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NOTICE

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NOTICEHISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE

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LE CH.ATEKU DE LANÛEAIS--(INDRE-ET-1.01 Il F. )

Langeais, autrefdis Langez À1i??g(éuia), cl selon Gré- Ànne3 nprugoire de Tours (tlleqauencis vicuv, ville sit-Liée à . la droiteJ.-c.(le la Loire, entre le fleuve et le côteau, à six lieues deTours, fut un des premiers lieux de la province où saintMartin prêcha l'Evangile, ce qui seul prouverait sa hauteantiquité. Il y fit bâtir une église dans laquelle il plaça390

des reliques de saint Jean, et qu'il mit sous son invocation.Cette église a conservé peu de traces de sa construction

première; sa hase seule porte des marques certaines d'unetrès-haute antiquité. Elle n'a de remarquable que sonclocher, dont les proportions sont fort élégantes. Ou recon-naît qu'il a éprouvé de grandes vicissitudes; car il a étérebâti à peu prés dans sa moitié verticale. Quant à sa flèche,nouvellement réparée, elle est de construction anglaise, etdate, autant qu'on peut le croire, du temps de ilichard-Coeur-de-Lion. -

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Ruines de l'a n cita ch.dteau.

Les ruines placées vers l'entrée du parc sont celles de.l'ancien château, bâti par Foulques-Néra (faucon noir),

0)Icomte d'Anjou, vers la fin du x° siècle, dans l'intentionde bloquer en quelque façon la vii1 de 'l'ours.

Eudes, comte de Tour-aine, son beau-frère, irrité d'unepareille eiitreprisc, assembla son armée, afin de chasserFoulques tic la Touraine; mais il fut défait par celui-ci

iolauprès de Châteaudun, et le vainqdeur entra dans la ville(le Tours après l'avoir incendiée.

Eudes ne fut point abattu par ces revers: après avoiremporté le château de Montbazon, il vint mettre le siègeclevafri Langeais. Les historiens du temps ne disent pasquel en l 'ut le résultai; mais tout porte à croire que laplace se rendit, puisque ic successeur de Eudes en jouitpaisiblement, ainsi que le témoigne l'histoire de la maisond'Amhoise.

Sb'i petit-fils, Thibaut. Il, comte de Touraine'

étaitou encore en possession de, Langeais en 1044, lorsqu'il fut

obligé de donner cette place pour sa rancon â Geoffroy-Martel, comte d'Anjou j fils et successeur de Foulques-Néra, ainsi que nøus 'allons le dire.

Geoffroy-Martel avait résolu de réunir enfin la Touraineà son comté d'Anjou, et, dès l'année 1043, il avait mis lesiège devant 'l'ours. Thibaut et Étienne son frère, comtede Champagne, vinrent au secours des assiégés; les deuxarmées se rencontrèrent à Saint-Martin-le-Beau, sni' leCher. Les deux fières furent défaits. Etienne se sauva dansla forèt cl'Àmhoise, et ThihauL fut poursuivi bI fait prison-nier dans les bois du Fan, ajourd'hui Beigiiac. La chro-nique de Tours

et les historiens d'Anjou attribuent le

gain de cette bataille â l'étendard de saint Martin, que le,

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comte d'Anjou, disen t-ils, avait lit placet' dans sonarmée, suivant la coutume (le ses ancétres. Thibaut per-dit la Touraine, qui, depuis lors, ne sortit plus de la do-mination (les comtes d Anjou.

On voit différents gouverneurs nommés par eux se suc-céder à Langeais, entre autres: Hamelin succéder à sonpère, en 1106, et cbnfiriuere en faveur des religieux de14cr,

Marinoutier, l'exemption des droits de péage tant par eau(111e par terre; plus tard, Ingelger de Langeais ratifier laindure exemption.

Cependant, la maison d'Anjou ayant été, par suite deson alliance avec l'héritière d'An&eterre et (le Normandie,1151

appelée au trône d'Angleterre, on la vit bientôt donnerun essor J.)lus libre à son ambition, et vouloir envahir lesprovinces françaises le plus à sa convenance,

En 11 96, le roi Richard, surnommé Coeur-de-Lion, deioretour de la Palestine et délivré de sa prison, porta soi,.ambition stir les États du jeiue Artus 011 Arthur, sonneveu, due de Bretagn6, comte d'Anjou, de Touraine etdu Maine. Il voulait lé faire élever près de lui; mais Artusfut enlevé secrètement de Rennes par Robert de Viud,premier baron de Bretagne, qui l'emmena au fond de cetteprovince, et le mit en sûreté contre les entreprises (leson oncle.

Afin de récompensée un pareil service, le jeune Artusdonna le Château de Langeais â Robert de Vitré, parlettres du mois de juin 1199.1 11911

Le roi Richard étant mort après avoir déclaré son frèreJean son successeur, au mépris des droits du comte Artus,celui-ci revendiqua, l'héritage, et de là naquit une guerreopiniâtre etitre l ' oncle et le neveu, c 'est-à-dire entre Jean-sans-Terre et le jeune Artus, guerre à laquelle le roi

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Philippe-Auguste prit beaucoup de part, l'ambition des'deux rois les portant également à dépouiller le jeuneprince, afin d'agrandir leurs Mats.

On sait la fin tragique du dernier courte de Touraine;iu on sait que, condamné par la cour des pairs de Fiance,

comme coupable du meurtre de son neveu, le monarqueanglais perdit sou trône 'et ses États. Philipp-Àugusteconfisqua ses domaines, et la Touraine futé jamais in-corporée à la Franco.

1206

Robert de Vitré rendit alors Langeais à Philippe-Augustequi lui donna en échange Saint-Sever et quelques terres enNormandie, par lettres de l'an 1206.-

1143 •Philippe-Auiguste disposa de Langeais en faveur - deGuillaume des Roches sénéchal de Touraine, à conditionde le garder à ses frais tant qu'il ne serait pas assiégépar le roi d'Apg leterre en personne; mais Guillaume desHoches remit bientôt cette place entre les mains du roi,se réservant seulement les droits de sénéchaussée.

Hugues- de Lusignan, comte de la Marche et d'Angori-10mo, avait épousé Isabeau, veuve de Jean-sans-Terre,

1218 mort en :I21; peur le dédommager du douaire qn'Jsaheau.avait en Angleterre, JjOU5 Viii lui donna la ville de Lan-geais. il la rendit depuis à saint Louis, moyennant dixmille six cents livres que le roi s'obligea de lui payerchaque année pendant dix ails.

ro Par le traité fait à Clisson, en 1230, saint Louis la luidonna de nouveau avec quelques antres places, commegarantie du mariage de Hiigues, fils aîné du comte, avec-Isabeau de Fiance; niais la rebellion du père empêcha lemariage di fils. Obligé de prendre les arrtes contre lui,

1211

saint Louis le défit au pont de Taillebourg et reprit. Lan-geais, qui fut confisqué et réuni de nouveau à la cou-ronne, -

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• Allihonse de Franco, frère de saint Louis, comte de

Poitiers et de Toulouse, fut mis en possèsion des terres4242

du comte de la Marche, par lettres données au camp, prèsla ville de Pons, an mois d'août 1242.

Château actuel.

Pierre de la Brosse; ou plus correctement de 4roc6(Peints de iirocid), natif de Langeais, et fils d'un sergentà masse du roi saint Louis, devint le barbier, c'est-à-direle chirurgien de Philippe, fils aîné de saint-Louis, et ils'avança te1lerncit dans la faveur de ce jeune prince, quecelui-ci, dès qu'il fut parvenn ii la couronne, le nommasoir et lui confia le maniement (les affaires lesplus importantes de EEtat.

Pendant. sa • prospérité, de B»oce acheta, d'Alphonse deFraiice, oncle du roi, la seigneurie de Langeais, et deMaurice de Criton, sénéchal des trois provinces, tous lesdroits qu'il pouvait avoir sur cc domaine. On tient pour

constant que c'est par lui que le château fut rebâti dans1270

son état actuel.

Pendant cette même année, on voit sous Jean de Mon-1270

soi-eau, archevêque de 'l'ours, un concile provincial se tenird Langeais, où assistèrent tous les évêques suffragants,saris qu'on sache si ce fut dans l'ancien ou dans le nouveauchâteau.

Il parait que le crédit sans bornes de Pierre de Brocesur l'esprit de Phi lippe-le-I-Jardi lui attira de nombreuxet puissants ennemis, parmi lesquels la reine elle-même etles plus proches parents du roi. Or, le roi ayant perdusubitement son fils aîié, issu d'un pi'emier mariage avecIsabelle d'Aragon, de Broce osa insinuer dans son esprit

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des soupçons contrb Marie do Brabant, lui laissant entre-voir que la reine aspirait i procurer la couronne à sespropres enfants.

Le roi, Pour dissiper ses doutes, emplo ya un moyenassez étrange, mais en usage dans ces temps de supersti-lion et même h (10s ' époques moi us reculées, celui d'en-\?Q.y(ir consulter une devineresse en réputation, dite labéguine dc Nivelles. en Brabant. La réponse ayant étéfiis-orable h la reine, le crédit de tic Broce cii fut ébranlé.Bientôt après, il fut accusé de trahison, jugé h Vincennes

ius et pendu aux fourches publiques en 1278. Les ducs de3retagne ‹de Brabant, ainsi que Bohert, ceinte d'Artois,

voulurent être présents h l'exécution. Ses biens furent con-fisqués et la chdtelleuie de Langeais fut réunie à la cou-ronne. -

Si l'on en ci-oit nu ancien auteur, celui des Chroniquesde SaintIay1oirc, il paraîtrait que la faveur de de Brocefut son plus grand crime et u'ii ne fut victime que dela haine que la reine lui portait et de la jalTousie des troisprinces que nous avons nommés. Voici ce qu'on lit dansles Fabliaux de Barbazan, tome 2, page 228

« L'an mil deux cent septante et huit';'accordèrent Ii barons tint (loirs)A. Pierre de la l3rôsse pendre.

« Pendu fut sans rdauçon prendre.(' Conti e la volonté le roy--« Fil-il pendu, si coin je eroy,« lllieu encient quil fut deslèst (mon avis est)c Plus par envi que par Let.

Depuis ce marnent jusqu' en 1466, il n'y eut phis àLangeais que des gouverneurs qu'on nominait châtelaius;

Pendant cette période, l'édifice de-Pierre de Broce. eutà subir des vicissitules. Depuis PhilippeAuguste, on voit

se

l'Angleterre faire de continuels efforts pour reconquéHr lesbelles provinces qu'elle avait possédées en Franco: Nousne rappellerons pas la captivité dit roi Jean, si fatale àla France. Nous • passons de suite au célèbre traité deBretigny, où la paix fut enfin signée le 8 mai 1.36o , entrele dauphin Charles 17f et le prince de Galles traité parlequel le roi d'Angletei.ro Trenoncait pour toujours ;i sesprétentions sur la Norinandie l'Anjou, la Touraine et, le.Maine, et s'obligeait, an jour de la Chandeleur, à évacuer

toutes les places fortes occupées par lui, parmi lesquelles;nLangeais.

Sons le règne de Charles 'Vil, les Anglais reparurent enmiFrance, ramenés par les guerres civiles des Bourguignonset des Armagnacs, et par les coupables intrigues d'Jsabeau(le Bavière. Ils- reprirent Langeais en 1427 et ravagèreiittoute la campagne jusque sous les murailles de Tours. Lemonarque, dans l'iinpnisance où il était de secourir seshabitants, leur conseilla «acheter leur repos'Ét prix d'argent.On trouva en effet, sur les registres de la maison-de-ville,qu'eu conséquence du conseil dofflié par le roi, il y eLit , leG octobre 1427, une délibération par laquelle on arrêta ddonner deux mille cinq cents écus d'or au capitaine quicommandait la' garnison deLangeais,.et cinq cents au coin-mandant de Boche-Corbon, pour les faire sortir de ces deuxplaces.

La Fiance fut enfin délivrée liar liC merveilleuse inter-vention de Jeantie- d'Arc, dite la pucelle d'Orléans, et ce nefut pas sans raison que Charles -Vi I, appelé d'abord liai' dé-rision lu ...oi dc /Jout'gcs, reçut par la suite le surnom de Vic-

-10i ietur. La' prospérité qui termina son règne lui permit deveiller an rétablissement (les lois que- de longues guerresavaient presque anéanties. On rédigea -pour la tu'elniôre foispar écrit- les Coutumes de la- 'rouraine huis l'assemblée

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460qui se tint par son ordre au château de Langeaiè, le 14mars 1460.

Français d'Orléans, ceinte de Dunois et de Longue-ville, fils du célèbre bâtard d'Orléans, obtint de Louis Xi,

ioi; par lettres données à Montargis, le 2jui[let 1466, le demain ede Langeais, en assignation de dot et pour garantie dequarante mille écus d'or que le roi promit à Agnèsde Savoie,sa belle-soeur.

Le fait le plus considérable qui vint ensuite illustrercette demeure est le mariage du roi Charles VIII avec Aunede Bretagne. Ce prince avait été comme fiancé à Marguerited'Autriche, fille de Maximilien, roi des Romains, qui, depuisl'année 1480, avait été élevée à la cour de Fiance, où elleétait considérée comme l'épouse future du jeune roi. D'unautre côté, Maximilien avait épousé lui-même par procu-reur Anne de Bretagne, fille unique de François ii; duc decette grande province. Tout-à-coup ces deux unions furentrenversées, et, malgré l'opiniâtre opposition qu'Anne té-moignait d'abord pour son mariage avec Charles VIII, leschoses furent conduites avec tant d'adresse, et l'on fit si àpropos avancer des troupes sur ses Etats, que la prhicessebrctonne consentit enfin à devenir reine de Fiance. Pouréchapper au parti opposé qui voulait la l'aire passer enAngleterre 7 celle dont la fière devise était Potius vïori guam

, foidat'i, plic16i mourir que d'être vassale, s'échappa secrètementet, suivie seulement de quelques affidés, elle arriva au 'lmAteaùde Langeais où l'attendait le roi Charles. Leur alliance y

li,Jifut célébrée le 26 décembre 1491.Le contrat en fut passé par Pierre Bonneau et Guy

Leclerc, notaires apostoliques. Les principales stipulations -furent la réunion. de la Bretague à la Fiance, et p6urassurer davantage la possession de cette prov.incerl'obliga-[ion de la part de la reine, en cas de prédécès du roi sans

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PORCHE D'ENTÉE DE LA SALLE DES GARDES.

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postérité, d'épouser son successeur. On sait que cetteclause étrange se réalisa en effet.

La bénédiction nuptiale fut donnée par l'évêque d'An-gers, en présence du duc d'Orléans, depuis Louis XII, duprince «Orange, du duc de Bourbon, du comte d'An-goulême, du comte de Foy, du comte de Vendôme et doGuillaume de Rochefort, chancelier de Fiance.

Dans l'une des chapelles latérales de la cathédrale de'fours, on voit le tombeau des enfants, morts en bas âge,de Charles Viii et d'Anne de Bretague, monument pré-cieux de la renaissance de l'art.

Jean-Bernardin de Saint-Sévcrin, duc de Somma, auroyaume de Naples, fut gratifié par Fleuri II, roi deFiance, de la seigneurie de Langeais, suivant lettres-pa-tentes du 16 septembre i5i7.

Louise-Marguerite, de Lorraine, fille de .Henri Jer ducir,aide Guise, et veuve de François de Bourbon, prince (leConti, eut cette même châtellenie, à titre «échange, parlettres de Louis XIII, du 2 février 1631; mais, dix-huitjoins après, elle la revendit au maréchal dEfliat.

An toine Codifier, dit Huzé, marquis dEfliat, baron deCinq-Mars, maréchal de Franco, acquit donc de la prin-cesse de Conti la terre de Langeais qui, au moyen del'échange, cessa de faire partie du domaine engagé. Elle

est restée dans la même famille jusqu'en 1 -168, où leismarquis d'Effiat la vendit an duc de Lu ynes, qui [ilà son duché. Elle a cessé d'appartenir à ce dernier en 1797.

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Il serait difficile de décider comment , périt l'ancienchâteau de langeais et si sa démolition fut volontaire. énbien si elle fut le résultat des guerres interminables dontla province fut le théâtre. Par cc qui reste, ;tu onvoit quil était d'une force et d'une étendue considérable.Ses vestiges, que la culture a. de plus en plis détruits,existent encore au loin sur le coteau. Son archi tectr.r voromane devait offrir un grorid caractère; on peut en jugerpar le clocher de Langeais. qui paraît avoir été construità la môme époque.

Quant à l'édifice de Pio.rre de Bi-ore, il porte le cachetle plus pur dé son époque, celui de ce simple et beaugothique dont les croisades amenèrent le' goût général enEurope; style successivement perfectionné jusqu'à pro-duire les prodiges les plus merveilleux dans l'art de dé-couper la pierre, et qui, , plus tard, a rencontré aussi lemauvais goifl et trouvé sa décadence.

Avec la 'différer]ce d'architecture, l'observateur doitconsidérer encore la différence rie position des deux ino-numents. Déji la haute féodalité tend à- déserter le 50m-met (les collines, et le château , de 1270 vient s'asseoirassez bas si.n' la pente du coteau, pour que ses douves soientalimentées par les eaux de la- Borner, qui coule ait piedde ses murs.

Des édifices de cette époque, il est assez rare de retrouverautre chose que des ruines. Celui-ci est dune conservatiohpour ainsi dire unique. il a traversé les siècles sans ehéprouver l'atteinte. Monument vierge ! le voilà tel qu'ilétait jadis, fier et imposant, et attendant encore l'assaut deshommes d'armes que la mort a endormis depuis longtemps.

Sa première vue produit toujours sur l'âme du spetateur.une impression involontaire. En effet,, ses épaisses muraillesque le temps a noircies et qui portent partout l'empreinte

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des balles impuissantes, ses tours majestueuses, son cou-ronnement régulier de créneaux couverts, sa porte eu ogiveet sa poterne, les vestiges intacts de son pont-levis et de saherse de fer, frappent l'imagination d'un sentiment irré-sistible de soumission et de crainte. Voilà donc la demeurede ces fiers guerriers couverts de leurs armures! Ici a i'e-tentile bruit des armes! C'est bien de ce manoir de hauteféodal i té qu '011_pci j t dire;

Elfroi tic ses vascaux,« Il portai tj usquai, ciel torgucil de ses crùucaux. »

Il est peu de voyageurs qui ne s'arrêtent devant cettemasse imposante, et qui résistent au désir d'en visiter l'en-ceinte. Elle n'offre de remarquable que quelques cheminées;elle témoigne partout de la simplicité de nos ancêtres, quine faisaient consiMer le luxe des appartements que dans lagrandeur des pièces, la hauteur des plafonds. la solidité desmurailles, la force et la régu mn té des charpentes.

Le château est assis sur le roc; ses murs ont jusu'à huitpieds d'épaisseur. tes créneaux dont ils sont surmontés

•offrent un développement de quatre cents pieds; ils sontpercés de cent quatre-vingts ouvertures de ihachicoulis etde soixante-dix baies de défonces et meurtrières.

Intérieurement l'édifice se dMse en deux parties distinctesla eMicilenie, qui se compose des bâtiments situés dansl'avant-cour, et renferme la justice et les prisons; et lec/sdieau, placé dans la cour haute et qui contient l'ha-bitation.

Du côté de là cour, l'architecte a remplacé les fortificationspar des tourelles et des lucarnes à clochetons qui ne mati-queut pas d'élégance. Toutes les baies de croisée ont cela deremarquable qu'elles sont carrées et à croix de pierres, cachetprincipal de l'architecture d'une époque postérieure, celle

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de la Renaissance. Nous savons en effet que le Primatice,pour créer chez nous ce style brillant du xvi 0 siècle, n'afait qu'appliquer le goût italien à l'architecture française.Les tours crénelées, les toits rapides, les cheminées pyra-midales, non plus que les haies carrées, ne sont pas (le luimais il a mis de l'élégance et de la régularité; il a partoutdessiné des arabesques. Si le Primatice a copié cette formede fenêtres, on peut ajouter que, dans nos combles, Philibertde l'Orme a dû trouver Je modèle des belles charpentes qu'ilexécuta depuis polir Catherine dc Médicis. Celles qui sup-portent les toitures (Le Langeais n'ont jamais été surpassées.

De tous lei points du château l'oeil jouit d'une vue remar-quable. Parcourons lès créneaux; p.iet immense diorama sedéroule nos i-égards I D'un seul jet vous apercevez ce quela riante Touraine offrede plus séduisant.

A l'horizon, ces deux pyramides sont les tours jumellesde la cathêddrale de Tours. Plus près de nous, à lembou-cliure du' Cher, les bois et le château de 'Villandry, oùPhilippe-Auguste traita de la paix avec llenri II d'Angle-terre. A gauche, cii approchant toujours, le château deCinq-Mars, que le cardinal de Richelieu fit raser, moins lestours qu'il laissa; désl1onorèes, afin d'attester à jamais soutriomphe et sa vengeance.

Au même lieu, la pile de Cinq-Mars, pyramide ïomaine,du temps du-Bas-Empire, surmontée de cinq piliers quinqucmartes) monument digne des recherches jusqu'ici infruc-tueuses des antiquaires et de la curiosité des voyageurs.

Au midi, cette niasse épaisse à ïhorizon elsi la forét deChinon. An devant sur le bord de l'hulre, dont la vallée seconfond avec celle de la Loire, on aperçoit blancliâ»-c le beauchâteau d'Ussé, romantique séjour, dit-on, du petit JehandeSaintré et de la Dame des Belles-Cousine. Plus pi-ès,

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sur ';1 même ligne, le Bréhernôl) t, commune d'une fertilitéextrême. De l'autre cétédu coteau, dans la vallée de la Borner,la jolie demeure de Châteaufort.

Tout près de nous, le beau bassin de la Loire, couvert dévoiles marchandes, fleuve au sable doré dont les grandeseaux battaient autrefois les flancs dii rocher sur lequel étaitassis l'ancien château de Langeais, avant qu'elles eussentété contenues par ces admirables digues ou levées comlnenLcées sous le règne de Louis .le-Déhonnajre.

Et sous nos pieds, la ville de Langeais, ses maisons neuves.ses nombreux jardins, ses coteaux vignobles, ses immensesprairies, et son pon U suspendu qui permet de franchir lefleuve et de communiquer avec la rive gauche.

Enfin, à nos pieds aussi, toutes les voies réunies pourarriver dans cette belle contrée celle de la terre, la routede Nantes ; celle de l'eau, la Loire; celle dci feu, le cheminde fer avec son commode embarcadère.

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l'OUÏ RSTVI'OGRAI'HIE-LITFIOQRAPKIE BillOT

53, Rue Ro yale, 33