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Presses Universitaires du Mirail Francisco de Miranda, précurseur des indépendances de l’Amérique latine. (coll. Horizons Amériques Latines) by Carmen L. BOHÓRQUEZ-MORÁN; M. C. BENASSY Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 210-212 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853857 . Accessed: 16/06/2014 04:00 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.82 on Mon, 16 Jun 2014 04:00:43 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Presses Universitaires du Mirail

Francisco de Miranda, précurseur des indépendances de l’Amérique latine. (coll. HorizonsAmériques Latines) by Carmen L. BOHÓRQUEZ-MORÁN; M. C. BENASSYReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 210-212Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853857 .

Accessed: 16/06/2014 04:00

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livre longtemps attendu une contribution décisive à cette nouvelle historiographie américaniste, et un ouvrage de référence aussi bien pour les thèmes traités que pour la méthode utilisée.

Frédérique LANGUE CNRS

Carmen L. BOHÓRQUEZ-MORÁN.- Francisco de Miranda, précurseur des indépendances de V Amérique latine.- Préface de M.C. BENASSY, 330 p., glossaire, bibliographie.- Paris, L'Harmattan (coll. Horizons Amériques Latines).- 1998.

Sur un sujet plus que rebattu, il est sans doute bien risqué de s aventurer à son tour. C'est pourtant le pari que tente C. Bohórquez-Morán sur l'un des principaux héros des indépendances de l'Amérique espagnole. L'on sait combien la thématique des indépendances a donné lieu à une production scientifique surabondante dans l'historiographie latino-américaine depuis 200 ans. Dans cette dernière, l'on sait aussi combien la part de l'événementiel militaire et la place accordée aux « pères fondateurs » des différents Etats issus de l'ancien empire castillan est particulièrement importante, si ce n'est démesurée. Cette caractéristique s'est traduite dans le développement d'un genre historique qui tout au long du XIXe siècle et d'une grande partie du XXe siècle a eu ses auteurs et ses lecteurs, ses adeptes et ses thuriféraires. Ses traits, particulièrement bien identifiés, ont amené à parler d'une « histoire de bronze » dont on pourrait dire aussi qu'elle est d'abord taillée dans le marbre à partir duquel on s'est complu à multiplier les statues des héros.

Sur la base d'un tel constat, était-il raisonnable d'entreprendre une énième étude sur celui que l'on a depuis longtemps baptisé de « précurseur » des indépendances ? Un simple coup d'œil sur la bibliographie abrégée proposée en fin de volume relative à ce héros de l'américanité donne en effet le vertige ! La réponse à cette question peut se faire à plusieurs niveaux. On se doit d'abord de constater que depuis le vénérable travail de Caracciolo Parra-Perez, publié en 1924 et portant exclusivement sur les relations entre Miranda et la Révolution française, « thématique certes essentielle mais qui est loin d'épuiser le sujet », rien d'essentiel n'a été publié en français sur le personnage. En ce sens, la publication de C. Bohórquez-Morán vient combler un vide et permet de rendre accessible au lecteur français les travaux récents parus sur le sujet et publiés pour l'essentiel en espagnol. Un autre élément de réponse se trouve dans le projet que se donne l'auteur elle-même en entreprenant cette recherche. Refusant de se limiter à l'étude biographique traditionnelle, sans doute de peu d'intérêt au vu des études de ce type déjà disponibles, elle s'attache plutôt à l'analyse de ses idées politiques, à celle de leur genèse et de leur logique interne, enfin à l'étude des tentatives de leur mise en pratique par le héros malheureux que fut Miranda. De ce point de vue, on est parfois tenté de considérer que cette pensée ne recèle pas beaucoup d'originalité, tant elle est l'expression de celle des Lumières dont il fut d'une certaine manière l'un des meilleurs représentants et porte-parole dans l'Amérique de cette fin de XVIIIe siècle. Mais en même temps, c'est surtout dans le souci d'appliquer à sa région d'origine les idées de son temps, nées et pensées pour des pays européens, que la démarche de Miranda se révèle particulièrement intéressante. D'autant que cet intellectuel, ce penseur, cet écrivain-journaliste fut

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aussi un homme d'action, véritable préfiguration du héros romantique. C'est sur ces idées-là qu'il construisit en effet l'ensemble de son projet émancipateur et républicain alors que nombre de ses contemporains cherchaient avant tout à fonder l'indépendance du sous-continent sur la pensée politique médiévale espagnole. De ce décalage majeur entre cet homme des Lumières et ses contemporains, encore profondément imprégnés par la Tradition, va naître l'incompréhension mutuelle en grande partie à l'origine de l'échec du héros.

Dans son ouvrage, C. Bohórquez-Morán cherche ainsi à reconstituer les étapes, et donc les ruptures, qui menèrent progressivement Francisco de Miranda, membre de l'élite caraqueña bien que mal intégré dans l'oligarchie locale, comme le révèle l'aventure paternelle, à élaborer son projet politique révolutionnaire avant de s'aventurer à chercher à le mettre en pratique. Ces ruptures existentielles - qui l'amènent successivement à partir pour l'Espagne, puis à parcourir l'Europe avant de s'installer à Londres, ville-refuge de tous les bannis produits par les monarchies absolutistes européennes - dessinent les étapes de la formation d'une pensée qui, d'échecs personnels en rencontres et découvertes multiples, débouche sur le projet politique exprimé à partir de 1790. Le reste de sa vie va alors être consacré à tenter tout son possible pour réussir à le concrétiser. Dans cette poursuite effrénée de ce qui constitue bien le but unique de son action politique, son souci constant de la recherche d'appuis extérieurs apparaît particulièrement significatif. A l'image d'un C. Colomb qui, trois siècles plus tôt, parcourut les cours européennes pour « vendre » son projet de voyage transocéanique devant déboucher sur la colonisation du continent américain, F. de Miranda tente de convaincre les responsables des deux grandes puissances du moment de l'intérêt qu'il y aurait pour elles à appuyer le projet indépendantiste. Cependant, médiocre analyste politique, Miranda se retrouve être le jouet des ambitions impériales et coloniales renaissantes de ses interlocuteurs européens. Convaincu, sans doute avec raison, de la nécessité de l'aide des puissances étrangères pour atteindre son objectif mais en même temps incapable de saisir combien la rivalité franco-anglaise du XVIIIe siècle incluait alors l'ensemble des territoires contrôlés par des Européens, il ne pouvait espérer faire entendre sa voix. Regardé avec sympathie, il devenait surtout un atout parmi d'autres dans la lutte entre les puissances européennes pour la prise du contrôle de l'empire espagnol toujours convoité. Dans le même temps, en rupture profonde avec les aspirations des populations latino-américaines, ses tentatives d'actions individuelles étaient vouées à l'échec. Précurseur des indépendances, il n'en fut ainsi ni le père ni l'artisan. Revenu à Caracas, à la merci d'événements sur lesquels il n'avait eu aucune prise, il ne parvint à se faire entendre que difficilement avant de finir comme le bouc émissaire de l'échec de la lere république. De cet échec, autant que de ceux ultérieurs de S. Bolivar, il est intéressant de noter qu'il en tira la conclusion de la nécessité de tout faire pour éviter la guerre civile. Le prix à payer devenait selon lui la nécessité de trouver une entente avec la métropole dont il n'avait cessé depuis quarante ans de combattre la présence. Il est vrai que cette Espagne dont il espérait pouvoir se faire entendre était celle des Cortes de Cadix et non plus celle du despotisme, qu'il fût éclairé ou pas.

Dans cet essai sur la pensée de Miranda en liaison avec les actions qu'elles lui inspirèrent, on saisit mal le choix qui amène l'auteur à placer dans un dernier chapitre, un peu comme une conclusion ou un aboutissement des chapitres

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precedents, l'analyse des fondements de la théorie de la patrie continentale chez Miranda. Elle laisse entrevoir que son élaboration fut le résultat des périodes précédentes alors que cette pensée s'élabora progressivement tout au long de son parcours personnel. Si l'analyse qui en est proposée n'est pas en cause, le lecteur regrette sans doute que ce qui a constitué l'intérêt et l'originalité de ce travail, à savoir l'étude des liens entre les idées et les actions du héros, soit ici totalement oublié. Malgré cette maladresse de plan, et donc de forme bien plus que de fond, l'ouvrage de C. Bohórquez-Morán propose une analyse extrêmement fine de la pensée de F. de Miranda. Sans réellement renouveler l'étude de la question - mais pourrait-on vraiment y prétendre - le choix d'une perspective originale sur un sujet particulièrement fréquenté depuis longtemps permet à l'auteur d'offrir une synthèse remarquable de clarté et de précision sur l'un des principaux personnages d'un moment phare de l'histoire latino-américaine.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirail

Ignacio GONZÁLEZ CASASNOVAS.- Las dudas de la Corona. La política de repartimientos para la minería de Potosí (1680-1732).- Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 2000.- 475 p. (Biblioteca de Historia de América n° 20).

Si l'ombre de Las Casas et de Montesinos plana pendant quelques décennies sur les projets d'exploitation de la main-d'œuvre indienne, il est cependant un aspect des considérations fiscales et politiques de la Couronne, certes réglementé, qui tendait à relativiser très fortement toute tentative de réglementation dans ce domaine : les mines d'argent du Nouveau Monde, porteuses à la fois d'imaginaire et d'espoir. L'énorme capacité productive de Potosí, avant que l'essor décisif des mines de Nouvelle-Espagne ne viennent au XVIIIe siècle mettre en question cette suprématie, alimenta par conséquent nombre de débats contradictoires, voire de polémiques acerbes, dont on retrouve maintes traces dans les questionnements historiographiques d'aujourd'hui et plus encore dans les années 70-80. Le recours à des formes de travail forcées, bien que déjà connues pendant la période préhispanique (mita), demeure toutefois l'un des éléments-clés de l'industrie minière potosina. La Couronne organisa ainsi, et dès le XVIe siècle, un vaste et complexe système d'approvisionnement en main- d'œuvre. Ignacio Gonzalez Casasnovas s'attache à en décrire les contradictions et les incertitudes (en particulier le système mis en place par Toledo, de 1575 à 1630), mais aussi les succès économiques et mercantiles que les failles de l'ordre colonial (contrebande via Charcas) ne remettent qu'en partie en question.

Dans cette perspective, l'auteur distingue ainsi une période de « réactivation » de ces projets miniers, pour la période qui va de 1680 à 1689. A la base de cette reprise des activités minières, un certain nombre de dispositions officielles : ainsi les recensements qui préludent au repartimiento de 1689 et à l'extension de l'espace concerné par la mita (et par conséquent, ce que l'auteur qualifie d' hinterland potosino), une gestion fiscale plus stricte des revenus miniers. S'y ajoute l'incorporation d'une économie indigène voire du « contrôle ethnique » ainsi réalisé sans compter ce que l'auteur qualifie d'« archipel minier surandino », dans les circuits globaux de l'économie potosina.

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