NUMERO SPECIAL CAMPAGNOL DES CHAMPS A RETENIR CETTE SEMAINE

CAMPAGNOLS DES CHAMPS

La phase de stagnation pour les populations de campagnols des champs est en cours. On peut tout de même noter l’augmentation des signes de présence des rongeurs dans les quelques parcelles qui étaient fortement infestées au moment de la notation sortie hiver. Le niveau des populations est bas, et même parfois proche du niveau 0 pour la fin de l’été

2016. Lorsque le sol a été travaillé, la présence des rongeurs est localisée en bordure. Les pre-

miers arrachages de betteraves ont débuté, la migration des populations de campagnols vers

les parcelles voisines peut être très rapide, ces parcelles sont à surveiller en priorité.

Les efforts de luttes alternatives doivent être maintenus (perchoirs, fauche, …) afin de maintenir les populations à un niveau bas le plus longtemps possible.

MULOTS ET TAUPES

Aucune présence de mulots et de taupes signalée à ce jour.

REMARQUE : ce bulletin est produit à partir d'observations ponc-tuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être trans-posée telle quelle.

1

N° 03 – 18 juin 2015

Champagne-Ardenne

Bulletin de Santé du végétal

Campagnol

N ° 04 – 22 sept. 2016

Champagne-Ardenne

Ces observations ont été réalisées sur 48 parcelles (12 par département)

Campagnols des champs

2

Bilan du premier semestre

Le déclin naturel des populations est en cours. Même si les populations de campagnols ont tendance à augmen-ter (+7% par rapport à juin sur les parcelles observées), les niveaux restent faibles et laissent penser que nous serions en phase de basse densité. Avec les récoltes, les rongeurs trouvent facilement refuge dans les chemins et les bandes enherbées, ainsi que dans les parcelles de betteraves qui leur offrent un couvert vis-à-vis des préda-teurs. Ces zones sont donc à surveiller en priorité.

Bilan par département

Marne

* : notation difficile de la parcelle ** : parcelle retournée La tendance est à l’augmentation pour le département de la Marne bien que les résultats soient assez hé-térogènes. Les parcelles peu infestées ont tendance à maintenir un niveau faible d’infestation, alors que les par-celles qui avaient des niveaux élevés en début d’année ont tendance à augmenter sans atteindre le niveau sortie d’hiver

Culture Commune Mars Avril Juin Evolution Septembre

Luzerne Caurel 43 17 0 33

Luzerne A2 Maisons-en-Champagne 90 11 25 30

Luzerne A1 Saint-Quentin-sur-Coole 23 0 0 0

Luzerne Epense 3 2 0 7

Luzerne Somme-tourbe 81 53 39 70

Luzerne Bouy 8 0 0* 4

Luzerne Sainte-Marie-à-Py 90 67 44 61

Ray Grass Saint-Memmie 0 0 0* 0**

Fétuque rouge Connantray-Vaurefroy 82 3 0* 0**

Fétuque élevée Pierre-Morains 64 21 0* 38

Luzerne Chouilly 13 0 0* 9

Luzerne Villers-aux-Nœuds 28 2 0 23

Bilan 44 15 9 23

Résultats des diagonales indiciaires dans la Marne—Source FREDON CA

Haute-Marne Résultats des diagonales indiciaires en Haute-Marne—Source FDGDON52—FREDONCA

L’activité en campagnol des champs a tendance à augmenter légèrement. Les parcelles faiblement infestées ont maintenu un niveau faible alors qu’il y a une augmentation dans les parcelles qui était fortement infestées.

Aube

La situation dans le département de l’Aube est calme, très peu d’indices de présence ont été observés en cul-tures.

Culture Commune Mars Avril Juin Septembre Evolution

Blé APREY 42 / / 0 /

Soja VILLIERS-SUR-SUIZE / / 0 0

Luzerne VIGNORY 39 3 6 15

Luzerne BREUVANNES-EN-BASSIGNY 7 1 / 12

Colza DANCEVOIR 4 2 1 2

Pois MARBEVILLE 1 1 / 1

Blé CIREY-LES-MAREILLES 5 1,5 / 1

Luzerne BREUVANNES-EN-BASSIGNY 86 1,5 1,5 4

Trèfle THONNANCE-LES-MOULINS / / 3 13

Chaume DOULEVANT LE CHATEAU 0 0 0 2

Luzerne VERBIESLES 33 6 4 10

Chaume VILLIERS LE SEC 1 0 0 0

Luzerne CHAMARANDE 68 21 9 30

Bilan 26 3 2 7

CAMPAGNOLS DES CHAMPS

3

Culture Commune Mars Avril Juin Evolution Sep-

tembre

Luzerne Marigny-le-Châtel 9 1 1 1

Fétuque Avon la Pèze 0 0 3 0

Luzerne Avon la Pèze 0 1 8 2

Luzerne La Fosse-Corduan 4 1 0 4

Blé Fontaine Macon 2 2 2 0

Luzerne Faux Villercerf 0 2 2 1

Luzerne Faux Villercerf 0 3 3 2

Luzerne Luyères 1 2 1 3

Luzerne Assencières 4 2 1 1

Luzerne Onjon 6 1 1 5

Orge de printemps

Bouy-Luxembourg 0 0 0 0

Luzerne Bouy-Luxembourg 2 0 0 1

Bilan 2 1 2 2

Résultats des diagonales indiciaires dans l’Aube - Source FREDON CA

Ardennes

* : notation difficile Le pourcentage d’infestation des parcelles a tendance à augmenter dans les Ardennes. Les parcelles qui avaient une faible activité en sortie hiver ont maintenu cette tendance alors que les parcelles infestées ont majoritaire-ment tendance à augmenter.

CAMPAGNOLS DES CHAMPS

4

Résultats des diagonales indiciaires dans les Ardennes—Source FREDON CA

Culture Commune mars avril Juin Septembre Evolution

Luzerne Ecly 31 16 1 13

Luzerne Renneville 5 4 0* 0

Luzerne Villers devant le

Thour 12 32 0* 42

Luzerne Mont saint Rémy 38 44 21 26

Luzerne Bergnicourt 61 52 19 2

Luzerne Alincourt / / / 12 /

Luzerne Blanzy la Salonaise / / 1 14

Luzerne Son / / 0 5

Luzerne Auboncourt-vauzelles / / 0 0

Luzerne Acy Romance / / / 9 /

Luzerne Pauvres / / / 3 /

Luzerne Saint Etienne à Arnes / / / 46 /

Bilan 27 22 6 14

Symptôme de présence du campagnol des champs Louis AUDREN - FREDONCA

Dégâts de campagnol des champs en parcelle de luzerne Louis AUDREN - FREDONCA

CAMPAGNOLS DES CHAMPS

5

Bilan Régional

Globalement, le territoire champardennais est dans une dynamique basse du cycle. Les fortes pressions d’automne 2015 ont permis d’entrer dans la phase de déclin en début d’année 2016. De plus les fortes pluies du mois de juin ont fait baisser le niveau d’infestation en inondant les parcelles et noyant les campagnols. Le fait que les populations de campagnols se maintiennent sur certaines parcelles et n’en colonisent pas de nouvelles montre que nous ne sommes pas dans une phase de croissance, où le campagnol cherche à coloniser de nouveaux terri-toires. Actuellement, les populations se maintiennent dans des zones refuges.

Le graphique montre la dynamique des popu-lations des campagnols en 2015 et 2016 à l’échelle régionale. On peut voir que ces deux années suivent le même schéma avec une diminution des populations de la fin de l’hi-ver jusqu’au début de l’été, et une augmen-tation des infestations début septembre. La différence notable est le taux d’infestation des parcelles, qui est nettement inférieur cette année (pour la même période, le pour-centage d’infestation est deux fois moins im-portant par rapport à 2015) ce qui prouve bien que nous sommes dans une phase de

basse densité. Le cas de la Haute-Marne ci-après est très représentatif, et les autres départements montrent le même processus. Ces deux graphiques mettent aussi en avant que les po-pulations tendent à augmenter en septembre. L’augmentation du niveau des populations peut-être dû à

plusieurs facteurs :

Les conditions estivales propices à leur développe-

ment, lié aux cycles des cultures et du campagnol : la vé-

gétation est haute et dense, fournissant un abri face aux prédateurs, et une ressource alimentaire non limi-

tante. De plus, les campagnols se reproduisent à cette période afin de former la population nécessaire pour

passer l’hiver.

Par une sous évaluation des populations présentes par les notations de juin : les couverts végétaux étaient

hauts et avaient parfois versé, rendant difficile l’observation de la présence de campagnols, ce qui a pu dimi-

nuer indirectement les pourcentages d’infestation.

Cela explique pourquoi on peut trouver localement une augmentation des symptômes de présence du campagnol. Cette augmentation est principalement due à la biologie du campagnol et non à la dynamique cyclique des pullula-tions. Afin de maintenir ce niveau faible, il faut procéder à la surveillance des parcelles, ainsi que l’utilisation de mé-thodes de lutte raisonnée.

La surveillance

Elle permet d’agir quand les populations sont encore maîtrisables bien avant que les dégâts ne soient préjudiciables à la culture considérée. L’objectif est de pourvoir réguler les populations de campagnols à un niveau faible, correspondant à la phase de basse densité du cycle plu-riannuel.

Il faut donc surveiller les parcelles en repérant les indices de présence :

galeries avec présence de déjections ou de végétaux coupés.

La lutte contre le campagnol ne doit pas se restreindre à une lutte curative. Il faut employer des techniques limi-tant et gênant la recolonisation des parcelles pour limiter son potentiel invasif.

Les méthodes de lutte raisonnée La lutte raisonnée est une association de diverses méthodes qui défavorisent l'habi-tat du campagnol et favorisent ceux de ses prédateurs. Il s’agit d’une boite à outils permettant de s'appuyer sur des techniques de lutte et de prévention. Ces méthodes de lutte combinent des méthodes de lutte directe (piégeage et lutte chimique dès l’apparition des premiers terriers) et indirecte (qui agissent sur l’habitat des ron-geurs et sur les causes des pullulations). Elles peuvent être mises en œuvre à diffé-rentes échelles spatiales par les agriculteurs en fonction des contraintes liées à l’ex-ploitation agricole :

Le piégeage. Les pièges doivent être posés au terrier de façon à capturer l’ensemble des occupants. Cette méthode traditionnelle n’est efficace que si l’on mobilise des moyens humains très importants,

La lutte chimique. Elle se réalise au terrier en employant de petites quantités d’appâts à la bromadiolone,

Les modifications d’itinéraires techniques en vue de gêner l'installation ou la réinstallation de ces rongeurs et de diminuer la proportion d'habitats favorables (travail du sol, alternance fauche/pâture, gestion du couvert végétal),

La protection des prédateurs : L’implantation de réseaux de haies et de bosquets permet de fragmenter les habitats favorables aux campagnols et d’aménager des habitats favorables à la communauté de préda-teurs généralistes qui se nourrissent de campagnols (prédateurs terrestres, rapaces diurnes et nocturnes). Ces mesures peuvent être complétées par l’implantation de perchoirs, de nichoirs, la réouverture des clo-chers et l’entretien des abris

Conclusion

En conclusion, il faut rappeler que la problématique campagnol est multifactorielle. Pour être plus efficace, les

méthodes prophylactiques doivent être associées entre elles. Il est donc important de maintenir ces mesures

même dans des phases où les populations sont basses. Plus l’habitat du campagnol est fragile, plus ses possibili-

tés de recolonisation sont faibles.

ZOOM sur la prophylaxie

6

Symptômes frais de présence du campagnols des champs Renaud BLANCHET - FDGDON 52

Milan royal Renaud BLANCHET - FDGDON 52

Edité sous la responsabilité de la Chambre d’Agriculture de Champagne-Ardenne sur la base

des observations réalisées par les partenaires du réseau Grandes Cultures :

CA 08 - CA 10 - CA 51 - CA 52 - CETA 10 - CETA 51 - Acolyance - DIGIT’AGRI - EFIGRAIN SEZANNE - FREDONCA - Groupe COMPAS - SOUFFLET AGRICULTURE - VIVESCIA - SCARA- FNAMS– LES AGRICULTEURS CHAMPARDENNAIS Rédaction : Louis AUDREN, FREDONCA Crédits photos : FREDONCA Coordination et renseignements : Karim BENREDJEM, Chambre d’agriculture de Champagne-Ardenne. Tél. : 03 26 65 96 77. Courriel : k.benredjem@champagrica.fr, Louis AUDREN, FREDONCA. Tél. : 03.26.77.36.47 , Courriel : l.audren@fredonca.com

Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande par mail à k.benredjem@champagrica.fr Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l'Eau et des Milieux Aqua-

tiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO 2018.

7

Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de

la Chambre d’agriculture de Champagne-Ardenne :

http://www.champagrica.fr/agriculture-durable/bulletins-de-sante-du-vegetal.html

de la FREDONCA

http://www.fredonca.com/

et de la DRAAF : http://www.draaf.champagne-ardenne.agriculture.gouv.fr/BSV-Prairies-et-campagnols

Bulletin de Santé du végétal

Campagnol