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Projets et défis actuels NOTICIAS del Ecuador Para Los Indígenas Fundación Suiza Août 2014 www.paralosindigenas.org A Wasakentsa, au milieu de la forêt vierge, un nouveau logement pour le personnel médical du dispensaire voit le jour. Sommaire Au cours d’une année, nous pouvons nous atte- ler à une douzaine de nouveaux projets. Certains s’achèvent alors que d’autres, comme la distribu- tion de matériel scolaire et de mobilier aux écoles nécessiteuses se répètent annuellement. Parmi les projets plutôt «simples» on compte notam- ment la construction de salles de classe, de toi- lettes ou encore la rénovation de cuisines. Bon nombre de ces projets peuvent être réalisés sans problèmes ni difficultées majeures. Ils font presque partie de la routine. A côté de cela, il y a parfois aussi des projets plus complexes, dont la planification s’effectue à plu- sieurs niveaux et dont la réalisation est souvent difficile et compliquée. Dans ce numéro, nous allons vous présenter deux de ces projets. Il s’agit pour l’un de la construction du centre pour en- fants et adolescents handicapés à Mocha, et pour l’autre de l’hébergement des médecins et du personnel soignant au centre de santé de Wa- sakentsa. À Mocha, certains locaux sont déjà utilisés pour la thérapie et l’enseignement. Nous espérons que les logements pour le personnel médical de Wasakentsa pourront être utilisés déjà cet été, malgré les difficiles conditions mé- téorologiques dans la forêt vierge. Les projets de ce genre représentent un énorme défi pour nous et nos partenaires. C’est pourquoi nous tenons à ce que les membres du conseil de fondation connaissent bien les conditions loca- les. Ainsi, Karl Friedli s’est rendu pour la première fois en Equateur dans sa qualité de membre du conseil de fondation. Il nous fait part de ses im- pressions et de ses expériences dans le présent numéro. Une autre donatrice nous explique aus- si pourquoi elle soutient les projets de notre fondation de manière ciblée. Et finalement, nous vous présentons le premier événement lié aux 25 ans de notre fondation. Peter Hobi, Rédacteur des «Noticias» et co-président de la fondation Casa de Personal à Wasakentsa 2 5 Centre pour personnes handicapées, Mocha 8 L’Equateur a beaucoup changé 11 Actions réussies pour l’année de jubilé 12 Impressum, 25 ans de Para Los Indígenas 10 Entretien avec une donatrice

Noticias 2 - Aout 2014 F

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Au cours d’une année, nous pouvons nous atte- ler à une douzaine de nouveaux projets. Certains s’achèvent alors que d’autres, comme la distribu- tion de matériel scolaire et de mobilier aux écoles nécessiteuses se répètent annuellement. Parmi les projets plutôt «simples» on compte notam- ment la construction de salles de classe, de toi- lettes ou encore la rénovation de cuisines. Bon nombre de ces projets peuvent être réalisés sans problèmes ni difficultées majeures. Ils font presque partie de la routine.

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Projets et défis actuels

NOTICIAS del EcuadorPara Los Indígenas

Fundación Suiza

Août 2014 www.pa ra lo s ind igenas .o rg

A Wasakentsa, au milieu de la forêt vierge, un nouveau logement pour le personnel médical du

dispensaire voit le jour.

Sommaire

Au cours d’une année, nous pouvons nous atte-

ler à une douzaine de nouveaux projets. Certains

s’achèvent alors que d’autres, comme la distribu-

tion de matériel scolaire et de mobilier aux écoles

nécessiteuses se répètent annuellement. Parmi

les projets plutôt «simples» on compte notam-

ment la construction de salles de classe, de toi-

lettes ou encore la rénovation de cuisines. Bon

nombre de ces projets peuvent être réalisés sans

problèmes ni difficultées majeures. Ils font

presque partie de la routine.

A côté de cela, il y a parfois aussi des projets plus

complexes, dont la planification s’effectue à plu-

sieurs niveaux et dont la réalisation est souvent

difficile et compliquée. Dans ce numéro, nous

allons vous présenter deux de ces projets. Il s’agit

pour l’un de la construction du centre pour en-

fants et adolescents handicapés à Mocha, et

pour l’autre de l’hébergement des médecins et

du personnel soignant au centre de santé de Wa-

sakentsa. À Mocha, certains locaux sont déjà

utilisés pour la thérapie et l’enseignement. Nous

espérons que les logements pour le personnel

médical de Wasakentsa pourront être utilisés

déjà cet été, malgré les difficiles conditions mé-

téorologiques dans la forêt vierge.

Les projets de ce genre représentent un énorme

défi pour nous et nos partenaires. C’est pourquoi

nous tenons à ce que les membres du conseil de

fondation connaissent bien les conditions loca-

les. Ainsi, Karl Friedli s’est rendu pour la première

fois en Equateur dans sa qualité de membre du

conseil de fondation. Il nous fait part de ses im-

pressions et de ses expériences dans le présent

numéro. Une autre donatrice nous explique aus-

si pourquoi elle soutient les projets de notre

fonda tion de manière ciblée. Et finalement, nous

vous présentons le premier événement lié aux

25 ans de notre fondation.

Peter Hobi, Rédacteur des «Noticias» et

co-président de la fondation

Casa de Personal

à Wasakentsa2

5 Centre pour personnes

handicapées, Mocha

8 L’Equateur a beaucoup

changé

11 Actions réussies pour l’année

de jubilé

12 Impressum, 25 ans de

Para Los Indígenas

10 Entretien avec une donatrice

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2 / 2014 – NotíciasProjets actuels

Logement pour les médecins et le personnel soignant à Wasakentsa

Morona Santiago, province située le plus au

sud-est de l’Equateur, est en majeure partie

recouverte de forêt vierge. Les grandes plai-

nes d’Amazonie abritent quelque six mille

membres du peuple Achuar vivant en petites

communautés. On ne peut se rendre dans cet-

te région qu’à pied, en bateau ou en avion.

Dans la forêt vierge, l’air est très humide tout

au long de l’année. Fortes averses et chaleur

écrasante s’alternent pendant la journée.

Projet de grande envergure:

Construction du centre de santé de

Wasakentsa (2006-2010)

Ces dernières années, l’état de santé des habi-

tants de la forêt amazonienne s’est détérioré

de plus en plus. Cela est dû en part au manque

d’hygiène et à l’eau souillée. Les affections

gastro-intestinales sont très répandues. Les

jeunes enfants surtout souffrent très souvent

de diarrhées. De plus, les soins médicaux sont

insuffisants. Ainsi, les Achuar gravement mala-

des ou victimes d’accidents devaient être em-

menés à l’hôpital de Taisha ou de Macas en

avion.

La doctoresse Betty Rodriguez qui vivait parmi

les Achuar soulignait à plusieurs reprises le

problème du manque d’accès aux soins. Par la

suite, grâce aux nombreux dons en prove-

nance de Suisse, plusieurs petits dispensaires

ont vu le jour, notamment à Wampuik, Juyuka-

mentsa et Wachirpas. En outre, le petit dispen-

saire de Wasakentsa a pu être érigé entre

2006 et 2010, coutant au total 190 000 francs.

Aujourd’hui, il se compose de cinq maisonnet-

tes en bois d’un étage, qui abritent une salle

de soins ambulatoires dispensés aux malades

et aux accidentés, une pharmacie, un poste de

vaccination, un petit cabinet de soins dentaires

ainsi qu’un laboratoire pour le dia gnostic du

paludisme, de la tuberculose et d’autres mala-

dies tropicales.

Le dispensaire est à distance de marche du

centre d’enseignement secondaire dirigé par

les pères salésiens. Les jeunes Achuar y sont

formés en vue de leur apprentissage ou

d’études supérieures. La fondation Para Los

Indígenas soutient la formation des étudiants

depuis de nombreuses années par la voie de

contributions.

Une fois achevé, le centre de santé fonction-

nait très bien grâce à la compétence de la doc-

toresse Betty, sa directrice. Les soins médicaux

sont assurés par 1-2 médecins, 1 dentiste et

1 sage-femme. L’équipe est complétée par

deux infirmières autochtones et un laborantin.

Ces personnes vivent à Wasakentsa avec leurs

familles. En revanche, pour le personnel médi-

cal venant des Andes ou des régions côtières,

il n’y a que des hébergements rudimentaires

sans installations sanitaires. Ainsi, ils doivent

utiliser celles du dispensaire adjacent. Optimisation du centre de santé

Compte tenu de sa situation géographique

isolée, le recrutement de personnel médical

est crucial à la survie du Centro de Salud. L’Etat

ne forme toujours pas assez de médecins. Au

terme de leurs études, ceux-ci doivent obliga-

toirement effectuer une année de formation

d’assistant dans un petit hôpital de campagne

(año rural). Les conditions de vie, le climat et

les moustiques sont extrêmement difficiles à

supporter pour les non Achuar. L’endroit ne

peut être atteint qu’en petit avion. L’électricité

et l’Internet (via satellite) ne sont disponibles

qu’à certaines heures ou ne fonctionnent pas

du tout.

Démarrage difficile du projet

Afin d’augmenter l’attrait du séjour pour le

nouveau personnel médical, un concept de

logement avait été développé en collabora-

tion avec la doctoresse Betty. Il a reçu l’aval

du conseil de fondation en mars 2010. Après

discussion avec l’architecte en charge et après

Dissimulé dans l’immensité de la forêt amazonienne, le centre scolaire de Wasakentsa

se situe à plus de 100 km de la localité importante la plus proche.

Ce petit bâtiment abrite l’infirmerie du

dispensaire.

Il n’est plus possible de proposer un loge-

ment aussi spartiate que celui de la Dr Betty

aux jeunes médecins. Un nouveau bâtiment

est urgemment nécessaire!

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plusieurs examens sur place, il a été décidé de

renoncer à un bâtiment sur deux étages. Afin

d’éviter aussi des coûts trop élevés de trans-

port aérien, il a été décidé d’utiliser une gran-

de partie du matériel de construction pro-

venant de la forêt vierge (bois, pierres, sable).

Le but était de réaliser un logement adéquat

dans lequel le personnel de l’extérieur pour-

rait habiter, manger et dormir, disposant aus-

si d’installations sanitaires simples telles que

WC, douches et lavabo. C’est ainsi que le

projet 201.1302 a vu le jour. Nous vous le

présentons succinctement:

Construction d’un logement pour

le personnel médical à Wasakentsa

Coûts du projet: Fr. 97 785.–

Montant des dons

encore ouvert: Fr. 15 000.–

Malheureusement, la doctoresse Betty a per-

du la vie dans un accident en juin 2013 lorsque

son avion s’est écrasé, coûtant également la

vie à une autre personne du dispensaire. Par

conséquent, le début du projet fut retardé

une nouvelle fois. Ce n’est qu’en octobre 2013

que l’abattage des arbres a pu commencer.

Toutefois, il a fallu encore attendre six mois

pour que le bois sèche et puisse être utilisé

comme matériel de construction. Durant la

même période, dès que le niveau de l’eau le

permettait, du sable, du gravier et des pierres

ont été prélevés dans le fleuve. Les fondations

du logement pour le personnel ont ainsi été

posées.

Un chantier exigeant

Lors d’un entretien, l’architecte du bâtiment

a décrit les difficultés que l’on rencontre sur

un chantier en pleine forêt vierge:

On utilise les plus petits avions pour le transport de personnes, de marchandises et de matériel.

Même pour ces engins, l’atterrissage n’est possible que par temps sec sur les courtes pistes

argileuses de la forêt vierge.

«La planification pour construire une bâtisse

non traditionnelle dans la forêt amazonienne

ne ressemble pas du tout à ce que l’on fait dans

la capitale de la province, Macas, et requiert

beaucoup d’expérience. Les Achuar ne cons-

truisent leurs maisons qu’avec du bois et des

feuilles de palmier, n’utilisant aucun matériel

qui ne provienne pas d’Amazonie. Pour le loge-

ment du personnel soignant, nous avons

d’abord bâti les fondations en béton et les murs

extérieurs. Etant donné qu’il n’y a pas de route

menant à Wasakentsa, nous avons prévu au

budget 48 vols pour le transport du matériel. Le

transport de matériel par petits avions exige

une logistique impeccable. Par contre, tout le

travail en bois comme les parois, la charpente,

les portes et le mobilier est réalisé sur place par

des artisans avec du matériel local.»

En avril, les fondations en béton et les murs

extérieurs sont terminés. Le transport des

briques et du béton a largement renchéri la

construction. Heureusement, le bois destiné

au toit peut être obtenu à proximité, dans la

forêt vierge.

En avril dernier, Markus Schmid et Eddy Ag-

ten se sont rendus à Wasakentsa afin de

cons tater l’avancement des travaux. À cette

occasion, ils se sont également entretenus

avec le responsable du Ministère de la santé

de la province ainsi qu’avec le directeur de

l’hôpital de Taisha.

Le passage suivant est un extrait de

leur carnet de voyage:

«Pour nous tous, il est clair que sans la doc-

toresse Betty l’avenir des soins médicaux

pour les Achuar constitue un énorme défi.

Nous sommes d’accord sur le fait qu’il existe

une interdépendance entre les responsables

du Ministère de la santé et notre fondation.

C’est pourquoi une bonne communication et

coopération sont essentielles. Pour Para Los

Indígenas, l’exploitation et le fonctionne-

ment du Centro de Salud sont prioritaires au

vu des importants investissements faits pour

l’infrastructure.

Cependant, il est très difficile de trouver du

personnel médical qui souhaite travailler à

plus long terme dans les conditions de vie

extrêmes de l’Amazonie. La meilleure attrac-

tivité qui sera obtenue grâce à la Casa de Per-

sonal permettra, à notre avis, de garantir

avec le soutien du Ministère de la santé, des

soins médicaux constants (médecin, infir-

Le membre du conseil de fondation, Dr

méd. Markus Schmid, s’entretient avec le

directeur de l’hôpital de Taisha, Dr Patricio

Campos (à gauche), de la manière dont le

dispensaire sera géré à l’avenir.

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2 / 2014 – NotíciasProjets actuels

mière, assistant et laborantin). Ce n’est

qu’ainsi que le site de Wasakentsa retrouvera

sa bonne réputation et regagnera la confi-

ance des patients Achuar.»

Le travail dans la forêt vierge est très

éprouvant!

En avril, sur le chantier de Wasakentsa, Mar-

kus Schmid s’est entretenu avec les deux ma-

çons responsables de la construction du lo-

gement. Le contremaître Manuel Toapanta

(MT) a 54 ans, et son collègue Casimiro

Cuascata (CC) est son aîné de dix ans.

Comment avez-vous obtenu ce mandat?

MT: Par le passé j’ai déjà travaillé avec mon

frère pour Vicente Molina, le coordinateur de

ce chantier. À l’époque, mon bon travail de

maçon et ma fiabilité m’ont permis de ga-

gner sa confiance. Il y a quelques années, il

m’a demandé de travailler sur le chantier du

Centro de Salud à Wasakentsa. Lorsqu’on

m’a engagé pour cette mission, je connais-

sais déjà les conditions de travail pénibles de

part mon expérience précédente.

Combien de temps êtes-vous restés à

Wasakentsa?

MT: Durant la première étape du chantier,

nous sommes restés trois mois, d’octobre à

décembre 2013. Puis nous sommes revenus

pour deux mois vers mi-avril 2014. Une troi-

sième étape d’environ trois mois pour termi-

ner les salles de bain et les sols commencera

en août.

Et que faites-vous le reste du temps?

MT: D’abord deux semaines de vacances! Il

reste toujours beaucoup à faire à la maison.

Nous élevons aussi quelques animaux dont il

faut s’occuper. Il arrive qu’il y ait en outre

quelques petits mandats sur place par des

employeurs que l’on connaît.

Comment trouvez-vous la vie à Wasa-

kentsa?

CC: Ce fut une période très, très rude. Nous

avons beaucoup souffert de la chaleur, de

l’humidité et à cause des moustiques. Les re-

pas pris à l’école des missionnaires sont très

frugaux. Il n’y a pratiquement que du riz et

aucune variété. Nous n’avions que peu de

contact avec les pères de l’école. En plus,

pendant une semaine, je n’ai pas pu travailler

en raison d’une grave infection à la jambe

droite, contractée par une piqûre de mous-

tique. Ce fut très douloureux et difficile aussi

pour le moral.

Comment étaient les conditions de tra-

vail?

MT: La pluie incessante rend le travail très

difficile et exige une importante flexibilité. Si

un jour il ne pleut pas, nous travaillons sans

interruption de cinq heures du matin à sept

heures du soir. D’ailleurs la chaleur et les

rayonnements solaires aux heures de midi

sont très accablants.

Qui vous aide dans votre travail?

MT: Un groupe d’Achuar nous assiste. La col-

laboration se passe très bien. Ils sont engagés

à l’appel et payés, en fonction du travail, à la

journée, à la semaine ou toutes les deux se-

maines par les pères de l’école à Wasakentsa.

Comment restez-vous en contact avec

vos familles pendant ces longues ab-

sences?

CC: Parfois à l’école salésienne, il est possible

de contacter Macas par radio, où Vicente

établit une liaison téléphonique vers nos fa-

milles.

Merci beaucoup pour votre important

engagement dans ces conditions si dif-

ficiles en Amazonie. Nous avons visité

le chantier aujourd’hui et sommes im-

pressionnés par votre travail soigné.

Les montants pour la construction du toit ont déjà pu être érigés début août.

Les deux maçons sont originaires des Andes et ont déjà souvent travaillé ensemble.

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2 / 2014 – Notícias

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Création d’un centre pour enfants et adolescents handicapés

Il y a peu encore, la situation des personnes

handicapées en Suisse était similaire à celle

que l’on rencontre aujourd’hui en Equateur.

Les parents d’enfants en situation de handi-

cap étaient souvent livrés à eux-mêmes.

Beau coup avaient d’ailleurs honte de leurs

enfants différents.

C’est encore en partie le cas aujourd’hui en

Equateur. Dans les régions traditionnelle-

ment habitées par les indigènes, les enfants

souffrant de problèmes psychiques ou phy-

siques sont parfois encore considérés comme

une punition divine. Il n’est dès lors pas éton-

nant que ces enfants soient cachés et parfois

abandonnés à leur sort dans des conditions

déplorables et sans réel encadrement.

Ces dernières années, notre fondation a sou-

tenu et financé plusieurs projets en faveur de

ces enfants. En effet, les enfants et les jeunes

en situation de handicap (niños con capaci-

dades especiales) devraient déjà bénéficier

de soins et d’encadrement dès leur plus

jeune âge. Un enseignement et un encadre-

ment plus adaptés permettraient de mieux

les intégrer dans la société.

Dans ces centres, les enfants en situation de

handicap bénéficient de thérapies et d’un

suivi ciblé. Cela décharge quelque peu leurs

parents qui peuvent à nouveau se consacrer à

une activité professionnelle régulière.

Le projet présenté ici concernant ce domaine

a été approuvé et autorisé en septembre 2012

par le conseil de fondation. Depuis, des fonds

ont été récoltés à cet effet auprès de particu-

liers, d’institutions ecclésiastiques et pub-

liques. Le feu vert a été donné pour démarrer

les travaux en juillet 2013, puisqu’une grande

partie des coûts du projet était financée.

Dans la région de Mocha, le nombre de

personnes handicapées est supérieur à la

moyenne.

Projet 202.1206 Création d’un centre

pour enfants et adolescents

handicapés dans le canton de Mocha

(1re étape)

Mocha, qui appartient à la province de Tungu-

rahua, se situe à 3300 m d’altitude, dans une

vallée traversée par la Carretera Panamericana,

cette fameuse route qui traverse tout le conti-

nent du nord au sud. La vallée longitudinale est

entourée de plusieurs volcans, comme le Tun-

gurahua (5023 m) très actif récemment, et le

Carihuairazo (5020 m) plus proche. Mocha est

le chef-lieu du canton du même nom. La ville se

trouve à une vingtaine de kilomètres au sud

d’Ambato, d’où on peut facilement l’atteindre

en bus par une route goudronnée.

Malgré l’altitude, le climat est relativement

doux tout au long de l’année. Le sol volca-

nique se prête bien à l’agriculture. La majorité

des habitants vivent d’ailleurs de cette activi-

té. Sur de petites parcelles, ils cultivent des

Le gros œuvre de la première étape était déjà achevé en novembre 2013. Selon l’habitude

en Equateur, les poutrelles pour l’étage supérieur sont déjà là.

La petite localité de Mocha compte à peine 6000 habitants. Les pentes escarpées des envi-

rons sont intensément exploitées pour l’agriculture jusqu’à 4000 m d’altitude.

pommes-de-terre, du maïs et des fèves. Ils

plantent également du fourrage pour les co-

chons d’inde, les lapins, les poules et pour le

bétail. On trouve également des fruits comme

les pêches, les pommes, les poires ou les to-

mates en arbre.

La population de cette région montagneuse

est majoritairement indigène et très jeune.

Plus de 40 % sont des enfants et des adoles-

cents. Proportionnellement, la part de per-

sonnes en situation de handicap est très éle-

vée. Cela est notamment dû à une utilisation à

outrance de fertilisants et de pesticides dans

l’agriculture. C’est la raison pour laquelle no-

tre fondation soutient également dans cette

région plusieurs projets en vue de passer à

l’agriculture biologique et plus respectueuse

de la nature.

Situation initiale

Jusqu’à peu, il n’existait aucune offre

d’encadrement pour les enfants et jeunes en

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2 / 2014 – NotíciasProjets actuels

situation de handicap. Une fondation privée

a créé un centre provisoire dans un bâtiment

du diocèse d’Ambato. Là, c’est très à l’étroit

qu’une trentaine de jeunes en situation de

handicap bénéficiaient d’enseignement in-

tensif et de thérapie ambulatoire. De plus,

leurs parents recevaient des conseils et une

formation pour les soins à la maison. Cette

fondation a contacté notre organisation par-

tenaire Fundyvida au début 2012 afin de de-

mander de l’aide pour la mise en place d’un

réel centre pour ces nombreux enfants et

adolescents handicapés. Dans la dizaine de

communautés environnantes, il y a environ

130 jeunes qui vivent en situation de handi-

cap.

Une fois que, grâce au soutien du diocèse

d’Ambato, l’emplacement du site a pu être

récupéré pour la construction et que le fi-

nancement a de notre part pu être assuré, la

cons truction adjacente au bâtiment existant

a démarré. Lors d’une première étape, on a

construit le rez-de-chaussée.

Les environ six cents membres des familles

bénéficiaires ont livré une grande partie du

travail de corvée sous les instructions de pro-

fessionnels. Ils ont participé à l’excavation, à

la préparation et au transport du ciment et

effectué un important travail de manœuvres.

Etant donné que les parents et le canton de

Mocha ont cofinancé les bains thérapeu-

tiques et le bassin d’hydromassage, près de

la moitié des coûts totaux du projet ont été

couverts. Malgré cela, les coûts demeurent

conséquents:

En avril 2014, le nouveau centre était prêt.

Coûts du projet:

1re étape: Fr. 118 300.–

(déjà financée)

En avril 2014, plusieurs membres du conseil

de fondation ont pu constater l’avancement

des travaux sur place. Le passage suivant est

extrait de leur rapport du 29. 4.:

«Nous avons reçu un accueil chaleureux de la

part de toutes les personnes importantes tra-

vaillant pour ce chantier … Dans le centre de

réadaptation, env. 60 enfants et adolescents

ainsi que quelques adultes bénéficient de

traitement pendant la journée. La construc-

tion est terminée et semble d’excellente qua-

lité; la disposition des pièces est idéale. A

l’avenir, dans les pièces claires et lumineuses,

les personnes handicapées bénéficieront de

thérapie et d’encadrement toute la journée.

La cuisine fonctionnelle permet d’apprêter

des repas simples. Il ne manque que le mobi-

lier. Le déménagement aura lieu ces prochai-

nes semaines. La reconnaissance témoignée

à notre fondation est énorme …»

1 Réception; 2 Logopédie; 3 Médecin; 4 Salle d’attente; 5 Physiothérapie; 6 Electrothérapie;

7 Réfectoire; 8 Cuisine

Soulagement pour les parents

Le centre est dirigée par la fondation San Juan

Bautista. Une des personnes vivant au centre

est Charles Carlitos Ramirez (24 ans), tétraplé-

gique. Durant notre visite, nous avons réalisé

l’interview suivante avec sa mère.

Carlitos est-il votre seul enfant handicapé?

Hélas non! Charlie est l’ainé. J’ai encore un

autre fils qui est gravement malentendant.

Mais il ne veut pas venir au centre de réadap-

tation. Cependant, Carlitos se sent bien ici.

Lorsqu’il rentre à la maison, il devient pensif.

Ici, il est heureux.

L’équipe de direction du centre dans les

locaux flambant neufs

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2 / 2014 – Notícias

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Comment le centre de réadaptation

vous aide-t-il?

Tout d’abord je suis très reconnaissante que

Carlitos ait la possibilité d’être ici. Car dans la

famille, nous ne pouvons pas l’aider. Ici, les

enfants reçoivent de l’affection. Pour nous, le

personnel soignant est un don du Ciel. Je suis

très heureuse que l’on s’occupe si bien de

nos enfants ici.

Est-ce un grand soulagement pour vous

que Carlitos puisse être ici, grâce à l’aide

de Suisse?

Je suis heureuse que le Père Medardo Silva

ait fondé ce foyer, car il est très difficile

d’élever un enfant comme le nôtre chez soi.

Maintenant, je peux aller travailler pendant

que Carlitos est au centre. C’est ainsi plus

simple pour moi de le soigner à la maison le

reste du temps. Le nouveau centre est si

beau et confortable pour tous.

Des responsables satisfaits

Pendant notre séjour, la directrice du centre

de réadaptation a exprimé son immense re-

connaissance envers les visiteurs de Suisse,

Un aperçu de la nouvelle cuisine

faisant notamment référence au manque de

place criant auquel il a été remédié. Le Minis-

tère de l’économie et de l’intégration sociale

l’a d’ailleurs déjà invitée à plusieurs reprises à

mettre davantage de place à disposition pour

l’encadrement. Mais jusqu’à récemment,

ils n’étaient pas en mesure d’améliorer l’en-

cadrement et les soins, notamment parce

que les installations ne leur appartenaient

pas et faute de moyens financiers.

Désormais, il y a assez de place. Il est possi-

ble de mieux organiser le travail. Les encad-

rants ont plus de place de travail à dispositi-

on pour les différentes activités dans les

locaux. Il y a aussi plus de possibilités pour

les thérapies individuelles. L’intimité de cha-

cun est ainsi mieux protégée. Le réfectoire

et la salle de séjour commune sont égale-

ment une bénédiction pour les encadrants

comme pour les occupants, dont cela simp-

lifie la vie.

Mayra Cujano, directrice du foyer, a égale-

ment mentionné à quel point elle était tou-

jours impressionnée par les jeunes qui lui sont

confiés. Elle estime qu’au fond il est très sim-

ple de s’en occuper. En revanche, la coopéra-

tion avec leurs familles s’avère plus délicate.

Encore bien des parents d’enfants handicapés

en ont honte. Ils ont l’impression qu’il ne vaut

pas la peine d’éduquer et d’instruire ces en-

fants. En réalité, ceux-ci sont tout à fait capa-

bles d’effectuer des activités simples de façon

autonome, comme s’habiller ou prendre le

repas. Finalement, elle trouve merveilleux de

pouvoir s’occuper de ces personnes et de tra-

vailler avec elles.

Tous les habitants et encadrants se réjouissent des nouveaux locaux et sont très reconnaissants pour l’important soutien de Suisse.

Entre-temps, l’équipe du centre est composée

de onze personnes, dont trois thérapeutes

spécialisées. Etant donné que la plupart des

personnes en situation de handicap ont be-

soin de thérapies spéciales, le groupe com-

porte aussi des employés pour la physiothéra-

pie, la psychologie et le travail social. La

directrice est contente de pouvoir compter sur

une équipe aussi motivée.

Gratitude pour l’aide de la Suisse

Grâce au soutien important et rapide pro-

venant de Suisse, les jeunes souffrant d’un

handicap sont suivis de manière plus ciblée.

Dans les nouveaux locaux, la cohabitation

est plus conviviale; on apprend plus facile-

ment. Parents et enfants, responsables et

personnel, tous sont très reconnaissants à

notre fonda tion de soutenir ces personnes

qui font partie des plus défavorisées de la

société équato rienne et à qui presque per-

sonne ne vient en aide.

Planification de la 2e étape en vue

Au printemps dernier, le nouveau bâtiment a

été inauguré en présence de représentants

de notre fondation. Désormais, nous en

sommes à la planification de la deuxième

étape. Elle comprend la construction d’autres

pièces de travail, de toilettes, de dépôts et de

mobilier supplémentaire. Actuellement, la di-

rection du centre et notre organisation par-

tenaire Fundyvida d’Ambato élaborent un

devis concret.

Lors de la proposition de projet en 2012, ont

été calculés des coûts totaux de USD 57 000.

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2 / 2014 – NotíciasVisites de contrôle

L’Equateur a beaucoup changé ces 30 dernières années!

C’est toujours avec plaisir que je me remé-

more le voyage de 9 mois en Amérique du

Sud que j’ai entrepris avec mon épouse en

1980. C’est une des raisons principales qui

m’ont poussé à m’engager depuis une année

et demie pour la fondation Para Los Indíge-

nas. Aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, j’y

suis retourné pour ma première visite de con-

trôle. Je me demandais ce qui avait changé

depuis en Amérique du Sud, et plus particu-

lièrement en Equateur.

Atterrissage

Lors de l’atterrissage sur le nouvel aéroport

de Quito, les passagers ont applaudi deux

fois: la première après la manœuvre

d’atterrissage à proprement parler, et la deu-

xième une fois que le pilote a freiné en dou-

ceur à la fin de la piste. C’est probablement

lié au fait que l’ancien aéroport de Quito

était situé au milieu de la ville et que

l’atterrissage y était très périlleux.

Je me souviens bien des applaudissements

des passagers lors de mon premier voyage

en Amérique du Sud. A l’époque, on applau-

dissait même les manœuvres difficiles en bus

sur les étroites routes des Andes.

Communication, transactions

L’Equateur a beaucoup changé, et ce, de fa-

çon radicale. C’est aussi le cas en Europe,

mais ici, le changement est moins flagrant,

car on le constate au fur et à mesure. A

l’époque, avant notre voyage, nous avions

bien réfléchi à la manière de dissimuler

l’argent dans nos vêtements. Pour changer

Quito, la capitale la plus haute du monde, compte aujourd’hui plus de 2,2 millions d’habitants.

les devises, il fallait faire la queue pendant

des heures. Aujourd’hui, il est possible de

prélever de l’argent tout simplement au ban-

comat, du moins dans les villes.

Aujourd’hui, avec le téléphone portable et

Internet, on est en contact avec ses proches

à tout moment. Il est possible de se tenir au

courant mutuellement de ce qui se passe à la

maison et en voyage. En 1980, nous commu-

niquions par lettre, avec les adresses des am-

bassades comme plaque tournante.

Circulation routière

En Equateur, les routes qui relient les grandes

villes sont très bien aménagées. Le gouver-

nement actuel traite ces axes de communica-

tion de façon prioritaire et investit par consé-

quent beaucoup dans l’amélioration de

l’infrastructure. Cependant, les routes ou les

pistes qui mènent aux communautés dans

lesquelles nous réalisons nos projets sont

toujours aussi mauvaises.

Le style de conduite des autochtones néces-

site toujours un temps d‘adaptation. Les rè-

gles de la circulation sont souvent vues com-

me de simples recommandations! Les lignes

de sécurité, même doubles et ornées de

points lumineux sont systématiquement

ignorées! Sur les routes à plusieurs voies, il

n’est pas rare de trouver un véhicule station-

né sur la voie de droite. Aujourd’hui comme

autrefois, lorsqu’un véhicule circule lente-

ment avec le feu clignotant à gauche, le con-

ducteur n’indique pas son intention de bifur-

quer à gauche, mais il signale au véhicule qui

le suit qu’il peut le dépasser par la gauche.

Conduire sur les routes andines d’altitude

reste une entreprise difficile et périlleuse.

Paysage, nature

L’Equateur a des paysages à couper le souf fle.

La nature offre une énorme diversité.

Toutefois, l’explosion démographique laisse

des traces importantes. Actuellement,

l’Equateur compte environ 16 mio. d’habitants

(contre env. 8 mio. en 1980). A l’époque, Qui-

to ne comptait qu‘environ 800 000 habitants.

Depuis, ce nombre a plus que doublé. L’océan

de maisons s’étend à perte de vue, sur les

flancs escarpés des collines avoisinantes, au

nord comme au sud, le long de l’étroite vallée

où se situe Quito.

Sur les hauteurs des Andes, les plantes ne

survivent que si elles peuvent emmagasiner

de l’eau, comme ces plantes grasses. Ces

végétaux poussent très lentement et peuvent

atteindre 300 ans.

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2 / 2014 – Notícias

9

Dans les hauts-plateaux aussi, les problèmes

liés à la croissance démographique sont visi-

bles partout. Les Campesinos tentent de ré-

colter le maigre rendement du sol aride. Ils

déplacent leurs champs vers des sites de plus

en plus hauts, à une altitude où le sol n’est en

fait pas cultivable.

Etant donné que de nombreuses zones ont

été déboisées pour cela, les dégâts à

l’environnement sont en partie très graves

(fossés d’érosion, glissements de terrain, eau

polluée, etc.).

Folklore

Sur les marchés, pratiquement rien n’a changé

pendant toutes ces années. Surtout dans les

localités principalement visitées par les touris-

tes, on propose les mêmes Artesanias (objets

artisanaux) qu’il y a 30 ans. Même les marchés

des autochtones sont restés à l‘identique.

De nombreux sites de reboisement sont

encore tondus comme des céréales pour

l’utilisation industrielle du bois!

Ce n’est que dans les zones les plus isolées que les Indígenas portent encore ces magnifiques

vêtements colorés.

La seule différence que l’on constate est la

diminution du nombre d‘Indígenas qui re-

vêtent le costume traditionnel.

Déchets

L’Equateur a fait de prodigieux progrès dans

ce domaine. On ressent bien les effets des

campagnes d’information de l’Etat. La popu-

lation est sensibilisée, les progrès visibles.

Bien entendu, tout ne fonctionne pas encore

comme il faut. Il y a encore beaucoup

d’ordures qui traînent. Mais par rapport à au-

trefois et aux autres pays d’Amérique du sud,

beaucoup a été fait. Le ramassage des ordu-

res est encore insuffisant. C’est là une prob-

lématique qui pèse lourd sur de nombreux

pays émergeants et du tiers monde.

Serviabilité

Les Equatoriens sont très serviables envers

les étrangers. Cette caractéristique était déjà

marquée dans les années 80. Si un étranger

pose une question, il recevra toujours une

réponse. Pas forcément la bonne réponse,

voire complètement erronée, mais une ré-

ponse tout de même. Cela ne part pas d’une

mauvaise intention. C’est plutôt lié au fait

que les autochtones ne veulent pas passer

pour des ignorants. C’est pourquoi, en tant

qu’étranger, il vaut mieux poser la même

question à plusieurs personnes. Si deux ré-

ponses sont identiques, il y a de grandes

chances que l’on va trouver ce que l’on

cherche.

Criminalité

Si l’on voyage en Amérique du Sud, il faut se

préparer à éviter certains endroits dangereux

et à bien surveiller ses objets de valeur. La

criminalité demeure un problème de taille. Le

gouvernement actuel prend le problème très

à cœur et il est frappant de constater le nom-

bre de patrouilles de police en ville.

Pauvreté

La pauvreté reste très répandue, même si le

pays a fait un pas dans la bonne direction. La

situation s’est d’ailleurs nettement améliorée

dans les villes et agglomérations. Or, dans les

régions isolées où notre fondation soutient

les projets, les Indígenas manquent encore

de l’essentiel.

En conclusion

L’Equateur a beaucoup changé au cours des

dernières années. Cependant, cela ne con-

cerne pas les plus défavorisés pour qui la si-

tuation ne s’est pas améliorée. Leur précarité

est encore criante. Les disparités écono-

miques n’ont fait que s’accentuer encore.

Notre aide reste donc indispensable.

C’est pourquoi les visites de contrôle sont

très importantes. Elles nous permettent de

vérifier si les projets sont réalisés comme

nous l’entendons. D’ailleurs ces voyages ne

pèsent pas lourd sur le budget de la fonda-

tion, étant donné que la totalité des frais de

voyage et d’hébergement est en principe pri-

se en charge par les membres du conseil de

fondation eux-mêmes.

Karl Friedli

A quoi ressemblera l’avenir de ces enfants

d’El Placer, près d’Angamarca?

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2 / 2014 – NotíciasActuel

Unis contre la misère!

Trois questions à Madame Eva-Maria

Troxler

Monsieur et Madame Troxler font partie des

fidèles donateurs de notre fondation depuis

de nombreuses années. En mai dernier, ils

ont entrepris un voyage en Equateur et sont

allés voir de plus près quelques-uns de nos

projets. Ils ont tous deux été impressionnés

par ces visites.

Avant sa retraite, Madame Troxler était assis-

tante sociale. Aujourd’hui, elle s’occupe sou-

vent et volontiers de ses petits-enfants. Elle

consacre son temps libre à de la randonnée à

vélo, de la marche ou encore à des activités

en faveur de sa commune de domicile Zumi-

kon. Eva-Maria Troxler siège également de

manière bénévole dans le comité d’une asso-

ciation qui s’engage pour la santé et

l’éducation de la population roumaine.

Chère Madame Troxler, vous soutenez

Para Los Indígenas par des dons depuis

de nombreuses années. Comment avez-

vous eu connaissance de notre associa-

tion?

Il y a si longtemps que je ne me souviens plus

du premier contact. Mais il me semble que

nous avions reçu les «Noticias» et que j’avais

été impressionnée par son caractère infor-

Eva-Maria Troxler avec le directeur de notre

organisation partenaire à Ambato, le Dr Luis

Velasco

matif et compétent. A l’époque je ne savais

pas grand chose sur les indigènes d’Equateur,

mais le professionnalisme de la fondation

m’avait convaincue. Etant moi-même active

dans une petite association caritative, cela

m’a beaucoup intéressée. C’est ce qui m’a

décidé à faire mon premier don.

Plus tard, nous avons aussi fait la connais-

sance de l’ancien président de la fondation,

Antonio Heuberger. Nous étions touchés par

son travail professionnel et son engagement

sans faille.

Qu’est-ce qui vous motive à vous enga-

ger en faveur de la population indigène

d’Equateur?

Au début, c’était un hasard. Comme je l’ai dit,

c’est la fondation Para Los Indígenas qui me

plaisait. Elle convainc par sa franchise et parce

qu’elle se concentre sur un but unique.

Les Troxler (à gauche) avec l’équipe de Fun-

dyvida devant le siège de cette fondation

à Ambato

Lors de notre voyage en Equateur, nous avons

pu nous rendre compte des projets par nous-

mêmes. Monsieur Velasco de l’organisation

partenaire Fundyvida est un directeur très ac-

tif et professionnel à qui son travail tient très

à cœur.

Nous avons reçu un accueil très chaleureux et

avons pu constater par nous-mêmes que nos

dons arrivent et sont utilisés pour des projets

pérennes.

Quelles questions vous tiennent à cœur

pour l’avenir? Qu’espérez-vous réaliser

par vos dons?

J’espère que les conditions et le niveau de vie

de la population indigène puissent s’améliorer;

et ce, de manière utile, sans luxe superflu. Il

faudrait veiller à préserver le mode de vie tra-

ditionnel. Il ne faut pas l’adapter à notre ma-

nière de penser, mais tenir compte de la cul-

ture indigène et de ses caractéristiques. Car

nous aussi avons beaucoup à apprendre de

leur mode de vie travailleur, modeste et ex-

empt de stress.

Parmi les projets me tenant à cœur, il y a no-

tamment ceux concernant l’hygiène, la for-

mation et l’agriculture biologique. Lors de

ma visite en Equateur, j’ai beaucoup apprécié

le déroulement bien organisé et contrôlé des

choses. J’ai aussi été très impressionnée par

la construction du nouveau centre pour en-

fants handicapés à Mocha. Ce centre est une

nécessité. Nous sommes ravis d’avoir destiné

notre don à ce projet.

Madame Troxler, recevez nos plus vifs

remerciements pour vos dons fidèles et

pour cet entretien!

Les jeunes du centre pour enfants handicapés de Mocha lors de l’inauguration

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Actions pour le 25e jubilé de la fondation

25 ans de Para Los Indígenas

Lors des dernières séances du conseil de fon-

dation, il a été intensément débattu des activi-

tés possibles à l’occasion de l’année du jubilé.

Nous aimerions présenter la fondation à un

plus large public dans différents endroits de

Suisse. Les actions sont organisées de manière

à ce que la fondation n’ait pas à supporter de

coûts importants. L’objectif principal de ces

actions est d’élargir le cercle des donateurs et

donatrices.

Projet du jubilé

Dans l’édition d’avril des «Noticias», nous

vous informions pour la première fois de

l’année du jubilé. Peu après, nous avons reçu

un don important de Madame Kitty Baran-

dun, des Grisons. Sur son virement ban-

caire, elle a expressément souhaité que cet

argent soit destiné au jubilé. Cela nous a don-

né l’idée de définir un projet du jubilé auquel

nous pourrions affecter concrètement ce

genre de donations.

Merci beaucoup, Madame Barandun, pour

votre merveilleuse idée!

Le projet du jubilé a donc récemment été pré-

senté plus en détail à la direction. Il s’agit de

la suite du

projet Installation de cuisines dans

la région d’Angamarca.

La population de cette commune isolée de la

province de Cotopaxi est presque exclusive-

ment indigène. Les lotissements sont situés à

une altitude de plus de 3500 mètres. Après

que les premières cuisines aient été installées

dans quatre communes, le projet vise

aujourd’hui à en inclure encore d’autres. Il

s’agira, dans un premier temps, de la mise en

place de quarante cuisines.

Une cuisine simple comprend entre autres

l’installation d’un potager et d’un lavabo ainsi

que le carrelage du sol. Les coûts de Fr. 570.–

par cuisine comprennent également la forma-

tion pour la gestion des provisions, la prépa-

ration des repas et l’entretien de la cuisine.

Exemple d’une vieille cuisine Ces nouvelles cuisines simples facilitent énormément la préparation des repas.

Marlies Fuchs à l’occasion du vernissage

de l’exposition d’aquarelles au Forum

Glattbrugg

L’ensemble des coûts s’élève à

Fr. 22 825.–.

Rétrospective

La première action dans le cadre du jubile a eu

lieu le 9 mai dernier au Forum de la maison

paroissiale de Glattbrugg. Lors du vernissage

de l’exposition d’aquarelles de Marlies Fuchs,

ancienne membre du conseil de fondation

(2001-2009), une centaine d’amis et de con-

naissances de l’artiste ont admiré ses œuvres.

Outre les tableaux, il était également possible

d’acquérir des sets de cartes. Para Los Indíge-

nas remercie vivement Marlies Fuchs pour son

engagement et pour la recette de Fr. 5700.–

remise à notre fondation. Cette somme sera

entièrement destinée au projet du jubilé.

Perspectives: Concert de bienfaisance

du Berner Konzertorchester

Nous sommes très fiers de pouvoir annoncer

un événement unique en faveur de notre fon-

dation. Le Berner Konzertorchester sous la

direction d’Ingo Becker a accepté de donner

un concert de bienfaisance pour notre fonda-

tion. Le concert, avec la participation du célè-

bre violoniste Alexandre Dubach, aura lieu

le samedi 16 mai 2015, à 19 h 00 au Scha-

dausaal du Centre de congrès à Thoune. Nous

nous réjouissons déjà! Il est magnifique que

tous les participants renoncent à leur cachet

pour la soirée.

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2 / 2014 – NotíciasActuel

Impressum

Secrétariat centralFundación Suiza Para Los Indígenas del Ecuador c/o Procuratio Treuhand GmbHSteinhölzlistrasse 11, CH-4563 GerlafingenTéléphone: 032 675 00 68; fax: 032 675 00 69E-mail: [email protected]

Compte bancaireRegiobank Solothurn, CH-4502 SolothurnCompte postal: 30-38168-4N° de clearing: 8785N° IBAN: CH15 0878 5001 5767 0013 3 Adresse SWIFT / BIC: RSOSCH22

Site Internet www.paralosindigenas.org

Siège de la fondationFundación Suiza Para Los Indígenas del Ecuador c/o Abt Treuhand AG Lättenwiesenstrasse 3, CH-8152 Opfikon-Glattbrugg

Rédaction «Noticias»Peter Hobi, Gewerbestrasse 9, CH-6330 ChamTél. 041 743 27 72E-mail: [email protected]: Priska Jost, Karl Friedli, Daniel Rietschin, Markus Schmid

PhotosMarkus Schmid, Karl Friedli, Peter Hobi, Daniel Rietschin, Eddy Agten

Mise en page et impressionZofinger Tagblatt AG, Medien- und Printunternehmen, Henzmannstrasse 20, 4800 Zofingen

Traduction allemand-françaisScilla Di Donato, Fribourg

TirageCe numéro de «Noticias» est publié en 4200 exemplaires (3500 en allemand, 700 en français).

Changements d’adresseVeuillez communiquer immédiatement tout changement d’adresse ou toute rectification concernant votre adresse à notre secrétariat central. C’est avec plaisir que le rédacteur de «Noticias» accueille vos réactions aux articles, par courriel ou par courrier. Vous trouverez les adresses en question ci-dessus.

Remerciements et engagement La Fundación Suiza Para Los Indígenas del Ecuador – une organisation d’entraide certifiée par ZEWO, avec secrétariat central à Gerlafingen – remercie tous ses donatrices et donateurs et garantit que leurs contributions profitent aux populations indigènes en Equateur.

Compte postal 80-9933-3

Les dons à des institutions d’utilité publiques peuvent être déduits des impôts!

Conseil de fondationPeter Hobi, co-président, Steinhausen ZGWalter Niederhauser, co-président, Dällikon ZHEddy Agten, Naters VS Vreni Diggelmann, Winterthur ZHKarl Friedli, Neuenegg BEDr Peter Klaus, Thun BEDaniel Rietschin, Bern BEDr Markus Schmid, Uettligen BEDr Peter von Tessin, Speicher AR

Gérant de la fondationStephan Baschung, Gerlafingen SO

Membre d’honneur du conseil de fondationArnold Huber, Lenzburg AG

L’actuelle Fundación Suiza Para Los Indígenas del Ecuador a été créée en novembre 1989 sous

le nom de Stiftung Para Los Indios par Antonio Heuberger, d’Opfikon. Lors de son pre mier

voyage en Equateur, en décembre 1988, des représentants de la tribu Huaorani d’Amazonie

l’avaient convaincu de s’engager pour l’amélioration de la situation des populations indigènes

d’Equateur. De retour en Suisse, Antonio a tout mis en œuvre afin d’établir une fondation

pour les populations indigènes défavorisées d’Equateur.

Depuis le début, le principal canal d’information sur les activités de la fondation est la revue

«Noticias». Les fidèles donateurs et donatrices qui nous soutiennent depuis longtemps se

souviennent peut-être des premiers numéros, qu’Antonio réalisait lui-même avec beaucoup

d’énergie et d’engagement personnels. Dans les prochains numéros des «Noticias», nous

vous proposerons une petite rétrospective des événements marquants de l’histoire de la fon-

dation à l’aide d’extraits d’anciens numéros. Voici une reproduction de la page initiale de la

première édition. Bonne lecture!

25 ans de Para Los Indígenas

Les projets mentionnés étaient les suivants:

1. Construction d’une tranchée pour délimiter le territoire revendiqué par les Huaorani;

2. Financement de documents légaux liés à la réserve des terrains;

3. Construction d’une école des métiers;

4. Soutien des activités de la mission des Capucins sur les rives du Río Napo.