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Supplément du N°976 du 19 Avril 2007 - 1 Iyar / 5767 - Folioté de la page 1 à 8 - Directeur de la Publication : Serge Benattar Impression : Semif Hebdos 91 Evry (France) - Actualité Juive est une publication éditée par la Sté A.J.Presse - RCS Bobigny - B 340 119 700 - Indications légales : voir édition principale. 14 Rue Raymonde Salez 93260 Les Lilas - email : [email protected] - Tél.: 01 43 60 20 20 - Fax : 01 43 60 20 21 - www.actuj.net • Ne peut être vendu séparément • 976 - JEUDI 19 AVRIL 2007 - 1 IYAR 5767 Etz Haïm - Heykhal Eliyahou Déjeuner de Gala annuel Rav Chlomo Aviner

N°976 - JEUDI 19 AVRIL 2007 - 1 IYAR 5767 · Supplément du N°976 du 19 Avril 2007 - 1 Iyar / 5767 - Folioté de la page 1 à 8 - Directeur de la Publication : Serge Benattar Impression

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Supplément du N°976 du 19 Avril 2007 - 1 Iyar / 5767 - Folioté de la page 1 à 8 - Directeur de la Publication : Serge BenattarImpression : Semif Hebdos 91 Evry (France) - Actualité Juive est une publication éditée par la Sté A.J.Presse - RCS Bobigny - B 340 119 700 - Indications légales : voir édition principale.

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N°976 - JEUDI 19 AVRIL 2007 - 1 IYAR 5767

Etz Haïm - Heykhal Eliyahou

Déjeuner de Gala annuel

Invité d’honneur : Rav Chlomo Aviner

Dimanche 29 avril 2007 à 12 h 30

(11 lyar 5767)

Salons CAP 15

1-13 quai de Grenelle 75015 Paris

Métro : Bir Hakeim

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Le témoignaged’André Neher

J’ai fait deux séjours d’étéà l a Y é c h i v a d eMontreux, en Suisse. Ces

deux séjours m’ont énormé-ment marqué. Et je suis restélié toute ma vie à cette Yéchivaet aux Botschko, de père enfils. Nous étions quelques-uns,bacheliers ou en premièreannée de faculté, à avoirobtenu des bourses, pour pas-ser les mois d’été à Montreux.La Yéchiva venait d’être crééepar le Rabbin EliyahouBotschko arrivé tout droit deLituanie. Il tenait un com-merce de nouveautés, d’objetsde blanc, de draps, et il avaitcréé une Yéchiva, la premièreen Europe occidentale. Lematin, nous le voyions dansson magasin, travaillant deses mains et, le soir, il venaitnous faire ses cours deTalmud dans la tradition litua-nienne. Cette union de l’étudeet du travail professionnel estaujourd’hui encore extrême-ment rare chez les directeursde Yéchivot. Et même, à lalimite, semble-t-il, interdit.Alors vous comprenez pour-quoi, la tradition deMontreux, toujours encoremaintenue, contre vents etmarées, est proche de mespropres options. Remarquezque “Thora im derekh eretz”(=la Thora alliée au savoir-vivre) avait également uneautre signification, celle queSamson Raphaël Hirsch vou-lait aussi lui donner : Thora etHumanisme. Or Rav Botschkonous a accueillis en 1932 parces paroles que vous ne pour-riez plus guère entendre de labouche d’un directeur deYéchiva:

- vous venez maintenant,en tant que jeunes intellec-tuels juifs de France, étudierle Talmud. Vous l’étudierez àfond; mais n’oubliez jamaisque vous êtes des intellectuels.Continuez d’étudier le Talmudmais faites de bonnes étudesà l’université. Ce sera l’hon-neur de la Thora que d’êtreétudiée par des professeurs,des médecins, des magistrats,des avocats et des ingé-nieurs…”

Le ton était donc donnédepuis le début.

Ces deux séjours d’étéauront suffi pour que le cachet“Montreux” imprime sonempreinte sur André Neherpour le restant de ses jours,comme il le reconnaît sivolontiers lui-même. Il neperdra d’ailleurs jamais l’oc-casion de rappeler ses liensindéfectibles envers laYéchiva et la familleBotschko comme dans cetexte tiré de son “dur bonheurd’être juif ” et dans lequel onsent encore, tant d’annéesaprès, cette reconnaissanceteintée de nostalgie.

Rav Eliyahou, le fondateurC’est que la Yéchiva fon-

dée par le Rav Eliyahou en1927 sur une petite collinesurplombant le lac Léman, futen effet à la hauteur (sans jeude mots) de la petite révolu-

tion dont son fondateur étaitbien conscient, en ce moisd’Iyar 5687, lorsqu’il yapposa la première Mezouza.

Rav Eliyahou n’était pasné en Suisse. Son universs’était construit dans lesyéchivot de Lituanie et notam-ment dans celle, fameuse, deNovarodok, où il étudiera 11ans à l’ombre du “Saba deNovarodok”, l’illustre RabbiYozel.

Rav Eliyahou aurait pufaire une grande carrière rab-binique dans une de ces typi-ques bourgades juivesd’Europe de l’Est. Il avait àpeine 20 ans que déjà d’im-portants postes rabbiniques luiétaient proposés.

Nul doute que si laHachga’ha ne l’avait mis surla route de Rivka Sternbuck,c’est là-bas, dans les grandsespaces lituaniens, qu’il auraitconstruit sa Yéchiva ou dirigésa communauté.

Mais voilà, les Sternbuckhabitaient Bâle. Et c’est doncen Suisse que s’installaEliyahou Botschko, à l’âge de23 ans. 5 ans après sonmariage, ils déménagèrent àMontreux parce que les méde-cins avaient prescrit à Rivka,

souffrante, l’air pur des mon-tagnes Vaudoises.

Mais si, en matière deThora, l’Europe occidentaleétait à l’époque un véritabledésert, que dire alors de laSuisse ?

Les quelques juifs quihabitaient Montreux étaientdans un état d’assimilationparticulièrement avancé. Oncomptait les juifs pratiquantssur les doigts d’une seulemain. Rav Eliyahou décidaalors que c’était là que devait

ouvrir sa Yéchiva !Une Yéchiva en Europe de

l’Ouest !Ce n’était pas seulement

une folle initiative jamais ten-tée auparavant. C’était aussiun véritable cauchemar pourle judaïsme helvétique : lesassimilés qui étaient les plusnombreux y voyaient uninsupportable retour en arrièreet les orthodoxes craignaientque les étudiants lituaniensqui viendraient y étudier (per-sonne n’imaginait qu’ellepourrait attirer des jeunesoccidentaux) finiraient parperdre leur foi entre les pistesde ski et les pédalos du lac.

Un célèbre banquier vintmême trouver Rav Eliyahouet lui proposa dix mille francssuisses pour qu’il aille ouvrirsa Yéchiva… en Pologne !Mais il s’avère que, sous leurapparence calme et souriante,les Botschkos sont des genstêtus. Etz Haïm vit donc lejour envers et contre tous ettransforma ainsi l’image de laThora dans le vieux continent.

Pour réussir ce pari, il yavait d’abord la personnalité siparticulière du Rav Eliyahouqu’il sut si fidèlement trans-mettre au Rav Moché, puis àRav Shaoul David. Nous quine l’avons pas connu, enlisant les témoignages d’étu-diants de cette première géné-ration, nous avons cette éton-nante impression decontinuité, de fidélité à uncertain “esprit montreusien”.

Lisez par exemple, le récitque donne l’un des tout pre-miers élèves d’Etz Haïm:“Les repas de midi et du soir,nous les prenions chez RavEliyahou. C’est sa femme, laRabbanite Rivka, qui prépa-rait ces véritables petits fes-tins. Vous comprendrez doncqu’à la Yéchiva, j’ai apprisbien plus qu’une approche duTalmud. J’ai surtout reçu desvaleurs qui m’ont accompa-gné toute ma vie”.

Je lis ces lignes et je revoisRav Moché, digne fils du RavEliyahou, notre Roch Yéchivades années 70, préparer lui-même le troisième repas duchabbat, ou rejoindre laYéchiva les bras chargés descommissions achetées au cen-tre commercial de la ville.

L’“Esprit Montreux”, c’estaussi cela... Et peut-être sur-tout cela. Ce que nos textesappellent : Chimouch Talmidéi‘Hakhamim, c’est-à-diresavoir apprendre de ses maî-tres en les regardant vivre plusencore qu’en les entendantenseigner.

Rav Mochéet la Yéchiva-Lycée

C’est en 1970 que laYéchiva décide de se transfor-mer en Yéchiva-Lycée en pro-posant aux jeunes de préparerleur bac tout en approfondis-sant le Talmud. Bien curieuxlycée en vérité puisque,jusqu’en Terminale en toutcas, l’essentiel de la journéeétait consacré aux études jui-ves. En fin de journée, nousabordions les études généra-les. Ce qui n’empêcha pas laYéchiva d’afficher dès lespremières années du lycée,d’excellents résultats au bac.Car, paradoxalement, malgréla place relativement réduitequ’occupait dans l’emploi dutemps la préparation au bac,celle-ci était prise très ausérieux. Comme André Neherl’avait en effet compris biendes années avant, il s’agissaitde former des médecins, desjuristes, des scientifiques, deséducateurs ou des hommesd’affaires qui, par leur prati-que religieuse et leur connais-sance de la Thora, sanctifie-raient le Nom de Dieu danstous les domaines de l’exis-tence. La transformation de laYéchiva en Yéchiva-Lycéeétait finalement l’aboutisse-ment logique de l’idéologiemontreusienne tout autant quela réponse aux exigences desjeunes adolescents de l’épo-que.

L’époque de Rav Mochémarque aussi le glissement deplus en plus net vers la jeu-nesse de l’hexagone. C’est enFrance que se trouvaient lesforces vives de la jeunessejuive d’Europe. Et c’est doncde là que vint la grande majo-rité des étudiants. Montreuxchangeait de “look”, maispas d’esprit. Et, comme autemps de Rav Eliyahou, cha-que vendredi soir, après lerepas du chabbat, les visiteschez les Rabbanim créaient

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 2

DDee MMoonnttrreeuuxx àà JJéérruussaalleemmédito

1927-2007 L’histoire que vous découvrirezdans ce supplément est une véritablesaga, celle de la Yéchiva Etz Haïmde Montreux et de trois générationsau service de l’éducation juive etdu ’Am Israël.La famille Botschko et Etz Haimont eu un impact exceptionnel surdes centaines de jeunes de France,d’Europe et d’Afrique du Nord etont formé, 80 ans durant, un trèsgrand nombre des cadres deces communautés.Transplantée de Montreux en Israël,Etz Haïm est devenue aujourd’huila Yéchiva Heykhal Eliyahou,installée à Kokhav Yaacov.Elle est une Yéchivat Hesder,c'est-à-dire qu’elle développeun projet éducatif original,combinant étude de la Thora etservice des élèves dans Tzahal.La Yéchiva propose également depuisl’année dernière un programmed’un an spécifiquement destinéaux jeunes étudiants venus de Franceaprès le lycée : Chana ChekoulaThora, année d’étude intensivedont vous pourrez découvrirles caractéristiques dans ces pages.Il y a quelques années, sousl’inspiration de Prosper Elkouby zal,architecte et visionnaire del’éducation juive dans notrecommunauté, un comité de soutiens’est créé en France, et nous avionspris un pari ensemble, celui de donnerà la Yéchiva Heykhal Eliyahou età son directeur Rav Shaoul DavidBotschko, les moyens et les structurespour se développer. Le résultatest exceptionnel : plus de 120 élèvesétudient aujourd’hui à la Yéchiva,et lors de la prochaine rentrée,elle accueillera 40 nouveaux élèvesisraéliens, ainsi qu’une dizained’élèves venus de France pourun programme d’études d’un an.Nous espérons qu’au traversde l’historique, des témoignages,des enseignements, et de la penséeoriginale, généreuse et moderne dela Yéchiva que vous trouverez dansce supplément, vous voudrez, vousaussi, vous associer à cet effort etaccompagner cette institutionremarquable dans son développement.

Le Comité Français de soutienà la Yéchiva Heykhal Eliyahou

(IDHEJ)

Première promotion des élèves de Etz Haïm, 1927

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les plus beaux souvenirs etscellaient ce lien si particulierentre enseignants et étudiantspour de longues annéesencore, bien après qu’ils aientquitté l’établissement.

Rav Shaoul David :l’école des Maîtres

Dès la fin des années 70, leRav Shaoul David Botschko,petit-fils du Rav Eliyahou,comprit à sa juste mesure leproblème posé par le manquede cadres pour l’enseigne-ment du Qodech... Le “BethMidrach Lemorim” fut donccréé.

Ainsi les “montreusiens”qui venaient d’avoir le bacpurent rester à la Yéchivaquelques années supplémen-taires, afin d’obtenir lediplôme d’enseignant enQodech. Il ne faisait aucundoute que celui-ci devait êtreaccordé par l’Etat d’Israël,tant comme gage du sérieuxde la formation que pourassurer à ses titulaires la pos-sibilité, le jour venu, de mon-ter en Israël pour y exercer lemétier d’enseignant.

Elisabethville, St-MaurDans les années 80,

Montreux fut jugé trop éloi-gné du centre du judaïsmefrancophone. Parallèlement àl’institution - mère, il futdonc décidé de créer uneautre Yéchiva- Lycée en ban-lieue parisienne. Rav ShaoulDavid découvrit aux bords dela Seine, dans les Yvelines, unancien hôtel qui fera l’affaire.

La petite sœur parisiennede la Yéchiva Etz Haïm venaitde naître à Elisabethville.Quelques années plus tard,elle se rapprocha encore de lacapitale, à St-Maur, où elle esttoujours dirigée par le RavAdam Ouaknine, lui-mêmeancien élève de la Yéchiva.L’école de St-Maur s’est pro-gressivement spécialisée dansl’enseignement des petits etses méthodes éducativesnovatrices, notamment en cequi concerne l’apprentissagede la prière, ont fait l’objetrécemment d’une émissiontélévisée du Rabbin JosyEisenberg.

La Yéchiva fait son aliyaFidèle à son amour affiché

pour la Terre Sainte etconscient que l’avenir dujudaïsme se joue en EretzIsraël, Rav Moché avait tou-jours indiqué que, le tempsvenu, la Yéchiva ferait sonaliya. Personne ne le pritvraiment au sérieux. Maisla décision futannoncée en1985. Les tempsavaient bienchangé. La com-munauté juivede Suisse qui,plus de 60 ansplus tôt, s’étaito p p o s é e s ifermement àl ’ a v e n t u r ed’Etz Haïm, fittout ce qu’elleput cette fois-cipour ten terde convaincreRav Botschkod e r e s t e r àMontreux.

Plus surpre-nant, la ville deMontreux, sesnotables et ses

habitants exprimèrent leurregret et leur consternation enapprenant la nouvelle.

Mais Rav Moché était biendécidé à réaliser lui-même cequ’il avait tant encouragé sesélèves à faire avant lui: retour-ner au pays de nos pères.

Il s’agit, à ma connais-sance de la seule Yéchivad’Europe qui ait ainsi décidé,de son plein gré, d’immigreren Israël , sans y êtrecontrainte par l’histoire mou-vementée et tragique du peu-ple juif. Rav Moché réalisaitainsi la prophétie talmudiquesuivant laquelle “le jour vien-dra où les maisons d’études,de Babylone viendraients’installer à Jérusalem”, ceciafin que Sion redevienne lecentre de Thora qu’il avait étéjadis.

D’abord installée dans lacapitale, la Yéchiva qui prit lenom d’Heykhal Eliyahou, ensouvenir de son fondateur, pritfinalement racine à KokhavYaacov, au Nord de Jérusalemoù, comme de bien entendu,elle se transforma tout natu-rellement en “YechivatHesder”, permettant à sesétudiants d’allier l’étude duTalmud et les devoirs militai-res. Kokhav Yaakov est depuisl’une de ces localités qui atti-rent particulièrement les Olimde France. Rav Shaoul DavidBotschko qui dirige auprès deson père la Yéchiva est devenule Rav de la localité.

La boucle est donc bou-clée: l’histoire qui avait com-mencé en Lituanie trouve sonaboutissement logique dans labanlieue de Jérusalem.

En 80 années d’existence,les institutions Etz Haïm ontformé des milliers de juifsconscients de leur judaïsme,fiers de leur culture, partici-pant activement à la vie de lacité, combattant pour l’épa-nouissement et la sauvegardede l’Etat Hébreu et toujoursimpliqués de plain-pied dansl’histoire de leur peuple.

L’aventure d’Etz Haïm estavant tout celle d’une famillede Rabbanim qui ont su êtreaussi des visionnaires etrépondre aux défis posés parl’époque à la jeunesse juive.

Nous souhaitons à laYéchiva de poursuivre sonœuvre de longues annéesencore et à Rav Moché unelongue vie et une excellentesanté. n

Elie Kling (ancien élève)Directeur de l'institut

pour jeunes fillesHemdat Hadarom

L es anciens de la Yéchiva,vous vous souvenez sansdoute de ce mot extraor-

dinaire qui caractérisait laYéchiva Etz Haïm. Bien sou-vent, je parlais d’Harmonie. Lasymbiose ou l’harmonie, telétait le maître-mot dont certai-nement vous vous souvenez.

Je voudrais énumérer icidix principes fondamentaux dela vie juive qui comportent cha-cun une contradiction interneapparente, alors qu’en vériténotre devoir est de réaliserl’harmonie entre leurs deuxpôles, afin de les unifier etqu’ensemble ils soient UN.

1. Dans notre Yéchiva-lycée,on étudiait la Thora jusqu’à16 h et le temps de 16 h à 19 hétait consacré aux études géné-rales. Je dis bien – et j’insiste !– les études générales.

Pourquoi insister ? Parcequ’ici, le matin on parle d’étu-des de Qodech, c’est-à-dire deschoses dites «saintes» etl’après-midi, ce seraient lesétudes ‘Hol «profanes».Profanes ! Comme s’il y avaitdes choses profanes ! En vérité,il est des choses qui sont sain-tes par essence et il y a cellesque nous avons à sanctifier. Etensemble, toutes sont saintes.

2. D-ieu, le Saint source desbénédictions : nous distinguonsentre l’attribut de miséricorde etl’attribut de rigueur, deuxnotions opposées : quand sesert-Il de celui-ci et quand sesert-Il de celui-là ?

Nous lisons dans leDeutéronome (III, 23), dans laparacha de Vaët‘hanan, le ver-set suivant : «j’ai imploréHachem en ce temps-là endisant : Adonaï Elohim…».[Dans la Thora, le premier deces Noms est écrit tel qu’il seprononce, aleph, daleth, noun,yod, alors que le second est écrityod, hé, vav, hé mais vocaliséElohim]. Rachi explique : misé-ricordieux dans la justice : leslettres du Nom sont celles duNom de miséricorde et on leprononce comme le Nom de lajustice – c’est dire qu’il estmiséricordieux dans la justice.Écoute Israël, Hachem est notreElohim – Hachem est Un. C’estcela l’harmonie.

3. Ensuite, il y a lumière etil y a obscurité. Et ce fut soir, cefut matin – jour un. Ils œuvrentensemble, chacun en son temps,et point d’opposition entre eux.Jour Un !

Ainsi qu’il est écrit dans lePsaume CIV et dont le sujet estla Création, où nous voyonscomment tout s’organise pourformer un monde un malgrétoute sa diversité.

4. Dans la création del’homme, il y a des millionssinon des milliards de particu-les distinctes mais qui travail-lent toutes en harmonie les unesavec les autres. Que l’une d’el-les dysfonctionne, le corpstombe malade. À chacune safonction mais elles travaillentensemble en l’homme.

5. L’homme possède un corpset il a une âme. Comment peu-vent-ils s’accorder ? Comment

«mélanger» un corps physiqueavec une âme qui ne l’est pas !?

J’ai entendu une fois de monmaître, le Gaon de Tarnopol,une chose extraordinaire ! Il aposé la question suivante : nousdisons «Mon Dieu, l’âme queTu as mise en moi est pure».Qui dit cela ? Ce ne peut êtrel’âme puisqu’il question de«l’âme que tu as mise en moi».C’est donc le corps qui dit cela :«l’âme que tu as mise en moi».Harmonie entre le corps etl’âme ! Le corps ne peut mêmepas être corps sans son âme. Al’instant où elle le quitte, ilcesse de vivre.

6. La création de l’homme,tout le monde le sait, concernela création de l’homme et de lafemme. Qu’on me pardonne deposer la question : est-il uneopposition plus grande que cellede l’homme et de la femme ? Etpourtant que dit la Thora ? « Ilsformeront une seule chair » !Avec toutes leurs oppositions, ilsdoivent n’être qu’un. Commentest-ce possible !?

7. L’intellect et la sensibilité,deux domaines contraires.Comment l’homme peut-il êtreintellect d’une part et sensibilitéd’autre part ?

Un midrach parle exacte-ment de cela : «tu aimerasHachem ton Dieu de tout toncœur, de toute ton âme et de toutton pouvoir» (DeutéronomeVI, 5). Que signifie de «tout toncœur et de toute ton âme»?Nous disons dans la Tephila :«Donne à notre cœur l’intelli-gence afin que nous compre-nions…», c'est-à-dire que lecœur représente l’intelligenceet l’âme la sensibilité. C’estensemble qu’il faut servir D-ieu ! Tout le cœur et toutel’âme, ensemble !

8. Crainte et amour, deuxautres contraires. L’homme doitservir Hachem avec l’unecomme avec l’autre.

9. Une page bien connue duTalmud (Qiddouchine 40b)demande laquelle des deuxvaleurs, de l’étude ou de l’ac-tion, est la plus grande. NaassévéNichma‘ – nous ferons etnous étudierons ! Le Talmudrépond : grande est l’étude quiamène à l’action ; mais en véritél’étude ne vaut rien sans l’ac-tion, de même que l’action n’estrien sans l’étude.

1 0 . L a c r é a t i o n d el’homme. Dieu n’a pas créé unseul homme mais six cent

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 3

LL’’HHAARRMMOONNIIEEAAUU CCŒŒUURR DDEE LLAA VVIIEE JJUUIIVVEE

DDiissccoouurrss pprroonnoonnccéé ppaarr llee RRaavv MMoocchhéé BBoottsscchhkkoolloorrss dd’’uunnee rrééuunniioonn ddeess aanncciieennss ééllèèvveess

La Yéchiva s’installe en Israël. De gauche à droite : Rav Moché, le Gd Rabbin d’Israël Rav A. Shapira, le Présidentde l’Etat Haïm Herzog, le Richon Letzion Rav M. Eliyahou, le Gd Rabbin de Jérusalem Rav Kolitz.

mille âmes et de même que lesvisages des hommes sont dif-férents les uns des autres, ainsien est-il de leurs pensées.L’ADN de chacun est unique etparmi les milliards d’êtreshumains il est impossible d’entrouver deux absolument iden-tiques. Et malgré cela, malgrénos disparités, nous avonsl’obligation d’être ensemble.Être ensemble, c’est celaIsraël. La Guémara (Kritout6b) dit : «Tout jeûne auquel neparticipent pas des Juifs nonpratiquants n’est pas unjeûne !» Les non-pratiquantsaussi doivent être associés àl’unité de l’ensemble ; ils fontaussi partie de l’identitéd’Israël. Durant les années dela marche au désert où devaientpérir ceux d’Israël qui, sortisd’Égypte, avaient refusé l’en-trée en Eretz Israël, Hachem neparle pas à Moïse.

Tous font partie intégrantede la Communauté d’Israël,chaque un, «Qui est semblableà Ton peuple Israël, nation unesur la terre». «Tu es Un et TonNom est Un et qui est sembla-ble à Ton peuple Israël, Nationune sur la terre !»

n

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1.Je n’étais pas religieuxet j’étais en 3ème dans unLycée général. Sur les

conseils de mon oncle, l’an-cien grand-rabbin du Kotel, leRav Yéhouda Guetz (zatzal), jeme suis rapproché de la reli-gion. J’ai commencé à fré-quenter le Bné Akiva de Paris,grâce à Emmanuel Picard, lefils de Marianne et BernardPicard qui dirigeait alors lemouvement. Un jour, nousétions au local et j’ai entendumes copains annoncer l’arri-vée prochaine des “Montreu-siens” comme s’il s’agissait de“princes” du Bné Akiva ou“d’officiers” de la Thora ! Jesuis allé voir Mme Brézis quinous enseignait au TalmudThora du Séminaire deVauquelin et je lui ai dit:“Qu’est-ce que c’est que ceMontreux”? J’ai vu ses yeuxs’éclairer: “Montreux, m’a-t-elle dit, c’est La Yéchiva”. J’aidonc vu les “Montreusiens”arriver et j’ai découvert queces “princes” étaient des genssympas, ouverts, accessibles.Cela m’a donné envie, maismes parents n’étaient pas pra-tiquants. J’ai donc pris l’initia-tive d’écrire au roch Yéchiva,le Rav Moché Botshcko. Je luiai expliqué que je n’avais pasété accepté dans une écolejuive parce que mes parents nepouvaient payer les frais descolarité. Et j’ai eu la houtzpade lui écrire à la fin : “Sachezque si vous ne m’acceptez pasdans votre Yéchiva, toutes lestransgressions que je commet-trai à partir de maintenantseront à mettre à votrecompte”! Quelques jours plustard, j’ai reçu deux lettres,l’une à mon intention, l’autredestinée à mes parents. Toutesdeux étaient signées du RavMoché Botschko. Dans la let-tre qu’il envoyait, le Rav mefélicitait pour mon franc-par-ler et pour ma détermination àvouloir étudier. Il me disaitqu’il serait heureux de m’ac-cepter à la Yéchiva. Dans laseconde lettre, à mes parents,Rav Moché leur expliquaitmon initiative. Il leur écrivaitque les frais de la Yéchivaétaient de 400 Francs suissespar mois, qu’ils pouvaientpayer ce qu’ils voulaient maisque, même s’ils n’avaient pasles moyens de payer, je seraisle bienvenu à la Yéchiva. Mesparents ne pouvaient plus riendire ! Et je suis entré enseconde à Montreux... Monrapprochement avec le mondede la Thora m’a très rapide-ment conduit à une premièreconclusion personnelle :comme mes parents n’étaientpas du tout pratiquants, jedevais m’éloigner d’eux sur-tout à cause des problèmes decachrout. Nous devions repar-tir, chez nous, au lendemain deKippour. Et là, je me souviensque Rav Moché m’a pris àpart. Il m’a dit très clairement:“La cachrout, c'est impor-

tant. Mais la mitzva du respectdes parents ne l’est pas moins.C’est l'un des dix commande-ments: “Si tu veux être exi-geant en matière de cachrout,tu devras l'être tout autant enmatière de respect parental…Ton rôle, m'a dit le Rav, n'estpas d'éduquer tes parents maisde les respecter !”

Aujourd’hui, mes parentssont religieux et vivent à BethEl et si j’ai su conserver intactmon respect et mon amourenvers eux, c’est au RavMoché que je le dois. Si je suisaujourd’hui ce que je suis,c’est grâce à Rav Moché, à larelation “paternelle” qu’il aeue envers nous, et nous enverslui. Et si je suis devenu ensuiteRav en Israël, c’est grâce à luicar il a été pour moi unmodèle, celui du Rav dans saperfection.

Rav David Mamou,Service des conversions,

Gd Rabbinat d’Israël

2.Je voudrais insister surtrois grandes leçons quej’ai reçues à Montreux

et qui m’accompagnent cha-que jour dans mon action pro-fessionnelle et dans le messageidéologique que je véhicule.Premièrement, l’un des messa-ges essentiels que j’ai reçu desrabbanim de la Yéchiva étaitcelui de la transmission :apprendre pour ensuite trans-mettre, étudier pour ensuiteenseigner. Et ce message, j’aiessayé de le mettre en pratiqueimmédiatement. Lorsque jeparticipais aux Ma‘hanot(camps de vacances) du BnéAkiva, alors que je n’avais que16 ans, je sentais que je devaistransmettre ce que j’avais eu leprivilège d’apprendre àMontreux.

Deuxièmement, j’ai com-pris à Montreux en regardantles rabbanim Botschko etWeingort, ce qu’était unjudaïsme sain d’esprit, unjudaïsme fait de sagesse et debon sens. Un judaïsme danslequel tout s’imbrique, touttrouve sa place, rien n’estdéformé ni amplifié. C’est ceque le Rav Kook appelle la“morale naturelle”.

Pourquoi les bogrim(anciens élèves) de Montreuxadmirent tant leurs rabbanim ?Parce que nous sentions qu’ilsparlaient “vrai” qu’ils étaientprofondément sincères, TohamKebaram, leur intériorité étaitsemblable à leur extériorité.

Cela a permis à nos rabba-nim de nous enseigner lama‘hchava (pensée juive) sansavoir besoin de se pencher enparticulier sur tel ou tel livre.Nous apprenions la penséejuive dans chaque enseigne-ment, et même dans la gue-mara ! Et nous avions appris laguemara en insistant sur lepchat (la signification pre-mière du texte).

Enfin, il y avait quelquechose d’extraordinaire à laYéchiva : toutes les questionsétaient permises. Il n’y avaitpas de censure. Et nous utili-sions cette opportunité aumaximum ! Le message deMontreux était un messageplein, empli d’idéal. Noussentions que les rabbanimnous faisaient partager uneapproche du monde solide etentière, tout en sachant nousfaire distinguer l’important dusuperflu. Ce message estomniprésent dans notre vie,dans notre carrière profes-sionnelle, dans notre relationavec l’autre. C’est un ensei-gnement inestimable.

Gaël Grunwald,président du département

de la Hagshama à l’AgenceJuive, ancien secrétaire général

du Bné Akiva Mondial.

3.Je me souviendrai tou-jours de la venue à notreécole : Lycée Yéchiva

Nevé Chalom, à Casablanca(Maroc) de l’envoyé du RavBotschko, Shmuel Wygoda1,pour recruter des élèves. Celui-ci nous décrivit la Yéchiva EtzHaïm à Elisabethville, pas loinde Paris. Il faut souligner quemes maîtres sépharades àCasablanca, imprégnés toutautant de l’amour d’EretzIsraël, lui donnèrent carte blan-che dans les murs de leurécole, tout en connaissant sonidéologie.

A la Yéchiva, le RavBotschko nous enseigna uneapproche profonde de l’amouret de l’étude de la Thora,imprégnée des valeurs desprophètes d’Israël. Introduirela Thora dans toute les particu-les d’une société : le pouvoir,le social, l’économique et ladéfense et ceci dans une ouver-ture d’esprit extraordinaire. Ala Yéchiva Etz Haïm, il y avaitun respect de tous les étudiantsde la Yéchiva venant de diffé-rentes traditions et de diffé-rents horizons.

Meir OuaknineDirecteur d’Agence

de Publicité

4.De Metz à Jérusalem.Quand on regarde le par-cours d’un homme, on

s’aperçoit souvent que les gran-des décisions qu’il a dû prendredans sa vie sont le fruit de quel-ques rencontres que D. a bienvoulu semer sur son chemin. Sil’adolescent messin, traditiona-liste et “sioniste passif ” quej’étais au milieu des années 80est devenu 20 ans plus tardl’avocat israélien, marié, père de4 enfants et chomer mitzvot,c’est sans aucun doute grâce àma rencontre extraordinaireavec le Rav Shaul DavidBotshko, son équipe et bienentendu les autres étudiants dela Yéchiva Etz Haïm.

En dehors des valeurs jui-ves fondamentales et del’étude de la Thora qui fai-saient partie du menu quoti-dien de la Yéchiva, le RavShaul David a réussi à nousfaire prendre conscience, sans“lavage de cerveau” et tout endouceur, que notre pays noustendait les mains et que notreavenir était en Israël. LaYéchiva nous a enseigné quela Thora n’était pas qu’unlivre d’histoire ou qu’un livrede lois, mais un “arbre de vie”dont les chemins sont deschemins paisibles et les routessont des routes de paix.

Le Rav Botschko nous aaussi appris qu’un ben Thora nepouvait vivre sur sa terre sansparticiper au développementmatériel et spirituel de son payset à sa défense. Tout ceci sanspour autant négliger l’étudeapprofondie de la Thora. Grâceau Rav et aux autres ensei-gnants qui l’entouraient, nousavons compris qu’en Israël, iln’y avait pas que des têtesdécouvertes ou des kipot envelours noir, qu’on pouvaitêtre avocat, médecin ou agentde voyage, tout en vivantconformément à la Thora etqu’un bon juif était avant toutun homme honnête avec soimême et avec son prochain.

Le pari de la Yéchiva quiétait d’inculquer à de jeunesadolescents ces valeurs fonda-mentales a été largementgagné. Le nombre d’anciensde la Yéchiva que je rencontreen Israël est impressionnant eten les voyant, je sais qu’ils nesont pas ici par hasard et quela flamme de Etz Haïm brilleencore en eux.

Joël Burstein,Avocat

5.Vers la fin de ma classede troisième dans uneécole publique au

Havre, j’ai décidé, de façonparfaitement intéressée, decommencer à faire Chabbatpendant les deux semainesprécédant le brevet des collè-ges. Le contrat était simple :mon D-ieu, je fais quelquechose pour toi, tu m’aides àavoir mon exam. Mais voilà :comment ne pas continueralors que les copies sont enpleine correction ? Monmanège continua donc jusqu’àla publication des résultats,positifs du reste.

Et puis, l’habitude s’étaitinstallée, et j’ai envisagé l’op-tion de l’école juive à Paris,focalisant vers celles disposantd’un internat (...). La seule àl’époque qui existait était EtzHaïm, à St Maur. Mais la réa-lité du prix d’un an de scola-rité dans l’établissement etcelle d’une famille monopa-rentale au chômage avaientannihilé tout espoir dans cettedirection, et c’est résigné queje me préparais à intégrer unautre lycée, laissant de côtéChabbat pour les trois annéessuivantes. Par politesse pour leRav Botschko auprès de quinous avions pris les renseigne-ments, ma mère appela EtzHaïm pour annuler la demanded’inscription. C’est là que leRav nous a annoncé qu’ilacceptait de me prendre mal-gré tout, gratuitement. Jevenais de rentrer à Etz Haïm.J’y étudiai trois ans, passantmon bac que j’eus avec men-

tion, et y travaillant commesurveillant d’internat. Puis,mû par les idéaux appris à laYéchiva nous avons décidé,ma famille et moi, de monteren Israël. Désireux de conti-nuer à étudier au BeitHamidrach avant d’entrepren-dre des études, je me suis ànouveau tourné vers le Rav. Jesuis resté six ans à HeykkalEliyahou, service militairecompris. L’influence deHeykhal Eliyahou pendantmon service était si forte, siprésente, qu’elle ne peut êtrepassée sous silence. J’y aiappris à étudier, finissant avecdeux Massekhtot (traités duTalmud) en main et undiplôme de Sofer.

J’ai dernièrement fait lecalcul de ce que je doisaujourd’hui au Rav et à laYéchiva. D’un point de vuefinancier, uniquement, car surle plan de ma vie et de maconstruction, c’est impossibleà évaluer. D’après les estima-tions de ce que je peux toucheren tant qu’ingénieur réseau, ilme faudra plus de 20 ou 30 anspour m’acquitter de ma detteenvers la Yéchiva. Et je saisque je ne suis pas le seul dansce cas (...).

Mickael Czarnyingénieur réseau informatique

6.C’est fort de l’expé-rience unique vécue ausein de la Yéchiva, que

j’ai été envoyé en missionauprès de la communauté juived’Anvers où j’exerce les fonc-tions de Rabbin. Car dans l’en-seignement reçu, le séjourdans la Yéchiva ne constituepas une finalité en soi. Il peutet doit devenir un instrumentau service de la communauté,du klal Israël, en terre sainteou dans le reste du monde.Bien sûr, c’est là que j’ai pumettre en pratique le savoir-faire acquis à la Yéchiva. Sanscette ahavat Israël, amourgratuit envers chaque juif,transmis par mes maîtres, cettemission aurait pu se révélerdélicate (...)

Rav Gabriel ElkoubyDirecteur de la Yéchiva-lycée

Yavné, Rabbin de la communautéMizrahi d’Anvers (Belgique)

7.Impossible de franchirl'enceinte de la YéchivaHeykhal Eliyahou, sur

les monts de Samarie, sans selaisser immédiatement sub-merger par une vague de nos-talgie. Une nostalgie qui vousramène un quart de siècle enarrière, sur d’autres hauteurs,celles de Montreux, sur lesrives splendides du LacLéman: nostalgie de bonheuret d’insouciance comme seulel’adolescence peut nous enréserver; nostalgie d’étude etde prise de conscience desvaleurs qui forgeront notrepersonnalité ; nostalgie de laYéchiva Etz Haïm où certainesdes plus belles années de notreexistence ont été gravées.

Ces années-là d'exception,nous les devons, nous, Bogrimde la Yéchiva, au Rav MochéBotschko et à son fils le RavShaoul-David. Nous n’étionsque des adolescents lorsqu’ilsnous ont accueillis àMontreux. Ils ont fait de nousdes hommes, non seulement

imprégnés de Thora, maisaussi conscients de vouloirjouer un rôle dans la société,qu’elle soit israélienne, oujuive en France. Ensemble, ilsont su nous livrer avec les motsjustes, le code secret de lapérennité de notre Thora: ilsont su nous faire comprendrequ'il n'y avait pas de contra-diction entre ‘Hol et Kodech,entre profane et sainteté, maisqu'au contraire, nous avionscomme devoir suprême decréer une pleine harmonie,sans compromis, entre lesdeux. C'est grâce à cette clé“magique” que nous , privilé-giés de la Yéchiva deMontreux, sommes devenus,médecins, ingénieurs, ensei-gnants, hommes d’affaires etjournalistes - eh oui, mêmejournalistes ! sans jamaisrenoncer à la pratique desmitzvot, sans jamais oublierl'importance de l'étude !

Rav Moché n'a pas seule-ment été notre puits de savoir.il a surtout été notre sourced'inspiration, notre grandmodèle, de bonté d'intégrité,de modestie : “et cet homme,Moché, était le plus humbledes hommes sur la surface dela terre”. Ce verset de la Thorapourrait pleinement se rappor-ter au Rav Moché Botschko.Déjà à l’époque, en le regar-dant se comporter à notreégard et envers l’autre, noussavions qu'il serait pour nouscette colonne de feu qui nousguiderait durant toute notreexistence.

Plus d'un quart de siècle apassé depuis. La Yéchiva EtzHaïm de Montreux est deve-nue “Heykhal Eliyahou” deKokhav Yaacov. Malgré lepoids des années, Rav Moché,à 90 ans, se rend toujours àpied à la Yéchiva qui, grâce àsa détermination, a su solide-ment s'implanter en Terred'Israël. En dépit des années,rien n'a vraiment changé à laYéchiva. Ou si peu: la mêmejoie de l’étude, la même fiertéd’appartenir à cette belledynastie de Thora qui remonteau début du XXème siècle.Qu’ils soient israéliens de sou-che, ou nouveaux immigrantsde France ou d'ailleurs, on sentles élèves imprégnés de cetenseignement de tolérance etde simplicité puisé auprès deleurs maîtres. A Montreux, lecycle durait trois ans, de laSeconde à la Terminale. Ici, àKokhav Yaakov, les élèvesarrivent, bac en poche, plusmûrs et résolument décidés àconsacrer 5 années de leur vieau programme de Hesder quileur permet de conjuguer étudede la Thora et service militairey compris dans les plus pres-tigieuses unités d’élite deTzahal. Se partager entrel'étude de la Thora et les impé-ratifs de défense de l'étatd'Israël, conjuguer ce qui estspirituel avec ce qui le paraîtmoins. C’est le défi renouvelémais toujours aussi actuel de laYéchiva Heykhal Eliyahou.Et c’est ce qui fait aujourd'huiplus que jamais la spécificitéde ce site de Thora à l'histoirehors du commun.

Daniel HaïkJournaliste

1. Elève puis enseignant à Etz Haïm,Shmuel Wygoda est directeur duHerzo Teacher’s College à Alon-Shevut. Il a reçu cette année le Prix dela Fondation du Judaïsme Français.

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 4

DDeess aanncciieennssééllèèvveess ttéémmooiiggnneenntt

Page 5: N°976 - JEUDI 19 AVRIL 2007 - 1 IYAR 5767 · Supplément du N°976 du 19 Avril 2007 - 1 Iyar / 5767 - Folioté de la page 1 à 8 - Directeur de la Publication : Serge Benattar Impression

ActualitéJuive : Quel était leprojet du Rav EliyahouBotschko, lorsqu’il a fondé laYéchiva Etz Haïm à Montreuxen 1927 et quelle orientationa-t-il voulu lui donner ?

Rav Shaoul David Botschko:Dans les années 20 du siècleprécédent, il n’y avait quasi-ment aucune Yéchiva enEurope Occidentale. Mongrand-père a tout de suite res-senti ce besoin d’implanterplus solidement la Thora danscette partie de l’Europe. Aprèsavoir étudié plus de dix ansdans la Yéchiva de Novardoken Lituanie, il s’est installé àMontreux et a ouvert laYéchiva qui, très rapidement,a commencé à rayonnerd’abord en Suisse et par lasuite même à l’extérieur. LaYéchiva de Novardok étaitcélèbre pour mettre l’accentsur la morale et l’éthiquejuive. C’était une Yéchiva oùles exigences morales étaienttrès élevées, presque ascéti-ques. Le Rav Eliyahou a puiséson enseignement dans cetteYéchiva mais il lui a rajoutéune dimension hassidique quipermettait de rendre lesvaleurs morales plus accessi-bles à chaque “talmid”. Etc’est probablement ce qui afait le succès immédiat de laYéchiva.

A.J.: Après le décès du RavEliyahou, c’est votre père, leRav Moché Botschko qui lui asuccédé à la tête de laYéchiva, toujours dans cemême amour de la Thora, deEretz -Israël et du ’Am Israël…

Rav SD.B.: Mon père a pris ladirection de la Yéchiva en1956. Au début des années 70,soucieux d’adapter la Yéchivaà de nouveaux défis, il a initiéun nouveau projet de YéchivaTi’honit (yéchiva-lycée) quipermettait aux jeunes juifs deFrance d’étudier le kodechtout en terminant leur cycled’études de la seconde à la ter-minale. C’était une Yéchivaunique puisque c’était la seuleYéchiva sioniste en Europe.L’ambiance à Montreux étaittout à fait particulière:d’abordparce qu’on y étudiait lekodech quasiment toute lajournée et ce n’est qu’à partirde 17 heures que les élèves seconsacraient aux matières“profanes” pour préparer leurbaccalauréat. Et ensuite, sur leplan des rapports entre leRoch Yéchiva, le Rav MochéBotschko, et ses élèves. L’enseignement transmis parmon père reposait sur uneconfiance totale et mutuelleentre le Rav et ses élèves. Monpère a toujours respecté l’indé-pendance de ses élèves etceux-ci ont profité de l’ensei-gnement de leur maître tout enconservant le leur, lui donnantleur touche particulière. C’estce qui est exceptionnel: bien

souvent les maîtres veulentque leurs élèves soient leurcopie conforme. Mon pèrevoulait enrichir ses élèves touten les encourageant à restereux-mêmes. Enfin, il y avait àMontreux une atmosphèrefamiliale qui jamais n’étaitpesante. Quant à la spécificité de l’ensei-gnement de mon père, on peutdire qu’il y a chez lui la volontéd’amener l’élève à s’identifieravec le texte qu’il étudie. Il nes’agit pas de “dévorer” le textemais de le comprendre et des’en imprégner.

A.J.: Le Rav Moché Botschkoa décidé en 1986 de faire“monter” l’ensemble de laYéchiva de Montreux àJérusalem. Comment a-t-ilpris cette décision ?

Rav SD.B.: Mon père a toujoursété très profondément attachéà la Terre d’Israël. Et à cetteépoque, il est parvenu à laconclusion qu’il devait lui-même mettre en application lemessage qu’il a transmis, pen-dant des décennies, à ses élè-ves. Mon père insistait dès sonplus jeune âge, sur la nécessitéde cohérence entre ce qu’unhomme dit et ce qu’il fait. Pourlui, c’était le modèle de shlé-mout, de plénitude. Il a doncconcrétisé son idéal. Il a rejointles nombreux élèves de laYéchiva qui s’étaient installésen Israël et a ouvert àJérusalem la nouvelle Yéchivaqui a pris le nom d’HeykhalEliyahou à la mémoire du RavYerahmiel Eliyahou.

A.J.: La Yéchiva s’installe enIsraël, d’abord à Jérusalem,puis après votre aliyah, àKokhav Yaacov. Peut-on par-ler de continuité dans le mes-sage de la Yéchiva lorsqu’elles’installe en Israël, et alorsque les défis et les objectifsne peuvent plus être tout à faitles mêmes ?

Rav SD.B.: Il y a des valeursqui sont universelles et invaria-bles : les valeurs d’éthiqueprônées par le Rav Eliyahou, etd’harmonie par le Rav Moché,sont des valeurs qui transcen-dent le temps et l’espace. RavMoché a tenu à faire de laYéchiva une institution qui soitimpliquée dans la cité et dontles élèves servent dans Tzahal.C’est pour cela que la YéchivaHeykhal Eliyhaou est devenueune Yéchivat Hesder où l’onassocie l’étude de la Thora auservice militaire.

A.J. Vous recevez égalementdes élèves français dans lecadre du programme «ChanaChékoula Thora», annéeentièrement consacrée àl’étude de la Thora.Qu’apprendra un jeune quiviendra vous rejoindre ?

Rav SD.B.: L’étude du Talmud

occupe l’essentiel de la jour-née d’études. L’ambition est derendre toute page de Guemaracomme faisant partie inté-grante de celui qui l’étudie, quidoit avoir si bien assimiléqu’il doit pouvoir se dire: “laGuemara est si logique quej’aurais dû découvrir cet ensei-gnement par moi-même.”C’est cette recherche de com-préhension profonde qui guideles rabbanim dans l’approchedes Richonim et Aharonim. Lemême sérieux et la mêmeattention guident l’étude despassages aggadiques duTalmud, qui sont à même,alliés aux parties halakhiques,de donner la pleine vision dujudaïsme. La Halakha est aussi étudiée,en prolongement de l’étude duTalmud. En plus des livres delois qui permettent rapide-ment d’apprendre la pratiquereligieuse, Heykhal Eliyahoudonne sa place qui lui revientau Tour avec le commentairedu Bet Yossef et fait compren-dre ainsi les méandres del’origine de la Halakhajusqu’au vécu contemporain.Sont enseignées également lesméthodes qui permettentd’étudier un sujet de manièreapprofondie avec l’aide desresponsa.

A.J. Qu’en est-il de l’étude dela Bible et de la pensée juive ?

Rav SD.B.: Bien entendu,l’étude du Tanakh reçoit à“Heykhal Eliyahou” la placequ’elle mérite. C’est l’étude duTanakh qui lie les générationsentre elles, qui donne à notrehistoire depuis Avrahamjusqu’à nos jours, en passantpar l’évènement du Sinaï, unecontinuité exceptionnelle. Le judaïsme ne peut se com-prendre sans l’apport de sesgrands penseurs qui ont eucomme but de systématiser etd’éclaircir les concepts. Dansle programme de penséejuive, l’ambition est de faireconnaître les grands auteurs,du Moyen Age à nos jours, et,par leur intermédiaire, d’avoirune meilleure compréhensiondes principes fondamentauxdu judaïsme, de raffermir lafoi et de donner aux étudiantsles outils pour mener uneréflexion sur un sujet donnéqui leur permette de s’adres-ser à un public large et nonengagé. Avec l’étude de laHassidout, nous voulonstransmettre l’enthousiasmeque seul donne l’amour de laThora et sa compréhensionprofonde.

A.J.: Programme ambitieux !Qui donc enseigne à laYéchiva ?

Rav SD.B.: Heykhal Eliyahou,c’est une véritable équipe.Plus de dix Rabbanim ensei-gnent à la Yéchiva, certains àtemps plein, d’autres pour

quelques cours par semaine.Ils apportent chacun leur génieparticulier. Ceux qui ensei-gnent plutôt la Guemara, lesRabbanim Guilad Hala, YaïrBidani, Chmouel Franck, etceux qui sont spécialisés pourl’enseignement de la Emouna(Pensée juive), les RabbanimEliyahou Charbit, ReouvenFeiermann et d’autres encore.Il y a un point commun entretous. Ils s’intéressent à leursélèves, prennent du tempspour des relations individuel-les avec les uns et les autres. Jetiens ici à leur rendre hom-mage. Sans eux la Yéchiva neserait pas ce qu’elle estaujourd’hui.

A.J.: Qu’expliquez-vous à unjeune juif de France qui vientde passer son baccalauréat etqui voudrait vous rejoindre àKokhav Yaacov ?

Rav SD.B.: Je lui propose devenir découvrir sa propre et saplus profonde identité, car

l’étude de la Thora permet àl’homme d’extraire le meilleurde lui-même. Je lui dirai qu’ilest impossible d’envisager unevie sans s’être assuré du fon-dement spirituel de l’exis-tence. Et c’est en passant unepériode de sa vie dans le cadrede la Yéchiva qu’il pourraposer les jalons de toute sonexistence.

A.J.: Que ressentez-vous en cequatre vingtième anniversairede la Yéchiva ?

Rav SD.B.: J’ai besoin d’expri-mer ma reconnaissance auTout Puissant. J’ai le privilègede vivre toute ma vie au seinde la Yéchiva, d’étudier, d’en-seigner et de diffuser la Thora.C’est aussi l’occasion de direà tous – et ils sont si nombreux– tout ce que nous leur devons.Etz Haïm et Heykhal Eliyahousont le fruit de tant d’efforts,de tant de bénévoles, de tantd’amis. Merci à mes élèves carc’est d’eux que j’ai appris le

plus, à tous ceux qui ont sou-tenu et aidé. Tant de rencontresavec des gens magnifiques etdésintéressés. Le mérite de laThora étudiée à la Yéchivarevient à chacun d’entre eux. Je ne peux terminer cet entre-tien sans rappeler le lumineuxsouvenir de Monsieur ProsperElkouby zal. Il a créé et présidél’IDHEJ, l’association qui sou-tient la Yéchiva. C’est grâce àsa détermination, son opiniâ-treté et son enthousiasme quenous avons pu construire leBeth Hamidrach. C’est le BethHamidrach, ce Kli Kodech,cette enveloppe sainte qui apermis le développement de laYéchiva. Que son souvenir soitsource de bénédictions.Et je termine par une prière.Puissé-je être digne de mesparents et grands-parents etpuissions-nous tous ensemblepoursuivre la diffusion de laThora pour la Gloire du Nomde Hachem. n

Propos recueillispar Daniel Haïk

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 5

Centré depuis trente ans sur l’entreprise,ses dirigeants et les professions libérales,

le Cabinet Lévy & Associésa acquis un savoir-faire reconnu dans

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Le Cabinet félicite,à l’occasion de ses 80 ans,la Yéchiva Etz Haïm - Heykhal Eliyahouet le Rav Shaul David Botschkopour leur actionau service de l’éducation juive.

6, rue de Madrid 75008 PARISTel : 01 53 04 93 93 - Fax : 01 53 04 93 94E-mail : [email protected] La maîtrise du contentieux au service du conseil

A l’occasion des 80 ansde la Yéchiva Etz Haïm - Heykhal Eliyahou

2B Travel Ltd.adresse tous ses vœux de réussite à Rav Botschko

dans la poursuite de son action de diffusion de la Thora.

1, IBN EZRA • JERUSALEMTél. +972-2-5666677 • Fax :+972-2-5632625 • E-mail : [email protected]

8800 aannss dd’’éévvoolluuttiioonnddaannss llaa ccoonnttiinnuuiittééLa Yéchiva Heykhal Eliyahou aujourd’hui

Le Rav Botschko et l’IDHEJComité Français de Soutien à la Yéchiva

remercient Mr et Mme Weizman et leurs enfantspour leur fidélité et généreux soutien.

L’ARBRE DE VIE - Traiteuroffre la réception du gala de soutien à la Yéchiva Heykhal Eliyahou

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Le Comité Français de Soutien à la Yéchiva Heykhal Eliyahou remercie tous les annonceurs sans qui ce supplément n’aurait pu être édité.

D’abord à titre personnel:la recherche del’authenticité, le travail

constant pour l’affinementdes valeurs de la personnalité(midot) et la connaissance dela Thora, ainsi que lerenforcement de mesaspirations personnelles, tantdans le domaine de l’étudeque celui de l’action.

A l’armée, il estnécessaire de souligner lesdifficultés auxquelles lessoldats sont confrontés, enparticulier ceux des unitéscombattantes. Ce sont lesvaleurs spirituelles que j’aireçues à la Yéchiva qui sontaujourd’hui en premièreligne. Alors que le temps desommeil entre deux

opérations est réduit au strictminimum, de deux à troisheures par nuit, nous enconsacrons encore une partieà la prière et à l’étude, dansla mesure du possible.Durant mon service, j’ai pumesurer le prix qu’il fallaitpayer pour pratiquer lesmitzvot qui semblent aller desoi et comme sans effort

dans la vie normale. J’airéalisé ce à quoi il fallaitparfois renoncer, à desbesoins personnels en faveurde l’équipe.

L’enseignement à proposde ce qui touche à lacollectivité d’Israël et àchaque Juif en particuliers’est trouvé concrétisé dansla situation militaire.

Nos soldats révèlent detrès hautes valeurs àl’occasion des opérations delongue durée auxquelles ilssont appelés à participer,alors qu’ils mettent chaquejour leur vie en danger, cequi conduit à laconcrétisation de laspécificité unique del’identité d’Israël que chaqueJuif possède en puissance ;de même que le dévouementdont chacun ignorait mêmequ’il était capable. Bien quechacun de nous, sur le planpersonnel, doit se mesurer àdes problèmes plus terre àterre, problèmes ayant trait àses passions, ses humeurs,son égoïsme et ainsi de suite,lorsqu’il s’agit de se battre,tout cela est mis de côté etchacun insiste pour avoir sapart de l’effort commun. Iln’est pas question dechercher à se dérober, aucontraire ! Toutes lesénergies physiques etmorales sont investies dansla réussite des opérations.

Chaque fois qu’il m’estdonné de voir des choses dece genre, ce que nos maîtresnous ont appris à propos del’unicité de l’identitéd’Israël, m’apparaît de plusen plus clairement ; il nes’agit pas d’apologétique,mais de la claire consciencede ce qu’est vraiment,profondément, chaque Juif,et qui ne se révèle qu’auxmoments où ces qualités sontmises à l’épreuve de laréalité.

Il m’a été aussi donné dedévoiler à des camarades decombat plus éloignés del’univers de la Thora ce quepeut être son visagelumineux, ce qui corrige

sensiblement les faussesimpressions - ou conceptions- qu’ils pouvaient avoirauparavant, faussesconceptions qui les avaienttenus éloignés de la Thora etdont le redressement leurpermet de s’en rapprocher.

Je voudrais, pour finir,saisir cette occasion pourexprimer ma gratitude, detout mon cœur, pour tout ceque la Yéchiva m’a apporté,depuis les bases«techniques» qui mefournissent les instrumentspermettant de continuer àétudier la Thora, jusqu’auxcontenus des valeurs que j’aireçues de mes maîtres, quiéclairent ma route etrenforcent ma volonté. Pourles profondeurs de la Thoraqu’ils m’ont révélées, quim’ont guidé jusqu’à ce jouret me guideront encore sur lasuite du chemin.

Avec l’aide d’Hachem,puissions-nous bénéficier –et tout Israël avec nous – dumérite de la Yéchiva, pourtoujours. n

(Traduit de l’hébreu)

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 6

TTéémmooiiggnnaaggee dd’’uunn ssoollddaattJe m’appelle Sarel Sayag et j’ai vingt et un ans. J’ai étudié à la Yéchiva

durant deux ans avant d’être appelé à l’arméeoù je sers depuis deux ans dans une unité combattante (l’unité Orev).

Je voudrais partager avec vous ce que j’ai reçu de mes maîtres à la Yéchiva.

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Page 7: N°976 - JEUDI 19 AVRIL 2007 - 1 IYAR 5767 · Supplément du N°976 du 19 Avril 2007 - 1 Iyar / 5767 - Folioté de la page 1 à 8 - Directeur de la Publication : Serge Benattar Impression

C es ouvrages permettent à l’étudiant de comprendre lesens caché de Rachi. L’étude que nous présentons ici estun exemple de la méthode qu’applique l’auteur dans son

œuvre. Il montre comment un texte qui semble anodin recèledes idées profondes. Le texte choisi est le premier commen-taire de Rachi sur la Bible. Ce texte inspire le chemin choisipar la Yéchiva, car ce commentaire de Rachi lie l’amour de laThora et l’enthousiasme pour ses mitzvot avec la centralitéd’Eretz Israël dans le judaïsme.

Le verset de la Bible :“Au commencement Elohim

créa le ciel et la terre”.Le premier commentaire

de Rachi :“Rabbi Yitzhaq dit : La

Thora n’aurait dû commencerqu’à partir de « Ce mois-ciest pour vous le commence-ment des mois » (CHEMOT XII,2), qui est la première mitzvaprescrite à Israël. Pourquoidébuter avec le récit de laCréation ? Parce que... Si lespeuples du monde venaient à

dire à Israël : “Vous êtes des voleurs, parce que vous avezconquis les terres des sept nations”, on leur répondrait :“Toute la terre appartient au Saint Béni-soit-Il. C’est Lui quil’a créée et Il l’a donnée à qui est droit à Ses yeux. Par Savolonté Il la leur a donnée, et de par Sa volonté Il la leur aprise et nous l’a donnée.”

Ce commentaire de Rachi est très étonnant.1. N’est-il pas logique de commencer par l’exposé des évé-

nements selon leur ordre chronologique ? 2. Était-il vraiment possible de commencer la Thora au cha-

pitre XII de Chemot ? Les mitzvot qu’il contient ont toutes traità la sortie d’Égypte et il est impossible de les comprendre sanssavoir qui est le peuple d’Israël, comment il s’est constitué etce qui s’est passé avant que les Hébreux ne descendent enÉgypte.

3. L’une des mitzvot concerne la foi, et le récit de laCréation fonde celle-ci sur le fait que Hachem a créé le mondeex nihilo. Comment pourrait-on dire que ce récit serait inutile ?

4. La réponse de Rabbi Yitzhaq n’est pas plus intelligibleque sa question. Qu’importe à la Thora divine l’opinion imbé-cile des méchants d’entre les nations ? Leur babil et leurs allé-gations devraient-ils modifier ce que la Thora avait à dire etl’amener à énoncer des choses en elles-mêmes superflues ?

La Thora - livre des commandementsSi nous considérons avec attention les propos de Rachi,

nous constatons qu’il n’a pas demandé « pourquoi la Thoracommence au commencement », mais par affirmer qu’il n’étaitnécessaire de commencer la Thora qu’à partir du verset « cemois-ci... » etc. Rachi commence son commentaire par unemise au point quant à la manière d’aborder le Livre des livres.Rachi nous enseigne qu’il ne s’agit pas d’un livre intéressant,d’un livre qui élargit l’horizon culturel du lecteur à la manièredes autres livres. C’est un livre qui impose à l’homme une cer-taine manière de vivre, ses racines et sa raison d’être : une« Thora de vie ». En tant que telle, c’est par là qu’elle aurait dûcommencer ; le récit de la Création aurait pu être fait d’autrepart, ou plus tard, et faire même l’objet d’une tradition orale.

La providenceLe commentaire de Nahmanide nous permettra de mieux

comprendre celui de Rachi : il considère en effet que la ques-tion ne porte pas seulement sur le récit de la Création, maissur l’ensemble de l’histoire de l’humanité jusqu’à la révélationdu Sinaï ; la réponse porte donc du même coup elle aussi surcette période tout entière. Elle prouve que Hachem dirige lemonde et veille sur Ses créatures, qu’Il rétribue ceux qui mar-chent avec droiture et châtie les rebelles qui ne suivent queleurs instincts. C’est ainsi que Caïn a été condamné à l’er-rance après son crime, que la génération de Noé a été noyée àcause de son iniquité, que D-ieu sauva Abraham, Isaac etJacob de leurs détracteurs et qu’enfin D-ieu fit sortir lesHébreux d’Egypte et fit périr leurs persécuteurs. C’est laProvidence qui donne un héritage aux nations en guise de

rétribution et qui les en chasse à titre de punition. D’aprèscela, la réponse de Rachi semble affirmer que la questioncomme telle est erronée. Elle supposerait que le récit de laCréation et de l’histoire de l’humanité concernerait des événe-ments appartenant à un passé révolu et qui n’aurait plus aucunintérêt. Que m’importe tout cela ? dirait-il. Ce qui m’intéresse,ce sont les mitzvot ! À cela Rachi répond : Tu n’as pas com-pris l’intention des versets. « Au commencement Elohimcréa... » ne vient pas nous dire que jadis, il y a très longtemps,Dieu a créé le monde, acte unique et sans second et par consé-quent totalement passé. La Création n’a pas seulement faitapparaître le monde à l’existence. Elle en maintient l’exis-tence qui donc en dépend.

IsraëlUn regard superficiel sur la nature ne permet certes pas de

constater cette Providence permanente ; Il a en effet fixé à lanature des lois immuables et comment l’homme pourrait-ildonc reconnaître Son intervention incessante ?

La réponse à cela, c’est Israël et la terre d’Israël. Si nousconsidérons l’état du peuple d’Israël, nous pouvons constaterobjectivement l’intervention de la Providence. Ce n’estqu’ainsi que nous pourrons comprendre comment le peupled’Israël – le moindre d’entre les peuples (Deutéronome VII, 7)– est parvenu à reprendre la terre d’Israël aux peuples puis-sants qui la détenaient et à s’y maintenir de nombreusesannées. Ce n’est que parce qu’il est un Créateur du monde quien est aussi la Providence et que les lois habituelles de lanature ne l’arrêtent pas. Aujourd’hui aussi, le retour des juifssur leur terre, la création de l’Etat d’Israël, notre maintiendans ce pays contre vents et marées est bien la manifestationéclatante que D-ieu est le Créateur.

Rachi explique que le récit de la Création est la réponseaux accusations des nations parce que le récit de la Création etson histoire sont la description de la manière dont laProvidence dirige le monde en per-manence et que le passage d’uneterre des mains d’un peuple à cellesd’un autre est l’œuvre de laProvidence.

Sachant maintenant le sens pro-fond du récit de la Création, laquestion du commencement de laThora ne se pose plus, car la foidans la Providence, dans la rétribu-tion des justes et dans le châtimentdes méchants est elle-même le fon-dement de notre soumission auxmitzvot. n

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 7

LLeess lluummiièèrreess ddee RRaacchhiiLe Rav Shaoul David Botschko publie une collection « Les lumières de Rachi »

qui a comme objectif d’expliciter le commentaire de Rachi.

Apropos du bouc que l’ondoit amener en sacrificele jour de roch ‘hodèch,

le premier jour du mois, lesSages du Talmud donnent uneinterprétation surprenante etmystérieuse.

Le texte biblique men-tionne la formule : ‘hatath la-chèm(1) il s’agit donc d’un«sacrifice expiatoire à D-ieu».Cette formule est étrange àplusieurs niveaux.

Pourquoi un «sacrificeexpiatoire» au renouveau dumois ? Quelle faute a-t-oncommis ce jour-là ? Et pour-quoi D-ieu est-il incriminé ?

Rapportons une explica-tion de la Guemara(2).

D-ieu dit à Israël : «que cebouc soit pour moi une expia-

résoudre cette contradiction,tel Hillel qui «concilie» l’hieret l’aujourd’hui, l’aujourd’huiet le demain.

«La lune s’adressa à D-ieu et lui dit : est-il possibleque deux rois se servent de lamême couronne ? Alors D-ieu lui dit : vas-y, réduis tataille. La lune répliqua :Maître du monde, est-ce queparce que j’ai dit quelquechose de raisonnable que jedois me restreindre ?».Finalement D-ieu vit que lalune ne se sentait pas à l’aisedans son nouvel état, alors ildemanda aux enfants d’Israëld’amener un sacrifice pourexpier «Sa» faute !

Selon cette deuxième expli-cation, la formule ‘hatath la-chèm, sacrifice expiatoire à D-ieu, signifie qu’il s’agit d’unefaute attribuée à D-ieu.

Que signifie donc ce dialo-gue étrange et pourquoi D-ieudoit-il, expier le «péché» de laréduction de la lune ?Finalement la lune, en venantse plaindre, ne doit s’en pren-dre qu’à elle-même !

Comment comprendre cereproche que la lune fait à D-ieu : «est-il possible que deuxrois se servent de la mêmecouronne ?» A notre avis, cereproche doit être compriscomme une remise en questiondu projet même de la Création.Toute relation entre êtreshumains relève de ce schémade deux rois se servant de lamême couronne. Chaquehomme se considère commeroi, et ne se contente pas d’unroyaume réduit à ses propres«quatre coudées». Dans son

esprit, son domaine royals’étend au domaine d’autrui,pour ne pas dire à l’ensemblede l’univers... Caïn et Abelavaient toute la terre et tous lesbiens de la terre pour eux, et neréussirent pas à se mettred’accord sur l’héritage. C’est«la part de l’autre» qu’ils leurfallait ! Car l’homme est parnature impérialiste. Si bienqu’inévitablement toute rela-tion humaine est imprégnée derivalité, depuis Caïn et Abeljusqu’à aujourd’hui.

Là est le reproche de lalune : pourquoi, Maître dumonde, as-tu créé un mondemarqué d’une rivalité perpé-tuelle entre hommes, unmonde «programmé» de guer-res, ou au mieux, d’entre deuxguerres ?! Ce reproche prendune telle ampleur que D-ieului-même se sent, pour ainsidire, culpabilisé.

La réponse à ce défi sesitue, nous semble-t-il, dansl’idée même de roch ‘hodèch.Le début du mois exprimel’idée du renouveau. La luneétait cachée. En d’autres ter-mes notre relation avec D-ieu,avec la sainteté doit être impré-gnée de l’idée roch ‘hodèch, durenouvellement continuel de lalune.

Il nous semble que tel estégalement le défi auquel noussommes conviés dans notrerapport avec autrui. Il doit êtreimprégné du sentiment d’unrenouveau continuel. Maispour ce, l’homme doit êtreconscient que tout un chacuna un ‘hidouch, un aspect nou-veau, à lui apporter. Car touthomme, créé à l’image de

D-ieu, a son ‘hidouch person-nel, individuel, sa parcelledans l’Eternel, que seul luidétient, et que nul être aumonde ne détient à sa place.Ce ‘hidouch est parfois caché,enfoui, et il y a tout un travailde découverte à entreprendre,de l’homme sur soi-même etde l’homme à l’égard de sonprochain. Un philosophe disaitun jour que les hommes se res-semblent par ce qu’ils mon-trent et diffèrent par ce qu’ilcachent. C’est ce trésor cachéque nous devons rechercher !

Dès lors que nous prenonsconscience de ce ‘hidouch,propre à chaque être, c’esttoute notre relation avec l’au-tre qui s’en trouve bouleversée.Nous ne sommes plus en rela-tion de rivalité mais en relationde complémentarité. Chacunpeut m’apporter quelque choseque, sans lui, je ne pourraijamais avoir. Tel le couple :l’homme ne pourra jamais sedonner ce que la femme peutlui apporter, et la femme nepourra jamais se donner ce quel’homme peut lui apporter.L’essentiel c’est qu’il ne soitpas dictateur, qu’il ne cherchepas à imposer sa manièred’être, mais au contraire sepénètre de l’idée que seulecette dualité permet un enri-chissement et un renouveaucontinuel.

Et alors même le soleil et lalune, le jour et la nuit, peuventvivre en symbiose, chacunapportant son ‘hidouch, soncachet personnel, à l’autre.

Certes D-ieu se sent pourainsi dire coupable d’avoirpris le risque d’une Création

où la rivalité marque les rela-tions humaines. Et c’est à cetitre qu’il demande aux enfantsd’Israël d’expier ce «péché»,en établissant, par le roch‘hodèch, le renouvellement, unmodèle de la relation humaine,imprégnée de la complémenta-rité. Il est manifeste que deuxrois ne peuvent se servir de lamême couronne, mais deuxserviteurs peuvent servir lemême roi, chacun avec sonrôle particulier dans leroyaume du divin.

* * * * *Tel est le message essentiel

donné par la Yéchiva HeykhalEliyahou à ses élèves : permet-tre à tout un chacun de déve-lopper son ‘hidouch personnel,son roch ‘hodèch. La Yéchivan’est pas un moule destiné à la«production en série». Son testde réussite réside au contrairedans sa capacité de permettrel’épanouissement individuel,de développer l’esprit deréflexion et de recherche pro-pre à chacun. Et ainsi les étu-diants sont interpellés en per-manence à partir de larecherche de l’autre. Recherche,mais non conquête, c’est cequi permet leur propre accom-plissement. n

Rav Abraham WeingortEnseignant à la Yéchiva

Heykhal Eliyahou,Professeur de Droit Hébraïque

à la Sorbonne

(1) Nb. XXVIII, 15.(2) Talmud de Babylone, Chavouoth 9a(3) ‘Houline 60b.(4) Gn, I, 16

tion de la faute que j’ai com-mise en réduisant la taille dela lune».

Ce texte se réfère à un autrepassage du Talmud(3) qui nousrapporte un étrange dialogueentre la lune et D-ieu aumoment de la Création. Cedialogue tire sa source d’unecontradiction apparente dans letexte relatant le quatrième jourde la Création : «D-ieu fit lesdeux grands luminaires. Leplus grand luminaire pour laroyauté du jour, le plus petitluminaire pour la royauté de lanuit»(4). Au départ la lune estdésignée comme un «grandluminaire», et ensuite ellen’est plus qu’un «petit lumi-naire». Ce dialogue, rapportépar les Sages, va permettre de

‘‘HHooddèècchh--‘‘HHiiddoouucchhllee rreennoouuvveelllleemmeenntt

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Après une longue scolaritéà Lucien de Hirsch quis’est achevée par l’obten-

tion de mon bac l’été dernier,j’ai opté pour chana chékoulaThora, afin de consacrer l’an-née scolaire 2006-07 à l’étudede la Thora à Heykhal Eliyahou(Kokhav Yaacov), dans le cadredu nouveau programme de laYéchiva. Cette décision serévèle, au jour le jour, être laplus importante et la plus judi-cieuse que j’ai prise en 18 ansd’existence. Ma vie pendant ceshuit premiers mois en fut fon-damentalement modifiée.

Tout d’abord, ma capacitéd’étude et celle de mes camara-des se sont sensiblement déve-loppées. Plus le temps s’écoule,plus il nous est aisé de com-prendre les textes du TalmudBavli (qui occupe l’essentiel denos journées) et des ses nom-breux commentateurs. Ces

mois entiers d’étude m’ont per-mis de mieux ressentir l’espritde la Guemara qui est unique enson genre. L’approche lumi-neuse des Rabbanim nous per-met d’étudier de façon très pro-fonde, procurant un vrai plaisird’étude.

De plus, nos connaissancesse sont enrichies dans de nom-breux domaines et de manièresinsoupçonnées. De la Guemaraà la Pensée Juive en passant parle Tanakh, la Halakha et d’au-tres, les Rabbanim ne négligentaucun domaine pour assouvirnotre soif de Thora. Ces ensei-gnements m’ont beaucoup aidéà perfectionner ma Emouna, mafoi, et par conséquent ma pra-tique religieuse.

En parallèle, tout naturelle-ment, nous apprenons l’hébreuet nous nous intégrons à lasociété israélienne grâce à uneambiance exceptionnelle et

SUPPLÉMENT ACTUALITÉ JUIVE - N°976 DU 19/04/07 - 8

NOUVEAU PROGRAMME D’ETUDES«CHANA CHEKOULA THORA»

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xwnm nsnjc cqnkVACANCES CONSACREESA L'ETUDE DE LA THORA

Tu viens de terminer la secondeou la première, la Yéchiva te propose

un séjour de vacances consacréesà l'étude de la Thora.

LIEUYéchiva Heykhal Eliyahou

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La Yéchiva Heykhal Eliyahoupropose aux jeunes ayant fini le lycée,

un programme intensif de limoud.

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LE PROGRAMME EST PARTIELLEMENT SUBVENTIONNÉPAR MASSA-AGENCE JUIVE.

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Je me sens constammentépaulé et suivi par NahumBotschko, qui encadre les étu-diants français. Il faut soulignerce point car il fut déterminantpour assumer harmonieuse-ment l’éloignement de la cellulefamiliale. J’espère que laYéchiva poursuivra son cheminet que de nombreux jeunesauront aussi la chance de vivrecette très agréable et importanteexpérience. n

Alexandre Kassel

BULLETIN – RÉPONSEComité Français de Soutien à la Yéchivat Hesder Heykhal Eliyahou de Jérusalem

Déjeuner de Gala - Dimanche 29 avril 2007

oOui, je participerai le 29 avril 2007 au déjeuner de gala. Nombre de personnes : . . . . . . . . . . . Participation aux frais : 180 € par couple*

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LA SYNAGOGUEAHAVAT SHALOM

& le Grand Rabbin

de ParisDavid Messas

sont heureuxde vous inviter

à un Chabbat plein, à l’occasion des 80 ans

de la YéchivaEtz Haïm

Heykhal Eliyahou

avecRav Shaoul David

Botshko

Chabbat Aharé Mot /Kédochim

Samedi 28 avril 200710 Iyar 5767

LA SYNAGOGUEAHAVAT SHALOM

75, av. de Versailles75016 PARIS

11 RUE RICHER 75009 PARISTel. : +33 1 45 23 11 11 - Fax : +33 1 47 70 38 73

Le Comité Français de Soutienà la Yéchiva Heykhal Eliyahou

remercie Madame Laura PERETZpour son travail et sa créativité dans la réalisation

de ce supplément

www.artmony.fr85, RUE MOUFFETARD 75005 PARIS / 01 44 08 02 20

De la conception à l’impression