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DOSSIER [ [ [ NRP Février 2015, n°25 [ NRP Décembre 2015, n°29 Droit Disparition de Sid Ahmed SERRI : La musique arabo-andalouse en deuil Y.I M’HAMED ISSIAKHEM REVIENT À RELIZANE Une commémoration à la hauteur de l’artiste Samira Bendris APN: le projet de loi de finances 2016 adopté « LA CRISE EN ALGERIE, ENTRE CONTRAINTES ET OPPORTUNITES? » Culture/Médias Mémoire Société Les Algériens peuvent-ils vivre sans leur économie informelle ? Djamila Ould Khettab

NRP Décembre n°29 - cdesoran.org · Revue bimensuelle réalisée en collaboration avec le : ... Virée dans un pan de patrimoine oranais à l ... l’antique phare de Mostaganem,

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DossierDOSSIER

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NRP Février 2015, n°25

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NRP Décembre 2015, n°29

Droit

Disparition de Sid Ahmed SERRI :La musique arabo-andalouse en deuil

Y.I

M’HAMED ISSIAKHEM REVIENT À RELIZANE

Une commémoration à la hauteur de l’artisteSamira Bendris

APN: le projet de loi de finances 2016 adopté

« LA CRISE EN ALGERIE,

ENTRE CONTRAINTES ET OPPORTUNITES? »

Culture/Médias

Mémoire

SociétéLes Algériens peuvent-ils vivre sans leur économie informelle ?

Djamila Ould Khettab

Sommaire

La NRP est la nouvelle formule de la « Revue de presse », créée en 1956 par le centre des Glycines d’Alger.

[Attestation du ministère de l’information: A1 23, 7 février 1977]

Revue bimensuelle réalisée en collaboration avec le :

Ont collaboré à ce numéroRyad CHIKHI, Bernard JANICOT, Leila TENNCI, Ghalem DOUAR, Omar AOUAB

Lamya TENNCI, Sid Ahmed ABED, Mehdi SOUIAH, Samir REBIAI, Laid Nasro OUENZAR

CENTRE DE DOCUMENTATION ECONOMIQUE ET SOCIALE

3, rue Kadiri Sid Ahmed, Oran • Tel: +213 41 40 85 83 •Site web: www.cdesoran.org / Facebook : Cdes Oran

SociétéLes Algériens peuvent-ils vivre sans leur économie informelle?, Djamila Ould Khettab, p.9

Découverte scientifique : Le grand fleuve Tamanrasset révélé !,Mohamed Staifi,p.10

DroitAPN: le projet de loi de finances 2016 adopté,,p.11-12

Violences faites aux femmes. Place à la sensibilisation et audurcissement des lois, Nourehan .S, p.12

Culture/MédiasM’HAMED ISSIAKHEM REVIENT À RELIZANE Unecommémoration à la hauteur de l’artiste, Samira Bendris,p.13

Virée dans un pan de patrimoine oranais à l’abandon: A ladécouverte d’Oran sous…terre,S.Slama,p.13-14

Mémoire

Disparition de Sid Ahmed serri : La musique arabo-andalouseen deuil, Y.I, p.15

« Secret d’histoire » : l’antique phare de Mostaganem, B.Adda,p.16

Bibliographie, p.17

Dossier

« LA CRISE EN ALGERIE,ENTRE CONTRAINTES ET OPPORTUNITES?»»

Un taux d’inflation de 10% en 2016 en Algérie ? Les raisons et lesincidences (contribution) , Dr Abderrahmane MEBTOL, p.4-5

les vents contraires de La rente,Omar Benderra, p.5-6

Baisse des cours du pétrole et épargne institutionnellePrès de100 milliards de dollars engloutis en moins de 3 ans, Safia Berkouk,p.6-7L’Algérie importe moins de produits énergétiques etlubrifiants ,Samira Bourbia,p.7-8peut-on transformer la contrainte en opportunité pour diversi-fier les sources de financement ?, Mekideche Mustapha p.8

[email protected]

N° 29, Décembre 2015

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NRP, Décembre 2015, n°29

La NRP remercie la Maison de la Culture Scientifique pour son soutien financier.

Editorial

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NRP, Décembre 2015, n°29

Ryad CHIKHI

En sciences économiques ou en sciences de gestion, nousavons tendance à décrire à travers un bref historique lecontexte socioéconomique afin d’éclairer le développementd’une situation, comme un avant-gout, d’une histoire, d’unchemin ou d’un parcours. L’Algérie, ce pays dont le parcours

échappe à toute description. Est-il spécifique, seriez-vous tenté de penser ? Telle n’est pas laquestion, répondrai-je.

Nous assistons ces dernières années à un monde qui subit de fortes transformations et deschangements rapides, parfois imprévisibles. Ces transformations sont accompagnées par unedissipation des valeurs et des changements culturels…, des relations se créent et s’enrichis-sent, d’autres se coupent et se détruisent. Le choc des valeurs, des cultures et des évènementsne laissent pas indiffèrent l’acteur, le consommateur, ou le citoyen. Des habitudes sont transmi-ses, des comportements enseignés, et des stratégies sont élaborées afin de structurer les rela-tions et définir l’organisation nécessaire au bon fonctionnement de chaque société.

Bâtir une société de valeurs, mettre en place un management par la conscience constitue l’undes plus grands enjeux. Il ne s’agit pas de comprendre l’éthique, il s’agit de redonner à la norma-lité son vrai sens et sa vraie valeur.

Dans ce cas, les enjeux des autres pays sont tout aussi complexes que ceux présents en Algérie.Mais à l’instar des pays qui ont connu une instabilité sécuritaire, l’Algérie a su garder l’unité deson territoire et préserver sa stabilité. Inflation, chômage, prédation, corruption, injustice, bu-reaucratie… sont autant de phénomènes et de problèmes auxquels doit faire face tout Etat.Depuis 2014, le prix du baril du pétrole est en chute libre au niveau international, ce qui affectedirectement les réserves financières et le mode de gouvernance de l’État algérien. Face à cettesituation, des mesures de rationalisation des dépenses sont adoptées, ils visent à renflouer lescaisses de l’État à travers l’augmentation des impôts, du prix du carburant et d’autres produitsafin de maintenir l’équilibre budgétaire.

Parallèlement à ça, les mesures d’augmentation des impôts, taxes et prix du carburant ainsi queles subventions qui seront levées sur certains produits font resurgir l’autre question qui toucheaux acquis sociaux et à la paix sociale. Il n’est pas utile de rappeler que les différentes subven-tions supportées par l’État visaient principalement à protéger le pouvoir d’achat des ménagesAlgériens et de maintenir une paix et une stabilité sociale. Ceci dit, les temps changent et larente des hydrocarbures à laquelle est liée l’économie algérienne continue de baisser et d’affi-cher son instabilité sur le marché international. L’instabilité de la situation géopolitique mon-diale, l’abondance de l’offre du pétrole sur le marché, la spéculation sont autant de pressionsqui contribuent à la baisse du prix du pétrole. De ce fait, les demandeurs se tournent de plus enplus vers des destinations où l’offre est beaucoup plus attractive que celle proposée par l’Algé-rie.

Ce dossier nous éclaire plus explicitement sur la situation économique et les mesures entreprisespar le gouvernement afin de faire face à la crise économique actuelle nous suggère que noshabitudes et nos comportements sont le moteur de tout changement.

« LA CRISE EN ALGERIE,

ENTRE CONTRAINTES ET OPPORTUNITES? »

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NRP, Décembre 2015, n°29

DOSSIERUn taux d’inflation de 10% en 2016 en Algérie ? :

Les raisons et les incidences (contribution)L’Algérie, comparativement à despays de la région MENA, dépensedeux fois plus pour avoir deux foismoins de résultats, démontrant unemauvaise gestion pour ne pas direune corruption socialisée. Et l’Etatalgérien continue de dépenser sanscompter en lançant des projets nonfiables économiquement à terme.Souvent pour des raisons deprestige. Tant qu’il y a larente.Depuis janvier 2015, la majoritédes produits connaissent une haussevertigineuse ayant un impact sur le

pouvoir d’achat des Algériens. Selonl’Office national des statistiques(ONS), le rythme d’inflation annuela été de 5,3% en septembre 2015s’expliquant par une augmentationde plus de 6% de l’indice des prix à laconsommation durant septembre2015 par rapport au même mois del’année 2014. Au sein de la structure(septembre 2015-septembre 2014),car chaque couche sociale a un modede consommation différent selonson revenu, les produits agricolesfrais connaissent une hausse de 8,3%,de 5,6% pour les produits agro-alimentaires, et 5,7% pour lesproduits manufacturés. Sans visionstratégique reposant sur l’illusionmonétaire, les ondes de chocpeuvent conduire à un tauxd’inflation courant 2016 supérieur à10%. Aussi, s’agissant d’un problèmeaussi complexe que celui del’inflation, [..]

1.- Concernant l’indice global del’inflation, il doit être régulièrementréactualisé car le besoin est

historiquement daté, les besoinsévoluant. Le taux d’inflation officielest biaisé, devant l’éclater parproduits selon le modèle deconsommation par couches sociales(fonction de la stratif ication durevenu national) et de surcroîtcomprimé artificiellement par lessubventions sinon il dépasserait les10%. Car la perception de l’inflationest différente d’une personne quiperçoit 200 euros par mois de cellequi perçoit 10.000 euros n’ayant pasle même modèle de consommation.

[..] Nous sommes dans un cerclevicieux : l’inflation accélère lesrevendications sociales pour uneaugmentation des salaires qui à leurtour en cas de non productivitéaccélère l’inflation. Comme ladétérioration du pouvoir d’achataccroît soit l’endettement desménages ou accélère ladéthésaurisation des ménagesnotamment les couches moyennesqui se paupérisent en la mettant encirculation, leur épargne gonflant lamasse monétaire en circulation,accélérant, en cas de rigidité del’offre, le processus inflationniste.Lorsque l ’Etat a les moyensfinanciers, l’importation de produitssubventionnés joue comme tampontransitoire. [..]

2.- Premièrement, l’ inflationprovient de la faiblesse de laproduction et de la productivitéinterne du fait que 97/98% desexportations sont le résultat deshydrocarbures à l’état brut et semibrut tenant compte des déchets

d’hydrocarbures comptabilisésdans la rubrique exportationhors hydrocarbures. C’est queplus de 95% du tissuéconomique est constitué dePMI/PME organisées sur desstructures familiales, nepossédant pas de managementstratégique, ne pouvant pasfaire face à la concurrenceinternationale. Les importationscouvrent 70/75% des besoinsdes ménages et des entreprisesdont le taux d’intégration nedépasse pas 10/15%. On peutdémontrer facilement que letaux de croissance officiel horshydrocarbures de 5/6% a étépermis pour 80% via la dépensepublique et qu’il ne reste pourles entreprises véritablementautonomes créatrices derichesses, pouvant évoluerdans un environnementconcurrentiel mondial, moinsde 20% du produit intérieurbrut. Nous avons évidemmentla croissance démographiqueet le versement de salaires sanscontreparties productives[..]

3.-La deuxième raison duprocessus inflationniste, est àla fois la dévaluation rampantedu dinar et la dominance de larente des hydrocarbures. Pourle premier cas, 70-75% desbesoins des ménages et des

entreprises publiques et privéesétant importés et la distorsionentre le taux de change officielet celui sur le marché parallèle,les vendeurs s’alignant souventsur le cours du marché parallèle.[..] Comment expliquer que le20 octobre 2015 qu’un euro secote en Tunisie 2.21911, et 1.9557un dollar, le dirham marocain9,614 pour un dollar et 10.92057un euro et pour l’Algérie119.31805 un euro et 105,55 pourun dollar et sur le marchéparallèle depuis le débutd’octobre 2015 fluctuant entre175/180 dinars pour un eurocontre 140 dinars un euro avantla chute du cours deshydrocarbures depuis juin 2014,ayant assisté à un dérapage dudinar d’environ 25/30% depuisune année. Cela a desincidences sur le coût desmatières premières, deséquipements et des biens deconsommation importés avec lerisque d’une inflation à deux

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chiffres fin 2016, en cas de baisse ducours des hydrocarbures, l’Etat nepouvant plus continuer àsubventionner [..] Dès lors lesmesures du Ministère des fiances devouloir intégrer l’argent de la sphèreinformelle au sein de la sphère réelleavec cette distorsion risque d’avoirun impact limité pour ne pas dire nul.Ces mesures ponctuelles sans visionstratégique souvent édictées pourfreiner principalement lesimportations suite à l’importanteaugmentation des salaires ont desrépercussions négatives tant pourles opérateurs que sur le pouvoird’achat des citoyens. C’est que pourse prémunir contre l’inflation, etdonc la détérioration du dinaralgérien, l’Algérien ne place passeulement ses actifs dans le foncier,l’immobilier ou l’or, mais une partiede l’épargne est placée dans lesdevises. De nombreux Algériensprofitent en effet de la crise del’immobilier, notamment enEspagne, pour acquérirappartements et villas dans lapéninsule ibérique, en France etcertains aux USA et en Amériquelatine sans compter les paradisfiscaux. C’est un choix de sécuritédans un pays où l’évolution des prixpétroliers est décisive. Face àl’incertitude politique, et la psychosecréée par les scandales financiers,beaucoup de responsables vendentleurs biens pour acheter des biens àl’étranger. Egalement beaucoup deménages se mettent dans laperspective d’une chute desrevenus pétroliers, et vu lesfluctuations erratiques des coursd’or, à la baisse depuis l’année 2O13,achètent les devises sur le marchéinformel [..]

4.-La troisième raison du processusinflationniste est la dominance de lasphère informelle produit desdysfonctionnements des appareilsde l’Etat, en fait à la nature dusystème rentier qui bloque, malgré

des discours généreux, l’émergenced’entreprises productives,expliquant d’ailleurs lamarginalisation du savoir et descompétences. Cette sphèreinformelle en Algérie contrôle 65/70%des segments de produits depremière nécessité auxquels plus de70% des ménages consacrentpresque l’intégralité de leurs revenus(marché fruits et légumes, poisson,viande rouge et blanche, textile etcuir) et sans compter les factures deplus en plus élevées de l’eau et del’électricité qui absorbent unefraction importante du revenu desménages pauvres et moyensaccroissant leur endettement. Ellecontrôle 40/50% de la massemonétaire en circulation avec uneimportante intermédiationfinancière informelle mais avec destaux d’usure accroissantl’endettement des ménages quis’adressent à cette sphère.L’importance de cette massemonétaire captée, favorise uneconcentration du revenu au niveaude cette sphère avec des tendancesmonopolistiques et souventoligopolistiques (quelques offreurspour une multitude de demandeurs)et alimente, la demande au niveaudu marché parallèle de la devise etl’évasion f iscale. Les transfertsillégaux au moyen de surfacturationpar le canal de vases communicants(rapatriements) permettentparadoxalement d’accroitre l’offreet d’éviter un dérapage plusaccentué du dinar sur le marchéparallèle qui forcerait les autorités àdévaluer fortement le dinar officiel,accentuant la pression inflationniste.Le constat en Algérie est l’absenced’une véritable concurrence (gel duconseil national de la concurrencedépendant d’un simple ministre ducommerce alors qu’il devrait êtreune institution indépendante). Nousassistons à des tendancesmonopolistiques faisant que lescircuits entre le producteur et le

consommateur (les grossistesinformels) ont tendance à serallonger, la margecommerciale pouvantreprésenter 2 à 3 fois le prix deproduction (surtout dans ledomaine agricole), ce qui nepeut que décourager leproducteur immédiat etl’orienter vers des activitésspéculatives. Ainsi, la politiqued’encadrement des prixs’avère d’une eff icacitélimitée, sinon il faudrait desmilliers de contrôleurs qui nechangeraient d’ailleurs pas leproblème dans la mesure où lecontrôle des prix repose sur ledétaillant qui ne fait souventque répercuter ces surcoûts dedistribution.

[…] Force est de constaterque depuis 1986, l’Algérie estdans une interminabletransition n’étant ni uneéconomie étatisée, ni unevéritable économie de marchéconcurrentielle, dans le cadrede l’interdépendancemondiale à l’instar des paysémergents, expliquant le peud’eff icacité tant de larégulation politique, sociale etéconomique. Aussi l’évolutiondu taux d’inflation en Algériene peut être comprise sans lerelier au système degouvernance et à ladominance de la rente qui estfluctuante et dont la valeur, nerépond pas à des décisionsinternes mais largementinfluencée par les mutationsénergétiques mondiales.

Les vents contraires de la rente […] Pour Omar Benderra, qui futbanquier en Algérie dans les années1970 jusqu’au début des années1990, le peuple algérien bâillonné etprivé de l’exercice de ses libertésfondamentales est la victime descrises et le témoin depuis des lustresd’une interminable série descandales, l’un chassant l’autre,concernant tous les secteurs d’unÉtat déliquescent.

L’âge d’or de la rente

[…] Toutes les opérations deréalisations d’infrastructuresdonnent l ieu à des pactes decorruption qui ne sont pas limités, loins’en faut, aux activités « civiles ». Lesimportations massives d’armementsdonnent lieu aux mêmeslibéralités,[…] Le volume financierdu commissionnement algérien estastronomique, à tel point d’ailleursque les banquiers et analystesévitent de communiquer desfourchettes d’évaluation. D’autantque la corruption n’est pas

unilatérale, elle implique aussibien des décideurs algériensque des donneurs d’ordre – etprotecteurs – étrangers.

Gaspillage et incompétence

[…] Ces centaines de milliardsde dollars dilapidés depuis vingtans n’ont eu qu’un bien faibleimpact sur la croissance et lacréation d’emplois. Plusgravement, les conditions

Dr Abderrahmane MEBTOL

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sociales se sont profondémentdégradées, les Algériens ne sont passoignés et le secteur éducatif estabandonné. La rente a laminél’économie et a démoralisé lasociété.[…] Le gaspillage massif decapitaux issus d’une ressource rareet non renouvelable a seulementservi à constituer des patrimoines àl’étranger et à alimenter les fortunesdissimulées par des banques ad hocdans tous les refuges f iscaux,exotiques ou non, de la planète.[…] L’économie est encore plusdépendante et davantage fragiliséepar les subventions généraliséesdestinées à acheter la paix sociale.Le niveau actuel des prix du pétrole,autour de 60 dollars en moyenne,est totalement insuff isant pourassurer l’équilibre budgétaire et lefinancement des importations. Les200 milliards de dollars de réservesde change dont se gargarisaient leschantres du régime permettront defaire face aux importations pendantdeux ou trois ans, tout au plus.

[…] Il apparaît donc que les ventsfavorables des quinze dernièresannées pourraient se transformer envents debout pour les quinze annéesà venir… Le contrat social actuel,

subventions pour le peuple etcorruption au sommet, est doncintenable et le régime sembledémuni de moyens pour imposerune alternative moins fondée sur lessubsides et la concussion.

La rente, unique planche de salutAinsi, la démagogique campagne« Consommez algérien » lancée auprintemps 2015 par ungouvernement dont l’incompétenceégale l’immoralité se heurte à laréalité d’une production nationalequasi inexistante.[…] Ladépendance à la rente est totale,comme le confirme la décision derecourir à la fracturation hydrauliqueet de produire des hydrocarbures deschiste, mise en œuvre en 2014 (3).

La compulsion prédatrice l’emportesur toute autre considération etmenace gravement l’avenir du pays.L’admirable mobilisation, depuisjanvier 2015, des populations de laville saharienne d’In-Salah,soucieuses des générations futures,de l’avenir de leur région et du paystout entier jette une lumière crue surles intentions réelles d’un régime quin’hésite pas à sacrifier les intérêtsstratégiques à long terme pour

maintenir des capacitésd’exportation d’hydrocarbures

[…] L’opinion, parfaitementinformée des évolutions enSyrie et en Libye, comprendsans équivoque que larecomposition du grandMoyen-Orient concerneégalement l’ensemblemaghrébin. Cette connaissancedes conditions, des objectifs, ducreative chaos desnéoconservateurs occidentauxet de la destruction de paysproches explique pour unelarge part l’apparente passivitéde l’opinion. Le régime joue surce facteur pour défendre lestatu quo.[…] Les perspectivesne portent donc pas àl’optimisme, d’autant que peude voix s’élèvent pour redonnerde l’espoir et faire entendre lavoix de la raison à un systèmeréfractaire à toute évolution.

Baisse des cours du pétrole et épargne institutionnellePrès de 100 milliards de dollars engloutis en moins de 3 ans

Depuis le début de la baisse descours du pétrole à la fin du pre-

mier semestre 2014 et l’année 2016,l’Algérie aura perdu près de 100

milliards de dollars suite à labaisse de son épargne en devises(réserves de change) et en dinars(Fonds de régulation des recettes,FRR), soit près du double de nosexportations d’hydrocarbures

cumulées de 2015 et 2016.

Les difficultés que connaît l’Algériedepuis plus d’un an seraient àpremière vue conjoncturelles liées àla situation actuelle des prix dupétrole et disparaîtraient dès laremontée des cours. Mais si la crisede l’or noir peut s’avérer éphémère,selon certains experts énergétiques,on ne peut pas en dire autant del’économie nationale.Quand on saitla dépendance de l’Algérie auxhydrocarbures, son incapacité àconstruire une économieindépendante des fluctuationspétrolières internationales et àmettre en place des solutionsdurables à des crises récurrentes, onest amené à reconnaître que la crise

actuelle n’est davantage qu’unsimple problème de trésorerie.

Les signes : S’il persistait encore undoute sur l’existence ou pas d’unecrise, le projet de loi de finances afini par convaincre les sceptiquesavec des dispositions qu’on nepensait pas le gouvernementcapable de prendre compte tenu duzèle avec lequel elles ont étédéfendues par le passé, à l’image dudroit de préemption, du recours aufinancement externe et de la haussedes prix de l’énergie. Les députésqui l’ont débattu reconnaissent qu’iltraduit une situation de crise, mêmesi leur perception diffère sur sanature.

Réponses conjoncturelles : Lesoptimismes mitigés ne cachent enrien la réalité de la crise traduite dansles dispositions du PLF qui prévoitune baisse des recettes budgétaires,une hausse des importations, unrecul dramatique des recettesd’hydrocarbures et unamenuisement de l’épargneinstitutionnelle.Fini le temps des

largesses, le projet propose deréviser à la hausse certainstaxes et impôts, de mettre enplace des «décretsd’ajustement» pour être enmesure de geler ou d’annulerdes crédits en cours d’annéeen cas de besoin. Il propose deplafonner à 3% le taux de labonif ication sur les créditsbancaires par le Trésor public(sauf Ansej, Cnac et Angem,région Sud et Hauts-Plateaux).Des mesures auxeffets à court terme, car faceà la crise le gouvernementdonne l’impression d’être prisde court. «Pour le moment,rien de vraiment important n’aété fait pour faire face à la crisebudgétaire.Le gouvernementest en train d’utiliser son atoutprincipal, le FRR (Fonds derégulation des recettes), sanss’attaquer au problème. Cetatout ne sera plus utilisable àpartir de 2017 et nous auronssuff isamment de devisespendant cinq années, à

13 Juin 2015

Omar Benderra À la mémoirede l’ami Ahsène Taleb

NRP, Décembre 2015, n°29

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condition que le prix du pétrole nebaisse pas en dessous de 50 dollars»,explique NourMeddahi,économiste. La diversification del’économie se faisant toujoursattendre, le gouvernement prenddes mesures conjoncturelles avecdeux objectifs clairs : réduire lesimportations et renflouer les caissesde l’Etat à travers des hausses deprix et de taxes prévues dans le PLF2016. Rattrapage : Sur le long terme,des mesures parfois contestées ontégalement été prises.La révisionannoncée du code del’investissement avec une nouvellemouture a priori orientée vers lafacilitation de l’acte d’investir pourles investisseurs nationaux etétrangers semble égalementprocéder de la même logique.Lavolonté d’encourager et de favoriseren tout lieu la production nationale,depuis longtemps mise en avant parle gouvernement, relève égalementd’une vision à long terme tendant àreconfigurer le visage de l’économienationale, même si sur le terrain elletarde à se concrétiser.La crise laremise au goût du jour en raisond’une volonté de préserver ce quireste des réserves de change quiauront perdu quasiment un quart deleur montant entre fin 2014 et fin2015. Dans cette optique, le

gouvernement tente de favoriser lespartenariats nationaux-étrangers,dans lesquels pourtant la part de laproduction nationale reste trèslimitée (assemblage automobileavec Renault, tramway avec Alstom).L’autre mesure à portéeéconomique majeure, mais que legouvernement a jusque-là hésité àmettre sur la table, compte tenu desa portée sociale, consiste en larévision du système dessubventions.La crise n’a passeulement changé la couleur desindicateurs économiques, elle a aussi

fait sauter quelques tabous(hausse des prix de l’électricitéet des carburants, révision dessubventions, endettementexterne). Reste à savoirjusqu’où ira le gouvernement ?

L’Algérie importe moins de produits énergétiques et lubrifiants :

Le marché des hydrocarbures algériens aannoncé une contre-performance de 0,6%pour l’année 2014, ce qui conteste lesefforts de l’Algérie pour réduire sa factured’importation des produits énergétiqueset lubrifiants, notamment, du gasoil et del’essence. Deux produits essentiels dontla valeur des importations a dépassé,durant les années précédentes, les 3milliards de dollars et ce, au moment où lacompagnie nationale des hydrocarburesSonatrach rassure d’atteindrel’autosuffisance en la matière dès 2015 et

exporter d’ici 2018. L’Algérie est l’un desplus importants producteurs etexportateurs de l’énergie brute dans lemonde, notamment en Afrique mais,également, l ’un des plus grandsimportateurs de l’énergie en raison del’absence de maîtrise des technologiesde transformations de l’énergie. Bienqu’elle soit un secteur d’intensitécapitalistique, la facture globale desimportations de l’Algérie est, chaqueannée, dopée par le volume croissant desproduits énergétiques et lubrifiants

importés. Cette dépendance placel’Algérie dans une situationdélicate aggravée par la chute desprix du pétrole et la glissade dudinar face au dollar. S’ajoute à cettecrise, le phénomène de lacontrebande du carburant quigangrène les zones frontalières del’Algérie avec le Maroc et laTunisie.Des pratiques illégales quifont perdre à l’économie nationalebeaucoup d’argent. Difficile pourl’Algérie de définir ses besoins enmatière d’énergie vue l’ampleurde l’informel ainsi quel’augmentation du parcautomobile qui nécessite plusd’énergie. Selon les chiffres duConseil national de l’informatiqueet statistique (Cnis) et du ministèredu commerce, lesimportations desproduits énergétiquesetlubrifiants ont enregistré unehausse de plusde 8% en 2013 parrapport aux années précédentesetmême celle de 2014. Presquetousles produits sont concernéspar cette hausse, àsavoir, le gasoil,l’essence super, le bitumedepétrole, l’huile des graissages etlubrifiants etle gaz de pétrole etautres hydrocarburesgazeux. Ces

Safia Berkouk

30 Novembre 2015

NRP, Décembre 2015, n°29

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Peut-on transformer la contrainte en opportunité pour diversifierles sources de financement ?

produits représentent la majeure partiedes importations d’énergie et sesdérivés. L’Algérie enregistre le taux leplusimportant de baisses desimportations del’énergie et lubrifiants,au premier semestre 2015, estimé de 1,12milliard de dollars, soit un recul de 25,33%par rapport à la même période del’année 2014. En effet, durant cettedernière, l’Algérie a totalisé plus de 2,6milliards de dollars soit plus de 212milliards de dinars pour un volume de 3,2millions de tonnes. Ainsi les importationsen la matière ont baissé de 5% par rapportà 2013 dont les achats de l’Algérie enénergies et lubrifiants à 4,3 milliards dedollars, soit 341 milliards de dinars pourun volume de 4,8 millions de tonnes.Avec la baisse de la production pétrolière,la compagnie nationale deshydrocarbures Sonatrach importejusqu’à 100% certains produitsénergétiques. Il y a lieu de rappeler qu’en2012, l’Algérie importait jusqu’à 98% del’énergie et, comme chaque année, seclasse en tête de liste des

importations.L’Algérie a importé cetteannée pour une valeur de 4,9 milliardsde dollars. De 2012 àjuin 2015, lesimportations de l’Algérie en matièred’énergie et lubrifiants ont atteint plusde 11 milliards de dollars. La majeurepartie de ces importations sont enprovenance de Chine qui est, également,un producteur des hydrocarburescomme l’Algérie, mais il détient plus detechnologie et savoir-faire en matière detransformation de l’énergie fossile,contrairement àl’Algérie.L’autosuffisance de l’Algérie encarburant n’est pas pour demain En 2012,l’Algérie avait consommé près de 14millions de tonnes de carburant, soit unehausse de 14 % par rapport à laconsommation de l’année 2011.Le mêmetrend haussier s’est poursuivi durant lesannées suivantes, à savoir 2013 et 2014.En2013, les importations de l’Algérie encarburant a atteint plus de 4 milliards dedollars en carburant, dont 2,24 milliardsde dollars en gasoil et 2 milliards dedollars d’essence et ce, pour un volume

de 2.8 millions de tonnes. Encontrepartie et au moment où lavaleur de carburant a augmenté,les exportations d’hydrocarburesbrutes ont reculé de 7,3 % envolume et 10,2 % en valeur. Cettevaleur a, par contre, baissélégèrement en 2014 pouratteindre 1,1 milliard de dollarspour le gasoil et ce, pour unequantité de 1,2 million de tonneset près de 800 millions de dollarspour845millions de tonnesd’essence (super). Cette tendances’est même poursuivie durant lepremier semestre 2015.

[…] C’est ainsi que le projet de laLF2016 prévoit des dépensesd’équipements en recul de 18% en2016 en comparaison avec 2015. Unediminution historique en Algérie,même s’il est éclairement établi quec’est précisément la dépensepublique qui tire la croissance etl’emploi en Algérie. Alors ce reculsera-t-il nature à aggraver la crise parune diminution de la croissance etune augmentation du chômage ou àl’inverse sera-t-il une opportunitépour diversif ier les sources definancement des infrastructures etde l’économie?

[…] La science économique, enmatière de pratique des réformes,nous enseigne que se contenter dene donner qu’une seule réponse,par choix tactique, s’avère toujours inefficace voire contre productif.C’est pour cela qu’il faudra faire lesdeux en s’inscrivant dans un capstratégique et en suivant unetrajectoire cohérente. Deuxinstitutions de la Républiqueviennent de se positionner de façonproche sur cette question. LaBanque d’Algérie, par la voix de sonGouverneur, se projetant déjà dansle temps long, a déclaré à Lima queles pays émergents et endéveloppement (en crise) «devrontrecalibrer leurs politiquesbudgétaires tout en limitant les

effets négatifs sur les dépensesd’infrastructures et sociales ainsi quesur la croissance à long terme». C’estla même tonalité qu’on retrouvedans le dernier texte du CNES remisau Gouvernement comme synthèsedes travaux du Panel d’experts.Cette institution consultative a émisdes propositions de court termedont elle considère que certainesd’entre elles gagneraient à êtreinsérées dans le projet de la LF 2016en examen au Parlement. Àl’inverse, d’autres propositions deportée structurelle, portant sur lessujets sensibles ou tabous tels queles transferts sociaux notamment, s’inscrivent quant à elles dans «unetrajectoire budgétaire de quatre à cinq ans». Enfin, pour rester dansnotre sujet, des idées intéressantesde financement alternatifs pour lesinfrastructures y sont évoquéescomme par exemple le partenariatpublic/privé cher aux institutions deBretton Woods dont c’est sûrement le moment de tester la faisabilitéopérationnelle en puisant dans la listedes projets «gelés» par les pouvoirspublics. Liste de projets dans laquelleil faudra impliquer également pourles montages financiers la Banqueafricaine de développement (BAD)dont nous avons été et sommestoujours un gros contributeur sansen avoir suffisamment bénéficié.[…] Il convient tout simplement

d’en finir avec le volontarismedispendieux des »annéesfastes» et revenir aux normesuniverselles de réalisation quirendront éligibles aufinancement par le marché uncertain nombred’infrastructures etd’équipements publics.L’extension de l’aéroportinternational d’Alger est, à cetégard, une opération test. Lenouveau port Centre aussi.

Pour conclure, on voit bien qu’ily a des scénarios de sortie decrise par le haut, compatiblesd’ailleurs avec la gravité et ladurée de la crise. Mais leurmise en œuvre implique debousculer certains intérêtsétablis ou émergents d’ici etd’ailleurs et de construired’autres rapports de forces.Finalement, tout l’enjeu est àprésent moins dans l’ingénieriedes réformes que dans lavolonté politique d’oser lesréformes. C’est ma convictionen tout cas car le risque zéron’existe nulle part.

15 Septembre 2015

Samira Bourbia

11 Novembre 2015

Mekideche Mustapha

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NRP, Décembre 2015, n°29

[SOCIÉTÉ]Les Algériens peuvent-ils vivre sans leuréconomie informelle ?

Dans le collimateur des dirigeants depuisplusieurs années, l’économie informellecontinue de proliférer en Algérie. N’est-ilpas temps de chercher à contrôler cesactivités frauduleuses plutôt que detenter de les éradiquer ? Des expertsalgériens dans le domaine ouvrent ledébat.

L’état des lieux est accablant : au coursdes quatre dernières années, destransactions commerciales sans facturesd’un montant global de 206.5 milliardsde DA, à savoir pas moins de deuxmilliards d’euros, soit une moyenneannuelle de 51,6 milliards de DA, ont étédécouvertes par le ministère duCommerce. Mais de l’aveu même duministre en charge du dossier, AmaraBenyounes, présent à la Journée d’étudesur l’économie et le marché informel,organisée par son département lundi 2février à l’hôtel El Aurassi, ces chiffressont certainement inférieurs à la réalité.Amara Benyounes a ainsi déclaré… qu’ilest «difficile de cerner avec exactitudel’ampleur de ce phénomène au regardde sa nature occulte et de ses pratiquesfrauduleuses».

Presque un Algérien sur deux travailledans l’économie informelle

Une chose est sûre, l’économiesouterraine a gagné du terrain en Algérieces trente dernières années. «Le passaged’une situation de monopole et depénurie à une situation de concurrenceet d’abondance a été accompagné parl’émergence de pratiques frauduleuseset anticoncurrentielles à l’origine de laprolifération d’une économie parallèleou informelle», a expliqué AmaraBenyounes. D’après l’Office national destatistiques (ONS), le poids del’économie informelle dans le PIBalgérien est passé de 20% en 1975 à 33,5%en 2001, pour s’établir à 45,6% en 2012,dernière statistique en date. Parmi lessecteurs d’activités les plus concernéspar le marché de l’informel en Algérie,les services (45%), le bâtiment et travauxpublics (BTP) (37,4%) et enfin l’industrie(17,3%), a cité Farid Allaouat, maître deconférence à HEC Alger…

Le marché de l’informel est surtout unemployeur non négligeable. Le nombred’Algériens, qui travaillent dans cesréseaux parallèles et illicites, a doubléen l’espace de trente ans. D’après l’OCDE,le travail informel représentait 21,8% dutotal des emplois (non agricoles) en 1975-1979, contre 41,3% en 2000-2007.Bien sûr,

ce n’est pas l’apanage de l’Algérie,rassurent les experts. En Tunisie, 35% desemplois relèvent de l’économieinformelle, au Maroc ce taux grimpejusqu’à 67,1%. «Mais ce n’est rien parrapport au Pakistan, Bangladesh et àcertains pays d’Amérique latine, où letaux frise les 90%», a souligné RachidAlliouche, enseignant-chercheur à HECAlger. L’Union européenne n’est pas enreste, renchérit cet économiste, puisque18% du PNB européen provenait en 2013de ces activités parallèles.

Pour Amara Benyounès, il ne faut pas allerchercher très loin les causes del’explosion du marché informel dans lepays. «Si par le passé, l’ informelconstituait un refuge pour une frangeminime d’une population, sans revenu ouà la recherche de ressources financièressupplémentaires pour subvenir à sesbesoins, son expansion actuelle obéit, deplus en plus, à des objectifs occultes et àdes motivations de gain facile,d’enrichissement illicite et d’évasionfiscale», a aff irmé le ministre duCommerce. D’autres paramètres, telsqu’un marché de l’emploi au point mort,la sur-fiscalisation des entreprises, labureaucratie, des revenus indécents unecouverture sociale décevante sont aussià prendre en considération pour analyseravec finesse ce phénomène, considèrentles universitaires.Dans le but d’endiguerla croissance du marché informel enAlgérie, le ministère du Commerce a misau pied un plan d’action, prévu dans leprogramme quinquennal 2010-2014,comprenant une enveloppe de 12milliards de dinars pour la réalisation etl’aménagement de marchés deproximité, une seconde de 10 milliardsde dinars pour installer des marchéscouverts. L’objectif est égalementd’insérer dans l’économie formelle lesartisans du marché informel. C’estpourquoi, le ministère du Commerce aaussi prévu l’exonération, à titretransitoire, des commerçants quiouvrent boutique dans les s itesaménagés par les collectivités de l’impôtforfaitaire unique (IFU) pour les deuxpremières années d’activité. À l’issue decette période, ces commerçantsbénéficieront de nouveaux abattementsfiscaux.

Formaliser l’informel

À une réponse répressive, consistant àmater les ouvriers du marché informel,le ministère du Commerce sembledésormais préférer la logique

progressive, par des réformesstructurelles. «Il faut créer les conditionséconomiques et sociales pour mettre finà l’informel. Et cela passe par desmesures incitatives qui rapprochent lespopulations dans l’informel versl’informel», a martelé Farid Allaouat…

Pour certains experts, animateur de laJournée d’étude sur l’économie et lemarché informel, les activités parallèleset illégales ne peuvent pas être quenéfastes pour la santé économique dupays. «Il faut distinguer l’économieinformelle prédatrice, qui ruine desemplois, de l’économie informelleproductrice, qui tire la croissance d’unpays vers le haut», a nuancé Cherif Souak,maître de conférence à HEC Alger,ajoutant : «les économies informelles etformelles sont imbriquées. Il y a del’informel dans le formel !». Dans la foulée,il a cité l’exemple de l’Italie, «oùl’informel est de partout, y compris dansdes entreprises de l’économie formelle,comme les fabricants de vêtements, delunettes et de cigarettes, et profite à lacroissance nationale».

Dans un pays où presque un citoyen surdeux travail le dans le marché del’informel et où le taux de chômageofficiel avoisine les 10%, l’économiesouterraine n’est-elle pas un malnécessaire ? «Beaucoup de famillesn’auraient pas de revenu si l’informel étaitéradiqué», a rétorqué Cherif Souak.Plutôt donc que de chercher à éradiquerle marché de l’informel n’est-il pas tempsde chercher à le contrôler ? Dans ce sens,la centaine d’acteurs participants à laJournée d’étude de ministère a proposé,dans ses recommandations, la mise enplace d’un Observatoire, composéd’associations de défenseurs desconsommateurs, d’universitaires, desociologues, chargé de recueillir une basede données sur ce phénomène pour êtreen mesure, enfin, de mieux l’analyser.Les participants recommandent aussi deformaliser le marché informel de ladevise, en ouvrant des bureaux dechange parallèle et en imposant un quotade sommes à changer...

04 Février 2015

Djamila Ould Khettab

NRP, Décembre 2015, n°29

[SOCIÉTÉ]

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Découverte scientifique :Le grand fleuve Tamanrasset révélé !

Une récente étude, qui vient d’êtrepubliée dans la revue NatureCommunications, révèle l’existenced’un vaste réseau de rivièresanciennes enfouies sous le désertdu Sahara oriental. Dévoilées par deschercheurs de l’Institut français derecherche pour l’exploitation de lamer (Ifremer) et du CNRS, avec lacollaboration d’une quinzained’autres laboratoires, les traces deces cours d’eau sous les sables aridesde la Mauritanie seraient le termed’un grand fleuve dont l’embouchure se versait autrefoisdans les eaux de l’océan Atlantique.Il s’agirait du grand fleuveTamanrasset, un cours d’eaumythique dont l’existence estdésormais théoriquementenvisagée à la lumière des imagessatellites inédites, présentées par lapaléoclimatologue et géochimistefrançaise Charlotte Skonieczny,dont la publication, fin novembredernier, a fait grand bruit dans lacommunauté scientif iquemondiale… La découverte de ceréseau de rivières anciennes enMauritanie ouvre à présent la voie aupistage de la trajectoire de ce coursd’eau légendaire dormant sous leterritoire algérien, dissimulé sous lesdunes.Distinctement photographiés du cielsur le territoire mauritanien, cesruissellements fossiles pourraientêtre le prolongement d’un autre

réseau encore plus important, lefameux grand fleuve Tamanrassetou, selon une autre appellation, ceque les scientifiques désignent par«la vallée supposée de la rivièreTamanrasset», un ancien systèmehydrographique qui serait le 12e plusimportant bassin de drainage aumonde, énonce l’étude…Les travaux concordants d’unequinzaine de scientif iques ayantparticipé à cette recherche font étatd’une grande rivière datant de245 000 ans, qui aurait existé àl’époque des périodes humidesafricaines ; l’eau y aurait coulé pourla dernière fois il y a environ6500 ans…

L’hypothèse d’un grand cour d’eauqui alimentait ce canyon avait déjàété soupçonnée en 2003, lors de lacartographie en 3D du canyon … Cesanciens flux d’eau, à plein débit,envoyaient des flots rapides etparfois dévastateurs dans le canyoncreusé à son embouchure surl’océan. Les traces sédimentairesauraient suggéré l’action d’unerivière massive dans le canal profondcreusé dans le plateau continental,où il subsistait un richeenvironnement sous-marin. «Lesgens ordinaires conçoiventdifficilement l’idée du changementclimatique et la vitesse à laquelle ilintervient. Nous avons là l’exempleédifiant où, en seulement quelques

16 Décembre 2015

Mohamed Staifi

milliers d’années, le Sahara s’esttransformé d’un milieu humide avecun luxuriant écosystème et deriches sédiments charriés versl’océan en un désert sec et aride»,explique le professeur Russel Wynn...Ce fleuve aurait également étéréactivé lors des périodesd’intensif ication de la moussonouest-africaine qui se sont succédéau cours des derniers cyclesclimatiques. Le scientif ique vaencore plus loin en supposant que l’eau de cette rivière, qui avaitdisparu et réapparu à plusieursreprises dans le passé, puisse rejaillirde nouveau dans un lointain futur.L’intérêt d’une telle découvertepaléontologique ne se limite pas àsa dimension historique car en fait,les résultats de ces travauxlivreraient éventuellement desindications précieuses sur lalocalisation de nouvelles ressourceshydriques dans la région … : «Cetimportant système de rivières seraitconnecté à de grandes quantités deressources aquifères fossiles,localisées à l’endroit où les canauxont été identif iés. Cela apported’intéressantes informationsgéographiques sur les endroits où ilfaudrait creuser pour trouver del’eau dans les régions désertiques.»Les peintures rupestresdécouvertes dans les régionsdésertiques, représentant deshommes nageant dans des lacs etdes rivières, trouvent ainsi toute leursignif ication. Il s’agiraitvraisemblablement de scènes de vieprospère, vécue par descommunautés humaines sur lesbords de la luxuriante vallée dufleuve Tamanrasset, remontant auxères dites périodes africaineshumides correspondant auxvariations climatiques naturelles del’histoire de la terre. Les spécialistesprécisent que le Sahara a connuquatre à cinq périodes humidesdurant les 200 000 dernières années.

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NRP, Décembre 2015, n°29

[DROIT]APN: le projet de loi de finances 2016 adopté

ALGER-Le projet de loi de finances 2016a été adopté, lundi,à la majorité parl’Assemblée populaire nationale (APN),lors d’une séance plénièreprésidée parMohamed Larbi Ould Khelifa, présidentde l’APN, en présence deplusieursmembres du gouvernement.

La séance qui a duré,exceptionnellement, plus de 4 heures, acependantété boycottée par lesparlementaires du Parti des travailleurs(PT), du Frontdes forces socialistes (FFS),de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) etduFront pour la justice et ledéveloppement (FJD) qui ont assistéuniquementau vote des articlesamendés.16 amendements ont étéretenus sur plus de 60 propositionsd’amendements. Parmi les articles quiont suscité une grande polémique auprèsdesdéputés de l’opposition, f igurel’article 71 voté par l’APN dans saversionamendée sur proposition de laCommission des finances et du budget,alors queles députés de l’oppositionappelaient à son abrogation. Cet articleprévoit l’amendement de l’article 22 dela loi 84-17 relativeaux lois de finances,en soulignant que «des décretsd’ajustementpeuvent être pris sur labase d’un rapport du ministre desF inances, en coursde l’année, pourprendre en charge, par le gel oul’annulation de crédits destinésà lacouverture de dépenses, une situationd’ajustement nécessaire en casdedétérioration des équilibres». Aprèsles séances de débat tenues la semainedernière, la commissiondes finances adécidé d’amender cet article en yajoutant une condition: leministre desfinances doit lui fournir «à la fin de chaqueexercice budgétaireun exposé global surles opérations d’ajustement». Lesopposants ont estimé que l’adoption decet article constituait»une violation dela Constitution». L’article 66 relatif àl’ouverture du capital des entrepriseséconomiquespubliques à l’actionnariatnational résident a fait l’objet d’une vivecontestationde l’opposition. Après levote à l’unanimité pour l’abrogation del’article qui constitue,selon plusieursdéputés, un projet de privatisation«masquée» des entreprisespubliques ycompris les entreprises stratégiques, leministre des Finances, AbderrahmaneBenkhalfa, a soumis au vote une versionreformulée de l’article.

Reconnaissant l’existence d’une«ambiguïté» dans la premièreversion del’article, M. Benkhalfa a proposé unenouvelle version qui préserve,selon lui,un niveau acceptable du capital public.La nouvelle version stipule que «lesentreprises publiques économiquesqui

réalisent des opérations d’ouverture decapital en directionde l’actionnariatnational résident, doivent conserver aumoins 34% du totaldes actions ou desparts sociales». Selon l’article 66amendé, l’actionnaire national résidentpeut détenirces actions sur une périodede cinq ans. Après une expertisejuridique sur le respect desengagements souscrits,il est possible desoumettre au Conseil des participationsde l’Etat l’optionde l’achat du reliquat desactions. En cas d’approbation par leConseil, la concession se fait selon leprixconvenu dans la charte des partenairesou celui fixé par le conseil», asouligné leministre.

Deux articles amendés ont été adoptésà la majorité (articles2 et 55) relatifs à lapart des bénéf ices devant êtreréinvestisen contrepartie d’avantagesdans le cadre de l’appui àl’investissement. Alors que les députésde l ’opposition ont demandél’annulationde ces deux articles, l’APN adécidé de les maintenir mais sous uneversionamendée. L’APN a adopté uneformule amendée par la commission desfinanceset du budget portant fixationd’un taux de 30% représentant la partdesbénéf ices à réinvestir encontrepartie des exonérationsaccordées dans le cadredes systèmesd’appui à l’investissement.Quant auxautres amendements, ils ont été adoptéssans susciter depolémique. Il s’agit, à titred’exemple, de l’introduction denouveaux articlesdans le texte de loirelatif aux conditions de rapatriementdes dépouillesdes Algériens établis àl’étranger et l’obligation faite auxrésidents l’étranger de présenter, aumoment de quitter le territoire national,unreçu bancaire attestant une opérationde change de devises auprèsd’unebanque pour les montantsdépassant 1.000 euros. Un nouvel articlerelatif au passeport biométrique a étéintroduitpour les ressortissants algériens,en vertu duquel ils doivents’acquitterd’un timbre fiscal équivalentà 6.000 DA, et à 12.000 DA dansle cas d’undocument de voyage contenant 50pages. L’APN a également adoptél’amendement de l’article 58 relatifàl’exonération de droit douaniers pourl’essence et gasoil réimportés enajoutantla mention qui précise que cetteexonération est applicableexclusivement à Sonatrach. ALGER-Leprojet de loi de f inances 2016 a étéadopté, lundi,à la majorité parl’Assemblée populaire nationale (APN),lors d’une séance plénièreprésidée parMohamed Larbi Ould Khelifa, présidentde l’APN, en présence deplusieursmembres du gouvernement.

La séance qui a duré,exceptionnellement, plus de 4 heures, acependantété boycottée par lesparlementaires du Parti des travailleurs(PT), du Frontdes forces socialistes (FFS),de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) etduFront pour la justice et ledéveloppement (FJD) qui ont assistéuniquementau vote des articlesamendés.16 amendements ont étéretenus sur plus de 60 propositionsd’amendements. Parmi les articles quiont suscité une grande polémique auprèsdesdéputés de l’opposition, f igurel’article 71 voté par l’APN dans saversionamendée sur proposition de laCommission des finances et du budget,alors queles députés de l’oppositionappelaient à son abrogation. Cet articleprévoit l’amendement de l’article 22 dela loi 84-17 relativeaux lois de finances,en soulignant que «des décretsd’ajustementpeuvent être pris sur labase d’un rapport du ministre desF inances, en coursde l’année, pourprendre en charge, par le gel oul’annulation de crédits destinésà lacouverture de dépenses, une situationd’ajustement nécessaire en casdedétérioration des équilibres». Aprèsles séances de débat tenues la semainedernière, la commissiondes finances adécidé d’amender cet article en yajoutant une condition: leministre desfinances doit lui fournir «à la fin de chaqueexercice budgétaireun exposé global surles opérations d’ajustement». Lesopposants ont estimé que l’adoption decet article constituait»une violation dela Constitution». L’article 66 relatif àl’ouverture du capital des entrepriseséconomiquespubliques à l’actionnariatnational résident a fait l’objet d’une vivecontestationde l’opposition. Après levote à l’unanimité pour l’abrogation del’article qui constitue,selon plusieursdéputés, un projet de privatisation«masquée» des entreprisespubliques ycompris les entreprises stratégiques, leministre des Finances, AbderrahmaneBenkhalfa, a soumis au vote une versionreformulée de l’article. Reconnaissantl’existence d’une «ambiguïté» dans lapremièreversion de l ’article, M.Benkhalfa a proposé une nouvelleversion qui préserve,selon lui, un niveauacceptable du capital public. La nouvelleversion stipule que «les entreprisespubliques économiquesqui réalisent desopérations d’ouverture de capital endirectionde l’actionnariat nationalrésident, doivent conserver au moins 34%du totaldes actions ou des parts sociales».Selon l’article 66 amendé, l’actionnairenational résident peut détenirces actionssur une période de cinq ans. Après uneexpertise juridique sur le respect desengagements souscrits,il est possible de

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NRP, Décembre 2015, n°29

[DROIT]

Combattre toutes les violences faites auxfemmes, des plus visibles aux plusinsidieuses, faire évoluer les mentalités,reconnaître et protéger les femmesvictimes de violences, faire en sorte queles droits de la femme n’existent plus quesur du papier et proposer des lois quipénalisent sévèrement le recours à laviolence contre les femmes. Tels sont lesobjectifs que se lancent plusieursassociations et organisations fémininesen Algérie.

Aujourd’hui, à l’occasion de laJournée Mondiale de Luttecontre les violences faites auxfemmes, qui coïncide avec le 25novembre de chaque année,plusieurs acteurs sociauxmènent un véritable combat surle terrain pour lutter contre unphénomène qui prend uneampleur inquiétante dans lasociété algérienne.

Plus de 100 000 femmesvictimes de violences chaque

année

Les statistiques donnentréellement froids dans le dos.Selon les récents chiffresavancés par L’Observatoirealgérien de la femme, quelque7000 cas de violence ont été recensésdepuis le début de l’année, à travers leterritoire national, par les services depolice. Ce chiffre ne représente, selon ladirectrice de l’Observatoire algérien dela femme Mme ChaiaDjafri que la partievisible de l’iceberg, puisque plusieursfemmes refusent de porter plainte parpeur des représailles. Elles seraient plusde 100 000 à souffrir de la violence soustoutes ses formes, estiment plusieursexperts.

Sensibiliser, informer et éduquer pourchanger les mentalités

Plusieurs campagnes de sensibilisationsont lancées sur le terrain pour endiguerce phénomène et contribuer à unchangement des mentalités. Dans cesens, l’Observatoire algérien de lafemme a lancé à Alger une campagne desensibilisation contre les violences faitesaux femmes qui touchera plusieurswilayas. La campagne s’étalera, selon lesdéclarations de ChafiaDjaafri, présidentede l’OAF, sur toute l’année et auracomme principaux repères la religion quiincite à la co-existence et la protection

de la femme, et la constitution quigarantit l’égalité entre l’homme et lafemme. I l est à signaler quel’Observatoire algérien de la femmen’est pas le seul à s’engager sur le terrainpour lutter radicalement contre lesviolences que subissent les femmes auquotidien. Il mérite de citer la récenteinitiative lancée par le collectif d’AlgerBerkana Mel 3onf, qui lutte contre laviolence faite aux femmes. Le collectif aappelé samedi dernier, les jeunes artistesalgérois à se rassembler à la Place de laGrande Poste pour donner un spectacle

Violences faites aux femmes.Place à la sensibilisation et au durcissement des lois

de rue pour inaugurer la campagneinternationale de lutte contre lesviolences faites aux femmes.

L’article (333 bis 1); vers undurcissement des sanctions

Plusieurs experts sont unanimes surcette question : pour lutter contretoutes les formes de violences faites auxfemmes, il ne suffit pas d’informer, desensibiliser et d’éduquer la société, lesmesures répressives à la hauteur du délitdoivent suivre. C’est d’ailleurs dans ce

sens que le parlement algériendevra, dans son débatprogrammé à l’automne, voté lamise en vigueur de l’article (333bis 1) qui «incrimine lesagissements que subissent lesfemmes dans les lieux publics, leplus souvent sous forme deviolences verbales ou d’actesportant atteinte à la pudeur».L’article entre dans le cadre d’unprojet de loi soumis auparlement algérien et qui vise àmodif ier le Code pénalconcernant les violences faitesaux femmes et imposer dessanctions plus sévères àl’encontre des agresseurs. Il està rappeler, par ail leurs,qu’Amnesty International a lancé,

en mars 2014, une pétition internationaledemandant aux Etats du Maghreb(Algérie, Maroc, Tunisie) de mettre leurslois et pratiques en conformité avec leursobligations internationales. L’objectif decette action est d’adopter des réformesen droit et en pratique pour mettre fin àla violence faite aux femmes.

soumettre au Conseil des participationsde l’Etat l’optionde l’achat du reliquat desactions. En cas d’approbation par leConseil, la concession se fait selon leprixconvenu dans la charte des partenairesou celui fixé par le conseil», asouligné leministre. Deux articles amendés ont étéadoptés à la majorité (articles2 et 55)relatifs à la part des bénéfices devant êtreréinvestisen contrepartie d’avantagesdans le cadre de l’appui àl’investissement. Alors que les députésde l ’opposition ont demandél’annulationde ces deux articles, l’APN adécidé de les maintenir mais sous uneversionamendée. L’APN a adopté uneformule amendée par la commission desfinanceset du budget portant fixation

d’un taux de 30% représentant la partdesbénéf ices à réinvestir encontrepartie des exonérationsaccordées dans le cadredes systèmesd’appui à l’investissement.Quant auxautres amendements, ils ont été adoptéssans susciter depolémique. Il s’agit, à titred’exemple, de l’introduction denouveaux articlesdans le texte de loirelatif aux conditions de rapatriementdes dépouillesdes Algériens établis àl’étranger et l’obligation faite auxrésidentsà l’étranger de présenter, aumoment de quitter le territoire national,unreçu bancaire attestant une opérationde change de devises auprèsd’unebanque pour les montantsdépassant 1.000 euros.Un nouvel article

relatif au passeport biométrique a étéintroduitpour les ressortissants algériens,en vertu duquel ils doivents’acquitterd’un timbre fiscal équivalentà 6.000 DA, et à 12.000 DA dansle cas d’undocument de voyage contenant 50pages.L’APN a également adoptél’amendement de l’article 58 relatifàl’exonération de droit douaniers pourl’essence et gasoil réimportés enajoutantla mention qui précise que cetteexonération est applicableexclusivement à Sonatrach.

24 Novembre 2015

Nourehan .S

30 Novembre2015

NRP, Décembre 2015, n°29

[CULTURE/MÉDIAS]M’HAMED ISSIAKHEM REVIENT À RELIZANE Une commémoration à la hauteur de l’artisteVoilà déjà 30 ans qu’a disparu l’artiste «aux mille éclats» M’hamed Issiakhem, laissant derrière lui et pour la

postérité une œuvre colossale de beauté et de sensibilité.

M’hamed Issiakhem est né à AïtDjennad, près d’Azeffoun enGrande-Kabylie le 17 juin 1928, ils’installe à l’âge de trois ans àRelizane avec ses parents jusqu’en1947, date à laquelle il rejoindra laSociété des Beaux-arts d’Alger, où ils’inscrit à des cours d’enluminure etde miniature, puis à l’École desBeaux-arts d’Alger où il sera l’élèvede Mohamed Racim, avant derejoindre l’École des Beaux-arts deParis… de 1953 à 1958. Une tragédiefamiliale l’a marqué à jamais etIssiakhem en gardera des séquellesdurant toute sa vie, qui seront visiblesà travers son œuvre et son parcourspersonnel. Meurtri par un dramedont il fut quelque part responsable,touché dans sa chair, privé d’amourmaternel, sensible à la douleur et lasouffrance de l’être humain, ildonnera naissance à un art magistralqui marquera une ère nouvellebaignée dans ce talent inouï de fairede la laideur une beauté majeure. Ilcôtoiera les plus grands artistes ethommes de lettres, se liera d’amitiéavec Kateb Yacine qui l’appelait «Œilde lynx», participera à denombreuses expositions en Algérie

et à l’étranger et se fera surtoutconnaître à travers des portraits defemmes, dont le premier a été celuide Djamila Bouhired qui fut arrêtéeà Alger, condamnée à mort ettorturée. Ce portrait a d’ailleurs servide document aux membres de l’ALNpour dénoncer la pratique de latorture par la colonisation française.Et ce sont très souvent dessilhouettes de femmes qu’onretrouve dans les tableaux deM’hamed Issiakhem, cette «femmesymbole» qui se tord de douleur, etcela se ressent ; une femme dont levisage est flou, mais qui resteexpressif ; un être dont le corps estdifforme, mais qui demeure malgrétout sensuel.Une peinture crue, vraie, profonde,sincère car comme l’avoue ledéfunt : «Quand je peins, je souffre,j’ai mal». Un grand artiste dont leparcours est à (re)découvrir grâce àl’initiative de sa ville d’adoptionRelizane, à travers… un grandnombre d’artistes peintres etamoureux de la peinture qui luiorganiseront… une manifestationcomprenant diverses activités pourcommémorer le 30e anniversaire de

sa disparition. Au programme, unSalon d’arts plastiques avec laparticipation de nombreux artisteset élèves des écoles des Beaux-artsd’Alger, de Mostaganem, de SidiBel-Abbès, d’Oran, de Tlemcen, deTizi-Ouzou…; une exposition destableaux de l’artiste ainsi que decertaines esquisses qu’il avaitréalisées lors du 1er anniversaire dela fête de l’Indépendance…; laréalisation d’une fresque àl’ancienne gare ferroviaire de laville et une visite de l’école primaire«la Mosquée» où a étudié l’artiste,puis des sites archéologiques querecèle la wilaya.Un riche programme à la hauteur decet artiste décédé un certain 1erdécembre 1985…; un homme aussitalentueux que tourmenté par unevie qui ne l’a pas gâté mais à laquelleil a donné le meilleur de lui-même :un Patrimoine.

Virée dans un pan de patrimoine oranaisà l’abandon: A la découverte d’Oran sous…terre

Jeudi dernier, il y avait foule au niveaudu Palais du Bey. Ce regroupement decitoyens oranais faisait suite à uneinvitation de l’OGEBC (Office de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels)pour une visite guidée d’une infimepartie des sous sols d’Oran. L’invitation àcette visite fut lancée par le responsable

de l’Office Ourabah Massinissa, sur lesondes de la radio locale, Bahia FM, lorsde son émission quotidienne «Oumkwahran» que l’on pourrait traduire par «les profondeurs d’Oran» ou mieuxencore «les racines d’Oran». Car il s’agitbien de remonter le temps à travers lesvestiges et les profondeurs de cette ville

qui lui doit beaucoup, n’en déplaise à sesdétracteurs. Massinissa a invité lesoranais à venir visiter quelques galeriessituées au sein de Rozalcazar et sur larue de Philippe, sous la Promenade deLétang. Oran est, selon, beaucoupd’experts, la seule cité au monde àposséder un aussi invraisemblable réseau

01 Décembre 2015

Samira Bendris

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NRP, Décembre 2015, n°29

[CULTURE/MÉDIAS]de galeries enchevêtrées à l’extrême.«Certaines de ces galeries seraient despièges mortels» selon notre guide.

En 1932, le commandant Kiener futchargé d’aménager des abris de défenseanti-aérienne pour Oran. Il ressort de soninventaire peut être le plus complet dece qui a été réalisé. Les boyaux d’Oranseraient en mesure d’héberger quelques125 000 personnes. Une ville sous la villeselon les historiens et autreschroniqueurs. Tous les conquérantsd’Oran creusèrent son sous-sol mais c’estaux conquistadors espagnols que revientla palme. Les secrets de ces galeriesétaient si bien gardés que lesgouvernants espagnols, une foisdébarqués, ignoraient ceux de leursprédécesseurs et devaient encreuser des nouvelles. Le 1erlibérateur de la ville, le BeyBouchlaghem, ne sera pas enreste. Les galeries qui lui sontattribuées se situeraient àEckmühl probablement dansla proximité du fort SaintPhilippe. Il y aurait sous laVielle Casbah une grandecaserne souterraine oupourrait être logé unepopulation de 4000personnes. Les galeries duChâteau Neuf, situés àl’extérieur du Palais Ottoman,sur le flan d’un tertre, est unlong boyau qui s’enfonce à plusde quarante mètres sousterre et se termine par uneporte en fer forgé. A unmoment donné notre guide,s’arrêtera car il y avait risqued’éboulement. En levant latête, on constate qu’il y a, aufait, un autre réseau de galeriequi passe au dessus de nostêtes. Dans celle-ci il y a, là, les signespalpables d’une utilisation récente quiremonterait probablement à la présencefrançaise. L’hypothèse la plus logiquec’est qu’ils servaient de poudrière pourune probable défense aérienne durantla deuxième guerre mondiale.

Le second réseau que nous avons visitése trouve à l’extérieur du château. Notreguide, insiste pour nous montrer uneentrée cadenassée située juste à l’entréedu château. Direction la rue Philippe,pour visiter les abris aménagés durant ladeuxième guerre mondiale. Il s’agit d’unréseau composé de nombreuses galerieset des grandes pièces. Au fond d’un longcouloir, on peut voir les restes d’unmonte-charge d’une grande capacité. Cemonte-charge débouche au niveau de laporte du Château neuf, celle que notreguide nous avait montré avec beaucoupd’insistance au début de la visite. Ceréseau possède un puits d’aération quidébouche sur la terrasse de la muraille,

dans la Promenade de Letang sous lesarbres. Au regard de l’état des lieux etdes aménagements existants il est fortpossible que ce réseau a été aménagéen PC de commandement par lesmilitaires ou même d’hôpital. Dans cettepetite ville souterraine ont a respectéles règles de la «République» colonialeen instituant des abris pour les indigèneset des abris pour la colonie. Ces réseaux constituent aujourd’hui un véritabletrésor du patrimoine oranais et leurbonne conservation, du moins pour ceuxque nous avons visité, doit beaucoup auxagents de l’OGEBC qui pourtant nepossède que des moyens dérisoires.Maisla grand victoire de l’OGEBC, n’est peutêtre pas dans cette opération deconservation, qui constitue sa mission en

fait, mais celle de voir «des dizainesd’Oranais venir découvrir leurpatrimoine», nous diront les guides del’Office, formés sur le tas et qui fontaujourd’hui leurs premières armes.D’ailleurs leur «patron» n’hésite jamaisà demander aux visiteurs ce que le guideleur a dit pour vérifier s’il a bien appris laleçon. Sur la cinquantaine de personnesvenues participé à cette visite guidée,une grande majorité était des chauffeursde taxis venus découvrir cette ville dontils ignorent tout. « J’ai vraiment hontelorsque des visiteurs me demandent deles conduire pour visiter le vieil Oran, jene sais pas ou les conduire.» nous diral’un d’eux.

Un autre auditeur assidue de l’émissionde Massinissa nous dira : «Je pensais êtreun «walde blad» (enfant de la ville), maisen écoutant l’émission, j’ai vite comprisque je ne l’étais pas alors je suis venupour savoir et découvrir «ma» ville» Leschauffeurs de taxi n’étaient pas les seuls

à s’être déplacés pour cette visite. Unedoctorante en chimie nous dira «j’ignoraistout de cela, c’est dans un taxi, que j’aiappris qu’il y avait une visite guidée etj’ai décidé de ne pas aller au boulot pourvenir aujourd’hui.» Elle n’est pas la seuled’ailleurs. Lui est cadre dans lacapitainerie du port, il a pris deux heurespour venir assister à cette visite. Desfemmes au foyer ont, elles aussi,abandonné maison et enfant pour venirrêver un moment dans ces lieux cachéset forcément plein de mystères. Lesguides de l’OGEBC, n’hésitent pas àorganiser la mise en scène. Un animateurprendra un autre Boyau pour apparaitrevenant à la rencontre des visiteurs. Les

tunnels d’Oran sont de véritables pièges,tant ils sont nombreux, certains neconduisent nulle part ou débouche surune oubliette. Le bébé dans les bras dupapa et le sac en bandoulière chez lamaman qu’importe mais pas question derater cela, l’événement sera donc vécupar toute la famille. Ces réseauxsouterrains pourraient jouer un grandrôle dans le développement touristiqueet culturel de la ville. Leur exploitationest d’autant plus facile que l’OGEBC a déjàfait le gros du travail. La pose d’unequelques planches, pour éviter auxvisiteurs de marcher dans la terrehumide et l’installation de quelqueslampes serait, pour l’instant suffisante,du moins pour ce que nous avons pu voir.

27 Novembre 2015

S.Slama

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NRP, Décembre 2015, n°29

[MÉMOIRE]

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Disparition de Sid Ahmed SERRI:

La musique arabo-andalouse en deuilSid-Ahmed Serri, l’un des maîtres dela musique arabo-andalouse est ce-lui qui a voué toute sa vie à la préser-vation avec passion et déterminationde la musique arabo-andalouse, unecarrière s’étalant sur plus de 50 ans,avait pour souci majeur de transmet-tre son savoir aux jeunes mélomanespour assurer la relève. Et il n’en lési-nait pas. Celui qui a assimilé grâce àune mémoire phénoménale auprèsde son maître Abderrezak Fakhardji,aimait partager ses connaissancesavec la jeunesse avide de savoir mu-sical traditionnel. Il enseignait à par-tir de 1980 au sein de la société musi-cale El-Djazaïria El-Mossilia, en organisantplusieurs soirées, sousle slogan «Le printempsde la musique algé-rienne». Il a formé plu-sieurs artistes et musi-ciens dont ZerroukMokdad et Zakia Kara. Faisant preuve de dis-ponibilité et de généro-sité, Sid-Ahmed Serri alaissé derrière lui desenregistrements audioet vidéo. Né le 2 no-vembre 1926 à La Cas-bah d’Alger au seind’une famille de mélo-manes, Sid AhmedSerri, qui éprouvait, dèsson tendre âge, uneforte passion pour lamusique andalouse,s’est initié aussitôt à la musique an-dalouse. Son apprentissage se résu-mait à des techniques de psalmodiedu Coran et à l’interprétation deschants religieux et de quasidate.Cela lui a permis de s’imposer et deprouver son talent. En effet, Sid-Ahmed Serri s’était passionné trèsjeune pour la musique arabo-anda-louse, pour laquelle il s’est adonnéjusqu’à lui consacrer toute sa vie,c’est parce que, en apprenant àmieux l’apprécier, il a fini, au fur et àmesure de son apprentissage, parconnaître davantage sa valeur. Et ilaimait confier : «Au fur et à mesureque je prenais conscience de monétat et de mon appartenance à unpeuple et à une culture qui eurentleur époque de gloire, ce choix a prisle caractère d’un véritable retour auxsources. Il permettait l’affirmationd’une personnalité et d’une dignitéqui étaient contestées aux Algé-

riens.» Et en adhérant plus tard à l’as-sociation d’El-Djazaïria, Sid-AhmedSerri reçoit une formation solidedans le domaine de la musique anda-louse classique. Après cela, il rejoint,à partir de 1948, les studios de la Ra-dio et intègre la troupe «El Sanaâ»,se faisant alors connaître du grandpublic. Celui qui passe pour être ledéfenseur le plus convaincu et le plusacharné du patrimoine musical clas-sique traditionnel, est le premier ar-tiste lyrique à recevoir les insignesde l’Ordre du mérite national. Sid-Ahmed Serri s’est consacré, dans lesannées 1990, à l’enregistrement du

répertoire de la musique andalousealgérienne pour la préserver,d’autant que l’apprentissage decette musique était resté pendantlongtemps dans l’oralité. En 2000, ilenregistre un coffret de CD du style«aroubi» et un recueil de noubateandalouses, rassemblées dans prèsde 45 CD. …Des présidents ou mem-bres d’associations, amis ou anciensélèves du défunt témoignent de la«passion» que vouait l’artiste à lamusique andalouse ainsi que de son«travail de formation et de transmis-sion» entrepris en 1952, année de sonpassage au statut d’enseignant.Brahim Behloul, président de l’asso-ciation El-Djazira, parle d’un hommede «foi et de conviction» qui a con-sacré sa vie à la chanson andalouse,alors que Youcef Oueznadji, à la têtedes Rossignols d’Alger, évoque ledévouement du formateur à ses élè-ves. Le président de l’association

Nassim Essabah de Cherchell, Mus-tapha Belanguer, rappelle de soncôté le travail de préservation entre-pris par le défunt à travers sonouvrage Recueil des poèmes desnoubates de la musique Sanâa, éditéen 1997 par l’Entreprise Nationaledes Arts Graphiques (ENAG), avantd’être complété et réédité en 2002puis en 2006. Le chanteur andalouNoureddine Saoudi évoque pour sapart un «jour triste pour la culture al-gérienne» tout en saluant la «rigu-eur professionnelle» de l’artiste etformateur qui s’était investi dans untravail de transmission auquel il te-

nait par-dessus tout. Le président duConseil national des arts et des let-tres (CNAL), AbdelkaderBendamache pleure quant à lui la dis-parition de l’«un des pionniers de lamusique andalouse» qui aura légué«un riche patrimoine» à la culture al-gérienne. Le président du CNAL, amidu défunt, qualifie le chanteur etprofesseur de musique andalouseSid-Ahmed Serri d’«artiste géné-reux», et considère que ses œuvres,toutes enregistrées, constituent «unlegs inestimable au patrimoine mu-sical algérien».

16 Novembre 2015

Y.I

NRP, Décembre 2015, n°29

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« Secret d’histoire » : l’antique phare de Mostaganem

Bien que nous n’ayons que très peud’éléments concernant l’histoire del’antique phare de Mostaganem en-core debout malgré toutes les intem-péries auxquelles il a été exposé, etétant le plus vieux de toute la wilayaà notre avis, il semblerait que d’aprèsle peu d’informations que nousavons, sa réalisation daterait entre1517 et 1545. Ce phare ancestral estérigé sur un rocher au plateau de lamarine, dans un lieu qui l’abrite mé-ritant d’être inscrit au patrimoinenational, un vrai « trésor » architec-tural conçu par l’homme, et qu’il fautpréserver coûte que coûte. Son his-toire selon les infimes informationsque nous avons exploitées, repose-rait sur la mémoire d’une mosquée,est qui n’est autre qu’une « ri-chesse » égarée et perdue à jamais,s’il n’est pas réhabilité et protégé del’usure du temps qui finira bien parle détruire un jour. Si l’on se basaitsur les hypothèses et les supposi-tions avancées, cet endroit érigé surce grand rocher dont la « mosquée »transformée en phare faisait officed’un petit fortin de surveillance de laméditerranée qui dominait le port etla mer dépendant également d’un

ensemble immobilier. Ce monumentancestral pourrait être un des der-niers maillons d’une longue chaîneconstituée par les grands monu-ments ancestraux et Antiques en Al-gérie. Selon toujours les mêmes hy-pothèses, il se pourrait qu’au mo-ment de la réalisation de la mosquéeen question, les remparts qui ont tra-versé les siècles existant jusqu’àaujourd’hui, dont le fort « Bordj ElMehal », devenu fort des cigognes« dénomination coloniale », le « fortBab El Djerad », « la maison de HamidEl Abd, musée actuel », « le Fort del’Est », la ville de Matmore, dont il nereste plus rien actuellement auraientégalement été construits à la mêmeépoque. Ce petit fragment d’infor-mations, nous le détenons à partir dela revue du « lien des anciens deMostaganem ». Un tel trésor mé-connu de plusieurs citoyens mérited’être sauvegardé. En d’autreterme, restaurer ce bijou ancestralqui pourrait être classé « monumenthistorique » et serait reconnu partoute la Nation dont la valeur patri-moniale serait un bien public inesti-mable. Ce qui nécessiterait une ré-habilitation se traduisant bien sûr par

sa protection, impliquant la respon-sabilité partagée entre les historiens,les citoyens ainsi que les responsa-bles concernés de la culture au re-gard de sa véritable histoire, sa con-servation et sa transmission aux gé-nérations à venir. Il est dommagequ’un tel bijou d’une rareté excep-tionnelle que peu de citoyens con-naissent, soit abandonné depuis desdécennies aux intempéries et àl’usure du temps. Ce dernier auraitmême fait office de refuge à dessans-abris, et à des familles sans pourautant susciter l’intérêt des hommesde culture et de l’histoire dont la mis-sion est de reconstituer et racontersa véritable histoire. Car c’est à tra-vers les énigmes de tels monumentset vestiges que la ville de Mostaga-nem pourrait livrer ses secrets ances-traux que le temps n’a pu effacertotalement.

04 Septembre 2015

B.Adda

[BIBLIOGRAPHIE]

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[REVUE]

L’ouvrage, enrichi par des photographies sous-marines,propose une approche de ce qu’il faut savoir sur les ques-tions soulevées par les personnes et mouvements asso-ciatifs qui s’intéressent à l’environnement et sa protec-tion. Il donne un aperçu sur certaines espèces mena-cées de disparition, comme par exemple le mérou, unpoisson qui faisait la fierté de ce littoral

DécouvrirL’environement du littoral oranais

Editions En nadjah ,2015

[FILM]

La nuit la plus longueMansour Kedidir

Editions APIC ,2015

La nuit la pluie longue est le titre d'un roman qui vient deparaître aux éditions Apic, à Alger. Mansour Kedidirplonge dans l'histoire récente de l'Algérie pour raconterles drames, parfois cachés, d'une époque sombre, trou-blante

Demain de Mélanie Laurent, Cyril Dion 2015

MADINATI

LE COMPLEXE OMNISPORT D’ORAN

Editions A.T.P ,2015

L’Année du Maghreb N° 12

Villes et Urbanisme au maghreb

Editions A.T.P ,2015

Demain est un film français réalisé par Cyril Dion etMélanie Laurent, sorti en 2015. Devant un futur que lesscientifiques annoncent préoccupant, le film a la parti-cularité de ne pas donner dans la catastrophisme