N°55 - Iyar Sivan 5775

Embed Size (px)

DESCRIPTION

5 Minutes Éternelles - Programme d’étude journalier

Citation preview

  • '

    5 minutes ternellesProgramme dtude journalier

    15 Iyar - 14 Sivan 5775

    Au sommaire :- Halakha : Berakhot ch.169 171

    - Lois du serveur 16 au 24 Iyar

    - Conduites lors du repas 24 Iyar au 9 Sivan

    - Shavouot 1 au 6 Sivan

    - Le gaspillage 10 au 14 Sivan

    - Moussar :- Ruth 16 Iyar au 2 Sivan

    - Rflexion sur Ruth 3 au 9 Sivan

    - Parashat Hashavoua toutes les semaines

    2015 - H.M & S. DahanLa reproduction partielle ou intgrale du livret est interdite

  • Traduction de la lettre de recommandation du Rosh

    Yeshiva, le Gaon Rav Shmouel Auerbach chlita

    Mon cher lve, le Rav Harry Mir Dahan, ma prsentlasriedebrochuresddieaux francophonesquil a lintentiondditer et dappeler 5 minutes ternelles . Cette brochuremensuelle contient un programme dtude quotidien deHalakha (lois appliques), Moussar (pense juive) et ParachatHachavoua (section hebdomadaire).

    Heureux celui qui se proccupe dterniser ne ft-ce que5 minutes par jour, mettant de ct pour le monde venirdes mrites incommensurables pour chaque mot de Torahtudi !

    AprsstredlectdeladouceurdelaTorah, ildmultiplieracertainement son tude et son accomplissement des Mitsvot.

    Il serait fantastique que chaque bon juif nayant pas encorerussi se fixer de temps dtude de Torah, tudie dans cesbrochures conviviales qui abordent des Halakhot importantestouchant des thmes du quotidien, et des paroles deMoussarveillant le cur la Torah et la crainte divine.

    Je lui souhaite toute la russite possible dans cette entreprisesainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tousceux qui contribueront ce projet seront bnis du Ciel,spirituellement et matriellement, eux et leur descendance.

    Au nom du respect et de la prennit de la Torah et dujudasme.

  • Jrusalem, le 23 Octobre 2011

    A lintention du Rav Ari Dahan,

    Tout le monde connat limportance de la mitsva de

    qui consiste tudier la Torah jour et nuit. Elle nest

    cependant pas facile accomplir pour tout le monde.

    Le concept dvelopp par le Rav Dahan travers la brochure

    5 minutes ternelles , permet chacun de vivre lexprience du

    limoud au quotidien.

    Je tiens souligner la qualit du travail accompli et la richesse

    des sujets voqus. Je voudrais apporter ma bndiction cette

    initiative et encourager ses auteurs poursuivre leurs efforts.

    Laralisationduntelprojetprsentevidemmentdesdifficults.

    Cest pourquoi soutenir 5 minutes ternelles apportera un

    grand mrite ceux qui le pourront.

  • 4IntroductionLun. 15 Iyar 577530e jour du Omer, 4 semaines et 2 jours

    La Guemara [Shabbat 86B] raconte que nos anctres sont arrivsau pied du Sina le Shabbat 1 Sivan. Pendant les 3 jours qui ont suivi,

    Mosh a prpar les Bnei Isral recevoir la Torah, en rapportant

    chaque jour des injonctions dHashem. Le 4 Sivan au matin, Mosh

    leur prescrit de se purifier et de se sanctifier durant 3 jours, en se

    sparant notamment de leurs femmes. Et le Shabbat matin 7 Sivan,

    Hashem se dvoile sur le Sina et ordonne les 10 commandements.

    La Torah a donc t donne le 7 Sivan. Comment se fait-il alorsque nous clbrons Shavouot, la fte du don de la Torah, le 6 Sivan ?Parmi les nombreuses rponses proposes [Cf. les commentateurs du

    Chou-Ar ch.494], rapportons celle du Maharsha [Avoda Zara 3A]. Nous

    devons toutefois lintroduire par une tude sur la Mishna de Avot

    [Avot 3:9], la lueur des crits du Gaon de Vilna [Mishlei 1:7].

    Rabbi Hanina ben Dossa enseigne: , , . - Celui dont la crainte de la faute prcde la sagesse, sa sagesse perdure; mais

    si sa sagesse prcde sa crainte de la faute, elle ne perdure pas.

    Quelleque soit la science que lon sapprte tudier, il est primordialde dceler et purifier la motivation profonde pour laquelle on veut

    laborder, afin daccrotre notre capacit lacqurir avec exactitude.

    Prenons lexemple dun tudiant en mdecine. Si celui-ci voit, ressent

    et vit la dtresse de lautre, et dsire ardemment lui porter secours,

    cet tudiant deviendra sans aucun doute un grand mdecin, car ses

    mninges plongeront constamment dans le puits dtude thorique

    pour puiser des mises en pratique concrtes et utiles. Lorsquune

    nouvelle notion apprise contredira ses connaissances antrieures, il

    bondira sur le champ pour poser une question pertinente, et finira

    par tablir des dfinitions perspicaces. Par contre, si ltudiant est m

    par des motivations superficielles, telles qu'une bonne situation ou la

    renomme, son intellect ventuellement aiguis lui permettra certes

    dingurgiter et de retenir de nombreuses donnes, mais celui-ci naura

    jamais une me de mdecin, qui permet au vrai professionnel de

  • 5Introduction 04/05/15

    dceler des maladies et des remdes au-del de ce que le Vidal peut

    proposer.

    Le principe est le mme pour la Torah. Certes, ltude de la Torahapporte de nombreux bienfaits, dans ce monde prsent comme pour

    le monde futur. Sa sagesse et son exactitude rjouissent le cur,

    aiguisent lintellect. Lhomme qui plonge dans ses profondeurs

    accumule des mrites incommensurables, slve au-dessus des plaisirs

    matriels. Ces motivations ne suffisent toutefois pas assez pour imposer

    dclaircir et de graver dans son cur toute la Torah, avec exactitude.

    Rabbi Hanina ben Dossa nous apprend que la motivation pour laquelle

    lhomme amassera avec ferveur chacune des petites perles de la Torah

    est la crainte du ciel. Ou plus prcisment, le souci de fauter, ou de

    manquer au devoir. Lhomme qui vit profondment son engagement

    envers soncrateur approfondira sontude endcelant etenenregistrant

    chaque dtail de laction parfaite raliser.

    Revenons prsent la fte de Shavouot le 6 Sivan, et la rponsedu Maharsha. Nos Matres enseignent que la Toumea limpuret est

    gradue en 50 niveaux. Par leur idoltrie et leur sorcellerie, les Egyptiens

    vivaient dans ce 50e niveau. Durant les 210 ans desclavage, lintgrit

    de nos anctres sroda tellement quils faillirent pntrer eux-aussi

    dans ce 50e degr. Or, celui qui plonge dans ce gouffre ne peut plus

    jamais en ressortir. Alors que leur peine initiale devait durer 400 ans,

    Hashem intervint pour les hisser in extremis du bord du prcipice.

    Pour ce faire, il leur enjoignit les Mitsvot de la Brit Mila et du Korban

    Pessah, et dvoila Sa majest, offrant ainsi aux Bnei Isral une trs

    forte proximit avec Lui. Mais puisque ces perceptions ntaient pas

    le fruit de leur travail, Hashem les leur retira ds le lendemain de

    Pessah, et enjoignit aux Bnei Isral de regagner cette cime deux-mmes,

    progressivement, et en se purifiant et en se sanctifiant davantage. Cette

    priode de prparation avait donc pour but de permettre aux Bnei

    Isral de clarifier et purifier leurs intentions et motivations. Ou, pour

    reprendre lexpression de la Mishna, ils acquirent durant ces jours la

  • 6IntroductionYireat Shamam la crainte du ciel, qui doit ncessairement prcder

    lacquisition de la Torah.

    Le Maharsha explique que le temps requis pour se prparer au donde la Torah tait prcisment 50 jours pleins. En effet, le chiffre 7

    reprsente la Kedousha le Shabbat, la Shemita (la 7e anne de jachre).

    Le Yovel le jubil est toutefois marqu la 50e anne, car aprs

    avoir marqu 7 sries de 7, on ajoute une unit supplmentaire pour

    marquer que les 7 sries passes forment une seule entit. Aussi, le

    temps de prparation requis pour acqurir la crainte du ciel la

    condition inhrente pour recevoir la Torah, tait de 50 jours de

    travail, pour recevoir ensuite la Torah au 51e jour.

    Afin de rappeler aux gnrations venir que le don de la Torahdpend ncessairement de la crainte du ciel, Hashem a fix comme

    date de clbration du don de la Torah le jour o nos anctres

    achevaient les prparatifs la grande rvlation !

    Cest encore la raison pour laquelle le Choulhan Aroukh ouvreson uvre par: ' Je ressens toujours la prsencedHashem devant moi [Tehilim 16:8] prendre conscience de cet tat estun fondement essentiel pour accomplir la Torah car un homme ne se conduit

    pas de la mme manire lorsquil se trouve seul chez lui, qu'en prsence dune

    personne importante A plus forte raison lorsque lhomme prendra conscience

    quil se tient constamment devant le Roi des rois qui scrute ses actions

    constamment immdiatement, son cur se remplira de crainte et dhumilit

    Soit, avant daborder les lois pratiques de la vie juive, il faut auparavant

    bien dfinir la motivation pour laquelle on sapprte les tudier, car

    lapprentissage sera ensuite dune toute autre qualit !

    Il y a quelques mois, nous dbutions une tude systmatique deslois de Berakhot, partir du Choulhan Aroukh. En 2 mois et demi,

    nous russissions BaroukhHashem passer en revue prs dune vingtaine

    de pages du Mishna Beroura, en bouclant le ch.168 Pat haBaa beKisnin

    qui est probablement lun des thmes les plus complexes des lois

    de Berakhot. Ce programme a toutefois t perturb depuis la mi-Shevat,

    cause des lois prioritaires de Pourim puis de Pessah. Le temps est

  • 7Introductionvenu de revenir ce programme, en abordant pour ce mois les ch.169

    171.

    Comme lcrit le Rambam, les Berakhot que lon rcite maintesoccasions, tout au long de la journe, ont pour but de nous inculquer

    la Yireat Shamam, car elles nous aident reconnatre la main du

    Crateur dans Son monde. Les chapitres que nous tudierons ce mois

    sont dautant plus propices la crainte du ciel, qu'ils porteront pour

    la plupart sur les conduites respectables adopter durant le repas,

    l'gard des aliments et des diffrents convives. Ces lois entrent donc

    parfaitement dans le cadre de la prparation au don de la Torah ! A

    lapproche de Shavouot, nous prciserons tout de mme quelques lois

    pratiques urgentes pour la fte, que nous approfondissions les annes

    antcdentes. Ceux qui dsireront mieux comprendre ces thmes

    pourront consulter les fascicules n30 et 43 sur notre site

    5mineternelles.com .

    Quant au Moussar, lusage tant de lire Shavouot la Meguilat Ruth,nous reprendrons le rcit comment de ce livre, tudi en 5773.

    Une dernire prcision : parmi les mots chaleureux reus sur ltudede la Meguila de Shir haShirim, beaucoup de lecteurs nous ont demand

    sil y aurait une suite cette tude, du fait que nous ne commentions

    que 2 chapitres. La rponse est bien videmment, sauf si Nous

    prvoyons Beezrat Hashem de continuer cette tude dans les saisons

    creuses de lanne venir pour achever la Meguila, afin que, pour

    Pessah prochain, nous runissions les 8 chapitres en un seul livre.

    Mais malheureusement Le fatal dicton du Ibn Ezra dit : [Ma shhaLev Hoshek, haZeman Oshek] ce que lecur convoite, le temps le drobe !Faute de temps, tant de programmessi importants et dsirs tombent leau Prions donc ensemble pour

    quHashem nous aide dans notre entreprise !

    En vous souhaitant un Hag Shavouot Samah

    Bonne tude !

  • 8Halakha : BerakhotMar. 16 Iyar 577531e jour du Omer, 4 semaines et 3 jours

    Conduites adopter envers le serveur [ch.169]Question: Un traiteur peut-il embaucher un serveur en lui posant

    comme condition de ne consommer que les plats de base,

    tels que les salades, lgumes etc., mais pas les tranches de viande ou

    de poisson, sous prtexte que ces mets sont trop chers ?

    Rponse: Ce traiteur a le devoir de donner manger son employde chacun des plats raffins. Cependant, sil refuse de lui

    en faire goter, le serveur ne pourra pas se servir de lui-mme.

    Lemployeur pourra tout de mme se contenter de lui faire goterune petite bouche de chaque sorte daliment. De mme, il pourra

    poser la condition de dduire du salaire le prix de la part, car ce sera

    alors le libre choix de lemploy de se priver du plat raffin pour garder

    son argent. Cette dernire solution nest toutefois pas en vigueur si

    lemploy se prive de cette dpense parce que ses revenus sont trop

    faibles. [Picsou-Traiteur aura donc tout intrt lui facturer uniquement le

    prix de revient de la part, qui sera surement plus abordable!]

    Explications: a. Prcisons dentre que ces lois ne sont pas dudomaine du Hoshen Mishpat les lois des litiges

    financiers, mais des lois de bonne conduite dun homme envers son

    prochain. Soit, dun point de vue halakhique, un patron na en gnral

    pas dobligation de nourrir son employ, quelques exceptions prs,

    lorsque lemploy travaille au champ Cf. Chou-Ar Hoshen Mishpat

    ch.337.

    Ces instructions proviennent dun tout autre domaine : linterditde faire souffrir son prochain. La Guemara enseigne quune personne

    dont l'odorat serait titill par la bonne odeur d'un aliment, veillant

    en lui une forte envie, encourt un certain danger. Sil ne peut pas en

    goter, il faut mme cracher lventuelle salive qui aurait t secrte

    cause de cette envie. Aussi, celui qui possde ou mange cet aliment,

    a le devoir de lui en faire goter ne serait-ce qu'une petite bouche.

    [ch.169 M-B 3]

    A suivre

  • 9Moussar : Ruth 05/05/15

    Shavouot est appele Hag haKatsir la fte des moissons du fait

    que lon achve la moisson du bl cette priode. Aprs avoir ordonn

    les sacrifices du Hag haKatsir, la Torah rappelle quelques Mitsvot relatives

    la moisson: - Lorsque vous moissonnerezvotre terre, tu nachveras pas la moisson au bout de ton champ, et tu ne ramasseras

    pas les glanes de ta moisson; abandonne-les au pauvre et ltranger 2 dons

    aux pauvres sont explicits: la Pah correspondant un 60e du champ

    laiss en pis pour le pauvre. Et le Leket les pis tombs des mains du

    moissonneur.

    Afin de nous motiver donner ces taxes gnreusement, nous lisons Shavouot la Meguilat Ruth. Ruth, fille du roi de Moav, se convertit au

    judasme au prix de toute aisance, puis connut Boaz, se maria avec lui et

    engendra la dynastie royale, grce la largesse avec laquelle ce juge dIsral

    la laissa glaner dans son champ.

    De plus, le roi David naquit et dcda Shavouot; en son honneur,nous lisons ce jour-l lhistoire de ses aeux. Nos Matres enseignent [Ruth

    Rabba 2:14]: La Meguilat Ruth ne contient aucune loi de puret ou d'impuret,

    de permission ou d'interdiction. Elle na t crite que pour enseigner le

    grand mrite de ceux qui font du Hessed. Ce Midrash pose laxiome

    de la Meguilat Ruth : le Hessed la bont. Cette Meguila montre le zle

    avec lequel Ruth et Boaz firent du bien avec leurs proches, et mritrent

    ainsidengendrer ladynastiedeDavid, leMeshiahHashem, celuiquHashem

    oint roi dIsral pour lternit.

    Aussi,David et toute sa descendance, de Shlomo jusquau Mashiah,clairent le monde par leur Torah. En ce jour du don de la Torah, la

    Meguilat Ruth nous rappelle le zle avec lequel nous devons accepter le

    joug de la Torah, quitte renoncer tous les plaisirs du monde. Ruth

    sacrifia en effet sa vie de princesse contre le dnuement, mue par un

    dsir ardent de se rapprocher dHashem. Hashem rcompensa son

    dvouement, et lui offrit une descendance drudits en Torah.

  • 10

    Halakha : BerakhotMer. 17 Iyar 577532e jour du Omer, 4 semaines et 4 jours

    b. Selon la loi stricte, le devoir de faire goter son prochain delaliment que lon consomme ne concerne que la nourriture diffusant

    une odeur forte. Cest tout de mme une bonne conduite de lui

    proposer de goter de tous les aliments, car il arrive que cette personne

    ait faim, et quun simple aliment suffise pour attiser son envie. [Chou-Ar

    ch.169 1]

    c. Lorsque plusieurs sortes daliment diffusent une odeur agrable, ilfaut lui en faire goter de chaque sorte. [Ibid. Biour Halakha 1]

    d. Lorsque lon emploie un serveur, il nest pas possible de se drober ce devoir mme si on explicite cette clause lors du contrat

    dembauche. En effet, nous introduisions que cette loi ne provientpas des lois des litiges dargent, mais de la souffrance occasionne

    notre prochain lorsquil ne comble pas son dsir. En loccurrence,

    mme une clause explicite ne supprime pas la souffrance de ce serveur,

    et le devoir de le soulager reste donc dans toute sa vigueur ! [M-B 3]

    Si on lemploie temps plein, on pourra lui expliciter au dbut deson embauche quon lui donne le droit de goter un peu de chaque

    sorte quil dsirera, et lon sera dispens ensuite de le lui proposer

    nouveau chaque jour.

    e. Il est aussi permis de poser comme condition qu'il ne mangequavant ou aprs le service, mais pas pendant, car le serveur ne

    reste alors pas sur une envie strile.

    f. Ce devoir est en vigueur envers toute personne qui se prsentedevant nous au moment o lon mange, et pas seulement envers

    nos employs.

    g. De l provient une rgle de politesse juive antique, dinviter manger table toute personne qui entrerait par hasard dans une

    maison o les membres de la famille sont attabls. [Ibid.]

    h. Si on mange devant une personne qui a la possibilit de se procurerle mme aliment, il ny a plus dobligation de lui faire goter du

    sien.

  • 11

    Moussar : Ruth 06/05/15

    La Meguilat Ruth ne contient aucune loi de puret ou impuret, de permission

    ou interdiction.Elle na t crite que pour enseigner limmense mrite

    de ceux qui font du Hessed. [Ruth Rabba 2:14]

    Racontons lhistoire de la Meguilat Ruth la lumire de diffrentsMidrashim, particulirement de ceux qui mettent en exergue limportance

    du Hessed les gestes de bont.

    Ctait lpoque des Juges [I:1-14]A cette poque, il ny a pas encore de roi en Isral. Les juges essaient

    tant bien que mal dinstaurer un ordre, mais la corruption et la criminalit

    battent leur plein. Une grande famine svit dans le pays.

    Une caravane lourdement charge sloigne discrtement deBethlem. Cest Elimelekh, fils an de Na'hshon ben Aminadav de la

    tribu de Yhouda, prdestin devenir un jour roi dIsral [Ela-Melekh

    = moi la royaut]. Ce riche notable migre Moav, sur lautre rive du

    Jourdain, accompagn de sa femme Naomi, et de ses 2 garons, Mahlon

    et Kilion. Sa fortune est suffisante pour subvenir aux besoins de toute sa

    contre. Mais Elimelekh ne supporte pas voir ses biens se dilapider.

    Le refuge temporaire Moav devient progressivement une vritableinstallation. Dans un premier temps, ils veillent garder leurs distances

    desMoavim, un peuple goste et dbauch. Mais peu peu, ils commencent

    les ctoyer.

    Quelques temps aprs, Elimelekh dcde subitement, puni davoirquitt sa terre alors quil nen tait pas oblig. Le deuil pass, Mahlon

    et Kilion se marient avec des Moavites Ruth et Orpa. Ils ne les

    convertissent mme pas. Dailleurs, cette poque, les juifs nacceptent

    aucun proslyte dAmon et Moav. La Torah refuse en effet les convertis

    de ces 2 peuples. Certes, cet interdit ne sapplique qu'aux hommes, pas

    aux femmes, mais cette prcision sest peu peu oublie au fil du temps,

    et ne sera r-explicite publiquement qu la fin de la Meguila, par le

    Sanhdrin de Boaz.

    A suivre

  • 12

    Halakha : BerakhotJeu. 18 Iyar 577533e jour du Omer, 4 semaines et 5 jours

    1. En Isral, des traiteurs interdisent souvent leurs employs demanger des plats et viandes raffins quils servent. Comme nous

    lapprenions, bien que lemployeur transgresse ainsi un interdit, le

    serveur na pas le droit de servir de lui-mme de ces plats. [Pour rappel,

    si lodeur lallche trop fortement, le serveur devra cracher la salive

    secrte cause de cette odeur, car il y a un danger la ravaler.]

    Celui qui commande une rception chez un tel traiteur devra veiller ce que les serveurs gotent de tous ces plats. Si ncessaire, il devra

    mme leur commander une part supplmentaire. Mais, comme appris,

    il suffira de commander un steak pour plusieurs employs, car il suffit

    de leur faire goter du plat uniquement, et non de sen rassasier.

    2. Question: Lorsque ni le traiteur, ni celui qui a command larception, ne se sont soucis de la petite part du serveur, un invit

    la rception doit-il lui proposer de goter des plats?

    Rponse: Il devra effectivement lui proposer un peu du plat, enveillant toutefois ne susciter aucune situation fcheuse.

    Le Choulhan Aroukh [ch.169 1] prcise notamment quon ne lui

    donnera pas manger lorsquil a en main un objet dlicat, de peur

    que son patron ne le fustige du regard et que lustensile ne se renverse

    ou ne se casse.

    3. La Guemara [Houlin 94A] raconte: lors dune anne de pnurie,une personne invita 3 amis djeuner. Alors que les invits

    attendaient table larrive de lhte, ils donnrent au jeune fils du

    matre de maison le pain qui tait prvu pour eux. Lorsque lhte

    arriva et vit son fils avec les 3 seuls pains lun dans sa bouche, et 2

    dans les mains, celui-ci semporta et lui mit un mauvais coup qui le

    tua. La femme qui assista la scne perdit la raison et se donna la

    mort. A son tour, lhte ne supporta pas le choc, et monta sur le toit

    pour rejoindre ses chers

    Suite ce fcheux incident, nos Matres dcrtrent plusieursconduites que linvit doit adopter afin de ne pas mettre le matre de

    maison en situation de gne et de manque. A suivre

  • 13

    Moussar : Ruth 07/05/15

    Le courroux dHashem frappe Mahlon et Kilion. Ils commencentpar perdre leur immense fortune, mais refusent dentendre la rprimande

    dHashem. Au bout de 10 ans dexil, ils dcdent leur tour, laissant

    leur pieuse mre Naomi, seule au monde, dans un dnuement total.

    Toutefois, Ruth et Orpa, ses brus, lui manifestent un attachementremarquable. Et pour cause! Naomi est une femme digne de son nom

    Nma bMaassiha, douce et bonne dans ses gestes, dune foi entire.

    Aprs stre soucies denterrer leur mari dignement, Ruth et Orpa veillent

    subvenir tous les besoins de leur belle-mre matriels comme moraux.

    Elles la nourrissent et lentourent sans cesse. Du vivant de leur mari dj,

    ces filles dcouvraient le D-ieu dIsral et commenaient se rapprocher

    de la Torah. Aprs leur tragdie, elles continuent dadmirer lintgrit de

    Naomi. Plus encore, elles refusent de reconstruire leur vie, afin de ne pas

    oublier leur mari et leur foi.

    Apprenant la fin de la famine en Isral, Naomi dcide de rentrer Bethlem, seule et misrable. Ses brus expriment leur dsir de

    laccompagner et de se convertir. Naomi ne dit rien. Elle simagine bien

    les difficults que ces Moavites rencontreront en Isral, mais prfre viter

    le conflit. Ces princesses ne ralisent pas le dnuement dans lequel nous sommes!

    Il sera plus simple de les dissuader sur le chemin!, se dit-elle.

    Aprs avoir amorc leur route, Naomi ouvre le dialogue: Le tempsest venu de nous sparer, mes filles! QuHashem vous rende toute votre gnrosit,

    envers les dfunts et envers moi! Les brus refusent de la quitter et clatent

    en sanglots. Naomi insiste: Rebroussez chemin, mes filles! Vos maris sont

    morts, et vous devez prsent songer rebtir vos vies. Attendez-vous peut-tre

    que je me remarie et mette au monde vos futurs maris?! Soyez raisonnables, mes

    filles! La main dHashem sest si amrement appesantie sur moi! Mais vous,

    pourquoi vous enttez dtruire votre avenir! La scne est dchirante. Des

    flots de larmes coulent. Orpa finit par cder, elle embrasse Naomi, et

    regagne son peuple et ses idoles. Tandis que Ruth sattache davantage

    Naomi

  • 14

    Halakha : BerakhotVen. 19 Iyar 577534e jour du Omer, 4 semaines et 6 jours

    1. Question: Mr invite son ami David Shabbat, et pose sur latable des amuse-gueule. Pour se montrer aimable, David distribue

    des chips et pistaches aux enfants de Mr. Agit-il convenablement ?

    Rponse: Si David sait quil a une quantit abondante damuse-gueule,David fait bien de distribuer ces friandises, car il valorise

    ainsi son hte lorsquil manifeste de laffection pour ses enfants. [Kaf

    haHam ch.170 69]. Mais sil est possible que Mr nait pas de quoi

    ravitailler ses pots, David devra sabstenir de distribuer les amuse-gueule

    avec largesse. Il pourra toutefois commencer par sen servir dans son

    assiette, et, aprs que tout le monde se sera servi, il les donnera aux

    enfants de lhte. [Chou-Ar. ch.170 18]

    Explication: Comme nous lintroduisions hier, un invit doit veiller ne jamais mettre son hte en situation de gne et de

    manque. Le Choulhan Aroukh [ch.170 18] voque notamment

    quaprs avoir t servi, linvit ne passera pas sa part une personne

    qui nest pas convie au repas avec la mme solennit telle que les

    enfants du matre de maison, ou son serviteur.

    2. Dans le mme ordre dide, le Biour Halakha [Ibid.] rapporte quilfaut sabstenir darriver en retard une rception, aprs que les

    plats ont t servis, de peur que lhte n'ait dj distribu toutes les

    parts, et n'prouve une honte ne pouvoir servir ces nouveaux invits.

    3. Si linvit naime pas la part quon lui sert, il devra veiller nepas refuser ce plat en froissant son hte [ou la matresse de maison]

    qui ont pein prparer cet aliment. [Cf. Ibid. M-B 39, selon le Bah]

    4. Le Rambam enseigne [Teshouva 4:4] quil faut sabstenir de mangersur le compte de son prochain sil a un repas restreint, car il y a

    en cela du Avak Guezel litt. de la poussire de vol c..d. un semblant

    dinterdit de voler, du fait que celui-ci donne par politesse, alors que

    son cur nest pas entier.

  • 15

    Parashat Behar 08/05/15

    La Torah ordonne de laisser la terre en jachre tous les 7 ans, lanne de la Shemita. Durant cette anne, nous navons pas le droit de

    travailler la terre, et devons laisser tout le monde entrer dans notre champ

    et cueillir les fruits qui y poussent. Le Hinoukh explique que cette Mitsva

    a pour but de nous inculquer la Emouna que Hashem a cr le monde

    en 6 jours et sest repos le 7e , et quIl le dirige. Ainsi, nous travaillons

    durant 6 ans, et nous arrtons le 7e, en nous appuyant sur Sa promesse :

    Je vous octroierai Ma bndiction.Remarquons une certaine anomalie dans les versets qui explicitent

    cette promesse. Dans le ver.19, Hashem promet quen respectant la

    Shemita, La terre donnera son fruit, etvous vous nourrirez abondamment. Pourtant, les versets qui suivent

    disent: ' Et si vous dites:Qu'aurons-nous manger la 7e anne? Je vous octroierai ma bndiction dans

    la 6e anne, tellement qu'elle produira la rcolte de 3 ans. Pourquoi ces versets

    promettent 2 reprises la Berakha labondance? De plus, dans le 2e

    verset,laquestionposesembleeffronte.CommentlaTorahlaconoit-elle?

    Dautant plus quelle laisse sous entendre que la Berakhane vient quaprs

    avoir pos cette question!

    En ralit, Rashi explique que la 1re Berakha est vous serez rassasismme dans vos entrailles : Hashem promet quen mangeant peu, nous

    serons rassasis. Cependant, pour quune Berakha puisse spancher, il

    faut que le receveur soit convaincu que Hashem peut raliser un tel

    bienfait. Autrement, il nest pas possible de jouir de cette bont. Ainsi,

    celui qui nest pas assez intgre pour raliser que la Mitsva ne peut nuire,

    mme lorsque la preuve cartsienne nest pas dmontre, ne peut

    concrtement profiter du miracle. Il a de ce fait rellement faim, et pose

    laquestion quallons-nous manger !. Ildevient donc ncessaire quHashem

    lui montre concrtement quil ne perd rien !

  • 16

    Halakha : BerakhotSam. 20 Iyar 577535e jour du Omer, 5 semaines

    Question: Dans sa maison, Ary veille ne consommer que desaliments Casher surveills et tamponns par le Rav A. Il

    se retrouve invit chez son ami, qui lui tend un plat casher surveill

    par le Rav B. Ary peut-il refuser de manger ?

    RponseSi laCasheroutdu Rav B. est tout aussi respectable, consommepar de bons juifs qui ont la crainte du ciel, Ary na pas le

    droit de refuser de manger pour des raisons religieuses. Sil parvient

    esquiver linvitation en avanant un quelconque prtexte, il pourra

    certes agir ainsi. Mais autrement, il lui est permis de manger.

    Par contre, si la Casherout du Rav B. est moins scrupuleuse, Arydevra sabstenir de manger, quitte avancer ses motivations. [Il est

    tout de mme souhaitable de sortir de telles situations dans la discrtion!]

    La loi est la mme lorsque lobdience du Rav B. est certes scrupuleuse,mais sappuie sur un usage prcis que le Rav A. ne suit pas. Ary

    pourra explicitement refuser pour des motivations religieuses, car il

    ny aura alors aucun mpris envers lhte, ses rabbanim et son

    obdience !

    Explications: a. Commenons par introduire succinctement 2 sujetsannexes. Nos Matres ont interdit de manger du pain

    cuit par un goy. Cette mesure a pour but de nous loigner des mariages

    mixtes, car un facteur essentiel de rapprochement entre 2 personnes

    est le repas; en tant interdit du pain du goy, le juif ne pourra jamais

    partager normalement des repas mme vgtariens avec son voisin

    non-juif!

    Nos Matres ont aussi interdit le Halav Nokhri le lait du goy, cause dun risque que le fermier goy ne mlange du lait de btes

    interdites avec le lait de vache quil nous vend. En revanche, la loi

    stricte ninterdit pas le beurre du goy, car il ne peut tre fabriqu qu'

    partir de lait despces permises. Malgr tout, certaines communauts

    ont adopt lusage de ne pas consommer ce beurre. [Yor Da ch.115

    3]

    A suivre

  • 17

    Parashat Behar 09/05/15

    La Torah punit svrement celui qui travaille la terre pendant laShemita. Par cette faute, les Bnei Isral se rendent passibles dexil, comme

    il est explicit dans Behoukota: Alors la terre acquittera la dette de ses Shemitanon observes, pendant que vous vivrez dans le pays de vos ennemis. Pourquoi

    transgresser la Shemita est-il si rprhensible ?

    Soulevons une autre question. Dans le 1er verset de la Shemita, ilest dit: ' ... - Lorsque vousentrerez dans le pays vous ferez une Shemita, en l'honneur de Hashem. Or,

    la Torah na impos dobserver lanne de Shemita quaprs avoir travaill

    la terre durant 6 ans. Pourquoi dans ce cas le verset commence-t-il par

    Lorsque vous entrerez en Isral ? Rpondons par une parabole.

    Dansunquartier de Jrusalem, un riche tranger stait fait construireune somptueuse demeure. Il tait cependant tellement pris par ses affaires

    quil ny sjournait quune dizaine de jours par an. Une de ses connaissances

    vint le convaincre de prter sa maison un pauvre durant le reste de

    lanne. Ils convinrent quavant chaque voyage, il appellerait quelques

    jours auparavant pour que le pauvre remette la maison en tat. Tout se

    passa merveille les premires annes.

    Cependant, la famille du pauvre grandit, et il commena dvelopperune thorie impudente, affirmant quil tait illogique de sortir chaque

    anne avec sa famille. Il conclut que lorsque le riche tlphonerait, il ne

    dcrocherait pas. En quelques tentatives dappel, le riche comprit que le

    pauvre lesquivait. Quelques minutes plus tard, la police dbarqua et

    chassa cet effront une fois pour toutes!

    La terre dIsral a t donne par Hashem, pour que les juifs Leservent, notamment en tmoignant quIl a cr et dirige le monde, en

    gardant la Shemita. Enfreindre cette Mitsva revient Lui drober Sa

    maison. Cet ingrat doit se faire duquer. Pour bien cadrer la condition

    de lhritage de la terre dIsral, la Torah mentionne notre devoir avant

    mme dvoquer que lhomme a le droit de travailler la terre durant les

    6 ans.

  • 18

    Halakha : BerakhotDim. 21 Iyar 577536e jour du Omer, 5 semaines et 1 jour

    b. Le dcret du pain du goy tant parfois trs incommodant, nosMatres ont donn quelques drogations. Notamment, lorsquil

    ny a pas de pain juif, il est permis dacheter du pain dun boulanger

    goy mais pas dun particulier [Choulhan Aroukh Yor Da ch.112

    2]. Les juifs mticuleux sefforcent malgr tout de ne pas sappuyer

    sur ces permissions. Aussi, il arrive que 2 bons juifs se retrouvent

    partager un mme repas, lorsque lun tolre la consommation de pain

    de goy, et lautre linterdit. Les dcisionnaires ont alors prcis la

    conduite adopter, pour de nombreux domaines de Halakha.

    Pour notre propos, le Rama [15] prcise quun juif mticuleuxqui se trouve attabl avec 2 personnes qui tolrent la consommation

    de ce pain, devra manger avec eux, car nos Matres ont alors lev cet

    interdit dordre rabbinique lorsquil risque de crer des tensions.

    Le Rama dfend toutefois dextrapoler cette drogation dautrescas. Et le Shakh [26] de prciser lexemple de l'interdit du beurre des

    goys, que lon ne lvera pas si lon sattable avec des gens qui le

    permettent. Et dexpliquer que nos Matres ont permis le pain parce

    quil s'agit de la base du repas, et quil est difficile de sortir dune

    situation dlicate en avanant un faux prtexte. Mais pour le beurre,

    on peut facilement l'esquiver en avanant que lon nen a pas envie

    aujourdhui.

    c. Chou-Ar. ch.170 5 : A partir du moment o tu entres chez ton hte,accomplis tout ce quil te demande de faire. Cette instruction implique

    notamment de se conduire de manire plus dcontracte, mme si

    cela implique de renoncer des barrires caractre religieux que

    lon sest fix, tant que cette barrire nest pas motive par une crainte

    de transgresser un interdit. Par ex. si lon sabstient en temps normal

    de manger des confiseries afin de prendre du recul sur le matriel, il

    sera permis de goter un dessert dlicat pour faire plaisir son hte.

    A suivre

  • 19

    Moussar : Ruth 10/05/15

    Ruth intgre le peuple dIsral [I:16-22]Alors que Naomi continue de dissuader Ruth, celle-ci lui rpond

    fermement: Cesse de me repousser! Je ne te quitterai pas, car je veux intgrer

    ton peuple! Voyant sa dtermination, Naomi commence lui faire part

    de plusieurs lois parfois contraignantes de la Torah comme les lois de

    conversion le prescrivent. Elle voque les jours de Shabbat et Yom Tov

    o il est mme interdit de sortir se promener en dehors de la ville,

    ainsi que la vigilance requise pour quun homme et une femme non

    maris ne se retrouvent pas isols. Elle insiste sur le fait que la Torah

    impose un grand nombre de Mitsvot, et punisse svrement la Avoda Zara

    lidoltrie. Puis, elle lui parle des condamnations mort par le Sanhdrin,

    et mme de la rigueur avec laquelle les corps sont ensuite enterrs dans

    une parcelle isole. Mais Ruth dsire ardemment se rapprocher dHashem.

    Naomi est prsent convaincue de sa sincrit, et accepte de continuer

    sa route avec elle.

    A leur arrive Bethlem, la ville est en effervescence. Qui ne sesouvient pas de la famille dElimelekh? Le pain de tant dhabitants

    dpendait de sa maison! Cette misrable est-elle la si noble Naomi! Ne

    m'appelez plusNaomi la douce, lagrable.Monnom est devenuMaralamre,

    car Hashem ma ddaigne et abreuve damertume! pleure-t-elle auprs de

    ses anciennes amies.

    Les 2 femmes sinstallent sur la parcelle dElimelekh, Mahlon etKilion. Cest lpoque des moissons, enfin abondantes souhait aprs

    une famine si longue. Mais leurs champs sont en friche, et elles nont

    rien manger. Ruth persuade Naomi de rester se reposer chez elle, tandis

    quelle se rendra aux champs pour trouver de la nourriture.

    La Providence la conduit aux champs de Boaz, le neveu dElimelekh qui tait un vieillard trs pieux, lun des Juges. Nombreux sont les

    hommes et femmes qui travaillent dans son champ, fauchent le bl, le

    lient en gerbes, et lentassent sur les charrettes pour le transporter ailleurs.

    Nombreux sont aussi les pauvres qui ramassent les diffrentes taxes

    imposes par la Torah, la Pah le 60e du champ laiss en pis, le Leket

    les pis oublis par le moissonneur et la Shikheha les gerbes oublies.

  • 20

    Halakha : BerakhotLun. 22 Iyar 577537e jour du Omer, 5 semaines et 2 jours

    d. Synthtisons les sources rapportes, en les adaptant la questiondes diffrents tampons Casher. Un invit doit parfois renoncer

    des mesures de conduite caractre religieux, afin de ne pas offusquer

    son hte. Le cas le plus extrme est le cas du Pat Akoum le pain du

    goy, qui est compltement lev lorsque lon est invit. De mme,

    lorsque laliment propos est sans quivoque Casher, mais que lon

    sabstient de le consommer par mesure de Kedousha afin de se

    sanctifier mme dans ce qui est permis il faudra l aussi renoncer

    cette mesure. En loccurrence, toute autorit rabbinique scrupuleuse

    qui dlivre un tampon Casher entre dans cette catgorie, mme si,

    chez soi, on prfre ne se fier qu une autre autorit que lon connait

    personnellement.

    [Prcisons que dans ce cas, linvit pourra manger sans faire laHatarat Nedarim lannulation des vux, car il est dun point de vue

    halakhique considr comme une personne contrainte de manger. Cf.

    Piskei Teshouvot ch.169 8]

    Par contre, lorsque la mesure est motive par une relle crainte detransgresser un interdit, il ne sera plus permis de manger lorsque lon

    est invit. Notamment, si le contrle de lautorit du Rav B. est rput

    pour tre moins stricte. Ou si lobdience du Rav B. lui permet de

    tolrer ce que dautres obdiences interdisent. Le cas se prsente

    notamment pour les lois de vrification des viandes, qui changent

    beaucoup entre les sfarades et les ashknazes. Dans ce cas, on essaiera

    autant que possible desquiver la confrontation en avanant un faux

    propos. [Prcisons quil est permis de mentir au nom de la paix !]

    e. Le devoir daccomplir la volont du matre de maison est en vigueurenvers tous les membres de sa famille sa femme ou ses grands

    enfants. f. Un Rav important, rput pour sa grande crainte du ciel,

    nest pas astreint ces lois, car son hte intgre, et admire mme, le

    fait que le Rav se conduise avec recul face aux plaisirs du monde.

  • 21

    Moussar : Ruth 11/05/15

    La rencontre de Ruth et Boaz [ch.II]Durant plusieurs jours, Ruth glane dans les champs de Boaz. Malgr

    sa grande beaut, cette Moavite est dune pudeur rare. Alors que les autres

    mendiantes se permettent quelques familiarits, Ruth pse chacun de ses

    gestes. Les autres ramassent les pis en se courbant, Ruth veille saccroupir.

    Les autres nhsitent pas lever manches ou pans de tunique si ncessaire,

    Ruth ne se dcouvre jamais. Les autres parlent et plaisantent avec les

    travailleurs, Ruth reste lcart, et attend mme que les moissonneurs

    sloignent pour ramasser les pis oublis. Les autres se permettent de

    ramasser aussi des pis qui nont pas t abandonns, Ruth ne prend que

    ce que la Torah lui a attribu.

    Un jour, Boaz vient superviser son champ et remarque cette jeunefemme. Certes, il nest pas digne dun vieillard qui plus est, un Juge

    dIsral!, de contempler les conduites dune jeune femme! Dautant plus

    quune personne vraiment pudique ne se fait jamais remarquer! Mais

    tant le propritaire du champ, il lui incombe de sassurer que les pauvres

    dIsral uniquement profitent des allocations attribues par la Torah. Or,

    un simple coup dil sur Ruth suffit pour dduire quelle nest pas du

    pays. Il dcide de ce fait de lobserver et lanalyser, et smerveille de son

    intgrit. Il interroge alors son rgisseur sur les origines de cette femme,

    qui lui raconte quelle est la bru de Naomi, la tante de Boaz, rcemment

    rentre au pays dans un dnuement total, veuve et endeuille. Et dajouter

    que cette Moavite vient tous les jours glaner avec une honntet admirable,

    puis ramener sa rcolte sa belle-mre qui nose pas glaner comme une

    mendiante.

    Entendant ces propos, Boaz sapproche de Ruth et lui dit: On mafidlement rapport tout ce que tu as fait pour ta belle-mre, aprs la mort de ton

    mari. Tu as quitt tes parents et ton pays natal pour intgrer un peuple que tu

    ne connaissais ni dhier ni davant-hier. A prsent, ma fille, je texhorte ne

    glaner dans aucun autre champ. Reste donc ici, en compagnie des moissonneuses,

    et rcolte ce quoi tu as droit. Jai aussi recommand aux ouvriers dtre ton

    service; si tu as soif, sers-toi de ce quils auront puis.

  • 22

    Halakha : BerakhotMar. 23 Iyar 577538e jour du Omer, 5 semaines et 3 jours

    Question: Est-il permis de donner manger ou boire un juifignorant, qui va consommer sans Berakha ou sans Kippa ?

    Rponse: En thorie, il faut viter [ch.169 2]. Mais il faut aussiveiller scrupuleusement ce que ce juif non pratiquant

    ne sorte pas froiss de la situation, car il est dautant plus grave

    dveiller la haine des lacs contre les juifs fidles la Torah. Aussi,

    lorsquon ne parvient pas esquiver le problme avec tact, les

    dcisionnaires permettent, surtout si ce juif simple nagit pas avec

    mauvaise intention, mais juste par ignorance [M-B 11]. Dautant plus

    quen se montrant aimable, soucieux de lui faire matriellement

    plaisir, sans critique ou remontrance, cet invit dveloppera srement

    des affinits avec son hte, et finira par se rapprocher un tant soit

    peu de la Torah.

    Concrtement, le Piskei Teshouvot [ch.169 3] propose quelquesastuces pour contourner le problme. La plus vidente est bien sr

    de rappeler avec finesse ce juif son devoir de dire une Berakha, au

    moment o on lui prsente laliment. On lui tendra aussi une Kippa,

    car il est dfendu de prononcer le nom dHashem avec la tte dcouverte.

    [M-B ch.2 12] Prcisons au passage quaprs lavoir mis face ses

    responsabilits, sil refuse malgr tout daccomplir son devoir, on na

    pas dobligation dinsister. [Cf. Piskei Teshouva Ibid. note 12]

    LeSteipeler rav Y.I Kaniesky zatsal voque une astuce exprimentepar un de ses amis: la femme apporta table des gteaux devant linvit

    non-pratiquant, et demanda son mari de la dispenser de la Berakha.

    Le mari reprit naturellement : Je pense vous acquitter de la Berakha,

    et la rcita. Ds quil finit la Berakha et consomma, en mme temps

    que sa femme, linvit se mit lui aussi goter! Prcisons que celui-ci

    sest ainsi dispens de la Berakha mme sil na pas rpondu Amen,

    tant quil a eu lintention de jouer le jeu avec son hte. [ch.213 2]

  • 23

    Moussar : Ruth 12/05/15

    Ruth smeut de la considration que Boaz, ce grand dIsral, luiporte. Dautant plus quelle vient dun peuple mpris, interdit de mariage

    avec Isral, mme aprs conversion. Constatant son tonnement, Boaz

    lui dit: Le Sanhdrin a approuv ta permission dintgrer pleinement le peuple

    dIsral. LorsquHashem interdit de se marier avec Moav, Il nempcha que les

    hommes de ce peuple, et non les femmes. En effet, Hashem nous a carts des

    Moavites cause de leurs mauvais traits de caractre. Notre anctre Avraham

    se montra particulirement bon envers Loth, leur pre. Il mit mme sa vie en

    danger pour le sauver. Plusieurs annes aprs, alors que nous sortions dEgypte et

    montions en Isral, nous dsirions courter notre chemin en traversant Moav.

    Hashem nous enjoignit mme explicitement de ne pas les affronter. Au lieu de

    nous tre reconnaissant et fraternel, Moav tenta de nous maudire en louant les

    services de Bilaam le sorcier. La Torah a depuis prescrit de nous carter de ce

    peuple dingrats. Toutefois, seuls les hommes firent preuve dingratitude. Les

    femmes moavites sont donc permises! Cette prcision sest certes un peu oublie

    au fil du temps. Mais sache, ma fille, le grand Sanhdrin te permet de te marier!

    Boaz continue: Si tu savais combien ton mrite est grand! Hashem avu ton dvouement et ta bont. Il ma dvoil que de tes entrailles natront des

    rois et des prophtes! Tu es digne de nos Matriarches! Ruth le remercie

    infiniment pour toutes ces consolations.

    A lheure du djeuner, Boaz invite Ruth prendre place la tabledes serviteurs, afin de s'alimenter. Puis, il enjoint ses employs de faire

    mine doublier davantage dpis et de germes, que Ruth ramassera, cossera

    et apportera sa belle-mre.

    Le soir venu, Ruth rentre la maison avec son abondante rcolte.Elle sort aussi un reste de pain, quelle tend sa belle-mre affame.

    Naomi bnit le propritaire du champ et commence apaiser sa faim,

    pendant que Ruth lui raconte ses aventures. Naomi se rjouit alors

    dapprendre que Boaz na pas oubli son lien de parent avec elles.

    Et chaque jour, Ruth repart glaner chez Boaz, profitant de tous cesprivilges. Mais le temps passe, et Naomi pense prsent la remarier

  • 24

    Halakha : BerakhotMer. 24 Iyar 577539e jour du Omer, 5 semaines et 4 jours

    1. Linterdit selon la loi stricte de donner manger un juif quine prononcera pas la Berakha est essentiellement en vigueur lorsque

    lon est sr que celui-ci naccomplira pas son devoir. Mais si lon nest

    pas certain, cela fait lobjet dune discussion [Chou-Ar ch.169 2]. En

    cas dincommodit, on pourra sappuyer aisment sur lavis permissif.

    2. Dans les annes 50, Ben Gurion rendit visite au Hazon Ish zatsal.Lorsque le Rav le reut, la rabbanite apporta une petite collation,

    quelle posa proximit du Premier ministre, loin de son mari, laissant

    entendre que le Hazon Ish navait pas dapptit ce jour-l. Par politesse,

    linvit nosa pas manger tout seul ces encas, et acheva lentretien sans

    avoir mang sans Berakha, tandis que le Hazon Ish s'tait acquitt du

    geste de proposer cette personnalit une petite collation !

    3. La fin du ch.169 voque un sujet que lon dveloppera amplementlorsque nous aborderons le ch.174: quand on rcite une Berakha

    sur un fruit, dispense-t-on les autres fruits auxquels on na pas pens

    explicitement en rcitant cette Berakha? De manire gnrale, quand

    on dit une Berakha sur un fruit, si lon pense explicitement ne pas

    en dispenser dautres, si aprs coup, on veut manger un autre fruit

    de mme espce, il faudra redire la Berakha. Par contre, lorsque lonna pas dintention particulire, la loi devient plus complexe. Le

    Choulhan Aroukh voque dans notre chapitre un paramtre qui

    influe: la proprit de laliment.

    Soit: Rouven mange devant moi un aliment, et me donne goterune bouche, sans toutefois minviter partager son plat. Si au moment

    de ma Berakha, je ne pense pas explicitement dispenser de Berakha

    les ventuelles autres bouches quil pourrait me donner, je devrai

    dire de nouveau la Berakha sur cet aliment lorsquil me proposera une

    autre bouche, car cette configuration nous fait interprter labsence

    dintention comme une intention explicite de limiter la Berakha

    cette bouche.

  • 25

    Moussar : Ruth 13/05/15

    Le Yiboum le Hessed avec le mort [intro au ch.III]Interrompons lhistoire de Ruth pour expliquer la Mitsva du

    Yiboum le lvirat. Lorsquun homme dcde sans enfant, la Torah enjoint

    son frre de faire le Yiboum. Celui-ci doit pouser sa femme, dans lespoir

    davoir un enfant et de donner ainsi une postrit au dfunt. Sil refuse,

    la Torah lui impose la Halitsa le dchaussement. La Yebama la veuve,

    en attente du Yiboum amne ce frre au Beit Din qui lui reproche son

    refus dpouser sa belle-sur. Ensuite, la Yebama te la chaussure du frre

    quelle jette devant lui, puis crache dans sa direction.

    Le principe du Yiboum est un Hessed un acte de bont dont lebnficiaire est le mort, et non la veuve. En effet, chaque homme vient

    sur terre pour jouer un rle singulier, dvoiler la majest dHashem sa

    faon, selon sa perception. Chaque homme a donc une Neshama me

    unique,qui dfinit ses traits de caractre uniquesau monde. Pour accomplir

    cette mission, Hashem prvoit cette Neshama un 'budget' trs prcis ds

    sa naissance, appel Mazal vulgairement et injustement traduit par

    destin. Ce Mazal dfinit notamment si cette personne sera intelligente,

    riche, belle, en bonne sant, etc., ainsi que son temprament. A une seule

    exception: si elle sera bonne ou mauvaise. C.--d. si elle russira ou non

    sa mission spcifique pour laquelle elle est venue au monde. Lhomme

    est dot du libre-arbitre, et nest en rien astreint faire ou pas le bien.

    Il faut videmment entendre que lon parle de faire le bien spcifique

    sa mission. Autrement dit, on ne me reprochera jamais de ne pas avoir

    t le rav Elyashiv zatsal, mais de ne pas avoir t moi-mme, de ne pas

    avoir atteint ma perfection.

    RavNaftali Amsterdam zatsal, le grand disciple de Rav Isral Salanterzatsal, sexclama une fois devant le rav : Si je pouvais avoir la tte du

    Shaagat Aryh zatsal, le cur du rav Alexander Ziskind zatsal auteur du

    Yessod veshoresh haAvoda et les traits de caractre du rav, je serais un juif

    parfait! Reb Isral le reprit : Naftali ! Avec ta tte, ton cur, et tes traits

    de caractre, tu peux aussi tre un juif parfait!

    A suivre

  • 26

    Halakha : BerakhotJeu. 25 Iyar 577540e jour du Omer, 5 semaines et 5 jours

    Bonnes conduites adopter lors du repas [ch.170]LeRamhal explique quHashem a cr l'homme mi-ange mi-animal.

    Dun ct, Il la dot dune Neshama [me] dun niveau spirituel trs

    haut, capable de l'lever au-dessus des anges. Mais pour raliser ce

    programme, Hashem la mis dans ce monde matriel, en le dotant

    dune force instinctive. Lhomme se retrouve ainsi avec des besoins

    naturels, impliquant une attirance pour le matriel, et a pourtant une

    mission cleste de ne pas sombrer dans ce monde, en domptant son

    instinct pour ne lutiliser qu sa juste mesure ncessaire pour accomplir

    les Mitsvot de la Torah, et slever ainsi.

    Ralisons donc combien la partie est dangereuse! Nous devonsconstamment ctoyer ce monde matriel lacqurir, lexploiter,

    lamliorer, etc., sans pour autant nous y noyer ! Aussi, la Torah a

    prvu de nombreuses Mitsvot et usages qui ont pour principe de

    recadrer frquemment nos objectifs, tels que la prire et les Berakhot

    que lon rcite sur les aliments.

    Mais la boue de sauvetage la plus lmentaire, qui nous permettraun tant soit peu de garder la tte hors de leau, est srement la vigilance

    avoir lorsque lon mange ! Lorsque lon ravitaille notre corps, linstinct

    sexcite et essaye de rompre les chanes de lintellect, qui lastreint et

    lasservit durant toute la journe. A nous, dtenteurs de la Neshama

    cleste, de dtendre certes notre emprise sur ses rnes, mais en veillant

    tout de mme ne pas les lcher compltement !

    Cest dans ce but que nos Matres ont prescrit de nombreusesconduites adopter durant le repas. Nous synthtiserons les exemples

    du Choulhan Aroukh, en les regroupant en 2 sous-chapitres: se

    conduire avec dignit, et respecter son entourage.

  • 27

    Moussar : Ruth14/05/15

    Nous expliquions que chaque Neshama vient sur terre pour remplirune mission singulire. Revenons prsent sur la Mitsva de Yiboum. Il

    faut savoir quun homme ne remplit pas sa mission le temps dune seule

    vie. Hashem a conu le monde en prvoyant une priode de travail de 6

    millnaires. Au fil du temps, les challenges de chacun voluent. Chacun

    rencontre des moments ou poques o il est plus ou moins prouv, et

    a lopportunit de faire sortir du potentiel au rel sa contribution

    personnelle dans le dvoilement de la majest dHashem.

    Mais si une Neshama natteint pas sa perfection le temps dune vie,qui remplira sa mission? Ses enfants! Le fils est la continuit spirituelle

    comme naturelle du pre. Cest notamment la raison pour laquelle il

    hrite de ses biens, afin de continuer sa mission avec son potentiel. Cest

    encore la raison de la ressemblance physique entre le pre et le fils qui

    exprime souvent une ressemblance spirituelle. [Ce sujet est trs complexe;

    calmons donc les lecteurs angoisss qui prvoient dj de dshriter leur fils qui

    ne leur ressemblepas] Contentons-nous de saisir lide gnrale, et revenons

    au vif du sujet.

    Lorsquun homme dcde sans laisser denfant, sa Neshama perdsa possibilit de continuer sa mission sur Terre. La Torah enjoint au frre

    de lui faire un Hessed: pouser sa femme pour lui donner une postrit.

    Le Zohar enseigne que lenfant qui natra recevra la Neshama du dfunt.

    [Quant la Halitsa, elle consiste dclarer ouvertement un refus de btir

    la maison du frre. Par cela, la veuve se libre de son engagement avec

    la Neshama du mari, qui dsire continuer sa mission.]

    La Torah nordonne quau frre du dfunt d'pouser cette veuve.Nanmoins, le principe du Yiboum peut parfois tre ralis par dautres.

    La Parasha de Vayeshev raconte notamment que Yhouda prposa son fils

    Onan pour faire le Yiboum Tamar sa bru, et finit par le faire lui-mme.

    Le Ramban [Vayeshev 38:8] rapporte encore quaprs le don de la Torah,

    plusieurs sages ralisaient le principe du Yiboum en pousant la veuve du

    parent, condition bien sr quil ny ait aucun interdit dinceste dans

    cette relation. Cest aussi la raison pour laquelle Ruth voulut se marier

    spcifiquement avec un proche de Mahlon.

  • 28

    Halakha : BerakhotVen. 26 Iyar 577541e jour du Omer, 5 semaines et 6 jours

    Se conduire avec dignit

    1. Les lois qui suivront sont en vigueur mme lorsque lon mangeseul chez soi, car leur principe consiste nous faire prendre du

    recul face la nourriture.

    2. Ne pas manger comme un Gargueran (glouton) litt. Gargantua,un ogre. Il faut sabstenir de manger en saisissant en main un trop

    gros bout de pain, dun volume suprieur celui dun uf 54g.

    [19]

    Le cas se prsente notamment lorsque lon mange des salades avecdu pain ; on veillera alors prendre au fur et mesure des petits

    bouts.

    3. Les dcisionnaires prcisent que cette instruction nest pas envigueur lorsque lon mange un sandwich, car ce type daliment se

    mange de la sorte. [Or Letsion II ch.46 7]

    4. Il faut sabstenir denfourner des grandes bouches, ou de mangertrop rapidement, comme un affam.

    On veillera ne pas salir ses vtements en mangeant. De mme,on ne fera pas entendre de bruit lorsque lon mche. [Yalkout Yossef

    7]

    5. Lorsque lon boit une boisson alcoolise, on ne boira pas tout lecontenu dun trait, comme un ivrogne [dduit du 8].

    6. A lpoque, lusage tait de manger avec les doigts ; aussi, le Ramaenseigne quil fallait sabstenir de saisir les aliments avec les 2 mains

    pour les couper [9]. Les contemporains adaptent ce principe notre

    poque, o lusage est de manger avec une fourchette: il faudra

    sabstenir de manger avec les doigts.

    7. Le Ben Ish Ha [Behar 14] rapporte quil faut sabstenir de finircompltement son assiette, en la sauant intgralement par ex.

    Dautant plus que se retenir de remanger des restes de plat agrablesau palais, malgr notre envie instinctive, est un excellent moyen de

    faire expier nos fautes, tout aussi honorable que de jener durant un

    jour ! [M-B ch.571 2]

  • 29

    Parashat Behoukota 15/05/15

    Bhoukota est lune des Parasha plus difficiles de la Torah. Ellevoque en introduction les bienfaits promis lorsque les Bnei Isral gardent

    la Torah, puis enchane sur les Kelalot les maldictions, si, Has Veshalom,

    ils scartent de ses prceptes.

    Le 1er verset dit: Si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes prceptes et les excutez.

    Puisque le verset ordonne daccomplir toutes les Mitsvot, que signifie la

    condition: Si vous vous conduisez selon mes lois? Rashi rapporte au nom du

    Sifra, que vous soyez assidus dans ltude de la Torah.Les Berakhot ne sont mrites que si la Torah est tudie avec intrt.

    Le verset qui introduit ensuite les Kelalot [26:14] reprend cettecondition: Mais sivous ne Mcoutez pas, et que vous naccomplirez pas toutes ces Mitsvot. Rashi

    commente: Si vous ncouterez pas mes prceptes, dtudier la Torah avec

    assiduit, et de ce fait, vous naccomplirez pas mes Mitsvot.

    Le Yalkout Shimoni rapporte qu la destruction du Beit Hamikdash,les Bnei Isral transgressaient les 3 fautes les plus graves lidoltrie,

    linceste, et le meurtre. Pourtant, Hashem n'excuta la sentence que parce

    quils ntudiaient pas la Torah: Si au moins ils avaient prserv ltude de

    la Torah, Jaurai eu lespoir que la lumire de la Torah aurait fini par les ramener!

    Le Hafets Ham illustre ce Midrash par une parabole. 2 pays rivauxmenaient de violents combats durant plusieurs annes. Lun deux finit

    par prendre le dessus, et conquit le pays adverse. Cependant, les vaincus

    continurent mener des oprations secrtes, causant parfois de lourdes

    pertes au conqurant. Ils rsistrent longtemps. Jusquau jour o

    lenvahisseur dcouvrit leur cache darmes, quil incendia. Les rebelles

    neurent dautre choix que dabdiquer! Sil ny a plus darmes, il ny a

    plus de possibilit de reprendre le dessus un jour!

    Ltudede la Torah est larme desBnei Isral. Tant quils la possdent,Hashem peut esprer les voir faire Teshouva [se repentir], mme si

    ladversaire, le Yetser Hara, semble les dominer.

  • 30

    Halakha : BerakhotSam. 27 Iyar 577542e jour du Omer, 6 semaines

    1. Par mesure de pudeur, il faut viter de manger et boire debout.De mme, on ne se lvera pas prcipitamment de table, ds que

    lon a fini de consommer, mais attendra quelques secondes. [Baer

    Heitev 16]

    2. Le Choulhan Aroukh [Hoshen Mishpat ch.34 18] enseigne: Lesgens qui nont pas de respect deux-mmes ne sont pas aptes tmoigner

    car ils se considrent comme des chiens qui nont aucune honte, et sont

    aisment capables de tmoigner faux. Notamment : les gens qui marchent

    en mangeant en pleine rue. Ou encore : ceux qui nhsitent pas retirer leurs

    habits en public pour raliser un travail salissant.

    3.Un invit ne demandera pas quon lui serve manger, mais attendraque son hte le lui propose [13]. Par contre, il pourra demander

    boire.

    4. Lorsque lon est invit, ou encore, lorsque lon mange en prsencedune personne importante, on ne commencera pas se servir du

    plat avant lui. Cette rgle est en vigueur mme lorsque chaque convive

    reoit une assiette pleine individuelle. [12 et M-B 28. Le cas de

    lhte est dduit du ch.167 17]

    Si un invit a os commencer manger avant lhte, les autresinvits devront malgr tout continuer attendre le matre de maison.

    A partir du moment o lhte a commenc manger dun des mets,on pourra commencer manger des autres sortes prsentes.

    [Les dcisionnaires nont toutefois pas prcis la marche suivre

    lorsque lon sert plusieurs services, comme le Shabbat o lon sert

    dabord les entres et le poisson, suivis dans un second temps du plat

    principal de viande, et la fin du dessert. Il semble que chaque

    nouveau service soit considr comme un nouveau dbut de repas, et

    il faudra attendre que lhte ou la personne importante commence

    manger de ce nouveau service.]

  • 31

    Parashat Behoukota 16/05/15

    La fin de la Parasha dtaille les lois des Erkhin les valeurs. Lorsquunhomme fait le vu de donner sa valeur ou celle dun tre humain au

    Beit Hamikdash, la Torah fixe une valeur prcise, qui tient compte de lge

    et du sexe de la personne. Nous distinguons 4 tranches dge: de 1 mois

    5 ans, de 5 20 ans, de 20 60 ans, et plus de 60 ans. Les valeurs

    tablies sont respectivement pour les hommes 5 - 20 - 50 - 15 Shekels

    dargent, et pour la femme 3 - 10 - 30 - 10 Shekels dargent.

    Messieurs attention, Rashi rapporte un Midrash accablant! La valeurde la femme partir de 60 ans redevient celle de la jeune fille, tandis

    que celle de lhomme est infrieure Et le Midrash commente: Un

    vieillard la maison est un souci pour la maison, tandis quune vieille femme

    la maison est un trsor pour la maison! Ces mots font peut-tre sourire de

    prime abord, mais sont fatals si on saisit leur porte.

    La relle vie de lhomme, cest son activit, ce quil construit. Lorsquilse fixe des objectifs et les atteint, leur concrtisation lui procure satisfaction

    et joie. Lorsque ces objectifs sont tablis passivement, c.--d. imposs par

    la ralit de vie de chacun, il arrive un jour o il ny a plus dobjectif.

    Lorsque lhomme entre dans la vieillesse, ses responsabilits diminuent

    peu peu. Il na plus beaucoup construire, a donc moins dactivit,

    moins de satisfaction et moins de joie. Alors que la femme a naturellement

    une fonction interminable: grer la maison, ou aider ses enfants. Elle est

    expose une activit constante, donc, obtenir de la satisfaction. Alors

    que lhomme, que lui reste-t-il faire? Continuer se mouvoir par des

    distractions vides de sens? Jeu de cartes ou scrabble? Ces agrables

    passe-temps ne sont pas un idal de vie! Inconsciemment, le vieil homme

    le ressent et se dmotive.

    Il faut ncessairement se fixer activementdes objectifs, qui emplissentrellement le cur. En loccurrence, ltude de la Torah, comme nous

    le disons dans Mizmor Shir Leyom haShabbat: Plants dans la maison

    dHashem, ils sont florissants dans les parvis de Hashem. Jusqu la

    vieillesse, ils donnent des fruits, ils sont pleins de sve et de verdeur.

  • 32

    Halakha : BerakhotDim. 28 Iyar 577543e jour du Omer, 6 semaines et 1 jour

    1. Puisquil faut manger dans le but de renforcer notre corps afin demieux servir Hashem, on prfrera les menus sant aux menus

    qui prnent la finesse culinaire aux dpens des apports nergtiques.

    [M-B 45] Le Rambam [Dot ch.6] dtaille les atouts et inconvnients

    de plusieurs sortes daliments.

    2. Il faut manger son pain avec joie et srnit, sans colre ou tatde nerfs. De mme, on ne dormira pas immdiatement aprs avoir

    fini de manger. [Ibid.]

    3. Nos Matres ont numr plusieurs aliments qui entranent laperte de mmoire de la Torah, selon des raisons sotriques.

    Evoquons quelques cas frquents [les intresss trouveront une liste

    bien plus dtaille dans le Piskei Teshouvot ch.170 18] :

    a. le cur de btail comme de volaille.b. du pain qui na pas assez cuit.c. celui qui mange beaucoup dolives. La Guemara prcise toutefois

    que lhuile dolive est bonne pour la mmoire. Aussi, beaucoup

    ont lusage de verser mme une petite goutte d'huile dolive sur un

    pot dolives rempli, afin dannuler ainsi leur effet nfaste.

    d. Il faut sabstenir de goter un plat dune casserole avec une louche.

    4. Nos Matres ont encore dfendu de parler pendant que lon mange,de peur que lon n'avale de travers et que lon ne stouffe, Has

    Veshalom [ch.170 1]. Les dcisionnaires prcisent toutefois que cette

    instruction tait particulirement svre lpoque, lorsque lon

    mangeait accoud, en position semi-couche. Mais notre poque,

    o lon mange assis une table, lusage sest rpandu de se montrer

    moins strict.

    [Jai personnellement connu un trs cher juif mort touff en avalantde travers un bout de viande, en prsence dun mdecin qui est

    pourtant intervenu immdiatement pour le secourir Ne prenez donc

    pas cette loi la lgre!]

  • 33

    Moussar : Ruth 17/05/15

    Boaz promet Ruth de faire le Yiboum [ch.III]La fin des moissons arrive. Trois mois dj se sont couls depuis

    le retour de Naomi et la conversion de Ruth. Naomi souhaite prsent

    voir sa bru remarie. Mais celle-ci refuse deffacer le souvenir de son mari,

    mort sans enfant. Naomi lui propose alors Boaz, lhritier de Mahlon.

    Puisque ces 2 femmes possdent les terres dElimelekh Mahlon et Kilion,

    Ruth naura qu lui proposer de racheter ces terres*, quelle conditionnera

    par le Yiboum.

    Un problme fait toutefois surface. Elimelekh a un autre procheparent appel Tov, qui est prioritaire dans les lois dhritage. Certes, cet

    homme est honorable, mais Naomi prfre la marier avec Boaz, qui a fait

    preuve dune grande pit. Dautant plus que Ruth est dune beaut rare,

    et quun Yiboum motiv par un profit superficiel assombrira lclat du

    Hessed fait au dfunt.

    Naomi ne dvoile pas Ruth lexistence de Tov, et tablit un planpour forcer la main Boaz. En ce moment, on vanne le bl. Boaz prvoit

    de dormir la nuit prochaine dans sa grange. Tard le soir, alors quil

    sendormira, Ruth lui rendra visite, vtue de sa belle tenue de Shabbat,

    et lui fera comprendre son souhait de donner une postrit Mahlon.

    Elle lui dcouvrira les pieds et se couchera ct de lui. Boaz comprendra

    certainement : soit la Halitsa lorsque la Yebama dchausse le parent,

    soit le Yiboum.

    Le soir venu, Ruth se faufile dans la nuit noire et sort de la ville.Elle attend darriver la grange pour porter ses beaux vtements, afin de

    ne pas veiller dventuels soupons. Arrive proximit, elle guette Boaz,

    pour le moment plong dans son tude. Lorsque ce Tsadik sendort, elle

    entre dans la grange et excute les conseils de Naomi

    ____________________________________________________

    * Une des Mitsvot de la Torah est la Guoulat Sad le rachat dela parcelle. Un homme contraint de vendre sa possession est en droit de

    la racheter aprs 2 ans. Ce droit est aussi donn son hritier.

  • 34

    Halakha : BerakhotLun. 29 Iyar 577544e jour du Omer, 6 semaines et 2 jours

    1. La Mishna de Pirkei Avot [3:3] dit: Rabbi Shimeon enseigne : si 3hommes ont partag un repas sans changer de paroles de Torah, c'est

    comme s'ils avaient mang dune offrande de paen Par contre, si 3 hommesattabls ont chang des paroles de Torah, c'est comme sils avaientmang des offrandes apportes HashemDici provient lusage de certains de dire des Tehilim pendant le

    repas tel que Shir haMaalot Beshouv Hashem ou Al Naarot Bavel

    afin de se souvenir aussi de Jrusalem.

    Certains disent encore ce moment le Mizmor lDavid Hashem Royqui se termine par une prire pour la subsistance, car cest un bon

    usage de prier pour la Parnassa pendant le repas.

    2. Les dcisionnaires prcisent que cette instruction est en vigueurmme lorsque lon mange seul.

    3. Certains expliquent que la Mishna a voqu le cas de 3 personnes,car 3 personnes doivent dire le Zimoun avant le Birkat haMazon

    [Nous traiterons de ces lois aux ch.193 199]. La Mishna a ainsi

    enseign que lon ne sacquitte pas du devoir de parler de Torah en

    disant le Zimoun ! Nous dduisons a fortiori que lon ne sacquittepas de ce devoir en disant le Birkat haMazon.

    4. Dans le ch.181, le Choulhan Aroukh enseigne : [Mam Aharonim Hova] cest un devoir de se rincer les

    doigts la fin du repas, avant de dire le Birkat haMazon. Aussi, le Ben

    Ish Ha rapporte quil est bon dapprendre cette loi par cur, et de

    la rapporter chaque fois table, avant de dire le Birkat haMazon,

    afin daccomplir le devoir de parler de Torah avec au moins ce petit

    paragraphe de 3 mots.

    5. A priori, lorsque plusieurs mangent ensemble, il est souhaitablequils parlent ensemble de Torah et non que chacun tudie

    individuellement.

  • 35

    Moussar : Ruth 18/05/15

    Au milieu de la nuit, Boaz se rveille, et constate la prsence dunetrangre ses pieds. Il sapprte crier, mais Ruth sempresse de le

    rassurer: Je suis Ruth, ta servante. Te souviens-tu des consolations que tu

    mexprimais lautre jour, au champ? Daigne prsent me prendre sous ta tutelle,

    car le devoir de perptuer lme de mon mari tincombe!

    Boaz smerveille devant le cur si bon de cette jeune femme, prte se marier un vieillard dans la seule intention de faire du bien autour

    delle. Il la bnit, mais lui annonce toutefois lexistence de Tov, son oncle,

    qui a un droit de rachat prioritaire des possessions des dfunts. Boaz est

    en effet neveu dElimelekh, alors que Tov est son frre.

    Le visage de Ruth sassombrit. Boaz sempresse de la rconforter:Ma fille! Mes propos ne sont pas de simples prtextes. Crois en ma sincrit de

    vouloir taider! Tu es une femme vaillante aux traits de gnrosit extraordinaires.

    Tu ne cesses de faire du Hessed autour de toi. Tu fis du Hessed avec les dfunts,

    puis avec ta belle-mre. Ta conversion elle-mme est un acte de Hessed. Et te

    voil prsent renonant te marier des jeunes gens pour faire un Hessed

    avec lme de ton mari! Sois donc sans crainte! Je ferai pour toi tout ce que tu

    me demanderas. Passe donc la nuit ici, et demain matin, si Tov consent tpouser,

    quil le fasse, et sil refuse, je te promets de tpouser moi-mme!

    Boaz sent tout coup son Yetser Hara sa force instinctive serveiller. Seul dans la grange avec une femme si belle Qui plus est, ne

    prsente pas dun point de vue halakhique de rel interdit Soudainement,

    trs rsolu, Boaz jure par le grand Nom dHashem de ne pas approcher

    cette femme sans l'pouser. Il coupe court dun coup la tentation, et

    ils repartent tous deux se coucher.

    Avant le lever du jour, il rveille Ruth et la renvoie prestement,avant que les premiers levs ne puissent constater sa visite. Boaz pense

    aussi envoyer un petit prsent dorge la pauvre Naomi.

  • 36

    Halakha : ShavouotMar. 1 Sivan 577545e jour du Omer, 6 semaines et 3 jours

    Le don de la Torah est compar dans Shir Hashirim au mariagedHashem avec les Bnei Isral. Le Midrash raconte que la nuit qui

    prcda lvnement, les Bnei Isral dormirent et ne se rveillrent

    pas laube pour la grande rvlation. Au petit matin, la Shekhina

    descendit sur la montagne et rveilla le peuple par un fracas terrifiant.

    Mosh exhorta alors la Kala la marie, le peuple se hter de

    rejoindre le Hatan au pied de la montagne. Depuis, nous avons lusage

    de veiller la nuit de Shavouot et dtudier la Torah afin de rparer

    cet impair. [Nous racontions dans le 5minutes ternelles n19 lhistoirede cette coutume un peu perdue au fil du temps, que Rabbi Yossef

    Karo zatsal rinitia il y a 450 ans, accompagn de condisciples, et qui

    mritrent une extraordinaire rvlation de la Shekhina durant cette

    nuit.]

    1. Le Ari zal [Shaar haKavanot Shavouot] crit: Sache que celui quine dort pas du tout durant toute cette nuit et tudie la Torah sans

    cesse est assur de finir son anne, sans tre affect, comme lenseignele Zohar Plus encore, la russite des vnements qui lui arriverontdurant lanne dpend de cette nuit Le Yaabets puis le Ben IshHa prcisent que ces assurances ne sont donnes qu celui qui ne

    perd pas son temps des discussions futiles!

    2. Shavouot tombant cette anne un samedi soir, nous aurons letemps Beezrat Hashem de nous reposer pendant Shabbat, afin de

    raliser pleinement cette assurance du Ari zal ! Mais attention: la

    configuration du Shabbat qui prcde le Yom Tov nous confronte

    quelques lois particulires. Notamment : les lois de Mekhin faire les

    prparatifs duYomTovdepuis le Shabbat. [Prcisons que ces injonctions

    seront les mmes du 1er jour de fte au second, pour les habitants

    de Houts-Laarets.]

    3. Il est interdit de se reposer le Shabbat aprs-midi en affirmantquon le fait pour tre en forme aprs Shabbat. Mais si on nexplicite

    pas cette intention, il ny a pas dinterdit. [M-B ch. 290]

  • 37

    Moussar : Ruth 19/05/15

    Boaz et Ruth se marient [ch.IV]Le matin venu, Boaz se rend au Sanhdrin. Comme par un heureux

    hasard, Tov est de passage dans le quartier. Boaz linvite au Beit Din, et

    lui fait part de la Mitsva de racheter les possessions dElimelekh et de ses

    enfants. Dans un premier temps, Tov dsire accomplir cette Mitsva.

    Boaz lui fait alors savoir la condition de faire le Yiboum Ruth laMoavite pour donner une postrit Mahlon. Tov devient rticent.

    Certes, la loi stricte tolre lunion avec une Moavite, mais ce type de

    mariage nest pas vu dun bon il. Il craint que lon ne conteste un jour

    cette permission, et que sa progniture ne puisse plus se marier avec les

    Bnei Isral. Il prfre cder son droit Boaz.

    Boaz conclut lacquisition du droit de rachat par unKinyan Halipin*,en transmettant Tov sa chaussure [ou son gant droit Cf. Targoum]. Il

    acquiert alors la possession dElimelekh, Mahlon et Kilion. Puis, il runit

    10 hommes pour dire les Sheva Berakhot, et pouse Ruth.

    La joie est son comble. Les convives le bnissent: QuHashemrende lpouse qui va entrer dans ta maison semblable Rahel et La! Que

    ta maison soit comme celle de Perets, que Tamar enfanta Yhouda! Ils

    souhaitent ainsi au couple de surmonter les difficults probables qui les

    attendent. Lhistoire nous dmontrera dailleurs que les origines de Ruth

    feront lobjet de contestations durant des dcennies. Jusquaprs David

    encore, des railleurs ne manqueront pas de salir ce couple. Mais Hashem

    protge et grandit lhonneur de ceux qui Laiment. Autant que lunion

    de Yhouda et Tamar les anctres de Boaz naquit dans lobscurit et

    devint lune des plus prestigieuses familles dIsral, ils bnissent Boaz et

    Ruth dune descendance illustre.

    ____________________________________________________* Ce procd est un mode dacquisition dans lequel lacheteur donne auvendeur un objet symbolique, en guise de contrepartie du produit vendu.

    Ce mode dacquisition est encore en vigueur aujourdhui. On le ralise

    notamment sous la Houpa, lorsque le mari sengage aux clauses de la

    Ketouba.

  • 38

    Halakha : ShavouotMer. 2 Sivan 577546e jour du Omer, 6 semaines et 4 jours

    1. Aprs le repas de Shabbat, il est dfendu de faire la vaisselle envue du repas du soir. Il faudra ncessairement attendre la tombe

    totale de la nuit soit, 35min. aprs le coucher du soleil.

    2. Par contre, il est permis de dbarrasser le salon aprs le repas, sion le nettoie pour profiter dune maison propre durant laprs-midi

    du Shabbat. Mais on ne pourra pas dresser la table. [Rama ch.667]

    3. Il est bien sr dfendu de prparer le repas de Shavouot soir, enprparant par ex. des salades. Dautant plus quil peut y avoir un

    grave interdit de Borre trier, si on pluche un lgume que lon ne

    sapprte pas consommer immdiatement. En revanche, il est permis

    de sortir un plat du conglateur, car le simple dplacement dobjet

    qui ne requiert pas de grands efforts est permis, lorsquil est trop

    incommodant dattendre la sortie du Shabbat pour le raliser.

    4. A la synagogue, il est dfendu pendant Shabbat de rouler le SeferTorah pour louvrir la section quon lira Shavouot.

    5. Avant tout Shabbat ou Yom Tov, il faut sabstenir de sinstallermanger un repas partir du milieu de laprs-midi la fin de la

    9e heure solaire, soit, le dernier quart de la journe, afin de

    consommer le soir le repas de fte avec apptit. Cette injonction est

    en vigueur lorsque Shabbat prcde le Yom Tov [Chou-Ar. ch.629].

    Aussi, Shabbat veille de Shavouot, on veillera commencer la Souda

    Shlishit le 3e repas du Shabbat avant le milieu de laprs-midi. A

    titre indicatif, Jrusalem, cette heure sera 16h05.

    Sil na pas dress ce repas avant la 10e heure, il pourra le faireaprs, en veillant toutefois ne pas consommer plus de 54g de pain

    la quantit requise pour imposer de Birkat haMazon selon la Torah.

    6. Dans le Kidoush de Yom Tov, on introduira au milieu du texte laHavdala, en rcitant aussi la Berakha de Morei haEsh sur une

    bougie, comme lindiquent les livres de fte.

  • 39

    Moussar : Ruth 20/05/15

    La nuit de noce, Hashem a piti de Ruth et lui ouvre la matrice.Tandis que le lendemain matin, Boaz dcde, g de plus de 300 ans

    (selon un avis). Sa vie fut elle aussi remplie dpreuves. Durant ces longues

    annes, Boaz eut le bonheur de mettre au monde 60 enfants, qui finirent

    tous par dcder, sans lui laisser de progniture. Le malheur semble

    frapper nouveau ces justes

    Trois mois passent, et lon constate que Ruth est enceinte. Au 271ejour, au terme exact des 9 mois, Ruth met au monde un garon. Cest

    leffervescence dans tout Bethlem. La main cache dHashem rcompense

    prsent au grand jour ceux qui mettent leur foi en Lui. Il offre Ruth

    cet enfant tant dsir, qui perptuera le souvenir de Mahlon. On se

    souvint pour l'occasion que le jour o Boaz enterra sa femme la dernire

    survivante de sa grande famille, tait prcisment le jour o Naomi et

    Ruth arrivaient de Moav. Hashem acheva certes de rgler un compte avec

    cet homme pourtant si grand, mais Il lui prpara aussi une consolation,

    une jeune femme pieuse par laquelle il laisserait sur terre une progniture

    ternelle.

    Les voisines ne manquent pas non plus de fliciter Naomi: BaroukhHashem! Glorifions-Le de tavoir rconforte en te rendant ton enfant! Puisse-t-il

    consoler ton me, appuyer ta vieillesse, puisque cest ta bru qui la mis au monde,

    elle qui taime et te soutient tellement! Ce sont aussi les voisines qui nomment

    ce petit. Dun commun accord, elles lappellent Oved, le Oved Hashem

    le serviteur dHashem. Ce nom exprime la vertu de ses 2 parents, dtre

    de rels Ovdei Hashem, des tres totalement soumis la volont dHashem.

    Boaz et son dsir de se remarier malgr son ge avanc, pour lhonneur

    dHashem. Et Ruth, cette mre extraordinaire, qui renona compltement

    aux plaisirs trompeurs du monde pour accomplir la volont de son

    crateur.

    Oved grandit et donne naissance Yisha, qui donnera naissance David ben Yisha ben Oved ben Boaz ben Salmone ben Nahshon ben

    Aminadav ben Ram ben Hetstron ben Perets ben Yhouda, roi dIsral.

  • 40

    Halakha : ShavouotJeu. 3 Sivan 577547e jour du Omer, 6 semaines et 5 jours

    1. Tikoun de Shavouot. Durant la nuit de Shavouot, beaucoup ontlusage de lire le Tikoun, qui est un recueil de plusieurs textes de

    Torah. Celui qui na pas la capacit de lire tous ces textes lira au

    moins la 1re partie qui passe en revue les 24 livres du Tanakh. Si

    possible, il lira aussi la 2e partie qui numre les 613 Mitsvot.

    Remarquons que le texte du Ari zal requiert dtudier toute la nuit,

    et non de finir le Tikoun. Ainsi, mme celui qui ne sestime pas capable

    dachever le Tikoun lira ce quil pourra, et sera digne de tous les

    bienfaits cits par le Zohar !

    2. Birkot haShahar. Le fait de veiller la nuit nous confronte quelquesproblmes quant la rcitation des Berakhot du matin. Introduisons

    quelques notions, avant dexpliciter les applications.

    Chaque matin, nous disons avant la prire de nombreuses Berakhot.Certaines sont des Birkot haMitsvot des bndictions que lon rcitesur des Mitsvot que lon sapprte faire. Dautres sont des BirkothaShevah des louanges sur les bienfaits quHashem fait notrerveil. On peut encore distinguer 2 sous-classes de ce dernier type: des

    louanges sur des bienfaits gnraux quHashem panche sur le

    monde entier, et des bienfaits quIl nous fait personnellement .

    En thorie, celui qui veille la nuit est exempt au rveil de 2 typesde Berakhot : les louanges sur les bienfaits personnels puisque celui-ci

    na pas dormi, il ne jouit pas du bienfait ! Et les Birkot haMitsvot

    puisquil n'est pas impos nouveau de certaines Mitsvot.

    Par contre, les Berakhot sur les bienfaits gnraux peuvent trercites. Par ex. Hanoten Lassekhvi qui a dot le coq de la capacit de

    discerner le jour de la nuit est un bienfait gnral, et doit tre rcit

    mme si lorsque lon nentend pas de coq chanter.

    En pratique, la dfinition des quelques Berakhot fait lobjet dediscussions. Concrtement, 5 Berakhot prsenteront quelques

    particularits: Al Netilat Yadam, Eloha-Neshama, haMaavir Hevlei

    Sheina, les Birkot haTorah, et la Berakha sur le Tsitsit.

  • 41

    Moussar : Ruth 21/05/15

    LaMeguilat Ruth est un vritable puits de morale! Evoquons 2 courtsenseignement sur la vie de Boaz, avant de nous concentrer la semaine

    prochaine sur le point essentiel de la Meguila: le Hessed.

    Garder sa foi en Hashem en toutes circonstances.Mettons-nous quelques instants dans la peau de Boaz. La majeure

    partie de sa vie est un paradis. Issu dune des familles les plus prestigieuses,

    il devient lui-mme Juge dIsral [Shoftim 12:9- (Boaz sappelle Avtsan)].

    Il russit dans toutes ses entreprises, fonde une famille splendide. Au

    mariage de chacun de ses 60 enfants, il organise 2 rceptions lune en

    lhonneur du mari, lautre pour la marie [A faire plir Coco!]. Mais il

    faillit toutefois dans le respect de Manoah, un juste de lpoque qui na

    pas denfant. Vers la fin de sa vie, Hashem punit Boaz qui enterre chacun

    de ses 60 enfants, lun aprs lautre, et perd aussi sa femme. A votre avis,

    combien de sances de psy et dantidpresseurs aurait-il d prendre?

    Aucun! Il reste serein, intgre. Hashem a donn, Hashem a repris, que Son

    nom soit glorifi jamais! Rien nest livr au hasard. La vie continue, la

    parole dHashem est ternelle. Chaque instant supplmentaire sur Terre

    est une occasion damasser des mrites, daccomplir quelques Mitsvot.

    Pourquoi se morfondre sur le pass? Hashem voit son intgrit, et le

    rcompense en le laissant semer la veille de son dcs la graine de David,

    le Meshiah Hashem celui quHashem a oint pour lternit.

    La Zerizout remplir son devoir avec zle / diligence.Lorsque Ruth raconte Naomi lpisode de la grange et la promesse

    de Boaz de lui faire le Yiboum, sa belle-mre lui dit [3:18]: Demeure

    tranquille, ma fille Assurment, cet homme ne perdra pas un instant, et

    mnera bonne fin ton sort aujourd'hui mme. Et effectivement, Boaz ne

    perdit pas un instant. Sans son empressement faire son devoir, Boaz

    ne serait pas devenu le pre de la royaut, car lheure de quitter ce monde

    tait fixe au lendemain matin! Nos Matres enseignent [Avot 2:4]: Ne

    dis pas : lorsque je me librerai, jtudierai la Torah, car tu nauras peut tre

    jamais de temps libre!

  • 42

    Halakha : ShavouotVen. 4 Sivan 577548e jour du Omer, 6 semaines et 6 jours

    Netilat Yadam lablution des mains. Un sfarade qui na pas dutout dormi de la nuit se lavera les mains, mais ne dira pas de Berakha,

    tandis quun ashknaze pourra la rciter sil est all se soulager aux

    toilettes, juste avant les Berakhot. Expliquons.

    Tous les matins au rveil, on se lave une 1re fois les mains, en

    versant de leau 3 fois sur chaque main, par intermittence, mais on

    ne rcite pas de Berakha. Puis lorsque lon a fini de se prparer, on

    se lave une 2e fois les mains, et l'on dit alors la Berakha de Al Netilat

    Yadam. Ces ablutions sont motives par 3 raisons:

    a. Limpuret de la nuit. Lorsque lon dort la nuit, une impuretsvre se dpose sur les mains, quil faut vacuer, sans toucher quoi

    que ce soit, ni mme aller aux toilettes. Cette purification ne ncessite

    toutefois pas de Berakha.b. Il y a une Mitsva Drabanan de se laver les mains. Selon le Rosh,

    cette Netila provient du fait quil est interdit de prier alors quon

    a les mains sales. Or, lorsquon dort, on touche certainement des

    parties caches du corps; nos Matres ont donc instaur de se laver

    les mains.

    c. Selon le Rashba, cette Netila est une Birkat haShevah gnrale c.--d. une louange Hashem sur le fait quIl rend lhomme son

    me chaque matin. En signe de soumission, nous sanctifions nos

    mains ds notre rveil et Le glorifions. Selon cet avis, cette Mitsva

    nous incombe mme si l'on veille la nuit.

    Concrtement, la Halakha retient ces 2 avis, et il faut ncessairementvrifier les 2 raisons pour dire la Berakha. Soit, celui qui ne souille

    pas ses mains pendant la nuit parce quil reste rveill, ou mme,

    parce quil dort avec des gants! ne dira pas cette Berakha, car selon

    le Rosh, ses mais ne se sont pas souilles. Mais il pourra rsoudre ce

    problme en se soulageant aux toilettes avant de prier.

    Les dcisionnaires sfarades rapportent toutefois lusage de ne pasdire cette Berakha lorsque lon ne dort pas du tout la nuit.

  • 43

    Parashat Bamidbar 22/05/15

    Les Bnei Isral se dplaaient dans le dsert selon un ordre prcis.Notre Parasha attribue chaque famille de Levi une fonction particulire

    lors du dplacement du Mishkan le Tabernacle. Les diffrents ustensiles

    et outils du Mishkan sont spars en 3 groupes: la famille de Merari tait

    responsable des les piliers du Mishkan et du Ohel Moed la tente

    dassignation. La famille de Guershon devait transporter toutes les toisons

    et le toit du Ohel Moed. Tandis que la famille de Kehat tait responsable

    des ustensiles du Mishkan des 2 autels, de la Menora, de la table, et

    surtout du Aron Habrit lArche sainte, dans laquelle taient entreposes

    les Tables de la loi.

    LeOrHaham soulve une nuance dans les expressions qui qualifientles fonctions de ces familles. Pour Kehat, le verset [4:3] dit : remplir leur fonction. Tandis que pour les 2 autres familles, la Torah

    utilise le terme de travailler leur travail [4:22-30]. Etdexpliquer partir du Midrash que le transport du Aron Habrit avait la

    singularit de ne pas tre port par les Levi Cest lArche elle-mme qui

    transportait les responsables de son dplacement !

    Le Hafets Ham explique partir de ce Midrash le verset: La Torah est un arbre de vie pour ceuxqui lentretiennent, et ceux qui la soutiennent seront bienheureux. Ce verset

    parle de ceux qui soutiennent ltude et la diffusion de la Torah, par leur

    financement. Remarquons que la traduction qui lentretiennent pour

    nest pas exacte, car il nest pas dit . Il est plus juste de traduire ce terme par qui la saisissent, et exprime ainsi

    laction dattraper / sagripper la Torah, plutt que de la soutenir. Et

    dexpliquer quil y a 2 types de personnes qui financent la Torah, et

    jouissent de 2 niveaux de bienfait. Certains sont convaincus que leur

    contribution profite essentiellement elles-mmes, quelle est la source

    de russite de leurs affaires. A elles, la Torah offre tous ses bienfaits.

    Dautres par contre pensent quils apportent plus la Torah que la Torah

    ne leur apporte ; ceux-ci seront tout de mme bienheureux !

  • 44

    Halakha : ShavouotSam. 5 Sivan 577549e jour du Omer, 7 semaines

    1. Asher Yatsar. Ne pourra rciter cette Berakha Shavouot que celuiqui va se soulager aux toilettes avant de commencer ses Berakhot,

    car cette Berakha a t instaure sur le bienfait personnel quHashem

    nous permet dvacuer les impurets qui saccumulent dans le corps.

    2. Sur ce mme principe, les ashknazes ne disent pas les Berakhotde Eloha-Neshama et haMaavir Hevlei Sheina, qui sont, selon

    eux, des remerciements Hashem sur le bienfait concret et personnel

    de stre rveill aprs une nuit de sommeil. Par contre, les sfarades

    peuvent rciter ces 2 Berakhot mme sils nont pas du tout dormi,car ils dfinissent ces Berakhot comme des louanges gnrales.

    Il est conseill quun ashknaze sacquitte de ces Berakhot en lescoutant dune personne qui les rcite un homme qui a dormi en

    position allonge plus dune demi-heure, ou un sfarade, ou encore,

    lorsquil coutera les Berakhot de sa femme, son retour de la Tefila.

    3.LesBirkot haTorah. Les sfarades pourront les rciter normalement.Plus encore, ds laube 72 min. avant le lever du soleil il leur

    est interdit de continuer tudier sans dire ces Berakhot.

    Pour un ashknaze, la Halakha est plus complexe:- Si depuis le matin prcdent [le 5 Sivan], il a dormi une demi-heure

    en position allonge, il devra les rciter laube de Shavouot. En

    loccurrence, tout celui qui dormira le Shabbat aprs-midi veille de

    Shavouot pourra dire cette Berakha.

    - Sil na pas du tout dormi depuis le matin prcdent, il ne les

    dira pas, mais sen fera acquitter p