArqam qui se trouvait ce jour-là au Palais. Ilcria à la face d'Obeidullah: «Écarte ta barrede ces deux lèvres, car par Dieu - en dehorsduquel il n'y a pas de dieu -, j'ai vu les lèvresdu Prophète s'y poser je ne sais combien defois». Et il se mit à pleurer.Ibn Ziyâd n'apprécia guère cette remarque

significative; il répliqua à Zayd Ibn Arqamen lui disan sur un ton de mauvaise foi :«Que Dieu fasse pleurer tes yeux ! Pleures-tu donc de la victoire de Dieu? Si tu n'étaispas un vieillard sénile, ayant perdu la raison,je t'aurais coupé la gorge».Excédé et affligé, Zayd Ibn al-Arqam quittale lieu, les larmes aux yeux, gardant toujoursdans la mémoire le souvenir de l'image duProphète étreignant et embrassant son bien-aimé Al-Hussein alors qu'il était enfant. Apeine ce noble compagnon eût-il quitté lePalais, le cortège des captifs y arriva. On lesprésenta à Ibn Ziyâd, lequel s'adressa toutde suite à Zaynab sur un ton vengeur :«Louange à Allah qui vous a scandalisés,vous a tués et a démenti vos histoires. » Laréponse de Zaynab ne tarda pas et fit trem-bler l'assistance, car elle était très révélatrice: «Louange à Allah qui nous a honorés parSon Prophète Muhammad (pslf) et qui aéloigné de nous la souillure. Il ne fait décou-vrir que le débauché et ne dément que lementeur. Et ce n'est guère notre cas, maiscelui d'un autre». - Et comment considères-tu ce que Dieu afait des tiens?, insista Ibn Ziyâd. - Dieu avait décidé qu'ils meurent, et ils sesont donc dirigés vers leurs demeures. Dieute confrontera avec eux et là, chacun de vousLui présentera ses arguments, dont Il seral'arbitre...» Ibn Ziyâd lui demanda alors : « N’as-tu pasvu ce qu’Allah fit de ta famille et de ton frère? ». Dame Zaynab dit : « Je n`ai vu que lebien. Ce sont des gens qu’Allah enregistracomme martyrs et les voici martyrisés. Allahvous rassemblera un jour et l`on verra à quisera la victoire ».Remarquant un jeune homme parmi les pri-sonniers, ` Ibn Ziyâd se renseigna sur sonidentité. Il lui demanda: - Qui es-tu? - Je suis 'Ali fils d'Al-Hussein, répondit Al-Sajjâd. - Mais, 'Ali Ibn Al-Hussein n'a-t-il pas été

tué?, s’étonna Ibn Ziyâd. - J'avais un frère qui s'appelait Ali aussi. Lesgens l'ont tué, dit Al-Sajjâd. - C'est plutôt Dieu qui l'a tué..., fit Ibn Ziyâdsèchement. - Dieu accueille les âmes au moment de leurmort, répondit Zayn Al-Abidine. L'attitude ferme et les réponses directesd`Ali ibn Hussein (as) excédèrent 'Obeidul-lah ibn Ziyad, lequel s'écria à l'adresse desbourreaux : «Égorgez-le!». Et l’on a voulu letuer quand Dame Zaynab le défendit farou-chement en disant à Ibn Ziyâd : « Tu as suf-fisamment versé notre sang et tu t’en esabreuvé ! Tu ne nous as laissé que lui ! ParAllah, je ne me séparerai guère de lui. Si tuveux le tuer, tue-moi donc avec lui ! »C’est ainsi que, grâce à la bravoure de DameZaynab, Zayn Al Abidîn fut le seul survivantde Karbala parmi la progéniture de l’ImamAl Hussein (as).Ibn Ziyâd quitta le salon pour la mosquée oùil prononça un prône dans lequel il annonçal'assassinat d'Al-Hussein (as) et la victoirede Yazid : «Merci à Dieu qui a mis en évi-dence le vrai et Ses tenants, donné la victoireau commandant des croyants, Yazid, ainsiqu'à son parti, tué le menteur et fils de men-teur et ses partisans». On trouvera rarementdes paroles plus insultantes, cyniques et per-fides à l’endroit des membres purs de lasainte famille du noble Prophète (saw).Abdullah Ibn Afif al-Azdi, qui était dans l'as-sistance, s'indigna de ces propos blasphé-matoires et brisa le rideau de terreur et depeur qu'avait installé Obeidullah entrel'amour envers les Ahl-ul-Bayt (as) et leurspartisans, en s'écriant à l'adresse du Gou-verneur: «Tu te permets de t'installer dansla tribune des justes après avoir osé assassi-ner les descendants des Prophètes!!!» Cesmots retentirent comme un tonnerre auxoreilles d’Obeidullah qui était au zénith del'orgueil de son poste de gouverneur et dansl'ivresse de la victoire perfide qu'il venait deremporter. Pour sauver la face, il ne trouvarien d'autre que d'ordonner l'exécution deson contradicteur….Sa colère vindicative ne s'arrêta pas là. Lelendemain, il exposa la tête d'Al Husseindans les rues de Kûfa pour étouffer dansl'œuf toute nouvelle velléité d'opposition etde résistance à ses agissements. Après quoi,la tête d'Al Hussein et d'autres têtes de mar-tyrs furent expédiées en Syrie, vers Cham, laCapitale du Califat Yazîd Ibn Mu`âwyah .Dans la caravane chargée de cette expédi-tion macabre, se trouvaient les captifs, lesveuves et les enfants de la famille du Pro-phète (pslf); ils marchaient derrière la têted'Al Hussein. Sur ce long trajet, les membres de la familledu Prophète (pslf) ont beaucoup souffert.Une fois, les gens voulaient offrir des dates

sèches aux enfants affamés, mais Dame Zay-nab a refusé en disant : « Je vous remerciede votre sollicitude envers nos enfants affa-més. Mais nous sommes la Famille du Pro-phète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit demanger les aumônes. En aucun cas, il nenous est possible de transgresser ses ordres.» La caravane finit par arriver en Syrie, àDamas, où les agents du Pouvoir omayyadeavaient déjà fait leurs propagandes: «Le Ca-life a remporté une victoire sur un groupe dedissidents dont les captifs sont sur le pointde traverser la capitale». Tout le monde sor-tit pour assister à la procession. Celle-ci par-vint au Château de Yazid. Lorsque Yazidreçut la tête tranchée d’Al Hussein (as), il fitun poème dans lequel il dit : «La tribu desHâchimites (celle du Prophète) s’est amuséeavec le pouvoir. Il n’y a eu ni nouvelles, nirévélations venues de Dieu. Je regrette quemes ancêtres morts à Badr ne soient pasprésents en ce jour de gloire. » Yazid dit à Zayn Al Abidin, sur un ton ven-

geur et avec un air victorieux : «Ô fils deHussein! Ton père a tué mes liens de pa-renté, ignoré mon droit, contesté mon pou-voir. Dieu lui a donc fait ce que tu as vu».L’Imam Al-Sajjâd répliqua sur le champ parun verset coranique: «Nulle calamité n'at-teint la terre ni vous-mêmes, sans que celane soit écrit dans un livre, avant même d'êtrecréé. Voilà qui est facile pour Dieu!» (Coran,LVII, 22). Voilà qui est facile à Dieu. Il en estainsi pour que vous ne soyez pas désespéréspar ce qui vous a échappé ni que vous n'exul-tiez de ce qui vous a été donné. Dieu n'aimepas l'insolent plein de gloriole."Il a dit aussi : "0 fils de Mouawiya, de Hind et de Sukhr, laProphétie et l'autorité ne sont descenduesque pour mes parents, mes aïeux avant quetu ne sois né. Mon grand-père Ali, fils d'AbiTôlib, était à Badr, à Uhud et [à la bataille)des Partis, portant l'étendard du Messagerde Dieu, alors que ton père et ton grand-père portaient l'étendard de l'incroyance.Malheur à toi, Yazîd! Si tu réalisais ce que tuas fait, quel crime tu as commis à l'encontrede mon père et de sa famille, tu t'enfuiraisdans les montagnes, tu étendrais de la cen-dre, tu appellerais au malheur sur toi. An-nonce l'humiliation et le regret quand lesgens seront réunis le Jour du Jugement.’’Yazid a menacé al- Sajjâd qui répondit,d'une voix faible mais claire et ferme : «Yazid ! Les tortures que tu nous as déjà in-fligées ne peuvent pas être surpassées enhorreur par tout ce que ton esprit maladepourrait imaginer. Pour moi, la pire des tor-tures, c'est être en ta présence, avec lesfemmes de la Famille du Prophète sans voilepour préserver leur visage de ton regard vi-cieux. Ne crois surtout pas que ni moi, nimes proches soyons effrayés ou intimidés

par tes menaces. Nous, Gens de la Familledu Prophète, sommes éduqués depuis l'en-fance pour être à même de supporter toutesles épreuves, toutes les souffrances. Ceuxque Dieu aime, Il les soutient dans toutes lesépreuves et, dans l'Au-delà, ils jouiront deSes Faveurs ! ».

Des murmures d'admiration s'élevèrentdans l'assistance……La grand Dame Zaynab s’est adresséeaussi à Yazîd en disant : « Ô Yazid, penses-tu que tu as triomphé sur nous ?...N’as-tupas lu dans le Qur’an où Allah dit : "Si nousaccordons un répit aux incroyants ou si onaccroit leurs richesses, ils ne doivent pas seconsidérer avantagés par rapport aux au-tres…On leur accorde répit pour qu’ils dé-voilent leur vraie face.Ô Yazid, je jure sur Allah que tu n’as déca-pité personne que toi-même, Hussein vitéternellement et tu ne pourras jamais effa-cer notre souvenir ; nous resterons jusqu’àla fin de ce monde.Ceux qui t’ont déblayé le chemin et qui t’ontpermis d’asservir les Musulmans serontceux qui occupent la place inférieure et quiont les soldats les plus faibles. C’est l’alter-native méritée des injustes. Malgré les cala-mités qui m’ont touchée, je trouve que tu essans valeur. Je trouve plus valorisant pourtoi le fait de te tancer et de te réprimander.Mais je le fais car mes yeux sont larmoyants.Quelle chose étrange de voir les nobles duparti de Dieu tués par les affranchis, par leparti du Diable ! Si tu penses que noussommes un gain que tu viens de réaliser, tune tarderas pas à constater que noussommes une perte que tu as subie. C’est àDieu que nous adressons nos plaintes. Dieune traite jamais ses serviteurs injustement.Déploie donc tes fourberies et tous tes ef-forts. Par Dieu, tu n’arriveras pas à effacernotre renommée. Tu n’anéantiras pas notreRévélation. Tu n’atteindras jamais notrerang et tu n’arriveras jamais à laver ta honte.Tes avis sont erronés, tes jours, lorsque lecrieur criera, sont comptés et les armées quitu rassembles seront dispersées. Que la ma-lédiction de Dieu soit sur les injustes. Gloireà Dieu qui a donné au premier d’entre nousle bonheur et au dernier parmi nous le mar-tyre et la miséricorde … »L’Imam Ali ibn Al Hussein- paix sur lui !- aprononcé une homélie historique à Damas,dans la grande mosquée de la ville, semble-t-il. Le jour du discours, un orateur officielse présenta à la tribune pour offrir unelouange en l’honneur de Moawiya et d’AbuSofyan, et dénigrer Ali Ibn Abi Tôlib- paixsur lui !-. Cet orateur osa prétendre que lesmusulmans devaient tout à Moawiya etYazid, que leur bonheur ici-bas et dans l’au-delà était lié au sort des ommayyades. C’està ce moment qu’Ali Ibn Al Hussein- paix surlui !-, se leva et clama à haute voix, sans lamoindre peur:"Malheur à toi, orateur ! Tu as acheté la sa-tisfaction de la créature contre la colère duCréateur, et tu es devenu de ce fait un can-didat à l’enfer". Puis, il se tourna vers le calife pour lui de-mander: "M’autorises-tu à monter à montour sur ces planches, afin que je dise ce quiplaît à Dieu, tout en étant utile à l’audienceet compté comme une bonne œuvre?". L’as-semblée insista pour que le calife l’autorise àparler, si bien que l’Imam monta sur la tri-bune pour discourir. Ali Ibn Al Hussein- paix sur lui !- commençapar se présenter :"C’est moi le fils de la Mecque et de Mina,c’est moi le fils de Zamzam et de Safa, c’estmoi le fils du Messager de Dieu, c`est moi lefils du Maître des croyants, c`est moi le filsdu Maître des martyres Al-Hussein !…"Puis, il dit: "Ô les gens, Dieu nous a donnésix choses et a apposé notre supériorité(nous la famille prophétique) par septchoses : il nous a donné : la science, la man-suétude, la magnanimité, l’éloquence, lecourage et l’amour dans le cœur descroyants.

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Après la tragédie de KarbalaLa famille de saint Prophète (psl) en captivité

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L’ARBA’INL’occasion de rendre une visite pieuse à l’Imam Hussein (as)L

e 20 du mois de Safar (deuxièmemois lunaire), c`est l’Arba`in,c’est-à-dire le 40ème jour du sa-

crifice suprême de l’Imam Hussein (as),petit-fils du Prophète Mouhammad(saw), qui a souffert le grand martyre àKarbala (Irak), suite à son soulèvementcontre la tyrannie pour rétablir la sunnade son grand-père, comme il l’a signalélui-même. L’Arba’in est ainsi l’occasionde la visite pieuse de Sayyidina ImamHussein (as), le petit fils du noble Pro-phète (pslf), 40 jour après son martyreà Karbala en Irak. L’histoire a retenu, en effet, que le pre-mier visiteur de sa tombe est Jaber IbnAbdallah Ansari, distingué compagnondu noble Prophète (pslf). Il est arrivé àKarbala le 20 du mois Safar (soit exac-tement 40 jours après l’odieux assassi-nat du Maître des martyres, l’ImamHussein Ibn Ali Abi Tôlib).Après avoir fait une ablution totale

dans le fleuve de l’Euphrate, il s`est di-rigé à pieds nus vers la tombe de Sayyi-dina Hussein (as). Les larmes aux yeux,il a prononcé des salutations aux 72martyrs de Karbala, dont 18 membresde la famille du saint Prophète (pslf)).Il s`est rappelé, à propos de Hussein(as), les paroles du Messager de Dieu(pslf) qui l`appelait ‘’Mon fils’’. Le Pro-phète (paslf) disait : «Hussein est demoi et je suis de Hussein. Oh Allah,aime celui qui aime Hussein ! » Par lasuite, la visite pieuse de l`Arba`inl’Imam Hussein (as) est devenue unecoutume que les Imams de la noble des-cendance du saint Prophète (pslf)conseillaient à tous. Depuis lors, du-rant maintenant 14 siècles, chaqueannée, le 20 du mois Safar, les gens, paramour pour le Messager de Dieu et safamille, parcourent à pieds un long tra-jet pour visiter les martyres de Kar-bala, pour se rappeler le vrai djihad. Lescérémonies de l’Arba’in de l’Imam Hus-sein (as) sont ainsi célébrées chaqueannée à Karbala, avec la participationmassive des musulmans et des non mu-sulmans venus de tout l’Irak et d’autrespays. De nombreux Irakiens venus desdifférentes provinces se mettent enmarche vers Karbala en signe de sym-pathie envers la caravane des prison-niers de l’Ahl-ul-Bayt (sainte famille duProphète, pslf) conduits à travers unepénible marche sur plus de 2.000 kilo-mètres jusqu’à Damas, au palais dumaudit Yazid. Pour avoir une idée decette procession qui s’amplifie au fil dutemps, un bilan évalue par an, au seultitre des années 2009 et 2010, le nom-bre des pèlerins ayant visité l’ImamHussein (as) à l’occasion de l’Arba’inentre 10 à 14 millions.Le mouvement de l’Imam Hussein (as)avait pour objectif une révolution dansla communauté et dans l’Histoire. Il adémontré le vrai djihad, le sacrificetotal pour sauvegarder l` islam pur, lecombat contre injustice, etc. En effet ,c'est bien grâce au martyre du petit-filsdu noble Prophète (pslf) à Karbala quel'islam est toujours vivant, et c'est d'ail-leurs là un des sens du fameux hadithgravé à l'entrée de la mosquée de Sayyi-dinâ Hussein au Caire (Egypte) : "AlHussayn est de moi et je suis d’Al Hus-sein" (Al Hussein min-nî wa anâ min AlHussein ): le Prophète- Dieu le bénisse,lui et les siens !- représente ici tout l'is-lam et Al Hussein (as) représente le dji-hâd , et en particulier le djihad ultimequ'il mena à Karbala le jour del'Achoura, un djihad incluant le sacri-fice total de tout ce qu'il pouvait avoir àsacrifier, sans rien compter ni épargner,pas même son innocent nouveau-né."Si la religion de mon grand-père ne

peut demeurer droite qu'au prix demon assassinat, ô sabres, ôtez-moidonc la vie", clama Hussein à Karbala(as). Sans ce sacrifice suprême, l'islamque nous connaîtrions aujourd'hui se-rait l'islam de Yazîd, petit fils d`Abou-Soufyan ou, même pire encore, unislam qui n'aurait pas plus à voir avecl'islam de Mohammad- Dieu le bénisselui et les siens !-, que le judaïsme actueln'a à voir avec la religion de Moïse oules églises chrétiennes avec la religiondu Christ. Mais le sang versé à Karbalasecoua la communauté musulmanetout entière de sa torpeur.L'islam doit ainsi sa naissance au Pro-phète Mohammad-Dieu le bénisse lui etles siens !-, mais il doit sa survie au dji-had et au sacrifice de Hussein (as) etdes siens, à Karbala, le jour del’Achoura.C’est pour assurer la pérennité de ce

message que ses adeptes organisent descérémonies de deuil pour garder vi-vante l`histoire de l’Imam Hussein et leprendre comme exemple, de maintenirvivant l'esprit du djihad et du sacrificedans la voie de Dieu et de l'humanitévéritable.A notre époque surtout, les musul-

manes ont besoin d`une bonne claire-voyance religieuse. Le vrai djihad, cen`est pas ce que font les Takfirites ac-tuels qui font une dissidence au sein decommunauté, tuant des foules de mu-sulmans innocents par des explosifs,considérant de tels agissements commedjihad et actes de piété ! Le djihad doitêtre, au contraire, contre l`injustice, latyrannie, les arrogances, etc.Sayyidina Hussein (as) a appris de sonpère (l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib) com-ment assister l’Islam lorsqu’il a étéabandonné par certains musulmans.L’Emir des croyants, l’Imam Ali Ibn AbiTôlib (as), disait à ce propos : « Je mesoumettrai tant que les affaires des Mu-sulmans seront respectées et tant que jeserai le seul à être traité injustement ».L’Imam Hussrin (as) a appris égale-ment de son père comment assumer lesresponsabilités de toute la Nation isla-mique malgré toutes les souffrancesqu’il subissait et toutes les conditionsdures et difficiles qui l’entouraient. Il lefaisait car son but était d’assister le vrai.Ali Ibn Abi Tôlib (as) l’a exprimé en di-sant : « J’ai craint, au cas où je n’assistepas l’Islam et les Musulmans, d’y voirune faille ou une fissure qui constitue-raient pour moi une catastrophe plusgrande que celle qui s’abattrait sur moien n’obtenant pas votre califat qui n’estautre que plaisir pour un nombre réduitde jours qui ne durent que pour peu dejours qui finissent par se dissipercomme le mirage ou les nuages. Alors,je me suis mis en action jusqu’à l’éta-blissement de la vérité et la chute del’erreur ». Les musulmans ont célébré, tout aulong de leur histoire islamique, les cé-rémonies de deuil pour les martyrs deKarbala et en suivant l'exemple du Sei-gneur des martyrs (as) et en tirant leçonde l'événementde Karbala, lalutte contre latyrannie desgouverneurs etdes oppres-seurs. Une telleidéologie etpensée a fait unélément révo-lutionnaire quilutte contre latyrannie et quine laisse aucunrepos aux op-

presseurs. Dans le mouvement isla-mique de l'Iran, guidé par l'Imam Kho-meiny (Ra), tout comme tous les autresmouvements à caractère religieux lan-cés par les Iraniens, le soulèvementd'Achoura et la leçon tirée de l'ImamHussein (as) jouent un rôle essentiel etimportant et constituent le principalfacteur de la victoire, de la survie et duprogrès de la révolution islamique. Et l'Imam Khomeiny-Dieu ait pitié deson âme !- nous recommande « Je conjure et supplie instamment lespeuples musulmans de s’attachercomme il se doit, de tout leur cœur etde toute leur âme, en faisant don d’eux-mêmes et des êtres qui leur sont chers,au Prophète(psl) et aux Imams de la fa-mille du Prophète (p) et à la culture po-litique, sociale, économique et militairede ces illustres Guides de l’humanité.Qu’ils ne négligent jamais les cérémo-nies de deuil du Seigneur des oppriméset Prince des martyrs, Sa SeigneurieAbû ‘Abd Allah al Hussein- que les bé-nédictions de Dieu, des Prophètes, desAnges et des hommes de bien soientabondamment répandues sur son nobleet vaillant esprit !Qu’ils sachent que l’ordre donné par lesImams-que la Paix soit avec eux-, decommémorer cette épopée historiquede l’islam ainsi que les imprécations etmalédictions à l’encontre des oppres-seurs des Gens de la Demeure sont laclameur héroïque des peuples face auxgouvernants iniques tout au long del’histoire et pour l’éternité.Sachez que les malédictions, impréca-tions et clameurs en raison de l’iniquitédes Omeyyades-que la malédiction di-vine soit sur eux !-, alors qu’ils ont dis-paru et pris le chemin de l’Enfer, estune clameur à la face des oppresseursdu monde entier ; et maintenir cetteclameur vivante détruit l’oppression.Et il faut ponctuer fortement et sans re-lâche les lamentations et les poèmes dedeuil ou de louanges au Prophète (psl)et des Imams de Vérité- que la Paix soitavec eux !- par des rappels des calami-tés et iniquités des oppresseurs de touteépoque et de tout lieu : en ce siècle, siè-cle de l’oppression du monde musul-man par l’Amérique, l’Unionsoviétique…Nous devons tous savoir que le facteurd’unité entre les musulmans, ce sontces cérémonies [à caractère] politiquesqui préservent l’identité communau-taire des musulmans, et en particulierdes fidèles des douze Imams- que lesBénédictions et la Paix divines soientavec eux !-.(Imam Khomeiny, Testament Politico-spirituel)Imam Khomeiny (Ra) disait : « La com-mémoration du martyre de l’ImamHussein (p) est, en fait, si fondamentalepour la religion de Dieu que l'on peut,sans hésiter, affirmer que c'est grâce aumartyre de Karbala et à sa commémo-ration que l'islam est toujours vivant. »

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Evènement

Et Dieu nous a donné la supériorité pour sept raisons: leProphète choisi Mohammad est de nous, le véridique AliIbn Abi Tôlib est de nous, l’oiseau céleste (Ja’far ibn AbiTalib) est de nous, le lion de Dieu et de son Prophète(Hamza ibn Abd al-Muttalib) est de nous, les deux des-cendants (Hassan et Hussein) sont de nous, enfin leMessie ( Imam Al Mahdi) est de nous ".L’influence du discours de l’Imam sur l’assemblée fut siforte que les ommayades durent l’interrompre en faisantretentir l’appel à la prière (adhan). L’Imam, par respectpour le Nom du Très Haut, se tut. Quand le muezzin enarriva à dire "Je témoigne que Mohammad est le Pro-phète de Dieu", l’Imam s’adressa au muezzin, en reti-rant son turban: "Par le droit du Prophète que tu as invoqué, tais-toi!".Puis, s’adressant à Yazid ibn Moawiya, l’Imam dit:"Est-ce que ce Prophète noble et glorieux est ton grand-père ou le mien? Si tu dis que c’est le tien, tout le mondesaura que tu aurais menti, et si tu dis que c’est le mien,alors pourquoi as-tu assassiné mon père et volé sesbiens? Et emprisonné ses femmes?" Puis, il continua son discours jusqu’à ce que l’assembléese sépare dans le désarroi le plus complet.Les membres de la famille du Prophète (pslf) en capti-vité sont retournés en prison. La fille de l’Imam Hus-sein, Soukaïna surnommée Roukhaya qui n`avait que 3ans, mourut de ses blessures et de chagrin et a été en-terrée dans le même endroit à Damas… Trop de rumeurs circulaient à propos du sort cruel quele calife avait infligé à la Famille du Prophète (pslf). Desfemmes allaient même jusqu'à traiter de lâches leursmaris parce qu'ils ne s'opposaient pas au tyran. Yazidavait perdu le sommeil. Il craignait maintenant sérieu-sement d'être renversé.Alors, il décida de faire sortir de prison les survivants dumassacre. Il affirma publiquement qu'on l'avait trompé,que Hussein (as) n'était pas aussi rebelle qu'on le luiavait dit. Il jura que jamais il n'avait ordonné qu'on tuele petit-fils du Prophète... Il offrit à Ali Zayn Al Abidine,à Zaynab, à Kolsoum, à toutes et à tous, de leur donnertout ce qu'ils pourraient souhaiter. La seule chose qu'ilsdemandèrent fut qu'on leur restitue les pauvres biensqu'on leur avait volés. Ils emportèrent avec eux ces re-liques, et aussi les têtes des Martyrs.Voyageant de nuit, et accompagnés d'une escorte quiéloignait d'eux tous les importuns, ils revinrent sur lelieu du Sacrifice, dans la plaine de Karbala. Ils enterrè-rent les têtes auprès des corps des Martyrs. C`était 40jours après Achoura, jour connu sous le nom Arba’in. Legrand compagnon du Prophète (pslf), Jabir Ibn Abdal-lãh Ansari, arriva lui aussi ce jour à Karbala pour visiterle tombeau de l`Imam Hussein (as). Le peuple, il faut le dire, après avoir été passif ou igno-rant, commença à organiser des manifestations contreYazid et tout le pouvoir Omeyyade pendant une dou-zaine d'années. Un an après le sacrifice de l'Imam Hus-sein (as), les habitants de Médine se soulevèrent contrele dictateur impie. Ils démirent son gouverneur, qu'ilsremplacèrent par Abdallah, fils de Hanzalah. L'arméede Yazid attaqua la ville du Prophète (pslf). Yazid livra lacité à ses soldats durant trois jours. Plus de dix-septmille Médinois furent massacrés, les maisons et les ma-gasins pillés, et les femmes musulmanes violées. C'esten conséquence de ces actes sordides de Yazid que le «Soulèvement et le Sacrifice » de l'Imam Al Hussein (as)touchèrent les cœurs des gens, et que leur impact allagrandissant chaque jour un peu plus.L'année suivante, un autre soulèvement eut lieu. Le chefdes insurgés était Abdallah, fils de Zubaïr. La mêmearmée qui avait sévi dans la ville sainte du Messager deDieu marcha sur la Sainte Mecque, où le fils de Zubaïrs'était retranché. Les catapultes, les balistes et autresmachines de guerre de l'armée omeyyade lancèrent tantde projectiles contre la Sainte Kaaba qu'un mur s'effon-dra et qu'un incendie ravagea la Maison de Dieu. Dansles jours qui suivirent cette profanation inexpiable,Yazid mourut.Au début, le Soulèvement de l'Imam Al Hussein (as) futconsidéré comme un mouvement révolutionnaire finis-sant par un bain de sang ; mais avec le temps, il finit parrassembler un grand nombre de gens qui étaient prêts àse sacrifier pour la cause de la Vérité, et par amour etrespect pour les Ahlul-Bayt. C'est pour cette raison queMo`âwiyah avait mis son fils Yazid en garde contre toutetentative de confrontation. Mais finalement, le tempé-rament haïssable et vaniteux de Yazid l'aveugla et l'em-pêcha de distinguer la maladresse de la préservation deses intérêts. Selon Ibn Kathir, lorsqu'on lui demanda s'ilétait licite de maudire Yazid, Ahmad ibn Hanbal, l'undes quatre ‘’moujtahed’’ sunnites, répondit :- Comment ne maudirais-je pas celui que Dieu Lui-même maudit ?Le Noble Prophète (pslf) dit : " Assurément, il existe

dans les cœurs des Mu'minin (croyants), par respectpour le martyre d'Al Hussein (as), une ardeur qui nes'apaise nullement ".

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Réflexion

ASSALÂMOU ALAYKOUM, CHEIKH SANGARÉ !

‘’Devons-nous célébrer l’Arba-îna comme nous avons

commémoré l’Achoura ?’’« Hussein (AS) est la lampe del'orientation et le bateau du salut.Le visiteur de son mausolée purest largement récompensé par leSeigneur. »

Oui, nous devons célébrerl’Arba’ina de l’Imam Hussein(as). Le Messager de Dieu(p)a dit : « Hussein (p) fait par-tie de moi-même et moi-même je fais partie deHussein. Que Dieu aimecelui qui aime Hussein ! ».Déclaration de haute portéeque cette parole prophétique!Relativement, le 20 du moisde Safar, après la commémo-ration de l’Achoura le 10 Mo-harram, la communautéchiite du monde célèbre lequarantième jour du mar-tyre du petit-fils chéri duProphète (p) afin que l’on serappelle, à travers cet actede souvenir et de foi, la per-sonnalité de l’Imam al-Hus-sein(p). Haute personnalité,en effet, que celle de l’ImamHussein (p), réformateur,sauveur et dirigeant isla-mique qui a affirmé la di-gnité sur la voie du Message.En mettant le Message et sescontenus doctrinaux, cultu-rels et légaux devant la Na-tion, il voulait inciter celle-cià ne pas s’incliner devant l’il-légalité. A l’occasion donc del’anniversaire du quaran-tième jour (‘’Arba-îna’’) deson odieux assassinat, nousrencontrons l’Imam al-Hus-sein(p). Nous ne sentons passon absence par rapport ànous, bien qu’il soit tombéen martyr il y a quelquesquatorze siècles. La présencede l’Imam al-Hussein(p)dans tous les épisodes decette histoire, son rayonne-ment dans toutes les ténè-bres de l’histoire, continuentde s’imposer sur toute âmequi raisonne, sur tout cœurqui aime et sur l’action quis’élance, qui relève le défi etqui affronte le défi.Nous sentons que l’Imam al-Hussein(p) est présentparmi nous, car il était le ré-

volté de l’Islam, son Imam etson martyr. Il est vrai qu’ilest tombé en martyr à Kar-balâ et qu’il y a été enterréavec la pure élite que consti-

tuaient les membres de sa fa-mille et ses compagnons.Pourtant, il était le martyr detoute la Nation et de toutl’Islam. Karbalâ’ ne l’a pasréduit à sa seule géographie,mais il a englobé le mondeentier à travers l’universalitéde l’Islam, cet Islam quel’Imam al-Hussein(p) voulaitréformer en réformant laNation de son Grand-père(p). Comme son Grand-père(p), il portait le Message etdisait : « Seigneur ! Dirigemon peuple sur le droit che-min car ils ne savent pas cequ’ils font». Comme sonGrand-père qui souffraitpour ceux qui n’ont pas étéouverts à l’Islam, il souffraitpour ceux qui soutenaientYazîd et Ibn Ziyâd et qui mé-riteront l’Enfer à cause de cesoutien. Il a dit : « Je ne me suis passoulevé de gaîté de cœur, nipar arrogance. Je me suissoulevé pour réformer la Na-tion de mon grand-père, leMessager de Dieu. Celui quim’accepte ne fait qu’accepterle vrai. Et c’est à Dieu que re-vient la rétribution pour levrai ». Comme les prophètes,al-Hussein (p) a donc appeléà la réforme et il voulait or-donner le convenable et in-terdire le blâmable. Cettegrande commémoration (del’’’Arba-îna’’) avec laquellenous vivons al-Hussein(p)en tant qu’Imam, en tant quebien-aimé et en tant que di-rigeant, continue de renou-veler en nous la foi enl’Islam. Elle nous incite à ledéfendre et à refuser l’op-pression et l’arrogance. Nousdevons faire de la commé-moration de l’Imam al-Hus-sein (p) une révolution dansl’action de l’homme pour ladignité et pour la défense del’Islam et de tous les Musul-mans.

Ô Dieu ! Sois pour TonAmi, l'argument, filsd'Al Hassan (AlMahdi)- que tesprières soient sur lui etses pères durant cetteheure et à toute heure!-, un Protecteur, unGardien, un Chef, unDonneur de victoire,un Guide, un Seigneurjusqu'à ce qu'il résidesur terre sanscontrainte et qu'il s’y

réjouisse longuement par TaMiséricorde, ô Toi le PlusMiséricordieux des miséri-cordieux.

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C’est le 02 Moharram 1435(06 novembre 2013) que letrès charismatique Ayatol-

lah Taheri a rendu l’âme dans unhôpital de Téhéran où il avait étéadmis de longues semaines du-rant pour être soigné d’uneéprouvante maladie. A 95 ans, auterme d’une longue vie au serviceexclusif du Seigneur des mondes,le sincère serviteur d’Allah qu’ilfut est ainsi allé rejoindre sa der-nière demeure. ‘’Certes, nous ap-partenons à Dieu ; certes nous luiferons retour’’. L’Ayatollah Taheri est né un jourde 1917, dans un quartier trèsfroid où, en hiver, la neige atteintson niveau le plus élevé, dansune des familles religieuses desmilieux ruraux pauvres de la ré-gion des villages de Hamadan.Région très difficile au regard dela rigueur de son froid. L’annéede sa naissance fait de lui, à lafois, un contemporain et un cadetde 15 ans de celui qui sera plustard célèbre sous le nom de l’Aya-tollah Khomeyni né, lui, en 1902.L’enfant Taheri est prénomméAbou Tourab, qui signifie littéra-lement le ‘’père du sol’’ et qui, entant que terme générique, recou-vre au plan spirituel les titres etles attributs de l'Imam Ali IbnAbi Tôlib (as). Il y avait làquelque chose de prémonitoiredans son destin de religieux. Du-rant Son enfance et son adoles-cence, il a été engagé dansl'élevage et l'agriculture. Maisc’est surtout son attachement à lareligion qui sera le très détermi-nant de sa vie dès son adoles-cence. Cela se traduisait pour luipar le fait de ne pas dormir lanuit, moment de ferveur dansl’attachement à Allah, et par l’as-siduité à fréquenter la mosquéeet à être ouvert aux croyants en celieu. Inutile de signaler qu’il adonc toujours été associé à laprière collective et que son ca-ractère religieux s’est en consé-quence raffermi au fil du temps.

De sa part, c’est une conduite quine passait point inaperçue, sur-tout qu’à cette époque, il n'y avaitque trois personnes de son villagequi avaient appris à lire le glo-rieux Coran. Ainsi, son intérêt àapprendre et à enseigner le saintCoran était très évident. La pro-vidence le favorisera dans ce do-maine. En effet, il devient, defaçon permanente, le serviteur del’imam de la mosquée, qui estconvaincu de son engagement re-ligieux. L'imam du village,convaincu de sa piété, ne tardepas à lui proposer d’épouser safille. Ce qui est vite fait. Le ma-riage conclu la petite famille vints’installer au chef-lieu de la ré-gion, à Hamadan, pour mieuxapprendre les sciences islamique.Puis s’ouvre pour le jeune Taherile stade d’approfondissement dessciences islamiques, ce quil’amène à se diriger sur la villesainte de Qom. C’était en1950.A l’époque, officiait à Qom lahaute autorité religieuse en Iran,l'ayatollah Boroujerdi. Le jeuneTaheri devint vite un de ses meil-leurs disciples. Il a pu ainsi étu-dier et enseigner en même temps.

C’est une période dyna-mique qui commence danssa vie. Il est un conférencieret un spécialiste de l'islamreconnu à qui nombre degens ont recours. Ses activi-tés de pédagogue le condui-sent, au fil du temps, àformer un grand nombred'étudiants qui gardèrent delui un souvenir impérissable.Pendant cette période, com-mence la construction d’unemosquée, lieu appropriépour enseigner et propagerl'Islam. Il faut noter que Ta-heri ne limite pas son enga-gement sur la voie d’Allahaux seuls enseignements dessciences islamiques. Il luiapparaît vite nécessaired’œuvrer à l’améliorationdes conditions de vie des fi-

dèles. Ainsi, il juge très impor-tant de construire des ponts etdes routes et d’autres servicespublics à la population.Devenu Ayatollah, Taheri changeson prénom : à la place d’AbouTourab, il a choisi le prénom deTourab Ali qui signifie ‘’Sous lesol de l'Imam Ali’’. La justifica-tion est fort compréhensible :Abou Torab est le nom de ImamAli (as) et Torab Ali est désormaisson nom à lui parce qu’il se consi-dère comme esclave d’Allah, enmême temps que soldat et élèvedans la doctrine de l’Imam Ali(as). Cet acte traduit de sa partune grande humilité et une mo-destie indéniable. Pas alors sur-prenant qu’il restât Il durant plusde 40 ans l'imam d'une mosquéeau nom évocateur de ‘’Saheb az-zaman’’ (c’est-à-dire une mos-quée baptisée au nom du 12 eImam issue de la lignée sanctifiéedu noble Prophète). Cette mos-quée, il faut le savoir, a étéconstruite dans la partie pauvrede la région, en banlieues de laville il y a 45 ans auparavant.Mais, maintenant, comme unsigne de bénédiction divine, la

mosquée se situe dans le centre-ville.L'ayatollah Taheri a eu cinq filset une fille. Les prénoms des cinqfils sont : Mohamed Sadegh , Mo-hamed Hassan , Mohamed Hos-sein , Ahmed , Mahmoud. Onaura facilement noté que les cinqfils ont tous leurs prénoms appa-rentés à celui très prestigieux dunoble Prophète de l’Islam. Quantà l’unique fille, elle s’appelleBatul, parfaite homonyme deZahra (as), fille du ProphèteMouhammad et la dame la plusprestigieuse du monde. L’Ayatol-lah Taheri a ainsi dédié l’ensem-ble de sa progéniture à la noblefamille de notre Prophète. On envoit aujourd’hui les effets béné-fiques. En effet, son premier fils,un homme très spirituel, est au-jourd’hui l'imam de mosquée. Unautre de ses fils est actuellementle Directeur d’une grande Fonda-tion culturelle et scientifique isla-mique dans la sainte ville deQom.De constat unanime, il est relevéque les caractéristiques les plusimportantes des membres de lafamille Taheri héritée du pèresont : être toujours pur et en étatd’ablution rituelle (ce que fut lecas de Papa durant 60 ans), éta-blir toujours deux rakats aprèsavoir fait les ablutions, résoudreles conflits et construire la paix,rendre visite régulièrement lesmembres de la famille, lesproches et les intimes, être assiduaux prières collectives même sielles doivent se faire à la maison,éviter les péchés (surtout enprivé) et porter un intérêt évidentaux questions scientifiques et re-ligieuses au lieu de s’adonner à lamédisance.L'ayatollah Taheri a toujours faitpreuve de générosité à l’égard desplus démunis. Il a ainsi aidébeaucoup de familles très pau-vres, surtout de façon invisible.Beaucoup ne le surent que pen-dant sa maladie, puis après sa

mort. C’est sans doute pourtoutes ces raisons que Dieu l’agardé en vie pendant longtemps.Mais, parole d’Allah, toute âmegoûtera à la mort. Nous devonsdonc accepter avec foi son rappelà Dieu. Fait notoire, avant samort, tous ses biens (maisons,terrains, etc.) ont été consacrésaux œuvres sociales et humani-taires, singulièrement au profitdes étudiants islamiques.

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Nécrologie

Encore une victime notoirede la mécréance liguéecontre la noble Résistance

du Hezbollah. Le CommandantHassan Hawlo Lakkis a été lâche-ment assassiné dans la nuit demardi (o3 décembre) à mercredi(04 décembre 2013) devant sondomicile dans la banlieue Sud deBeyrouth alors qu’il était de re-tour de son travail vers minuit. Ungroupe connu sous le nom de « labrigade des libres de sunnites àBaalbeck » a revendiqué sur Twit-ter l’assassinat du leader Lakkis,selon le site d’informations Inews.Ce site a publié le communiquédudit groupe qui a revendiquél’attentat contre le martyr Hassan. Le perfide assassinat du Com-mandant Hassan Hawlo Lakkisrallonge ainsi la longue liste desnobles martyrs dont sont fiers laDirection et le peuple de la digneRésistance libanaise. Son sangversé est une raison de plus de

tenir ferme face aux complots cri-minels fomentés de l’extérieurcomme de l’intérieur par des en-nemis sans foi ni loi. Dans uncommuniqué, c’est l’ennemi is-raélien que le département des re-lations médiatiques du Hezbollaha accusé d’être derrière cet assas-sinat. « Le frère combattant Has-san Lakkis a passé toute sa viedans les rangs de cette Résistancehonorable. Il fut un combattantcréatif, un commandant qui aspi-rait au martyre. Il était aussi lepère d’un martyr lors de la guerrede juillet 2006 », souligne le textedu communiqué.Et de poursuivre : « L’accusationdirecte est effectivement lancéecontre l’ennemi israélien qui a es-sayé, à maintes reprises et dansplusieurs régions, de tuer notrefrère martyr, mais ses tentativesétaient toujours vaines à l’excep-tion de celle d’hier. Cet ennemidoit assumer la responsabilité et

les répercussions de cecrime odieux et des as-sassinats répétitifs desdirigeants de la Résis-tance et de ses cadres ».Le Hezbollah a enfinprésenté ses condo-léances à la famille dumartyre : « Cette Résis-tance, qui a offert sesmeilleurs commandantset combattants sur lavoie de la liberté et de ladignité, (…) affiche sasolidarité et sa fierté à lafamille patiente du mar-tyre ». Le Mouvement de la Résis-tance islamique a appelé lesLibanais à participer largementaux cérémonies organisées ensouvenir du noble martyre.Celles-ci ont eu lieu, le vendredi20 décembre, au ‘’ComplexeSayed Al Choada’’ au sud de Bey-routh. Le leader du Hezbollah,Sayyid Hassan Nasrallah, a saisi

l’occasion pour prononcer un dis-cours sur les nouvelles règles dedissuasion de la Résistance liba-naise face au régime sioniste.Tout le personnel de l’Agence‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ etla Rédaction du journal ‘’La Sa-kina-Achoura’’ se joignent auHezbollah pour invoquer Allahqu’Il accueille Hassan Hawlo Lak-kis dans son paradis éternel.

Le Commandant Lakkis, comme son fils, est tombé en martyr

L’Association Fatimatou-Zahra (as) plest endeuillée: elle a soudainement

perdu une de ses militantes lesplus engagées. Mme Kanté Ma-riam Keïta, militante assidue etfidèles aux activités islamiques,a en effet tiré sa révérence le 26novembre 2013 à N’Tomikoro-bougou (Commune III du Dis-trict de Bamako). Elle avait 28ans. La triste nouvelle a plongéla Présidente, Mme Bah HawaTouré, et ses camarades dansune profonde douleur. Toutesles sœurs et les camarades por-tent encore un lourd deuil.En rejoignant sa dernière de-meure, Mariam laisse à toutel’Association l’image d’unesœur sérieuse, pieuse et socia-ble. Sa tempérance, ses conseilset son esprit de solidarité ontfait d’elle un personnage donton ne se lassait pas de la com-pagnie. On se souviendra d’ellecomme d’une militante engagéesur le chemin d’Allah, toujoursprête à sacrifier son temps etson énergie pour mieux mériterle doux regard du Seigneur desmondes. Difficile d’oublier saconduite exemplaire et sonamabilité à toutes épreuves.Mariam Keïta laisse derrièreelle un mari inconsolable et unfils. A sa famille durement éplo-rée, l’Association Zahra (as)présente ses condoléances lesplus attristées et prie pour lerepos éternel de l’âme de la dé-funte.. Tout le personnel de l’Agence

‘DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ etla rédaction du journal ‘’La Sa-kina-Achoura’’ s’associent audeuil des familles éplorées etprient pour le repos des âmesdes défunts. Que Dieu bénisseéternellement leurs âmes hum-bles!

Page noireL’Ayatollah Taheri s’en est allé !

Mme KantéMariam Keïta

n’est plus!

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International

Le premier souffle desoulagement sembleavoir été enregistré

d’abord à Washington. Eneffet, dans une déclarationà la Maison blanche, leflegmatique présidentaméricain s’est félicitéd’avoir « pour la premièrefois depuis une décennie »,obtenu un recul iranien,non sans reconnaître aus-sitôt à Téhéran le droit «d’accéder à l’énergie nu-cléaire pacifique, commetoute autre nation ». Pa-role frappée au coin dubon sens que BarackObama appuie immédiate-ment par un « C’est unepremière étape importante» comme pour signifierque « nous allons conti-nuer sur cette lancée qui al’air de donner des fruitssûrs. » Quant à l’autre lar-ron occidental engagé sansretenue dans le bras de fercontre l’Iran islamique, leprésident français Fran-çois Hollande, il se félicitedans un communiqué quec’est un pas importantdans la bonne direction :«L'accord intérimaireadopté cette nuit repré-sente un pas importantdans la bonne direction etconstitue une étape versl'arrêt du programme mili-taire nucléaire iranien, etdonc vers la normalisationde nos relations avecl'Iran». Côté israélien, laréaction, pour le moinsoutré de Benyamin Neta-nyahou, a pris les accentsde la réplique du berger àla bergère, en disant quel’accord de Genève du 24novembre n’est rien demoins que « une erreurhistorique » et que « lemonde est devenu moinssûr qu’auparavant ». L’on aura compris que,face à l’Iran, sur l’épineuse

question nucléaire et surd’autres sujets qui fâchent,les Occidentaux ont main-tenant une approche auxantipodes de l’analyse etde la volonté de l’Etat hé-breux. C’est la grande ré-vélation faite au mondeahuri. Autant l’Occident sefélicite d’avoir enfin pu re-prendre langue avec l’Iranet d’avoir réussi à aboutir àun acte civilisé, autant Is-raël se mure de plus enplus dans ses inquiétudessécuritaires congénitales.Le pauvre John Kerry, se-crétaire d’Etat américainqui ne passe pas pour êtreun mou, encore moins unpartisan de l’Iran, est au-jourd’hui contraint à se dé-mener comme un beaudiable sur l’arène interna-tionale pour prouver labonne foi de l’administra-tion Obama dans l’affaire.Son homologue français,Laurent Fabius, a, depuis,perdu son latin. Les pas detango que les chefs de ladiplomatie des 5 + 1 ontesquissés à Genève sontfortement contrariés par leprotégé Netanyahou quine veut même pas leur re-connaître la plus petite in-telligence dans l’action.Mais, quitte à se discrédi-ter totalement, les 5 + 1 nepeuvent plus faire ma-chine arrière sans risquerde donner raison à l’Iranau double plan légitime etmoral. Tous calculs faits,l’Amérique et ses alliés eu-ropéens ne souhaitentpoint se hasarder à souffrirune telle perte d’image, onle voit bien car, à l’évi-dence, la République isla-mique d’Iran a montré sabonne foi en paraissantaux yeux de l’opinion in-ternationale comme déter-minée à négocier ; ce quibalaie tous les soupçons

savamment entretenuscontre elle par les protago-nistes de l’autre camp.

Face à l’Iran isla-mique, l’Occidentconnaît pertinem-ment ses limites

Certains analystes occi-dentaux en sont mêmemaintenant à parler ou-vertement de revirementdans la position des Etats-Unis dans la région duProche et Moyen-Orient etdans le monde. Ces intel-lectuels, dont il est difficilede douter de l’honnêteté,expliquent cela par plu-sieurs faits. D’abord, c’estun fait que malgré une dé-bauche d’énergies des ser-vices secrets américainsqui ont utilisé des trésorsde moyens subversifs sou-vent insoupçonnés, malgréla frénésie déstabilisatricede leur diplomatie et quoid’autres en coalition avecleurs alliés, les Etats-Unisn’ont pas pu renverser lerégime islamique de l’Iranaprès plus de 30 ans d’em-bargo sans cesse renforcé.S’y ajoute qu’il y a au-jourd’hui en Europe unenouvelle réalité géostraté-gique en raison de la criseéconomique. Il y a aussique, malgré l’impression-nante puissance de feudont l’Amérique disposedans chaque région dumonde, les Etats-Unis ontquasiment échoué danstoutes leurs guerres dé-clenchées çà et là. Plusloin, sans le moins dumonde citer l’embargo surCuba (qui dure depuis1961), c’est le Vietnam, laCorée, etc. Aujourd’hui, cesont les guerres directes enAfghanistan et en Irak et,aussi, leurs guerres indi-rectes comme celles auLiban et à Gaza avec l’in-tention, inavouable, de re-

modeler la carte du MoyenOrient pour servir et pro-téger leurs intérêts,comme le laissait entendredéjà, sans vouloir l’affir-mer, Mme Rice, ancien se-crétaire d’Etat américain.Et puis, il y a ce qui est à lafois bourbier et syndrome,la guerre en Syrie où lesEtats-Unis ont encoreéchoué, c'est-à-dire qu’ilsne sont pas loin d’essuyerla défaite sans appel et deperdre dangereusement laface dans toute la région.Assurément, une telleAmérique ne veut pas alleren guerre. Elle est épuisée.Last not but the least, l’au-tre raison est que l’Amé-rique, avec elle toutl’Occident, a conscienceque l’Iran islamique n’estl’Irak de Saddam Husseinet encore moins la Lybiede Moammar Kaddhafi. LaRépublique islamique acertes souffert de l’em-bargo mais, comme le ro-seau, elle a plié sansjamais rompre. En plus, lepays de Sayyid Khameneia réussi à démontrer aumonde entier, durant cesdernières décennies (etsiècles, si l’on remonte laglorieuse histoire de laPerse), qu’il sait se mon-trer d'un sang-froid re-marquable, olympienmême. Et puis, encercléede toutes parts par despuissances régionales quisont toutes des alliées,sinon des obligées de l’Oc-cident, la conduite de laRépublique islamiqued’Iran a prouvé qu’elle au-rait été en possession de labombe qu'elle ne l'auraitpas utilisée inconsidéré-ment! L’autre certitude oc-cidentale, justifiée par lesavis des acteurs, est que, lefameux équilibre de la ter-reur (destruction mutuelleassurée) qui a toujoursempêché l'usage desbombes atomiques après1945, ne marche pas dansle cas Iran-Israël, parcequ'une seule bombe ira-nienne suffirait à détruireIsraël alors qu'il en fau-drait beaucoup plus dansl'autre sens.Face à l’Iran islamique,l’Occident connaît perti-nemment ses limites. Iln’oublie pas que dans l’af-faire dite de « l’Irangate »,les armes occidentales ex-pédiées secrètement aupays des Mollahs transi-taient justement par Is-raël. Ce qui veut dire,

même à ceux qui ne veu-lent pas l’entendre, que laRépublique islamiqued’Iran a plusieurs cordes àson arc, qu’elle dispose demoyens de défense telsque tous ses ennemis nepeuvent se hasarder à l’at-taquer sans payer au re-tour un lourd tribut.

Fermeté du Guide iranien

Certain du soutien d’Allah,sûr de son peuple et de sonarmée, le Guide suprêmeiranien n’a pas cessé de ré-péter, à 24 heures de l’ou-verture des négociationsde Genève, que « Les fon-dements du régime sio-niste ont été affaiblis trèsfortement et il est voué à ladisparition. Aucun phéno-mène imposé par la forcene peut durer… Les enne-mis, notamment par labouche sale et malveillantedu chien enragé de la ré-gion, le régime sioniste, di-sent que l’Iran représenteune menace pour lemonde. C’est faux car c’esttotalement contraire auxenseignements de l’islam…J’insiste sur la consolida-tion des droits nucléairesde l’Iran. » Ces propos,tenus devant des milliersde commandants et mem-bres du Bassij, ont revêtutoute leur valeur d’ordredans les oreilles des négo-ciateurs iraniens. Surtoutque quand le Guide su-prême édicte : « Je n’inter-viens pas dans le détail desnégociations mais il y a deslignes rouges que les res-ponsables doivent respec-ter sans avoir peur del’agitation des ennemis etje l’ai dit aux responsables». Parmi les « lignesrouges » iraniennes figu-rent justement le droit àenrichir l’uranium sur lesol iranien et le refus defermer le site souterraind’enrichissement de Fordoet le réacteur à eau lourde

d’Arak.Enfin, le Guide suprêmeiranien avait refusé,l’avant-veille de la reprisedes pourparlers de Ge-nève, tout recul sur les «droits nucléaires » de sonpays et sur les « lignesrouges » dans les négocia-tions avec les pays qu’unecertaine terminologie in-ternationale désignecomme étant les grandespuissances. Il a fortementrappelé la promesse que lepeuple iranien a faite àDieu de ne point se plierface aux ennemis et avaitdonc souligné que le ré-gime islamique dépendd’un mouvement de pro-grès à travers lequel toutle monde doit atteindre lebut désiré. » Sayyid Ali Khamenei, légi-time dans sa double qua-lité de noble descendantdu Prophète de l’Islam etde Guide suprême de laRévolution islamique enIran, avait donc beau jeud’insister sur la nécessitéde résister face aux enne-mis et de poursuivre lalutte pour la victoire en re-levant les défis et en sur-montant les obstacles, toutcomme l’a fait à Karbala, ily a plus de treize siècles, lepetit-fils du Prophète Mo-hammad (S), l’Imam Hus-sein (p), et sa soeur , cettegrande valeureuse DameSayyidat Zeynab (P). «Sayyidat Zeynab- paix soitsur elle- a réussi à gardersa stabilité, sa détermina-tion et son courage duranttoute la tragédied’Achoura et au-delà », a-t-il indiqué. Un rappel his-torique qui vaut sonpesant d’or.

Ibrahim Coulibaly(Secrétaire général du

Mouvement des Etu-diants Chiites du

Mali)

ACCORD ENTRE LES 5 + 1 ET L’IRAN SUR LE NUCLÉAIRE

Le tango contrarié des Occidentaux par Benjamin NetanyahouL’accord intermédiaire d’une durée de six mois signé le 24 novembre dernier entre la République islamique d’Iran et les 5 + 1 (les cinq membres per-manents du Conseil de sécurité des Nations unies et Allemagne) va-t-il inaugurer une ère nouvelle dans les relations internationales ? La réponse àcette question pertinente n’est pas très aisée, loin s’en faut. Mais l’acte posé à Genève donne à espérer que, de part et d’autre du monde en belligé-rance, les acteurs majeurs, si ce ne sont pas au premier plan les vrais décideurs, ont compris que peu de dialogue et de négociations vaut infinimentmieux, désormais, que les menaces et bravades incessantes sur fond de tensions permanentes. Là est le bon point obtenu au nom de l’humanité en-tière.

Scène intéressante du soulagement des Occidentaux. Ces chaudes accolades entre JohnKerry (le Secrétaire d’Etat américain) et Catherine Ashton (la chef de la diplomatie eu-ropéenne) suggère que l’époux yankee étreint son épouse européenne pour le rôle posi-

tif joué par celle-ci dans l’aboutissement de l’accord du 24 novembre.

12 La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013

Ibrahim Coulibaly (Secrétaire général du Mouvement des Etudiants Chiites du Mali)