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NUL NE CRAINS N°100 Décembre 2009

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BULLETIN DE LIAISON AMICALE NATIONALE DU 22°BCA

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SOMMAIRE

LE PRESIDENTPAGE 4 Le mot du Président

LA VIE DE L’AMICALEPAGE 6 Rendez-vous des associations de Nice

DEVOIR DE MÉMOIREPAGE 9 Merci mon ancien

PAGE 12 Un centenaire à l'Amicale

PAGE 13 Le Colonel PARISOT,

Commandeur dans l'ordre de la légion d'honneur

PAGE 14 Le Président BUQUET, Officier de la légion d'honneur

PAGE 16 Le Prince KNUD du Danemark

PAGE 18 Le Prince RAINIER III de Monaco, Sergent d'honneur

PAGE 20 L'esprit de corps ou la récupération du trésor de la Milice

PAGE 24 Sidi-Brahim des Alpes Maritimes

PAGE 29 Commémoration des combats de la Malmaison

PAGE 33 Cérémonie du cimetière de Caucade

PAGE 35 Des chassseurs du "22" à Manhattan

CLIN D’ŒIL HISTORIQUEPAGE 36 Pour mémoire

PAGE 38 Le mot du rédacteur en chef

PAGE 41 L'école militaire des cadets de la France libre

PAGE 45 Albert LIONS

NOS BATAILLONSPAGE 52 Nouvelles de nos chasseurs et de nos soldats de montagne

Sommaire

100SPÉCIALE

• 3 • Sommaire

RELATIONS EXTÉRIEURESPAGE 54 Congrès F.I.S.M. ChamonixPAGE 57 Edelweiss 2009 - BriançonPAGE 60 Mondovi - Septembre 2009

LE CARNETPAGE 62 PromotionPAGE 63 Le secret de PopolPAGE 65 Nos peinesPAGE 67 RemerciementsPAGE 69 Voeux de rétablissementPAGE 69 A lirePAGE 70 AnniversairesPAGE 71 Souvenez-vous PAGE 72 Souvenez-vous (réponses au n°99)PAGE 73 Musée des troupes de montagne

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LE MOT DU PRESIDENT

Chers amis,

La présente édition de Nul Ne Crains méritaitbien le qualificatif d’édition spéciale !

En effet, vous tenez en main le 100° numéro denotre bulletin de liaison, soit plus de 30 annéesd’existence ! Bravo, et surtout merci à tous les

«rédacteurs en chef» successifs qui n’ont ménagé ni leur peine ni leurtemps, afin de maintenir ce lien entre nous…n’oublions pas non plusle couple Thiery qui corrige nos articles depuis de nombreusesannées, ainsi que Cécilia de l’imprimerie Fac Copies pour sadisponibilité et son efficacité ! Mais si le « flacon » semblemaintenant de bonne facture, le contenu repose essentiellement survous : continuez sans faiblir à nous faire parvenir vos articles, récits,archives et photos, faute de quoi les pages resteront blanches !

Spéciale, cette édition l’est surtout car elle rend hommage à notredoyen, le Colonel Parisot qui, lorsque vous lirez ces lignes, aurasoufflé ses 100 bougies en compagnie d’une délégation et du fanionde notre amicale……merci à nos compagnons de la région parisienned’avoir répondu présents, ainsi qu’à tous ceux d’entre vous qui lui onttémoigné de la sympathie en envoyant une carte !

Enfin, ce numéro est également spécial car il est le dernier de 2009 ;il vient clôturer une année riche en événements et en rencontres,fertile en projets et initiatives…..globalement, sans vouloir déflorerl’ordre du jour de l’Assemblée générale du 7 février 2010, le bilans’avère positif ; presque tous les objectifs fixés lors de l’assembléegénérale de 2008 ont été atteints : régularisation des retards decotisations, équilibre financier et recrutement en hausse…..solidaritéet cohésion avec nos amis de l’Ubaye et du Briançonnais, sans oublier

Le Président

• 5 • Le Président

le rapprochement avec nos voisins Alpini, notamment Mondovi ! Seul le projet de « Salle du Souvenir du 22ème.BCA » végètetoujours…..mais peut-être que 2010 y sera plus favorable ? En toutcas, on y travaille, en étroite coopération avec la FNAC et lamunicipalité de Villefranche…..mais chut !!!

Nous avons donc de quoi être optimistes pour l’avenir, mais noussavons tous que rien n’est jamais acquit. Alors, je compte sur VOUSpour consolider tout cela, voire progresser encore, en 2010 ; faites s’ilvous plait, un effort pour être physiquement présents à nos côtés (à défaut par procuration) lors de l’AG du 7 février prochain. Il s’agiradu moment le plus important de la vie d’une amicale : bilans et projetssont à étudier et à valider ensemble.

Bonne fin d’année à toutes et tous : je formule des voeux pour que2010 vous apporte tout ce que vous souhaitez, et surtout la santé,notamment pour ceux de nos compagnons qui luttent pied à piedcontre la maladie…

Je souhaite également que nous apportions tout notre soutien et nosencouragements aux chasseurs du 13ème.BCA déployés enAfghanistan depuis novembre dernier, aux côtés des autres soldats demontagne de la BIM ….sans oublier leurs familles et leurs proches,pour lesquels l’attente sera longue et au moins aussi difficile.

« Au 22, on s’estime… ! »

Lieutenant-Colonel Gérard LIEBENGUTH

• 6 • La vie de l'amicale

Voilà encore un rendez-vous que nous ne voulions surtout pasmanquer…..en effet, d’une part notre excellente prestation de 2008nous permettait de bénéficier de la gratuité du stand, d’autre part cetype d’exposition nous offre l’opportunité de pouvoir être connu etreconnu dans d’autres circonstances que les cérémonies de tradition etd’autres lieux que les monuments aux morts !

Le travail de tri et d’inventaire effectué durant l’année, ainsi que lesenseignements de l’exercice précédent, nous ont permis d’êtrebeaucoup plus efficace dans la phase montage/démontage dustand…la journée d’exposition a été riche en rencontres et échanges,et la documentation « chasseur » a été fort demandée : historique22ème.BCA et Traditions Chasseurs, anciennes éditions de Nul NeCrains, hors série « Diables Bleus », calendriers et cartes de visiteAmicale 22ème.BCA……sans oublier la tenue bleue des permanentsdu stand qui a eu beaucoup de succès ! Autre nouveauté, encoreperfectible, la projection de vidéos et de diaporamas chasseurs avecaccompagnement musical !!!!

Au chapitre des regrets, la trop courte durée de l’exposition par rapport autemps de préparation: 1 seule journée pour 1 journée de préparation…..etde plus cette année , il était interdit d’accéder en véhicule à proximité desstands pour la mise en place ou le démontage du stand !Alors qu’au départ ce rendez vous des associations est une excellenteinitiative, c’est à croire qu’ensuite, tout est fait pour compliquer latâche, voire écoeurer les exposants ???

Passons….c’était quand même une bonne journée, d’autant plus que,comme l’année dernière, notre stand a été primé comme un des 16 standsles plus intéressants …mais cette année non plus, la chance n’a pas été ànos côtés au moment du tirage au sort des trois chèques de 300 € !Nous nous contenterons donc de la gratuité du stand en 2010…..

RENDEZ VOUS DES ASSOCIATIONS DE NICE

• 7 • La vie de l'amicale

L'équipe du matin ...

L'inauguration par Monsieur le Ministre Christian ESTROSI

• 8 • La vie de l'amicale

Merci à J.Bonavita, A.Barale, Y.Pellegrin, L.Icardo, W.Amision etJ.Peyramaure qui n’ont pas ménagé leur peine et leur temps….merciégalement aux quelques amicalistes qui sont passés nous rendre unepetite visite ; très, très peu cette année…..et pourtant nous comptonsplus d’une centaine de « ressortissants » dans les Alpes Maritimes !Ce n’est pas grave,

« Au 22, on s’estime… ! » !

Lieutenant-Colonel Gérard LIEBENGUTH

... celle de l'après midi.

• 9 • Devoir de mémoire

Le Colonel PARISOT et moi-même nous trouvons aujourd’hui auxdeux extrémités d’une longue chaîne, celle du commandement du22ème. BCA « d’active ».Ce profond et respectueux attachement que j’éprouve pour lui estcelui d’un « jeune » (j’achève seulement ma 80ème. année) à l’égardde mon « ancien » (il fête en ce moment ses 100 ans). Car c’est vrai :nous avons tout juste 20 ans de différence, et c’est l’écart qui séparenos commandements respectifs du 22.J’étais jeune Sous-Lieutenant, sorti de l’Ecole d’Applicationd’Infanterie en 1953, alors même que le Chef de Bataillon PARISOTs’apprêtait à succéder au Lieutenant-Colonel LAJOUANIE.Ce dernier, que j’avais eu le privilège de connaître, m’avait bien faitdes appels du pied pour que je rejoigne le 22ème. BCA en quittantSaint-Maixent, mais j’avais préféré le 11ème. BCA et sa garnisonperdue dans les montagnes.Tout le monde connaissait Nice, mais peu de personnes étaient capablesde vous dire où se trouvait Barcelonnette sur une carte de France !Et puis… j’étais proche de mon départ pour l’Indochine et je n’auraispas tenu jusqu’à l’arrivée du Commandant PARISOT.Reste que j’aurais pu alors me prévaloir d’une illusoire anciennetésur lui au 22.Il n’en fut rien.Que l’on imagine ce que pouvaient représenter, à l’époque où j’étaisSous-Lieutenant, ces Chefs de Corps auréolés d’une grandeexpérience acquise au travers de leur participation à la seconde guerremondiale et au conflit d’Indochine !Ils siégeaient à mes yeux sur un véritable piédestal et je les regardaisavec respect et admiration.Ces sentiments à l’égard du Colonel PARISOT étaient demeurés enmoi, lorsque je fis enfin sa connaissance, plus tard, alors que je metrouvais moi-même Chef de Corps du 22ème.BCA.Je découvris chez lui tout un passé prestigieux, non point dans les

MERCI MON ANCIEN

• 10 • Devoir de mémoire

récits que sa modestie et sa réserve ne le poussaient pas à me faire,mais dans les multiples témoignages que m’apportaient ceux quiavaient eu la chance de servir sous ses ordres.Je recueillis l’image d’un homme droit et rigoureux, fidèle à sesengagements, à la forte personnalité teintée de finesse et d’humanité, trèsattaché à ses anciens chasseurs qui, de leur côté, ne juraient que par lui.Il avait porté au plus haut niveau ce sentiment d’estime que semanifestent tous ceux qui ont servi au 22.Nous avons aujourd’hui l’image d’un homme qui a su demeurer trèsprésent dans la vie.Il l’a fait à bien des titres. Tout d’abord, il a conservé très longtempsune forme physique étincelante, continuant à parcourir tout Paris plusvolontiers à pied qu’en métro (je le vois encore un soir me quittantPlace Saint Augustin, au terme d’un colloque au Cercle des Armées,pour regagner à pied son domicile de Boulogne-sur-Seine).Cette verdeur affecte également son esprit : ouvert à toutes lesévolutions du monde contemporain, il porte toujours un jugementlucide et éclairé sur ce qui s’y passe.Au fil du temps, nul plus que lui n’a su aussi bien coller au présent.Il reste enfin pour nous une autorité morale dont les choix ont toujoursété exprimés avec clarté, et assumés avec rectitude.Alors, au moment où il atteint ses 100 ans, je voudrais dire au ColonelPARISOT :

« Merci, mon Ancien, de ce que vous avez été et demeurez pournous : le chef respecté et l’ami estimé ».

Général Bertrand VOUILLEMIN

• 11 • Devoir de mémoire

Le 16 décembre 2009, nous fêterons le Centenaire de l’un des chefsde corps qui ont le plus marqué la longue histoire de notre 22ème.BCA, le Colonel Serge Henri PARISOT.Benjamin de sa promotion de Saint-Cyr (1927/29), notre ColonelPARISOT en est aussi le dernier survivant.Il a commencé sa très belle carrière militaire comme chef de la SESdu 24ème. BCA - commandé par le chef de bataillon BETHOUART.Après un passage à la Légion en opérations au Maroc, il a participé àl’expédition de Namsos (53ème. BCA).Fait prisonnier en Normandie, il s’est évadé et a rejoint le GénéralBETHOUART au Maroc, pour participer à la préparation dudébarquement allié en novembre 1942.Resté dans les «Services Spéciaux», il continuera d’y mener une viemouvementée notamment en Italie, en Albanie et dans la Roumanie soviétisée.Plus tard en 1953, il prendra le commandement de notre 22ème. BCAet il le mènera jusqu’en Kabylie (1956) via le Maroc.Puis il sera encore chef de corps du 94ème. RI dans les Aurès.Tous ceux qui ont eu l’honneur de servir sous les ordres du ColonelPARISOT au 22 en gardent le souvenir d’un chef de corpscharismatique, très proche de ses subordonnés, urbain mais ferme.Avec tous nos meilleurs voeux de santé et de sérénité pour vos 100«printemps», mon Colonel !

Henri BERAUD

UN CENTENAIRE A L’AMICALE

• 12 • Devoir de mémoire

• 13 • Devoir de mémoire

Le Colonel PARISOT est fait Commandeur

LE COLONEL PARISOT, COMMANDEUR DANS L’ORDREDE LA LEGION D’HONNEUR

En souvenir de son commandant à la Légion (Haut Atlas marocain 1933).

Lequel, ayant perdu un bras en Tunisie (1943) puis prisonnier desItaliens, a été tué dans le bombardement de l’hôpital de Milan par lesAméricains (1944), le Colonel PARISOT a choisi comme parrain lefils de celui-ci, qui a laissé une jambe en Indochine et a connu lacaptivité Viet.

• 14 • Devoir de mémoire

Ancien Président de notre Amicale, de 1980 à 1989, Jean-Marie BUQUETa été promu Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par décision duPrésident de la République en date du 15 juin 2000.Il effectua une très belle carrière militaire de 1931 à 1962, dont les dix dernièresannées au 22ème.BCA, avec un palmarès particulièrement éloquent : Cité cinq fois, deux blessures, la Médaille Militaire en 1948, la Croixde Chevalier de la Légion d’Honneur en 1959, celle d’Officier del’Ordre National de Mérite en 1975, la Médaille de Bronze de laJeunesse et des Sports.La remise de décoration a eu lieu le 14 juillet 2000, à la faveur d’unecérémonie intime au Centre Hospitalier Universitaire de Dijon (où ilse trouvait en séjour) en présence d’une délégation de ses plus fidèlesamis de Til Châtel, conduite par le Maire de la Commune.Le Colonel PARISOT, auquel il revenait de le décorer, était venu deParis, rejoint sur place par le Général VOUILLEMIN et ClaudeGARNIER.

LE PESIDENT BUQUET, OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR

Brève allocution du Général Vouillemin en présence du Colonel Parisot

• 15 • Devoir de mémoire

Le Président Jean-Marie Buquet

• 16 • Devoir de mémoire

Villefranche sur Mer, le 12 mars 1954.

Depuis le petit jour, une pluie très fine noie la côte ; poussés par lesrafales de vent d’est, les nuages courent dans le ciel gris.Sur le quai de la Darse pavoisé aux couleurs danoises et françaises, lescompagnies s’alignent pour rendre les honneurs, en la personne de sonfils KNUD, à celui qui fut Sergent d’Honneur au 22 ème. BCA, le RoiCHRISTIAN X du Danemark.Les personnalités civiles et militaires prennent place devant lesbâtiments du quartier de la Darse.Le Général ROCAFORT, représentant le Général MOLLE,commandant la IX ème. Région Militaire, et Monsieur ERNST, Préfetdes Alpes Maritimes, descendent de voiture, accueillis par le ColonelVERDEYME, commandant la Subdivision de Nice, et le ColonelSEMON, commandant la 6ème. Demi-Brigade de Chasseurs Alpins.La voiture du Prince s’arrête à l’entrée du quai.Tandis qu’il en descend et s’avance à pied (les Princesses se joignent auxpersonnalités présentes), la fanfare du 22 sonne l’hymne national danois.Les pavillons danois et français montent aux mâts dressés sur le quai.La Marseillaise succède à l’hymne danois.Accompagné du Lieutenant-Colonel PARISOT, le Prince s’inclinedevant le Fanion du Bataillon et passe devant le front des troupes,tandis que la fanfare sonne la « Sidi-Brahim ».Le Prince KNUD est maintenant arrêté à quelques pas devant legroupe officiel.Le Lieutenant-Colonel PARISOT commande : ouvrez le ban !Il s’adresse alors au Prince :« Au nom des Saintes Traditions et en vertu des pouvoirs qui m’ont étéconférés par mes Anciens, j’ai l’honneur de nommer votre AltesseRoyale Caporal au 22ème. Bataillon de Chasseurs Alpins ».Il lui épingle alors sur la manche gauche les galons jonquille de Caporal.Se retournant vers la troupe immobile, il continue :« Chasseurs ! vous reconnaîtrez son Altesse Royale le Prince

LE PRINCE KNUD DU DANEMARK

• 17 • Devoir de mémoire

Héréditaire KNUD du Danemark comme votre Caporal, et vous luiobéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service et lesuccès de nos armes ».Fermez le ban !A son tour, très ému, le Prince prononce son allocution et c’est avecforce qu’il termine en appuyant sur les mots « Notre Bataillon ».

Extrait de Nul Ne Crains N°4 du mois de mars 1954

• 18 • Devoir de mémoire

C’est au cours d’une cérémonie militaire émouvante et d’unesimplicité presque intime que le Lieutenant-Colonel PARISOT aremis à S.A.S le Prince RAINIER le diplôme et l’insigne de Sergentd’honneur du 22ème. BCA.A l’intérieur du quadrilatère prenaient place : Le Général CAROLET, commandant la 29ème. D.I. ; le ColonelSEMON, commandant la 6 ème. D.B.C.A. ; le Lie-utenant-ColonelPARISOT, commandant le 22ème.B.C.A. ; le Commandant CHA-MBOST ; le Capitaine aide de camp du Général CAROLET ; lesmembres de la Maison Souveraine.

Les clairons sonnent « Aux Champs », cependant que le Prince passelentement devant les sections qui présentent les armes.Il s’arrête devant le groupe formé par les officiers français et serrelonguement la main du Général CAROLET.« Ouvrez le Ban »Le Lieutenant-Colonel PARISOT avance vers le Prince et s’adresse à lui :« En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par le Décret portantrèglement sur le service dans l’armée française, j’ai l’honneur de

LE PRINCE RAINIER III DE MONACO, SERGENT D’HONNEUR DU 22ème. BCA

• 19 • Devoir de mémoire

nommer Votre Altesse Sérénissime Sergent d’honneur du 22ème.Bataillon de Chasseurs Alpins ».Il épingle alors sur la manche gauche de l’uniforme du Prince le galonde Sergent.Puis, s’adressant aux Chasseurs figés au port d’armes, le Lieutenant-Colonel continue :« Caporaux et Chasseurs, vous reconnaîtrez son Altesse Sérénissimele Prince RAINIER III de Monaco comme votre Sergent et vous luiobéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service et lesuccès de vos Armes »« Fermez le Ban »Comme son père l’avait fait en 1939, le Prince RAINIER s’engageadans l’armée de la Libération ; il fit l’objet d’une citation à l’ordre dela Brigade le 12 juin 1945.Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire, titulaire de la Croixde Guerre et de la Médaille de la Résistance, le Prince était Capitainedans l’armée française depuis 1944.Lors de sa récente visite au Président de la République, celui-ci, lePrésident COTY, lui annonça sa promotion au grade de Colonel.

• 20 • Devoir de mémoire

«Mon commandant, vous avez ma parole d’Officier de Chasseurs Alpins».C’était gagné… L’homme en complet veston qui venait de prononcer ces mots, visageénergique, cheveux gris taillés en brosse, mon prisonnier, se rendait àma merci et acceptait de sortir de son mutisme hargneux.Je n’étais plus, à ses yeux, l’ennemi exécré ; je l’avais traité avechumanité et il venait d’apprendre, bouleversé, que nous avionsnaguère servi, l’un après l’autre, sous le même Fanion Vert Empire etJonquille, celui du Bataillon de la Garde, le 24ème. de l’Arme.C’est ainsi qu’en juin 1945, à Milan, le sinistre Joseph Darnand, chefde la Milice et secrétaire d’Etat à l’Intérieur dans le gouvernement deVichy, abandonnait sa superbe et s’en remettait au vainqueur, sansillusion aucune sur ce qui l’attendait plus tard.Il venait de s’engager sur l’honneur à ne pas tenter de s’évader et àrépondre à mes questions, confiant en l’esprit chevaleresque d’unadversaire qui ne lui demanderait rien contre sa morale ; en ces tempsaffreux où l’esprit de vengeance et de haine faisait commettre tant decruautés, deux ennemis irréductibles avaient pu, au nom d’un idéalautrefois partagé, s’élever durant quelques heures au-dessus de lamêlée et engager une discussion aussi courtoise que serrée.Darnand, qui avait au moins toléré la torture s’il ne l’avait pas pratiquée,venait de comprendre notre incoercible répugnance à y avoir jamaisrecours ; je ne sais s’il était assailli de remords, mais je suis sûr quel’énorme soulagement éprouvé à l’annonce ait échapper à un interrogatoiremusclé a produit en lui un choc le mettant finalement en état de moindrerésistance ; un minimum d’égards, si inespérés, l’amènerait à résipiscence,et il serait d’autant moins sur ses gardes au cours des explicationsessentielles à venir qu’il était maintenant certain de ne pas avoir à livrerhonteusement ses subordonnés.Un Officier de Chasseurs, ancien du même Bataillon, ne luiextorquerait rien par traîtrise.Je ne pense pas lui avoir serré la main, car les crimes commis par laMilice sur les Résistants étaient trop connus, même par le Corps

L’ESPRIT DE CORPS…OU LA RECUPERATION DU TRESOR DE LA MILICE

• 21 • Devoir de mémoire

Expéditionnaire Français d’Italie où je servais alors.Mais je m’efforçais de garder une certaine estime pour le valeureuxcombattant (hélas dévoyé) qui s’était illustré au point de cumuler unebonne demi-douzaine de palmes lors des deux guerres faites sousl’emblème du cor de chasse comme commandant du GroupeFranc…avant de collaborer ignoblement avec l’ennemi… Cette tenue bleue, après tout, il avait cru lui rester fidèle en lachoisissant, heureusement sans soutache ni passepoil jonquille, pouruniforme de ses exécrables miliciens, béret compris…Saviez-vous, mes camarades Chasseurs, que la tenue dont vous êtes sifiers avait tant failli être profanée ?En tout cas, l’atmosphère a pu être suffisamment assainie, au rappelde nos Traditions, pour nous permettre d’évoquer les ébats sylvestresde la fameuse « Jeannette » immortalisée par le refrain du 24ème.-Tout le long du bois j’ai baisé Jeannette, tout le long du bois j’l’aibaisé trois fois… !Mais le lecteur se demandera où et comment est survenue cetterencontre inattendue entre deux anciens du même Bataillon.Voici : je représentais en Italie, et dans les Balkans, le contre-espionnage offensif Français ( T.R. pour les initiés), sous la couverturecommode de la Sécurité Militaire.Spécialisé dans les W (les agents doubles), je n’avais rien à voir avec larépression, mais les Services Spéciaux alliés n’en savaient trop rien etvenaient de prévenir mon dynamique chef d’antenne en Italie du Nord,l’actuel Président d’honneur de la Sidi-Brahim de Grasse, qu’ils tenaient ànotre disposition, à la prison San Vittore, quelques ténors de la collaboration:Jean Luchaire, Marcel Bucard, Joseph Darnand et du menu fretin.Faute d’affaires plus urgentes à nous mettre sous la dent (puisque la guerreétait gagnée), mon choix était fait ; et qui sait si l’occasion ne nous réserveraitpas quelque anguille sous roche ?J’étais donc allé (pour la première fois de ma vie, mais pas pour la dernière…)à la prison, rendre visite à nos gredins.Il y régnait une atmosphère invraisemblable, une pagaille noire, et je suis poli.Cellules ouvertes, on découvrait tout ce beau monde dés?uvré,pitoyable et arrogant tour à tour, bavardant à qui mieux mieux,racontant ses aventures, guettant des nouvelles, recherchant des

• 22 • Devoir de mémoire

complices évanouis, supputant ses chances de s’en tirer, échafaudantd’ahurissants systèmes de défense, se forgeant des alibis…Impossible d’entreprendre le moindre travail sérieux dans cecapharnaüm cosmopolite où des requins d’envergure, tels le ministrefasciste Buffarini, plastronnaient encore et tenaient cour !Débordée, l’administration pénitentiaire italienne ne fit aucunedifficulté, « va bene », pour me livrer mon gaillard, me proposantmême en solde, pour arrondir le lot, la fidèle secrétaire du « chef »,Suzanne Charras, dont l’audition à part pouvait être intéressante.Restait à héberger les prises, et ce ne pouvait être que dans la grandemaison qui nous servait de P.C. local ; cette solution de fortune étaitrisquée, car avant de se faire reprendre par deux Sous-Officiersbritanniques du First Spécial Service, Darnand avait déjà faussécompagnie, trois semaines avant, aux partisans communistes italiensqui avaient encerclé, près de Tirano, le dernier carré des miliciens.Les locaux ne se prêtaient guère à une séquestration et j’avais aussi unpeu pitié de ce vaincu, raidi par la défaite et le souvenir du temps toutproche de sa puissance.D’autre part, ne serait-il pas plus adroit, quoique plus difficile sansdoute, de le mettre en confiance plutôt que de l’écraser ? Voilà comment, au sortir d’un bain très apprécié Darnand, détendu,vint s’asseoir à la table de ma popote, après des présentations trèsprotocolaires ; comme nous étions fort peu nombreux, notre petiteéquipe comprenait (à son grand étonnement) des Sous-Officiers, despoliciers mobilisés et des hommes de troupe dont je me demandais, àvoir leurs yeux lancer des éclairs, s’ils ne décochaient pas, sous latable, des coups de pieds dans les tibias de mon hôte !L’ambiance, Dieu merci, resta de bon aloi, et à la fin du frugal repas,Darnand savait avoir affaire à des soldats, et non à ces combattantsimprovisés qu’il considérait (pour le soulagement de sa conscience ?)comme des bandits.Parmi les pistes que la conversation à bâtons rompus m’avait permisd’entrevoir, l’une des plus alléchantes concernait le trésor de laMilice, dont nous venions d’apprendre qu’il avait jusqu’ici échappéaux fébriles recherches des maquis communistes de la frontière.Ce ne fut certes pas facile, au cours du long et laborieux entretien

• 23 • Devoir de mémoire

particulier qui s’ensuivit, de faire admettre à Darnand que le magottomberait tôt ou tard entre des mains italiennes n’y ayant aucun droit,puisqu’il s’agissait pour l’essentiel d’argent français « prélevé » à laBanque de France de Belfort.Enfin, mon interlocuteur se rendit à l’évidence et nous livra son secret: emplacement, signe de reconnaissance, etc…, admettant non sansmal la légitimité d’une récupération nationale.Celle-ci, rondement menée par un Aspirant de l’artillerie d’Afrique,homme de confiance s’il en fut, ne se fit pas sans risques ni péripéties,on s’en doute ; l’une des cachettes était constituée par les tuyaux del’orgue d’un monastère bénédictin, jouxtant la frontière Suisse…Au total, entre or (en pièces, même anciennes, lingots et plaques) etbillets (francs et marks), plus de 200 « briques » de l’époque,équivalant peut être à 200 millions de nos francs lourds.Voilà en tout cas comment, survivant à toutes les haines accumuléesau long d’une guerre inexpiable, l’esprit Chasseur, et lui seul, apermis, dans le chaos de la libération européenne, le sauvetageinespéré d’une partie du patrimoine Français…

Souvenirs d’un Vice-Président de l’Edelweissou, au choix, d’un ancien Capitaine du 53

Joseph Darnand a été fusillé au fort de Châtillon le matin du 10octobre 1945.

• 24 • Devoir de mémoire

Cette année 2009, nous avons voulu renouer avec la tradition enorganisant la Sidi-Brahim départementale dans le haut pays, à Saint-Martin-Vésubie pour être précis.Saint Bernard de Menthon, le Saint Patron de la paroisse, a veillé à ceque la météo soit clémente afin de ne pas perturber cerassemblement…..quoi de plus normal me direz-vous de la part duSaint Patron des Soldats de Montagne !Pour le reste, à ce que j’ai entendu dire, que du bonheur….. :

- toutes les amicales du département étaient représentées, sansoublier nos amis de l’amicale du 159°RIA, Daniel Leportier (Vice-Président) et Jean-Louis Rambaud

- une bonne douzaine d’Alpini, dont 3 présidents de section etNorberto Ricci, le président du groupe Mondovi, avaient réponduprésents à l’appel de Jean Peyramaure et de Jean-Paul Giraud

- les personnalités, dont certaines absentes pour cause deréunions majeures, avaient pris soin de se faire représenter, et lenouveau délégué militaire départemental adjoint, le Lieutenant-Colonel Marie-Christine Fix, nous a fait l’honneur et l’amitié d’être ànos côtés toute la journée

- la FNAC était particulièrement bien représentée en lapersonne du Vice-Président Jean-Claude Jacotot et du Président de laRégion Lyonnaise Jacques Labeye

- l’UTM était quant à elle représentée par Georges Vergès,Président de l’ANAESTM PACA, en raison de la préparation duCongrès de la Fédération Internationale des Soldats de Montagne àChamonix,

- le transfert du fanion de la Sidi-Brahim de Cannes àl’amicale du 22 par le colonel Ardisson et François Milhau a été ungrand moment d’émotion,

- les décorés avaient très fière allure : Jacques Bonavita etAlain Barale pour la médaille de porte- drapeau de l’ONAC, FrançoisMilhau pour la Médaille d’Argent avec rosette de la Fédération,

SIDI BRAHIM DES ALPES-MARITIMESSAINT-MARTIN-VESUBIE26 et 27 septembre 2009

• 25 • Devoir de mémoire

Antonioli Bernard et Fantola Max pour la médaille de bronze- la lecture, ou plus exactement l’évocation, par le Colonel

Béraud des combats de Sidi- Brahim a captivé l’auditoire,- l’organisation mise au point par Jean Louis Otto-Bruc, Alain

Barale et la municipalité était parfaite, - la gestion financière, assurée par Michelle Zaniolo/Avigdor

et Pierre Bolla, s’est avérée rigoureuse, - le bilan financier est équilibré grâce au soutien de la

Municipalité de Saint-Martin et du Crédit Agricole de la Vésubie, - la daube et la polente concoctées par des « polentiers »

expérimentés ont ravi les palais des 130 convives et le service, assurépar Marie, Francine et mon fils Victor, a été irréprochable,

- Nice-Matin a fait paraître un bel article sur l’évènement,- et enfin, cerise sur le gâteau, la prestigieuse fanfare du

27°BCA d’Annecy, aux ordres de l’Adjudant-Chef Eric Morand avaitfait le déplacement : un régal pour les yeux et les oreilles !!!! Que dire de plus, si ce n’est un grand merci aux organisateurs, et

surtout à toutes celles et ceux qui ont fait le déplacement, de loin pourcertains, malgré l’âge ou de sérieux soucis de santé pour d’autres….Enfin, merci également à tous nos amis Chasseurs du département quiont bien voulu se rassembler derrière notre fanion !Alors… rendez-vous à l’année prochaine pour l'édition 2010…..qu’on se le dise !!

Lieutenant-Colonel Gérard LIEBENGUTH

• 26 • Devoir de mémoire

La prestigieuse fanfare du 27eme BCA

Le Colonel Béraud faisant récit des

Combats de Sidi-Brahim

Nos décorés de l'ONAC

• 27 • Devoir de mémoire

La brochette des éclaireurs skieurs

Une nouvelle recrue dans l'équipe des pollentiers

• 28 • Devoir de mémoire

Notre Major sonne les refrains des Bataillons

• 29 • Devoir de mémoire

Le 25 octobre dernier, conformément aux engagements pris en février1997 lors de la fusion de la Sidi-Brahim de Nice / Villefranche-sur-Mer avec notre amicale, et par solidarité avec nos amis de l’amicale «bataillonnaire » du 24ème.BCA de Villefranche-sur-Mer, nous avonscomme chaque année commémoré les combats de la Malmaison- oùle Bataillon de la Garde a perdu plus de la moitié de ses effectifs.Son président, Monsieur Augustin Scrivani, ayant engagé la procédurede dissolution pour la fin de l’année, cette commémoration a laissé ungoût amer, en dépit de la présence du Général Verlot, Président de laFNAC, de Monsieur Jacques Visconti, notre Président régional FNACPACA et d’Alim Krilov, Président de l’Amicale Nationale du24°BCA….bien entendu, tous les fanions des amicales chasseurs desAlpes Maritimes étaient sur les rangs, ainsi que ceux de nos voisinsAlpini de Mondovi et d’Impéria . Le colonel Hubert Tassel, président de l’Amicale Ubayenne desChasseurs Alpins de Barcelonnette, et Monsieur Daniel Leportier,vice-président de l’Amicale du Régiment de la Neige (159ème.RIA)de Briançon avaient également fait le déplacement…..sans parlerd’une bonne cinquantaine d’amicalistes, dont :

- Monsieur Robert Turbier, ancien du 24ème.GCM, né àVillefranche sur Mer car son père, Raymond Turbier servait au24ème.BCA,

- Monsieur le Baron Claude Buchet, dont le père et l’onclesont tombés au combat dans les rangs du 24ème.BCA : Jean en 1917et Charles en 1945. Une fois encore, l’accueil de Monsieur Grosgogeat, maire deVillefranche, a été particulièrement chaleureux, et l’efficacité duService du Protocole et des services municipaux est à souligner.L’harmonie municipale nous a accompagnés avec brio pour le défiléet la cérémonie au Monument des Chasseurs du 24ème.BCA ;l’évocation vibrante des combats de la Malmaison par le colonelBéraud a précédé les prises de parole des personnalités, qui ont rendu

COMMEMORATION DES COMBATSDU 24ème.BCA A LA MALMAISON

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hommage au travail accompli depuis 1981 par Monsieur Scrivani. Conformément à ses souhaits, ce sera désormais à l’Amicale Nationale du22ème.BCA de reprendre le flambeau et de continuer à perpétuerlocalement la mémoire du 24ème.BCA, non seulement pour lacommémoration des combats de la Malmaison, mais aussi en oeuvrant auxcôtés de la municipalité pour maintenir le musée dans la citadelle.A l’invitation du Maire, nous avons ensuite partagé le verre de l’amitié,avant de rejoindre le Club de la Mer (sur le port de la Darse) pour undéjeuner convivial et de très bonne qualité ; un grand merci à la directionpour sa réactivité et sa compréhension, car nous étions plus nombreuxque prévu ! Il serait mal venu de m’en plaindre, mais on peut quandmême regretter que certains ne fassent pas l’effort de réserver, ne serait-ce que pour faciliter la tâche des organisateurs et du trésorier….Après les traditionnels refrains sonnés par Franck Combe ( réservisteà la fanfare du 27ème.BCA), Serge Carpentier et Darinka ont faitchauffer la sono afin de nous faciliter la digestion ….

Lieutenant-Colonel Gérard LIEBENGUTH

Sortie de l'Eglise

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Dépôt de gerbes des Alpini et du 22 eme BCA

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Franck COMBE et la famille LEPORTIER

Réception à la Citadelle

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Comme chaque année, à l’invitation de Monsieur Christian Estrosi et duGénéral (2S) Morel, Délégué Général du Souvenir Français 06, nousnous sommes rendus aux Carrés Militaires du cimetière de Caucade,pour rendre hommage aux Morts pour la France ; en ce qui nousconcerne, nous étions bien entendu rassemblés autour du Monument desChasseurs, avec les fanions de l’Amicale du 22ème.BCA, de la SidiBrahim de Cannes, Nice et Villefranche, ainsi que celui des EclaireursSkieurs de la région PACA……la gerbe Bleue et Jonquille a été déposéepar le 1er.adjoint au Maire accompagné du Lieutenant-Colonel M.C.Fix,délégué militaire départemental adjoint et de Monsieur F.Rabut.

Là aussi, il est désolant de constater le très faible nombre de « tartes» sur les rangs ; force est donc de constater que le Devoir de Mémoirene semble pas faire plus recette que le rendez vous desassociations…pourtant, comme le Drapeau des Chasseurs, cemonument est unique dans le département, et il rend hommage à tousles chasseurs des différents bataillons stationnés dans le 06 qui ontdonné leur vie pour la patrie! J’entends souvent dire que certainsjeunes ne sont guère intéressés par le devoir de mémoire, mais ils nesont pas les seuls….commençons par balayer devant notre porte !

A l’année prochaine, si vous le voulez bien ?

Lieutenant-Colonel Gérard LIEBENGUTH

HOMMAGE AUX CHASSEURS MORTS POUR LA FRANCE

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Le Monument et ses fidèles Chasseurs

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Comme quoi nos officiers généraux ont encore bon pied… et très bon oeil Fin mai 2009, alors qu’il assistait à la confirmation de sa petite-fille, enl’église St Vincent de Paul, (23ème rue dans Manhattan, New York),église de la communauté française catholique de New York, le regard duGénéral Philippe Chatenoud fut attiré par des drapeaux américains etfrançais qui encadraient l’autel dédié à Ste-Thérèse de Lisieux. Sur les plaques mortuaires, de part et d’autre, il a noté les noms dedeux chasseurs du 22ème BCA : César HUBRY et François BEVILLARD, ce dernier étant probablementd’origine savoyarde… Vraisemblablement expatriés à New-York, ils sont revenus défendre laPatrie et perdre la vie dans les rangs du 22ème BCA lors de laPremière Guerre Mondiale.

Merci au Général Chatenoud pour ce témoignage…..n’hésitez pas àfaire de même si vous rencontrez des traces de notre bataillon lors devos voyages !!!

DES CHASSEURS DU "22" A MANHATTAN

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(Textes retranscrits par François MILHAU)

1953 : Naissance du 1er. « Nul ne Crains »

Editorial : Lieutenant-Colonel LAJOUANIELieutenant-Colonel PARISOT

« Au moment où je viens de passer le « 22 » au Lieutenant-ColonelPARISOT, je suis particulièrement heureux de voir se réaliser ce bulletinde liaison entre le Bataillon et ceux qui servent en Extrême-Orient.La plupart des officiers, sous-officiers ou chasseurs qui servent enIndochine donnent de leurs nouvelles à leurs camarades.Mais il était indispensable que ce qui se faisait à titre privé puisses’étendre au bénéfice de tous.Tel est le but de ce bulletin qui permettra ainsi de suivre noscamarades combattant loin du Bataillon, et qui de leur côté, serontheureux de suivre la vie du « 22 ».Partant moi-même le 4 novembre pour l’Extrême-Orient, je comptebien retrouver là-bas de nombreux anciens et un jour prochain,bulletin en mains, évoquer des souvenirs qui nous sont chers ».

Lieutenant-Colonel LAJOUANIE

« Nul n’était plus désigné que le Lieutenant-Colonel LAJOUANIE,volontaire pour l’Indochine au moment où il me passait le commandementdu Bataillon, pour donner « le coup d’envoi » à ce bulletin.Il nous a semblé qu’il est absolument nécessaire de maintenir lecontact entre les combattants d’Extrême-Orient et ceux qui sontappelés à assurer leur relève, soit au minimum les accueillirfraternellement à leur retour.Autrefois, l’armée Britannique était constituée de régiments à deuxbataillons, dont l’un se trouvait dans l’armée des Indes tandis que l’autrerestait en Angleterre ; les mutations individuelles ou collectives se

POUR MEMOIRE

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faisaient alors exclusivement d’un bataillon à l’autre du même régiment.Faute de pouvoir obtenir que les anciens du « 22 » soient tous affectésà un même bataillon en Indochine, nous espérons qu’au moins le plusgrand nombre possible puisse, au retour des T.O.E, regagner la baseque nous ambitionnons être pour eux.Le Bataillon n’aura qu’à y gagner, accueillant ainsi des camaradesconnus, ayant fait leurs preuves et riches d’une expérience dont nousleur demanderons de nous faire profiter.En attendant que ce voeux se réalise, puisse ce modeste bulletin, nésous le signe de l’amitié, témoigner aux combattants que l’arrière neles oublie pas ».

Lieutenant-Colonel PARISOT

Le Lieutenant-Colonel Etienne LAJOUANIE est tombé en Indochinele 24 juin 1954, à la tête du Régiment de Corée, lors de l’évacuationd’An Khé.

Abonnement annuel 2010 : 27 €

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Pour mémoire…ou l’historique de Nul ne Crains….

Nul ne Crains est né en 1953 ; le numéro 1 est sorti le 1er. novembre,sans crédit, sans matériel, sans équipe de rédaction et même sans avoirvraiment une idée nette de ce qu’il serait !!Il a été créé par le Bataillon et n’était destiné qu’au Bataillon d’active,sa fonction première étant de maintenir une liaison entre le Bataillonet ceux qui servaient en Extrême-Orient.En 1954, un Comité de Rédaction était créé au Bureau du Bataillon du22ème. BCA, une personne s’occupait de l’illustration et les photosétaient réalisées par Nice-Matin.Il sera créé aussi l’Imprimerie Spéciale du Bataillon.Les premiers numéros sortaient sous format A4, au rythme d’unnuméro par mois.

LE MOT DU REDACTEUR EN CHEF

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La trace de cette série de Nul ne Crains s’arrête en 1955.Durant les années 60, voyaient le jour la Sidi-Brahim de Nice (sonPrésident en était le Colonel Semon) ainsi qu’une Amicale 22ème.BCA présidée par le Colonel Toulorge.Cette Amicale était réservée principalement aux anciens officiers etmembres de l’Etat-Major.Le Colonel Toulorge sera remplacé par le Colonel Vuillemey qui, en1968, modifie les statuts afin de permettre à tous les anciens du 22d’adhérer à l’Amicale. Devant le manque de réussite de cette entreprise, il démissionnera etsera remplacé par le Commandant Mondoloni.Celui-ci a fait éclater les effectifs !Malheureusement, pour raison de santé, il sera remplacé parl’Adjudant-chef Jean-Marie Buquet.Pendant toute cette période le bulletin n’était le fait que du Bataillon.C’est après sa dissolution que l’Amicale a pris la relève.Jean-Marie Buquet en sera le Rédacteur en Chef jusqu’en 1995,secondé par notre ami François Milhau.En 1988, le Général Vouillemin prenait la présidence de l’AmicaleNationale du 22ème. BCA.A l’Assemblée Générale de 1995 et suite à la décision de Jean-MarieBuquet, une idée me vint à l’esprit : avec mes modestes connaissancesinformatiques, il me serait peut-être possible de prendre la suite, et jesoumis mon idée au Général Vouillemin. Je fis appel à un ami, Jean-Paul Giabbanelli, lequel, travaillant à Nice-Matin comme électronicien, est très qualifié dans ce domaine etpossède un équipement complet à domicile.Je lui exposai mon idée : il fut tout de suite d’accord pour meconseiller et m’aider à sortir une épreuve.Le traitement de texte était fait sur ordinateur ; Jean-Paul s’occupaitdes montages et mise en page avec placement des photos papier et letout était photocopié… !C’est ainsi que mon premier numéro, qui porte le N° 58, vit le jouren juin 1995.Après ce premier essai concluant, le Général Vouillemin voulut mettreen place un Comité de Rédaction et fit appel à un amicaliste de Lyon,

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Guy Save de Beaurecueil, pour en prendre la responsabilité.Grâce à ses connaissances et à l’évolution informatique, il a fait faireà Nul ne Crains un grand bond en avant, Jean-Paul et moi conservantnotre place à la réalisation technique.Save de Beaurecueil occupera ce poste jusqu’en 1998, année de son décès.1998 sera aussi l’année du départ de notre cher Président, le GénéralVouillemin.Le colonel Henri Béraud assurera l’intérim de 1999 à 2000, année del’élection du Général Morel.André Avigdor remplacera Save de Beaurecueil au poste de Rédacteuren Chef ; il apportera lui aussi des idées nouvelles qui favoriserontencore l’évolution de notre Bulletin.A ce moment, la « fabrication » de Nul ne Crains était entièrementinformatisée.La qualité du papier s’était elle aussi considérablement améliorée.André occupera cette fonction jusqu’en 2001.Le Général Morel me proposa alors la place, que j’acceptais bienévidemment : ce Nul ne Crains était un peu mon bébé !Voilà maintenant huit ans que j’occupe ce poste et grâce àl’expérience acquise auprès de mes prédécesseurs, les corrections deJosette Thiery, la compétence de la graphiste Cécilia et la qualitétechnique de notre imprimerie « Fac Copies », je pense que notrebulletin s’est encore amélioré de façon considérable.En ce mois de décembre nous fêtons les 100 ans du Colonel Parisotainsi que le numéro 100 de Nul ne Crains !

Heureux Anniversaire à tous les deux !

Alain BARALE

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Les mots « Saint-Cyr de la France Libre » apparaissent pour lapremière fois dans une note de service d’octobre 1940.Il s’agit, dans un premier temps, de regrouper au sein d’un « PrytanéeMilitaire » les jeunes Français de moins de 18 ans qui ont déjà rejointla France Libre en Angleterre, et dont le niveau scolaire seraitsuffisant pour devenir officiers.Ces garçons (qui ne peuvent pas encore signer un engagement dans lesF.F.L.) constituent alors la Légion des Jeunes Volontaires Français deBrynbach, un camp scout, puis rejoignent Rake Manor, où ils vivent dansdes conditions très rustiques et reçoivent une instruction militaire.Il faut que l’on sache aussi que c’est grâce à cette poignée dechasseurs formés ici que Londres, l’indomptable, a acclamé pendanttoute la guerre, le 14 juillet et le 11 novembre, devant le monument deFOCH, l’impeccable école de cadets de la France libre pour lesquelson avait gardé les tenues bleues et les bérets du 6ème. BCA.Ils étaient fiers de l’esprit qui leur était transmis.Alors, quand à Grenoble on célèbre Narvik, il me semble que « les 35plus 12 » ne devraient pas être ignorés.

L’ECOLE MILITAIRE DES CADETS DE LA FRANCE LIBRE 1941-1944

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En plein désastre, le Général de GAULLE assumait la France, sonmalheur et son espérance.Dans l’immense bouleversement de juin 1940, seuls comptaient pourlui les hommes qui savaient penser et agir selon le rythme trouble desévènements.Ainsi s’était établi pour toujours un lien mystérieux entre l’homme deLondres et la cohorte dispersée de ceux qui avaient choisi de le suivre.Il en fut ainsi de ces jeunes garçons qui devaient former les cinqpromotions instruites par le « Saint-Cyr de la France Libre » et portantles noms de : « Libération », « Bir Hakeim », « Fezzan Tunisie », «Corse et Savoie », « 18 Juin ».Ils combattirent partout où l’on pouvait se battre, dans les rangs de la1ère. DFL, de la 2ème . DB, dans les unités parachutées où FFI, auBCRA, certains dans les FAFL ou en liaison avec les Armées Alliées.Ces jours paraissent parfois lointains, mais il n’en est que plusindispensable d’entretenir et de conserver le souvenir « de la geste desCadets de la France Libre », car un peuple qui perd sa mémoire perdson identité.

Général d’Armée Jean SIMONPrésident de l’Association des Français Libres

Chancelier de l’Ordre de la Libération

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L’appellation de « Cadets » devient officielle en février 1941, lorsquel’Ecole s’installe dans la House n° 5 du Collège de Malvern.Les élèves disposent alors de véritables dortoirs, d’une infirmerie etd’installations sportives, dont une piscine où…les maillots de bainsont interdits.Ils ont en outre adopté l’esprit des écoles militaires et parlent de «strass », de « pompe », de « mili ».Lorsqu’on leur donne une conférence sur la maladie du sommeil, ilsse rassemblent en pyjama et casque lourd.Certains vont même jusqu’à écrire à la Reine.A l’été 1941, l’Ecole se compose d’un peloton d’Elèves Aspirants (EA),d’une section préparatoire pour les non-bacheliers et d’une section hors-rangs qui participe aux services et à la formation militaire.L’instruction, pour laquelle le mot d’ordre de l’Etat-major est « faitespour le mieux », est un compromis, adapté à la situation sur la base dece qui se faisait avant guerre à Saint-Cyr.A Malvern comme à Bewdley (ville comportant 29 pubs et où ilss’installent en mai 1942 dans le manoir de Ribbersford), les Cadets sonttrès appréciés de la population civile- notamment de la gent féminine, lebarrage linguistique étant rapidement franchi.Ils participent également de façon épique aux manoeuvres de la Home Guard. Les promotions se succèdent tous les six mois, de la « Libération »(novembre 41-juin 42) à la « 18 juin » (janvier-juin 44) et sontbaptisées selon la tradition de Saint-Cyr.A mesure que les armes de la France retrouvent leur prestige, lesélèves sont plus nombreux et d’origines plus variées.Ils ne sont plus seulement Bretons ou évadés du camp de Miranda ; maissont des Français du monde entier venus pour libérer leur patrie. Au fil des promotions, les traditions saint-cyriennes réapparaissent.Chaque année, une délégation fête le « 2S » à Londres et les baptêmes depromotions sont suivis d’une « turne », d’un bal et… d’un amphi-armes.Le 1er. juin 1944, les Cadets de la « 18 juin » entonnent même avec leGénéral LECLERC « la Galette » et le « Pékin de Bahut », avant de«disparaître».Le 13 juin 1944, après le débarquement de Normandie, l’école est dissoute.

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Elle a formé 211 aspirants et quelques sous-officiers, dont 55 sontmorts pour la France entre 1943 et 1960.La loi du 17 mars 1954 considère à tous points de vue les Cadets ayantréussi les examens de sortie comme des Saint-Cyriens.Le 2 août 1956, le drapeau de l’Ecole Militaire des Cadets de laFrance Libre, décoré de la Légion d’Honneur, de la Croix de Guerreet de la Médaille de la Résistance, est déposé au Musée du Souvenirpar le Général de GAULLE, lequel disait en 1961 de « ses » Cadets :

« Parmi les Français Libres, ces jeunes furent les plus généreux,autrement dit : les meilleurs »

Document aimablement fourni par Monsieur P. BLANC, Conservateurdu Mémorial National des Troupes de Montagne du Mont Jalla

Promotion Bir Hakeim

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Albert LIONS est né le 11 juillet 1915 à Nice.Entré à l’E.S.M. en Octobre 1935, son bonclassement à la sortie lui permet de choisir le 22èB.C.A en garnison dans sa bonne ville de Nice.

1938 : SES du 22ème B.C.A. 14 juillet1939 : Le LtAlbert LIONS défile en tête en poste d’hiver surl’Authion de la SES sur la promenade des Anglais

A la mobilisation de septembre 1939, il passe au 62èB.C.A. mis sur pied par le 22. et se retrouve présentaux Armées dès le 6 septembre.

Bulletin N° 99 (Mai 1991) de la Promotion Maréchal Lyautey

(Saint-Cyr 1935-1937)

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A. LIONS est le 4° à partir de la droite sur la photo

Blessé le 21 Mai 1940 à Braye-en-Laonnais, une citation lui estattribuée à l’Ordre de la Brigade :« Officier courageux et très énergique. Le 21 Mai 1940, ayant appris

qu’une de ses sections était prise à partie par des infiltrationsennemies, n’a pas hésité à se mettre à la tête d’un groupe pour aller ladégager ; a été blessé au cours de cette opération ».

En Août 1940, LIONS est affecté à la 6ème Demi-Brigade deChasseurs (25è B.C.A.) et, fin juillet 1942, il rejoint, comme plusieursmembres de la Promotion, l’ Ecole Militaire d’Aix-en-Provence ;placé en congé d’armistice en Mars 1943, ses activités dans laRésistance lui vaudront une citation à l’ordre de la Division(appartenance à l’O.R.A.) :

« Officier d’active n’ayant jamais cessé la lutte, utilisant avec courageet initiative toutes les ressources de son état et de ses services pourparticiper à la Résistance, accomplissant ainsi des missionsparticulièrement délicates et dangereuses. Passé complètement dans laclandestinité, a organisé les services d’Hyères et constitué une unitépleine d’ardeur et de mordant qui fut remarquée à la libérationd’Hyères et valut à son chef d’être cité. A toujours été un modèle de

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courage tenace ».Rappelé officiellement à l’activité en Août 1944 comme Major deGarnison à Hyères, il rejoint rapidement la 2è D.I.M et notrecamarade, qui s’était marié en Avril 1941, est promu capitaine à T.T.

Dissolution du 62eme BCA - 1940

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le 25/09/1944 puis affecté au 20è B.C.P. à compter du 4 Janvier 1945.Il aura le temps, avant la fin de la Campagne, de se voir attribuer 2citations.

L’une au titre du Corps d’Armée et signée du Général de Montsabert :« Assurant, en l’absence du Commandant d’Unité titulaire, lecommandement d’une Compagnie au début de la campagned’Allemagne, a pris aussitôt un solide ascendant sur ses hommes ets’est distingué tant au cours de la progression sur Karlsruhe qu’enForêt-Noire et dans la poursuite vers le Danube.

Le 2 Avril 1945, à Hochstetten, ayant reçu l’ordre d’envoyerd’urgence des éléments de sa Compagnie pour dégager (avec l’appuide chars) une Compagnie encerclée par une violente contre-attaqueennemie, s’est porté rapidement sur les lieux et a permis le

1942 : 25è B.C.A. Présentation du Drapeau à la 1/2 BrigadeLt Chapelot, Mort pour la France : 8ème Drapeau des Chasseurs

Lt Lions : 7ème Drapeau des Chasseurs

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dégagement de nos éléments. Le 8 Avril, à Diethenhausen, a repousséune forte contre-attaque et le 10, par une action dans le bois deLangenwald, a permis la progression des éléments de tête duBataillon arrêtés par une forte résistance ennemie ».Et l’autre à l’Ordre de la Division, signée du Général de Linarès :« Adjoint technique spécialiste des questions alpines, du Commandantdu Groupement chargé d’opérer en Voralberg, puis au Tyrol, a secondétrès efficacement ce dernier pendant toutes les opérations dudétachement en Autriche. A pris en personne, le 4 Mai, lecommandement de l’arrière-garde au cours du franchissement d’uncol particulièrement enneigé et d’accès très difficile. A mené à bien samission en dépit de l’obscurité et d’une violente tempête ».

Promu Capitaine à titre définitif à compter de la date de sa promotionà titre temporaire(25/09/1944), LIONS est affecté à l’Ecole Militaire Interarmes deCoëtquidan, qu’il rejoint le 16 Juin 1945.Affecté ensuite au 2è B.C.P., il rejoint l’Ecole d’Etat-Major enNovembre 1947, pour, à la sortie de celle-ci, être nommé le 1erSeptembre 1948 à l’E.M.. 1ère R.M. Admis à l’Ecole Supérieure de Guerre à la suite du Concours d’entréede 1952, il appartient à la 66ème Promotion.Promu Chef de Bataillon le 1er Octobre 1952, il est désigné pourservir en Extrême-Orient et arrive à Saïgon le 15 septembre 1954. Ilest immédiatement affecté aux Forces Terrestres des Plateaux (CdtFTEO de Nha-Trang) puis, en Novembre 1954, rejoint les ForcesTerrestres du Sud-Vietnam et prend le commandement du 3/9è R.T.M.le 10 Novembre 1954 ; mais le 9è R.T.M. est désigné pour être rapatriésur l’A.F.N. et LIONS embarque à Saïgon, sur le Pasteur, àdestination d’Oran d’où il rejoint El Hajeb en Octobre 1955.

Notre camarade bénéficie alors d’un congé de fin de campagne jusquefin Novembre 1955. Il fait retour sur Oran fin Janvier 1956. Le 9èR.T.M. est d’abord dirigé sur le Constantinois puis est désigné pour tenirgarnison en Métropole. Embarqué à Philippeville sur le Dixmude le 11Mars 1956, le 9è R.T.M. est présent à la Courtine quelques jours après.

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Fin Mai 1956, LIONS quitte le 9è R.T.M. pour être affecté, à compterdu 1er Juin 1956, à l’Etat-Major des Forces Armées ; puis, suite à uneréorganisation interne, il rejoindra l’Etat-Major Général de laDéfense Nationale.

Promu Lieutenant-Colonel pour prendre rang au 1er juillet 1959, ilrejoint un mois plus tard l’E.M du Corps d’Armée de Constantine oùil prend les fonctions de Chef du 2è Bureau de la R.T. et du C.A. deConstantine, poste qu’il occupera jusqu’en Mai 1961.A ce titre, il lui sera attribué une citation à l’Ordre de la Division :« Officier supérieur d’une très grande valeur : a remarquablementréussi dans les délicates fonctions de Chef du 2è Bureau de l’Etat-Major de la R.T. et du C. A. de Constantine depuis le 4/08/1959.Grâce à son activité inlassable, à son intelligence brillante et à une trèshaute conception de sa mission, a su toujours présenter à son Chef unevue exacte de l’adversaire et a parfaitement dirigé les différentsServices chargés de la recherche du renseignement, permettant ainside porter des coups sérieux à la rébellion, tout particulièrement dansla lutte contre l’organisation politico-administrative dans leConstantinois ».

LIONS rejoint ensuite la Métropole et, d’abord à Paris, l’E. M. de la1ère Région en Mai 1961, à l’occasion de l’exercice Davout ; puis, enjuillet de la même année, il est mis à la disposition du Généralcommandant l’Ecole Supérieure de Guerre.(Note de Bernard LIONS : c’est grâce au Général de Boissieu, gendredu Général de Gaulle mais fidèle à ses camarades, que cetteaffectation met fin à une période délicate liée au contexte politique.(Putsch d’avril 1961).

Il y reste en fonction jusqu’en Juin 1964, époque à laquelle, aprèsavoir été promu Colonel le 1er Avril, il est affecté à l’E.M. duCommandant Supérieur des Forces Alliées en Europe(SHAPE).Deux ans plus tard, il est affecté en qualité de Sous-chef à l’E.M. dela 3è R.M. à Rennes.(Note de Bernard LIONS : le Chef en était le Général Jean Lagarde,aussi remarquable comme homme que comme officier.)Il conservera ce poste deux ans et sera affecté le 1er Octobre 1968 à

• 51 • Clin d'oeil historique

l’E.M. de la 1ère R.M., adjoint au Gouverneur militaire de Paris.C’est là qu’il sera atteint par la limite d’âge, admis à faire valoir sesdroits à la retraite, et promu dans la 2ème section des OfficiersGénéraux de l’Armée de Terre.

Il se retire d’abord à Saint-Germain en Laye, puis en Haute-Loire, oùil s’éteint à Bas-en –Basset, le 10 Février 1991, après avoir eul’immense douleur de perdre son épouse le 9 Mai 1989.

Albert LIONS était Commandeur de l’Ordre National du Mérite,Officier de la Légion d’Honneur, Médaillé de la Résistance et titulairede 8 titres de guerre.

NDLR : la rédaction remercie son fils, M. Bernard LIONS (un de nosnouveaux compagnons) de nous avoir communiqué ce document etces photos !

• 52 • Nos Bataillons

En dépit de la densité de ce numéro spécial, il nous faut quand mêmevous présenter succinctement la situation de nos troupes.

Le GB Marcel Druart, actuel commandant de la 27ème. Brigaded’Infanterie de Montagne, a pris le commandement de la régionKABOUL le 10 juillet dernier.Le dispositif français actuel va être prochainement redéployé dans lazone SUROBI-KAPISA, ce qui nécessitait la création d’une nouvellebrigade : le 2 novembre, le GB Druart a donc reçu le drapeau de lanouvelle Brigade LA FAYETTE ( Task Force) des mains du GD leChevallier, adjoint ISAF JOINT COMMAND .

Elle sera placée sous commandementde la 82ème AIRBORNE et duREGIONAL COMMAND EAST.L’état major de cette nouvelle brigadeest armé par les personnels de l’EM27ème BIM renforcé de quelquespersonnels du 2ème REP ; il est enplace depuis la mi octobre !La brigade est composée de 2 GTIArenforcés (3 cies de combat + ART +GEN + CAV).Le GTIA 13 ( zone d’action : Provincede Kapisa) sera armé par le 13èmeBCA, avec M120 et CAESAR du93ème. RAM, AMX10RC du 4èmeRCH et 1 UE Génie du 2ème.REG ; le

second GTIA sera armé par le 2ème REP( zone d’action District deSurobi).Le GTIA13 se mettra en place pour 6 mois à compter de la secondequinzaine de novembre afin d’assurer la relève du 3ème.RIMA débutdécembre !

NOUVELLES DE NOS CHASSEURS ET DE NOS SOLDATS DE MONTAGNE

• 53 • Nos Bataillons

7ème.BCA : dans sa garnison….en mesure de rejoindre l’Afghanistanen novembre 2010 !

13ème BCA : vient de terminer sa préparation opérationnelle parl’exercice Djallabad 2 dans la région de Briançon, dont le terrainprésente de fortes similitudes avec celui de la région Kapisa ; c’estcertainement pour cela que le CNAM vient d’être fermé ???Déploiement en Afghanistan à compter de la seconde quinzaine denovembre !27ème BCA : dans sa garnison…..16ème GC : La base arrière avec le Drapeau des Chasseurs est àSaarburg….2010 sera la dernière année de présence du Drapeau enAllemagne, car le 16 rejoindra Bitche à l’été 2010 !La 2ème compagnie est déjà à Bitche, Quartier Pagesy…Tout le reste du 16ème GC avec son chef de corps, est à Naqoura, auSud Liban au sein de la FINUL.

• 54 • Relations extérieures

Le 24e congrès de la Fédération Internationale des Soldats deMontagne s’est déroulé à Chamonix, du 6 au 9 octobre 2009, dans uneatmosphère conviviale et néanmoins studieuse. Neuf nations étaientreprésentées : l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, laSlovénie, l’Espagne, la Suisse, les Etats-Unis et la France.Une nouvelle fois, j’étais seul ( avec mon épouse !) pour représenterl’amicale du 22°BCA et les Alpes-Maritimes….pardon, GeorgesVergès nous a rejoins le jeudi pour l’assemblée générale del’ANAESTM !

Le mardi après-midi, ouverture du congrès par une cérémonie à l’Ecole Militaire de Haute-Montagne, suivie d’une présentation dansl’amphithéâtre de l’école, puis par la visite de la salle d’honneur. Pourterminer, un vin d’honneur fut offert par nos hôtes.Le lendemain, mercredi, réunion de travail du comité exécutif pour lesuns ; pour les autres, visite du remarquable musée des cristaux, puisdirection la Mer de Glace par le petit train du Montenvers pour unrepas sur place.L’après-midi fut plus studieux : une allocution de bienvenue duGénéral Martre, président de l’UTM, puis celle du Président de laFISM en exercice, le général espagnol Coll.Deux dossiers furent traités : par l’Italie d’abord, un exposé sur la1ère. guerre mondiale " 1915-1917, Marmolada : la grande guerre surla reine des Dolomites ". L’accent sur les combats à 3000 mètres enhiver y fut mis, avec notamment des tunnels de glace de part etd’autre, pour surprendre et détruire à l’explosif les forces ennemies ;ceci sans omettre le déclenchement d’avalanches avec les mêmesmoyens… et autres gâteries du même calibre.Le deuxième exposé, traité par le Lieutenant-Colonel Sullivan (qui a faitl’aller/retour des Etats-Unis pour traiter son dossier) est plus d’actualité,puisqu’il fut question de l’action de la 10e division de montagne et desenseignements où, tirés des combats en Afghanistan depuis 2001 :conséquences sur les opérations et ajustements auxquels il a fallu

Congrès F.I.S.M. à Chamonix du 6 au 9 octobre 2009

• 55 • Relations extérieures

procéder : enseignements et mise en oeuvre dans la conduite descombats; évolution ; commandement ; entraînement ; manoeuvre ;appuis feux ; aviation ; transmissions ; logistique et renseignement.Pour finir, réception et vin d’honneur offerts par la municipalité deChamonixLe jeudi, shopping et visite du musée Alpin pour nos conjointes, etpour nous assemblée générale ; encore un vin d’honneur, puis repas àla Calèche…. L’après-midi, descente dans la vallée pour une visite de l’usine Somfy(partenaire officiel des sports de neige de l’équipe de France) àCluses, et pour terminer la salle de conférences du Majestic, avec unexposé suisse sur le réduit alpin de 1940….et la prise de consciencedu fait que ce pays a évité de peu, de très peu, une invasion en bonneet due forme. En conclusion de la soirée, exposé par un officier supérieur du 27ème. BCAde retour d’Afghanistan : l’opération dans la vallée Alasay (courant mars2009) sous le commandement du colonel Le Nen. Un conseil qui n’engage que moi : achetez le livre qui est sorti débutoctobre chez Gallimard « Haute tension ». Un livre clair, net et précisqui vous donnera une idée exacte sur la complexité du problèmeafghan et sur les missions des soldats de montagne ( notamment leschasseurs alpins) en Kapisa.

Le vendredi et dernier jour, visite du 27e BCA à Annecy avecprésentation :

- des troupes de montagne et démonstration sur la façon derécupérer un blessé sous le feu ennemi.

- des moyens, de l’armement et des équipements modernesdont sont dotés nos troupes en Afghanistan. Repas pris sur place puis, l’après midi, visite du vieil Annecy.Le soir, sur la place de l’hôtel de ville, cérémonie de clôture avecparticipation de la fanfare du 27ème. BCA, et prise en charge de laprésidence de la FISM par la Slovénie ce pour trois ans.Congrès fort enrichissant : bravo pour l’impeccable organisation qui asu mêler harmonieusement travail, remises en condition et activitésculturelles .

• 56 • Relations extérieures

Adieu Chamonix 2009 …. bonjour la Slovénie en 2010 (du 31 mai au04 juin). Pour 2011, ce sera l’Allemagne.

Jean PEYRAMAURE

La Cérémonie d'ouverture à l'EMHM.

Les congressistes devant la mer de glace.

• 57 • Relations extérieures

Par un temps radieux, tous les participants se sont réunis à 9h30 au coldu Granon (au nord de Briançon) et à quelques 2500 mètres d’altitude.Notons que le 22e s’est rapidement rassemblé, sans désordre aucun,puisque nous n’étions que deux sur les rangs. Deux, mais qu’importela quantité puisqu’il est de notoriété publique que, dans ces cas-là, laqualité est toujours présente.

Après la messe en plein air, première participation du groupehistorique du 15/9 récemment créé : une dizaine d’éclaireurs-skieursen tenue et en armes ainsi qu’une garde au fanion de bonne tenue.Levée des couleurs, allocation de bienvenue et sonnerie aux Morts parla fanfare des Alpini de Val Susa, jumelé depuis un an avec l’Amicaledu 15/9 RIA de Briançon.

Evidente constatation : les chapeaux à plume étaient nettement plusnombreux que les tartes (qu’importe la quantité …)L’apéritif et le repas furent pris en commun en plein centre ville dansune cantine d’école.

L’après-midi fut consacré, pour les invités et une nombreusepopulation, à écouter une aubade donnée par la fanfare des Alpini, etassister à l’Assemblée générale pour les membres de l’amicale du159°RIA….

Excellente journée faite de retrouvailles, un grand merci au 15/9 et àune prochaine fois….

Jean PEYRAMAURE

EDELWEISS 2009 – Amicale du 159ème. RIA.Briançon, le 12 septembre 2009

• 58 • Relations extérieures

Daniel LEPORTIER, Vice-Président de l'Amicale du 159 RIA et l'aumonier "de choc"

Bravo pour la création de ce groupe

• 59 • Relations extérieures

Le lever des couleurs ITALIE - EUROPE - FRANCE

La tablée de la délégation du 22eme BCA

• 60 • Relations extérieures

Nous voici encore une fois en visite chez nos amis Alpini, à Mondovi,ville de 22 000 habitants située dans le Piémont italien.Mondovi vous rappelle quelque chose ? Effectivement, en 1796,Bonaparte y a vaincu les Piémontais.Mais ce n’est pas pour ce devoir de mémoire, et encore moins pour endécoudre que nous avons fait le déplacement depuis Nice : simplement,nous venions participer à une manifestation régionale de nos amis lesalpins italiens ….Enfin, quand je dis nous….Jean-Paul Giraud deMenton ( et du 22), Jean-Luc Bonnaire et Jean-Marie Faure du 159°RIA,votre serviteur du 22 ….sans oublier nos fidèles épouses !Après une remise en condition à l’hôtel, nous nous sommes rendus àClavesana, petit bourg de 900 habitants aux alentours de Mondovi,pour une émouvante cérémonie relatant la retraite, du 17 au 28 janvier1943, des troupes italiennes du côté de Stalingrad, en Russie. Jugezplutôt : sans équipement d’hiver, 350 km en onze jours par moinsquarante !!! Un chemin balisé par des cordes, de petits poteauxportant les noms de villages russes traversés et nous voici arrivés à unpetit calvaire commémorant la retraite de la division alpine Cuneenseen Russie. Là, nous attendaient trois anciens rescapés de cet enfer.Leur regard en disait long sur les souffrances endurées lorsqu’ils nousont montré le chemin parcouru sur la carte murale ornant la facecentrale du calvaireLe samedi matin, manifestation du souvenir au monument aux morts deRoburente pendant que nos épouses visitaient le sanctuaire de Vicoforte.Retour à Mondovi et, l’après-midi, défilé jusqu’au monument aux mortsde la ville, où nous nous sommes recueillis.Le soir, dîner de gala offert par la section de Mondovi, et remise decadeaux souvenirs entre le président Norberto Ricci et les « Chasseursdes Alpes » * (J.L.Bonnaire et J. Peyramaure, en présence de JP Giraud).Le dimanche a vu la participation de toutes les sections de la provincedu Piémont et de la vallée d’Aoste, ainsi que celle des « Chasseurs desAlpes » à un immense défilé à travers la ville, puis, pour terminer, une

12e Rassemblement – 1er regroupement -MONDOVI

18. 19 et 20 septembre 2009

• 61 • Relations extérieures

invitation à déjeuner à Mirabello. Nos nouveaux amis issus de cettesection nous ont offert un repas plus que copieux.Merci, président Ricci pour cette manifestation et pour votrechaleureux et sympathique accueil.

Jean PEYRAMAURE

* c’est comme cela que l’on nous appelle de l’autre côté de la frontière !

La délégation Française et le Président N. RICCI

• 62 • Le Carnet

PROMOTION

Le soldat de 1ère. Classe

Laurent ICARDO,

a été nommé Caporal

le 27 septembre 2009.

(ça s’arrose !!)

• 63 • Le Carnet

Pourquoi est-ce que tout le monde me surnomme POPOL alorsque je m’appelle YVES ?Ce prénom m’a été donné à mon arrivée au maquis à la fin de l’année 1943.Après que les Allemands eurent envahi l’école des Enfants de Troupe,nous avons eu liberté de manoeuvre.J’étais âgé de 15 ans, je pesais 40 kilos tout mouillé et je décidai derejoindre le maquis.Tous les amicalistes se demandent pourquoi, à chaque sortie,CARPENTIER et DARINKA chantent à mon intention « Il a neigé àChamonix » ; en l’écoutant, je ne peux m’empêcher de pleurer, car denombreux souvenirs se rattachent à cette mélodie.Blessé en Indochine en 1949 par des éclats de grenade offensive, etaprès être resté alité huit jours à l’infirmerie (ou quelques éclats ontété retirés) je repris mon poste.Rapatrié en 1950, mon projet était de me marier.J’ai donc établi ma demande d’autorisation de mariage, réservé lerestaurant, l’orchestre et tout était prêt pour le 18 juillet. Mon contrat d’engagement de cinq ans arrivant à expiration, j’ai étécontraint de passer la visite médicale obligatoire de rengagement àl’hôpital de Toulon, où j’ai subi tous les examens nécessaires.J’ai ensuite été convoqué par le médecin-chef de l’hôpital, où ma mèreet ma fiancée étaient présentes et là, le médecin m’a annoncé que je nepouvais pas me marier car il ne me restait plus que six mois à vivre !Trois éclats de grenade avaient pénétré dans le poumon gauche et,durant toute une année, avaient provoqué des ulcérations qui se sontavérées tuberculeuses.J’étais effondré ; j’ai même pensé en finir avec la vie ; mais mafiancée avait choisi : elle préférait six mois de bonheur plutôt qu’unevie de malheurs…J’ai donc été amené au sanatorium du Plateau d’Assy, où ma fiancéem’a rejoint.

LE SECRET DE POPOL

• 64 • Le Carnet

Nous avons loué un tout petit appartement : cuisine, chambre avec unepetite cheminée.Lorsque je pouvais m’échapper de l’hôpital, nous passions la soiréedevant cette cheminée, à savourer notre amour.A cette époque nous n’étions pas riches, mais ces heures passées aucoin du feu, quel bonheur !Je me suis battu pour vivre mais, l’autorisation de mariage arrivant àexpiration, nous nous sommes unis à l’hôpital le 10 février 1951 ;depuis cette date, nous avons partagé une vie de bonheur, parmi quatreenfants, dix petits-enfants, six arrière-petits-enfants, et ce bonheurdure depuis cinquante huit-ans.Lorsque j’entends cette chanson, je ne peux donc m’empêcher depleurer tant elle me rappelle de souvenirs…Je sais que, si j’ai pu reprendre le dessus, si j’ai pu survivre à cettemaladie alors que le médecin m’avait condamné, c’est bien grâce àmon épouse : elle n’a pas cessé un instant de me soutenir dans cesépreuves et c’est elle qui m’a aidé à reprendre goût à la vie.Je vais fêter mes 82 ans ; pendant trente et un ans, j’ai assumé lafonction de Trésorier de l’Amicale. Mais j’ai beaucoup de problèmesde santé, il en est de même pour mon épouse. Je vais demander àquitter le Bureau de l’Amicale mais néanmoins, j’en resterai membre,car durant ma carrière militaire, c’est parmi les Chasseurs que j’aipassé mes meilleures années.Cet esprit, cette amitié qui durent éternellement : L’on ne trouve celaque chez les Chasseurs !

• 65 • Le Carnet

NOS PEINES

Nous faisons part des décès de :

M. SIGNORET le 21/04/2009 à Barcelonnette.

Monsieur Bernard WEIMER décédé en juillet a servi au 22eme BCAen 1964 - 1965.

M. François LIONS, frère de notre amicaliste Bernard LIONS (fils duGénéral Albert LIONS) ancien sous-lieutenant de la SES du22ème.BCA en 1938

Aux familles, aux proches, nous présentons nos sincères condoléances.

BIOGRAPHIE

François LIONS est né le 27/06/1946 à Guerr ( Camp de Coëtquidan) ;il est le fils du Général Albert LIONS et de son épouse (née MadeleinePELLETIER) après Elisabeth et Bernard, et avant Anne.Après un DEA de géologie et un Service National au CEA où il étudieles enregistrements de séismes et explosions nucléaires souterraines, iltravaille à la BNP : d’abord dans les Yvelines, où il épouse Aude Touryde Maillebois (également salariée de cette banque), puis à St Etienne, oùil compte parmi ses clients des « Verts » de la grande époque -Rocheteau, etc.A la demande d’un ami de longue date il devient, jusqu’à sa retraite,responsable commercial d’une entreprise de bâtiment stéphanoise(fermetures, volets, etc.), n’hésitant pas, en cas de besoin, à aider lesouvriers pour terminer un chantier dans les délais.François était, depuis l’adolescence, bon guitariste, amateur deBrassens, John Baez, etc.C’était un grand sportif, entraîneur de tous (y compris fils et gendre)dans le semi-marathon,le cyclisme, etc.Membre apprécié du Conseil municipal, il a oeuvré pour l’Ecole deMusique, l’implantation d’entreprises et l’environnement de sacommune de Fraisses (Loire).

• 66 • Le Carnet

Depuis 2 ans, il faisait de son mieux pour la NSEF, association ayantpour but d’aider les malades ( dont sa fille Laure, atteinte à cetteépoque ) et de financer la recherche médicale. Il s’est éteint le 19 septembre à son domicile, entouré de son épouseAude et de ses enfants Laure et Bertrand, après deux mois de luttecontre une maladie aussi imprévisible que fulgurante. Il avait couru le1er Mai 2009 les 15 km du Puy-en-Velay…

Le 24 septembre, jour de célébration des funérailles, la famille futréconfortée par la présence en l’église de Fraisses d’une trèsnombreuse assistance. L’inhumation eut lieu dans l’intimité à Bas-en-Basset. (Haute-Loire).

François Lions entouré de son neveu Hugues Berthon et de son gendreDenis Ravel en août 2007.

• 67 • Le Carnet

Un grand merci à Robert Haefélé, notre Délégué Régional Alsace, quià bien voulu consacrer sa journée du 3 novembre à faire visiter samagnifique ville de Colmar à notre président et à sa famille……letout avec une pause « flammeküche » arrosée de pinot blanc !!! Bref, une belle journée d’amitié et de convivialité avec un de nosdélégués régionaux le plus actif et le plus productif : à lireprochainement son dernier « enfant », le bulletin d’information desDiables Bleus de Colmar !

« Au 22, on s’estime ! »

REMERCIEMENTS

La famille du Président et son guide

• 68 • Le Carnet

La petite Venise

• 69 • Le Carnet

Nous souhaitons un prompt rétablissement à :

Marcel HERAUDETFrançois MIAZZIFrançois MILHAUJean-Louis OTTO-BRUCMme. VEYRAT-PARISIENMme. VOUILLEMIN Mme et M. MICAELLI-KUNKEL

VOEUX DE RETABLISSEMENT

Le tome 4 de la très belle collection « Hommes et ouvrages de la LigneMaginot » consacré à la « fortification alpine » vient de paraître.

Ses auteurs sont trois spécialistes de la question : Jean-Yves Mary etAlain Honnadel pour la partie « ouvrages », et Jacques Sicard pour lechapitre « historique et insignes de l’infanterie alpine de forteresse etde l’artillerie de position des Alpes ».

Ce tome 4 comprend 182 pages ; il est richement illustré de nombreuxplans d’ouvrages et de photos d’époque (avec la modeste participationiconographique de votre « historien ») ; c’est un document qui faitréférence, indispensable à tous ceux s’intéressant au sujet.

Cet ouvrage peut se trouver en librairie au prix de 39,95 € ou à « Histoireet Collections », 5 Av. de la République, 75541 Paris cedex 11.

Henri BERAUD

A LIRE ...

• 70 • Le Carnet

Florent MEYER 17/09/30

Marcel ROMELLI 24/09/34

André TORITI 18/09/35

Gérard COMMERE 29/09/35

Jean TOMBAKJIAN 14/09/36

Max FANTOLA 17/09/36

Louis POGLIO 18/09/36

Jean Pierre CHAIX 21/09/41

Alfred MOREL 23/09/41

Daniel LEPORTIER 11/09/45

Christian RAGON 20/09/48

Claude PELLEGRIN 13/09/53

Hubert LASSERE 11/09/63

Jean DEVICHI 15/10/15

André GOSSET 01/10/23

André GOSSET 01/10/23

Louis PLUMEAU 05/10/33

Roger CAUVIN 26/10/35

Jean Claude MATHIEU 03/10/37

Georges TREMOULET 29/10/38

Alain ESPET 06/10/41

Jean FLORENCE 08/10/42

Francis ROUAUD 13/10/43

Jean Claude FILIPPI 10/10/44

Jean-Pierre MANGIAPAN 16/10/58

Robert PELI 24/11/29

Roger BAUYSSONADE 16/11/33

Lucien SANTINI 18/11/33

Yves RICHARDIN 25/11/35

Jacques PINON 10/11/38

Jean-Pierre POIREL 15/11/43

Gilles FORTIN 29/11/46

Christian GOUJON 13/11/47

François FRITSCH 28/11/47

Gérard LIEBENGUTH 28/11/48

Christian RINALDI 17/11/68

Serge PARISOT 16/12/09

Louis BERCHOUD 08/12/14

Gilbert TRAVET 01/12/17

Jean BOCHIN 21/12/23

Pierre BERNARD 18/12/27

Didier AUBANEL 07/12/29

Claude GARNIER 30/12/31

Robert BISTOLFI 13/12/33

MauriceBONSIGNORI 15/12/33

Michel ARDISSON 29/12/35

Daniel JEHEL 02/12/36

Alain MURGUET 07/12/40

Claude JOURNAUX 22/12/41

Georges VERGES 06/12/43

Gérard MATELOT 18/12/47

• 71 • Le Carnet

VOUS CONNAISSEZ MAINTENANT LE PRINCIPE :

DE QUOI S’AGIT IL ?

DATE ET ANNEE ?

LIEU ?

VILLE ?

SOUVENEZ-VOUS

• 72 • Le Carnet

QUI DEFILE ? LE 24ème.BCA

En tête, au centre, derrière le cavalier,Raymond TURBIER

le père de Robert Turbier, né à Villefranche/Mer lui même ancien du 24ème.GCP

et nouvel adhérent de notre amicale

A QUEL ENDROIT ? PROMENADE DES ANGLAIS A NICE

EN QUELLE ANNEE ? EN 1940

SOUVENEZ-VOUSréponses du n°99

• 73 • Le Carnet

• 74 • Le Carnet

Directeur de la publication : Lieutenant Colonel Gérard LIEBENGUTHRédacteur en Chef : Alain BARALE

Correctrice : Madame Josette THIERY

Réalisation technique : FAC COPIES - OFFICE DOCUMENTS - Tél. 04 93 55 20 20

BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONNALE DU 22ème BCAET DES TROUPES DE MONTAGNE; SIDI-BRAHIM de CANNES, NICE, VILLEFRANCHE SUR MER

Siège social : Maison du Combattant 36 Boulevard Risso 06300 NICE

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