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Les réformes de la santé en Nouvelle-Zélande ont pour but de mettre un terme à l’exclusion Dans la région de Wairarapa dans l’Ile du Nord, les autorités sanitaires ont trouvé un nouveau moyen de surmonter la méfiance de la population maorie vis-à-vis des hôpitaux et des dispensaires. Ils ont installé leur centre de soins de santé primaires Te Rangimaire sur le marae, ou lieu de réunion sacré , de sorte que les Maoris – la population autochtone de Nouvelle-Zélande – se sente plus à l’aise. « Bien que le médecin … soit d’origine européenne, elle est sensible aux différences culturelles, comprend les habitudes maories et est très respectée de la communauté. Nos kaumatua (les anciens) viennent volontiers la voir » a déclaré le révérend Marie Collin, membre de la tribu Ngati Kahungunu. Le système de soins de santé primaires du pays a subi des changements spectaculaires depuis 2000, date à laquelle il a été décidé de remettre l’accent sur les soins de santé primaires afin de réduire la charge de morbidité et de réduire les dépenses croissantes entraînées par les soins secondaires. Les responsables gouvernementaux estiment que ces changements ont rendu les services de santé plus accessibles aux Maoris et à d’autres groupes de population. Soins de santé primaires revitalisés Le dispensaire Te Rangimaire est un des nombreux services et centres de santé de la région de Wairarapa, qui compte aussi des cabinets de médecine générale et des services hospitaliers tels que les soins infirmiers communautaires. La plupart des dispensateurs de soins primaires sont coordonnés par l’Organisation de santé primaire de Wairarapa, qui relève du conseil de santé de district. Les organisations de santé primaire sont des structures locales destinées à mettre en oeuvre la stratégie de soins de santé primaires de la Nouvelle-Zélande lancée en 2001, un an après qu’ait été prise la décision de revitaliser les soins de santé primaires. La stratégie vise principalement à réduire les inégalités en santé, à mobiliser les communautés et à améliorer la prévention et la prise en charge des maladies chroniques. La stratégie repose sur la Déclaration d’Alma- Ata de 1978 visant à instaurer la santé pour tous au moyen des soins de santé primaires, précise le Dr Tim Kenealy, chargé de cours principal au Département de Médecine générale et de soins primaires de l’Université D’Auckland. L’organisation de santé primaire aide à coordonner et soutenir les agents de soins de santé primaires en rassemblant médecins, infirmières, agents de santé maoris, agents de promotion de la santé, diététiciens, pharmaciens, physiothérapeutes, psychologues et sages-femmes. Aujourd’hui, on compte 82 organisations de ce type dans toute la Nouvelle-Zélande, où elles couvrent 94 % des quatre millions d’habitants. La fin des services de santé morcelés Avant la revitalisation de la stratégie de soins de santé primaires, la qualité des services de santé néo zélandais était bonne mais ils étaient morcelés et mal intégrés, explique le Dr Kenealy. 1 Primary health care the New Zealand way, Bulletin de l’OMS Vol. 86 (7), http:/www.who.int/bulletin/volumes/86/7/08-030708/en/index.html 2 Statistiques sanitaires mondiales 2008, version en ligne : http://www.who.int/whosis/data/Search.jsp (accès au 26/09/2008) En outre, le système ne fonctionnait bien que si vous pouviez avoir accès aux services de soins de santé primaires, poursuit-il. Il estime que les changements bénéficieront le plus à ceux qui actuellement ont difficilement accès aux soins de santé primaires pour des raisons financières ou culturelles. Joy Cooper, Directeur général du Conseil de santé du district de Wairarapa a recours à une métaphore pour expliquer cette approche : « Nous nous efforçons désormais avant tout d’éviter que les gens tombent dans le précipice des problèmes de santé en construisant une clôture le long de la falaise plutôt qu’en envoyant une ambulance pour aider les gens une fois qu’ils sont tombés. » Version abrégée d’un article publié dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé en juillet 2008 1 . La Nouvelle-Zélande en chiffres 2 Espérance de vie (moyenne pour les deux sexes, 2006) : 80 ans Produit national brut par habitant (PPA en $ internationaux, 2006) : 25 750 Dépenses totales de santé par habitant (PPA en $ internationaux, 2005) : 2223 Nombre de médecins (pour 10 000 habitants, 2002) : 21 Courtesy of the Wairarapa District Health Board Médecin examinant un patient au centre de Te Rangimaire Rapport sur la santé dans le monde, 2008 - Exemples concernant des pays Nouvelle-Zélande Les soins de santé primaires dans la pratique Les dispensaires surmontent la méfiance des Maoris La réforme des soins de santé primaires en Nouvelle-Zélande vise à réduire les inégalités Les soins de santé primaires néo-zélandais sont axés sur la prévention L’approche revitalisée des soins de santé primaires met fin à des services de santé morcelés

Nouvelle-Zélande Les soins de santé primaires dans la pratique · Les réformes de la santé en Nouvelle-Zélande ont pour but de mettre un terme à l’exclusion Dans la région

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Page 1: Nouvelle-Zélande Les soins de santé primaires dans la pratique · Les réformes de la santé en Nouvelle-Zélande ont pour but de mettre un terme à l’exclusion Dans la région

Les réformes de la santé en Nouvelle-Zélande ont pour but de mettre un terme à l’exclusionDans la région de Wairarapa dans l’Ile du Nord, les autorités sanitaires ont trouvé un nouveau moyen de surmonter la méfiance de la population maorie vis-à-vis des hôpitaux et des dispensaires.

Ils ont installé leur centre de soins de santé primaires Te Rangimaire sur le marae, ou lieu de réunion sacré , de sorte que les Maoris – la population autochtone de Nouvelle-Zélande – se sente plus à l’aise.

« Bien que le médecin … soit d’origine européenne, elle est sensible aux différences culturelles, comprend les habitudes maories et est très respectée de la communauté. Nos kaumatua (les anciens) viennent volontiers la voir » a déclaré le révérend Marie Collin, membre de la tribu Ngati Kahungunu.

Le système de soins de santé primaires du pays a subi des changements spectaculaires depuis 2000, date à laquelle il a été décidé de remettre l’accent sur les soins de santé primaires afin de réduire la charge de morbidité et de réduire les dépenses croissantes entraînées par les soins secondaires. Les responsables gouvernementaux estiment que ces changements ont rendu les services de santé plus accessibles aux Maoris et à d’autres groupes de population.

Soins de santé primaires revitalisésLe dispensaire Te Rangimaire est un des nombreux services et centres de santé de la région de Wairarapa, qui compte aussi des cabinets de médecine générale et des services hospitaliers tels que les soins infirmiers communautaires. La plupart des dispensateurs de soins primaires sont coordonnés par l’Organisation de santé primaire de Wairarapa, qui relève du conseil de santé de district.

Les organisations de santé primaire sont des structures locales destinées à mettre en oeuvre la stratégie de soins de santé primaires de la Nouvelle-Zélande lancée en 2001, un an après qu’ait été prise la décision de revitaliser les soins de santé primaires. La stratégie vise principalement à réduire les inégalités en santé, à mobiliser les communautés et à améliorer la prévention et la prise en charge des maladies chroniques.

La stratégie repose sur la Déclaration d’Alma-Ata de 1978 visant à instaurer la santé pour tous au moyen des soins de santé primaires, précise le Dr Tim Kenealy, chargé de cours principal au

Département de Médecine générale et de soins primaires de l’Université D’Auckland.

L’organisation de santé primaire aide à coordonner et soutenir les agents de soins de santé primaires en rassemblant médecins, infirmières, agents de santé maoris, agents de promotion de la santé, diététiciens, pharmaciens, physiothérapeutes, psychologues et sages-femmes.

Aujourd’hui, on compte 82 organisations de ce type dans toute la Nouvelle-Zélande, où elles couvrent 94 % des quatre millions d’habitants. La fin des services de santé morcelésAvant la revitalisation de la stratégie de soins de santé primaires, la qualité des services de santé néo zélandais était bonne mais ils étaient morcelés et mal intégrés, explique le Dr Kenealy.

1Primary health care the New Zealand way, Bulletin de l’OMS Vol. 86 (7), http:/www.who.int/bulletin/volumes/86/7/08-030708/en/index.html2Statistiques sanitaires mondiales 2008, version en ligne : http://www.who.int/whosis/data/Search.jsp (accès au 26/09/2008)

En outre, le système ne fonctionnait bien que si vous pouviez avoir accès aux services de soins de santé primaires, poursuit-il.

Il estime que les changements bénéficieront le plus à ceux qui actuellement ont difficilement accès aux soins de santé primaires pour des raisons financières ou culturelles.

Joy Cooper, Directeur général du Conseil de santé du district de Wairarapa a recours à une métaphore pour expliquer cette approche : « Nous nous efforçons désormais avant tout d’éviter que les gens tombent dans le précipice des problèmes de santé en construisant une clôture le long de la falaise plutôt qu’en envoyant une ambulance pour aider les gens une fois qu’ils sont tombés. »

Version abrégée d’un article publié dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé en juillet 2008

1.

La Nouvelle-Zélande en chiffres2

Espérance de vie (moyenne pour les deux sexes, 2006) : 80 ansProduit national brut par habitant (PPA en $ internationaux, 2006) : 25 750Dépenses totales de santé par habitant (PPA en $ internationaux, 2005) : 2223Nombre de médecins (pour 10 000 habitants, 2002) : 21

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Médecin examinant un patient au centre de Te Rangimaire

Rapport sur la santé dans le monde, 2008 - Exemples concernant des pays

Nouvelle-Zélande Les soins de santé primaires dans la pratique

Les dispensaires surmontent la méfiance des Maoris•La réforme des soins de santé primaires en Nouvelle-Zélande vise à réduire les inégalités•Les soins de santé primaires néo-zélandais sont axés sur la prévention•L’approche revitalisée des soins de santé primaires met fin à des services de santé •morcelés