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DIAGNOSTIC TECHNIQUE IMMOBI LIER L’essentiel sur le DOSSIER GROS ŒUVRE STRUCTURE Laser Mégajoule : béton projeté haute technicité ENVELOPPE Façades-rideaux : un nouveau NF DTU intégrant le retour d’expérience des chantiers ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Puits canadien : appliquer les bonnes pratiques FINITIONS AMÉNAGEMENT Peintures siloxanes : de vrais atouts GRAND TÉMOIN Yves Malier : « Le béton a l’avenir devant lui ! » SÉCURITÉ Grands moulins de Pantin : un véritable management de la sécurité BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS www.ffbatiment.fr NUMERO 11 JUIN 2008

NUMERO 11 JUIN 2008 GROS ŒUVRE STRUCTURE … · du guide pratique 28 Isolation thermique par l’extérieur : la FFB en ordre ... la mise en place de dispositifs de prévention contre

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Page 1: NUMERO 11 JUIN 2008 GROS ŒUVRE STRUCTURE … · du guide pratique 28 Isolation thermique par l’extérieur : la FFB en ordre ... la mise en place de dispositifs de prévention contre

DIAGNOSTIC TECHNIQUE IMMOBILIER

L’essentiel sur le DOSSIER

GROS ŒUVRESTRUCTURELaser Mégajoule : béton projeté haute technicité

ENVELOPPE

Façades-rideaux : un nouveau NF DTU intégrant le retour d’expérience des chantiers

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUESPuits canadien : appliquer les bonnes pratiques

FINITIONS AMÉNAGEMENTPeintures siloxanes : de vrais atouts

GRAND TÉMOIN Yves Malier : « Le béton a l’avenir devant lui ! »

SÉCURITÉ

Grands moulins de Pantin : un véritable management de la sécurité

BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURSw

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NUMERO 11 JUIN 2008

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S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 1 • J U I N 2 0 0 8

É D I T O R I A L

Anticiper les évolutions de nos métiers

L’actualité réglementaire et normative que nous connaissons depuis quelques

années dans le champ technique a été d’une richesse rarement égalée. Et cela, sans compter les très importantes lois dites « Grenelle de l’environnement », en préparation. En moins de dix ans, l’ensemble des textes qui codifient l’acte de construire, mais aussi de rénover, aura été profondément transformé pour répondre à trois grands enjeux. Enjeux européens d’abord, avec de nombreuses directives à fort impact sur notre activité, je pense en particulier à la directive « produits de la construction ». Enjeux énergétiques et environnementaux ensuite, avec notamment les questions du renchérissement du coût de l’énergie et du changement climatique, mais aussi celles des impacts des matériaux ou des déchets de chantier. Enjeux sociétaux enfin, avec tout ce qui touche au cadre de vie, à la sécurité et à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.Les évolutions qui en découlent sont profondes. Elles touchent toute la filière de la construction et tout d’abord les entrepreneurs et artisans du Bâtiment qui, quelle que soit la taille de leur entreprise, doivent assimiler cette nouvelle donne, profondément remaniée et complexifiée. Mais bien sûr aussi les maîtres d’œuvre, qui sont logés à la même enseigne.Ces évolutions bousculent nos métiers traditionnels, dont les périmètres s’élargissent. À cet égard, les Unions et Syndicats de métiers de la FFB sont en première ligne et prêts à jouer la carte d’un décloisonnement devenu inévitable. Dans ce contexte mouvementé,

Bâtimétiers prend toute sa place. Il est le média privilégié qui anticipe, explique et informe ses lecteurs de ces changements, en

restant centré sur l’essentiel.

L’ACTUALITÉ 2

Défi bois : un challenge specta-culaire soutenu par la FFB CMP • Termites : le dilemme de la nouvelle réglementation • Grenelle : des ob-jectifs chiffrés • Lancement réussi pour les modules FEEBat • Savoir maîtriser les risques • Amiante : de plus en plus d’entreprises certifiées

GRAND TÉMOIN 10

Yves Malier : « Le béton a l’avenir devant lui ! »

INNOVATION 53

Du nouveau sur le marché de l’isolation • Orebat : l’analyse énergétique des bâtiments •Un interrupteur piézo sans fil

NORMALISATION 56

Méconnaître le marquage CE : attention aux désagréments ! •Le point sur les DTU récents

SÉCURITÉ 58

Grands moulins de Pantin : un véritable management de la sécurité • Poussières de bois : essais encourageants pour le matériel électroportatif

ENVIRONNEMENT 60

Quand valorisation des déchets rime avec engagement solidaire •Labels RT2005 : pour le meilleur de la performance énergétique des bâtiments neufs

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

13

ENVELOPPE

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

Bétons de fibres métalliques : une alternative aux armatures 13Laser Mégajoule : béton projeté haute technicité 14Le service après-vente, partie intégrante de l’acte de construire 17Réglementation sismique : maîtriser la réglementation PS92 18Fiche Accessibilité : balcons, terrasses, loggias 19Chantier-école enduiseur façadier : l’insertion professionnelle par la formation 20Ingénierie de la sécurité incendie : l’exemple des parkings aériens 20

Entre tradition et modernité : la couverture à tasseaux prend des couleurs 23DTU Façades-rideaux : s’enrichir du retour d’expérience 24Verre : le collage structurel sur chantier en question 27Garde-corps : Évolution des règles et mise à jour du guide pratique 28Isolation thermique par l’extérieur : la FFB en ordre de marche 29

Solaire thermique : comment sélectionner des matériels de qualité 31Puits canadien : appliquer les bonnes pratiques 32Fiche Accessibilité : les cuisines 34Captages et pompes à chaleur : repères pour une installation réussie 35Systèmes solaires thermiques et photovoltaïques : le CQP d’installateur mainteneur 37Le maintien à domicile par la domotique 37

Bonnes pratiques : dialogue au sein de la filière céramique 39Peintures siloxanes : de vrais atouts 40Un DTU révisé : chapes et dalles à base de liant hydraulique 42L’offre globale : une opportunité pour les plâtriers 43Sols résine : conditions de mise en œuvre clarifiées 44Peinture : exécution d’un chantier dans les règles de l’art 45 Cuisines collectives : du bon usage des sols souples 45

23

31

40LA PAROLE À 64

Rino Franceschina, « DTU : quand la règle prend le pas sur l’esprit. »

DOSSIER 46

UNE MAISON BIOCLIMATIQUEEN TERRE, BOIS ET LIÈGE

ZOOM CHANTIER 62

DIAGNOSTIC TECHNIQUEIMMOBILIERL’

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E

CHRISTIAN BAFFYPRÉSIDENTDE LA FFB

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2

L ’ A C T U A L I T É

DÉFIS DU BOIS Un challenge spectaculaire soutenu par la FFB CMP

Ils étaient 53 élèves ingé-nieurs, ingénieurs, élèves

architectes, architectes, venus de France et de l’étranger (Belgique, Suisse, Allemagne, République tchèque, Canada), réunis en 10 équipes, du 21 au 27 février dernier à Épi-nal. Dans le cadre des Défis du bois, ils ont eu 7 jours et 6 nuits sans interruption pour réaliser des œuvres imposantes

en bois, mêlant imagination, poésie et calculs de structure. Pour mener à bien ce tour de force créatif et technique, dont le thème – une « sitooterie », c’est-à-dire un lieu de médi-tation – a été dévoilé le pre-mier jour du défi, les candidats ont disposé de bois écocerti-fiés et de matériaux renouve-lables en quantité volontaire-ment limitée. Pour la première

RT dans l’existant : 2e volet Alors que la dernière étape de la réglementation thermique des bâtiments aurait dû être effective au 1er avril 2008, le texte d’appli-cation est toujours en attente. Les nouvelles exigences s’appli-queront aux bâtiments de surface supérieure à 1 000 m2 qui feront l’objet de travaux de rénovation importants. Lorsque le montant prévisionnel de ces travaux, dont la liste sera fixée par l’arrêté, dépassera 25 % de la valeur du bâtiment(1) (hors foncier), le maître d’ouvrage sera tenu d’étudier les solutions pour améliorer la per-formance énergétique. Aussi, au même titre que la RT 2005 pour les constructions neuves, une étude thermique préalable aux travaux s’imposera.(1) La valeur du bâtiment devrait être fixée à 1287 € HT/m2 de SHON (Surface Hors Œuvre Nette) pour le résidentiel et à 1 100 € HT/m2 de SHON pour le tertiaire.Pour en savoir plus :www.legifrance.gouv.fr

Attention aux terrains argileuxDiffusée en mars dans toutes les mairies et services territoriaux d’Île-de-France, une plaquette, éditée par la Direction régionale de l’Environnement d’Île-de-France, vise à sensibiliser les acteurs de la construction sur les risques de bâtir sur sol argileux. Objec-tif : réduire la sinistralité des fondations pour les maisons individuelles. Les désordres sont causés par le retrait-gonflement saisonnier du terrain argileux, phénomène naturel d’autant plus préoccupant qu’il s’amplifie avec les périodes de sécheresse. En 2003, plus de 8 000 communes avaient demandé la reconnais-sance en catastrophe naturelle. La brochure présente les dispositions à mettre en œuvre pour prévenir l’apparition des dommages. Une plaquette similaire est en cours de préparation au Meeddat(1) pour diffusion nationale. (1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire.Pour en savoir plus : La plaquette est disponible sur http://www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr/previcrue/solsargileux.htm

© D

R

fois en 2008, l’Union Char-pente Menuiserie Parquets de la Fédération française du Bâti-ment (FFB CMP) et les char-pentiers signataires de la charte de qualité Charpentes 21, qui ont apporté un soutien tech-nique aux participants, sont devenus partenaires de cette manifestation organisée par l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois d’Épinal. Cette coopé-ration a pour objectif de pro-mouvoir la construction bois et de soutenir tous ses inter-venants, de l’ingénieur à l’ar-chitecte, du bâtisseur au char-pentier, dans une perspective de développement durable. �

CETTE ŒUVRE a reçu le prix de l’élégance avec mention spéciale Charpentes 21.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB CMP (Charpente, Menuiserie, Parquets), tél. : 01 40 69 57 40.

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

TERMITES Le dilemme de la nouvelle réglementation

L a chasse aux termites et autres insectes xylopha-

ges est à nouveau renforcée. La dernière étape de la réglemen-tation, précisée dans l’arrêté de juin 2006, impose entre autres la mise en place de dispositifs de prévention contre les atta-ques de termites pour les pro-jets de construction. Elle s’appli-que à tout permis de construire déposé après le 1er novembre 2007 dans les départements qui ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral. Une cinquantaine de départements sont concer-nés, notamment dans le tiers sud-ouest de la France, l’agglo-mération parisienne, le Nord-Pas-de-Calais et l’anse médi-

terranéenne. Dans ces zones infestées, le maître d’œuvre est responsable de la mise en place d’une barrière de protection entre le sol et le bâtiment, maté-rialisée par l’un des trois dispo-sitifs suivants : barrière physi-que, barrière physico-chimique ou dispositif de construction contrôlable. L’application de cette nouvelle réglementation place les entreprises dans une situation délicate : ces disposi-tifs de construction qui entrent dans la garantie décennale n’ont pas encore fait la preuve de leur durabilité. Un seul produit du type « barrière physique » fait l’objet d’un Avis technique. Les autres suscitent encore

des interrogations. Par exem-ple, il n’est pas certain que tous les procédés de mise en œuvre de barrière physico-chimique soient compatibles avec les dis-positions constructives du gros œuvre, notamment en zone sis-mique. Enfin, concernant le dis-positif qui doit permettre une visite de contrôle, autrement dit un vide sanitaire d’une hauteur suffisante, les dispositions régle-mentaires à mettre en œuvre ne sont toujours pas clairement définies. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.termite.fr

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3

L ’ A C T U A L I T É

RÉGLEMENTATION SISMIQUE Attention au passage aux Eurocodes

A ttendus prochainement, les projets de décrets

et d’arrêtés « Parasismique » du MEEDAT (1) vont défi-nir la nouvelle réglementa-tion sismique en introduisant deux changements majeurs. Premièrement, un nouveau zonage, qui accroît considé-rablement les zones géogra-phiques soumises à la régle-mentation sismique : elles passeront de 17 % (décret du 14 mai 1991) à 62 % du terri-toire national (voir Bâtimétiers n° 10 – carte page 7). Deuxiè-mement, les projets de textes font référence aux Eurocodes 8 (Sismique), et définissent pour certains une période transi-toire permettant l’utilisation

des règles PS92 jusqu’en jan-vier 2010. Cette référence aux Eurocodes 8 crée une ambi-guïté réglementaire car l’utili-sation de l’Eurocode 8 impli-que un basculement complet dans le système de calcul des Eurocodes. Or, le corpus des Eurocodes est à ce jour incom-plet, puisque certaines normes nécessaires à l’application en France de l’Eurocode 7 (Géo-technique) – notamment les normes NF P 94-261 Fonda-tions superficielles et NF P 94-270 Fondations sur pieux – ne sont pas encore publiées. Dans leurs formes actuelles, les pro-jets de textes risquent d’inciter les maîtres d’ouvrages publics ou privés à inscrire l’applica-

GRENELLE Des objectifs chiffrés

I nspiré des travaux menés lors du Grenelle de l’environ-

nement, le projet de loi Gre-nelle fixe les objectifs et définit la politique de l’État. En ce qui concerne la lutte contre le chan-gement climatique, l’État donne clairement la priorité au secteur du bâtiment, en créant deux normes qui ont pour objet à la fois de réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, tout en encoura-geant l’utilisation du matériau bois certifié. Il s’agit première-ment de la norme « bâtiment basse consommation » (BBC), qui correspond à une consom-mation d’énergie primaire infé-rieure à un seuil de 50 kWh/an.m2, modulable en fonction de la localisation, des caracté-ristiques, de l’usage et des émis-sions de gaz à effet de serre des bâtiments. Et deuxièmement

de la norme « bâtiment à éner-gie positive » (BEPOS) qui cor-respond à une consomma-tion d’énergie des bâtiments inférieure à la quantité d’éner-gie qu’ils produisent à partir de sources renouvelables.Toutes les constructions neu-ves dont la demande de per-mis de construire sera déposée à compter de fin 2012 devront être conformes à la norme BBC, et par anticipation toutes les constructions neuves de bâti-ments publics et tertiaires à par-tir de 2010. À compter de fin 2020, toutes les constructions neuves devront être confor-mes à la norme BEPOS. En ce qui concerne les constructions existantes, le but est de réduire la consommation moyenne de 38 % d’ici à 2020. L’État se fixe comme objectif d’engager la rénovation de l’ensemble de

ses bâtiments d’ici à 2012, et de réduire de 40 % leur consom-mation d’énergie, et de 50 % leurs émissions de gaz à effet de serre dans un délai de 10 ans. Les 800 000 logements sociaux dont la consommation énergétique est supérieure à 230 kWh/an.m2 seront rénovés en priorité avant 2020, avec pour objectif d’attein-dre une consommation infé-rieure à 150 kWh/an.m2. Pour réduire la consommation du parc résidentiel existant (environ 30 millions de logements dont la consommation moyenne est de 240 kWh/an.m2), l’Etat mettra en place des d’aides et incitations fiscales pour encourager les tra-vaux, afin que la consommation moyenne descende à 150 kWh/an.m2. �

AGENDA

DU 25 AU 26 JUINBuilding Performance Méditer-ranée, parc des expositions Cha-not, Marseille. Solutions pour le bâtiment intelligent, performant et durable.

DU 25 AU 26 JUINBuilding Innovations Grand Ouest Méditerranée, parc des expositions de la Beaujoire, Nantes. Performance éner-gétique, bâtiment intelligent, durabilité, éco conception.

12 ET 13 SEPTEMBRECongrès de l’AICVF, Tours. Les bâtiments basse consommation : bilan et perspectives.

DU 18 AU 20 SEPTEMBREEnerbat, Zénith Omega, Toulon. Salon des énergies renouvela-bles et de l’écoconstruction.

DU 19 AU 22 SEPTEMBRESalon Bois et Éco-Habitat, halle Tony Garnier, Lyon.

20 SEPTEMBRE2e Rencontres des cordistes organisées par le SFETH-FFB, salle Mur Mur, Pantin.

25 SEPTEMBREColloque Sécurité incendie orga-nisé par le GIMSSI-FFB, Paris.

DU 26 AU 28 SEPTEMBRESalon des énergies renouvela-bles, de l’isolation, du chauffage et de la climatisation, parc des expositions, Narbonne.

DU 3 AU 5 OCTOBRESalon de l’habitat et du déve-loppement durable, Le Kursaal, Dunkerque.

DU 3 AU 5 OCTOBREHabitat Expo – Econature, parc des expositions, Marmande. Salon de l’habitat, de la rénova-tion et de l’aménagement inté-rieur et salon de l’écoconstruc-tion et des énergies nouvelles.

DU 9 AU 11 OCTOBREAvenir BTP, Gayant Expo, Douai. Le salon des professionnels du bâ-timent, matériels et équipements de chantiers du Grand Nord.

DU 16 AU 17 OCTOBREBuilding Innovations Rhône-Alpes, Eurexpo, Lyon. Le salon Building Innovations développe des thèmes porteurs : performance énergétique, bâtiment intelligent, durabilité, écoconception.

DU 17 AU 20 OCTOBREMaison Bois, parc des exposi-tions, Angers. Salon de la construction bois et du bois dans la maison.

24 OCTOBRECongrès UNECB-FFB, Dijon.

tion des Eurocodes dans leur cahier des charges, provoquant pour les ouvrages un risque lié au panachage de textes issus de corpus différents. Cette ambi-guïté est une raison supplé-mentaire pour les entreprises d’accélérer leur assimilation des Eurocodes. En effet, si la publi-cation des normes manquan-tes venait à tarder, la période de transition initialement conve-nue de 3 ans entre les deux sys-tèmes de calcul serait considé-rablement réduite. �(1) Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Amé-nagement du Territoire.

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

POUR EN SAVOIR PLUS

www.planseisme.frVoir également l’article en page 18.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.legrenelle-environnement.fr

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L ’ A C T U A L I T É

Rubans du Patrimoine : 154 dossiers en liceDécidément, le patrimoine est dans l’air du temps. Organisé par la FFB, l’Association des maires de France, la Fondation du Patrimoine et Dexia, le concours des rubans du Patrimoine, qui a pour objectif de distinguer et récompenser les com-munes ayant entrepris des travaux de rénovation ou de mise en valeur de leur patrimoine bâti, a recueilli 154 dossiers de candidature pour son édition 2008 (la 14e). Les jurys régionaux ont attribué les prix départementaux et sélectionné les dossiers présentés au jury national qui s’est réuni début juin. Celui-ci a décerné un prix national dans chaque catégorie : communes et structures intercommunales de moins de 3 500 habitants, de 3 500 à 20 000 habitants, et plus de 20 000 habitants.Pour en savoir plus :www.batiportail.com

« Un jeune, un jour, une entreprise » :un pont entre l’enseignement et l’entreprise Dans le cadre de l’opération « Un jeune, un jour, une entre-prise », qui a eu lieu pour la quatrième fois le 1er avril dernier, 3 100 collégiens, lycéens, étudiants, conseillers d’orientation, profes-seurs ou chefs d’établissement ont passé une journée d’immersion dans 2 800 entreprises du Bâti-ment. Le principe de cette opération consiste pour le chef d’entreprise (ou l’un de ses collaborateurs) à consacrer sa journée entière à faire découvrir à un jeune, ou à un responsable pédagogique, les différents aspects de son activité. Les participants se félicitent de cette initiative : les élèves et le corps enseignant découvrent un secteur, tandis que les chefs d’entreprise peuvent cerner les attentes des jeunes et répondre à leurs questions tout en véhiculant une image valorisante du secteur de la construction, qui recrute massivement chaque année. Depuis 2005, plus de 13 000 visi-teurs ont ainsi été accueillis dans 10 000 entreprises.

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

Lancement réussi pour les modules FEEBat

L es premières sessions de la formation aux écono-

mies d’énergie des entrepre-neurs et artisans du Bâtiment (FEEBat) – essentielle pour permettre aux entreprises de se positionner sur le marché de la rénovation énergétique – se déroulent depuis janvier 2008. Les modules 1 et 2 de FEEBat (offre globale en réno-vation énergétique et analyse de la performance thermi-que du bâtiment au moyen de l’outil OREBAT, voir page 53) sont aujourd’hui dispen-

sés grâce à qua-tre réseaux de formation – dont les insti-tuts de forma-tion du réseau FFB – qui cou-vrent tout le territoire fran-

çais. Le module 3, consacré à la maîtrise des technolo-gies performantes sur le plan énergétique, sera disponible en septembre 2008. Un pre-mier bilan d’étape a permis de constater que ces forma-tions ont attiré plus de 1 000 participants entre janvier et mars 2008, qui se sont décla-rés à 80 % satisfaits. Sur le plan qualitatif, les évaluations montrent que cette satisfac-tion naît le plus souvent de la capacité du formateur à ame-ner les professionnels de dif-

férents métiers à communi-quer entre eux, ce qui permet de faire évoluer le point de vue de chacun et de repenser méthode de travail et organi-sation partenariale.

LE MODULE 3

PRÊT À DÉMARRER

Les professionnels qui ont suivi les modules 1 et 2 de la formation FEEBat pourront prochainement les compléter par le module 3 qui a pour objectif de transmettre et conforter une expertise tech-nique. Intitulé « Connaître, maîtriser, et mettre en œuvre les groupes de technologies performantes d’amélioration énergétique des bâtiments », ce module vise à donner aux entreprises une connaissance des techniques disponibles, leurs avantages et leurs limi-tes, ainsi que la maîtrise des points singuliers pour neuf familles de technologies : iso-lation des parois verticales opaques, isolation des toitu-res et planchers, ouvrants, fer-metures et protection solaire, ventilation, chauffage à eau chaude, chauffage à air, eau chaude sanitaire, éclairage et autres équipements électri-ques, climatisation et rafraî-chissement. Le module FEE-Bat 3 sera dispensé par les organismes de formation habilités par l’ATEE (Associa-tion Technique Energie Envi-ronnement) et notamment le réseau des IFRB. �

ALEXANDRE ANGER, ENTREPRISE DE CHARPENTE ET MENUISERIE ANGER À AVREMESNIL (SEINE-MARITIME)

« Apprendre à travailler autrement »

Pourquoi avez-vous suivi la

formation FEEBat, et quel

bilan en tirez-vous ?

Cette formation nous a inté-

ressés, parce qu’elle corres-

pond à une réflexion que nous

avons sur les maisons plus

économes en énergie.

Le module 1 permet de pren-

dre conscience que seule une

approche globale, c’est-à-dire

un travail coordonné entre

les corps d’état, permettra

d’aller au-delà des objectifs

fixés par la réglementation

thermique et d’atteindre ceux

prévus par le Grenelle de

l’environnement.

Qu’est-ce que cela va

changer dans votre travail ?

L’apprentissage de l’outil

OREBAT, dans le module 2,

nous rend capables d’analyser

les performances énergéti-

ques de l’existant.

Grâce à cette expertise,

nous pouvons désormais

en informer le client et lui

conseiller différents scénarios

de rénovation, en prenant

en compte les interactions

entre les différents travaux.

Ceux qui concernent la

charpente ou l’isolation par

l’extérieur seront réalisés par

nous et, pour le reste, nous

renverrons le client vers des

confrères des différents corps

d’état.

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6 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

L ’ A C T U A L I T É

RT 2005 La référence réglementaire

Si la réglementation ther-mique 2005 (RT 2005)

fixe les exigences thermi-ques pour toutes les construc-tions neuves dont le permis de construire a été déposé après le 1er septembre 2006, elle laisse le choix(1) quant aux techniques à employer pour les respecter. Et de fait, plusieurs questions sont en suspens. Quels types de matériaux choisir ? Comment traiter les parois ? Par quels moyens obtenir une isolation performante, par l’intérieur ou par l’extérieur ? En résumé, quelles sont les solutions tech-niques qui permettent d’y faire face ? Les réponses se trouvent dans les cinq guides des bon-nes pratiques publiés par la FFB : Parois opaques, Parois vitrées, Équipements techniques, Construction bois et Construc-

tion métallique. Ponctués d’il-lustrations et de tableaux de valeurs indicatives, ils explo-rent les possibilités de mise en œuvre concrètes qui s’offrent aux différents corps de métier et complètent ainsi la plaquette RT 2005 : l’essentiel en 8 points diffusée l’été dernier. À noter que la RT 2005 représente actuellement une base régle-mentaire et que le Grenelle de l’environnement prévoit de

Accessibilité des ERP : l’État fixe un calendrier et montre l’exempleLe projet de décret relatif à l’acces-sibilité des ERP (Établissements recevant du public) définit un échelonnement du calendrier de réalisation des diagnostics pour les ERP appartenant aux catégo-ries 1 à 4, en différents groupes : l’ensemble des établissements classés en 1re catégorie, et ceux classés en 2e catégorie apparte-nant à l’État ou dépendant de lui, devront avoir réalisé ce diagnostic au 1er janvier 2009 ; les autres établissements classés en 2e ca-tégorie, ainsi que ceux classés en 3e et 4e catégorie appartenant ou dépendant de l’État, devront l’avoir fait au 1er janvier 2010 ; les autres établissements classés en 3e et 4e catégorie devront l’avoir fait au 1er janvier 2011. Face à la contrac-tion du calendrier, le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), consulté le 23 janvier dernier, a proposé que la date butoir du premier groupe (1er janvier 2009) soit repoussée au 1er juillet 2009. Quoi qu’il en soit, ce décret – qui n’est encore qu’un projet – devrait provoquer une accélération des diagnostics par rapport au calendrier initial (tous les ERP accessibles en 2015) et montre que l’État veut jouer un rôle moteur dans ce chantier. Ce scéna-rio devrait permettre une meilleure préparation et organisation des travaux par les entreprises.

Construction durable : sensibiliser les acteursEngagée depuis de nombreuses années dans la promotion de la

construction du-rable, la FFB est à l’initiative de nombreuses ac-tions répondant à cet objectif. Dernière en date pour sensibiliser particuliers et constructeurs de maisons individuelles : la

réalisation de la plaquette Habitat et Construction durable. N’hésitez pas à la demander auprès de la FFB de votre département !

POUR EN SAVOIR PLUS

Guides disponibles auprès de la FFB de votre département.

AMIANTE De plus en plus d’entreprises certifiées

A u 29 avril 2008, l’orga-nisme certificateur Qua-

libat indique que 123 entrepri-ses sont pré-qualifiées ou en voie de l’être pour réaliser des travaux de retrait ou de confi-nement de matériaux non fria-bles contenant de l’amiante à risques particuliers. Rappelons que, en vertu des deux arrê-tés du 22 février 2007 éma-nant du ministère de l’Em-ploi, de la Cohésion sociale et du Logement, cette certifica-tion est obligatoire depuis le 1er mars 2008, pour les entre-prises qui réalisent ce type de travaux, à la seule excep-tion des travaux de retrait de matériaux non friables en

milieu extérieur. Pour l’obte-nir, les entreprises doivent être en conformité avec les critères mentionnés dans l’annexe des arrêtés du 22 février 2007 : cri-tères administratifs (données sociales, fiscales, financières, liées à l’assurance...) ; critè-res techniques (aménagement de locaux dédiés au matériel affecté à l’amiante...) ; critè-res sociaux (effectif consacré à l’activité amiante, désigna-tion d’un responsable tech-nique pouvant justifier d’une expérience en la matière, suivi médical...) ; critères de pré-vention (évaluation des ris-ques, modes opératoires, plans de retrait ou de confinement

adaptés...) ; et enfin critères de traçabilité (documents écrits à fournir concernant le person-nel, la maintenance des maté-riels et équipements de protec-tion, les travaux effectués...). La certification est obte-nue après dépôt d’un dossier auprès d’un organisme certi-ficateur(1), qui accorde le certi-ficat de préqualification après que l’audit en entreprise a été passé avec succès. �

(1) À noter qu’Afaq-Afnor Certification, étant accrédité, délivre également une certification de qualification.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.qualibat.comwww.afaq.org

renforcer considérablement le niveau de performance éner-gétique pour le neuf dans seu-lement… quatre ans ! Autant dire qu’il vaut mieux s’y pré-parer dès aujourd’hui. �

(1) Le choix tiendra compte de l’étude thermique préalable.

Fédération française du bâtimentFédération française du bâtiment

h a b i t a tC O N S T R U C T I O N

DURABLE

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L ’ A C T U A L I T É

COS : une prime à la performance énergétiqueL’arrêté du 3 mai 2007, du ministère du Logement et de la Ville, précise que les communes peuvent autoriser l’augmentation du coefficient d’occupation des sols (COS) jusqu’à 20 %, pour les constructions aux performances énergétiques élevées, mais à certaines conditions. L’attribution de ce bonus s’appliquera à tous les bâtiments – notamment les constructions neuves groupées – conformes aux critères des labels très haute performance énergétique (THPE) énergie renou-velable (ENR), et bâtiment basse consommation (BBC), ce dernier correspondant à une consomma-tion de 50 kWh/m2.an. Pour les autres bâtiments, les règles sont différentes selon les cas. Les mai-sons individuelles neuves devront avoir une consommation d’énergie de 20 % inférieure à celle de la RT2005, et consommer un pour-centage d’énergies renouvelables correspondant à l’une des quatre options prévues par la réglementa-tion (par exemple une production électrique en ENR supérieure à 25 kWh/m2.an et/ou une superfi-cie de panneaux photovoltaïques égale à 10 % de la SHON). Les bâtiments existants faisant l’objet d’une extension devront répon-dre à un critère d’isolation, et l’ensemble du bâtiment (bâtiment + extension) devra être équipé de façon à consommer un pourcen-tage d’énergies renouvelables correspondant à l’une des quatre options prévues par la réglemen-tation (options identiques à celles correspondant au cas des maisons individuelles neuves).

Qualibat lance une mention « Économie d’énergie »

P our permettre d’identi-fier les entrepreneurs et

artisans qui vont opérer dans le domaine de la rénovation énergétique, un marché consi-dérable évalué à plus de 20 mil-liards d’euros par an, Qualibat lance une mention « Écono-mie d’énergie » et travaille sur une certification « Offre glo-bale rénovation énergétique. » Ces nouveaux référentiels de qualification s’appuient sur le contenu des Formations aux économies d’énergie des entre-preneurs et artisans du Bâti-ment (FEEBat), dispensées notamment par les organismes de formation du réseau FFB (cf. page 5). La mention « Économie d’énergie » s’adresse aux entre-preneurs et artisans qui veu-lent faire reconnaître, vis-à-vis de leur client, leurs compéten-

ment, à préconiser les travaux de nature à les améliorer, et à réaliser en propre tout ou partie de ces travaux. L’entreprise cer-tifiée devra notamment être en mesure de piloter l’ensemble du chantier jusqu’à la livraison et de prendre en compte les inter-actions entre les travaux des dif-férents corps d’état, pour attes-ter d’un niveau de performance conventionnel dont elle assu-rera la responsabilité. Cette cer-tification sera accordée à l’issue d’un audit réalisé par un audi-teur indépendant, comprenant notamment l’analyse de la per-formance énergétique obtenue pour un chantier donné en réfé-rence. �

ces dans leur métier mais aussi leur formation dans le domaine de la rénovation énergétique. Cette mention sera accordée en complément d’une qua-lification aux entreprises qui auront suivi une formation à l’approche globale énergétique d’un bâtiment, à l’utilisation d’outils d’analyse et d’évalua-tion des économies d’énergie, ainsi qu’à la prise en compte des interfaces métiers spécifi-ques aux technologies d’amé-lioration énergétique. Des sujets qui font notamment partie des modules FEEBat. La certifica-tion « Offre globale rénovation énergétique » en cours d’éla-boration s’adressera aux entre-preneurs et artisans qui veulent faire reconnaître leur aptitude à améliorer les performances énergétiques globales d’un bâti-

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez votre agence Qualibat (ou sur www.qualibat.com).

« CALEPINS DE CHANTIER » Les derniers-nés

L a collection des « Cale-pins de chantier » s’enri-

chit de quatre nouveaux gui-des : Cloisons et doublages en plaques de plâtre, Revêtements de sol souples textiles (tome 2), Planchers chauffants et Réfection des façades par revêtements sou-ples d’imperméabilité à base de polymères. En seulement deux ans, les « Calepins de Chantier » sont devenus des outils de tra-vail incontournables pour les compagnons et le personnel de chantier. Avec plus de 315 000 exemplaires diffusés depuis le lancement de l’opération en 2006, leur succès ne se dément pas. Réalisés lors de l’harmoni-sation des DTU avec les nor-mes européennes, ils sont rédi-gés par des professionnels qui,

en une trentaine de pages, rap-pellent les dispositions essen-tielles et courantes de la norme et les bonnes pratiques qui en découlent. Largement illustrés par des dessins, des tableaux et des schémas explicatifs, ces cale-pins orientent le compagnon

étape par étape (envi-ronnement du chan-tier, matériaux, mise en œuvre, exploitation) pour l’aider à intégrer les nouvelles exigences de la norme. Avec ces 4 nouveaux calepins, la collection compte actuellement 10 titres et elle devrait s’étof-fer de 14 nouveaux gui-des prévus d’ici à 2010. Deux nouveaux paraî-

tront dans les prochains mois sur les Ouvrages en béton armé et Les chéneaux, noues et éva-cuations des eaux pluviales. � POUR EN SAVOIR PLUS

Les « Calepins de chantier » sont disponibles auprès des FFB départementales.

@VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

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Quel est l’apport des nouveaux

bétons dans les techniques de

construction actuelles ?

Un petit point d’histoire, pour mesurer cet apport. Pendant l’es-sentiel du XXe siècle, l’innovation en matière de béton a concerné principalement la recherche de structures plus performantes et de process plus économiques, mais le matériau lui-même a conservé ses propriétés constructives d’ori-gine. Avec les BHP, qui constituent en fait la deuxième génération de bétons, on a fait un bond techno-logique qui a bouleversé les pro-priétés du matériau. Sur le plan scientifique, cette avancée repose sur l’optimisation de « l’empile-ment granulaire » et la maîtrise des mécanismes de déflocula-tion des poudres ultrafines – un domaine de recherche exploré ini-tialement par les industries phar-maceutiques et agroalimentaires, et s’appuyant notamment sur les travaux de Pierre-Gilles de Gen-nes. Aux trois « échelles de grains » des bétons traditionnels (caillou, sable, ciment), vient s’ajouter dans les BHP une quatrième, les ultrafi-nes, ce qui permet d’améliorer les propriétés constructives en termes de résistance, de maniabilité, de réduction de la porosité… Dans le même temps, la pluralité des

Père du béton hautes performances (BHP), Yves Malier évoque les développements actuels et futurs qui en résultent. Passionné par les questions de formation, il en appelle aussi à une « rupture stratégique » pour que le système éducatif français forme davantage d’ouvriers qualifiés et de techniciens, indispensables à l’avenir du secteur.

«LE BÉTONA L’AVENIR DEVANT LUI ! »

ENTRETIEN AVEC YVES MALIER, FONDATEUR DE L’ECOLE FRANÇAISE DU BETON

formulations a ouvert la voie à la pluralité des bétons eux-mêmes. On est ainsi passé du béton aux bétons, chacun répondant à un usage spécifique en fonction des objectifs des architectes, des bureaux d’études et des entrepri-ses de construction. Sur les chantiers, les propriétés des nouveaux bétons issus des premiers BHP sont très concrè-tement valorisées en termes de délais d’exécution et de facilité de mise en œuvre. Les entrepri-ses du Bâtiment l’ont particu-lièrement compris : ce sont elles qui, dans la quasi-totalité des cas, prennent l’initiative d’utiliser des BHP, ce qui leur permet de réduire les effectifs et les maté-riels nécessaires sur leurs chan-tiers. Mais un conseil aux entre-preneurs : si ces matériaux sont nouveaux pour vous, n’attendez pas d’avoir affaire à un chantier exceptionnel pour vous y met-tre. S’il est aujourd’hui tout à fait possible de couler en une seule fois un mur de 15 mètres de haut, entraînez-vous d’abord sur des chantiers plus modestes !

Après les BHP, quelles sont les

avancées en cours et à venir ?

Sur le plan scientifique, la recher-che introduit déjà une cinquième

échelle de grains, non plus micro-métrique comme la précédente, mais nanométrique. Et la troi-sième génération de bétons est en route. Les industries chimi-que et cimentière ont accompli d’importants efforts de recher-che pour trouver d’autres généra-tions de molécules et de nouvelles familles de fibres qui améliorent considérablement certaines pro-priétés constructives du béton. Mais l’enjeu des innovations en cours n’est pas seulement l’opti-misation mécanique des structu-res et la réduction des délais de construction. Il est aussi d’ordre social et environnemental. Qu’ils s’appellent BUHP (bétons à ultra-hautes performances) ou BAP (bétons autoplaçants), les nou-veaux bétons bouleversent en effet les conditions de travail sur les chantiers. Pompages systéma-tiques, disparition de la vibration, acquisition rapide de la résistance, rhéologies adaptables… Tout cela signifie également réduction de la pénibilité, des risques d’accidents, des nuisances pour le voisinage, des délais de fabrication… Sur le plan économique, l’intérêt des nouveaux bétons est attesté par nombre de réalisations, et il faut mettre l’accent sur leur adaptabi-lité à des chantiers de tous types

et de toutes dimensions, des plus importants aux plus modestes. Quant aux enjeux environnemen-taux, il est clair que leur montée en puissance, notamment avec le Grenelle de l’environnement, va accélérer la recherche de bétons à plus faible teneur en ciment, afin d’améliorer leur « bilan carbone ». En somme, le béton sous toutes ses formes a l’avenir devant lui !

Vous vous passionnez pour les

questions de formation et vous

soulignez souvent les insuf-

fisances françaises dans ce

domaine. Qu’en est-il précisé-

ment ?

Dans cette même rubrique, Alain Maugard, le président du CSTB, soulignait combien les défis tech-nologiques futurs de nos profes-sions nécessitent un fort déve-loppement de la formation. Les fédérations professionnelles ont raison de multiplier les messages clairs et attractifs en direction des jeunes. J’observe que ces jeunes, plus réalistes que certains le pen-sent, y répondent massivement… mais c’est tout aussi massivement que, faute de places, notamment pour les niveaux d’ouvriers qua-lifiés, de techniciens et de tech-niciens supérieurs, beaucoup ne peuvent pas accéder aux éta-blissements dédiés à nos spécia-lités – on compte, par exemple, 20 candidats en moyenne pour une place en BTS bâtiment ou tra-vaux publics. Les capacités en for-mation initiale, pour ces niveaux, sont aujourd’hui analogues à ce qu’elles étaient dans les années 1980-1990, alors que le marché de la construction était en pleine

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crise. Pire, le recrutement des pro-fesseurs, pour ces mêmes niveaux, est en train de se tarir. Jusqu’à la fin des années 1980, on en recru-tait plus de 300 par an – dont un grand nombre de profession-nels bifurquant à mi-parcours de leur vie active vers la formation, en apportant leur irremplaça-ble connaissance du métier et du milieu de l’entreprise. En octobre prochain, moins de 30 professeurs seront recrutés via les IUFM, et aucun n’aura de vécu profession-nel ! Dans le même temps, beau-coup de leurs prédécesseurs plus âgés fileront enseigner dans les écoles d’ingénieurs, où les postes vacants sont nombreux et les car-rières plus attractives.

De plus, comme notre profes-sion manque de collaborateurs très qualifiés, il devient diffi-cile d’accroître significativement l’apprentissage. Alors que l’Al-lemagne – pourtant experte en apprentissage –, le Canada, la Chine et beaucoup d’autres éten-dent leurs voies scolaires ou inven-tent des voies mixtes, il est urgent, à mon sens, d’adopter une stra-tégie de rupture qui conduise le ministère de l’Éducation natio-nale à réorienter un grand nom-bre de ses choix. Faire l’économie de cette réflexion rendrait en par-tie inopérants les efforts pour atti-rer les jeunes vers nos métiers. �

Avec son parcours particulièrement dense, qui fait de lui une personnalité singulière du mon-de de la construc-tion, Yves Malier a été notamment chef d’entreprise, directeur du dépar-tement de génie civil de l’École nor-male supérieure de Cachan, avant d’en devenir le directeur, responsable d’une division grands ouvrages au minis-tère de l’Équipe-ment… Professeur honoraire (chaire Bétons armé et pré-contraint) à l’École nationale des ponts et chaussées, il est aujourd’hui mem-bre de l’Académie des technologies et président du conseil scientifique de l’École française du béton – dont il a été le fondateur.

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Sur les chantiers, les propriétés des nouveaux bétons sont valorisées en termes de délai d’exécution et de facilité de mise en œuvre.

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

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Dans le respect de leurs Avis techniques, les bétons de fibres métalliques peuvent se substituer à certaines armatures dans les dallages. Atouts : un renforcement multidirectionnel homogène dans l’épaisseur du dallage et une meilleure maîtrise de la fissuration.

tudiés, conçus et mis en œuvre depuis plus de trente ans, les bétons

de fibres métalliques répondent aux contraintes d’exploitation de plus en plus sévères exigées par les maîtres d’ouvrage pour leurs sols industriels. Ils sont obtenus par ajout, soit en centrale à béton, soit directement sur site dans le camion-malaxeur, d’une quantité de fibres métalliques dans le béton prêt à l’emploi, établie en fonc-tion des performances à obtenir. Après avoir longtemps fait l’objet de cahiers des charges, accordés par les bureaux de contrôle, leur utilisation est aujourd’hui enca-drée par des Avis techniques du CSTB. Ces derniers spécifient le mode de fabrication, les perfor-mances ainsi que les conditions de mise en œuvre et de contrôle (paramètres définis par le fabri-cant). Ils s’inspirent des recom-mandations du projet national BEFIM de février 2002 et s’ap-puient sur le NF DTU 13.3 Dalla-ges (NF P 11 213) de mars 2005.

Les Avis techniques ont pour but de spécifier les domaines d’em-ploi, les performances à atteindre, la mise en œuvre et les contraintes limites de dimensionnement de chaque type de fibre, en fonction des dosages (20 à 50 kg/m3) et des qualités de béton (avec un dosage supérieur ou égal à 35 kg/m3, il est possible de supprimer les treillis soudés de couture exi-gés par le NF DTU 13.3 pour la conjugaison des joints de retrait). Ils exigent aussi des compléments au NF DTU 13.3 sur la classe des bétons et le choix des ciments, en fonction du type de dallages (avec ou sans joints de retraits). Le dimensionnement de ces dallages est réalisé, comme pour les dalla-ges en béton non armé, confor-mément à l’annexe C du NF DTU 13.3. Les contraintes, calculées en rapport avec l’épaisseur, doivent être inférieures ou égales à cel-les admissibles indiquées dans les Avis techniques.L’utilisation de bétons addition-nés de fibres métalliques se traduit

par une mise en œuvre d’abord simplifiée par la suppression de certaines armatures métalliques.Avec des précautions de prépa-ration, d’exécution et de contrô-les, ce procédé permet aussi de réduire le temps de coulage et d’augmenter les cadences jour-nalières. Il favorise l’utilisation de techniques mécanisées, à l’exem-ple du « laser screed » (voir photo ci-dessus), qui diminue la péni-bilité en garantissant une régu-larité de planéité et de qualité de l’ouvrage.

SUPPRESSION

DES JOINTS DE RETRAIT

Enfin, la présence de fibres métal-liques dans le béton permet de reprendre sur toute l’épaisseur du dallage, et de manière plus homo-gène que les treillis soudés, les efforts liés aux retraits. Cet avan-tage permet d’évoluer vers l’uti-lisation des dallages sans joints sciés. Si leur coût est en principe plus élevé que celui des dallages traditionnels, l’absence d’entre-tien des joints de retrait dû au cintrage, au pianotage et aux épaufrures, constitue une source d’économies sur sa durée de vie. Autant de raisons qui font qu’ils correspondent à une demande des maîtres d’ouvrage. �

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BÉTONS DE FIBRES MÉTALLIQUESUne alternative aux armatures

E

POUR EN SAVOIR PLUS

UNSESI-FFB (Union nationale des entrepreneurs de sols industriels), tél. : 01 40 69 51 54.

ENTRE BÉTON NON ARMÉ

ET BÉTON ARMÉ

En France, plus de 15 millions de m2 de dallages en béton de fibres d’acier ont été réalisés au cours des dix dernières années. Cet essor tient au fait qu’ils constituent une alternative aux solutions tradi-tionnelles en béton armé ou non armé. En effet, pour que les arma-tures jouent efficacement leur rôle en termes de maîtrise de la fissu-ration générée par les contraintes d’exploitation (charges statiques et dynamiques), elles doivent être correctement positionnées dans l’épaisseur du dallage : une opé-ration techniquement délicate et longue. Généralement, les fibres métalliques n’ont pas vocation à se substituer seules aux arma-tures structurelles, mais peuvent avantageusement se combiner aux aciers, en respectant un nom-bre de procédures. Elles sont alors synonymes de renforcement mul-tidirectionnel dans toute l’épais-seur du dallage, et apportent une bonne maîtrise de la fissuration.

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« LASER MÉGAJOULE » BÉTON PROJETÉ HAUTE TECHNICITÉRéaliser une enveloppe en béton projeté autour d’une sphère en aluminium destinée à des expérimentations nucléaires, le tout sans produire de poussière : un défi technique relevé avec succès par l’entreprise STPL, sur le nouveau site du CEA en Gironde.

es derniers essais nucléai-res effectués par la France en Polynésie, en janvier

1996, marquaient la fin d’une époque : désormais, les explosions nucléaires seront simulées en laboratoire, ce qui permet d’ob-tenir des enseignements scien-tifiques équivalents à ceux d’un essai grandeur nature. Une instal-lation dédiée à ce type d’expérien-ces vient d’être réalisée par le CEA CESTA (Commissariat à l’énergie atomique, Centre d’études scienti-fiques et techniques d’Aquitaine), au Barp, en Gironde. Il s’agit d’un

Ldispositif appelé Laser Mégajoule, destiné à l’étude des plasmas à très haute densité. La pièce maîtresse est une sphère creuse en alliage d’aluminium de 10 m de diamè-tre, dont l’épaisseur varie entre 100 et 120 mm. Dans cette cham-bre d’expérience, seront effectués des tirs laser de très forte puis-sance (1,8 mégajoule), sur une cible placée sous vide.

UNE « PROTECTION

BIOLOGIQUE » EN BÉTON

Parmi les complexités de ce chan-tier exceptionnel, qui a mobilisé

de nombreuses entreprises de construction, la sphère en alumi-nium devait être recouverte d’une enveloppe anti-radiations en béton de 400 mm d’épaisseur, appelée « protection biologique ». Pour la réaliser, le mandataire Cege-lec a fait appel à une PME d’une trentaine de personnes, STPL, implantée à Pontcharra (Isère) et spécialisée dans les ouvrages en maçonnerie de génie civil et les travaux spéciaux, en particu-lier la rénovation d’ouvrages d’art tels que ponts, barrages et galeries. Dès le début du projet, Cegelec a

pensé à la solution du béton pro-jeté, un procédé couramment mis en œuvre par STPL. « Nous maî-trisons des techniques de répara-tion d’ouvrages par projection de béton, explique Matthieu Zurdo, directeur technique de l’entreprise. Nous avons proposé de les adapter à un support neuf, la coque en alu-minium de la sphère, et aux exi-gences spécifiques de ce chantier, ce qui a été accepté. »Restait à vaincre un ensemble de difficultés techniques. En premier lieu, la sphère était posée au centre du hall d’expérience, sur un pié-destal de 11 m de haut, et accessi-ble par un système d’échafaudage à 7 niveaux, entièrement recouvert d’un rideau de vinyle. Cette isola-tion avait sa raison d’être : dans le cahier des charges du projet, il était spécifié que le hall d’expérience

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

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sphère, la coque en aluminium a été enduite au préalable d’une résine incrustée de sable. La tech-nique de projection à trois entrées a fait le reste : l’arrivée du béton humide, soufflé par un air sous haute pression (7 bars) et addi-tionné d’un accélérateur de prise, a permis d’obtenir une fixation quasiment instantanée – avec tou-tefois 20 % environ de pertes.

UN CHANTIER

MINUTIEUSEMENT

PRÉPARÉ

Pour mener à bien ce chantier, STPL s’est entourée de partenai-res qui ont joué un rôle important dans le succès de l’opération. Le laboratoire Auto Béton Contrôles a pris en charge la formulation, les mesures et les analyses du béton, aux caractéristiques spécifiques. Sa capacité à absorber les radia-tions tient à ses propriétés « neu-trophages », elles-mêmes liées à la présence de bore dans sa com-position. Or cette roche entraîne des effets indésirables, notam-ment des phénomènes de fausses

prises, qui ont dû être considérés et maîtrisés. La mise au point du malaxage a été réalisée avec l’en-treprise Contanin, tandis que le matériel de pompage et de pro-jection a été élaboré avec l’entre-prise BMS.Les exigences spécifiques de ce chantier exceptionnel ont imposé aux différents partenaires une lon-gue préparation. À la période de mise au point du marché et de définition du procédé utilisé, qui a duré de juin à novembre 2006, a succédé la phase d’essais et de qualification de la méthode, qui s’est notamment traduite par des essais de projection du béton sur des éléments de sphère en bois à échelle réelle, et par la qualifica-tion du personnel conduit à tra-vailler sur le chantier. Après vali-dation des essais et de l’ensemble

des spécifications techniques, le chantier proprement dit a eu lieu en avril et mai 2007. À la semaine d’installation du matériel, a suc-cédé une semaine de projection sans interruption, par des équipes de 8 personnes travaillant en 3 x 8. La « protection biologique » a été réalisée en trois passes : une pre-mière passe de 14 cm d’épaisseur, servant d’isolant thermique, suivie de deux passes de 12 cm, en res-pectant le temps de recouvrement du béton spécifié par le cahier des charges, pas plus de 12 heures entre les passes. Enfin, une passe de finition de 2 cm a été réalisée en trois semaines par une équipe de 8 personnes, avec un mortier de petits granulats (débarrassé des gros agrégats, paille de fonte et cailloux), pour parvenir à 40 cm d’épaisseur au total, avec une tolé-rance de plus ou moins 17 mm sous la règle courbe de 2 m fabri-quée à cet effet. Lorsqu’il se remémore ce chantier exceptionnel, Matthieu Zurdo ne cache pas sa satisfaction : « Nous avons été motivés par un défi technique, que nous avons su relever avec nos partenaires. C’est une expérience et une qualifica-tion que nous allons maintenant nous attacher à valoriser. ». �

avait vocation à devenir une salle blanche, d’où la nécessité de réa-liser un chantier sans poussière, et de produire le béton à environ 90 m du site. « Cet ensemble de contraintes excluait un transport du béton par voie sèche, qui pro-duit beaucoup de poussière, pour-suit Matthieu Zurdo. Nous avons donc opté pour la voie humide, qui consiste à mélanger les agré-gats et l’eau à l’entrée des pom-pes. » Mais cette solution ne per-met pas d’acheminer le béton sur des longues distances. Aussi STPL a-t-elle imaginé un système com-posé de deux centrales à béton, fonctionnant à tour de rôle, et de deux pompes : une première pompe poussait le béton sur les 40 premiers mètres ; elle était cou-plée avec une pompe à vis, apte à acheminer le béton sur les 50 derniers mètres et à effectuer la projection. Tout le matériel était installé en double, pour ne pas interrompre la projection en cas de panne ou de tuyau bouché. Enfin, pour résoudre la question de l’accrochage du béton sur la

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Tout le matériel était installé en double, pour ne pas interrompre la projection en cas de panne ou de tuyau bouché.

1 POSTE DE PROJECTION DU BÉTON par voie humide.

2 VUE DE LA PARTIE SUPÉRIEURE DE LA SPHÈRE, avant mise en œuvre de la couche de finition.

3 PLATE-FORME DE MALAXAGE DU BÉTON. Deux malaxeurs et deux pompes à piston fonctionnent en alternance.

4 RÉALISATION DE LA COUCHE DE FINITION à l’aide de règles courbes de lissage.

2 4

3

ACTEURS ET CHIFFRES CLÉS Maître d’ouvrage : État

Maître d’œuvre : CEA CESTA

Mandataire : Cegelec

Génie civil, projection : STPL

Malaxage : Contanin

Matériel de projection

et pompage : BMS

Laboratoire : Auto Béton

Contrôles

Composition du béton : 520 kg

de CEM II 42.5 N avec bore,

30 kg de fibres de fonte,

600 g de polypropylène

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Le service après-vente, partie intégrante de l’acte de construireFacteur de confiance et de satisfaction du client, porteur d’un retour d’expérience qui tire la qualité des travaux vers le haut, le SAV devient un avantage concurrentiel pour les entreprises du Bâtiment.

hacun considère aujour-d’hui normal que l’achat d’un produit industriel,

d’un appareil électroménager ou d’une voiture, par exemple, s’ac-compagne d’une garantie et d’un service après-vente assuré par le fabricant. Dans le Bâtiment, ce n’est pas toujours le cas. Après réception des travaux et pendant la première année de garantie de parfait achèvement, le client peut demander à l’entreprise d’inter-venir pour réparer un désordre constaté sur l’ouvrage réalisé, quelle que soit sa gravité. Dans ce cas, il est préférable que l’en-treprise dispose d’un SAV apte à régler le problème. Dans le cas contraire, il faut savoir que l’as-surance dommage-ouvrage du client ne remplace pas le SAV de l’entreprise. Si celle-ci n’intervient pas sur un désordre de nature décennale survenu dans la pre-mière année, le client peut déci-der de le déclarer à son assureur pour obtenir réparation. Dès lors, outre un risque de mauvaise notoriété, l’entreprise devra sup-porter la franchise prévue par son contrat d’assurance respon-sabilité ainsi que l’éventuel malus de prime pour sinistralité qui en découlera.

AVANTAGE

CONCURRENTIEL ET

LOGIQUE GLOBALE

Pour Michel Eon, animateur de la commission SAV d’EGF-BTP(1), le service après-vente mérite de rete-nir toute l’attention des entrepre-neurs de Bâtiment : « La présence

d’un SAV dans l’entreprise per-met de conforter la confiance du client, et a contrario son absence peut faire perdre des affaires, explique-t-il sans détour. En cas de désordre, le règlement du pro-blème par une intervention réac-tive permet de fidéliser le client, tandis qu’un SAV non assuré signifie presque toujours la perte du client. » Les chefs d’entreprise ont donc tout intérêt à se poser les bonnes questions : quel est le coût réel de mon service après-vente, et comment doit-il être intégré dans l’activité ? Doit-il être externalisé ? Pour Michel Eon, c’est clair : la solution idéale réside dans la créa-tion d’un véritable SAV, taillé à la mesure de l’entreprise, doté des moyens nécessaires et de salariés dédiés qui lui permettent d’affi-cher la même efficacité que les autres services – commercial, étu-

des, technique... – et de répondre ainsi à une attente légitime du client. Par ailleurs, l’intervention d’un SAV évite de recourir systé-matiquement à l’assurance dom-mage-ouvrage, avec pour corol-laire, de faire baisser le coût de la police d’assurance : un enjeu glo-bal de taille pour la profession, les primes d’assurance renchérissant le coût des ouvrages.

LA MÉMOIRE DE

L’ENTREPRISE

Mais le SAV est aussi synonyme de qualité : il permet un pré-cieux retour d’expérience. For-més au diagnostic et à la répa-ration, les salariés de ce service peuvent confirmer au client si le problème rencontré relève d’un désordre ou d’un mauvais entre-tien : un conseil qui sera appré-cié à sa juste valeur. Mais au-delà,

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

Le DTU Maçonnerie revu et corrigéSa dernière version datait de 1985. Devenu obsolète, notamment en raison de l’arrivée des normes européennes et des agréments techniques européens, le DTU 20.1 Maçonnerie est en cours d’actualisation. La version mise à jour comportera cinq parties (CCT, CGM, Règles de calculs, CCS, Guide de choix des types de murs), au lieu de trois précédemment. L’un des changements majeurs sera l’intégration des mortiers performanciels proposés par les industriels, qui cohabiteront avec les mortiers de recette. Le document devrait être disponible à la fin de l’année. Pour en savoir plus :UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59.

POUR EN SAVOIR PLUS

EGF-BTP, tél. : 01 40 69 52 78.

il est la mémoire de l’entreprise, permettant d’analyser et de com-prendre les éventuelles erreurs commises, et de mettre en place des actions préventives efficaces. Dans cette logique, un SAV doit être consulté à toutes les étapes d’un chantier – au stade commer-cial, pendant les travaux et jus-qu’à la livraison – dans le but de mieux maîtriser les risques tech-niques, de faire de la prévention et de retenir les bonnes options pour réussir le chantier. À l’heure où de nouveaux modes de dévolution des marchés voient le jour, et où se renforcent les exigences de déve-loppement durable, le SAV repré-sente donc un facteur différen-ciant, qui améliore les processus de l’entreprise, la valeur du pro-duit et le service rendu au client. �

(1) Entreprises générales de France-BTP.

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18 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

RÉGLEMENTATION SISMIQUE Maîtriser la réglementation PS92

L a réglementation parasismi-que PS92 se traduit par des

règles de calcul complexes, et pas toujours appliquées de façon satis-faisante. Ainsi, ces deux dernières années, on a constaté une évolu-tion des saisies effectuées par les bureaux de contrôle, allant jusqu’à l’arrêt de chantiers, voire la démo-lition de bâtiments, pour cause de non-conformité des constructions avec la réglementation en vigueur. Pour remédier à cette situation, une commission de travail, com-posée d’entreprises de gros œuvre, architectes, économistes, bureaux de contrôle, bureaux d’études et géotechniciens, a travaillé durant un an et demi à la rédaction d’un projet de charte visant à définir et harmoniser l’application la plus pratique possible des règles para-sismiques, pour tous les acteurs de la construction. Après un état des lieux réalisé avec le CETE (1)

d’Aix-en-Provence, une sous-com-mission technique composée de bureaux d’études BA et de bureaux de contrôle a travaillé en parallèle pour éclaircir certains points tech-niques spécifiques, relatifs à l’in-terprétation des règles PS92. Elle a bénéficié, dans ses conclusions, du concours de Wolfgang Jalil, expert mondialement reconnu de la ques-tion, qui fut par ailleurs le président de la commission de rédaction des règles PS92. Cette démarche a été entreprise à l’initiative de Jean-François Bertin, qui dirige une entreprise générale de bâtiment et génie civil à Carpiquet (Calvados), et par ailleurs membre de l’UMGO Basse-Normandie.

INITIATIVE RÉGIONALE,

VOCATION NATIONALE

Le décret du 10 septembre 2007, entré en vigueur le 1er octobre 2007, inspiré du travail de cette commis-

sion, renforce les procédures de contrôle, en imposant au maître d’ouvrage d’obtenir, en phase de permis de construire, une attesta-tion de prise en compte des règles parasismiques en vigueur de la part de son contrôleur technique. Pour l’obtenir, le maître d’ouvrage doit lui fournir les différents documents justificatifs : le projet de construc-tion en phase du dépôt de permis de construire ; les éléments géo-techniques faisant apparaître la ou les classes de sols et le site sismique ; les informations permettant le clas-sement de l’ouvrage en catégorie au sens de la réglementation parasis-mique applicable ; une notice expli-cative portant sur le cheminement des charges verticales et horizonta-les et sur le principe de fondations et de soutènement. La charte permettra très concrète-ment de guider le maître d’ouvrage depuis la première prise de contact avec l’architecte jusqu’à la période d’exécution, afin d’éviter toute déconvenue technique, et tout pro-blème d’interprétation, de non- dit, d’oubli, d’incompréhension, de vide lacunaire entre les acteurs... Une démarche qui permet de se prémunir contre les arrêts de chan-tiers, et les surcoûts pouvant met-tre en péril les acteurs et princi-palement les entrepreneurs et les maîtres d’ouvrages. Le projet de charte sera très prochainement pré-senté sous sa forme définitive aux donneurs d’ordres régionaux, qui s’engageront à respecter la charte lors d’une séance de signature offi-cielle en présence de ses auteurs. Cette charte pourra être déclinée à toutes les régions de France inté-ressées par cette démarche. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir également l’article en page 3.

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

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F I C H E A C C E S S I B I L I T É

Balcons, terrasses, loggias

Dans les bâtiments d’habitation collectifs et les maisons individuelles(1) ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2008, tout balcon, loggia ou terrasse, présentant une profondeur de plus de 60 cm et situé en rez-de-chaussée ou en étage desservi par un ascenseur(2), doit posséder au moins un accès depuis une pièce de vie.

QUELLES SONT LES EXIGENCES ?1/ Largeur minimale de l’accès depuis l’intérieur ≥ 0,80 m.2/ Minimisation du ressaut dû au seuil de la porte-fenêtre :

- la hauteur du seuil de la menuiserie doit être ≤ 2 cm ;- la hauteur du rejingot doit être égale à la hauteur minimale admise par les règles de l’art en vigueur pour assurer la garde d’eau nécessaire.Pour limiter le ressaut du côté extérieur à une hauteur ≤ 2 cm, un dispositif de mise à niveau du plancher tel qu’un caillebotis, des dalles sur plots ou tout autre système équivalent sera installé dès la livraison.

3/ Hauteur du garde-corps à mesurer à partir de la surface accessible. 4/ Respect des exigences sur les cheminements sur toute la surface du balcon : non-glissance, largeur des trous et fentes ≤ 2 cm, hauteur des ressauts ≤ 2 cm, pentes ≤ 5%, etc.

LES CONSÉQUENCES POUR LES OUVRAGESLa nouvelle réglementation élimine donc a priori, pour ce type d’accès, les menuiseries bois, aluminium ou PVC en ouvrant à la française (majoritaires sur le marché) ou autres munis de seuils supérieurs à 2 cm, ou encore les coulissants, en raison de l’obligation de limiter les dimensions des trous et fentes à 2 cm. Les professionnels devront être très vigilants pour continuer de respecter :- le code de la construction (Article R111-8) : les logements doivent

être protégés contre les infiltrations et les remontées d’eau ;- les performances des systèmes de menuiseries à l’air, à l’eau, au

vent ainsi que l’acoustique et la thermique (Article R111-20) ;- le maintien, le cas échéant, d’un bon niveau de résistance à

l’effraction.Les fabricants de menuiseries engagés dans le processus de marquage CE devront aussi veiller à adapter leurs modèles.

TEXTES DE RÉFÉRENCE

• Arrêté du 1er août 2006 bâti-ments d’habitation collectifs et maisons individuelles lors de leur construction (J.O. du 18 mai 2006)

articles 14 et 23 (maisons individuelles), modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire d’application 2007-053 (B.O.).• Arrêté du 22 mars 2007, modifié par l’arrêté du 3 décembre 2007, annexes 1 et 2 : attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées.

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

≤ 2 cm ≤ 2 cm (2,5 cm toléré)

Rampe mobileou autre systèmeadapté au handicap

Seuil de la menuiserie

INTÉRIEUREXTÉRIEUR

SCHÉMA DE PRINCIPE POUR L’ ACCESSIBILITÉ DES BALCONS

Rejingot

Dalle

Dispositifde mise à niveau Revêtement

de sol

Chape

DES TOLÉRANCES EXISTENTL’exigence ne porte que sur un seul accès depuis une pièce de vie : séjour, chambre, cuisine. Pour les pièces ne permettant pas cet accès, la circulaire du 30/11/2007 conseille de préserver la vue sur l’extérieur en position « assis » sans gêne due à un élément du garde-corps. Compte tenu des difficultés pratiques de respect de ces obligations, et suite à une demande de la FFB, la réglementation a introduit les tolérances suivantes :- une tolérance de 5 mm pourra être admise sur la hauteur du seuil. Celle-ci ne sera plus admise dès lors que les solutions techniques permettant de respecter l’exigence de 2 cm seront disponibles ;- la règle pourra être considérée comme respectée dans le cas de menuiseries de hauteur de seuil ≥ 2 cm mais mises en œuvre de manière à ne pas être en saillie de plus de 2 cm par rapport au gros œuvre (en particulier : systèmes de fermeture coulissants à seuil totalement ou partiellement encastré).L’accès au balcon suppose de pouvoir atteindre la commande d’ouverture de la porte-fenêtre, la manœuvrer en position « assis », s’effacer devant le débattement de l’ouvrant, et franchir le seuil en sortant ou en entrant.

COMMENT FAIRE AUJOURD’HUI ?Plusieurs solutions existent ou sont à l’étude, notamment celles incluses dans les Avis techniques de certains fabricants de systèmes ou de seuils. Attention : tous les fabricants ne garantissent pas l’étanchéité à l’eau et les performances générales peuvent être moindres.La FFB travaille actuellement, avec ses partenaires, sur des solutions génériques permettant de suivre la réglementation, afin que tout menuisier ou maçon puisse respecter sans risques les règles d’accessibilité.

(1) Destinées à la location, la vente en groupé ou la mise à disposition.(2) Ou pour lequel une desserte ultérieure par un ascenseur est prévue dès la construction.

Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59. EGF-BTP (Entreprises générales de France), tél. : 01 40 69 52 78. UCI-FFB (Union des constructeurs immobiliers), tél. : 01 40 69 51 86.

Nota : seule la partie extérieure est réglementaire.

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CHANTIER-ÉCOLE ENDUISEUR FAÇADIER L’insertion professionnelle par la formation

Il suffit parfois d’une initiative locale pour tout déclencher. Le

chantier-école de Carbon-Blanc, qui consistait à réhabiliter le foyer municipal de cette petite ville girondine, a donné l’occasion à 8 jeunes, âgés de 16 à 25 ans, de sui-vre une formation les préparant au certificat de qualification pro-fessionnelle (CQP) d’enduiseur façadier. Ce chantier est né d’une

démarche conjointe de la ville de Carbon-Blanc et de l’Union natio-nale des entrepreneurs d’enduits de façades (UNEEF-FFB), avec le soutien pédagogique du centre de formation Bernom (réseau Talis), à partir d’une idée de Jean-Pierre Nicolas. Cet entrepreneur, PDG de Nicolas Façades, et délégué dépar-temental de l’UNEEF, a coordonné l’opération : « Ce qui a motivé ce

chantier-école, c’est le constat que nous avons, d’une part, des entre-preneurs qui ne trouvent pas de personnel qualifié et, d’autre part, des jeunes en quête d’emploi, ou de formation qualifiante », explique-t-il. Les acteurs locaux du travail, de la formation et de l’emploi – 60 missions locales, des antennes ANPE, des bureaux Informations Jeunesse (BIJ), des pôles Informa-tion Emploi et aussi le quotidien Sud Ouest – ont été mis à contri-bution pour recruter les candidats. De nombreux industriels se sont également portés volontaires pour mettre à disposition le matériel et les consommables nécessaires à la réhabilitation du foyer (échafau-dage, petit outillage, matière pre-mière, machine à projeter, etc.).

POUR EN SAVOIR PLUS

UNEEF-FFB, tél. : 01 40 69 51 69.

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

La formation au CQP, de 650 heu-res, s’est déroulée en alternance (une semaine sur le chantier-école et trois semaines en entreprise) de février à décembre 2007. Elle débouche presque toujours sur un emploi, la profession connais-sant un déficit de main-d’œuvre. Ainsi, 7 des 8 jeunes ont obtenu leur CQP et décroché dans la fou-lée un CDI. Cette opération ori-ginale de chantier-école pourrait bientôt faire des émules et venir compléter le dispositif de forma-tion CQP enduiseur façadier déjà en place au niveau des CFA, Afpa, Greta et AOCDTF. �

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

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INGÉNIERIE DE LA SÉCURITÉ INCENDIE L’exemple des parkings aériens

L a réglementation relative aux parkings aériens a connu

récemment des changements. Après avoir été géré par le minis-tère de l’Environnement, ce type de construction est en effet passé sous l’autorité du minis tère de l’Inté-rieur, avec la publication de l’arrêté PS (Parcs de stationnement) du 9 mai 2006. Deux ans auparavant, ce même ministère avait publié un arrêté(1) sur la résistance au feu des produits et des éléments d’ouvra-ges de construction. Ce texte doit retenir l’attention des profession-nels, qu’il s’agisse de construction métallique ou d’autres familles constructives, car il renouvelle la problématique de la stabilité au feu, en faisant état de deux appro-ches possibles. La première, bien connue, consiste à appliquer la

méthode basée sur la courbe ISO 834 température/temps : chaque élément de structure (poteau, pou-tre, porte...) subit une montée en température en laboratoire, selon une courbe normée qui détermine sa résistance au feu dans la durée, qui permet de le répertorier selon le classement européen R + 60 s’il résiste pendant 1 heure, R + 120 s’il résiste pendant 2 heures, etc. Mais l’arrêté ajoute dans son arti-cle 8 qu’il convient non seulement de prendre en compte la résistance de chaque élément, mais que « la performance de l’ensemble mis en œuvre doit prendre en compte les conditions d’assemblage et leurs interactions éventuelles ».Cette disposition ouvre ainsi natu-rellement la voie à l’autre appro-che, celle de l’ingénierie sécurité

incendie (ISI), qui fait remonter la question de la stabilité au feu à la conception du projet, au même titre que la résistance au vent, à la neige ou aux charges. L’ISI, applica-ble également en matière de désen-fumage, concerne aussi l’ensemble des métiers du Bâtiment et par-ticulièrement la nature des maté-riaux utilisés.

DES MATÉRIAUX À FAIBLE

POTENTIEL CALORIFIQUE

Pour le concepteur, il s’agit par exemple d’établir un équilibre entre les risques réels d’incen-die et les dispositions constructi-ves. Le constructeur peut notam-ment proposer des matériaux représentant un faible poten-tiel calorifique. Ainsi, un atrium construit en matériaux incombus-tibles (marbre et grés en plancher, pierre de calcaire en revêtement mural et staff-plâtre en plafond), en absence de potentiel calorifi-

POUR EN SAVOIR PLUS

• SCMF-FFB (Syndicat de la construction métallique de France), tél. : 01 47 74 66 15.• GIMSSI-FFB (Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie), tél. : 01 40 69 57 01.

que, peut surseoir à une installa-tion de désenfumage mécanique complexe. Paradoxalement, cette ingénierie nouvelle est de nature à promouvoir des techniques tradi-tionnelles qui sont l’apanage des artisans.En application des textes en vigueur, les scénarios retenus par l’approche ISI doivent néan-moins faire l’objet d’un accord entre le maître d’ouvrage et les services départementaux concer-nés, tandis que l’étude d’ingénie-rie doit être validée par un labo-ratoire agréé. �

(1) Arrêté du 22 mars 2004, réformant un arrêté de 1999.

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LA TOITURE DES THERMES DE CRANSAC comporte, au premier niveau, une rotonde couverte en zinc et, au second, une couverture plus classique à bacs parallèles, mais avec une pente atypique à 100 %.

ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ La couverture à tasseaux prend des couleurs

quelques kilomètres au sud-est de Decaze-ville, le village de Cran-

sac est connu dans le monde du thermalisme non pour ses eaux, mais pour les vapeurs chaudes qui sourdent du sol de la « montagne qui brûle ». Issues de la combus-tion souterraine de schistes « pyri-teux », celles-ci ont des vertus anti-rhumatismales qui sont exploitées depuis longtemps. Au début des années 2000, la ville a entrepris de moderniser ses équipements et s’est dotée d’un nouvel établisse-ment thermal, dont elle a confié la conception à l’architecte tou-lousain Luc Demolombe. Ouverts fin 2003, les thermes sont établis sur les hauteurs du village, dans un site encadré de petites mon-tagnes et de bois qui le mettent particulièrement en valeur, si bien qu’ils attirent désormais à Cransac curistes et amateurs d’architectu-res originales.« À travers ce bâtiment, l’archi-

tecte a fait référence à l’histoire de la région, ce qui se traduit dans la forme et particulièrement dans le choix de matériaux tradition-nels », explique Jean-Paul Bar-riac, responsable de l’entreprise qui a réalisé la couverture. La structure de bois (douglas traité en autoclave et peuplier rétifié) évoque ainsi les chevalements et les cabanes des exploitations minières du bassin de Decaze-ville, haut lieu industriel sous le second Empire.

DU ZINC À L’ASPECT MAT

ET VELOUTÉ

Le zinc des toitures rappelle, quant à lui, la proximité de Viviez, où l’industriel Vieille Monta-gne, devenu VM Zinc, est éta-bli depuis le XIXe siècle et fabri-

où les relevés jointifs des bacs de zinc sont sertis ensemble, l’uti-lisation des tasseaux a permis de donner un relief supplémen-taire aux toitures. « Pour accen-tuer encore cet effet, et c’est ce qui n’est pas conventionnel dans ce projet, estime Jean-Paul Bar-riac, l’architecte a utilisé un pré-patiné naturel avec des couvre-joints en zinc laqué vert, si bien que, selon l’endroit d’où l’on regarde le bâtiment, la couleur de la toiture se nuance du gris bleuté caractéristique du quartz-zinc au vert cuivre. »

DIX COUVREURS PENDANT

DEUX MOIS ET DEMI

Pour le couvreur, le propre d’une couverture métallique, c’est le façonnage. Celui-ci s’opère en deux temps : le préfaçonnage des principaux éléments, réa-lisé à l’atelier, puis, sur chantier, le façonnage de toutes les pièces de raccord. « Les raccords de faî-tage, les raccords biais, les noues, les cassures, le membron qui fait la liaison de la couverture et de la verrière au premier niveau… sont tout l’art du couvreur-zingueur », assure Jean-Paul Barriac. Sur le chantier de Cransac, d’une super-ficie d’environ 2 000 m2, l’exécu-tion de la couverture a mobilisé l’entreprise pendant quatre mois, avec un pic d’activité de deux mois et demi où l’effectif était de dix couvreurs. �

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Novatrice, l’architecture des nouveaux thermes de Cransac (Aveyron) est aussi un rappel de l’histoire de la région, notamment par le choix des principaux matériaux : le bois et le zinc.

que aujourd’hui ses « prépatinés », une gamme de zincs spéciale-ment traités pour offrir à l’état neuf l’aspect mat et velouté que ce métal acquiert naturellement avec le temps. S’y ajoutent encore les lauses, retenues pour les deux petits belvédères de la face avant des thermes, « un matériau des zones rurales du nord du dépar-tement, que l’on allait extraire dans la montagne à une journée au plus de transport des chan-tiers, souligne Jean-Paul Barriac, et dont la teinte grise s’accorde parfaitement avec celle du zinc. »Sur ce projet novateur, le zinc est mis en œuvre selon le procédé le plus traditionnel, dit couver-ture à tasseaux. Dans cette tech-nique, très utilisée sur les parties peu pentues des toits mansardés du Paris haussmannien, la char-pente est recouverte d’un voli-geage ventilé en sous-face, qui reçoit des tasseaux. Les bacs en zinc, dont les bords latéraux sont relevés de quelques centimètres, sont établis entre les tasseaux et fixés sur eux, puis ceux-ci sont recouverts d’un couvre-joint en zinc qui assure protection et étan-chéité. Au premier niveau, réservé aux soins, la toiture dessine une rotonde couverte en zinc dont le mouvement rayonnant est repris en partie extérieure par les che-vrons soutenant la verrière. Au deuxième niveau, celui de l’héber-gement, on retrouve une couver-ture à bacs classiquement paral-lèles, mais employée ici avec une pente inhabituelle de 100 %.Par rapport au joint debout, qui est une méthode plus moderne

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), tél. : 01 40 69 53 07.

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DTU FAÇADES-RIDEAUX S’ENRICHIR DU RETOURD’EXPÉRIENCE

ubliée en janvier 2004, la norme européenne de produits NF EN

13830 « spécifie les caractéristi-ques des façades-rideaux et four-nit des informations techniques sur les diverses prescriptions de performances qui s’appliquent en Europe, ainsi que sur les cri-tères d’essais auxquels la façade est soumise, afin de démontrer sa conformité ». Pour chaque critère déterminant la performance d’un ouvrage – résistance à la charge due au vent, résistance aux chocs, perméabilité à l’air, étanchéité à l’eau, transmission thermique, résistance au feu, équipotentia-lité, etc. –, la norme inventorie les procédures d’essais et les modes de calculs permettant d’établir les classes de performances des faça-des. S’agissant d’étanchéité à l’eau, elle prescrit, par exemple, qu’un essai s’effectue conformément à l’EN 12155 et que les résultats doivent être exprimés confor-mément à l’EN 12154. Pour ce même critère, sont définies cinq

classes de performances corres-pondant à des pressions d’essais (exprimées en Pa) : R4 (150), R5 (300), R6 (450), R7 (600) et RE (> 600). Le remplacement définitif des normes françaises par la NF EN 13830 a logiquement conduit à réviser le DTU 33.1 (Façades-rideaux) qui avait été publié en 1996. Le nouveau document, qui sera publié au plus tard fin 2008, reprend l’ancien DTU 33.1 et englobe les normes XP P 28004 (performances de l’ouvrage fini) et XP P 28-001 (nomenclature). Il comprend aussi des nouveautés rattachées à d’autres aspects de l’évolution normative en Europe (Eurocodes) ou à l’intérêt de cla-rifier certains points, notam-ment de responsabilité, en profi-tant d’un retour d’expérience de plus de dix ans.Au chapitre des nouveautés, le NF DTU à paraître s’enrichit de plu-sieurs points liés aux actions sur la façade-rideau (et la façade semi-rideau, également définie et trai-

D’ici à la fin de l’année, sera édité le nouveau NF DTU 33.1 sur les façades-rideaux. Une révision liée aux normes européennes et aux Eurocodes, qui clarifie également plusieurs points en profitant d’un retour d’expérience de plus de dix ans.

24 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

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Les déformations de l’ossature et d’autres éléments, tels que les fenêtres, les portes et les vitrages, provoquées par le vent peuvent être calculées ou faire l’objet d’essais.

tée dans le document) des char-ges permanentes (pesanteur), des charges dues au vent, des séismes, des mouvements du bâtiment par l’intermédiaire de l’ossature pri-maire, etc. • Charges permanentes. La flèche maximale due à des charges ver-ticales de tout élément horizon-tal principal de l’ossature ne doit pas dépasser 1/500e de la portée ou 3 mm selon la valeur la plus petite. • Actions du vent. Les déforma-tions de l’ossature et d’autres élé-ments, tels que les fenêtres, les portes et les vitrages, provoquées par le vent peuvent être calculées ou faire l’objet d’essais. Les règles NV65 (définies en 1965) étant appelées à disparaître à terme, l’action du vent pourra être cal-culée selon l’Eurocode vent (NF EN 1991-1-4) complété de son « annexe nationale ».Pour les grands ouvrages, plus spécialement concernés par les essais en soufflerie, les actions maximales observées se réfèrent à l’événement météorologique de période de retour égale à cin-quante ans.Pour les façades multiparois, plu-sieurs modes de calculs de l’action du vent pourront être appliqués : Eurocode vent, règles NV 65 ou une méthode simplifiée distin-guant les effets du vent sur les parois intérieure et extérieure. 2

1

© PROFILS SYSTÈMES – Y. FILLOIS

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ENVELOPPE

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S 25

Pour les ossatures, la tolérance de déformation est passée de 1/300e au 1/200e de la portée considérée. Une méthodologie précisée par la norme NF EN 14024 permet éga-lement de calculer la résistance mécanique des profilés à rupture de pont thermique. Enfin, pour la déformation des vitrages, une distinction est faite selon qu’ils sont parclosés sur deux ou qua-tre côtés et sont constitués d’un simple vitrage ou d’un vitrage isolant.• Actions dues au mouvement du bâtiment. À défaut de données fournies par le cahier de clauses techniques particulières du pro-jet, les déplacements maximaux que devront pouvoir reprendre les façades-rideaux des ouvra-ges à ossature béton ou métalli-que posées et réglées sont de plus ou moins 5 mm pour les façades-cadres et de plus ou moins 2 mm pour les façades-grilles.• Actions des charges d’exploi-tation sur la façade. La poussée horizontale en charge sur la paroi, répartie entre appuis, est définie par la norme NF EN 1991-1-1 et ne doit pas dépasser la limite élastique.

• Actions de séismes. Dans l’at-tente de la publication de l’Euro-code séisme, les règles de la NF P06-013 (dites règles PS92) sont conservées.

CLARIFICATIONS POUR

PRÉVENIR D’ÉVENTUELS

LITIGES

Parmi les nouveautés liées au retour d’expérience des chantiers, on retiendra notamment l’éclair-cissement apporté par le texte sur le plan de la sécurité électrique, puisqu’il précise : « Lorsque cela est spécifiquement requis, l’équi-potentialité de la façade doit être réalisée conformément à l’annexe de la norme NF EN 13830. Dans ce cas, il appartiendra au façadier de prévoir des plots de raccordement sur indications du maître d’œuvre, afin que l’électricien puisse relier les éléments à la terre. » Dans un même objectif de prévention de litiges ultérieurs, le futur NF DTU 33.1 précise que les déformations des images réfléchies dans les vitra-ges ne constituent pas un « défaut d’aspect », et liste les normes de conformité des produits anodi-sés et thermolaqués (aspect, écarts de nuances, réflectance). Enfin, il spécifie les responsabilités res-pectives du façadier et du maître d’ouvrage concernant les dispo-sitions constructives au regard de l’entretien, de la maintenance et de la réparabilité des ouvrages.Ces précisions contribueront à rendre plus efficient le futur NF DTU comme cahier des clau-ses techniques types applicables contractuellement à des marchés de travaux. �

POUR EN SAVOIR PLUS

SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées), tél. : 01 40 55 11 80.

1 L’EXTENSION DU MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE a pris la forme d’une façade courbe de 120 m de long et de 9 m de haut, sans dalle intermédiaire, constituée de deux parois de verre espacées de 900 mm.

2 LA FAÇADE-RIDEAU de ce centre commercial en Guadeloupe, complétée de brise-soleil et bénéficiant de larges débords de toit, a été pensée pour le confort d’été.

3 LE CENTRE D’AFFAIRES LA CITY, à Besançon, possède une façade- rideau en verre parclosé.

4 EXTENSION DE FAÇADE sur terrasse de l’université Paris XIII.43

© PROFILS SYSTÈMES – L. OLLIER© PROFILS SYSTÈMES – L. OLLIER

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ENVELOPPE

VERRE Le collage structurel sur chantier en questionDepuis le 1er janvier 2007, le NF DTU 39 remet en cause une pratique des miroitiers dans l’aménagement des vitrines de grandes dimensions. Éclaircissements.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFPV-FFB (Fédération française des professionnels du verre), tél. : 01 40 55 13 55.

L’ ère des galeries marchan-des et autres showrooms

est aussi celle de la transparence. Les magasins se mettent désor-mais complètement en scène pour attirer le chaland, et leurs vitri-nes s’élargissent à des dimen-sions de façade, voire plus large-ment avec les nouveaux concepts de locaux commerciaux qui se multiplient aux entrées de ville. « Structurellement, ces bâtiments sont constitués de poutres et de dalles supportées par des poteaux qui reçoivent les volumes verriers sur une, deux, voire trois faça-

des, si bien que notre prestation participe au clos de l’ouvrage », indique Didier Cosson, respon-sable de la Miroiterie de Cham-pagne, dans l’Aube. Suivant jus-qu’au bout la logique, celui-ci a développé depuis 2005 une offre complète : « De la menuiserie alu-minium à la miroiterie, nous réa-lisons tout de A à Z en utilisant exclusivement le verre, une solu-tion que nous maîtrisons », expli-que-t-il encore.De fait, la prestation commence avec le dimensionnement du vitrage qui s’opère à partir de dif-

férents critères, telles la pression en pascals qui va s’exercer sur la vitrine et la taille des volumes, qui tient compte de la position des poteaux de structure. Décou-pés et préparés dans l’atelier de la société à Troyes, les volumes, qui peuvent atteindre près de 6 m de hauteur sur 3 m de largeur, sont acheminés partout dans l’Hexa-gone au moyen d’une remor-que spéciale surbaissée et mis en place par les équipes de poseurs de l’entreprise, qui ont ainsi réa-lisé des concessions automobi-les et des garages à Metz, Nancy, Bordeaux, Chartres, dans le Nord, mais aussi en Charente-Maritime, dans le Gard, etc.

STABILISATEURS

INTÉRIEURS

ET EXTÉRIEURS

Dans le principe mis en œuvre, où la menuiserie alu est limitée à l’encadrement périphérique et où la jonction entre les volumes est assurée par un joint silicone, se pose la question de leur main-tien, uniquement tenus en haut et en bas. Pour limiter la déforma-tion de ces éléments dont le poids peut atteindre 800 kg, la solution couramment appliquée consis-tait jusqu’alors à placer des sta-bilisateurs de verre côté intérieur. Généralement, le vitrage utilisé est un 15 mm pour une hauteur de moins de 3 m, et un 19 mm ou un feuilleté 1515.2 au-dessus. Ces pièces, d’une largeur d’environ 200 mm et d’une hauteur égale à celle des volumes, sont collées au silicone perpendiculairement à la vitrine au point de raccordement

des volumes et sont maintenues en haut et en bas par des pièces métalliques. Or, depuis le 1er janvier 2007, cette solution n’est plus reconnue dans le nouveau NF DTU 39, qui n’admet, dans le collage structu-rel sur chantier, que des stabilisa-teurs intérieurs et extérieurs qui assurent le maintien de la même manière que des volumes pris en feuillure sur quatre côtés(1). « Cette solution, regrette Didier Cosson, implique des contraintes fortes pour les maîtres d’ouvrage, à la fois du point de vue constructif (pour assurer l’ancrage à la struc-ture des stabilisateurs extérieurs), des risques (ces éléments sont très exposés), et de l’esthétique (car les angles retiendront toutes sortes d’objets transportés par le vent). Et si les maîtres d’ouvrage n’accep-tent pas ces contraintes, le recours à une ATex (Appréciation Techni-que d’expérimentation) s’impose avec un coût supplémentaire qui est tout aussi dommageable pour les entreprises… » �(1) Afin de pallier les conséquences de cette disposition et de reconnaître l’usage des seuls stabilisateurs intérieurs, la Fédération fran-çaise des professionnels du verre (FFPV-FFB) a constitué une commission en 2007. Elle a pour but de rédiger des règles profession-nelles permettant de définir les modalités (conditions d’hygrométrie, de température des volumes, qualité d’atmosphère, nature des produits à utiliser, etc.) de mise en œuvre d’un collage structurel réalisable sur chan-tier avec un seul stabilisateur en verre du côté intérieur. Ce document devrait paraître au second semestre 2008.

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

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AVEC L’ENTRÉE EN VIGUEUR du nouveau DTU 39, et à la différence de la baie vitrée, les nouveaux vitrages devront comporter des stabilisateurs à l’intérieur et à l’extérieur.

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28 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

GARDE-CORPS Évolution des règles et mise à jour du guide pratique

D ans le Bâtiment, la sécurité des personnes est particu-

lièrement liée à certains ouvra-ges, tels les garde-corps, dont le dimensionnement et les dispo-sitions constructives relèvent en France de deux normes. La pre-mière, la NF P 01-012, publiée en 1988, s’applique « aux bâtiments d’habitation, de bureaux, commer-ciaux, scolaires, industriels et agri-coles (pour les locaux où le public a accès) et aux autres établisse-ments recevant du public ». La seconde, la NF E 85-015, publiée en avril 2008, concerne les garde-corps industriels (« garde-corps métalliques utilisés par le person-nel de maintenance, d’exécution

et d’exploitation »). Elle se substi-tuera prochainement à la norme ISO internationale qui avait elle-même remplacé une ancienne norme française en 2002.L’importance de l’enjeu – la conformité de l’exécution des garde-corps peut engager directe-ment la responsabilité de l’entre-prise – avait conduit l’Union des métalliers de la FFB à publier en 2001 un guide pratique, à l’inten-tion des professionnels, traduisant les exigences de la norme NF P 01-012. Celui-ci fait actuellement l’objet d’une mise à jour et d’une extension consacrée aux garde-corps industriels et s’accompagne d’une importante refonte édito-

riale et graphique. Si la norme NF P 01-012 n’a pas changé, de nombreuses transformations sont en effet intervenues depuis 2001 dans les règles en matière de fixa-tions ou de calcul des construc-tions métalliques, et devaient être intégrées au guide. Concernant les garde-corps industriels, il s’agis-sait pour le groupe de travail de l’Union des métalliers de préve-nir la confusion que risque d’en-traîner la multiplicité de textes qui divergent sur des points essentiels (par exemple, la hauteur de sécu-rité du garde-corps industriel est de 1 m dans la norme initiale, de 1,10 m dans la norme ISO).Destiné à donner des repères

concrets aux professionnels, le nouveau guide intégrera en outre certains points qui n’étaient pas traités en 2001 (essais dynamiques, tolérances,…) et, sous forme de brèves annexes, des indications sur les normes des barrières de piscine (NF P 90-306) et sur les garde-corps des ponts et ouvrages d’art (XP P98-405).Sa publication interviendra après la sortie de la norme, prévue d’ici à la fin de l’année ; elle pourrait se prolonger par un travail de recherche, afin de répondre aux questions que posent de nouvel-les demandes d’architectes qui ne sont pas traitées par la norme. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Union des métalliers (FFB Métallerie), tél. : 01 40 55 13 00.

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29

ENVELOPPE

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR La FFB en ordre de marche

L e Grenelle de l’environ-nement l’a confirmé à

l’automne 2007 : le bâtiment est trop gourmand en énergie, tout particulièrement durant sa phase d’exploitation, et le mouvement amorcé par les réglementa-tions thermiques pour réduire les consommations va s’ampli-fier. Les objectifs visés – tous les bâtiments neufs devront être à basse consommation (BBC) d’ici à 2012 (50 kWh/m2.an) ; réduc-tion de 12 % de la consomma-tion moyenne des bâtiments existants d’ici à 2012 égale-ment – passent notamment par l’amélioration des performances de l’isolation des bâtiments. La rénovation énergétique de l’exis-

tant représente, notamment, un des chantiers les plus importants. Sans attendre la mise en place des nouvelles réglementations, la FFB, déjà mobilisée sur le champ de la construction durable et de l’énergie, a constitué un groupe de travail dédié à l’isolation ther-mique par l’extérieur (ITE(1)).

DES FASCICULES

DE MISE EN ŒUVRE

Cette technique apporte des élé-ments de réponse aux objectifs fixés par le Grenelle de l’Envi-ronnement et devrait connaître un nouvel essor dans les années à venir, qui contribuera à un réé-quilibrage vis-à-vis de l’isolation thermique par l’intérieur. La FFB

souhaite ainsi renforcer sa com-munication dans ce domaine en coordonnant au mieux l’ensem-ble de ses actions. Le 20 février dernier, la première réunion du groupe ITE a rassemblé l’ensem-ble des professionnels concer-nés – directement tels les faça-diers, les peintres, les maçons, les plaquistes, etc., et indirecte-ment, comme les menuisiers ou les storistes. À l’ordre du jour : échanges et partages d’expérien-ces, et surtout projet de réaliser des fascicules de mise en œuvre qui puissent tenir lieu, pour cha-cune des techniques, de docu-ments normatifs reconnus. Une autre des priorités visera à déve-lopper le champ de la forma-

tion initiale et continue de l’ITE. Pour partir sur de bonnes bases, le groupe souhaite ainsi réaliser, dans un premier temps, un état des lieux complet sur l’isolation thermique par l’extérieur. �

(1) En France, 400 entreprises possèdent la qualification Qualibat « Isolation thermique par l’extérieur » (rubrique 73). Les atouts de l’ITE ne manquent pas : suppression des ponts thermiques, accroissement de l’inertie thermique du bâtiment, mise en œuvre faci-litée sur les bâtiments existants, etc. Bâtimé-tiers y reviendra plus en détail dans ses pro-chains numéros.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB - Direction des Affaires Techniques, tél. : 01 40 69 52 08.

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31 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

SOLAIRE THERMIQUE Comment sélectionner des matériels de qualité

voir une démarche de qualité dans la mise en œuvre des installations

solaires thermiques – chauffe-eau solaires individuels (CESI) et sys-tèmes solaires combinés (SSC) – implique une parfaite connais-sance des produits proposés sur le marché. Mais il n’est pas tou-jours aisé de s’y retrouver et tous les matériels ne bénéficient pas d’un Avis technique, document pourtant souvent demandé par les assureurs pour la garantie décen-nale des systèmes installés.

CERTIFICATION

ET NORMALISATION

Il existe à ce jour deux types de certifications et deux référen-tiels européens de normalisation. Pour celle-ci, il s’agit de la norme européenne EN 12976 pour les chauffe-eau solaires individuels, qui concerne les matériels et leurs composants (capteur, ballon et régulateur), et de la norme euro-

péenne d’expérimentation ENV 12977 pour les systèmes solaires combinés (eau chaude sanitaire et chauffage). À noter : ces normes ne traitent pas de la performance des systèmes complets. La certi-fication repose, quant à elle, sur deux piliers : la certification euro-péenne Solarkeymark, qui porte sur le capteur et se base sur les normes produits européennes, et la certification française CSTBat, qui porte également sur le capteur, mais est associée à un Avis techni-que pour tout ce qui regarde l’ins-tallation. RÉFÉRENTIEL

Afin d’aider les profession-nels dans leur choix, l’associa-tion Enerplan a pris le relais de l’Ademe en 2006 pour créer un référentiel de sélection des sys-tèmes complets et les regrouper au sein d’une marque appelée Ô Solaire. L’objectif de ce référen-cement est double : sélectionner

solution, ces derniers restant maî-tres de leur choix et gardant bien sûr la main sur l’installation. �

(1) Enerplan : Association professionnelle de l’énergie solaire.

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Dans le domaine du solaire thermique, les professionnels sont confrontés à une offre pléthorique. Une solution pour s’y retrouver : sélectionner des matériels certifiés et répondant aux normes européennes. Le référentiel d’Enerplan(1) peut les y aider.

les matériels fiables, de manière à éviter les contre-références liées à des problèmes de dimensionne-ment et de rendement de l’instal-lation ; permettre aux acteurs de la filière d’identifier les équipements thermiques solaires vendus sous forme d’un ensemble (ballon + capteur + régulateur…). Tous les matériels référencés sont confor-mes aux exigences normatives et réglementaires. Les industriels concernés s’engagent à commer-cialiser des matériels de qualité. Ce qui implique des capteurs cer-tifiés, des ratios de dimensionne-ment respectés (surface des cap-teurs par rapport au volume de stockage), l’adhésion à une assu-rance, la fourniture de notices d’installation et d’utilisation pré-cises et complètes, et la fourniture de schémas d’installation fiables et pertinents. Pour autant, ce réfé-rentiel n’a pas pour objectif d’im-poser aux professionnels du Bâti-ment l’utilisation de telle ou telle

LE COMITÉ DE SÉLECTION Le comité de sélection de la

marque Ô Solaire, sous l’égide

d’un organisme tiers indépendant

(Certita), se compose d’experts

d’Enerplan, de l’Institut national

de l’énergie solaire (Ines), de

l’Union climatique de France

(UCF-FFB) et de l’Union nationale

des chambres syndicales de

couverture et de plomberie

(UNCP-FFB), de la Confédération

de l’artisanat et des petites

entreprises du Bâtiment (Capeb),

d’EDF, de Gaz de France et

d’experts issus de l’industrie

solaire.

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie), tél. : 01 40 69 53 07.

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32 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

PUITS CANADIEN APPLIQUER LES BONNES PRATIQUES

u’on l’appelle puits cana-dien ou puits provençal, ce système ancestral, que

l’on peut qualifier d’échangeur d’air géothermique, sort de l’om-bre depuis cinq ans. C’est l’un des procédés techniques qui va per-mettre de réaliser des économies d’énergie et de répondre aux exi-gences accrues de la réglementation thermique. Les avantages du puits canadien sont connus : la terre, entre 1,5 et 3 mètres de profon-deur, offre une température prati-quement constante tout au long de l’année. Le puits canadien exploite cette température régulière : l’air, au

lieu d’être amené directement de l’extérieur dans le bâtiment, circule dans un collecteur enterré pour échanger des calories avec le sol. L’objectif étant que l’air, à la sor-tie du collecteur, soit à la tempéra-ture du sol, donc un air plus chaud en hiver et plus frais en été que l’at-mosphère extérieure.

QUALITÉ DE L’AIR

Avec le développement de ces sys-tèmes apparaissent, dans le même temps, les problèmes techniques. Contrairement aux idées reçues, la mise en œuvre d’un puits canadien exige un bon niveau de technicité.

Économies d’énergie, lutte contre les gaz à effet de serre : le puits canadien, parce qu’il peut apporter une réponse à ces deux impératifs, a le vent en poupe. Un procédé technique qui ne souffre pas la médiocrité tant sur le plan de la conception que de la mise en œuvre.

QIl ne faut pas que les gains en éco-nomies d’énergie générés soient acquis au détriment de la qualité de l’air intérieur. Et c’est là l’une des plus grandes difficultés. Les risques sont, en effet, nombreux et ce système ne peut se concevoir que s’il est fondé dès le début sur un calcul thermique, mais aussi sur une étude de faisabilité par rapport au terrain et au matériel utilisé. Par exemple, tous les sols ne se valent pas : plus un sol sera dense et humide, plus l’échange sera important. Les dimensionne-ments du puits doivent donc tenir compte des conditions de ventila-

tion souhaitées dans le bâtiment, mais aussi des capacités thermi-ques du sol. Il est aussi néces-saire de calculer le diamètre des tuyaux en fonction du débit d’air souhaité. Un trop grand diamè-tre interdit un échange uniforme, et un diamètre trop petit générera des pertes de charge excessives. De même, pour un échange optimal, l’air ne doit pas dépasser la vitesse de 2m/s dans le puits. En effet, plus la vitesse est importante et moins l’air se réchauffe ou se refroidit. Pour obtenir un réchauffement correct, l’air doit passer plus de 20 secondes sous terre.

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33 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

conduit : le puits canadien doit pouvoir supporter la charge ver-ticale, qui est la somme du rem-plissage de la tranchée (terrain) et du poids des véhicules qui circule-ront au-dessus. Il est donc recom-mandé d’effectuer le calcul méca-nique qui permettra de connaître, à partir des conditions d’installa-tion, le comportement du tube et de définir ainsi très précisément sa classe de résistance. �(1) Ventilation mécanique contrôlée.

« IL EST INDISPENSABLE DE PARLER D’ENTRETIEN À SON CLIENT »

Jean-Paul Charpentier, Charpentier SAS

« Au terme de puits canadien, je préfère celui de puits provençal, plus approprié aux techniques que nous employons. Une étude approfondie est indispensable avant toute installation pour définir le système : préchauffage de l’air hygiénique ou chauffage par air. Il faut savoir que

ces procédés sont très sensibles au développement des bactéries dans les canalisations enterrées.C’est pourquoi je ne réalise pas d’installations avec des canalisations PVC de diamètre inférieur à 200 mm, mais des installations visitables et nettoyables d’au minimum 300 mm. Le meilleure solution consiste à réaliser en parpaings un vrai puits, à la manière d’un vide sanitaire ou d’un vide technique. Pour moi, ce type d’aménagement ne peut s’appliquer qu’à des bâtiments d’un certain volume. En habitat individuel, il existe, à mon sens, un vrai problème de retour sur investissement. C’est pourquoi j’effectue systématiquement un bilan de rentabilité dans le temps pour mon client car il est évident qu’une installation non amortissable en moins de 10 ans n’est pas un bon retour sur investissement. Une installation peut s’avérer très coûteuse si, par exemple, on est obligé de mettre en place un système de déshumidification.Outre les précautions à prendre lors de la conception et de la mise en œuvre (étude de terrain, terrassement, implantation du système, étanchéité, filtration…), il est indispensable de proposer à son client un contrat d’entretien pour le nettoyage et le remplacement régulier des filtres de la centrale d’air (tous les trois mois) et l’entretien général avec nettoyage de l’installation au moins une fois par an. »

INSTALLATION ÉTANCHE

Une mauvaise conception peut déboucher sur des risques sanitai-res importants ou devenir source d’inconfort – risque radon, bacté-riologique et pollution pour l’as-pect sanitaire ; mauvaises odeurs pour l’aspect confort. Dans les régions à risque de concentration de radon, une parfaite étanchéité est indispensable (celle des joints type IP68). Il en est de même en cas de présence de nappe phréati-que, pour éviter toute contamina-tion. Lutter contre le risque bacté-riologique implique aussi de lutter contre la condensation. Celle-ci

doit être collectée et récupérée (ou infiltrée) pour éviter l’eau sta-gnante dans le conduit. En ce qui concerne la pollution, il s’agit de placer la borne de prise d’air loin des pots d’échappement, des rejets de la maison (hotte de cuisine, air extrait par la VMC(1), par l’équi-pement de chauffage), des pous-sières et des pollens susceptibles de provoquer des allergies (pos-sibilité de filtre au niveau de l’en-trée d’air). Il est important enfin de prévoir des grilles de protec-tion à l’entrée d’air, à fin maillage, pour éviter l’intrusion de ron-geurs, oiseaux, insectes…

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.

TERRASSEMENT

ET VENTILATION

Autre difficulté, la réalisation d’un puits fait intervenir des corps d’état différents : le terrassement et la ventilation. D’où une coordi-nation essentielle tout au long du chantier, conception et travaux. Cela implique des concertations quant au choix des matériaux. Ainsi, selon le procédé choisi, il sera nécessaire de blinder la fouille ou de travailler sur un talutage de 30 %, ce qui augmente considé-rablement la quantité de déblais pour le terrassier. Concerta-tion également dans le choix du

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34 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

F I C H E A C C E S S I B I L I T É

Les cuisines La nouvelle réglementation accessibilité exige l’adaptation des cuisines des logements collectifs et individuels neufs(1) destinés à la vente ou à la location. Ainsi, pour la réalisation d’un immeuble collectif dont le permis a été déposé après le 1er janvier 2007, le maître d’ouvrage doit à la fois l’accessibilité à l’immeuble et aux parties communes. L’intérieur des logements doit être quant à lui préadapté, selon les exigences réglementaires en vigueur. La conformité sera vérifiée à l’achèvement des travaux (voir illustration). Le constructeur pourra aussi proposer, en sus des obligations réglementaires et de façon contractuelle, de compléter ou de modifier les équipements de la cuisine pour répondre aux besoins spécifiques d’une personne selon son handicap (exemple d’une offre globale qui pourra concerner la cuisine mais aussi la salle d’eau, etc.).

Favoriser la circulation et adapter les équipementsLa cuisine, ou la partie du studio aménagée en cuisine, doit offrir un passage d’une largeur minimale de 1,50 m en prenant en compte le volume des équipements installés ou prévisibles, et ce hors du débattement de la porte.Les équipements concernés sont : l’évier (veiller à l’accessibilité du plan de travail situé à côté), le plan de cuisson, le four, le réfrigérateur et, lorsque l’alimentation et l’évacuation sont prévues et en attente, le lave-vaisselle et/ou le lave-linge (sauf si ce dernier doit être installé dans la salle d’eau).La largeur de passage de 1,50 m peut éventuellement être obtenue moyennant l’ouverture d’un élément de cloison coulissante entre la cuisine et le séjour.À éviter (non conforme) : l’évier ou le lave-vaisselle/lave-linge sous la fenêtre.

Les dispositifs de commande- Pour la partie électrique, sont concernés les dispositifs de commande fonctionnelle, tels que les interrupteurs d’éclairage, de volets roulants, les thermostats d’ambiance, etc. Dans le cas de thermostats intégrés à un appareil de chauffage, situé en partie basse (en allège de fenêtre, par exemple), il peut être admis une hauteur inférieure à 0,90 m.- Les dispositifs d’arrêts d’urgence (alimentations en eau, en gaz, en électricité) doivent être situés entre 0,90 et 1,30 m : pour la partie électrique, le dispositif d’arrêt d’urgence assure la fonction de coupure d’urgence telle que définie dans l’article 771.463 de la norme NF C 15-100. Il doit être placé à l’intérieur du logement et à son niveau d’accès. - Il est admis de placer les organes de manœuvre des dispositifs de protection contenus dans le tableau de répartition (disjoncteurs, coupe-circuits à fusibles, interrupteurs et disjoncteurs différentiels) à une hauteur comprise entre 0,75 m et 1,30 m (les prises placées dans le tableau de communication seront situées à une hauteur ≤ 1,30 m).- Il est recommandé que le système de distribution d’eau, celui d’évacuation des fluides et la position des gaines et structures permettent la répartition aisée des équipements.

(1) Pour les bâtiments existants, des règles particulières s’appliquent dès lors que des travaux sont engagés.

1,50 m

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TROIS CONFIGURATIONS OPTIMALES POUR L'AMENAGEMENT D'UNE CUISINE

1,50 m

TEXTE DE RÉFÉRENCE

Arrêté du 1er août 2006 bâtiments d’habitation collectifs et maisons indivi-duelles lors de leur construction (J.O. du 18 mai 2006) modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire d’application 2007-053 (B.O.).

1,50 m

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Entre 0,90et 1,30 m

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1 Passage d’une largeur 1,50 m2 Prises (électriques, d’antenne et de

téléphone) et branchements divers imposés situés à une hauteur 1,30 m du sol.

3 Prise de courant en entrée de pièce (intérieur ou extérieur selon règle de sécurité liée aux volumes) à proximité immédiate de l’interrupteur. Cette prise de courant – qui s’ajoute aux prises rendues obligatoires dans chacune des pièces de l’unité de vie par la norme NF C 15-100 (771.314.2.1), sauf cuisine et séjour - est utile pour les personnes en fauteuil roulant, pour les personnes éprouvant des difficultés pour se baisser, ainsi que pour les personnes sourdes qui souhaitent équiper leur logement de dispositifs d’alarme ou de communication visuelle. Attention : une telle prise n’est pas adaptée à tous les usages, et notamment au branchement d’une prise multiple.

4 Porte : largeur 0,80 m (passage de 0,77 m ouvrant à 90°). Attention à l’accès depuis le couloir. Seuil 2 cm chanfreiné ou arrondi.

5 Dispositifs de commande entre 0,90 m et 1,30 m manœuvrables debout comme assis (y compris pour les volets roulants).

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35 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

CAPTAGES ET POMPES À CHALEUR Repères pour une installation réussie

P remière notion à avoir à l’es-prit lorsqu’on installe une

pompe à chaleur (PAC) avec cap-tage enterré : chaque cas est par-ticulier. Il est donc indispensable de procéder à une étude complète de faisabilité. Il s’agit d’établir un plan de site de façon à s’assurer que les capteurs, horizontaux ou verticaux, seront mis en place sans difficulté en fonction de la confi-guration du terrain. Il convient également de procéder à une étude du sol approfondie pour en connaître la nature. Et ce, pour une raison simple : le coefficient d’échange avec le sol varie beau-coup et les caractéristiques ther-miques (conductivité, capacité massique ou volumique), d’un sol à l’autre, peuvent être très dif-férentes. Par exemple, les échan-ges sont moins importants dans

un sol contenant des remblais rocheux comparé à un sol de ter-res végétales humides. De même qu’une orientation au sud, sur un terrain ensoleillé, améliore le captage de chaleur et assure une recharge thermique plus rapide au printemps. Le sol doit pouvoir se régénérer. Il est ainsi déconseillé d’assurer le chauffage d’une pis-cine avec les mêmes capteurs que ceux utilisés pour le logement. Dans tous les cas, si l’étude du site et du terrain révèle l’impossibi-lité d’installer les capteurs, il faut savoir dire non à son client.

CAPTEURS HORIZONTAUX

ET VERTICAUX

Pour les capteurs horizontaux, conception et dimensionnement sont fondamentaux. Les grands principes à prendre en compte

sont les suivants : centrage du capteur horizontal sur une ligne perpendiculaire au local tech-nique pour obtenir un circuit aller-retour de longueur identi-que ; prévision de sous-circuits de longueur et de capacité iden-tiques de façon à obtenir des per-tes de charge constantes ; installa-tion de purgeurs automatiques au niveau des collecteurs. Quant à la nature du terrain, il est préférable que la zone de captage soit enso-leillée et perméable aux eaux de pluie. Le décapage est aussi une phase essentielle qui a ses propres règles : attention aux régions froi-des et au respect des profondeurs. Pour les capteurs à détente directe, avec circulation d’un fluide frigo-rigène, le constructeur doit indi-quer la longueur de liaison maxi-male et son diamètre ainsi que le dénivelé admissible. Dans tous les cas, le maître d’ouvrage sera informé qu’aucun arbre ne devra être planté et qu’aucun recouvre-ment de type béton ou bitume ne

devra être effectué sur cette zone. En ce qui concerne les capteurs verticaux, quatre règles sont impé-rativement à retenir : centrage de l’ensemble sur une ligne perpen-diculaire au local technique ; dis-position des capteurs d’un même rang sur le même collecteur ; réa-lisation des sous-circuits de même longueur et de même capacité, de façon à avoir des pertes de charge constantes ; vérification de la pres-sion statique en bout de capteur vertical afin qu’elle se situe dans les limites d’utilisation du tube. Le dimensionnement des capteurs verticaux, lui, s’effectue en mode chaud sur la base d’une puissance maximale de 50 W/m ; le foreur peut faire varier cette donnée en fonction du sol.

COORDINATION

Autre élément essentiel à la réus-site d’un tel projet : la coordi-nation entre les différents corps d’état – le géologue, l’entreprise de terrassement ou le foreur, le paysagiste et l’installateur –, le tra-vail de l’un ne devant pas mettre en péril l’intervention de l’autre. Ainsi, la présence de l’installateur est notamment recommandée lors de la phase de remblaiement afin qu’il vérifie que les tubes ne sont pas écrasés par la terre de remblai ou par les engins utili-sés. De la même manière, le rem-blaiement ne peut se faire que si les tests de pression ont été réa-lisés. Toutes ces pratiques seront prochainement formalisées par un DTU. Un guide sur les PAC géothermales, réalisé par le Cos-tic et l’UCF-FFB avec le soutien du Programme recherche déve-loppement métiers (PRDM) de la FFB, est aussi en cours de pré-paration. �

Mettre en œuvre une pompe à chaleur avec un captage enterré exige le respect de certaines règles, gage de la qualité et de l’assurabilité de l’installation.

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.http://www.ucf.fr.

Une orientation sud du terrain améliore le captage de chaleur et assure une recharge thermique plus rapide.

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37 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

SYSTÈMES SOLAIRES THERMIQUES ET PHOTOVOLTAÏQUES Le CQP d’installateur mainteneur

R econnu au sein de la Convention collective natio-

nale des ouvriers du Bâtiment au niveau IV Position 1, « l’instal-lateur mainteneur en systèmes

Pour la reconnaissance des compétences des personnels en installation et maintenance des systèmes solaires, une seule solution : le certificat de qualification professionnelle (CQP). Rappel des modalités d’obtention et des compétences requises.

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.http://www.ucf.fr

RÉFÉRENTIEL DE COMPÉTENCES ET MODALITÉS D’ÉVALUATION

Compétences demandées

Identifier, comprendre le fonctionnement des équipements constituant les installations de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.

Connaître les points de vue technique et technologique, dimensionner les applications systèmes solaires dans les bâtiments.

Diagnostiquer les installations dans les bâti-ments existants ou neufs en vue de proposer des énergies renouvelables (EnR).

Définir et organiser les chantiers du bâtiment

Intégrer les équipements utilisant les EnR. dans le bâtiment et son environnement.

Savoir assurer la mise au point. Contrôler l’opération effectuée et la livrer.

Savoir assurer la maintenance des équipe-ments utilisant les EnR.

Modalités d’évaluation

- Examen écrit sous forme de QCM.- Entretien avec le jury.

- Examen écrit sous forme de QCM.- Entretien avec le jury.

- Évaluation écrite sur chantier reconstitué.- Exécution des opérations de diagnostic avec le jury.

- Examen écrit sous forme de QCM.- Entretien avec le jury.

- Évaluation sur chantier reconstitué.- Présentation de la préparation d’un chantier avec le jury.

- Examen écrit sous forme de QCM.- Entretien sur les différents cas avec le jury.

- Examen écrit sous forme de QCM.- Évaluation sur chantier reconstitué.- Exécution complète des tâches/analyse avec le jury.

solaires thermiques et photovol-taïques » réalise, sous la respon-sabilité du chef d’entreprise, tou-tes les opérations liées à la mise en œuvre des systèmes solaires,

des études préalables au chantier jusqu’à l’entretien des installa-tions. Il maîtrise non seulement les domaines propres aux systè-mes solaires, mais aussi l’environ-

nement technique dans lequel ils s’insèrent, tant sur le plan des énergies complémentaires (gaz, fioul, bois, électricité) que des combinaisons techniques (ECS, chauffage). Il dispose ainsi d’une expertise globale lui permettant d’intervenir sur l’ensemble des points d’une installation thermi-que de chauffage et de produc-tion d’eau chaude sanitaire ou de production décentralisée d’élec-tricité. Les chefs d’entreprise ont donc tout intérêt à faire passer ce CQP à leurs compagnons. Pour se présenter au CQP, le candidat doit fournir un dossier qu’il fait parvenir directement à un cen-tre de formation conventionné auprès de l’Union climatique de France (UCF-FFB). Après exa-men de son dossier, il peut se voir admis aux épreuves de vali-dation, qui associent une vérifi-cation écrite sous forme de ques-tions à choix multiples (QCM) et un entretien avec un jury, qui s’assurera de la maîtrise de l’en-semble des compétences requises (voir tableau). �

Le maintien à domicile par la domotique

O n estime à 12,5 millions les personnes âgées de plus de

60 ans et à 5 millions les personnes en situation de handicap ou d’in-capacité. Or, souvent, elles ont un logement inadapté, tant à leur âge qu’à leur handicap. Ces personnes sont désireuses d’accéder à la pro-priété et, dans leur grande majo-rité, souhaitent vivre le plus long-temps possible à leur domicile.

Elles représentent une importante population à qui il faut pouvoir apporter des solutions simples, dites de confort global. La domo-tique est l’une d’entre elles. C’est, en effet, par ce biais que beaucoup arrivent à se maintenir à domi-cile, y compris celles souffrant de la maladie d’Alzheimer. Le sys-tème mis en place doit être bana-lisé afin de pouvoir traiter tous

les domaines : alarme électrique, téléassistance, commande des éclairages, des automatismes et autres… Tous ces équipe-ments peuvent être posés au fur et à mesure de l’apparition des besoins, puisque la domotique réalise des installations évoluti-ves selon le degré de dépendance. Principal avantage : les systèmes offrent la possibilité de sécuriser,

mais aussi de soulager l’entourage souvent épuisé physiquement, et ce pour un coût bien inférieur à celui que nécessite habituelle-ment le maintien d’une personne à domicile. �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des installateurs électriciens), tél. : 01 44 05 84 00.

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

BONNES PRATIQUES Dialogue au sein de la filière céramiqueMieux travailler ensemble. C’est l’objectif que se sont fixé les entrepreneurs de carrelage en initiant le débat avec industriels et négociants.

ue l’ensemble des acteurs d’une filière du Bâtiment – entrepreneurs, industriels,

négociants – sachent travailler en bonne concertation est un enjeu essentiel, quel que soit le métier. C’est particulièrement vrai au sujet du carrelage, pour lequel cette concertation devient une nécessité. Depuis plusieurs années, en effet, les entrepreneurs sont confrontés à un épineux problème : la mise sur le marché de carreaux dont la fabri-cation n’a pas pris en compte (ou pas suffisamment) les contrain-tes de pose. Parmi les problèmes rencontrés : les formats inadap-tés. De plus en plus de fabricants produisent, par exemple, des car-

UN DIALOGUE INITIÉ

RÉCEMMENT

Si les difficultés évoquées ci-des-sus proviennent d’un manque considérable de concertation au sein de la filière, heureusement, des réponses existent. Un dia-logue a été initié par l’UNECB-FFB (1) qui a rassemblé, en juillet 2007 à Marseille, les représentants de l’ensemble de la filière cérami-que. Une réunion en partenariat, précisément, avec Saint-Gobain, acteur important dans ce domaine et dont les préoccupations rejoi-gnent celles des carreleurs. Outre la réduction du poids des paquets, plusieurs pistes ont été évoquées pour favoriser le travail de ces der-niers. Parmi elles : la rédaction de documents technico-commer-ciaux plus rigoureux, qui évite-raient que le carreleur soit mis en porte-à-faux entre les souhaits du client final (qui se base sur les bro-chures du fabricant) et les textes en vigueur, qu’il a obligation de res-pecter (joints de fractionnement, largeur des joints, etc.). L’inser-tion dans les paquets de carreaux d’un guide de mise en œuvre est également un point crucial de la relation fabricants/entreprises de carrelage. « Ce guide aborderait les prescriptions non seulement sur le produit, mais aussi sur son environnement, et notamment les supports », imagine Jacques Vinet, président de l’UNECB-FFB. Des initiatives qui ne pourront aboutir qu’à moyen/long terme et seront à nouveau abordées au congrès de l’UNECB-FFB, le 24 octobre pro-chain à Dijon, précédé la veille du congrès européen des carreleurs. Car les mêmes interrogations se posent à l’échelle européenne. �

(1) Union nationale des entrepreneurs céra-mistes du Bâtiment.

reaux de grande taille (120 x 80), ou avec des élancements impor-tants. Des offres en contradiction avec les textes normatifs qui régis-sent la mise en œuvre. En clair, les carreaux supérieurs à 60 x 60 sont hors normes. Les industriels conçoivent égale-ment des carreaux structurés en surface sans se soucier de la façon dont les joints pourront être réa-lisés, puis entretenus par la suite. Résultat, c’est vers le carreleur que remontent les critiques des clients. Signalons enfin deux autres pro-blèmes récurrents. D’une part, alors que les textes obligent les entrepreneurs à réaliser un joint de 2 mm minimum, les salles d’ex-

position des distributeurs propo-sent aux clients des présentations à joint nul, donnant de fait une idée fausse au client. D’autre part, le poids des paquets de carreaux. Alors que celui des sacs de ciment est passé de 50 kg à 35 kg voire 25 kg en quelques années, celui des paquets de carreaux atteint sou-vent 35 kg, d’où un surcroît de pénibilité. L’ensemble de la filière s’accorde aujourd’hui sur l’idée que l’une des premières actions à entrepren-dre porte sur la réduction de ce poids. Sur ce thème, Saint-Gobain a obtenu de ses partenaires que le paquet de carreaux ne dépasse jamais 25 kg.

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POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB, tél. : 01 40 69 58 20.

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PEINTURES SILOXANES DE VRAIS ATOUTSParfaitement adaptées au revêtement de façade, les peintures siloxanes ont de multiples propriétés : perméabilité à la vapeur d’eau, faible taux d’encrassement, grande couvrance… Focus sur un système moderne qui séduit de plus en plus d’entrepreneurs.

es peintures à base de rési-nes siloxanes, et dont la proportion est supérieure

à 40 % par rapport à la quan-tité totale du liant sec (lire enca-dré), comptent parmi les systè-mes de revêtement de façade les plus modernes, offrant d’énormes avantages tant pour le premier revêtement qu’en cas de rénova-tion ou d’assainissement.

DES VERTUS PROUVÉES

Grâce à leur haute perméabilité à la vapeur d’eau et à leur faible absorption d’eau, les peintures siloxanes permettent aux façades de rester plus sèches, empêchant la pénétration d’humidité dans le mur tout en garantissant une « res-pirabilité » suffisante au support. « La caractéristique hydrofuge de ces peintures est très importante si on la compare à d’autres comme les peintures à base de résine plio-lites », souligne Luc Faty, direc-teur de la société SLPIB, entre-

EFFET PERLANT

Leur effet perlant permet aux gouttes de pluie d’entraîner les particules de poussière avec elles. Par ailleurs, les liants n’ont pas d’effet d’adhérence : les salissu-res ne pénètrent pas dans le revê-tement et s’essuient aisément. Résultat : la façade reste propre pendant longtemps. Un atout propreté qui séduit les deux entre-preneurs : « Le faible taux d’en-crassement représente le prin-cipal attrait de ces peintures qui sont, de ce fait, particulièrement adaptées aux chantiers de rénova-tion en milieu urbain », souligne Luc Faty dont l’entreprise réalise aujourd’hui près de 60 % de ses travaux avec des siloxanes. « L’ef-fet de microstructure des siloxa-nes permet de réduire l’adhérence des poussières sur le revêtement. Conséquence : à chaque pluie, la façade est lavée ! », insiste Frédé-ric Poggia. Autre point important : la résis-tance à l’abrasion humide qui permet au revêtement de conser-ver sa couleur. Les pigments ne se décolorent pas, ne sont pas lessi-vés par la pluie et ne jaunissent pas. « Comparées aux acryliques ou aux pliolites, les siloxanes ont une meilleure tenue dans le temps, surtout en termes de cou-leurs », relève encore Luc Faty. Grâce à l’excellent pouvoir de liaison des pigments et au très haut degré de pigmentation, ces

Lprise lyonnaise spécialisée dans le revêtement de façades. Pour Fré-déric Poggia, directeur de l’entre-prise Poggia, spécialisée dans les travaux de ravalement de façade, d’étanchéité et d’isolation ther-mique à Grenoble, cette propriété est la caractéristique essentielle des siloxanes : « La perméabilité à la vapeur d’eau est leur qualité pre-mière. Elle répond à la probléma-tique des bâtis anciens en laissant respirer le support », précise l’en-trepreneur grenoblois. Proches des revêtements miné-raux, les peintures siloxanes conju-guent leurs excellentes propriétés à celles des peintures organiques offrant, entre autres, une protec-tion efficace et durable. Résistan-tes aux alcalis et aux acides dilués (pluies acides) ainsi qu’aux ultra-violets et aux infrarouges de la lumière solaire, elles présentent une excellente résistance aux intempéries, aux effluents gazeux et aux micro-organismes.

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COMPOSITION DES PEINTURES SILOXANESPour être qualifiée de siloxane, une peinture doit posséder au minimum 40 % de résines de ce type sur le liant sec total (norme NF T36-005). Du point de vue chimique, ces substances se placent entre les substances minérales et les substances organiques, et sont utilisées comme liant dans les peintures dont elles constituent la base. Plus précisément, les peintures siloxanes sont constituées de molécules composées de carbone et de silice qui apportent à la fois, leur adhérence sur le support et leur effet hydrofuge (famille I classe 10c ).

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

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peintures présentent en outre l’avantage d’être très couvrantes tout en préservant la texture du support. Enfin, elles ne sont pas polluan-tes car elles ne contiennent ni substances aromatiques ni sol-vant. Un détail d’importance qui ne manque pas de séduire Fré-déric Poggia : « La composition de ces peintures, et particuliè-rement l’absence de solvant, va dans le sens de la nouvelle direc-tive européenne qui vise à réduire l’émission de COV(1) et explique qu’aujourd’hui, je réalise tout ou partie de mes chantiers en pein-ture siloxane, soit près d’une cin-quantaine par an. »

UNE MISE EN ŒUVRE AISÉE

Les peintures siloxanes sont les seuls produits silicones recou-vrables. « Le séchage en quel-ques heures permet de recouvrir

IDENTIFICATION DES PEINTURES AUX SILOXANESDans le cadre du PRDM(1) de la FFB et à la demande de l’UPPF-FFB(2), une étude a été confiée au CEBTP-Solen pour analyser la teneur en liant à base de résines siloxanes de peintures en suivant une méthode d’identification développée par la société Wacker Silicones, qui utilise la spectrométrie infrarouge. Le but : déterminer quels sont les produits contenant une quantité significative de liant siloxane (supérieure à 40 %) par rapport à ceux qui ne comportent qu’une addition d’huile silicone comme complément d’hydrofugation. Pour les besoins du test, 11 peintures siloxanes du marché ont été passées au crible. Résultat : seules cinq d’entres elles montrent une présence significative de liant siloxane (correspondant à la famille I, classe 10c ), et quatre une présence prépondérante d’huile silicone (correspondant à la famille I, classe 7b2/10c ). Ces éléments étant particulièrement importants dans le rendu des produits, les professionnels doivent être vigilants auprès de leurs fournisseurs pour exiger des produits de famille I, classe 10c (et non 7b2/10c ). Les résultats des deux peintures restantes ne sont pas clairement interprétés. L’explication tient aux limites de la méthode qui ne peut pas toujours séparer distinctement les deux types de composés silicones, siloxanes d’une part, et huiles silicones hydrofuges d’autre part.

(1) Programme recherche développement métier.(2) Union professionnelle peinture finitions.

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73.

la façade en moins de 24 heu-res », précise Frédéric Poggia. Elles s’appliquent aisément sur pratiquement tous les supports, qu’ils soient chauffés, humides ou secs, à l’aide de l’outillage habituel, sans risque de taches ni reprises. Enfin, la gamme de couleurs très large permet de satisfaire toutes les exigences des clients. �

(1) Composé organique volatil.

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UN DTU RÉVISÉ Chapes et dalles à base de liant hydrauliqueParu au 1er trimestre 2008, le DTU sur les chapes et dalles à base de liant hydraulique est une refonte de l’ancien texte de 1982.

L a publication du NF DTU 26.2 a été en partie motivée

par la parution de la norme euro-péenne NF EN 13813 « Matériaux pour chape et chapes ». Le champ d’application de ce nouveau DTU porte donc sur les chapes et dalles non structurelles à base de liants hydrauliques. Les chapes fluides, qu’elles soient à base de sulfate de calcium ou de ciment, ne sont pas visées par le NF DTU 26.2. Petit rappel : les chapes sont consti-tuées de mortier ; les dalles(1), de béton. Ces chapes et dalles sont fonction du local destiné à les recevoir. Dans les locaux à faible sollicitation P2 ou P3, elles peu-vent être de plusieurs types : adhé-rentes, désolidarisées (par un film, un feutre, du sable…) ou flottan-tes (sur sous-couche isolante). Dans ceux à sollicitations modé-rées (P4) et les cuisines collectives classées P4S, elles sont adhérentes ou désolidarisées (en excluant les chapes flottantes).

QUEL ÉTAT DE SURFACE ?

Le DTU précise que l’état de sur-face des chapes ou des dalles doit

se mesurer par la différence entre la position de la surface finie et le niveau prévu, lequel est maté-rialisé par un trait ou des points de référence. Considérant « d » comme la distance en mètres au point de référence le plus proche, la formule suivante permet de calculer la tolérance admissible, en mètres : +/- (0,005 + 0,001 x d). Lorsqu’elles sont nécessaires à l’écoulement des eaux, les pen-tes doivent être de 1 cm/m mini-mum. Afin de créer des formes de pente, les épaisseurs doivent varier d’un point à l’autre, tout en garantissant un nivellement plan de la surface. De fait, les pentes doivent être généralisées sur la totalité de la surface concernée, et il est exclu de réaliser des décais-sés au niveau du siphon. Nouveauté importante de ce NF DTU 26.2, l’introduction des formes de pente en cuisine collec-tive. La constitution de ces formes dépend du support : chape pour carrelage scellé, chape ou dalle pour carrelage collé, dalle pour résine. Dans ces deux derniers cas, une préparation spécifique du sup-

être fin et régulier. Il sera obtenu après dressage à la règle, talo-chage (manuel ou mécanique) et lissage. Il faut savoir que les tolé-rances maximales admissibles de l’ouvrage fini sont de 5 mm sous

la règle des 2 mètres ou de 2 mm sous le réglet de 20 cm. De son côté, la planimétrie générale doit

port est requise afin d’améliorer l’adhérence entre support et revê-tement.

JOINTS ET CORNIÈRES

La norme NF DTU 26.2 précise que les joints de dilatation du gros œuvre doivent être respectés dans toute l’épaisseur du ravoi-rage éventuel, de la chape ou de la dalle. Leur largeur doit se rappro-cher de celle du support. Dans les locaux à sollicitations modérées et dans les cuisines collectives, il convient de fixer mécaniquement des cornières métalliques sur les supports, ce qui rend indispensa-ble la réalisation d’un décaissé.

DOSAGE ET COHÉSION

DES MORTIERS ET BÉTONS

Les dosages et la cohésion des mortiers de chape et des bétons de dalle sont décrits dans les Critères généraux de choix des matériaux (CGM) du DTU. Point nouveau dans ce DTU : il introduit les mor-tiers et bétons prêts à l’emploi par référence à leur classe de perfor-mances telles que définies dans les normes NF EN 13813 et NF EN 206-1. Pour les mortiers et bétons réalisés sur chantier, d’une part, les dosages en ciment sont ramenés de 350 kg par m3 à 300 ± 50 kg/m3 pour les locaux à faible sollicitation P2, P3. D’autre part, le DTU fixe des valeurs minimales de cohésion en fonction du type de local : • pour les mortiers de chape : 0,5 MPa pour les locaux P2, P3 et 0,8 MPa pour les locaux P4 et cui-sines collectives ; • pour les bétons de dalle : 0,8 MPa pour les locaux P2, P3 et 1 MPa pour les locaux P4 et les cuisines collectives (P4S).

(1) Attention également à ne pas confondre les dalles avec les dallages (dont la mise en œuvre est définie par le NF DTU 13.3).

Marchés faisant référence à la norme NF P 03-001(1)

Marchés ne faisant pas référence à la norme NF P 03-001 (1)

Marchés fixant le mois d’établissement des prix

Marchés ne fixant pas le mois d’établissement des prix

1er juillet 2008 pour toute consultation lancée à compter de cette date

12 avril 2008 pour tous travaux débutant à compter de cette date

1er mai 2008 pour les marchés dont le mois d’établissement des prix est mai 2008

1er juin 2008 pour tout acte d’engage-ment signé à compter de cette date

DATES D’APPLICATION DU NF DTU 26.2 SELON LE TYPE DE MARCHÉ

Marchés privés

Marchés publics

(1) Norme NF P 03-001 « marchés privés – cahiers types – Cahier des clauses administratives générales applicables aux travaux de bâtiment faisant l’objet de marchés privés ».

La norme NF DTU 26.2 précise que les joints de dilatation du gros œuvre doivent être respectés dans toute l’épaisseur du ravoirage éventuel, de la chape ou de la dalle.

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20.

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FINITIONS/AMÉNAGEMENT

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L’OFFRE GLOBALE Une opportunité pour les plâtriers

L e métier de plâtrier pré-sente de nombreux atouts.

Entre autres, celui d’être situé au centre d’un faisceau de compé-tences « métier » sur un chan-tier. « De par la nature de notre intervention, nous disposons d’un regard panoramique sur les pro-jets, témoigne Patrice Mainvielle (Entreprise Mainvielle, Lot-et-Garonne). Pour le maître d’œu-vre, c’est souvent précieux. » Plus largement, le plâtrier joue aussi un rôle primordial dans le dévelop-pement du confort des bâtiments. Confort thermique et acousti-que bien sûr, à travers l’isolation. Mais aussi performance éner-gétique, santé et sécurité. Et son savoir-faire lui permet d’appor-ter du conseil à la clientèle sur les nouvelles réglementations à met-tre en œuvre. En clair, le plâtrier est en mesure de devenir l’interlo-cuteur privilégié du client et de lui proposer des solutions adaptées à

Que ce soit en groupement, en sous-traitance ou avec ses compétences internes, le plâtrier possède les atouts pour proposer aux maîtres d’ouvrage la réalisation de l’ensemble des lots aménagements/finitions. L’exemple de Patrice Mainvielle, à Puch-d’Agenais, qui a déjà franchi le pas de l’offre globale.

son habitat. À lui de savoir capter ses attentes et de lui présenter une offre globale.

DES CARRELEURS

DANS L’ÉQUIPE

Certains entrepreneurs plâtriers ont déjà franchi ce pas. Patrice Main-vielle est de ceux-là. « Au sein de mon entreprise, nous sommes 44 permanents, mais nous rassem-blons régulièrement jusqu’à 90 personnes en comptant les inté-rimaires et les partenaires, détaille Patrice Mainvielle. Bien sûr, la plâ-trerie représente mon activité prin-cipale. Mais d’autres métiers sont venus se greffer dessus, comme le faux-plafond et le carrelage. Dans la vallée de la Garonne, les lots “carre-lage” sont très souvent liés aux lots “plâtrerie”, c’est un peu une spéci-ficité régionale. » De fait, Mainvielle compte parmi ses effectifs cinq car-releurs et deux compagnons spécia-lisés dans la mise en œuvre de faux-

plafonds, en plus de conducteurs de travaux capables de piloter dif-férents lots. L’entreprise Mainvielle est présente sur les deux types de marché, public (tertiaire surtout) et privé (promotion immobilière et marché des particuliers, dans un rayon de 20 km environ).

SE REGROUPER POUR MIEUX

SATI SFAIRE LE CLIENT

Pour Patrice Mainvielle, se posi-tionner sur l’offre globale, c’est avant tout saisir des opportuni-tés. « Nous cherchons toujours à analyser la façon dont se pré-sentent les projets pour voir quels sont les lots que l’on peut propo-ser, explique-t-il. Mais je dirai sur-tout que l’offre globale permet de répondre de façon satisfaisante au client. Le maître d’ouvrage ne souhaite plus une organisation en corps d’état séparés. Il a trop sou-vent subi les contraintes liées à ce fractionnement : dépôts de bilan

en cours de chantier, documents non fournis, etc. Nous travaillons beaucoup en relation avec les architectes et les maîtres d’œuvre, qui nous connaissent et nous font confiance. Il nous est arrivé de prendre en route un chantier mal engagé car le maître d’ouvrage nous a demandé d’intervenir pour jouer le rôle de moteur auprès des corps d’état finitions, réunir une équipe de partenaires et prendre la tête du groupement. »

COLLÈGE DE SALLES :

LE PLÂTRIER MANDATAIRE

DU LOT FINITIONS

C’est ainsi, par exemple, que l’en-treprise Mainvielle a été manda-taire du lot aménagements/fini-tions pour la construction neuve du collège de Salles, en Gironde, en 2006-2007. Le conseil géné-ral avait en effet décidé de rebâtir entièrement ce collège qui datait des années 1970, notamment pour en augmenter la capacité portée aujourd’hui à 700 places. Rassem-blant les plâtres, les faux-plafonds, la menuiserie intérieure et extérieure, la serrurerie et les sols souples, le lot pris en charge par Mainvielle a représenté un montant de 1,4 M€. « Dans ce type de groupement, le choix de partenaires est bien sûr crucial, reprend Patrice Mainvielle. Il faut des entreprises qui tiennent la route et une confiance mutuelle, sans oublier la technicité adaptée et l’exigence de qualité. » C’est à ces conditions que l’évolu-tion du métier de plâtrier se trou-vera véritablement en phase avec les nouvelles attentes des clients et de leur demande accrue en matière de confort. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation),tél. : 01 40 69 52 14.Un kit « offre globale » a été dé-veloppé par le GrAF (Groupement Aménagement Finition de la FFB), tél. : 01 40 69 53 71

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44 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

SOLS RÉSINE Conditions de mise en œuvre clarifiées

A ucun DTU n’existait sur les revêtements semi-épais,

précise Jean-François Pradal, pré-sident de l’Association française des formulateurs et des applica-teurs de résines (Affar). Si l’on excepte les fascicules de recom-mandations de l’Affar, nous étions face à une absence de règles dans ce domaine. Vis-à-vis des maîtres d’œuvre et des maîtres d’ouvrage, les entrepreneurs ne disposaient pas de documents techniques sur lesquels s’appuyer. » Lacune com-blée avec le NF DTU 54.1, dont le domaine d’application porte uni-quement sur les sols piétonniers (classification Upec).

DOMAINE D’APPLICATION

ET SUPPORTS

Ce DTU concerne les systèmes de revêtements appliqués sur chapes, dalles, dallages armés et planchers intermédiaires, dont les char-ges d’exploitation respectent les

mettent de prévenir un sinistre provoqué par la condensation. Différentes valeurs d’humidité résiduelle des supports sont spé-cifiées selon le type de locaux (P2, P3, P4, P4S) et de la méthode d’in-vestigation (bombe au carbure ou sonde hygrométrique). Dans le cas d’un taux résiduel supérieur aux valeurs admises (§ 5.2.1), il est obligatoire de poser un système « barrière » contre les remontées d’humidité, béné-ficiant d’un Avis technique favo-rable pour le domaine d’emploi. « Il faut rappeler que la recon-naissance des supports est un point essentiel, en particulier en raison des problèmes d’humi-dité, reprend Jean-François Pra-dal. Désormais, pour réception-ner les supports, l’entrepreneur dispose d’un document officiel en annexe de la norme : le rap-port contradictoire de la recon-naissance des supports. »

Janvier 2008 a vu la publication du nouveau NF DTU 54.1 portant sur les revêtements de sols coulés à base de résine de synthèse. Date à marquer d’une pierre blanche pour les entrepreneurs spécialisés dans leur application.

normes NF EN 1991-1-1 ou NF P 06-001. Il porte en particulier sur les revêtements de sols supé-rieurs à 1 mm d’épaisseur. Les systèmes de revêtements devant assurer une étanchéité ou devant être appliqués dans les cuisines collectives, par exemple, ne relè-vent pas de son domaine d’ap-plication, pas plus que les revê-tements de sols acoustiques ou sportifs. Il s’applique en revanche aux sup-ports béton : béton armé ou sup-ports à chape désolidarisée ou adhérente, classés dans un tableau en fonction de leur sollicitation et de leurs caractéristiques méca-niques. Le NF DTU 54.1 précise qu’il est nécessaire de contrôler le séchage des supports en vue de reconnaître leur aptitude à être revêtus. De même, le contrôle de l’hygrométrie de l’air ainsi que des températures du sol et ambiante avant exécution des travaux per-

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POUR EN SAVOIR PLUS

• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45.• AFFAR (Association française des formulateurs et des applicateurs de résine), tél. : 01 40 69 51 46.

PÉRIMÈTRE DE

RESPONSABILITÉ DES

ENTREPRENEURS

Primordiale, la coordination avec les autres entreprises est également abordée par le DTU. Ainsi, il stipule que le nettoyage des locaux et le déblaiement des éventuels gravats provenant d’autres corps d’état ne sont pas à la charge du titulaire du lot revê-tements de sols, mais doivent être réalisés avant son intervention (en référence à la NF P 03-001). Il en est de même pour le chauf-fage et le préchauffage des locaux. Par ailleurs, la mise en chauffe des planchers chauffants ne doit pas être réalisée par le titulaire du lot revêtements de sols. Celui-ci ne pourra commencer ses travaux qu’après avoir reçu un rapport de mise en chauffe. Le DTU précise aussi que l’entrepreneur doit être associé à l’établissement et à la mise à jour du planning des tra-vaux. En cas de retard lié à des corps d’état précédant son inter-vention, le planning contractuel du chantier doit être modifié en conséquence. En aucun cas, il ne doit en subir les conséquences ni supporter d’éventuelles pénalités. « Au total, le NF DTU 54.1 per-met aux entrepreneurs de s’ap-puyer sur un document définis-sant clairement leur périmètre de responsabilité, conclut Jean-François Pradal, qui a participé à la commission d’élaboration du DTU animée par l’UNRST-FFB. Il faut maintenant que le plus grand nombre d’entrepreneurs, de maîtres d’ouvrage et d’éco-nomistes soient informés de son existence. » Message transmis. �

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45 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

CUISINES COLLECTIVESDu bon usage des sols souples

L a mise en œuvre des produits spécifiquement adaptés aux

cuisines collectives nécessite d’im-portantes précautions sur le plan de l’étanchéité. « En premier lieu, il convient de vérifier que le support présente une étanchéité de bonne qua-lité, indique Alain Montourcy, PDG du groupe Bangui à Nan-terre (Hauts-de-Seine). Le risque de pénétration d’eau dans ces cui-sines lavées à grands seaux cha-que jour est bien sûr évident. » En principe, le support doit avoir fait l’objet d’une étanchéité préalable, être parfaitement lisse et présenter des formes de pente obligatoires afin d’évacuer l’eau vers les cani-

POUR EN SAVOIR PLUS

UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45.

veaux ou les regards. Le ragréage doit bénéficier du même classe-ment que celui des revêtements concernés. En ce qui concerne la mise en œuvre, le revêtement se colle avec des produits adéquats. « Le plus souvent, la colle polyuréthane est recommandée », précise Alain Montourcy. De plus, il est souhai-table que le matériau utilisé soit parfaitement soudé (à chaud de préférence).

VEILLER

À L’ÉTANCHÉITÉ

Les angles et les remontées de plin-thes doivent également faire l’ob-jet d’un traitement spécifique.

« Les premiers doivent impérati-vement être travaillés à l’aide d’un profil quart-de-rond, reprend Alain Montourcy. Pour des ques-tions d’étanchéité, en effet, aucune coupe ne peut se faire dans l’an-gle entre le sol et la remontée en plinthe. » Cette dernière doit être bloquée à l’aide d’un profil d’ar-rêt fixé au mur. La hauteur de la plinthe doit être de 10 cm. Il est recommandé de réaliser un joint étanche en partie supérieure. Autre problème délicat : celui des pieds d’huisserie et des seuils de porte. Comment assurer une étan-chéité totale à ces emplacements ? La réponse, c’est bien sûr d’accor-der beaucoup de soin à la pose, avec exécution d’un joint souple étanche. Il faudra veiller ensuite à assurer un entretien régulier à cet endroit, au minimum tous

les deux ans. Autre contrainte : les massifs béton qui protègent les tuyaux d’évacuation et d’ali-mentation des différents appareils. Eux aussi doivent être entièrement recouverts. Il convient de poser le revêtement avec les mêmes pré-cautions que pour les remontées en plinthe, tout en veillant à éviter des coupes trop importantes. Cel-les-ci doivent faire l’objet de sou-dures ou s’accompagner d’un joint étanche. « Enfin, il est fondamen-tal de sélectionner un revêtement présentant d’excellentes qualités antidérapantes », souligne Alain Montourcy. �

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

PEINTURE Exécution d’un chantier dans les règles de l’art

Il n’est jamais inutile de rappe-ler quelles sont les règles d’exé-

cution d’un chantier, encore moins de les répertorier. C’est ce que vient de faire l’UPPF-FFB au sujet des travaux de peinture. Les 26 pages de ce document intitulé Réussir son chantier – Les condi-tions d’exécution des travaux de finition se divisent en trois gran-des parties : « Arguments techni-ques », « Arguments juridiques », « Arguments hygiène et sécu-rité ». Le mot « arguments » n’est sans doute pas trop fort. Parallèle-ment à l’objectif de (ré)informer les entrepreneurs, chefs de chan-tier et conducteurs de travaux sur

Pratique, complet, facile à consulter, le guide UPPF-FFB sur les conditions d’exécution des travaux de peinture peut se révéler précieux.

les règles qui forment le socle de leur métier, le document leur déli-vre des conseils sur la manière de faire valoir leurs prérogatives sur un chantier, de faire respecter leurs propres règles professionnelles et de préserver leurs intérêts.

ORCHESTRER LA

RÉCEPTION DES SUPPORTS

C’est tout particulièrement le cas de la première partie, où le document rappelle la nécessité de « demander aux autres corps d’état de respecter leurs propres règles de l’art ». Il aborde, sur ce thème, la question délicate de la réception des supports, via l’ana-

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions),tél. : 01 40 69 53 73.

lyse de leur état (ordinaire, cou-rant, soigné…) et le rappel des tolérances d’aspect et autres spé-cifications. Ces données, qui intègrent aussi les taux d’humi-dité, se déclinent en fonction du type d’ouvrage : béton, plâtre, enduits au mortier hydraulique, etc. D’autres points sont abordés : l’exigence d’un environnement de chantier propre, sain et chauffé, la reconnaissance des fonds, l’im-

portance de s’accorder avec le maître d’ouvrage sur un niveau de qualité finale (A, B ou C), etc. Sans oublier de précieux conseils tels que ne « pas négliger l’écrit et de se référer au DTU ». Dans chaque partie, une vignette vient mettre l’accent sur cinq points « à retenir impérativement ». Le volet juridique traite succes-sivement des marchés privés et publics. Les points abordés sont le planning, le respect des délais et le fonctionnement des pénalités. Quant au chapitre sur l’hygiène et la sécurité, il insiste sur l’impor-tance de travailler dans de bon-nes conditions de chantier, mais aussi de rédiger des plans de pré-vention complets et réactualisés, avec identification des risques. Ce document est disponible auprès de l’UPPF-FFB. �

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46 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

Depuis le 1er novembre 2007, les diagnostiqueurs ont l’obligation d’être certifiés et assurés. Parallèlement, les divers diagnostics sont regroupés dans un document unique, le diagnostic technique immobilier (DTI). Les entrepreneurs vont pouvoir s’en saisir pour développer de nouvelles opportunités de travaux. À condition toutefois que chacun reste à sa place.

diagnostic techniqueimmobilier

L’ESSENTIEL

SUR LE

ÉVOLUTION DES TRANSACTIONS À LA VENTE POUR LES LOGEMENTS ANCIENS

1995 19991997 2001 2005 2007

Source : CGPC d’après DGI et bases de données notariales.

531 906588 656

741 923778 348 802 486

797 000

191919959595 191919979797 191919999999 202020010101 202020050505

7

2020200707072003

803 218

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DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

6 000DIAGNOSTIQUEURS sillonnent les routes de France pour réaliser les diagnostics nécessaires à toute transaction immobilière.

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S 47

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48 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

LES DIAGNOSTICS OBLIGATOIRES EN CAS DE VENTE D’UN BIEN IMMOBILIERTous les diagnostics exigibles (amiante, plomb, gaz…) doivent désormais être réunis dans un document unique, le diagnostic technique immobilier, connu sous le nom de DTI. Il ne remplace pas états, diagnostics et constats existants, mais remplit la fonction de dossier récapitulatif de tout ce qui doit être annexé à la promesse de vente ou, à défaut de promesse, à l’acte authentique de vente du bien concerné. Il comporte trois parties : un volet santé (amiante, plomb, assainissement) intégré dans un Plan national santé environnement, un volet sécurité des bâtiments (termites, gaz, électricité, risques naturels et technologiques) et un volet économie d’énergie (DPE).

GazArticle L.134-6 du code de la construction, Art. 17 de l’ordonnance 2005-655 du 08/06/2005Il a pour objet d’évaluer les risques liés aux installations intérieures de gaz (par-ties privatives) susceptibles de compro-mettre la sécurité des personnes. Sont concernés tous les immeubles ou toutes les parties d’immeubles à usage d’habitation (parties privatives et dépen-dances) comportant une installation de gaz naturel réalisée depuis plus de quinze ans. Sa validité est de trois ans.À savoir : le diagnostic décrit l’état des appareils fixes de chauffage et de pro-duction d’eau chaude sanitaire, l’état des tuyauteries fixes d’alimentation en gaz, l’aménagement des locaux où fonctionnent des appareils à gaz… Certains documents sont réputés équivalents à l’état de l’ins-tallation intérieure de gaz dès lors qu’ils ont été établis depuis moins de trois ans. C’est le cas pour les certificats de confor-mité et de sécurité effectués par un orga-nisme agréé ou pour les diagnostics réa-lisés avant le 1er novembre 2007 dans le cadre d’opérations organisées par des dis-tributeurs de gaz.

Risques naturels et technologiquesArt. L.125-5 du code de l’environnement Il a un double objet : indiquer, si le bien est situé dans une zone couverte par un plan de prévention des risques techno-logiques ou naturels, les risques aux-quels l’immeuble est exposé. Informer l’acquéreur sur les sinistres survenus dans l’immeuble et ayant donné lieu à une indemnisation au titre de la garantie contre les effets des catastrophes natu-relles ou technologiques. Sont concernés tous les immeubles ou parties d’immeubles, quelle que soit leur affectation, déjà existants à la date du 1er novembre 2006 et ceux dont la demande de permis de construire est postérieure au 30 juin 2007. Sa validité est de six mois. À savoir : cette obligation s’applique aux ventes d’immeubles à construire, mais ne s’applique pas aux contrats de construction d’une maison individuelle sans fourniture de terrain, c’est-à-dire lorsque le maître d’ouvrage fournit lui-même le terrain sur lequel la construction sera édifiée.

Performance énergétique (DPE) Art. L.134-1 à L.134-5 du code de la construction et Art. 17 de l’ordonnance 2005-655 du 8/06/2005 Il a pour objet, dans le cas d’une tran-saction immobilière, d’informer l’acqué-reur sur la quantité d’énergie primaire, en kWh/m2.an (chauffage, eau chaude sanitaire et ventilation), consommée ou estimée pour une utilisation standardi-sée du bâtiment qu’il souhaite acheter. Sont concernés, pour toute vente depuis le 1er novembre 2006, tous les immeubles ou parties d’immeubles, quelle que soit leur affectation. Sa validité est de dix ans.À savoir : le DPE n’a qu’une valeur informa-tive ; il n’est donc pas opposable. Sa lec-ture est facilitée par trois éléments : une estimation chiffrée en euros, une étiquette énergétique identique à celle existant pour l’électroménager ou l’automobile, et une seconde étiquette qui précise la quantité de CO

2 , en kgCO

2 /(m2.an), émis par le bâti-

ment. Le DPE est également obligatoire depuis le 1er juillet 2007 pour toute loca-tion ; sont concernés tous les immeubles ou parties d’immeubles, quelle que soit leur affectation. Le DPE comporte également des recommandations de travaux qui pour-raient permettre de diminuer les consom-mations énergétiques.

AssainissementArt. L.1331-11-1 du code de la santé publique, Art. L.271-4-8° du code de la construction. À compter du 31 décembre 2012(1), le diagnostic de l’assainissement non col-lectif sera à fournir lors de la promes-se de vente d’un bien disposant d’une installation de ce type. Il devra être fait avant le 31 décembre 2012, pour toutes les installations non raccordées au ré-seau public de collecte des eaux usées datant de plus de huit ans.Il aura pour objet de vérifier le bon fonc-tionnement de l’installation, mais aussi son entretien et il établira, si nécessaire, la liste des travaux de mise aux normes à réaliser. En cas de dysfonctionnement, le propriétaire aura quatre ans pour se mettre en conformité avec la réglemen-tation en vigueur. (1) Article 102 de la loi sur l’eau et les milieux aqua-tiques du 30 décembre 2006.

PlombContrat de risque d’exposition au plomb (Crep). Article L.1334-5 et L.1334-6 du code de la santé publique Il a pour objet de constater les risques d’exposition au plomb sur les parties privatives, particulièrement pour les revêtements de murs (lutte contre le saturnisme). Sont concernés tous les immeubles ou parties d’immeubles à usage d’habitation construits avant le 1er janvier 1949. Sa validité est sans limite à deux condi-tions : l’absence de plomb a été consta-tée ou le seuil avéré est inférieur à ce que prévoit la législation. Dans le cas contraire, il est valable un an. À savoir : la recherche de canalisations en plomb ne fait pas partie des exigences du Crep.

TermitesArticle L.133-4 à L.133-6 du code de la construction, Art. 16 de l’ordonnance 2005-655 du 08/06/2005Il a pour objet de repérer l’infestation ou non par des termites. Sont concernés tous les immeubles ou parties d’immeubles, quelle que soit leur affectation, situés dans une zone conta-minée ou à risque, telle que délimitée par arrêté préfectoral. Sa validité est de six mois depuis le 1er novembre 2007 (trois mois aupa-ravant).À savoir : s’il n’a pas satisfait à ses obli-gations de déclaration de présence ou de destruction des termites, le propriétaire du bien est passible d’une amende et peut être déclaré pénalement responsable.

AmianteDossier technique amiante (DTA). Article L.1334-13 du code de la santé publiqueIl a pour objet de constater la présence ou l’absence de matériaux ou de produits de construction contenant de l’amiante des parties privatives – pour les copro-priétés, le DTA des parties communes est rajouté.Sont concernés tous les immeubles ou parties d’immeubles, quelle que soit leur affectation, dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997. Sa validité est sans limite.À savoir : depuis le 31 décembre 2005, tous les immeubles bâtis, privés ou publics, dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997, ont dû faire l’objet d’un DTA, à l’exception notable des mai-sons individuelles.

ÉlectricitéArt. L. 134-7 du code de la constructionIl a pour objet de qualifier l’état de l’ins-tallation d’électricité en vérifiant les exigences de sécurité et en identifiant les matériels à risque pouvant porter atteinte à la sécurité des personnes.Sont concernés tout ou partie d’un immeuble à usage d’habitation lorsque l’installation a été réalisée depuis plus de quinze ans.Sa validité n’est pas connue à ce jour (décret à paraître).À savoir : le diagnostic de l’installation électrique ne constitue pas un contrôle de la conformité de l’installation électrique vis-à-vis de la réglementation en vigueur. Son rôle est purement informatif.

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« informatifs » liés à la sécurité des person-nes et à l’environnement. C’est le cas pour les installations de gaz, les risques naturels et technologiques, bientôt pour les instal-lations électriques et l’assainissement (dans l’attente des décrets d’application). Le plus célèbre d’entre eux : le diagnostic de per-formance énergétique (DPE). Le fait d’avoir regroupé l’ensemble dans un document uni-que devrait permettre de simplifier les procé-dures et apporter une clarification.

OBLIGATION D’INDÉPENDANCE

Mais les textes de juin 2005 et septembre 2006 n’ont pas eu pour seule conséquence de mettre de l’ordre dans la profession. Ils ont également imposé une obligation d’in-dépendance et d’impartialité. L’objectif du législateur est limpide : s’assurer que le diagnostiqueur ne sera pas juge et partie en procédant au constat de l’état du bâtiment et en étant chargé de concevoir le projet de rénovation et/ou d’exécuter les travaux pré-

DOSSIER DIAGNOSTIC TECHNIQUE IMMOBILIER

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S 49

Depuis le 1er novembre 2007, les diagnostiqueurs ont l’obligation de se soumettre à un examen pour obtenir une certification.

Chaque jour, près de 6 000 diagnos-tiqueurs sillonnent les routes de France

pour réaliser les diagnostics nécessaires à toute transaction immobilière. Malheu-reusement, tous ne disposent pas encore de la formation adéquate. Depuis la création des divers diagnostics, force est de consta-ter que beaucoup se sont lancés sur ce mar-ché sans pour autant avoir les compéten-ces requises. Et le moins que l’on puisse dire est que la profession en pâtit, souffrant ainsi d’une mauvaise réputation. Néanmoins, la situation évolue positivement. Depuis le 1er novembre 2007, les diagnostiqueurs ont l’obligation de se soumettre à un examen pour attester de leur compétence et obtenir ainsi une certification. Aujourd’hui, la barre des 5 000 diagnostiqueurs qui ont suivi cette formation a été franchie. En outre, ceux qui sont certifiés se doivent de passer à nouveau la certification dans les cinq ans pour véri-fier leurs aptitudes et s’assurer de la mise à jour régulière de leurs connaissances. Obli-gation leur est aussi faite de souscrire une assurance dont le montant de garantie ne peut être inférieur à 300 000 euros par sinis-tre et à 500 000 euros par année d’assurance. Celle-ci a été imposée afin de garantir le dia-gnostiqueur des conséquences de l’engage-ment de sa responsabilité par rapport aux entreprises susceptibles de réaliser les tra-vaux d’amélioration, de protection ou de prévention.

HARMONISER LES PRATIQUES

Ces mesures résultent de l’application de l’ordonnance du 8 juin 2005 qui a regroupé tous les diagnostics existants dans un seul dossier, dit diagnostic technique immobi-lier, et du décret n° 2006-1 114 du 5 septem-bre 2006 qui est venu organiser et harmo-niser les pratiques dans ce domaine. Depuis la mise en place, à la fin des années 1990, de celui concernant l’amiante, pour des impé-ratifs de santé publique, les diagnostics se sont multipliés à un rythme soutenu : ter-mites, peintures au plomb, puis d’autres plus

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« Le professionnel peut tout à fait avoir une autre lecture du DPE et faire une autre proposition à son client »PHILIPPE RABUT, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION INTERPROFESSIONNELLEDU DIAGNOSTIC IMMOBILIER (FIDI).

« Le diagnostic de performance énergétique

(DPE) comporte deux parties. La première

consiste à collecter un certain nombre

d’informations techniques sur le bâtiment.

La seconde est liée à la première. Il s’agit

de recommandations de travaux à réaliser

prioritairement pour améliorer la performance

énergétique du bien. C’est une façon d’alerter

les futurs propriétaires sur les points techniques

qui doivent retenir leur attention, et de leur dire :

“Vous devriez peut-être aller chercher de ce côté

pour réaliser des économies.” En aucun cas,

ces recommandations ne s’apparentent à un

devis. On ne donne pas de niveau de prix, mais

une information sur l’investissement à réaliser,

faible, moyen ou fort, et sur le retour sur

investissement – faible, moyen ou fort. Je pense

que les entreprises doivent considérer le DPE

comme une première étape de sensibilisation de

leur client potentiel sur un problème technique

qui, jusque-là, ne le concernait pas beaucoup.

Le professionnel peut tout à fait avoir une autre

lecture du DPE et faire une autre proposition

à son client. Il doit jouer son rôle d’expert et

s’organiser de manière à pouvoir tirer profit

des informations contenues dans le DPE vis-

à-vis d’un client davantage sensibilisé à ces

questions. »

50 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

« Mon client ne comprendrait pas que je ne fasse pas mon propre diagnostic » LAURENT LEMBEZAT, ENTREPRISE ADOUR TERMITES À LESCAR (PYRÉNÉES-ATLANTIQUES)

« Le métier de diagnostiqueur a été inventé

en 1999. Auparavant, les entreprises comme

la mienne assuraient le diagnostic, puis

éventuellement la prescription et la mise en

œuvre du traitement nécessaire à l’éradication

des termites. L’obligation de réaliser un

diagnostic termites nous a d’abord enlevé

de l’activité puisque nous ne pouvions plus

assurer cette partie de notre travail. La loi

nous l’interdisant au prétexte que nous ne

pouvions être à la fois juge et partie. Résultat :

beaucoup d’entreprises de traitement de bois

se sont lancées dans ce diagnostic par le biais

de filiales ou de sociétés plus ou moins écrans.

Cela n’a pas toujours contribué à donner une

bonne image de notre métier. Quoi qu’il en

soit, les sociétés ont aujourd’hui évolué et

proposent l’ensemble des autres diagnostics

immobiliers. Et bien sûr, parmi celles-ci, il y a

des entreprises sérieuses. Après cette mise

en place un peu difficile, je dois reconnaître

que cette loi a eu l’avantage de donner une

meilleure idée de l’état parasitaire du parc

immobilier. Aujourd’hui, on dispose d’une

réelle information sur l’état du patrimoine,

alors qu’auparavant nous n’avions pas

cette connaissance. Seules les personnes

sensibilisées à ces questions faisaient appel

à nous. Très concrètement, le diagnostic nous

a permis de développer notre activité et de

nous ouvrir à de nouveaux marchés, dont nous

n’aurions jamais eu connaissance autrement.

En pratique, je repasse systématiquement

derrière le diagnostiqueur pour réaliser mon

propre diagnostic, puis ensuite ma prescription.

Suivant la personne qui a effectué le contrôle,

je vais plus ou moins en profondeur. Avec

l’habitude, on finit par reconnaître les bons

diagnostiqueurs ! Dans tous les cas, vis-à-vis

de mon client, je ne peux m’appuyer seulement

sur le diagnostic. Il est très important d’un point

de vue commercial que l’entreprise, quelle que

soit son activité, apporte son expertise et son

conseil. Mon client ne comprendrait pas que je

ne fasse pas mon propre diagnostic, ce ne serait

pas sérieux.»

QUID DE LA LOCATION ?

La loi impose également au

bailleur de transmettre à

son locataire un diagnostic

technique du logement qu’il

va occuper. Ce diagnostic

comprend trois documents :

l’état des risques naturels

et technologiques depuis le

1er juin 2006, le diagnostic de

performance énergétique

(DPE) depuis le 1er juillet

2007 et le constat de risque

d’exposition au plomb pour

les immeubles construits avant

1949, lequel sera obligatoire

à compter du 12 août 2008.

© D

DR

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JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S 51

Les entreprises auront, dans tous les cas, à réaliser les travaux indispensables à la remise à niveau des constructions. C’est pour elles une opportunité de marché, même s’il n’y a pas encore obligation d’effectuer, à la suite du diagnostic technique immobilier, la totalité des travaux préconisés.

DOSSIER DIAGNOSTIC TECHNIQUE IMMOBILIER

conisés par le diagnostic. Ainsi, depuis le 1er novembre 2007, un diagnostiqueur doit fournir au propriétaire, outre le dossier tech-nique, un document attestant du respect des conditions de compétence, d’organisation, de moyens, d’assurance, d’impartialité et d’indépendance.Toutes ces résolutions, et particulièrement celle liée à l’indépendance, ont un impact direct pour les entreprises du bâtiment : cel-les-ci ne peuvent pas développer en pro-pre une activité liée au diagnostic technique immobilier dans la mesure où il pourrait y avoir conflit d’intérêt. Ce qui ne les empê-che pas de s’intéresser de près à la question, car elles auront, dans tous les cas, à réali-ser les travaux indispensables à la remise à

tiques de ce bien, précieuses pour bâtir son offre. Il pourra alors exercer son devoir de conseil et apporter son expertise sur les tra-vaux à réaliser.

FIABILITÉ DES DPE EN QUESTION

C’est le cas pour la plupart des diagnos-tics. En revanche, c’est un peu plus compli-qué avec le DPE. En effet, dans ce cas pré-cis, le diagnostiqueur n’a pas seulement un rôle consultatif. Après avoir dressé un bilan complet de la consommation énergétique d’un bien immobilier, il doit émettre un avis sur le bâtiment et éventuellement lister les modifications à réaliser (isolation, rempla-cement d’une chaudière, des fenêtres…). Il a même la possibilité de donner une indi-cation sur le coût des travaux à entrepren-dre. Et c’est là, bien sûr, que le bât blesse. Il sera difficile à une entreprise de faire accep-ter par son client un devis dont le montant diffère très nettement de celui indiqué dans le DPE. Même si le montant avancé par l’en-treprise est justifié, elle se trouve confrontée aux écrits d’un « expert ». Comment l’expli-quer à son client ? C’est là un problème, car qui mieux que l’entreprise spécialisée est à même d’apporter à la fois un conseil éclairé et un prix en rapport. Sur ce point, il va falloir que l’entreprise explique dans le détail à son client la situation en lui rappelant que c’est, a priori, l’entrepreneur qui a la connaissance de son métier – et non le diagnostiqueur dont ce n’est ni le rôle ni la mission. C’est d’autant plus absurde que la fiabilité des DPE n’est pas, à ce jour, avérée. Pour la simple raison que les diagnostiqueurs, malgré une méthodologie commune, utilisent plusieurs logiciels dont les résultats divergent parfois. Les décisions prises après le Grenelle de l’environnement devraient permettre de régler cette question en proposant une fiabilisation du DPE, qui passera notamment par la convergence des moteurs de calcul (à terme, un seul moteur pour tous les DPE). �

niveau des constructions. C’est pour elles une opportunité de marché, même s’il n’y a pas encore obligation d’effectuer, à la suite du diagnostic technique immobilier, la totalité des travaux préconisés. On peut cependant – et légitimement – penser qu’un proprié-taire informé sur l’état de son logement cher-chera à l’améliorer, ne serait-ce que pour s’as-surer de la valeur patrimoniale de son bien. C’est pourquoi l’entrepreneur ou l’artisan a tout intérêt à se renseigner sur les caractéris-

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53 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

I N N O V A T I O N

Du nouveau sur le marché de l’isolationAvec leur très grande efficacité, les PIV, panneaux isolants sous vide, rencontrent un intérêt croissant auprès des professionnels du Bâtiment et du grand public.

Pour qu’une isolation soit performante, il faut que

l’isolant soit appliqué en couche épaisse. À moins que le maté-riau utilisé le soit intrinsèque-ment », note Thierry Duforestel, ingénieur recherche & dévelop-pement chez EDF. C’est le cas des nouveaux isolants sous vide, qui, vidés de tout gaz et nanostructu-rés, permettent une isolation ther-mique jusqu’à huit fois supérieure aux isolants dits classiques, ce qui autorise un haut niveau de per-formance malgré une épaisseur réduite.

UNE INNOVATION AU

SERVICE DU BÂTIMENT

Utilisés jusqu’alors dans la fabri-cation de produits industria-lisés comme les réfrigérateurs, les congélateurs ou encore les chauffe-eau, les isolants sous vide intéressent de plus en plus les professionnels du bâtiment.

« Les PIV présentent un inté-rêt majeur dans la réhabilitation ou la construction de logements neufs, précise Thierry Duforestel. Avec moins d’un ou deux centi-mètres d’épaisseur, il sera bien-tôt possible d’isoler l’intérieur des maisons. Les premières applica-tions concerneront probable-ment des composants industria-lisés comme les portes ou encore les coffres de volets roulants mais à terme, il est raisonnable d’en-

visager l’isolation intérieure ou extérieure ou l’habillage des faça-des, par exemple. »Encore au stade d’expérimenta-tion, les PIV nécessitent certains réajustements. « Aujourd’hui, nous concentrons une part importante de nos recherches sur l’amélioration de leur mise en œuvre. Très fragiles, les PIV ne peuvent être ni percés ni découpés et imposent donc d’être manipu-lés avec précaution : un trou ou

une fissure dans l’enveloppe et le vide est perdu ! Cependant, grâce aux développements en cours, il semblerait que nous ne soyons pas trop éloignés d’une application en surface de plancher », conclut l’in-génieur. Les premiers tests réalisés en Europe n’étant pas suffisamment concluants en termes de perfor-mance et de longévité, Thierry Duforestel travaille aujourd’hui à un assemblage de différents com-posants pour autoriser une plus grande souplesse d’utilisation de ces isolants et garantir une meilleure étanchéité durable. Les PIV devraient séduire très rapidement les professionnels de la construction en permettant de gagner de précieux centimè-tres sur les surfaces habitables et de réaliser une économie d’éner-gie significative en accord avec les futures dispositions du Grenelle de l’environnement. �

OREBAT, pour analyser et proposer les meilleurs travaux d’économie d’énergie

Depuis janvier 2008, les entre-preneurs et artisans du

Bâtiment disposent d’un logi-ciel d’analyse énergétique pour les bâtiments existants : ORE-BAT (Outil de Rénovation Ener-gétique des BATiments). Déve-loppé par le Centre d’études et de formation pour le génie cli-matique (Costic) et financé par la Fédération française du Bâti-ment et l’Ademe, OREBAT est remis aux professionnels qui sui-vent les formations FEEBat(1), via le réseau des organismes de for-mation de la FFB. OREBAT per-met de dresser un état énergéti-

que des bâtiments avant travaux, dont les résultats sont donnés sous la forme de l’étiquette « énergie » et « climat », à l’image de celle des véhicules ou des appareils électro-ménagers. Mais son utilité ne s’ar-rête pas là. Sur la base de cette ana-lyse, qui suppose d’avoir entré les informations permettant le calcul des performances existantes, OREBAT permet d’évaluer l’ef-ficacité des travaux d’améliora-tion pour chaque corps de métier. Un menuisier pourra ainsi estimer la contribution d’une installation de nouvelles fenêtres à la perfor-mance globale du bâtiment. Une

fois renseignées les caractéristiques des fenêtres (données fabricant), OREBAT recalcule les nouvelles consommations du bâtiment et présente les nouveaux résultats sous la forme de l’étiquette « éner-gie/climat » modifiée.

OFFRE GLOBALE

OREBAT présente l’avantage d’opérer ces calculs pour plu-sieurs corps d’état et autorise ainsi une analyse énergétique globale, étape indispensable d’une offre globale de travaux de rénovation (voir p. 8). Pour des améliorations qui ne sont pas de son ressort, le

professionnel a la possibilité, s’il ne se regroupe pas avec d’autres métiers, d’entrer des valeurs par défaut. Au-delà des considéra-tions techniques, OREBAT prend également en compte les aspects économiques liés à l’améliora-tion du bilan énergétique, selon le même principe (calcul des coûts réels, y compris par défaut pour les autres corps d’état). Grâce à OREBAT, mais aussi au dispositif FEEBat à travers lequel le logiciel est présenté et diffusé, les entre-prises ont plus que jamais la capa-cité d’agir sur la rénovation éner-gétique des bâtiments existants via l’offre globale. �

(1) FEEBat : Formation aux économies d’énergie dans le Bâtiment, voir égale-ment p. 5.

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LES PIV DE GRAND FORMAT peuvent être assemblés pour assurer l’isolation extérieure et l’habillage de façades.

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55 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

I N N O V A T I O N

Un interrupteur piézo sans fil

Parmi les innovations présentées à Batimat en

2007, l’une d’elles pourrait bien fortement intéresser les entrepreneurs en électricité. Distingué par un Batimat de bronze, Easyfit, conçu et commercialisé par la société allemande EnOcean, est un interrupteur sans fil qui se distingue. Il utilise en effet la technique de création d’énergie piézo-électrique(1). Pas besoin de pile ni de batterie : l’énergie nécessaire à son fonctionnement est produite par une simple pression du doigt sur le bouton.

Cette pression est convertie en un signal radio d’une portée maximale de 30 mètres à l’intérieur d’un bâtiment (300 mètres en extérieur). Easyfit utilise la bande de fréquence 868 MHz, qui est approuvée en Europe.

DES ARGUMENTS PORTEURS

POUR LA CLIENTÈLE

Compatibles avec les inserts de cadre 55 x 55 mm des différents fabricants, les interrupteurs radio Easyfit peuvent être collés, vis-sés ou montés sur du verre ou du plâtre. L’installateur peut intégrer l’habillage (Easyfit possède une

gamme de finitions en blanc, en anthracite ou en aluminium, pour éclairage et pour stores), choisi à l’aide d’un cadre intermédiaire spécifique. Avec un interrupteur universel sans fil de ce type, l’entrepreneur électricien dispose vis-à-vis de sa clientèle d’arguments pertinents. Comme tous les produits sans fil, Easyfit permet d’éviter de poser des descentes verticales. Il est spé-cialement adapté aux rénovations difficiles, incluant notamment des recâblages, mais aussi aux locaux dont les occupants changent fré-quemment. L’installation de l’in-

terrupteur à l’emplacement choisi par le client facilite son accessibi-lité, en particulier pour les per-sonnes handicapées. Enfin, outre l’image de modernité pour l’en-treprise d’électricité, l’argument environnemental peut être avancé grâce à l’absence de pile ou de bat-terie à recharger ou à jeter. �

(1) La piézoélectricité, du grec piézein (pres-ser, appuyer), est la propriété que possèdent certains corps de se polariser électriquement sous l’action d’une contrainte mécanique et réciproquement de se déformer lorsqu’on leur applique un champ électrique.

Avec l’interrupteur sans fil à énergie piézo-électrique Easyfit, les électriciens ont l’opportunité de relayer auprès de leur clientèle l’une des dernières innovations « radio » de la profession.

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Méconnaître le marquage CE : attention aux désagréments !À partir des questions couramment posées par les entrepreneurs, quelques repères pour comprendre l’utilité – et les limites – du marquage CE, sans le confondre avec une garantie de qualité.

J ’ai utilisé des produits mar-qués CE et le bureau de

contrôle me les refuse : comment est-ce possible ? » « Mon fournis-seur m’a proposé des produits marqués CE moins chers que ceux que j’utilisais jusqu’à pré-sent, je les ai essayés et ils m’ont posé des problèmes, est-ce logi-que pour des produits marqués CE ? » « Mon marché m’impo-sait des produits conformes à la norme européenne, j’ai employé des produits marqués CE et mon client me demande d’attester de leur conformité : le marquage CE ne suffit-il pas à le prouver ? » Quelques réponses.

Nombreux sont ceux qui sont encore convaincus que le mar-quage CE apposé sur un produit lui confère systématiquement une garantie de qualité. C’est inexact ! Le marquage CE n’est pas une « marque NF » à l’échelon euro-péen. Son objectif n’est pas d’être une marque de qualité. Il signi-fie seulement que le produit peut

être mis sur le marché dans tout l’espace économique européen. Le marquage CE est d’abord destiné aux services des Douanes et de la DGCCRF(1), qui savent ainsi que le produit marqué peut circuler librement car il n’enfreint aucune des réglementations des États de l’Union européenne quant à sa mise en vente. Ces réglementa-tions ayant, en général, pour but d’assurer la sécurité des citoyens(2), on peut dire que le marquage CE la garantit auprès des consomma-teurs européens.A contrario, les produits que fabri-que un entrepreneur pour les mettre en œuvre lui-même dans un ouvrage ne sont pas soumis au marquage CE. En effet, il ne les met pas sur le marché mais vend l’ouvrage dans sa globalité avec les produits qui y sont incorpo-rés et assume la responsabilité de l’ouvrage fini.

QUELLES EXIGENCES LES

PRODUITS MARQUÉS CE

DOIVENT-ILS RESPECTER ?

Pour être marqués CE, les pro-duits de construction doivent obéir à certaines spécifications des normes ou bénéficier d’un agré-ment technique européen. De plus, le fabricant est dans l’obliga-tion d’effectuer des essais, de dis-poser d’un système de contrôle de sa production et de répon-dre aux exigences imposées pour attester la conformité du produit aux spécifications. Actuellement, on compte six niveaux possibles pour cette attestation. Le niveau 4 (le moins contraignant) est une simple déclaration du fabricant.

Le niveau 1+ (le plus contrai-gnant) correspond à une certifi-cation par un organisme indépen-dant. Imposé réglementairement, le niveau est rappelé dans l’annexe ZA de la norme européenne. Il dif-fère selon les familles de produits et la caractéristique considérée.

MARQUAGE CE NE

SIGNIFIE PAS TOUJOURS

CONFORMITÉ À LA NORME

Le marquage CE n’est pas destiné au choix d’un produit, il ne prend donc pas en compte toutes les informations nécessaires à l’entre-preneur. En dehors des aspects de sécurité, d’autres caractéristiques liées à la mise en œuvre ou aux fonctionnalités de l’ouvrage peu-vent être spécifiées dans la norme. Ainsi, le marquage CE des mor-tiers-colles pour le carrelage ne prend en compte que 4 caracté-ristiques parmi les 13 (5 de base + 8 optionnelles) qui sont indiquées dans la norme NF EN 12004 (voir Bâtimétiers n° 2, décembre 2004, page 68). Le marquage CE ne signifie pas toujours la conformité à toute la norme européenne, car seules sont prises en compte les spécifications ayant trait à la sécu-rité ou à d’autres aspects présen-tant une importance pour le bien-être. Se fier au seul marquage CE est donc parfois très insuffisant.

POURQUOI UN PRODUIT

MARQUÉ CE NE CONVIENT-

IL PAS TOUJOURS ?

Non seulement il ne prend pas toujours en compte toutes les caractéristiques de la norme, mais les spécifications de celle-ci doi-

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

N O R M A L I S A T I O N

vent parfois être complétées. En effet, la norme peut prévoir plu-sieurs classes de caractéristiques ou ne pas spécifier de valeur mini-male ; la valeur minimale spéci-fiée peut aussi être plus faible que celle des produits habituellement utilisés en France (voir Bâtimé-tiers n° 6, octobre 2006, page 108). Aussi, le produit marqué CE ne conviendra que si l’on vérifie que la valeur de la caractéristique est adaptée à l’ouvrage à réaliser. Par exemple, les tuiles de couverture en terre cuite peuvent être de classe 1 ou de classe 2 vis-à-vis de leur étanchéité. Mettre en œuvre des tuiles de classe 2 selon les règles de l’art habituelles en France conduit inévitablement à un sinistre. Les tuiles de classe 2, moins imperméa-bles que celles de la classe 1, sont effectivement destinées aux pays où l’on réalise une sous-toiture totale-ment étanche à l’eau.

À QUOI SE FIER POUR

CHOISIR LE PRODUIT ?

Les NF DTU et les autres docu-ments techniques habituels (règles professionnelles, Avis tech-niques…) guident les entrepre-neurs sur les exigences complé-mentaires à la norme à imposer lors de la commande des produits. Les marques de qualité (marque NF, CSTBât…) attestent géné-ralement de la conformité à ces exigences complémentaires et permettent ainsi de repérer faci-lement le produit qui convient. �(1) Direction générale de la consomma-tion, de la concurrence et de la répression des fraudes.(2) Ainsi que « d’autres aspects présentant une importance pour le bien-être général ».

POUR EN SAVOIR PLUS

Consultez le dossier « Produits de construction : quelques repères utiles pour bien choisir » - Bâtimé-tiers n°9, octobre 2007.

Le marquage CE signifie seulement que le produit peut être mis sur le marché dans tout l’espace économique européen.

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Le point sur les DTU récents

JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

N O R M A L I S A T I O N

De nombreux DTU ont été modifiés, notamment pour les adapter aux normes européennes de spécification de produits. Le tableau ci-après recense ceux publiés depuis le 1er janvier 2007.

Indice Date d’effet TITRE

DTU 13.3 Mai 2007 Dallages – Conception, calcul et exécution – Amendement A1 (NF P11-213-1/A1)

DTU 20.12 Novembre 2007 Gros œuvre en maçonnerie des toitures destinées à recevoir un revêtement d’étanchéité –

Partie 1 : Cahier des clauses techniques – Amendement A2 (NF P10-203-1/A2)

NF DTU 23.2 Juin 2008 (prév) Planchers à dalles alvéolées préfabriquées en béton

NF DTU 23.3 Juin 2008 (prév) Ossatures en éléments industrialisés en béton

NF DTU 43.6 Mars 2007 Étanchéité des planchers intérieurs en maçonnerie par produits hydrocarbonés

NF DTU 40.44 Juillet 2007 Couverture par éléments métalliques en feuilles et longues feuilles en acier inoxydable

DTU 40.23 Septembre 2007 Couvertures en tuiles plates de terres cuite – Amendement A2 (NF P31-204-1/A2)

DTU 43.5 Septembre 2007 Réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinées –

Amendement A1 (NF P 84-208-1/A1)

DTU 43.1 Septembre 2007 Étanchéité des toitures-terrasses et toitures inclinées avec éléments porteurs en maçonnerie

en climat de plaine – Amendement A1 (NF P 84-204-1-1/A1)

NF DTU 42.1 Novembre 2007 Réfection de façades en service par revêtements d’imperméabilité à base de polymères

NF DTU 26.1 Avril 2008 Travaux d’enduits de mortiers

NF DTU 43.3 Avril 2008 Mise en œuvre des toitures en tôles d’acier nervurées avec revêtement d’étanchéité

NF DTU 33.1 Juin 2008 (prév) Façades rideaux

NF DTU 60.31 Mai 2007 Canalisations en chlorure de polyvinyle non plastifié : eau froide avec pression

NF DTU 65.11 Septembre 2007 Dispositifs de sécurité des installations de chauffage central concernant le bâtiment

NF DTU 60.33 Octobre 2007 Canalisations en polychlorure de vinyle non plastifié – Évacuation d’eaux usées et d’eaux-vannes

NF DTU 60.2 Octobre 2007 Canalisations en fonte – Évacuation d’eaux usées, d’eaux-vannes et d’eaux pluviales

NF DTU 60.32 Novembre 2007 Canalisations en polychlorure de vinyle non plastifié – Évacuation des eaux pluviales

NF DTU 60.5 Janvier 2008 Canalisations en cuivre – Distribution d’eau froide et chaude sanitaire, évacuation d’eaux usées,

d’eaux pluviales, installations de génie climatique

NF DTU 53.2 Avril 2007 Revêtements de sol PVC collés

NF DTU 57.1 Septembre 2007 Planchers surélevés (à libre accès) – Éléments constitutifs – Exécution

NF DTU 54.1 Janvier 2008 Revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse

NF DTU 25.41 Février 2008 Ouvrages en plaques de plâtre

NF DTU 26.2 Avril 2008 Chapes et dalles à base de liants hydrauliques

DTU PUBLIÉS DEPUIS LE 1er JANVIER 2007

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Les documents techniques unifiés (DTU) précisent

les conditions techniques de bonne exécution des ouvra-ges. Destinés à être incorporés dans le marché de bâtiments, ils sont le fruit d’un consensus entre les diverses parties inté-ressées : entrepreneurs, fournis-seurs, architectes, bureaux de

contrôle, maîtres d’ouvrage… En grande majorité, ils sont éla-borés ou révisés par le BNTEC, bureau de normalisation animé par les Unions et Syndicats de métiers de la FFB. Pour aider les entreprises à mieux connaître et utiliser les DTU, le BNTEC propose le fascicule « DTU, vue d’ensemble », qui recense l’en-

semble des DTU, organisés par famille (structure, enveloppe…) pour une meilleure lisibilité. �

POUR EN SAVOIR PLUS

La plaquette « DTU, vue d’ensemble » est disponible auprès des FFB départementales.

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58 B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

S É C U R I T É

GRANDS MOULINS DE PANTIN Un véritable management de la sécuritéLe bon déroulement de ce chantier repose notamment sur le coordinateur sécurité, qui veille à la cohésion des interfaces et engage les entreprises à mutualiser leur approche de la sécurité.

C’est l’un des plus gros chan-tiers actuels de Bâtiment

en région parisienne. Les Grands moulins de Pantin, construits en 1920 aux portes de Paris et en cours de réhabilitation par Meu-nier Immobilier d’entreprises, lais-seront place en juin 2009 à un site tertiaire de 50 000 m2 de bureaux, qui accueillera près de 3 000 sala-riés de PB2S, une filiale du groupe BNP Paribas. La spécificité de ce chantier réside dans la transfor-mation d’un site industriel en un site tertiaire, avec une contrainte de taille : la municipalité de Pan-tin a tenu à conserver l’enveloppe des bâtiments – façades et toi-tures –, qui appartient au patri-moine industriel local. « Ce choix nous a amenés à mettre en place une méthodologie innovante, qui pallie l’absence de grues, explique Valère Pluvinage, directeur d’ex-ploitation chez CBC, en charge du lot gros œuvre. Elle consiste à démolir l’intérieur des bâtiments, avec par endroits des alvéoles qui accueillaient des silos de 40 m de haut, puis à rebâtir à l’intérieur de l’enveloppe vide – tantôt en par-tant du haut vers le bas, tantôt en sens inverse – des niveaux de char-pente métallique qui accueillent des planchers en béton. »

UN « MONSIEUR

COORDINATION SÉCURITÉ »

NOMMÉ SUR LE SITE

Peu courant, ce procédé génère des risques de chutes en raison du tra-vail en hauteur et des réservations nées du démontage des machi-nes-outils, mais aussi de chutes de gravats et d’effondrements. ©

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59 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

S É C U R I T É

les interlocuteurs responsables nommés par chaque entreprise. Il inclut également une démar-che d’accueil et d’intégration de toute nouvelle entreprise ou sous-traitant sur le chantier, organisée par un animateur sécurité, Oli-vier Pavly, affecté en permanence sur le site par Bureau Veritas. « Le coordinateur sécurité a aussi un rôle de conseil auprès des entre-prises, ajoute Karim-Claude Dja-lane. Nous avons, par exemple, prescrit des protections collectives (la pose de filets pour prévenir les chutes), qui nous semblent plus sûres que les protections indivi-duelles (harnais). Le fait d’en dis-cuter permet en général d’arriver à une solution satisfaisante. »

LA SÉCURITÉ, UNE AFFAIRE

DE RÉCIPROCITÉ

Une telle initiative est d’autant plus justifiée que le nombre d’in-tervenants est élevé : pas moins de 50 entreprises – 30 titulaires et leurs sous-traitants – et jusqu’à 430 personnes participeront à la réhabilitation des Grands Mou-lins. Pour Pierre Boudier, prési-dent de Menara, l’entreprise qui assure la pose de la charpente métallique (fabriquée par Bau-mert Charpente métallique), la présence d’un coordinateur sécu-rité change radicalement la façon de travailler des entreprises : « Chaque intervenant est focalisé sur la réalisation technique de son propre lot et sur les délais, ce qui peut l’amener à agir comme s’il était seul sur le chantier. Grâce à la médiation du coordinateur sécu-rité, nous avons réussi à parta-ger des espaces très confinés avec nos collègues du béton et de la démolition, et nous avons défini un mode opératoire commun pour l’harmonisation du travail. La mission de CSPS nous rap-pelle en permanence que la sécu-rité des autres dépend de nous, et que notre sécurité dépend des autres. » �

D’autre part, la méthodologie complexe a imposé un phasage précis du chantier et une gestion très exigeante des interfaces entre tous les corps de métier. Afin de répondre à cet impératif de vigi-lance – c’est aussi une obligation légale –, le maître d’œuvre et maî-tre d’ouvrage (Meunier Immo-bilier d’entreprises) a confié à Bureau Veritas une mission de Coordination sécurité et protec-tion de la santé (CSPS), prise en charge par Karim-Claude Dja-lane. « Cette mission a pour but de définir l’utilisation des protec-tions collectives, des appareils de levage, des accès provisoires et des installations générales, notam-ment électriques, en mention-nant dans les pièces écrites leur répartition entre les différents corps d’état qui auront à inter-venir », explique-t-il. L’objectif est aussi d’assurer la coordina-tion des interventions simulta-nées ou successives des entrepri-ses, leur information mutuelle ainsi que les échanges des consi-gnes en matière de sécurité et de protection de la santé. Enfin, le responsable CSPS définit un Plan général de coordination (PGC), et s’assure de la conformité des mesures prises par les entreprises avec la réglementation. Le volet prévention se traduit par une réunion hebdomadaire des correspondants sécurité –

POUSSIÈRES DE BOIS Essais encourageants pour le matériel électroportatif

La réglementation adoptée par la France fixe la valeur

limite d’exposition aux poussiè-res de bois à 1 mg par m3 d’air en moyenne sur une journée de huit heures. Si ce seuil peut être respecté avec les machines fixes, équipées de systèmes d’aspiration efficaces, une inconnue planait sur les performances de captage du petit matériel électroportatif, largement utilisé dans les entre-prises artisanales. Pour évaluer les émissions en poussières de bois de ces matériels, et engager des actions de prévention, une étude à laquelle participent notamment la Cnam-TS, la Cram de Breta-gne, la FFB, l’INRS et l’OPPBTP a été lancée. Elle a débuté par des essais en laboratoire de trois types de machines – scies circulaires, défonceuses, ponceuses orbitales – avec les modèles les plus utilisés sur le marché, fabriqués par qua-tre fournisseurs. Ces essais ont été réalisés par l’INRS au moyen d’un robot, et suivant un protocole qui met en œuvre l’usinage de deux matériaux – hêtre et MDF – avec deux outils par machine, pour produire différents types de pous-sières. Les mesures et les conclu-

sions de cette étude montrent que les deux tiers environ des maté-riels testés permettent de respec-ter la réglementation en vigueur, à condition d’observer des condi-tions idéales d’utilisation, qui sont celles d’un robot travaillant méca-niquement dans le respect d’un protocole précis. Ainsi, trois pon-ceuses orbitales sur quatre pos-sèdent des dispositifs de captage satisfaisants, ainsi que les peti-tes défonceuses, mais les capots de protection sont en général à revoir pour les scies circulaires. Pour compléter cette étude, une deuxième phase d’essais a été lancée dans les conditions réel-les d’un lycée professionnel et d’une entreprise, qui prendra en compte les questions de l’ergo-nomie et du comportement réel des opérateurs, et dont les conclu-sions seront connues ultérieure-ment. Cette initiative a permis aux fabricants de matériel électropor-tatif de mesurer la nécessité d’y associer des systèmes d’aspiration performants et ergonomiques, qui sont devenus un critère de choix pour les entreprises, et de déga-ger des pistes d’amélioration de ces systèmes d’aspiration. �

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AFIN D’ÉVALUER L’EFFICACITÉ des dispositifs de captage de poussières bois, l’INRS a procédé à des essais en laboratoire au moyen d’un robot.

« La sécurité des autres dépend de nous et notre

sécurité dépend des autres. »

Pierre Boudier, entreprise de

montage levage Menara (77)

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Quand valorisation des déchets rime avec engagement solidaire

Au départ, une situation usuelle : un entrepreneur,

Jean-Claude Lerda, cherche tout simplement à se débarrasser des déchets que son entreprise pro-duit. Coup de chance : la com-mune de Mougins, où est située la société Sanitval, a mis en place une déchèterie avec plate-forme de tri ouverte à tous, y compris aux entreprises. L’entrepreneur a la possibilité de se débarras-ser des déchets générés par son activité de plombier chauffagiste. Seule contrainte en termes d’or-ganisation, prévoir en amont leur tri dans les locaux de l’entreprise, avant de les transporter sur ladite plate-forme. Il installe donc des zones de stockage sur place selon le type de déchet : pour les gra-vats, pour les batteries et les piles, pour les liquides en différenciant les produits (peintures, acides…), pour les emballages, pour le tout-

Exemple de pratique du « tri des déchets citoyen » avec l’entreprise de chauffage et de plomberie Sanitval. À travers la valorisation des déchets, elle finance des actions humanitaires locales, par le biais d’une association caritative.

E N V I R O N N E M E N T

venant, pour les palettes et pour le tri des ferrailles. L’investissement aurait pu s’arrêter là. Et ce n’était déjà pas si mal.

CHARTE DE QUALITÉ

ENVIRONNEMENTALE

Mais parallèlement, l’entrepre-neur décide de s’engager davan-tage pour l’environnement : mise en place de panneaux solaires (thermique et photovoltaïque) sur le toit de l’entreprise et récu-pération des eaux de pluie pour le lavage des véhicules. Il instaure également une charte de qualité environnementale, aujourd’hui affichée dans les locaux et qui sera probablement bientôt jointe aux devis. Elle comporte six engage-ments, à commencer par le choix des produits les plus écologiques possibles et, bien sûr, le tri sélectif des déchets. Elle mentionne l’en-gagement des personnels à res-

Eau de pluie : un bien précieux à récupérerAfin d’économiser l’eau potable, la réglementation autorise désormais(1) l’utilisation de l’eau de pluie pour l’extérieur des bâtiments, l’alimentation des piscines privées non collectives et pour des usages internes au bâtiment limités à l’alimentation des toilettes et au lavage des sols. Comment maîtriser ses dépenses en eau ? Pourquoi proposer à son client une installation de récupération de l’eau de pluie ? Quels sont les éléments principaux de ce type d’installation ? Comment dimensionner la cuve ? Pour répondre à toutes ces questions, la FFB a édité une plaquette de sensibilisation destinée aux entreprises qui veulent se positionner sur ce marché pour leurs clients. Elle est disponible auprès des FFB départementales. (1) Sous réserve de la publication du projet d’arrêté de janvier 2008.

Site « Déchets de chantier » actualiséDes déchets à éliminer ? La base de données du site Internet est désormais complète sur l’ensemble de la métropole. Il permet de localiser en quelques clics sur une carte les lieux d’accueil des déchets ou d’excédents de chantier situés à proximité du site des travaux. Chaque centre recensé fait l’objet d’une fiche détaillée avec les coordonnées, les catégories de déchets acceptés, les conditions d’accès. Enfin, l’accès au site Internet a été simplifié et ne nécessite plus ni code d’utilisation, ni pré-enregistrement.Pour en savoir plus : www.dechets-chantier.ffbatiment.fr

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pecter l’environnement en triant les déchets, en favorisant Intranet et Internet pour limiter le recours au papier, ou encore en ne brûlant rien sur les chantiers. Le sixième engagement est un peu parti-culier puisque l’entreprise s’en-gage à verser la somme récoltée grâce à la valorisation des déchets à une association caritative. En fait, il s’agit de la valorisation des déchets métalliques. Ces derniers ne partent pas à la déchèterie ; ils sont triés en fonction de leur nature, puis vendus.

ENGAGEMENT SOLIDAIRE

Le fruit de la vente des matériaux ainsi récoltés est doublé par l’en-treprise, puis versé à Sanitval, une association créée et gérée par les salariés. Cette association, dénom-mée comme l’entreprise, finance des actions de solidarité sur le plan local. Par exemple, la parti-cipation à l’achat d’une voiture pour une maman ayant un enfant handicapé, ou l’aide au finance-ment de l’opération d’une fillette aux États-Unis. Un seul principe : l’association ne verse qu’une seule fois pour une cause donnée, et toujours sur le plan local. À noter, les salariés qui trient les métaux le font en dehors de leur temps de travail, soit environ une heure par semestre. Les salariés adminis-tratifs versent pour leur part une participation forfaitaire, actuelle-ment de 8,36 euros. �

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61 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

LABELS RT2005 Pour le meilleur de la performance énergétique des bâtiments neufs

Pour réduire les consomma-tions d’énergie primaire et

aller au-delà des performances requises par la RT 2005, les pou-voirs publics ont mis en place cinq labels énergétiques.• Le label Haute Performance Énergétique (HPE 2005), soit une consommation conventionnelle d’énergie primaire inférieure de 10 % à la consommation de réfé-rence.• Le label Très Haute Performance Énergétique (THPE 2005), soit une consommation convention-nelle d’énergie primaire inférieure de 20 % à la consommation de référence.• Le label Haute Performance Énergétique Énergies Renouve-

lables (HPE EnR 2005), soit une consommation conventionnelle d’énergie primaire inférieure de 10 % à la consommation de réfé-rence avec en plus, l’obligation que les consommations liées au chauf-fage soient assurées à plus de 50 % par un générateur biomasse ou alimentées par un réseau de cha-leur utilisant plus de 60 % d’éner-gies renouvelables. • Le label Très Haute Performance Énergétique Énergies Renouvela-bles (THPE EnR 2005), soit une consommation conventionnelle d’énergie primaire inférieure de 30 % à la consommation de réfé-rence et le recours systématique aux énergies renouvelables pour la production d’eau chaude sani-

taire, le chauffage ou la produc-tion d’électricité.• Le label Bâtiment basse consom-mation (BBC 2005) attribué :- aux bâtiments de logements neufs consommant au maxi-mum 50 kWh

ep/(m2.an) avec une

modulation sous forme de coeffi-cient multiplicateur allant de 0,8 à 1,2, pour prendre en compte les différences climatiques, - aux bâtiments du secteur ter-tiaire affichant une consomma-tion d’énergie primaire infé-rieure à 50 % de la consommation conventionnelle de référence. �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 08.

E N V I R O N N E M E N T

SUBTOX BTP : faciliter le remplacement des produits toxiques Investis dans la prévention du risque chimique, peintres, plâtriers, façadiers et staffeurs de BTP Rhône ont participé, aux côtés de BTP prévention Centre-Est, à l’élaboration d’une base de données unique. Appelée SUBTOX BTP (SUB pour substitution, TOX pour toxique), elle a pour objectif de favoriser le remplacement des produits relevant de la catégorie CMR(1) par d’autres moins nocifs. Cet outil permettra aux médecins du travail de conseiller les entrepreneurs sur le choix de produits présentant moins de risques pour la santé des salariés, mais tout aussi efficaces.

(1) Cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction.

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Bien que spécialisé dans la restauration du patrimoine, Pierre Le Signor (entreprise Le Signor) s’est lancé, au côté de l’entreprise Le Ber, dans la construction d’une maison bioclimatique dans le Finistère. Un bâtiment d’exception tant les modes constructifs (du bois pour l’ossature et du pisé pour les murs de remplissage avec une isolation en liège et fibres de bois) se révèlent efficaces sur le plan du confort thermique et des consommations d’énergie (1) : la terre apporte l’inertie au bâtiment et l’isolation par l’extérieur, en liège, s’avère très performante. Autre atout environnemental : la majorité des matériaux utilisés sont locaux, ce qui signifie des transports réduits au strict minimum. (1) Prévues à moins de 15 kWh/(m2.an).

Une maison bioclimatique en terre, bois et liège

ZOOM CHANTIER

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

UN PISÉ HOMOGÈNELes murs en pisé ont été réalisés sur place avec l’argile issue de la désagrégation de la roche – ici, un grès en décomposition. Cette argile présentait une courbe granulomé-trique adéquate pour l’obtention, après damage, d’un pisé homo gène. La technique utilisée est tradition-nelle : banchage, remplissage sur 30 cm et damage. Les 65 m2 de murs ont été fabriqués en treize jours avec deux compagnons.

ORIENTATION PLEIN SUDLa forme de la maison reprend le concept du hangar tradi-tionnel breton. Orientée sud et placée à flanc de coteau, elle repose sur un vide sanitaire en béton armé. Les ouvertures sont maximales au sud (véranda), tandis que les côtés est et ouest

sont dotés chacun de deux ouvertures et que le nord est aveugle. Une coursive, ménagée autour de la partie habitable, permet d’obtenir un espace extérieur couvert qui, à la fois, casse l’aspect massif du volume et protège de la pluie.

UNE OSSATURE BOIS

La structure bois massif est réali-sée en pin douglas issu de scieries locales. La charpente a été pensée de façon que seuls deux poteaux restent visibles à l’intérieur de la maison, les autres étant noyés

dans les murs en pisé. La diffi-culté : optimiser les sections. C’est le charpentier qui a entièrement conduit, par modélisation informa-tique, l’étude de l’ossature bois. L’ensemble a été taillé à la main.

VENTILATION CONTINUELa structure béton poteaux-poutres, sur laquelle repose la maison, est ventilée en continu, la coupant ainsi de l’humidité. La conception de l’infrastructure béton a été menée par un bureau d’étu-des d’après les descentes de charges communiquées

par le charpentier. Sous l’emplacement de la véranda, un plancher en béton poutrelles-hourdis abrite un local qui renferme une cuve de 20 m3 d’eau, alimentée par les eaux de pluie et une source.

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63 JUIN 2008 B Â T I M É T I E R S

UNE DALLE EN TERRE DAMÉELe liège en place, le plancher est fermé par un contreplaqué sur lequel est mise en œuvre la dalle de 30 cm d’épaisseur en terre damée. Laquelle garantit l’inertie. En finition, un par-quet intérieur posé sur lambourdes recouvre la dalle. Le plancher haut reprend le même système à deux différences près : la terre vient en rem-plissage entre les solives et sous un isolant en fibres de bois (140 kg/m3) qui recouvre l’ensemble sur 30 cm.

DU LIÈGE POUR ISOLERLe plancher bas est constitué d’un solivage en douglas de 25 x 10, repo-sant sur l’infrastructure poteaux-poutres en béton. La sous-face du solivage est recouverte d’un panneau de contreplaqué. Le liège remplit, en vrac, le vide entre les solives et c’est lui qui assure l’isolation. À noter, le ceinturage en béton cellulaire pour couper le pont thermique et l’intégration des fluides dans la dalle.

DU BOIS D’UNE FORÊT LOCALE

En séquoia, les bardages extérieurs des pignons sont positionnés à lames verticales sur une ossature en 30 x 30 en douglas. Ils ont été découpés dans une grume d’un diamètre de 1,10 m issue d’une forêt locale, autorisant des lames larges (50 cm pour les plus larges). Les bardages sous-coursives ont été réalisés en douglas à lames verticales d’une largeur de 22 à 35 cm.

UNE COQUE AUTOUR DE L’UNITÉ DE VIE

Protégé par un pare-pluie solidarisé sur l’ossature supportant les bardages, l’isolant liège a été déversé, en vrac, depuis l’étage, dans l’espace de 30 cm laissé entre les bardages et le mur en pisé. Résultat : mur et isolant liège présentent une épaisseur totale de 60 cm ! Cet ensemble – bois, terre, isolant – forme une véritable coque autour de l’unité de vie intérieure au nord, à l’est et à l’ouest.

LE PRINCIPE DU MUR TROMBE APPLIQUÉ AU SOL

Les apports de chaleur se font au sud via la véranda. Son sol est composé du même complexe (liège + terre). Par dessus une dalle flottante en béton armé, dont l’iner-tie agit comme un capteur de calories : la chaleur se diffuse dans la dalle, puis dans la terre. La terre va ensuite la diffuser à l’ensemble du plancher de l’unité d’habi-tation. C’est le principe du mur Trombe(1) appliqué au sol.

(1) Le mur Trombe a été conçu dans les années 60 par le professeur Félix Trombe et l’archi-tecte Jacques Michel. C’est un mur capteur composé d’un bloc de matière à forte inertie (béton, pierre, etc.) qui accumule le rayonnement solaire du jour et le restitue pendant la nuit. Devant cette paroi, on place une vitre qui crée un effet de serre pour chauffer l’air.

TEMPÉRATURE INTÉRIEURE : DE 19 À 21 °C SANS CHAUFFAGE

La maison est équipée d’une VMC double flux, bientôt raccordée au puits canadien réalisé à cet effet. La température intérieure s’échelonne de 19 à 21 °C sans chauffage avec un taux d’humi-dité ambiante entre 50 et 60 %. Seul un petit poêle

offre un appoint occasionnel. L’eau chaude sanitaire est assurée par des capteurs solaires relayés par un petit chauffe-eau gaz.

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Qu’est-ce qu’un DTU ? Les deux définitions habituelles sont : « norme de mise en œuvre » et « règles de l’art ». Qui dit norme dit standardisation de la pro-duction ; a contrario, si l’on se réfère historiquement au com-pagnonnage, qui dit règles de

l’art dit tradition réservée aux initiés. Ces dynamiques contrai-res sous-tendent, pour moi, tout le débat sur la place et l’utilité du DTU.L’idée de fixer les règles de l’art par écrit s’est légitimement imposée à l’époque moderne

pour faire face au dévelop-pement de l’activité. Les pre-miers DTU, publiés à la fin des années 1950, étaient des docu-ments techniques plutôt brefs. Ils donnaient des directives très générales sur la manière dont les ouvrages devaient être construits. Contrat type mar-quant un engagement volon-taire de l’entreprise vis-à-vis du maître d’ouvrage, le DTU cla-rifiait le rôle de chaque corps d’état et ses responsabilités. Pro-grès indéniable, mais hélas por-teur de dérives. En effet, c’est en prétendant les fixer que l’on a fait sortir les règles de l’art de la flexibilité immuable où les com-

pagnons les avaient maintenues secrète-ment durant des siè-cles. Pourquoi ? Parce que l’on a eu l’illu-sion de pouvoir tout régenter en élimi-nant la plus minime improvisation, source potentielle de malfa-çons… Dans ce mou-vement, qui a vu le DTU devenir norme

en 1993, de plus en plus, la lettre a pris le pas sur l’esprit, et ce qui était outil de travail et référence a changé de nature pour devenir l’enjeu d’autres acteurs, fabri-cants de produits par exemple, dont les intérêts divergent par-fois de ceux des entrepreneurs. Si bien que le consensus sur les textes ne s’obtient qu’au prix de nuances âprement discutées. Ce faisant, les DTU se sont com-plexifiés, multipliés (environ

120), interconnectés, et ils sont de plus en plus souvent modi-fiés. Ils sont devenus une affaire de spécialistes. Avouons-le, cer-tains DTU sont maintenant incompréhensibles pour bien des artisans, et même pour des entreprises. Si la norme n’est pas une obli-gation(1) – ce que l’on oublie ou que l’on ignore souvent –, connaître les règles de l’art est une nécessité. Les profession-nels ont d’autant plus besoin de s’appuyer sur des manières de procéder qui ont fait leurs preuves que les techniques et les matériaux évoluent aujourd’hui à un rythme accéléré. Face à cette situation, je plaide pour des outils utiles, pratiques. Une voie est tracée avec les « Cale-pins de chantier », « Mémo Chantier » et autres guides, qui se concentrent sur l’essentiel et sont destinés aux exécutants et à l’encadrement de chan-tier. L’autre voie est la forma-tion – formation à l’application du DTU, bien sûr – qui permet d’orienter les personnels et de les aider à retrouver l’esprit de la règle. L’Union des carreleurs (UNECB-FFB) s’est lancée il y a un an et demi dans cette voie : le bilan est tout à fait positif. Pour moi, c’est la voie de l’avenir. » �

(1) La norme est néanmoins la référence pour que les assureurs considèrent les tra-vaux en « risque normal ».

LA PAROLE À

Rino Franceschina est expert près la cour d’appel de Ver-sailles et les cours adminis-tratives d’appel de Paris et Versailles. Il a cédé son entreprise en 2005. Il continue à assumer des mandats professionnels, en particulier au sein de l’Union nationale des entre-preneurs céramistes du Bâ-timent (UNECB-FFB). Depuis 2005, il représente la FFB au sein de la Commission générale de normalisation du Bâtiment (CGNorBat-DTU).

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 -

Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal :

juin 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Christian Baffy DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Georges Rigaud COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération

française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le

Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma,

Alix Orbec PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib TIRAGE : 75 000 exemplaires ILLUSTRATION DE COUVERTURE : © Pierre Ballouhey PRIX DU NUMÉRO :

25 € TTC - Abonnement annuel : 80 € TTC (4 numéros) - SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05 - RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68.

B Â T I M É T I E R S JUIN 2008

DTU : QUAND LA RÈGLE PREND LE PAS SUR L’ESPRIT

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RINO FRANCESCHINAMembre de la

Commission générale de normalisation

du Bâtiment