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N°83 mars 2017 Bulletin trimestriel de l’Union fédérale des retraités de la Fédération des travailleurs des industries du Livre, du Papier et de la Communication - Cgt

N°83 mars 2017 - filpac-cgt.fr · 30 150 eanniversaire Sl Rennes 32 Ag retraités Limoges A. Maupin ... Ensemble - Ufr-Filpac - N° 83 - mars 2017 ... En France, la campagne des

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N°83 mars 2017

Bulletin trimestriel de l’Union fédérale des retraités de la Fédération des travailleurs

des industries du Livre, du Papier et de la Communication - Cgt

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3-8 Conseil national S. Audonnet

9 Lois de la nature J. Landry

10-11 Front populaire J. Dion

11 Un os à ronger B. Enggasser

18 Place Castro C. Bouhana

19-20 Le Medef prescritr J. Jousseaume

20 Bon à savoir

21-23 Les mutuelles Pr. Grimaldi

23 La vieillesse un âge de la vie CGT

24 Info - Intox ?

25-26 La Grèce

16 Médecine du travail V. Lasserre

27 Purée de nous G. Congi

28-29 Gaza Z. Medouk

30 150e anniversaire Sl Rennes

32 Ag retraités Limoges A. Maupin

33 Ag retraités Nantes D. Lellouche

34-36 Ag retraités Bordeaux S. Audonnet

38 Ag. Hélio Corbeil R. Mahaud

39 Surl J. Lebon

40 Presse-FN policiers

Rédaction et administration263, rue de Paris

93514 Montreuil Cedex

Directeur de la PublicationRené Mahaud

Responsable rédaction et fabricationMichel Burguière

Comité de rédactionJack Dhordain, Lionel Duquenne,

Jean-Pierre GhiottoAndrée Kolar, Jean Landry, René Mahaud,

Daniel Muller, José Nuevo.

Imprimerie Hélio-Corbeil4, bd Crété - 91100 Corbeil-Essonnes

ISSN : 12594245 - CPPAP : 1217 S 07110Travail exécuté par des ouvriers syndiqués

à la Filpac-Cgt

Ensemble - Ufr-Filpac - N° 83 - mars 2017

Sommaire

C’est un honneur pour moi, en qualité de Secrétaire général etaprès toutes ces années à militer à vos côtés à la fédération,d’écrire l’édito du magazine Ensemble, et je tiens à remercierles membres du bureau de l’UFR de me l’avoir demandé.

C’est donc avec beaucoup de bonheur et un réel plaisir que je m’exécute,fier de participer à cette publication importante pour la continuitésyndicale et qui se donne pour mission de rassembler ceux qui ontfaçonné notre fédération des années durant afin de porter leurs revendica-tions de retraités, mais également de faire le lien entre les générations.Depuis des d’années le monde est déchiré par des guerres, des famineset une pression sociale qui n’est pas sans rappeler les atermoiements dudébut du dix-neuvième siècle. Les peuples sont aujourd’hui soumis, aupire, à la barbarie, au mieux, à la soumission forcée à l’ordre mondialimposé par l’oligarchie planétaire. L’élection du candidat Trump à laprésidence de la première puissance militaire mondiale ne présaged’ailleurs aucune amélioration dans les relations internationales et lesdéséquilibres sociétaux et environnementaux qu’elle provoque.En Europe, la montée de la misère et la décrépitude du climat socialaccentuent encore le mal-être des populations et les inégalités.En France, la campagne des prochaines élections présidentielle etlégislatives nous apporte déjà ses relents de populisme, de racisme et dexénophobie. Une grande majorité des candidats « surfent » sur la peurde l’autre et les craintes du lendemain mais ne proposent aucun projetpolitique et aucune vision de société. Pourtant, le vivre ensemble, la prospérité pour tous, la fin de la pauvretéet de la faim, en France et dans le monde, devraient être le fil conduc-teur des politiques à venir.Cette année 2017 ne va donc pas laisser à nos syndicats, sa Fédérationet son UFR le temps de souffler.Car, pour porter un projet de société aussi ambitieux face à des ennemisde classe aussi puissants et sûr d’eux, il faut un syndicalisme CGTdéterminé et une Filpac forte afin d’unir tous les travailleurs, actifs,privés d’emploi et retraités, dans un programme revendicatif clair qui apour but donner du sens à la vie et nous faire sortir de l’exploitationcapitaliste.Pour cela, nous devons aller de l’avant, initier des actions concrètes

Le retraitéest l’avenir du travailleur

Edito

Patrick BAURETSecrétaire général de la Filpac

2 Édito Patrick Bauret

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dans les syndicats pour valoriser, auprès de nos syndiqués, la continuité syndicale pour faire vivre le syn-dicalisme retraité, qui reste un pilier important de notre organisation.Après « le parti pris de l’avenir » de notre 7e congrès, le slogan du suivant : « rassembler pour revendiquer,construire les solidarités, choisir son camp, vaincre l’austérité », doit définir notre feuille de route pour lesmois et les années à venir. Dans cette démarche permanente que nous avons choisie, l’action des retraitésreste primordiale et doit venir s’imbriquer encore plus dans les travaux de la fédération afin que TOUSENSEMBLE nous luttions contre toutes les formes d’exclusion et d’oppression que veulent nous imposer lespolitiques libérales mortifères pour l’humain et sa planète !Les retraités ont toujours été et resteront une force active pour notre fédération !Cette force doit encore s'intensifier et c’est à nous tous de relever ce défi primordial pour l’avenir de notrefédération et, plus largement, de la CGT.

Meilleurs vœux à toutes et tous et bonne année 2017 de revendications et de luttes avec votre Filpac-CGT !

Edito

Notre santé en danger36 % à 64 % de la population (selon les spécialités médicales) renoncent à des soins pour des raisons financières(enquête Ipsos/SPF). Le nombre de médecins pratiquant des dépassements d'honoraires ne cesse d'augmenteravec les « contrats d'accès aux soins » de Mme Touraine incitant les médecins à adhérer au secteur 2, qui autoriseces dépassements.

Cette situation ne peut qu'empirer avec la progression des déserts médicaux en milieu rural et dans les quartierspopulaires des villes, même à Paris. Ces inégalités d'accès à la santé sont aggravées par les restructurationshospitalières et les fermetures de maternités de proximité imposées par les gouvernements successifs.

ll n’est pas étonnant dans ce contexte que l’épidémie de grippe fasse exploser l'accueil dans les hôpitaux, laissantdurant des heures les malades sur des brancards et épuisant les soignants. Ce nouvel épisode sanitaire révèle l'étatdéplorable de notre système de santé publique après des années d'austérité et de purge tant en lits qu'en personnels.

En dix ans, 100000 postes et des milliers de lits ont été supprimés dans les hôpitaux publics. La loi de financementde la Sécu pour 2015-2017 a diminué le budget de la santé de 10 milliards d'euros en faveur du pacte deresponsabilité, dont 3,5 milliards à l'Hôpital, soit 22000 postes en moins d'ici à la fin de cette année.

Ces milliards d'euros d'économie, avec le Cice et les exonérations de cotisations sociales, pour le seul profit dupatronat, c'est aussi pour le personnel de santé toujours plus de souffrance et, hélas ! des suicides – plus d'une dizainede cas en 2016.

La Sécurité sociale en périlLa mise en place par le gouvernement, depuis le 16 janvier 2016, de l’Accord national interprofessionnel (ANI) arendu obligatoire l’adhésion à une mutuelle ou à une assurance santé pour tous les salariés-es. Cette privatisationd'une partie du remboursement ouvre la voie à François Fillon et à d’autres, qui veulent aller encore plus loin dans laremise en cause de la solidarité et dans la destruction de la Sécu en transférant aux complémentaires la totalitédu « petit risque », alors que cette notion n’a aucun sens, une grippe peut avoir de graves conséquences, commeon le voit actuellement.

Si nous sommes moins remboursés, c'est en raison des déremboursements, des forfaits et franchises sur chaqueconsultation, transport en ambulance, boîtes de médicaments, etc., et des dépassements d’honoraires. Noussommes de plus en plus nombreux à réclamer d’aller rapidement vers les remboursements à 100 % par la Sécusans avance des frais.

Nous voulons une véritable solidarité, la Sécu pour tous et toutes sans exclusive !

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Présents : Jean Pierre-ALBERT, Serge AUDONNET,Michel BOUGIER, Michel BURGUIERE, Guy DELMAS,Lionel DUQUENNE, Jean-Pierre GHIOTTO, JeanJOUSSEAUME, Yves LASNIER, Jean LEBON, MichelLOPES, Jean-Pierre MARQUE, Daniel MULLER,Gérard RICHAUD, Michel TECHE, Jean-Luc VALEGEAS,Patrick VARIN, Yann VOLANT.

Patrick BAURET, secrétaire général de la FILPAC assisteà la première partie de ce conseil car invité par lesecrétariat de l’UFR.

Jean-Pierre GHIOTTO préside la séance. Il présente un rapide point sur la situation générale servantd’introduction au débat et un certain nombre d'affirma-tions ayant pour but de faire réagir les membres duConseil. En voici la synthèse :

Les magouilles et prévarications : Du FN, Fillon… À suivre. Une campagne électorale escamotée par les affaires poli-tico-juridiques, où les programmes sont à peine esquisséset où l’on s’aperçoit que le sort des retraités n’est pas dutout la préoccupation des candidats.Dans l'affaire Fillon, le parquet national financier (PNF)décide d’ouvrir, le 24 février, une information judiciairepour des faits éventuels de « détournement de fondspublics, abus de biens sociaux, complicité et recel de cesdélits, trafic d'influence », etc.À noter : Les députés, dans leur grande sagesse, viennentde voter une loi qui instaure une prescription, au bout dedouze ans, des affaires et des comportements des élus quipourraient intéresser la justice. L’état de l’industrie en France est sans appel : elle est endéclin depuis plusieurs années, et représente à peine 10 %du PIB en 2016, contre 16 % en moyenne dans la zone euro.Le 21 mars : Journée d’action pour une réindustrialisationde la France. Notons que le patronat, qui délocalise à toutva, a empoché 200 milliards d’euros d’aide publique. La France est le premier pays d’Europe qui permet defaire de l’argent avec de l’argent : 51 milliards de divi-dendes servis.Ceta (accord commercial entre le Canada et L’Europe),voté au Parlement européen. Le traité doit être ratifié parles États membres, selon leurs procédures nationales.Pour le ratifier en France, trois possibilités existent : - Référendum ; - Vote au Parlement (pendant les vacances...) ; - Initiative partagée (1/5 des parlementaires et 1/10 des électeurs [4 millions] qui font la demande d’un

référendum.) Le chef de l'État n’a ensuite que six mois pour soumettre le projet au Parlement avant d’être obligé de le présenter au référendum. La Confédération paysanne et Attac s’engagent sur latroisième possibilité, et il faut lancer la campagne dèsmaintenant. Si le Ceta passe, les États-Unis, qui ont dessociétés au Canada, passeront par lui pour attaquerl’Europe, à défaut d’utiliser le Tafta, qui semble s’enliserdans les difficultés.Élections TPE : La Cgt reste la première organisationsyndicale, mais le nombre de votants est en régressiontrès sensible.Campagne électorale : Revenu universel, RSA et autresdispositifs tendent à assener l’idée qu’il n’y aura plus detravail pour tous, que le salariat vit ses derniers momentset qu’il faut déterminer une autre organisation, un autretype de société.Macron, dont sa liste de soutien s’allonge avec le ralliementde nombreux responsables d’organisations politiques,suggère, dans ses propositions économiques et sociales, de« nationaliser » l'assurance chômage et de l'ouvrir aux non-salariés. En vérité, il s'agit surtout d'instituer une allocationchômage universelle a minima financée par une hausse dela CSG. Ainsi, plus de gens sont couverts mais reçoiventalors une allocation nettement plus faible. C'est d'ailleurs cequi est toujours en œuvre au Royaume-Uni, où les alloca-tions chômage sont uniformes, quels que soient les salairesd’activité.

La diminution du temps de travail, la réglementation contreles délocalisations et autres mesures visant à juguler uncapitalisme sauvage et inhumain ne seraient que desbalivernes émises par des utopistes irresponsables,notamment, la Cgt.Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales ! « Casser du militant », briser des élans sociaux, créer despeurs, menacer les Bourses du travail… la répressionsyndicale reste un des moyens patronaux pour freiner ledéveloppement du syndicalisme et éviter que des solutionsplus humaines ne puissent l’emporter sur la gloutonneriedes actionnaires.Pourtant, l’État se doit d'être responsable de ses administrés.Le droit au travail est fondamental et une populationdésœuvrée est le constat de la faillite d’une politiqueéconomique et sociale. L’État doit veiller pour que touteset tous puissent avoir un emploi, et, plutôt que de subven-tionner l’inactivité imposée par le patronat, il ferait mieuxde subventionner des emplois dans les services publics,qui se meurent faute de personnels. Cela permettrait

Compte rendu de la réunion du conseil national de l’Ufr Filpac des 1er et 2 mars 2017Par Serge AUDONNET

Photo Milo

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d’assurer aux citoyens ce qu’ils sont en droit de recevoir,en retour des impôts et des taxes qu’on ne manque pas deleur réclamer.Air France : Augmentation de 67 % de la rémunérationdes 14 hauts dirigeants d'Air France. « Ils se sont partagéune enveloppe de 5 millions d’euros, soit 357143 euroschacun », alors que les salariés n'ont pas été augmentésdepuis cinq ans. La Cgt Air France appelle à la grève le7 mars. Les négociations salariales qui débutent ce jour-là s'annoncent tendues.Le 7 mars : Journée d’action. Mobilisation Cgt et FOsanté, organismes sociaux, Air France et retraités y vontpour leurs propres revendications.Le 8 mars : Égalité femmes et hommes. Nous assistons depar le vaste monde à un processus de régression, un reculsignificatif concernant le droit des femmes.Le 30 mars : Journée d’action unitaire des retraités àl’appel de 9 organisations syndicales. Cette fois-ci, on yva pour notre compte, essayons de faire aussi bien quelorsque nous apportons notre aide aux salariés en activité.Reconnaissance des maladies professionnelles liées àl’exposition aux substances cancérogènes, responsableschaque année de 100000 décès  : la Commission euro-péenne, chargée de statuer sur cette reconnaissance,s'appuie sur des experts majoritairement liés aux industriels.Sur l’actualité politique et sociale, il y a encore beaucoupde choses à dire et je vais vous laisser la parole sur cesujet, mais je voudrais terminer mon intervention sur despropos plus pragmatiques, concernant l’organisation denotre UFR.Il nous faut réfléchir encore, nous les retraités, à notreplace dans notre société.Le retraité, où vit-il ? S’il est syndiqué et militant, quefait-il ? avec qui ? pour qui ? Doit-il se contenter de sou-tenir, d’épauler, d’aider les actifs ? Plutôt que de les aider,ne vaut-il pas mieux s’occuper de nos affaires ?Avoir notre cahier revendicatif, le faire connaître, ledéfendre nous-mêmes, haut et fort, sans attendre des actifsune aide qui ne viendra pas ou alors trop tard. Cesser d’êtreun renfort pour des actions qui ne sont pas les nôtres ?Projet de cooptation au Conseil national de José NUEVOet de Bernard HEINI.

Rajeunissement de nos structures fédérales.Secrétariat, bureau et Conseil national. Qui pour remplacerLionel DUQUENNE quand il désirera rendre son tablier ?Signature sur le compte ? Pour l’instant, il pédale encoreet prend plaisir dans les chiffres, les pourcentages, lesFni, les cotises, CoGétise et CoGitiel, et les prestationsqu’il fournit sont au-dessus de ce qu’est en droit d’attendreune Union fédérale.

Réalisation du journal « Ensemble » entièrement à lacharge de Michel BURGUIÈRE, collecte des articles, del’iconographie, mise en page et montage pour réaliser lefichier d’impression transmis à l’imprimeur.

Michel LOPES souligne l’importance de la journéed’action du 7 mars portant sur la santé. Il cite l’exempledes délais nécessaires dorénavant pour obtenir un simplerendez-vous chez un ophtalmo (2 mois dans le 91).Daniel MULLER dit qu’il serait intéressant de faire untableau afin de lister les réelles différences entre les actifset les retraités : ce qui nous sépare et ce que nous avons encommun.Patrick BAURET indique que la fédération réfléchit sur laproblématique du syndicalisme actif/retraité. Il seraitnécessaire de croiser nos listes afin de mieux appréhenderla continuité syndicale.Jean-Luc VALEGEAS pense que les manifs, même sielles sont nécessaires, ne suffisent pas pour se faire entendredes dirigeants politiques. Si une grève des retraités avaitpeu d’effet vis-à-vis des activités bénévoles que beaucoupd’entre eux accomplissent, une grève concertée pourbloquer des entreprises aurait certainement plus d’effets.Daniel MULLER dit que cela ne peut pas se faire à laplace des actifs.Michel BURGUIÈRE rappelle que, dans le débat sur unhomme/une voix, la crainte de certains était que les retraitésprennent le pas sur les actifs.Michel TECHE revient sur la problématique santé. Il citel’exemple de la fermeture de l'hôpital public central de sarégion dans quatre ans. On est beaucoup dans la réflexionau niveau confédéral sur ces sujets mais il faut maintenantpasser à l’action. Quant au blocage, il dit que cela ne peutse faire qu’en concertation avec les actifs.Lionel DUQUENNE veut mettre en exergue le schémaqui s’est peu à peu transformé et qui a influé sur nos struc-tures syndicales. Il y a encore quelques années, on prenaitsa retraite à soixante-cinq ans et la durée de vie restanteétait relativement courte, si bien que la question des struc-tures d’accueil des syndiqués retraités ne se posait pas.Aujourd’hui, après quarante ans de carrière, il reste enmoyenne une vingtaine d’années à vivre. Cela nousentraîne de fait vers la revendication politique, car ce sontles pouvoirs publics qui sont devenus nos « employeurs ».Faisant référence à la Ferpa (Fédération européenne desretraités et des personnes âgées) et à son fonctionnement,il pense que la question du besoin d’une structure spéci-fique dans la CGT se pose pour accueillir les salariéspartant à la retraite.Patrick VARIN rappelle la piste, évoquée à la

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Compte rendu de la réunion du conseil national de l’Ufr Filpac des 1er et 2 mars 2017Par Serge AUDONNET

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Ensemble Ufr-Filpac - N° 83 - mars 2017

confédération, de la carte syndicale permanente adaptéenotamment à la mobilité professionnelle. Il informe parailleurs le conseil des discussions qui se tiennent autourdes retraites complémentaires, puisqu’il fait partie du GPS(groupe de protection sociale). Ce qui est en train de sepasser est très grave car ce qui est appelé à tort fusionAgirc/Arrco est en réalité la mise en place d’un nouveaurégime répondant aux revendications du Medef (et appuyépar la CFDT). Il s’agit d’un régime par « distribution »comme celui existant en Suède (Lire Ensemble n°77 juin2015) qui représente une différence fondamentale avecnotre système actuel. Le Medef a également pour ambitionde faire disparaître la réversion sous prétexte qu’aujourd’-hui les femmes travaillent.Jean-Pierre GHIOTTO précise que le régime françaisactuel est basé sur une prestation définie (tenant comptedes années d’activité et des points acquis), avec unecotisation non définie qui peut varier en fonction de lasituation comptable du régime.La position du Medef (version suédoise de la retraite)consiste à passer à la prestation non définie (la pensionpeut varier, notamment à la baisse, en fonction de la situa-tion comptable du régime) avec une cotisation définie etdonc immuable. Les Suédois y sont passés et ont subi unebaisse de 20 % des pensions dès la deuxième année de samise en place. Lionel DUQUENNE affirme que, au plan comptable, lafusion Agirc/Arrco a bien été réalisée mais qu'il ne s'agitque de la première étape d'un projet plus global dont onvoit se dessiner les contours dans les projets dont vient derendre compte Patrick VARIN.Guy DELMAS considère que les revendications desretraités sont, à son avis, davantage politiques que pure-ment syndicales. Il ajoute que, dans les Landes, ce sontaussi deux cliniques privées qui vont fermer.Michel BURGUIÈRE parle de la difficulté rencontréepour entrer dans les entreprises et donc des contacts avecles actifs. Sur le thème 100 % Sécu, il dit que, dans sonesprit, il ne peut que s’agir d’un retour aux sources de laphilosophie qui a présidé à sa construction.Jean JOUSSEAUME rappelle que, sur le fond, nous som-mes tous confrontés à l’austérité européenne. Quant aucôté politique des revendications ,il souligne qu’il n’y apas de neutralité supposée à la CGT. Il pense par ailleursque l’on doit pouvoir se référer aux repères revendicatifsde la CGT sur la sécurité sociale professionnelle tout aulong de la vie.Yann VOLANT fait l’historique de la Cades (caisse d’a-mortissement de la dette sociale), créée par Juppé aprèsson échec de la réforme des régimes spéciaux en 1995.Son existence vient d’être prorogée jusqu’en 2028. Yannexplique les mécanismes financiers qui ont abouti à trans-former cette dette sociale en obligations revendues par lasuite à des fonds de pensions qui sont aujourd’hui déten-teurs de la dette sociale de note système par répartition.Jean-Pierre GHIOTTO, pour faire écho à la dernière séan-ce de la CE de l’UCR, rappelle les questions en débat surle syndicalisme retraité et le syndicalisme de proximité.Vaut-il mieux une manif nationale ou départementale ?Jean-Pierre ALBERT évoque le film « la Sociale », qu’ilrecommande à tous de voir et de faire connaître.Jean-Pierre GHIOTTO donne des chiffres concernant lesadhérents à l’UCR. En 2015, il y avait 92783 FNI ; en

2016, 91430 FNI ont été enregistrés par CoGétise, ce quireprésente une diminution de 1303 adhérents, cependant1600 FNI sont encore en attente de saisie à cette date. Ladiminution se transforme en gain, avec environ 300 FNIsupplémentaires. Ainsi, si l'objectif des 100000 adhérentsretraités n'est pas atteint, l'année 2016 se solde malgré toutpar un gain de 300 syndiqués par rapport à 2015.Les difficultés de saisie et de mise à jour dans CoGitiel(noms, adresses, entreprises, syndicats, date d’adhésion,etc.) sont considérables puisque, pour 650000 adhérents àla CGT, seuls 450000 sont aujourd’hui à jour et connus.Jean JOUSSEAUME évoque les notions de syndicalismed’action et de service qui cohabitent dans nos structures.Patrick BAURET dit qu’il en est de même chez les actifs.Jean-Pierre GHIOTTO informe de la décision du bureaude proposer une intervention de l’UFR Filpac au congrèsde l’UCR.Serge AUDONNET dit qu’il a été pressenti pour la rédi-ger. Lors de la réunion du bureau, nous avons décidé del'axer sur le « 100 % Sécu », dans le sens « poursuite desprincipes du CNR », et, après discussion avec MichelTeche, il pense qu’il faut faire le lien avec ce qui est entrain de se passer avec les régimes de retraite et demandeà Patrick Varin de lui communiquer les éléments factuelsen sa possession pour étayer le contenu de cette intervention,qui ne pourra nécessairement qu'être une interventioncourte (3 minutes).Jean JOUSSEAUME, à la lecture du document d’orienta-tion, parle d’un congrès d’initiés pour lequel les syndiquésne semblent pas avoir été très impliqués.Patrick VARIN informe le conseil de la situation à « ParisNormandie », qui se trouve en procédure de liquidationjudiciaire. Le groupe Rossel a fait une offre de repriseavec de nombreux licenciements à la clé et l’ancien patronXavier Ellie a également fait une offre. Pour leur part, lescopains de la boîte ont créé une SCIC (société coopératived’intérêt collectif) pour reprendre l’entreprise avec laparticipation financière de la plupart des salariés (hormisles journalistes) mais aussi des deux Départements de lazone de diffusion et de la Région. Appel a également étéfait aux adhérents et aux syndicats de la Filpac. Le tribu-nal ne semble pas favorable à la reprise par cette structure.Le délibéré sera rendu le 15 mars et devrait laisser unechance à Ellie de continuer. Selon les financements obte-nus par ce dernier, le sort de la SCIC sera déterminé. Soitelle deviendra actionnaire pour partie de l’entreprise, soitelle remboursera tous les « donateurs » sollicités par lesyndicat CGT de l'entreprise ces dernières semaines.Jean-Pierre GHIOTTO rappelle la journée d’action du 30mars à l’appel de 9 organisations de retraités et la diffi-culté à dépasser les 30000 manifestants. Un questionnairea été lancé par l’UCR, et il serait bon qu’il y ait un maxi-mum de retours avant le 30 mars.Un rapide débat s’instaure sur l’aspect peu pratique de cequestionnaire fourni seulement sous forme de PDF, ce quin’est pas de nature à faciliter les retours.Lionel DUQUENNE fait état des comptes de l'UFR au1er mars 2017. Pour 2016, le nombre de FNI est à 2304(moins 461 par rapport à 2015), soit 2165 pour les sections(moins 423) et 139 pour les multipro (moins 38). Concernantles cotisations 2016, elles sont au nombre de 22 695 (moins6986 par rapport à 2015), soit 21400 pour les sections(moins 6362) et 1295 pour les multipro (moins 624).

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Il met l'accent sur les retards de plus en plus importants dansle règlement des cotisations par les sections et confirme que

les retards pris par CoGétiseentraînent des retards danstoute la chaîne de ventila-tion de la cotisation (ilfournit à ce propos un gra-phique rappelant la ventila-tion de la cotisation tellequ'elle résulte des disposi-tions statutaires).Il ajoute que 32 sections sur62 approchent le 1 % (soitune cotisation moyenne de10 euros et plus) et que donc50 % de nos sections ne sontpas à 1 %, ce qu'il considère

comme une situation anormale.Il informe par ailleurs que, pour vivre correctement et,notamment, assurer les remboursements de frais liés aufonctionnement démocratique de l'UFR Filpac (qui, rap-pelons-le, dispose de son autonomie financière), il lui faut179275 euros de cotisations pour lui permettre de perce-voir, après reversement, 50 000 euros. Au 31 janvier 2017, il manquait 40 000 euros de cotisa-tions, soit plus de 10 000 euros manquant dans le budgetde l'UFR pour 2016.Serge AUDONNET informe des dispositions prises dansla section de Bordeaux pour se mettre en adéquation parétapes avec les dispositions adoptées au 51e Congrès de laCGT avec en parallèle la volonté de conserver l'ensembledes adhérents.Jean-Pierre ALBERT dit qu'il ne faut pas oublier d'insistersur la réduction d'impôt de 66 % qui minore significative-ment le montant de la cotisation payée. Jean JOUSSEAUME indique qu'il rencontre la même

problématique qu'à Bordeaux avec un échelonnement del'augmentation de la cotisation. Le prélèvement automa-tique semble recueillir un accueil favorable.Lionel DUQUENNE fait part des conséquences financiè-res générées par les décisions d'Info'Com et les retards depaiement de l'Ufict retraités. Il donne des explicationsdétaillées et chiffrées et souhaite que l'information sur cesujet soit donnée aux syndiqués. Michel BURGUIÈRE souhaite que l'on se penche sérieu-sement sur le cas des syndiqués retraités qui restent dansles sections d'actifs et qui, de ce fait, ne reçoivent aucuneinformation ni publication de la part des retraités.Michel TECHE alerte sur la très forte remise en cause del'action sociale, rappelant la disparition de l'ANDFS, qui aété liquidée car elle ne convenait plus aux schémas quisont en train de se mettre en place. Aujourd'hui, ce sontdes associations « choisies » par l'Arrco qui sont subven-tionnées, sans aucun contrôle de la part des administrateurs.Jean JOUSSEAUME confirme l'utilisation très contestabled'une partie de ces subventions en citant l'exemple d'unstage de formation informatique réalisé pour 8 personnesdans un hôtel de luxe, prétexte pour l'association concernéede percevoir des subventions.

Concernant les cooptations envisagées de José NUEVO etBernard HEINI, le conseil a finalement décidé, à l'unani-mité, de s'en tenir à une invitation permanente de ces deuxcamarades à assister au Conseil national au titre deconseillers techniques et sans voix délibérative. n S.A.

Le conseil décide à l'unanimité d'éviter toute stigmatisa-tion mais de publier ces explications dans le compterendu du présent conseil qui figurera dans le prochainnuméro d'« Ensemble » (voir encadrés page suivante)afin que les syndiqués puissent se faire leur opinion. ‰

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Le trésorier et sa cassette

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INFO’COMPour des raisons qui leur sont propres les dirigeants de la section INFO’COM retraités ont décidé de modifier leursreversements aux structures de la CGT pour l’année 2015.Ce syndicat, fondé en 1991, fut un des premiers a appliquer un taux de cotisation de 1% chez les syndiqués retraitésallant au delà de l’obligation statutaire minimale de 0,5%. Les reversements aux structures se faisant sur cettemême base de 1%.Pour 2015, les dirigeants ont décidé de revenir à l’obligation minimale statutaire de 0,5%. Non pas en baissant demoitié le montant des cotisations des 250 adhérents retraités mais en divisant par deux celui des reversements à laCGT. Manque à percevoir pour la CGT en 2015 : 19137 euros. Pour 2016, l’obligation statutaire minimale ayant été portée à 1% au 51e congrès de la CGT, les dirigeants se sontengagés à revenir à un reversement sur la base de 1% mais étrangement le montant moyen de la cotisation FNI des250 adhérents passe de 12,743 euros à 10,048 euros. Manque à percevoir pour 2016 : 3150 euros. Par ailleursle taux moyen de cotisation des 250 adhérents retraités est "tombé" pour sa part à 8,469 euros. Manque à percevoir: 4343,60 euros.Enfin le syndicat n’a pas acquitte en 2016 le paiement du journal “Ensemble” et la cotisation "spéciale Congrès" àl'UFR. Manque à recevoir : environ 1700 euros.L’UFR a également été informée par les services de CoGétise qu’Info’Com avait pratiqué de la même manière chez lesactifs, divisant par deux le montant des reversements statutaires en 2015. Manque à percevoir : 73020 euros pourla CGT.

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UFICT LCCette structure enregistre un retard de paiement de l’ensemble de ses cotisations « retraités » pour l’année 2016. Elle n'a également pas réglé depuis deux années (2015/2016) le journal « Ensemble ». Manque à percevoir : « Ensemble » : 2 940 € ; cotisations : 4 274 € ; soit : 7 214 €.Jean-Pierre GHIOTTO, qui est le président de la commission de contrôle financier de l’UFICT, admet que, si cetteorganisation ne fait pas rapidement de nombreuses adhésions, elle ne sera plus adaptée, en termes de moyens, pourassurer une activité syndicale efficace, car 88% des ressources des cotisations sont utilisés pour que la structure Ufict LCexiste (frais de personnel, charges et taxes, frais de fonctionnement) ; reste 12% pour son activité syndicale et lereversement aux autres structures de la CGT. Il a alerté la CE de l’Ufict LC car, à défaut d’une importante rentrée denouvelles adhésions, seule une plus grande intégration dans la Filpac pourra assurer une pérennité, avec la mise enplace d’un secrétaire fédéral pris en charge par la Fédé et qui aurait pour tâche l’organisation et la syndicalisationdes cadres du livre et de la communication et les relations et participations avec l’Ugict. (Le secrétaire général de l’Ufict LCest aussi membre du bureau de l’UGICT.)

Rencontre de la Surl avec Mongi ABDERRAHIMd’Uni Global Union

Responsable des régions Nord-Afrique et Moyen-Orient

Objet : Création d’une association de retraités tunisiens à Gabès

Plus de 300 retraités qui se retrouvent dans la nature et qui par désœuvrement ont tendance à se réfugier dans la religionet à oublier les préoccupations sociales et politiques qui les animaient quand ils étaient encore en activité et syndiqués.Le but de cette association est de fournir des activités culturelles, de mémoire syndicale et sociale et des approches politiquesde la société tunisienne pour que ces retraités continuent d’être des citoyens à part entière, et non à part. Elle s’adresseà tous les retraités de tous les syndicats.Une association qui, bien qu’ayant des visions de la société identiques à celles de l’UGTT (Union générale des tra-vailleurs tunisiens), serait indépendante.Les statuts de l’association sont prêts, les objectifs sont définis, reste à développer les relations internationales, notammentavec les syndicats du Livre Cgt, avec qui des liens se sont créés quand Mongi Abderrahim occupait des fonctions dansl’UGTT.La reconnaissance internationale de cette association lui donnerait plus de poids dans l’opinion tunisienne, et si sonfonctionnement se révélait bénéfique pour la situation des retraités tunisiens de Gabès, rien ne s’opposerait à ce qu’ellese développe dans les autres villes tunisiennes.

Le 9 mars 2017

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En complément du compte rendu de la section syndicale des Retraités FILPAC Bordeaux (que vous trouverez en pages 34 à 37),nous reproduisons ici la lettre qu'a adressée Jean LANDRY à ses camarades réunis ce jour-là en assemblée générale :

Chers camarades,

Vous n’ignorez pas les lois de la nature. Il y a différents âges dans une vie. Tous, nous en avons déjà expérimentéplusieurs.

C’était en 1953 : après des études secondaires au lycée, j’étais entré au séminaire pour devenir prêtre-ouvrier. J’avais,en 1949, travaillé chez un façonnier linotypiste où j’avais appris sur le tas quelques notions de typographie et le métierde correcteur. Devant faire une année de travail en cours d’études, des copains typographes me firent embauchercomme correcteur aux imprimeries Mellottée, à Limoges : je pris alors ma première carte à la CGT, syndicat du Livre.Et puis, chaque année, en juillet/août, je retrouvais les copains qui me gardaient la place de « remplaçant de vacances »au sein de la commandite qui imprimait le journal la Vie rurale à Limoges. Tous ces camarades m’entourèrent lorsqueje fus ordonné prêtre en 1956.

Entre-temps, le pape avait eu la bonne idée de supprimer les prêtres-ouvriers (1er mars 1954), si bien que je dus attendre1968 pour repartir au boulot. J’étais arrivé à Lormont en 1965.

À partir de là, de 1968 à avril 1972, vous connaissez bien mon histoire pour l’avoir partagée !

Licencié de Sud Ouest après la grève, j’allais alors travailler à Paris chez un façonnier linotypiste la journée et suivreles cours du soir à l’école Estienne pour acquérir un diplôme professionnel, lequel allait me permettre de postuler pourdevenir formateur à l’Iniag, en 1975.

C’est alors que notre UD-CGT m’appela pour prendre la direction du Cefoc (cours professionnels de la Bourse du tra-vail) en 1976. Je militais alors à l’interpro, y compris au niveau confédéral, tout en cotisant à mon syndicat de base.

C’est en octobre 1987 que, ayant passé la main au Cefoc, je retrouvais mes engagements au syndicat du Livre, devenuFilpac-CGT, au sein de la section des retraités de Bordeaux, puis à notre UFR.

Excusez-moi de rappeler tout cela qui n’aura rien appris à beaucoup d’entre vous. Personnellement, j’arrive à cet« autre âge » qui, tout en me gardant VIVANT, et grâce à Dieu, encore utile à quelque chose, me trouve pour autantdiminué physiquement. Je crois le moment venu de me retirer, heureux de voir « la nouvelle vague » prendre le relais.

Je ne serai donc pas près de vous ce prochain jeudi, pour l’assemblée générale de notre section syndicale, ce qui nem’empêchera pas d’être AVEC vous !

Merci à vous tous et à tous ces camarades qui ont croisé ma route et qui m’ont fait ce que je suis… Je ne pars pas,je reste disponible pour les tâches que vous auriez à me confier, selon mes compétences. Et comme vous avez eu ladélicatesse de me le dire, j’entends rester un de vos « invités », ce qui sous-entend que je souhaite continuer à participerà domicile et à recevoir les mails de Jean-Luc et des autres camarades…

En espérant pouvoir un de ces prochains jours trinquer avec vous…

… À LA SANTE DU CONFRÈRE... !

Jean LANDRY 7 février 2017

Les lois de la nature

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Dans un pays frappé decommémoritude aiguë,où 1’on entretient lesanniversaires comme onsoigne des plantes vertes,un événement est passéquasiment inaperçu : lesquatre-vingts ans du

Front populaire. Curieux oubli pourun gouvernement qui se réclameencore de la gauche. Il y a bien euquelques initiatives locales, mais rienà la mesure du phénomène. Pas uncolloque officiel. Pas une commé-moration digne de ce nom. Pas undiscours destiné à marquer l’Histoireen saluant l’un de ses hauts faits,comme si le bouleversement socialréalisé à l’époque de Léon Blum étaitquantité négligeable.

On aura ainsi passé par profits etpertes le bilan des mois qui virentl’arrivée de la gauche au pouvoir, lesgrandes grèves de mai et juin 1936,puis la signature des accords deMatignon. Ces derniers se sont soldés,excusez du peu, par l’instauration descongés payés, la création des alloca-tions chômage, la semaine des 40heures, la liberté syndicale, l’électiondes délégués du personnel, la générali-sation des conventions collectives, lascolarité obligatoire jusqu’à quatorzeans (contre dix auparavant), le droit àla retraite à soixante-cinq ans pour lestravailleurs des mines, ou la créationde l’Office national interprofessionneldu blé afin de soutenir les prix des den-rées agricoles.

Pour la première fois depuis laCommune de Paris, des hommes (etmême des femmes, suprême nou-veauté) non issus des couches domi-nantes ont accédé aux commandes del’État. Marx Dormoy, successeur deRoger Salengro au poste de ministre de

l’Intérieur, fils de cordonnier, avaitcommencé sa vie professionnellecomme représentant de commerce.Albert Bedouce, ministre des Travauxpublics, autodidacte, né d’un pèreinconnu et d’une mère domestique,travaillait à douze ans dans une banquecomme « saute-ruisseau », autrementdit livreur à domicile. Son secrétaired’État, Henri Tasso, était employéde commerce. On revivra la même

expérience à la Libération avec legouvernement issu des forces ayantanimé la résistance à l’occupant nazi,alors même que l’élite avait sombrécorps et biens dans la collaboration.La comparaison avec la prolophobiede la France contemporaine n’en estque plus accablante.

Durant l’été 1936, des famillesd’ouvriers et d’employés ont pris letrain pour la première fois. D’autresont découvert le pays à vélo. Certainsont pu dire, à l’instar du film de JeanRenoir  : « La vie est à nous. » Prèsd’un siècle plus tard, on expliquejusqu’à plus soif que le peuple est rétifau changement, qu’il faut lui imposer à

la schlague les mesures nécessaires, etque le choix se limite à la techniqueThatcher ou à la méthode Schröder. Ilaurait pourtant été intéressant desonder l’esprit Blum, ne serait-cequ’en raison de la présence à l’Élyséed’un homme politique qui prétend enêtre le descendant spirituel. On ne peuts’empêcher d’en déduire que certainsont jugé bon de ne pas évoquer uneépoque où la gauche osait, alors qu’au-jourd’hui elle se repose sur l’oreillermoelleux des idées défendues parceux qui rêvent de prendre leurrevanche sur 1936.

Désormais, les élites (de gauchecomme de droite) expliquent en per-manence que les Français sont accro-chés à leurs prétendus « privilèges »comme des huîtres à leur rocher.Elles théorisent l’impérieuse nécessitéde raboter ce qu’elles appellent des« charges » alors qu’il s’agit decontributions sociales sans lesquellesle modèle social à la française n’existe-rait pas. Elles oublient de rappeler quelesdites « charges » ont été diminuéespar la droite entre 1993 et 1997, par lagauche entre 1997 et 2002 lors del’instauration des 35 heures, par ladroite à nouveau entre 2002 et 2012,et enfin par François Hollande sousprétexte de lutter contre le chômage,avec le résultat que l’on sait.

En se refusant à tout inventaire, lagauche dite de gouvernement ouvreainsi la voie au bon Dr Fillon. Quiréussit à se réclamer du gaullisme et duConseil national de la Résistance touten proposant une contre-révolutioninspirée du précepte cher à l’anciennuméro deux du Medef, l’ex-maoïsteDenis Kessler : « Il s’agit de défaireméthodiquement le programme duCNR. »

Reste un mystère digne du monstre

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Cachezce Front populairequ’ils veulent oublier

Par Jack Dion*

Pour la première fois depuis la Commune de Paris, des hommes (et même des femmes,suprême nouveauté) non issus des couches dominantes ont accédé aux commandes de l’État.

Ci dessus, une caricature parue dans le Canardenchaîné en 1936 qui vise à critiquer l’attitude de labourgeoisie (de droite) qui ici a une attitude anti-bolchévik (donc anticommuniste) : les personnagesau premier plan détestent les communistes qui sontau front populaire et qui ont voté les congés payés !

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Comme un os à ronger, on nous met en scènele Revenu universel !

Ceux qui promeuvent un tel postulat considèrent que,au regard des progrès technologiques, il n’y auraplus de travail pour tout le monde. Ainsi faudrait-ilprendre en charge durablement la population qui esten dehors du marché, en lui assurant un minimumvital. Il y a actuellement 9 millions de pauvres enFrance alors qu’elle n'a jamais été aussi riche et queles dirigeants et actionnaires du CAC 40 se gavent.Généreusement, on avance des chiffres… 600 €,voire 750 € mensuel d’allocation, sachant que leseuil de pauvreté est de 850 € !

Sous cette offre, que l’on présente comme généreuse,se cache bien autre chose…

On tente de contourner les vraies solutions tellesque réduire le temps de travail, embaucher dansdes secteurs qui manquent cruellement de main-d’œuvre comme le sanitaire et le social, tout commedans les emplois d’avenir à créer dans tout ce quiest nécessaire à la transition énergétique.

Mais ces adeptes du Revenu universel pensent,consciemment ou inconsciemment, que l’on peutaménager le capitalisme, voire le rendre humain !

En vérité, on est dans une forme moderne decapitalisme qui s’apparente à celui du 19e siècleoù l’on exploitait à fond l’ouvrier dans les mineset les usines tout en pratiquant le paternalisme etla charité.

Bernard ENGGASSER

N° 83 - mars 2017 - Ufr-Filpac Ensemble

du loch Ness : pourquoi serait-ilinterdit d’envisager des réformesaudacieuses capables de mobiliser lesforces vives du pays, comme ce fut lecas pendant le Front populaire ou à laLibération ? Ce fut certes au prix deconflits sociaux âpres.

Mais pourquoi craindre touteconflictualité ? Enfin et surtout, pour-quoi la volonté politique qui permitde soulever des montagnes a-t-ellesoudain disparu ?

La chose est incompréhensible sil’on occulte la vaste entreprise dedémobilisation menée depuis desdécennies, afin d’effacer de lamémoire collective les grandsmoments où le peuple a su faireentendre savoix. On en avait eu le

signe avant-coureur sous le gouverne-ment de Michel Rocard, en 1989,quand le bicentenaire de la Révolutionfut transformé en équivalent d’unelove parade animée par Jean-PaulGoude. Pendant ce temps, l’histo-rien François Furet et ses clonesexpliquaient que 1789, à l’instar detoute utopie révolutionnaire, exhalaitles remugles du goulag. Aujourd’hui,on prolonge cette réécriture del’Histoire en occultant les idéauxémancipateurs de 1936, qui inspirè-rent 1945, mai-juin 1968 et mêmepour partie 1981. Au terme de sonrègne, François Mitterrand déclarait: « Après moi, il n’y aura plus quedes financiers et des comptables. »Une parole d’expert vu son parcours.

On commence en se revendiquant dumouvement ouvrier et on finit enassurant la victoire des rentiers. n J.D.

ON OCCULTE LES IDÉAUXÉMANCIPATEURS DE 1936 QUIINSPIRÈRENT 1945, MAI-JUIN 1945 ET MêME POURPARTIE 1981

Marianne N° 1030-22/12/2017

*Jack Dion est directeur adjoint dela rédaction de Marianne. Il est coauteur, avec Pierre Ivorra,de Sur la piste des grandes fortunes(Messidor, 1985) et de Sur la pistedes patrons (Messidor, 1987).

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Un os à ronger !

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cela fait trente ans maintenantque nous luttons contre lesidées de l’extrême droite,que nous disons qu’il fautfaire barrage à l’extrêmedroite, et cela fait trente ans

que l’extrême droite ne cesse deprogresser.Alors la question se pose : qu’est-cedonc que nous ne voyons pas ?Qu’est-ce qui fait que nos argumentssoient, semble-t-il, inefficaces ?Quand on est des militants et, disons-le, qu’on a un certain âge, on a uneréférence pour comprendre l’extrêmedroite. La première image qui nousvient à l’esprit, c’est le fascisme, eton sait ce que cela veut dire.L’identité française s’est construitesur le mythe plus ou moins réel de lalutte antifasciste, la Résistance, laLibération, le CNR, etc. Donc, quandon parle de l’extrême droite, nous, onsait de quoi on parle, mais pour lesjeunes, le Français peu curieux oupeu instruit, la Résistance c’est loin.Et peut-être que ce n’est pas en leurparlant des Croix de feu de 1934 quel’on va répondre à leurs questionsd’aujourd’hui.Mais pour nous militants, la questionqui nous intéresse, celle qu’il nousfaut comprendre, c’est pourquoi faceà la crise quand on dit : c’est à causedes profits : nous ne sommes pasentendus ou mal, tandis que si l'on dit: c’est à cause des immigrés, alors làles gens comprennent mieux.Quels sont donc les fondements de cemécanisme ? Pour répondre à cettequestion, il nous faut comprendre cequ’est l’extrême droite : commentest-elle apparue, quelles sont ses ori-gines, sa nature profonde, les idéesqu’elle porte et, surtout, comment ilse fait que ces idées pénètrent ou nondans la société.

C’est ce que je vais essayer de faireen sachant que, dans le temps quinous est imparti, je vais devoir fairecourt. Vous voudrez bien m’en excu-ser, on se garde toutefois un tempspour le débat.

Qu’est-ce que l’Extrême-Droite ?

Alors j’en viens au vif du sujet, c’estquoi être d’extrême droite ?Comme toujours, il y a plusieursdéfinitions :

- Il y a celle du philosopheDeleuze, qui nous dit qu’êtred’extrême droite c’est considérerles problèmes de société en partantde ses intérêts propres, puis ceuxde sa famille, puis d’élargir aux voi-sins, à sa ville, puis à son pays et, entoute fin, si on a le temps, au restedu monde, d’où il découle qu’êtrede gauche ce serait l’inverse.- Puis d’autres avancent qu’êtred’extrême droite ce serait accepterle monde tel qu’il est, puisqu’il estrégi par des lois qui nous dépassent,soit des lois édictées par Dieu, soitdes lois naturelles qui régissent levivant, et que c’est bien comme celaque l’inégalité et la loi du plus fortsont des lois naturelles, que les lionsont toujours mangé les gazelles etqu’il en sera toujours ainsi, et qu’ilserait stupide d’aller contre.

Donc, être de gauche ce serait vouloirque le monde s’améliore, qu’il change;ce serait croire que le progrès est pos-sible, que demain nous irons vers unmieux, vers plus de justice, d’égalité, età l’inverse être de droite, et à plus forteraison d’extrême droite, ce serait êtrepour l’autorité, pour l’ordre, pour lasécurité, l’identité, la tradition et, ensomme, ce serait en toutes choses êtreconservateur.Alors tout cela est sûrement vrai et ily a des fondements psychologiquesqui font que l’on se sent de droite oude gauche selon son caractère ou sonéducation, mais en fait, les idéess’imposent à nous avant tout parcequ’elles sont en adéquation avec lasituation sociale que nous subissons.Et dans chaque période d’incertitude,de crainte pour l’avenir, dans chaquepériode de peur et de tensions, alorsle besoin d’ordre, de sécurité, lebesoin que rien ne change augmente,et dans les périodes où la situationsociale semble meilleure, c’est l’envie

de changement et de progrès quil’emporte.C’est là une constante, les idées d’ex-trême droite ont toujours progressé enpériode de crise et elles ont toujoursrégressé en période de stabilité.Maintenant, si on regarde le mondedepuis les origines, que ce soitl’Antiquité, avec l’esclavage et lacitoyenneté uniquement pour l’élitedes membres de la cité, ou que ce soitla royauté, avec le féodalisme et lesdroits héréditaires de la noblesse, onpeut dire que le monde a été géré pen-dant des millénaires sur la base deconceptions qu’on pourrait qualifierd’autoritaires, d’inégalitaires, ensomme d’extrême droite, même si onne les appelait pas comme cela, parceque ces idées étaient la norme. Il y abien eu des révoltes contre les injusti-ces, contre la faim, mais l’inégalité deshommes, le pouvoir des plus forts, lasoumission à l’autorité, n’étaientjamais remis en cause.

Ce qui veut dire que, si on y réfléchitbien, pendant des millénaires leshommes ont été dirigés par deschefs, dans des régimes autoritaireset traditionalistes.Il y a donc un lourd passé historiquequi pèse sans doute encore aujourd’-hui sur les consciences.

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D’où vient le FNIntervention de Jacques Aubert Président de l’IHS du Val de Marne à l’occasion de l’Assembléegénérale de L’IHS du Livre parisien, le 28 février 2017

Caricature de la fin du 18e. illustrant les difficultés duTiers Etat (paysans et bourgeois) écrasé par le poidsde la monarchie, alors que les privilégiés (Nobles àgauche et Clergé à droite) sont debout, car ne payantpas les impôts du royaume.

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Naissance de l’Extrême-DroiteLe changement, il arrive au 18e siècle,avec les philosophes des Lumières. Cesont eux qui, pour la première fois,remettent en cause les principes del’Église. Puis les progrès scientifiquesvont suivre avec la mécanisation de laproduction et les premiers ateliers, cequi va amener l’émergence d’une nou-velle classe sociale : la bourgeoisie.C’est cette classe qui, possédant lesmoyens de production, va bientôtposséder la richesse et finalementréclamer le pouvoir.

Et ce sera la révolution de 1789, qui vamettre fin aux privilèges, proclameral’égalité et écrira la Déclaration univer-selle des droits de l’homme. Cetterévolution, elle se réclame du progrès,c’est ce qu’exprime à l’époque Saint-Just quand il dit : « Le bonheur est uneidée neuve en Europe. »C’est à partir de ce moment, où l’ordresocial inégalitaire qui semblait êtreimmuable depuis des millénaires vaêtre remis en cause, que, pour la pre-mière fois, on va voir apparaître uncourant de pensée qui va ouvertementse revendiquer comme réactionnaire,c’est-à-dire en réaction au progrès.C’est de là que va naître cette tendancepolitique de rejet de la révolution, derejet de l’égalité, de rejet du progrès,tendance politique qui peu à peu vaconstituer ce qui va devenir l’extrêmedroite, même si à l’époque le motn’existe pas encore, on parle alors deroyalistes, de légitimistes, d’ultras.

C’est important de s’arrêter là-dessusun moment car si, en 1789, le peupleest majoritairement pour la révolution,c’est la bourgeoisie qui fait la révolu-tion. La République, c’est d’abord unordre bourgeois, alors que les idéesde l’extrême droite vont être avanttout des idées antirépublicaines.Dans les années qui vont suivre,l’extrême droite va évoluer, mais,dans sa corbeille de naissance, il y ala haine de la République, à plus forteraison la haine du bourgeois et dusystème démocratique qui s’oppose

aux lois divines. Et c’est ce trait-làqu’on va retrouver tout au cours del’histoire, et encore aujourd’hui, etqui fonde la distinction entre la droiteet l’extrême droite.La Droite naît de l’ordre bourgeois,alors que l’extrême droite naît contrel’ordre bourgeois. Et même si parfoisla droite et l’extrême droite semblentse rejoindre, cette distinction de fondsubsiste.La droite, c’est la liberté individuelle,la liberté d’entreprendre, la libertéde penser et c’est aussi la libertéd’exploiter, c’est la reconnaissancedu mérite individuel. Ce n’est pas lerégime autoritaire et inégalitaire del’extrême droite. Pour donner unexemple, au moment de la Révolutionles royalistes expliquent que le peuplea tout à perdre de l’arrivée des bour-geois, car avec le système seigneurialles simples gens appartiennent auseigneur, qui donc les protège commeson bien, alors que dans le systèmebourgeois le peuple n’appartient plusà personne, donc plus personne ne leprotège. J’insiste sur cette questionparce que, si on y réfléchit bien, elleest une des clés qui nous permettentde comprendre l’actualité et la naturedu débat droite/extrême droite.Mais j’en reviens à l’histoire, donc en1789 la révolution éclate et en 1792la République est proclamée. C’est là,en réaction à cette situation, que vanaître le courant de pensée de cequ’on appelle l’extrême droite.C’est un courant légitimiste, avec lemot d’ordre qu’utiliseront leschouans : Dieu et le Roi, et qui sepositionne contre le progrès, contreles idées modernes et contre ladémocratie.Ceux qui vont les premiers théoriserses idées sont des royalistes qui ontémigré, comme Joseph de Maistre ouRivarol, pour qui il est impensable,inadmissible, de remettre en cause leRoi puisqu’il est roi de droit divin.Dès le départ, ce courant va êtresoutenu par l’Église et, à partir de1789, ils n’auront de cesse de se battrepour obtenir le retour du roi.Alors, même si la Révolution va, aufil des ans, accentuer son caractèrebourgeois, même si elle débouche surl’empire napoléonien, cette extrêmedroite conserve son objectif de retourde la royauté. Par exemple, même siNapoléon remet en place les fastes dela cour, pour les légitimistes il n’estrien d’autre qu’un usurpateur. Et, de

fait, ces légitimistes vont triompheren France avec la fin de l’empire et leretour de Louis XVIII en 1814.

En 1824, cette extrême droite royalistesoutient Charles X, qui veut effacertoute trace de la Révolution et qui sefait sacrer à Reims, comme sesancêtres, puis s’attaque aux acquis dela Révolution et en premier lieu à laliberté de la presse.

C’est ce retour en arrière qui sera àl’origine de la seconde Révolution,celle de 1830, lors des trois Glorieusesoù Charles X s’enfuit et où Louis

Philippe, qui accepte d’être unmonarque constitutionnel, lui succède,avant d’abdiquer à son tour lors desémeutes de 1848, qui feront plus de350 morts dans Paris et verront leretour de la République.

Évolution de l’Extrême-Droite

À côté de ce courant royaliste d’ex-trême droite vont naître deux autrescourants qui vont, à leur tour, contri-buer à façonner l’extrême droitemoderne.Le premier courant est issu de lacolonisation. Si l’Occident prétendapporter l’évangélisation et la civili-sation, il soumet en même temps lespeuples colonisés à sa dépendance etil s’attribue leurs richesses. C’est de

cette politique de colonisation que vanaître la traite négrière, et, pour lajustifier, on va voir se développer leconcept des différences raciales ‰

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La grande barricade à l’entrée de la rue du faubourgst. Antoine à Paris 1848

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où le blanc serait supérieur à tous etle noir au bas de l’échelle.

Au début, cette idée n’est pas perçuecomme d’extrême droite, elle est parta-gée par l’ensemble de la société, mais,au fil du temps, les idées humanistesprendront conscience de l’ineptie detelles idées et seule l’extrême droitecontinuera à légitimer le racisme. Etc’est là que l’on perçoit mieux undes traits de l’extrême droite : dansle culte du chef, vous admettez quele chef vous est supérieur, et vousl’admettez d’autant plus facilementque vous aussi vous êtes supérieur àd’autres. Vous respectez le chef maisvous-même êtes le chef de votrefamille, de votre groupe social oud’autres humains. De la découle quevotre femme et les femmes en généralvous sont inférieures, que vos subor-donnés comme les étrangers vous sontinférieurs et que les autres races sontinférieures à la vôtre. Cette hiérarchi-sation des humains est essentielle aumaintien du culte du chef.Ce qui est également intéressant denoter c’est que ce courant raciste, quinaît des nécessités de l’économie, varejoindre un autre courant raciste qui,lui, date du Moyen Âge et qui concerneles juifs, ces juifs qui sont responsa-bles de la mort du Christ et qui, commel’Église catholique interdit l’usure,vont devenir banquiers et que le Roi,quand il aura besoin de renflouer sonttrésor, fera massacrer en organisantd’immenses pogromes.Il en est de même pour un autre courantqui naît au moment des croisades etqui, s’il n’est pas à l’époque réelle-ment du racisme, va légitimer dans laconscience collective la haine dumonde arabe et plus tard faciliter laconquête du Maghreb.Toutes ces idées vont, au moment desguerres coloniales et de la fin de l’em-pire, converger et nourrir l’extrêmedroite, et on sait ce que plus tardl’Allemagne nazie en fera.Et puis un autre courant va voir lejour qui, lui, est directement issu de labourgeoisie au pouvoir. Avec laRévolution, on assiste à l’industriali-sation de la France : des milliers depaysans quittent les campagnes pourvenir travailler en usine, les conditionsd’exploitation sont insupportables, lamisère souvent est plus grande dans lesusines qu’elle n’était sous l’ancienrégime. Les premières révoltesouvrières vont éclater. Les premières

idées de renversement de la sociétécapitaliste apparaissent. (Le Manifestedu Parti communiste de Karl Marxdate de 1848).Avec la révolution de 1830 et lesémeutes de 1848, la bourgeoisie sentqu’elle est menacée et elle va alorsdurcir son régime et s’attaquer aux

libertés publiques, que pourtantsoixante-dix ans plus tôt elle avaitcontribué à mettre en place. À partirde là on assiste à un mouvementimportant où une partie de la bour-geoisie va se rapprocher de l’extrêmedroite et de l’Église pour tenir lepeuple à distance et lui imposer lerespect de l’ordre en place.Il faut noter que, dans le même temps,face à la misère qui monte, on assiste àun revirement d’une partie de l’Églisequi, à sa manière et sans remettrel’ordre en cause, va s’opposer auxformes extrêmes de l’exploitation. Cesera le début du catholicisme social.C’est important de bien voir ceschangements et comment une extrêmedroite antirépublicaine, royaliste, vaêtre rejointe par la partie la plusréactionnaire de la bourgeoisie. Etcomment cette extrême droite légiti-miste reconnaissant le pouvoir divinva se transformer en extrême droitetoujours légitimiste mais cette fois-cien faisant allégeance au pouvoir del’élite bourgeoise, de l’entrepreneur,de celui qui s’est fait tout seul.Remarquez que l’on passe de l’idéeque le roi est roi parce que Dieu l'avoulu à l’idée que le patron est lepatron parce que l’économie l’avoulu, puisque, c’est bien connu etles médias nous le répètent tous lesjours, on ne peut rien contre les loisde l’économie, qui sont la réalitévraie et s’impose à tous. Et à partir de là, selon les circonstances,une certaine porosité entre la Droiteet l’Extrême-Droite va s’installerdans le paysage politique. C’estcette Extrême-Droite renouvelée quiva permettre le retour de LouisNapoléon Bonaparte, que l’on varetrouver avec le sinistre M. Tiers

quand celui-ci va massacrer la com-mune de Paris.Et quand la 3e République sera pro-clamée en 1875, elle le sera avecpour consigne l’ordre moral. C’estimportant de mesurer cette évolutionbourgeoise de l’extrême droite car, àpartir de là, la droite ne devient pasl’extrême droite mais elle sait que, encas de besoin, si elle venait à êtremenacée, alors elle pourrait avoirrecours à une extrême droite qui neremet plus en cause la légitimitébourgeoise.Mieux vaut l’extrême droite que laRévolution, et on verra par la suiteque cet argument sera souvent repris.

De l’affaire Dreyfus à 14-18

C’est à cette époque-là que vont avoirlieu plusieurs événements qui vontfaçonner durablement le visage del’extrême droite. On est vingt-cinq ans après laCommune de Paris, vingt-cinq ansaprès la guerre de 1870 où la Francea perdu l’Alsace et la Lorraine.C’est aussi le moment où l’industrieallemande triomphe et où l’économiefrançaise reste à la traîne, prise entenaille entre l’Allemagne etl’Angleterre, qui la contestent dansson empire maritime et ses colonies.L’armée à un poids considérabledans la société et dans cette arméeles officiers sont de tradition monar-chique, antirépublicaine, antisémite,raciste et nationaliste. Dans l’opinion, la perte de l’Alsace-Lorraine entraîne un esprit revanchardet le nationalisme va imprégnerdurablement une grande partie de lapopulation. Ce nationalisme estencouragé par les gouvernementssuccessifs, qui se servent de l’animositéentre les peuples comme dérivatifpour cacher la nature de classe del’exploitation capitaliste.Ces événements, c’est d’abord l’affaireDreyfus, qui éclate en 1894 pours’achever en 1906. Chacun connaîtcet épisode de notre histoire où unofficier, Louis Dreyfus, sera accuséde trahison puis condamné au bagne,avant d’être réhabilité, sa culpabilitéreposant sur un préjugé raciste ou dufait que, étant juif, c’était forcémentun traitre. Les débats autour de cetteaffaire, même si Dreyfus est finale-ment gracié, vont mettre en lumièrel’importance des idées de l’extrêmedroite dans la société française.

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Ces événements, c’est aussi la créa-tion de la CGT en 1895, une grandevictoire pour la classe ouvrière maisune raison de plus pour la bourgeoi-sie d’avoir peu des « rouges ».Notons d’ailleurs que c’est en 1899,donc quatre ans après la CGT, quese crée au Creusot le premier syndicat« jaune », il s’appelle comme ça paropposition au syndicat « rouge ». Cesyndicat est contre la lutte des classes,contre la grève, pour le partenariatpatron/ouvrier, et, curieusement,ceux qui vont en être les principauxfinanciers seront le duc d’Orléans et laduchesse d’Uzès, de bons royalistestrès liés à la mouvance d’extrêmedroite. Ainsi, de bons royalistesviennent au secours des patrons. Celaillustre bien le changement de légiti-mité qui passe du roi au patronat.Mais cela illustre aussi un autrepoint, à savoir que l’extrême droites’est toujours intéressée au mondedu travail, au peuple. On l’a vu hieren Allemagne, avec le programmedu national-socialisme, on le voitaujourd’hui dans les thèmes du FN,l’extrême droite se présente pour lepeuple et contre le patronat. Celaprovient certes de son originemonarchique, comme il en est faitétat plus haut, mais c’est aussi laqualité première que lui reconnaît ladroite, ce pour quoi elle en assure lapromotion. En cas de crise, derisque d’union populaire, l’extrêmedroite, en s’adressant au peuple, vapermettre de détourner une partie dupeuple des vraies solutions, elle vaassurer cette division des classespopulaires dont le patronat a tantbesoin pour assurer sa survie. Autres événements de l’époque : laloi de 1901 sur le droit d’associationet enfin la loi de 1905 sur la sépara-tion des Églises et de l’État.Toutes ces lois progressistes quimarquent des avancées décisives dela République vont aussi attiser lahaine de la démocratie et rallier unefrange importante de la bourgeoisievers les idées d’extrême droite.

Et cela ne sera pas étranger au faitque, dix ans plus tard, le capitalisme,pris dans ses contradictions, entraîneles peuples dans ce qui sera laPremière Guerre mondiale et uneboucherie sans nom.Vous le savez, ceux qui parlaient depaix en 1914 ne seront pas entendus,Jaurès sera assassiné et ce sera

l’Union sacrée des forces de gaucheet de droite pour faire la guerre.Certes l’extrême droite n’est pas aupouvoir, néanmoins ses idées imprè-gnent la société et Charles Maurras,le grand théoricien de l’extrême droite,publie chaque jour dans la presse desarticles qui sont lus par des milliersde personnes.

Après l’armistice

À la fin de la guerre en 1918, mêmesi la France sort victorieuse duconflit, la situation économique n’estpas bonne. Le pays est affaibli parl’effort de guerre, de plus nous som-mes fortement endettés vis-à-vis desÉtats-Unis. L’inflation ruine lespetits épargnants, la désertificationdes campagness’accélère et faitdisparaître lecommerce local.De plus, il y a unfort ressentimentcontre les classesdirigeantes qui sesont enrichiespendant la guerre.Avec la révolution russe, la petite bour-geoisie craint le bolchevisme et aspireà un régime fort. Sans parler desemprunts russes qui ne seront pas rem-boursés : il faut savoir que 300000français possèdent de ces empruntspour un total qu’on estimeraitaujourd’hui à pas loin de 30 milliardsd’euros.Se développe alors dans les classesmoyennes et la petite bourgeoisie unsentiment antiparlementaire qui vaêtre sensible aux thèses de l’extrêmedroite. On retrouve là le thème de ladécadence, la république parlemen-taire aurait ruiné le pays au profit dequelques milliardaires, milliardairesque l’on qualifie souvent d’apatrides,terme qui cache mal l’antisémitisme.

Aux élections d’après-guerre l’ex-trême droite, sous l’étiquette Actionfrançaise, obtiendra une trentaine dedéputés, elle compte 30000 adhérentset son journal se vend à 50000exemplaires.Et, comme si cela ne suffisait pas,intervient la crise économique de1929 qui va mettre en France près de2 millions de personnes au chômage,qui va faire s’écrouler la boursecomme les prix agricoles et déclen-cher une inflation qui va toucher

principalement les salaires des fonc-tionnaires. Cette crise, partie desÉtats-Unis, atteint l’ensemble del’Europe, et c’est là qu’on va voirapparaître en réaction Mussolini enItalie et Hitler en Allemagne.Pour beaucoup de gens en France,c’est cela la solution à la crise : unrégime fort.De nombreux intellectuels font levoyage en Allemagne, ils en revien-nent fascinés par ce qu’il ont vu :l’ordre, la discipline, un pays qui seredresse. Ces intellectuels vont prôner,au nom de la paix, le rapprochementfranco-allemand et la création d’unegrande Europe face aux États-Unis.Sur ces thèmes, on va voir fleurir uncertain nombre de mouvements, deligues, d’associations, se réclamant del’antiparlementarisme, de la grandeurde la France, et qui souhaitent le retourà l’ordre, à l’autorité et assumentleur antisémitisme, les responsablesde la crise seraient les apatrides et les« métèques ». On est là typiquementdans la pensée de l’extrême droite.

La menace fasciste en France

Le grand patronat, qui voit monter lesidées de gauche (le Parti communistevient de se créer), ce patronat quisubit la concurrence des États-Unis,voit d’un bon œil ce qui se passe enItalie et en Allemagne. Renault, parexemple, fera souvent le voyage enAllemagne et il fera venir Mussolinipour une conférence dans ses usines.C’est donc bien le grand patronat quiva financer cette extrême droite.En même temps, la France compteplus de 6 millions d’anciens combat-tants de la guerre de 14-18 : au nomdes sacrifices qu’ils ont consentis, ilsse sentent une responsabilité quant àl’avenir du pays. Eux aussi, face àl’impuissance du pouvoir, vont êtresensibles aux thèses antiparlementa-ristes et à cette idée d’un État fort quinous sortirait de la crise.Par exemple : les Croix-de-Feu.C’est d’abord une association d'an-ciens combattants « décorés au feu »,« décorés au péril de leur vie ». Après1929, cette association d'entraide enga-ge une action politique en affirmant savolonté de « remettre de l'ordre » dansle pays. Elle reçoit l'appui financier duparfumeur François Coty (qui a rachetéle Figaro). Les Croix-de-Feu sont uneligue nationaliste et xénophobe quiaffirme sa volonté de lutter contre ‰

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« les métèques », les profiteurs d'après-guerre, les politicaillons, « lesmeneurs de troubles et de discordes ».

Le culte du chef, comme dans lesrégimes totalitaires, s’organise autourdu colonel de La Rocque, personnageintègre et charismatique. L’extrêmedroite croit avoir trouvé là son hommeprovidentiel. Il y a donc à ce moment-là en France,en même temps que la gauche tentede retrouver son unité, un fort courantd’extrême droite et d’antiparlementa-risme. Avec cette nuance que, s’ils sontcontre le gouvernement de laRépublique, ils ne sont pas tous, en tantqu’anciens combattants, favorables àun rapprochement avec l’Allemagnenazi. L’extrême droite va alors toutfaire pour tenter d’infiltrer les asso-ciations d’anciens combattants, sanstoutefois y parvenir réellement.Et c’est cette différence qui fera queces deux mouvements vont agirensemble et menacer la Républiquemais ils n'aboutiront pas, car lesanciens combattants sont loin d’épou-ser toutes les thèses de l’extrême droite.C’est dans ce contexte que va éclaterl’affaire Stavisky. En décembre1933, Stavisky, un aventurier de lafinance, se suicide alors qu’il allaitêtre arrêté. On découvre qu'il avaitversé des pots-de-vin importants àdes députés pour réussir des affaires.Suite à ces informations, le gouverne-ment démissionne, mais la crise ne serègle pas, les ligues (Action française,Croix-de-Feu) et l'UNC (Union natio-nale des combattants) appellent à unemanifestation contre le Palais-Bourbonau cri de : « À bas les voleurs ! » Le 6 février 1934, plus de 100000personnes se massent sur la place dela Concorde pour marcher sur lePalais-Bourbon. Des heurts violentsse produisent avec la police, une

fusillade éclate : il y aura 16 morts etdes centaines de blessés. Les troublesde la rue durent plusieurs jours. LaRépublique est menacée et l’on peutpenser que, si ce coup d’État n’a pasréussi, c’est en partie parce que lesforces en présence étaient toutescontre le régime parlementaire maisn’étaient pas d'accord sur la solutionde remplacement.Face à la « menace fasciste », lessyndicats et les partis de gauches’organisent. Le 12 février 1934, uneriposte unitaire est organisée et parcentaines de milliers les travailleursmanifestent leur refus d’une dérive fas-ciste. Cela sera les premiers signesd’un retour à l’unité de la gauche quiannonce le Front populaire.(La CGT, divisée en deux organisa-tions depuis 1921, retrouve son unitéen 1934 et le Parti communiste, quijusque-là défendait la stratégie révolu-tionnaire de la lutte classe contre classe,avec l’accord de l’Internationalesocialiste prône alors l’alliance avecles autres forces de gauche.)Le calme revient mais le souvenir du6 février 1934 va rester très vif.

La victoire du Front populaire auxélections suivantes sera la réponsedu peuple à cette menace. La grèvequi va suivre comme les avancés desaccords Matignons, les conventionscollectives, les 40 heures, les congéspayés vont être un moment histo-rique de la ferveur populaire pour lechangement.Mais ces avancées vont, aussi, attiser lahaine des « rouges » car, si l’extrêmedroite est battue, elle n’a pas disparu.Pire, les milieux patronaux, ulcéréspar les avancées du Front populaire,n’auront qu’une idée en tête, c’est lefameux mot d’ordre de l’époque :plutôt Hitler que le Front populaire.Et c’est cette orientation du patronatqu’on retrouvera au moment del’occupation.On voit bien là ce principe immuable :la droite n’est pas l’extrême droitemais, quand elle se sent menacée,mieux vaut alors l’extrême droite quela Révolution.Et puis la victoire du Front populaire,avec l’arrivée de Blum au pouvoir, vaaussi être l’occasion d’une campagneantisémite d'une extrême violence ;l’Action française écrira : « Blum, unJuif allemand, à fusiller mais dans ledos. » À la tribune de la Chambre, ledéputé d’extrême droite Xavier Vallat

déclare : « Ce vieux pays gallo-romainsera gouverné pour la première foispar un juif. » La guerre d'Espagne, qui éclate en1936, va là encore diviser le pays et onva voir l'extrême droite se rassemblerpour soutenir Franco, alors que lagauche se divise sur le soutien àapporter aux républicains espagnols.En réaction, le gouvernement deLéon Blum dissout les ligues. Maisl’extrême droite se réorganise : leColonel La Rocque va fonder le PSF,Parti social français, et Jacques Doriot,un ancien dirigeant du PCF, qui prônemaintenant les théories fascistes, fondele PPF, Parti populaire français, qui,dit-il, rassemble l’extrême droite etl’extrême gauche. Il compterajusqu’à 100000 adhérentsOn assiste donc à une recompositionde l’extrême droite sur le modèle desfascistes allemands et du National-socialisme.

La France dans la guerre

Malheureusement, la victoire de lagauche sera de courte durée. La guer-re déclarée, la France est occupée etla défaite de 1940 va donner à l’extrê-me droite l’occasion d’accéder aupouvoir. C’est la « divine surprise »,selon le mot de Maurras. Tant pis si laFrance est vaincue, puisque cettedéfaite abat la République.Aujourd’hui on peut l’affirmer, lerégime de Vichy, dans ces thèmes, danssa politique, dans son action, est unrégime d’extrême droite et on va voirles anciens groupes de cette extrêmedroite se fondre dans la collaborationavec l’occupant et l’Allemagne nazi.Avec l’arrivée de Pétain, l’extrêmedroite renoue avec l’idée de l’Étatfort mené par un chef, d’où les pleinspouvoirs accordés à Pétain. Le terme de république disparaît, onutilise celui de l’État français. Onrenoue avec la tradition : Travail,Famille, Patrie, à la place de Liberté,Égalité, Fraternité. C’est la fin de ladémocratie, avec, notamment, la miseen sommeil de l’Assemblée nationale,l’interdiction du PCF, des confédéra-tions syndicales et des francs-maçons. Le racisme est légitimé avecles premières mesures contre les juifsL’entrée en guerre de l’Allemagnecontre l’URSS et le Bolchevisme estaussi un des points de satisfaction del’extrême droite, et, avec Doriot, ilsseront un certain nombre à s’engager

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pour combattre sur le front russe.La milice de Joseph Darnand, créée enjanvier 1943, comptera jusqu’à 20000hommes et la Légion des volontaires

français contrele bolchevismec o m p t e r a12000 engagés.Pour être com-plet, il faut aussidire que dansl’extrême droiteil y a égalementun courant

nationaliste attaché à la grandeur de laFrance, et ce courant, certes minori-taire, n’accepte pas l’occupation dupays par l’ennemi héréditaire.Emmanuel d'Astier de La Vigerie,issue de l’Action française, fondera lemouvement de résistance Libération,tout comme le colonel Rémy, quidirigera le réseau la Confrérie Notre-Dame. Et de La Rocque, qui est d'a-bord maréchaliste, se tournera vers laRésistance et sera finalement envoyéen camp de concentration par lesAllemands.Cela dit, on sait que, à l’inverse, deshommes de gauche vont se commettredans la collaboration, j’ai parlé deDoriot, mais on peut citer Belin,qui, membre de la direction de laCGT, va se retrouver ministre duTravail de Pétain.Chacun connaît l’histoire de cetteguerre et le rôle joué par les organisa-tions de gauche dans la Résistance et lalibération du pays. Aussi, à laLibération, les mouvements d’extrêmedroite sont-ils complètement discré-dités, voire décimés. On estime quel’épuration fera entre 9000 et 10000morts dans ses rangs. Toutefois, grâceau mot d’ordre de réconciliationnationale prôné par de Gaulle, beau-coup vont passer entre les maillesdu filet, et bientôt la guerre froide etl’anticommunisme de l’après-guerrevont leur permettre de reprendre duservice, même si leur présence poli-tique reste marginale.

Le retour de l’extrême droite

C’est la dégradation de la situationéconomique et des guerres colonia-les, dont la guerre d’Algérie, quivont permettre une renaissance del’extrême droite.À la Libération, si les mesurescontenues dans le programme duCNR permettent au pays de se recons-

truire sur des bases plus sociales, trèsvite la droite va tenter de diminuer laportée de ces mesures. Dès 1947, puisen 1948, il y aura des grèves très dures.La mise en place du plan Marshall vapermettre d’accélérer la mainmise dugrand capital sur l’économie française.On assiste alors à la constitution degrands trusts qui viennent concur-rencer les petites entreprises, lescommerçants et artisans. On assistealors à la constitution de grandstrusts qui viennent concurrencer lespetites entreprises, les commerçantset artisans.C’est en réaction à cette politique queva émerger le mouvement poujadiste.Pierre Poujade, dans ses discours,dénonce les « trusts apatrides » et les« politiciens corrompus ». Il déclare,en parlant de Mendès France : « Il n’ya pas une goutte de sang gaulois chezcet homme-là. » On retrouve là desthèmes chers à l’extrême droite, ycompris l’antisémitisme. Il dénonceaussi les « bradeurs d'empire », car laguerre d'Algérie vient de commencer,en 1954.Et c’est principalement dans cetteguerre qui vient de démarrer quel’extrême droite va pouvoir renoueravec ces thèmes de prédilection : lafin de l’empire, le déclin de la Franceet le racisme, la haine de l’autre, dujaune, du Noir, de l’arabe.En 1956, Pierre Poujade avec sonmouvement obtient aux électionslégislatives 12 % des voix et aussi50 députés dont, parmi eux, le plusjeune député de l'Assemblée nationale,un certain Jean-Marie Le Pen, âgéde vingt-sept ans.Chaque jour la guerre d’Algérieprend de l’ampleur, de plus en plus dejeunes sont mobilisés. Les partisansde l'Algérie française disposentd'appuis importants chez les officiers,traumatisés par l’échec indochinois etl’humiliation de Diên Biên Phu, chezles Français d'Algérie, viscéralementattachés à leur terre, mais aussi dansl'opinion : beaucoup de Français ontété élevés dans l'attachement àl'Empire et à la mission civilisatrice dela France.Par ailleurs, au début de la guerre, lesFrançais y sont favorables, c’est leslogan de De Gaulle sur la Franceallant de Dunkerque à Tamanrasset.Il faudra attendre longtemps, et denombreux morts dans les rangs fran-çais, avant que l’opinion françaisese retourne.

La situation économique est socialeainsi créée fragilise le pouvoir et, face àcette crise politique, la droite françaiseva s’appuyer sur ces courants de penséed’extrême droite pour permettre leretour de De Gaulle aux affaires. Et sila constitution de la Ve Républiquen’est pas d’extrême droite, elle reprendà son compte certain thèmes commele pouvoir du chef de l’État élu ausuffrage universel et l’affaiblissementdu parlementarismeC’est ce qui explique en partie que laCGT comme le Parti communiste etun homme comme Mitterrand dénon-cèrent à l’époque le danger d’atteinteà la démocratie, même si la suitedémontra que telles n’étaient pas lesintentions du général de Gaulle.Les espoirs mis par l’extrême droitedans le général de Gaulle vont viteêtre déçus quand celui-ci proclamerale droit des Algériens à l'autodétermi-nation, En réaction, ce sera le putschd'Alger, en avril 1961, mené par qua-tre généraux (Challe, Salan, Jouhaud,Zeller), qui veulent « offrir l'Algériefrançaise à la France », chasser deGaulle et renverser la République.L’opposition de l’opinion et ducontingent fera échouer le putsch.Deux généraux putschistes (Salan etJouhaud) ainsi que des leaders del'extrême droite passent dans l’illégalitéet fondent l'OAS (Organisation del'armée secrète).L’indépendance de l'Algérie en 1962,l’échec des attentats contre de Gaulle,le démantèlement de l'OAS et l’exécu-tion du colonel Bastien-Thiry, qui aorganisé, contre de Gaulle, l’attentat duPetit-Clamart, sonnent le glas de cetteextrême droite « Algérie Française »dont les « soldats perdus » sontcondamnés et emprisonnés ou en fuite.Ils seront graciés en 1968.

On sait que cette période contradictoireva permettre de tisser des liens entre ladroite et l’extrême droite – tout lemonde a entendu parler des liens dePasqua avec les barbouzes – et toutcela, au final, au service du gaullisme.

La guerre d'Algérie va laisser destraces profondes dans la société fran-çaise et aujourd’hui encore elle n’estpas étrangère à l’hostilité envers lesimmigrés venus du Maghreb. n J.A.Dans le prochain numéro serapublié la fin de l’intervention deJ.Aubert. « La naissance du FN »

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Fidel Castro est décédé le 25 novembre 2016 à l’âge dequatre-vingt-dix ans. Il restera comme un géant politiquedu 20e siècle, à l’instar de Nelson Mandela, de Gandhi oude Mao Zédong. Impossible de dissocier Fidel Castro del’histoire de son pays, qu’il a dirigé pendant près d’undemi-siècle. C’est une des figures les plus marquantes dusiècle dernier, incontournable. Il a été le commandant enchef de la Révolution cubaine qui a rendu la dignité à sonpeuple, tenu jusque-là dans l’asservissement et la misèreabsolue par le colonialisme et l’infâme dictature de Batista,supplétif des États-Unis. Élu régulièrement à la tête del’État cubain, avec son peuple uni, il a su préserver lasouveraineté et l’indépendance de son pays, chèrementacquises, face aux agressions des États-Unis et au blocuscriminel qu’ils imposent à Cuba depuis plus de cinquanteans, tout en portant son pays à un niveau élevé de santé,d’éducation et de culture, et en cultivant chez lesCubains un lien puissant de solidarité et en développantune solidarité internationale exemplaire, source de paix etd’amitié entre les peuples.

Fidel Castro a été successivement Premier ministre del’île de février 1959 à décembre 1976, puis président duConseil d’État de Cuba – soit chef de l’État – depuis lacréation de cette fonction, jusqu’à sa démission pour raisonde santé en février 2008. Fidel Castro, légende vivante,n’a jamais trahi son peuple ; il a tenu tête face à dixprésidents des États-Unis : Eisenhower, Kennedy,Johnson, Nixon, Ford, Carter, Reagan, G.H.W. Bush,Clinton et G.W. Bush. Cet homme respecté par tous lespeuples du monde a été accompagné à sa dernièredemeure par des millions de Cubains en larmes.

Disciple du héros national cubain, José Martí, ilrestera dans l’Histoire comme un grand stratège et unvaleureux combattant révolutionnaire au destin horsnorme, un visionnaire, un immense homme d’État, unhumaniste épris de paix, l’architecte d’une sociétésocialiste et écologique affranchie des dogmes néoli-béraux antisociaux dont les tenants n’ont eu de cesse

d’en empêcher l’épanouissement.La Mairie de Paris s’honorerait de dédier à cet hommeillustre qui a consacré sa vie à lutter pour la dignité deshommes, dans son pays mais aussi en Amérique latine etdans le monde entier, une avenue, un lieu digne de la staturede ce géant politique et révolutionnaire du 20e siècle.

Cuba Si France

La volonté de Fidel ne s’applique qu’à son pays, évi-demment. Les lois cubaines n’ont pas d’applicationextraterritoriale, que je sache. L’ambassadeur lui-mêmem’a confirmé qu’évidemment ça ne s’appliquait qu’à sonpays et à ses concitoyens. Dans le monde nous devonsperpétuer sa mémoire, d’une façon ou d’une autre, carFidel n’est pas forcément dans les têtes des gens commec’est le cas à Cuba. Il l’encourage même. Alors pasd’interprétation restrictive grotesque qui n’a rien à voiravec le respect. Fidel a toujours lutté contre le culte de lapersonnalité, pourtant son portrait est partout à Cuba. Fidelconnaît bien ses compatriotes, s’il a émis cette volonté c’estpour lutter contre une dérive disons quasi « religieuse ».Mais jamais il n’aurait eu la prétention d’imposer ça aumonde entier. C’est encore une fois grotesque. Libre à toide t’enfermer dans cette vision étroite mais tu m’as habituéà un peu plus d’ouverture d’esprit. Quant au respect, nousn’avons aucune leçon à recevoir. Ce que je ne supporte pas,c’est qu’on devienne plus fidéliste que Fidel.

Paris a besoin d’une place Fidel Castro. Pour ungrand homme, un haut lieu à Paris ! Chers amis, signezet faites signer la pétition. Partagez ! Notre objectif estd’atteindre un maximum de signatures et donc nousavons besoin de votre soutien et celui de nos camarades.Pour en savoir plus et pour signer :Face book Cuba Si France Infos.

Charly, BOUHANA. Fraternellement

Pour une place

Fidel Castro Ruz

à Paris !

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C’est la débâcle dans les hôpi-taux, nous le savons tous : despatients qui attendent des

nuits entières aux « urgences » ; le per-sonnel parfois obligé d’apporter sonpropre papier toilette ; les établisse-ments qui épuisent leurs salariés. Bref,une Sécu au bord de la crise de nerfs.Donc, embaucher des « infirmiers »,nous ne sommes pas contre.Sur « infirmiers.com », le salaire estd’environ 1828 € brut en début decarrière, arrondissons à 2000 €, soit32000 € par an avec les cotisationspatronales. Avec les 20 milliardsoctroyés par le Cice aus entreprises, onpourrait recruter 625000 infirmier(es) !

On pourrait appliquer cetteméthode à d’autres domaines pourcalculer un nombre d’embauchesidéal : instits, animateurs pour lepériscolaire, auxiliaires pour lesvieux, cheminots, inspecteurs dutravail, contrôleurs des impôts, etc.Cette manne, ces 20 milliards, consti-tuerait un vrai bol d’air pour le tissu

social, pour des services publicsaujourd’hui sous asphyxie. Alors que,là, ils n’ont servi à rien, ou presque ;en donnant un euro d’aide au privé,ça va démultiplier les énergies, et àforce d’investissements, d’embauches,de croissance, de tout ça, à la fin, ça

fera des petits, ça produira 10 eurosdans le PIB.Mais on assiste à l’inverse : l’effet delevier est remplacé par une évapora-tion. Chaque euro mis dans la machinedevient 10 centimes à l’arrivée.« Reconstitution de leurs marges »oblige… Ah qu’en termes galants ceschoses-là sont dites ! En moinscodé, ces subventions sont passéespar profits et profits, se muent endividende pour les actionnaires, ou enrétributions pour les patrons.Ainsi, par exemple, pour Carrefour(le premier bénéficiaire privé, derrièreLa Poste et la SNCF) : 120 millionsd’euros grâce au Cice. De quoi pouvoirsoutenir l’envolée des dividendes : ‰

Avant la présidentielle,le Medef prescrit sesrecommandations

Par Jean JOUSSEAUME

Après s’être largement fait entendre de l’exécutif durant ces cinq années, le Medef entendsouffler deux pistes à « la majorité sortie des urnes » en 2017 : « s’attaquer au poids dela dépense publique » et financer plus fortement la protection sociale via l’impôt, estimantque « tout ce qui relève de la solidarité nationale doit être financé non par les cotisations,mais par un impôt à assiette large, TVA ou CSG ».

Ainsi donc, le Medef propo-se une nouvelle fois deréduire les cotisationssociales sur les salaires

intermédiaires et élevés, via l’ins-tauration d’une franchise de cotisa-tions qui diminuerait le coût de tousles emplois. L’idée n’a pas le lustredu neuf et reviendrait à consentir auxentreprises une nouvelle manne de30 milliards d’euros d’allégementsde charges qui viendraient s’ajouteraux 40 milliards d’euros annuels au

titre du pacte de responsabilité.Le Medef voudrait que cette

manne serve à réduire le coût desemplois par le biais des salaires, ycompris intermédiaires et élevés,alors qu’actuellement les allégementsde cotisations sont concentrés sur lesbas salaires.

Cette revendication du Medef esttotalement inacceptable. D’abord,parce qu’elle conduirait à tarir lesressources de la protection sociale etconduirait immanquablement à

réduire la couverture sociale. Ensuite, parce que cet élargisse-

ment vers les 3,5 fois le Smic vacréer, comme pour le seuil actuel de1,6 fois le Smic, une gigantesquetrappe à bas salaire et un encourage-ment massif à bloquer les salaires,tasser les grilles. C’est déjà le caspuisque les entreprises sont incitéesà ne pas augmenter les bas salaires.Elles seraient demain encouragées àserrer l’étau sur les professions plusqualifiées. n

Finances publiques :Le Cice, il faut mesurer ici le paradoxe

Mais on assiste à l’inverse : l’effet delevier est remplacé par une évaporation.Chaque euro mis dans la machine devient10 centimes à l’arrivée…

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avec plus 25 % depuis 2012, 517millions d’euros, soit 62 % desbénéfices. De quoi aider aussi unnécessiteux, le PDG, dont le salairedouble, de 3,7 à 7 millions d’euros.Ainsi, également, pour Casino, quitouche 97 millions du Cice et quiréduit ses « frais de personnel » pourà peu près autant. Tandis que la« rémunération des dirigeants », elle,ne connaît pas la crise : +  12,5 %entre 2014 et 2015.Également aussi pour Vivarté (Andréle chausseur sachant chausser) : 30millions d’euros de remise de chargeet 14 de CICE.Ainsi, enfin, pour conclure le tiercé dela grand distribution, de Auchan : 88millions d’euros du Cice. Les dividen-des versés à la grande famille Mulliezont quasiment triplé : 200 millions en2015, contre 67 en 2014.

Sa marge de manœuvre budgétaire,François Hollande l’aura doncconsacrée à çà… À rien.Mais c’est à cela, justement, qu’ondécouvre la puissance d’un dogme  :qui va songer, aujourd’hui, à annulercette mesure ?

Le coût du Cice c’est, pour l’année 2016 :

- 7,3 fois le budget de l’« agriculture,alimentation, forêt et affaires rurales(2,7 milliards) ; - 7,3 fois aussi le budget de la culture(2,7 milliards) ; - 2 fois le budget de l’écologie,développement et mobilité durables(9,1 milliards) ; - 2,4 fois le budget de la justice,(8,2 milliards) ; - 33,3 fois le budget de sport, jeunesse et

vie associative, (0,6 milliard) ; - 36 fois le budget des médias, livres etindustries culturelles ; - 50 % du budget de la Défense,(39,6 milliards) ; - 30 % du budget de l’Enseignement sco-

laire, (67 milliards).Vous le pigez, désormais, que

c’est du lourd, ces 20 milliards ? Que ça peut rebattre les cartes

complètement ?Qu’un gouvernement qui dirait :

« Bam, notre priorité, c’est l’écologie »,d’un coup d’un seul, il pourrait en tri-pler le budget, avec ces 20 milliardset avec des effets sans doute plussignificatifs sur l’emploi ! n J.J.

Sur les aides possibles pour adapter son logement

La plupart des retraités souhaitent vivre chez eux le plus longtempspossible. Néanmoins, avec l’avancée en âge, il arrive que certainséléments du logement posent des difficultés dans la vie quotidienne.Des aides existent pour vous aider à bien vivre chez vous le pluslongtemps possible.

Les services prévention de l’Assurance retraite

Vous souhaitez être conseillé et recevoir une aide financière pouradapter votre logement ?Le kit prévention et l’aide à l’habitat peuvent vous aider à adaptervotre logement pour améliorer votre qualité de vie. Si vous remplissezles conditions administratives, votre caisse régionale de retraitemandate une structure qui vient chez vous évaluer votre situation etvous apporter les conseils et solutions adaptés.En fonction de vos besoins, l’évaluateur peut préconiser : - l’installation d’aides techniques facilitant le quotidien et favorisant la sécurité à domicile (Kit prévention), - des travaux d’adaptation en vue d’améliorer vos conditions d’habitat, de lutter contre la précarité énergétique et faciliter le maintien à domicile (l’aide à l’habitat), - le financement de l’intervention d’un ergothérapeute afin d’analyser vos difficultés et votre environnement et préconiser des aménagements qui répondront au mieux à vos besoins actuels et futurs.

Les aides de l'Assurance retraite pour adapter votrelogement à vos besoins

Pour votre confort thermique, une aide financièreBien vous chauffer tout en réduisant le montant de vos factures, c’estle but du programme « Habiter mieux » mis en place par l’Agencenationale de l’habitat (Anah) en partenariat avec l’Assuranceretraite. Si vous êtes propriétaire, occupant d’un logement datant deplus de quinze ans et que vous ne dépassez pas un certain plafondde ressources, vous pouvez bénéficier d’aides de l’Anah pour réaliserles travaux de rénovation thermique de votre domicile.Pour plus d’informations, consultez le site l’Anah et contactez votrecaisse régionale de retraite. n Gutenberg 2017 Silpac Toulouse

La pension de réversion versée sous quatre mois

Au décès de son conjoint, le veuf ou la veuve a droit à une part desretraites du défunt : la pension de réversion. Les conditions à remplirpour la percevoir diffèrent selon la caisse qui la verse. Lorsque ledéfunt avait été salarié et percevait une retraite du régime général,le conjoint survivant a droit à la réversion de sa retraite de base,sous condition de ressources, à partir de cinquante-cinq ans (cin-quante et un ans pour un décès antérieur à 2009). Son montant estégal à 54% de la retraite du défunt. Désormais, elle sera versée auplus tard dans les quatre mois suivant le dépôt de la demande deréversion dûment complétée. Cet engagement de l'Assurance retraitedes salariés s'applique aux demandes de réversion déposées depuisle 1er septembre 2016. Le veuf ou la veuve peut également prétendre,à partir de cinquante-cinq ans, à la réversion des retraites complé-mentaires Arrco et Agirc, à condition de ne pas être remarié, maissans condition de ressources. Son montant correspond à 60% descomplémentaires du défunt. n

Le Mutualiste (De la presse, du spectacle et de la communication)

Bon à savoir …

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20 JANVIER 2017 – Le débat public, initié par FrançoisFillon, sur les rôles respectifs de la Sécurité sociale et des« complémentaires santé », la première devant prendre encharge les affections graves et de longue durée, les secondesles affections courantes, a eu le grand mérite de poser unequestion cruciale : les mutuelles peuvent-elles, sansconséquence pour les valeurs d’égalité et de solidarité ensanté, prendre le relais de l’assurance maladie publique ?De fait, la notion de « complémentaire santé » fait souventl’objet de flous et de malentendus, qu’il convient de dis-siper : veut-on préserver les principes de solidarité ou, aucontraire, veut-on aller vers l’individualisation croissantede la protection maladie ?

L’intervention de deux types de financeurs – la « Sécu »et les « complémentaires » – pour un même soin est uneoriginalité française. Une originalité coûteuse, puisqu’ellegénère des doublons en matière de frais de gestion.Initialement, la Sécu avait pour objectif de rembourser lessoins à hauteur de 80 %, les complémentaires couvrant les20 % restant.

Le monde des « complémentaires » recouvre trois typesd’opérateurs historiques. Le premier d’entre eux, sont lesmutuelles, organismes à but non lucratif dont les valeursfondatrices sont : la solidarité (tarification en fonction desrevenus), la proximité (historiquement, les mutuelles sontdes acteurs de petite taille), la démocratie (un mutualiste =une voix). Les mutuelles couvraient et couvrent encoreessentiellement les individus. Viennent ensuite, lesInstitutions de prévoyance (IP) qui sont aussi des orga-nismes à but non lucratif mais cette fois gérés de façonstrictement paritaire par les syndicats et le patronat.Chaque grande confédération syndicale dispose de son IP.A l’origine centrées sur les retraites complémentaires, les IPont diversifié leurs activités pour y inclure les « complémen-taires santé de groupe ou d’entreprise », marché dont ilssont les acteurs quasi-hégémoniques. Enfin, les assureurs,acteurs à but lucratif, sont entre les deux mondes de lamutualité (contrats individuels) et des IP (contrats degroupe).

Depuis les années 1990, le marché de la complémentairene cesse de s’étendre et les différences historiques entreses opérateurs se brouillent. Il s’étend à mesure que lespouvoirs publics favorisent le désengagement de la

Sécurité sociale du financement des soins courants.Surtout, l’aiguisement de la concurrence tend à abattreles  frontières entre catégories d’opérateurs. Ainsi, lesassureurs se sont parfois emparés du label « mutuelle ».La Mutualité a, de son côté, décidé et de son plein gré dejouer le jeu de la concurrence avec les assureurs en seplaçant au début des années 1990 sous les directivesassurance européennes. Elle espérait tailler des croupièresaux assureurs. Pari perdu. Les assureurs sont désormaisles acteurs les plus agressifs et dynamiques du marchédes complémentaires-santé. Enfin, les Institutions deprévoyance (IP) ont cherché à augmenter leurs parts demarché, les confédérations syndicales soutenant ou se fai-sant une raison du récent accord national interprofessionnel(ANI) de 2013 généralisant les complémentaires-santéd’entreprise. On assiste aussi à un rapprochement desgrands groupes mutualistes avec les IP. Et on voit desbanques créer leur complémentaire santé.

Se développe donc depuis une vingtaine d’années unvéritable marché de l’assurance maladie dite «  complé-mentaire » en France. Pour comprendre et anticiper sonévolution, il convient d’avoir en tête quatre lois d’airain :

Loi n° 1. Sur un marché concurrentiel d’assurance maladie,les mauvaises pratiques chassent les bonnes : tarificationau risque plutôt qu’aux revenus, sélection des risques,segmentation des contrats. Quelles que soient lesvaleurs et la sincérité des opérateurs mutualistes, laconcurrence fonctionne comme un engrenage qui « sort »du marché tous ceux qui se refusent à adopter les pratiquesassurantielles. Une étude récente du service statistique duministère de la Santé montre ainsi que la solidarité ne cessede reculer dans les contrats individuels en France(http://drees.social-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publi-cations/etudes-et-resultats/article/tarification-des-comple-mentaires-sante-declin-des-solidarites-dans-les-contrats).Les pratiques et identité mutualistes ne résistent pas à ladure loi de la concurrence. Le label « mutuelle » devientune simple image de marque qui a de moins en moins derapport avec les pratiques observables.

Loi n° 2. Un marché concurrentiel tend à la concentration.Ainsi, le marché de la complémentaire santé connaît uneconcentration accélérée depuis 15 ans. Les frontières sebrouillent entre catégories d’opérateurs. Des grands ‰

Tout est dit…

Que sont les mutuellesdevenues ?

Par le Pr. André GRIMALDI*

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Le débat sur la Sécuritésociale est souvent dramatiséet biaisé.Quatre idées fréquemmentavancées doivent êtreréfutées :

groupes mutualistes cherchent ainsi à s’associer avec desInstitutions de prévoyance. Ce pouvoir de marché a ten-dance à se transformer en pouvoir politique afin desécuriser sinon d’amplifier sa rente par des campagnesde lobbying auprès des décideurs et élus politiques, descampagnes d’opinion coûteuses, etc. De plus, à l’encontrede l’affirmation selon laquelle le marché de l’assurancemaladie privée serait compatible avec les valeurs d’égalité etde solidarité à condition de le « réguler », il n’existe à ce jouraucune expérience concluante de marché « régulé » enmatière d’assurance maladie.

Loi n° 3. Dès lors que les acteurs de marché ont atteint unetaille critique aux dépens de l’assurance maladie publique, ildevient politiquement impossible de revenir en arrière.Autrement dit, le marché produit des irréversibilités en setransformant en pouvoir politique. Par exemple, aux États-Unis, toutes les tentatives d’instaurer une sécurité sociale àl’européenne ont échoué face à la mobilisation politique desassureurs, de l’industrie du « managed care » (gestion dessoins) et de l’American Medical Association qui ont déversédes millions de dollars en lobbying pour empêcher touteproposition de réforme universelle et publique de passer.Même le Président Obama a du couler son « Obamacare »dans le marché de l’assurance maladie privée.

Loi n° 4. Un système public d’assurance maladie rem-boursant uniquement les soins des plus malades et desplus pauvres devient rapidement un système public pauvreet malade. On comprend aisément pourquoi : tôt ou tard,celles et ceux qui financent le système – en général les actifs

bien portants pas ou peu malades – tendent à se désolidariserd’un dispositif qui ne rembourse pas leurs soins. En effet,seuls les 15 % de personnes qui consomment 70 % desdépenses de soins ou les plus démunis voient leurs soins prisen charge par l’assurance maladie publique. C’est la raisonpour laquelle toute proposition de franchise ou de « boucliersanitaire », en rompant avec le principe d’universalité, finittôt ou tard par fragiliser l’assise politique de l’assurancemaladie publique.

De ces quelques constats émerge un constat incontournable :la « Mutualité » est désormais le faux-nez du déploiementde la logique assurantielle dans le système de santé fran-çais. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause les valeurset la sincérité des dirigeants mutualistes, lesquelles sontréelles. Mais l’engrenage de la concurrence les condamne àla défaite. Pour les assurés sociaux attachés aux principes desolidarité, la seule option possible est celle de la reconquêtede la Sécurité sociale.En partageant par courriel et sur les réseaux sociaux cettetribune publiée aujourd’hui sur le HufftingtonPost, notredémarche pourra être comprise par tous, signataires ounon signataires de la pétition. n

Frédéric Pierru et André Grimaldi membres du Collectif pour une santé égalitaire et solidaire

*Professeur d'Endocrinologie à la Pitié-Salpêtrière, estconnu pour son engagement contre la réforme actuelle del’hôpital ; il est l’instigateur de l’appel du 18 juin 2008pour sauver l’hôpital public.

1. La France dépense plus que les autres pays développésen matière de santé. Faux !D’après les statistiques officielles de l’OCDE, nous étionsen 2015 en 6e position avec une dépense de 11 % du PIB,derrière les États-Unis 16,9 %, la Suisse 11,5 %, le Japon11,2 %, la Suède et l’Allemagne chacune avec 11,1 %. Eten dépense de santé par habitant, nous sommes à la 13e

place avec 4367 dollars loin derrière les USA avec 9024dollars et l’Allemagne avec 5119 dollars.

2. La France est le pays qui consomme le plus demédicaments. ça a été vrai mais ça ne l’est plus.Depuis 10 ans nous avons rejoint le taux moyen des paysde l’OCDE avec une dépense totale de médicaments(ville /hôpital, médicaments remboursables) de 34,3milliards d’euros (dont 0,2 milliard pour l’homéopathie)

auxquels il convient d’ajouter 4 milliards de médicamentsnon remboursables. Les médicaments représentent environ20 % des dépenses, mais nous continuons à être de trèsforts « consommateurs » d’antibiotiques et d’anxiolytiques.

3. L’augmentation du reste à charge (franchises, for-faits, dépassements d’honoraires non remboursés,soins dentaires, auditifs ou d’optique mal remboursés)« responsabilise » les patients en les amenant à renoncerà des consultations inutiles. FAUX ! Une enquête del’IRDES (institut de recherche et documentation enéconomie de la santé) d’octobre 2010 avait montré quel’effet des franchises touchait essentiellement les personnesayant de faibles revenus aggravant leur renoncement auxsoins. L’augmentation du reste à charge (RAC) ne diminuepas significativement la « consommation » de soins inutiles,

Un système de santé égalitaire et solidaire :une chance pour les riches13 février 2017 André GRIMALDI*

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mais elle augmente très significativement les inégalitéssociales de santé. Plus encore, plusieurs études portant surdes maladies chroniques évolutives comme le diabète oùla prévention des complications est essentielle, ont montréque la gratuité des traitements est un facteur d’améliorationde l’observance. L’étude la plus démonstrative a étérapportée en 2011 dans le célèbre New England Journal ofmedicine. Elle portait sur près de 6000 patients ayant faitun infarctus du myocarde. Par tirage au sort la moitié despatients ont bénéficié d’un traitement gratuit et ont étécomparé à un groupe contrôle ayant un reste à chargemensuel en moyenne de 50 dollars. La gratuité a entraînéune meilleure observance des traitements et en conséquenceune réduction des récidives d’accidents cardiovasculairesde 14 % et finalement un coût moyen moins élevé pour lespatients du groupe « gratuité des médicaments » quepour les patients du groupe « reste à charge usuel »,même si cette différence n’atteignait pas la significativitéstatistique. Cette conclusion peut être généralisée à toutesles pathologies chroniques évolutives et justifie la prise encharge à 100 % par la Sécurité sociale des 10 millions depatients reconnus en affection de longue durée (ALD). Lereste à charge des patients en ALD reste malgré toutimportant, plus du double de la moyenne des patients .Seule une vision comptable à courte vue explique quedes responsables gestionnaires aient en 2011 retiré de laprise en charge à 100 %, 1million de personnes ayantune hypertension artérielle sévère. Cette décision setraduira dans les années à venir par plus d’accidents

vasculaires cérébraux, plus d’insuffisance cardiaque,plus d’insuffisance rénale terminale  : crime de papierparfait qui restera impuni !

4. On croît communément que la concurrence est lemoyen le plus sûr d’obtenir la meilleure qualité au plusbas coût. FAUX ! En matière de santé, c’est l’inverse quel’on observe. La libre concurrence ne fait pas baisser lesprix, elle les augmente, qu’il s’agisse des dépassementsd’honoraires ou des tarifs des assurances privées (mutualistesou à but lucratif). L’augmentation des uns entretientl’augmentation des autres. Vous avez une bonne mutuelle ?est devenue une question rituelle posée par le médecinspécialiste à son patient. En effet la santé est un biensupérieur. Et chacun est prêt à payer plus pour la santé, sice n’est pour la sienne du moins pour celle de ses enfants,de son conjoint ou de ses parents. Quant à la personnemalade ou qui se croît malade, c’est une personne anxieusefacilement manipulable. C’est pourquoi les médecinsprêtent serment de ne pas abuser de cette asymétrie rela-tionnelle En la matière, le concept de patient « consomma-teur éclairé », informé grâce à internet, faisant le choix dujuste soin au moindre coût sur « le marché de la santé »,est un mythe répandu par certains économistes libéraux.Ce mythe est utilisé par les assureurs privés qui proposentaux patients de faire le bon choix à leur place, en organisantleurs propres réseaux de soins remettant en cause l’indé-pendance professionnelle des médecins. On sait ce qu’ilen est aux USA où ce modèle est appliqué : les dépensesy sont les plus élevées et les résultats les plus médiocres.Un système de santé égalitaire et solidaire n’est pas qu’unechance pour les pauvres. C’est aussi une chance pour lesriches d’être soignés aussi bien que les pauvres, c’est-à-dire en fonction de leurs besoins ! n A.G.

* Pr André Grimaldi au nom du Collectif pour une santéégalitaire et solidaire,et un collectif de personnalités liéesou non à la médecine.

Un système de santé égalitaire etsolidaire n’est pas qu’une chancepour les pauvres. C’est aussi une

chance pour les riches d’être soignésaussi bien que les pauvres

La vieillesse est un âge de la vie, ce n’est pas une maladiePublié le jeudi 24 mars 2011

Vieillir, c’est vivre et être soumis, comme tous les êtres vivants, quel que soit leur âge, au risque de lamaladie, à la perte partielle ou importante de son autonomie. Mais il est nécessaire de combattre lesidées reçues : la plupart des personnes âgées sont autonomes.

Il n’y a aucune fatalité biologique à perdre son autonomie à partir d’un certain âge. Cela dépend dela trajectoire de vie et résulte toujours d’une maladie.

Malgré des conditions de vie et de travail difficiles et l’absence d’une réelle politique de prévention, 73% des85 ans et plus sont autonomes et se disent en bonne santé. 9%, seulement, des plus de 60 ans bénéficient del’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) en raison d’une perte d’autonomie totale ou partielle.

L’espérance de vie en bonne santé augmente plus vite que l’espérance de vie. Ainsi, un an d’espérance de viegagné, c’est un an et quatre mois de vie en bonne santé supplémentaires.Les périodes de perte d’autonomie, quand elles existent, sont de plus en plus tardives et plus courtes.

Il faut promouvoir une réponse adaptée aux besoins des personnes âgées en perte d’autonomie.Il faut également imposer des choix conduisant à une amélioration de la santé à tout âge, permettantde prévenir la perte d’autonomie : politique de santé, conditions de vie au travail, environnement, habitat…

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5 questions « piège », pour chasser les idées reçues

Les hausses de cotisations sociales incitent les entreprises à délocaliser

Les allégements de cotisations sociales accordés aux entreprises atteignent plus de 30 milliards d’euros paran. Pourtant celles-ci continuent à délocaliser leur production.En effet les cotisations ne représentent en moyenne qu’un tiers de la masse salariale. Or, en délocalisant, les entreprises ne recherchent pas une économie sur les cotisations, mais veulent diviserleur masse salariale par trois, quatre, voire plus.

Reculer l’âge de la retraite permettra d’améliorer la situation de l’emploi

Quand ils liquident leur retraite, deux salariés sur trois ont définitivement cessé toute activité professionnelledepuis trois ans en moyenne.Pour les uns, le recul de l’âge d’ouverture du droit à retraite prolongera donc un chômage de fin de carrièrepeu, ou plus, indemnisé. Pour les autres, les plus jeunes, il retardera leur accès à l’emploi.

Il faut reculer l’âge de la retraite parce que l’espérance de vie s’accroît de trois mois par an

C’est l’espérance de vie à la naissance qui s’accroît de trois mois par an !Or, pour définir le besoin de financement des régimes de retraite, il faut prendre en compte les gains existantsà 60 ans…qui ne sont plus que de 1,6 à 1,7 mois par an.

En France, le coût du travail est plus élevé qu’ailleurs

Pour apprécier le coût du travail, il faut tenir compte de la productivité du travail (la quantité de biens,services, etc., produits en un temps donné).En Europe, et en tenant compte de cet indice, le coût du travail est moins élevé en France qu’en Allemagne,au Danemark, en Italie, aux Pays-Bas, etc.

Cotiser en répartition coûte trop cher, mais on peut épargner

Selon l’Observatoire de l’épargne européenne, pour espérer compenser une baisse de vingt points duniveau des retraites, il faudrait épargner chaque année deux mois de salaire pendant trente ans, ce quireprésente une baisse de 16 % du pouvoir d’achat annuel !Dans notre système par répartition, il suffirait de relever de 0,38 % par an pendant quarante ans les cotisa-tions (parts salariales et patronales confondues) pour parvenir au même résultat.

INFO ? OU INTOX ?

La place et la reconnaissance des aidants familiaux ! Alors que les candidats à la présidentielle sont inaudiblessur le sujet, en France 8,3 millions de personnes aident unproche dépendant de façon régulière et non professionnelle(les femmes représentent près de 60 % des aidants) etpresque la moitié (4 millions) occupent parallèlement unemploi. Ce que le gouvernement, relayé par les fédérationsAgirc et Arrco dans le Mémento de l’administrateur,présente comme une avancée sociale majeure est loin desbesoins grandissants pour les personnes (membre de lafamille, conjoint, ami…) qui soutiennent et accompa-gnent au quotidien un proche en perte d’autonomie pourune durée de trois heures par jour en moyenne. La seule avancée proposée est la possibilité de prendre,pour les aidants, un congé sans solde renouvelable unefois ! Loin de répondre à ce qui est reconnu unanimement, cedévouement n’est pas sans répercussion sur leur vie privée,bien sûr, mais aussi sur leur vie professionnelle, 79 %

avouent avoir des difficultés à lier les deux, de ce fait48 % des aidants finissent par être atteints d’une maladiechronique. Pour les aidants en activité, malgré les difficultés qu’ilsrencontrent, ils ne peuvent majoritairement se priver de leuractivité professionnelle. Ils sont très réticents à informerleurs collègues et leurs employeurs, de peur de retombéesnégatives sur leur emploi et leur avancement professionnel. Afin de concilier vie professionnelle et accompagnementde la personne malade, l’aménagement du temps de travailavec des horaires personnalisés et flexibles, et, selon lesbesoins, l’utilisation de congés spécifiques rémunérés, laprise en compte de l’accompagnement d’un proche maladedans le calcul de la retraite, seraient là un véritable progrèssocial. Le s aidants expriment également une forte demanded’information et de formation.La CGT, avec les camarades de Rhône Alpes qui ontbeaucoup travaillé sur le sujet, exige une véritable priseen compte qui permette, notamment, des économies pour laSécurité sociale, par le maintien à domicile des personnesâgées sans sans que cela soit au détriment de la santé deceux qui leur viennent en aide. n Patrick VARIN

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L’Institut des petites entreprises de la Confédérationgénérale des professionnels, artisans et commer-çants a réalisé une étude sur les revenus desménages grecs en 2016. Globalement, elle noteune tendance profondément négative de la paupé-risation malgré les tentatives de restructuration

dans un environnement de profondes incertitudes et derisques externes rencontrés par l’économie grecque.Elle constate une spirale significative entre le désendette-ment, la consommation et l’investissement, ce qui entraîneune baisse du bien-être social et la possibilité limitée dedépasser le piège de la stagnation. Elle précise que, si elleavait pris comme référence le seuil de pauvreté de 2010,alors plus de la moitié des ménages seraient considéréscomme pauvres ! Quelques éléments de l’étude  : 75,3 %des ménages ont montré une réduction significative duchiffre d’affaires en 2016 ; 1 ménage sur 3 déclare vivreavec un revenu familial annuel de moins de 10000 €  ;7 ménages sur 10 ont vu leurs revenus subir de nouvellesbaisses en 2016 avec le troisième mémorandum qui leplonge dans des dettes, avec une fiscalité supérieure et uneincapacité économique à faire face. En outre, en raison dela crise et d’autres facteurs, la société grecque fait face àun problème structurel concernant la démographie et laviabilité de la protection sociale. Selon les données del’enquête, plus de 450000 citoyens grecs ont émigré àl’étranger pour trouver du travail, tandis que 2 jeunes sur 3(18-35 ans) envisagent d’émigrer si on leur donne uneopportunité de pouvoir travailler. 16 % des ménages ontdéclaré que leurs revenus ne suffisent pas à couvrir mêmeleurs besoins de base, une conclusion compatible avec letaux de pauvreté extrême atteint dans le pays (calculé à 40 %du revenu intermédiaire, Elstat*). Selon les données offi-cielles de l’enquête Eurostat** sur le revenu et les condi-tions de vie, le seuil de pauvreté relative est passé de7178 € en 2010 à 4512 € en 2015, une indication del’effondrement des revenus moyens. Près des deux tiersdes ménages (65,3 %) sont contraints de faire des coupespour assurer la subsistance nécessaire. Sur l’avenir, lesattentes des ménages pour la nouvelle année restentextrêmement négatives : 73,5 % prévoient une aggravationde la situation économique ; seulement 5,1 % prévoientune amélioration des possibilités financières.

Sur le chômage : 32,6 % des ménages sont touchés, soitprès de 1,1 million. Au moins une personne de la familleest au chômage. Le chômage de longue durée représente73,3 % du nombre total des chômeurs. Sur le total desmembres du ménage sans emploi, seulement 9,5 % reçoi-vent des prestations de chômage. L’insécurité économiquefonctionne non seulement pour les sans-emploi mais aussipour les travailleurs. Plus de 1 ménage sur 5 (22,4 %) a unmembre de la famille qui travaille en dessous du salaireminimum officiel de 586 € (490 € salaire net). Le phéno-

mène de la migration économique a pris des dimensionsénormes : 9,7 % des ménages comptent au moins un membrequi a émigré à l’étranger pour trouver du travail (ce qui cor-respond à plus de 400000 familles). Ce nombre correspondaux données officielles des autorités statistiques, qui ontévalué la migration à plus de 500000 citoyens grecsdepuis le début de la crise (427000 entre 2008 et 2013).Encore plus alarmante est la perspective d’une poursuitedu phénomène, avec 42 % des ménages qui envisagentsérieusement de migrer à l’étranger s’il y a de bonnesconditions pour trouver un emploi. Pour les 18-35 ans, laproportion monte à 67,7 %. Les ménages qui déclarent unrevenu d’une entreprise comme principale source de revenusrestent faibles : 9 % (12,6 % en 2012).

Obligations financières : 21,3 % des ménages ont desdettes en souffrance envers l’administration fiscale, alorsque 58,2 % des débiteurs ont été soumis à une certaineréglementation, preuve de leur incapacité à répondre à lacharge fiscale énorme. Dans l’ensemble, depuis le débutde la crise, plus de 160000 ménages ont subi une saisie surleurs avoirs. 27,3 % des ménages (environ 430000) ayantdes obligations de la dette ont des arriérés envers lesbanques. Pour la plupart, c’est un problème aigu pour lesménages les plus pauvres et ceux composés d’une seulepersonne (plus de 40 %). 34 % des ménages estimentqu’ils seront incapables d’honorer leurs passifs d’impôtsl’année suivante, et en particulier, pour 15,1 % d’entre eux,ils sont incapables de payer les taxes sur la propriété (Enfia).Notamment, 24,7 % des propriétaires sont doublement rede-vables de leurs biens : pour le paiement de l’Enfia et lesversements du prêt hypothécaire.34,5 % pensent qu’ils neseront pas en mesure de respecter les obligations de ladette l’année prochaine. 1 ménage sur 4 vivant dans unemaison privée a une hypothèque, alors que 31,5 % de cesdébiteurs ont des arriérés.

Vie : Consommation : Suite à la tendance à la baisse dela demande intérieure, la quasi-totalité des biens et servicesont marqué un solde négatif. Sur les tendances de consom-mation, une grande partie de la population a réduit lesfrais de chaussures (53 %), de sorties (48,2 %) et desdenrées alimentaires (40,2 %). En revanche, le nombre deménages qui ont recours au privé pour couvrir les factu-res du quotidien, de la santé, des soins pharmaceutiques(troisième année successive) et d’éducation a augmenté.Cela car, apparemment, il y a un accroissement de laparticipation privée et une réduction des dépensespubliques, en particulier dans la santé. La tendance à l’élar-gissement au privé des dépenses pour assurer des biens ‰

La Grèceà la loupe

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sociaux (santé, éducation, factures deservices publics) est un facteur limi-tant le maintien de la cohésion écono-mique et sociale. Plus de la moitié desménages dit ne plus consulter ni rece-voir de traitements médicaux en rai-son de la faiblesse économique. Plusde 1 ménage sur 3 a retardé la répara-tion d’un appareil électroménager,tandis que 35 % ont différé une répa-ration de leur voiture. L’adaptationdes ménages grecs aux technologiesnumériques pour gérer leurs achats estremarquable  : environ la moitié utili-sent leur CB et le paiement en lignepour l’achat de biens et le paiement deleurs factures, mais il existe encore46 % qui préfèrent payer en argentcomptant seulement.

Manifestation des hospitaliers chez le Premier ministre

La Fédération panhellénique destravailleurs dans les hôpitaux publics(Poedin) a tenu à fêter à sa manièreles deux ans de gouvernement deSyriza en organisant un rassemble-ment de protestation devant lesbureaux du Premier ministre. Elledénonce la coalition Syriza-Anel(parti des Grecs indépendants) pour« fausses promesses sur le finance-ment et la dotation en personnel duNHS*** ». Cependant, Alexis Tsiprasn’exclut pas d’obtenir des soutiens.Le Poedin se plaint de la situation dansle système de santé publique, quellequalifie d’« anéantie », en notant que,selon les données de l’OCDE, enGrèce le coût de la santé publique est à5 % du PIB, alors qu’en Grande-Bretagne il est à 7,7 %, à 8,6 % enFrance et 9,4 % en Allemagne.Il dénonce : « En 2017, les dépensesde santé publique ont diminué de200 millions d’euros – la subventionpour les hôpitaux restant au niveau de2016 (1,56 milliard) –, et a diminué àpartir de 2015 de 350 millions d’euros,tandis que les déficits des hôpitaux semontent à 1,8 milliard d’euros. »

Enfin, il précise qu’il y a « zéroembauche de personnel permanent,des grands besoins en équipementschirurgicaux, en fournitures, médi-caments et absence d’entretien del’équipement médical ».

Agriculteurs en lutte

Une crise au moins aussi forte queles plus grandes crises économiques du

XXesiècle, une crise exceptionnelle auregard de l’histoire.La multiplication des crises sur levieux continent n’a pas réellementpermis de prendre la mesure de laprofondeur de la crise grecque. Uncertain nombre d’études écono-miques ont néanmoins montré que lacrise traversée actuellement par laGrèce est d’une gravité équivalentepar exemple à la crise de 1929 auxÉtats-Unis, avec une chute du PIB de42 % entre 2008 et 2015 (29 % auxÉtats-Unis,) mais aussi d’une duréeimpressionnante puisque l’on estimequ’il faudra plus d’une douzained’années avant que la Grèce ne puisseretrouver le niveau de sa richesse de2008. Dans l’état actuel des prévisionsdu FMI, la Grèce ne retrouverait pas leniveau de son PIB de 2008 à l’hori-zon 2020. Au total, la crise grecquepourrait être la cinquième plus fortechute de la production qu’un pays aitconnue dans le monde depuis lemilieu du XIXe siècle. L’équivalent del’effondrement économique de laGrèce serait celui de la Russie aprèsla fin de l’URSS, avec un recul de42 % du PIB au plus fort de la crise etle niveau de richesse de 1990 atteintseulement en 2007, soit dix-sept ansplus tard.

Négociations entre la Grèce et ses créanciers

Plusieurs journaux grecques(Avghi(1) Kathimerini(2), le Journaldes rédacteurs, To Ethnos(3) saluentla décision du Mécanisme européende stabilité (MES) de donner son feuvert aux mesures de court terme surl’allégement de la dette grecque,décidée le 5 décembre dernier maissuspendue quelques jours plus tardaprès la décision d’Athènes d’accor-der une prime de Noël aux retraitésgrecs et de conserver une TVAréduite pour certaines îles. « Lesmesures approuvées par les instancesdirigeantes du MES et du FESF(Fonds européen de stabilité financiè-re) marquent une étape importantevers la soutenabilité de la dettegrecque », a déclaré le président duMES, M. Regling. « Nous estimonsque ces mesures, une fois entière-ment mises en œuvre, permettront deréduire le ratio grec de dette surPIB d’environ 20 % jusqu’en 2060.Nous nous attendons à ce que lesbesoins nets en financement de la

Grèce diminuent de presque 5 % surla même période », a-t-il ajouté.

De plus, des sources à Bruxelles ontannoncé, lundi à l’agence de presseAthènes-Macédoine (ANA), que lalettre envoyée par le ministre grec desFinances, Euclid Tsakalotos, est « unbon point de départ pour un accordentre les quatre institutions ».

Le gouvernement grec accepteraitune prolongation du mécanisme auto-matique de contingence pour uneannée de plus s’il y avait accord surtoutes les autres questions et afind’atténuer les doutes.Ils ont noté que des négociationssupplémentaires seraient nécessairespour parvenir à un accord définitif. Lessources ont indiqué que les résultatsd’une réunion entre la directricegénérale du Fonds monétaire interna-tional (FMI), Christine Lagarde, et leministre des Finances WolfgangSchaeuble à Davos ont confirmé lanécessité de la participation du FMI auprogramme grec. n

*Office hellénique de la statistique.**Eurostat est une direction générale dela Commission européenne chargée de l'in-formation statistique à l'échelle commu-nautaire. Elle a pour rôle de produire lesstatistiques officielles de l'Union euro-péenne, principalement en collectant,harmonisant et agrégeant les donnéespubliées par les instituts nationaux de sta-tistiques des pays membres de l'Unioneuropéenne, des pays candidats à l'adhé-sion et des pays de l'Association euro-péenne de libre-échange.*** Système national de santé : Le NHSgrec (ESY) est gratuit et couvre tous lesGrecs

(1) Avghi est publié à Athènes. Signifiant“l’Aube” en grec, il est surnommé le“quotidien du matin de la gauche”.Avghi est proche de Synaspismós, lacoalition de la gauche, des mouvementset de l’écologie, membre de Syrizadepuis 2004.(2) I Kathimerini ; fondé en 1919, estconsidéré comme l’un des journaux lesplus sérieux du pays. (3) To Ethnos « La Nation » voit le jourau début des années 1980, à l’époque oùle parti socialiste (Pasok) et son dirigeantcharismatique Andréas Papandréou pren-nent les rênes du pouvoir. Ses informa-tions et reportages exclusifs le propulsentau premier rang des quotidiens grecs.

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Purée

Rappelons-nous, au débutdes voitures Diesel legasoil coûtait le tiers duprix de l’essence. Laraison ? Il y a peu deraffinage du pétrolecontrairement à l’essence.

Le parc automobile Diesel prit un telessor que nos gouvernants s’aperçu-rent que les carburants rapportaientde moins en moins d’argent dans lescaisses de l’État. Ils trouvèrent unesolution en nivelant les prix par lehaut, le gasoil, que l’on ne raffinetoujours pas, est aujourd’hui au prixdu « super ». Le même procédé a été mis enplace pour diminuer nos pensions. Aulieu d’augmenter les salaires, ondiminue les pensions avec des indicesbidon. L’indice est calculé sur unemoyenne de 200 prix, ce qui donnedes indices de 0,1 % à 0,2 %. Je n’ai jamais acheté de balles detennis, encore moins de tennis detable, mais je m’alimente tous lesjours, et, là, l’augmentation des den-rées alimentaires s’envole. D’aprèsl’Insee, notre pension a perdu, envingt ans, le quart de sa valeur, soit24 %. Pour en avoir le cœur net j’airepris les barèmes d’imposition : l En 1996, un couple de retraitésqui déclarait 151500 francs (22750euros) de revenus devait payer 6000francs (910 euros) d'impôt ; l Vingt ans plus tard, le mêmecouple déclare 28300 euros, soit uneaugmentation de sa pension de 5550euros, il n’est plus imposable !Cette augmentation représente, enmoyenne, la somme de 227,50 eurospar an (1 % d’augmentation), soit 19euros par mois. Lorsque nous en parlons avec desplus jeunes, ils n’hésitent pas à nous

dire « les anciens, vous vous plaigneztoujours, vous gagnez plus que noussans rien faire ». En clair, nous som-mes des privilégiés, des profiteurs,nous ne pensons qu’à voyager. Alors,quitte à être des mauvais coucheurs,remettons les pendules à l’heure :notre retraite, nous y tenons, nousl’avons gagnée et payée… Faut-il rappelerque, durant toute notrevie de labeur, nousavons cotisé à des tauxélevés. Faut-il rappelerque nos pensions nesont, en réalité, qu’unsalaire différé, commetout salaire acquis enéchange d’un travail.Enfin, ces milliards defrancs de cotisation nesont pas restés inemployés  : ils ontété utilisés dans l’activité écono-mique. Ce n’est donc pas du chômage,mais bien de l’emploi que nous avonsfabriqué avec nos cotisations et avecnos retraites qui nous permettentd’être encore, même si c’est à unniveau de moins en moins élevé, desconsommateurs. Si le niveau de l’emploi, si leniveau des salaires, ne sont pas, enFrance, ce qu’ils devraient être, cen’est pas parce que les retraitéspompent l’économie. Ce pourraitmême être parce que leurs retraites,amoindries régulièrement depuis plusde vingt ans, ne leur permettent plusautant d’animer la consommation. Comment faire pour donner dutravail aux jeunes et faire en sortequ’ils ne soient plus les assistés deleurs parents, voire de leurs grands-parents ? La grève générale… Que ce soit clair : nos retraites,

nous les avons payées, on ne nous lesvolera pas. Nous sommes en période électorale,nous avons eu la primaire de la droite,puis celle de la gauche, au total 14prétendants aspirant à être Président dela République. Chacun a présenté sonprojet pour gouverner la France s’ilétait élu. Je suis à jeun d’avoir enten-

du les mots retraite etretraité. Cela prouvebien que pour ces gens-là nous n’existons plus.

Pourtant, depuis1945, nous nous som-mes donnés corps et âmepour faire de la Franceun pays respecté dans lemonde entier.

Notre système socialétait unique dans le

monde. Car à cette époque-là nousn’avions pas besoin de mutuelles, laSécurité sociale suffisait. Il faut direque les syndicats siégeaient dans lesconseils d’administration et quel’argent allait là où il devait aller, et neservait pas à boucher des trous. Pourtant, l’argent ne manque pas. Ilest détenu par une poignée d’exploi-teurs qui n’hésitent pas à remettre encause, l’un après l’autre, les acquissociaux que nous avons conquis durantun demi-siècle. Je me suis repassé la cassette ducongrès de l’Ufr à Blainville, tout cequi s’y est dit est valable aujourd’hui,en dix ans rien ne s’est amélioré, aucontraire, nous avons plus de pauvres,de chômeurs, de sans-abri, de tra-vailleurs qui ne peuvent pas se payerun logement, de personnes sous le seuilde pauvreté.Alors, camarades, préparons-nous àmanifester massivement avec la Cgtet bon vote à tous ! n G.C.

d'nousz'otres !

Par Georges CONGI

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Depuis le retrait israélien de labande de Gaza et l’évacuationdes colonies israéliennes en2005, et depuis le début dublocus israélien imposé contre

cette région isolée en 2006, la bandede Gaza vit une situation désastreuseà tous les niveaux, une situation quirend la vie de deux millions d’habitantsde plus en plus intolérable.

En dix ans, la population civile asubi trois offensives militaires israé-liennes majeures qui ont fait desmilliers de morts et des milliers deblessés, sans oublier la destructionmassive de toute une région.

Dix années se sont écoulées, et lesPalestiniens de Gaza vivent toujours enétat de guerre ; la souffrance, c’est tousles jours, les massacres et les crimescommis par l’armée d’occupation,contre les gens, contre les maisons et lesécoles, contre les usines et les routes…

En 2016, Gaza a continué d’endurer

cette routine macabre, abandonnéepar une communauté internationalecomplice.

L’année 2016, pour les habitantsde la bande de Gaza, a été marquéepar…

Le maintien du blocus  israélienimposé de façon illégale par les forcesde l’occupation depuis plus de dixans, et la fermeture permanente despassages qui relient la bande de Gazaà l’extérieur.

Concernant les passages commer-ciaux : actuellement, par jour, 270 à320 camions entrent à Gaza via leseul passage commercial ouvert cinqjours par semaine, ce passage se situeau sud de la bande de Gaza, mais lamoitié de ces camions sont ceux desorganisations internationales et desser-vent leurs projets de reconstructiond’écoles et de stations d’eau. Parmices camions, 5 ou 6 seulement contien-nent des matériaux de construction,

notamment le ciment. Ce passage seferme sous n’importe quel prétexte,par décision israélienne, sans prendreen considération les besoins énormesde la population civile.

Gaza n’a droit qu’à 120 produitsau lieu de 950 avant le blocus,quelques produits et médicamentsn’entrent pas, ce qui a aggravé la situa-tion sanitaire. Selon les estimations desorganisations internationales, la bandede Gaza a besoin de plus de 1300camions par jour pour répondre auxbesoins énormes d’une population enaugmentation permanente.

Cette fermeture a empêché la librecirculation des importations et desexportations des biens et produits deGaza, en particulier les matières pre-mières et les produits semi-finis  ;d’où un effacement progressif dupotentiel industriel de la région.

Le gouvernement israélien refusel’ouverture des passages d’une façonrégulière et maintient son blocus surGaza. Les organisations internationalesn’arrivent pas à faire pression sur cegouvernement, et les Palestiniens deGaza demeurent dans cette attenteéternelle.

Les projets de reconstructionpublic ou privé sont au point mort.Imaginez ! Aucune maison n’a étéreconstruite, un an et demi après lafin de la dernière attaque massivecontre Gaza, durant l’été 2014. LeComité national de la reconstruction deGaza a déclaré que seulement desréparations aux maisons partiellementdétruites par les bombardementsisraéliens ont pu être réalisées.

Seulement 45 % des fonds promislors de la conférence sur la recons-truction de la bande de Gaza, les 11 et12 octobre 2014, au Caire (5,6milliards dollars avaient été promis)ont été versés, soit directement àl’Autorité palestinienne, qui se heurte àd’énormes difficultés pour mener desprojets de reconstruction dans la bandede Gaza – et qui réellement n’y exerceaucun pouvoir, à cause des mesuresisraéliennes d’une part et des diver-gences politiques entre les différentspartis palestiniens d’autre part –, soitaux organisations internationales,

Gaza : piqûre de rappel…Par Ziad MEDOUK

Décembre 2016

Depuis plus de dix ans, et à la fin de chaque année, les habitants dela bande de Gaza font le bilan du blocus israélien, de la poursuitedes attaques sur leur prison à ciel ouvert et de l’isolement de cetterégion oubliée.

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dont la priorité est de distribuer desaides alimentaires aux sans-abri etnon de commencer la reconstructiondes habitations détruites.

Le plan Siry – du nom du responsa-ble des Nations-Unies –, qui prévoitl’entrée quotidienne d’un nombrelimité de camions de ciment à Gazasous contrôle israélien, a donné unelégitimité internationale au blocus eta permis à Israël d’engranger desprofits supplémentaires ; c’est ungain politique pour Israël, alors que,en revanche, le plan, en pratique,n’est pas appliqué, grevé par les auto-rités israéliennes qui, sous n’importequel prétexte, se désengagent de leurengagement.

Gaza est passé, suite à cette situa-tion surréaliste, d’une économie desubsistance devenue familiale depuislongtemps déjà, à une économiedésormais dépendante d’Israël et desorganisations internationales.

La poursuite des incursions,bombardements, malgré une trêverespectée par les factions armées deGaza, jamais par l’armée d’occupa-tion israélienne…

On compte plus de 200 violationsisraéliennes en 2016 !

50 bombardements, 60 incursionsdans différentes zones frontalières ausud et au nord de la bande de Gaza,90 attaques contre les pêcheurs et leursbateaux de pêche  ; cette année, 32Palestiniens ont trouvé la mort à Gazasuite à ces attaques et bombardements.

Le maintien de la division inter-palestinienne : malgré la création d’ungouvernement d’union nationale dansles territoires palestiniens, l’hostilitéreste vive entre le Hamas et la Fatah,facteur aggravant de la souffrance desGazaouis. Actuellement, il y a doncdeux gouvernements palestiniens, unà Gaza et un en Cisjordanie  ; leursdivergences et leurs décisions contra-dictoires nuisent au quotidien deshabitants de Gaza.

Ainsi, l’Autorité palestinienne(basée en Cisjordanie) verse leur salaireaux 70000 fonctionnaires de Gaza via

les banques ; mais elle ne contrôle pasles administrations de cette régiondominée jusqu’à maintenant par leHamas.

La dégradation de la situationéconomique : le taux de chômagedépasse les 65 % de la populationcivile ; mais le phénomène le plusdangereux est la hausse du chômagechez les jeunes de moins de 30 ans, quia atteint 80 % en 2016 ; plus de 50000personnes se sont ainsi ajoutées aunombre des sans-emploi.

La pauvreté  : 70 % de la popula-tion de Gaza vit en dessous de seuilde pauvreté.

L’augmentation du nombre depersonnes qui dépendent des organi-sations humanitaires : 75 % desGazaouis vivent de l’aide alimentaire.Selon les sources du bureau desNations-Unies pour les réfugiéspalestiniens (UNRWA), dans labande de Gaza, plus de 990000 per-sonnes ont bénéficié du programmede l’aide alimentaire géré par lebureau en 2016 ; ce programme aélargi ses services pour assister lescitoyens et non plus seulement lesréfugiés.

Pour beaucoup d’économistes,l’année 2016 est considérée comme laplus catastrophique pour l’économiepalestinienne depuis 20 ans.

Le soulèvement populaire enCisjordanie commencé en octobre2015 : il a détourné les yeux de laproblématique de Gaza, qui intéressemoins l’Autorité palestinienne et lemonde. Préoccupées par ce soulève-ment populaire, qui entre dans sadeuxième année, les autres institutionspalestiniennes oublient les Gazaouis.

La fermeture des passages quirelient la bande de Gaza àl’extérieur, notamment le passage deRafah, au sud de la bande de Gaza, etle passage d’Iretz, au nord de labande de Gaza, a entravé plus encorele déplacement des Palestiniens deGaza. Le passage de Rafah, contrôlépar la dictature égyptienne, n’a étéouvert que 90 jours en 2016, tandis

que le passage d’Iretz, contrôlé parl’armée israélienne n’est autoriséqu’à 7 % de la population gazaouite,principalement les malades,quelques hommes d’affaires et descas humanitaires.

Aucune solution n’a été proposée,aucun plan de sortie de crise n’existepour la bande de Gaza : que ce soit lesdeux gouvernements palestiniens, lesorganisations internationales ou lespays voisins ou l’ONU, il sembleque la crise peut durer à tout jamais.Les problèmes d’eau, d’électricité,d’infrastructure, de chômage, depauvreté, de précarité et de recons-truction… pour toujours.

La seule centrale électrique, quiavait été bombardée lors de la dernièreagression, fonctionne désormais à30 % de sa capacité  ; depuis lors,chaque foyer à Gaza reçoit 8 heuresde courant électrique par jour, rienn’a changé…

Concernant l’eau  : les dommagescausés aux canalisations d’eau etd’assainissement ont été immenses.En décembre 2016, plus de la moitiédes Gazaouis n’a plus aucun accès àl’eau.

La situation et les événements dansla région et dans des pays arabes, enparticulier en Syrie et au Yémen : ilsmonopolisent l’attention des dirigeantsarabes et internationaux  ; la causepalestinienne est passée au deuxièmeplan. Or, les crises se multiplient ets’intensifient, dans une région arabede plus en plus instable ; 2017 neramènera pas Gaza sur le devant del’actualité.

L’aspect le plus grave de cemarasme inextricable, c’est l’absencede perspectives pour tous ces gens quiconstatent que les choses n’avancentpas, ne bougent pas, qui surviventdans l’injustice, l’incompréhension,l’amertume, la rancœur  : c’est untraumatisme social de plu en plus sen-sible, un sentiment horrible, qui vainfluencer l’avenir de la génération néedans ce chaos et qui commence àperdre espoir en un avenir immédiatmeilleur et à chercher d’autres voies àsuivre…n Z.M.

* Ziad MEDOUK : directeur dudépartement de langue française àl’université Al-Aqsa de Gaza.Source : http://lecourrierdumaghrebet-d e l o r i e n t . i n f o / p a l e s t i n i a n -territories/palestine-gaza-piqure-de-rappel/

L’aspect le plus grave de ce marasme inextricable,c’est l’absence de perspectives pour tous cesgens qui constatent que les choses n’avancentpas, ne bougent pas, qui survivent dans l’injustice,l’incompréhension, l’amertume, la rancœur.

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L e samedi 5 novembre2016, au siège de l’Uniondépartementale Cgt d’Ille-et-Vilaine, syndiqués actifs etretraités du livre et de lapresse de Rennes et sa péri-

phérie étaient invités à participer àfêter un siècle et demi de la créationdu Syndicat du livre de Rennes. Cedébut de soirée était avant toutconvivial et à la fois commémoratif.Elle a permis à partir du travail deFred Broche de saluer la mémoirede ces camarades face à l’adversitépatronale de mesurer la pugnacitédu combat syndical de nos aînés.Combat syndical qui pour certainespériodes a été difficile pour lesouvriers du Livre où ils ont su dépas-ser leurs divisions pour s’unir etengager le combat de classe.

Après avoir cité les invités* présentset excusés**, en préambule decette initiative commune actifs etretraités, nous avons mis en avant lasymbolique de cette commémora-tion, non seulement sur notremémoire commune, mais aussi detisser les liens encore plus étroits cequi nous a permis d’organiser cemoment d’histoire festif où actifs etretraités ont communément avecleur volonté réciproque engagé leurcapacité d’agir ensemble.

Dans la continuité, la parole a étéconfiée à notre camarade FredBerroche, initiateur de cette com-mémoration, il nous a fait partagerson travail de recherche rigoureuxet évoqué au travers de la brochuredont il est l’auteur « Jalon d’une

histoire : les ouvriers du livre deRennes », remis à chaque présent,le parcours de notre organisationsyndicale naissante.

Après une courte pause, chacune etchacun a pu apprécier, au traversdes militants du Livre et de la pressedes plus connus aux plus humbles,une exposition mémorielle dédiée àl’avenir de notre syndicalisme.Exposition intitulée « 150e anniver-saire du Syndicat du Livre deRennes, composée de 14 panneauxégrenant l’évolution de notre orga-nisation syndicale et ses luttes : « Dumanuscrit à l’imprimerie », en pas-sant par « La Commune de Parisproclamée », « Naissance du syndi-cat du Livre de Rennes », « Lesimprimeurs de l’ombre », « Les évé-nements de 36 et de 68 », « Le droitdes femmes », « La création de laFédération des travailleurs duLivre- Filpac », « Le parti pris del’avenir », entres autres, pour nepas tous les énumérer.

Ensuite, nous avons présenté à lasoixantaine de participants, actifset retraités, une personne citée dansl’exposition du 150eanniversaire. Àl’initiative de notre camaradeMichel Bougier, M. GeorgesCourcier, typographe à OuestFrance, nous a relaté son passé derésistant pendant la SecondeGuerre mondiale : réfractaire auSTO, impression de faux papiers,organisation de parachutaged’armes pour s’engager, ainsi queses compagnons, dans les troupesde la 2e DB du maréchal Leclerc.

Son entrée en résistance lui parais-sait à l’époque tout à fait naturelleet normale. Ce qui n’était pas lecas de tout le monde !

Après ce témoignage que notreassemblée a su apprécier, nousavons honoré comme convenunos camarades (en présence deleurs épouses), qui, par leur enga-gement, leur militantisme, leursconvictions, leurs actions de tous lesjours comme actifs et dans la conti-nuité comme retraités, ont contribuéà défendre les plus humbles.

Anita LEFAIX - Jacques LEBLANC- Frédéric BERROCHE - MauriceCULLERON - Jean ORY -

Remise de médailles, bouquet defleurs, étaient au rendez-vousainsi que le livre sur les « 100ans avec les salariés », recueildes témoignages des militants dudépartement d’Ille-et-Vilaine.

Pour l’Institut d’histoire sociale d’Ille-et-Vilaine, Jacky Colin, animateurdépartemental et régional, estrevenu sur l’importance de cultivernotre histoire, « notre propriété quinous est commune ». Nous devonsprendre conscience de cetteimpérative nécessité, certes pourne pas oublier, mais aussi pourtémoigner de notre syndicalismeCgt auprès des militants, des syn-diqués, des salariés d’aujourd’huiet de demain. Nous avons encoredes efforts à faire, même si cettequestion fait son chemin.Après avoir remercié Fred de son

150e anniversaire du Livrede Rennes : la mémoirepour le parti pris de l’avenir

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travail qui est à la base de ce tempsde rencontre, chacune et chacun apris le verre en main pour l’incon-tournable À là !Pendant cet apéritif dînatoire, tempsde convivialité qui nous est si chère,chacun a pu mesurer, liant l’utile àl’agréable, ce temps d’échanges,ce passé révélé au fond de nous-mêmes qui nous réunit, nous renfor-ce, cultive notre camaraderie, noscertitudes, nos convictions, nosactions dans l’action.nJean Jousseaume (Secrétaire sectionretraités Filpac de Rennes

* Invités présentsMarc JARNOUX - Secrétaire généralSyndicat Cgt Ouest MédiaRomain Orhant - Secrétaire généraldu Syndicat Cgt OberthurJean Michel Quifen - Syndicat duLivre de RennesYvon Le Guiel - Syndicat Cgt BillonSaint Malo (retraité)Nicolas Sauvé - Secrétaire Filpac CgtLoïc Morel - Secrétaire général CgtIlle-et-VilaineFlorence Prigent - Secrétaire CgtIlle-et-Vilaine

**Excusés :Union fédérale des retraités Filpac CgtValérie Kerauffret - Secrétaire Unionlocale de RennesDaniel Lellouche - Syndicat du Livre deNantes

On en parle peu de ce troisièmeélément fondateur de notre deviserépublicaine : Liberté, Égalitésont des valeurs traduites quoti-diennement en slogans politiqueset syndicaux. Alors, si on parlaitde la fraternité ?

Cette fraternité qui se vit au jourle jour au sein des entreprises,mais aussi dans les appartenancessyndicales…, qui se dit avecpudeur et dont le plus beau titrepour nous est : « camarade » !

Il y a bien des écorchures à la fra-ternité que nous nous devons.Nous, les « vieux », en savonsquelque chose  : sitôt partis, sitôtoubliés par ceux-là mêmes quenous avons formés et à qui nousavons mis le pied à l’étrier. La vieva si vite ! Et l’actualité est silourde ! Il y a les malades : on ypense les premiers jours et puis onoublie (ce n’est pas un jugement,simplement un constat)…

Mais il y a aussi tant de fraternitédans les luttes, cette fraternité quiporte le si beau nom de solidarité.

Enfin, comment ne pas mentionnertous les petits gestes sans histoireet sans paroles qui sont à la fois lerésultat et le ciment de nos viesouvrières et militantes, qui nousfont nous reconnaître et nous sentirfrères.

Laissez-moi vous en raconter un :nous étions ce dimanche-là, monépouse et moi, au bord du lacBleu, par un beau soleil d’automne.De la guinguette voisine, nousarrivaient des chants : Bon anni-versaire […]. « Tiens, ils célèbrentun anniversaire… », me dit monépouse, lorsque l’on vit venir versnous une dame : « Vous êtes bien M.et Mme L ? On célèbre les quatre-vingts ans de mon mari, vous êtesinvités. » Et nous voilà, au milieu desenfants et petits-enfants, de toutela famille, à la grande joie du cama-rade octogénaire, qui nous dit : « Jesuis heureux que vous soyez là. Vousreprésentez quarante ans de ma vie

ouvrière et tous les copains etcopines du syndicat. »Quarante ans effectivement, de boîteen boîte, en tant que massicotier,militant de base sans autre titre etfonction que « syndiqué » ! sansautre exploit que la fidélité…,comme tous ceux-là qui font « lesyndicat », petites choses et grandseffets ! Humbles parmi les humbles,mais irremplaçables ! Acteurs auquotidien de tant de gestes simplesqui, en s’accumulant, forment unemontagne !

Et, parce que l’on a tendance à neparler (comme les « trains quin’arrivent pas à l’heure ») que desgros problèmes qui, hélas, nemanquent pas dans nos vies detravailleurs, j’ai voulu rendre hom-mage, à travers cet événement, àtous nos camarades « héros del’ombre », « petites mains » del’action syndicale, qui tissent cettetoile qui fait notre force en façonnantau jour le jour cette FRATERNITEtellement intime qu’on la pratiquesans s’en apercevoir !

Merci, vieux camarade Gérard,massicotier du Labeur, amoureuxde ton métier et si fidèle à ton syn-dicat ! Tu as voulu, à travers cetteinvitation surprise, en m’associantà la famille, mettre en valeur en cejour de fête cet aspect de ta vie quiest inséparable de tout le reste :vie de famille, de labeur, vied’homme… Ainsi l’ai-je ressenti !Merci de cette belle leçon, cama-rade ! Mais, tu sais, je pourrais enciter combien d’autres… Puissentles lecteurs de ces lignes retrouverdans leur mémoire de pareilsmoments de partage, ou y puiserdes envies pour les jours à venir…

À travers toi, avec tes quatre-vingts piges, nous avons fêté cejour-là la fraternité syndicale tisséejour après jour, dans le partagedes joies et des peines, des lutteset des gestes ordinaires, desespoirs et de ce qui nous lie plusque tout : la VIE.

Jean LANDRY

Fraternité

Un des 14 panneaux de l’exposition« 150e anniversaire du Livre deRennes » exposé à la Confédérationdans le cadre des 30 ans de laFilpac-Cgt

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Section des retraités du Syndicat général du livre

de Limoges Filpac-Cgt

L’AG de notre section s’est tenue le 26 janvier2017 en présence de Jacqueline Kaczynski,représentant l’USR. Il y eut beaucoup d’excusésen raison de maladies.

Une minute de silence a été observée pour honorer lamémoire de nos disparus : - Jean Charbonnier, membre de la commission de contrôle financier ; - Marcel Latouille ; - Guy Texier, membre de notre CE pendant de nombreuses années et aussi ancien directeur de la publication de VN87.Ces trois camarades totalisaient chacun des décenniesde syndicat.Nous avons joint à cet hommage les disparitions deGeorges Séguy, oubliée scandaleusement par lesmédias, et de Marc Peyrade, ancien secrétaire généralde la Filpac.

Le rapport du secrétaire et les interventions ontporté sur la place de la CGT dans le débat politiqueen prélude aux élections nationales. La nécessité d’yfaire entrer les revendications et propositions de laCGT relayant celles des salariés, comme l’a expri-mé Philippe Martinez, a été appuyée. Comme leretrait de la loi travail, les retraités qui ont activementparticipé aux luttes sont très sensibles aux reculs

démocratiques et sociaux qu’elle représente. Commela diminution du temps de travail ; comme la sécuritésociale professionnelle, qui se différencie beaucoupdu revenu universel, la Sécurité sociale ne peut servirde variable d’ajustement aux impératifs budgétaires ;comme l’augmentation des salaires et des pensions…

La pleine reconnaissance du syndicalisme retraitédans la CGT a été saluée mais il reste à l’élargir. Celanécessite un important renforcement pour une actiond’une autre envergure, notamment quant aux revendi-cations de proximité des retraités là où ils vivent.L’USR a effectué le travail nécessaire et il va être misen application partout où nos forces le permettent.

Le renforcement est la pierre angulaire de notre utilitéet de notre efficacité. Le vieillissement de notre sectionet l’insuffisance des adhésions doivent nous amener àtout mettre en œuvre pour gagner des syndiqués.

La solidarité actifs-retraités dans les luttes et dans lerenforcement doivent faire de la continuité syndicaleune démarche évidente et pertinente.

Le À la… a clos cette AG, la plaçant sous le signe dela fraternité et de la confiance en l’avenir et à la forcede notre CGT. n André MAUPIN

"C'est dans le regard des gens de droite qu'on s'aperçoit qu'on est de gauche."Guy Bedos

ÉCHOS DES SECTIONS

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Nous y avons retracé cette année douloureuseentre les attentats, la trahison de ce gouver-nement dit de gauche – qui à pondu cette loitravail la plus libérale depuis bien long-temps qui va faire reculer les salariés des

dizaines d’années en arrière si les camarades, avecleurs syndicats, ne se bagarrent pas – et les violentesattaques contre nos syndicalistes (Air France,Goodyear, MOP dans la presse, les fonderiesBouyer à Nantes, etc.). Nous avons évoqué, biensûr : le blocage des retraites, qui continue, provocantla perte, depuis quatre ou cinq ans de 5% à 6 % depouvoir d’achat ; les départs à la retraite de plus enplus tardifs, alors que les salariés sont souvent auchômage à cinquante-sept ou cinquante-huit ans, celaimplique pour eux une décote importante sur leurfutures retraites. Sans parler des programmes desnombreux candidats à l’Élysée.

En 2016, pour ce qui est de notre activité : notrebureau (9 camarades) se réunit tous les mois, quatrecamarades de notre bureau participent tous lesmois au conseil syndical du Syndicat du Livre deNantes pour travailler avec nos camarades actifs.Nous faisons également des appels à participationaux diverses manifestations. Nous nous sommes

concertés avec notre camarade Jean Jousseaumepour préparer une rencontre à Nantes entre lebureau des retraités de Rennes et celui de Nantes,pour un échange qui pourrait se renouveler detemps en temps.

Pour ce qui est des effectifs. Nous étions 79 en 2011,76 en 2012, 66 en 2013, 59 en 2015, enfin 54 en2016. Et 2017 ? Les raisons de cette baisse sont, d’unepart, malheureusement des décès, des maladies et,d’autre part, des camarades préretraités qui arrêtentbrusquement, à soixante ans, en basculant à laretraite, ou bien d’autres qui connaissent de grosproblèmes financiers.

Lors de notre dernier conseil syndical, nous avonsinsisté auprès de nos camarades actifs pour que,quand des syndiqués quittent l’entreprise, il fassentle nécessaire pour qu’ils rejoignent la section desretraités.La conclusion de notre AG à été que, actifs commeretraités, nous aurons à nous battre pour conservernos acquis.La lutte continue. Vive la Cgt !

Daniel LELLOUCHE

AG des retraités du Syndicat général du Livre de Nantes

Les retraités du Syndicat général du Livre Cgt de Nantes ont tenu le vendredi 27 janvier 2017leur assemblée générale qui a réuni une quarantaine de camarades.

Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d’entraînement,on peut arriver à en faire des militaires.

Pierre Desproges

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La réunion a débuté par un hommage aux disparus lupar Jean-Luc Valegeas suivi d’une minute de silence.Puis le président a donné la parole à Jean-LucValegeas, secrétaire général de la section, qui aprésenté le rapport d’activité.

RAPPORT D’ACTIVITé

Mes chers camarades, Permettez moi de vous souhaiter la bienvenue àcette assemblée générale qui est en premier lieu lavôtre. J’en profite également, bien que le mois de jan-vier soit terminé, pour vous souhaiter une année2017 remplie de santé et de bonheur pour vous etceux qui vous sont chers, mais aussi de succès dansles combats que nous mènerons. Voilà donc un an (à peu de chose près) que je suisle secrétaire général de la section des retraités du Livrede Bordeaux et que Serge Audonnet en est l’administra-teur général. Avant toute chose, je tiens à remerciertoute l’équipe qui nous a précédés pour le travailaccompli tout au long de ces précédentes années. Pour ce qui concerne les mauvaises nouvelles,outre les disparitions de nos camarades cités en débutde cette assemblée, nous avons eu à déplorer ledécès du secrétaire général de notre fédération, MarcPeyrade, suite, comme on le dit pudiquement, à unelongue et douloureuse maladie, à l’âge de cinquante-quatre ans. Une délégation composée d’actifs et deretraités s’est rendue à ses obsèques au cimetièredu Père-Lachaise, le 1er septembre 2016. Cettedisparition intervenue bien trop tôt est préjudiciableà notre fédération et laisse la place à un avenir unpeu incertain. Pour revenir au rapport d’activité proprement dit, ilfaut savoir tout d’abord que notre section dépasse les160 adhérents à la fin 2016, ce qui est déjà bien,mais nous pourrions faire un petit effort pour que lacontinuité syndicale se fasse plus régulièrement et que

les syndiqués actifs se retrouvent chez nous dès leurretraite ou préretraite. Nous allons nous y attacher. Parmi ces adhérents, nous en avons 7 particulière-ment fidèles puisque, à plus de quatre-vingt-dix ans, ilssont encore syndiqués chez nous, dont notre doyenGabriel Séguy, que je connais bien puisqu’il était monchef lorsque j’étais claviste au service de la saisie. Nous en comptons aussi 28 qui ont plus de quatre-vingts ans. C’est sans doute que l’attachement à notresection est chez eux quelque chose de viscéral.Beaucoup ont dépassé les cinquante années d’adhé-sion au syndicat. Respect camarades ! Depuis que nous avons changé l’organigramme denotre section, nous n’avons pas voulu tenir le rythmeinfernal que s’étaient imposé nos prédécesseurs et quiétait d’une réunion tous les quinze jours, et nous som-mes passés plus sagement à une réunion du bureaupar mois, qui, compte tenu des agendas chargés dechacun, n’est plus à une date fixe, mais décidé d’unmois sur l’autre. Depuis le mois d’avril 2016, nous enavons donc tenu 8, puisqu’il n’y en a pas eu au moisd’août. Le bureau est composé de : Jean-LucValegeas, secrétaire général ; Serge Audonnet, admi-nistrateur général ; Philippe Cruchon, trésorier ;Philippe Saphores, responsable de la diffusion « Vienouvelle » ; Christian Baillou, Philippe Baron, GabrielBulot, Pierre Milon, Jean-Louis Mensan, ChristianRenaud, Michel Rivet et Alain Theux. Jean Landry etLucien Lorreyte sont invités permanents aux réunionsdu bureau. Lors de la réunion du 6 octobre 2016,nous avons coopté à l’unanimité Michel Fortin, qui estdonc maintenant membre du bureau. Il faut soulignerque les membres du bureau sont assidus et qu’il y atrès peu d’absents aux réunions : il doivent en êtreremerciés. Notre section tout au long de l’année passée a éga-lement participé à de nombreuses manifestations tantpour essayer d’améliorer le sort des retraités qu’auxcôtés des actifs, contre la loi travail, notamment, qui est

C’est une quarantaine decamarades qui se sont

déplacés pour participer àl’assemblée générale

annuelle de leur sectionprésidée cette année par

Jean-Louis MENSAN

De gauche à droite : Mario CIONA, François PASQUALINOTTO, Serge AUDONNET, Jean-Louis MENSAN, Jean-Luc VALEGEAS, Philippe CRUCHON

Assemblée généralede la section

des retraités du livrede Bordeaux

9 février 2017

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malgré tout passée en force avec le 49-3 et qui, pourle moment, malheureusement, n’est pas abrogée. Nous avons aussi comme chaque année assisté à laJournée René-Faure, et nous l’avons également organi-sée car elle s’est déroulée à Bordeaux dans cette mêmesalle qui voit notre assemblée générale aujourd’hui, le29 septembre 2016, sous la présidence éclairée deDaniel Loubère. Nous avons constaté un déclin desparticipants puisque nous n’étions que 32, ce qui estfort dommage et dommageable pour le syndicalismedans notre région. Nous espérons que cette année ily aura une plus forte participation et nous pouvonsd’ores et déjà nous mobiliser et prendre date pourcette journée qui aura lieu à Beaulac dans la secondequinzaine de septembre. Pour ce qui est de l’élaboration de notre publica-tion, le Livre bordelais, qui paraît deux fois par an,nous adressons la version papier à tous les membresde la section, mais nous en envoyons également prèsde 200 par courrier électronique aux membres del’USR de la Gironde, au conseil national de l’UFRFilpac et à d’autres organisations de la CGT. Le dernierenvoi (daté du 23 décembre 2016) comportait unsupplément sur le vote dans les TPE. À ce propos, sivous désirez faire passer un article dans cette publica-tion, vous êtes invités à nous l’envoyer et nous feronsnotre possible pour l’inclure dans la parution suivante. En dehors des réunions mensuelles, les membres dubureau participent également à de nombreuses instan-ces telles que UFR-Filpac, USR-CGT de la Gironde, leComité régional Aquitaine et aussi au CEN. Le congrès de l’UFR-Filpac s’est tenu du 20 au 23septembre 2016 à Nouan-le-Fuzelier, en Sologne.Notre section était représentée par Lucien Lorreyte,Philippe Saphores, Alain Theux, Serge Audonnet etmoi-même. Christian François était également présentau titre de président de la commission de contrôle descomptes de l’UFR. Lors de ce congrès, Serge Audonnetet moi avons été présentés comme candidats auConseil national de l’UFR, et nous avons été élus.Nous avons également été, lors de la première réuni-on du Conseil, élus membres du bureau du Conseilnational. Christian François, quant à lui, a été rééluprésident de la commission de contrôle. Le 13 décembre 2016 a eu lieu une réunion débatpour la préparation du congrès de l’UCR-CGT, àlaquelle cinq membres de notre section ont participé :ce sont nos camarades Philippe Baron, PhilippeCruchon, Lucien Lorreyte, Alain Theux et Robert Roux. À cette occasion, nous avons été sollicités par l’UCRpour l’impression de Vie nouvelle spécial congrès,avec la recherche d’un imprimeur. Après de nomb-reux contacts avec des imprimeurs et avec la respon-sable de la rédaction de Vie nouvelle, des devis ontété envoyés et la responsable de la rédaction adonné son accord pour celui présenté par Bordeauximpression. Ce congrès de l’UCR CGT se déroulera àBordeaux du 13 au 17 mars 2017 au Palais desCongrès, cela implique de nombreux coups de main.Il faudrait que des camarades se libèrent pour aiderà l’organisation, que ce soit pour tout le congrès,pour une journée ou même pour une demi-journée.Que les volontaires, et je suis certain qu’il va y en avoir,

prennent contact dès aujourd’hui avec un membre dubureau de notre section. En ce qui concerne les abonnements à Vie nouvelle,Philippe Saphores, responsable de sa diffusion, m’afait savoir que nous avions 178 abonnements, et nousnous en félicitons. Voilà résumée rapidement une année d’activitésyndicale. Bien entendu ce compte rendu n’est pasexhaustif et je vous invite, tout au long de cette jour-née, à poser aux membres du bureau les questionsqui vous viennent à l’esprit, ils feront leur maximumpour vous répondre. Je laisse maintenant la parole à mes petits cama-rades pour le reste de l’ordre du jour. Merci devotre écoute.

DéBAT

Curieusement, les questions abordées au cours dudébat ont davantage porté sur le syndicalisme engénéral que sur les sujets directement liés aux reven-dications des retraités. Tout d’abord, les effets sur leniveau des pensions de la non-revalorisation, quidure maintenant depuis 2013. Depuis 1987, lesretraites sont indexées sur les prix, et non sur lessalaires moyens comme cela était le cas auparavant.De plus, les accords ARRCO-AGIRC successifs de2011, 2013 et 2015 ont aggravé cette situationavec dernièrement la mise d’une sous-indexationautomatique de un point des pensions de retraitecomplémentaire (exemple, si l’inflation est de 1,2%,la revalorisation ne serait que de 0,2%. Les attaques subies par le syndicalisme, et toutparticulièrement la CGT, ces derniers mois ont faitl’objet de discussions qui ont permis, grâce à l’âgeavancé des présents, de constater que cela a tout demême toujours été le cas pour la CGT au fil desannées et des luttes sociales. Faut-il un autre syndicalisme pour répondre auxnouveaux besoins; les jeunes pas ou peu politisés etsyndiqués ; modes de travail individualisés… tout cequi fait débat aujourd’hui a été abordé. Mais sansnostalgie ni rengaine style « c’était mieux avant ». Car, en y regardant de plus près, et en prenant desexemples concrets et encore très récents (notammentdans le travail de terrain réalisé par Mario Ciona, lesecrétaire du syndicat du Livre), on peut constater que,avec sa structure adaptée (un secrétaire permanent,des locaux accessibles dans la Bourse du travail)alliée à une bonne dose de militantisme, le syndicatdu Livre de Bordeaux offre aux travailleurs de larégion un véritable lieu d’accueil et de solidarité leurpermettant de trouver l’aide et le soutien indispensablesface à l’arbitraire patronal. Gabriel BULOT n’a pas manqué de rappeler querien n’a fondamentalement changé concernant l’an-tagonisme d’intérêts entre salariés et employeurs,tout en rappelant que militer c’est aussi se battrecontre la disparition du bureau de poste dans unquartier, dénoncer et déjouer les « histoires » quinous sont servies quotidiennement par le discoursdominant. Enfin, il considère que notre section desretraités doit se donner pour mission d’aider au ‰

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fonctionnement et au financement de notre syndicat.Des informations ont également été données sur lasituation de la Fédération, qui s’est quelque peucompliquée depuis l’éviction de Jean Gersin et ledécès de Marc Peyrade. Une discussion s’est engagéesur la nécessité de sauver les conventions collectives dela presse quotidienne, qui sont toutes menacées dedisparition suite aux décisions issues des préconisa-tions du rapport Combrexelle visant à restructurer lesconventions collectives par des mécanismes de fusionet absorption des branches comptant moins de 5000salariés. Il semble qu’il y ait nécessité de « secouer unpeu le cocotier » pour que les choses bougent dansce domaine au niveau national. En tout cas, on nepeut rester dans l’inaction. C’est en ce sens queMario Ciona a fait bouger les choses en prenant desinitiatives face aux menaces de dénonciation par lespatrons de la convention collective du Labeur. Untravail a été réalisé en collaboration avec notre avo-cat, notamment sous la forme de la rédaction d’unpréambule visant à tenter d’atténuer les effets lesplus pervers de la loi El Khomri. L’objectif étant unenégociation qui permette un élargissement de laconvention à un nombre conséquent de nouveauxmétiers et d’obtenir une convention à droits constants.Reste la question du rapport de force… François PASQUALINOTTO, délégué syndicalSOM-CGT (Sud Ouest), était invité par la section desretraités à cette assemblée générale annuelle afin deparler plus particulièrement de la presse et de lasituation au journal. Il a tout d’abord rappelé l’initia-tive prise par les camarades de Paris-Normandie quis’opposaient au projet de reprise par le groupeRossel accompagné d’un plan social. Le tribunal deRouen a balayé l’offre de Rossel compte tenu de soncoût social. Reste l’éventuelle reprise par l’actionnaireactuel Xavier Ellie, qui ne pourrait être acceptéequ’en l’absence de licenciements. Concernant la Voix du Nord (Lille), là encore legroupe Rossel est à la manœuvre avec un projet de180 suppressions de postes. Ce projet est une consé-quence directe de la loi El Khomri, puisque le mêmeplan social avait été retoqué avant l’adoption decette loi. Aujourd’hui, sous prétexte d’une baisse dela diffusion (ce qui est le cas de la quasi-totalité destitres de presse quotidienne en France), le groupeRossel s’appuie sur les nouveaux critères de licencie-ments pour tenter d’éradiquer l’emploi dans cette entre-prise pourtant en bonne santé malgré des difficultésrécurrentes inhérentes à la presse écrite papier. Il estvrai que l’économie réalisée dans l’opération de laVoix du Nord aurait permis de se « payer » à moindrefrais Paris-Normandie. Il indique également que le syndicat essaie d’im-pulser depuis Bordeaux un travail concret sur lesconventions collectives de la presse écrite. Concernant Sud Ouest, il indique qu’un plan surquatre ans (2017-2020) a été présenté par la direc-tion en 2016 avec un aspect développement et unaspect réduction des coûts (masse salariale). La sec-tion syndicale est aujourd’hui en phase de rédactiondes accords, qui devraient porter sur de multiplesréorganisations et la suppression d’une quarantaine

d’emplois. « Nous devrions arriver à sauver lesCDD les plus anciens. » C’est acté pour les rotos (4)et le prépresse (5) ; c’est toujours en discussion pourl’expédition et le transport. Les négociations sur leprojet de diminution du nombre de jours de RTT par ladirection ont été repoussées aux prochaines réunionsNAO (négociation annuelle obligatoire) en juin2017. NAO qui regrouperont dorénavant de nomb-reux sujets suite aux effets de la loi El Khomri. Ilindique que la direction attendait 10 millions d’eurosd’économies sur la masse salariale mais que les négo-ciations devraient aboutir à une économie de 3millions d’euros. Par ailleurs, la partie développementde ce plan ne semble pas porter ses fruits. Mario CIONA, secrétaire général du syndicat duLivre de Bordeaux, a pour sa part donné un certainnombre d’informations sur l’activité du syndicat.Tout d’abord en rappelant le travail fait au niveaudes élections TPE. Il informe que la confédérationétait en possession des adresses postales de tous lessalariés du pays concernés par ces élections. Ni laconfédération, ni la fédération n’ayant pris d’initiativespécifique pour s’adresser à eux par région, le syndicatde Bordeaux a réalisé un 4-pages envoyé à tous lessalariés relevant de nos métiers dans la régionNouvelle Aquitaine afin de faire connaître le syndicatCGT de Bordeaux et les actions menées. Cette initiativea été rendue possible avec l’aide d’une camarade deSud Ouest (pour la partie graphique) et des camara-des de la section des retraités. Mario indique qu’il étaitpar ailleurs candidat à ces élections comme membrede la future commission paritaire régionale interprofes-sionnelle (CPRI). Bien que les résultats globaux deces élections TPE soient désormais connus (avec uneparticipation faible mais la CGT devançant la CFDTde 10 points), il ne sait toujours pas, ce 9 février,s’il est lui-même élu. Il a également rappelé comment il a pu, grâce àun fichier d’entreprises, entrer en contact avec dessalariés, aller distribuer des tracts pour leur faireconnaître leurs droits et parler avec eux de ce qui nefonctionne pas dans leurs entreprises. Le dernierexemple en date est celui de Sud Ouest Étiquettes, oùdes négociations salariales de rattrapage sont désor-mais en cours avec à la clef des adhésions au syndicat.

Rapport financier et de la commissionde contrôle (vote)

Philippe CRUCHON, trésorier de la section desretraités du Livre de Bordeaux, a présenté le rapportfinancier 2016, qui se solde par un excédent de1380,78 €, malgré une baisse des cotisations. Il aprécisé que le chèque de 2000 euros versé à la finde l’année 2015 au syndicat afin de lui apporter uneaide financière n’a été encaissé que début 2016 etimpacte donc les résultats de 2016 de la section desretraités. Il a également informé que la section quidétenait deux comptes en banque a soldé son comptecourant CCP afin de faciliter la comptabilité du syndicatcompte tenu des nouvelles obligations légales. Yves SAINT-GéRARD a lu le compte rendu de lacommission de contrôle financier. Ce dernier met en

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exergue le travail précis et soigné du trésorier etpropose à l’assemblée générale de donner quitus surles comptes 2016. Jean-Louis MENSAN fait passer aux voix : l’assem-blée générale donne quitus à l’unanimité sur lescomptes 2016 de la section des retraités.

Décision sur le nouveau barèmedes cotisations (vote)

Serge AUDONNET, administrateur de la section,rappelle que le 51e Congrès de la CGT, qui s’est tenuà Marseille en avril 2016, a définitivement adopté leprincipe de un homme/une femme = une voix. Pourrappel, jusqu’à ce jour, il fallait deux syndiqués retraitéspour détenir une voix dans les instances de la CGT.Cette décision a pour conséquence d’amener la cotisa-tion des retraités au même niveau que celle des actifs :1% de la rémunération mensuelle nette. Le bureau dela section s’est donc réuni à plusieurs reprises afin demesurer les conséquences financières entrainées parcette nouvelle donne dans une période où les pensionsde retraite sont bloquées depuis 2013. Il en est ressortique nous devions avoir pour objectif prioritaire deconserver l’ensemble de nos adhérents. En ce sens,un nouveau barème de cotisations a été établi. Celui-ci est un compromis qui permet de tenir compte à lafois de la nouvelle orientation confédérale et de notreobjectif prioritaire. Ce nouveau barème est donc uneétape. Il est établi sur la base de tranches de ressourcesde 100 euros (le précédent comportait des tranchesde 250 euros). Ne connaissant pas, et n’ayant pas àconnaître, le montant des pensions perçues par nosadhérents, nous avons laissé le soin à chacun, enconscience, de se positionner dans ce barème pouracquitter sa nouvelle cotisation. Cela représente uneffort financier non négligeable pour la plupart de nosadhérents. Serge Audonnet précise que la motiva-tion première dans cette affaire doit être d’aiderfinancièrement notre syndicat de Bordeaux afin delui permettre de garder la structure originale qui fait

toute son efficacité. Il ajoute que, sans attendre ladécision de l’assemblée générale, plus d’une cin-quantaine de nos adhérents ont déjà envoyé leurscotisations respectant le nouveau barème (parchèque ou par prélèvement). Jean-Louis Mensan fait passer aux voix : le nouveaubarème des cotisations 2017 est adopté à l’unanimité.

Candidatures et renouvellementdu bureau et de la commission

de contrôle (vote)

élection du bureauAucune candidature complémentaire n’étant enre-gistrée et seul Christian Baillou ayant fait connaîtreson souhait de ne plus faire partie du bureau, lescandidatures suivantes sont mises aux voix :Serge AUDONNET, Philippe BARON, GabrielBULOT, Philippe CRUCHON, Michel FORTIN, Jean-Louis MENSAN, Pierre MILON, Christian RENAUD,Michel RIVET, Philippe SAPHORES, Alain THEUX,Jean-Luc VALEGEAS.

Le bureau de la section des retraités est élu à l’una-nimité, étant précisé que Jean LANDRY et LucienLORREYTE continueront d’être invités permanentsaux réunions du bureau.

élection de la commission de contrôleAprès un vote, les cinq membres sortants de la com-mission de contrôle sont reconduits à l’unanimité :Michel ARQUEY, Jean-Marie DARMUZEY, Jean-LouisORNECQ, Alain PEYROU et Yves SAINT-GERARD.

L’ordre du jour étant épuisé et plus personne nedemandant la parole, le président a levé la séanceen invitant les participants à l’apéritif et au repasfraternel qui clôt traditionnellement cette assemblée(25 euros par personne).n

Serge AUDONNET

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Ensemble Ufr-Filpac - N° 83 - mars 201738

La chaleureuse ambiance queconnaît tous les ans notre AGne s’est pas démentie ce 26janvier qui a réuni 18 de noscamarades sur les 27 que

compte désormais notre section.Notre ami Daniel Bassat représen-tait l’UL et Claude Hardy les retrai-tés de l’IN. La majorité des absentsavait pris soin de se faire excuser.Nous avons malheureusement eu àdéplorer la disparition de notreami Pierre Changarnier, ancienrotativiste, décédé le 8 octobre àParis, dans sa 81e année. Nousavons transmis à Mme Changarnierles condoléances fraternelles de sescompagnons du Livre.L’assemblée recueillie lui a renduhommage en observant une minutede silence.Enfin, nous avons dû excuser à ladernière minute les délégués élus dela Scop mandatés par l’établisse-ment pour porter main forte auxsalariés en lutte de « ParisNormandie ». Bruno Arasa, PDGde la Scop, se propose d’évoquerleur situation, comme prévu dansnotre ordre du jour.

Écartons d’emblée le débat sur lasituation internationale, sourced’indignations multiples devantlesquelles nous restons impuis-sants, sous l’emprise de la mon-dialisation. Encore que les inquié-tantes initiatives du nouveauPrésident des États-Unis risquentde compromettre l’ordre mondial.Parlons de la France, où larépression antisyndicale aggravéepar le carcan de l’état d’urgencea exacerbé la criminalisation dumouvement social et syndical…En témoiagne, le 11 janvier dernier,

la lourde condamnation de noscamarades de Goodyear, certessans prison ferme, mais avec desinscriptions au casier judiciaire etdes mises à l’épreuve qui vont peserinjustement sur leurs vies militante etprofessionnelle !Ce procès, qui suit celui des sala-riés d’Air-France et tous ceux,achevés ou encore en cours, danslesquels un nombre inédit de mili-tant(e)s ont été inculpés au coursde la lutte contre la loi « Travail »,témoigne d’une volonté assuméepar l’État, inféodé au patronat,d’une justice de classe qui se pro-page jusque dans les remises encause des locaux des Bourses duTravail – celle de l’UD 91 d’Évry,entre autres !

Réflexion sur la campagne élec-torale et les primaires socialistes,dont nous connaissons depuis le29 janvier, le vainqueur : BenoîtHamon. Reste l’inconnue de laprésidentielle. Pour ce qui nousconcerne, nous adoptons lafeuille de route issue du 51e

Congrès de la Cgt : intervenirdans le débat politique pour yporter nos revendications, nosluttes et faire barrage au FN,dont les idées sont incompatiblesavec les valeurs de la Cgt.

La Filpac :

René Mahaud expose les pro-blèmes qui agitent notreFédération du Livre. Certainescomposantes, dont Info’Com(Typos), ne partagent pas l’analysede la situation générale de laFédération. Allons plus loin, ils sonten dissidence avec les orientations

de la Cgt : désaccord fondamentalavec la façon de mener les luttes,privilégiant des modes d’actioninspirés des mouvements gauchis-tes, voire trotskistes. La disparition, le 2016, de notreregretté camarade Marc Peyrade,secrétaire général et membred’Info’Com, a précipité la volontéd’indépendance de ses collègues,qui risquent de poser de sérieuxproblèmes.Bien que retraités, nous seronsfinancièrement concernés, car ilsemblerait qu’Info’Com refuse derégler ses cotisations à laFédération, et donc leur reverse-ment à notre UFR. Une situation quel’UFR a mise à l’ordre du jour deson prochain Cen en mars.

Compte rendu du Xe CongrèsUFR-Filpac à Nouan-le-Fuzelier

Pierre Michard, porteur du man-dat de la section corbeilloise, ainsique René Mahaud membre duConseil national de l’UFR, ont parti-cipé aux travaux de ce Xe Congrès.

Près de 70 congressistes, cer-tains accompagnés de leur épouse,ont partagé dans une fraternelleambiance ce séjour champêtre enSologne, tandis que les 52 délé-gués présents planchaient, durantles 17h15 de débat sur troisjours, sur les documents soumis àleur vote.

Vous avez pu lire, dans lenuméro 81 d’« Ensemble » de sep-tembre 2016, la relation détailléede ces travaux et connaître les 27représentants du Comité nationalélus pour trois ans.

Surprise, quand après une tren-taine d’années, la rencontre de

Les retraités de la Scop Hélio-Corbeil font leur assemblée générale

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C’est dans une chaude ambiance que, lejeudi 2 février, a été organisée la reprise decartes 2017 avec « galette » à la clef.

Cette année, c’est dans la grande salle de Blanquique cela s’est passé et pour bien des camaradesprésents, cet endroit leur a rappelé d’anciens souvenirs.

Pour la Surl, les adhérents de l’année 2016 ont, parleur présence, montré leur ralliement à la continuitésyndicale. Toutefois, pour juguler une perte d’adhé-rents en fin d’année, nous avons dû écrire à 105camarades en retard de cotisation, puis une deuxièmerelance pour 14 dans un deuxième jet. Huit rébarba-tifs n’ont pas répondu. Nous avons tout de mêmerécupéré 97 brebis égarées qui, sans ce rappel,auraient certainement été perdues. Bien sûr, il y a

ceux qui ne voient pas passer le temps, surtout à notreâge, et puis il y a aussi la santé. Nous arrivons malgré tout à avoir quelques adhérentssupplémentaires cette année. Malheureusement, biendes camarades qui quittent leur entreprise s’imaginentque, une fois à la retraite, ils seront tranquilles ; etpourtant rien n’est acquis, voyez les retraites, quin’ont pas augmenté depuis 2015.

Plus nous serons nombreux aux côtés de nos camaradesactifs, plus notre combat pour la défense de nos intérêtssera pris en compte par le gouvernement, car c’est luimaintenant, notre employeur.

Que nous réserve le prochain gouvernement ???

Jean LEBON

C’est devenu une coutumeà la Surl…

camarades sortis de notre mémoireet que l’on avait plaisir à retrouver,toujours aussi engagés et efficacesdans leurs actions au sein des retrai-tés de l’UFR - Filpac et de la Cgt !

Une satisfaction aussi de consta-ter que, malgré l’érosion de nosforces, les 700000 adhérents dela Cgt restent la principale ciblede la coalition capitalo-gouverne-mentale qui mobilise un gigan-tesque réseau de médias, compli-ces des mauvais coups qui noussont portés. C’est l’hommage duvice à la vertu, soyons fiers decette résistance aux reculs sociauxque nous imposons dans toutl’Hexagone et n’oublions pasqu’à elle seule la Cgt compte plusd’adhérents que tous les partispolitique de ce pays.Hélio-Corbeil

À la veille du 5e anniversaire dela Scop, qui sera fêté le samedi4 mars 2017 en soirée, la défec-tion de l’éditeur Mondadori relancela lutte pour le maintien de la chargede travail.

Bruno ARASA fait le point surla situation :

Pierre Michard commente lerapport financier qui a été distri-bué aux présents, les documents del’AG seront envoyés ultérieurementà tous les syndiqués qui n’ont pu yassister.

René Mahaud souligne que cerapport donne une idée très pré-cise de l’activité de la section aucours de l’année écoulée et montre,s’il en était besoin, son apportsubstantiel au fonctionnement desstructures confédérales et l’effica-cité de notre organisation.

éLECTION DU BUREAUET DU SECRéTARIAT

Faute d’autres candidatures ausecrétariat, les sortants sont réélusà l’unanimité :

Secrétaire : René MahaudTrésorier : Pierre MichardSecrétaire adjoint : Christian GuidalTrésorier adjoint : Jean-Claude Barbé

L’ordre du jour étant clos, restaitpour notre chaleureuse assemblée« à sabrer le crémant d’Alsace ! »afin d’augurer le succès attendu du4 mars prochain pour le 5e anniver-saire de la Scop, et déguster lagalette… avant d’entonner ennotre À la !.corporatiste et tradi-tionnel, hommage rituel à nos pres-tigieux anciens du Livre ! nPierre MICHARD et René MAHAUD

Photo Milo

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Plus de 50% des policiers et militaires ont voté FN en 2015

Les policiers et les militaires votent de plus en plus FN. C'est ce que révèle une étude du Centre derecherches politiques de Sciences Po (anciennement Centre d'études de la vie politique française,Cevipof) qui relève que 51,5% d'entre eux ont déposé un bulletin Front national dans l'urne en2015, contre 30% en 2012. « L'implantation du Front national au sein des trois fonctions publiques

[de l'État, territoriale, hospitalière] s'est confirmée de manière impressionnante lors du premier tour desélections régionales de 2015 », détaille l'étude, qui explique que le Front national est devenu « l'un destrois partis préférés des fonctionnaires », un milieu qui lui était traditionnellement hostile.

L'explication de cette conversion des fonctionnaires au vote FN, commencée lors du premier tour de l'é-lection présidentielle de 2012 et qui s'est accélérée ces trois dernières années ? L'auteur de l'étude, LucRouban, évoque « l'évolution de l'offre politique du FN qui défend désormais les services publics », unedéfiance vis-à-vis « de la gauche, dont les fonctionnaires attendaient beaucoup après 2012 », et « undécalage entre les discours sur la République et la laïcité et les pratiques du terrain ».

Ensemble Ufr-Filpac - N° 83 - mars 201740

La majorité des quotidiens nationaux (5 sur 7) et la totalité des grands quotidiensrégionaux, les chaînes d’info (LCI, I-Télé, BFM-TV).Les hebdomadaires (l’Obs, l’Express, le Point)et les chaînes de TV privées (Canal+, TF1),etc., appartiennent à 10 capitalistes qui sont :

l Bernard Arnault (groupe LMVH de France): les Échos, le Parisien, Aujourd’hui en France ;

l Vincent Bolloré (groupe de transport international et de logistique, etc.,

dixième fortune de France) : Canal+, I-Télé, C8 et le journal gratuit Direct-Matin ;

l Martin Bouygues (B-TP, télécommunications, etc.) : TF1, LCI, TMC, HD1 ;

l Serge Dassault (aviation et armement) : le Figaro, le Figaro magazine ;

l Patrick Drahi (magnat des télécommunications) : Libération, l’Express,

l’Expansion, BFMTV, RMC ;

l Arnaud Lagardère (maison d’éditions) : Journal du dimanche, Paris-Match,

Elle, Europe 1, Virgin radio, Boutiques de presse RELAY ;

l Pierre Bergé (banque Lazard,), Xavier Niel (11e fortune de France),

Matthieu Pigasse (banque Lazard, les Inrockuptibles, Radio Nova, etc.) :

le Monde, l’OBS ;

l François Pinault (groupe Kering, ancien Pinault-Printemps-Redoute,

Stade Rennais football-club, etc.) : le Point.Toute l’information : presse, radio, télévision, est entre les mains de ces multinationales capitalistes.