12
Numéro 8 Samedi 31 octobre 2015 NOUVELLE FINALE POUR KARPOV

NOUVELLE FINALE POUR KARPOV - capechecs.com · Le Récap’ n°8 / samedi 31 o to re 2015 TROPHEE KARPOV P.7 Demi-finales : Karpov ontre la Frane ! Anatoly Kapov kibbitzait la pemièe

Embed Size (px)

Citation preview

Numéro 8 Samedi 31 octobre 2015

NOUVELLE FINALE POUR KARPOV

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

SOMMAIRE

Les temps forts

P.2

Analyse par Eric Prié

P.6/7

P.5

Trophée

P.4 Infos pratiques

P.3 Édito

P.9/10 Dans les Open

P.11 Interview

P.12

P.8

Stratégie

Rencontre

BLITZ CAPECHECS

SAMEDI 31 OCTOBRE 9h

SALLE DU CAVALIER

Inscriptions auprès

des arbitres

Rédaction : I. Deroure—JM Péchine—

G. Grimberg—G. Bertola—M. Fieschi

Crédit photos : P. Textoris

Dessins : E. Didier (Europe Echecs)

Maquette : Valérie Hoang-Cong

15h30

Finale TROPHEE KARPOV

CEREMONIE CLÔTURE

19 h salle Molière

21h

REPAS DE CLOTURE

Salle Molière 14h00

SUPER FINALE

CMCAS / CE

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

ÉDITO

P.3

Des moments de bonheur et de partage !

Vous êtes ici chez vous ! A la CCAS !

Construire ensemble du bonheur, voilà notre am-

bition. C’est réussi !

C’est réussi grâce aux personnels du Cap d’Agde,

permanent et saisonnier.

C’est réussi grâce aux bénévoles, Electriciens et

Gaziers.

C’est réussi grâce à tous les élus, comme Pascal

Lazarre, qui ont inventé avec d’autres ce moment,

par et pour nous !

Voilà ce que sont les Activités sociales de l’Ener-

gie, une porte ouverte au bonheur !

Pour cela, lutter en gérant et gérer en luttant.

Michaël Fieschi, Président de la CCAS

Un grand merci aux artistes

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

RENCONTRE

P.4

RETOUR

Pour les personnes inscrites

pour les navettes dimanche matin,

merci de vous présenter 10 minutes

avant l’heure de départ.

Bienvenue les artistes

Sur la grande scène de CAPECHECS, nous avons le plaisir de vous présenter :

Côté atelier… Didier, les deux Stéphane, Nicolas, Pierre, Jean Marie, Bruno, Felix et Georges.

Côté jardin… Claude, Patrick, Francis et Pierre Jean

Sous la direction de leur metteur en scène, Yann.

Tout commence dès votre arrivée au Cap, où déjà, une signalisa-tion est mise en place pour ne pas vous perdre. Quand bien même la nuit est tombée, les éclairages vous guident sur le tapis rouge qui vous mène à la salle Molière.

900 chaises et tables installées pour que chacun d’entre vous puisse trouver le repos, jouer ou vous rassasier.

De 7h00 à 22h00, les éclairages, la plomberie, les affichages du centre, n’ont aucun secret pour ces Hommes aux mains d’or. Rien n’est laissé au hasard ! Il se mobilisent pour votre bien-être.

Mais pour que l’harmonie soit parfaite, fleurs et plantes déco-rent vos extérieurs, une herbe fraîchement coupée, parfume les allées bien nettoyées. Au restaurant, partout sur les tables, des compositions florales habillées de leurs corsets de satin trônent et attirent les regards envieux.

Chaque journée est une nouvelle scène que les acteurs ont à cœur de vous faire vivre.

I. Deroure

REPAS DE GALA

Les contremarques sont

retirer à l’accueil

avant 15h

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

STRATÉGIE

P.5

Chaque jour, nous vous proposons de découvrir une position extraite du nou-

veau livre de Marc Quenehen

« Principes Fondamentaux de la stratégie, Tome 2 »

– Chapitre Avantage au centre

Ding, Liren – Levon, Aronian

Trait aux Blancs

Dans cette position, on repère facilement l’empiètement des pions

blancs à l’aile-Dame. Pourtant, la direction du jeu va rapidement se

décaler…

13.¥xc4! dxc4

L’écartement du pion noir hors du centre permet aux Blancs d’ob-

tenir une majorité centrale constituée des pions d4 et e3.

Cette toute première modification structurelle est fondamentale

puisque la future attaque contre le roque noir prend ses racines ici.

Le pion passé c4, qui sera pourtant bientôt solidement protégé par

b5, ne pèse absolument pas dans la position en raison du blocage

stable réalisé par le ¤c3.

Les Noirs pourraient encore espérer une réaction pertinente avec

la percée e5 afin d’abimer le centre blanc mais, d’une part, ils n’ont

pas l’initiative et d’autre part elle est contrariée tactiquement par

le ¥b2.

14.£e2 ¦b8 15.¦a2 b5 16.e4

Les Blancs entreprennent la confiscation de l’espace central

et projettent, après la poussée e5, de s’approprier définiti-

vement la case d6 qui sera idéalement exploitée par un Ca-

valier après la manœuvre : ¤c3-¤e4-¤d6. Retrouvez cette

partie dans le 7e chapitre du livre !

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

TROPHEE KARPOV

P.6

DEMIES FINALES vendredi 30 octobre 2015

Match 1

Aller : Tigran GHARAMIAN (2654) - Laurent FRESSINET (2702) ½ - ½

Retour : Laurent FRESSINET (2702) - Tigran GHARAMIAN (2654) 1—0

Match 2

Aller : Anatoly KARPOV (2628) - Romain EDOUARD (2636) ½ - ½

Retour : Romain EDOUARD (2636) - Anatoly KARPOV (2628) ½ - ½

Match de départage

Romain EDOUARD (2636) - Anatoly KARPOV (2628) 0—1

Anatoly KARPOV (2628) - Romain EDOUARD (2636) 0—1

Romain EDOUARD (2636) - Anatoly KARPOV (2628) 1—0

Anatoly KARPOV (2628) - Romain EDOUARD (2636) 1 - 0

FINALE

Laurent FRESSINET (2702) - Anatoly KARPOV (2628)

POUR LA PREMIERE FOIS,

LAURENT FRESSINET

EN FINALE AU CAP D’AGDE

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

TROPHEE KARPOV

P.7

Demi-finales : Karpov contre la France !

Anatoly Karpov kibbitzait la première partie sur l'écran géant de retransmission au Point-Rencontres du centre CCAS du Cap d'Agde. Avant d’entrer à son tour en scène, le 12e champion du monde disséquait le jeu de ses adversaires potentiels français. Il put ainsi noter que Tigran s'était montré hésitant après la transposition d'un milieu de partie très avantageux à une finale sans doute gagnante. En revanche, nulle trace de Romain Edouard, qui se préparait au calme pour son choc sous haute tension face au Russe.

Tigran Gharamian - Laurent Fressinet

Une nulle de combat sur un schéma de double fian-chetto des Noirs. Son évaluation est claire : Les Blancs ont un net avantage après l'échange des Dames. L'effet visuel est impressionnant. Les Noirs sont acculés en dé-fense. Ils n'ont pas de vrai contre-jeu. Logiquement, selon Karpov, les Blancs auraient dû convertir cette fi-nale. L'idée £e2 avant d'ouvrir le centre en poussant le pion "e" était sans doute plus précise. Laurent va re-trouver un peu d'activité. L'avantage va basculer d'un camp à l'autre : "En zeitnot, ce n'est pas évident de trouver le bon plan, confirme Tigran. J'ai joué quelques coups douteux. J'ai sacrifié un pion pour prendre son pion c7 et obtenir un pion passé. A la fin, c'est lui qui se retrouve avec un pion de plus. C'était une partie inté-ressante."

Laurent Fressinet - Tigran Gharamian

"C'était un match très tendu, souligne Laurent. Les par-ties du tournoi de qualification étaient évidemment plus tranquilles. Cette fois, ce sont des parties coupe-rets. Il y a plus de pression. Une seule erreur et on est "dehors". Tigran est toujours extrêmement préparé dans les ouvertures. C'est l'une de ses grandes forces. J'ai essayé de le surprendre avec cette Sicilienne Naj-dorf avec g3 en choisissant une ligne que je n'avais ja-mais jouée. J'étais toujours un peu mieux au temps, avec près de 10 minutes d'avance. J'ai commencé à pas mal réfléchir pour essayer de trouver le plan le plus simple. Je n'ai pas dû jouer au mieux cette finale (Dame + Tour avec un pion passé), mais mon avantage n'a ja-mais été remis en cause. Je n'avais pratiquement aucun risque de perdre. Au pire, je pouvais annuler, et j'ai fini par gagner."

Match 2 : Karpov en finale… à 64 ans !

Il est 21h dans la salle Molière. Les deux joueurs ren-trent en scène dans une ambiance électrique. L'his-toire s'écrit au présent et tous voudraient voir Karpov se qualifier en finale, mais Romain Edouard a une belle cote de popularité. Il est membre du Comité de sou-tien de l'Association CAPECHECS, comme Karpov, qui est en le Président ! Laurent Fressinet s'est mêlé à la foule des kibbitzers au bar.

Anatoly Karpov - Romain Edouard

Une défense Nimzo-Indienne avec £c2. L'aile-Roi et le centre sont stabilisés. Il n'y aucune place pour la tac-tique. La seule option dynamique est une attaque de minorité des Blancs à l'aile-Dame. "C'est thématique", précise Laurent Fressinet. Karpov ouvre les lignes sur cette ligne. Les Noirs se créent un pion passé en a5. "C'est la réaction typique, poursuit Laurent. La position est déséquilibrée. L'évaluation est difficile, mais il y a du jeu concret des deux côtés, avec quand même un avantage aux Noirs." Karpov est sous pression. L'expé-rience parle ! Les Blancs trouvent des ressources en contre-attaquant sur le Roi noir isolé. Karpov sacrifie son Cavalier et s'en sort avec un échec perpétuel.

Romain Edouard - Anatoly Karpov

Superbe engagement des deux joueurs ! Romain semble à nouveau mieux, mais Karpov trouve à nou-veau du contre-jeu. La finale est déséquilibrée et sa technique force la décision avec les Noirs. La salle Mo-lière est archicomble et Laurent Fressinet, assis sur une marche d'escalier, apprécie le spectacle : "Romain a dominé la 1re partie du match en rapides, mais Karpov, en grand champion, s'est battu jusqu'au bout. Quand il a trouvé sa petite chance, il s'est en-gouffré dedans. Il a mangé sa proie !"

Tie-break : Karpov avec des nerfs d'acier

Hélas pour Romain, le scénario des Rapides va se répé-ter en blitz de 3 minutes + 2 secondes. Le Français croit tenir sa qualification après avoir gagné le 1er avec les Noirs, mais Karpov égalise à nouveau. Jouant à la vitesse de l'éclair, il remporte 2-0 le 2e match en blitz aller/retour. Fantastique démonstration de force du 12e champion du monde qui se qualifie pour la finale de ce Trophée Karpov. A 64 ans, c'est magique !

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015 P.8

L’ANALYSE D’ÉRIC PRIÉ

E. Bex – A.Lograda Cap d'Agde 2015 – Chpt du monde des Artistes

1.e4 c5 2.c3 e6 3.d4 d5 4.e5

Encore une Alapine qui transpose dans une Française

d'avance.

4...¤c6 5.¤f3 £b6 6.a3 a5 7.b3

Personnellement je préfère 7.¥d3 a4 (7...cxd4 8.cxd4

¤xd4? 9.¤xd4 £xd4 10.¥b5+) 8.0–0 ¥d7 9.¥c2 £b5

10.¦e1².

7...¥d7 8.¥e2 ¤h6 9.0–0 ¤f5

9...cxd4 10.cxd4 ¤f5 11.¥b2 ¥e7 12.£d3 0–0 13.¤bd2.

10.g4

10.¥b2!? a4 11.b4.

10...¤h6 11.h3 ¤g8

11...f6 12.dxc5 £xc5 13.¥xh6 gxh6 14.exf6.

12.¥e3 f6

Les Noirs connaissent leurs plans.

13.¤bd2 fxe5 14.dxe5?!

14.¤xe5 cxd4? (14...¤xe5 15.dxe5 ¤e7 16.f4) 15.¤xd7

¢xd7 16.cxd4 ¤xd4 17.¤c4! dxc4 18.¥xd4 £d6

19.¥xc4 ¤e7 20.£e2 avec une position écrasante.

14...£c7 15.¥f4 ¤ge7 16.¥d3 g6 17.£e2

Le début d'une idée douteuse 17.¦e1 ¥g7 18.¥g3 0–0

19.a4.

17...¥g7 18.£e3? 0–0 19.¦fe1

Les Blancs ont surprotégé e5 et sont prêts à jouer ¥h6,

mais...

19...d4! 20.cxd4

20.£e4 ¤d5! 21.¥g3 ¤xc3 capture la Dame au beau

milieu de la scène de jeu !

20...¤d5

Les Blancs perdent absolument tout. 20...¤d5 21.£e2

¤xf4 22.£f1 ¤xd4 23.¤xd4 cxd4 24.¦ac1 ¥c6 25.¤f3

¤xd3 26.£xd3 £f7 0–1

A. Muzychuk – R. Edouard Cap d'Agde 2015 - Trophée Anatoly Karpov

26.¤h3

Avec l'idée ¤g5. 26.£h6 de suite est peut-être plus précis avec la

même idée sans permettre h7-h5 mais c'est un détail.

26...£d8 27.£h6 f6 28.f3!

28.exf6 £xf6 29.¤g5?? £xf2+ 30.¢h1 ¥xg2#.

28...£d7

28...¤f5 29.¥xf5 exf5 30.exf6 ¦xf6 (30...£xf6 31.¤g5 £g7

32.£xg7+ ¢xg7 33.¤e6+) 31.¤g5 £d7 32.¦e5 d3 33.¦xd3! £xd3

34.£xh7+ ¢f8 35.£h8#.

29.exf6 ¦xf6 30.£g5!

Attaque la Tour f6 et le pion c5.

30...£e7 31.¦e5 ¦c8 32.¤f2

Avec déjà la menace ¤g4 suivi par ¤h6+.

32...£f8 33.¤g4 ¦f4

33...¦xf3 34.gxf3 £xf3 mais les Blancs ont au moins 2 défenses

efficaces contre les mat en g2 ou h1 : 35.¤f2 (35.¤f6+ ¢h8

36.¤e4) 35...¦f8 36.£g3.

34.¦a1!

Le débordement, comme dans toutes les bonnes attaques.

34...¢h8

34...¦a8 35.¦xa8 ¥xa8 36.¦xc5.

35.¦a7 ¦f7

36.¥xg6!

Et la démolition finale.

36...hxg6 37.£h6+ ¢g8 38.£xg6 ¦cc7

38...¢h8! 39.¦g5! passe la Tour en attaque d'abord

avant d'exécuter l'idée décisive. (39.£h6+ ¢g8 40.£h4

¤f5) 39...¦cc7 40.£h6+ ¢g8 41.£h4 ¦fe7 42.¦g6! Par-

tie de e1, la Tour se faufile sur les cases clés. 42...d3

43.¦h6 Nous y sommes. 43...£f4 44.¦h8+ ¢f7 45.¤h6+

£xh6 46.£xh6 ¦cd7 47.¦a2.

39.¦h5! £d8

39...£e8 40.¦h7 d3 (40...¢f8 41.¦h8+ ¢e7 42.£g5+ ¢

d6 43.¦xe8 ¤xe8 44.£d8+ ¦fd7 45.£xe8) 41.¤h6+ ¢f8

42.£g5.

40.¤h6+ ¢f8 41.¤xf7 1–0

« Des Dames enfermées au milieu de la scène chez les artistes » et « L'orgueil d'une championne »... suite

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015 P.9

NEWS DES OPENS

LE NOM DE LA CHOSE

La novlangue envahit tout et Philip Muray l’a moqué avec génie. Voici un extrait d’une leçon de pédagogie sportive : « il faut tou-jours garder en cohérence le système de coordonnées personnelles avec le référentiel bondissant.». Autrement dit : il faut savoir où est le ballon ! Appendre à nager dans une piscine se métamorphose en « se déplacer de façon autonome, plus longtemps et plus vite, dans un milieu aquatique profond et standardisé. »

Dans l’Empire du Bien -formule de Muray- pour ne vexer, voire n’humilier personne les dénominations professionnelles obscures foisonnent, à titre infiniment subsidiaire, voici : coordinateur de la petite enfance : « aiguiller les familles vers les structures existantes sans oublier de faciliter le décloisonnement entre les différents services d’accueil. » Evidemment les aveugles s’appellent des non-voyants… en attendant je ne sais quel blabla !

Jeu d’échecs ne convient donc plus, surtout pratiqué dans les « écoles », la connotation négative submergerait les « enfants » et les inciterait à l’échec scolaire. Intolérable !

Activité neurosensorielle en milieu superficiel quadrillé plairait mieux.

Mais le nom des pièces, épouvantable, témoigne d’un passé immo-ral révolu. Heureusement l’Empire du Bien veille et pense pour vous. Au nom de la parité un cavalier et une cavalière devraient désigner les deux pièces, le mot fou indispose mais évitons tout de même celui de malade mental et préférons celui de troubadour : clin d’œil à l’histoire. Pion, terme dévalorisant dans nos sociétés, se remplace aisément par facilitateur de lignes et de cases avec promotion variable en ultime horizontale.

Blancs et Noirs indisposeront les anti-racistes (hantés par le soup-çon, ils imaginent des leucodermes et des mélanodermes dès les mots noir ou blanc prononcés), je propose donc, en fin anti-anti- raciste puisque dans leur logique binaire ils ignorent les xantho-dermes, que pièces bleues (azur) et rouges (rubis) s’affrontent sur échiquier vert uniforme (émeraude).

Le docteur Pan ! me précise qu’il est classé comme leucoderme tendance coups de soleil (étoile définie comme naine jaune mais pas comme personne à verticalité contrariée xantho-derme).

Et le roi ? Comme le peuple souverain il se déplace pas à pas et craint de se faire mater.

G. Grimberg

RESULTATS

TOURNOI DU MONDE DES ARTISTES

1er : Alexis LOGRADA

2ème : OLLIER Milan 3ème : MEZZADRI Malik

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015 P.10

CLASSEMENT OPEN

Deux normes ont été réalisées dans le Grand Prix.

MIF: Cécile HAUSSERNOT Echecs Club Montpellier France MI: Evgeniya DOLUHANOVA Vandoeuvre Echecs Ukraine

Salle Molière 14h00

SUPER FINALE

CMCAS PARIS N. MALEKI (2171) P. LAFAURIE (2095) L. TRAVADON (2070) O. TARDI (1927)

CE SOCIETE GENERALE T. DIONISI (2379) K. GUERLACH (2045) F. GUERLACH (2008) E. GUERLACH (1162)

3ème : Education Nationale Bordeaux BRUNEAU Laurent LAGUNES Jean-Renaud LAGUNES Robin MOULIE Patrick

Open Fil Rouge

1er : HALLAY Luc 8 Pts 2ème : MOULIE Patrick 7,5 Pts 3ème : LAHITTETE Michel 7 Pts

Open de l’Avenir 1er : NICOLAS-MANCEAU

Maya 8 Pts 2ème : FOURNIER DE WEER Julien 8 Pts 3ème : LEAL Yves 7,5 Pts

Tournoi du Cavalier

1er : KOZLOWSKI Thierry 7,5 Pts 2ème : LERICHE Inès 7,5 Pts 3ème : SCHWEITZER Marc 7,5 Pts

Grand Prix

1er : GMI BAUER Christian (FRA) 7 Pts 2ème : GMI MAIOROV Nikita (BLR) 7 Pts 3ème : GMI FEDORCHUK Sergey (UKR) 7 Pts

Tournoi du Monde des Artistes

1er : LOGRADA Alexis 3 Pts 2ème : OLLIER Milan 3 Pts 3ème : MEZZADRI Malik 2 Pts

Jérôme Thomas Vs Christian Bauer

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015 P.11

INTERVIEW

AHMET GULBAY DES ECHECS AU PIANO

Comment as-tu découvert le jazz ?

En fait, je suis arrivé au jazz par les échecs ! J’allais au Caveau de la Bolée à Paris, le lieu de rendez-vous des meilleurs joueurs de l’époque. Il y avait Bachar Kouatly, Andruet, Bir-mingham, Jean-Claude Moingt et mon ami d’enfance Olivier Renet. Du coup Olivier, qui est devenu grand-maître par la suite, m’a mis le pied à l’étrier et chaque fois que je perdais une partie j’allais jouer du piano. Je connaissais trois mor-ceaux, parce qu’il y avait un piano chez mes parents et je jouais à l’oreille comme ça, sans véritable formation. Un soir le patron des « Trois Mailletz », qui était un club de jazz, est passé par là. Le caveau de la Bolée lui appartenait et lui-même jouait aux échecs. Il m’a entendu faire le pitre au piano et est venu vers moi pour me dire. « Tiens c’est marrant ce que tu fais, si ça te dit j’ai un club de jazz à Paris et je cherche un pianiste pour animer les apéritifs de six heures et demie à neuf heures et demie. » J’avais 17 ans, une grosse tignasse, tellement envie de jouer alors que je connaissais à peine trois morceaux et je ne m’en rendais même pas compte ! Je me suis retrouvé avec tous les monstres du jazz de l’époque et étais payé 150 francs, une misère, mais c’était de l’argent de poche et puis du boulot pour tout l’été.

Tu as débuté à la Gainsbourg en jouant du piano-bar ?

Oui, c’était formidable, le quartier latin, le monde de la nuit. Il y avait des magiciens, des chanteurs de blues, des humoristes C’était à la fois un cabaret et un club de jazz. Du coup, j’ai commencé avec cinq morceaux, puis j’ai monté mon réper-toire de fil en aiguille et, à la fin de l’été, le patron du club, qui a vu que je progressais, m’a dit « Qu’est-ce que tu fais, si tu veux, je te garde. ». J’ai été voir mon père et lui ai dit « J’arrête les études, je veux faire de la musique. » Il m’a re-gardé derrière sa machine à coudre, il était tailleur, pour fina-lement me dire « Démerdes-toi !».

C’est plutôt rare que de commencer par les échecs et de finir par la musique ?

Il y a beaucoup de correspondances entre la musique et les échecs. Les blancs, les noirs, l’harmonie, parfois le côté schi-zophrène. J’ai donc débuté à 17 ans et depuis je n’ai pas arrê-té. Cela fait 35 ans que je pratique le métier, je suis prof, joue dans les clubs, j’écris des chansons, fais de la musique de film,

j’accompagne des chanteurs, des chanteuses. Il y a pas mal d’endroits dans Paris où j’ai des concerts fixes. 35 ans de mé-tiers avec des galas, galère, galas, galère… C’est vraiment une vie de passion !

Il y a eu de grandes rencontres pour t’inciter à poursuivre cette aventure, t’ouvrir d’autres horizons, dans une carrière où semble alterner les hauts et les bas ?

D’abord au club de jazz des « Trois Mailletz » il y avait tous les grands jazzmen de l’époque, Stéphane Grappelli, André Per-siani, même René Urtreger, je crois, y a joué. C’était le club de Paris et les héros de l’époque c’étaient vraiment les jazz-men. Après la guerre tous les Américains étaient venus à Pa-ris, comme Miles Davis par exemple, et, dans le quartier latin,

il y a eu rapidement une dizaine de clubs de jazz. Il fallait écouter les maîtres et carrément recopier ou les enregistrer pour relever les solos. C’est pareil aux échecs ; les stan-dards, les chansons américaines sur lesquelles on improvise, car le jazz c’est quand même américain à la base, on pourrait faire des comparai-sons avec les variantes de « l’Italienne », « la Sicilienne », etc.

L’improvisation, c’est l’illusion de faire croire que se qui paraît naturel est en fait le résultat d’un très grand travail ?

Oui, il faut connaître les bases, res-pecter la grille de l’architecture du morceau qui fait des fois 32 mesures, 16 mesures, c’est un jargon un peu musical, il faut connaître aussi les mélodies, les anciens me disaient « Il faut connaître 150 standards par cœur si tu veux connaître le métier ! » C’était le ticket d’entrée, après il faut se construire un répertoire un peu comme aux échecs. J’étais comme une abeille, piquais partout, j’étais boulimique, faisais photoco-pier les partitions et tout ça. Après il faut apprendre à jouer en duo avec la contrebasse, le batteur, les cuivres. Puis, comme dans un dialogue, il faut arriver à parler tous en même temps. Je pense vraiment que le jazz c’est une mu-sique de l’instant, de la nuit, plus l’heure est tardive et plus on montre l’essentiel. Chaque instrumentiste raconte une histoire sur une chanson et à tour de rôle. Comme dans le blues, dans le jazz, il n’y a pas que les notes, c’est aussi l’ex-pression des émotions, des cicatrices qui remontent à la sur-face.

G. Bertola

Le Récap’ n°8 / samedi 31 octobre 2015

RENCONTRE

P.12