7
Journal français d’ophtalmologie (2013) 36, 12—18 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Néovaisseaux choroïdiens du myope fort naïfs traités par injections intravitréennes de bévacizumab : résultats à plus de 12 mois Intravitreal injection of bevacizumab for naive myopic choroidal neovascularization: 19-month results F. De Bats , J.-D. Grange, P. Denis, L. Kodjikian Service d’ophtalmologie, hôpital de la Croix-Rousse, 103, Grande-Rue de la Croix-Rousse, 69317 Lyon cedex 4, France Rec ¸u le 3 d´ ecembre 2011 ; accepté le 10 avril 2012 Disponible sur Internet le 6 d´ ecembre 2012 MOTS CLÉS Bévacizumab ; Myopie ; Anti-VEGF ; Néovascularisation ; Dégénérescence maculaire Résumé Introduction. — La myopie forte est la première cause de néovascularisation choroïdienne chez les patients de moins de 50 ans. Malgré l’absence d’étude prospective, l’injection intravitréenne d’anti-VEGF est largement utilisée dans cette indication. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité du bévacizumab en injections intravitréennes utilisé en première intention pour le traitement de néovaisseaux choroïdiens rétro- et juxtafovéolaires du myope fort. Patients et méthodes. — Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective incluant les patients myopes forts atteints de néovaisseaux rétro- et juxtafovéolaires traités en première intention par injections intravitréennes de 1,25 mg (0,05 cm 3 ) de bévacizumab ou Avastin ® à l’hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, entre janvier 2009et juin 2010. La visite initiale comportait pour chaque patient un interrogatoire à la recherche d’un syndrome maculaire, une mesure de l’acuité visuelle, une mesure de la pression intraoculaire, un fond d’œil, une angiographie à la fluorescéine et une optical coherence tomography (OCT) maculaire. Les patients étaient suivis chaque mois et retraités en cas de persistance ou récidive de l’exsudation néovasculaire. Résultats. — Huit yeux de huit patients présentant un néovaisseau choroïdien naïf de tout trai- tement ont été traités et suivis au minimum 12 mois avec un suivi moyen de 19 mois. L’âge moyen des patients était de 49 ans avec une erreur réfractive moyenne de 11 dioptries. Dans 75 % des cas, une fibrose du néovaisseau a été obtenue à 12 mois pour une moyenne de trois injections. À un an, tous les patients sauf un avaient stabilisé ou amélioré leur vision. Auteur correspondant. Adresse e-mail : gonzalez [email protected] (F. De Bats). 0181-5512/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.jfo.2012.04.017

Néovaisseaux choroïdiens du myope fort naïfs traités par injections intravitréennes de bévacizumab : résultats à plus de 12 mois

  • Upload
    l

  • View
    218

  • Download
    6

Embed Size (px)

Citation preview

J

A

Npr

In

0h

ournal français d’ophtalmologie (2013) 36, 12—18

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

RTICLE ORIGINAL

éovaisseaux choroïdiens du myope fort naïfs traitésar injections intravitréennes de bévacizumab :ésultats à plus de 12 mois

ntravitreal injection of bevacizumab for naive myopic choroidaleovascularization: 19-month results

F. De Bats ∗, J.-D. Grange, P. Denis, L. Kodjikian

Service d’ophtalmologie, hôpital de la Croix-Rousse, 103, Grande-Rue de la Croix-Rousse,69317 Lyon cedex 4, France

Recu le 3 decembre 2011 ; accepté le 10 avril 2012Disponible sur Internet le 6 decembre 2012

MOTS CLÉSBévacizumab ;Myopie ;Anti-VEGF ;Néovascularisation ;Dégénérescencemaculaire

RésuméIntroduction. — La myopie forte est la première cause de néovascularisation choroïdienne chezles patients de moins de 50 ans. Malgré l’absence d’étude prospective, l’injection intravitréenned’anti-VEGF est largement utilisée dans cette indication. Le but de ce travail est d’évaluerl’efficacité du bévacizumab en injections intravitréennes utilisé en première intention pour letraitement de néovaisseaux choroïdiens rétro- et juxtafovéolaires du myope fort.Patients et méthodes. — Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective incluant lespatients myopes forts atteints de néovaisseaux rétro- et juxtafovéolaires traités en premièreintention par injections intravitréennes de 1,25 mg (0,05 cm3) de bévacizumab ou Avastin® àl’hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, entre janvier 2009 et juin 2010. La visite initiale comportaitpour chaque patient un interrogatoire à la recherche d’un syndrome maculaire, une mesure del’acuité visuelle, une mesure de la pression intraoculaire, un fond d’œil, une angiographie à lafluorescéine et une optical coherence tomography (OCT) maculaire. Les patients étaient suivischaque mois et retraités en cas de persistance ou récidive de l’exsudation néovasculaire.

Résultats. — Huit yeux de huit patients présentant un néovaisseau choroïdien naïf de tout trai-

uivis au minimum 12 mois avec un suivi moyen de 19 mois. L’âge

tement ont été traités et s moyen des patients était de 49 ans avec une erreur réfractive moyenne de −11 dioptries.Dans 75 % des cas, une fibrose du néovaisseau a été obtenue à 12 mois pour une moyennede trois injections. À un an, tous les patients sauf un avaient stabilisé ou amélioré leur vision.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : gonzalez [email protected] (F. De Bats).

181-5512/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.jfo.2012.04.017

Néovaisseaux choroïdiens du myope fort naïfs traités par bévacizumab 13

Les métamorphopsies avaient disparu dans plus de 50 % des cas après la première injection etdans 100 % des cas à un an. Aucun effet indésirable n’a été constaté au cours du suivi. ConclusionDans ce travail, l’injection intravitréenne de bévacizumab ou Avastin® semble efficace et bientolérée dans le traitement des néovaisseaux choroïdiens rétro- et juxtafovéolaires naïfs dumyope fort. Il persiste, cependant, de nombreuses incertitudes quant à l’utilisation hors AMMdes anti-VEGF dans cette indication. Des études prospectives à grande échelle pourront peut-être, un jour, nous apporter des réponses plus précises.© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSBevacizumab;Myopia;Anti-VEGF;Neovascularization;Macular degeneration

SummaryPurpose. — The purpose of this study was to evaluate the efficacy and safety of bevacizumabin the first-line treatment of myopic choroidal neovascularization.Patients. — We report a retrospective study of patients with subfoveal or juxtafoveal choroi-dal neovascularization associated with pathologic myopia treated with intravitreal injection ofbevacizumab in Lyon, France, from January 2009 to June 2010. Best-corrected visual acuity,ocular pressure, fundus examination, optical coherence tomography, and fluorescein angiogra-phy were performed for each patient at baseline and monthly. Indications for retreatment werepersistent or recurrence of exsudative activity.Results. — The study included eight eyes of eight patients. The mean follow-up time was 19months. The mean number of intravitreal injections was three at the end of the first year. Sixpatients maintained or improved their vision. No injection complications or drug-related sideeffects were noted during the follow-up period.Conclusions. — In this study, intravitreal injection of bevacizumab seems to be a safe andeffective treatment for myopic choroidal neovascularization.

All r

rmqiapblbn

P

Npjdvpvpvtdmcv

© 2012 Elsevier Masson SAS.

Introduction

La myopie forte est la première cause de néovasculari-sation choroïdienne chez les patients âgés de moins de50 ans. Cette complication néovasculaire concerne 5 à 10 %des patients myopes forts [1]. Il s’agit d’une néoangioge-nèse choroïdienne dont la croissance est pré-épithéliale. Lepronostic à long terme est sévère avec une baisse d’acuitévisuelle essentiellement due à l’apparition d’une atrophierétinienne périlésionnelle. Dès l’an 2000, la photothérapiedynamique (PDT) permet un traitement adapté des néo-vaisseaux choroïdiens rétrofovéolaires inaccessibles à unephotocoagulation laser. Cependant, les résultats à un an trèsprometteurs de l’étude VIP ne sont pas confirmés aux deuxans de suivi [2].

Depuis 2005, l’utilisation des anti-VEGF a révolutionné laprise en charge des patients présentant une dégénérescencemaculaire liée à l’âge (DMLA) exsudative rétrofovéolaire.Pour la première fois, les patients traités par ranibizumabou Lucentis® regagnent des lignes d’acuité visuelle [3,4]. Unautre anti-VEGF, le bévacizumab ou Avastin®, sans AMM danscette indication, est aussi largement utilisé dans la DMLA,notamment par nos confrères américains. Les résultats à unan de la CATT study américaine montrent une non-inférioritéde l’Avastin® versus le Lucentis® en termes de gain d’acuitévisuelle dans le traitement de la DMLA exsudative [5]. Depuisquelques années, l’utilisation de ces deux molécules a étéétendue, hors AMM, à de nombreuses pathologies oculaires

se compliquant de néovascularisation choroïdienne, notam-ment la myopie forte. La littérature rapporte des résultatsanatomiques et fonctionnels très prometteurs dans cetteindication [6—8]. Cependant, l’absence d’étude prospective

Csvu

ights reserved.

andomisée sur l’utilisation des anti-VEGF dans le traite-ent des néovaisseaux du myope fort laisse de nombreusesuestions en suspens : quelle molécule anti-VEGF doit-onnjecter : ranibizumab ou bévacizumab ? Quelle est la dosedéquate à injecter ? Quel est le meilleur schéma théra-eutique et protocole de retraitement des patients ? Leut de ce travail est d’évaluer, de facon rétrospective,’efficacité et la tolérance des injections intravitréennes deévacizumab en première intention dans le traitement deséovaisseaux choroïdiens naïfs du myope fort.

atients et méthode

ous avons inclus pour cette étude rétrospective tous lesatients myopes forts consultant pour la première fois, entreanvier 2009 et juin 2010 dans le service d’ophtalmologiee l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon pour un néo-aisseau choroïdien naïf, extra- ou juxtafovéolaire. Lesatients présentant un néovaisseau choroïdien extrafo-éolaire accessible à un traitement par laser, une autreathologie oculaire susceptible de se compliquer de néo-ascularisation choroïdienne ou une contre-indication auraitement par bévacizumab (examen cardiologique réaliséans le bilan initial systématique) ont été exclus. Un exa-en clinique et paraclinique initial complet, réalisé pour

haque patient, permettait de poser le diagnostic de néo-ascularisation choroïdienne secondaire à la myopie forte.

et examen comportait un interrogatoire recherchant unyndrome maculaire, une mesure de la meilleure acuitéisuelle corrigée, une mesure de la pression intraoculaire etn examen du fond d’œil. Une tomographie en cohérence

1 F. De Bats et al.

oOàeHlcLéacéc

àM

crrmesrr

R

Lph2flàamâé−duTucfdplpeatéflrltdpL

Figure 1. Patiente no 1 : aspect angiographique à la fluorescéineaux temps précoces et tardifs à la visite initiale j0 (premier rang)et OCT maculaire à acuité visuelle (deuxième rang) date de lap(e

udrvi

é3ds

z1dvàbgupd

4

ptique ou optical coherence tomography (OCT) (Cirrus HD-CT, Carl Zeiss Meditec, Inc) était réalisée à chaque visitela recherche d’un néovaisseau choroïdien et de signes

xsudatifs associés. Une angiographie à la fluorescéine (HRAeidelberg) était aussi réalisée de facon systématique à

a visite initiale puis à la demande de l’examinateur auours du suivi pour rechercher une diffusion du néovaisseau.es injections intravitréennes de 1,25 mg de bévacizumabtaient réalisées selon les recommandations de l’Afssapsprès information du patient sur l’utilisation hors AMM deette molécule. Les bénéfices et risques de ce traitementtaient expliqués et un consentement devait être signé parhaque patient inclus.

Chaque patient était examiné après la première injectionj8, puis de facon systématique après chaque injection à1.

Après la réalisation de la première injection de béva-izumab, les patients étaient revus chaque mois. Unetraitement était décidé en cas de persistance ou deécidive du néovaisseau sur l’examen clinique (syndromeaculaire persistant ou récidivant, baisse d’acuité visuelle)

t sur l’imagerie maculaire : OCT (réapparition ou per-istance de fluide et/ou augmentation de l’épaisseurétinienne de plus de 50 �m) et/ou angiographie à la fluo-escéine si elle était réalisée (diffusion du néovaisseau).

ésultats

es principales caractéristiques initiales et de suivi des huitatients inclus sont résumées dans le Tableau 1. Au total,uit yeux de huit patients, se présentant entre janvier009 et juin 2010 pour un néovaisseau choroïdien du myopeort naïf de tout traitement ont été suivis et traités danse service d’ophtalmologie de l’hôpital de la Croix-Rousse

Lyon. Tous les patients ont été suivis au minimum un anvec un suivi moyen de 19 mois. Les patients étaient enajorité de sexe féminin (sept femmes et deux hommes),

gés en moyenne de 49 ans (de 30 à 70 ans). Tous les patientstaient myopes forts avec une erreur réfractive moyenne de11 dioptries. Deux patients sur sept avaient un antécédente complication néovasculaire sur l’œil controlatéral avecne acuité visuelle résiduelle inférieure à la cécité légale.rois patients avaient un antécédent de chirurgie oculaire :ne chirurgie réfractive par Lasik et deux chirurgies deataracte sans complication. Aucun de ces patients myopesorts n’avait d’antécédent de décollement de rétine,’hypertonie intraoculaire ou de glaucome chronique. Lalainte fonctionnelle datait en moyenne de trois mois avanta première consultation. Une patiente avait présenté lesremiers symptômes maculaires alors qu’elle était enceintet avait préféré attendre la fin de sa grossesse et de sonllaitement maternel pour consulter (retard diagnostique ethérapeutique de 18 mois). La plainte fonctionnelle initialetait dominée par des métamorphopsies. L’angiographie à lauorescéine retrouvait les signes classiques de néovascula-isation choroïdienne visible du myope fort avec une petiteésion hyperfluorescente rétro- ou juxtafovéolaire dès les

emps précoces diffusant de facon modérée aux temps tar-ifs. Le néovaisseau choroïdien était dans tous les cas deetite taille, toujours inférieur à un diamètre papillaire.’OCT maculaire mettait en évidence le néovaisseau comme

udit

remière injection de bévacizumab, M1 (troisième rang) et M12quatrième rang). La lésion est stabilisée à un an sans aucun signexsudatif associé.

ne lésion hyperréflective pré-épithéliale avec souvent peue signes exsudatifs associés (Fig. 1). Un décollement séreuxétinien accompagnait rarement le néovaisseau. On retrou-ait une augmentation de l’épaisseur maculaire centralenitiale chez tous les patients, en moyenne de 310 �m.

Au terme de la première année de suivi, la lésiontait contrôlée dans 75 % des cas pour une moyenne de,4 injections de bévacizumab. Deux patients ont eu besoin’injections supplémentaires après la première année deuivi.

Le traitement par injection intravitréenne de bévaci-umab a permis un gain moyen de deux lignes ETDRS à2 mois (augmentation de l’acuité visuelle moyenne de loine 0,7 à 0,5 équivalent Log MAR à 12 mois et de l’acuitéisuelle moyenne de près de 0,7 à 0,6 équivalent Log MAR12 mois). Quatre-vingt-cinq pourcent des patients ont sta-ilisé ou amélioré leur vision à un an et 50 % des patients ontagné plus de trois lignes à un an (ou en équivalent Log MARne perte de ≥ 0,3). Les métamorphopsies ont disparu danslus de 50 % des cas après la première injection et dans 100 %es cas à un an. Le traitement par bévacizumab a montré

ne réduction de l’épaisseur maculaire centrale moyennee 310 à 294 �m à un an (non cliniquement significative carnférieure à 50 �m). Un décollement séreux rétinien persis-ait à un an chez un seul patient. La fibrose du néovaisseau

Néovaisseaux

choroïdiensdu

myope

fortnaïfs

traitéspar

bévacizumab

15

Tableau 1 Caractéristiques des patients à la visite initiale et au cours du suivi : modalités thérapeutiques et résultats.

Œil Âge(années)

Myopie(dioptries)

AV initialede loinLog MAR

AV initialede prèsLog MAR

AV à M12 deloinLog MAR

AV à M12 deprèsLog MAR

NombreIVT àM12

Suivi enmois

AV finale deloinLog MAR

AV finalede prèsLog MAR

NombreIVT final

1 G 40 −12 0,4 0,18 0,1 0,18 3 12 0,1 0,18 3

2 G 46 −10 0,1 0,18 1 1,03 3 36 0,7(36 mois)

0,88 6

3 D 30 −16 0,8 0,88 0,4 0,48 3 12 0,4 0,48 3

4 D 40 −7 0,8 0,88 0,8 0,88 5 24 0,5(24 mois)

0,78 11

5 G 56 −10 1 0,88 0,4 0,18 3 18 0,4(18 mois)

0,18 3

6 D 51 −17 1,5 1,03 0,5 0,36 3 24 0,4(24 mois)

0,18 3

7 G 60 −9 0 0,48 0 1 3 12 0 1 3

8 G 70 −6 1 1,03 0,8 1 4 19 0,8(19 mois)

1 4

AV : acuité visuelle ; IVT : injection intravitréenne.

1

sdltné

D

Ldnrudstmdc

dpstadcbgucadmodgdteteslVmdaa(

tfnttpPds

pdlrptmm[1edi

dprccapdslm

ltu

Qtf

Nedrnrreepupeam2dtldpbC

6

ans aucun signe exsudatif à l’OCT était retrouvée chez 75 %es patients à un an. On ne retrouvait aucune atrophie péri-ésionnelle autour du néovaisseau après un an de suivi et deraitement par bévacizumab. La pression intraoculaire étaitormale chez tous les patients au terme du suivi, sans aucunpisode d’hypertonie oculaire.

iscussion

a PDT étudiée de facon prospective et à grande échelleans l’étude VIP est actuellement le seul moyen valide dontous disposons pour traiter les néovaisseaux choroïdiensétrofovéolaires du myope fort. Cependant, les résultats àn an de l’étude VIP montrant une stabilisation de la visiones yeux traités par PDT comparativement au placebo ne seont pas confirmés après deux ans de suivi. En effet, 58 yeuxraités (72 %) comparés à 17 yeux (44 %) placebo ont perduoins de huit lettres après un an de suivi. En revanche, àeux ans il n’y a plus de différence statistiquement signifi-ative entre la PDT et le groupe placebo [2].

Les injections intravitréennes d’anti-VEGF, hors AMMans cette indication, semblent être une alternative théra-eutique très intéressante au traitement des néovaisseauxurvenant chez le myope fort. Ces molécules ont révolu-ionné le traitement de la DMLA exsudative depuis quelquesnnées en diminuant la croissance et la perméabilitées néovaisseaux choroïdiens. Deux molécules sont prin-ipalement utilisées : le ranibizumab ou Lucentis® et leévacizumab ou Avastin®, qui n’a pas d’AMM en ophtalmolo-ie. Depuis plusieurs années, le bévacizumab est largementtilisé dans de nombreuses pathologies oculaires néovas-ulaires et notamment dans la DMLA. L’Avastin® est unelternative au traitement de la DMLA exsudative, utiliséeepuis 2005 aux États-Unis. De nombreuses études et récem-ent, la CATT study américaine, prospective et contrôlée,

nt montré son efficacité et sa tolérance dans le traitemente la DMLA [5]. Parallèlement, de nombreux ophtalmolo-istes se sont intéressés à son utilisation dans le traitementes néovaisseaux choroïdiens liés à la myopie forte. La lit-érature rapporte plusieurs travaux montrant une bonnefficacité anatomique et fonctionnelle ainsi qu’une bonneolérance oculaire et systémique de la molécule Avastin®

n intravitréen in vitro et in vivo. Dès 2005, Nguyen et al.,ont les premiers à décrire l’intérêt du bévacizumab danse traitement des néovaisseaux du myope fort et le rôle duEGF dans la physiopathologie de ces néovaisseaux [9]. Deême, en 2008, Chan et al. montrent une baisse du tauxu VEGF dans l’humeur aqueuse de patients myopes fortsyant recu une injection intravitréenne d’Avastin® et uneugmentation du taux du pigment epithelial-derived factorPEDF) [10].

Notre étude, rétrospective, rapporte une efficacité enermes de gain d’acuité visuelle et une tolérance satis-aisante du bévacizumab 1,25 mg dans le traitement deséovaisseaux choroïdiens du myope fort sur huit patientsraités et suivis pendant plus de 12 mois. Les résultats enermes de gain d’acuité visuelle n’étaient pas influencés

ar le jeune âge des patients contrairement à ceux de laDT dans l’étude VIP [2]. Compte tenu du petit échantillone patients de cette étude, nous ne pouvons pas conclureur la tolérance de cette molécule. Le suivi moyen de nos

fsll

F. De Bats et al.

atients était de 19 mois (de 12 à 36 mois) avec une moyennee 3,4 injections à un an. Ces résultats sont cohérents aveces données de la littérature. En 2010, Gharbiya et al.,etrouvent des résultats comparables dans leur étude pros-ective sur 20 yeux, avec une efficacité de l’Avastin® enermes d’acuité visuelle et de diminution de l’épaisseuraculaire centrale pour une moyenne de quatre IVT la pre-ière année. Leurs résultats seront confirmés à deux ans

11]. Yamamoto et al., dans leur série rétrospective de1 yeux traités par bévacizumab 1,25 mg, ont montré unefficacité en termes d’acuité visuelle après un suivi moyene 153 jours. Seulement trois des 11 yeux ont recu deuxnjections, les autres ont recu une seule injection [12].

Comme dans la littérature, nous n’avons pas retrouvé’effets secondaires oculaires ou systémiques chez nosatients [13—16]. En effet, il n’y a pas eu de déchirureétinienne iatrogène ou de décollement rétinien secondairehez ces patients à risque. Aucun cas d’hypertonie intrao-ulaire ou inflammation intraoculaire n’a été retrouvé toutu long du suivi. Ce travail, malgré son petit échantillon deatients, se rajoute à la littérature et renforce l’utilisationes anti-VEGF dans cette indication. En effet, nous ne dispo-ons pas, à ce jour, de données à grande échelle concernante traitement par injection d’anti-VEGF des néovaisseaux duyope fort.Il persiste de nombreuses questions concernant les moda-

ités d’utilisation des anti-VEGF dans cette indication. Ceravail nous amène à discuter certaines questions sur leurtilisation.

uelle molécule anti-VEGF choisir pour leraitement de ces néovaisseaux du myopeort : Lucentis® ou Avastin® ?

ous avons à notre disposition deux molécules, le Lucentis®

t l’Avastin®, qui n’ont pas d’AMM dans cette indication maisont les résultats en termes d’efficacité semblent compa-ables. Notre travail, même s’il est réalisé sur un petitombre de patients, montre une bonne efficacité et tolé-ance de l’Avastin® dans cette indication. La littératureapporte des résultats comparables en termes d’efficacitét de tolérance pour l’Avastin® ou le Lucentis®. En effet,n 2010, Cornut et al., sur une série prospective de septatients myopes forts traités par ranibizumab, retrouventne efficacité en termes de gain d’acuité visuelle à 12 moisour une moyenne de 1,5 injections [17]. De même, Ouhadjt al. retrouvent chez 40 patients, une efficacité similairevec 2,2 injections en moyenne de Lucentis® sur un suivioyen de huit mois [18]. Oubraham et al. rapportent chez

1 patients traités par ranibizumab un gain d’acuité visuellee plus de trois lignes avec un suivi de 12 mois [19]. La lit-érature ne rapporte aucun effet secondaire sévère après’injection intravitréenne de ranibizumab ou bévacizumabans cette indication. Gharbiya et al., dans une étuderospective, retrouvent une efficacité similaire entre leévacizumab et le ranibizumab dans cette indication [20].omme dans le traitement de la DMLA, il existe une dif-

érence de coût importante entre ces deux traitementsurtout si l’on traite plusieurs patients le même jour avece même flacon d’Avastin®. Cependant, dans cette patho-ogie du myope fort, l’enjeu financier n’est pas le même

vaciz

cbpmlvlddcadcm

Udfr

CpppérvauttusdtmlfcsIds

C

CacAps(élj

Néovaisseaux choroïdiens du myope fort naïfs traités par bé

que dans la DMLA exsudative puisqu’il s’agit de néovaisseauxnécessitant classiquement moins de retraitements.

Quelle est la dose d’anti-VEGF à injecter chezces patients myopes forts dont la longueuraxiale est supérieure à la normale ? : 0,5 mg deranibizumab et 1,25 mg de bévacizumab ouplus ?

Aujourd’hui, il n’existe pas de consensus sur la dose de béva-cizumab à injecter puisque nous ne disposons pas d’étudeà grande échelle. Si l’on admet que les yeux myopes fortssont de plus grand volume que les yeux traités pour DMLA,alors à dose égale injectée, la concentration de la molé-cule active est plus faible dans les yeux myopes. Il sembledonc pertinent d’étudier l’efficacité d’une dose d’anti-VEGF supérieure. En 2009, Wu et al. ont étudié l’efficacitéd’une dose élevée de bévacizumab à 2,5 mg sur huit yeuxmyopes forts. Ils retrouvaient un gain d’acuité visuelle deplus de trois lignes chez tous les patients avec seulement1,4 injections en moyenne à un an sans aucun effet secon-daire lié à la dose élevée [21]. Il est donc possible quel’injection d’une dose élevée compense un effet de dilu-tion des anti-VEGF dans ces « grands yeux ». Notre travailmontre une bonne efficacité du bévacizumab 1,25 mg maisavec un nombre de retraitements supérieur à ceux de Wuet al. (3,4 injections en moyenne à 12 mois). À l’inverse,Sakaguchi et al. ont étudié l’efficacité d’une faible dosede bévacizumab 1 mg. Ils rapportent aussi une améliorationvisuelle de deux lignes ou plus dans six yeux sur huit. Cepen-dant dans cette étude, le suivi n’est que de quatre mois doncil est difficile de conclure sur le long terme [22].

Quel est le suivi de ces patients ?Nécessitent-ils un suivi mensuel strict ?

Dans ce travail, un seul patient a perdu de l’acuité visuelleà 12 mois. Une hypothèse est le non-suivi mensuel de cepatient pendant plus de six mois après sa première injection,alors que le néovaisseau n’était probablement pas stabilisé.Les données de la littérature renforcent l’intérêt du suivimensuel de ces patients comme dans la DMLA exsudative.Malgré qu’il soit classique de moins réinjecter les patientsmyopes forts que ceux atteints de DMLA, cela ne les dispenseen aucun cas d’un suivi régulier et mensuel. Le retraitementest d’autant plus efficace qu’il est réalisé au plus tôt aprèsla récidive exsudative, c’est-à-dire avant que la rétine nesoit endommagée. Cela n’est possible que si le patient estrevu de facon régulière et rapprochée.

La phase d’induction de trois injectionsinitiales mensuelles est-elle nécessairecomme dans la DMLA exsudative ?

Dans notre travail, les patients n’avaient pas de proto-cole d’induction obligatoire. Tous les patients avaient uneinjection d’Avastin® initiale puis étaient retraités en fonc-

tion de la clinique et de l’OCT sur leur suivi mensuel.Contrairement à la DMLA, où la phase d’induction par troisinjections mensuelles d’anti-VEGF a montré son efficacité(étude PRONTO) [23], il n’existe pas de protocole validant

mdpd

umab 17

ette dose d’induction chez le myope fort. En 2011, Waka-ayashi et al. confirment l’absence de bénéfice de cettehase d’induction initiale de bévacizumab dans le traite-ent des néovaisseaux du myope fort [24]. De même pour

e ranibizumab, Cornut et al. montrent un gain d’acuitéisuelle à un an sans phase d’induction initiale [17]. En effet,a physiopathologie de la DMLA et de la myopie forte sontifférentes pouvant entraîner une cinétique d’efficacitéifférente des anti-VEGF dans ces deux maladies. La néovas-ularisation choroïdienne du myope fort est un phénomèneigu, focal, souvent associé à une rupture de la membranee Brüch contrairement à la DMLA qui est une maladiehronique, diffuse et qui nécessite souvent plus de retraite-ents.

ne dernière question concerne l’utilisationes anti-VEGF chez la femme enceinte myopeorte présentant un néovaisseauétrofovéolaire ?

ette situation est d’autant plus fréquente que cetteathologie touche des patientes plus jeunes et en âge derocréer que dans la DMLA. Dans notre travail, une desatientes, enceinte au moment du diagnostic, n’avait pasté traitée pendant sa grossesse et son allaitement. Ceetard de prise en charge peut entraîner des lésions irré-ersibles rétiniennes. Lors de l’initiation d’un traitementnti-VEGF chez une femme en âge de procréer présentantn néovaisseau choroïdien, il est classique d’introduire unraitement contraceptif. Cependant, quelle est l’attitudehérapeutique à adopter face à une femme qui présenten néovaisseau choroïdien rétrofovéolaire pendant sa gros-esse ? À ce jour, compte tenu de l’absence de donnéese pharmacovigilance et du caractère potentiellementératogène des anti-VEGF, la PDT reste peut-être le traite-ent à proposer. Cependant, ce choix est difficile puisque

’utilisation de la visudyne est contre-indiquée chez laemme enceinte. Une information du patient avec prise enompte des bénéfices et risques de chaque traitement etignature d’un consentement éclairé devront être réalisées.l faut toujours informer ces patientes du caractère urgente la prise en charge de ces néovaisseaux pour ne pas laisser’installer des lésions rétiniennes irréversibles.

onclusion

ette étude malgré son petit échantillon de patients, enccord avec les résultats de la littérature, montre une effi-acité du traitement des néovaisseaux du myope fort parvastin® en termes de gain d’acuité visuelle. Nous n’avonsas rapporté d’effets secondaires systémiques et oculairesecondaires à l’injection intravitréenne de bévacizumabAvastin®) à plus d’un an de suivi. Compte tenu du petitchantillon de patient, nous ne pouvons pas conclure sura tolérance de cette molécule. De plus, il persiste à ceour de nombreuses incertitudes quant à la place et les

odalités thérapeutiques de ces anti-VEGF et notammente l’Avastin®, hors AMM, dans cette indication. La mise enlace d’études prospectives, à grande échelle, sur l’usagees anti-VEGF dans le traitement des néovaisseaux choroï-

1

dpvDcm

D

Lr

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

8

iens du myope fort pourrait nous apporter des réponseslus précises. Nous commencons à voir apparaître de nou-elles molécules anti-angiogéniques pour le traitement de laMLA, par exemple le VEGF-Trap®. Dans un avenir proche,elles-ci auront peut-être aussi un intérêt chez le patientyope fort ?

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt enelation avec cet article.

éférences

[1] Cohen SY, Laroche A, Leguen Y, Soubrane G, Coscas GJ. Etiologyof choroidal neovascularization in young patients. Ophthalmo-logy 1996;103:1241—4.

[2] Blinder KJ, Blumenkranz MS, Bressler NM, Bresler SB, DonatoG, Lewis H, et al. Verteporfin therapy of subfoveal choroi-dal neovascularization in pathologic myopia: 2-year resultsof randomized clinical trial-VIP report no. 3. Ophthalmology2003;110:667—73.

[3] Rosenfeld PJ, Brown DM, Heier JS, Boyer DS, Kaiser PK, ChungCY, et al. Ranibizumab for neovascular age-related maculardegeneration. N Engl J Med 2006;355:1419—31.

[4] Brown DM, Michels M, Kaiser PK, Heier JS, Sy JP, Ianchulev T,et al. Ranibizumab versus verteporfin photodynamic therapyfor neovascular age-related macular degeneration: two-yearresults of the ANCHOR study. Ophthalmology 2009;116:57—65.

[5] CATT research group., Martin DF, Maguire MG, Ying GS, Grun-wald JE, Fine SL, et al. Ranibizumab and bevacizumab forneovascular age-related macular degeneration. N Engl J Med2011;364:1897—908.

[6] Chan WM, Lai TY, Liu DT, Lam DSC. Intravitreal bevacizumab formyopic choroidal neovascularization: 1-year results of prospec-tive pilot study. Ophthalmology 2007;114:2190—6.

[7] Leveziel N, Lalloum F, Voigt M, Letien V, Atmani K, GuiguiB, et al. Traitement de la néovascularisation choroïdiennecompliquant la myopie forte par injections intravitréennes deranibizumab. J Fr Ophtalmol 2009;32:1s69 [Hors série no 01].

[8] Rosenfeld DJ. Intravitreal avastin for choroidal neovasculari-zation in pathologic myopia: the controversy continues. Br JOphthalmol 2007;91:161—5.

[9] Nguyen QD, Shah S, Tatlipinar S, Do DV, Anden EV, Capo-chiaro PA. Bevacizumab suppresss choroidal neovascularizationcaused by pathological myopia. Br J Ophthalmol 2005;89:1368—70.

10] Chan WM, Lai TY, Chan KP, Li H, Liu DT, Lam DS, et al. Changesin aqueous vascular endothelial growth factor and pigmentepithelial-derived factor levels following intravitreal bevaci-zumab injections for choroidal neovascularization secondary

[

F. De Bats et al.

to age-related macular degeneration or pathologic myopia.Retina 2008;28:1308—13.

11] Gharbiya M, Allievi F, Conflitti S, Esposito M, Scavella V, Mora-marco A, et al. Intravitreal bevacizumab for treatment ofmyopic choroidal neovascularization: the second year of a pros-pective study. Clin Ter 2010;161:e87—93.

12] Yamamoto I, Rogers AH, Reichel E, Reichel E, Yates PA.Intravitreal bevacizumab (Avastin) as treatment for subfovealchoroidal neovascularization secondary to pathologic myopia.Br J Ophthalmol 2007;91:157—60.

13] Tewari A, Dhalla MS, Apte RS. Intravitreal bevacizumab fortreatment of choroidal neovascularization in pathologic myo-pia. Retina 2006;26:1093—4.

14] Laud K, Spaide RF, Freund KB, Slakter J, Klancnik Jr JM. Treat-ment of choroidal neovascularization in pathologic myopia withintravitreal bevacizumab. Retina 2006;26:960—3.

15] Cohen SY. Anti-VEGF drugs as the 2009 first-line therapy forchoroidal neovascularization in pathologic myopia. Retina2009;29:1062—6.

16] Hernandez-Rojas ML, Quiroz-Mercado H, Dalma-Weiszhausz J,Fromow-Guerra J, Amaya-Espinosa A, Solis-Vivanco A, et al.Short-term effects of intravitreal bevacizumab for subfo-veal choroidal neovascularization in pathologic myopia. Retina2007;27:707—12.

17] Cornut PL, Poli M, Feldman A, El Chehab H, Swalduz B, BurillonC, et al. Intravitreal ranibizumab for choroidal neovasculariza-tion secondary to pathological myopia: 12-month results. J FrOphtalmol 2010;33:327—33.

18] Ouhadj O, Bouarfa A, Akel S, Mendil L, Nebab A, Nouri MT. Intra-vitreal ranibizumab injections for the treatment of choroidalneovascularization complicating high myopia. J Fr Ophtalmol2010;33:649—54.

19] Oubraham H, Uzzan J. Néovaisseaux choroïdiens rétrofovéo-laires du myope fort : analyse au long cours de l’acuitévisuelle après traitement par ranibizumab. J Fr Ophtalmolol2009;32:1s69 [Hors série no 01].

20] Gharbiya M, Giustolisi R, Allievi F, Fantozzi N, Mazzeo L,Scavella V, et al. Choroidal neovascularization in pathologicmyopia: intravitreal ranibizumab versus bevacizumab: a ran-domized controlled trial. Am J Ophthalmol 2010;149:458—64.

21] Wu PC, Chen YJ. Intravitreal injection of bevacizumab formyopic choroidal neovascularization: 1-year follow-up. Eye2009;23:2042—5.

22] Sakaguchi H, Ikuno Y, Gomi F, Kamei M, Sawa M, TsujikawaM, et al. Intravitreal injection of bevacizumab for choroidalneovascularization associated with pathological myopia. Br JOphthalmol 2007;91:161—5.

23] Lalwani GA, Rosenfeld PJ, Fung AE, Dubovy SR, Michels S, FeuerW, et al. A variable-dosing regimen with intravitreal ranibizu-mab for neovascular age-related macular degeneration: year

2 of the PRONTO study. Am J Ophthalmol 2009;148:43—58.

24] Wakabayashi T, Ikuno Y, Gomi F. Different dosing of intravi-treal bevacizumab for choroidal neovascularization because ofpathologic myopia. Retina 2011;31:880—6.