NOTICE SUR LE TOMBEAU DE T. FLAVIUS MAXIMUS, PRÉFET DE LA LÉGION III AUGUSTE

NOTICE SUR LE TOMBEAU DE T. FLAVIUS MAXIMUS, PRÉFET DE LA LÉGION III AUGUSTEAuthor(s): Léon RenierSource: Revue Archéologique, 7e Année, No. 1 (15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1850), pp. 186-187Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41745907 .

Accessed: 19/05/2014 01:42

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NOTICE

SDH LE TOMBEAU DE T. FLAVIUS MAXIHUS,

PRÉFET DE LA LEGION III AUGUSTS.

Nos Iecteurà n'ont sans doute pas oublié une note relative à là restauration , par l'armée française , d'un tombeau romain situé dans la vallée d'Azebin Isly, près des ruines de Lambsesa, note qui a été insérée dans le numéro du 1 5 mars dernier, vie année s p. 197 de là Revue Archéologique . Depuis, l'éditeur de ce recueil a reçu de IVI. le colonel Curbuccia , par les ordres duquel avait été opérée la restauration que nous venons de rappeler, un dessin du monurtiont dbnt il s'agit ; c'est ce dessin que reproduit la planche 140 qui accompagne ce numéro.

Au-dessus de la fausse porte sur laquelle a été gravée l'inscription commémorative de la restauration , se trouvé l'inscriptioh antique, qui nous apprend, outre le nom du personnage dont les cendres étaient déposées dans ce tombeau , les circonstances assez curieuses dans lesquelles avait eu lieu l'érection de ce monument.

Voici cette inscription, que nous reproduisons en en séparant les mots par des points , afin d'en rendre la lecture plus facile. Nous la ferons suivre d'une interprétation en caractères cóurants, dans laquelle nous compléterons les mots abrégés , et d'une tràductlbn en français.

D M S T. FLAVIO. MAXIMO. PRAE. LEG. 111. AVG. HERÈÛÉS. IVL. SE CVNDI. QVONDAM. V LEG. S. S. CVI. IDEM. MAXIMVS. TESTAMENT SVO.MOrÍMENTVM .SIB.EX.SS. XII. NVMMVM. FACÊNDVM. DELEGA VEBAt

Diis Manibus sacrum. TUo Flavio Maximo, prœ feclo legionis tlí Àugustœ, heredes Juíii

Secundi, quondam cenlurionis (1) legionis supra sxiriptce , cui idem Maximus testamento suo monimentum (2) sibi ex seslèrliain Xil nummum faciendum (3) delegaverat (4). (1) Ce mot est indiqué dans le leite par un signe (Vs, qui rappelle le cep de vigne,

insigne du grade de ceutuiion. Ce n'est pas du reste le signe ordinairement employé pour remplacer ce mot; celui-ci se rapproche de la forme de notre chiffre 7.

(2; Les lettres N et I de ce mot sout liées. Celte orthographe est fort commune sur les monuments.

(3) Les lettres I et £ sont liées. (4) Delegaverat est ici le mot propre; c'est l'expression consacrée chez les juris-



TOMBEAU DE T. FLAVIUS MAXIMUS. 187

Consacré aux Dieux Mânes.

A Titus Flavius Maximus , préfet de la légion IIIe Auguste , les hé- ritiers de Julius Secundus, en son vivant centurion dans la légion susdite , auquel le même Maximus avait , par son testament , imposé l'obligation de lui élever un tombeau du prix de douze mille sesterces .

Ainsi, T. Flavius Maximus avait institué un des cçnturions vde sa légion, Julius Secundus, son légataire , en lui imposant l'obligation de lui élever un tombeau; et Julius Secundus étant mort sans accomplir cette obligation, ses héritiers sen acquittèrent pour lui, afin, saps doute, de ne pas être déchus du legs fait a leur auteur. C'est là, assurément, un cas qui dut se présenter assez souvent daps l'antiquité ; iríais je n'en connais aucun autre exemple dans l'épigra- phie romaine, et cette circonstance, qui fait de notre inscription un monument unique, Jui donne un intérêt tout particulier.

Cette inscription nous fournit d'ailleurs un renseignement qui peut n'être pas sans importance. Du soin que les héritiers de Julius Secundus ont pris de mentionpçr la somme qu'ils étaient obligés de consacrer à l'érection du tombeau de T. Flavius Maximijs } op doit tirer la conclusion qu'ils y ont en effet dépensé cetje somme. On sait donc ce qu'a coûté ce monument: 12^000 sestereçs, environ 2,110 francs de notre monnaie. Ne serait-il pas possible de décom- poser ce total, de refaire, en quelque sorj;e, le devis de l'arcbite(çte? On aurait ainsi le prix de la main d'œuvre pour les constructions , à JLambaesa, au ïïe siècle de notre ère (!) ; et, à epup syr, jtoqjt ap- proximatif que serait ce document, il ne serait pas à dédaigner ppijr l'histoire des arts et de la civilisation dans l'Afrique septentrionale, sous la domination des Romains.

LÉON Render.

consultes, pour les cas analogues: Sin de hac re defunclus non cavit , nec ulti delegatimi id mums est Digest. 12, § 4 de fíelig , II, 7.

(i; Le nom de Flavius indique une époque postérieure au rè^ne deyespasien (A59-79) ; celui de la légion, qui n'est point accompagné des épithètes Pia ťindex, une époque antérieure au règne d'Héíiogabale (21 ¿-235); voyez M. Letrónne, dďňs le Journal des Savants, , octobre 1347, p. 6 et 7 du tirage à parj. C'est donc entre ces deux époques, c'est-à-dire au IIe siècle de notre ère, qu'il faut placer notre iq- scription.



PL. 140

MAUSOLÉE. DE T, FLAVIEN, ( Algérie )



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