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NUMERO SPECIAL LANGUE FRANÇAISE EN ETHIOPIE Parlée aux quatre coins de la planète, la langue française rassemble près de 220 millions de personnes pouvant être définies comme francophones, sans tenir compte de toutes celles qui sont capables de s’exprimer en français ou de le comprendre. C’est en effet l’une des rares langues à être apprise sur les cinq continents. Mais le rôle de la Francophonie ne peut se limiter au nombre de locuteurs de français. C’est notamment à travers le dynamisme de ses institutions et de ses acteurs politiques, et de la créativité de ses milieux artistiques et scientifiques, que l’espace francophone pourra conserver une reconnaissance mondiale. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’attache à promouvoir et renforcer son enseignement grâce à ses interventions adaptées aux contextes et publics différents. Sur la scène internationale comme dans les pays francophones, les actions prennent en compte la pluralité de ces langues avec lesquelles cohabite le français. En Éthiopie, la diversité des lieux d’apprentissage de la langue française témoigne actuellement de la volonté de faire vivre une langue qui fut longtemps enseignée dans les écoles éthiopiennes. À l’Union africaine, le français est l’une des 4 langues officielles de travail, avec l’anglais, l’arabe et le portugais. Le lycée Guebre-Mariam, les alliances éthio-françaises d’Addis- Abeba et de Dire-Dawa, les universités d’Addis-Abeba, d’Haramaya et d’Adama, les écoles internationales, l’Union africaine, les deux écoles pilotes à Addis-Abeba sont autant de sources de développement de cette langue de partage et d’ouverture culturelle en en Éthiopie. L’OIF se joint à l’équipe du lycée Guebre-Mariam pour vous présenter quelques articles rédigés par des élèves et étudiants qui, en Éthiopie, ont fait le choix du français. S.E.M. Libère Bararunyetse Ambassadeur auprès de la Francophonie Représentant permanent de l'OIF à Addis-Abeba Représentant Permanent de l'OIF auprès de l'Union Africaine à Addis-Abeba SOMMAIRE Page 2 > Culture Ethiopie par les étudiants de l’Alliance éthio- française d’Addis-Abeba Page 3 > Culture Ethiopie par les étudiants de l’université d’Addis-Abeba et le lycée Guebre-Mariam Page 4 > Environnement par les élèves de l’école allemande et du lycée Guebre-Mariam Le FOuiLle tOuT LE JOURNAL DES ÉLÈVES DU LYCÉE GUEBRE MARIAM ADDIS-ABEBA ETHIOPIE NUMERO SPECIAL FRANCOPHONIE AVRIL 2011 WWW-GUEBRE- MARIAM.ORG

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NUMERO SPECIAL LANGUE FRANÇAISE EN ETHIOPIE

Parlée aux quatre coins de la planète, la langue française rassemble près de 220 millions de personnes pouvant être définies comme francophones, sans tenir compte de toutes celles qui sont capables de s’exprimer en français ou de le comprendre. C’est en effet l’une des rares langues à être apprise sur les cinq continents.Mais le rôle de la Francophonie ne peut se limiter au nombre de locuteurs de français. C’est notamment à travers le dynamisme de ses institutions et de ses acteurs politiques, et de la créativité de ses milieux artistiques et scientifiques, que l’espace francophone pourra conserver une reconnaissance mondiale.L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’attache à promouvoir et renforcer son enseignement grâce à ses interventions adaptées aux contextes et publics différents. Sur la scène internationale comme dans les pays francophones, les actions prennent en compte la pluralité de ces langues avec lesquelles cohabite le français. En Éthiopie, la diversité des lieux d’apprentissage de la langue française témoigne actuellement de la volonté de faire vivre une langue qui fut longtemps enseignée dans les écoles éthiopiennes. À l’Union africaine, le français est l’une des 4 langues officielles de travail, avec l’anglais, l’arabe et le portugais.Le lycée Guebre-Mariam, les alliances éthio-françaises d’Addis-Abeba et de Dire-Dawa, les universités d’Addis-Abeba, d’Haramaya et d’Adama, les écoles internationales, l’Union africaine, les

deux écoles pilotes à Addis-Abeba sont autant de sources de développement de cette langue de partage et d’ouverture culturelle en en Éthiopie.L’OIF se joint à l’équipe du lycée Guebre-Mariam pour vous présenter quelques articles rédigés par des élèves et étudiants qui, en Éthiopie, ont fait le choix du français.

S.E.M. Libère BararunyetseAmbassadeur auprès de la

FrancophonieReprésentant permanent de l'OIF à

Addis-AbebaReprésentant Permanent de l'OIF auprès

de l'Union Africaineà Addis-Abeba

SOMMAIREP a g e 2 >Culture Ethiopie par les étudiants de l’Alliance éthio-française d’Addis-Abeba

P a g e 3 >Culture Ethiopie par les étudiants de l’université d’Addis-Abeba et le lycée Guebre-Mariam

P a g e 4 >Environnement par les élèves de l’école allemande et du lycée Guebre-Mariam

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uT LE JOURNAL DES ÉLÈVES DU LYCÉE GUEBRE MARIAM

ADDIS-ABEBAETHIOPIE

NUMERO SPECIALFRANCOPHONIEAVRIL 2011

WWW-GUEBRE-MARIAM.ORG

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Culture d’EthiopiePar : Fekadu Tiruneh, Base 12

L’Éthiopie est riche de sa culture, de ses langues, de son art et de sa religion depuis plus de 3 000 ans. L’Éthiopie est le seul pays en Afrique qui n'a jamais été colonisé, et les Éthiopiens sont fiers de leur alphabet pour garder leur indépendance.Les vêtementsLes gens de l'Éthiopie portent différents types de vêtements. Les habits traditionnels du nord du pays sont traditionnellement du tissu cotonnier blanc. En revanche, les musulmans de Harar portent une robe très colorée, les hommes un pantalon court. Les vêtements traditionnels sont d'habitude portés pour les festivals. Il y a aussi différents types de bijoux et styles de cheveux.La musiqueL'Éthiopie a aussi une tradition riche de la musique religieuse, chansons traditionnelles et danses, ceux-ci constituent ensemble une partie importante de la vie culturelle éthiopienne. Des instruments de musique éthiopiens traditionnels, « le masinco », un violon et des cordes qui se jouent avec du bois, « le krar » joué avec les doigts, ' le washint », une flûte faite de bambou, et des tambours différents. D'autres instruments sont le « begena », multi cordes souvent appelé la Harpe de David, qui est utilisé dans les églises, le « Meleket » une longue trompette, « l'embilta » une grande flûte, etc.La langueLes autres différences peuvent être observés dans le nombre de langues parlées : ça fait environ 83 qui sont catégorisées dans quatre groupes de langue : Sémitique, couchitique, Omotique et nilo-saharien.La nourriture« L’Injera » est la nourriture de base qui est faite de « teff » un grain très petit. Le « Wot' est une sauce qui peut être faite avec des haricots ou de la viande.

La culture du TigréPar :Bethelhem Tlwork, Base 12

L’Éthiopie est un pays qui se trouve dans l’est de l’Afrique. Dans l’Éthiopie, il y a environ 80 nationalités. Je vais vous présenter la culture du Tigré.Le Tigré est l’État d’Éthiopie qui se trouve dans le Nord. C’est à 780 km de la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba. Il y a 3,2 millions d’habitants en Éthiopie et 1,7 million en Érythrée. Ils parlent tigrinya et aussi amharique. La plupart des habitants du Tigré sont chrétiens.La vie de famille dans le Tigré est intéressante. Le mari et la femme apportent leurs « propriétés » pour leur mariage. S’il y a un divorce, ils remportent leurs « propriétés ». La responsabilité de la femme est la préparation de la nourriture et d’élever les enfants. La responsabilité de l’homme est de faire l’agriculture et de garder les animaux. La fille aînée travaille avec sa mère et le fils ainé travaille avec son père.Dans le Tigré, la plupart du temps ils mangent du pain. Il y a beaucoup de types de pain. Un de ces types est « l’ambasha » qui ressemble à un pain gâteau, mais avec des ingrédients différents. Il y a aussi le « tihlo », qui est préparé avec du beurre et de l’orge. Beaucoup de fêtes tigréennes sont associées avec le calendrier de l’Église ; par exemple, Noël, Épiphanie … etc. Mais il existe aussi la fête nationale.Généralement, le peuple de Tigré est aimable et très généreux.

Le Nouvel An en ÉthiopiePar :Yohannes Meles, Base 12

Comme tous les pays du monde, la fête du Nouvel An est célébrée chaleureusement en Éthiopie. La question posée ici est: est-ce que c'est un fait unique ou aussi dans d'autres pays du monde ?À mon avis, le Nouvel An en Éthiopie est unique pour deux raisons.La première raison, la fête est célébrée le 11 septembre parce que dans la culture éthiopienne, septembre est le premier mois de l'année. La deuxième raison, à la date de la fête, il y a beaucoup de gens qui sont invités à la maison pour célébrer la fête ensemble. Pour ces raisons que je veux dire la fête est unique en Éthiopie. Ensuite, c'est bien de décrire comment la fête est célébrée. La veille, les gens achètent le mouton et la poule pour le repas et ils préparent de l'alcool local pour le boire. Puis les jeunes garçons et filles passent toute la nuit dans un pub ou chez le chanteur (en amharique chez l'azmari), alors que les personnes âgées préfèrent aller à l'église. Le jour suivant, ils mangent en groupe. Après le café traditionnel est servi. Mais pour les enfants, un gâteau et un chocolat sont donnés. Enfin, ce jour- là les familles préfèrent rester et dormir à la maison parce qu'ils mangent et boivent beaucoup, comparé à d'autres jours. Vraiment, c'est la culture exceptionnelle que je me rappelle toujours.

CULTURE ETHIOPIE - 2

Alliance Ethio-Française d'Addis-AbebaRéseau Alliance française

BP 1733 Wavel StreetAddis-Abeba (Ethiopie)

Tél : 00 251 111 55 02 13Fax : 00 251 111 55 36 81

Site internet : www.allianceaddis.org

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Unie dans la diversitéPar : Hilina WASSIHUN, étudiante en quatrième année à l’Université d’Addis-Abeba.

Pour la plupart des gens, ce sont les sites historiques, les traditions, les animaux endémiques et même quelquefois les paysages qui définissent la beauté de l’Éthiopie. Selon moi, ce qui fait la vraie beauté de l’Éthiopie est sa diversité.Les différents groupes ethniques, qui sont plus de quatre-vingts, ont donné naissance à toutes les traditions et langues (qui sont aussi plus de quatre-vingts) qui composent la richesse du pays. Le point le plus intéressant est que les traditions principales de quelques groupes ethniques sont pratiquées par les membres d’autres groupes. C’est surtout évident dans les danses et les plats traditionnels.Une des caractéristiques, partagée par tous les Éthiopiens, est leur hospitalité qui est devenue un synonyme du mot éthiopien. Homère lui-même l’a montré dans l’Iliade en écrivant que le dieu Zeus avait choisi d’aller voyager en Abyssinie parce qu’il trouvait ses habitants gentils et accueillants.Donc, quand on dit que quelqu’un est un éthiopien cela ne correspond pas seulement à sa nationalité, mais aussi à ses particularités. Après tout, où dans le monde entier allez-vous trouver un pays plein de diversité et à la fois uni ? Ainsi, être un Éthiopien n’est pas une chose facile parce qu’il nous faut respecter toutes nos différences.

http://www.aau.edu.et/

Promenade dans le TigréPar : Célia Cossu, élève de terminale au lycée Guebre-Mariam

Le Tigré est l’une des neuf régions d’Éthiopie, c’est une région très proche de la frontière avec l’Érythrée au nord, le Soudan à l’ouest. La ville principale est Mékélé, ville importante et dynamique, berceau de la civilisation abyssine.Les Tigréens sont dans leur très grande majorité orthodoxes (96 %) même si on constate une avancée de l’Islam. Leur foi est telle qu’elle est souvent inscrite dans leur chair à l’exemple de cette femme, foi tatouée, ou scarifiée, le plus souvent une croix sur le front, sur les tempes ou les mains. Sec, aride parfois, le Tigré est une région rude. Agriculteurs, les Tigréens doivent lutter contre une terre ingrate. Des pierres extraites de la terre, ils bâtissent des terrasses, mais aussi de vastes fermes à l’architecture aboutie.Le Tigré est connu pour ses églises taillées à même le roc, perchées parfois au plus haut des pics rocheux, cachées au fond de grottes humides, accrochées aux parois abruptes de montagnes démesurées… Ces églises sont là, dissimulées au regard de tous comme si elles étaient les gardiennes d’une foi inébranlable. Les spécialistes ne s’accordent pas sur la datation de ces édifices, leurs estimations se situent entre le 9e siècle et le 15e siècle. Seuls les prêtres sont persuadés qu’elles datent du 4e siècle ! Cette région, souvent délaissée par les touristes qui préfèrent aller admirer les célèbres églises de Lalibela, peut facilement constituer le but d’un seul voyage, et pas seulement pour les passionnées d’art religieux ! Dans un périmètre assez restreint, plusieurs centaines d’églises se répartissent dans les massifs montagneux, des sites naturels majestueux. Certaines sont facilement accessibles, d’autres nécessitent parfois de longues expéditions en voiture, à pied, voire même de l’escalade, et sont quasiment inconnues des étrangers. Dans ces sites le temps semble être suspendu, les modes de vie semblent inchangés, et certaines scènes sortent tout droit des temps bibliques.Les massifs imposants du Gueralta et du Hausien abritent plus du quart des églises rupestres du Tigré, dont les plus impressionnantes. C’est au cœur de ces falaises abruptes que personne ne manque de comparer au Grand Canyon américain que se cachent certaines des plus belles églises, dont la découverte se gagne parfois au prix de durs efforts. Les églises de Mariam Korkor et d’Adouna Daniel sont toutes les

deux perchées au sommet du Gueralta et l’accès à ces églises est pour le moins sportif. Arrivé au pied de la falaise, on doit grimper au travers d’une étroite faille dans laquelle est creusé un escalier naturel. Arrivé à un premier palier, il faut continuer l’ascension le long de la paroi. Après une heure d’escalade, on arrive à l’entrée de l’église. L’intérieur s’organise sur le plan classique à trois nefs surmontés d’une coupole peinte à motifs de croix grecque. Sur les murs sculptés d’arches se déploient de nombreuses peintures de scènes bibliques classiques. Ces peintures, sans doute réalisées par différents artistes dateraient d’une période entre le 7e siècle et le 17e siècle. Non loin, le long d’un impressionnant précipice, est nichée la petite église grotte d’Aduna Daniel, constituée de deux cavités richement décorées. Le tabot (réplique des Tables de la Loi enfermées dans l’arche d’alliance) ayant été transféré à Mariam Korkor, le sanctuaire est considéré comme désaffecté. L’église d’Abreha et Atsheba, facilement accessible est nichée dans la roche derrière un portique ajouté ultérieurement.L’intérieur abrite de très nombreuses peintures murales apparemment assez récentes et des plafonds finement sculptés.La légende dit qu’elle aurait été édifiée en l’honneur des frères rois Ezena et Sézana, qui régnèrent au 4e siècle. Les nombreuses dégradations comme l’incendie ou la destruction d’un pilier seraient dues à la reine de Gudit. La légende dit encore qu’elle serait morte pendant son œuvre. Près d’Hausien, l’église de Medhane alem adi kasho, considérée comme l’une des plus anciennes du Tigré, est datée du 10e ou 11e siècle. Sur la façade, d’imposants piliers semblent soutenir le haut du rocher en forme de toiture naturelle. Passé une étroite porte, on accède au sanctuaire par deux magnifiques portes décorées de massifs encadrements de bois de style axoumite. L’intérieur, révèle un beau décor sculpté, sans aucune fresque, mais le peu de lumière empêche de profiter pleinement de l’église.

3 - CULTURE ETHIOPIE

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Wolayta : greniers pleins, ventres vides Par : Selma Loreau, Linda Joseph et Sona Tadesse, élèves en seconde au lycée Guebre-Mariam

Conférence du vendredi 10 décembre 2010 par Mme Sabine Planel du Centre français des études éthiopiennes, Institut de recherche et de développement.Comment la modernisation agricole peut-elle favoriser la famine ?Situé à 350 km au sud d’Addis-Abeba, le Wolayta est une des régions les plus fertiles d’Éthiopie. Avec ses 4000 km² de terres, il est surnommé « l’Éden éthiopien ». Situé dans la région du Rift, on peut distinguer deux espaces :

•les hautes terres, partie fertile et riche grâce aux sols volcaniques, caractérisées par la variété des cultures et surtout par la production d’ensete, farine de faux bananier qui a fait la réputation de cette région depuis le 19e siècle ;

•les basses terres, partie plus aride sans arbres et où sévissent des maladies comme la malaria.

Cette région est habitée par 1 625 000 habitants. Ceux-ci vivent par dizaines dans de petites maisons. Ces maisons sont entourées de

plants d’ensete (4 à 5 plants peuvent nourrir 10 personnes pendant 6 mois) et elles ont toutes un basuwa, une petite cour privée où souvent se trouvent les cordons ombilicaux enterrés. Cependant, cette région est touchée par des « famines vertes » depuis de nombreuses années, famines qui se caractérisent par la présence d’arbres et de végétation dans une région, mais où les habitants n’arrivent pas à se nourrir.L’une des raisons principales de ces famines est le manque de terres dû à une surpopulation. En effet, l’accroissement démographique de la région est supérieur à 2 % et l’indice de fécondité est de 8 enfants par femme. Les habitants du Wolayta ont une tradition qui consiste à donner leurs terres à leurs fils. Comme le nombre d’enfants par famille est élevé, les exploitations sont de trop petite taille et ne permettent plus la subsistance de la famille.Une autre raison de ces famines est la modernisation des campagnes. Dans les années 70, les premiers cas de malnutrition apparaissent. Aussi, le ministère de l’Agriculture décide de moderniser les exploitations en les conformant aux normes internationales, en diversifiant les activités, en augmentant les rendements grâce aux machines et en construisant des toilettes dans les plantations d’ensete. On introduit la culture du maïs, qui voit sa place s’intensifier au détriment des cultures vivrières. D’autre part, cette modernisation se fait à crédit. Des compagnies de micro-finance prêtent de l’argent aux paysans, certains n’ayant un revenu que de 400 birrs par an. À ce niveau, il est difficile de faire face aux créances. Aussi pour échapper à la famine et aux dettes, les paysans ont deux solutions : vendre tout ce qu’ils ont quand les prix sont au plus bas, entraînant des greniers vides, ou émigrer vers de nouvelles fermes agricoles, dans l’Awash, pour ne pas perdre leur bétail et leurs réserves alimentaires. Cette modernisation a aussi eu des conséquences sur l’environnement de la région. Les toits de terre des maisons sont remplacés progressivement par des toits en tôle, ce qui réchauffe l’air, et change les conditions de culture de l’ensete, qui ne supporte pas la chaleur, mais qui est indispensable pour la survie des paysans.

Environnement - 4

Ont collaboré à ce numéro :Animation et coordination : Mme Cossu, M. CossuMise en page : M. TouronDirecteur de publication : M. Haradji, proviseur

La déforestationPar :Nina Berr, élève de classe de seconde à la German Embassy school sous la direction de M. Philippe Durant.

La déforestation est un des plus grands problèmes environnementaux du monde. On ne peut pas dire qu’elle a une seule cause, mais plusieurs causes sont responsables. En Éthiopie, pour donner un exemple précis, la situation est grave. Les causes de la déforestation sont entre autres les besoins des habitants comme les prairies à pâture. Certaines causes incluent la chasse, le développement agricole, le développement urbain, mais surtout l’augmentation de la population (la démographie galopante). Inévitablement, la déforestation est liée à l’accroissement de la population éthiopienne, car quand il y a plus de gens on a aussi besoin de plus d’espace et par conséquent les arbres sont coupés. La déforestation a de nombreuses conséquences. Tout d’abord le réchauffement climatique parce que les arbres absorbent le CO2 qui est principalement responsable pour le réchauffement de la planète. S’il n’y a plus d’arbres, le taux de CO2 dans l’atmosphère

augmentera. Probablement directement lié au réchauffement climatique sont les changements climatiques. Alors, autres effets de la disparition des forêts sont les sècheresses. À cause des sècheresses beaucoup de personnes doivent mourir et c’est très horrible. D’autres conséquences sont l’érosion, le ravinement (en Éthiopie, le Nil Bleu transporte tous les sols avec leurs nutriments vers les pays voisins comme le Soudan et l’Égypte) et aussi que plusieurs espèces de plantes et d’animaux sont menacées, car leurs habitats (les forêts) disparaissent. La biodiversité diminue et est menacée. Le problème de la déforestation est très complexe. Une solution possible est peut-être l’éducation des villageois qui sont principalement responsables de la déforestation. Si on leur enseigne les effets de la déforestation, peut-être ils se rendront compte que c’est mauvais et ils arrêteront de couper les arbres. On peut aussi ouvrir plus de parcs naturels pour protéger la nature. En Éthiopie il y a aussi plusieurs projets qui font de la reforestation dans quelques régions, mais le mauvais aspect est que la plantation d’eucalyptus par exemple n’est pas bonne pour la biodiversité.