Note Plan Juncker Décembre 2014

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    Au-del du plan Juncker,

    et si lon permettait vraiment aux entreprisesde retrouver le chemin de l'investissement

    long terme.

    Thomas Dal lery

    Tr istan Auv ray

    Sand ra Rigot

    Dcembre 2014.

    www.atterres.org

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    Introduction1

    Ces derniers mois, on ne compte plus les dclarations des institutions

    internationales concernant le manque d'investissement en Europe. L'OCDE

    comme le FMI se sont par exemple inquits de l'atonie de l'investissement,

    notamment du fait du manque de demande. Leurs prconisations sorientent

    dans deux directions : limiter les politiques daustrit qui tuent la demande et

    aller plus loin dans les rformes structurelles censes permettre le

    redmarrage de l'offre. La Commission europenne elle-mme s'est saisie du

    dossier en la personne de son Prsident, Jean-Claude Juncker, qui a

    prsent un plan d'investissement de 315 milliards d'euros pour relancer

    lconomie europenne. Mais ce projet se heurte la question du

    financement : les tats membres, dune part, ne peuvent apporter les fonds

    ncessaires du fait de la surveillance budgtaire, et le budget europen

    dautre part, qui est dj faible, doit tre lquilibre. Ce qui se dessine

    dsormais, c'est une mise de dpart conjointe de seulement 21 milliards

    d'euros par le budget europen et la Banque europenne d'investissement

    (BEI) pour alimenter un nouveau fonds, avec dans l'espoir que cet apport (ou

    plutt cette garantie) permettra d'enclencher des projets hauteur des 315

    milliards grce un effet de levier anticip de 15.

    1. Les limites du plan Juncker

    Certes, le plan Juncker reprsente une certaine inflexion au regard des

    politiques daustrit car la Commiss ion reconnat quil manque environ 400

    milliards dinvestissement par an. Pitre rsultat de sa politique daustrit.

    Mais au final, le montant prvu du plan ne reprsente que 0,6 % du PIB de

    lUE (315 milliards sur 3 ans, soit 105 milliards par an) et su rtout la

    Commission persiste rclamer des plans daustrit de lordre de 0,5 0,8%

    du PIB la plupart des pays de lUE, en particulier la Belgique, la France

    et lItalie. Les peuples europens peuvent difficilement accepter ce deal :

    baisse des dpenses publiques et rformes structurelles librales contre

    promesses de relance de linvestissement au niveau europen.

    Le plan cre un Fonds europen pour les investissements stratgiques

    au sein de la BEI, qui ne disposera en fait que de 21 milliards de capital (5

    provenant de la BEI, 8 dargent non dpens de la Commission et 8

    1 Les auteurs tiennent remercier vivement Henri Sterdyniak, Benjamin Coriat et Thomas

    Coutrot pour leurs remarques sur une version antrieure de cette note. Ce texte a grandementbnfici des modifications suggres.

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    dconomie sur les futurs budgets europens). Ces 21 milliards devraient

    permettre de financer 63 milliards de prts qui serviront de garanties et

    permettront dobtenir 252 milliards de fonds privilgis provenant

    dinvestisseurs privs. Soit, au total, 315 milliards de financement, un

    multiplicateur de 15. Comme le dit la Commission, le projet repose sur des

    montages financiers innovants , o des fonds publics sont censs assumer

    les risques et assurer une forte rentabilit des investisseurs privs. Lide

    gnrale est quil convient daider des investisseurs qui nosent plus investir,

    parce que lincertitude macroconomique et rglementaire est trop grande

    et/ou le rendement priv des projets trop faible cause dune demande atone.

    Cet assistanat des investisseurs est aussi destin leur permettre de

    dpasser une logique du court terme pour envisager des investissements dont

    les rendements privs ne se feront connatre qu long terme.

    Certes, il est indiqu que le nouveau fonds soutiendra les

    investissements stratgiques dans les infrastructures, notamment les rseaux

    haut dbit et les rseaux d'nergie, le transport dans les centres industriels,

    ainsi que l'ducation, la recherche et l'innovation, les nergies renouvelables

    et l'efficacit nergtique . En mme temps, il doit sagir de projets valeur

    ajoute europenne venant soutenir les objectifs de l'UE , projets prsentant

    des bnfices socio-conomiques levs.

    En fait, la plupart de ces projets sinscriront dans le cadre de

    partenariats public-priv (PPP) o les tats et collectivits locales sous la

    contrainte financire impose par lEurope devront attirer des investisseurs

    privs en leur assurant des conditions financires avantageuses. Les projets

    seront slectionns par un comit BEI-Commission qui lancera un vaste

    programme d'assistance technique pour recenser les projets et contribuer

    les rendre plus attractifs pour les investisseurs privs .

    On le voit, rien ne garantit que les projets dcids au niveau europen

    correspondront bien aux besoins de la population, sinscriront dans la

    transition cologique, tiendront compte des conditions locales et des souhaits

    des collectivits locales. On sait dj que la France compte ainsi faire financer

    le projet de liaison directe Paris-Roissy et une nouvelle gare Nmes-TGV

    permettant le contournement de cette ville. Aussi peut-on craindre que

    beaucoup de ces projets aient t raliss indpendamment du plan Juncker

    et que les projets nouveaux reprsentent beaucoup moins que 315 milliards.

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    2. La financiarisation, frein linvestissement

    A la place de ce plan Juncker visant un redmarrage conjoncturel de

    linvestissement dont on vient de souligner les limites, il existe pourtant une

    autre solution, dont l'efficacit serait dmultiplie, tout en prservant les

    finances publiques, et en librant les entreprises d'une pression actionnarialecourt-termiste.

    Revenons dabord sur les origines de cette pression court-termiste sur

    les entreprises. Une vaste littrature en conomie a montr ces dernires

    annes que la financiarisation de l'conomie, en rinstallant le pouvoir

    actionnarial comme pierre angulaire de la gouvernance d'entreprise, a

    profondment modifi les politiques stratgiques des entreprises. Pour le dire

    en quatre mots emprunts William Lazonick, nous sommes passs d'une

    logique de "retain and reinvest" durant les Trente Glorieuses une logique de

    "downsize and distribute" qui a merg partir des annes 1980 : jadis les

    profits taient conservs pour financer la croissance de l'entreprise par

    l'investissement productif, dsormais les projets d'investissement sont

    drastiquement slectionns sur la base d'une norme de rentabilit leve, et

    les profits conomiss par le non-investissement sont rendus, sous la forme

    de dividendes ou de rachat d'actions, des actionnaires se concevant comme

    propritaires des entreprises. Depuis la libralisation des marchs financiers

    dans les annes 1980, le rythme de l'accumulation du capital, cest --dire de

    linvestissement, a ralenti dans la plupart des pays dvelopps, ce qui a

    contribu la monte concomitante du chmage. En sacrifiant des projets

    d'investissement rentables, mais insuffisamment pour stimuler le cours de

    Bourse court terme, ce capitalisme induit un rgime de croissance dont le

    caractre intrinsquement dpressionnaire n'a pu tre que temporairement

    masqu par le soutien de circonstances favorables (endettement des

    mnages et des tats, excdents commerciaux dans certains pays,

    constructions immobilires, consommation de richesse financire)

    circonstances elles-mmes porteuses de dsquilibres importants (bulles des

    prts tudiants, immobiliers et/ou la consommation, crises de dettes

    souveraines, crises des dsquilibres courants en Europe). Certains

    acteurs du monde de la finance ont fini par se rendre compte des dangers de

    la drive actionnariale. Ainsi, Larry Fink, le PDG de BlackRock, l'un des plus

    gros gestionnaires d'actifs de la plante, enjoignait en mars dernier aux PDG

    des plus grandes entreprises amricaines de ne pas cder la tentation deverser trop de cashaux actionnaires, au dtriment de l'investissement, ce qui

    risquerait de mettre en danger la soutenabilit mme des profits futurs.

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    Le manque d'investissement n'est pas qu'un phnomne conjoncturel

    li au ralentissement conomique depuis 2007 : il a des origines beaucoup

    plus profondes, au cur de l'organisation du systme financiaris. La liquidit

    qui gouverne les marchs financiers, c'est--dire la possibilit de se

    dsengager tout moment d'une entreprise, distille un virus mortel pour

    l'investissement : les investisseurs institutionnels (banques, assurances, fonds

    d'investissement), censs drainer l'pargne vers les entreprises prsentant les

    meilleures opportunits d'investissement productif, n'valuent pas tant les

    espoirs de profit conomique d'une entreprise que la valeur future de celle-ci

    sur les marchs financiers, ces deux activits n'tant en rien quivalentes. Sur

    des marchs financiers o prvaut la liquidit, le cours d'une entreprise est

    constamment rvalu. Le meilleur moyen d'viter que le cours d'une

    entreprise ne diminue, c'est de distribuer aux actionnaires des dividendes

    et/ou dorganiser des rachats d'actions pour soutenir quasi-mcaniquement

    les cours.

    Plutt que de dtenir des actions d'entreprise sur le long terme en

    nouant des partenariats stratgiques, les investisseurs institutionnels se

    tournent de plus en plus vers la recherche de cette liquidit, en multipliant les

    allers-retours sur des valeurs pour raliser des plus-values grce au

    versement de cash aux actionnaires. Selon l'OCDE, la dure de dtention

    moyenned'une action tait de 6 mois peine en 2009. Or, ces investisseursinstitutionnels psent des milliards : toujours selon l'OCDE, les seules

    compagnies d'assurance franaises graient pour 2 500 milliards de dollars

    d'actifs en 2010, alors que les fonds de pension amricains pesaient plus de

    10 000 milliards de dollars. Cette formidable masse de capitaux pourrait

    d'autant plus tre utilise pour financer des investissements productifs long

    terme dans les entreprises que les investisseurs institutionnels disposent pour

    la plupart d'un passif de long terme : ils ont des obligations contractuelles

    prvisibles s'talant dans le temps (verser des retraites, payer des

    assurances-vie...), et cette absence thorique de contraintes de liquidit

    devrait leur permettre de placer l'pargne collecte long terme. Mais, en

    pratique, les investisseurs institutionnels, y compris ceux dont la structure du

    passif pourrait permettre le placement long terme, sont soumis aux

    contraintes de la liquidit. Soit parce que ces acteurs sont eux-mmes en

    concurrence pour attirer l'pargne par la promesse du meilleur rendement,

    soit parce qu'ils dlguent leur gestion d'actifs des grants de fonds

    externes en concurrence eux aussi sur des rendements de court-terme ; dans

    les deux cas, ces investisseurs institutionnels se comportent de manire

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    impatiente dans les entreprises, en rclamant versements de dividendes et

    rachats d'actions pour booster le cours de l'action court terme, quitte ce

    que cela se fasse au dtriment de l'investissement productif dont la rentabilit

    est seulement future, et qui plus est incertaine.

    3. Instituer les conditions (du financement) de

    linvestissement long terme

    La solution que nous proposons ici2 est de sortir les entreprises du

    pige de la liquidit en utilisant plein les potentiels du passif de long terme

    des investisseurs institutionnels et en neutralisant les effets nfastes que

    peuvent engendrer ces acteurs : sils ne se placent pas long terme car ils

    sont pris dans une logique concurrentielle de recherche de liquidit, il convient

    de les inciter ou de les contraindre le faire par de nouveaux mcanismes.

    Cela devrait passer par une rforme des normes comptables internationales

    IFRS qui tendent imposer la juste valeur (entendue comme la valeur de

    march3) comme un mode de valorisation dactifs par dfaut, rforme qui

    devrait s'accompagner d'une rforme de la rglementation prudentielle. Plus

    prcisment, cela consisterait respectivement privilgier le cot amorti ou

    encore crer une nouvelle catgorie comptable ddie au long terme ; et

    allger les exigences en fonds propres en fonction de la dure de dtention ou

    du taux de rotation du portefeuille des investisseurs. Cela pourrait aussi

    passer par une pondration plus importante des droits de vote en Assemble

    gnrale selon la dure de dtention des actions. Mais cette dernire mesure

    ne devrait se penser que dans une rforme plus gnrale de la gouvernance

    des entreprises dans lesquelles le conseil dadministration ne serait plus

    seulement linstance de reprsentation des actionnaires mais aussi celle de

    lensemble des parties prenantes.

    Mais le point le plus prometteur serait de crer une nouvelle institutionfinancire, que l'on pourrait qualifier de Banque partenariale de financement

    de l'investissement (BPFI), qui serait charge d'organiser une meilleure

    dlgation de la gestion d'actifs : si les investisseurs institutionnels ne se

    2 Cette proposition est issue dune rflexion plus large sur lentreprise mene au sein duCollge des Bernardins sous la direction dOlivier Favereau et de Baudoin Roger. Le colloque L'entreprise et les nouveaux horizons du politique , qui s'est tenu du 6 au 8 novembredernier, a permis de synthtiser les recherches d'un groupe de travail runissant conomistes,sociologues, juristes, gestionnaires, ou chefs d'entreprise.3

    La comptabilit au cot historique amorti a t remplace ces dernires annes par lacomptabilit la juste valeur. Ces deux mthodes se distinguent en ce que la dernire intgredans les documents comptables les fluctuations de court-terme des marchs financiers ce quinest pas apprci par les banques et les assurances dans la m esure o cette volatilit estrpercute sur leurs besoins en fonds en propres quexige la rgulation financire.

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    placent pas d'eux-mmes long terme malgr le potentiel de leur passif, il

    convient de diriger les capitaux qu'ils ont collects vers un intermdiaire qui se

    placera effectivement long terme. Cette banque serait dote d'un statut

    public. Concrtement, une telle institution aurait en charge d'mettre des

    obligations pour se financer, et ces obligations seraient souscrites par les

    investisseurs institutionnels parce que la rglementation soit les y contraindrait

    (un seuil de x% de leurs actifs devrait tre compos de titres de la BPFI), soit

    les y inciterait (les titres de la BPFI ne consommeraient pas de fonds propres

    et bnficieraient de la garantie publique). Avec cet emprunt "forc ou incit"

    auprs des investisseurs institutionnels, la nouvelle institution disposerait

    d'une capacit de financement extrmement importante, pouvant alimenter les

    projets d'investissement long terme des entreprises. On peut aussi

    concevoir que la BPFI bnficierait dapports directs des mnages, soit par

    des livrets dpargne qui pourraient tre distribus par les Caisses dpargne,

    prvoyant une rmunration garantie contre une immobilisation des fonds, soit

    par des missions dobligations auprs du public o la BPFI mettrait en avant

    son rle socialement utile.

    Le financement des entreprises pourrait se faire par prts mais aussi

    par des contrats de capital-risque et par des prises de participation lors

    d'missions d'actions sur le march primaire4. L'arrive d'un actionnaire

    comme la BPFI aurait alors le mrite de stabiliser l'actionnariat en diminuant lepoids dans le capital des actionnaires recherchant la liquidit. D'une part,

    l'arrive de la BPFI financerait des projets d'investissement par son apport

    financier, mais d'autre part elle contribuerait aussi au redmarrage de

    l'investissement par diminution de la pression actionnariale. Enfin, dernier

    avantage d'une telle structure, sa gestion partenariale serait susceptible d'en

    faire un nouveau vhicule au service de la politique industrielle pour l'tat.

    Sans que les investissements financs ne grvent le dficit public, la BPFI

    serait capable d'entreprendre une stratgie ambitieuse de soutien diffrents

    secteurs jugs prioritaires (infrastructures, industries, transition nergtique,

    nouvelles technologies,...).

    Avec une telle institution, le plan initial d'investissement de 315

    milliards d'euros de Jean-Claude Juncker pourrait tre financ sans faire

    appel aux deniers publics et sans compter sur un quelconque effet de levier

    4Seul le march primaire apporte un financement aux entreprises. Le march secondaire os'changent des titres dj mis n'est l que pour assurer la liquidit aux actionnaires, mais lesachats d'action sur le march secondaire n'apportant pas de fonds nouveaux aux entreprises, ilne contribue donc pas au financement de nouveaux projets.

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    de 15. Il suffirait de mobiliser, grce lintermdiation de la BPFI, l'pargne

    collective longue que les investisseurs institutionnels utilisent majoritairement

    aujourd'hui pour des placements courts dans lesquels la norme de rentabilit

    exige dprime l'investissement. Au niveau europen, cette neutralisation des

    investisseurs institutionnels ne supposerait pas pour eux une dlgation

    d'actifs colossale5. Cela ne supposerait mme pas de transformer les traits

    existants en crant un nouveau "machin". Il suffirait simplement de modifier le

    fonctionnement de l'actuelle Banque europenne d'investissement pour lui

    permettre de se financer par missions d'obligations souscrites par les

    investisseurs institutionnels. Si la chose est juge trop aventureuse pour tre

    faite au niveau europen, il resterait tout de mme pertinent de transposer le

    dispositif au niveau franais, en modifiant cette fois le fonctionnement de la

    Banque publique d'investissement, comme fonctionne par exemple un

    niveau national la KfW allemande sil fallait une fois de plus se rfrer

    lAllemagne pour montrer patte blanche. A lchelle de la France,

    virtuellement, un simple 15% de dlgation d'actifs par les seules compagnies

    d'assurance franaises suffirait pour abonder un fonds quivalent aux 315

    milliards d'euros rvs par le Prsident de la Commission europenne, charge

    ensuite la nouvelle institution d'utiliser ces fonds pour financer des projets

    d'investissement (en faisant du crdit ou en achetant des actifs financiers sur

    le march primaire).Restent deux points importants dailleurs lis :la mission de la nouvelle

    banque (ou de la BPI rnove) devrait tre flche sur le financement de la

    transition cologique et sociale, et non pas dinfrastructures coteuses et

    primes (aroports, autoroutes, etc.). Ceci suppose que sa gouvernance soit

    pluripartite, incluant des reprsentants de la socit civile, des syndicats, des

    associations locales. Les dlgations rgionales de la BPFI pourraient assurer

    cette reprsentation pluriparitaire. Cette nouvelle institution permettrait ainsi

    dexprimenter une relle dmocratie dans la dfinition de ce qui constitue le

    bien commun, et dans la manire dont la socit se construit un avenir par

    linvestissement productif.

    5 La dlgation dactifs ne devrait par ailleurs pas les effrayer trop, puisquils la pratiquent

    abondamment auprs de gestionnaires dactifs qui se comportent souvent comme desactionnaires court-termistes. Il sagirait donc simplement de mieux orienter la dlgation dactifsquoprent les investisseurs institutionnels, en la dirigeant vers un gestionnaire dactifs public (laBPFI) dont le comportement serait moins impatient, moins agressif envers les entreprises danslesquelles il aurait des parts.