28
Numéros 6 et 7 Centre de recherche et de développement en éducation décembre 1997 (suite à la page 2) Faculté des sciences de l'éducation Université de Moncton LA RECHERCHE EN ÉDUCATION EN MILIEU MINORITAIRE : POUR UN BILAN, POUR UNE PROSPECTIVE par Réal Allard directeur du CRDE qu’entités actives et autonomes. Les communautés francophone minoritaires des provinces canadiennes ont été stimulées par leurs acquis en matière de droits à l’éducation dans la langue française et de gestion de leurs établissements scolaires. En revanche, elles s’inquiètent, entre autres, de taux importants d’assimilation linguistique et de droits de gestion scolaire encore fragiles. Leur vitalité dépend en grande partie de l’éducation, de la formation et de la capacité d’affirmation et de leadership de leurs membres. C’est pourquoi elles reconnaissent l’urgence de favoriser davantage dans le secteur de l’éducation en milieu minoritaire francophone le développement maximal du potentiel de chacun de leurs membres. C’est dans la perspective de ces développements et de ces constat, les uns encourageants, les autres préoccupants, que la Faculté des sciences de l’Éducation de l’Université de Moncton soumettait aux instances supérieures de l’Université, à l’automne 1997, un projet visant la création d’un programme de doctorat en éducation. La Faculté a voulu donner un caractère spécifique à ce programme en proposant qu’il ait comme thème intégrateur l’éducation en milieu minoritaire francophone. Le seul choix de ce thème donne au programme une mission pancanadienne qui ne saurait laisser indifférents les intervenantes et les intervenants oeuvrant auprès des groupes minoritaires francophones. Dans le cadre de ce programme, le Centre de recherche et de développement en éducation (CRDE), tout en poursuivant sa mission s’efforcerait de constituer et d’appuyer tout groupe ou équipe désireux Les institutions éducatives des minorités linguistiques ont un rôle clé à jouer dans la capacité de ces dernières de se maintenir, voire de survivre, en tant SOMMAIRE La recherche en éducation en milieu minoritaire : pour un bilan, pour une prospective .......................................................... 1 Savoir écrire au secondaire : étude comparative réalisée auprès de quatre populations francophones d’Europe et d’Amérique .................. 2 Perceptions et attentes des enseignantes et des enseignants, des parents, des élèves et des cadres scolaires face au rôle de la direction d’école en milieu minoritaire ................................................. 5 L’éducation aux droits de la personne : développement d’un guide pédagogique et son projet d’implantation ................................................. 6 Activités du groupe de recherche en orientation professionnelle (GROP) ............................................................................ 8 Incorporation de la musique à la classe de langue seconde : son effet sur l’apprentissage de la musique et de la langue seconde ............... 9 Étude de cas : École secondaire Népisiguit ............................................ 10 L’intention de devenir entrepreneurs : comparaison de deux cohortes d’élèves de la 12 e année des provinces de l’Atlantique ........... 12 Activités du groupe de recherche sur la vitalité de la langue et de la culture (VILEC) ............................................................................. 14 Activités du groupe de recherche sur la personnalité professionnelle en éducation (GREPPE) .......................................................................... 16 Sommaires de thèses de doctorat et de thèses de maîtrise ...................... 18

No 6 et 7 - Université de Moncton...mathématiques, les sciences et la lecture, l’objet de la recherche a porté sur le savoir-écrire au secondaire, et plus particulièrement en

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Numéros 6 et 7 Centre de recherche et de développement en éducation décembre 1997

(suite à la page 2)

Faculté des sciences de l'éducationUniversité de Moncton

LA RECHERCHE EN ÉDUCATION EN MILIEUMINORITAIRE : POUR UN BILAN, POUR UNEPROSPECTIVEpar Réal Allard directeur du CRDE

qu’entités actives et autonomes. Lescommunautés francophone minoritairesdes provinces canadiennes ont étéstimulées par leurs acquis en matière dedroits à l’éducation dans la languefrançaise et de gestion de leursétablissements scolaires. En revanche,

elles s’inquiètent, entre autres, de tauximportants d’assimilation linguistique etde droits de gestion scolaire encorefragiles. Leur vitalité dépend en grandepartie de l’éducation, de la formation etde la capacité d’affirmation et deleadership de leurs membres. C’estpourquoi elles reconnaissent l’urgencede favoriser davantage dans le secteur del’éducation en milieu minoritairefrancophone le développement maximaldu potentiel de chacun de leurs membres.

C’est dans la perspective de cesdéveloppements et de ces constat,les uns encourageants, les autrespréoccupants, que la Faculté des sciences

de l’Éducation de l’Université deMoncton soumettait aux instancessupérieures de l’Université, à l’automne1997, un projet visant la création d’unprogramme de doctorat en éducation. LaFaculté a voulu donner un caractèrespécifique à ce programme en proposantqu’il ait comme thème intégrateurl’éducation en milieu minoritairefrancophone. Le seul choix de ce thèmedonne au programme une missionpancanadienne qui ne saurait laisserindifférents les intervenantes et lesintervenants oeuvrant auprès des groupesminoritaires francophones.

Dans le cadre de ce programme, leCentre de recherche et de développementen éducation (CRDE), tout en poursuivantsa mission s’efforcerait de constituer etd’appuyer tout groupe ou équipe désireux

Les institutions éducatives desminorités linguistiques ont un rôle clé àjouer dans la capacité de ces dernières dese maintenir, voire de survivre, en tant

SOMMAIRELa recherche en éducation en milieu minoritaire :pour un bilan, pour une prospective .......................................................... 1

Savoir écrire au secondaire : étude comparative réalisée auprèsde quatre populations francophones d’Europe et d’Amérique .................. 2

Perceptions et attentes des enseignantes et des enseignants,des parents, des élèves et des cadres scolaires face au rôle dela direction d’école en milieu minoritaire ................................................. 5

L’éducation aux droits de la personne : développement d’un guidepédagogique et son projet d’implantation ................................................. 6

Activités du groupe de recherche en orientationprofessionnelle (GROP) ............................................................................ 8

Incorporation de la musique à la classe de langue seconde : soneffet sur l’apprentissage de la musique et de la langue seconde ............... 9

Étude de cas : École secondaire Népisiguit ............................................ 10

L’intention de devenir entrepreneurs : comparaison de deuxcohortes d’élèves de la 12e année des provinces de l’Atlantique ........... 12

Activités du groupe de recherche sur la vitalité de la langue etde la culture (VILEC) ............................................................................. 14

Activités du groupe de recherche sur la personnalité professionnelleen éducation (GREPPE) .......................................................................... 16

Sommaires de thèses de doctorat et de thèses de maîtrise ...................... 18

2info CRDE - décembre 19972

La recherche en éducation en milieu minoritaire : pour un bilan, pourune prospective

de réaliser des projets de recherche sur des thématiques propresà l’éducation en milieu minoritaire francophone. Il n’y a paslieu ici de présumer des décisions à venir concernant le projetde création de ce programme de doctorat. Quoi qu’il advienne,toutefois, j’estime qu’il sied maintenant de dresser un bilansystématique de la recherche sur l’éducation en milieu

minoritaire francophone au Canada et d’énoncer les grandeslignes d’une prospective à ce sujet. Ces deux exercicespermettraient d’approfondir la réflexion amorcée sur ce sujeten 1994 par Linda Cardinal, Jean Lapointe et Joseph-YvonThériault dans un chapitre de leur livre État de la recherche surles communautés francophones hors Québec. L’établissementde ce bilan et la définition de cette prospective contribueraienton ne peut mieux à l’atteinte des objectifs de l’éducation enmilieu minoritaire francophone.

Plus précisément, ce bilan et cette prospective devraientpermettre, notamment :

• de définir la spécificité de la recherche en éducation enmilieu linguistique minoritaire par rapport au champ de larecherche en éducation en général en déterminant lesobjets de recherche qui lui sont propres;

• de déterminer les réalisations concrètes et de faire le pointsur l’état des connaissances en la matière;

• d’évaluer les besoins et d’établir les priorités de rechercheet de développement en éducation en milieu minoritaire;

• de concerter nos activités de recherche afin d’éviter unetrop grande dispersion de nos efforts;

• d’évaluer de façon plus précise les ressources nécessairessur les plans humain et économique, entre autres, et demieux les gérer dans l’atteinte de nos objectifs de recherche;

• de préciser l’apport particulier de nos différentes méthodesde recherche;

• de favoriser l’application des méthodes de rechercheappropriées pour répondre aux besoins identifiés;

• de mieux connaître et de mieux prendre en compte dansnos recherches les contextes particuliers dans lesquels setrouvent les communautés francophones minoritaires duCanada;

• de déterminer des modes de diffusion des résultats de larecherche en éducation qui permettraient de mieux assurerl’intégration de ces derniers dans la réflexion sur lesobjectifs et les pratiques de l’éducation en milieulinguistique minoritaire.

Bref, deux exercices s’imposent : dresser le bilan de larecherche sur l’éducation en milieu minoritaire francophone auCanada et énoncer les grandes lignes d’une prospective à cesujet. Le premier est tourné vers le passé, le deuxième, vers lefutur; tous deux nous invitent à participer à une réflexionindividuelle et collective afin de définir clairement le champ etles objets de recherche en ce domaine. Ces exercices sontnécessaires; ils orienteront nos travaux et mobiliseront nosressources et nos énergies de sorte à nous permettre de mieuxcomprendre la nature des défis à relever afin de réaliser la pleinemesure de tout le potentiel humain de nos communautéslinguistiques minoritaires.

C’est pour répondre à ces défis que le CRDE envisage lapossibilité de tenir en 1999 un colloque pancanadien sur cebilan et sur cette prospective de la recherche en éducation enmilieu francophone minoritaire. Je profite de l’occasion pourvous inviter à nous dire de quelle façon et à quel titre voussouhaiteriez contribuer à l’atteinte des objectifs de cecolloque. ■

SAVOIR ÉCRIRE AU SECONDAIRE : ÉTUDECOMPARATIVE RÉALISÉE AUPRÈS DE QUATREPOPULATIONS FRANCOPHONES D’EUROPE ETD’AMÉRIQUEpar Yolande Castonguay LeBlanc, responsable du DIEPE (Nouveau-Brunswick)

(suite à la page 3)

La recherche du groupe DIEPE(Description internationale desenseignements et des performances enmatière d'écrit), publiée chez De Boecken 1995, s’inscrivait dans la lignée assezrécente de recherches qui consistaient en

des comparaisons internationalesd’envergure des enseignements et desperformances auxquelles conduisentdiverses disciplines. Après lesmathématiques, les sciences et la lecture,l’objet de la recherche a porté sur le

savoir-écrire au secondaire, et plusparticulièrement en 9e année. De tellesrecherches servent aux responsables del’éducation aux divers paliers à évaluerleurs programmes respectifs et à apporter

(suite de la page 1)

info CRDE - décembre 1997 3

Savoir écrire au secondaire : étude comparative réalisée auprès de quatrepopulations francophones d’Europe et d’Amérique

Le CRDE organise depuis octobre 1994 des causeries-midi. La photo nous faitvoir quelques chercheures et chercheurs de la Faculté des sciences de l'éducationqui y ont présenté leurs travaux de recherche. On aperçoit, dans l’ordre habituel,assis : Yolande Castonguay LeBlanc, Claire Lapointe, Lorraine Y. Bourque et DianeLeBreton Forbes. Debout : Léonard Goguen, Réal Allard, Anne Lowe, RodrigueLandry, Diane Pruneau et Jean-Guy Ouellette. Plusieurs personnes étaient absenteslors de la prise de photo. Il s’agit de Lise Robichaud, Gilles G. Nadeau, Joan Gamble,Catalina Ferrer, Omer Chouinard (FESR), Richard Desjardins, Kabule W. Weva,Robert Baudouin et Simone LeBlanc Rainville.

Causeries-midi

les changements nécessaires lorsque descorrectifs s’imposent.

Rappelons que l’étude du groupeDIEPE porte sur la comparaison desperformances en français écrit en 9e annéeainsi que sur les situationsd’enseignement du français à ce niveauen Belgique, en France, au Nouveau-Brunswick francophone et au Québec.La compétence des élèves a été mesuréeau moyen d’une épreuve de rédaction etd’épreuves formelles. Quant auxsituations d’enseignement, elles ont étécomparées au moyen de deuxquestionnaires, l’un administré auxélèves, l’autre, à leurs enseignantes ouenseignants.

Afin de tenir compte des variationsdu degré de sévérité entre les correcteurs,les résultats obtenus à la rédaction ont étéajustés par un procédé statistique. Aprèscet ajustement, force est de constater queles élèves du Nouveau-Brunswickobtiennent, en général, des résultatsglobaux inférieurs à ceux des trois autresgroupes à l’épreuve de rédaction et auxépreuves formelles.

Un examen plus minutieux desrésultats permet de voir qu’assez souvent,en rédaction, les élèves les plusperformants (du 90e au 99e centile) duNouveau-Brunswick le sont autant oupresque autant que les plus performantsdes autres groupes. Cependant, le scoremoyen est généralement plus bas, etparfois beaucoup plus bas que celui desautres populations, et les résultats desélèves les moins performants sont, laplupart du temps, beaucoup plus bas. Parailleurs, pour l’ensemble des épreuvesformelles, les populations belge, françaiseet québécoise obtiennent despourcentages moyens significativementsupérieurs à ceux de la population néo-brunswickoise. Une analyse plus finedes résultats aux épreuves formellesmontre que, même les élèves les plusperformants du Nouveau-Brunswickobtiennent des scores significativement

plus bas que les élèves les plusperformants des autres communautés auxépreuves de grammaire et orthographe,de syntaxe, de lexique et de texte(cohérence et ordre des idées,organisation du texte en paragraphes,choix et emploi approprié d’unconnecteur).

Quant aux situations d’enseignementexaminées, elles recouvrent des contexteset des pratiques d’enseignement. Denombreuses similitudes ont été notéesentre les populations d’Europe et cellesd’Amérique. Par exemple, le goût déclarépour la lecture et l’écriture, l’importanceaccordée à l’écriture et le sentimentd’avoir progressé dans l’exercice de cette

dernière durant les trois dernières annéeset d’y réussir assez bien sont des élémentscomparables chez les élèves.

Plusieurs aspects, cependant,présentent des différences. La taille desclasses varie de façon importante, allantde 22 élèves ou moins en Belgique à 29élèves et plus au Québec. En 9e année, lestâches d’enseignement semblent plusspécialisées en Amérique et pluspolyvalentes en Europe. Les difficultésperçues par les enseignantes et lesenseignants ne sont pas toutes du mêmeordre. Par exemple, en Europe, on semblese préoccuper davantage des problèmesrelatifs à l’expression des idées, alorsqu’en Amérique on semble davantage

(suite à la page 4)

(suite de la page 2)

2info CRDE - décembre 19974

(suite de la page 3)

Savoir écrire au secondaire : étude comparative réalisée auprès de quatrepopulations francophones d’Europe et d’Amérique

confronté à des problèmes linguistiqueset normatifs. La recherche d’idées, laplupart des dimensions textuelles etl’analyse de texte sont davantage prisesen compte en Europe, alors qu’enAmérique on met davantage l’accent surle processus d’écriture lui-même. On noteune plus grande sensibilité auxanglicismes au Québec et au Nouveau-Brunswick qu’en Belgique et en France.Et pour ne mentionner qu’un autre aspectoù des différences se manifestent, ilconvient de signaler que les élèvesd’Amérique ont une perception trèspositive de leur habileté à rédiger. AuNouveau-Brunswick, environ 85 % desélèves de l’échantillon considèrent qu’ilss’expriment et communiquent très bienou plutôt bien par écrit et 80 % trouventla rédaction très facile ou assez facile.

Au départ, le groupe DIEPE s’étaitfixé trois grands objectifs :

• décrire et comparer les conditions etles pratiques de l’enseignement etde l’apprentissage de l’expressionécrite en 9e année de scolarité dansles quatre groupes participants;

• décrire et comparer la compétence àécrire des élèves des populations enquestion;

• étudier les liens susceptibles de sedégager entre les compétencesrespectives des élèves et lescaractéristiques de leurenseignement-apprentissage.

L’ouvrage publié chez De Boecksatisfait aux deux premiers objectifs.Quant à l’étude des liens mentionnésdans le troisième objectif, elle n’a pu êtreréalisée faute de financement. Pour lemoment, le groupe DIEPE a suspenduses travaux pour une périodeindéterminée.

Deux personnes de Dakar, auSénégal, ont participé aux travaux deDIEPE de 1991 à 1995. Elles demeurenten communication avec Gilles Gagné,de l’Université de Montréal, et s’affairentà trouver les fonds nécessaires pourreprendre l’étude de DIEPE en Afriquefrancophone.

En 1995-1996, j’ai présentéplusieurs communications à des groupesdu système de l’enseignement public,soit au ministère de l’Éducation(MÉNB), soit à des groupesd’enseignantes et d’enseignants, ouencore, lors de congrès provinciaux.

En août 1996, trois chercheurs dugroupe DIEPE, Georges Legros, deBelgique, Gilles Gagné, du Québec, etmoi-même avons participé ausymposium «International ComparativeStudies in Mother Tongue Education»organisé sous les auspices del’Association internationale pour larecherche en pédagogie de la languematernelle/International Association ofResearch in Mother Tongue Education,dans le cadre du congrès mondial del’Association internationale delinguistique appliquée, à Jyväskylä, en

Finlande. Ont participé à ce symposiumdes membres des quatre groupes derecherche suivants : InternationalEducational Assessment (IEA);Description internationale desenseignements et des performances enmatière d’écrit (DIEPE); InternationalMother Tongue Education Network(IMEN) et National Center for the Studyof Writing and Literacy (NCWSL).

Fin 1996, l’Associationinternationale pour le développement dela recherche en Didactique du FrançaisLangue Maternelle a consacré un dossiersur les comparaisons internationales dansle numéro 19 de sa lettre de la DFLM.

Au Nouveau-Brunswick, le ministèrede l’Éducation a mandaté un comité pourfaire l’étude des résultats de l’épreuvenationale PIRS et de l’étude internationaleDIEPE en matière de rendement scolaireen français dans les écoles francophones.Ce comité a publié un rapport dans lequelil fait de nombreuses recommandationsau MÉNB afin que ce dernier mette enoeuvre une intervention stratégique etefficace en matière de français languematernelle dans les écoles francophonesde la province. ■

LE CRDE EST DOTÉ D'UN COMITÉ CONSULTATIF qui a pour tâche deguider le conseil d'administration du Centre en ce qui a trait à l'orientationet aux objectifs de recherche et de développement en éducation. Les membresde ce comité se sont réunis le 26 septembre dernier afin de discuter despréoccupations actuelles des organismes et des institutions en éducation etde la mission du CRDE dans le cadre du programme de doctorat. Étaientprésents à cette réunion : Réal Allard, CRDE, Guy Léveillé, ministère del'Éducation, Bernard-Marie Thériault, ministère de l'Enseignement supérieuret du Travail, Francine Helmy, agente pédagogique, Line Haché, Fédérationdes jeunes francophones du N.-B., Pauline Pelletier, Comités de parents duN.-B., Reno Thériault, Association des enseignants et enseignantesfrancophones du N.-B., Rodrigue Landry, doyen de la Faculté des sciences del'éducation et Yves Gagnon, Faculté des études supérieures et de la recherche.Était absent, Léonard Goguen, Direction des études supérieures en éducation.

info CRDE - décembre 19975

PERCEPTIONS ET ATTENTES DES ENSEIGNANTESET DES ENSEIGNANTS, DES PARENTS, DES ÉLÈVESET DES CADRES SCOLAIRES FACE AU RÔLE DE LADIRECTION D’ÉCOLE EN MILIEU MINORITAIRE

par Claire Lapointe, Groupe d’études et de recherche en administration scolaire (GÉRAS)

À l’aide d’une subvention accordée par la Faculté desétudes supérieures et de la recherche de l’Université de Moncton,le GÉRAS a élaboré un programme de recherche portant sur lesperceptions et les attentes des enseignantes et des enseignants,des parents, des élèves et des cadres scolaires face au rôle de ladirection d’école en milieu minoritaire au Nouveau-Brunswickfrancophone. Ce programme est le prolongement d’une premièreétude réalisée en 1991 auprès de toutes les directions d’écolesfrancophones du Nouveau-Brunswick.

À la suite des recommandations du Rapport de laCommission sur l’Excellence en éducation (1992), le systèmescolaire du Nouveau-Brunswick a connu plusieurs changementssignificatifs. Citons principalement la restructuration desdistricts scolaires en 1992, un nouvel énoncé de la mission del’École publique en 1993, la poursuite de l’intégration scolaireamorcée en 1988, le projet en cours de l’école primairerenouvelée (maternelle-8e année), l’école secondaire de quatreans organisée selon le système semestriel, et finalement,l’abolition des conseils scolaires en 1996 et leur remplacementpar une structure consultative basée sur la participation accrueet la représentation des parents. L’abolition des conseils scolairesconstitue un changement sans précédent dans l’histoirecontemporaine de l’éducation au Canada et son impact sur lerôle de la direction d’école se doit d’être étudié. De plus, enmilieu minoritaire francophone, ces multiples réformes prennentune signification particulière en ce qui a trait au rôle desgestionnaires de l’éducation.

Ce programme de recherche est donc effectué auprès desquatre principaux groupes d’acteurs qui interagissentquotidiennement avec la direction d’école, soit les enseignanteset les enseignants, les élèves, les parents et les cadres scolaires.Les conclusions de recherches récentes indiquent en effet que,si l’on veut rendre le système scolaire plus efficace, il estimportant que la direction d’école et les principaux acteurs dusystème scolaire progressent vers des perceptions convergentesquant au rôle de la direction (Dwyer, 1984; Deblois et Corriveau,

1995; Ouellette et LeBreton Forbes, 1995). En précisant lesattentes des principaux acteurs, il devrait être possible deréduire l’écart qui existe entre elles, améliorer l’efficacité duvolet administratif de la tâche de la direction et favoriser ainsil’émergence d’un leadership pédagogique.

Cette étude s’inscrit dans le courant des recherches quis’intéressent à la définition contemporaine du rôle de la directiond’école en rapport avec la réussite scolaire. Les données obtenuesviendront donc enrichir les connaissances acquises à ce sujet.

Notons enfin qu’au Groupe d’études et de recherche enadministration scolaire, composé de Kabule Weva, ClaireLapointe et Richard Desjardins, vient s’ajouter un nouveaumembre, Paul Clarke, professeur à la Faculté des sciences del’éducation de l’Université de Moncton. ■

Références

Deblois, C. et Corriveau, L. (1994). La Culture de l’écolesecondaire et le cheminement scolaire des élèves (Rapportde recherche, vol. 1, no 4). Québec : CRIRES, Série Étudeset recherches.

Dwyer, D.C. (1984). The search for instructional leadership:Routines and subtleties in the principal’s role. EducationalLeadership, 41(5), 32-37.

Ouellette, J.-G. et LeBreton Forbes, D. (1995). Étude de cas :École secondaire Népisiguit. Étude sur les écolesexemplaires. Toronto, ON : Association canadienned’éducation.

2info CRDE - décembre 19976

L’ÉDUCATION AUX DROITS DE LA PERSONNE :DÉVELOPPEMENT D’UN GUIDE PÉDAGOGIQUE ETSON PROJET D’IMPLANTATION

Le GREPM, créé par les professeures Catalina Ferrer(responsable), Joan Gamble et Simone LeBlanc-Rainville, esttrès heureux d’accueillir dans son équipe deux nouveauxmembres, les professeurs Raymond Vienneau et Paul Clarke.

Son projet de Guide pédagogique, L’éducation aux droitsde la personne, réalisé par Catalina Ferrer, Joan Gamble etSimone LeBlanc-Rainville à la demande de la Fondationd’éducation des provinces Atlantiques, est terminé et estmaintenant disponible auprès des ministères de l’Éducation desprovinces Atlantiques.

Les auteures y abordent l’éducation aux droits de la personnedans une perspective globale de l’éducation pour une perspectiveplanétaire (l’ÉPP), ce qui permet d’expliciter les liens étroitsentre l’éducation pour les droits humains et la paix, l’éducationpour la démocratie, l’éducation interculturelle, l’éducation à lacitoyenneté, l’éducation au développement et à l’environnementainsi que l’éducation à la solidarité locale, nationale etinternationale.

D’entrée de jeu, compte tenu des problèmes de violence,de pauvreté et de préservation des écosystèmes et del’environnement en général qui caractérisent le monde actuel,les auteures précisent l’importance pour l’école de s’engagerdans un projet de construction d’un monde de paix fondée surla justice. Le Guide ne se limite pas à l’énoncé de toute une séried’activités qui viendraient s’ajouter à un curriculum déjà chargé,mais il propose plutôt une façon nouvelle d’envisager lapédagogie et le rôle de l’enseignante, de l’enseignant et del’élève. Il fournit les outils dont s’inspirent l’enseignante etl’enseignant dans leur réflexion sur leurs valeurs, leurphilosophie et leur rôle et les aident à cheminer vers une plusgrande cohérence entre leurs principes et leur agir.

En ce qui concerne la pédagogie et la gestion de la classe,le guide pédagogique présente des moyens susceptibles detransformer la passivité des élèves en une participation activeaux décisions qui les concernent. L’ouvrage vise ainsi la miseen application du respect des droits dans la vie quotidienne dela classe et de l’école.

Le guide comporte quatre modules : encadrement; activitésde la maternelle à la 3e année; activités de la 4e à la 6e année;activités de la 7e à la 12e année. Ces activités englobent lesdimensions intrapersonnelle, interpersonnelle et sociale desdroits de la personne. Elles abordent les droits humains demanière à permettre aux élèves d’établir des liens entre lesdroits et les responsabilités qui s’y rattachent. Tout en éveillantune prise de conscience de la réalité sociale aux niveaux local,

national et mondial, les activités visent l’engagement solidairedans les actions qui privilégient la cause de la justice. Danschaque module, des activités touchent les droits et lesresponsabilités reliés à :

• la participation active des élèves à la vie de leur école et deleur communauté : leur participation aux prises de décisionspar rapport au fonctionnement de la classe;

• la santé physique et mentale : activités favorisant larelaxation et la visualisation de même que l’écouteintérieure;

• l’expression et l’affirmation de soi : l’expression dessentiments dans le respect d’autrui;

• la résolution de conflits dans le respect mutuel;

• le respect des différences : la protection contre ladiscrimination;

• la langue et la culture : droit aux services en français;

• la protection de l’environnement.

Les activités ne sont pas présentées comme une fin en soi,mais plutôt comme des éléments d’un ensemble de stratégiespédagogiques à appliquer tout au long de l’année, de façon àpermettre aux élèves et aux enseignantes et enseignants decheminer vers l’atteinte des objectifs fixés. Les explicationspréalables à chaque activité, les notions essentielles et la grillede réflexion qui les accompagnent encouragent la création deliens avec d’autres démarches entamées dans la classe etpermettent l’établissement d’une plus grande cohérence dansles actions entreprises. Pour assurer le rayonnement plus efficacedes objectifs de chaque activité, les auteures suggèrent desapplications transférables dans le quotidien de la salle de classeet de l’école.

Toutes ces activités sont envisagées comme des sourcesd’inspiration pour les enseignantes et les enseignants, qui lesadapteront selon leur bon jugement et leur créativité.L’importance du Guide réside surtout dans les changementspédagogiques qu’il met de l’avant, les activités servantd’incitation à ces changements.

La première activité dans chaque module, proposée pouramorcer l’année scolaire, est la Charte des droits et desresponsabilités et l’Assemblée de classe (nommée Arbre de viede la classe pour le 1er cycle). Cette activité fournit l’occasionaux élèves de participer activement à la gestion de la classe, ce

(suite à la page 7)

par Joan Gamble, Groupe de recherche en éducation pour une perspective mondiale (GREPM)

info CRDE - décembre 19976

par Carole Essiembre, agente de recherche au CRDE et Jean-Guy Ouellette, vice-doyenet directeur du GROP

7

L’éducation aux droits de la personne : développement d'un guidepédagogique et son projet d'implantation

qui développe leur sens de responsabilitéet d’appartenance au groupe. Elle permetégalement de définir la nature des droitset des responsabilités des élèves et del’enseignante ou de l’enseignant et depréciser leurs rôles respectifs dans lasalle de classe.

Le contenu du Guide est conforme àdifférentes démarches entreprises enéducation au Nouveau-Brunswick. Ence qui concerne les énoncés de mission,celles de l’éducation publique duNouveau-Brunswick et de la Faculté dessciences de l’éducation de l’Universitéde Moncton s’engagent dans le mêmeprojet de société que celui proposé par leGuide. Le Ministère de l’éducation duNouveau-Brunswick (1994), à l’intérieurd’une brochure, l’exprime en cestermes : « ... une société fondée sur lajustice, la paix et le respect des droits despersonnes et des peuples » (p. 2). Et danssa mission, la Faculté des sciences del’éducation (1997) préconise : « ...unprojet de société visant un monde depaix, de justice et de solidarité » (p. 5).

Il convient de relever certains aspectscommuns entre la pédagogie proposéedans le Guide et le processus déjà entaméau Nouveau-Brunswick avec le projet del’école renouvelée, soit, entre autres, lerecours aux stratégies d’enseignementtelles que l’apprentissage coopératif, lapédagogie par projet, les centresd’apprentissages et aux pratiquespédagogiques innovatrices tel que leconseil de coopération.

De plus, l’approche globale du Guideà l’éducation des droits humains rejointune diversité d’actions pédagogiquesentreprises depuis quelques années àl’école, par exemple : les activités derelaxation et de visualisation, laparticipation des élèves dans l’élaborationdes règles de fonctionnement de la classe,le processus de résolution de conflits,etc. Souvent dépourvues d’unencadrement philosophique clair, cesactions, aussi souhaitables soient-elles,manquent parfois de cohérence et d’unité.

Le Guide permet de clarifier les liensexistant entre ces démarches ainsi queleurs liens avec l’éducation aux droits dela personne.

Pour ce qui est de l’approche de lapédagogie actualisante que préconise laFaculté des sciences de l’éducation del’Université de Moncton, la pédagogiepréconisée dans le Guide épouse demultiples volets de cette pédagogieactualisante, à savoir la pédagogie del’accueil et de l’appartenance, lapédagogie de la conscientisation et del’engagement solidaire, la pédagogie dela participation et de l’autonomie et lapédagogie de la coopération.

Cette année, le GREPM fera lapromotion du Guide. Dans la planificationdu perfectionnement à offrir dans le cadrede son lancement, il devient impératif debien connaître les besoins des écoles dela région en matière de l’éducation pourune perspective planétaire. À cette fin, ils’engage cette année dans un projet appeléAnalyse des besoins et des pratiquespédagogiques des écoles francophonesdes provinces Atlantiques en ce quiconcerne l’éducation pour uneperspective planétaire. En septembre1997, le ministère du Patrimoineaccordait une subvention de 66 500 $pour la réalisation de ce projet.

L’élément déclencheur de cetambitieux projet fut le constat d’un certainmalaise perçu chez les intervenantes etles intervenants scolaires de notreprovince. En effet, notre connaissancedu milieu scolaire nous permet d’affirmer,à prime abord, que les enseignantes et lesenseignants sont nombreux à se direaccablés parce qu’ils sont constammentappelés à introduire, dans un programmedéjà chargé, de nouvelles « éducations »accompagnées de guides et de matérielpédagogique. Selon nous, ce sentimenttient au fait que tous ces projets sontprésentés séparément sans que soientétablis entre eux les liens nécessaires tantsur le plan conceptuel que sur celui de lapratique pédagogique.

L’analyse des besoins et despratiques pédagogiques des écolesfrancophones des provinces Atlantiquesdevrait éventuellement permettred’intégrer ces divers projets reliés à l’ÉPPtout en assurant la concertation entre lesorganismes et agences dont ils sont issus.Dans cette optique, la première étape duprojet prévoit la mise sur pied d’un Comitéconsultatif composé de divers organismesdécideurs dans le domaine de l’éducationformelle et informelle. La participationdes organismes et ministères suivantssera sollicitée : Fondation d’éducationdes provinces Atlantiques, ministères del’Éducation des quatre provinces,associations des enseignantes et desenseignants concernées, agentspédagogiques francophones, comités deparents, universités, Commission desdroits de la personne de chaque province,comités locaux d’OXFAM et d’UNICEF,Coalition pour les droits des enfants etdes jeunes au Nouveau-Brunswick,Centre Atlantique des droits humains etassociations interculturelles, telles queMAGMA au Nouveau-Brunswick.

Par la suite, le matériel et lesdocuments actuellement utilisés oudisponibles dans les écoles serontinventoriés et analysés. Les autres étapesdu projet comprennent l’étude despratiques « innovatrices » mises sur pieddans les écoles, la préparation d’un siteInternet et la conception d’un pland’action pour le perfectionnementprofessionnel des enseignantes et desenseignants. ■

Références

Faculté des sciences de l’éducation. (1997).Vers une pédagogieactualisante : mission de la Faculté dessciences de l’éducation et formationinitiale à l’enseignement.Moncton : Université de Moncton.

Nouveau-Brunswick. Ministère del’éducation. (1994). Citoyens d’unmonde nouveau. Fredericton : Ministèrede l’éducation, Direction descommunications.

(suite de la page 6)

2info CRDE - décembre 1997 78

ACTIVITÉS DU GROUPE DE RECHERCHE ENORIENTATION PROFESSIONNELLE (GROP)par Carole Essiembre, agente de recherche au CRDE, Diane Lord, chercheure, et Jean-Guy

Ouellette, directeur du GROP

En 1990, les membres du Groupe de recherche en orientationprofessionnelle (GROP) ont entrepris une étude portant surl’ Insertion socio-professionnelle des jeunes à risque parl’acquisition d’une identité personnelle et professionnellepositive. Ils ont conçu, dans le cadre de cette recherche d’unedurée de trois ans, un programme d’intervention, le Programmede développement de l’identité personnelle et professionnelle(PDIPP), destiné aux jeunes à risque. Au cours des deuxdernières années, ils ont révisé ce programme. De plus, Jean-Guy Ouellette, Lorraine Haché et Diane LeBreton Forbesmettent la dernière main à un rapport des résultats del’expérimentation du PDIPP. Jean-Guy Ouellette et DianeLeBreton Forbes ont présenté une communication au sujet duPDIPP dans le cadre du 22e Colloque national touchant ledéveloppement de carrière (CONAT), à Ottawa, en janvier1996. Ils ont présenté une autre communication dans le cadre duColloque « L’avenir, c’est maintenant » organisé par le Grouped’action en développement de carrière Nouveau-Brunswick, àFredericton, en octobre 1996. Quelques publications récentesau sujet de cette recherche sont énumérées à la fin du présentarticle (Allard et Ouellette, 1995; Lord, Ouellette et Allard,1995; Ouellette et LeBreton Forbes, 1996).

Par ailleurs, Jean-Guy Ouellette (responsable du projet),Diane Lord et Diane LeBreton Forbes, du GROP, et DonaldBernard (assistant de recherche) ont réalisé un nouveau projetintitulé Inventaire des besoins des jeunes du Restigoucherelativement à leur intégration au marché du travail. Cetterecherche a été commandée par le Comité local du Partenariatpour la prestation de services aux jeunes du Restigouche,comité formé à la suite d’une entente fédérale-provinciale.L’objectif principal de l’étude était de mieux connaître lesdifficultés que rencontrent les jeunes et leurs besoins en matièred’éducation, de formation et d’emploi.

Les données ont été recueillies au moyen d’entrevues degroupes menées auprès de jeunes et de représentantes et dereprésentants de différentes communautés du comté duRestigouche. Les groupes de jeunes ont été constitués en tenantcompte des critères suivants : la langue (le français et l’anglais),la région (Saint-Quentin et la région, Campbellton et la régionet Dalhousie et la région), la scolarité (moins d’une 9e année, 9e

à 12e année sans certificat, 12e année terminée sans étudespostsecondaires, aux études postsecondaires), le sexe et l’origineethnique. Les groupes de représentantes et de représentants dela communauté étaient composés de parents, d’employeurs,d’intervenants psychosociaux du milieu scolaire et collégial, deresponsables de la vie étudiante en milieu scolaire et collégialet de personnes de différents ministères provinciaux et fédérauxtravaillant auprès des jeunes.

Les entrevues menées auprès des jeunes recueillaient desinformations concernant les aspects suivants :

• la connaissance et la perception des jeunes relativement aumarché du travail;

• la perception des jeunes face à leur avenir sur le marché dutravail;

• les difficultés rencontrées par les jeunes dans leursdémarches pour intégrer le marché du travail et pourobtenir la formation souhaitée;

• les besoins des jeunes en matière d’emploi et de formation;

• l’engagement des jeunes relativement aux efforts faitspour intégrer le marché du travail;

• la perception des jeunes vis-à-vis de l’entrepreneuriat;

• la perception des jeunes vis-à-vis de l’utilité et du réalismedes programmes offerts dans le système scolaire et dans lesétablissements de formation postsecondaire.

Par ailleurs, les entrevues menées auprès des représentanteset des représentants de la communauté recueillaient desinformations concernant leurs perceptions relativement auxaspects suivants :

• les jeunes âgés de 15 à 24 ans;

• le marché du travail;

• l’avenir des jeunes en rapport avec le marché du travail;

• les difficultés rencontrées par les jeunes dans leursdémarches pour intégrer le marché du travail et pourobtenir la formation souhaitée;

• les besoins des jeunes en matière d’emploi et de formation;

• l’entrepreneuriat chez les jeunes;

• les partenariats possibles avec les employeurs pour favoriserl’intégration des jeunes sur le marché du travail;

• l’utilité et le réalisme des programmes offerts dans lesystème scolaire et dans les établissements de formationpostsecondaire.

Les entrevues sont terminées et les transcriptions ont étéréalisées. L’analyse de contenu des entrevues a également étéfaite. Une présentation publique des résultats a eu lieu àCampbellton, en février 1997, et le rapport final (Ouellette etLord, 1997) de l’étude a été remis au Comité local du Partenariat

(suite à la page 9)

info CRDE - décembre 19978 9

INCORPORATION DE LA MUSIQUE À LA CLASSE DELANGUE SECONDE : SON EFFET SUR L’APPRENTISSAGEDE LA MUSIQUE ET DE LA LANGUE SECONDEpar Anne Lowe, chercheure en éducation musicale

L’étude avait pour objet de vérifier si l’incorporation d’unprogramme de musique à la classe de français langue secondeallait renforcer à la fois l’apprentissage de la musique et dufrançais.

Six classes de deuxième année inscrites au programmed’immersion française du district scolaire 2 au Nouveau-Brunswick ont participé à l’étude (n = 64, groupe de contrôle;n = 63, groupe expérimental).

Un programme de musique/langue intégré, comprenant 8unités de 5 leçons de 20 minutes, a été conçu, puis incorporé àla classe d’immersion française. Avec l’assistance de la spécialisteen musique, le programme a été enseigné par les enseignantesrégulières des groupes expérimentaux (3 classes : n = 63). Lessix classes d’élèves ont reçu le même programme en françaisenseigné par les enseignantes régulières, mais la méthoded’enseignement du français était différente pour les deux groupes.Aux groupes expérimentaux était destiné le programme dufrançais langue seconde par les leçons musique/langue intégrées,tandis que les groupes contrôles (3 classes : n = 64) ont reçu lemême programme de formation au moyen des méthodes orales-visuelles traditionnelles. Les deux groupes ont aussi eu droit à30 minutes par semaine d’éducation musicale enseignée par unespécialiste en musique.

Cette étude s’inspirait d’une recherche semblable effectuéeavec deux classes du même district scolaire en 1994-1995. Lesrésultats de l’étude de 1994-1995 ont révélé que le groupe

affecté au programme musique/langue intégré a mieux réussique le groupe de contrôle en français et en musique. L’hypothèseà vérifier prévoyait que les résultats de la nouvelle étude, dontl’échantillon était plus représentatif du district scolaire, seraientsemblables à ceux de l’étude préliminaire. Des tests critériésont été administrés à tous comme tests préalables et postérieursmesurant en français la compréhension et la production oraleset écrites et en musique, les patrons mélodiques-rythmiques etla forme.

Les résultats ont été analysés par une série de procéduresANOVA et ANCOVA. Tout comme les résultats de l’étuderéalisée en 1994-1995, ceux de la présente étude ont montré queles groupes expérimentaux ont fait mieux que les groupes decontrôle en musique et en production de langue française.

Projets de recherche en cours

1- Organisation d’une troisième recherche visant les élèvesinscrits en français langue seconde (programme cadre) pourl’année 1997-1998.

2- Révision des plans de cours musique/langue intégrés.

3- Révision des mesures en français et en musique.

4- Élaboration d’un guide pédagogique pour le ministère del’Éducation du Nouveau-Brunswick pour l’année 1998-1999. ■

Activités du groupe de recherche en orientation professionnelle (GROP)

pour la prestation de services aux jeunesdu Restigouche en mai 1997. De plus,Jean-Guy Ouellette et Diane Lord ontprésenté une communicationrelativement à cette étude dans le cadredu 5e Congrès des sciences de l’éducationde langue française (AFDEC), en août1997 à l’Université de Moncton. Unsommaire des résultats de cette étudeparaîtra dans le prochain numéro d’Info-CRDE. ■

Références

Allard, R. et Ouellette, J.-G. (1995). Versun modèle macroscopique des facteurs

déterminants de l’insertion socio-professionnelle des jeunes. La revue decarriérologie, (Été ), 63-85.

Lord, D., Ouellette, J.-G. et Allard, R.(1995). The social and labor marketintegration of at risk youth. Greensboro,NC : ERIC Digest, ERIC/CASS, Schoolof education, University of NorthCarolina at Greensboro. (ERICDocument no EDO-CG-95-54).

Ouellette, J.-G. et LeBreton Forbes, D.(1996). Aperçu du Programme dedéveloppement de l’identité personnelleet professionnelle et quelques résultats

de recherche. In Les Actes du Conat-22e Colloque national touchant ledéveloppement de carrière (p. 27-39).Toronto, ON : University of Toronto,Career Centre, CONAT.

Ouellette, J.-G. et Lord, D. (1997).Difficultés et besoins des jeunes duRestigouche relativement à leurintégration au marché du travail.Moncton, NB : Université de Moncton,Faculté des sciences de l’éducation,Groupe de recherche en orientationprofessionnelle, Centre de recherche etde développement en éducation.

(suite de la page 8)

2info CRDE - décembre 1997 910

La présente étude de cas s’inscrivait dans le cadre d’uneétude nationale entreprise par l’Association canadienned’éducation auprès de 21 écoles secondaires du Canadareconnues pour leur succès dans l’atteinte de leurs objectifséducatifs. Cette étude nationale a récemment fait l’objet d’unrapport (Gaskell, 1995).

L’étude menée à l’École secondaire Népisiguit (ÉSN) deBathurst au Nouveau-Brunswick, se proposait de déterminerles principales caractéristiques de cet établissement, ses aspectsdistinctifs, ses réalisations, ce qui fait son succès, sa structureorganisationnelle, son climat social et ses valeurs, ses relationsavec la communauté, sa vie étudiante et sa façon de pallier ledécrochage scolaire. Elle a, elle aussi, été publiée (Ouellette etLeBreton Forbes, 1994, 1995).

Pour répondre aux interrogations mentionnées ci-dessus,les cinq principaux groupes suivants de personnes (N = 198) dela communauté scolaire de l’ÉSN ont été interrogés : personneladministratif (N = 23), personnel enseignant (N = 40), élèves(N = 63), parents (N = 29) et membres de la communauté(N = 19). D’autres groupes de personnes ont participé à desentrevues : les membres des services aux élèves (N = 9),quelques membres du personnel non enseignant (N = 6) ainsique quelques intervenantes et intervenants engagés dans desprojets spéciaux à l’école (N = 9). Certaines activitésd’observation et la consultation de documents de l’école ontpermis d’ajouter des informations ayant trait à plusieurs aspectsde l’école.

L’écoleL’ÉSN, ouverte depuis l’automne 1971, est située à

Bathurst, dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick. Cette villesemi-urbaine, composée en 1991 d’une population de 14 409personnes réparties en 7 380 francophones (51,2 %) et 7 029anglophones (48,8 %) (Statistique Canada, 1992), est entouréede localités rurales francophones dont les écoles alimententl’ÉSN. La population étudiante en 1993-1994 était constituéede 1 333 élèves (653 garçons et 680 filles) partagés en troisniveaux du secondaire (10e, 11e et 12e années).

Le personnel de l’école était composé d’un directeur, detrois directeurs adjoints et d’un personnel enseignant de 66,2membres, en équivalence temps plein (ÉTP), distribués dansneuf départements académiques, de même qu’un personnelnon enseignant de 70,6 (ÉTP) membres, dont 7,6 (ÉTP)personnes affectées aux services aux élèves et 63 (ÉTP)personnes ayant un rôle de personnel de soutien. L’écolecomprenait aussi des programmes d’études et des projetsspéciaux très diversifiés ainsi que plusieurs installations, dont

un laboratoire de technologie modulaire moderne. Elle jouissaitd’une assez grande autonomie auprès du conseil scolaire.

Succès de l’écoleLe succès de l’ÉSN était reconnu par la plupart des

membres de la communauté scolaire, qu’ils décrivaient à partird’un certain nombre de critères. La grande fierté d’appartenanceà l’école manifestée par la plupart des personnes interrogées demême que l’engagement de plusieurs personnes au sein del’école s’avéraient des aspects révélateurs de ce succès. Larichesse et la vigueur de la vie étudiante, la grande diversité desactivités et des projets mis sur pied de même que l’ambiancepropice aux études constituaient, d’après la plupart des membresde la communauté scolaire, d’autres manifestations de cesuccès. La recherche constante de l’excellence, autant dans lesdomaines académique, sportif que parascolaire, ainsi quel’accent continu accordé à la formation globale des élèves et laréputation de l’école à plusieurs égards s’ajoutaient auxnombreuses expressions de succès déjà mentionnées.

Finalement, la gestion de l’école, à la fois efficace etpartagée, de même que son ouverture sur le milieu,particulièrement par l’intensification de multiples formes departenariat, étaient aussi considérées comme d’autres aspectsjouant un rôle important dans la réussite de l’ÉSN.

Structure organisationnelle, climat social et valeurs del’école

La structure organisationnelle, reposant essentiellementsur des instances comme la direction de l’école, le conseilpédagogique et les départements, paraissait axée sur ladémocratisation du processus décisionnel et de gestion. Ce typede fonctionnement permettait aux responsables administratifset pédagogiques d’exercer leur leadership avec une autonomiecertaine.

Quant au climat social de l’école, les rapports entre lespersonnes d’un même groupe (élèves, personnel enseignant,direction) semblaient se dérouler dans l’harmonie, lacollaboration, l’entraide et la complicité. À part quelquesrelations difficiles entre certains membres de la direction etquelques enseignantes et enseignants de même qu’entre uncertain nombre d’élèves et de membres du personnel enseignant,les relations entre les trois groupes étaient généralement assezharmonieuses. Il paraît pertinent d’ajouter que l’avènement dusystème semestriel, lequel a amené le personnel enseignant àenseigner quatre périodes sur quatre par jour sans période depréparation pendant un semestre tous les deux ans, a créé desremous et des frictions à l’école, notamment entre certainsmembres de la direction et du personnel enseignant, qui rendaient

ÉTUDE DE CAS : ÉCOLE SECONDAIRE NÉPISIGUITpar Jean-Guy Ouellette, directeur de la recherche, et

Diane LeBreton Forbes, chercheure

(suite à la page 11)

info CRDE - décembre 199710 11

Étude de cas : École secondaire Népisiguit

le climat de l’école parfois plus laborieux. D’ailleurs,l’enseignement de quatre périodes sur quatre par jour était vécudifficilement par plusieurs enseignantes et enseignants.

Un certain nombre de valeurs semblaient transparaître dela communauté scolaire de l’ÉSN. Parmi les valeurs les plussouvent privilégiées qui émergeaient de l’école, notammentchez les élèves, on retrouvait les suivantes : le leadership, laresponsabilisation, la collaboration, le dialogue, la négociation,le respect, la fierté, le désir d’exceller et le sentimentd’appartenance.

Relations entre l’école et la communautéPar le biais de la direction, du personnel enseignant et des

élèves, l’école entretenait constamment des relations avec lacommunauté. Ses rapports les plus habituels se faisaient avecle monde administratif (la direction générale, le conseil scolaireet le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, la villede Bathurst et les agences gouvernementales), social (clubssociaux et certains organismes communautaires), économique(entreprises de la région) et culturel (Société culturelle de larégion et artistes). Plusieurs exemples rendaient compte de laconstance de ces rapports. Les relations de l’ÉSN avec lacommunauté s’étaient accentuées, les années précédant l’étude,sous diverses formes de partenariat, autant dans le domainescolaire que parascolaire. L’enracinement de l’école dans sonmilieu contribuait certainement à la formation des élèves et,conséquemment, au succès de l’école.

Vie étudianteLa vie étudiante à l’ÉSN tenait une place considérable et

elle enrichissait la vie des élèves à bien des égards. Son succèsà l’école reposait principalement sur l’engagement d’une foulede personnes ou d’organismes, tels que le Conseil étudiant etson infrastructure, plusieurs élèves, le directeur adjoint à la vieétudiante, plusieurs membres du personnel enseignant, lesmonitrices et moniteurs des comités, les entraîneuses etentraîneurs des équipes sportives, certains parents ainsi quequelques membres de la communauté et d’organismes de larégion. L’apport de ces personnes et de ces organismes permettaità l’école de mettre à la disposition des élèves une sérieappréciable d’activités et de projets, un grand nombre decomités et d’équipes sportives. Ce bourdonnement d’activités,redevable à la vie étudiante, servait d’appui à la vie académiqueet jouait un rôle considérable dans la formation globale del’élève. Ce type d’apport de la vie étudiante pouvait avoir poureffet de contribuer à la réussite scolaire.

Décrochage scolaireLa prévention du décrochage scolaire à l’ÉSN reposait sur

la mise en place de plusieurs projets ou programmes spéciauxainsi que sur l’embauche de personnes-ressources affectées

aux élèves susceptibles de décrocher et aux élèves à besoinsspéciaux ou en difficulté. De plus, le fait que plusieursenseignantes et enseignants accordaient du tempssupplémentaire aux élèves qui éprouvaient certaines difficultésdans leurs cours constituait en soi une façon de prévenir ledécrochage éventuel. La grande diversité des activités scolaireset parascolaires offertes à l’école ainsi que le grand nombred’équipes sportives dont les élèves pouvaient faire partie étaientaussi susceptibles de pallier le décrochage scolaire.

En somme, l’ÉSN paraissait être un établissementd’enseignement qui possédait de nombreux attributs positifs etdont le succès se manifestait sous plusieurs formes. Les forcesde l’école reposaient sur la compétence et l’esprit innovateur desa direction et de plusieurs membres de son personnel, sur lavigueur de la vie étudiante ainsi que sur le dynamisme duConseil étudiant. S’ajoutaient à ces éléments l’accent mis sur laformation globale de l’élève, le leadership et l’engagementdont faisaient preuve plusieurs membres de la communautéscolaire, l’enracinement de l’école dans la communauté etl’intensification du partenariat. Finalement, l’ÉSN semblaitêtre en quelque sorte une école qui avait pour culture la fiertéd’appartenance et la recherche de l’excellence dans plusieurssphères d’activités.

Présentations et communicationsDepuis la publication du rapport de recherche, des

présentations et des communications ont permis de divulger lesrésultats de cette étude de cas. Les auteurs (Jean-Guy Ouelletteet Diane LeBreton Forbes) ont fait une présentation dans lecadre d’un dîner-causerie organisé par le CRDE à la Faculté dessciences de l’éducation en décembre 1994. Ils ont égalementprésenté les résultats de cette étude au 4e Congrès des sciencesde l’éducation de langue française organisé par l’AFDEC, àMontréal, en novembre 1995. Cette communication a donnéfruit à un article publié dans les Actes de ce congrès (Ouellette,J.-G. et LeBreton Forbes, D., 1997). Jean-Guy Ouellette a aussidivulgé les résultats de cette recherche lors d’une présentationfaite aux directions générales et aux directions d’écolessecondaires francophones du Nouveau-Brunswick, àFredericton, en décembre 1995. Enfin, les chercheurs ont faitune présentation dans le cadre du Symposium en éducationintitulé « L’école en devenir : la passion d’apprendre », organisépar le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, enaoût 1996, au Campus de Moncton. ■

Références

Gaskell, J. (1995). L’école secondaire au Canada. Étude sur lesécoles exemplaires. Rapport national. Toronto, ON : Associationcanadienne d’éducation.

(suite de la page 10)

(suite à la page 12)

2info CRDE - décembre 1997 1112

L’INTENTION DE DEVENIR ENTREPRENEURS :COMPARAISON DE DEUX COHORTES D’ÉLÈVES DELA 12E ANNÉE DES PROVINCES DE L’ATLANTIQUE

En 1989, les membres du Groupe de recherche enentrepreneuriat (PEP) de l’Université de Moncton, encollaboration avec une équipe de chercheurs de l’universitéMount Allison, avaient réalisé une recherche d’une durée detrois ans sur les facteur déterminant l’intention de devenirentrepreneurs chez des élèves francophones et anglophones dela douzième année des quatre provinces de l’Atlantique (Landry,Allard, McMillan et Essiembre, 1992; Landry, Allard,McMillan, Essiembre et MacDonald, 1990a; 1990b). Cetteétude avait été commandée par l’Agence de promotionéconomique du Canada atlantique (APÉCA). En 1995, l’APÉCAa demandé à l’équipe de chercheurs de l’Université de Monctonde répéter l’étude faite en 1989.

La recherche de 1995, subventionnée par l’APÉCA, avaitpour principal objectif d’effectuer une comparaison entre lesélèves de la douzième année de la cohorte de 1989 et ceux dela cohorte de 1995 sur leur intention de devenir entrepreneurset sur les différents facteurs déterminant cette intention. Lesdéterminants étudiés portaient, entre autres, sur le vécuentrepreneurial des élèves, c’est-à-dire leur réseau individuelde contacts avec l’entrepreneuriat par l’intermédiaire de leurcontacts interpersonnels, de l’école et des médias, ainsi que surleurs dispositions psychologiques envers l’entrepreneuriat, c’est-à-dire leurs croyances et leurs compétences relatives àl’entrepreneuriat. Il s’agissait donc de déterminer et d’analyser,après une période de six ans, les changements qui s’étaientproduits dans l’expérience du phénomène de l’entrepreneuriatdans la région de l’Atlantique chez des jeunes terminant leursétudes secondaires.

L’étude de 1989 et celle de 1995 ont été réalisées auprèsd’un échantillon représentatif des élèves anglophones etfrancophones des provinces de l’Atlantique inscrits en douzième

année (n = 4 849 en 1989 et n = 4 864 en 1995). Comme laprocédure d’échantillonnage était la même pour les deux études,les données recueillies en 1995 provenaient des mêmes écolesque celles qui avaient participé à l’étude en 1989. Les donnéesdes élèves de la cohorte de 1995 ont été recueillies à l’automne1995, tandis que celles de la cohorte de 1989 l’ont été àl’automne de 1990. Les instruments de recherche et la procédureutilisés pour effectuer l’enquête en 1995 étaient les mêmesqu’en 1989.

Les résultats de l’étude confirment une forte tendance versl’inertie sociale dans les contacts avec l’entrepreneuriat, lescroyances et les compétences en entrepreneuriat, et l’intentionde devenir entrepreneurs chez les élèves de la région del’Atlantique (Landry, Allard et Essiembre, 1996a; 1996b;1996c). Les profils comparatifs des cohortes d’élèves de 1989et de 1995 montrent une stabilité remarquable sur l’ensembledes variables analysées. Toutefois, lorsque sont comparées lesdeux cohortes pour l’ensemble de la région de l’Atlantique, onnote des changements perceptibles indiquant des scoreslégèrement plus élevés chez les élèves de la cohorte de 1995dans la fréquence d’occasions d’apprendre au sujet du mondedes affaires à l’école, la fréquence des contacts avecl’entrepreneuriat à l’école, le nombre d’entrepreneurs fémininsdans le réseau social des élèves, l’image des provincesAtlantiques présentées par les médias et dans leurs croyancesconcernant le degré auquel les gens d’affaires s’acquittent deleurs responsabilités sociales. Il s’agit pour ces variables d’unindice d’une tendance possible, mais à peine perceptible,pouvant indiquer un début d’influence de certaines initiativesqui auraient été récemment implantées et qui visaient ledéveloppement de l’entrepreneuriat.

(suite à la page 13)

Étude de cas : École secondaire Népisiguit(suite de la page 11)

Ouellette, J.-G. et LeBreton Forbes, D. (1997). Caractéristiquesd’une école à succès. In R. Féger (dir.), Actes du 4e Congrèsdes sciences de l’éducation de langue française, « L’éducationface aux nouveaux défis » (p. 233-240). Montréal, QC : ÉditionsNouvelles AMS.

Ouellette, J.-G. et LeBreton Forbes, D. (1995). Étude de cas :École secondaire Népisiguit. Étude sur les écoles exemplaires.Toronto, ON : Association canadienne d’éducation.

Ouellette, J.-G. et LeBreton Forbes, D. (1994). Étude de cas :École secondaire Népisiguit. Document complémentaire.Moncton, NB : Université de Moncton, Faculté des sciences del’éducation.

Statistique Canada. (1992). Profil des divisions et subdivisions derecensement du Nouveau-Brunswick, partie A. Ottawa, ON :Approvisionnements et Services Canada. Recensement duCanada de 1991. Numéro 95-319 au catalogue.

par Carole Essiembre, Projet Entrepreneurship Project (PEP)

info CRDE - décembre 199712 13

L’intention de devenir entrepreneurs : comparaison de deux cohortesd’élèves de la 12e année des provinces de l’Atlantique(suite de la page 12)

Dans l’ensemble, les scores des élèves de la région del’Atlantique indiquent que la fréquence de leurs contactsinterpersonnels avec l’entrepreneuriat est plutôt faible, lafréquence de leurs contacts avec l’entrepreneuriat parl’intermédiaire de l’école est modérément faible et celle quis’effectue par l’intermédiaire des médias est modérée. Il est ànoter que les élèves disent connaître en moyenne onzeentrepreneurs, dont un seul serait une femme. Sur les échellesmesurant les croyances à l’égard de l’entrepreneuriat, lesélèves obtiennent des scores qui varient de modérés àmodérément élevés. Par ailleurs, les élèves perçoivent qu’ilspossèdent de manière modérément élevée des qualitésd’entrepreneur et de manière plutôt modérée des connaissanceset des habiletés en entrepreneuriat. Enfin, dans l’ensemble,l’intention des élèves de devenir entrepreneurs est plutôtmodérée. Environ, 23,5 p. cent ont une forte intention dedevenir entrepreneurs un jour, pour 45 p. cent l’intention estmodérée et pour 31,5 p. cent l’intention est faible.

Ces tendances ne sont toutefois pas toujours perceptibleslorsque les élèves de la région de l’Atlantique sont répartis entenant compte des facteurs de la province et de la langue. Nouspouvons alors former sept groupes d’élèves : les élèvesfrancophones du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosseet de l’Île-du-Prince-Édouard, et les élèves anglophones de cesmêmes provinces et de Terre-Neuve. Pour certains groupes,quelques différences seulement indiquent des scores plus élevéschez la cohorte de 1995. Pour d’autres groupes, un plus grandnombre de différences reflètent des scores plus élevés pour lacohorte de 1995, alors que, pour d’autres groupes, les différencesindiquent des scores plus élevés pour la cohorte de 1989. Deuxgroupes ont démontré des tendances positives nettement plusfortes que les autres groupes : les élèves francophones de l’Île-du-Prince-Édouard et l’ensemble des élèves de Terre-Neuve.Les comparaisons des cohortes de 1989 et de 1995 chez cesgroupes démontrent que, même dans une courte période de sixans, des changements relativement importants semblent être encours dans le vécu entrepreneurial des élèves et dans leursdispositions psychologiques (croyances et compétences) enversl’entrepreneuriat. Des changements positifs, mais plus modérés,sont observables également chez les élèves anglophones del’Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick. Chez lesélèves francophones du Nouveau-Brunswick, la tendance estplutôt vers le statu quo. Chez ces derniers, les seuls changements,à peine perceptibles sur le plan statistique, privilégient descontacts plus fréquents avec l’entrepreneuriat dans les écoles etla diffusion d’une image plus positive des provinces del’Atlantique dans les médias. Finalement, en Nouvelle-Écosse,autant pour les élèves anglophones que pour les élèvesfrancophones, on note une certaine inertie ou une tendance àréaliser des scores plus faibles chez les élèves de la cohorte de1995 que chez les élèves de la cohorte de 1989.

D’autres analyses se sont fixées pour objet de déterminerles facteurs qui sont les plus étroitement associés avec l’intentiondes élèves de devenir entrepreneurs. Les résultats indiquent quele vécu entrepreneurial des élèves (contacts des élèves avecl’entrepreneuriat) semble jouer un rôle important dans ledéveloppement des croyances favorables et des habiletésrelatives à l’entrepreneuriat. Il s’agit plus particulièrement desvariables du vécu entrepreneurial des élèves qui sont associéesà la qualité des contacts avec l’entrepreneuriat, par exemplel’éveil à l’entrepreneuriat par le réseau social, l’éveil à lacarrière d’entrepreneur par l’école et la fréquence avec laquelleles élèves ont entendu des personnes non propriétairesd’entreprise manifester le désir de se lancer en affaires.

Les meilleurs prédicteurs de l’intention des élèves sont deloin les facteurs reliés aux dispositions psychologiques(croyances et compétences) des élèves envers l’entrepreneuriat.Les variables les plus importantes associées aux croyances etaux compétences étaient le désir de s’engager dans des activitésayant trait au monde des affaires, le degré auquel les élèvesestiment posséder les caractéristiques personnelles souventobservées chez les entrepreneurs (confiance en soi, besoind’accomplissement, leadership, énergie), le sentimentd’efficacité personnelle à se lancer en affaires et lesconnaissances et les habiletés en entrepreneuriat.

Les résultats de l’étude confirment l’importance de planifieret d’implanter des stratégies d’intervention qui atteignent lespersonnes dans leur vécu si l’on veut avoir une influencepositive sur le développement de croyances et de compétencesrelatives à l’entrepreneuriat et sur l’intention de devenirentrepreneurs. Les résultats indiquent clairement la présenced’une forte relation entre, d’une part, la qualité et la quantité descontacts et des expériences avec l’entrepreneuriat et, d’autrepart, les croyances et les compétences relatives àl’entrepreneuriat. Il faut imprégner l’imaginaire des individuset des communautés de croyances entrepreneuriales qui reflètentl’espoir et les sentiments d’efficacité. Il faut qu’une massecritique de personnes et d’institutions croient que la région del’Atlantique possède les ressources humaines et matériellesnécessaires pour susciter non seulement de nombreusesinitiatives dans le monde des affaires, mais aussi pour exercerun leadership dans les domaines où l’Atlantique se sera dotéede l’expertise requise. Ces objectifs pourront se réaliser surtoutsi une masse critique de personnes croient à leur propre potentielhumain. ■

Références

Landry, R., Allard, R. et Essiembre, C. (1996a). L’intention dedevenir entrepreneur ou entrepreneure : une comparaison dedeux cohortes d’élèves de la 12eannée des provinces del’Atlantique. Moncton, NB : Groupe de recherche surl’entrepreneuriat, Centre de recherche et de développement enéducation, Université de Moncton. (suite à la page 14)

2info CRDE - décembre 1997 1314

ACTIVITÉS DU GROUPE DE RECHERCHE SUR LAVITALITÉ DE LA LANGUE ET DE LA CULTUREpar Rodrigue Landry et Réal Allard

Depuis 1985, nous avons réalisé des études dans le butd’analyser le vécu langagier et le développement bilingued’élèves d’écoles secondaires en fonction de la vitalitéethnolinguistique de leur communauté. Ces études ont étémenées dans chacune des dix provinces canadiennes et dansdeux des États-Unis d’Amérique, le Maine et la Louisiane. Parailleurs, nous avons effectué en 1994 une étude de fond auprèsd’un échantillon représentatif de 1 000 adultes francophones duNouveau-Brunswick. Ces études ont fait l’objet de plus dequarante publications et rapports de recherche.

Le présent rapport a pour objet d’exposer brièvementquelques résultats d’études récentes. Une première étude(Landry, Allard et Henry, 1996), menée auprès de plus de 500jeunes Louisianais, montre que même les jeunes Louisianaisqui sont issus d’une famille endogame francophone (le père etla mère sont de langue maternelle française) ont peu de contactsavec la langue française dans leur milieu social et utilisentrarement le français en famille. On comprend alors pourquoil’étude conclut que la plupart de ces jeunes, qui n’ont pasbénéficié d’une scolarisation en français ou d’une ambiancefamiliale française, ont ni l’identité ni les compétenceslangagières requises pour transmettre la langue française à laprochaine génération.

Dans une deuxième étude (Landry et Allard, 1997), nousavons analysé le vécu langagier et le développementpsycholangagier de jeunes francophones du Canada qui sontissus de familles soit exogames (l’un des parents est francophone,l’autre est anglophone), soit endogames (le père et la mère sontfrancophones), vivant dans des milieux où les francophonessont minoritaires. Au Canada, le taux d’assimilation des enfantsde couples exogames est très élevé et souvent supérieur à 90 %.Dans l’étude, nous avons formulé l’hypothèse que l’exogamieserait moins fortement reliée au développement psycholangieren français que l’effet combiné d’un vécu francophone avec aumoins un parent et une scolarisation en français (nous avonsappelé cette variable la francité familio-scolaire). Les résultatsdes analyses montrent que l’exogamie n’est pas la cause directed’un développement psycholangier très faible en français, maisplutôt un facteur catalyseur de celle-ci. Lorsqu’il y a un degréélevé de francité familio-scolaire, c’est-à-dire lorsque le parentfrancophone du couple exogame parle le français avec l’enfantet lorsque l’enfant est scolarisé en français, les jeunesfrancophones issus de mariages exogames sont très semblablesdans leur développement psycholangagier aux jeunesfrancophones issus de mariages endogames francophones.

Une troisième étude (Landry et Bourhis, 1997) est lapremière à établir empiriquement un lien entre le paysagelinguistique, constitué de l’affichage public et commercial, et

L’intention de devenir entrepreneurs : comparaison de deux cohortesd’élèves de la 12e année des provinces de l’Atlantique(suite de la page 13)

Landry, R., Allard, R. et Essiembre, C. (1996b). L’intention dedevenir entrepreneur ou entrepreneure : une comparaison dedeux cohortes d’élèves de la 12e année des provinces del’Atlantique : Rapport sommaire. Moncton, NB : Groupe derecherche sur l’entrepreneuriat, Centre de recherche et dedéveloppement en éducation, Université de Moncton.

Landry, R., Allard, R. et Essiembre, C. (1996c). The intention ofbecoming an entrepreneur: A comparison of two cohorts ofgrade 12 students in the Atlantic Provinces. Moncton, NB :Groupe de recherche sur l’entrepreneuriat, Centre de rechercheet de développement en éducation, Université de Moncton.

Landry, R., Allard, R. et Essiembre, C. (1996d). The intention ofbecoming an entrepreneur: A comparison of two cohorts ofgrade 12 students in the Atlantic Provinces: Summary report.Moncton, NB : Groupe de recherche sur l’entrepreneuriat, Centrede recherche et de développement en éducation, Université deMoncton.

Landry, R., Allard, R., McMillan, B. et Essiembre, C. (1992). Amacroscopic model of the social and psychological determinantsof entrepreneurial intent. In N. C. Churchill, S. Birley, W. D.Bygrave, D. F. Muzyka, C. Wahlbin et W. E. Wetzel Jr. (dir.),Frontiers of Entrepreneuriat Research 1992 (p. 591-605).Babson Park, MA : Center for Entrepreneurial Studies, BabsonCollege.

Landry, R., Allard, R., McMillan, B., Essiembre, C. et MacDonald,J. (1990a). L’intention de devenir entrepreneur ouentrepreneure. Une étude des facteurs sociaux et psychologiquesdéterminants dans l’intention de devenir entrepreneur ouentrepreneure chez les jeunes de la douzième année desprovinces Atlantiques. Moncton, NB : Université de Moncton,Faculté des sciences de l’éducation, Centre de recherche et dedéveloppement en éducation.

Landry, R., Allard, R., McMillan, B., Essiembre, C. et MacDonald,J. (1990b). The intention of becoming an entrepreneur: A Studyof the social and psychological factors determining grade twelvestudents’ intention of becoming entrepreneurs in AtlanticCanada. Sackville, NB : Mount Allison University, Departmentof Education, Projet Entrepreneuriat Project.

(suite à la page 15)

info CRDE - décembre 1997

Activités du groupe de recherche sur la vitalité de la langue et de la culture (VILEC)

14 15

(suite de la page 14)

la vitalité ethnolinguistique subjective, c’est-à-dire lesperceptions de la vitalité des communautés linguistiques encontact. Cette étude, effectuée auprès de jeunes francophonesdu Canada, conclut qu’il existe une forte relation entrel’expérience du français par l’intermédiaire de l’affichagecommercial et public et la vitalité attribuée au français dans larégion.

Deux publications (Allard, Landry et Bourhis, sous presse;Landry, Allard et Bourhis, sous presse) présentent les résultatsd’une étude subventionnée par le Conseil de recherche ensciences humaines du Canada que nous avons menée auprès dejeunes francophones et de jeunes anglophones de différentesrégions du Québec. Les régions ont été choisies en fonctiond’un continuum de vitalité ethnolinguistique francophone etanglophone. Les analyses ont été faites en fonction de troisniveaux de vitalité francophone et anglophone : forte, modéréeet faible. Les résultats ont montré que, même lorsque lesfrancophones ou les anglophones sont très minoritaires danscertaines régions du Québec, ils jouissent d’un appuiinstitutionnel considérable dans leur langue. C’est en partie cequi contribue au fait que leurs comportements langagiers nesont pas aussi imprégnés de la langue seconde que ceux, parexemple, des jeunes francophones vivant dans les provinces àmajorité anglophone et qui ne jouissent pas d’un fort supportinstitutionnel dans leur langue maternelle. L’étude montreaussi que les anglophones du Québec, malgré leur faible capitaldémographique global au Québec, se comportent davantagecomme des majoritaires que des minoritaires, même lorsqu’ilssont minoritaires dans certaines régions du Québec. Chez lesfrancophones du Québec, par contre, certains résultats illustrentle pouvoir d’attraction de la langue anglaise, dominante auxÉtats-Unis et au Canada, non seulement chez les francophonesqui sont minoritaires dans certaines régions du Québec, maisaussi chez ceux qui sont majoritaires dans d’autres régions ducette province.

Un chapitre intitulé French in New Brunswick (Allard etLandry, sous presse) paraîtra sous peu dans le livre Languagesin Canada. Publié par Cambridge University Press sous ladirection de John Edwards de l’université St. Francis-Xavier,en Nouvelle-Écosse, l’ouvrage comportera plus de 28 chapitresportant sur les langues au Canada. On y trouvera des chapitressur l’histoire et la législation en rapport avec les langues, ladémographie, le bilinguisme officiel, le multiculturalisme, lalangue dans l’éducation, l’immersion, les langues autochtones,le français, l’anglais et les langues ancestrales ainsi que deschapitres sur les langues dans chacune des provinces et dans lesterritoires du Canada.

Un deuxième chapitre rédigé récemment et intituléÉducation dans la francophonie minoritaire (Landry et Allard,sous presse) fera partie d’un collectif qui se veut un ouvrage deréférence sur la francophonie canadienne. Le livre, préparé

sous la direction de Joseph-Yvon Thériault de l’Universitéd’Ottawa, s’intitule Francophonies minoritaires auCanada : l’état des lieux. Il comprend sept sections qui traitentrespectivement des domaines suivants : la démographie,l’histoire, le social, l’économie, le politique, l’éducation et lalangue, et la culture. Chaque section comprend un articlesynthèse et trois articles qui traitent des réalités régionales del’Acadie, de l’Ontario et de l’Ouest. Le chapitre que nous avonspréparé est le chapitre synthèse de la section sur l’éducation etla langue.

Une étude toute récente vise la préparation d’un profilsociolangagier des élèves francophones des écoles secondairesacadiennes de la Nouvelle-Écosse. Les rapports de rechercheque nous préparons actuellement font état de l’analyse de cesdonnées et de la comparaison de celles-ci avec celles que nousavons recueillies en 1985. Enfin, l’étude effectuée en 1985auprès d’élèves francophones du Nouveau-Brunswick et del’Île-du-Prince-Édouard a été reprise et des rapports de recherchesont en préparation. ■

Références

Allard, R., Landry, R. et Bourhis, R. (sous presse). La dispositioncognitivo-affective sur le plan ethnolangagier d’élèvesfrancophones et anglophones du Québec. In Budach, G. et Erfurt,J. (dir.). Identité franco-canadienne et société civile québécoise.Leipzig: Leipziger Universitätsverlag.

Allard, R. et Landry, R. (sous presse). French in New Brunswick.In Edwards, J. (dir.). Languages in Canada. Cambridge, UK:Cambridge University Press.

Landry, R. et Allard, R. (1997). L’exogamie et le maintien dedeux langues et de deux cultures : le rôle de la francité familio-scolaire. Revue des sciences de l’éducation, 23, 561-592.

Landry, R., Allard, R. et Bourhis, R. (sous presse). Profilssociolangagiers des jeunes francophones et anglophones duQuébec en fonction de la vitalité des communautés linguistiques.In Budach, G. et Erfurt, J. (dir.). Identité franco-canadienne etsociété civile québécoise. Leipzig: Leipziger Universitätsverlag.

Landry, R. et Allard, R. (sous presse). Éducation dans lafrancophonie minoritaire. In J. Y. Thériault (dir.). Francophoniesminoritaires au Canada : l’état des lieux.

Landry, R., Allard, R. et Henry, J. (1996). French in SouthLouisiana: Towards language loss. Journal of Multilingual andMulticultural Development, 17, 442-468.

Landry, R. et Bourhis, R. Y. (1997). Linguistic landscape andethnolinguistic vitality: An empirical study. Journal of Languageand Social Psychology, 18, 23-49.

2info CRDE - décembre 1997 1516

ACTIVITÉS DU GROUPE DE RECHERCHE SUR LAPERSONNALITÉ PROFESSIONNELLE EN ÉDUCATION(GREPPE)

(suite à la page 17)

par Richard Desjardins, responsable du GREPPEEEEE l’approche à adopter à l’égard des stagesde formation. Afin d’offrir aux stagiairesune formation comprise et intégrée, laFaculté a senti le besoin de se rapprocherdu corps enseignant. Cette recherchepourra atteindre plusieurs résultats : uneformation mieux intégrée pour lesstagiaires; une congruence plus grandeentre les cours universitaires et laformation sur le terrain; une clarificationet une valorisation du rôle desenseignantes et des enseignantscoopérants qui reçoivent des stagiaires.La revue des écrits révélait uneproblématique : les enseignantes et lesenseignants responsables de stagiairesformulent un souhait récurrentd’autonomie et de responsabilisation dansce rôle, à condition de travailler enpartenariat dans l’exercice de cettefonction.

À l’automne 1996, nous avonsrencontré deux groupes (du Nord et duSud de la province) d’une vingtained’enseignantes et d’enseignants qui ontreçu des stagiaires au cours des cinqdernières années. En employant laméthode d’entrevue semi-structurée eten suivant une démarche de recherchequalitative, nous avons dégagé les aspectsqui définissent ce rôle et ces attentesselon ces deux groupes. Il en est ressortidifférentes catégories grâce auxquellesnous avons pu regrouper les réflexionsrecueillies. Ces catégories sont : lesbénéfices retirés, la formation préalabledes stagiaires avant le stage, les conflitsinterpersonnels, les modalitésd’organisation du stage, le rôle del’enseignante ou de l’enseignantresponsable de stage, les autressuggestions n’ayant pu être classées dansles catégories établies. Lesrecommandations du groupe de rechercheinsistent sur le concertation entre lesdifférents partenaires tout au long ducheminement de la formation desstagiaires.

La situation contextuelle de notregroupe de recherche

À la Faculté des sciences del’éducation de l’Université de Moncton,la formation s’articule autour d’unepédagogie actualisante qui cherche às’adapter aux caractéristiquesindividuelles de chaque apprenante ouapprenant et qui vise à actualiser le pleinpotentiel de chacun. Dans cette démarchepédagogique, l’actualisation del’apprenante et de l’apprenant exige del’enseignante ou de l’enseignant, desstagiaires et de tout autre membre dupersonnel en éducation qu’ils actualisentaussi le plein potentiel de leur personnalitéprofessionnelle tant sur le plan de leurssavoirs, de leurs savoir-faire que de leurssavoir-être. Selon la démarcheconceptuelle de notre groupe derecherche, la personnalitéprofessionnelle renvoie essentiellementaux connaissances, aux habiletés et auxattitudes relatives aux savoir-êtreprofessionnels en éducation.

L’objectif général du groupe derecherche

L’objectif principal de notre groupede recherche est de faciliter l’intégrationdes connaissances, des habiletés et desattitudes relatives aux savoir-être propresà la personnalité professionnelle.

Les axes de notre démarche

Nous articulons notre démarcheautour des trois axes suivants : 1) Décrireles connaissances, les habiletés et lesattitudes associées aux savoir-êtreprofessionnels en éducation.2) Opérationnaliser les concepts relatifsà l’ensemble de ces composantes propresà la personnalité professionnelle.3) Déterminer et développer des

approches et des processus, dont unmodèle opérationnel d’analyse réflexivede la pratique pédagogique, quipermettraient aux stagiaires enenseignement, aux enseignantes et auxenseignants et à tout membre du personnelen éducation d’intégrer l’ensemble deces savoirs dans leur personnalitéprofessionnelle. Il s’agit, entre autres, defaire des liens opérationnels entre lescomposantes de la personnalitéprofessionnelle souhaitées et le coupleenseignement/apprentissage dans uneperspective de pédagogie actualisante.

Recherches et développement en cours

1. La perception du rôle et des attentesauprès des responsables de stage(enseignantes et enseignantscoopérants) qui reçoivent desstagiaires

Trois membres du GREPPE (NoëllaBourgeois-Bouchard, Léonard Goguenet Richard Desjardins) ont entrepris, leprintemps dernier, une rechercheconjointe avec l’AEFNB (Associationdes enseignantes et des enseignantsfrancophones du Nouveau-Brunswick)sur la perception du rôle et des attentesauprès des responsables de stage(enseignantes et enseignants coopérants)qui reçoivent des stagiaires. Deuxenseignantes de la région, GloriaRobichaud et Jocelyne Leblanc-Boudreau, se sont jointes à l’équipe derecherche afin de permettre le plus grandréalisme possible par l’apport de leurvécu sur le terrain. Réno Thériault, del’AEFNB, assure le partenariat avec cetorganisme.

Depuis quelques années, la Facultédes sciences de l’éducation a repensé etmis à jour ses programmes de formation.Cette révision a changé quelque peu

info CRDE - décembre 199716 17

Activités du groupe de recherche sur la personnalité professionnelle enéducation (GREPPE)

2. Création d’un groupe d’entraideprofessionnelle par les pairs

Dans le contexte des changementssociaux et pédagogiques majeurs quis’annoncent et s’actualisent dans lesécoles, plusieurs enseignantes etenseignants vivent des situationsdifficiles en salle de classe. On sait quedes groupes d’entraide professionnellepermettent à des personnes qui partagentdes défis semblables dans leur milieu detravail de valider des solutions pouraméliorer le milieu de la salle de classe.Un groupe de trois personnes issues duGREPPE, Noëlla Bourgeois-Bouchard,Léonard Goguen et Richard Desjardins,un représentant de l’AEFNB, GillesCormier, et un représentant de districtscolaire, Robert Thériault, se sontrencontrés à quelques occasions àl’automne pour étudier les différentsparamètres à respecter pour mettre surpied un groupe d’entraide. Nous avonsdiscuté des objectifs d’un tel groupe, duprocessus à suivre pour constituer ungroupe d’entraide et du rôle et du choixde l’animateur ou de l’animatrice dugroupe. En janvier 1997, un premiergroupe a été constitué dans le Nord de laprovince. Il a été animé par GillesCormier, conseiller professionnel àl’AEFNB. Le GREPPE suit et analyse ladémarche de ce groupe d’entraide etessaiera d’en dégager les constantes,lesquelles pourraient servir à faciliter lamise sur pied d’autres groupes.

3. Analyse des bilans de fin de stagedes stagiaires

L’objectif de la recherche effectuéepar Richard Desjardins est d’analyser lesbilans de fin de stage des stagiaires lorsdes stages de pratique d’enseignement.Pour ce faire, les stagiaires sont invités às’inspirer du Modèle d’analyse réflexivede la pratique pédagogique de RichardDesjardins (1995). Ce type d’analyseincite les stagiaires à effectuer unesynthèse intégrée de leurs apprentissages

en faisant une analyse réfléchie de leuragir professionnel à la suite d’uneobservation rigoureuse de leur action.Cette recherche réalisée, nous serons enmesure de constater :

• quelles observations les stagiairesprivilégient et à quelles fréquences :c’est le quoi, l’où et le quand d’unedescription rigoureuse;

• quelles analyses font les stagiaires àpartir de ces observations : c’est lecomment, c’est-à-dire lasignification de ces observations etla détermination des forces et desfaiblesses de leur pratiquepédagogique;

• quelles synthèses intégrées lesstagiaires en tirent : ce sont lesconclusions ou les décisionspédagogiques que les stagiairesretiennent pour retourner à l’action.

Cette analyse des bilans de fin destage permettra de préciser les aspects ducouple enseignement-apprentissage queretiennent les stagiaires. De plus, nouscomparerons l’analyse des bilans de finde stage par groupe de stagiaires afind’en étudier l’évolution par cohorte enentre cohortes de stagiaires.

Pendant l’année 1996-1997, nousavons analysé les bilans de fin de stagedes stagiaires du groupe 5902. Cetteanalyse a permis de concevoir et deconsolider notre méthode de recherche etd’analyse de contenu à partir du Modèled’analyse réflexive de la pratiquepédagogique de Richard Desjardins(1995). Les groupes qui ont été étudiéssont les suivants :

• groupe 2902, stage effectué en 2e

année, en mai 1996;

• groupe 5912, stage effectué en 2e

année du programme A de deux ans,en février 1996;

• bilans de fin de stage 5912 effectuéen 1996-1997, dont l’analyse est encours.

En conclusion, il y aurait lieud’examiner les liens possibles desanalyses de bilans de fin de stage avec lescours « théoriques » au programme etcommuniquer cette étude auxprofesseures et aux professeurs de laFaculté pour qu’ils en tiennent comptedans la mesure du possible dans leurenseignement.

4. Participation au comité pour la miseen place d’un réseau d’écoles,enseignantes et enseignants associés(comité mis sur pied par le Servicedes stages)

Le mandat de ce comité, proposé parle service des stages, est d’étudier, enétroite collaboration avec l’ensemble desintervenantes et des intervenantsconcernés (c’est-à-dire l’AEFNB, leMÉNB, les intervenantes et lesintervenants scolaires), la possibilitéd’implanter un réseau d’écoles etd’enseignantes et d’enseignants associésafin d’améliorer la qualité del’encadrement pédagogique offert par lesenseignantes et les enseignantsresponsables de stage. Ce comité pourraitégalement se pencher sur les moyens àmettre de l’avant pour valoriserl’important travail de formation effectuépar les responsables de stages.

D’autres membres du groupeétudient actuellement la possibilité deréaliser d’autres recherches et desdéveloppements directement reliés auGREPPE; il serait prématuré d’en décrireles contenus maintenant. ■

(suite de la page 16)

2info CRDE - décembre 1997 1718

Le renforcement mutuel de la musique et de la langue seconde parl’incorporation de l’éducation musicale à la classe de langue seconde

par Anne Lowe

Sommaire de la thèse de doctorat en Éducation musicale de Anne Lowe, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation.Cette thèse fut déposée en août 1995 à la University of Illinois.

Le but de l’étude est d’examiner l’effet de l’incorporationde la musique au programme du français langue seconde surl’apprentissage du français et de la musique. Basée sur lessimilitudes existant entre les principes des deux matières et leprocessus mental auquel elles font appel, notre hypothèse estque l’intégration de la musique et du français aura un effetpositif sur l’apprentissage de l’un et de l’autres.

Les sujets de cette étude sont les élèves de deux classes dela 2e année en immersion française d’une école de la région deMoncton au Nouveau-Brunswick. Un programme de musique,contenant 40 leçons quotidiennes de 15 minutes chacune, a étédéveloppé où la musique est totalement intégrée au curriculumde langue seconde. Les cours de musique sont enseignés par latitulaire de classe qui seule peut assurer les cours quotidiens oùla musique est totalement incorporée à la journée scolaire. Legroupe expérimental (n = 28) reçoit les cours quotidiens demusique intégrés au curriculum de français langue secondepour une période de 8 semaines tandis que le groupe contrôle

(n = 27) fait l’apprentissage du français langue seconde par lesméthodes traditionnelles orales-visuelles et de la musiqueenseignée par la spécialiste pour une période de 30 minutes parsemaine.

Des prétests et post-tests ont été administrés aux sujetsmesurant en français: la prononciation, la grammaire orale, lacompréhension et le vocabulaire et en musique: la formation etla reconnaissance des patrons mélodiques-rythmiques et laforme. Les mesures des variables dépendantes étaient des testscritériés portant sur la matière enseignée durant la période del’étude. Le rendement académique a aussi été mesuré et considérécomme une variable pouvant avoir un effet sur l’apprentissagede la musique et de la langue.

Les données ont été analysées au moyen d’analysesANOVA et ANCOVA. Les résultats ont démontré un rendementsupérieur du groupe expérimental en musique (2 tests), engrammaire orale et en compréhension en lecture. ■

SOMMAIRES DE THÈSES DE DOCTORAT ET DETHÈSES DE MAÎTRISECe numéro de l’info CRDE présente, de façon intégrale, les sommaires des thèses de doctorat de 1994, 1995, 1996 et début1997 de professeures de la Faculté des science de l'éducation et les sommaires des thèses de maîtrise de membres étudiants duCRDE. Il s’agit de quatre sommaires tirés des thèses de doctorat de Anne Lowe, Claire IsaBelle, Claire Lapointe et SylvieBlain ainsi que de cinq sommaires résumant les thèses de maîtrise de Odile Haché Roussel, Nancy Vézina, Jacques Guimond,Anne-Marie Dionne et Louise Beaulieu.

Variations culturelles dans l’appropriation du micro-ordinateur en milieuscolaire

par Claire IsaBelle

Sommaire de la thèse de doctorat en sciences de la communication, de Claire IsaBelle, professeure à la Faculté des sciences

de l’éducation. Cette thèse fut déposée en septembre 1994 àl’Université de Montréal.

Cette étude est multiple. D’une part, elle expose un cadrethéorique dans lequel des théories provenant de différentschamps d’étude sont mises en parallèle pour finalement secompléter. Elle est donc au carrefour des préoccupations de

théoriciens venant de milieux aussi divers que la communication,la psychologie, l’anthropologie, la technologie éducative etl’ethnographie (Bertrand (1989), Carey (1989), Hall (1980),Malinowski (1968), Maranda (1985), Piaget, (1967), Proulx,(1988), Turkle (1986), Ravault (1993)). D’autre part, laproblématique de l’inadaptation des technologies decommunication aux réalités culturelles des enfants de milieu

(suite à la page 19)

info CRDE - décembre 199718 19

traditionnel (Murray-Lasso, 1989 etCarnew et Clark, 1985), soulève toujoursde difficiles questions.

Cette recherche-action inter-culturelle porte sur l’appropriation/non-appropriation du micro-ordinateur pardes enfants de 10 à 12 ans et des adultesde deux milieux scolaires distincts: euro-québécois et amérindien. Les deux écolessélectionnées sont une école du sud-ouestde Montréal et l’école Wapoc deManawan dans la région de la Haute-Mauricie. D’emblée, elle nous renvoieau-delà du moment présent; elle rappellel’aboutissement de deux histoires etsurtout la confrontation entre les porteursde ces cultures. Elle met en scène deuxcultures avec leurs rapports de forcessocioculturelles, économiques ethistoriques. En optant pour uneparticipation complète, j’ai influencé lesmilieux dans lesquels j’ai interagi et jerapporte les résultats à partir de ma visioncolorée par mes croyances et mon vécu.À ce sujet, Kloos (1988) souligne quel’essence des écrits ethnographiques nese situe plus dans la vieille démarcationentre subjectif et objectif mais dans ladistinction entre la “crédibilité” etl’“incrédibilité” des informationsrécoltées. Alors, devant les contraintessocioculturelles et méthodologiquesrencontrées, j’ai choisi d’exposer meschoix afin de donner la possibilité auxlecteurs de découvrir la façon dont les

Variations culturelles dans l’appropriation du micro-ordinateur en milieu scolaire(suite de la page 18)

informations ont été construites.

La pertinence des donnéesethnographiques qualitatives etquantitatives révèle l’importance d’uneétude qui explore les deux niveaux d’unesociété: micro et macro. Au niveau micro,les divers exercices de sollicitation quiont été conçues dans le cadre de cetterecherche, ont permis de mettre au jourles représentations des enfants à l’égarddu micro-ordinateur. Les contextes socio-culturels et économiques différents desdeux milieux sélectionnés ont suscité denombreuses représentations du micro-ordinateur chez les deux groupesd’enfants. Si la majorité des jeunes desdeux groupes perçoit des dimensionspragmatiques et symboliques du micro-ordinateur, les applications qu’ils y voientsont souvent différentes. Ces donnéesconcrètes et dynamiques reflètent uneappropriation de l’appareil informatiquepar tous les enfants. Les représentationsdes enfants euro-québécois évoquent uneappropriation de l’appareil qui semblefaire sens avec leurs valeurs. Si certainesreprésentations indiquent que des enfantsatikamekws ont perçu le micro-ordinateurcomme un outil pouvant s’intégrer defaçon active à leur mode de vie, d’autressemblent se représenter l’appareil commeun outil pouvant valoriser leur culturemais plutôt de façon passive. Encomplément, le niveau macro de cetteétude interculturelle, dévoile toute

l’emprise sociohistorique d’une sociétésur l’autre. Les observations et lestémoignages des adultes recueillispermettent de “contextualiser” lesrésultats. Les entrevues avec desdirections d’écoles amérindienneslaissent entendre qu’ils choisissentd’initier leurs enfants à l’informatiquepour acquérir un certain savoir et pourgarder un rapport de force avec cetteculture dite privilégiée. La machinesemble devenir la panacée à leurs conflitssocioculturels et économiques, ce quisuggère une certaine appropriation decelle-ci; philosophie qui ne rejoint pascelles des Amérindiens traditionalistes.

Si le micro-ordinateur ne représentepas la source des conflits culturelsamérindiens, il symbolise toutefois, tantpour les jeunes que pour les adultesatikamekws, un objet de prédilectionpouvant sauvegarder une partie de leurculture, stimuler leur identité culturelleet renforcer leur pouvoir à l’égard de laculture dominante. Ces donnéescorroborent les thèses de communicationde Hall (1980) et de Ravault (1993)concernant la participation du récepteurdans le décodage d’un message et savolonté d’acquérir et de négocier cesinformations pour défendre sa cause. Àl’instar de la théorie de la réception active,la relation complexe et ambiguë entrel’observatrice et les observés setransforme respectivement en observéeet observateurs. ■

Perception et attentes des enseignants du Nouveau-Brunswick face au rôledu directeur d’école

par Odile Haché Roussel

Sommaire de la thèse de maîtrise en sciences de l’éducation, mention administration scolaire, de Odile Haché Roussel. Cettethèse fut déposée en juin 1994 à l’Université de Moncton.

L’objectif de cette enquête analytique était de déterminers’il existait une différence significative entre la perception etles attentes des enseignants francophones des districts scolaires07 et 09 du Nouveau-Brunswick, face au rôle du directeurd’école. Pour atteindre ce but général, plusieurs objectifsparticuliers ont été développés.

La recension des écrits traitée au chapitre II a permis, dansun premier temps, de mieux comprendre, via la théorie des rôlesde Katz et Kahn (1966), la complexité des facteurs pouvantexpliquer les comportements des individus à l’intérieur d’uneorganisation. Elle aura aussi permis, dans un deuxième temps,de passer en revue plusieurs recherches traitant du rôle du

(suite à la page 20)

2info CRDE - décembre 1997 1920

directeur d’école et ainsi d’approfondirnos connaissances sur le sujet.

Pour atteindre les objectifs visés ci-dessus, deux cent quatre-vingt-treize(293) questionnaires ont été expédiés àun échantillon d’enseignants des districtsscolaires 07 de Bathurst et 09 de Tracadie.Parmi ces derniers, deux cent cinq (205),soit 70 %, ont été dûment remplis etretournés à l’expéridtrice.

Suite à l’analyse des résultatsobtenus, il a été trouvé qu’il existe bienune différence significative entre laperception et les attentes du personneléducatif à l’étude face au rôle du directeurd’école. En effet, pour chacun des neufdomaines de la gestion scolaire étudiés,les enseignants souhaiteraient que leur

Perception et attentes des enseignants du Nouveau-Brunswick face au rôledu directeur d’école(suite de la page 19)

directeur y accorde une importance plusgrande que ce qu’ils perçoiventprésentement dans les écoles.

Il fut aussi vérifié si certainescaractéristiques personnelles etorganisationnelles pouvaient influencerle degré de perception des enseignantsdu rôle tenu et attendu par leur directeur.Les résultats montrent que cette influencen’est que partielle. Les niveauxd’enseignement dans lesquels oeuvre lepersonnel éducatif à l’étude ainsi que lesexe de ce dernier sont les variables quiont le plus influencé ces deuxreprésentations du rôle tenu par ledirecteur d’école.

Lorsque furent comparées laperception et les attentes des enseignants

pour chacune des cent trente (130)activités découlant de la responsabilitédu directeur d’école, il apparut que centquatorze (114) de ces dernièresprésentaient des différencessignificatives. Encore une fois, c’est ducôté du rôle attendu que les scores ont étéles plus élevés.

Suite à ces résultats, plusieursrecommandations ont été formulées.Grosso modo, nous recommandionsqu’un mécanisme soit mis en marcheafin de s’assurer, et ce sur une baserégulière, d’une meilleure connaissancedes perceptions et des attentes desdifférents intervenants scolaires. Ce n’estqu’à la lumière de ces dernières qu’il serapossible d’arriver à un concensus dansnotre façon de concevoir le rôle dudirecteur d’école. ■

Le développement de la partition en nombre pairs et impairs chez lesjeunes enfants

par Nancy Vézina

Sommaire de la thèse de maîtrise en sciences de l’éducation, mention enseignement, de Nancy Vézina. Cette thèse fut déposéeen octobre 1994 à l’Université de Moncton.

La présente recherche visait à identifier et à analyser lesdifférents procédés employés par des jeunes de deuxième ettroisième années, lors de problèmes nécessitant l’applicationde la partition. Les questions initiales de cette étude portaientsur la comparaison entre la partition d’une surface en nombrespairs et celle en nombres impairs, le niveau de difficulté desdifférents problèmes et l’influence de certains procédés et de laséquence des problèmes.

Les 32 jeunes de l’échantillon, 16 de deuxième année et 16de troisième année, ont été rencontrés individuellement. Lesentrevues, inspirées du modèle mis au point par Piaget,comportaient 14 tâches portant sur la partition de quantitéscontinues. Afin de pouvoir examiner certains phénomènesd’influence, les 14 problèmes de l’expérimentation ont étérépartis selon quatre séquences différentes. De cette façon, les

nombres pairs, les nombres impairs ainsi que les formesgéométriques alternaient.

L’analyse des données a permis d’identifier 10 procédésqui semblent jouer un rôle important dans la résolution deproblèmes portant sur la partition de quantités continues. Certainsprocédés sont plus appropriés pour la partition en nombrespairs, tandis que d’autres le sont davantage pour la partition ennombres impairs. De façon générale, la partition en nombresimpairs a paru plus difficile pour les jeunes de l’étude. De plus,la partition du cercle a également semblé plus complexe quecelle du rectangle.

Finalement, l’ordre dans lequel les problèmes sont proposésaux jeunes présente un aspect intéressant, puisque certainsphénomènes d’influence ont été observés. ■

info CRDE - décembre 199721

Développement et validation d’une mesure du modèle psycho-éducatif deBrendtro en motivation auprès d’une population adolescente

par Jacques Guimond

Sommaire de la thèse de maîtrise en sciences de l’éducation, mention psychologie éducationnelle, de Jacques Guimond. Cettethèse fut déposée en avril 1995 à l’Université de Moncton.

Le but du projet de recherche était de construire et devalider un instrument susceptible de mesurer la motivationscolaire à partir des variables proposées par Brendtro, Bockernet Brokenleg (1990). Selon ce modèle psycho-éducatif, inspirépar les traditions autochtones, la variable fondamentale dans unprocessus de développement personnel c’est l’appartenance;une fois établie, elle permet l’acquisition de la compétence etcette dernière favorise à son tour l’essor de l’autonomie.L’individu qui possède ces sentiments est ensuite capabled’altruisme.

L’Inventaire des caractéristiques personnelles (ICP) futconstruit à partir de 84 énoncés basés sur des qualificatifsproposés par Brendtro, Bockern et Brokenleg (1990) et rédigéspar l’auteur. Ces quatre-vingt-quatre énoncés furent ensuitecondensés en quarante-quatre énoncés pour utilisation dansl’Inventaire de motivation (IM) préparé à l’intention desenseignants. Ces énoncés furent examinés par des juges-expertset ils furent ensuite raffinés. Quarante-deux classes d’étudiantsfrancophones du secondaire premier cycle des écoles duNouveau-Brunswick furent sélectionnés au hasard et reçurentles trousses d’administration. Les enseignants reçurent pourdirective d’administrer l’ICP à l’ensemble de leur classe et d’ychoisir les cinq élèves les plus motivés et adaptés et les cinqélèves les plus démotivés et mésadaptés et de remplir lesformulaires de l’IM.

Au premier examen des données, il fut constaté qu’il yavait des différences importantes dues à la variable sexe.D’autre part, l’analyse en facteurs n’a pu appuyer de manièreconvaincante le modèle proposé par Brendtro et sescollaborateurs. Les données furent donc traitées à partir de lafactorisation obtenue aux analyses de telle façon à produiredeux formules (garçons et filles) de l’ICP et de l’IM.

Les instruments finaux ainsi conçus avaient donc l’avantaged’être fidèles; il semble assez clair qu’ils réussissaient àdiscriminer entre les élèves motivés et les non motivés. Lavalidité concourante entre l’IM et l’ICP étant très faible, ilpouvait donc être difficile de préciser clairement quelles étaientles variables mesurées par ces deux instruments. Les garçonssemblaient récolter des scores plus élevés aux variables négativesalors que les filles semblaient produire des scoresproportionnellement plus élevés que les garçons aux échelles« positif ». Les variables « niveau académique » et « âge »semblaient avoir peu d’effet sur les données. Par contre, lesvariables indépendantes « motivé - non motivé », « joursd’absences », « discipline », « doublé - pas doublé » et« rendement académique » accusaient des différencessignificatives intéressantes. ■

Une grille d’analyse de la culture organisationnelle intégrant le genre : lecas de professeures à l’Université Laval

par Claire Lapointe

Sommaire de la thèse de doctorat en sciences de l’éducation, de Claire Lapointe, professeure à la Faculté des sciences del’éducation. Cette thèse fut déposée en mai 1995 à l’Université Laval.

Cette recherche a pour objectif général de contribuer auxconnaissances relatives à la gestion des ressources humainesféminines dans les organisations traditionnellement masculines.Plus spécifiquement, nous avons voulu identifier les aspectsparticuliers de l’expérience « au travail » des professeures-chercheuses, ainsi que les changements qu’amorce leur entréeen plus grand nombre dans les universités québécoises.

En effet, malgré les transformations observées dansl’organisation et la culture du travail à la suite de l’importante

féminisation de la main-d’oeuvre canadienne, et les conclusionsapportées lors de recherches ayant analysé le rapport desfemmes au travail, on constate l’absence d’études en gestiondes ressources humaines qui s’intéressent à cette problématique.

La cadre théorique que nous avons retenu afin de réalisercette recherche est celui de la culture organisationnelle. Ayanttoutefois constaté l’absence d’une grille d’analyse de la cultureorganisationnelle qui intègre le concept de genre et l’étude desrapports sociaux de sexe, nous avons défini notre objectif

(suite à la page 22)

2info CRDE - décembre 199722

Une grille d’analyse de la culture organisationnelle intégrant le genre : lecas de professeures à l’Université Laval

spécifique comme étant la constructiond’une telle grille. Une enquête de typeethnographique a été menée auprès detrente-cinq (35) professeures-chercheuses représentant onze (11)facultés ou écoles et dix-huit (18)départements ou unités de l’UniversitéLaval.

L’analyse des données obtenuesrévèle l’existence de plusieurs culturesau sein de l’organisation universitaireétudiée. Les principales sont: la cultureinstitutionnelle ou managériale, quicorrespond au discours officiel de ladirection; la culture professorale, c’est-à-dire celle préconisée par les collèguesenseignants au niveau du département ou

de l’unité; la sous-culture professionnelle,qui est liée à la discipline scientifiqueelle-même; et finalement, ce que nousavons appelé la contre-culture desprofesseures-chercheuses.

Les contradictions entre cesdifférentes cultures provoquent un stresscertain pour les professeures-chercheuses, ce qui nuit à leur succèspsychologique et professionnel ainsi qu’àl’efficacité du programme d’accès àl’égalité. Il apparaît également que,malgré les efforts réalisés en ce qui a traità l’accès à l’égalité pour les femmes ausein du corps professoral, il existe toujoursune certaine discrimination sexuelle dans

l’organisation universitaire. Cettediscrimination peut être qualifiée desystémique car elle est cachée à l’intérieurdu système d’évaluation des méritesappliqué dans ce milieu.

L’éclairage qu’apportent les résultatsde notre recherche sur les aspectsparticuliers de l’expérience desprofesseures-chercheuses devraitpermettre aux gestionnaires desressources humaines d’orienter demanière plus efficace les modalités desoutien prévues dans la mise enapplication de programmes d’accès àl’égalité pour les professeures-chercheuses. ■

(suite de la page 21)

Sollicitation de fonds pour la promotion d’écoles francophonessecondaires deuxième cycle du Nouveau-Brunswick

par Anne-Marie Dionne

Sommaire de la thèse de maîtrise en sciences de l’éducation, mention administration scolaire, de Anne-Marie Dionne. Cettethèse fut déposée en mai 1996 à l’Université de Moncton.

La sollicitation de fonds est une pratique courante dans lesécoles francophones secondaires deuxième cycle du Nouveau-Brunswick. Cette source de revenu permet de maintenir certainsprogrammes éducatifs qui, autrement, seraient portés àdisparaître. Cette recherche vise à connaître les méthodes desollicitation de fonds employées par ces écoles.

Un questionnaire fut administré auprès des directionsd’écoles et autres personnes impliquées dans la sollicitation defonds dans les écoles concernées. Cet instrument de recherchea permis de recueillir des informations sur les activités desollicitation de fonds pratiquées, les buts et objectifs visés ainsique les croyances et les attitudes des répondants envers cettepratique.

L’analyse des résultats démontre que les écoles mettent enpratique une diversité d’activités afin de recueillir des fonds.Les objectifs visés sont également variés mais il est possible decroire que les sommes d’argent recueillies sont utilisées à bon

escient, c’est-à-dire, pour maintenir la qualité dans certainsservices éducatifs. Bien que la sollicitation de fonds soit undomaine qui requiert beaucoup d’investissement en temps et enénergie humaine, les répondants se montrent satisfaits desrésultats qu’ils obtiennent. Toutefois, une forte majoritésouhaiterait avoir un guide comme outil de référence.Contrairement à ce que proposent plusieurs auteurs, lesrépondants ne croient pas que la sollicitation de fonds valorisel’image de l’école dans la société.

Cette étude préliminaire portant sur la sollicitation defonds faite par les écoles francophones secondaires deuxièmecycle du Nouveau-Brunswick permet de constater le besoin decréer un guide pour soutenir les intervenants dans leursdémarches de sollicitation de fonds. Les informations recueilliespourraient servir d’éléments de base pour la création d’un teloutil. La documentation obtenue par la recension des écrits surle sujet pourrait servir de complément à un tel ouvrage. ■

info CRDE - décembre 199723

L’impact de la rétroaction verbale des pairs sur l’amélioration descompositions des élèves de 5e année en immersion française

par Sylvie Blain

Sommaire de la thèse de doctorat en sciences de l’éducation, mention didactique, de Sylvie Blain, professeure à la Faculté dessciences de l’éducation. Cette thèse fut déposée en janvier 1997 à l’Université de Montréal.

Cette recherche-action a comme objectif principal detrouver une solution didactique à l’épineux problème deslacunes chez les élèves d’immersion française en ce qui a traità leur production écrite en L2 (Harley, 1984; Swain, 1991;Vignola et Wesche, 1991). Un autre objectif inhérent à cetteétude est de combler le manque de données empiriques dans ledomaine de la rétroaction verbale des pairs chez les scripteursenfants en L2 (Ammon, 1985; Samway, 1987; Urzua, 1987),ainsi que l’absence de l’évaluation des textes transformés suiteà l’interaction des pairs (Sperling, 1996). La démarched’investigation de cette recherche-action est le développementcontrôlé d’outil pédagogique. Cet outil pédagogique consisteen rencontres (groupes de révision rédactionnelle) entre pairsqui se donnent du feedback sur les textes qu’ils ont écritindividuellement.

Particulièrement, nous nous sommes demandé si, chez lesélèves de 5e année en immersion française, la rétroactionverbale des pairs se retrouve sous forme de révisions dans lesversions subséquentes de leur texte. Nous avons égalementvérifié si les révisions (suscitées ou non par les pairs) améliorentla qualité de l’écriture des premiers brouillons et des copiesfinales de trois compositions écrites par 35 sujets (parmilesquels se retrouvaient les huit scripteurs forts-faibles).Finalement, nous avons examiné si les effets étaient les mêmespour les scripteurs forts ou faibles.

À la suite de la classification des interactions et desrévisions de deux groupes de quatre élèves (deux scripteursforts et deux moins habiles dans chaque groupe qui se sontrencontrés deux fois chacun), nous avons constaté que 55 %des suggestions des pairs se retrouvent sous forme de révisionsdans les brouillons subséquents. Dix-sept pourcent des

suggestions n’ont mené à aucun changement puisqu’il s’agissaitd’évaluations positives. Seulement 28 % des commentaires ontété ignorés par les scripteurs.

Selon les tests-T, la moyenne du nombre de mots, du scoreholistique et du score analytique cumulatif démontre uneaugmentation significative de la qualité de l’écriture entre lapremière et la dernière version des trois compositions. L’analysede variance de mesures répétées ANOVA révèle une différencesignificative entre les copies finales des trois compositionspour le nombre de mots et le score analytique cumulatifseulement.

Finalement, l’examen de la qualité de l’écriture chez lesscripteurs forts et faibles ne révèle pas de différences marquantes.Ces deux types de scripteurs interagissent également de manièresemblable. Les seules différences notables entre scripteursfaibles et forts se situent sur le plan du nombre et du type derévisions de fond effectués. En effet, nous avons remarqué queles scripteurs forts ont effectué un plus grand nombre derévisions que leurs pairs moins habiles. Le type de révisionsétait également beaucoup plus diversifié avec, entre autres, unplus grand nombre de retraits d’information.

Les résultats de cette recherche laissent donc supposer que,dans le contexte de l’immersion française, les enseignantes de5e année peuvent mettre à contribution les groupes de révisionrédactionnelle qui apportent au scripteur des points de vuemultiples sur la qualité de sa composition. Ces résultats soulèventégalement un grand nombre de questions en ce qui a trait, entreautres, aux motivations des scripteurs à intégrer ou non lessuggestions de leurs pairs. ■

L’évaluation d’un programme d’entraînement cognitif sur la qualité et laquantité des questions posées dans un contexte de travail coopératif

par Louise Beaulieu

Sommaire de la thèse de maîtrise en sciences de l’éducation, mention administration scolaire, de Louise Beaulieu. Cettethèse fut déposée en juillet 1996 à l’Université de Moncton.

L’objectif de cette recherche était de vérifier l’efficacitéd’un programme d’entraînement cognitif auprès des élèves de7e année dans le but d’améliorer la qualité des questions etd’augmenter la proportion des questions de niveaux cognitifssupérieurs posées en classe par les élèves lors du travaild’équipe.

Trois classes de septième année ont participé à cette étude.L’enseignante d’un des groupes de contrôle a fait appel à uneméthode d’enseignement traditionnelle tandis que celle dudeuxième groupe de contrôle a privilégié l’apprentissagecoopératif à au moins 50 % du temps. Le groupe expérimental,

(suite à la page 24)

2info CRDE - décembre 199724

L’évaluation d’un programme d’entraînement cognitif sur la qualité et laquantité des questions posées dans un contexte de travail coopératif(suite de la page 23)

pour sa part, a bénéficié de l’apprentissage coopératif à aumoins 50 % du temps ainsi que d’un entraînement cognitif quivisait à habiliter les élèves à poser des questions de niveauxcognitifs supérieurs selon la taxonomie de Bloom (Bloom,1956).

Un pré-test et un postest furent administrés afin de vérifierla capacité des élèves à formuler des questions de niveauxcognitifs supérieurs.

Trois juges, ayant reçu une formation au préalable, ontcodé 3 223 questions énoncées par les élèves des trois groupeslors du pré-test et du postest d’après les deux catégoriessuivantes : les questions de niveaux cognitifs supérieurs et lesquestions de niveaux cognitifs inférieurs.

À la suite de la codification des questions, le calcul desproportions des questions de niveaux cognitifs supérieurs a étéeffectué pour chacun des groupes au pré-test et au postest.Ensuite, les analyses de la variance (3 X 2) ont été effectuées.

Ces analyses ont démontré une différence significativeentre les résultats du pré-test et du postest pour le groupeexpérimental et un écart semblable au postest entre le groupeexpérimental et les deux groupes de contrôle. Les résultats del’analyse des données démontrent que l’entraînement cognitifa eu des effets positifs sur la qualité des questions ainsi que surla proportion des questions de niveaux cognitifs supérieurs. ■

Si vous désirez communiquer via le courrier électronique avec les auteures ou auteurs des articles ou sommaires dethèses paraissant dans ce numéro, veuillez vous référer à la liste ci-dessous :

Réal Allard [email protected] Beaulieu [email protected] Blain [email protected] Desjardins [email protected] Dionne [email protected] Essiembre [email protected] Gamble [email protected] Guimond [email protected] IsaBelle [email protected]

Rodrigue Landry [email protected] Lapointe [email protected]

Yolande C. LeBlanc [email protected] LeBreton Forbes [email protected] Lord [email protected] Lowe [email protected] Ouellette [email protected] Haché Roussel [email protected] Vézina [email protected]

info CRDE est une publication du Centre de recherche et dedéveloppement en éducation (CRDE).

info CRDE est distribué gratuitement dans les facultés, écoles etdépartements d'éducation des universités de langue française du Canada,dans les facultés et écoles de l'Université de Moncton, dans les écolesdes districts scolaires francophones du Nouveau-Brunswick. Des copiessont également envoyées à de nombreuses associations, organisationset centres de recherche et de développement en éducation qui s'intéressentà l'éducation en milieu minoritaire francophone au Canada. Enfin, il estenvoyé à plusieurs ministères et aux personnes qui en font la demandeauprès du CRDE.

Réal Allard, directeur du CRDECarole Essiembre, coordinatrice de ce numéro jusqu'à l'été 1997Diane Lord, agente de recherche et coordinatrice de ce numéroLisa LeBlanc, secrétaire

Pour communiquer avec le CRDE :

CRDEFaculté des sciences de l'éducationUniversité de MonctonMoncton, NBE1A 3E9

Téléphone : (506) 858-4277Télécopieur : (506) 863-2059

Dépôt légal à la Bibliothèque nationale duCanada, ISSN 1480-6703

Imprimé sur du papier recyclé.

info CRDE - décembre 199725

2info CRDE - décembre 199726

info CRDE - décembre 1997

2info CRDE - décembre 1997